17avr 13

En préparant la marche du 5 mai

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La situation du pays se dégrade à grande vitesse. Toutes les hypothèses économiques qui justifiaient aux yeux de la nouvelle équipe gouvernementale sa capitulation sans condition devant la finance sont démenties. Le pays va entrer en récession selon le FMI et selon le Haut Conseil des Finances publiques. Par conséquent le chômage va encore augmenter et atteindre un niveau record depuis la fin de la guerre. Evidemment, les déficits vont se creuser, non seulement ceux de l’Etat mais surtout ceux des comptes sociaux qui reposent sur les cotisations sociales. Du coup de nouveaux trains de mesure de coupes budgétaires vont avoir lieu dans les comptes publics et sociaux. Et de nouveaux prélèvements vont être décidés en même temps que de nouvelles baisses de prestations. Evidemment, tout cela aggravera la situation pour l’année suivante, 2014. Tout un chacun va donc se trouver bientôt au pied du mur, ou bien subir en silence ou bien entrer dans l’action pour changer tout ça. Avec ou sans balai. Mais pourquoi pas avec pour faire, comme dit Lordon, la révolution des balais. Plutôt que d’abandonner notre pays au soi-disant « printemps français » de la réaction.

La spirale dépressive est à l’œuvre dans toute l’Europe. Bientôt les Allemands seront eux aussi plus rudement frappés que cela ne se voit aujourd’hui. Evidemment, toutes ces souffrances sont aussi vaines qu’inutiles comme nous en avons eu la preuve partout où ce type de politique a été mise en place. Cette situation va pousser plus loin les logiques de braderie et de pillage comme on l’a vu partout ailleurs. C’est déjà parti fort en France comme je le relève plus loin.

Dans le domaine politique ce contexte va aggraver considérablement les tensions. D’abord entre les gouvernants et les gouvernés. Les huées à la raffinerie de Petroplus quand l’hyper-solférinien Guillaume Bachelay a parlé devant les salariés floués et désespérés, l’intrusion des ouvriers de PSA dans le conseil national du PS, tandis que le premier ministre s’enfuit et que le ministre des finances va se cacher au fond de la salle, ne sont qu’un début. Mais de l’autre côté de l’échiquier aussi, la rage face à un pouvoir ressenti comme faible et sans appui populaire pousse à une radicalisation qui va aggraver la déstabilisation. En décidant d’annuler leurs réunions publiques sur le thème et en décidant de rester cachés, les officiels socialistes ont affiché une pusillanimité qui est un encouragement aux pires débordements.

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Ce n’est pas tout. Les jeux entre les partis de l’officialisme UMP et PS vont se durcir dans des logiques de surenchères politiciennes. Et naturellement tout cela va tendre aussi les relations à l’intérieur de ces partis à mesure que les uns auront l’impression que le pouvoir est à portée de main et que les autres auront le sentiment de le perdre. Bien sûr il n’y a plus de courroie de transmission entre les mobilisations sociales d’un côté ou de l’autre et l’officialisme UMP et PS. Sur le terrain, aucune des deux séries de mobilisations ne se sent représentée à présent par ces politiciens. C’est évident à gauche. Même à la CFDT. Mais c’est vrai aussi de l’autre côté, dans une moindre mesure certes. C’est ce que l’UMP découvre avec les manifestations de la Frigide Barjot et autres exaltés contre « le mariage pour tous ». Il y a là une radicalité difficile à reprendre en main par la droite traditionnelle assez largement démonétisée dans ces secteurs. De son côté, l’extrême-droite officielle Lepéniste a elle aussi beaucoup de mal face à des secteurs qui la débordent, compte tenu de la désertion de Marine Le Pen. Au total, si la droite et l’extrême-droite de base s’homogénéise idéologiquement, il n’en va pas de même de sa représentation politique. A nous de prendre toute la mesure de l’incertitude du moment. « Qu’ils s’en aillent tous » est un phénomène qui envahit toujours la totalité du champ politique. Il s’étend à mesure que le mouvement d’en bas percute une structure officielle qui prétend le réintégrer dans le cadre qu’il juge illégitime.

En fait il ne faut pas perdre de vue que le  « Qu’ils s’en aillent tous » est un processus qui répond à la délégitimation de tous les pouvoirs, toutes les autorités. Tous, quelle qu’en soit la nature ! En soi ce processus est assez largement informel et assez incapable de se donner de lui-même une perspective générale. Tout l’enjeu est de savoir qui va l’incarner dans un sens ou dans l’autre. La stratégie de la révolution citoyenne vise à conquérir l’autorité et la confiance suffisante pour ouvrir une perspective qui devienne majoritaire. Pour cela deux conditions doivent être réunies dans l’action. D’un côté, un décrochage clair et tranché à l’égard de l’officialisme et du système politique dominant. Et secondement donner en permanence un contenu et des objectifs concrets de haut niveau à la protestation. C’est sur cette ligne que le Parti de Gauche construit son action quotidienne. Pour nous, ces deux conditions se réunissent dans l’action et par elle. Là, c’est la vieille règle du leader Krasucki : « La force se renforce en se voyant forte »… Comme on le sait, la marche du 5 Mai est dédiée à la sixième République. Elle fait le lien entre le refus de l’austérité et de la finance, et la question d’un changement radical des institutions. Ce sont des thèmes de haut niveau de contenu. Cette exigence n’empêche nullement de bien fédérer comme le montrent non seulement les mobilisations de terrain qui préparent la manifestation, mais le nombre et la diversité de ceux qui y appellent, nationalement et localement.

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En fait une partie de la manifestation viendra sur ses propres mots d’ordre et analyses. Par exemple il y aura un ample cortège en faveur du « mariage pour tous » puisque précisément l’égalité de tous les couples fait partie des bases de la Sixième République, si l’on se souvient de mon discours à la Bastille en mars 2012. Nous assumons ainsi fièrement le rapport de force avec les amis de Frigide Barjot. Mais ce ne sera pas le seul cas. Il y aura des cortèges des usines martyrs, qui pour la nationalisation, qui pour la coopérative. En ce qui concerne les forces politiques, la diversité n’est pas non plus un obstacle. Le NPA a décidé de s’associer à cette manifestation. Il participe totalement au comité de coordination. Mais il défilera sur ses propres mots d’ordre. Même scénario pour Eva Joly et ses amis qui viennent sur leurs mots d’ordre eux aussi. Tous se retrouvent sur l’idée de changer le régime politique et les moyens de la démocratie dans notre pays. Tous viennent s’opposer à la finance et à l’austérité.

En décidant de coller à cette journée du 5 mai après que nous l’ayons préemptée, la droite et les anti « mariage pour tous » trahissent leur anxiété. Il s’agit pour eux d’empêcher que la société exprime sa colère sur la gauche. Ce qu’ils ont mis en route avec la lutte contre « le mariage pour tous » est pour eux fondateur d’un « printemps français » comme ils disent. Cette saison serait censée jeter la société sous les bannières de la droite la plus traditionnelle et donc la plus réactionnaire. Vu de haut et de loin on peut dire que c’est la suite du courant « droite décomplexée » que portait Nicolas Sarkozy. Ce faisant, bien sûr, ils nous mettent au défi. Faut-il s’en plaindre ? Je ne crois pas qu’une seule personne de bonne foi confonde les deux manifestations. Et cela en dépit des efforts que vont faire pour cela les solfériniens, leurs divers bagages accompagnés et les « journalistes » qui leur servent la soupe. Mais acceptons le défi. De quel côté aller ? Ou bien s’effaroucher et abandonner le terrain à la droite manifestante comme y poussent le PS et les officiels d’EELV ? Ce serait reconnaître notre défaite. Pas celle de nos partis et groupements. Celle du courant que nous incarnons dans l’histoire face aux réactionnaires. Mais nous pouvons au contraire puiser de l’énergie dans le défi et relever d’autant plus haut le gant ? C’est évidemment cela notre choix collectif au Front de Gauche.

Mais je demande qu’on y réfléchisse. Le PS et EELV préfèrent abandonner le rapport de force populaire à la droite plutôt que de se tenir au moins en silence par rapport à notre mobilisation. Nous sommes donc tous seuls cette fois-ci en face de la droite. Et les gouvernementaux nous tirent dans le dos. C’est cela le symbole qui se met en place le 5 mai. Du coup, nous commençons à incarner sur le terrain tout ce qu’est notre camp politique du fait de la désertion des gouvernementaux. Pour moi c’est le début d’un élargissement de notre rôle dans la société et dans la période politique.

Une autre partie se joue aussi sous nos yeux en sens inverse. C’est en effet un paramètre intéressant que la dédiabolisation de Le Pen. Elle peut fonctionner comme une intégration au système des officiels. Vu de cette façon, Marine Le Pen et sa stratégie a ceci de bon qu’elle est en train de défaire la synthèse politique qu’avait réussie Jean-Marie Le Pen entre bandes et factions qui forment le socle historique du Front National. La course aux apparences « à gauche » quelle entreprend sous la houlette de Philippot, va à rebours du mouvement de ses bases qui vont, elles, dans l’autre sens. Il va devenir envisageable de la cueillir en rase campagne, politiquement isolée de ce qui se rassemble et se radicalise contre « le mariage pour tous ». Par exemple, je ne crois pas que la vieille base réactionnaire chouanne et royaliste ait envie de s’identifier à Madame Le Pen quand elle est assimilée à la sans-culotterie et, qui plus est, à mes côtés, à la une du journal « Le Point ».

Je clos ce chapitre en vous expliquant le changement de fonctionnement de ce blog. Mes lignes vont se répartir en deux endroits. Ici, en note plus brève. Et dans le pavé à droite de l’écran où des chapitres supplémentaires, des communiqués et des liens viendront au fur et à mesure se renouveler sur des cycles variables, entre une journée pour un communiqué et une grosse semaine pour des documents d’analyse. Par une astuce de publication quand vous cliquez un titre de « chapitre » du pavé, il apparaît en premier mais le reste de mes textes est lisible comme dans un tout.

Et en plus, ils privatisent !

Sans bruit, presque en cachette, le gouvernement Ayrault relance la machine à privatiser. Comme toujours avec les solfériniens, la manœuvre est mesquine, ses motivations pauvres et sans vision, sa mise en œuvre honteuse et presque clandestine. Médiapart a lancé l'alerte le 27 mars dernier. De mon côté, ici j’ai déjà raconté les péripéties lamentables du bradage d’EADS. Depuis la situation s’aggrave considérablement. Moscovici et Montebourg se disputent la médaille du meilleur liquidateur de la propriété publique.

Dans un article intitulé "Et maintenant, voilà les privatisations", Laurent Mauduit épinglait la "mini-privatisation" à "haute valeur symbolique" décidée par le gouvernement Ayrault. C'est le groupe Safran qui est concerné. Issu de la SNECMA, c'est un bijou de haute technologie leader mondial des moteurs aéronautiques. Le gouvernement a décidé de vendre 3,12% du capital de Safran. Pourquoi ? Parce que l'Etat était pressé d'empocher près de 450 millions d'euros pour boucler son budget. Misérable. Le sommet du ridicule et de l’absurde est atteint quand on sait que cette vente est destinée à alimenter le capital de la Banque publique d'investissement. Détruire de l’investissement pour alimenter un fonds destiné à aider l’investissement ! Jean Marc Ayrault est le nouveau Shadock de l’économie. Au passage on découvre que ces pitoyables gestionnaires avaient oublié de nantir le budget pour fonder cette banque ! Et, sans le vouloir, Moscovici fait ainsi l'aveu que la BPI n'est qu'un nain financier !

Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg sont ici à la manœuvre. En tant que ministre de l'Economie et des Finances, et ministre du Redressement Productif, ils partagent la tutelle sur l'Agence des Participations de l'Etat. Cette agence est la structure chargée de gérer le capital détenu par l'Etat dans les entreprises. Cette agence a été créée en 2004 par la droite. A l'époque, les libéraux vantait la nécessaire "modernisation" de "l'Etat actionnaire" qui devait "gérer son portefeuille" boursier. C'était l'abandon définitif de toute logique industrielle au profit de la logique financière et boursière. 

Le pillage a aussi lieu chez EADS. Sous l'impulsion du PS, "l'Etat actionnaire" met ses pas dans ceux du parasite Arnaud Lagardère. Cet oligarque a décidé de se retirer du capital d'EADS. Et il a obtenu qu'EADS rachète ses actions. Bilan de l'opération : 2,3 milliards d'euros de trésorerie d'EADS brûlés dans une opération dont le seul bénéficiaire est Arnaud Lagardère. Ce pillage, j'en ai déjà parlé plusieurs fois sur ce blog. Il me révolte. Ce lundi 15 avril, on a appris que l'Etat avait décidé de faire la même chose que Lagardère. EADS va racheter une partie de son propre capital détenu par l'Etat français : 1,56% du capital est concerné. Coût de l'opération pour EADS 478 millions d'euros. Entre Lagardère et l'Etat, EADS aura brûlé trois milliards d'euros de cash pour racheter ses propres actions, autant dire pour rien. Et grâce à cette merveilleuse trouvaille, l'Etat va reculer au capital d'EADS, une autre entreprise stratégique, un autre fleuron technologique.

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Le scandale ne s’arrète pas là. En quelque sorte Cahuzac continue de nuire. Médiapart nous apprend que le groupe Lagardère va bénéficier d'une importante exonération d'impôt sur la vente de ces actions EADS. C'est la fameuse "niche Copé" qui est en cause. Cette disposition législative permet à un groupe d'être exempté d'impôt sur les plus values qu'il réalise en vendant des actions de ses filiales. En l'occurrence le groupe Lagardère ne payera presque pas d'impôt sur la plus-value de la vente de ces actions EADS. Cette plus-value est estimé 1,8 milliard d'euros ! Au lieu de payer 600 millions d'euros d'impôt, le groupe Lagardère ne devrait en payer qu'à peine 70 millions grâce à ce dispositif soit 530 millions d'euros d'exonération fiscale ! L'Etat perd plus d'argent avec ce seul cadeau qu'il n'en gagne en vendant ses propres actions EADS ! Un comble. Cette "niche Copé" a été votée à l'initiative de l'UMP Jean-François Copé en 2004. Mais si ce dispositif existe toujours, c'est à cause de Jérôme Cahuzac qui a refusé de le supprimer dans le budget 2013. Bien sûr, il a agit avec l'aval de Pierre Moscovici et Jean-Marc Ayrault, probablement aussi de François Hollande. Cette niche coûte jusqu'à 6 milliards d'euros par an. A titre de comparaison, c'est presque autant que ce va prendre François Hollande au peuple en augmentant la TVA le 1er janvier 2014.

Il ne manquait que Montebourg dans ce pauvre tableau. L’obsession comptable a fini par l’atteindre au détriment de tout autre raisonnement politique. Il l'a dit le 5 avril dernier dans le Wall Street Journal, le journal des traders américains. Voià ce qu'a déclaré Montebourg : "Dans le cadre de l'effort de restructuration budgétaire (…), nous réfléchissons à des changements dans les participations de l'État" dans les entreprises. Dans Le Figaro, un "proche de Pierre Moscovici" rappelle que "la cession de participations relève du ministre de l'Économie". Un combat de coq pour savoir quel ministre décide, voila à quoi se résume la politique industrielle de l'Etat dans les entreprises dont il est actionnaire ! Enfin, on aura donc appris que c'est Pierre Moscovici qui est responsable de la braderie chez Safran et EADS.

Moscovici lui non plus n'écarte pas de nouvelles ventes d'actions de l'Etat. Il se gargarise de la vente d'actions Safran. Il précise même que de telles ventes pourraient servir à boucher les trous du budget. Il le dit dans Le Monde de jeudi 18 avril : "Les cessions d'actifs peuvent être mobilisées pour le désendettement ou le financement de dépenses en capital. L'Etat, tout en préservant à l'identique son influence, a ainsi récemment cédé des titres du groupe Safran afin d'apporter des ressources nouvelles à la BPI et financer des investissements d'avenir. Je préciserai la doctrine de l'Etat sur la gestion de son portefeuille". Il brade et il en est fier ! Attention danger, ce sont des illuminés !

L'industrie de la Défense est aussi menacée. Un nouveau "livre blanc de la Défense" doit paraître dans les prochaines semaines. Il est censé fixer la doctrine militaire et les moyens budgétaires alloués en conséquence. Dans le contexte d'austérité généralisée, l'armée devrait aussi être frappée. D'ailleurs François Hollande l'a confirmé le 28 mars à la télévision. Il a indiqué que le budget militaire serait gelé sur la période 2014-2020 à son niveau de 2013. Cela signifie donc que chaque année, il baissera du montant de l'inflation. Cela n’a rien a voir avec une quelconque réflexion sur l’industrie d’armement, sa conversion ou sur la nature de nos besoins de défense. Non, juste de la comptabilité. Degré de réflexion politique égal à zéro !

Face à cette politique stupide et dangereuse, certains ont cru intelligent de proposer une autre absurdité : que l'Etat vende certaines participations dans des groupes industriels et technologiques de Défense pour combler les trous et alimenter le budget militaire. Ce serait un marché de dupes. La France y perdrait en souveraineté technologique et industrielle. Ce serait aussi un renoncement insupportable pour la gauche qui, depuis plus d'un siècle, défend la maîtrise publique de l'industrie d'armement.

Ce serait aussi un mauvais coup de plus. Même là où l'Etat est encore actionnaire, la stratégie financière a déjà pris le pas sur la politique industrielle. C'est la Cour des Comptes qui s'est émue de ce problème dans un rapport publié le 12 avril dernier. Pour la Cour des Comptes, sous les gouvernements successifs, l'Etat "a fait preuve de nombreuses faiblesses, se plaçant parfois en risque de perdre le contrôle de certaines activités industrielles de défense, ainsi qu’en ayant des difficultés à faire appliquer ses décisions, voire à s’exprimer d’une seule voix". En chapeau de son article sur le sujet, le magazine L'Usine nouvelle résume le rapport comme cela : "participations bradées, perte d'influence opérationnelle sur des groupes pourtant sous contrôle actionnarial [de l'Etat], risque d'OPA sur des entreprises stratégiques".

La Cour des Comptes elle-même qui n’est pas un territoire du Front de gauche, rappelle que "la présence de l’État au capital des entreprises industrielles de défense est aujourd’hui indispensable". Elle exige "une amélioration de la protection et du suivi des intérêts stratégiques de l’État". Elle pointe en particulier le "risque, par exemple, d’une OPA non sollicitée sur Safran, dont 90 % de l’activité est civile". Oui, vous avez bien lu. La Cour des comptes juge qu'il y a un risque d'OPA hostile sur Safran et le gouvernement Ayrault ne trouve rien de plus intelligent à faire que de vendre 3% du capital de cette entreprise !

La Cour estime aussi que "l’État ne doit plus agir au coup par coup mais adopter une stratégie d’ensemble, préparer les décisions futures et dire ce qu’il attend de ses partenaires industriels". Mais pendant ce temps, le gouvernement vend "au coup par coup"' des actions Safran et EADS.

Enfin la Cour des Comptes alerte sur le fait qu'"une stratégie à long terme sur les partenariats avec le groupe Dassault" est nécessaire compte-tenu du poids pris par ce groupe dans l'industrie de défense française, en particulier par la filiale Dassault Aviation dans le capital de Thalès. La Cour des Comptes va même plus loin : "Désormais, le seul partenaire industriel français est Dassault, ce qui posera tôt ou tard un problème de contrôle actionnarial". "L’État doit être en mesure de l’anticiper". Si le gouvernement Ayrault y prête autant d'attention qu'à Safran et EADS, on a toutes les raisons d'être très inquiets.

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On se souvient que le programme du candidat Hollande ne disait déjà rien sur le sujet des entreprises publiques. Parmi les soixante engagements du candidat Hollande, cette question était balayée au point numéro 5. Que disait Hollande ? "Je préserverai le statut public des entreprises détenues majoritairement par l’État (EDF, SNCF, La Poste…)." C'est tout ? Oui. Quand nous proposions la création de plusieurs pôles publics, en particulier dans l'énergie, les banques, les transports, François Hollande promettait seulement de "préserver". Il prenait donc acte des saccages causés par dix ans de droite. Mais bien sur c’est cette pauvre équipe qui avait la vision réaliste et nous les « conforts de l’opposition » comme dit ce pauvre Jean-Marc Ayrault.

En fait le candidat Hollande ne savait même pas de quoi il parlait. Sinon, il n'aurait pas écrit cette phrase. Car depuis le passage de la droite, EDF et La Poste sont des sociétés anonymes. Ce ne sont donc plus des entreprises sous "statut public". Ce sont des sociétés de droit privé, soumises aux règles du privé, mais avec des capitaux majoritairement publics. La nuance est importante. Dans les trois entreprises citées par le projet de Hollande, seule la SNCF a encore un "statut public" en tant qu'"établissement public à caractère industriel et commercial". Et même dans cette entreprise, une privatisation rampante est à l'œuvre notamment à travers la stratégie de filialisation.

Le programme de Hollande était un recul colossal sur le programme historique du Parti Socialiste. Même le programme de Ségolène Royal de 2007 proposait encore au moins de "créer un pôle public de l’énergie entre EDF et GDF". Si je vous parle d'EDF et GDF ce n'est pas hasard. C'est Montebourg lui-même qui a évoqué GDF a demi-mot. Dimanche 14 avril sur France 5, il a déclaré "dans certaines entreprises, on a par exemple 36% de participation. On peut passer à 33%, qu'est-ce que ça change ?". Or 36% c'est précisément la part du capital de GDF-Suez que l'Etat possède encore.

Et l'article du Wall Street Journal dans lequel Montebourg est cité parle expressément d'EDF ou plus exactement d'"Electricité de France SA". Sous couvert d'anonymat, le journal fait parler "une autre source gouvernementale" qui déclare qu'en cas de ventes d'actions par l'Etat, EDF serait "le choix évident". L'article rappelle même que la loi actuelle permettrait au gouvernement de vendre 14% du capital d'EDF. Aujourd'hui 84,4% du capital est détenu par l'Etat mais la loi scélérate votée par la droite en 2004 autorise à descendre jusqu'à 70% sans avoir besoin de l'aval du Parlement.

C'est d'ailleurs une raison de venir marcher le 5 mai pour la 6ème République. Comment peut-on accepter que le patrimoine commun des Français puissent être dilapidé, bradé, vendu sans que le peuple n'ait jamais son mot à dire ? C'est un champ de la souveraineté populaire que nous devons conquérir. Il vaut bien sûr pour les grandes entreprises nationales. Mais il concerne aussi chacun dans sa commune et sa vie quotidienne. Par exemple, on pourrait imaginer qu'il ne soit plus possible pour un maire de confier la distribution de l'eau potable à une entreprise privée sans qu'un référendum local n'ait validé cette idée. 

Cela éviterait bien des erreurs. En effet, la privatisation d'entreprises publiques est très souvent synonyme de catastrophes technologique, stratégique et industrielle. Je pourrais vous parler de la démolition-privatisation des ex-PTT qui a donné lieu à au monde merveilleux d'aujourd'hui. Ce monde où France Telecom – Orange fait du courrier électronique et où La Poste vend des forfaits téléphoniques. Ou encore de ce formidable progrès qui voit EDF concurrencer GDF sur la distribution du gaz et GDF concurrencer EDF sur la production d'électricité. Au final bien sûr, ça marche moins bien et ça coûte plus cher. Mais les actionnaires privés s'en mettent plein les poches au passage, comme Vinci avec la privatisation des autoroutes ou les concessions de parkings souterrains et d'aéroports.

A Strasbourg, l'Europe s'enfonce en délire

Quelques heures passées dans l’hémicycle du Parlement européen sont totalement démoralisantes. Non seulement c’est une addition de pleurnicheries sans conséquences face au désastre qui s’avance mais l’adjonction d’une épaisse couche de vœux pieux achève d’écœurer. Parfois un éclat perce la muraille de grisaille. Ainsi quand Svoboda (Social démocrate) s’adressant au robot de la commission, l’androïde Olli Rhen, lance que le ministre des finances allemand Wolfgang Schaüble se comporte comme un colonialiste. Naturellement Olli Rhen s’en contrefiche. Ici tous les gens importants se fichent de tout. Ils appliquent les recettes libérales les plus stupides, ils récitent le catéchisme, ils restent assis le visage fermé et ils attendent que les blablas des parlementaires soient finis. Un point c’est tout. Un orateur l’a d’ailleurs dit aussi crûment que je l’écris ici. Mais tout le monde s’en fiche aussi. L’androïde Olli Rhen n’a pas bougé un doigt. Peut-être dort-il ou bien quelqu’un l’aura débranché pour économiser ses batteries.

Ce matin 17 avril, c’était la situation à Chypre. Minable. Une série de mises en cause virulentes devant une commission aussi lourde et peu maniable que nos bancs. Au milieu des discours construits, quelques délires . Ainsi quand Cohn-Bendit a révélé la solution idéale qu’il nous a postillonné avec ferveur : l’unification de l’ile pour encourager les Turcs à investir à Chypre, et l’exploitation du gaz et du pétrole. On se pince. Pauvre diablotin qui a perdu ses dents. C’est d’un libéral qu’il aura fallu entendre dénoncer la responsabilité des banques dans l’ile et les déséquilibres fiscaux en Europe. Bref : une déroute intellectuelle de plus face à la montée des périls.

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Le midi on examinait au pas de charge les rapports, dont un nombre considérable destinés à donner quitus pour leur gestion à divers organismes. Indifférence générale. Et pourtant on apprend par exemple que l’autorité bancaire européenne recrute dans des conditions d’opacité préoccupantes. On découvre que les taux d’erreurs pour bon nombre de financements gérés par la Commission Européenne sont considérés comme inacceptables par la Cour des Comptes. Il y a même un rapport qui refuse de donner quitus au Conseil Européen compte tenu de sa présentation qui ne permet pas d’en faire un examen sérieux. Et le Conseil est accusé de refuser de répondre à la commission de contrôle budgétaire. Un comble ! J’en passe et des meilleures. Mon écœurement est à son comble. Car tous ces gens sont ceux qui passent leur temps à faire des leçons de bonne gestion aux gouvernements et à montrer du doigt le sérieux de la gestion des peuples. La séance a été interrompue pour auditionner le président Irlandais venu nous faire un de ces discours en marbre de l’étrenité dont cette assemblée est extrêmement friande, tant qu’il ne s’agit pas d’un progressiste. Celui là avec une voix de Bilbo le Hobbit est venu nous débiter un maximum de truismes et de sornettes bien pensantes. Le président du parlement, le vociférant Martin Schultz, lui a aboyé dans son allemand délicat toutes sortes de compliments après avoir salué dans les tribunes le Grand Duc et la grande Duchesse du Luxembourg présent à cette occasion, on ne sait pourquoi. Ces deux là n’étaient pas là pour entendre ce qui s’est dit de Chypre et c’est bien dommage. Car il y était dénoncé l’hypertrophie d’un secteur bancaire dont le bilan pesait huit fois le PIB de l’ile. Les ci-devant Grand Duc et Duchesse aurait eu peur peut-être ? Car eux sont seigneurs d’un pays dont le bilan bancaire pèse vingt et une fois le PIB. Autant dire qu’il présente donc une garantie égale à une couronne en chocolat et un habit de duchesse en papier crépon.  

La séquence du débat sur Chypre fut saisissante. Pas une intervention n’a été faite pour autre chose que des critiques d’une extrême sévérité. Quel que que soit le banc, tout le monde est scandalisé par le comportement de la troïka, de la BCE, de la Commission. Les propos sont d’une extrême violence. Mais rien, absolument rien, aucune critique aucune accusation de tricherie et de mensonge, d’imprévoyance, aucune injure de quel banc que ce soit, rien n’émeut les androïdes de la Commission. Le cri d’angoisse du Chypriote de notre groupe, qui dispose d’une microscopique minute de temps de parole, exprime un terrible désespoir : « comment allons-nous en sortir après avoir détruit la moitié de nos sources de croissance ?» demande-t-il. La plupart des orateurs dénoncent l’imprévoyance de la Commission, tous se demandent quel pays va être le suivant dans la liste des dévastations. Les androïdes regardent leurs papiers. La réponse coulera comme d’un robinet d’eau tiède. Barnier parle dans la cohue indescriptible des députés qui arrivent pour l’heure des votes. Personne n’écoute, sauf mes compères de bancs et moi qui sommes là depuis le début de la séance et ponctuons d’interjections les déclarations des orateurs, vu que nous n’avons pas une seconde de temps de parole ! Bové, absent de la séance sur Chypre, vient émarger et voter sans savoir quoi puisqu’il n’y a aucun dossier agricole pour lesquels voter avec ses amis de droite et qu’il ne s’intéresse à rien d’autre. Arrive l’heure des votes. A une cadence infernale nous votons à main levée ou avec les boutons électroniques sur une grande cinquantaine de textes dont au moins trente « rapports » attribués à la même personne. Encore un qui pourra ainsi fournir des statistiques flambantes et recevoir les compliments du pilier de bistrot que « Libération » a abandonné ici depuis onze ans et qui, après avoir fait un bide avec un bouquin en commun avec Bové, organise à présent les campagnes de dénigrement de ce dernier contre ses collègues. En fait de « rapport », personne ne saura qu’il s’agit seulement de quitus donnés à la gestion des services de l’Union Européenne. Et dans la foulée on adopte une série d’horreurs. Par exemple la soumission des pays qui n’ont pas encore l’euro aux inquisitions de la troïka, ou bien le régime des menaces contre les pays d’Afrique, des Caraïbes et du pacifique qui ne cèdent pas aux injonctions de l’Union Européenne de démanteler leurs droits de douanes. Vous trouverez tout ça sur mon blog Europe. Je suis sorti de l’hémicycle en plaisantant avec un socialiste aussi planant que cette séance étrange. Mais moi je suis inquiet, très inquiet de ce que j’ai vu là.  

Appel d'écologistes pour la marche du 5 mai

Cher-e-s ami-e-s écologistes,

 

Parce que nous savons que vous êtes comme nous :

Persuadés que c'est en en finissant avec l'oligarchie, qui ne raisonne pas dans le sens de l’intérêt de la majorité de la population et de la planète mais dans le sens d'une minorité privilégiée, que nous engagerons enfin la véritable transition écologique

Convaincus que c'est en allant vers plus de démocratie que des projets respectueux des impératifs sociaux et environnementaux pourront voir le jour

Attachés à la nécessité d'un débat public libre, ouvert et non-violent et au principe de souveraineté populaire

Nous vous invitons à faire partie des signataires de l'appel des écologistes à la grande marche citoyenne pour la 6e République du 5 mai à Paris.

En espérant pouvoir vous compter parmi nous,

Nous vous invitons à relayer largement et signer cet appel directement en ligne sur :
http://www.marchepourla6eme.fr/?p=237

Amitiés écologistes et écosocialistes

Les premiers signataires : Paul Ariès, Directeur de la rédaction du journal La vie est à nous ! / Le Sarkophage et de la revue les Z'indigné(e)s, Corinne Morel Darleux, Secrétaire nationale à l'écosocialisme du Parti de Gauche, Michael Löwy, directeur de recherches émérite au CNRS, Stéphane Lhomme, Directeur de l'Observatoire du Nucléaire, Jacques Testart, directeur de recherche à l'Inserm, Anita Rozenholc, comité de rédaction d'Ecorev, Mathieu Agostini, Président de la commission Écologie du Parti de Gauche, Matthieu le Quang, Enseignant chercheur à l'Instituto de Altos Estudios Nacionales de Quito (Equateur), Anne Isabelle Veillot, Secrétaire Nationale du Parti Pour la Décroissance, Myriam Martin, Gauche Anticapitaliste, Laurent Garrouste, Gauche anticapitaliste, Stéphane Lavignotte, militant écologiste, Jean-Jacques Boislaroussie, Porte parole des Alternatifs, Roland Merieux, Exécutif national des Alternatifs, Guillaume Blavette, Collectif Stop EPR – Ni Penly Ni ailleurs, Silvain Pastor, Ancien conseiller régional Verts de Languedoc-Roussillon, Arno Munster, Philosophe, Gilles Monsillon, FASE, Marie Bixel, Militante écologiste FASE 71

Le plan et le budget Hollande sont morts

Le gouvernement Ayrault a présenté cette semaine son "programme de stabilité". Après discussion au Parlement, c'est ce "programme" qui sera transmis à la Commission européenne. Puis la Commission dira si elle le trouve suffisamment libéral et austère ou si elle exige des modifications, des coupes budgétaires ou des "réformes structurelles" supplémentaires. Et le gouvernement devra s'y plier sous peine de sanction. Ainsi va l'Europe austéritaire.

C'est Pierre Moscovici qui a présenté ce document en Conseil des Ministres mercredi 17 avril. Il s'aligne sur les prévisions de croissance de la Commission européenne : 0,1% en 2013, 1,2% en 2014. Que valent ces prévisions ? Nul ne s’en soucie.

L'austérité est une vis sans fin. C'est ce qu'a écrit le Parti de Gauche dans sa résolution de Congrès, quoique d’aucun croit que nous aurions passé notre temps à y traiter de salopard les ministres qui le méritent.. C'est ce qui se vérifie chaque jour en Europe et en France. Cette semaine, notre raisonnement a encore été validé par plusieurs institutions qui font généralement plutôt référence chez les libéraux que pour nous.

La prévision de croissance du gouvernement pour 2013 est mensongère. Elle l'est depuis le premier jour. Le gouvernement lui-même le sait et l'a déjà reconnu plusieurs fois. Dans son projet présidentiel qui réjouissait les adeptes du "chiffrage", François Hollande promettait une croissance de 1,7% de la richesse du pays en 2013. Le 3 juillet 2012, Jean-Marc Ayrault avait déjà revu ce chiffre à la baisse à 1,2%. A l'automne, ce chiffre avait encore été revu à la baisse, à 0,8% de croissance. C'est ce chiffre qui figurait dans le budget voté par le Parlement pour 2013. On se souvient que dans mon débat avec Jérôme Cahuzac sur France 2 en janvier j'avais dit que ce chiffre ne serait pas atteint. Cahuzac pérorait que si. Les commentateurs sous pression d’Euro RSCG psalmodièrent que lui était compétent et moi seulement « sincère »… Depuis Pierre Moscovici a reconnu le 7 avril, qu'il ne tablait plus que sur 0,1% de croissance, s'alignant sur les prévisions de la Commission européenne. C'est-à-dire en fait une stagnation de l'économie qui n'ose pas dire son nom.

Malgré tous ces reculs successifs, cette prévision reste un mensonge. Le FMI prévoit une récession avec un recul de l'activité de 0,1% en 2013 en France. Les économistes de l'Observatoire français des conjonctures économiques prévoient une récession de 0,2%. Quant au "baromètre BFM Business", peu suspect de sympathie pour le Front de Gauche, il prévoit lui aussi un recul de l'activité mais plus fort encore, à -0,5%.

Mais le premier coup contre le gouvernement est venu de là où il ne l'attendait sans doute pas, du Haut Conseil des Finances Publiques. Cet organe a été créé par François Hollande lui-même. La création de cette autorité de contrôle "indépendante" a été décidée pour respecter le Traité Sarkozy-Merkel, accepté sans renégociation par Hollande. Ce Haut Conseil est chargé d'émettre un avis public sur les prévisions de croissance qui accompagnent les projets budgétaires du gouvernement et sur la trajectoire budgétaire. C’est la mise en œuvre des pseudo autorités indépendantes qui sont une spécialité d’ancien régime, là où n’existent pas de souveraineté populaire.

6ème République

La composition de Haut Conseil fait la part belle aux comptables et aux amis de l'oligarchie politico-financière. Il compte onze membres. Parmi eux, on compte cinq membres de la Cour des Comptes dont le président de celle-ci Didier Migaud, ancien député PS. C'est lui qui préside ce Haut Conseil. On compte aussi le directeur-général de l'INSEE, nommé par décret en Conseil des ministres et dont l'administration est sous tutelle du ministre de l'Economie et des Finances. Un autre membre est nommé par le président du Conseil économique, social et environnemental. Les quatre autres membres sont nommés par le président de l'Assemblée et celui du Sénat, et par le président de la Commission des Finances de l'Assemblée et son homologue du Sénat. Au final, deux sont donc nommés par le PS, et deux par l'UMP, tous fervents partisans du traité budgétaire et de la politique d'austérité. Sur ces cinq personnalités nommées, on trouve deux anciennes dirigeantes de grandes banques privées, Marguerite Bérard-Andrieu, de la Banque Populaire – Caisse d'Epargne et Mathilde Lemoine, de HSBC. On compte aussi Philippe Dessertine, un professeur de gestion membre du think-tank ultra-libéral Le Cercle de l'entreprise. Ou encore Jean-Pisany-Ferry, ancien conseiller de Dominique Strauss-Kahn et directeur du très oui-ouiste think-tank Bruegel.

Même ces libéraux et ces comptables semblent avoir compris que l'austérité aggrave la crise et conduit à la récession ! C'est ce que dit leur avis sur le programme de stabilité du gouvernement. Eux aussi estiment qu'"un léger recul du produit intérieur brut en 2012 ne peut être exclu". En langage courant, on appelle cela un risque de récession. Le Haut conseil trouve que "le scenario pour les années 2013 et 2014 est entouré d'un certain nombre d'aléas qui, dans leur ensemble, font peser un risque à la baisse sur les prévisions". En langage courant, ça veut dire que le gouvernement est trop optimiste.

Aussi surprenant que ça puisse paraître, le Haut Conseil valide l'essentiel de notre critique contre le gouvernement. Le Haut Conseil alerte sur la consommation intérieure. Pour lui "dans un contexte où le chômage se maintient à un niveau élevé, les prévisions relatives à l'évolution des salaires paraissent optimistes". Il n'y a pas besoin d'être devin pour le comprendre : le chômage augmente et les salaires de ceux qui ont encore un emploi stagnent. Donc le pouvoir d'achat recule. Et la consommation aussi. Il suffisait de lire Les Echos du vendredi 12 avril dernier. La seule lecture du titre de l'article suffisait : "La consommation, dernier moteur de la croissance, est tombée en panne". Les Echos donnaient ensuite une série de domaine où la consommation des ménages recule, allant du bricolage à l'électronique.

Le Haut Conseil des Finances Publiques critique aussi la "politique de l'offre". C'est le cœur de ce qui reste de stratégie aux solfériniens. Elle se résume ainsi : "donnons de l'argent aux chefs d'entreprises et ils finiront bien par produire et embaucher". C'est le seul espoir de redémarrage de l'activité économique pour François Hollande. Cette stratégie repose entièrement sur le "crédit d'impôt compétitivité impôt", ces 20 milliards d'euros que Hollande a donné aux actionnaires sans aucune condition ni contrepartie. Le Haut Conseil est au moins dubitatif. Il considère que les effets sur la croissance découlant de ce dispositif coûteux "gagneraient à être davantage documentés". C'est une manière polie de dire que c'est un pari fumeux. Nous pensons qu'il échouera lamentablement : cet argent finira en opérations financières ou en dividendes pour les actionnaires.

Le Haut Conseil nous donne encore raison sur un point. Il dit que "le scenario d'une reprise de l'investissement des entreprises retenu par le gouvernement (…) reste conditionné à l'amélioration des perspectives d'activité". C'est que je répète depuis des mois et des mois. Une entreprise n'investit pas et n'embauche pas parce que M. Ayrault est allé à l'université d'été du MEDEF ou parce que M. Hollande va donner 20 milliards d'euros. Une entreprise investit et embauche quand elle a des clients et un carnet de commandes rempli ! Je n'ai pas fait l'ENA et HEC comme François Hollande mais j'ai compris ça.

La prévision du gouvernement pour l'année 2014 ne convainc pas plus que celle pour 2013. Tout le monde sait que les 1,2% de croissance promis ne seront pas atteints. Pourquoi ? Parce que le cercle vicieux que j'ai dénoncé tant de fois est en place. Les politiques d'austérité sont basées sur la réduction des dépenses publiques et des hausses d'impôts amputant le pouvoir d'achat populaire. Elles entrainent une contraction de la demande des ménages et de la commande publique. Donc une contraction de l'activité économique.

C'est ce que dit Eric Heyer, économiste à l'OFCE. Dans une interview sur le site du Nouvel Observateur, il explique les choses très clairement, chiffres à l'appui : "normalement, comme nous sortons d’une crise, nous devrions avoir une croissance de 2,6%. On perd 0,8% de PIB à cause de la situation économique de nos partenaires, 0,2% à cause du prix du pétrole, et 1,8% à cause de la politique d’austérité. Ce qui nous mène à une récession de 0,2%". Vous avez bien lu, à elle toute seule, la politique du gouvernement est responsable d'une perte de 1,8% de "croissance potentielle". Sans compter les pertes dues à "la situation économiques de nos partenaires", c'est-à-dire essentiellement à cause de la politique d'austérité appliquée partout en Europe. Bien sûr, tout cela a une forte dimension abstraite, mais le résultat est sans appel : l'austérité aggrave la crise.

Cette catastrophe économique aboutit à une catastrophe sociale. Au passage, l'OFCE note que "le taux de chômage augmenterait régulièrement pour s'établir à 11,6 % fin 2014. Seul un changement de cap dans la stratégie budgétaire européenne permettrait d’enrayer la hausse du chômage". Et cette catastrophe économique et sociale aboutit à un crash budgétaire. La contraction de l'activité réduit les recettes fiscales. La hausse du chômage augmente les dépenses sociales. Au final les déficits publics et sociaux se creusent. C'est ce que nous répétons depuis des mois. C'est ce qui est arrivé à la Grèce, à l'Espagne, au Portugal et partout où ces politiques d'austérité ont été appliquées. C'est ce qui arrive à la France.

Le gouvernement le sait. Il vient d'admettre qu'il ne tiendrait pas l'objectif de 3% de déficit en 2013. Moscovici dit que le gouvernement table désormais sur 3,7% de déficit l'an prochain. Cahuzac le savait depuis longtemps si j'en crois Le Canard Enchaîné du mercredi 10 avril. En page 2, Le Canard rapporte cette phrase qu'aurait tenue Cahuzac : "On me dit que j'ai menti sur ma situation personnelle. Cela veut dire quoi ? Qu'il y aurait des mensonges indignes et d'autres qui seraient dignes ? Quand on ment sur ordre, et pour des raisons politiques, à l'Assemblée, est-ce digne ? A ce compte-là, j'ai menti devant l'Assemblée, sur la possibilité de réaliser 3% de déficit en 2013".

Face à cette situation, le gouvernement continue de mentir. Il récuse le mot d'"austérité". Mais Pierre Moscovici annonce un nouveau plan de 20 milliards d'euros en 2014. Officiellement il s'agit de ramener le déficit public à 2,9% de la richesse du pays, juste en dessous de la barre des 3% acceptée par la Commission européenne. Parmi ces 20 milliards d'euros de nouveau plan d'austérité, 14 milliards d'euros balai_07 viendront de coupes dans les dépenses publiques. Et 6 milliards d'euros viendront de hausses d'impôts, contrairement à ce qu'avait promis François Hollande.

François Hollande avait promis que "pour 2014 en dehors de [la hausse de la TVA], il n’y aura aucune autre augmentation d’impôt" à la télévision le 28 mars dernier. Passons sur cette haute des impôts de 6 à 7 milliards d'euros que représente la hausse de la TVA. Même le reste de la promesse de Hollande est faux. Lundi15 avril sur France Inter, Pierre Moscovici a annoncé : "il y aura une augmentation des prélèvements obligatoires qui est annoncée de 0,2 à 0,3 points" soit "6 milliards d'euros".

Un ancien ministre du budget reconnaît "avoir menti" sur la situation budgétaire de la France devant l'Assemblée. Tout le monde sait que le gouvernement ment dans ses prévisions économiques et budgétaires. Le ministre de l'Economie en exercice dit le contraire de ce qu'a dit le président de la République à la télévision quinze jours avant. Tous ces mensonges et toutes ces hypocrisies cherchent à masquer le fait que la politique menée conduit le pays vers un record historique de chômage. On voit ainsi combien les institutions de la Ve République permettent de dissimuler la vérité au peuple. Or, mentir au peuple, c'est porter atteinte à sa souveraineté. Voilà encore une bonne raison pour participer à la grande marche citoyenne du 5 mai "contre la finance et l'austérité, pour la 6e République".

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339 commentaires à “En préparant la marche du 5 mai”
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  1. charles dit :

    Bonjour Monsieur Mélenchon, bonjour à tous,
    Je pense, après avoir pris connaissance de l'avis de l'OFCE, que le devoir de gestion des finances publiques doit, avant tout éviter, les dérapages. On ne peut pas laisser s'envoler les chiffres du chômage, il faut relancer la machine économique. On ne peut pas laisser croitre la dette publique, on doit la stabiliser. A quel niveau ? Les spécialistes économiques ne sont pas d'accord. Peut importe les chiffres, ce qui importe c'est la pente de la courbe. Autrement dit, il faut le plus possible rester maitre de la situation. On peut donc rester à 90% du PIB, s'y maintenir. Autrement dit, faire comme tout un chacun, ne pas trop s'endetter, bosser suffisament pour vivre correctement, ne pas faire de placements hasardeux. Vive la Sixieme Republique ! Vive la France !

  2. claude dit :

    Bonsoir !
    Il y a quelques heures sur E1, des débatteurs dont JF Kahn, ont conclu leurs analyses du sondage politique du jour en raillant M. Mélenchon et en encensant MLP. Si nous nous en rendons compte, ne nous méprenons pas sur les effets de cette manipulation mentale qui éloigne de nous une grande masse de la population. Sinon nous pourrions être déçu au lendemain de cette grande marche. Car les régulateurs de cet affreux système de domination en tiennent bien les commandes. Telles les barres de carbone qu'on plonge dans un réacteur nucléaire, ils utilisent ces éléments bleus mariné dans la cendre pour contrecarrer les irradiations rougeoyantes de notre idéal au service de la Vie. Notre chemin va être rude mais ne nous décourageons jamais. Car le bien (partage, respect, amour) finit toujours par triompher des bas instincts (indifférence, haine, orgueil, égoïsme) qui ternissent notre humanité.
    A bientôt

  3. Christian B dit :

    Dans notre 6eme République, on n'impose pas son dictat aux autres que ce soit le mariage ou l'accès au savoir et à la parole. Le peuple entier doit pouvoir s'exprimer sur la constituante et la construction collective de cette République. Le reste serait pure démagogie et foutage de gueule.

  4. teresa dit :

    La droite est toujours là et à tous les niveaux, comme avant, bonjour les médias. Il faut s'attendre a des divertissements de toutes sortes pour que ce 5 Mai soit passé sous silence ou déformé, ce n'est pas nouveau. Les manifs pour ou contre le mariage pour tous servent à tout celà. Preuve que ça les dérange énormément. Comme après la Bastille en 2012. Les faux sondages de même. Heureusement que vous les connaissez bien et qu'ils ne peuvent vous manipuler à leur guise. L'importance du nombre et la diversité de cette gauche le 5 Mai sera notre réponse dont ils ne pourront effacer les effets. Les Shadock de l'Economie PS,Ga, Bu, Zo, Meu sont dans leurs petits souliers !

  5. Le 5 mai: "Opéra-Bastille", le meilleur "ballet" en marche.

  6. Philippe Laure dit :

    Le FN et ses idées nauséabondes progressent, c'est un fait et c'est très inquiétant. Je ne pense pas pour autant que ce parti ait des chances d'accéder au pouvoir en France, en revanche cette tendance replace l'UMP à la tête de la course au pouvoir et ça, c'est aussi très inquiétant, d'autant plus que les thèmes chers au parti d'extrême droite seront ipso facto mis à l'ordre du jour. C'est le quinquennat de S..., mais en pire ! Jolie perspective.
    La gauche dans son ensemble à une grande part de responsabilité dans cette situation, il faut bien avoir cette lucidité, criante d'évidence quand on parle du PS, mais non moins réelle en ce qui concerne la "vraie" gauche.
    A ce propos, un des sujets qui me paraît essentiel, illustré par les propos que Jean-Luc Mélenchon tient ci-dessus sur le fonctionnement de l'UE, est justement la question de notre appartenance à cette Union Européenne mortifère.
    Mais pourquoi diable aucun parti de gauche ne prône la sortie immédiate et en fanfare de ce système ultra-libéral patenté. Cette Union s'est construite, et cela dès le départ, sur des bases contraires à la démocratie et à la solidarité entre les peuples. Les "pères fondateurs" quasi sanctifiés Jean Monet et Robert Schumann, pour la France, étaient deux ultra-libéraux aux ordres des États-Unis. La réussite est totale, plus rien ne fonctionne, la protection sociale n'est bientôt plus qu'un lointain souvenir, les peuples sont à terre, les dominants prospèrent comme jamais : vive la solidarité et les lendemains radieux au soleil du plein emploi...
    Au lieu de ça, tout le monde en chœur en appelle à "changer l'Europe", mais ce système est totalement verrouillé, les décisions importantes sont soumises à l'approbation des 27 membres, autant dire que rien ne peut bouger, et encore moins depuis l'adoption par l'oligarchie politique du traité de Lisbonne qui instaure la libre circulation des capitaux en dogme inaliénable. Pour changer d'Europe, la seule solution est de faire en sorte que celle que nous subissons chaque jour et qui nous enfonce le nez dans la boue, s'effondre. A nous, peuples européens de voir si ensuite nous sommes capables de reconstruire autre chose de véritablement solidaire et profondément social.
    Le jour où un parti de gauche portera ce projet, il aura, à mon avis, quelque chance d'enfoncer l'extrême droite sous toutes ses formes. Les populations n'attendent que ça. En attendant, nous plongeons.

  7. durluche dit :

    @philippe laure 58
    Mais si, le NPA, le POI et LO proposent de sortir de l'UE et tout le monde s'en fout ou presque quant à nous, si ce n'est pas dit aussi clairement, le programme prévoit un rapport de force au niveau de l'Europe qui revient au même vu qu'il serait très étonnant que le changement voulu se fasse.

  8. YAN dit :

    @PHILIPPE Laure 58
    "Ce système est complètement verrouillé"

    Justement, avec la 6ème République on va leur montrer qu'ont peut le déverrouiller ! Le peuple a vote en majorité Non en 2005. Ils ont trahi le peuple et le peuple est en droit de se réveiller. Oui c'est le thème même de "prenez le pouvoir" !

  9. Franck dit :

    @Philippe Laure (58)
    Je rejoints YAN, la 6è République sera une formidable réponse à l'injustice et "braquage" du référendum sur le TCE de 2005. Je vois dans cette 6è République un outil beaucoup plus adapté pour justement changer le rapport de force en Europe. Je ne pense pas qu'on puisse lutter efficacement ce mastodonte en se mettant en marge.
    Jean-Luc Mélenchon évoquait par ailleurs le "judo" ; pour rester dans cette comparaison et pour avoir pratiqué ce sport, je peux vous dire que vous avez nettement plus de chances d'utiliser et de renvoyer l'énergie de votre adversaire en étant bien au contact, plutôt qu'à distance ; vous changez ainsi mieux votre centre de gravité, ce qui déstabilise celui de votre adversaire et pouvez le maintenir au sol, bien tranquillement jusqu'à ce qu'il déclare "forfait".
    Voilà, c'était la petite leçon de gestion des énergies, avec un peu de légèreté mais pas totalement dénuée de sens.

  10. breheret alain dit :

    Jean Luc,
    Merci pour tes analyses, mais comment peux tu encore faire confiance aux socialistes quels qu'ils soient. Je sais qu'ils sont tes anciens copains, mais oublie-les, depuis toujours, ils nous trahissent.
    Montebourg, aussi. Les copains des hauts fourneaux ont pu le vérifier à leurs dépens, pas tous car le syndicaliste H. Martin va obtenir une promotion politique pour son soi-disant dévouement à la cause de tous, pendant que ses copains pointeront au chômage. Cette attitude explique bien la trahison CFDT de l'accord signé avec le MEDEF.
    Jean Luc méfie toi doublement.

  11. François dL dit :

    @Philippe Laure
    Et c'est en partie pourquoi le FN fait son score. L'europe est un machin incompréhensible qui rajoute de la concurrence et dont on ne voulait pas.Les petits patrons en sont victimes,et ils le disent autour d'eux, notamment à leurs clients et leurs employés.Certains seraient prêts à nous rejoindre mais ne le font pas car notre position n'est pas claire.Dans un premier temps ce n'est même pas l'idée de refaire une Europe qui serait porteuse,mais de crier cru et dru qu'on ne veut plus de celle là.Les xénophobes ne nous rejoindront jamais mais ils ne sont pas majoritaires dans leur camp,ce qui fait un beau potentiel de siphonnage.Les gens simples ont besoin de messages à leur portée ; il y en a qui l'ont trés bien compris.Je redoute même que l'idée d'ouverture vers les pays du Sud pour belle qu'elle soit,n'apparaisse synonyme des mêmes maux (racisme en sus).Les concaincus que nous sommes s'informent et réfléchissent,mais ne sommes nous pas un cercle minoritaire de gens humanistes.Le peuple a besoin de formules claires et avec le FN il est servi.

  12. pmjtoca dit :

    @Philippe Laure #58, @Francois dL #63
    Regardez les banques : elles l’ont, leur constitution. Elles ont écrit elles-mêmes la Constitution européenne (que nous avons refusé, qu'elle ont imposé).
    Vouloir une Constituante, c'est essentiellement s'opposer à la Finance et à sa constitution, c'est sans doute re-volutionner toute l'Europe et en particulier l'austéritocratie actuelle.
    Marchons le 5 Mai et ne nous arretons plus. Mais ce sera une nouvelle longue marche. Force et courage.

  13. Resistance51 dit :

    Bonjour à tous,
    Bravo ! Je vois que Jean-Luc Mélechon fait allusion à Frédéric Lordon. Je suis convaincu que Frédéric Lordon peut nous être d'une grande aide dans notre argumentation face à la crise ainsi qu"au monde de la finance que ce dernier décrit et analyse de façon magistrale et impitoyable! J'invite un maximum de participants à cet indispensable blog de J-L Mélenchon à consulter le site de Lordon
    Vive la Sociale ! Vive le FdG ! Vive le programme du CNR ! Résistance.

  14. jcmig dit :

    Ce matin sur BFM Emmanuel Tod a fait une analyse très intéressante de la société française et a expliqué ce qui serait bon de faire dont une enquête de moralité de tous les hauts fonctionnaires, journalistes et commentateurs économiques, ce que j'approuve parfaitement et qui correspond à ce que vous pensez M. Mélenchon. Il pense qu'il faut également une commission d'enquête de ce qui se passe entre la finance publique et la finance privée et enfin et surtout son analyse a porté sur l'affolement des oligarques et riches de la planète qui craignent pour leurs investissements donc prônent l'austérité de peur de ne même pas récupéré ce qu'ils ont misé. Cela confirme tout à fait ce que pense le Front de gauche.

  15. Courrierlecteur dit :

    Où est-ce que Jean-Luc a dit cela? Je lis attentivement les billet de Jean-Luc, mais je n'arrive pas à retrouver les propos que "télé obs" lui attribue:
    "Après David Pujadas la semaine dernière, que Jean-Luc Mélenchon avait traité de "larbin, laquais, salaud", l’homme politique s’en prend à la journaliste de TF1 Laurence Ferrari.
    Visiblement très remonté contre la journaliste, Jean-Luc Mélenchon expliquait sur son blog dimanche dernier : "le pire c'était cette perruche de Laurence Ferrari pérorant que je n'ai "ni idée, ni programme" et donc que je voulais juste qu'on parle de moi. Mais c’est elle qui en parlait!"."
    source
    (J'ai bien sûr lu le passage sur David Pujadas dans un précédent billet, mais ce ne sont pas les propos de Jean-Luc)

    Bravo pour les "affiches" qui illustrent ce billet. Le problème est que je n'arrive pas encore à choisir quel balai prendre pour illustrer mon avatar sur twitter et les forums. C'est trop bien!

    [Edit webmestre : Vous faites référence à un article d'octobre 2010 ! Apparemment, un bug l'a fait ressortir le 17 avril, mais la dernière date de mise à jour est bien 10/2010...]

  16. JONATHAN dit :

    @Courrierlecteur
    Tu ne risques pas de retrouver ces propos dans les billets récents de Jean-Luc Mélenchon. Tout cela date de 2010. En revanche, l'article apparaît bien dans les premiers liens de google, comme si cela venait de se produire. Encore une manipulation pour tenter de discréditer le Républicain Rouge. Ces gens-là ne méritent même pas le bâton pour se faire battre. On risque cependant d'en voir d'autres dans ce genre d'ici le 5 mai.
    Courage Jean-Luc, et courage à vous tous. Vive la Sociale!

  17. lemetayerv dit :

    Pour ceux qui se demande à quoi sert la marche du 5 mai et ce qu'il adviendra après, ils faut qu'ils comprennent qu'il adviendra ce que chacun d'entre-nous proposera, réflechira, discutera, s'investira dans la constituante. Cela leur demandera une implication personnelle, c'est sur c'est dur à imaginer ou à comprendre car ils n'ont pas l'habitude qu'on leur demande leur avis ou leur donne la parole ou qu'on fasse appel à leur esprit critique, à leur expérience... Je leur dis ne vous inquiétez pas au début on est un peu gauche, timide, pas sur de soi... pour parler avec d'autres personnes en groupe car pour ça aussi nous avons été conditionné depuis la maternelle puis au travail pour que nous soyons isolés. Cela c'est fait progessivement. On démentèle des entreprises avec des salariés solidaires, très syndiqués, méthode : on morcelle, on isole puis on menace. Et le tour est joué même dans les petites et moyennes entreprises contrairement à ce qu'on pourrait croire, les formations des patrons des petites et moyennes entreprise sont fait sur le même modèle que les grosses qui sont souvent leurs subordonnées économique ou leurs filiales. Entrez dans l'arène des idées, venez mélangé votre intelligence pour le collectif. Et les sujet ne manque pas : Ecologie, écoles (petites et grandes), économie, industrie, artisanat, énergie.. Il ne reste plus qu'à s'organiser dans les quartiers car c'est la proximité pour moi qui est la plus concrète et qui permettra de faire remonter toutes les suggestions, les expériences sur le terrain... Le peuple c'est quand même nous, nous tous, tous ensemble. Voila camarades.

  18. Gibbus dit :

    Je vois ici où là des commentaires sur le fait que Le FN profite du climat de défiance vis-à-vis des élites plus que le FG...
    La raison est très simple de mon point de vue: le message du FN est de plus en plus (sous l'impulsion de Phillipot) anti-libéral. Je suis sûr que c'est une posture électoraliste pour siphonner les plus jeunes d’entre nous qui même s’ils n’ont pas une culture politique très développé ne sont pas idiots.
    Ils ont bien compris que pour être véritablement anti-libéral, il faut être un minimum souverainiste et patriote, et donc remettre en cause de manière radicale L’EU, la monnaie unique et l’OMC… Il faut déconstruire par du protectionnisme la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes … Pour les biens et les capitaux tous à gauche (vraiment à gauche !) sont plus ou moins d’accord, je pense ! Pour les personnes c’est plus complexe, hors le capitale c’est très bien utiliser la libre circulation des personnes : l’optimisation fiscale (faites un tour en suisse, à la frontière belge ou à Bruxelles : CF Depardieu !) et l’importation massive de travailleurs étrangers (doublement prolétarisé : dépendant de son travaille pour conserver sa carte de séjour et arraché à son socle familiale et social) pour des emplois non délocalisables (BTP, entretien et restauration) qui verraient sinon leur coût augmenté ! Libre circulation des personnes est une arme du capital contre l’état et le peuple ; le FN sont instrument car ce parti a depuis 30 ans, peu à peu, remplacé la nécessaire lutte des classes par la lutte des « races », des cultures et des religions dans l’esprit des classes populaires ! Voilà pourquoi Le Pen peut fièrement dire que le FN est le premier parti ouvrier de France…

  19. Courrierlecteur dit :

    Merci pour la réponse au sujet de Télé obs. Je n'arrivais pas à trouver l'embrouille ou si j'avais manqué un article récent. Il faut avoir l'œil partout, j'ai cru à la date du 17 avril 2013, sans voir la mise à jour de 2010.

  20. Michel E. dit :

    @phil68 18 avril à 17h09
    "ces sondages traduisent bien une volonté d'afficher le FN en progression, et nous en stagnation. Pratique pour installer un diable de confort, non ?"

    Je ne partage pas ce point de vue dans la mesure où je trouve qu'il y a des choses encourageantes avec le sondage Ifop / Fiducial, même s'il ne doit pas être confondu avec la réalité. La politique du PS a perdu en crédibilité, mais ça ne veut pas dire que ça va profiter au Front de gauche tout de suite. On peut néanmoins constater que le Front de gauche dans le sondage Ifop / Fiducial se tient à 11% de la 2ème place, alors que cet écart était de 16% pour les présidentielles 2012. L'écart entre Hollande et Mélenchon était de 17,5% aux présidentielles, maintenant il est de 11%.
    Je pense que le Front de gauche a de bonnes chances de monter dès lors qu'une part importante des gens qui ont voté Hollande et Joly en 2012 n'a plus d'espoir concernant un changement de situation avec EELV et le PS, et donc décident d'abandonner ces partis.
    2017 n'est pas encore là, beaucoup va dépendre de la dynamique qu'il y aura à la fois pour les municipales et pour les européennes en 2014, et, au-delà des échéances électorales, de la dynamique sociale tout court.

  21. educpop dit :

    Dites moi camarades, ça va durer encore longtemps? L'incroyable description faite par JL de ce qu'est le parlement Européen devrait nous donner un sentiment d'urgence accéléré. C'est une description de la déchéance des institutions. Ceux qui décident maintenant de tout semblent perdus entre incompétence et opportunisme débridé, il n'y a pas d'ordre, pas de discipline donc pas de projet ni d'avenir. En se basant sur une telle vision il faudrait décider très vite d'en sortir parce que ce bateau va couler.

  22. Jean Jolly dit :

    @ Philippe Laure.
    Voici peut être un élément de réponse à tes inquiétudes.

  23. pmjtoca dit :

    @educpop #73
    Hélas, il ne va pas couler. Il coule depuis 2008 et les gens de rien écopent en se faisant réduire leur niveau de vie. Mais c'est encore apparemment indolore et comme les grenouilles dans leur bol qu'on chauffe progressivement, on se laisse bouillir sans oser y croire.
    On n'est pas rendu, mais on va commencer par marcher.

  24. lilou 45 dit :

    @. Gibbus (10h18)
    L'extrême droite est coutumière du fait. Hitler avait baptisé son parti " Parti national socialiste des ouvriers allemands ", avec un très fort discours contre la ploutocratie et le monde de la finance. Mais ce sont les mêmes, les banques et le grand patronat qui ont financé le parti nazi. Il y a une vidéo d'une conférence de Annie Lacroix-Riz qui explique très bien la naissance du fascisme et notamment en Allemagne. Il faut crier haut et fort que les régimes d'extrême droite n'ont jamais été du côté des peuples. Les exemples ne manquent pas. Italie, Allemagne, Espagne, Chili, Portugal, Grèce, Argentine. Dans tous ces pays le premier travail des fachos a été de museler toutes les oppositions, les syndicats, les partis de gauches, en premier les communistes, et tous ceux qui n'entraient pas dans le moule de la politique et de l'économie fasciste. Phillipot est un bonimenteur, mais hélas les citoyens ne sont pas suffisamment politisés et ne connaissent pas l'histoire de ces mouvements politiques. Le FN joue sur du velours et ce n'est pas Pujadas et les autres médiacrates qui vont faire de l'éducation populaire, pour ça il ne faut compter que sur nous.

  25. paul dit :

    Je vois qu'on ne s'invente pas graphiste, mais c'est bien de faire du neuf et surtout c'est toujours mieux que d'utiliser des affiches usées dans leur symbolique jusqu'à la corde... Ré inventer une icônographie pour le socialisme du XXIeme siècle est très important et seul le FdG en France peut s'en charger : keep going ! comme disent les anglais ! On lâche rien !

  26. Gerard Blanchet dit :

    L'excellent site Rezocitoyen relaie un article de Christian Picquet intitulé : Du congrès de Gauche unitaire... à la marche du 5 mai. Christian, avec sa verve habituelle situe bien les enjeux de la période et annonce une réunion importante de la coordination nationale du Front de Gauche pour tracer des perspectives pour l'après 5 mai.

  27. eric91 dit :

    Cher Jean-Luc, comme la rapporté jcmig dans son commentaire no 66, "ce matin sur BFM Emmanuel Tod a fait une analyse très intéressante de la société française et a expliqué ce qui serait bon de faire dont une enquête de moralité de tous les hauts fonctionnaires, journalistes et commentateurs économiques". Ne penses-tu pas que cette demande pourrait dores et déjà être reprise et amplifiée en attendant le 5 mai qui approche si vite et qui crée tant de soucis à l'establishment, PS et UMP, voire FN ? Pourquoi pas lors de ton intervention chez Ruquier demain ?
    Je me suis longtemps demandé pourquoi tu nous avais appelés à voter Hollande. Maintenant je le sais. C'était le plus efficace et rapide moyen de faire tomber les masques des Solferiniens ! Chapeau le stratège !
    Mediapart annonce l'ouverture d'une information contre X visant le financement de la campagne 2007 de Sarkozy, serait mouillé également l'excellent Brice Hortefeux, aux chefs de « corruption active et passive », « trafic d'influence, faux et usage de faux », « abus de biens sociaux », « blanchiment, complicité et recel de ces délits », rien de moins.
    Vivement vous retrouver tous le 5 mai.

  28. Blaise Chabanis dit :

    Je suis très intrigué par les plaintes des manifestants de droite contre la répression policière des manifestations contre le mariage pour tous. Quand ils sont au gouvernement, ils ne se plaignent pas de la façon parfois brutale qu'ont les Compagnies Républicaines de Sécurité, et les Gendarmes Mobiles de faire "respecter l'ordre" ni des méthodes de leur formation, ni de leur façon de ne ménager personne pour leur apprendre de quel côté est la force. On n'est pas obligé de se réjouir de ce que la droite apprenne ce que c'est que la confrontation avec l'ordre dans la douleur, peut-être pourrions tirer argument de cela et leur rappeler sans joie ni plaisir ce que Pasqua disait de Malik Oussekine en 1986...

  29. jacquelin dit :

    Paraitrait que Draghi lache du lest en laissant a la BDF la possibilité de frapper des euros. Qui a des infos sur ce point ?

  30. justin dit :

    Est-ce bien utile de rappeler la probable « forte présence » des partisans du « mariage pour tous » le 5 mai ?
    Je ne vois toujours pas ce qui légitime de mettre en étendard du « progrès » une revendication communautariste qui, au final, fait la part belle au marché, à l’individualisme exacerbé et à la marchandisation.

  31. breteau jean claude dit :

    Ce blog d'éducation populaire devrait créer de l'optimisme, pourtant à intervalle régulier resurgit la fable du FN en progression. Le dernier "sondage " bien réel c'est la partielle où la candidate de gôche s'est ramassée, cédant sa place pour le deuxième tour à une fasciste, sans doute aussi admiratrice de Thatcher que l'autre. Malgré des conditions très favorables, un UMP voyou et une gôche de trahison, elle patine et ne progresse pas, mais bénéficie de l'abstention. Certes les petites cervelles en mission ont sauté sur l'occasion pour manipuler l'opinion, puis maintenant ils restaurent, ou tentent de redorer, l'image ternie par le rôle d'un proche de la milliardaire peu soucieux des intérêts de la France et des Français, de tous les Français. Et nous voilà dans une élection présidentielle sortie de nulle part, avec Sarkozy comme tête de gondole, géniale, mais ça marche, même ici. Cela dit le calendrier est le suivant :
    1 la sixième république, le 5 mai
    2 les municipales
    3 les européennes
    Arrêtons de suivre sans réfléchir les voies sans issues proposées par nos adversaires, que de temps perdus en blabla inutile, alors qu'il y a tellement à faire. Appuyons ou ça fait mal sur ce FN infâme au service des banksters et qui n'a rien à dire de ce qui se passe à Bruxelles mais adore la politique de Reagan et compagnie. Démasquons ces fourbes, vrais ennemis du peuple soutenus par les chiens de garde de la bourgeoisie pour défendre l'empire mafieux.

  32. zcraig dit :

    @jacquelin
    Oui, c'est une rumeur qui agite le web depuis quelque temps. En fait, il s'agirait plutôt de la BCE qui, avec le programme STEP (le marché européen de titres à court terme), se met à créer de l'euro, en direction de la BDF notamment, au grand dam des zéconomistes allemands. Cela dit, il peut aussi s'agir d'un nouveau buzz destiné à ?
    Voir : lecontrarien.com (édito du vendredi 19 avril 2013)

  33. Titoune dit :

    C'est sympa de remettre les Shadocks au gout du jour car l'absurdité de ce gouvernement bat vraiment tous les records, et bien nous n'avons pas fini de nous retrouver, alors bonne mobilisation pour le 5 Mai.

  34. Nuno dit :

    Jubilatoire d'entendre E.Todd chez Bourdin, exploser l'euro, dire qu'il faut faire une enquête de moralité sur les politiques qui préconisent l'austérité car c'est dans cette catégorie que se trouvent les pourris. Que les hauts fonctionnaires chargés de contrôler les banques sont une mafia. Et que comme l'indique le financial times que les élites financière, les banquiers centraux n'ont pas de boussole, ne comprennent pas ce qui ce passe, que la grande étude "scientifique" de Harvard sensé prouver que au-delà de 90% de déficit public forcement l'économie s'effondre était complètement bidon.

    Sur Hollande comme les économistes du même nom on reste atterrés, sidéré devant cette collaboration avec l'élite financière ce que qu'on lui reproche c'est qu'avec ses discours douceureux, compassionnelle, sociétaux il va nous imposer l'ANI une réforme dont on ne mesure pas encore les conséquences dans le monde du travail. Avec Sakorzy au moins on s'avait qu'il était notre ennemie, là comme l'impression d'un coup de poignard dans le dos.

  35. gabriela dit :

    5 mai avec des discours ou pas ? Avec ! pour quoi ? Je ne sais pas si c'est prévu, mais oh combien j'aimerais voir le 5 mai un discours de Jean-Luc Mélenchon, un de Eva Joly et un de Besancenot. Je crois sincèrement que ces discours (comme dans La Bastille ou Capitol) son fondateurs et empêchent tout type de égarement du sens donné a la manifestation surtout venant des médias. Ils donnent une attention supplémentaire très forte (s'ils existent ils seront certainement diffusés a la télé et sur le net), si ce n'est qu'une marche l'attention médiatique live sera moindre. D'autre part set nécessaire attention médiatique lors de nos discours, amoindrirait l'attention donné a celle des fachos que ne sera qu'une marche (sans discours). Autre argument peut-être. Montre très clairement les différentes sensibilités politiques qui se joignent dans le même combat. Voir et entendre Joly et Mélenchon dans la même tribune par exemple, c'est un signe beaucoup plus fort que les voir dans la même manif. Moi, je crois en fin que voir l'image d'une énorme place débordée par tous ses cotés est beaucoup plus forte (dans le sens esthétique, plastique, son impact) que voir passer une marche, si longue soit elle. Ce n'est qu'une idée que je voulais partager avec vous tous.
    Si non, excellent billet encore!

  36. Serge Palestine dit :

    Pour Gabriela et d'autres ici, je ne vous remercie pas de compter la composante communiste pour du beurre, très bien les ralliements de dernière minute, mais les communistes sont et seront bien là et nombreux en plus et les organisateurs seront bien contents d'avoir leur expérience pour le service d'ordre et pas seulement!nous ne sommes pas que des "troupes" nous sommes aussi des "têtes". Alors Dartigolles, Buffet, Chassaigne, Pierre Laurent et d'autres. Que cesse cet ostracisme diviseur car vous savez très bien que sur cette initiative du 5 mai nous serons la composante essentielle à son succès, pour le rejet de toutes ces politiques austéritaires qui précarisent nos vies de manière dramatique, et pour s'inscrire dans la démarche d'une constituante pour notre VIème République (et pas seulement s'attaquer aux institutions, mais aussi mettre à bas la monarchie patronale, cela certains ici, semblent moins passionnés sur cette Révolution à mener?)

  37. sergio dit :

    Oui Gibbus, Nuno, jcmig, pmjtoca, Resistance51, François dL, et j'en passe, je suis d'accord avec vous comme des millions et des millions de Français, d'Espagnols, d'Italiens, de Grecs, de Portugais, de Néerlandais, et tant d'autres, l'UE avec le TSCG et auparavant le traité de Lisbonne, a constitutionalisé la casse des pays par les banques et les financiers. Plus de nations, d'économie réelle ni de protections sociales. Tout le monde y a perdu sauf les très fortunés, aventuriers banksters, multinationales et trafiquants.
    Emmanuel Todd, Frédéric Lordon et tant d'autres éminents experts (André Bellon, Anne-Cécile Robert, Serge Halimi, Chouard, etc.) ont depuis longtemps condamné cette eurocratie qui tue au profit des plus cupides et puissants tout en bêlant des hymnes dignes de "La Ferme des animaux" d'Orwell (l'hymne des animaux) et agitant de petits drapeaux bleus comme des enfants de maternelle conditionnés. Le dogme ne passe plus chez les adultes.
    Car l'eurocratie tue tout, lois nationales progressistes obtenues par les luttes passées, entités publiques stratégiques, contrôle démocratique à échelle humaine (nationale et de même sphère linguistique), culture authentique, indépendance, liberté et souveraineté des peuples.
    Le 5 Mai, il sera bon de brandir le coup de balai à l'égard de ces structures rejetées par le Référendum de 2005 et de montrer au peuple que le FN n'a pas le monopole du souverainisme patriote. Par pitié, arrêtons le discours ambigu stérile et suicidaire (électoralement) d'une Europe sociale. Qui y croit encore, à part Chérèque et Hollande, vu le monstre qu'elle est devenue ? Progressons dans la clarté des objectifs d'émancipation et de ruptures, camarades !

  38. Femme d'aujourd'hui dit :

    Bien sûr que les responsables communistes doivent s'exprimer, ils sont une part importante du FdG. Je crois que ce serait bien que des personnalités diverses s'expriment pour marquer l'importance du mouvement du 5 mai. Ceux des diverses composantes du FdG mais aussi ceux qui se sont ralliés à ce mouvement sans être au FdG. Le thème de ce jour est bien le coup de balai sur cette 5ème république afin de mettre en place enfin la 6ème république. Il est temps de virer tous ces profiteurs qui se gavent en imposant l'austérité à la majorité du peuple, de remettre l'humain d'abord au centre, d'engager au plus vite la transition écologique urgente, la justice sociale et de relancer l'activité. Je crois qu'il faut éviter de se disperser avec une manif fourre tout de revendications qui affaibliraient le message.

  39. Daniel Dijon dit :

    Les sondages récents, en France et en Grèce , font apparaître une menaçante montée de l'extrême droite essentiellement due à un transfert de suffrages des socio-libéraux vers les fascistes. Par-contre les forces progressistes résistent en France et progressent en Grèce (Syriza et KKE). Cela confirme les résultats de l'Oise, ce qui semble inquiétant c'est que les transferts de voix effectués au second tour pourraient, à terme, se réaliser rapidement dès le premier tour. Le vote socialiste deviendra alors le vote totalement inutile et stérile puisque ne permettant pas de se qualifier pour le second tour.

  40. naif dit :

    Allez voir ce que colporte le "Nouvel Obs" et le "Lab1" en faisant référence à des propos de JL Mélenchon repris par "Le Point". Des médias qui méritent vraiment qu'on se battent pour qu'ils puissent s'exprimer ainsi. Dans leurs colonnes on trouve bien évidemment des papiers complaisants pour MLP ou pour les anti-mariage pour tous, ou au moins une bonne pub.

  41. franck MILO dit :

    Bonjour à toutes et à tous,
    Moi dans mon bled (fief PS), je ne suis sûrement pas le seul à converger (j'étais a-politique) vers le FdG. Je pense que les cadres et tous les sympathisants du FdG font un super boulot bien sûr. Mais pourquoi pas un site internet digne de nous, et à la hauteur de nos ambitions ? Qui pourrait centraliser les nouveaux, les indécis, les orienter. Pourquoi pas le subventionner par des dons ou autres actions ? Sauf erreur de ma part, mais il n'existe pas de "boutique" FdG ou on trouverait des "produits dérivés", des auto-collants, des tee-shirts, mugs et autres vecteurs de com'. Peut-etre est ce illégal ? Je suis pas juriste. Mais quelques euros multipliés par nouzotes tertous (comme on dit dans le 62), ça peut aider. Qu'en pense le webmaster (l'oeil de moscou, l'oeil qui voit tout... féru de grammaire et d'orthographe).

    [Edit webmestre : Il en pense que vous êtes hors-sujet et que votre suggestion ne sera pas approfondie sur ce blog dont ce n'est pas l'objet.]

  42. sacha dit :

    Bonjour à tous,
    A propos de "populisme" voici deux articles qui ne sont pas hostiles à Jean-Luc Mélenchon.
    Dans Marianne (février 2012, déjà): "Pour le Monde, Mélenchon = Le Pen = populistes ! L'auteur explique pourquoi cette "équation" est fausse.
    Dans "Arrêt sur Image" (Judith Bernard) Le "populisme", c'est quoi ? Enquête sur un mot piège... L'auteure analyse le choix des mots et des expressions qui sont souvent employés pour faire peur et pour amener les lecteurs à se détourner de Jean-Luc Mélenchon. Cet article assez détaillé est en accès gratuit pendant 24H.

  43. Ch'ti lulu dit :

    Les politiques d'austérité justifiées par les travaux de deux économistes d'Harvard qui ont fait une grossière erreur de calcul ! A revoir pour le croire dans l'émission de Taddei "ce soir ou jamais" France 2.

  44. rayana dit :

    Merci à Jean Jolly 74 pour le lien sur l'euro-merkel. Merci à Guillaume Ethievant pour son article qui clarifie parfaitement la position du FdG à propos de l'Europe. Je recommande de communiquer partout la conclusion sur le sujet : on lâchera rien, même s'il fallait quitter la zone euro. Je partage ces analyses et je pense que c'est une bonne base argumentaire pour expliquer comment on peut se débarrasser du poids de l'oligarchie financière qui nous écrase.
    Vivement la 6eme !

  45. Papa dit :

    J'ai une pensée pour tous ceux et celles qui subissent chaque jours les effets de la politique de ce gouvernement qui se dit socialiste. Des millions de chômeurs, qui se trouvent en désespérence, notre outil industriel obsolète, nos acquis sociaux remis en cause. Jean-Luc nous en fait une démonstration qui est sans appel.
    Voilà pourquoi les dirigeants du PS, la droite réactionnaire mélangent leurs voix, pour tenter d'abattre nos Front de gauche et particulièrement notre candidat à la dernière présidentielle. Nous envoyons des bouées de sauvetage à notre peuple. S'il ne s'en saisit pas, ensemble nous coulerons au plus grand profit de la Le Pen et ses sbires. Alors je souhaite que le 5 mai soit un grand moment d'actions et de revendications. Malgré mes 77 ans je serais au rassemblement avec les retraités aux côtés de vous tous les amis.
    Je nous souhaite une bonne nuit, en attendant demain soir Jean-Luc chez Ruquier.

  46. pichot mont dit :

    Nombre d'entre nous se demande comment nous pourrions faire pour nous faire entendre et comprendre, compte tenu du verrouillage médiatique que nous avons clairement identifié. Personnellemnt je ne vois que deux modes concomitants. Le premier expliquer à la moindre occasion, localement, au boulot, ce qui se passe véritablement, que FH et ses troupes ne pouvaient faire autrement puisqu'ils ont glissé un doigt dans la machine et que le reste du PS va y passer. Le second, à partir de la marche du 5 Mai, à la manière de la droite, remplir les rues, comme les Portugais et les Espagnols font avec les marées humaines. Les médias seront obligés de parler de nous, même si cela leur fait mal, s'il faut s'attendre à un freinage des 4 fers de leur part. Il est à craindre que les fachos du GUD arrivent à se faire entendre mieux que nous puisqu'ils ont à la fois leur violence et la faveur des médias, sans aucune réaction de la bande de pantins que constitue le gouvernement. Et je le répète, c'est le côté "ouvrir et faire entendre les citoyens" qui doir être notre premier argument, vers une constituante, et de fait vers la 6ème République, dans cet ordre là. On peut considérer que cet argument est populiste. Le dénigrement du populisme par les médias et les représentants du PS, c'est le populisme trahi, où certains se sont servi du peuple pour arriver à leurs fins (c'est que veut faire le FN). Je me contenterai de rappeler un petit air révolutionnaire (Garribaldien) : avanti popolo, alla riscorsa, bandera rossa triumfera... et se termine par e viva il populismo et la liberta. Non je n'ai pas peur d'être vu comme un populiste qui se voue à l'émancipation des citoyens !

  47. Carmine dit :

    @9- carlo 18 avril à 7h53
    "Diriez-vous de la même façon : "le PS oui!" mais un PS au service du peuple et non un PS "de technocrates à la solde des puissances de l'argent"?"

    Je suis entièrement d'accord avec ton énumération sur les votes ou les lignes du PS, pour moi le PS n'est plus de gauche et cela depuis 2002 (c'est là que je m'en suis rendu compte, désolé du peu).
    Par contre je ne comprends pas ta question qui m'est posée. Je suis pour une Europe qui soit celles des peuples européens, qui tire vers le haut, salaires, droits sociaux etc. et avec le consentement des citoyens et non par la simple décision de technocrates qui s'élisent entre eux. Je suis pour une Europe coopérative, d'entraide et non pas pour une Europe basée sur la compétitivité que mettent en place les libéraux. L'universalisme ne commence t-il pas par l'Europe ? Pour s'étendre ensuite à toute la planète.

  48. Doudou dit :

    J'ai regardé sur la Chaîne parlementaire, l'émission de Serge Moatti avec Marion Le Pen. La dédiabolisation joue à plein. Une jeune fille de droite, certes, mais bien mignonne, souriante, et qui répond très intelligemment aux questions gentiment posées. Même si on comprend en début d'émission que Moatti s'est un peu fait tirer l'oreille pour inviter l'intéressée, je vois bien que le FN se prépare minutieusement,et que les media sont leur allié objectif. Difficile de s'en tirer en traitant cette élue parlementaire de demi-folle. Il faudra aller plus au fond des choses.
    A la faveur de la réforme électorale qui vient d'être votée par le parlement, l'extrême droite travaille à présenter des listes y compris dans des villages de 1000habitants, et ça pourrait faire très mal dans le Sud de la France, où l'on bat des records au niveau chômage et délinquance.

  49. Archerducher dit :

    Salut à tous, je ne sais pas pour vous mais moi j'envoie beaucoup de questions (sur le site du PS) ex Lagardère, EADS,les privatisations en douce,etc. Peut-être est-ce du harcèlement, mais moi ça me fait du bien et en plus me répondent sans me convaincre.
    A propos de Frigide Bargeot, est-ce une bonne chose pour la manif du 5 mai ? Moi je dis non! Sur qu'il y aura de la provocation de façons à foutre la m**** et tourner en dérisions l'objectif principal, la 6ème république.
    Mr Mélenchon bon courage pour ce soir chez Ruquier, car avec les deux truffes qui vont vous faire sortir de vos gonds pour essayé de vous déstabiliser sur des questions à la con.

  50. sebidf dit :

    Bonjour, l'idée de la marche est une excellente chose, les thèmes aussi bien sur, mais croyez-vous franchement que cela va changer quoi que ce soit une marche d'une journée dans Paris? Le PS va dire, "nous avons entendu blablabla" et rien de neuf après! Il n'y a que l'occupation de la place pendant des jours (style indignés ou printemps arabes) qui fera changer la donne et donnera une possibilité réelle de changement (les Médias en parleront). Il me semble que cela fut comme cela bien des fois (trois glorieuses de 1830 qui poussa Charles X, l'ultra conservateur de l'ancien Régime à abdiquer par exemple). Là, honnêtement, superbe initiative mais je crains le plouf après.
    Quant au FN, j'en veux au PS et surtout à l'aile gauche qui cautionne en soutenant les dirigeants néo-libéraux, aux médias que je ne lis plus n'y n'écoute d'ailleurs. Le pire va arriver car dans ce monde d'égoïste, les valeurs de fraternité et solidarité ont été détruites. N'y a t il rien à faire contre la diffamation, les mensonges, les politiques d'austérité au niveau pénal (plaintes) car c'est insupportable.
    Enfin, j'avais déjà évoqué le sujet mais que font les 5 millions de chômeurs qui seront les premières victimes. Qu'attendent-ils pour marcher le 5 mai, en majorité car là, cela fera du bruit et du monde! Car j'en connais quelques-uns et quand je leur propose, ils sont totalement déconnectés de ce qui se trame et je les comprends vu l'urgence de la situation mais tout de même.
    Bonne journée


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