04sept 13

Le naufrage syrien des solfériniens

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Après mon passage au « Grand jury », j'ai entamé une semaine dense pour moi en événements publics. Mardi, j'ai participé au lancement de la campagne municipale à Paris de la liste autonome avec Danielle Simonnet, en compagnie de Clémentine Autain et Alexis Corbière. Mercredi c'est la conférence de presse avec Pierre Laurent, Olivier Besancenot, Martine billard et de nombreux autres, contre la réforme des retraites. Vendredi je monte dans l'avion pour participer, avec une délégation du Parti de Gauche, à la manifestation des quarante jours de deuil après l'assassinat de notre camarade en Tunisie. La rentrée est agitée comme on le voit.

Ce post est consacré pour l'essentiel à la question de l'intervention armée en Syrie. Mais je reviens sur un aspect des méthodes d'annonce de la réforme des retraites que j'estime particulièrement réussies sur le plan de la duperie et de l'arnaque. Enfin, j’aborde rapidement en fin de note l'événement parisien du lancement de la campagne de Danielle Simonnet.

La Syrie comme révélateur du (nouveau) mal français

Dans l'épisode calamiteux qu'a été cette séquence à propos de la Syrie, telle que l’a conduite François Hollande, il ne faut pas s'arrêter à l'accessoire, c'est-à-dire au haut et au bas des effets de communication. Il est bien clair que dans le numéro de trapèze volant qu’a entrepris François Hollande, il aurait mieux valu pour lui s'assurer qu'un partenaire venait bien à sa rencontre dans les airs… Mais c'est secondaire. L'essentiel est ailleurs. Il faut s'en tenir à ce qui compte dans de telles circonstances, c'est-à-dire les principes mis en œuvre et les moyens employés pour les faire triompher. Bien sûr, sur le plan tactique, François Hollande s'est pris les pieds dans le tapis. Il était persuadé que les Anglo-Saxons se mettraient en mouvement contre la Syrie. Il pensait donc avancer à l'abri du parapluie que serait cette nouvelle coalition. Il voulait s’y donner toute la satisfaction qu'un atlantiste génétique comme lui aurait à « ramener » la France dans cette mouvance nord-américaine où est, selon lui, sa place naturelle. Pour finir il aura isolé notre pays et profondément détruit son image d'indépendance et d'autonomie dans le monde.

Après l'épisode de l'interception de l'avion du président bolivien Evo Morales sur un simple coup de fil de la CIA en violation de nos intérêts, et du droit international, l’épisode syrien est une nouvelle démonstration humiliante du point où conduisent les errements idéologiques atlantistes. Si grave que cela soit, tout cela reste néanmoins conjoncturel. Car le plus gros des dommages causés par François Hollande porte sur les principes. Comment un président de la République française peut-il réclamer que se constitue une alliance militaire prenant des décisions sans l'accord ou, pire, contre la volonté de l'Organisation des Nations Unies ? La ligne historique des Français est que le droit international prime en toutes circonstances. En dehors du droit il ne peut y avoir que la force brute et la violence de la raison du plus fort. Sans doute François Hollande a-t-il toujours pensé que la seule légitimité internationale est celle que portent, du fait de leur prééminence économique, les premières nations de « l'Occident ». C'est-à-dire au bout du compte des États-Unis d'Amérique. Dans l'affaire du Mali les esprits simples et les clairons de guerre ont tout simplement ignoré les questions fondamentales que posait cette intervention militaire en particulier celle de sa légitimité et de l'origine du mandat pour intervenir. Peut-être est-ce là l'origine de la nouvelle désinvolture de François Hollande à l'égard des institutions internationales. Son cas s’est aggravé depuis. Comment accepter que l'on parle à propos du droit de veto de la Chine et de la Russie comme d’un « blocage ». On pense ce que l'on veut droit de veto. Mais c’est une composante actuelle du système de l'ONU. On peut le réformer. Mais jamais François Hollande ne l’a proposé. Dans ces conditions, l'exercice d'un droit ne peut être considéré comme un « blocage ». Au nom de quoi tout point de vue contraire à celui des Américains constituerait un « blocage » ? Quels sont les arguments des Russes et des Chinois ? On ne le sait jamais. Juste un « blocage ». En prétendant qu'il s'agit d'un blocage on introduit l’idée qu’il faut le « dépasser », tout cela pour finir par réclamer ce que l’on voulait au départ : une action violente directe avec ou sans mandat international. En dévalant cette pente, François Hollande s'est situé hors du cadre de la pensée de gauche à propos du droit international et de ses institutions. Ce chemin ne mène nulle part sinon au ridicule dans lequel finit par se trouver celui qui tape du pied pour obtenir ce qu'il veut sans être capable de se le procurer.

On n’en finit pas de faire la liste des aberrations de la ligne de conduite de François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Ainsi de cette scène incroyable sur le perron de l'Élysée où, l'air martial, le président Hollande annonce préférer des solutions politiques en présence d'un « représentant » du peuple syrien. Or précisément c'est ce représentant qui ne veut pas du cadre dans lequel cette solution politique pourrait être trouvée, à savoir la conférence de Genève numéro deux. Apparemment le président français n'en a pas parlé à son interlocuteur. Pas davantage que du sort des journalistes français enlevés par les amis de l'homme que l'on reçoit en grande pompe à l'Élysée. Personne ne pose la question de savoir ce qu'il représente réellement. Ni pourquoi son prédécesseur, un client du Qatar, a fini par démissionner de sa fonction par opposition au jusqu'au-boutisme des autres composantes de ce conseil politique de l'opposition. Quand dit-on que cet homme est proche des Saoudiens ? Cela ne le disqualifie peut-être pas, mais en tout cas cela mettrait chacun à sa place dans l'esprit des citoyens à qui l'on présente ce tableau. Quand dit-on qu'en Syrie des minorités alaouites chrétiennes, qui étaient d'abord hostiles au régime, sont surtout préoccupées aujourd'hui de se défendre des excès des milices fondamentalistes que cofinancent le Qatar et l'Arabie Saoudite ? À quel moment sort-on de la contradiction qu'il y a, d'une part, à soutenir ces milices en les armant et, de l'autre, à surveiller les jeunes qui partent de France pour aller s'enrôler dans leurs rangs ? Tout cela forme l'arrière-plan non-dit, sans doute non-pensé, de la ligne fixée par les grands stratèges de l'Élysée. Enfin ne cachons pas l'étonnement qui a été le nôtre lorsque nous avons entendu le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, annoncer que la France s'engagerait dans la logique des punitions armées, non pas sur notre territoire, mais en Israël à l'occasion de la rencontre avec M. Netanyahou ! On doit pouvoir faire mieux à l’avenir ! Non ?

Tout ceci, pour finir, constitue une modification extrêmement profonde de l'identité politique du Parti Socialiste dans le domaine des relations internationales. Le courant atlantiste a toujours été très fort, mais son influence s'est souvent exprimée de façon plus prudente dans la mesure où une résistance idéologique extrêmement construite et très largement majoritaire y prenait garde. L'atlantisme est dorénavant la ligne du parti. C'est ce que prouve la signature de François Hollande après des discussions au sommet de l'OTAN à Chicago quelques mois après son élection, lorsqu'il plaça la France sous la protection des missiles antimissiles nord-Américains, oubliant la dissuasion. C'est ce qui a été confirmé lorsqu'il a capitulé sans condition dès lors que les Allemands refusaient de reporter l'ouverture de la discussion avec les nord-Américains sur le « Grand Marché Transatlantique » alors même que l'espionnage de ceux-ci sur l'ensemble des pays de l'Union européenne avait été prouvé par les révélations de Snowden. Croyant anticiper sur ce que l'état-major américain avait décidé, il s'est jeté tête baissée dans les surenchères à propos de la Syrie. Au total c'est une modification fondamentale. Non seulement il n'y a plus d'exception des socialistes français dans la mouvance sociale-démocrate internationale, mais c'est la France elle-même en tant que nation, telle qu'elle s'est affirmée dans les principes constants qu'elle a soutenus jusqu'à ce jour, qui vient d'être abandonnée.

À cette occasion s'est ajoutée une spectaculaire mutation à propos des institutions. S'il est exact que le Parti Socialiste n'a jamais adopté les thèses en faveur de la VIème république, il n'en demeure pas moins que, depuis 1972, la réforme en profondeur de la Vème République était un objectif constamment réaffirmé. Sans débat a été tranchée la question de savoir si les institutions doivent être présidentielles ou parlementaires. C'est la vision la plus brutale, la plus étroite et la plus monarchique de la Vème République qui vient d'être défendue par les principaux responsables solfériniens à propos de la question du vote du Parlement sur l'action militaire envisagée par le Président de la république. Il ne faut pas oublier cet épisode car il constitue désormais une différence idéologique de fond avec tout ce que nous représentons.

Je crois que sur ce point ils vont également se ridiculiser. La pression est désormais trop forte du fait de l'exemple donné à la fois par les Anglais et par les nord-Américains. De plus le journal le plus intimement lié aux anglo-saxons, le quotidien « Le Monde », qui avait péremptoirement affirmé dans un éditorial solennel la nécessité de faire la guerre à la Syrie, vient à présent de se rallier à l'idée que le parlement doit voter. Dès lors, quoi que décide François Hollande sur le sujet et quoi qu'il fasse, ce sera sous la contrainte et au gré des circonstances.

Les preuves sont les bienvenues, s’il y en a !

Il parait que le premier ministre va donner des preuves de la culpabilité du régime syrien dans l’attaque au gaz. Elles  justifieraient la « punition » annoncée par François Hollande. Ces preuves seront les bienvenues. Ne doutons pas qu’elles seront examinées avec soin. Les précédentes « preuves » données par les Anglais et les nord-Américains à propos des armes de destruction massive irakiennes sont trop présentes à nos esprits pour qu’on puisse songer à nous en faire avaler un avatar. Ce que j’apprends à propos de ces « preuves » dans les avant papiers de la presse écrite que je découvre m’inspire un doute. Je veux l’argumenter. Nos agents auraient, grâce à des heures de travail, réussi à établir la nature et l'identité de gaz qui seraient dorénavant stockés par le régime de Bachar Al Assad. J'espère que ce n'est pas le seul argument que le premier ministre compte mettre sur la table. Car sinon on peut dire qu'il se tirerait une balle dans le pied. Voici pourquoi. La Syrie pas davantage que l'Égypte et quelques autres n'ont signé la convention d'interdiction de la production et de stockage des armes chimiques. De la même manière, Israël a signé mais ne l'a pas ratifiée. Pourquoi ces pays agissent-ils de cette façon ? Dans le secteur le raisonnement est le suivant : Israël a la bombe atomique pour dissuader ses voisins de l’agresser. Ses voisins ont les gaz pour rétablir l’équilibre avec la bombe. C’est le raisonnement classique de l’équilibre de la terreur. Si l’on ne cesse d’évoquer sur toutes les ondes la Convention de 1925 à propos des gaz de combat, c’est pour éviter de devoir faire état de la liste des signataires et des non signataires de cette Convention bien plus contemporaine de 1993, sur le même sujet, car elle pourrait soulever de nombreuses de nombreuses discussions dont certains pays donneurs de leçon d’aujourd'hui ne sortiraient pas forcément grandis.

C'est donc  le moment de rappeler que si en effet l'utilisation des armes chimiques a été proscrite par tous les signataires de la Convention de 1925, cette convention ne comportait aucune mention d'obligation de détruire ou de cesser de produire des armes chimiques. Seul un engagement sur le refus de l'usage était visé. C'est bien pourquoi une nouvelle négociation a eu lieu qui a permis en 1993 la signature à Paris d’une nouvelle Convention interdisant la production et le stockage des armes chimiques et obligeant les États qui en possédaient ou qui en avait abandonné sur le territoire d'autres états, à les récupérer et à les détruire. Pour qu’il y ait eu besoin de signer un tel texte cela signifie qu'entre 1925 et 1993, des millions de tonnes de gaz toxique à usage militaire été produites par les États-Unis d'Amérique la Russie et quelques autres. En 1993 il fut décidé que toutes les armes seraient détruites à l'horizon de 2012. Les deux principaux détenteurs de ces matériels, les États-Unis et la Russie, ont demandé un nouveau délai pour achever la destruction de stocks car celle-ci n'a pas encore dépassé les 50 % dans ces pays.

Avant d'aller plus loin résumons. Ainsi, quoi que les armes chimiques soient un crime contre l'humanité ainsi que cela a été répété sur tous les tons depuis quelques jours, la Russie et les États-Unis d'Amérique en ont encore produit des quantités gigantesques entre 1925, date à laquelle ils ont signé qu'ils ne les utiliseraient pas, et 1993, date à laquelle ils ont convenu qu'ils acceptaient de détruire toutes celles qu'ils avaient néanmoins continuées à produire et à accumuler sous la forme de munitions de toutes sortes. Les États-Unis ne se sont pas contentés de produire et de stocker. Ils ont aussi utilisé, ne l'oublions jamais, leurs munitions chimiques. Pendant la guerre du Vietnam, des dizaines de milliers de tonnes de gaz orange ont été déversées sur ce petit pays et plus précisément sur 10 % de son territoire. « La guerre du Vietnam est la plus grande guerre chimique jamais menée dans l'histoire de l'humanité » avait alors déclaré l’amiral nord-américain Elmo R. Zumwalt, dont le propre fils était mort des conséquences de cet empoisonnement à l'âge de quarante-deux ans ! Et n’avons-nous pas appris récemment (Le Monde du 28 août 2013) que la CIA a aidé Saddam Hussein à gazer les troupes iraniennes en 1988, ce qui est l’attaque chimique la plus meurtrière de l’histoire.

Ce n'est pas tout. Il faut compléter le tableau du véritable portrait des donneurs de leçon de morale à propos des crimes contre l'humanité. En 1993, la diplomatie française était très active pour obtenir qu'en même temps que l'on condamnerait les armes chimiques, on condamnerait aussi des armes biologiques avec la même exigence de déclaration, de destruction, et de possibilités d'inspection des sites concernés. Les États-Unis d'Amérique s'y opposèrent. Une convention sur ce thème existait déjà depuis 1972, sur le modèle purement déclaratif de celle de 1925 à propos des armes chimiques. Son défaut était, là encore, de me permettre ni l'obligation de destruction des stocks accumulés ni les contrôles. Il n'y a aucun doute sur le fait que de telles armes continuent à être produites dans ce pays, comme dans ceux qui n'ont pas encore signé cette convention ou qui ne l'ont pas ratifiée, à l'instar d'Israël. La preuve en a été donnée lorsqu'il a été prouvé par le FBI que l'expéditeur des lettres contenant de l'anthrax était un chercheur nord-américain qui l'avait dérobé dans le laboratoire dans lequel il travaillait dans le Maryland. Mais avait-on vraiment besoin de cette preuve ?

Dans ces conditions si le premier ministre Jean-Marc Ayrault se contente de produire comme « preuves » des documents qui permettent de constater, en effet, que la Syrie a produit et stocké des armes chimiques, il ne prouve rien puisque ce pays n'a jamais signé la convention interdisant la production et le stockage de ces armes. En toute hypothèse, la production et la détention d'armes chimiques est le fait de très nombreux États dans le monde, encore à cette heure, et notamment de plusieurs voisins de la Syrie. Au demeurant ni les États-Unis ni la Russie n'ont réussi à tenir le délai de dix ans au cours duquel ils devaient détruire la totalité des stocks de ces armes. À cette heure, à peine 50 % ont été détruits. Ce qui reste représente des dizaines de milliers de tonnes de produits et de munitions. Si ce n'est pas la production et la détention d'armes chimiques qui peut constituer une preuve de quoi que ce soit, que faudrait-il pouvoir démontrer pour porter des accusations fondées ? Il doit démontrer que les munitions utilisées ont été tirées par le camp gouvernemental. Un doute existe à ce sujet. En effet, au mois de mai dernier, Madame Del Ponte, l’ancienne présidente du Tribunal Pénal International, au nom de la commission des Nations Unies, avait mis en cause clairement et très directement les « rebelles » comme ayant utilisé des gaz dans le combat contre leurs adversaires. D’où le ridicule de la formule de François Hollande selon lequel il faudrait punir « ceux qui ont utilisé l’arme chimique ». Car s’il est avéré que ce soit les milices opposantes, Hollande se propose-t-il de les « punir » ? Non bien sûr ! Hollande veut seulement frapper Al Assad. Et tout le reste est prétexte. Pourquoi alors ne pas le dire franchement ? Pour ne pas avoir à l’expliquer, tout simplement.

Commentaire parisien

Mardi, je me suis trouvé présent à la conférence de presse que donnait Danielle Simonnet, comme candidate tête de liste pour les élections municipales à Paris. La veille, en effet, mes camarades parisiens avaient été informés de la proposition faite par leurs homologues communistes de la fédération de Paris à l’ensemble des partenaires du Front de gauche dans la capitale. Ces derniers engagent une démarche « aux plus offrants » en quelque sorte. Ils mènent à la fois des négociations avec le Parti Socialiste et la discussion avec leurs partenaires Front de gauche. Étrange procédé. Leur dernière proposition de répartition des postes est parue aussi étrange : sur quinze sièges envisagés, douze iraient à la fédération communiste, trois pour toutes les autres composantes du Front de Gauche. Celles-ci ont analysé cette « proposition », en retrait sur celle qui avait déjà été présentée par les mêmes en juin, comme un acte de rupture assez stupéfiant. Tous nos espoirs reposent donc à présent sur le vote des militants communistes qui va intervenir à la fin du mois d'octobre. D'ici là il ne peut être question de rester inertes et de se laisser grignoter dans les sondages par inexistence. Nous avons l'expérience du prix à payer pour des tergiversations qui sont ressenties comme très politiciennes dans les milieux que nous influençons. Le refus de s'exprimer clairement sur la participation ou non au gouvernement avant les élections législatives nous a fait perdre la moitié de nos voix entre la présidentielle et celles-ci, alors même que l'on attendait de la notoriété des candidats, souvent des élus sortants, d'importants progrès et des résultats supérieurs à ceux de l'élection présidentielle.

La leçon ne doit pas être oubliée. Naturellement le but reste de pouvoir présenter une liste du Front de gauche, si possible avec d’autres composantes sur Paris. Certes, Paris est une ville dont les habitants connaissent les problèmes de toutes les villes de France. Mais c'est aussi la capitale et le point de mire de tous les observateurs en France, en Europe et dans le monde. Il faut donc absolument s'arracher à l'enlisement des tractations de postes. Rien ne favorise davantage nos adversaires de toutes sortes que de donner l'impression que nous ne savons pas ce que nous voulons, ni dans quel camp nous nous situons. Et pire : que nous sommes comme les autres, obsédés par les postes et les places. C'est pour affirmer ce cap franc et clair que Clémentine Autain et moi avons accepté de venir soutenir la démarche de Danielle Simonnet. Sa campagne commence pour faire vivre les idées de « l’humain d’abord ». Et pour élargir la coalition autonomiste aussi largement que possible dans la gauche et chez les écologistes.

La réforme des retraites, un empilement d’arnaques

Les spécialistes de la communication apprécient sans doute la nouvelle méthode mise au point par l'équipe Hollande – Ayrault pour faire passer en douceur ce qui, présenté autrement, ne le pourrait pas. En ce qui concerne la réforme des retraites, c'est presque un cas d'école. D’abord des rumeurs de toutes sortes dessinent l'essentiel des mesures qui vont être prises. Puis, premier temps, l'annonce dans le style « bonnet de nuit » qu'affectionne Jean-Marc Ayrault, très technique et bien embrouillé pour permettre de résumer tout son propos dans une idée : « c'est une réforme juste parce que tout le monde est mis à contribution ». Les premiers commentaires recueillis dans l'instantané et sans véritable possibilité d'examiner de près le contenu de ce qui est dit sont naturellement orientés autour de cette idée de «  justice », sans oublier la prise en compte de la pénibilité, qui était en quelque sorte la cerise sur le gâteau.

Après quoi commence la deuxième phase qui est d'une toute autre nature. C'est le moment où Pierre Moscovici annonce au Medef que les entreprises se verront compenser entièrement l'augmentation des cotisations sociales patronales. Adieu le fameux « tout le monde est mis à contribution ». Seuls les salariés le sont. Mais ce n'est pas tout. La compensation versée aux « entreprises » sera en réalité un allégement des cotisations patronales « famille ». Deuxième point, car c'est le début de la liquidation d'un système de cotisations que payait le seul patron. Comme il faudra bien que la somme soit trouvée, c'est la CSG qui prendra le relais ! La voie est ouverte : il n'y a pas besoin d'être grand clerc pour prévoir que c'est sur le volume total de ces cotisations que se feront les prochains « allégements du coût du travail » en reprenant la méthode du transfert sur la CSG. Il y a là, en effet, un gisement de 34 milliards d'euros ! Quant à la fameuse « prise en compte de la pénibilité », c'est presque une farce. D'abord parce qu'elle introduit pour la première fois un système de points pour calculer les retraites. C'est un début très suspect. Peut-être est-ce là le seul objectif. Deuxièmement, une fois les calculs faits, on s'aperçoit que pour obtenir le maximum de bonus possible, c'est-à-dire deux ans de cotisations en moins pour accéder à une pension au taux plein, il faudra avoir été exposé pendant vingt ans à un poste de travail pénible ! Vingt ans : la moitié d'une carrière ! Si l'on n'est toujours pas mort après cela, on pourra donc « bénéficier » d'un départ anticipé de deux ans sur les quarante-trois de cotisations exigées. Mais quarante-trois moins deux égale quarante et un. C'est-à-dire qu'à ce moment-là, la « prise en compte de la pénibilité » correspond exactement au maintien de la situation actuelle. Bravo les joueurs de bonneteau ! Sur le plan de la communication c'est une victoire totale pour Jean-Marc Ayrault et François Hollande. Ils ont en effet réussi à faire passer inaperçus les coups les plus rudes de leur réforme contre les salariés. C'était leur but essentiel pour démobiliser ceux qui auraient voulu résister. La presse libérale et sociale-libérale s’est contentée de gémir sur « l'insuffisance des mesures prises » ! L'arnaque politique en bande organisée n’est pas encore un délit.

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126 commentaires à “Le naufrage syrien des solfériniens”
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  1. turmel jm dit :

    Oui cher camarade, tout repose (heureusement et malheureusement à la fois parce que significatif..) sur le vote des adhérents communistes. L'exemple de Paris n'est pas un cas isolé. Ce soir j'assiste à une réunion, c'est avec gravité que je vais m'adresser à mes camarades. Mon objectif c'est qu'elle que soit la décision qui sera prise par nos instances statutaires, chaque adhérent qui règle ses cotisations puisse exprimer ce qu'il en pense par vote à bulletin secret. J'accepterai le résultat si j'ai la conviction que tout a été fait dans les règles de l'art avec une volonté affichée de la part de la direction de notre section. Par contre, si j'ai le sentiment qu'il n'y aucune émulation démocratique, ou que l'on veuille nous placer devant le fait accompli, alors je cesserai là mon adhésion de 35 ans de militantisme avec le PCF.
    Mais nous n'en sommes pas encore arrivés à ce stade, l'état d'esprit des adhérents de base n'a rien à voir avec la "langues de bois" et les objectifs de quelques-uns, je suis assez optimiste.

  2. Nicks dit :

    Quel dommage que la politique ne se décide pas qu'à force d'arguments pertinents, sinon le FdG serait sans rival. Excellente mise au point de Jean-Luc Mélenchon, notamment sur ce qui nous vaut encore la méfiance de certains électeurs, à savoir la définition de notre identité et la clarté de notre rejet de l'ancien jeu politique. Il n'est pas encore trop tard pour le comprendre...

  3. durluche dit :

    Sur la Syrie, le point de vue médiatique semble être que la seule action digne de ce nom est une action militaire et que ne rien faire de ce point de vue est de la lâcheté. Pas de réflexion géostratégique ni politique en dehors de la solitude de notre aimable président de la république dans sa démarche. Jouer les Zorro de la planète, c'est bien si les Américains en sont, pitoyable ! Tiens, au fait, les "guignols de l'info" on trouvé mieux que caniche pour qualifier Hollande, le majordome de Obama.
    Sur les retraites, je suis tombé sur l'appel de la FSU, enfin, un appel clair avec des arguments et l'opposition à la ligne gouvernementale, fini les phrases du type "le gouvernement va dans le bon sens mais pas assez loin" les réalités de terrain prennent le dessus.

  4. Leens dit :

    Jean-Luc,
    Vos discours en 2012 sur la défense, au Grand-Orient, le 18 mars à la Bastille et l’interview à la télévision corse sont pour moi les meilleurs moments que vous avez donnés lors de cette campagne. Vous y avez montré une belle âme, un sens de l’Etat et de l’histoire et une vision géostratégique qui se retrouve un peu dans votre message d’aujourd’hui. Mais cela c’est la perception d’un intellectuel.
    Après les fleurs, les épines. Toute une partie de l’électorat potentiel du Front de Gauche s’en détourne car lorsque vous attaquiez à longueur de discours le FN alors que le vrai ennemi est la finance dont le FN n’est qu’un larbin parmi d’autres. Beaucoup d’électeurs du FN, consciemment ou inconsciemment, ont compris que ce sont les abandons de souveraineté au profit de l’Europe des marchands qui sont la cause du creusement des inégalités qui font souffrir beaucoup. Je suis convaincu que c’est cet argumentaire-là du FN qui les touche plus que son racisme congénital. Attaquer le FN est aussi attaquer une bonne partie de son électorat qui pourrait rejoindre le Front de Gauche, si celui-ci se préoccupait de la souveraineté nationale. Même un électorat traditionnellement de droite pourrait y être sensible.
    Alors, comme je vous l’ai écrit le 9 juillet, ne faudrait-il pas comme le relève Todd mettre en œuvre l’idée que "La priorité pour la gauche française, c’est de construire un discours fort sur la nation, de réinventer une vision de gauche de la nation qui balaye la nation ratatinée du FN." ? Quand on voit ce qui se passe ces jours-ci, le marché transatlantique et l’affaire de Syrie, il va bientôt être question de sauver la France à nouveau.

  5. pichenette dit :

    Ce billet comme tous les autres sont des sources d'explications, comprendre les choix politiques, donner à raisonner pour choisir en citoyen éclairé. Ne pas gober ce que les chaînes qui enchaînent et brident les cerveaux exposent au "grand" public, ne pas se contenter du "on n'a pas le choix", combien de fois entendu dans la journée.
    Tout ce travail d'éclairage ne s'adresse pas au peuple, mais à ceux qui veulent comprendre, qui veulent trouver du sens et ils sont dans tous les milieux. Quant au peuple, le remettre à sa place et lui dire, si vous voulez comprendre pour agir en conséquence voilà ce qu'il faut savoir ! Après libre à vous de faire des choix... Tout le monde (électeurs français) n'a pas internet, imprimer les billets et les propager est important.
    Très claire l'analyse sur le conflit Syrien et de l'attitude du Président. Fléchir au lieu de réfléchir. A genoux, idolâtre de l'aura de l'oncle Sam. Comportement d'écoliers fayots, formatés, prompts à accabler les plus faibles.
    Quant aux retraites, pendant l'été, très révélateur le reportage dans un souterrain du premier ministre casqué, cherchant l'approbation d'un salarié casqué, dans un brouhaha de machines sur la justesse ou justice de prendre en compte la pénibilité pour le calcul des retraites.
    Que de dégoût et d'impuissance dans ces tractations manipulatrices ! Mais que faire pour redonner à la politique sa place et ses vertus?
    Que des personnes engagées, convaincues et actives comme Danielle Simmonnet se lancent pour faire vivre les lignes défendues par le PG et ses proches, oui oui en donnant de la cohérence et de la vie aux idées, les soutenir, sinon... flop [...]
    Pour nous remonter le moral, un journal qui donne "des outils pour réinventer le monde" : l'âge de faire avec "les aventuriers du textile". Comment n'a-t-on pas pu "trouver" les 3,6 milliards pour le projet Yasuni de R Correa. Un qui réfléchit.

  6. juju dit :

    Les dés sont pipés. Au moins sur les informations que le Front de gauche essaye de faire passer. Les médias ne les relaient pas. Le Front de gauche et toutes ces idées novatrices, humanistes, écologiques, économiques sont complètement passé sous silence. Nous sommes invisibles. Alors, pour éduquer la masse, c'est parfaitement impossible, ou en tout cas très long, trop long. Qu'ils s'en aillent tous, oui, mais ils ne partiront pas tout seul.

  7. Antraigues dit :

    Excellente analyse sur la situation Syrienne ! Après l'Irak, l'Afghanistan, la Lybie, l'Empire doit trouver - voire fabriquer - de bons prétextes pour détruire le régime Syrien et le remplacer par le chaos habituel, livré aux bandes armées et aux fondamentalistes de tous poils.

  8. Républicaine dit :

    "Le naufrage Syrien des Solfériniens"

    Normal, quand on y va en pédalo !

  9. tersa dit :

    Les pays signataires ou non contre l'arme chimique, ne justifient pas les accusations en Syrie. Nous sommes contre toutes armes, dissuasives ou pas et pour la paix. L'équilibre des terreurs n'est pas un programme démocratique. Les solutions sont dans le dialogue entre les états et les peuples. L'argent dépensé pour les armements divers est un gaspillage vital pour les humains.
    Hollande est au pieds de son mur, la preuve est flagrante de son état d'esprit de dépendance des USA et des forces du capital, il n'agira démocratiquement que sous la contrainte ! Dans le ridicule. II est sans débats parlementaires et ne représente pas le peuple assoiffé de justice et de paix. Il est du siècle passé, mais surtout pas de gauche.
    Il faut faire confiance aux militants sur le terrain, habitués à être seuls à gauche depuis des décennies et sans l'apport du FdG que l'on connait à ce jour. Le dialogue amical ouvrira d'autres perspectives.
    Le 10 septembre est très attendu comme baromètre dans cette tempête sociale !

  10. DarkBoby dit :

    Personnellement la question que je me pose dans tout ça, c'est qu'en est-il de l'humain ?
    Certes cette guerre est contre nos intérêts, etc etc, mais sinon cela que fait on pour le peuple syrien ? Je me doute bien qu'une guerre n'aidera pas beaucoup, mais quelles solutions a la communauté internationale pour tenter de mettre fin aux massacres ?

  11. Ben dit :

    Ne revenant pas précisément sur vos propos que je partage, j'aimerais porter votre attention sur un paradoxe. Si la France intervient en Syrie, il est probable qu'elle "punisse" l'emploi d'armes chimiques (sic) par l'utilisation, notamment, d'armes à uranium appauvri (comme elle l'a apparemment fait au Mali). Il serait utile de se pencher sur ce cas et de faire la lumière sur cette part d'ombre de la France qui, en 2007 notamment, lors de propositions de résolutions de l'ONU a toujours voté contre ou s'est abstenue - aux côtés des USA - quand il s'est agi de limiter ou interdire l'usage d'armes nucléaires ou à uranium appauvri. (Rapport A/62/391 de la commission). Des centaines de milliers de tonnes d'uranium appauvri ont également été déversées en Irak (1ère et 2nde guerre) avec les conséquences sanitaires, mortifères induites.
    Il y a là, il me semble au mieux une hypocrisie notoire, au pire un paradoxe criminel à agir à l'identique des actes qu'on condamne et contre lesquels on souhaite intervenir militairement. Les médias généralistes ne se sont, il me semble, jamais ou que trop peu penchés sur ce cas. Peut-être vous êtes vous déjà emparé de ce sujet, dans le cas contraire, il serait heureux que vous vous en fassiez l'écho.

  12. Handelberg dit :

    Les « tragiques erreurs » et autres « dommages collatéraux » sont bien sûr inexorables mais ne sont relevés que chez l'ennemi, et ce depuis la nuit des temps.

  13. Gruou dit :

    En ce qui concerne les retraites je pense qu'il s'agit d'une baisse déguisée habilement par un transfert de responsabilité. En effet si le gouvernement baisse les montants il peut déclencher la colère des futurs retraités. Par contre en prolongeant la durée et en ne faisant rien pour permettre de travailler plus longtemps, et en insistant sur le fait que l'on pourra tout de même partir avant et donc recevoir moins, il transfère la responsabilité de cette baisse et annule le mécontentement. C'est une mascarade. Dans cette nouvelle optique, celui qui part avant recevra moins et ne pourra s'en prendre qu'à lui même. Il s'agit donc non pas d'une reforme mais d'une baisse "programmée".
    Bien à vous.

  14. kris dit :

    La solution est simple. Arrêtons de livrer des armes à des bandes armées de type Al-Qaïda, al Nostra et autres groupuscules extrémistes religieux (qui finalement n'ont rien de religieux... aucun lien avec l'islam qui prône plutôt la paix que l'égorgement. Je dirais plus proche de mercenaires!) Aidons plutôt le gouvernement Syriens à remettre la paix en place entre les diverses communautés (ce que l'armée régulière essaye de faire tant bien que mal), réduire à néant les approvisionnements en armes/instructeurs/agents envoyés par la France, E-U, Angleterre, Qatar, Arabie-saoudite, Israël, etc. (des centaines d'agents étrangers ont déjà été capturés par l'armée syrienne, je n’invente rien, les preuves ont déjà été posées, avec les visages et papiers d'identités et autres docs officiels) pour que les exactions sur les minorités cessent (un simple prénom peut-être la cause d'une mort violente provoquée par ces soi-disant "rebelles"). Nous voyons bien que ces personnes ne s'intéressent pas aux droits de l'homme ou liberté d'expression (quand on est wahhabites seul la charia fait office de droit pour tous.) On a vu la catastrophe libyenne (aujourd'hui le chaos est le quotidien des libyens, marché aux armes à ciel ouvert, l'anarchie la plus totale dans tout le pays, même à Bengazi l'insécurité règne. Elle est belle la démocratie de Mr BHL (humoriste-rentier) et de ex-président Sarkozy qui n'ont jamais été inquiété malgré plus de 100 000 morts dû à l'intervention de l'OTAN). Aujourd'hui la question est : à qui profite une nouvelle fois le crime ? Pourquoi cet entêtement à vouloir à tout prix intervenir en Syrie ? Qui sommes-nous pour une nouvelle fois vouloir donner des leçons à des pays comme la Syrie (Damas, plus vieille capitale au monde, où les chercheurs,savants échangeaient leur savoir pendant que nous étions encore à nous taper dessus à coups de gourdin). Le colonialisme/l’impérialisme/ingérence/etc. se cache une nouvelle fois...

  15. Citoyen93 dit :

    Le but est de protéger les civils, et il y a moyen de le faire sans s'ingérer dans la politique interne ni prendre parti. Déjà on arrête de livrer des armes, même la Russie a déjà fait un geste en ce sens, semble-t-il. Après on récupère tous les millions d'euros et dollars jetés à la mer à coup de feux d'artifice et immenses armadas qui font des ronds dans l'eau. Cet argent et même nos propres forces présentes doivent être mises à disposition de l'ONU, séance tenante. Il y a une solution : les casques bleus. aujourd'hui ça prête à sourire après deux décennies de propagande yankee tout azimut, mais vraiment dans des situations pareilles ça a déjà sauvé des vies dans maints endroits il faudrait y réfléchir. Hollande, tu veux faire les fiers à bras? propose à l'ONU de s'interposer de façon neutre, tu n'imagines pas le nombre de pays qui te rejoindraient dans cette voie, regarde ce qu'en disent certains comme l'Inde, l'Afrique du Sud, même la Russie je suis sûr est prête à l'entendre.
    On a un bon exemple pas loin à Chypre, 20000 morts et une foultitude de réfugiés dans les affrontements civils puis militaires entre Grecs et Turcs dans les années 60-70. l'ONU s'est déployé militairement après une offensive de la partie turque, avec la participation d'une quinzaine de pays, et pour l'anecdote : sans les Etats-Unis mais avec un commandement Chinois, alors qu'on ne dise pas que ceux-là "bloquent" toujours tout à l'ONU. Bref, les casques bleus s'interposent et c'est la fin des hostilités, parceque on n'attaque pas une armée même modeste mais mandatée par 180 pays, c'est comme ça.
    Bien sûr que cela n'a pas réglé le problème politique mais ce n'était pas le but, par contre des milliers de vies ont été épargnées. Entre les copains belges les discussions sont aussi houleuses sur ce qu'ils doivent faire de leur pays, mais bon, c'est déjà mieux de pouvoir se disputer politiquement plutôt qu'à coup de gaz toxiques et de bombardements.

  16. Jack* dit :

    Je crois qu'il va être temps de tout donner, car ce n'est plus à la laine qu'ils s'en prennent, mais à notre peau. Ils nous dépècent ! A partir du 10, c'est squat en centre ville permanent et révolution citoyenne. Courage mes camarades !

  17. gswan dit :

    @Darkbobby
    Il y a un truc qui s'appelle la politique camarade ! Le truc que les médias et le discours ambiant du café du commerce veulent nous faire honnir, et dont l'investissement par les masses est l'alternative à la guerre et à l'oppression.

  18. Pier7 dit :

    Un syllogisme, en scolastique aristotélicienne péripatéticienne, présente deux prémisses, dites respectivement majeure et mineure (du général au particulier), supposées vraies, validant la véracité formelle d’une conclusion. De plus, le sujet de la conclusion doit être présent dans une des prémisses (normalement la mineure), son prédicat dans l'autre (la plupart du temps la majeure), pour que le syllogisme soit formellement valide.
    « Tous les hommes sont mortels (Majeure), or Socrate est un homme (Mineure), donc Socrate est mortel (Conclusion). »
    A cette aune, nous pouvons analyser la proposition suivante : « Nous vivons plus longtemps, donc il nous faut donc travailler plus longtemps ». De façon purement formelle, nous constatons qu’il manque une prémisse, en l’occurrence la majeure de portée universelle, reliée par la mineure aboutissant à la conclusion.
    Cette majeure, non-dite, pourrait être : « Nous travaillons pour vivre » à moins que vous ne préfériez : « Nous vivons pour travailler ». Or, aucune de ces deux affirmations n’a vocation universelle.
    Poursuivons ce syllogisme tronqué jusqu’à l’absurde. « Les femmes vivent plus longtemps, elles doivent donc travailler plus longtemps… ». « Les enfants vivent plus longtemps, ils doivent donc travailler plus longtemps… ».
    Le succès du slogan par sa scansion sur «plus longtemps » occulte la modification du verbe « vivre » en « travailler » comme si vivre et travailler étaient synonymes.
    Apprendre la langue de l'ennemi... !

  19. Genialle dit :

    Le monde est fou ! les Êtres Humains sont fous. On se croirait dans le plus mauvais livre de SF. La Syrie, les communistes qui veulent s'allier avec le PS ? C'est l'horreur la plus totale.
    Peut être que nous n'allons plus voter car les bombes peuvent venir vers nous. Le majordome n'y a pas pensé ?
    J'ai vu en passant, E. Guigou qui venait pleurer sur le plateau de Canal +, chez les guignols de cette chaine, pour la guerre. Là je me suis dit nous sommes tombés bien bas. Après le bas, il y a quoi ?
    Il nous reste le courage.

  20. Denis F dit :

    Les néolibéraux de tous poils veulent absolument aboutir aux chocs des civilisations si chers aux néocons étasuniens. C'est pourquoi les USA aident à la prise de pouvoir des islamistes sunnites, ils déclenchent des guerres pour cela, c'est ce à quoi nous assistons depuis bientôt 20 ans. La Syrie, puis ensuite l'Iran font partie du plan démoniaque des oligarques nord américains que ce soit les pétroliers ou ceux du complexe militaro industriel des USA, les nôtres (Dassault, Lagardère …) ne sont en reste non plus. Le travail du sinistre Valls cet été confirme mes propos. Le seul moyen de leur casser l'élan est l'ONU.
    Seule l'ONU est représentative et doit intervenir dans ce conflit, elle aurait déjà du le faire depuis longtemps. Explications :
    1/ L'ONU s'oppose à toutes interventions militaires quelles qu'elles soient. 2/ L'ONU met la force d'interposition des casques bleus en place sur le terrain en Syrie, avec le soutien, voir la collaboration de la ligue arabe. 3/ L'ONU exige le retrait immédiat de tous les belligérants étrangers armés de Syrie, les mercenaires doivent rentrer chez eux, l'Arabie Saoudite et le Qatar s'en chargeront. 4/ L'ONU fait déposer les armes aux armées régulières syriennes ainsi qu'aux rebelles syriens.
    Ensuite de quoi, les diplomaties internationales œuvreront à la mise en place d'élections démocratiques en Syrie, le peuple syrien doit lui seul décider de son avenir et dire le sort qu'il réserve à son dictateur Bachar el-Assad, ce n'est pas à Obama ni à ses valets européens d'en décider. Ne laissons pas refaire un second Irak, ou une deuxième Libye, les catastrophes cela suffit.

  21. JIB dit :

    Encore une fois une belle analyse ! Que c'est plaisant d’avoir ainsi une vision argumentée de la situation pendant que beaucoup d’autres ne pensent qu’à nous faire avaler des couleuvres. Je souhaite vraiment que de plus en plus de gens se rendent compte que le Front de Gauche est la seule alternative à ces politiques libérales, injustes et cyniques qui nous conduisent droit dans le mur ou au mieux vers un monde de plus en plus abject.
    Le gouvernement est déplorable sur tous les sujets qu’il traite comme le ferait la droite la plus libérale. Sur la Syrie où il veut légitimer une guerre par tous les moyens. Et concernant les retraites… Augmenter la durée de cotisation quand tant de gens n’ont même pas de travail et savent déjà qu’ils n’auront au mieux qu’une pension dévaluée qui ne permettra même pas de subvenir à leurs besoins. Quel bel avenir on nous promet! Et que fait-on pour lutter contre le chômage ? Rien.
    Alors vite, un changement de politique et cessons ces tactiques absurdes et purement individualistes pour les élections municipales où il s’agit d’affirmer une vraie autonomie du Front de Gauche et surement pas de s’allier à des solfériniens qui, chaque jour un peu plus, nous prouvent qu’ils ne font plus partie de la gauche.

  22. ptitHom dit :

    Jean-Luc, te souviens-tu ? François Hollande faisant son premier discours en tant que Président de la République. C'était en hommage à Jules Ferry ! Ce même Jules Ferry qui a déclaré : "Les colonies sont pour les pays riches un placement de capitaux des plus avantageux.[...] Dans la crise que traversent toutes les industries européennes, la fondation d'une colonie, c'est la création d'un débouché.[...] ". Peut-être la tournure intellectuelle n'est-elle pas correcte mais, personnellement, je ne peux m'empêcher de la trouver édifiante ! Source de la citation

  23. jeannine dit :

    "Cherchez a qui profite le crime". Cet adage est toujours d'actualité et le restera longtemps je crois en Syrie comme ailleurs du reste. Certes nous ne pouvons que constater les morts de cette population innocente, et ce qui compte ou qui devrait compter en premier c'est une force neutre bien sur pour arrêter les belligérants tout de suite, sans attendre messieurs les "va-t-en guerre", et ne pas nous casser les pieds et nous prendre pour des idiots en nous racontant des histoires de punition. Mon cerveau doit être très petit pour ne pas comprendre ce raisonnement qui consiste a tuer des gens pour les empêcher de tuer ceux que nous allons tuer en changeant simplement de matériel de guerre pas plus propre que le précédent. Je reste naivement bouche bée. Mais, en Syrie, en Irak et ailleurs eux ils prennent sur la figure. Et pendant ce temps la, nous en France pour garder notre mémoire vivante (ce qui est normal) on célèbre Oradour sur Glane. La cause pour moi est la même quoi que l'on dise, la folie des humains, et les morts sont les mêmes : des innocents.

  24. turmel jm dit :

    Génialle @ 19
    J'ai la chance d'avoir été à la plage avec ma fille (34 dans le sud/ouest) avant la réunion de ce soir cela m'a décontracté, mais déjà vos écrits me remettent la pression.
    JL Mélenchon a fait un commentaire Parisien, il y a également d'autres endroits dans la même situation, mais globaliser en déclarant : "les communistes veulent s'allier avec le PS" c'est aller un peut vite, et c'est un tantinet méprisant pour les militants que nous sommes.

  25. Maddy COLLONGE dit :

    Les "Grands" de ce monde n'ont pas signé le traité interdisant l'usage des armes chimiques et des mines anti-personnelles et ils veulent nous donner des leçons ? (USA, Russie, Chine).
    Comment prouver qu'elles ont été utilisées par l'ignoble Bachar Al Assad, ou les fanatiques intégristes ? Qui en 1988 s'est insurgé lorsque Saddam Hussein a gazé les Kurdes ? Cherchez l'erreur ! Pétrole vous avez dit pétrole ?
    Aucun prétexte ne saurait être le bon pour engager une "punition" envers qui que ce soit sans être sûr de commettre une erreur.
    Messieurs les "Va-t-en-Guerre", écoutez plutôt la sublime chanson de Pierre Perret "Mélangez-vous" et votre comportement, si vos cerveaux ne sont pas complètement abrutis devrait radicalement changer.

  26. jean ai marre dit :

    "Il est bien clair que dans le numéro de trapèze volant qu’a entrepris François Hollande, il aurait mieux valu pour lui s'assurer qu'un partenaire venait bien à sa rencontre dans les airs…"

    C'est tout le problème la 5 éme. Le président s'identifie à un monarque. Il est l'homme par qui tout passe, il est quelques fois seul ou du moins écarte ceux qui pourraient lui faire de l'ombre. Dans le cas présent, le fusible aurait été naturellement Fabius. Le ministre des affaires étrangères avait placé quelques mines, il avait assuré à Israël que la France allait frapper et fort. Patatras, Obama temporise, Fabius rentre dans le rang mais Hollande lancé à grande vitesse ne peut freiner et s'expose ! Quel contraste avec les images d'émotion d'Oradour sur Glane !

  27. MICHEL GUENOT dit :

    Attention de bien lire ce que dit Jean Luc Mélenchon, tous nos espoirs restent dans le vote des militants communistes s'agissant des élections municipales à Paris, comme ailleurs.

  28. Palumbo viviane dit :

    Comme Michel Guenot qui me devance j'ai l'espoir que les adhérents du PC soient des gens de bon sens ! Tu as parlé de ville de 10 000 habitants et plus bien sûr pour des listes autonomes FdG et je t'approuve !

  29. Vinnie Reb dit :

    Amnesty International affirme qu'il y a bien eu emploi d'armes chimiques en Syrie. Leurs propres observateurs ont fait des recherches sur place, et en ont tiré ces conclusions. Ce qui me rend perplexe et méfiante, ce n'est pas tant que des armes chimiques ont bien été employées. La question n'est pas là. La véritable question est QUI les a employées ? (Ce que Amnesty International ne précise pas.) Cela change beaucoup de choses. Si ce sont les rebelles, c'est au gouvernement en place de faire sa police. Si c'est le gouvernement syrien, c'est encore autre chose et là aussi, l'ONU devrait être la solution. J'y impliquerais aussi la Ligue Arabe.
    Quelque part, je ne peux m'empêcher de penser que nous avons affaire là à une provocation pour détruire un régime certes discutable - mais qui sommes-nous pour donner des leçons nous-mêmes ? - mais qui viserait surtout à installer un chaos propice aux affaires (cf. Irak), à l'installation sur la Méditerranée d'un débouché pour le pétrole irakien (plus sûr que Hormuz et puis il faut que les affaires continuent...) et effectivement renforcer la création de "blocs" antagonistes, façon guerre froide. Les néo-cons ont simplement remplacé "communisme" par "islamisme".
    Certains ont flairé le piège (les députés britanniques). D'autres hésitent peut-être encore à se lancer dans l'aventure, encore que... Obama fait un lobbying intense auprès du Congrès pour obtenir l'autorisation de frapper la Syrie. Enfin, d'autres encore sont tombés dans le panneau directement (FH). Pour reprendre l'image de Jean-Luc, par rapport au numéro de trapèze volant, c'est que FH s'est non seulement lancé dans les airs, mais qu'il a déjà lâché son trapèze et qu'aucune paire de bras ne le rattrapera en face. Les vrais trapézistes ont un filet en dessous, mais pour FH, rien n'est moins sûr.
    Sans oublier que l'intervention en Syrie constituerait une belle diversion à la question des retraites.

  30. ARAMIS dit :

    Sarko avait "libéré" La Libye (et il faut dans quel état elle se retrouve) et Hollande qui marche dans ses pas entend donc "libérer" la Syrie pour tenter de faire oublier sa politique de centre droit. Pathétique le pépère. Vite une vraie gauche combative !

  31. Arnaud dit :

    "Les preuves sont les bienvenues, s’il y en a !"

    Si seulement on s'était dit la même chose 10 jours après le 11-Septembre, on n'en serait pas là. Mais je sais, le sujet est sensible.

  32. Abdou Elimam dit :

    Cher Jean-Luc,
    Je réagis à deux des questions que tu soulèves. Sur la menace d’agression contre la Syrie, au grand mépris des lois internationales, je fais totalement mien ton argumentaire. J’aimerais, cependant, apporter un éclairage intérieur, autant que faire se peut ! L’aspiration à la démocratie dans un pays comme la Syrie (le seul pays arabe encore laïc) est forte et le mouvement populaire d’il y a quelques mois, l’a bien matérialisée. Cependant les forces de progrès ont dû côtoyer une sorte d’extrême-droite sans principes dont le but ne coïncide pas avec ceux de la liberté d’expression et de culte. Ces militants belliqueux et (curieusement) argentés et armés font facilement alliance, sur le terrain, du moins, avec les salafistes locaux (à qui bien des pays prêtent main forte) dont les rangs se sont accrus depuis l’arrivée de prisonniers libérés par le régime contesté, en place. Des pays, "modèles" de la liberté et de la démocratie, tels que l’Arabie Saoudite et le Qatar, en sont les soutiens indéfectibles et les lobbies diplomatiques qui ont les oreilles de quelques dirigeants de pays occidentaux. Ces troupes manipulées à outrance ont totalement phagocyté la révolution démocratique en herbe jusqu’à la détourner et la dénaturer. Les acteurs du mouvement d’émancipation sont devenus monnaie d’échange entre les combattants et l’armée régulière. La fête est totalement gâchée. Un coup de main militaire extérieur ne profitera donc qu’aux combattants (aussi bien les mercenaires que les revanchards islamistes)… d’un autre ordre ! Seule une solution diplomatique et politique est à même de coller aux nécessités contemporaines d’un changement pacifique.
    Sur la surenchère politicienne de l’état major du PCF, je constate que le sauvetage opéré par l’opération « Front de Gauche », à la dernière campagne pour la présidentielle, aura vite été oublié par des camarades plus soucieux de l’entretien de l’appareil que de la défense de principes.

  33. pierre dit :

    L'unité pour moi ce doit être la prise en compte et le respect des positions ou des avis des uns et des autres.Pour les municipales le PG à une vision correspondant à ce qu'il est, à son projet. Elle est justifié et toute à fait intéressante. Le PC aborde la question à partir de sa réalité sur le terrain, de son histoire, de son analyse et je la trouve pertinente à bien des égards également. S'il vous plait ne peut on pas pas penser autrement que puisque tu ne penses pas comme moi tu as tort. A mes yeux ce qui devrait nous occuper c'est cette question: Le front de gauche saura t-il trouver une réponse unitaire et conquérante ? Si nous donnions le pouvoir à l’intelligence et non au parti pris à la créativité et non à l’esprit de boutique. C'est ce que j'espère de cette aventure. Mais c'est vrai l'unité est un combat, aussi contre nous même.

  34. Titoune dit :

    Il se peut qu'entre la direction du PCF et sa base la vision des municipales ne soit pas la même, ouf chez nous, nous sommes trop remontés contre le PS donc pas d'alliance si jamais mon camp s'alliait au PS, je quitterai le PC, il faut savoir ce que nous voulons nous ne sommes pas au gouvernement, nous sommes une force active nous savons que la seule chance pour la France est la fin de la IVéme République. Nous avons un projet de société qui fait rêver qui porte l'espoir alors oui aux listes autonomes du FdG, nos estivales ont été bénéfiques, nos réunions sont de plus en plus passionnantes, remontés à bloc, votre rentrée médiatique est top. En ce qui concerne la Syrie le peuple français a la bonne attitude, du coup le "ravi" restera à vie le capitaine de pédalo dans la tempête jamais surnom ne fut si bien donné.

  35. lemetayerv dit :

    Une chose me terrifie. Les êtres humains peuvent mourrir sous des bombes conventionnelles plutôt que sous des bombes chimiques, biologiques ou nucléaires. C'est d'une abération ! Une bombe ou autres armes (obus, mitraillette...) tue quelque soit sa nature. Une balle derrière la tête tue aussi surement qu'une bombe sur une ville, enfin, me semble t-il. Cela voudrait dire qu'on a la permition de tuer ou de mourir du moment que l'arme est la bonne. Déjà, se poser la question de la légimité de la raison qui pousse à cette guerre. D'autre part, Vinnie Reb (29) parle d'une diversion pour les retraites en ce qui concerne la Syrie et je rajouterai diversion pour l'ANI au moment de notre intervention au Mali.
    [...]

  36. Aymeric dit :

    Ce qui fait vraiment peur, c'est que les soupçons américains suffisent pour s'attaquer à un pays, comme pour ce qui s'est passé en Irak. Les politiques des autres pays font preuve de plus de vigilance après le fiasco de l'Irak (sauf nous chère Hollande) mais je sens que les attaques vont se produire quand même sans la moindre preuve formelle.
    Certes moins grave mais pendant ce temps, les grands banquiers de ce monde continuent a nous enfumer sans que nous disions quoi que ce soit. C'est comme pour cette intervention en Syrie, on nous lobotomise pour soutenir cette guerre avec la morale comme seul argument pour déclencher une guerre et notre philosophe préféré en première ligne....

  37. Jean Emmanuel dit :

    Tout est fait pour que la France y aille, de nouveau les médias nous ressortent l'insupportable BHL (coeff "Une Imposture française" de Nicolas Beau et Olivier Toscer), Kouchner. Hier Itélé recrute Mme Kouchner alias C.Ockrent qui s'occupera comme par hasard des questions internationales. Hollande veut juste montrer qu'il utilise son droit, mais n'est même pas fichu faire peur aux banquiers, aux voyous de Marseille et il veut faire sa guerre. Décidément je préférai Chirac et de Villepin eux au moins ils nous ont épargné la 2ème guerre en Irak qui était d'ailleurs une guerre illégitime au regard du Droit International Public. Mais l'ONU ne sert à rien, puisque de toutes façons il n'existe pas de moyens de sanctions prévu par la Charte des Nations Unies pour un pays qui irait quand même faire la guerre sans mandat de l'ONU. C'est d'ailleurs bien pour ça que Bush est allé. Comme le dit d'ailleurs le journaliste T.Desjardins et certains d'entre-vous, l'opposition offre à Hollande une porte de sortie en demandant un débat parlementaire. Mais vu la soupe qui est servie sur tous les plateaux de télé aura-t'il le courage de ne pas y aller ça... Par contre personne ne lui rappelle qu'il a reçu en douce le dictateur du Bahrein
    Sur les retraites j'en étais sur, le PS a toujours menti rien n'a changé depuis Mitterrand d'ailleurs suffit de voir l'équipe en place. Ces pauvres pantins de NVB et H.Désir ne sont là que pour aller à la soupe, quittes à se renier

  38. durluche dit :

    Alors Jean-Luc, alors comme ça, on a le bord de l'œil gauche légèrement humide à la fin de la chanson de Stromae. Allez voir la vidéo de "c à vous la suite" à 10 minutes 20. Non mais, être ému par une chanson et avoir brigué la présidence de la France, voyons, c'est un poste de sans cœur cynique...

  39. citoyenne21 dit :

    Question ce matin chez Bourdin : "Est-ce une bonne idée d'augmenter le smic ?" Résultat : 66 % de non !
    Ceux qui pensaient qu'essayer de convaincre les gens sur les 1 700 euros proposés par le FdG en sont pour leurs frais. Alors ils veulent quoi les gens ? Rester au taquet ? Convaincus qu'ils ne méritent pas un salaire décent ?

  40. Maignial dit :

    Adieu Le Monde, vive Reporterre ! Très révélateur cet article d'Hervé Kempf. Il donne tout son sens à notre aspiration de libération des médias, qui est vraiment nécessaire. Sans quoi pas de démocratie.

  41. Nicks dit :

    Encore une fois, concernant les municipales, la question n'est pas de savoir si nous autorisons les différences au sein du FdG ou si tel ou tel parti va tirer les marrons du feu. L'important, c'est l'image que le mouvement se construit auprès d'électeurs potentiels pour les scrutins futurs et notamment ceux qui peuvent permettre de changer les choses globalement, comme par exemple les européennes. Or je suis convaincu que si le FdG est encore associé au Ps, il sera sanctionné comme le parti de Solferino, au grand avantage du Fn. C'est bien pour cela que dans les municipalités de plus de 10000 habitants, là où les projets politiques sont identifiables aux partis, le FdG doit être autonome.

  42. christine dit :

    J'adhère à la remarque de durluche, très bon observateur ! Mais il y avait de quoi être ému.
    Alors JL, stromae c'est notre Jacques Brel, il nous fais autant de frissons quand il chante" formidable", que lorsque tu as tenu ton discours à la Bastille avant les élections présidentielles. JL, tu as fait pleurer ma vieille mère par ton discours car elle était très émue, tout comme toi lorsque Stromae a terminé sa chanson, c'était lourd, j'ai bien vu ton geste, et comme on est mal de passer à autre chose après un aussi fort moment.
    Par contre Cohen était moins émouvant. A plus tard.

  43. Rakovski dit :

    @ Citoyenne21
    Attention aux sondages manipulateurs. En effet, il faut savoir que pour voter sur RMC il faut payer, soit 0.36 centimes la mise en relation plus le coût éventuel de l'opérateur. Combien de votant ? Qui a voté ? Les smicards qui sont en train de bosser, qui sont aux centimes près ou plutôt les professions libérales qui ont du temps pour intervenir en direct, et affirment bosser 80 heures par semaines. Ce sondage indique tout simplement que RMC a en grande majorité un public réactionnaire et anti-ouvrier.
    Bourdin est sympa mais les questions des sondages sont très orientées à droite, très pro-patronale. Ils ne demandent jamais par exemple si on est pour mettre fin aux exonérations de cotisations sociales patronales qui coutent chaque année à elle seule plus de 30 milliards d'euros soit de quoi rendre largement bénéficiaire les comptes de la sécurité sociale et de toucher des retraites au minimum au Smic ! Ils ne demandent jamais si on est pour ou contre que les entreprises du CAC40 soient imposé à hauteur minimale de 33 % comme le sont les petites boîtes. Aujourd'hui, c'est maximum 15% pour les entreprises du CAC 40.
    Ne nous laissons pas berner par la propagande des médias capitalistes qui tentent de nous faire croire que les gens sont des imbéciles et que nous devrions nous entredévorer les uns les autres. Les journalistes-salariés obéissent à des patrons qui tentent par tous les mensonges possibles et répétés que nous n'avons d'autres solutions que de nous appauvrir pour augmenter toujours plus la richesse des banquiers, financiers et moyens et grands industriels et commerçants.
    Bien à vous.

  44. Pao dit :

    Jean-Luc, ayant tracté hier sur le marché contre la réforme des Retraites, nous clamions, tendant notre tract : "Ce que la TV et les radios ne vous disent pas !" Cela faisait rire les gens (ils sont lucides sur la tromperie des médias) et ils le prenaient volontiers d'un air entendu, avec quelques mots chaleureux, restant parler, surtout les jeunes.
    Dans nos familles minières, nous avons toujours dit, parlant des socialistes "Dans une langue, y a pas d'os, ils la tournent comme ils veulent !". Le plus effrayant, (t'en souviens-tu, Jean-Luc ?) c'est quand Mitterrand a dit oui à la guerre du Golfe, le lendemain matin, fleurissaient sur les murs les maxi affiches PS "Demain la Paix, dans la tranquillité !" A vomir de dégoût !
    Bravo à toi pour l'effort que tu fais (vu ton tempérament réactif) pour moins jouer perso et surtout pour respecter ceux qui n'ont pas ta pointure mais qui sont sincères et soucieux de ceux qui les ont élus. Bien sûr il y a des élus du FG qui sont "intéressés", parfois, mais rares. Ils transpirent souvent comme toi à convaincre à leur niveau et à affronter la misère. Je ne les envie pas dans nos quartiers où on réclame des sauveurs. Ils ont sans doute la naïveté de se dire "si on n'est pas là, qu'est-ce qui va arriver pour les gens?"
    Je suis fière des camarades communistes qui demandent l'avis de la base, cela rejoint les camarades d'Amérique Latine qui disent "Ce que tu fais pour les gens, sans les gens, se fera contre les gens".
    Courage à toi, à tous ceux qui t'entourent, dont nous, qui bâtissons l'espoir au milieu de ceux qui n'ont plus rien le 15 du mois !

  45. mad madeleine dit :

    Pourquoi certains disent-ils que "les communistes veulent aller avec le PS" ? Il faut peut-être attendre qu'ils s'expriment dans leurs régions pour les municipales.
    Concernant la Syrie la position est celle du Front de gauche (PG/PC et autres).
    Je pense comme Turmel 24 et Pierre 33. L'animosité entre nous je ne m'y retrouve pas. Amis et camarades un peu de mesure dans vos propos rendrait service à ceux qui ont cru et espéré au Front de gauche...

  46. naif dit :

    Concernant la Syrie. On ne peut plus douter que les journalistes ne peuvent ne pas savoir ce qu'il se dit dans nos assemblées. Hier JP Chevènement au sénat à fait une déclaration construite à partir des faits que nous ne démentirions pas. Ce matin sur France inter face à P.Cohen, JP Raffarin qui n'est pas de gauche émettait un doute prudent sur l'origine des armes chimiques. Mais les "journalistes" dont leurs compétences ne sont dues qu'à l'existence de leur carte de presse entonnent que le refrain qu'on leur à appris. Ecoutez les postures outrées et questions inquisitrices de ces perroquets.
    Ce même P.Cohen s'étrangle quand JL Mélenchon désigne Ch. Barbier comme un proche de l'extrême droite. Pourtant ce même Ch. Barbier voulait en finir avec JL Mélenchon en 2012 et impose sa dictature médiatique à la télé. 234 invitations d'1h00 depuis le 8 janvier 2008 dans "C'dans l'air", une quotidienne sur I-TV, une hebdomadaire sur France Inter... pour nous servir la même soupe libérale et dédiabolisatrice du FN.

  47. girard dit :

    Concernant les municipales, JL Mélenchon au Grand Jury de RTL a dit, il me semble, si j'ai bien écouté, que les listes autonomes FdG concernaient les villes de + de 20 000 et non pas 10 000 comme il l'avait affirmé par erreur.
    Je suis d'accord avec turnel @24. Dire comme le fait JL Mélenchon que les communistes veulent s'allier au PS est totalement méprisant. L'objectif du FdG est bien d'arriver à créer les conditions d'une politique alternative anti-austérité. Va-t-on refuser des socialistes qui seraient d'accord au niveau municipal de mettre en place un tel projet. Projet qui s'oppose à la politique du gouvernement Ayrault. Il nous faut convaincre les militants socialistes, les électeurs de gauche qu'une autre politique est possible que celle que mène ce gouvernement et qu'ils peuvent trouver avec le FdG les forces nécessaires à la réalisation d'une véritable politique de gauche. C'est, je crois, ce que voulait dire Pierre Laurent quant il disait qu'il ne fallait pas remplacer la colère et la radicalité par l'invective. En tant que communiste je suis d'accord avec le PG pour une liste autonome FdG avec écologistes, socialistes qui se démarquent de la politique actuelle, dans les grande villes. Les communistes vont voter. Ils le feront en fonction des situations locales et dans la cohérence de leur engagement dans le front de gauche.

  48. turmel jm dit :

    Girard@ 47
    Cher ami, je répondais à Génialle @19, je ne parlais pas de Jean-Luc Mélenchon qui, à ma connaissance, n'a jamais tenu de tels propos.

  49. educpop dit :

    Tout se joue en même temps. Le citoyen Français doit prendre parti pour ou contre des alliances où se joueront l'avenir de nos institutions, mais il doit aussi comprendre les enjeux internationaux où l'histoire de la France joue un rôle modeste par rapport au monde gigantesque des affaires internationales. Il faut essayer de voir tellement large que seuls des esprits biens formés peuvent s'y essayer. Dans ces conditions un réflexe protectionniste passe pour une ambition politique !
    On a du mal à comprendre comment le parti communiste va s'en sortir et plus de mal encore à comprendre comment l'industrie d'armement va garantir les dividendes de ses actionnaires quoi qu'il arrive. L'éclairage de Jean-Luc Mélenchon est comme la lumière des bornes de sécurité dans les couloirs d'un lieu où les plombs ont sauté. C'est pour éviter de se diriger dans la direction des fumées toxiques, c'est comme la définition de ce qui doit survivre du service public. Mais le peuple ne sait pas où diriger ses pas, en cas de panique la foule déborde tous les dispositifs. Je crois que tout ça est fait pour provoquer la panique, et que nous essayons d'appeler au calme. Ceux qui jouent avec ce feu ont perdu le sens de l'humain, le discours critique mais toujours mesuré que nous leur adressons n'est peut-être pas en proportion de leur faute.

  50. Vinnie Reb dit :

    @ lemetayerv (35) - 4 septembre 2013 à 23h08 :
    Oui, je suis d'accord, pour le Mali en diversion de l'ANI, quoiqu'avec le mariage "pour tous", nous avions déjà aussi cette diversion. Mais j'y avais effectivement déjà songé alors. Ce qui veut dire qu'un gouvernement qui dirige par "diversion", n'est qu'un gouvernement de lâches, par des lâches, pour des lâches, et qu'il n'y a rien à en espérer et encore moins à en tirer.
    Résistance et rébellion !


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