25avr 12

Après le premier tour, un moment de pause clavier

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1er-mai-capitalismeRetrouver le temps d’isolement, de silence et de pause qu’est l’accès à mon clavier aura été ce petit bonheur dont j’étais le plus avide depuis ces heures de tumultes qui ont suivi l’annonce des résultats. Désir qui venait après, bien sûr, cette irrésistible envie de dormir qui tenaillait tout un chacun dans nos équipes à bout de force. Penser, le mot à la main, c’est comme respirer après une apnée. Dans l’action politique davantage que dans n’importe quel art de réalisation, il ne faut pas se contenter d’attendre que la poussière retombe. Ces milliers d’émotions, de mots, de rencontres, de paysages qui font le vécu d’une campagne électorale diffuseront, des jours et des jours durant, dans les méandres de l’esprit, en veille ou éveil, rêves ou souvenirs surgissant impromptus. Cela se fera tout seul. Des sédiments nouveaux de culture et d’apprentissage s’accumuleront ainsi et j’en ferai un nouveau terreau. Mais on ne peut différer de s’impliquer dans la suite des événements comme dans un présent urgent. Le moindre retard à l’allumage prend d’ailleurs une signification que les vautours prennent pour une invitation au festin. Ici, à cette heure, je jette sur l’écran quelques balises pour vous faire connaître comment je fixe mes repères. J’en profite pour souhaiter qu’on fasse connaître ma position dans les termes exacts que je lui donne. Je suis déterminé à militer pour convaincre le plus de monde possible de voter pour rejeter Nicolas Sarkozy en utilisant le bulletin de vote François Hollande. Ceci posé sans ambiguïté je désapprouve toute utilisation de mon nom pour m’associer à je ne sais quel rassemblement autour du candidat et du programme des socialistes. Ceux qui croient bien faire en agissant de la sorte font en réalité une terrible erreur. Il faut convaincre et non contraindre. Pour moi, il ne s’agit pas de convaincre du programme de François Hollande, ce n’est pas le nôtre. Je veux convaincre de voter pour battre Sarkozy. Cela suffit. Au deuxième tour on élimine. C’est au premier que l’on pouvait choisir. Dans cet état d’esprit, je parle donc de l’action d’abord. Je n’aborde notre résultat qu’à la fin de mon propos. C’est le meilleur. Le dessert.

Pour illustrer ce billet des images et des affiches de 1er mai, jour de manifestations et de luttes derrière les syndicats, prises dans l'histoire passée du mouvement ouvrier et dans le temps des revendications et des combats d'aujourd'hui.

Je suis donc remonté sur le cheval, trompette de combat sonnante et sabre au clair, dès lundi soir, au journal de France 2. Nous n’avons pas d’énergie à perdre dans les regrets quand bien même il est juste et normal d’en éprouver et de souffrir au spectacle du pays défiguré par l’extrême-droite. Non pour s’auto-flageller. Nous avons fait notre devoir et nous nous sommes sentis bien seuls à le faire. Nul ne nous fera bastillejamais oublier comment la presse socialiste a préféré consacrer son énergie à nous accabler d’injures plutôt que de combattre Le Pen. Mais cela ne doit pas aller au point de perdre conscience de notre force et de nos responsabilités. Dans la lutte qui s’engage, les tensions sont démultipliées par l’extrême-droitisation de toute la droite. D’autant que la machine à salir et à mystifier s’est immédiatement remise en mouvement. Notre cas, celui du Front de Gauche, est vite réglé : nous avons « la gueule de bois » et nous sommes en échec puisque madame Le Pen est devant nous au classement. Point final, à des variantes de détails près. Parfois l’utile rejoint l’agréable quand le journaliste, comme à « L’Express », est lui-même lié au Front National. Mais, dans cette affaire l’utile rejoint surtout l’utile. On va voir ça. Depuis dimanche soir avec « l’irrésistible percée du Front National », le chœur des bouffons a retrouvé son couplet favori. Que mes lecteurs l’apprennent s’ils ne le savent déjà : l’analyse d’un résultat électoral est un enjeu idéologique. Contrairement aux apparences, un chiffre ne vaut que par comparaison : tout est dans la comparaison. Et la comparaison ne vaut que1er-mai-2002-2 par la référence que l’on choisit. Je prends le risque d’être saoûlant en rappelant, pour ceux que l’histoire des idées intéresse, qu’un chiffre ne décrit jamais une qualité intrinsèque mais un rapport entre des quantités. Les premiers chiffres égyptiens servaient à calculer la différence de superficie des terres cultivées à taxer car celle-ci changeait d’une année sur l’autre en fonction de l’ampleur de la crue du Nil. Mais en commençant la soirée électorale par un bobard tel que l’annonce de Le Pen à 20 %, l’odieuse machine médiatique à fabriquer du spectacle et de l’effroi, au mépris des faits et de l’intelligence, nous apprend que la connaissance de la réalité du résultat lui-même peut être un enjeu. Au-delà de l’intrinsèque aveuglement des agitateurs médiatique concernés, il faut tenir compte de l’intérêt idéologique de la manœuvre.

L’enjeu pour la bien-pensance est de détruire ce que nous avons essayé de construire : le retour de la question sociale et du partage des richesses qui se trouvent dans leurs poches. Rien n’est plus urgent pour les nantis et d’abord pour leur crieurs publics que d’en revenir aux bonnes grosses questions qui ne coûtent rien au portefeuille : la sécurité, l’immigration, les musulmans. Bref il est urgent de Lepéniser en rond. Et en cadence. Ainsi madame Le Pen aurait la clef du scrutin. Au point de voir « Libération » titrer avec François Hollande qui déclare : « A moi de convaincre les électeurs du Front National », comme si c’était sa priorité alors que dans l’interview il dit au 1er-mai-nbrougecontraire qu’il veut d’abord parler à la gauche. Il le dit à bon escient car s’il se risquait si peu que ce soit à donner des gages aux beaufs, Hollande se couperait d’amples secteurs des quatre millions d’électeurs du Front de Gauche qui sont tout à fait décisifs pour le résultat final ! Sale besogne, mille fois recommencée, et qui risque de nous coûter très cher. Car en clouant le débat sur ce terrain, c’est toute la construction de la campagne de Sarkozy qui serait validée. Légitimer la centralité de Le Pen, c’est légitimer ses thèmes et nous ramener loin en arrière, au temps de la valse-hésitation entre le préchi-précha moralisant et la « prise en compte des vrais problèmes posés ». Le Pen ne pose aucun « vrai problème ». Elle impose à force de répétition un discours de droite alternative. Une construction idéologique. Un rideau de fumée. C’est pourquoi, valider comme des « vrais problèmes » la mystification lepéniste est un poison mortel sans autre signification que de lui servir la soupe. Tel est le seul résultat prévisible de l’action de ces curieux « observateurs ». Il ne faut jamais perdre de vue ce point de cgt-2009repère pour apprécier les diverses « analyses » qui nous sont proposées. Toutes celles qui ont en commun de proposer des débats de substitution à la question du partage des richesses, ou bien qui réservent à Le Pen l’exclusivité de l’expression de la colère populaire sont destinées à aveugler plutôt qu’à éclairer.

Une question qui risque de se perdre en route, si on accepte les bavardages sans fin à propos du Front National, c’est évidemment celle de la méthode pour parvenir à battre Nicolas Sarkozy. Car contrairement à ce qui pourrait se croire trop facilement, voilà qui n’est pas joué d’avance. Il faut donc bien se souvenir que cette étape doit être franchie pour que n’importe quelle autre puisse être envisagée positivement. La révolution citoyenne est mieux nourrie par la victoire sur ses adversaires que par l’inverse. La défaite de Sarkozy est notre tâche urgente. Celle qui donnera de l’air à l’action sociale dans notre pays, bien sûr. Cela élèvera le niveau d’exigence des salariés qui auront construit cette victoire. Tout cela est indispensable pour que se développe ce que nous avons commencé à construire. Mais aussi, c’est ce qui est attendu de nous par la gauche de toute l’Europe pour briser le directoire actuel que l’on a résumé à juste titre sous le nom de « Merkozy ». Si je fais ce bref rappel des raisons de voter pour battre Sarkozy c’est que je suis bien conscient du fait que si cet objectif est partagé par tous, 1er-mai-cgtil existe entre nous une divergence sur le moyen d‘agir. Pour êtreplus clair, je sais qu’un nombre non négligeable de nos électeurs ne sont pas prêts à voter pour François Hollande.

On nous dit que ce serait le cas de 15 à 20 % de nos votants de ce premier tour. Ce pourrait être décisif. Les gesticulations de « Libération » et des autres organes socialistes hostiles au Front de Gauche sont donc totalement contre-performantes. Je connais les raisons qu’ont tant des nôtres de refuser de donner leur voix. Ils n’ont pas l’habitude de la donner sans donner aussi leur confiance. Il n’y a rien à dire contre leur honnête sincérité. Mais je voudrais les convaincre que leur résistance prend toute sa dimension s’ils ne vivent pas le vote Hollande comme une allégeance mais comme le moyen d’une action autonome et conquérante de plus longue haleine. La nôtre. La marche vers la révolution citoyenne. Cette marche est un processus vivant et non pas une formule déclamatoire. Elle passe par des étapes concrètes. Des rapports de forces qui se transforment en prises de conscience, qui s’élargissent en qualité, et en quantité de personnes que chaque succès partiel finit par entraîner avec nous. Le renversement de Sarkozy est le préalable 1er-mai-cgt-fo-1999de tout changement. Cela ne suffit pas, cela va de soi. Mais ce serait un événement considérable en Europe. C’est l’étape à franchir. Le comble serait que l’on fasse dépendre de l’adhésion à François Hollande le soin de pouvoir continuer le déploiement de notre stratégie. A l’inverse, si Nicolas Sarkozy se maintenait, il ne faudrait pas croire que la dramatisation de la situation, le choc qu’il prépare avec les travailleurs et la défaite subie suffirait à provoquer un meilleur niveau de mobilisation et de confiance en soi des travailleurs et de la jeunesse. Toute l’expérience historique prouve le contraire. La défaite ne fait naître aucun sursaut. Elle brise l’énergie collective, abat les courages naissant, durcit la résignation de la masse compacte de ceux qui hésitent. Le combat repart ensuite de plus bas. Je souhaite que chacun prenne en compte cet argument avant de fixer définitivement le choix de son attitude. Bien sûr nous allons en reparler assez souvent, je le devine, d’ici au 6 mai prochain. D’ici là, nous mènerons notre propre campagne pour battre Nicolas Sarkozy. Deux dates nous rassembleront au moins. Le 1er mai dont je vais parler. Et, en région parisienne, le 4 mai Place Stalingrad une nouvelle fois, mais ce sera peut-être ailleurs, pour conclure notre campagne de deuxième tour. Pour ma part je ne crois pas utile de participer à un meeting commun avec les socialistes et les radicaux de gauche et Robert Hue. Précisément parce que je respecte leurs choix qui ne sont pas les miens. Qu’irais-je faire ? Dire la vérité ? A savoir que j’utilise un bulletin de vote 1er-mai-2002mais que pour le reste je ne suis pas d’accord sur le programme ? A quoi cela pourrait-il bien servir ? Je recommande à mes amis de faire comme moi. Tous dans l’action, personne dans l’illusion. Mais bien sûr, il faut être dans l’action pour convaincre. Il y a urgence selon moi.

Il me semble qu’un aspect important de cette bataille du deuxième tour est la date du 1er mai. En décidant de venir chercher un bras de fer avec les syndicats, Nicolas Sarkozy entre dans une logique de compétition avec l’extrême-droite, nous dit-on puisque celle-ci se réunit tous les ans à quelques poignées d’énergumènes autour de la statue dorée de Jeanne d’Arc. C’est en effet un acte de compétition. Mais pas avec l’extrême-droite. Dans le sens de l’extrême-droite. Ce n’est pas pareil. Le bras de fer qui est organisé l’est contre les syndicats. C’est-à-dire contre les salariés organisés sur leurs revendications. C’est sans précédent. Mais c’est la suite logique du discours contre les « corps intermédiaires » qu’il avait prononcé à Marseille. La logique d’affrontement, déjà manifeste tout au long du quinquennat, franchit un seuil. Ce n’est pas un « coup de com' ». C’est une orientation politique de fond. C’est la ligne de Viktor Orban en Hongrie. Ce chef du parti libéral d’abord battu aux élections est revenu au pouvoir mai-1968sur une ligne d’extrême-droite. Parcours qu’avait laissé à mi-chemin ce paillard de Silvio Berlusconi. Nicolas Sarkozy essaie de sauter l’étape de la sanction du libéralisme en passant directement à la case politique suivante, avec les méthodes et les mots d’ordre qui y correspondent. Le danger est extrême. La réorganisation de la droite se fait sur un centre de gravité extraordinairement violent et frontal. C’est la raison pour laquelle le Front de Gauche fait de la mobilisation pour ce 1er mai une affaire centrale. Nous devons être derrière nos syndicats. Je dis bien derrière et pas à leur place car cela diminuerait la portée de leur action. La question posée en définitive dans ce bras de fer est de savoir quelles questions sont mises au centre du deuxième tour, comme problèmes que l’élection doit trancher. Qui est en cause ? Le banquier ou l’immigré ? Le 1er mai est donc un concentré du moment politique. On se souvient que dans mon discours à Marseille j’avais appelé de mes vœux à un 1er mai unitaire. Il l’est. Pour moi c’était l’occasion de souhaiter que cette place centrale soit donnée à la question sociale. A présent la question sociale est devenue une question politique, non du fait de notre propagande mais du fait de celle de l’adversaire. Il faut faire du judo politique et retourner contre lui la force du choc qu’il veut provoquer. Le 1er mai nous appelons donc tous ceux qui partagent notre combat à aller manifester avec les syndicats, dans le cortège de leur choix. Le Front de Gauche tiendra des « points fixes » dans toutes les villes où ses militants en ont les forces. Et après le passage des syndicats, si c’est la tradition des lieux ou bien si on l’a décidé en bonne compréhension 1er-mai-1909-megissiersavec les syndicats, on marchera nous-mêmes en cortège après le passage du dernier groupe syndical.  

Si l’on revient au champ général de l’observation, avant l’action, il faut étudier les résultats électoraux. Pour avancer de façon conquérante, il faut avoir une vision lucide du résultat global en ce qui concerne le rapport de force entre la droite et la gauche dans le pays. Il s’agit de se guider dans l’action en étant lucide sur nos chances, et donc de pouvoir saisir à point nos occasions d’agir. Je suis bien conscient du fait que cet indicateur ne dit pas tout, loin de là, s’il s’agit de compter ceux qui acceptent le système et ceux qui le rejettent. Si l’on met bout à bout tous ceux qui le rejettent, même quand leurs raisons sont diamétralement opposées, on peut dire que le régime actuel repose sur une tête d’épingle sociale. C’est bien là le cœur de la crise de régime qui mine tout l’ordre en place. Mais la connaissance du rapport de force électoral doit être faite en ayant en tête la comptabilité de tout ce qui nous aider à atteindre nos objectifs. S’il s’agit de chasser Sarkozy, il faut additionner d’un côté tous les bulletins de vote de la gauche politique, de l’autre tous ceux de la droite. Et voir les évolutions pour comprendre les dynamiques en cours. Cela s’apprécie par comparaison. Voyons.

Si l’on totalise les voix de toutes les droites, il faut constater qu’elles sont en recul. En 2007, les votes pour Le Pen, Villiers et Nihous ajoutés à ceux de Sarkozy et Bayrou, cela faisait 23 342 364 suffrages. En 2012 les mêmes catégories recueillent 19 550 966. C’est 16 % de moins. Et de notre côté ? En 2007 le total des voix pour Schivardi, Besancenot, 1er-mai-2011Laguiller, Buffet, Voynet, Bové, Royal faisait 13 377 032. En 2012 cela fait : 15 701 071. Une progression de 17%. Et l’autre gauche ? Il faut bien sûr tenir compte du fait que le Front de Gauche n’a pas été assimilé seulement à l’extrême-gauche. Mais la comparaison peut-être faite puisqu’elle m’a été sans cesse opposée pour minorer toutes nos réussites. En 2007, Besancenot, Schivardi, Laguiller et Marie-George Buffet recueillaient 3 300 254 suffrages. Cette fois ci en 2012, Poutou, Arthaud et moi nous recueillons 4 599 038. Nous progressons donc de 39 %. De ces quelques chiffres que conclure ? Je vois que les deux camps se radicalisent. Le processus est très largement engagé à droite. Au point que madame Le Pen est à deux doigts de parvenir à réorganiser le camp de la droite autour d’elle. C’est son objectif avoué et annoncé. En toute hypothèse, sa victoire idéologique sur son camp est faite. Sarkozy parle comme elle. La presse de droite suit le goût de sa clientèle et l’amplifie en agissant de cette façon. Elle a commencé, elle aussi, son extrême-droitisation. C’est ce que montre par exemple, de façon spectaculaire, l’évolution de « L’ Express » où la ligne éditoriale de type « Minute » s’accompagne de recrutements dans cette mouvance idéologique. Si je l’évoque ce n’est pas seulement parce que j’ai eu à en connaître du fait de l’acharnement aveuglé dont j’ai été poursuivi par ce journal. Mais parce que cela me semble être la pente prise par une partie des élites de la pensée de droite. La digue républicaine a cédé sur de larges pans de la droite mondaine. C’est un très mauvais signe quand on se souvient du passé calamiteux des expériences de ce type. Les Drieu La Rochelle commencent par être des « couv-revue-n-68-1er-maiChristophe Barbier » avant de devenir des Brasillach. Rien ne sert de se cacher, par respect de je ne sais quelles bonnes manières, la pente prise par les événements, ni la difficulté vers laquelle nous allons.

Le cœur de la droite, c’est-à-dire l’UMP, est dans l’impasse. Sa dilution est engagée. Nicolas Sarkozy perd 1,8 millions d'électeurs par rapport à 2007. L'analyse géographique de ses résultats montre que son électorat le plus fidèle et mobilisé est celui de la grande bourgeoisie. Il n'y perd quasiment aucun suffrage : il réalise par exemple 46,5 % à Versailles contre 47 % en 2007 et parvient même à améliorer son score dans le 7ème arrondissement de Paris où il se hisse de 56 à 58 %, où encore à Neuilly où il obtient 72,64 %. Les grandes fortunes ont donc fait bloc autour de leur homme de main. Mais c’est un échec terrible, car les beaux quartiers ne peuvent gouverner que si les quartiers populaires se laissent séduire. Or le recul de Sarkozy est spectaculaire dans la partie plus populaire de l’électorat de droite. Il perd 50 000 voix dans le Pas-de-Calais. Dans les fiefs de piliers de l'UMP, la chute est particulièrement forte : à Saint-Quentin dans l’Aisne chez Xavier Bertrand, Sarkozy passe de 31 % à 25 %. Et à Marseille, à Perpignan en milieu populaire ou à Meaux chez Jean-François Copé, Sarkozy passe de 34 % à 27 %. Cette perte se fait au seul profit de l’extrême-droite. Le processus en cours qui se lit dans les chiffres c’est celui de l’extrême-droitisation accélérée de la droite populaire.

70 % de la progression de Marine Le Pen vient du recul de Sarkozy. Une transfusion. A Marseille, Sarkozy perd 30 000 voix et Le Pen gagne 28 000 voix. A Lyon, Sarkozy perd 11 000 voix et Le Pen gagne 8 000 voix. A Lille, Sarkozy perd 6 000 voix et Le Pen en gagne 3 000. C’est ce transfert qui s’accélère plutôt qu’une percée de Marine Le Pen chez de nouveaux électeurs populaires. Par exemple à Florange, commune qui vit des hauts-fourneaux d'Arcelor-Mittal, Sarkozy perd 606 voix et Marine Le Pen en gagne 636. C’est presque du populaires-solidaires-fdgpile poil. Les vases communicants à droite entre Le Pen et Sarkozy sont particulièrement marqués dans le Nord et l'Est de la France où le FN réalise ses meilleurs scores. Le Pen ne doit ses percées en terres ouvrières que grâce à l'effondrement de Sarkozy : ainsi à Tourcoing dans le Nord, Sarkozy perd 4 000 voix et Marine Le Pen en gagne 3 000. On observe le même phénomène à Vaulx-en-Velin dans le Rhône, où 71 % de la population est ouvrier ou employé : Sarkozy y perd 800 voix et Marine Le Pen en gagne 700. Dans sa course poursuite avec Sarkozy, Marine Le Pen atteint ainsi quasiment le même score que lui dans plusieurs régions : Picardie, Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, mais aussi Languedoc-Roussillon. Sans les efforts du Front de Gauche pour endiguer la montée du FN, le scénario d'une élimination de Sarkozy par Le Pen n'était donc pas très éloigné. Le FN dépasse en effet les 20 % dans 11 régions (une sur deux) et dans 43 départements. Mais sa dynamique n'est pas homogène et se heurte dans de nombreux endroits à la percée du Front de Gauche. C'est le cas à Marseille où Marine Le Pen réalise 21 % là où son père et Bruno Mégret totalisaient 27 % des voix en 2002. Elle perd ainsi 1 200 voix par rapport au record réalisé dans cette ville par l'extrême-droite en 2002. Et par rapport à 2007 ? Elle ne récupère que 28 000 des 30 000 voix perdues par Sarkozy. Pendant ce temps, le Front de Gauche gagne au contraire 42 000 voix !

Cette radicalisation ne s’opère pas au même rythme de notre côté. Il est vrai que nous ne sommes à l’œuvre que depuis trois ans. Le Front de Gauche ne domine pas idéologiquement la gauche. La preuve selon l’IFOP, 30 % des électeurs de François Hollande ont hésité à voter pour nous. Cela ferait neuf points de plus pour nous s’ils avaient choisi de ne pas se laisser effrayer par les affolés de la vingt-cinquième heure qui les ont ramené au prétendu « vote utile ». Leur niveau de politisation est donc resté bas. Nous ne leur avons communiqué aucune énergie politique. Le chemin à 1er-mai-1960parcourir se nourrira des épreuves que notre camp va vivre et de notre capacité à nous en saisir pour tirer les événements du bon côté. C’est le moment de dire que notre affaire est bien engagée. Très bien engagée. Avec près de quatre millions de voix (11,11 %), le bulletin de vote du Front de Gauche a gagné trois millions de voix depuis notre première campagne électorale aux européennes, il y a trois ans, où nous avions rassemblé 6,5 % des suffrages. La conquête réalisée est désormais bien répartie sur l’ensemble du territoire. C’est le signe qu’il s’agit bien d’une force politique nouvelle qui ne reproduit pas simplement la carte du passé des organisations qui le constituent. Le Front de Gauche fait plus de 7 % dans tous les départements sans exception en métropole. Il recueille 10 % des votes ou plus dans 70 départements et plus de 13 % dans 20 départements. De grandes villes sans tradition communiste forte ont ainsi voté à plus de 15 % pour nous comme Grenoble, Toulouse, Lille, Besançon ou Montpellier. De spectaculaires progressions sont aussi enregistrées là où nous avons assumé des clivages politiques forts. Ainsi en Alsace. Nous avons milité à visage découvert pour l’abolition du Concordat. Nous avons augmenté notre score de plus de 300 %. Nous y sommes passé de moins de deux pour cent à plus de sept ! A Marseille aussi, le discours clair et décomplexé sur la valeur du métissage a rencontré un écho populaire de masse en hissant le Front de Gauche à près de 14 % sur la ville et à plus de 20 % dans plusieurs arrondissements populaires des quartiers nord. Sarkozy y perd 30 000 voix et Le Pen en gagne 28 000. Le PS en gagne 1000 mais le Front de gauche en rassemble 42 000 de plus. Là aussi c’est la stratégie de combat Front contre Front qui a permis de tenir tête et de percer. Vaulx-en-Velin est un autre bon exemple de percée du Front de Gauche en milieu populaire et ouvrier. Souvenons-nous que dans cette ville, 71 % de la 1er-mai-drome-horizpopulation est faites d’ouvriers ou d’employés. Le Front de Gauche y gagne plus de 2 000 voix. Il est la deuxième force de la cité avec près de 19 % des voix.

Dès lors on peut constater que le score élevé de Marine Le Pen ne se fait pas à notre détriment. Nous avançons en face à face. Là où le FN progresse, le Front de Gauche progresse aussi. Ce sont donc les dynamiques respectives qu’il faut comparer pour voir qui prend l’ascendant dans la société. Car c’est autant une radicalisation de la société que celle des espaces politiques. Cela se vérifie spécialement en terres ouvrières. Elles sont loin de se donner à Marine Le Pen. Ainsi à Petit-Couronne en Seine-Maritime où la fermeture de la raffinerie Petroplus menace 900 ouvriers et où tous les candidats à la présidentielle se sont rendus. Sarkozy y perd 249 voix, Hollande en gagne 114, Le Pen 436 et le Front de Gauche 693. Nous sommes ainsi la plus forte progression. Enfin, un exemple montrant la place que peut se tailler le Front de Gauche face à la droite. Les deux départements 1er-mai-2007où Sarkozy réalise ses plus mauvais scores – la Seine-Saint-Denis et l’Ariège – sont aussi ceux où le Front de Gauche obtient ses meilleurs résultats, avec près de 17 % et des pics à 25 % dans de nombreuses communes à composition sociale populaire. Notons que contrairement aux regards trop rapides, à Florange, le Front de Gauche gagne 654 voix, quand Le Pen en gagne 636, manifestement arrachées à l'abstention. A Audincourt, où résident 3 000 ouvriers qui travaillent sur les sites de PSA Sochaux-Montbéliard, Sarkozy perd 439 voix et Marine Le Pen en gagne 376, tandis que nous en gagnons 740 ! La conséquence est que nous sommes bel et bien en train de constituer la relève de la gauche traditionnelle. Que le processus ne fasse que commencer n’y change rien. Le mouvement est engagé. La puissance actuelle mille fois célébrée de Marine le Pen ne doit pas empêcher de regarder son évolution dans le temps long pour la mettre en regard de notre dynamique actuelle. C’est un fait et il est alarmant : Marine Le Pen gagne 2,6 millions de voix par rapport au score de son père en 2007. Avec près de 18 %, elle dépasse le score historique du FN en 2002. Mais elle ne parvient pourtant pas au niveau cumulé des scores de son père et de Mégret qui était de 19 %. C’est le contraire de ce que disait le résultat annoncé en début de soirée électorale ! Notre résultat se lit dans le sens inverse. C’est une percée pure. Elle donne le ton du changement qui a commencé à gauche.

Je le rappelle, le total des voix de gauche augmente fortement par rapport à la dernière présidentielle. Il passe de 13,3 millions (36,4 %) à 15,7 millions (43,7 %). C’est le meilleur score global de la gauche à une présidentielle depuis 1988. Mais le score de François Hollande n'est responsable que d'une petite partie de cette progression. L’essentiel, les trois-quarts, vient de la percée du Front de Gauche. Hollande n’ajoute que 770 000 voix par rapport à Ségolène Royal. Dans les fiefs de ses visibles lieutenants, aucune dynamique 1er-mai-drapeaun'est détectable. A Montbéliard chez Pierre Moscovici, le nombre de voix pour François Hollande est en baisse de 105 voix par rapport à Ségolène Royal au 1er tour de 2007. Le Front de Gauche y gagne plus de 1 000 voix à la gauche en terre ouvrière. A Nantes, chez Jean-Marc Ayrault, François Hollande ne recueille que 78 voix de plus que Ségolène Royal. Nous permettons à la gauche de rassembler 15 000 voix de plus par rapport au score du PCF en 2007. De même à Argenton-sur-Creuse, la ville de Michel Sapin, François Hollande ne gagne que 67 voix par rapport à Ségolène Royal. A Evry chez Manuel Valls le nombre de voix PS stagne. A Lille chez Martine Aubry, il perd même des voix. Conclusion : l'essentiel de la dynamique de la gauche vient de la percée du Front de Gauche. Nous apportons les deux tiers des voix supplémentaires comptées à gauche. Cet apport à la gauche est très perceptible dans les terres populaires les plus touchées par le vote FN. Ainsi à Cavaillon où 64 % de la population est ouvrier et employé, François Hollande n'engrange que 13 voix de plus que Ségolène Royal. Mais le Front de Gauche gagne 1 200 voix ! A Marseille, que j’ai déjà évoquée, c'est le Front de Gauche qui permet à la gauche de passer de 36 % en 2007 à 45 % en 2012.

J’achève cette note en vous faisant connaître la lettre que j’ai reçue d’Allemagne que m’ont adressée nos amis de Die Linke. « Cher camarade Mélenchon, cher Jean-Luc, nous t’adressons nos vœux les plus cordiaux pour ton très bon résultat au premier tour des élections présidentielles en tant que candidat du Front de Gauche. Votre résultat montre que les électrices et électeurs français en ont assez d’une politique qui sert avant tout les intérêts des gens aisés et du capital financier. Toi et les militants du Front de Gauche, vous avez réussi à leur montrer des alternatives sociales et de gauche, et à les convaincre, dans des conditions difficiles, que ces alternatives sont éligibles. Ce résultat des élections montre en même temps combien vous avez eu raison de vous battre de façon offensive contre toutes les tentatives de monter les victimes de la crise les unes contre les autres, et d’exacerber la xénophobie et le nationalisme.

Ce résultat est important au-delà de la France. L’un des porte-drapeaux de la politique anti-crise européenne, antisociale a été sanctionné par les électrices et les électeurs, et sera, espérons-le, définitivement chassé du Palais de l’Elysée dans deux semaines. Le duo Merkozy serait ainsi brisé.

A l’avenir, nous espérons qu’il ne sera plus aussi facile d’imposer à toute l’Union Européenne des « mesures de lutte contre la crise » à l’allemande. Cher Jean-Luc, nous te souhaitons ainsi qu’aux camarades du Front de Gauche d’arriver à imposer l'influence sur la politique française que révèle ce résultat, et en particulier que vous réussissiez à renouveler et à renforcer votre succès aux élections législatives. La LINKE allemande, la gauche dans toute l’Europe, compte sur vous. Salutations cordiales. Klaus Ernst et Oskar Lafontaine »


1  459 commentaires à “Après le premier tour, un moment de pause clavier”
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  1. Dauphinoise dit :

    @ Gilbert La Porte

    Ami, camarade, comme je te comprends ! Cela dit, bien que ma décision ne soit pas encore prise (et dieu sait que j'ai crié haut et fort il y a des mois qu'il serait hors de question que je vote à droite, car pour moi Hollande est du même tonneau que DSK donc de droite et non de gauche), cela dit, donc, j'ai tendance à penser que nous réussirons plus à faire fléchir un F. Hollande qu'un Sarkozy (souviens-toi du mouvement contre la réforme des retraites (à ce propos tant pis j'envoie une pique et je trouve que les syndicats n'ont pas été à la hauteur mais ce n'est que mon point de vue). Et puis dégager Sarkozy peut nous permettre de le voir enfin poursuivi pénalement avec toutes ses affaires (Bettancourt, Karachi...). C'est pour cela que je me résoudrai sans doute à voter Hollande et crois bien qu'il m'en coûte. J'avais gardé précieusement mon bulletin Mélenchon pour le déposer dans l'urne au second tour.
    En aucun cas ce n'est une approbation de Hollande. Il semblerait que 1/3 de ses électeurs du premier tour ne l'aient été que par peur d'un remake de 2002. Cela nous reste donc toute la place pour les législatives. Même si elles me font peur (je me méfie des coups fourrés du PS) c'est là notre devoir : les gagner. Que crois-tu que fera Hollande avec nous en force au parlement ?
    Courage camarade. Nous serons sur le terrain, en assemblées citoyennes et nous finirons par vaincre.

  2. Cyprien dit :

    @ventdebout-38 : Alors aprés la révollution Citoyenne qui a malheureusement échouée, je prône moi et d'autres la révollution par la rue.

    La Révolution Citoyenne n'a pas échouée puisque elle n'a pas encore aboutie, et penser qu'elle le soit est un signe manifeste de découragement. Non, nous pouvons encore nous opposer, montrer notre force nouvelle, de par notamment les législatives mais également par la présence sur le terrain. La Révolution Citoyenne nous permet de ne pas entrer en "guerre civile" et nous donne les moyens d'oeuvrer pour un monde meilleur, de manière démocratique. Usons de ce droit, et ne relachons pas les bras, gardons courage, affrontons l'ennemi ! Et l'une des premières étapes à la mise en place d'une Révolution Citoyenne est de virer la droite. Nous avons l'opportunité de la faire le 6 mai, alors ne boudons pas cette action sous des prétextes de résignations au point d'en appeller à la révolution par la "rue" qui franchement, serait bien la dernière des solutions... Bien fraternellement

  3. veb dit :

    pas évident après cette bataille de choisir ce qu'on a pas voulut ! comme il est bien dit, je pense qu'il faut ELEMINER sarko au 2e tour, cela ne nous empêchera pas de continuer notre combat. Ma femme et moi venons après ce premier tour d'adhérer au PG, signe que notre volonté de changer ce monde pourri est devenu presque une raison de vivre ! nous n'avons que trop conscience de ce qu'il va arriver d'ici peu ! j'aurai préféré un 2e tour avec Mélenchon, et bien je considère mon futur combat comme un 2e tour ! on ne lâchera rien ! je pense qu'il faut également ruser avec les coups de couteau des médias, quand on pense qu'un français regarde la télé 4h/jour en moyenne, il y a une grosse désintoxication à faire de ce côté là! il faut redéployer nos idées avec l'humain d'abord, le programme du FdG dans les campagnes, dans nos familles, il faut éduquer, expliquer, convaincre, le travail sera dur mais payant j'en suis convaincu pour l'avoir pratique avant le premier tour. Pour tout dire c'est la première fois que je milite pour un parti, que je m'engage autant pour des idées, grâce au front de gauche j'ai repris espoir !Merci !la lutte continu ! Jean Luc tu as notre soutien, continuons cette aventure ! je suis digne quand je défend les idées du FdG ! DEGAGEONS SARKO !

  4. pfeiffer carl dit :

    bon, le 1 mai désolé j'avais de longue date prévu une pause bucolique au milieu de la campagne politique. Mais la 4 je serai là n'importe où. Le 6 bien sur je voterai contre Nicolas Sarkozy, c'était prévu ainsi au départ et donc inutile de faire semblant on savait presque tous que cette fois encore il faudrait en passer par là. ce qui fait mal au coeur c'est cette campagne journalistique infecte qui nous vole notre vraie victoire un rassemblement exemplaire. Je comprends on leur a fait si peur, continuons! J'ai vu oui cette évolution des cités mais aussi des banlieues car je trouve les score front de gauche particulièrement à notre avantage les lieux de cultures ouvrières sont donc très sensibles à nos argument reste cette question comment atteindre les petits villages nourrit de haine contre notre si belle France comme en Moselle en Meurthe et Moselle en Alsace un des villages de mon enfance Charmes la côte à coté de Toul a voté Front national c'est incroyable il y a peut être 100 personnes au village et pas de querelles religieuses ou ethniques. ce discours arrive par les médias seul activité récréative de ce village sans café sans lien social surtout comme beaucoup des villages passer noir sur notre jolie carte de France.
    Je connais bon nombre de sympathisant qui n'ont pas voté front de gauche abusés par le vote utile et puis aussi les quelques autres qui ont comme toujours fait mouton honorable malgré le fait d'être venu écouter nos discours.
    on continue et...

  5. nanar dit :

    Bravo, Jean Luc, pour cette brillante analyse du 1er tour.
    Bien sûr, d'abord battre Sarko malgré les trahisons répétées du PS à ses alliés et à ses électeurs de second tour, bien mal récompensés de leur fidélité.
    Hollande donc et pas l'abstention car Sarko est une sacré bête politique qui ne s'avoue jamais vaincue et qui sait parfaitement utiliser le mensonge, la dissimulation, flatter les sentiments les plus bas....
    Mais, dans la tête, le combat continue et surtout au premier tour des législatives où il ne faudra pas refaire le coup du vote utile (Je pense que le traumatisme de Jospin nous a coûté au moins 4 points qui nous auraient placés tout prêt de Le Pen). Il faut continuer à décomplexer la gauche sur les thèmes du partage, de la fraternité, de la véritable démocratie et de l'écologie politique. Se rapprocher des Verts et de la gauche du PS pour battre en brèche la social démocratie libérale et euro-technocratique. Peut-être aussi admettre qu'après la lutte contre les injustices "de droite", il faudra admettre que la justice de gauche devra aussi lutter contre les "tricheurs de gauche et de droite", qui abusent des droits si difficilement acquis. Ces thèmes dont l'extrême droite se sont emparés allègrement en caricaturant la situation et au nom de la justice (sans tenir compte des situations insoutenables vécues par les plus modestes)... et, peut être donner au vote des étrangers aux élections locales, un vrai débat démocratique par un référendum.

  6. sibyll dit :

    Je reste confondue par la façon dont le Front de gauche et son représentant sont traités dans pratiquement tous les médias, surtout audiovisuels, au risque de dire des insanités incroyables, comme de prétendre que Mélenchon est responsable de la montée en puissance de Le Pen! (entendu sur la 2) ou même qu'il a trompé (enfin, le terme était nettement moins correct) tout le monde parce que les résultats ne correspondaient pas aux prévisions des sondages (sic) (France Inter, un chroniqueur de pascale Clark!). Ces journalistes (je suis moi-même docteur en Sciences de l'Information) ont si peur de la montée en puissance de la gauche et des changements qu'elle annonce que soit ils préfèrent ne pas en parler du tout, soit ils se permettent, en violation de toute déontologie, de dénigrer personnellement le programme du Front de gauche comme son représentant. Leur mépris suinte alors par tous leurs pores! Pourtant, peu importe que les scores soient en dessous des prévisions, cela ne fait que renforcer ma conviction que les sondages sont antidémocratiques et influent indûmment sur les élections, ce qui compte c'est la dynamique que vous avez su lancer, qui j'espère prendra toute son ampleur aux Législatives, et l'espoir que vous rendez à une gauche encore si mal dans sa peau de s'être compromise avec un parti qui n'a plus de socialiste que le nom. Difficile de trouver sa juste place dans ce contexte et de redonner confiance aux électeurs. Félicitations pour le travail...

  7. Franck dit :

    La bonne mine du sieur Tapie intervenant sur le plateau de France 2 au soir de l'élection est un bon indice. Que nous dit-il (de mémoire) ? "Jean-Luc Mélenchon les appelle à ne rien demander en échange, y a des électeurs communistes qui doivent se sentir....". Venant d'un désormais proche de NS, la manœuvre est évidente. Démobiliser quelques électeurs du front de gauche c'est toujours bon à prendre n'est-ce pas... Voter pour François Hollande au second tour ce n'est en aucun cas renier ses idées. C'est au contraire créer les conditions d'une dynamique qui permettra au front de gauche d'accroître son audience. Je respecte le choix des quelques camarades qui souhaitent s'abstenir, mais je crois que cette intransigeance affichée ne va pas dans le bon sens, loin s'en faut ! Pour ceux qui auraient encore des doutes je les invite à relire Les mains sales . Le contexte politique nous dicte parfois des choix peu en accord avec nos convictions profondes, mais voter Hollande ne signifie pas forcément approuver sa ligne politique, c'est d'abord et avant tout s'opposer à NS.

  8. orchidee dit :

    Aux paroles de Jean-Luc Mélenchon sur les raisons de voter Hollande pour qu'au deuxième tour on élimine, je voudrais vous donner ce dialogue de michel audiard dans les tontons flingueurs que nous sommes :écrits par Michel Audiard....Moi, quand on m'en fait trop je correctionne plus : je dynamite, je disperse, je ventile !

  9. marco polo dit :

    J'attendais cette analyse, les chiffres parlent bien, le Front de Gauche s'installe et se construit, c'est désormais LA force de gauche incontournable. Pour continuer cette lutte, il faut que Hollande soit élu le 6 mai. C'est la condition essentielle pour la victoire à venir du Front de Gauche. Plus nous avancerons, plus la droite va tenter de nous bloquer, par tous les moyens. Amplifions donc la force de notre mouvement, c'est la garantie pour l'avenir.

  10. Cyprien dit :

    Entièrement d'accord marco polo ! Il faut faire grandir le Front de Gauche, qu'est cette force nouvelle dans le pays que nous avons su mettre en place et imposer... le 6 mai controns Sarkozy par le vote Hollande !

  11. Mikle dit :

    Il faut lire l'éditorial de Christophe Barbier de façon à bien comprendre le commentaire :"Les Drieu La Rochelle commencent par être des « Christophe Barbier » avant de devenir des Brasillach". Voici la conclusion de ce texte de L'express:"François Hollande, s'il l'emporte, comprendra-t-il que sa politique sociale brusque ces français irrités par l'assistanat? Que sa vision de la fonction publique ou de la fiscalité les inquiète comme contribuables et les agace comme citoyens?Que le droit de vote des étrangers les déracine un peu plus? Président de la République, il devra déployer sur ces sujets, prudence, patience et pédagogie."En d'autres termes la politique sociale et fiscale de F Hollande, déjà très pâle doit s'aligner sur la régression néo libérale. La politique sociale qui s'articule sur le droit au travail ou sur la solidarité devient chez Barbier de l'assistanat! Un peu plus de justice fiscale apparait inadmissible pour "ces français"et le vote des étrangers aux municipales un déracinement intolérable! la droitisation de ce journal favorable à Hollande est consternante.
    Par ailleurs merci pour cette analyse très fine des résultas électoraux.

  12. Jean-François N. dit :

    Je vous ai soutenu au premier tour et le 6 mai, je voterai pour François Hollande (même si je ne veux pas de la rigueur édulcorée qu'il nous proposé) mais contre Nicolas Sarkozy, qui ferait mieux de se recycler en pâtissier tant en 5 ans il a réussi à diviser la population en mille-feuille.
    Le 6 mai nous devrons faire barrage au président sortant et à sa clique de zouaves, non pas parce que nous voulons le meilleur pour notre pays mais parce que nous désirons le moins pire...

  13. abdoul carime dit :

    Bonsoir Mr Mélenchon, nous sommes content de vous retrouver. J'ai senti un vacillement le 22 Place Stalingrad 20h,avec beaucoup de deception. Tous mes respects pour le travail accompli, l'actualité vous donne raison, la lutte continue donc.Nos jeunes doivent continuer à s'impliquer avec leur enthousiasme et non se decourager sur ce contre-temps. SVP, menagez vous pour les combats à venir.

  14. Coqeulicots ! dit :

    Merci de m'éclairer aussi finement ! Vos chroniques sont toujours un "réconfort" amical qui...me conforte !
    Bon, ben voilà : piégée !
    Si le FN avait été "loin derrière" ou même à égalité avec nous (FdG), j'aurais voté nul (remis un bulletin Mélenchon dans l'urne, par exemple !). Mais avec une extrème droite à un cheveu des 18% et Sarko, dont le score reste trop élevé, qui flatte les populations dans tous leurs bas instincts (déculturation, prosélytismes religieux de toutes "confessions, médias toxiques, jeux,video ou à gratter,crétinisants) et qui va draguer tout cet "électorat potentiel", exaspéré par le chômage, la casse des services publics, la baisse de leur pouvoir d'achat, un syndicalisme souvent résigné, parfois complaisant, voire inexistant, un réseau associatif d'éducation populaire (et laïque !) en lambeaux faute de moyens... Sans parler des chômeurs, des Rmistes, des exclus, auxquels nous n'avons pas sû "causer assez"... Bref, obligée encore une fois de voter pour le "moins pire" car 5 années supplémentaires de Sarkozysme sont plus que je ne pourrais en supporter ! Mais je n'attends RIEN de la social-démocratie bourgeoise et je continuerai ma lutte, dans les urnes aux législatives, et dans la rue dès le 1er Mai ! Pour l'Humain d'Abord" ! Et je suis bien contente de vous lire, de tous ces échanges d'espoir et d'énergie,de cette "toile" qui nous tisse et nous relie ! Très fraternelles salutations à tout le monde !

  15. Mycroft dit :

    J'ai encore du mal à penser voter pour Hollande. Je présume l'échec prochain par son refus d'incliner sa politique vers notre projet et je redoute que son échec remette en selle l'UMP/FN en 2017 ou avant.
    Oui, nous devons maintenir une position autonome et incarner l'alternative à Merkozy... et bientôt à Merklande !
    Si je vote Hollande ce sera car j'espère que les électeurs PS/EELV feront de même aux législatives pour nos candidats et lors... de la prochaine présidentielle pour notre candidat au second tour.
    Voter Hollande aurait pu être plus simple que voter DSK (ouf!), mais la haine de la presse opportuniste me heurte. Hollande n'a rien dit pour que ces comportement cessent. Il a laissé faire. Honte à lui! Je sais que la tradition veut le désistement républicain. Mais, leur attitude (Joly, Hollande, Artaud et Poutou) m'a scandalisé. Pas un pour rattraper l'autre, expliquer leur programme et combattre les droites. Heureusement qu'il y a eu le Front de Gauche!

  16. JM dit :

    L'ennemi c'est la finance, le FN son larbin... Etait il nécessaire de tant se focaliser contre le larbin lors de la campagne ? Quelque part s'opposer au FN a eu un impact négatif en terme d'image car notre résultat en terme de vote est perçu comme un échec alors que la percée de FdG est une vraie réussite. Ne la boudons pas et à l'avenir améliorons notre communication.

  17. katia dit :

    Oui, rien n'est gagné pour Hollande le 6 mai; il faut le dire et le redire "voter Hollande c'est battre Sarkozy" c'est essentiel.
    Merci Mr Mélenchon pour cette analyse des résultats; la télé et la presse en générale (j'attends Politis demain) ont été pitoyables.

  18. Florent dit :

    @louis (message 329).
    Effectivement, cette vidéo (lien youtube ici) est intéressante parce que derrière le montage efficace et rigolo, elle illustre bien aussi l'un des problèmes qu'a du affronter Mélenchon : depuis la crise de 2008, les médias relaient sans aucun recul critique les discours anti-capitalisme,de Sarkozy, repris aussi par tous les experts libéraux et sociaux-libéraux qui avaient pourtant soutenu la financiarisation de l'économie pendant 20 ans avant la crise. Discours qui ne sont évidemment que du bluff, rien n'ayant été fait pour éviter qu'une nouvelle crise de la finance ne se reproduise, au contraire. Mais du coup, comme tout le monde peut parler sans arrêt des méfaits d'un capitalisme sauvage, de la finance dérégulée, peut dénoncer les excès du système, sans être mis devant ses contradictions, et bien quand Mélenchon le fait mais avec sincérité, avec de vraies propositions, c'est difficilement audible et les gens ont sans doute encore du mal à voir la différence. Mais ça viendra ! Gardons la motivation pour les prochains combats.

  19. kbrahimi dit :

    Il faut beaucoup de prodigues pour faire un peuple GENEREUX beaucoup d'indisciplinés pour faire un peuple LIBRE, et beaucoup de jeunes fous pour faire un peuple HEROIQUE. Bernanos " les enfants humiliés"
    Il se trouve que tous ces éléments n'ont pas été réuni pour renverser l'ordre établi! En plus de cela la machine qui détourne le sens des mots au profit d'un autre sens qui lui est profitable. Definition du vrai travail:"le vrai travail, ça veut dire les gens qui prennent leur voiture le matin pour se rendre dans leurs entreprises, leurs usines, leurs exploitations, qui travaillent toute la journée, rentrent le soir et ont encore mille choses à faire pour leur famille, pour eux-mêmes, pour gérer leur foyer". ministre de l'agriculture Bruno Le Maire! question pour un champion! et ceux qui prennent le train ou le RER font ils parti des gens du "vrai travail"? les instituteurs, les infirmières, les femmes de ménage, les éboueurs, caissières, barman, receptionistes etc.....ils sont dans quel catégorie?, le vrai ou le faux? On aura tout vu! La bêtise, la médiocrité est a un niveau que je n aurait jamais imaginé.
    il était un temps justement ou on pensait progrès pour que l'humain ne soit ni esclave, ni bête de somme! Et voilà ou nous en sommes! c'est lamentable!
    l'attaque des Financiers, le AAA- déjà oublié! LE POUVOIR DES MOTS est LE POUVOIR tout court!

  20. Tooty dit :

    Merci Monsieur Mélenchon. (Précision inutile: quand je marque "Mélenchon" sur mon traitement de texte, ça me le souligne en rouge et propose le mot "enclencher", qui vous va particulièrement bien).
    Bref, à 26 ans, je n'avais jusqu'à présent que voté par défaut. Et pour la première fois, je croyais vraiment en "l'humain d'abord". Dimanche soir, j'étais dépité.
    Des années et des années que pour moi, une question est centrale: celle du pétrole, du pic de production. Et je vous ai entendu prononcer les mots "sortir des énergies carbonés". Bref, votre plan keynésien pour entrer définitivement dans ce 21ème siècle: Les Français ont manqué une occasion en or.
    Ne vous découragez pas. Si quand même, vous pouviez simplement être un peu plus sympa avec les journalistes, pour la simple et bonne raison que je passe plus de temps à vous défendre sans vous connaitre, qu'à parler du programme du front de gauche. Je ne suis guère optimiste, souvent, les alternatives qui font un bon pourcentage à la présidentielle sont sans lendemain (Verts en 95, Modem en 2007). Espérons que la révolution à de l'avenir.

    Merci

  21. Pierre dit :

    Mille mercis Jean-Luc pour cette analyse. Ces pages valent de l'or pour analyser et expliquer les resultats autour de moi.

  22. boyer dit :

    Jean-Luc, nous devrons dans nos luttes prochaines considérer avec respect et attention, le monde rural qui part carrément en carafe vers le FN parce qu'ils ne savent plus vers qui se retourner dans leur campagne si paisible et pourtant en jachère, se désertifiant au profit des gros exploitants qui massacrent paysages, et surtout la terre...Bientôt les campagnes ne seront que les quartiers résidentiels des citadins en mal de plein air qui ne sauront même pas entretenir les pâturages abandonnés considérant les petits paysans comme les derniers des mohicans....Pour moi issue du monde paysan, qui ai vécu pas mal d'années en ville, j'arrive à penser que les mégapoles sont entrain de pourrir et de diviser politiquement la société toute entière et en particulier tous ses habitants qui ont délaissé et méprisé leurs origines rurales, oubliant ainsi les valeurs simples mais essentielles que nous proposait la nature.....L'urbanisation intensive et sauvage est un désastre, ressemble à s'y méprendre à notre société de consommateurs dégénérés par le fric et le désir de posséder...Nos luttes futures devront tenir compte de cette situation en développant d'avantage ce thème environnemental....Comprendre, c'est déjà ne pas ignorer..

  23. danielle v. dit :

    Monsieur Mélenchon oui c'est dur de voter Hollande meme si c'est bous qui nous le dites. Comment peut on oublier vos si brillants discours votre parole si energique et poetique a la fois votre beau coeur....je suis incapable d'ecouter une minute sarko ni hollande tant ils parlent comme des patates et avec un air si faux jeton! jamais depuis Mitterrand je n'avais entendu si grand orateur et oui si beau programme.c'est tres dur.

  24. PAGES dit :

    Votez contre Sarkozy avec un bulletin Hollande est un acte positif
    Cela changera les conditions de lutte en France et cela entamera un processus d'une autre vision possible et un autre rapport de forces en Europe
    Si la lutte continue il faut agir pour quelle soit plus efficace
    1° priorité dégager Sarkozy
    J Luc Pagès

  25. Francine DUCROT (ST LEU Réunion) dit :

    à Cyprien 461 : Mais comment diable sais-tu que j'apprends le violon?! C'est vrai en plus! Trop poilant!
    Sinon, pour répondre plus sérieusement et je finirai là-dessus car je tombe de sommeil : pour éviter que les votes blancs/Mélenchon/nuls soient déchirés et jetés dans la corbeille, ne soyons pas qu'électeurs, soyons aussi dépouilleurs, et conservons ces bulletins précieux pour en faire le compte. Non?

  26. Laurence dit :

    En Italie, il y avait une expression pour parler de la "Berlu" à gauche : "il faut se débarrasser du type". Voilà, je préfère mille fois, même avec une élection au suffrage universel insatisfaisante, même avec un bulletin de vote auquel je n'adhère pas, je préfère mille fois que nous sortions Sarkozy par les urnes que par les marchés financiers, comme cela a été le cas en Italie. Du moins aurons-nous fait cela, le sortir, par le vote.
    Ensuite, tout commence, bien sûr.
    On ne peut pas considérer que son vote a de l'importance (et donc voter Jean-Luc Mélenchon plutôt que François Hollande au premier tour) et ensuite considérer que ce serait à d'autres que nous de faire le travail. On ne peut pas non plus fétichiser son vote. Pour ma part, je veux contribuer à ranger la miniature, je veux contribuer à ce que s'ouvre le moment de la désintoxication, et je veux que l'on puisse s'appuyer sur la campagne magnifique, vraiment, qu'a faite Jean-Luc Mélenchon avec le Front de Gauche pour continuer à se battre (comme on fait depuis 2007).

  27. Mycroft dit :

    Encore merci pour le billet! Ce blog est un lien très précieux.
    Si je peux modestement donner un conseil, je souhaite que dès l'élection de celui qui aura dégagé Mr. S. ; le Front de Gauche propose un candidat comme premier ministre et ses ministres (ainsi autour de Mélenchon, nous aurons un cabinet). Cela favorisera notre visibilité, donnera de la crédibilité, écartera le fait que cela soit "un homme" et donnera de l'expérience à porte-parole dans les domaines de compétences.
    Je souhaite que Jean-Luc puisse continuer sa campagne à travers la France et qu'il puisse aussi se reposer et nous écrire des billets!
    Après juin, nous devrons avoir besoin de lui comme vigie au Parlement Européen, pour nous informer et nous éduquer sur les enjeux qui font notre quotidien. Lieu des prochains confrontations et des prochains débats. Notre mouvement devra aussi renforcer le PGE et le rendre lisible partout! L'insurrection citoyenne en Europe, ce sera 2014 !

  28. jean ai marre dit :

    Jean-Luc a dit qu'Hollande viendrait demander aux électeurs du Front de Gauche de voter pour lui. Pour l'instant je ne vois rien venir.
    Ce qui est remarquable au PS c'est que suivant le sujet évoqué c'est une personne désignée qui en parle . D'ailleurs on voit bien la cacophonie que ça fait quelque fois avec des réponses différentes ;
    Par exemple S Royal parlant du vote des étrangers, vite démenti par les autres.
    Lorsqu'ils seront au pouvoir, il faudra s'adresser à qui ?

  29. Marie 46 dit :

    Alors, oui, le 6 mai,
    je dynamite, je disperse, je ventile.....Sarkozy !

  30. Jean Jolly dit :

    Pour ma part je vais être franc, j'avais depuis longtemps annoncé que je conserverai le bulletin FdG reçu à domicile pour le glisser dans l'urne au deuxième tour, j'avais prévu un écart beaucoup plus important entre le copain de Papandréou et celui de Bush, de même que j'étais persuadé que nous serions loin devant la "valseuse du bal de Vienne" avec un score avoisinant les 17 à 20 %... je me suis planté sur toute la ligne.
    J'avoue que j'ai accusé le coup avec une certaine amertume, tout s’effondrait lorsque j'ai pris connaissance des estimations, à 18 heures, sur le journal Belge en ligne "Le Soir". Cependant, j'ai la chance de posséder la faculté de reprendre du poil de la bête assez rapidement (une habitude aux coups durs de la vie je suppose).
    Il paraissait clair que le vote nul ou abstentionniste serait une sorte de suicide puisque la droite extrême, que représentent le FN et l'UMP, est à deux doigts d'arriver au pouvoir... Le vrai, c'est à dire la dictature.
    Il me fallait personnellement un argument solide, factuel, un truc qui tienne la route et qui me pousse à glisser le bulletin "Hollande" le six mai... Je l'ai trouvé en plus de tous les arguments avancés par Jean-Luc présentement.
    Si Sarkozy perd, il perd aussi son immunité présidentielle, il devient donc un "pov'con" comme nous autres... Nous pourrons donc le traîner devant les tribunaux par la cravate ou par les cheveux s'il refuse la cravate.
    C'est tout ce qui me pousse...

  31. ahmed dit :

    Un echec? Vous vous foutez de nous et de vous même jean luc?
    Je suis rassuré par ces résultats, le mouvement vient de naître en France. S'il y avait eu un vrai mouvement au préalable comme en grèce ou en espagne, je comprendrai la déception, mais ça n'est pas le cas. Plus de 15 ans qu'on vit comme des moutons, fallait pas s'attendre à voir les français se transformer en combattants positifs.
    Où vous avez transformé cette première victoire en échec c'est en vous positionnant par rapport au FN. C'est une connerie, nous avons un programme, des idées. Nous sommes un des seuls mouvement qui n'a pas à se positionner "anti-l'autre" pour convaincre, le programme et les convictions suffisent. Lâchez nous avec Le Pen. Si un jour ils ont des sièges on les combattra. Pour le moment pas la peine de les mettre au centre de tout.
    Pour le vote Hollande, oui je vais y aller, un changement fera du bien à la France, à défaut de revoir le système peut être sortirons nous au moins de l'ambiance malsaine que Sarkozy à créé... peut être.

  32. la pavana dit :

    Hier en réunion, nous avons pu exprimer nos avis pour la lépénisation de la France avec un regard critique et une analyse au niveau de notre circonscription...pour ce qui est du FD G nous sommes au dessus de la moyenne13%.. et cerise sur le gateau quelques adhésions.. c'est pas berau ça ?!

    jean Luc tu dis "Tous dans l’action, personne dans l’illusion. Mais bien sûr, il faut être dans l’action pour convaincre. Il y a urgence selon moi."
    nous revoilà dans l'action et prêts pour le bulletin de vote FH sans trainer les pieds...
    Le 1er mai nous requinquera

  33. j.lou dit :

    @ vent debout-38.
    Personnellement je ne peux m'abstenir car pour moi cela permettrait à Sarko de faire prévaloir le contrat plutôt que la loi et cela dans le domaine du droit du travail. Et de cela dans notre pays je n'en veux pas.

  34. Dau Nathalie dit :

    Cher Jean-Luc, que c'est bon de vous lire de nouveau !
    Merci de m'avoir révélé à quelle famille politique j'appartenais. Et je suis heureuse d'avoir officiellement rejoint cette famille hier. Première fois que je m'encarte, moi qui suis d'ordinaire si friande de liberté, d'indépendance. Mais je pense que la lutte à mener dans les temps qui viennent exigeait cet engagement renforcé de ma part.
    Voter pour Hollande... cela fait mal au ventre. Mais voter contre Sarkozy, alors là oui, et plutôt deux fois qu'une !

  35. Istaria dit :

    Il est tout de même décevant, dans le contexte qui est celui de la France et de ces élections, qu'il n'y ait pas eut, en dehors du Front de Gauche, encore une fois, d'appel à l'Union Nationale pour faire barrage à l'extrème droite. car il faut bien appeler un chat: Un chat, la politique de N. Sarkozy, d'ailleurs condamnée par la Ligue des droits de l'Homme et par Amnesty Internationale, n'est plus républicaine. Déjà les tendances totalitaires s'affichent dans son opposition au corps intermédiaires dont la représentation national fait partie.

    En 2002, face au front national de Le Pen, il y avait eut une cohésion de la nation qui fût à l'honneur de la France, même s'il s'agissait aussi, de sauver les apparences.
    Mais, en ce jour, personne ou presque, ne semble se pré-occuper de la présence des idées d’extrême droite au 2eme tour de l'élection présidentielle du pays des droits de l'Homme.
    Déjà la CFTC et FO ne souhaitent pas se mêler aux autres dans le défilé du 1er mai, Bayrou attend le débat du 2 mai comme si Sarkozy allait y devenir humaniste, Arthaud, si prompt à nous dégrader au 1er tour, a disparu, Poutou est devenu invisible, les médias accentuent leurs effort serviles, etc

    Va t on laisser l'honneur de notre pays ainsi piteusement bafoué par une bande d'excités dont la politique de presse à scandale à des relans d'une autre époque ?

    Il est temps de s'imposer à ceux qui nous refusent la parole, unis et multiples comme la France l'a...

  36. alib dit :

    Merci pour ce long développement, nécessaire de prendre le temps de l'analyse avec l'aide de l’équipe PG. on CONTINU, comme la chanson des manif on LÂCHE RIEN oualou ! vite la 6eme république.
    Merci mes camarade, un parmi des milliers des sans voix.

  37. jennifer dit :

    Très bon Jean Luc sur les chiffres. Exactement la même idée que Lacan sur les signifiants. Un signifiant n'a de valeur que par rapport aux autres signifiants et non pas au signifié comme on voudrait bien le croire. Ca fait du bien un peu d'intelligence des choses de temps en temps!
    Comme personne ne lira mon post, j'en profite pour me défouler car vu le nombre de posts je ne peux plus discuter sur ce blog. Mais je lis avec grande attention ton billet Jean Luc car depuis lundi je cherche avidement une analyse de ce qui s'est passé et d'où on va. J'avais peur d'une démoralisation et elle a été grande mais je suis rassurée, autour de moi tout le monde s'y est remis et plus qu'avant!
    On a vraiment construit quelque chose de grand, en faisant passer nos idées et tu as été notre meilleur outil avec tes qualités d'orateur. Merci beaucoup! Nos idées maintenant passent, au moins dans les 17% des sondages et au-delà puisque déjà au moment des 17% je rencontrais des gens qui disaient qu'ils aimaient nos idées mais qu'ils voteraient utile. C'est donc énorme! J'ai confiance...

  38. Francine DUCROT (ST LEU Réunion) dit :

    a Dominique GIRAUDET 468 : Oh que ton message me fait plaisir juste avant d'aller dormir! J'ai en effet cassé les oreilles de Corinne Morel-Darleux à ce sujet, en demandant des réponses claires et précises du FdG, à défaut d'engagements, sur les différents aspects de la cause animale. Je vois que Luce Lapin en pense la même chose que moi : "peut mieux faire". Voir mon commentaire sur la page "http://www.placeaupeuple2012.fr/reponse-du-front-de-gauche-de-la-planification-ecologique-aux-organisations-de-protection-animale/". Et je recommande particulièrement d'écouter Jean-Luc Mélenchon dans cette interview : http://www.dailymotion.com/video/xitpze_la-mecanique-melenchon-sur-lcp_news, de la minute 27:10 à 27:35 - rien que pour ces mots, je sais que je ne me suis pas trompée de vote : Mélenchon c'était le vote juste.

  39. Jean-François N. dit :

    Il est vrai que d'adresser des critiques trop virulentes à l'ouragan bleu Marine choque beaucoup de monde. Cela lui sert pour se victimiser.
    Il faut insister sur le programme du Front de Gauche, la lutte contre le chômage et davantage développer notre volonté de rassemblement. Nous représentons la vraie gauche et L'alternative au système ultralibéral ! Insister sur ces points nous ramènera déjà une partie des désorientés politiques qui ont voter pour Le Pen. Il faut aussi faire évoluer l'idée du vote utile qui nous a fait perdre pas mal d'intentions de vote. Si les gens n'avaient pas votés "utile" pour la "fraise tagada", nous aurions doublé Marine Le Pen.

  40. Justine dit :

    Chère monsieur Mélenchon,
    Merci pour tout l'espoir que vous nous donné... La passion avec laquelle vous vous exprimez...
    Quel plaisir de nous retrouver après ces quelques jours d'absence sur le blog.
    La lutte continue!

  41. etienne24 dit :

    Sarko sur TF1.....je zappe tout de suite...il va me couper l'appétit ! Horreur totale. Merci Monsieur Mélenchon. Moi aussi, à reculons, je mettrai mon bulletin de vote pour FH, sans étét d'âme et ensuite, FdG aux legislatives, bien sûr.
    Ne lâchons rien

  42. Vincent69 dit :

    Oui bravo pour Jean-Luc Mélenchon, et pour tous ceux qui se sont engagés à ses côtés avec cette générosité totale dans l'action: 11% ce n'est pas rien!
    Mais qu'il fut dur dimanche soir de quitter l'espérance folle d'un" on ne sait jamais", qui illuminait notre quotidien depuis le début de cette campagne et des premiers meetings, face à l'image de la réalité idéologique actuelle de notre pays qui nous était renvoyée, plus précisement la disparition de toute culture politique chez la plupart de nos concitoyens, qui les rend incapables de saisir les occasions qui leur sont donnée pour reprendre leur destin en main.
    Cela étant dit n'avons nous pas été également aveuglé par les sondages, surtout lorsqu'ils devenaient bons? N'avons -nous pas confondu les 17% d'intentions de vote (qui étaient peut-êtres réalistes à ce moment précis), avec la victoire définitive de l'intelligence et de l'ouverture à l'autre sur le repli et la haine de Mme Le Pen?
    Car faire prendre conscience que le problème est le banquier et non l'immigré est une chose. Entonner un hymne à la France métissée était peut-être un peu prématuré, et a pu faire peur à nombre de gens insécurisés par la précarité qui les menace. A SUIVRE

  43. Rachel dit :

    @ Patrice B.69 (420)
    "Malheureusement à vouloir jouer les puristes, donneur de leçons, meilleur que les autres, on risque de vexer la bonne foi de ceux qui n'ont pas su réfléchir seuls, et qui attendaient un autre discours de notre part.et ceux qui avaient avancé font deux pas en arrière !"
    Ah.... et quel discours selon toi, faudrait-il tenir aux xénophobes ? je serais curieuse de l'entendre....

    "Il serait temps de s'adresser aux salariés ouvriers, de base, et de répondre avec pédagogie à leurs attentes. ils attendent de nous que l'on respecte avec humilité leur fierté "
    Il y en a beaucoup d'autres, aussi, qui attendent d'être respectés dans ce pays. Celles et ceux qui travaillent, paient leurs impôts et qui se font rafler un beau jour en allant chercher leurs enfants à l'école. Celles et ceux qui travaillent, paient leurs impôts, vivent dans des quartiers insalubres laissés à l'abandon et qui se font insulter toute l'année par une classe politique et des médias indignes qui couvrent de honte ce pays. Alors arrêtez de nous saouler avec ça, ça suffit, on en a ras la casquette ! D'autant plus que vous êtes à côté de la plaque. On se fait toujours casser la gueule à jouer les mous du genoux face à une brute. Y a qu'à voir comment Hollande s'est embringué dans cette affaire. ça pourrait lui coûter l'élection.

  44. Reynier dit :

    A Francine DUCROT (ST LEU Réunion), ce que vous dites n'a pas de sens. Sauf si bien sur vous postez pour NS. je serais un de ces dépouilleurs que vous citez et si, en plus de ne pas voir notre candidat présent au second tour, je dois supporter ce non sens politique de trouver des bulletins FdG..... Mon opposition à la droite de Sarkozy et à son extrèmedroitisation est largement supérieure aux scrupules que j'ai à voter pour un libéral de gauche. Nous ne signons pas un chèque en blanc à FH, nous exorcisons l'ideuse parenthèse de NS. Avant de rebondir, pour porter plus loin notre programme, qui ne meurt pas avec le deuxième tour. Si vous voulez continuer cette dynamique, c'est localement et autour de vous, dans votre ville qu'il faut rassembler tout ceux qui nous accompagné et aller au contact pour tracter, convaincre, militer enfin et ce au quotidien. Une révolution citoyenne comme celle que nous pronons est un travail patient, ingrat parfois et pas le résultat instantané de je-ne-sais quel éblouissement qui prendrait les électeurs. Elections piège à cons, mais tout de même formidable instant ou nous nous retrouvons et mesurons le chemin parcouru et les obstacles à franchir. Et parmi ces obstacles, le plus immédiat est de virer Sarkozy et le plus lointain d'arriver à une 6eme république sans compter l'anéantissement du capitalisme qui nous empoisonne toujours.

  45. bertgil dit :

    " le duo Merkosy serait ainsi brisé"
    Rien n'est moins sûrs.Vous connaissez mieux que quiconque les us et coutumes du ps et que donc il faut se méfier de Hollande et des oligarques du ps.Leurs natures profondes c'est le mensonge, l'enfumage et j'ajouterai la trahison.Donc une fois élu,oublié les promesses.Mme Merkel n'a pas de soucis à ce faire, mr Hollande remplacera avantageusement Mr Sarkozy.

  46. LG dit :

    Peut être que tous les électeurs FN ne sont pas des beaufs mais en tout cas une majorité sont racistes, et ça c'est indéniable. Je veux bien comprendre qu'il y en ai des "perdus" ou qui se veulent "antisystème", mais j'ai observé dans mon lycée (même après avoir étudié Montaigne, La Boétie ou Camus...!) jusqu'à la maternelle de mon petit frère en passant par pas mal de réseaux sociaux ou journaux de tous bords politiques des réflexions plus que nauséabondes qui rappellent désagréablement une certaine période de notre histoire. Ce genre de sentiments ressurgissent très vite en temps de crise (sociale, économique...) et il est de notre devoir de l'empêcher. C'est pour cela que je tiens à remercier le Front de Gauche car de ce point de vue le discours était approprié, et non, contrairement à ce que disent certains, on n'aurait jamais dû envisager de faire l'impasse dessus à unique fin stratégique. Et c'est aussi pour cela que nous devrions vraiment aller voter contre Sarkozy le 6, quoi qu'en disent certains, pour ne pas avoir à subir cinq ans de SarkoPen au pouvoir ce qui serait pire que tout !

  47. HYBRIS dit :

    @Régis Chamagne 435
    « Ainsi donc, s'agissant de l'extrême droite: 2002. Le Pen 4 804 713 ; Mégret 667 026 (total 5 471 739) ; inscrits 41 194 689. L'extrême droite compte 13,28% du corps électoral français (5 525 032 et 13,41% au second tour). 2012. Le Pen 6 421 773 ; inscrits 46 037 545. L'extrême droite compte 13,95% du corps électoral français. »

    Très bien, maintenant il ne vous reste plus qu’à nous démontrer pourquoi le % pris sur l‘ensemble du corps électoral est plus légitime que celui pris sur les seuls exprimés ou variante sur les seuls les inscrits, à l’exclusion donc des citoyens « dormants ». Et nous quittons le terrain des mathématiques pour entrer dans celui de la philosophie…

  48. felix dit :

    "il faut éclairer la conscience et non point la contraindre"
    (c'est de qui dejà ?)

  49. LG dit :

    @felix : Diderot, dans l'article "Intolérance" de l'encyclopédie ;)

  50. Marc dit :

    Heureux et déçu. Déçu parce que derrière le front national, heureux tout de même de cette percée, de ce nouvel espoir politique. Bravo et merci Monsieur Mélenchon. Enfin un homme politique qui ne donne pas l'impression de nous prendre pour des imbéciles (gauche comme droite), ce qui fait par ailleurs le jeu du FN. Continuez, continuez cette oeuvre d'éducation populaire qui fait cruellement défaut à la politique aujourd'hui. Continuez votre travail pédagogique si enrichissant et qui donne envie de s'intéresser de nouveau à la politique.


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