24avr 13

affiche-langoureauDeux farfelus, tête d’œuf en chef, se seraient trompés dans leurs calculs et de là viendrait que tout va de travers dans l’évaluation des politiques d’austérité qui ne seraient finalement pas si indispensables que cela, voir même seraient contre-productives. Tel est le roman que servent à présent les très importants pour crier des alertes aux gouvernements européens qui ont précipité leur pays dans le mur que nous connaissons tous. Nos thèses sur le sujet sont donc officiellement confirmées par nos adversaires. Je doute pourtant qu’ils capitulent sans condition. Non. Tout ira encore plus mal. D’une part parce que rien ne se fera avant un bon moment. Tous les trains lancés vont dans l’autre sens. D’autre part parce que si les politiques d’austérité ne sont pas la réponse au problème posé, le problème reste posé et le capitalisme financiarisé ne sait comment le résoudre. Enfin la politique d’austérité est un moyen de lutte de classe très efficace pour le capital contre le travail, une source de juteux profits, et un formidable outil de puissance géopolitique comme le montre l’usage impérial qu’en fait l’Allemagne contre le reste de l’Europe. En tous cas, nos thèses défendues pendant quatre ans en solitaire dans l’arène politique et sur des marges périlleuses dans le mouvement social et intellectuel sont validées. Cela ne change rien pour nous. Mais cela change tout pour l’adversaire puisque la légitimité de ses politiques est mise en cause. La délégitimation de l’ordre en vigueur est une des conditions initiales qui concourt à l’accélération de la révolution citoyenne.

Les jours qui passent voient la préparation de la marche citoyenne du 5 mai pour la Sixième République, contre l’austérité et la finance vaincre bien des difficultés qui se présentaient à nous, sur le terrain. J’en parle ici pour commencer…

Le sens de la marche du 5 mai se précise dans l'action

La préparation du 5 mai prend son envol. Puissant. Plus fort déjà que le niveau du 30 septembre dernier. Sans doute parce que le contenu de la manifestation recoupe de mieux en mieux la réponse attendue aux événements du moment. Quoi que veuillent faire croire les solfériniens et la droite, la mobilisation qui s’opère prend tous les contours d’un large arc des forces de la gauche politique et sociale. L’appel des écologistes pour le 5 mai avance vers ses mille signataires. La tribune hostile et maladroite parue dans "Libération" à l’instigation des proches de Cohn-Bendit nous aura finalement aidés à faire la preuve que nous rassemblions sans a priori ni injonction, là où d’autres voudraient clivages et invectives. En fin de course il apparaît que l’influence des actes posés par Eva Joly est mieux en ligne avec la sensibilité moyenne de la mouvance écologiste militante que ceux posés par José Bové et Daniel Cohn-Bendit, quand ils pensent que les vieux ressorts de la haine anti-communiste et anti-républicaine sont déterminants dans les motivations d’action de cette branche de l’écologie politique. En fait, ces deux-là se comportent comme si l’écologie politique était résumé par son rameau Europe-Ecologie. En vérité le mouvement est toujours très diffus et visuel_marche_01influent dans de nombreux secteurs qui ne se sentent représentés par personne politiquement, mais qui se positionnent dans des démarches d'objectif ou d’affirmation positive. Ces deux-là gèrent un patrimoine qui n’existe pas, ni là, ni comme ils le croient. En ne nous appropriant pas la marche citoyenne du 5 mai, tout en l’organisant et en la nourrissant de nos efforts, nous avons montré la force d’une méthode ouverte et non politicienne de l’action politique de masse.

L’appel des syndicalistes est aussi un événement dans son genre. Parce que les intéressés signent en mentionnant leur appartenance syndicale. Ils le font en pensant que cela sert la représentativité de leur organisation dans ce contexte. Et bien sûr, nul n’imagine que cela nuise à l’indépendance mutuelle de nos partis et syndicats. Cela acte aussi le fait de quels déclenchements d’énergie provoquent les initiatives du Front de Gauche, surtout quand il les place ensuite sous la direction de collectifs ouverts.

D’autres appels sont en cours et contribuent à la mobilisation. J’invite à en suivre le déroulé en se rendant sur le site dédié et en s’inscrivant à la lettre de liaison qui permet à chacun de prendre sa part de travail y compris derrière son ordinateur. A cet instant je veux évoquer encore le texte des économistes. Certes c’est un domaine intellectuel très aigu dans la période. Le document est un compromis. Mais justement c’est cela qui est intéressant. Cette fois-ci encore sous l’impulsion de la jeune génération d’économistes qui orbitent dans l’opposition aux politiques d’austérité, toute une catégorie décisive d’intellectuels surmonte les difficultés évidentes que soulève la diversité de leurs appartenances politiques pour trouver le moyen de se joindre dans la marche pour la Sixième République. J’ajoute en pesant mes mots que cela se fait alors même que sont continuellement déversées les accusations et mises ne cause contre moi à qui la marche est attribuée sans cesse, pour en réduire la portée, jusqu’au jour de son succès où naturellement il en ira autrement. Cela veut dire que le ressort de la personnalisation sans cesse retendu par nos adversaires ne percute plus, comme ils le croient eux non plus, les intellectuels comme les syndicalistes comme tous ceux qui participent à la mobilisation étant eux-mêmes habitués de longue main désormais à devoir résister dans leurs domaines à ce type de manœuvre et de dénigrements bovins.

Je ressens que l'appel à la marche citoyenne épouse une envie puissante de démonstration de force. Comme une sorte de revanche  face à une droite qui tient la rue depuis des semaines sans que les répliques de gauche ne parviennent à fédérer. La raison est que les difficultés se multiplient sans cesse du fait des reculades du gouvernement dans tous les domaines. Autre chose va venir maintenant nourrir la marche citoyenne. C’est l’utilisation que tous voudront en faire à propos de l’ANI "made in MEDEF". Le vote est en effet reporté au 14 mai. Dès lors, la manifestation du 5 mai venant après celle du 1er mai s’inscrit dans la construction du rapport de force contre le Medef. De tous les points de vue possibles, le 5 mai est une date utile et un outil efficace.

L'eau, le mal et le bien. Philosophie concrète.

Cet homme était salarié de Veolia-Eau depuis 20 ans. Il s’appelle Marc, il a 48 ans. Qu’a-t-il fait ? Il a refusé de couper l'eau dans des foyers qui ne pouvaient plus payer leur facture d’eau potable. Pour la multinationale Veolia, les clients sont des pompes à fric. Pas question d’admettre qu’il s’agisse d’êtres humains. Car les êtres humains ne peuvent se passer d’eau. Mais la multinationale ne peut se passer de ses profits. C’est donc l’argent qui a le dernier mot. Les êtres humains qui n’ont plus d’argent doivent se passer d’eau. Mais ce n’est pas possible. C’est ce que s’est dit Marc. Marc est un être humain. Pas son patron. Une personne qui ne peut payer doit se passer d’eau ou payer. Comment payer ? Ce n’est pas le problème du patron car « si tout le monde faisait comme ça »,  gnagnagna. Par exemple la personne qui n’a pas d’argent pour payer l’eau dont elle ne peut se passer pourrait agresser un passant dans la rue pour lui voler son portefeuille, se prostituer, vendre de la drogue, ou n’importe quoi d’autre qui soit inhumain et illégal, la multinationale s’en fiche. Tout est bien du moment que sa part lui revient en payant la facture qui comporte le prix du service et le profit pour les dividendes. Celui qui touche le dividende se fiche que l’argent viennent visuel_marche_02d’une activité inhumaine ou illégale du client. D’ailleurs lui-même peut placer son argent dans les paradis fiscaux où les fonds de la drogue, du vol, de la corruption et de la prostitution se garantissent les uns les autres. Tout est donc simple dans ce monde-là.

Quelqu’un sans eau, pour Veolia, c’est juste un mauvais payeur qui n’a que ce qu’il mérite. De toute façon cette personne ne peut pas se défendre. On peut donc l’agresser sans risque. Couic, plus d’eau. Paye ou crève, c’est ton problème. Un point c’est tout. Telle est la force banale du mal. Le mal absolu. Celui qui coupe l’eau à quelqu’un qui ne peut payer décrète que le mauvais payeur n’est pas un être humain. Parce que les êtres humains ne peuvent vivre sans eau. Marc, 48 ans, salariés depuis 20 ans de Veolia, paye ses factures et il n’aime pas les mauvais payeurs. Mais il n’arrive pas à oublier que ce sont des êtres humains. Marc est donc viré pour insuffisance d’inhumanité. L’inhumanité est une qualité requise au travail chez Veolia. Et moi je dis ceci, en accord avec les « Robins des bois », les « Mariannes des énergies », les principales religions et philosophies. Je dis ceci, tranquillement. Celui qui nie l’humanité de l’autre nie la sienne. L’inhumanité est contagieuse et la première victime est aussi celui qui accepte d’être inhumain. Désobéir à une consigne inhumaine est un devoir fondamental pour rester un être humain. Désobéir est un devoir d’autant plus impératif lorsqu'il y a mise en danger des biens et des personnes. Ce qui est le cas avec la privation d’eau. Priver quelqu’un d’eau c’est décider qu’il peut s’en passer. Or il ne peut s’en passer. Priver d’eau quelqu’un est donc criminel. Si vous êtes de cet avis vous pouvez signer la pétition. Juste pour lui donner une tape fraternelle sur l’épaule, juste pour lui dire merci de rendre le monde moins stupide cruel et inhumain. Cet homme a perdu son boulot pour ça. Quand nous serons au pouvoir il sera réintégré, indemnisé, et décoré de la légion d’honneur. Nous n’aurons pas d’autre vengeance. Bien sûr l’eau sera socialisée. Mais pas par vengeance ! Juste parce que c’est l’intérêt général. Vienne le temps des cerises et des jours heureux, en quelque sorte. Dans notre conception de la Sixième République, la garantie de l’accès aux moyens des droits humains fondamentaux sera assurée. Le programme « L’Humain d’abord » le propose par la gratuité des premiers mètres cubes d’eau et des premiers kilowatt-heures. On sait exactement combien cela représente d’eau et d’énergie. Cela se finance par un tarif progressif et par la surfacturation des mésusages. L’eau de la piscine coûtera plus cher que l’eau pour boire et se laver. Notre monde à nous aussi est simple.

Patron Peugeot et ses suivettes

Après avoir annoncé 11 000 suppressions d'emplois et le gel des salaires, Philippe Varin patron de PSA avait obtenu 7 milliards de garantie de l'Etat pour sa banque interne. Il est fort Varin. Avec une usine dans la circonscription du ministre des finances, il y a une bonne ambiance de travail pour faire comprendre ses souhaits. Dimanche dernier, les travailleurs de PSA ont envahi le conseil national du PS. Ils demandent juste la nomination d’un médiateur. Un médiateur ! Les prétendus sociaux-démocrates devraient adorer ça. Surtout après leurs gargarismes sur « la négociation entre partenaires sociaux » et ainsi de suite. Mais Patron-Peugeot a dit : « Non ! Pas question ! ». Depuis toujours c’est la tradition de Peugeot : on ne discute pas avec l’ouvrier rebelle. On crée des syndicats bidons pour diviser et domestiquer, on dresse les petits chefs pour faire le job au quotidien. On recrute des larbins et des jaunes pour prendre l’ouvrier rebelle à revers. A Sochaux, dans le temps, les ouvriers rebelles appelaient cette sorte de faux frères « les suivettes ». Ils suivent le chef contre les collègues ! Donc Patron-Peugeot a dit « non » et les solfériniens ont fait les « suivettes » : « Oui chef ! ». Patron-Peugeot s’est dit « ces suivettes ne peuvent pas me tenir tête ! Vu leurs sondages, on voit bien que personne ne les soutient. Surtout depuis qu’ils ne donnent même pas de médiateurs à de pauvres ouvriers ! » Patron Peugeot se marre. Les suivettes sont toujours méprisés par tout le visuel_marche_03monde. Même et surtout par ceux qu’ils servent. De toute façon le personnel est toujours maltraité depuis des générations par les patrons-Peugeot.

Le Patron-Peugeot Philippe Varin a décidé de proposer à l'assemblée générale d'actionnaires un plan formidable. Il veut que l'entreprise dépense 300 millions d'euros. Ça fait beaucoup de sous. Mais c’est juste pour racheter ses propres actions ! Trois cent millions jetés par la fenêtre. On les retrouvera ni en machines, ni en salaires, ni nulle part dans l’économie. Enfin si. On les retrouvera quelque part. Voici où. En rachetant 300 millions d’action, hop ça fait monter le cours de bourse ! Donc ceux qui ont des actions voient leur valeur augmenter et leur capital de même. Et cela alors même que l’entreprise va si mal paraît-il. Les ouvriers vont perdre leur emploi. Les suivettes vont perdre ce qui leur reste d’honneur. Mais les possesseurs de capital eux vont se gaver. Pas qu’eux. Aussi l’encadrement supérieur. Les super-suivettes, en quelque sorte ! Car le Patron-Peugeot prévoit aussi 30 millions d'euros pour distribuer des stocks options. Tranquille le Philippe Varin. Qui va lui dire quelque chose, hein ? Le gouvernement de gôche ? Le ministre du redressement machin chose ? « Ha ! Ha ! Ha ! », s’amuse Philippe Varin.

Philippe Varin a trompé les salariés de PSA et le gouvernement. Ce gaspillage des plans de rachats d'action avait précisément été dénoncé en juillet par le ministre Montebourg. Qu’est-ce qu’il dit le ministre à présent ? Et aussi à quoi sert l'administrateur Louis Gallois, nommé à PSA par le gouvernement en contrepartie des 7 milliards de garanties publiques accordées ? A-t-il accepté ces propositions indécentes ? Que font ces gens ? Pourquoi laissent-ils faire ? Pourquoi ne font-ils rien ? Pourquoi tout le monde qui a de l’argent peut-il s’essuyer les pieds sur nos bulletins de vote ?

Un beau jour d'égalité

Ce mardi 23 avril 2013 n’était pas un jour comme les autres dans notre histoire politique nationale. La loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe a été adoptée à l’assemblée nationale. Cette loi s’inscrit dans le combat des Lumières pour l’égalité. Vieille racine de nos luttes politiques en France et, par contagion, dans le monde. Les uns disent que les êtres humains naissent libres et égaux en droit. Les autres disent que l’égalité est une vue de l’esprit. Pour les uns la loi libère. Pour les autres elle opprime ! Les uns pensent qu’il n’est de nature humaine que culturelle, socialement et historiquement constituée et sans cesse visuel_marche_06recrée. Les autres pensent que la nature humaine est un fixe invariant. Pour eux, la loi égalitaire contrarie l’état de nature et donc génère une violence qui est légitime.

Ce n’est pas seulement une victoire philosophique des Lumières que ce moment. Le vote vient à la suite d’une longue série de conquêtes républicaines que furent le mariage civil, le droit au divorce, la création du Pacs. Le commencement de 1789 n’a pas épuisé sa dynamique. Le vote hostile au mariage pour tous du député communiste Carvalho, utilisant la faille béante de l’autonomie du groupe devant le Front de Gauche et de chaque député vis-à-vis du groupe, doit rester à sa place isolée, sans signification politique. Le groupe s’est bien battu sous l’impulsion de Marie-George Buffet. C’est comme ça qu’a été obtenue, entre autre, une première reconnaissance de la diversité des familles au sein des instances représentatives de la vie familiale. Et le jeu collectif que pratique Marie-George avec les structures de travail du Front de Gauche a été enthousiasmant pour les camarades de terrain. En tous cas la commission LGBT du Parti de Gauche était regonflée à bloc quand a été modifié l’article L211-1 du Code de l’action sociale et des familles permettant ainsi aux associations homoparentales d’adhérer à l’Union nationale des associations familiales (UNAF) et aux Unions départementales des associations familiales (UDAF). Et encore plus en voyant s’accroître la représentativité des associations familiales laïques par la reconnaissance (enfin !) de l’existence des familles même quand elles ne sont pas formées dans le cadre du mariage !

On passera sans trop s’y arrêter, dans l’instant de fête que nous vivons, sur la frilosité du président de la République tout au long du combat. Il a semé le trouble en commençant par imaginer une « clause de conscience » pour autoriser les maires à ne pas célébrer les mariages homosexuels. Avant de se rendre compte que cela est tout simplement illégal, en plus d’être offensant. Mais comme ce fut révélateur de sa vision de la loi à géométrie variable ! En reculant sur l’adoption et le droit à la PMA pour les couples de lesbiennes, le président a ensuite donné l’impression que tout cela posait un problème d’on ne sait quelle nature, aggravant l’ambiance lourde que la droite et les « naturalistes » voulaient créer autour du sujet. Et pourquoi a-t-il renoncé à renforcer les droits de tous les couples, notamment ceux du Pacs ? Et pourquoi n’avoir rien permis ni rien programmé à propos du changement d’état civil libre et gratuit pour les personnes transsexuelle. L’Argentine, pays du pape l’a fait ! Pourquoi pas la France ? Je voudrais rappeler que dans mon discours de la Place de la Bastille en mars 2012 j’avais dit, au nom du Front de Gauche, que la Constitution de la Sixième République devrait garantir dans ses principes la stricte égalité de tous les couples comme une liberté fondamentale et un droit inaliénable. Je crois que la marche du 5 mai va intégrer cette dimension d’une façon essentielle. Je souhaite qu’on y voit beaucoup de pancartes et banderoles sur ce thème. Ce sera la couleur de fond de la manifestation d’après moi, autant que le refus de la finance et de l’austérité.

Jean-Marc Ayrault humilie le Parlement puis est ridiculisé

Le final de la présentation de l’ANI au parlement clôt dans la honte un épisode parmi les plus lamentables de ce début de quinquennat calamiteux. Je parle ici du recours au "vote bloqué" au Sénat sur le projet de loi MEDEF sur l'emploi, dit ANI. Une décision misérable. Pour rien ! Car le vote final est, pour terminer, reporté au 14 mai. La conférence des présidents de groupe s’est en effet insurgée contre les brutalités du gouvernement. Le gouvernement a donc échoué à accélérer le processus. Tout en se discréditant lourdement. «  Cela aura des conséquences » a lancé Eliane Assassi, notre présidente de groupe. Car c’est une chose de demander un vote bloqué face à la droite et une toute autre chose de le demander pour fermer la bouche aux sénateurs du Front de gauche et de la gauche du PS !  

J'ai alerté sur la brutalité du gouvernement dans ce dossier plusieurs fois sur ce blog. La procédure parlementaire "d'urgence" a été déclenchée. Elle limite à un débat dans chaque assemblée l'examen du texte alors que la Constitution prévoit une règle normale de deux lectures par assemblée. Tous les délais ont été compressés. Alors que le gouvernement a su prendre des semaines et même des mois pour le projet de loi sur le mariage pour tous, il n'a consenti que quelques semaines pour un texte qui attaque violemment le code du travail. Pour justifier le recours au vote bloqué au Sénat, Michel Sapin a tenu des propos surréaliste. "A la reprise de la discussion [samedi] matin, nous en étions à plus de dix-huit heures de débat. Nous avions examiné 156 amendements sur les 679, soit 8 amendements par heure. Le Sénat a eu recours à 50 scrutins publics, ce qui est bien au-delà des habitudes. A ce rythme, il nous [aurait fallu] siéger encore une soixantaine d'heures pour achever l'examen de ce texte". Vous avez bien lu. Pour Michel Sapin, les droits du Parlement et le débat parlementaire sont une lenteur insupportable. Tel est le futur contremaître pressenti par François Hollande pour porter son barda gouvernemental ! C’est l’homme de « la gauche quivisuel_marche_05 agit ». On voit pour qui et contre qui… C'est surréaliste. Car le même Michel Sapin n'a pas eu de mots assez grandiloquents pour défendre le texte. Il a vanté une loi "historique", "comme il n'y en a que trois ou quatre par siècle". Diantre ! Mais pour Michel Sapin, soixante petites heures dans un siècle, c'est encore trop ! 

Le gouvernement ne voulait pas du débat. Il a peur de la vérité. Il joue la montre car le mauvais coup ne passe pas si bien que ça. Au PS l’influence de Gérard Filoche s’est considérablement accrue sur ce thème. Certes cela ne débouche sur rien, mais la résistance s’est exprimée avec brio et en face la riposte s’est vite éteinte. Et quand même au total 73 députés de gauche ont refusé leur appui à ce mauvais coup ! Le gouvernement a dû se contenter d'une majorité relative, 250 voix sur 577. Plus les jours passent, plus le doute et les mises en cause s’étendent. Et les soutiens s’amenuisent. Il a donc recouru à un artifice de procédure : le vote bloqué. De quoi s'agit-il ? L'article 44, alinéa 3 de la Constitution de la 5e République permet que "si le Gouvernement le demande, l'assemblée saisie se prononce par un seul vote sur tout ou partie du texte en discussion en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par le Gouvernement.". Autrement dit, il n'y a qu'un seul vote global qui inclut tous les articles du texte et les amendements gouvernementaux. Seuls sont soumis au vote les amendements "acceptés par le gouvernement". Tous les autres amendements disparaissent. Ils ne sont ni présentés ni discutés, ni mis au voix.

Le recours au vote bloqué au Sénat est un révélateur. Les libéraux et les sociaux-libéraux ne peuvent imposer leurs politiques sans brutaliser la démocratie. On le voit chaque jour au niveau européen ou l'austérité est imposée sans l'avis des peuples sinon contre eux. La flexibilisation du marché du travail est le deuxième axe des politiques austéritaires. Elle aussi est imposée brutalement. Le gouvernement a donné un droit de veto au MEDEF. Il a contraint les parlementaires PS à renoncer à la quasi-totalité de leurs amendements pour ne pas déplaire à Madame Parisot. Le Front de Gauche, lui, ne marche pas à la schlague. Nos parlementaires n'obéissent pas à Jean-Marc Ayrault et encore moins au MEDEF. Ils ont donc déposé des centaines d'amendements sur ce projet de loi sur l'emploi. Ils voulaient expliquer les dangers, alerter les salariés. Ils voulaient convaincre les parlementaires qui se réclament de la gauche de défendre les salariés et leurs droits. Ils voulaient proposer de nouvelles solutions contre la précarité et le chômage. S'ils ont aussi multiplié les demandes de scrutins publics, ce n'est pas d'abord pour retarder le débat. C'est parce que les parlementaires PS doivent leur élection à l'ensemble des électeurs de gauche. Or ce texte n'a jamais été promis pendant la campagne électorale. Il contient des reculs dramatiques pour les salariés. Il est donc normal que les électeurs sachent ce qu'ont voté leurs élus.

Au Sénat, la dernière utilisation du vote bloqué datait de Nicolas Sarkozy et François Fillon. L'UMP avait utilisé cette arme antiparlementaire le 21 octobre 2010 sur un texte symbole : la contre-réforme des retraites. La droite l'avait utilisée alors contre la gauche, PS et Front de Gauche unis. Et Fillon avait décidé le vote bloqué après trois semaines de débat au Sénat. Le Parti Socialiste avait hurlé au scandale à l'époque. La première secrétaire du PS, Martine Aubry avait dénoncé un "coup de force" comme le montre un communiqué de presse toujours présent sur le site du PS. Le PS d'avant disait que "ce nouveau contournement du Parlement est scandaleux. Comment accepter que sur un sujet essentiel, qui engage le pacte social et républicain, on refuse aux élus de la nation le temps nécessaire au débat? Cette décision déshonore et discrédite le gouvernement et le président (…). Chacun comprend que ce qui gêne le gouvernement, c'est le débat. Parce que plus on débat, et plus la vérité apparaît : le projet du gouvernement est profondément injuste et ne règle rien".

Aujourd'hui, les solfériniens ne disent plus rien. Seule Marie-Noëlle Lienemann a protesté. Elle a dénoncé "un énervement gouvernemental, une forme d'aveu de faiblesse. Dès que quelque chose résiste, et en particulier quand ça vient de la gauche, le gouvernement ne le supporte pas". Sur le fond et sur la méthode, elle n'était pas d'accord. Avec Jean-Pierre Godefroy, c'est la seule sénatrice socialiste à avoir voté contre le texte au final, aux côtés des sénateurs du Front de Gauche. C'est autrement plus courageux que l'attitude de Robert Hue. Lui s'est lâchement abstenu, alors que son ancien parti, dont il a été le premier dirigeant, était agressé et humilié, et tandis que les droits des salariés étaient lourdement attaqués. A la fin, Ayrault est encore plus brutal que Fillon. Comme Fillon, Ayrault a utilisé le vote bloqué pour faire passer un texte contre les droits des salariés. Mais à la différence de Fillon, Ayrault n'a supporté le débat que trois jours. Et Ayrault n'a pas utilisé le vote bloqué contre la droite mais contre un groupe de gauche, le groupe des sénateurs communistes. Comme à l'Assemblée, le texte n'a été adopté qu'à la majorité relative. A l'Assemblée comme au Sénat, le Front de Gauche a voté contre et les parlementaires Europe Ecologie les Verts se visuel_marche_04sont abstenus. Comme à l'Assemblée, cette loi Ayrault-MEDEF n'a été adoptée par le Sénat que grâce à l'aide de la droite. L'UMP s'est abstenue et les centristes ont même voté pour avec les solfériniens et les radicaux de gauche.

Encore une fois, Ayrault n’a agi avec tant de bestialité qu’en raison de sa volonté de désamorcer la résistance face au texte du MEDEF. Il pensait alors que si le texte n'avait pas été voté avant dimanche 21 avril au Sénat, il n'aurait pas pu être définitivement adopté par le Parlement avant la mi-mai. C'est-à-dire après les manifestations syndicales du 1er mai et notre grande marche pour la 6ème République le 5 mai. Les solfériniens ont préféré caporaliser le Parlement pour en finir au plus vite. Le projet de loi devait passer en commission mixte paritaire mardi 23 avril au matin pour pouvoir être définitivement adopté jeudi 25 avril par l'Assemblée et le Sénat. C'était encore une magouille avec l'ordre du jour du Parlement. Car cette semaine est normalement une semaine de "contrôle" de l'activité gouvernementale par le Parlement. Ces semaines de "contrôle" ne servent normalement pas à voter des textes de loi mais à débattre de l'application des lois déjà votées et de l'action du gouvernement. Au lieu de cela, le gouvernement à essayer de faire inscrire le vote sur la loi MEDEF. Peine perdue. Tout s’est effondré devant la résistance des présidents de groupe ! Le texte ne sera pas soumis au vote avant le 14 mai. Du coup les manifestations du 1er mai et celle du 5 mai redeviennent des temps de rapport de force contre cette loi malfaisante et scélérate.

Pourtant bien sûr, c'est moi que l'on accuse de diviser la gauche ! Mais c’est  Ayrault qui agresse et divise toute la gauche parlementaire. C'est le Front de Gauche qu'on accuse de voter avec l'UMP quand il est le seul à s'opposer à une loi PS-MEDEF votée grâce à l'abstention de l'UMP. C'est moi qu'on accuse d'être violent quand c'est Ayrault qui caporalise le parlement et bafoue le droit d'amendement des parlementaires. C'est moi qu'on accuse de populisme quand c'est Ayrault qui méprise la démocratie représentative et le Parlement. La vérité, c'est que nous appelons à une Sixième République quand Ayrault utilise contre nous toutes les manœuvres permises par la Cinquième République. Cet épisode montre à quel point l'austérité et la flexibilité ne peuvent être imposés que de façon autoritaire. Il montre aussi une nouvelle fois combien la lutte sociale est indissociable de la lutte démocratique dans la démarche de la Révolution citoyenne.

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479 commentaires à “Quinze jours de travail pour le triomphe de la marche du 5 mai”
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  1. ARCADIO Monique dit :

    Monique La Ciotat
    Après l'émission Des Paroles et des Actes je suis en parfait accord avec l'article d'Ariane Walter dans le Grand Soir qui dénonce l'infamie des organisateurs et de J. Attali qui commençant avec du "miel" a planté les banderillas pour finir. J'ai admiré le courage de Jean Luc, une fois de plus, qui même en connaissant jusqu'où peuvent aller ses adversaires, doit avoir le cuir dur et argumente inlassablement.
    Mais la meilleure des réponses c'est notre marche du 5 mai qui doit être une démonstration de force (non J. Luc n'est pas seul et de moins en moins), ils le savent et sont aux abois. Cela ne les honorera pas.

  2. jorie dit :

    MA RC221 et Femme d'aujourd'hui
    J'avais le meme sentiment que vous suite à une écoute collective et il faut croire qu'on est tellement identifié à ces tentatives de lynchage qu'on se fait avoir nous mêmes. En fait, j'ai réécouté l'émission tranquille chez moi par internet, depuis le début. Il n'y a pas photo. Jean-Luc Mélenchon a su se défendre et rester calme et profiter de chaque faille pour imposer nos idées et notre programme.Cette réécoute m'a permis de changer d'impression. Oui, il y a eu tentative de démolition, non,ils n'ont pas réussi. C'est étrange de s'en rendre compte à la seconde écoute. Comme quoi,on est trop émotifs et attachés à "ce qui peut arriver",du coup,on ne voit pas ce qui se passe vraiment. Mélenchon l'a emporté de haute volée. Attali s'est démasqué bêtement, Apparu a révélé une férocité assez mesquine,de très bas niveau intellectuel en interpellant méchamment Mélenchon,mais sans argumentaire. Mélenchon a maintenu l'argument et contenu ses émotions. A chaque fois, il balançait notre programme. Les quelques tentatives de "déconstruction" du système par Mélenchon ont été audibles et percutantes, avec un bon sens de l'humour "vous voulez que jeme tire une balle dans la tête ou que je reste dans les catacombes avec mon balai?", faisant ainsi ressortir la nullité des reproches qui lui sont faits.En fait,le reproche est le suivant: pourquoi existez-vous et votre FdG?vous ne servez à rien et vous nous empêchez de danser en ronds un entre soi que vous dominez, dont vous avez fait partie, mais que vous trahissez. On reproche à Mélenchon sa liberté de parole, d'action et sa facilité à fréquenter "tous les poissons de notre peuple". Oui, Mélenchon est "very dangerous" pour leur aliénation et leur mauvaise conscience de gauche. Very dangerous pour la bêtise des politiques qu'ils mènent. Very dangerous pour leur manque de vision du réel en géopolitique.Il s'empare des sujets, et eux ne font que courir après. Ils sont tous à la ramasse ! et ils le savent !jamais on ne lui pardonnera ça!

  3. Ardéchoise dit :

    Bonjour à tous. Je n'ai pas commenté sur ce blog depuis que JL Mélenchon s'est présenté aux élections législatives contre M Le Pen. Depuis, j'ai fini par digérer. Bref.
    Dans l'émission "des paroles et des actes", JL Mélenchon a évoqué l'épargne des Français comme possibilité d'emprunt pour l'état. D'après Wikipédia, la France détient le record du monde de l'épargne par habitant pour un total de 11000 milliards d'euros (hors paradis fiscaux je présume). Je ne connais rien à l'économie, mais je me demande à quoi sert cet argent, sinon aux banquiers?
    Je rejoins beaucoup d'entre vous. En deuxième "lecture" de l'émission, on comprend mieux la stratégie de J L Mélenchon face aux journalistes. Il a réussi à faire passer des idées sur le fond tout en ridiculisant le principe de cette émission sur la forme. Du coup, on peut se demander à qui s'adressait J L Mélenchon: à tous les téléspectateurs ou à ceux qui étaient visés par ses propos?

  4. educpop dit :

    Partout, les usagers et les collaborateurs d'un service où il y a un dirigeant connu ne se rappellent que de ce qui s'est mal passé et semblent oublier tout ce qui est s'est bien passé. Il semble que la fonction de responsable soit faite pour canaliser les mauvaises énergies autant que pour conduire des projets. Mais le président Mélenchon, non ! C'est donc que tout va bien ou que l'équipe n'est composée que de gens positifs. Pourvu que ça dure dans l'exercice du pouvoir si cela devait se produire. Personnellement je comprends mal les allusions au poste de premier ministre envisagé pour ou par LJM. Si le Pdt de la République devait changer de cap il perdrait le peu de crédibilité qu'il avait, si le pouvoir ne change pas de cap il faudra le contraindre à partir ou baisser la tête. En tous cas, Jean-Luc Mélenchon ne peut exercer de hautes responsabilités dans aucun scénario actuel et ces supputations jettent le trouble. Réfléchissant à l'émission de Fr2, je crois que Jean-Luc Mélenchon regardait ses interlocuteurs comme dans une interrogatoire dans une pièce où il y a une glace sans teint, on croit voir une vitre mais derrière il y a des gens qui nous observent. Et lui il nous imaginait la derrière et les personnages en face de lui paraissaient transparents.

  5. Arnaud dit :

    La critique des médias dans les médias eux-mêmes a toujours été un des axes du PG. Cependant, la réaction de ceux-ci s'organise : le "one-man show", les "vous l'avez déjà dit ailleurs ceci" de l'émission Des paroles et des actes en atteste. Prendre les médias à contre-pied une fois encore nécessiterait peut-être de retourner vers un discours plus pédagogique (pourquoi au lieu d'ironiser sur les graphes de Lenglet, ne pas en apporter d'autres et exiger qu'on les passe à la caméra pour apparaître tout aussi sérieux que l'économiste libéral ?). Je me souviendrai de l'émission de jeudi soir comme la première fois que le nom de Lordon a été cité par un homme politique d'envergure à une heure de grande écoute. Lordon avait tacitement accepté cette "récupération" par son article sur son blog ; il faut désormais en engager d'autres qui ne l'ont pas accepté (implicitement ou explicitement) - ce que proposait Piketty et al sur l'impôt a plus d'affinité avec nous qu'avec la "réforme fiscale" du PS et pourquoi pas même rappeler l'article séminal de Bourdieu, Charle, Lebaron, Mauger et Lacroix "Pour une gauche de gauche".

  6. Magda Corelli dit :

    Gérard Blanchet 450
    Pour une fois que le NO ne démolit pas Jean-Luc Mélenchon. Vous parlez d'une forme d'intelligence mais moi je les ai trouvé vraiment minables. Ils étaient incapables de masquer leur haine. Face à la droiture de Jean Luc, ils étaient petits mais petits. Je serai à la marche le 5 mai plus que jamais. Ils m'ont motivé ! Quant aux images volées, elles étaient déjà sur Internet et je savais que Jean-Luc Mélenchon faisaient allusion à certains communistes mais pas tous bien évidemment.

  7. sylvain dit :

    Mélenchon parle, Mélenchon convainc et les autres enragent. Mélenchon agit, Mélenchon gagne et les autres enragent. Mélenchon domine le débat parce qu'il domine les sujets et il connaît les problèmes auxquels sont confrontés les Français. Il se bat se bat pour nous et nous gagnons avec lui. Il prend les coups comme nous prenons les coups. Il a notre soutien parce que nous avons le sien et que nous le ressentons. Il fait du bien au-delà des mots, de ses engagements et de ses convictions. Il est homme, voilà tout. Nous nous reconnaissons en lui et en aucun autre. Au fond, qui ça peut étonner? Car qui peut revendiquer un engagement humaniste comme le sien? Qui peut prétendre agir pour l'intérêt général comme lui? Sûrement pas Hollande qui fait pire que ce qu'a fait Sarkozy qui lui-même compte sur une amnésie des Français pour revenir en sauveur. Sûrement pas Le Pen non plus. L'opportuniste de l'entreprise familliale, fasciste, raciste et xénophobe n'a qu'une mission: celle de virer les gens du système pour mieux continuer le système à la place des autres sans changer le système! De toute façon, ces gens-là sont tous beaucoup trop compromis et viennent d'être sauvés in extremis avec la bénédiction du gouvernement grâce à la réduction spectaculaire de la liste des offshore leaks. Ce faisant, Hollande vient de retarder seulement la bombe mais ne l'a pas désamorcée! Erreur fatale qui lui reviendra comme un boomerang tôt ou tard parce que les Français comprendront non seulement qu'on les trompe depuis longtemps mais aussi que les responsables politiques de tous bords se couvrent mutuellement...Sauf Mélenchon!
    Vive le Front de Gauche et Vive la VI République. Faisons du 5 mai une marche historique pour la France!
    Mélenchon est l'homme du peuple de France. C'est clair pour nous et ça deviendra bientôt clair pour une majorité de Français.

  8. GH18 dit :

    Cher Jean-Luc Mélenchon
    Bravo d'avoir explosé l'image conformiste de DPDA, construite depuis si longtemps,autour du mythe des «journalistes médiatiques-honnêtes-impartiaux-au-dessus-de-la-mêlée-animateurs-sans- reproche-des journaux télévisés». Une nouvelle fois, vous avez mis à nu la machine médiatique et ses domestiques zélés, en démolissant la muraille de la sacro-sainte révérence qu'ils estiment leur être due, alors que leur grossièreté et leur brutalité incroyables envers vous, ceux et celles dont vous portez la parole et les téléspectateurs, crève l'écran. Continuez de parler «dru et cru»: c'est ainsi que nous parlons et nous vous recevons 5/5. Le langage populaire leur déplaît... qu'ils disparaissent dans leurs châteaux, s'enterrent dans leurs coffres-forts, sombrent dans leurs yachts démesurés (ou ceux de leurs très chers amis financiers)... Bon débarras! Du balai! Place au Peuple!
    Merci de tout cœur pour vos «travaux d'Hercule» assumés avec tant de courage et de talent.

  9. tchoo dit :

    @424 paul
    Vous ne pouvez pas mettre sur le même plan de dépense publique les prestations sociales (qui proviennent de cotisations faites pour) et les dépenses d'éducation qui proviennent du budget de l'état. Un tel amalgame sans préciser exactement de quoi vous parlez sème la confusion.

  10. picaros84 dit :

    DPDA : Quand j'ai entendu le ton mielleux d'Attali, je me suis dit oh là, attention, faut se méfier, j'espère que Jean-Luc Mélenchon ne va pas se laisser endormir. Mais cet Attali a agi avec un summum de bassesse en crachant son venin au dernier moment sans que Jean-Luc Mélenchon puisse répondre. Quelle lâcheté !
    Quand au petit reportage de Saint Cricq, elle n'a même pas l'intelligence de comprendre qu'il ne peut desservir Jean-Luc Mélenchon. Il montre que Jean-Luc Mélenchon est un stratège (c'est plutôt une qualité en politique), et que sa soi-disant agressivité verbale est calculée, et donc qu'il sait se maîtriser et avoir un langage "correct" quand l'interlocuteur est intelligent et fair-play.
    En tous cas, bravo Jean-Luc pour tes interventions qui nous enseignent et nous défendent.

  11. tchoo dit :

    « L’inflation, c’est un impôt sur les pauvres » a dit Attali. Quand il dit ça il se trompe (il ment plutôt parce il ne peut pas le savoir). L'inflation est un impot sur les riches, parce que les pauvres n'ont pas ou peu d'économies, ils dépensent tout ce qu'ils gagnent, donc leur stock d'argent est si faible que la dépréciation du à l'inflation est infime, il en va tout autrement des plus riches.
    Et l'inflation à 10/13% à permis à beaucoup des classes moyennes inférieures de se payer un toit dans les années 70.

  12. Jacsparow dit :

    @ermler 462
    Il faut faire très attention avec les liens provenant des blogueurs de Médiapart, j'en ai fait la triste expérience il y a 72h. Le lien que j'avais repris émanant en fait d'un blog d'extreme droite qui a transité par la partie gratuite et libre de Médiapart. Et je dois saluer par la même, la vigilance de notre wm qui en même temps qu'il protege le blog, nous protege aussi par le fait.
    J'ai regardé le 20h sur France2, il me semble qu'il y a "des fuites de gaz" du coté de Solférino, donc attention à vous si vous passez dans le coin. Pour ceux qui me liront, un documentaire extrêmement interessant sur les origines du libéralisme. Pour le trouver, tapez : l'encerclement sur google, c'est vraiment très instructif.
    Courage et résistance pour toutes et tous, je crois que le passage de notre porte-voix sur DPDA a été ressenti comme un petit séisme, à tel point d'ailleurs que Libé fait le black out total la dessus, aucune ligne consacrée à cette brillante prestation. Est-ce un signe que les choses changent, car il est évident que Libé est le plus prompt à taper sur Jean-Luc Mélenchon, celà a été constaté maintes et maintes fois.

  13. christiane 60 dit :

    Ca vaut la peine d'être signalé. A la fin du journal de France 3 Île de France, le présentateur vient d'annoncer dans les événements intéressants de la semaine la marche du 5 mai pour la 6ème république avec le parcours et l'heure !

  14. Hamon Claude dit :

    Bonsoir à tous, j'adhère à nombres de propositions du front de gauche.
    L'inflation n'est pas à mon avis la mesure phare car en suggérant cela on mets l'argent en avant, hors l'argent n'est qu'un moyen. L'argent au service de l'humain et de l'environnement pas le contraire.
    Le fait de développer l’accès à la mer n'est pas non plus une superbe solution. Car nous allons déplacer le problème sans le régler. La planète est déjà assez en danger comme cela sans en rajouter, les idées sont bonnes mais prendre du recul avant de saccager les fonds marins etc. La biodiversité est à sauvegarder comme l'humain.
    La croissance n'est pas non plus logique car, comme dit M Pierre Rabhi une baleine ne peut croitre indéfiniment.
    Bonne soirée et RDV au 5 mai.
    Claude

  15. Utopiste29 dit :

    Bravo Jean-Luc pour votre courage face à ces crétins ! Mais soyez prudents face aux lobbyistes industriels de la mer, Toto34 n'a pas tout à fait tort de les suspecter. L'efficacité des humbles nuit gravement aux profits des autres, je l'ai appris à mes dépens. Je suis un vieux machin utopiste, mais vivant...
    Si vous souhaitez connaître plus personnellement mon expérience, je puis me tenir à votre disposition car j'aurais des choses constructives à vous proposer, mais attention terrain miné ! Mon sujet fait aussi peur que votre succès...
    Utopiste29.

  16. Chabot dit :

    En tant qu"historien, je souligne auprès des camarades du front de gauche ce qui peut sembler être un truisme : le peuple de France, en 1789, ne criait pas "Liberté" devant les grilles de Versailles, mais réclamait "du pain!" Les idées des Lumières ne furent pleinement acceptées et appliquées par l'élite bourgeoise que lorsqu'il n'y avait plus rien à tirer du gouvernement d'Ancien Régime. A défaut de pouvoir vous y opposer, laissez les voter leurs lois ultralibérales, laissez le système se détruire par lui même, laissez l'austérité accélérer le processus de capitalisation, le creusement des inégalités et augmenter le ras-le-bol général. Lorsque l'Etat ne pourra plus assurer "du pain et des jeux" à la plèbe, la VIe République surgira des cendres de la Ve, ce qui se fera quand le peuple décidera de se révolter par manque de pain, et non de liberté: le peuple se désintéresse relativement des procédures parlementaires (combien de personnes suivent les débats à l'assemblée plutôt que les matchs de foot et les conneries de télé-réalité?), ce qu'il veut c'est un emploi sûr, un salaire suffisant, un cadre de vie normal et des dirigeants droits (Coluche disait: "la politique, c'est 5 ans de droit, et tout le reste de travers!"). Mélenchon, si tu ne réussis pas à mobiliser suffisamment de citoyens d'içi 2017, le FN vaincra et ce sera la guerre civile, la peur et la dictature telle que l'a connu l'Europe il y a 80 ans. Je suis de tout coeur avec toi pour la VIe République, pour une Europe égalitaire et verte, seule alternative possible à une évolution positive de l'Europe du XXIe siècle. Courage ! La Révolution arrive à grands pas, inévitable, irrésistible, irrévocable. Marx et Lénine l'ont prédit, nous avons l'honneur d'en être les acteurs et spectateurs dans les décennies qui suivront.

  17. Cacciaguerra dit :

    Enfin des idées humaines, logiques, sa coule de sens. Il a fallu attendre autant de temps pour que les gens s'en rendent compte, dommage, car aujourd'hui nous serions moins dans la m.... Mais tant mieux car enfin les choses vont changer. Je pense que certains hommes de pouvoir commence à trembler. Ils vont plus pouvoir profiter de NOTRE argent a défunt personnel. Merci au front de gauche de m'avoir redonné l'amour de la politique et surtout l'espoir dans avoir une meilleure.
    Vive la VI république, vive le Front de gauche !
    Je serai là à Paris avec mes amis d'Annecy !

  18. Antraigues dit :

    A tous ceux qui se désolent du piège tendu à Jean-Luc Mélenchon à « Des paroles et des actes ». Mais à quoi vous attendiez vous ? A ce qu’on lui déroule un tapis rouge ? Il faut quitter le monde des bisounours, les camarades !

  19. Daniel Jannel dit :

    Je viens d'écouter France Inter où J.L. Mélenchon était l'invité de la matinale. Quel moment de radio ! "Le pantin médiatique" démasqué est piégé par la qualité des réponses aux questions qu'il avait pourtant soigneusement choisies. La démonstration est sans appel. Mais le plus intense est la suite. Le décalage entre la force des propos de l'intervention et l'insignifiance de la rubrique qui lui succède. Le malaise est inévitable. Il donne à réfléchir et renforce la démonstration de J.L. Mélenchon.
    Merci France Inter.

  20. Dionys dit :

    Que ce soit à « DPDA », «ONPC» et autres émissions télé ou radio, nous voyons se développer la parole sans détours d’un responsable politique capable de prendre, à bras le corps, les affaires du pays. Parce que c’est, désormais, cette question-là qui se pose de plus en plus fortement. Et ils ont beau scénariser à outrance afin de te mettre dos au mur (DPDA, comme tu l’expliques, en est un exemple flagrant), ce sont eux qui repartent, les unes après les autres, avec la frustration évidente de ne pas avoir «rempli leur contrat».
    Toi, tu remplis le tien, et ils ne peuvent rien contre cela, créant des passerelles innombrables qui nous aident à aller vers les autres, argumenter, aller plus loin… Et une adhésion de plus, hier, au Parti de Gauche, dans mon village des Cévennes ! C’est l’épicier-marchand de journaux et bricoles en tous genres qui, en plus de tenir une place centrale dans la vie du village, n’a pas la langue dans sa poche.
    Notre Comité ne cesse de grandir. « Nous partîmes cinq cents… »

  21. Lény Vacques dit :

    Bravo Marc, la désobéissance est un des piliers de l'émancipation. C'est grâce à elle que la révolution de notre temps est possible car l'obéissance nous maintient dans notre condition servile. N'attendons pas notre affranchissement, réalisons-le nous même en désobéissant. Salariés, ne voyez-vous pas votre condition ? Faut-il réellement une injustice pour vous rendre compte des intérêts de vos patrons ? Le chômage et les syndicats ne sont pas des buts, ils ont été créés pour répondre aux difficultés que ce système salarial connaissait à l'époque. Voilà ou nous en sommes. Rien a changé, toujours les mêmes problèmes, toujours les mêmes solutions. C'est à vous, salariés de toutes corporations, de changer ce système de travail en désobéissant et en vous libérant de votre condition d'esclave : démissionner !

  22. ariane walter dit :

    Bonjour Jean-Luc, bonjour à tous.
    Comme je demandais, dans mon dernier post, quel serait le poème qui pourrait couronner la marche du 5 mai, quelqu'un dont je n'ai pas retrouvé le nom, a proposé avec humour un poème de Joachim du Balai ! J'ai relevé et je vous propose un pastiche du célèbre "Heureux, qui comme Ulysse..."

    Heureux qui, pour l'Humain, mène un rude combat,
    Et ne perdant jamais ni espoir, ni courage,
    Sur le livre du temps sait inscrire la page
    Où s’unissent l'amour et les cris de la joie.

    Heureux ces peuples d'or dont parleront les mythes,
    Qui, ayant découvert l'ennemi silencieux
    Qui détruisait leurs vies sous des noms fallacieux,
    Soudain se sont levés, créant de nouveaux rites.

    Plus leur plaît la douceur d'une marche tranquille
    Que l'orgueil des palais et des ors inutiles,
    Plus l'amour du prochain que la rapacité,

    Plus l'espoir partagé que la haine qui blesse
    Plus la simplicité que le goût des richesses,
    Et plus que l'abandon, la tendre humanité.

    Rendez-vous le 5 mai!

  23. pichot mont dit :

    @chabot 466
    En tant qu'historien, désolé collègue, j'ai une autre vision possible de l'avenir immédiat, et je pense qu'il tient, cet avenir, dans le fait que nous ne sommes pas les seuls, nous français, à nous battre contre la droite, la finance et sa peste brune : j'ai la chance de lire et comprendre le portugais : les copains/camarades portugais ont profité du 25 avril pour hausser le le ton et à nouveau dénoncer le gouvernement de leur pays dans les mêmes termes que tout le FG dénonce/explique le comportement de notre propre gouvernement. Nous assistons à quelque chose de nouveau : tous les peuples européens rejettent en bloc la politique de leurs gouvernements, prisonniers/complices qu'ils sont de la politique de Mme Merkel. Je ne vais pas jusqu'à dire que le changement se fera sans heurts, j'en serais étonné, mais l'intermède risque d'être plus court, car, vois-tu, camarade, nous sommes sur le fil du rasoir, certes, mais je crois que nous avons la situation en main. Et c'est bien pour ça que la droite a déjà commencé à lâcher ses chiens- le GUD-, entre autres.
    Quant à l'inflation, pour répondre à certains camarades qui s'interrogent, je ne suis pas convaincu que le fait de "faire fonctionner la planche à billets" en ferait beaucoup, dans le cadre d'une europe réorganisée, sans oublier en plus que toutes les économies sont en récession. En contrôlant et orientant - ? ministère du plan ?- il n'est pas évident qu'il y ait emballement. De toute façon nous devrons avoir un oeil responsable et des bons outils pour garder le contrôle car il restera à coup sûr des petits futés pour nous mettre des bâtons dans les roues, si j'ose dire. Soyons clairs, utopistes mais pas naïfs, telle pourrait être notre ligne de conduite.

  24. Palmer dit :

    C'est avec beaucoup d'affection que je soutiens Jean-Luc, c'est la seule personne qui ne surfe pas sur la vague de la fatalité et j'espère que cette manif du 5 mai sera la plus grande possible. J'espère que les Français même s'ils ne partagent pas toutes les idées de Jean-Luc qu'il réfléchissent, se documentent et font appel à leur soif de savoir et se regroupent autour de sont combat, pour que nous ayons une ouverture vers de jours meilleurs car ce qui me fait peur c'est la monté du fascisme en Europe et je n'est pas envie que moi et mes enfants vivent ce que mes parents on vécu en 40.
    Tous ensemble... Tous ensemble

  25. Coré dit :

    Monsieur Mélanchon. J'adhère totalement à votre discours. Vous êtes dans la vérité et cela est de plus en plus rare, voire admirable, dans notre monde politique. Je vous suis depuis que vous avez quitté le PS, j'étais mobilisée dans les différents rassemblements organisés par le Front de Gauche. Mais, quelle déception j'ai ressenti ce matin dans le métro. Des militants ont débarqué dans la rame, en criant "Avez-vous un compte en Suisse ?", suivi d'un discours haineux, ridicule et agressif, envers le gouvernement. Certes, la situation empire. Néanmoins, votre stratégie pour rassembler est totalement contre-productive. Nous étions tous abasourdis et figés par ces quatre militants vindicatifs qui au final, ont réussi à distribuer un prospectus... J'espère que malgré cela, vous saurez mobiliser les Français. Bien à vous.

  26. filtoch dit :

    Salut à tous,
    Quelques petits commentaires suite à la prestation TV sur France 2 de Jean-Luc Mélenchon, sur le fond rien de spécial j'adhère, sur la forme j'ai peur qu'il fasse peur aux vieux et ya beaucoup de vieux qui votent, sa façon d'interpeller sans dire Monsieur, c'est vrai on l'attend sur ces coups de gueules son coté passionné, ceci dit il pourrait se la jouer un peu plus force tranquille, c'est pour sa gouaille qu'il est invité par le microcosme médiatique parisien, qui d'ailleurs ne l'attaque que sur des mots des détails de la forme. La sérénité de celui qui sait qu'il a raison le ferait apparaitre un poil plus audible par certains qui ne s’arrêtent qu'à la forme. Sur le fonds ils sont courts en gros si on les écoute tout ne serait que fatalité on doit se plier au dogme dominant la politique ne servirait qu'à influer à la marge l'ordre néolibéral immuable des choses une sorte d'état naturel de loi organique une ADN économique planétaire.
    Sur le fonds quelques remarques, je pense qu'il s'agit de revoir tout le système et donc dans ses interventions ne pas pas s'adresser qu'aux gentils salariés contre les méchants patrons, il faut réinventer le rapport au travail faire rentrer la démocratie dans les entreprises promouvoir de nouvelles formes d'activités, protéger la société réelle les artisans les agriculteurs qui bien souvent bossent autant que leurs salariés, qui sinon iront se vautrer chez la marine.
    Un petit truc peut être un peu démago, trouvez vous normal que quand on veut voir les matchs des clubs de foot de ligue 1 ou de rugby de top 14 qui bénéficient de subventions publiques on soit obligés de payer des chaines privées ? Bientôt ils nous feront payer pour aller pisser.
    Allez Jean-Luc bon courage continue ta petite musique si jolie à nos oreilles ça va le faire et heureusement que tu es là sinon quel vide sidéral !

  27. Jean Jolly dit :

    @ pichot mont.

    Chabot, un peu plus haut, n’a pas tout à fait tort. Désolé de ne pas être historien mais il faut bien avouer que le leitmotiv du "panem et circenses" ne faiblit pas depuis plus de deux mille ans chez les oligarques et est relayé systématiquement chez les média (sans " S " car c’est déjà le pluriel de perroquet, de médium pour être précis).
    Tout être humain est naturellement philosophe puisque son cerveau est au départ conçu pour penser, c’est le corps qui a du mal à suivre dans la majorité des cas, je ne citerai pas tous les cas de figures mais la faim peut faire perdre toute logique basique d’une vie en société et faire devenir une personne hyper-instruite en un monstre sanguinaire si les fondements de sa vie en société s’écroulent, il redeviendra une bête pour survivre.
    Le cirque est généralement perçu comme un lieu de divertissement et de détente qui s’accorde avec le bien-être du corps et où la famille se rejoint pour oublier les menus soucis de l’existence, d’où le divertissement devenu télévisuel.
    Le problème, c’est qu’il n’y a plus de pain (ou presque) et que les divertissements (le cirque) sont essentiellement élaborés pour fabriquer du couillon.
    L’équation "panem et circenses" ne peut donc plus s’appliquer car les estomacs et les cerveaux sont aussi vides que les caisses de l’Etat dont la Cinquième République favorise, comme nous l’avons vu dernièrement, à les vider… ils sentent venir le vent les zélus, et comme tout animal prédateur, préfèrent prendre le large quand le vent tourne.
    La VIème République n’est pas seulement nécessaire, elle devient indispensable.

  28. benhalima dit :

    Je te souhaite d'être assez tôt au pouvoir pour te juger pour le moment je t'observe.
    Si un jour je te croise dans un camp je te saluerai si j'en ai la force.

  29. FRUITIER dit :

    Je reviens de la marche citoyenne du 5 mai. Quel succès : 180 000 personnes pour donner un coup de balai à la politique d'austérité du gouvernement !
    Oui, Jean -Luc, comme tu l'as dit au cortège aujourd'hui, il faut continuer à se regrouper, faire corps, et éviter les groupuscules. Les masses et les chiffres auront ainsi plus de poids pour alerter le gouvernement Ayrault qu'il fait fausse route, et que sa politique ne ressemble pas à une politique de gauche.
    En revenant chez moi, j'ai croisé deux couples de manifestants qui parlaient de révolution. Je me demandais alors : faut -il être révolutionnaire pour être de gauche ?
    Jean-Luc, tes dernières déclarations télévisées ont été bien perçues, par des amis autour de moi qui ne votent pas Front de Gauche, et qui ont trouvé tes propos intelligents. Dommage que son vocabulaire soit violent m'ont elles dit, sinon je voterai pour lui. Je me demande aussi comment rassembler en intégrant des gens que le vocabulaire et les attitudes révolutionnaires choquent. Peut-on en démocratie gagner les élections en faisant monter le colère? Les gens qui sont choqués par ton vocabulaire sont-ils véritablement des gens de gauche ?
    On dit la Droite, c'est l'ordre, et la Gauche, c'est la justice. La justice passe-t-elle par la violence ? Faut-il en arriver à une longue grève générale et bloquer l'économie, pour gagner ? Et, dans ce cas, gagnera t-on pacifiquement ou dans le sang?
    Je suis une pacifiste et je n'arrête pas de me poser ces questions-là. J'ai aussi lu l’autobiographie de Mandela et j'ai compris que si la voix ne porte pas pacifiquement, il faut parfois passer aux armes.
    Quoi qu'il en soit, continue. Je là avec tant d'autres pour te soutenir.


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