28juin 13

Des chômeurs français et des manifestants brésiliens

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Quand vous découvrirez cette note, je serai en route vers Perpignan et ensuite vers Lézan, dans le Gard, où je vais conclure des fêtes populaires qu’organisent mes amis communistes. Puis je remonte à Paris et je vais en session à Strasbourg. De là je reviens pour accompagner Jérôme Kerviel aux prud’hommes, jeudi matin. Jeudi soir une émission importante pour moi à découvrir dans mon agenda. Vendredi, j’embarque pour aller conclure l’université d’été du Parti de la gauche européenne (PGE) à Porto au Portugal. On voit que la pause n’est pas pour tout de suite.

Pendant que je vais et viens mon pauvre pays continue sa descente dans le néant. Les égouts des affaires débordent, empuantissant l’atmosphère, qu’il est interdit de vouloir purifier sous peine de pilori médiatique, comme il est interdit de vouloir y passer un coup de balai. Pour le médias dédiabolisateurs et lepenisés, seule madame Le Pen a le droit de le faire ! Ses complices dans les salles de rédaction, les Barbier et autres seïdes, s’en claquent de joie les genoux. Ladite madame Le Pen annonce qu’elle va supprimer le droit du sol en France pour l’acquisition de la nationalité française. Une disposition en vigueur depuis François 1er. C’est dire qu’on deviendrait français « par le sang » comme des allemands pour le bonheur des communautaristes ethnicistes. Deux siècles d’identité républicaine effacés. Cela fait moins de buzz que ma préférence pour la classe affaire. Mais, sans désemparer, « Le Monde » publie son énième publi-reportage avec photos souriantes de la chef et de son sergent Garcia, le renégat chevènementiste Philippot. Les deux dédiabolisés annoncent des conquêtes municipales. Je note que le fait qu’elle ait osé traiter France Inter de « radio bolcho » à beaucoup ému la caste et fait du rebond ! Pensez, traiter de « bolchos » les passe-plats des fachos !

© Fabio Rodriguez Pozzebom / ABr
© Fabio Rodriguez Pozzebom / ABr

Mais que mon avocate, maître Raquel Garrido, soit inculpée dans le cadre de son action pour ma défense n’émeut ni la buzzosphère ni les médiacrates. Heureusement, la mouvance des organisations de défense des libertés et leurs militants est là. Une pétition circule qui réunit un arc de force incroyable en faveur de Raquel Garrido. Je vous appelle à le rejoindre.

Dans ce post je ne traite que de deux sujets, plus ou moins  décollés de l’actualité immédiate. L’un me fait résumer ce que je veux dire pour vous mettre en garde sur la nouvelle fable à propos des « emplois non pourvus » qui sert de prétexte à de nouvelles coupes dans les droits des salariés. L’autre est destiné à tous ceux qui s’intéressent aux questions de stratégie politique de gauche. Je m’arrête un instant sur la situation au Brésil où sous un gouvernement de gauche a éclaté une insurrection civique de grande ampleur.

Pour Hollande, les chômeurs sont coupables

Le gouvernement ne recule devant aucun rideau de fumée pour entretenir la fable de Hollande d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année. Tout est bon pour dégonfler la statistique. Mais personne n'est dupe. Les emplois aidés du gouvernement sont inefficaces. François Hollande avait promis 100 000 emplois d'avenir pour les jeunes cette année. A peine 33 000 ont été signés à la moitié de l'année. Quant aux contrats de génération créés en mars, l'Agence France Presse écrit pudiquement qu'ils "peinent à démarrer" et le gouvernement ne donne aucun chiffre. Tous ces bricolages ineptes buttent sur le même fait : faute d’activité, point de travail salarié, même « aidé », « d’avenir », de « génération », et autres balivernes compassionnelles.

Hollande ne pourra pas tenir sa promesse. Il le sait depuis le premier jour. Il va donc changer de pied. Voici ce qu’il dit en substance : si le chômage ne baisse pas, ce ne serait pas de sa faute, ce serait celle des chômeurs ! Il a donc repris en sourdine le vieux refrain libéral jamais démontré. C'était dans son discours d'ouverture de la Conférence sociale jeudi 20 juin. Hollande reprenait à son compte la propagande du MEDEF sur les "emplois non pourvus". Le journal Le Point titrait même que "Le Medef impose son point de vue" parlant de ce sujet comme de la "marotte" du patronat. Hollande a même repris les chiffres du MEDEF parlant de "200 000 à 300 000" emplois non pourvus par an. Il a même désigné les responsables : les chômeurs ! Voilà ce qu'il a déclaré : "Il y a à peu près de 200 000 à 300 000 recrutements qui sont entamés, puis abandonnés, parce qu’il n’y a pas de candidats suffisamment qualifiés par rapport aux emplois qui sont proposés". Ayrault a immédiatement annoncé un plan de formation pour 30 000 chômeurs prétendument incompétents pour pourvoir ces postes. Ce plan sera mis en œuvre entre septembre et décembre. 30 000 chômeurs formés pour 300 000 postes non pourvus ? Et les autres ? Mystère et boule de Nantes. Ces 30 000 chômeurs auront donc l'immense avantage de sortir des statistiques de Pôle emploi juste avant la fin de l'année où la courbe du chômage est censée s'inverser. Quant au problème de la qualification professionnelle ou de la requalification, il restera en plan, comme d’habitude, pendant que continuent, dans l’indifférence générale, les fermetures de sections dans les lycées professionnels et les abandons de contrats d’apprentissage.

La réalité des emplois « non pourvus » est bien différente de ce qu’en dit le Medef et le gouvernement. En réalité personne ne sait précisément combien de postes ne sont pas pourvus. En 2008, Nicolas Sarkozy parlait de 500 000 offres d'emplois non satisfaites. En février 2011, Sarkozy répétait ce chiffre alors que son propre ministre du Travail Xavier Bertrand parlait de 250 000 postes, soit deux fois moins. Le MEDEF parle de 300 000 emplois à pourvoir en se basant sur une enquête réalisée auprès de ses adhérents qui exclut d'office les trois fonctions publiques, l'agriculture, les particuliers employeurs, les associations et les professions libérales. Quant à Pôle emploi, il identifie 450 000 offres non-satisfaites en 2012 mais le 6 juin dernier, son directeur-général parlait de 116 000 offres d'emplois non pourvues. Le premier chiffre renvoie aux postes qui n'ont pas fait l'objet d'un recrutement alors que des candidats qualifiés avaient postulé quand le second chiffre concerne uniquement offres pour lesquels aucun candidat n'a postulé.

Il ne s’agit pas pour moi de dire que les « emplois non pourvus » n’existent pas. Mais la bonne question à leur sujet est de se demander pourquoi personne n’en veut ! Les difficultés de recrutement sont connues. LaTribune.fr relève que "Dans sa note de conjoncture du 4ème trimestre 2012, l'Apec (Association pour l'emploi des cadres), écrit que "les procédures abandonnées 3 à 6 mois après avoir été lancées représentent 10 % des recrutements au premier trimestre 2012, soit un niveau habituellement observé. Ici donc dans près de 6 cas sur 10, l’emploi non pourvu l’est du fait d’un changement de cap de l’entreprise ! Il s'agit de renoncements parce que le poste ne correspond plus à un besoin (29 %) ou pour des raisons budgétaires (29 %). Ces deux motifs sont beaucoup plus fréquemment à l'origine des abandons qu'un an auparavant (respectivement, + 7 et + 9 points). Cela veut dire que le besoin de main d’œuvre recule à mesure que l’activité ralentit. L'absence de candidature adéquate n'est à l'origine de l'abandon que dans 16 % des cas, en recul de 1 point par rapport à l'an passé." On est donc très loin de l’armée de paresseux et d’embusqués qui profitent des prestations sociales sans travailler et qui seraient des parasites, des fainéants ou des fraudeurs.

Une enquête qualitative de Pôle emploi citée par "Libération" pointe aussi la responsabilité des employeurs. Voilà qui n’est pas banal ! Ils ne savent pas s’y prendre pour embaucher. "Les échecs se concentrent dans des entreprises qui ont une faible expérience du recrutement". Ceux-là présentent des offres "parfois déconnectées des compétences réellement nécessaires au poste à pourvoir" si bien que "ces échecs peuvent être imputables autant à la pénurie de candidats qu'à l'inexpérience des recruteurs et leur méconnaissance du marché local du travail". Et LaTribune.fr cite aussi l’association nationale des Directeurs ressources humaines selon qui "les recruteurs sont parfois trop exigeants, ou proposent des offres d'emploi farfelues : bac + 5 avec 10 ans d'expérience payé au Smic".

Les véritables causes des abandons de recrutements sont là: difficultés économiques des entreprises, abandon de projets ou perte de clients, emplois mal payés compte-tenu des exigences demandées en termes de qualification, de disponibilité, de mobilité, de pénibilité de la tâche. Ce n'est d'ailleurs pas une surprise de lire dans LaTribune.fr que "Les recrutements les plus difficiles portent sur les aides à domicile et les aides ménagères, où 66,6% des projets de recrutements sont jugés difficiles. (….) Puis vient, dans l'ordre, les cuisiniers (64,1% de difficulté), les infirmiers (58,3%), les employés de maison (55,6%), ceux de l'hôtellerie (50,2%), les serveurs (48,8%), les aides soignants (46,5%), les agents de sécurité et de surveillance (46,4%)." Une autre variété de difficulté d’embauche doit retenir l’attention. C’est la deuxième en nombre. Il s’agit des ingénieurs, cadres d'études et de R&D en informatique, et responsables informatiques, avec 62,3% de difficultés. Ici se combinent la rareté de la main d’œuvre et les conséquences du mauvais traitement social. Les emplois sont en effet mal payés, précarisés et souvent réduits à un travail à la tache totalement dissuasif.

François Hollande sait tout cela. Pourtant il n’a eu aucun scrupule à complètement exonérer le patronat de toute responsabilité. Il a même proposé une trouvaille incroyable : faire payer les salariés du privé par l’Etat : "S'il s'agit d'un problème de mobilité, réglons le par des incitations financières. S'il s'agit d'un problème d'écart de salaires, alors comblons-le. Ce peut être la responsabilité de l'Etat". Vous avez bien lu, Hollande envisage de subventionner les bas salaires ! Ses déclarations poursuivent un autre but. Le patronat et les syndicats doivent renégocier la convention UNEDIC sur l'assurance-chômage d'ici la fin de l'année 2013. La Cour des Comptes a déjà avancé l'idée de rendre les allocations chômage dégressives. La Commission européenne a inscrit cette demande dans ses "recommandations" pour la France. Quand, en 2008, Nicolas Sarkozy dénonçait les soi-disant « 500 000 emplois non pourvus », il ne faisait rien d'autre que préparer les esprits à de nouvelles contraintes pour les chômeurs. Il a ensuite introduit le principe selon lequel un chômeur qui refuse "deux offres raisonnables d'emploi" peut être radié de Pôle emploi et perdre son allocation chômage. En Allemagne, les sociaux-démocrates sont allés plus loin. Ils ont obligé les chômeurs à travailler dans des emplois payés même à un euro de l'heure sous peine de perdre leurs allocations de chômage. Hollande a rendu hommage à ces réformes "courageuses" de Gerhard Schröder le 23 mai dernier. On comprend dès lors qu’avec le soudain intérêt pour les emplois non pourvus ne se trouvent en réalité qu’un gisement de nouvelles coupes dans les défenses sociales. Les solfériniens vantent "l'accalmie" et même la "stabilisation" mais les chiffres disent l'inverse. Le chômage continue d'augmenter. Les solfériniens insistent sur la hausse de 100 chômeurs de plus en mai. « Seulement 100 », claironnent-ils. Au passage est passé sous silence l'augmentation de 1 500 chômeurs de catégorie A en un mois si l'on compte aussi l’outre-mer. Surtout, ils oublient de préciser qu'une hausse reste une hausse, aussi modeste soit-elle. Et qu'en l'occurrence, la hausse de mai 2013, aussi faible soit-elle, porte le nombre de chômeurs à un nouveau record historique dans notre pays ! Il y a désormais officiellement 3,526 millions de chômeurs sans aucune activité en France. Là où les piteux réjouis de la rue de Solférino et de l’Elysée réunis se rengorgent d’une « accalmie », la vérité est que le pays vient de battre un nouveau record historique du chômage.

Cette situation est consternante. Tout le monde sait que cette prétendue accalmie ne durera pas. D'ailleurs, pour les observateurs, la faible hausse de mai est une "surprise". Et pour cause ! Chacun sait que la politique d'austérité du gouvernement va faire encore augmenter brutalement le chômage. La Commission européenne, elle aussi, l’intègre dans ses prévisions. Et selon l'Insee, le taux de chômage devrait passer de 10,7% à 11,1% d'ici à la fin de l'année. Surtout, la situation des chômeurs se dégrade terriblement. Toutes catégories confondues, il y a en France plus de 5 millions d'inscrits à Pôle Emploi. En un an, le nombre de chômeurs sans aucune activité augmente plus vite que le nombre de chômeurs qui travaillent quelques heures par mois. Le chômage des plus de 50 ans continue d'augmenter de 0,5% en métropole en mai. Le nombre de chômeurs de longue durée, au chômage depuis deux ans et plus, augmente de 1,1% en mai. Le nombre de chômeurs de très longue durée, au chômage depuis trois ans ou plus augmente dans les mêmes proportions. Si l’âge de départ à la retraite ou si la durée de cotisation augmentent, le compteur va exploser. En effet le taux de chômage après 55 ans est déjà hors norme. Tous ceux qui ne partiront pas à la retraite vont renforcer les effectifs des chômeurs de longue durée et bien vite des chômeurs sans droit.

Là encore, le tableau s’assombrit. Aujourd'hui, 40% des inscrits à Pôle emploi sont au chômage depuis plus de deux ans. C'est-à-dire au-delà de la durée d'indemnisation du chômage. C'est-à-dire qu'ils sont en fin de droits et survivent avec les allocations ou les minimas sociaux. Les chiffres sont têtus. Et ils sont violents. Parmi les chômeurs sortant des statistiques, à peine 20% sortent après avoir retrouvé un emploi. L'immense majorité sort des statistiques pour "défaut d'actualisation de leur déclaration de situation personnelle". Combien de découragés parmi ceux-là ? Chômeur indemnisé ou pauvre aidé est une activité à plein temps, avec ses frais de transport et d’abonnement, sa disponibilité imposée, sa capacité à répondre à des questionnaires, des coups de téléphone et des formulaires. Combien ont déjà craqué et tout envoyer paître ?

Le Brésil en question

© Jose Cruz / ABr
© Jose Cruz / ABr

Au Brésil aussi. Un puissant mouvement populaire et jeune déferle dans les rues. Je n’aurais pas la prétention de dire, depuis le bureau où je me trouve dans Paris, que je vais percer à jour ce qui se passe au Brésil à cette heure et y trouver la bonne réponse politique. Mais ma pratique du continent et mon travail sur les événements qui y ont lieu depuis quinze ans me permettent sans impudence de pouvoir proposer quelques éléments de réflexion. Même vu de très loin, le contenu progressiste du mouvement saute aux yeux puisqu’il demande davantage de services publics, proteste contre la corruption et dénonce le jeu des médias. Ces demandes forment le triptyque de base des premiers pas de toutes les révolutions citoyennes dans le monde. Mais au Brésil, ce mouvement se déclenche sous un gouvernement de gauche, celui de Dilma Roussef. Ce gouvernement, à la suite de celui de Lula, est partie prenante de la vague des révolutions démocratiques qui ont traversé le continent. Son bilan dans la lutte contre la pauvreté est une réussite éclatante. Dans la période récente, Dilma Roussef a fait preuve de courage et de détermination dans les ripostes qu’il fallait apporter aux manœuvres de l’empire nord-américain pour déstabiliser les pays amis dans la zone. Elle a fait preuve de beaucoup de lucidité sur les limites de l’Europe actuelle en général en dépit des bourdonnements eurobéats de l’aile social-démocrate de son parti. Puis, en pleine tourmente, sa proposition pour répondre positivement au mouvement en cours était selon moi une véritable novation dans l’art de la gestion des situations insurrectionnelles. Elle était, selon moi, parfaitement adaptée à ce qui est nécessaire dans le moment. Je ne le dis pas en pensant à l’intérêt de son parti ou même de sa présidence. Je le dis du point de vue de son pays et du futur révolutionnaire du processus dont les gouvernements du PT ont ouverts la voie en 2002. En effet elle proposait de convoquer une Assemblée Constituante. Quel meilleur moyen pour refonder la société politique et repenser ses valeurs et objectifs tout en donnant au peuple le moyen de se construire politiquement ? Cette proposition s’est engloutie dans les protestations des têtes d’œufs constitutionnalistes brésiliennes d’une part et les mauvais coups des tireurs dans le dos de son camp d’autre part. Il n’y aura pas de Constituante. C’est la très mauvaise nouvelle de la séquence ! Je vais m’expliquer.

&copy Tomas Silva / ABr
© Tomas Silva / ABr

Mais d’abord admettons-le : le mouvement qui se déclenche sous des mots d’ordre hostiles au gouvernement de Dilma Roussef met au défi notre réflexion. Notre devoir intellectuel est de l’analyser avec sérieux. Au bout du compte il s’agit d’en comprendre les ressorts pour en tirer des leçons pour nous-mêmes et la conduite de notre stratégie. Dans l’émergence de ce processus quasi insurrectionnel on sait que de nombreux paramètres se conjuguent et qu’il est vain de chercher une cause unique. Parmi ces causes on en trouvera de nombreuses qui sont lourdement imputables au gouvernement, au système du Parti des Travailleurs, à la politique productiviste et extractiviste suivie dans de nombreux secteurs décisifs. Mais pour réfléchir utilement je crois que nous devons nous poser des questions aussi nouvelles que la situation. Ici je ne veux rien résumer dans les termes habituels : « ils » ont fait leur temps, « ils » ont été insuffisants, passons à autre chose. La bonne question à se poser selon moi est comment le PT, s’il est encore temps, peut-il rebondir et trouver dans le mouvement actuel un élément positif pour approfondir ce qu’il a commencé avec Lula. Ce n’est pas un sujet réservé aux Brésiliens. Mon intuition est que nous devons apprendre à penser notre action gouvernementale différemment, non seulement par notre programme mais par notre gestion de la durée. Je me situe donc ici comme une personne qui se sent assez proche du gouvernement brésilien pour ne pas vouloir sa fin honteuse sous les coups d’un mouvement qui nous ressemble. Je choisis cet angle pour m’éviter d’adopter deux lignes de critiques de gauche qui, selon moi, mènent à l’impasse.

© Fabio Rodriguez Pozzebom / ABr
© Fabio Rodriguez Pozzebom / ABr

La première voie sans issue, selon moi, est de faire le catalogue des critiques petites et grandes de tout ce qui n’a pas été fait, mal fait ou pas assez fait. Bref je m’interdis la critique de type « aile gauche » qui aiguillonne en regrettant qu’il n’en ait pas été fait davantage. Elle est en effet en dessous de la réalité de ce qui est en train de se produire. Pour être très direct : si Dilma Roussef annonçait qu’elle met en chantier demain toutes les écoles demandées je doute que cela suffise. Le mouvement est parvenu au point où ses revendications lui paraissent inscrites dans un projet beaucoup plus large que les revendications ponctuelles qui l’expriment. D’où vient cette dynamique ? J’y vois des raisons d’effets quasi mécaniques qui sont à l’œuvre dans la société. Je vais y venir dans un instant. L’autre impasse est celle qui miserait sur une voie révolutionnaire traditionnelle du 19ème et du 20ème siècle. Cela consisterait à balayer dans un même mouvement non seulement les acquis des gouvernements du PT, considérés comme superficiels et incertains, mais aussi la méthode démocratique de conquête et d’exercice du pouvoir. Ce chemin-là me parait voué à un très cruel et très coûteux échec. Les masses populaires nouvellement entrées dans la classe moyenne et celles sorties de la pauvreté ne sont pas prêtes à négliger leurs nouveaux acquis. Au contraire c’est pour les protéger et les étendre que le mouvement est engagé. Cette circonstance s’ajoute à ce que l’histoire nous apprend. La conscience d’un mouvement ne s’introduit pas de l’extérieur. Elle résulte de la dynamique propre au mouvement et au déroulement des étapes qu’il parcourt pour accomplir ses objectifs. Comprendre ce ressort intime est notre ordre du jour brésilien.

© Wilson Dias / ABr
© Wilson Dias / ABr

Les phénomènes que nous constatons naissent et résultent de l’état de la société que dirigent nos amis. C’est-à-dire d’une société telle qu’elle a été reformatée par leur action. La caractéristique de base de ce bilan, c’est essentiellement la sortie de la pauvreté d’une très large majorité de la population, l’élévation de son niveau d’éducation et de santé. La société qui s’ébroue sous nos yeux est celle qu’ont rendu possible les conquêtes sociales des gouvernements du PT. Dans ce contexte, le premier fait à enregistrer, selon moi, serait le suivant : ces mouvements ne mettent pas en cause la réussite de ce qui s’est fait en général. Au contraire ils en attestent. Moins pauvre, mieux éduquée, plus sûre d’elle, la jeune génération entre dans un processus légitime de volonté de contrôle des affaires publiques. Elle en ressent la nécessité. Elle identifie une insupportable perte de légitimité des autorités qui ont en charge le bon fonctionnement de la société. A tort ou à raison ? Si la cause du mouvement est juste, la juste ligne est de prendre en charge le programme mis à l’ordre du jour par le mouvement populaire. Ce mouvement ne s’affrontera au camp des parti progressistes que si ceux-ci s’y opposent ou lui tournent le dos parce qu’ils ne le comprennent pas où se méprennent sur la direction qu’il prend.

© Tomaz Silva / ABr
© Tomaz Silva / ABr

Je sais que c’est un paradoxe d’évoquer la façon de tirer parti positivement d’un mouvement qui se construit dans son opposition à un gouvernement de notre mouvance. Mon point de vue ne se comprend que dans le cadre d’une analyse qui part de la théorie de la révolution citoyenne. Celle-ci ne décrit pas la forme d’un grand soir, ses prémices et son apothéose éternelle. Elle décrit un processus permanent qui se nourrit de ses propres succès et de ses échecs et rebondit sans cesse en inscrivant de nouvelles questions a régler à mesure que s’étend le champ de la conscience sociale et politique des citoyens. L’objet de cette maturation n’est pas de savoir qui, parmi les partis politiques en présence, doit être soutenu, ni de produire un effet de balancier électoral sous la forme des alternances politiciennes. Son objet est l’exercice de la souveraineté populaire. Les gens qui se mettent en mouvement veulent décider. Une autre façon d’exprimer la même chose est dire qu’il n’est plus question de laisser décider ceux qui le font actuellement. Ceux-la sont éliminés non pour des raisons « politiques » ou idéologiques, mais parce qu’ils sont ressentis comme incapables de régler les problèmes dont ils ont la charge devant la société. Ce sont les deux faces de la même pièce. La formule « qu’ils s’en aillent tous » clamée en Argentine ou bien les « dégage ! » répétés en Tunisie et en Egypte ne voulaient rien dire d’autres. J’insiste sur l’idée que la crise d’autorité se traduit comme une crise de légitimité. Dans ces conditions la révolution citoyenne n’est pas une idéologie qui serait apportée par un parti de l’extérieur mais un produit quasi mécanique de l’évolution de la société, de son développement éducatif. Naturellement, le paramètre décisif est la part de la population jeune dans la population totale. Tout simplement parce que la mise en mouvement de la société dépend de sa fraction la moins intégrée dans les routines du quotidien et de sa reproduction. L’autre paramètre de cette importance est celui de la part de la population urbanisée. Les révolutions citoyennes ont lieu dans les villes parce que les populations y sont dans un rapport d’interdépendance et de socialisation qui forme un tissu social hautement conducteur et réactif. D’où le fait que souvent les formes traditionnelles d’action ouvrière n’y sont pas représentées. De là vient parfois une forme de perplexité des nôtres devant de tels mouvements. L’erreur est aussi de croire que les salariés n’assument leur identité sociale que dans le cadre de leur poste de travail. Et l’ensemble des relations sociales auxquelles les implique la vie urbaine ne participerait pas autant, sinon plus, de cette identité sociale ? Je trouve d’ailleurs éclairant sur ce point que, dans les mouvements actuels au Brésil, ce soit l’augmentation du prix des tickets de bus qui ait été le déclencheur de l’action. N’est ce pas le symbole même de la revendication urbaine ? N’est-ce pas le révélateur d’une condition sociale de jeune classe moyenne sans véhicule personnel ? Comment oublier que c’est ce qui provoqua aussi le début du processus qui conduisit à la victoire de Chavez ? A cet instant, pour aller mon chemin sans y perdre mon lecteur, je laisse de côté d’autres aspects structurants de la formation de la conscience citoyenne que sont l’existence de denses réseaux sociaux. Il ne faudrait surtout pas croire qu’il s’agit là d’une simple commodité technique de communication ! Ils fournissent la conscience politique instantanée de leurs affiliés. 

Au total, le mouvement qui se manifeste sous des formes plus ou moins aigües et que nous nommons la révolution citoyenne, est d’abord le résultat d’une dynamique autonome dont les ingrédients, les principes auto-organisateurs, sont dans les données permanentes et évidentes de la vie et non dans une circonstance extrême particulière qui les provoquerait. J’ai étudié sur ce blog déjà cette forme de changement brutal de trajectoire de la société sur la base de ses propres paramètres en le nommant « bifurcation ». Si cette thèse est fondée, tous les pays de la révolution démocratique commencée il y a quinze ans sur le continent, du fait de leurs résultats sociaux positifs, vont connaître des mouvements semblables à celui qui s’observe au Brésil. Il ne faudra pas les lire comme des incidents de parcours mais comme des bifurcations à l’intérieur du processus révolutionnaire, soit pour le prolonger soit pour s’en détacher définitivement.

© Tomaz Silva / ABr
© Tomaz Silva / ABr

Pour réfléchir aux événements brésiliens, je voudrais aussi suggérer une brève liste de ce qu’il ne faut pas faire. D’abord ne pas se moquer. Il est vrai que la tentation existe, après avoir entendu tout ce qui s’est dit en Europe et en France en particulier au temps où les bons esprits opposaient de manière caricaturale le bon social démocrate Lula au hideux communisant Chavez. J’y ajouterai sans mal quelques sarcasmes pour nos propres bons camarades, anciens durs à cuire reconvertis dans le costume trois pièces diplomatique. Comment oublier leur pudeur de gazelle à l’idée d’organiser une rencontre avec le Front de Gauche, il y a peu quand Dilma Roussef passa à Paris, de peur de froisser ce bon monsieur Hollande et sa cour atlantiste. Qu’il était loin alors le temps où c’est moi qui faisait l’accueil du candidat Lula à Paris quand personne au PS ne le recevait ! Qu’il était loin le temps où le siège du Parti Communiste Français servait à accueillir les réunions du PT en France, dont le PS ne voulait pas entendre parler ! Qu’il était loin le temps où les nouveaux beaux habits d’aujourd’hui comptaient sur l’argent de nos collectes pour les guérilleros ! N’empêche. Le bon Brésil modéré en face du méchant Vénézuela était une construction de propagande. Il serait stupide de la valider après coup, quand elle permet moins que jamais de comprendre ce qui se passe. Le plaisir puéril de montrer que les mouvements populaires ont lieu chez ceux qui étaient censé être un modèle serait de courte durée. Bientôt aussi au Vénézuéla et dans les autres pays nous verrons la même chose, si ma thèse est la bonne.
Deuxième mise en garde : ne pas faire de la paranoïa. Voir dans le déclenchement du mouvement et dans sa conduite le résultat d’un complot de la droite oligarchique locale et des Etats-Unis passe à côté de l’essentiel : l’opportunité que ce mouvement présente pour notre propre action. Il est évident que l’oligarchie et les nord-américains ont les doigts dans l’affaire. Mais cela n’est pas décisif. Si l’irruption dans la rue d’une population hostile au gouvernement a pu les réjouir, il n’est pas du tout certain que la tournure des évènements depuis leur plaise. Aucun des mots d’ordre du mouvement ne correspond à leurs objectifs. On peut, bien sûr, penser que le rejet du PT de Dilma Roussef les sert. D’un point de vue politicien c’est absolument certain. Qui connaît la férocité animale de cette droite-là et de la presse brésilienne, trouvera donc mille et un exemples de ses grossières récupérations du désordre actuel. Mais nous n’avons aucune raison de penser qu’ils fassent mieux, le moment venu, que d’appeler au rétablissement de l’ordre. Ils reprocheront alors au pouvoir de ne pas savoir protéger les biens et la « liberté de la presse », à mesure que les vitrines des banques seront cassées et que les « journalistes » et les sièges de « Globo » seront pris à partie. Bref si nos camarades trouvent le chemin qui les ramène au cœur du mouvement, on peut dire que c’est là que commencera la révolution démocratique au Brésil. C’est dans cette direction et seulement celle-là que nous devons chercher nos repères. Le disant, je ne suis pas en train d’expliquer que les années Lula et Roussef n’aient été rien pour l’émergence de la démocratie au Brésil. Tout le contraire ! J’ai dit que la sortie de masse de la misère avait été la condition de base du renouveau du pays. Mais les formes révolutionnaires qu’ont vécues les autres pays ont été assez différentes pour que nous apercevions plus nettement dorénavant les points de passage incontournables qui forment des seuils de transitions révolutionnaires.

© Wilson Dias / ABr
© Wilson Dias / ABr

La tenue d'une Assemblée Constituante est caractéristique de ces seuils à franchir. D’abord par sa convocation et la campagne électorale qui la précède. Puis par le déroulement des travaux, surtout quand ils sont conduits en osmose avec une implication populaire de tous les instants de toutes les catégories et de tous les lieux du pays concerné. Tout cela forme un processus d’éducation populaire et de politisation de la société qui la travaille en profondeur, bouscule toutes les routines et révolutionne tous ses compartiments. La méthode a été appliquée avec succès en Equateur et au Vénézuéla. Sa puissance opérationnelle a été démontrée. Sa limite aussi : la seconde réforme de la Constitution au Vénézuela a été un échec. Le référendum à son sujet fut perdu. Sur place les camarades s’accordèrent pour m’expliquer que ce deuxième temps n’avait rien a eu à voir avec le premier. Lourdement institutionnalisé et perclus de polémiques politiques opaques, ce processus n’avait aucune capacité d’entraînement populaire. Je ne mentionne cet épisode que pour mieux souligner combien la Constituante ne prend de sens qu’en étant un moment essentiel et un moyen indépassable de l’activité populaire de refondation de la nation et donc du peuple lui-même. Ce ne peut être un gadget « occupationnel » ou le moyen d’une ruse politicienne. L’idée essentielle est que le peuple se « refonde », s’approprie son identité collective du fait des principes qu’il décide de placer dans la constitution et des règles du jeu démocratique qu’il en déduit. Elle est le cœur de la stratégie de la révolution citoyenne et de son déroulement réel, là où elle va au bout de sa logique. En proposant une constituante restreinte à quelques sujets, Dilma Roussef a malheureusement retiré à son offre sa charge émotive radicale. Elle a donc été étouffée sur place par les adversaires bien placés de cette idée alors que les premières réactions du terrain étaient pourtant positives ! Sans Constituante, Dilma Roussef n’a plus le point d’appui dont elle a besoin pour prendre en charge le programme avancé par l’insurrection. Voici pourquoi.

Le processus d’ébullition déclenché par la Constituante est le point d’appui pour mener l’assaut social. Car, bien sûr, cet assaut doit avoir lieu, absolument. La question du partage des richesses ne peut être évacuée. Les tentatives faites parfois par les sociaux-démocrates pour substituer à la bataille sociale du partage une bataille démocratique, même réduite aux ersatz du minimum sociétal sont vouées à l’échec. Aucune société ne peut contourner cette question. Surtout face à la finance de notre temps. Aucune solution aux problèmes qu’elle rencontre à cette heure ne trouve de solution sans que cette question soit traitée. Mais le partage des richesses déclenche l’esprit de guerre totale chez nos adversaires dans les classes dominantes. Il en résulte un conflit où les dominants et leurs médias, livrent un combat de tous les instants et sur tous les fronts. Les plus basses manœuvres sont menées sans répit. Je n’entre pas dans cette description dont chacun connaît les déclinaisons. Ce qui nous importe c’est la méthode à choisir pour répliquer. Nous connaissons la formule algébrique : nous n’avons pas d’autres moyens que l’adhésion et l’initiative populaire. Mais quel est le contenu concret de cette idée ? C’est la convocation d’une Assemblée Constituante. La mobilisation pour l’Assemblée Constituante permet l’articulation des deux démarches : celle qui fixe la règle du jeu démocratique et celle qui en donne le contenu social. Sinon, à mains nues et d’en haut, il n’y a aucune chance de l’emporter avec des outils aussi dérisoires dans cette circonstance qu’un parti et ses réseaux, si étendus soient-ils. C’est pourquoi j’estime que c’est une lourde faute d’avoir renoncé à cette idée au Brésil. En effet la réponse positive aux demandes populaires nécessite un nouveau partage de la richesse dans cette société. Comment y procéder sans implication populaire de masse ? Autrement dit, comment faire une politique populaire à gauche sans rapport de force ? Et quant à construire un rapport de force, on ne peut commencer autrement qu’en se demandant avec qui et contre qui. 

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129 commentaires à “Des chômeurs français et des manifestants brésiliens”
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  1. SIMON dit :

    Bonjour,
    Une petite erreur, cela ne fait pas six mois que le dispositif des emplois d'avenir est opérationnel, mais 8. A titre d'exemple des contrats d'emplois d'avenir ont été signés le 10 novembre 2012 en Haute Normandie.
    Salut et fraternité

  2. Michel Berdagué dit :

    @jean ai marre
    Tu soulèves les questions essentielles concernant le pouvoir et les politiques qui se présentent au nom d'un programme, d'un regroupement de partis, associations, syndicats, et au delà, si bien que beaucoup examinent une vie démocratique réelle avant le "Prenons le pouvoir". Si c'est pour mettre en délégation des bureaucrates, opportunistes, carriéristes, personne ici ne peut soutenir cette vue, et encore moins ces près de 55% d'abstentionnistes ou de votes blancs ou nuls. Et au regard des manifestations au Brésil, toute la politique alternative en marche serait que la citoyenneté en révolution s'exprime. Une camarade communiste, Aline Béziat, propose pour avancer une démocratie communiste à l'intérieur du Parti et s'appliquant au local, national et international en mettant les prolétaires en citoyenneté - le prolétaire / citoyen / citoyenne - à une place essentielle, et pour les élections une désignation par reconnaissance avec des commissions de transparence pour toute association et parti. Le mandat, un seul suffit et renouvelable à préciser, et dès l'arrêt de sa fonction élective retour dans son travail, emploi / formation tout en participant comme chaque citoyen / prolétaire à l'avancée collective. Les derniers que tu cites n'auraient été désignés que par la poignée des mêmes pas 1%, enfin si la servitude volontaire et involontaire et les soumissions n'existaient pas, là je rêve.

  3. jeannine dit :

    @Jeanne MOLL 50
    Bonsoir Madame
    Juste pour vous dire que je partage entièrement votre analyse sur le FN, sur tout, du reste. Votre commentaire est un concentré de paroles sensées, mais percutantes en même temps. J'adhère. Bravo.

  4. j-jour dit :

    Une journaliste basée à Rio de Janeiro livre sur un blog de Mediapart (accès libre à tous) les raisons pour lesquelles elle voit dans ces révoltes brésiliennes "une chance historique pour le gouvernement et le PT".
    Justement à propos des récupérations par la droite sur lesquels Regine Marton CNM (47) vous attirez notre attention ainsi "ces manifs qui originellement avaient les revendications décrites plus haut, sont devenues des récupérations manipulées par la droite et les conservateurs", voici ce qu'elle en dit : "Mais même si la droite tente aujourd’hui de récupérer ces manifestations, en focalisant, via la grande presse, les critiques sur le PT, le gouvernement et la corruption, elle peine à en récupérer l’énergie, car ce que réclament les pancartes c’est plus d’Etat. Dans ce contexte, la pression de la rue est un défi pour le PT et le gouvernement, mais c’est surtout une chance, une opportunité unique pour s’oxygéner, éviter le divorce avec les mouvements sociaux, et surtout, de ressembler trop vite à ses homologues européens, avec le résultat que l’on sait."

  5. Jean Jolly dit :

    L’Assemblée Constituante semble poser problème à nombre de nos oligarques, on imagine facilement les raisons de ce recul face à une demande pressante et citoyenne.
    L’abstention est devenue le premier parti de notre pays, ce "parti" a l’avantage de n’avoir aucun programme mais de rassembler tous les déçus…. Et pour cause.
    Ceux-ci pourraient largement fédérer l’idée de l’Assemblée Constituante si cette notion était médiatisée…. Ce n‘est pas de bol, les média sont contre puisqu’ils sont majoritairement détenus par des pourris dont la logique est de favoriser la pourriture.

  6. La presse a effectivement relevé le fait que M. Le Pen a traité France Inter de Bolcho. Cela a fait plus saliver la bande médiatique que la réponse qu'elle a faite a un auditeur qui disait: "Mme je suis en France depuis plus de 20 ans, je travaille etc. Si mon entreprise me licencie, estce que vous me faites partir en algérie ?" La réponse a éte sans nuance "Oui, priorité aux Français, je ne veux pas payer des allocations à des gens qui etc..." Le même discours insupportable. Avez vous vu cette reprise dans la presse ?

  7. Rd dit :

    Concernant la pseudo-stabilisation du chômage du mois de mai, il faut aussi éviter de tomber dans le piège. Il s'agit du mois ou plus 36 500 chômeurs ont été radiés des listes, au delà de la moyenne de radiation habituelle (318 000 radiations des listes dont 219 500 pour défaut d'actualisation, +19.9% en un mois). Donc on doit sans doute être plus proche des 30 000 chômeurs de plus que de la stabilisation. Et c'est en comptant pas ceux qui partent en pseudo-formation, ou qu'on envoie dans des stages parking.
    Pour un total, toutes catégories comprises, tous territoires inclus, de 5 737 700 chômeurs. Auxquels on peut sans doute rajouter 1 263 200 foyers bénéficiaires du RSA non inscrits au PE. On arrive à 8 millions de chômeurs probables, ou en situation de travail ultra-précaire.

  8. JLuc Micheau dit :

    Bonjour à tous.
    Monsieur Mélenchon, quelqu'un pourrait-il m'expliquer ce qui parait vous mettre de si belle humeur dans l'émission de C à vous ? Vous avez l'air de faire une farce et de beaucoup y prendre de plaisir. Mais à qui ? Aux journalistes ? Mais pas seulement, on dirait.
    Continuez Monsieur à ouvrir la voie. Il semblerait bien que la victoire vous soit acquise.
    Bien respectueusement à vous.
    JLM

  9. Jean Emmanuel dit :

    Sur les emplois non pourvus, ça n'est pas compliqué si personne n'en veut. D'une part ils ne sont pas très intéressant et d'autre part ils sont très mal payés. Tout est résumé en ces deux points.
    Quand au Pôle Emploi pour l'avoir fréquenté de temps à autres, je n'ai jamais trouvé un seul emploi grâce à eux. Les offres bien souvent ne sont pas mise à jour, certaines sont farfelues comme vous le dites vous-même "Bac +5 mais il vous faut 10 ans d'expérience". C'est sur que si on ne donne pas la chance aux gens, il n'y aura pas d'expérience. J'ai un ami qui a Bac+5 en musicologie, le Pôle Emploi lui proposait un emploi à 900 €. Ces gens-là sont complètement à la masse, quand au manque d’amabilité ça se fait clairement ressentir.
    Sur le métier d'agent de surveillance, je l'ai fait pendant 12 ans. Il n'y a aucune reconnaissance à attendre, c'est très mal payé. Vous bossez de nuit, les WE, au-delà de 35h, le plus souvent vous en faites 48h, souvent en vacation de 12h mais pour éviter de vous payez il est pratiqué la modulation. Et tout ça dans l'indifférence générale, tout est contourné par des accords de branche avec souvent la complicité des syndicats. Ben oui faut le dire aussi, c'est la triste réalité. Et je ne parle pas non plus des conditions de travail.
    Alors comme c'est ça les postes non pourvus de Hollande, il ferait mieux de se poser des questions et de réformer. L'Etat d'ailleurs devrait y fourrer son nez, y'a du ménage à faire dans ces boîtes [...], ça n'est ni plus ni moins que du travail.

    [Edit webmestre : Attention, lorsque vous citez le nom d'une entreprise pour dénoncer des pratiques que vous jugez scandaleuses, si vous n'apportez pas de preuves, il s'agit de diffamation pour laquelle vous pouvez être poursuivi (et nous avec pour avoir publié vos propos diffamatoires). Ce n'est pas une question de bonne foi ou d'appréciation personnelle, c'est la loi. J'ai supprimé le nom de la société.]

  10. Jean Emmanuel dit :

    Cet été nous aurons droit aussi à la jolie fable "Le chômage a baissé". Il n'aura baissé qu'en apparence, cela dû au fait qu'il faut bien remplacer par des CDD les gens qui partent en vacances. Tout est dans l'art du maquillage et c'est comme ça à chaque fois.
    Quand à la dé-diabolisation du FN, les journalistes en sont responsables mais jamais ils ne se remettront en cause.
    Sur le Brésil, les manifestants ont bien raison de ne pas se contenter du pain et des jeux pas comme en France, on l'on vous dit qu'on a pas d'argent pour agrandir le Parc SNCF mais où on le dépense à Décines pour un stade ben oui comme par hasard c'est un solférinien qui a ce projet: GCollomb ou comme à Notre Dame des Landes par ce qui nous sert de PM mais là une fois de plus, circulez y'a rien à voir.
    JM Ayrault "Je n'accepterai aucun amendement sur le non-cumul" Et le respect du Parlement ? La ficelle est d'ailleurs un peu grosse, il fera voté cette loi mais que pour 2017 alors qu'ils ont signé et que j'ai signé pour que ça soit d'application immédiate.

  11. Invisible dit :

    Je vais peut-être être schématique, mais il me semble que depuis quelques années le patronat a pris conscience de "l'état providence" et qu'il entend s'y tailler la part du lion. Dénigrant "l'assistanat" aux individus, il réclame toujours davantage de cadeaux fiscaux ou exonérations de cotisations à son profit. Donc, maintenant, on désigne le fonctionnaire comme nouvelle tête de Turc, on le vire et, ô subtile manœuvre, on veut se faire payer ses bas-salariés par le magot collectif. Le fonctionnaire nouveau, par un glissement non dit, sera donc le tâcheron de la base.
    Le temps de privilégiés revient ! Les privilégiés, pour mémoire, étant la noblesse et le clergé qui ne payaient pas l'impôt. Aujourd'hui, une nouvelle caste, petit à petit, devient ces privilégiés (qui ne payent pas l'impôt). Et, comble de l'ironie, ce sont les fonctionnaires que l'on affuble de ce qualificatif de privilégiés alors qu'ils sont simplement le modèle à atteindre pour le respect du travailleur.

  12. Dominique FILIPPI dit :

    Je pense qu’on ne pourra vraiment avancer que si on passe par une clarification dans tous les sens du terme. Clarification vis à vis du PCF qui ne représente électoralement plus grand chose mais symboliquement, du fait de son histoire et de sa grandeur passée, a fait beaucoup depuis longtemps pour que les gens continuent jusqu’à aujourd’hui à considérer que le PS est un parti de gauche, ce qu’il n’est plus. Oui ou non les membres du PCF et surtout ceux qui sont qui sont en responsabilité à tous les niveaux vont-ils enfin être clairs avec eux-mêmes c’est à dire choisir entre d’une part les avantages boutiquiers voire alimentaires de "l’union de la gauche" et d’autre part l’intérêt général du pays qui commande que le Front de Gauche ne soit plus un Front mais un mouvement unifié fruit de l’autodissolution de toutes ses composantes actuelles et de l’agrégation de nouvelles issues du peuple (écolo ou pas). [...]
    Tout ceci n’a de sens (voir ci-dessus précédent commentaire) que si on est vraiment convaincu que le PS n’est plus un parti de gauche mais un parti qui conserve des traces de son identité révolue (postes dans l’E.N., exception culturelle) pour que les gens continuent malgré tout de voter pour lui. En effet, les choix stratégiques du PS sont clairs et n’ont plus rien à voir tant avec la représentation que les gens se font d’une politique de gauche qu’objectivement avec les valeurs républicaines et démocratiques qui ont donné à la gauche son identité depuis la Révolution de 1789. Rien à voir avec la loi expression de la volonté générale que la vision hollandaise du contrat entre fractions du peuple (voir l’ANI) se substituant au peuple souverain. Rien à voir avec les idéaux républicains d’égalité et de fraternité que la politique d’austérité qui fait prospérer les riches sur la paupérisation du plus grand nombre. Rien à voir avec avec la liberté...

  13. Pascal dit :

    Bonjour,
    Il n'y a aucune pénurie de cadres et techniciens dans le secteur informatique, en fait, et ce depuis 2001 (explosion de la bulle internet, plus crise des télécoms). La recherche d'infotainment de la presse fait de notre profession une espèce de hochet rigolo et bling-bling, un Eldorado qui cajole et réchauffe les lecteurs. Ben voyons... Il n'en est rien ! C'est Soleil Vert, un ailleurs formidable promis qui en fait n'existe pas. Franchement, qu'ils aillent jouer ailleurs, qu'ils se trouvent des pénuries de joueurs de lyre et de profs de langue d'Oc, qu'ils nous fichent donc la paix. Et le fameux lobbying patronal efficace, il a obtenu la multiplication par six, voire plus (!), des diplômés en technologies en douze ans, pour remplir la fameuse Talent Pool (et en laisser une bonne partie sur le carreau). La startup-mania actuelle s'inscrit d'ailleurs dans cette axe, visant à créer une Talent Pool de PME de talents pour servir les grandes entreprises. Encore elles. Je ne me plains pas de la création d'entreprise, mais plutôt de la casse générée (beaucoup d'échecs) et des écrans de fumée habituels à notre secteur. Bref, concernant les maux du secteur IT, se référer au site du Munci, qui détaille très bien tous les problèmes du secteur (et il y en a beaucoup), et constitue malheureusement l'un des seuls contre-pouvoirs efficaces que nous ayons. La fin du statut cadre nous serait particulièrement utile, de mon point de vue, vu les heures supplémentaires non payées infligées et avec l'accélération technologique, ce point est catastrophique actuellement, tout comme la discrimination sur l'âge et la précarité. Personnellement, je viens de passer les examens du CAPES, et espère obtenir l'admissibilité, pour pouvoir enfin - enfin ! - passer à autre chose. Dream on.

  14. Jean Emmanuel dit :

    @Webmaster
    Autant pour moi, par contre du coup en fin de phrase il manque "esclavage".

  15. Genialle dit :

    @Jeanne MOLL 50
    D'accord sur de nombreux points, mais mais vous oubliez une chose importante : le FN est persona grata et même plus, sur nos ondes radios, les télés and co !
    Quand il y a eu la réunion pour Clement il y avait un MR qui portait un tee-shirt "la télé commande" et oui. N'oubliez pas à qui appartient les groupes de presse et de télé et après vous avez le reste. Pour nous, ils en parlent mal ou pas du tout, normal nous sommes très peu représentés, et voila l'histoire et c'est la seule qui soit à combattre.
    bon courage à tous.

  16. Xavier DUMONT dit :

    Cher Jean Luc, je suis étonné que vous disiez encore que le PT brésilien est un "gouvernement de notre mouvance". Il y a belle lurette qu'il a abandonné l'objectif d'aller vers le socialisme ! Pour vos lecteurs je conseille cet article du Monde Diplo (pas trop long) qui résume assez bien les évolutions de ce parti qui ressemble fort au PS français.

  17. France dit :

    Le chômage se stabilise, provisoirement. Toujours 3,2 millions de sans-emplois, sans compter tous les autres. Toujours 400.000 nouveaux inscrits, et presque autant de sorties de Pôle emploi. Un gigantesque va-et-vient qui dissout le lien économique. Toujours 40% de chômeurs de longue durée. On pointe vers l'ampleur des radiations et cessations d'inscriptions - 10.000 de plus. On pourrait insister sur la hausse de même ampleur du nombre de reprises d'emplois - 7.000 de mieux. Qu'importe cette dispute de chiffres. Le gouvernement ne fanfaronne pas. Ayrault s'inquiète au contraire. Il a raison. Hollande évoque "2 à 300.000 postes vacants" qui ne trouvent pas preneurs à Pôle Emploi.
    Sarkozy le disait déjà, mais il en déduisait qu'il fallait virer ces "fainéants" de l'indemnisation chômage. Hollande demande au contraire qu'on améliore la formation des demandeurs d'emploi. C'est une différence énorme que Mélenchon fait mine de ne pas voir.

  18. Brigitte dit :

    voici une analyse qui permet de comprendre comment le gouvernement va arriver à inverser la courbe du chômage :
    - donner un petit coup de pouce favorable aux statistiques.
    - bénéficier des 600 millions d'€ de l'Europe pour augmenter encore les emplois aidées.
    Hollande joue sa crédibilité et je le soupçonne suffisamment pervers et menteur pour tout mettre en œuvre pour parvenir à ses fins sur ce coup là.
    Plus que 6 mois et on verra !

  19. pichot mont dit :

    Quelques mots sur le chômage et sur le marché de l'emploi. Je pense que la bataille ne peut se faire de façon efficace qu'à partir du moment où chacun d'entre nous aura une image mentale claire du mécanisme employé par les actionnaires des grosses entreprises pour drainer à eux le produit du travail de chacun. Un actionnaire exerce un droit spécifique, qui rentre dans le cadre de la propriété lucrative, qui lui donne la possibilité de s'approprier légalement la richesse produite par d'autres. Tout comme Proudhon, mais en corrigeant, je dirais "la propriété lucrative c'est le vol". Le fond de la pensée néolibérale est de s'approprier l'intégralité du produit du travail des citoyens. Les chômeurs ne sont que des empêcheurs de faire encore plus de profits, puisque qu'ils bénéficient d'une partie du PNB utilisé en terme de contribution sociale. Faire reculer cette contribution sociale est un de leurs buts et n'importe quel argument pour justifier la disparition des chômeurs est utilisable : les chômeurs sont des fainéants étant une antienne reprise par d'autres, hélas. Quand je dis disparition du chômage, je veux dire disparition du traitement social du chômage. Si les machines pouvaient faire tout ce que les gens font, ce serait encore mieux. J'irai jusqu'à penser que l'ultime but du néolibéralisme serait de faire du profit en se passant des travailleurs, car ces derniers doivent être payés ("le coût du travail"), l'idéal serait presque que s'il faut des têtes et des mains humaines, il n'y a aucune raison pour qu'ils ne travaillent pas sans salaire. La richesse qu'ils manipulent est tellement désincarnée, n'a plus aucune valeur d'usage à mettre en face, que c'est un jeu : jeu stupide qui vidant de son sens le travail en tant que production de richesse, détruit l'éco-système humain simultanément. Le marché du travail n'est que le moyen que le système capitaliste a mis en place pour manipuler les travailleurs et...

  20. Sansebar dit :

    @ Luda de Lodeve 56
    Le drame, c'est que tous ceux qui approuvent la Le Pen et votent pour elle sont réconfortés quand elle dit de telles horreurs et sont encore plus attachés à elle. Il faut que nous comprenions que plus elle sort des énormités haineuses et xénophobes, plus elle est suivie, et nos appréciations morales et notre écœurement ne pèsent rien. Elle bénéficie d'une réelle adhésion des dangereux crétins qui la soutiennent lorsqu'elle dénonce les "assistés d'origine étrangère" et tant que nous ne démontrerons pas que l'immigration n'est globalement pas un coût mais un apport, elle ne reculera pas et même elle progressera. Ces gens sont tellement aveuglés de haine qu'ils ne sont pas scandalisés lorsque Tapie nous vole 403 millions mais qu'ils le sont si leur voisin cumule 4 heures de travail au black avec du chômage ou triche pour bénéficier des restos du cœur.

  21. jeannine dit :

    Ben Brik contre la "Démocratie Musulmane" pronée par Daniel Cohn-Bendit

    Mais peut on me dire ce qui se passe dans la tête de l'ancien Dany le rouge pour dire en 2013 de telles idioties ? Franchement, une démocratie en composant avec les religieux ! Qui en 68 aurai pensé ça de ce Dany là ? C'est mépriser nos amis Tunisiens dans leur désir de liberté. Oserait-il faire cette proposition a quelque pays Européen s'il était en révolte ou a un pays d'Amérique du Sud ? Demain si nous faisons une Révolution citoyenne va-t-il se mêler de nos proposer une alliance avec le clergé ? Tout se soigne cher revolutionaire du passé, bien passé, même la c.....e !

  22. citoyenne21 dit :

    @Brigitte (68),
    C'est exactement ça ! Hollande vise une courbe artificiellement redressée par le sacrifice de chômeurs, en surnombre radiés, de jeunes au bord du gouffre, dans la tourmente des emplois d'avenir. Voilà les enjeux d'un homme d'Etat sans ambition pour la France et qui préfère réduire à néant ceux que le malheur accable en les privant d'emplois, pour donner à son bilan une forme artificiellement harmonieuse. Faire encore illusion, dans le coeur de ceux qui ne veulent pas gober ce qui se joue sous leurs yeux ébahis. Et tout ça sur fond de rivalités public/privé qui ne manqueront pas de détruire le peu qu'il reste de convivialité entre les gens, selon qu'ils soient perçus ou non comme injustement privilégiés !

  23. pascal des landes dit :

    Bonjour à tous camarades et ami
    Il est important d'analyser les évènements brésiliens, car trop heureux de voir le PT en difficulté, les grands groupes médiatiques et financiers occidentaux tentent d'établir à coup de sondages que le Dilma Roussef serait la cible de ce mouvement. Or ce n'est pas exactement le cas même si on annonce 27 points de chute dans les sondages. Je persiste à penser que c'est la libéralisation de la société brésilienne et la forte lutte anti pauvreté, qui permet une nouvelle conscience des travailleurs brésiliens, jeunes, parfois d'ailleurs de retour des états européens du sud, qui revendiquent l'égalité dans la rue. Ce n'est pas un hasard si c'est à Sao Paulo que le mouvement est né. C'est là que les inégalités sont le plus sensibles et visibles. Il y a trente ans encore on parlait de réforme agraire au Brésil, pour de nouvelles répartitions de terres. Aujourd'hui c'est une réforme urbaine qui semble se dessiner dans les revendications des jeunes cariocas, et de sao paulo. Les expropriations et les privatisations prévues par le PT en vue de réaliser le programme des J.O et de la coupe du monde donnent lieu à l'expulsion de nombreux quartiers populaires, ce qui avive la tension sociale brésilienne. Au PT de réagir, mais il ne pourra compter que sur lui même car le PS local, lui ne se rangera jamais qu'avec la droite et contre lui.
    Enfin je pense qu'il faut évoquer PRISM et l'affaire d'espionnage par la NSA des institutions européennes et se poser la question : comment peut on à la fois savoir que l'Europe et la France sont la proie commerciale des USA depuis des décennies, et poursuivre le GMT ?! La position gouvernementale et de la commission européenne devient intenable. Il y a 15 ans Echelon avait été mis à jour pour les mêmes motifs. Je trouve d'ailleurs les anglais très discrets pour le coup.

  24. Fab dit :

    Bonjour.
    "Tous ces bricolages ineptes buttent sur le même fait : faute d’activité, point de travail salarié, même « aidé », « d’avenir », de « génération », et autres balivernes compassionnelles."

    C'est effectivement un fait. On a beau nous pousser à consommer toujours plus, par exemple avec le marché transatlantique qui se met en place (à l'insu de notre plein gré), il y a des contraintes qui empêchent le développement de l'emploi : augmentation du nombre de participants (de 1 à 7 et bientôt 9 milliards), avec des ressources et une capacité de Dame Nature à encaisser nos déchets finies, donc augmentation de la violence des impérialismes pour se procurer les ressources indispensables à notre mode de vie (pétrole, uranium, coltan, etc.).
    De plus, nous avons du mal (euphémisme) à gérer la monnaie créée par cette activité. D'autant que nous réclamons toujours plus de solidarité - la satisfaction des besoins de base de chacun, de tous -, et que cette solidarité est financée par une ponction sur la monnaie créée par la production de biens, production nécessairement limitée donc comme on vient de le voir (au moins si l'on considère un pays, une zone de production).
    Pourquoi alors ne pas satisfaire cette solidarité a priori, par une répartition entre tous, en temps ou temps-pénibilité, du travail nécessaire ? Cette étape ne nécessite pas de création monétaire, ou de manière marginale. Et ensuite, ceux qui voudront "consommer" le pourraient, alors qu'aujourd'hui ils y sont contraints, pour vivre, à condition bien sûr qu'ils laissent la place, notre habitat, au moins dans le même état qu'ils l'auront trouvé(e).
    Se posent alors bien sûr les questions de la redéfinition de la propriété et de l'occupation du temps (de vie !) ainsi libéré. Il semble que seule la démocratie, directe s'entend, le dialogue, puisse y répondre ou soit la réponse.

  25. zebulon dit :

    D'un coté des budgets "insupportables" consacrés au social, à la retraite, à la santé.De l'autre des budgets "incontrôlables" consacrés à la corruption, à l'espionnage, aux opérations militaires extérieures ou intérieures, au lobbying législatif.
    L'espionnage fera t il aussi partie d'une sorte d'exception culturelle dans la négociation du grand marché transatlantique ? Après la bourse et l'armée il serait logique que les services secrets et l'économie européenne passe sous le contrôle direct de qui vous savez.

  26. lemetayerv dit :

    @ France (67).
    Je pense que votre commentaire est de parti pris car N. Sarkozy aussi à demandé que les chômeur bénéficient de formation plutôt que du chômage. Tout est dans la façon de communiqué l'un dit ce qu'il pense et l'autre le pense mais ne le dit pas (fainéant en parlant des chômeurs). Mais ne vous y trompez pas, rien n'est gratuit dans ce monde. Cela créera des sociétés de formation bien lucratives que le chômeur pourra se payer s'il fait un emprunt auprès de sa banque. Qui seront les gagnant devinez : les banquiers, d'une part, et les grosses infrastructures de formation qui seront au mains de grosses fortunes (qui se trouvent déjà dans les assurances, les banques, les médias, le bâtiment, voire des escrocs...). Car d'une part, il y a une manne à se faire car la formation deviendra obligatoire (tiens, tiens !) et ne sera plus subventionnée par ni le pôle emploi, ni par l'état ou la région. Ca on peut le prévoir car c'est déjà la cas. Conclusion : N. Sarkozy et F. Hollande travaille pour les mêmes intérêts libéraux. Le problème des gens, c'est qu'ils se basent souvent plus sur la forme que sur le fond et c'est comme ça qu'ils se font avoir mais "en douceur".

  27. citoyenne21 dit :

    Vu la situation extrêmement grave, la seule issue est la formation d'un nouveau CNR. En 1943, De Gaulle a bien su faire l'effort de se lier avec les communistes et eux ont bien su y trouver leur compte, pour la bonne cause. Il faut savoir dépasser ses propres intérêts et limites idéologiques si on vise vraiment le collectif et le sauvetage de la France. Dupont-Aignan hier a reconnu que le FdG était une alternative au bipartisme, tout comme le FN. La fin du bipartisme ne passera que par une réflexion poussée bien plus loin que notre formation propre sinon on est cuits. Si les gens ne veulent pas faire avec le FdG, que ce dernier ne parvient pas à convaincre les couches populaires suffisamment rapidement et bien il faudra bien prendre les initiatives qui s'imposeront car nous ne pourrons rien faire de vraiment progressiste sans que le peuple ne l'ait décidé !

  28. jean ai marre dit :

    @ 77 citoyenne21 dit
    " si les gens ne veulent pas faire avec le FdG, que ce dernier ne parvient pas à convaincre les couches populaires suffisamment rapidement et bien il faudra bien prendre les initiatives qui s'imposeront car nous ne pourrons rien faire de vraiment progressiste sans que le peuple ne l'ait décidé"

    Nous sommes en démocratie, le peuple est souverain. La question est de savoir pourquoi " les gens ne veulent pas faire avec le FdG" est-ce mal expliqué, mal compris, rejet pur et simple ? On ne peut pas comme ça balancer le bébé avec l'eau du bain. Cette analyse est fondamentale. Elle conditionne l'action. Ensuite, est ce que la fin justifie ce moyen ? Nous avons viré Sarko et nous voila avec Hollande. Il faut avouer que la stratégie de mettre le PS aux affaires en croyant que nous pourrions les aiguillonner pour faire une politique de Gauche a échoué. Quelle sont les initiatives à prendre ? La révolution ? On ne pèserait pas lourd !
    Reste tes écrits en première phrase : un front républicain, avec qui ? Se projeter vers une idée pareille serait à mon avis être défaitiste et baisser les bras trop vite.

  29. Nicks dit :

    @Jean ai marre
    Aider à mettre Hollande au pouvoir a permis de se débarrasser de l'ancien président et surtout de mettre le PS face à la réalité de ses choix, que plus personne ne pourra ignorer dorénavant. Si le PS avait été dans l'opposition il aurait pu encore se poser comme une force prônant un progressisme social. Chacun sait aujourd'hui ce qu'il en est. En ce qui nous concerne, au FdG, la conclusion définitive à en tirer et que rien ne peut plus se construire à gauche avec le PS tel qu'il est aujourd'hui, à moins d'être irrémédiablement entrainé dans sa chute. Les militants communistes en sont conscients en majorité, il reste encore à certains cadres à s'y accorder.

  30. Frederic Engels dit :

    La classe ouvrière (et oui pour moi elle existe bel et bien) est-elle entièrement convaincue par la collaboration de classe avec le patronat financier? La classe est-elle devenue partisane comme son patronat industriel d'une lutte de classe qui s’arrête au TINA ? Rien n'est moins sur. Elle est en attente, comme au téléphone. Ca résiste partout même sans se faire d'illusion sur les fermetures de boite. En attendant mieux ? Le facteur déclenchant ? Il ne nous appartient pas. La ligne politique du PG est juste. Je n'en vois pas de meilleure. La lutte dans la rue et dans les urnes. Ce n'est pas le moment d'abandonner une ligne anti capital financier libéral dure. Il faut une rupture politique nette avec la ligne social libérale qui mène dans le mur tous les pays qui l'appliquent. L'ecosocialisme et la République me parait ce qu'il y a de meilleur pour l'instant à proposer. Le mouvement des indignés a montré ses limites comme tout mouvement spontané. Aussi incroyable que ça vous paraisse je suis chavesienne. Je crois que l'amour, l'affection et l'estime et les intérêts fondamentaux du peuple doivent nous guider. Ca et s'armer d'un peu de patience et de courage. Pour gagner des élections faire un front ? Oui mais ça va être plus difficile encore de garder les principes. Pas de compromis pourris !
    Nous pas molli. Je suis pas bien sure que mes élucubrations soient bien intéressantes. Enfin l'important c'est de participer. Bon courage à tous.

  31. zebulon dit :

    "L'Europe se déconsidérerait si elle passait l'éponge".

    Et que croyez vous qu'il se passera ?
    Mb va demander lundi "des explications claires et franches aux Américains" et aussi d'enlever les micros et de refaire les tapisseries.
    Enfin donner l'asile à Snowden ? Pour qu'il se fasse extrader à la première occasion ou transférer dans l'une des prisons européennes secrètes de qui vous savez.
    OTAN en emporte le vent.

  32. tchoo dit :

    Oh enfin quand vont cesser ces atermoiement sur le fait que nous ayons concouru à faire élire Hollande ? Pensez vous que nous aurions été en meilleure position, pu être un recours si Sarko avait été réelu ?
    A regarder en arrière on risque de ne plus avancer et même trébucher.

  33. jean ai marre dit :

    @ 82 tchoo dit:
    Oh enfin quand vont cesser ces atermoiement sur le fait que nous ayons concouru à faire élire Hollande?

    Il ne s'agit pas d'atermoiements, simplement de se rappeler les faits. Nous avons tous en mémoire nos discutions sur le bien fondé de ce vote. Finalement les incrédules, comme moi se sont laissés convaincre. Si nous n'avions pas soutenu Hollande, on aurait eu Sako, mais nous aurions pas perdu 8 mois à attendre. Notre position aurait été différente, nous aurions au nom de 4 millions de voix pu agir sur plus d'autonomie, de faire entendre notre message, sans être mêlé à être avec, tout étant contre, sans être en opposition !
    C'est certain que maintenant les choses sont claires, nous avons la définition des solfériniens. Et alors, la différence avec Sarko ? C'est que les sociaux démocrates osent faire ce que la droite hésite !
    Quitte à trébucher, pour savoir où l'on va, faut savoir d'où on vient. Sinon tu tournes en rond.

    [Edit webmestre : Pour ce qui est de "tourner en rond", vous semblez en connaitre un rayon (sic). Une jambe plus courte que l'autre, non ?]

  34. Invisible dit :

    Ouais, nous sommes en démocratie, pour le moment. Toutefois, je fais une petite expérience. Je vais sur la pétition pour Raquel Garrido et je vois que les noms des signataires sont affichés avec leur ville et certains leur profession. Je fais copier-coller, je rentre ça dans la recherche et je trouve qu'en fait ce sont des gens super intéressants. Il y en a sur mon département, des figures hautes en couleur pour certains. Pour les RG, c'est une mine ! Bon, je suppose que ceux-là sont déjà fichés de chez fichés. Mais moi, j'ai pas envie. Pour vivre heureux, vivons caché. Je ne suis pas un homme public, juste une petite invisible bien ordinaire sans aura particulière et pas trop d'amis pour me protéger.
    La pétition classique sur papier qu'on signe dans les manifs n'a pas le même effet délétère. Je dois dire aux gens qui organisent ces pétitions d'en mesurer les conséquences. Certains peuvent être tentés d'y fourrer leur nez pour des raisons pas gentilles du tout. Tant qu'on est en démocratie, ça va, mais vous savez, quand on voit ce qui se profile...
    (Merci aux camarades de pas me tomber dessus pour me traiter de couarde ou de sans... cœur mais de considérer le problème dans le sens de la sécurité de nous autres, résistants.)
    Je préconise donc que les pétitions offrent deux possibilités : que le nom apparaisse sur demande ou reste confidentiel. Merci. En attendant, je ne signe pas.

  35. Jean ai marre dit :

    [Edit webmestre : Pour ce qui est de "tourner en rond", vous semblez en connaitre un rayon (sic). Une jambe plus courte que l'autre, non ?]

    Vous avez une façon très particulière de dire les choses. Vous aussi avez la vérité ?
    Pas étonnant que nous en soyons là à tourner en rond.
    Si mon commentaire ne vous satisfait pas, vous allez l'enlever ? Et après, vous aurait gagné quoi ?
    C'est cette phrase qui vous irrite ? : C'est que les sociaux démocrates osent faire ce que la droite hésite !

    [Edit webmestre : Non, ce qui m'irrite, c'est que, alors que le billet traite exclusivement de la situation du chômage et des manifestations au Brésil, avec des additifs sur le procès de Raquel Garrido, les déclarations de Cohn-Bendit et un rappel de l'affaire Kerviel, alors que vous connaissez la charte du blog qui précise que l'on commente les sujets du billet, vous trouvez encore le moyen de vous répandre sur le vote du second tour de la présidentielle de 2012, alors même qu'un camarade a très justement indiqué que c'était une attitude passéiste. Mais je retiens votre suggestion. Vos prochains hors-sujet seront modérés. Donc si rien ne change, vos prochains commentaires...]

  36. Poncet dit :

    Dilma Roussef est confrontée à un problème semblable à celui que Mao tenta de résoudre par la "Révolution culturelle". Celle-ci dégénéra dans la confusion, les incidents et la guerre civile. Je ne suis pas convaincu pour autant que l'Assemblée constituante soit la solution au Brésil (elle l'est chez nous évidemment, parce que la révolution citoyenne n'a pas encore commencé). Commencer par le commencement, certes, mais la "percolation" du pouvoir ne se produit pas automatiquement.
    La solution me semble plus fondamentalement résider dans une "popularisation-rajeunissement" de l'appareil d'Etat, en prenant dès le départ les précautions nécessaires -que Mao n'avait pas prises, jouant au contraire avec le feu- pour éviter la dégénérescence en guerre civile.
    Ceci étant dit, et j'en ai bien conscience, je n'énonce là qu'une formule algébrique, comme disait l'autre. Je ne connais pas le Brésil, je ne peux en dire plus.

  37. Michel Matain dit :

    @ 83 jean ai marre
    Si nous n'avions pas soutenu Hollande, on aurait eu Sako

    Et si on avait eu Sarko, il y aurait eu un tel découragement que ça en aurait été terrible. Et en plus, face à Sarko, le PS se serait refait une belle couverture de gauche : étant dans l'opposition, il aurait voté au Sénat tout ce qu'il ne vote pas aujourd'hui. La confusion aurait été au maximum. Il fallait éliminer Sarko, on l'a fait et on a bien fait. Maintenant il faut élargir l'audience du Front de Gauche et ça c'est une autre paire de manches.

  38. Denis F dit :

    @ 86 Poncet dit: le 1 juillet 2013 à 15h24
    " Ceci étant dit, et j'en ai bien conscience, je n'énonce là qu'une formule algébrique, comme disait l'autre. Je ne connais pas le Brésil, je ne peux en dire plus. "

    Ce que tus en dis est déjà trop, camarade, fais comme moi quand on ne possède pas le sujet on ne l'aborde pas, d'ailleurs tu ferais bien de faire la même chose concernant le maoïsme, des approximations pareilles on se les garde pour soi !… Sinon c'est semer la confusion dans les esprits.
    Je remercie le webmestre pour son intervention, j'étais sur le point de dire la même chose au camarade Jean ai marre. Les gens ont peur du vide à ce point qu'ils déblatèrent n'importe quoi pour occuper l'espace, quelle tristesse intellectuelle.

  39. souria dit :

    Merci JL Mélenchon pour cette lettre et ton dévouement en faveur des salariés de Lézan : "A Lézan, Jean-Luc Mélenchon intervient pour les Salarié(e)s en Lutte de Call-Expert"
    Repose-toi bien et bonnes vacances. Bye et à la rentrée pour de nouveaux combats.

  40. jean ai marre dit :

    Très bien la demande d'accorder l'asile politique à l'ex employé de la NSA, Edwart Snowden. C'est envoyer un signal fort à la négociation sur l'accord transatlantique et pour dire que nous refusons le diktat américain. Ce serait aussi revenir à nos valeurs, à la défense des démocraties, qui se mesure en protégeant les lanceurs d'alerte. Et que dire si la France se retirait de l'OTAN ? Et que dire si les négociations sur l'achat des drones étaient arrêtées ?
    Quand les gens qui ont peur du vide commencent à poser des questions politiques, les militants feraient bien d'enlever les oeillères au lieu d'attendre leur retraite pour quitter le territoire.

  41. solange 94 dit :

    L'arbre de Lézan peut être un aulne ou un charme, en tout cas on était bien sous son ombre à vous écouter. Quelle pêche vous avez, et quel talent ! J'ai lu attentivement la 2° partie votre article, une seule fois. Je crois qu'il faut relire pour tout comprendre. Votre analyse du processus de la révolution citoyenne est un peu "coton" puisque c'est de la théorie sur un mouvement qui se développe dans la réalité (tellement multiple) en englobant des éléments non prévisibles. De pouvoir la comprendre doit permettre de ne pas être trop déçue quand les choses ne vont pas exactement dans le sens qu'on voudrait. En même temps, c'est de la haute volée. Vos analyses et réflexions socio-politiques sont complexes et mériteraient une parution en livre afin qu'on puisse y revenir. Sur le blog c'est éphèmère, en tout cas ça donne quand même matière à réflexion.
    Bonnes vacances à vous.

  42. Fred dit :

    La péttition de soutien à Raquel Garrido contient déjà 4000 signatures. Mais il devrait y avoir dix ou cent fois ce nombre.

  43. jeannine dit :

    @Invisible 84
    Entendez bien, ce n'est pas une agression sur vos propos, mais le mot "couarde" m'a interpellé. Je me souviens l'avoir utilisé un jour de coup de chaud. Votre commentaire traduit en effet une grande trouille, qui peut se comprendre si nous revivions une certaine époque, mais comme la peur n'évite pas le danger, alors la solution la plus digne, c'est de se battre, comme nos parents l'ont fait, ne pas baisser la tête quoiqu'il arrive, signer les pétitions pour défendre ceux qui nous défendent, telle Raquel Garrido. Je l'ai fait et je le dit haut et fort.
    Sinon il est parfaitement inutile de parler un langage de fraternité sur ce blog, et blabla sans arrêt pour le plaisir d'écrire, si c'est du n'importe quoi.
    Veuillez m'excuser mais les trouillards m'énervent.
    Amicalement

  44. orchidee dit :

    @Jean au marre, je répond que pour se protéger des Cahuzac et compagnie après une assemblée constituante et une élection, il faudra instaurer le référendum révocatoire.
    @ micmousse que moi aussi, j'ai gouté aux joies du CES, contrat emploi solidarité non cotisé pour la retraite et qui fait qu'aujourd'hui, je ne touche tout compris que 850 euros pour vivre de retraite.

    Et à ceux qui votent FN, qu'une solution au chômage existe mais qu'aucun politique ne veut la mettre en place car il ne faut pas que les travailleurs aient trop de pouvoirs, c'est la lutte des classes, toujours, un pouvoir contre un autre. Avec cette solution au chômage, le salarié était plutôt en négociation permanente avec l'employeur et ça lui aurait donné un pouvoir que certains employeurs ne souhaitaient pas.
    Cette solution consistait à permettre aux demandeurs d'emploi qui le souhaitaient, d'offrir leurs allocations de chômage en échange d'un emploi. Ce n'était donc pas une exonération de charges à fond perdu de l'état pour les entreprises, mais un accord entre le demandeur d'emploi et son employeur. Cette mesure s'appelait à juste titre, la convention de coopération, mise en sourdine parce qu'elle était dangereuse pour les employeurs, face à des salariés trop à l'aise. Ainsi, ce cadeau des demandeurs d'emploi aux entreprises qui embaucheraient, réduirait le cout du travail par moitié. Le gros risque avec cette mesure, serait que les entreprises créent du chômage artificiellement pour obtenir cette main d'œuvre semie gratuite.
    C'est pourquoi, hélas, cette mesure, pour ne pas provoquer du chômage, ne devait être accordée que dans le cadre de la réglementation du travail temporaire qui interdit tout licenciements d'un permanent d'une entreprise au profit d'un intérimaire mais, rassurez vous, cette mesure ne verra pas le jour ni avec Hollande, pas plus qu'avec Sarko qui n'en a pas voulu non plus. Pourtant, c'était de la compétitivité.

  45. Invisible dit :

    Peut-être qu'il y aurait 10 fois ce nombre de signatures pour Raquel Garrido si les noms pouvaient rester confidentiels ? Merci Jeannine ! C'est donc dit et ça va droit au cœur.
    Pensez à tous les trouillards qui n'oseront même pas dire qu'ils sont trouillards. Je trouve que la publication des noms et lieux, pour ceux qui seraient équipés du matériel idoine, permet de dresser une cartographie du réseau front de Gauche, mais bon...

  46. Michel Matain dit :

    @ 93 jeannine
    Veuillez m'excuser mais les trouillards m'énervent.

    Le gros problème aujourd'hui c'est que si l'on tape votre nom sur Google, on va retrouver toutes ces données : les pétitions signées, les dons que vous avez pu faire à l'Huma, des photos sur Facebook avec les noms,... Professionnellement et personnellement, ça peut être très très compliqué. Il ne s'agit pas de trouille mais d'un minimum de discrétion qui justement permet d'agir. Les révélations sur l'espionnage systématique de la vie privée par les services secrets des USA (et aussi des autres pays : la France n'est pas épargnée) vient nous rappeler à quel point nous sommes fichés. Il est beaucoup plus difficiles aujourd'hui qu'hier de passer inaperçu (GPS, cartes bancaires, Facebook, numéro d'IP des ordinateurs, télépéage, vidéo surveillance...). S'il y avait un coup d'état dans n'importe quel pays, le travail de toutes les polices en est tellement facilité.

  47. teresa dit :

    Les Emplois non pourvus ne sont pas forcément à proximité du lieu de vie, ni correspondants aux qualifications que nous avons. Les recyclages ou autres formations du pôle emploi ne nous rendent pas obligatoirement polyvalents ! C'est de l'énergie, du temps et du fric perdu, ce chômage. Ce n'est pas à l'argent de nos impôts à régler ce problème mais avec celui des patrons qui nous mettent dans cette situation - ils licencieraient moins vite si ils payaient les chômeurs qu'ils fabriquent eux même !
    La révolution citoyenne se nourrit effectivement de ses avancées et de ses échecs. Le grand soir est la ligne d'horizon qui recule au fur et à mesure que nous avançons. Mais chaque action est une avancée révolutionnaire qui fait grandir le peuple La souveraineté populaire se fera avec la conscience sociale et politique à partir du vécu. Comme au Brésil, il y aura un moment où le déclenchement d'un abus fera déborder la rivière, comme en Tunisie et ailleurs. Les réseaux sociaux sont très précieux et vont au rétablissement des vérités avortées des médiacrates. C'est pourquoi la surveillance malveillante des Etats et accords en tous genres avec l'oligarchie internationale (audition de Pierre Condamin Gerbier du 27 juin au Sénat). En attendant le partage des richesses on a le pouvoir de partager nos idées et nos actions et de nous imposer par une constituante qui est la seule issue au pouvoir du peuple.

  48. jean ai marre dit :

    Pétition de Raquel Garrido :
    "La tentative d'intimider Maître Raquel Garrido dans l'affaire des faux tracts de Madame Le Pen contre Jean-Luc Mélenchon à Henin-Beaumont est d'une exceptionnelle gravité."

    Comme beaucoup ici -malheureusement pas assez- j'ai signé cette pétition. Au risque de quoi ? D'être en phase avec ce que l'on dit et ce que l'on fait. Il me semble que prendre ses responsabilités, c'est assumer. A quoi ça sert de faire de la Mélenchonite, si lorsqu'il a besoin de nous, on se défile ? Être derrière lui ne sert à rien, il faut être avec lui.
    Reste le fichage des citoyens. Peut être qu'il faudra arriver à signer une pétition pour l'interdire !
    Concernant ces tracts, il serait bon une fois pour toute que les choses soient faites honnêtement. Assez joué avec les faux messages, les fausses informations, les fausses rumeurs.

  49. Denis F dit :

    Hier soir, journal télévisé de France 2, le summum de l'ignominie, de l'enfumage, de l'idiotie, une caricature de ce qu'est un journaliste, une caricature de ce qu'est un homme d'affaire, en bref le sommet de la connerie humaine … Notre argent (redevance) est bien mal utilisé. Nous vivons vraiment une fin de civilisation, nous sommes en pleine décadence, quelle misère !

    @ jeannine
    Je suis entièrement d'accord avec vous Madame, les bobos et les sans couilles peuvent effectivement dégager.

    @ Michel Matain
    Fichés nous le sommes dés la naissance, camarade, maintenant ceux qui n'ont pas le courage de défendre leur idées et convictions en pleine lumière si jamais ils en ont (des idées), peuvent déménager chaque jour d'endroit, changer d'ordinateur donc d'IP à chaque message, en bref vivre comme des rats, ce qu'ils ne sont pas loin d'être.

    @ Invisible
    Restez donc caché et invisible, mais pour se faire interdisez vous toute communication avec autrui, téléphone, courrier électronique et surtout portez des gants sans cesse, sinon vous laissez vos empreintes digitales partout où vous passez, quelle vie est celle que vous vous promettez !

  50. christine dit :

    Je ne comprends pas ces reactions "signer ou ne pas signer une pétition".
    Je signe toutes les pétitions qui peuvent apporter un soutien à des personnes qui luttent pour nous, avec les mêmes idées que moi. J'ai aidé financièrement (modestement) Jean Luc pour sa campagne présidentielle et je me suis encartée au PG. Je crois plus aux actes qu'aux paroles, c'est pour cela que j'écris très rarement depuis quelques temps sur ce blog. Je suis d'accord avec Jean ai marre il faut être avec Jean Luc et cela ne sert à rien d’être derrière lui. Ce n'est pas en blablatant qu'on avance vraiment. J'en ai rien à faire d’être fichée. Je suis fière de mes opinions et je me battrai jusqu'au bout pour notre triomphe.


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