12jan 12

En deuxième semaine

Au pas de marche

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La guerre de la finance est déclarée

Communiqué du 13/01/2012

L’agence de notation Standard & Poor's déclare la guerre de la finance contre la France. Il faut résister. Se coucher devant la finance aiguise son appétit. La capitulation grecque l'a prouvé. Il faut rendre les coups. La Banque Centrale doit annoncer immédiatement qu’elle prêtera à la France à un taux très bas. Faute de quoi il faut suspendre les versement français au budget de l'Union européenne et couvrir les prochaines tranches avec un emprunt forcé sur les banques françaises qui viennent d'être gavées par la BCE. La guerre entre la finance et le peuple est déclarée. Chacun doit choisir son camp, sans tergiverser.

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Dans ces quelques lignes, je mène le combat. Je vous dis un mot de la campagne. Puis je vous dis ce que j’avais dû remettre la dernière fois à propos de mon passage à Pétroplus. Après quoi je reviens sur les ralliements à Bayrou. Car il me semble qu’ils illustrent spécialement bien ce que beaucoup avaient du mal admettre de la critique sans concession que nous avons faite du personnage et de la proposition aberrante d’alliance que lui font François Hollande et Eva Joly. Au nom de l’« anti-Sarkozy » censé nous servir de programme commun minimum, nous aurions dû l’accueillir à la maison. Qui voit son escorte est fixé je l’espère bien.

Je n’ai plus guère de temps de pause. Et quand il s’en trouve, je le passe à bachoter comme l’élève que j’ai été il y a longtemps. Cette semaine mon événement médiatique c’est l’émission de France 2. C’est une rude épreuve placée comme elle est dans les nombreuses tâches et obligations de cette rentrée. Je ne me plains pas : tous les clignotants de  notre campagne sont passés au vert, même le matraquage sondagier. Puis samedi je serai à Nantes pour un des meetings nationaux du Front de Gauche. J’y présenterai le mot d’ordre de la troisième affiche de campagne. Après « La France, la belle, la rebelle », il y a eu « place au peuple ». A présent voici « Prenez le pouvoir ! ». La campagne du candidat doit rester très générique. Les mots d’ordre qui s’y lisent doivent durer et pouvoir se décliner dans tous les compartiments et domaines. C’est comme ça que je comprends ma tâche de porte-parole. Les mots d’ordre programmatiques et leur explication viennent dans les tracts. Les affiches des partis membres du Front complètent la partition. Au final la série des mots d’ordre sur les affiches du candidat forment une seule phrase. Une phrase politique qui raconte ce qu’est la révolution citoyenne à laquelle nous travaillons.

Ceux qui veulent suivre de près la campagne, celle du Front de Gauche et la mienne peuvent et doivent utiliser le site « Place au peuple ». Ils y trouveront informations et matériels de proximité. Je veux signaler que le pays se sera couvert d’écoutes collectives pour l’émission de France 2 jeudi, si j’en crois toutes celles dont la tenue a été annoncée et celles dont j’entends parler alors que les organisateurs ont négligé de nous les signaler. Cette fois-ci je sais qu’il va aussi se faire beaucoup de « réunions d’appartement » devant la télé. Je compte bien avoir des récits de tout cela car c’est pour moi la campagne vivante et ancrée dont nous avons besoin pour résister aux grosses bourrasques des modes et du bipartisme, tout en diffusant de l’énergie et de la volonté de combat. Encore une fois, je répète la consigne : n’attendez pas les consignes ! Agissez ! Faites ! Osez ! N’en restez pas aux pleurnicheries de cette gauche vaincue d’avance, prompte à gémir et à ergoter sur tout, ceux dont chaque prise de parole commence par des « ne nous faisons pas d’illusions», « attention à ne pas s’enflammer ». Calez-vous toujours sur les plus allants et optimistes, qui agissent plutôt qu’ils ne commentent. Bref n’ayez pas honte d’être hardi et de sortir de l’impasse dans laquelle s’enferment les moroses, ces étranges révolutionnaires qui attendent des compliments et des encouragements du système, de sa presse, de ses sondages et sinon se disent battus d’avance. Toute notre énergie s’attache à une tâche : franchir le seuil de crédibilité qui fait de nous le point d’appui du mouvement d’insurrection civique qui mûrit.

Vous savez que j’étais sur le site de la raffinerie Pétroplus dans l’Eure la semaine passée, à l’invitation des syndicats. Je vais en parler parce qu’il me semble que c’est une bonne illustration de nombre des questions un peu abstraites déjà évoquées dans mes précédentes notes lorsque je traite de la façon dont s’articule la logique financière et la logique productive. Je suis obligé de le faire parce que vous n’avez aucun moyen de savoir ce que j’y faisais ni ce que j’y ai dit. En effet la presse sérieuse, éthique et informative, s’est surtout intéressée à l’essentiel, c’est-à-dire au fait que j’ai croisé monsieur Morin en évitant de me faire photographier avec lui. Cette information sans intérêt fut pourtant considérée comme essentielle dans bien des compte-rendus. Il s'agissait de faire croire que j’aurais surtout été un encombrement pour les travailleurs sur place, en dépit du fait qu’ils aient dit le contraire et qu’ils aient insisté pour que je vienne et prenne la parole devant l’usine. Pour ma part, je me contenterai de parler de ce qui est « secondaire », c’est-à-dire du problème posé par le dossier Pétroplus. Ces études de cas concrets sont très importantes à mes yeux. Elles permettent de bien comprendre ce qui se passe et de constater comment l’analyse théorique se trouve vérifiée sur le terrain et quels enseignements celui-ci nous apporte pour mieux comprendre. Et donc pouvoir prévoir et agir. De Pétroplus et M-réal je vais en parler encore dans mon discours de Nantes.

Situons d’abord l’entreprise. Pétroplus est un groupe suisse qui compte cinq raffineries en Europe dont celle de Petit-Couronne où je me trouvais avec Pierre Laurent et Laurence Sauvage ce vendredi-là. Le groupe a été créé en 1993 et racheté en 2005 par le fonds d'investissement Carlyle pour 523 millions d'euros. Un fond de pension ! Cela sent bon l’argent facile quand ce genre d’aventure s’annonce. Fine mouche Carlyle ! En 2006, le titre est introduit en bourse pour cinq fois ce montant ! La compagnie prospère avait repris les installations dont ne voulaient plus les grands pétroliers. Ceux-là, en effet, suivaient une ample stratégie de relocalisation de leurs sites de production dans un but de dumping social et environnemental. Pétroplus profitait de la conjoncture de ce chassé-croisé. Car les miettes du festin des majors restaient bien belles. D’autant que le modèle économique de l’entreprise était entièrement fondé sur le court terme. Pétroplus empruntait à très court terme auprès des banques pour acheter la matière première et sitôt revendue, sitôt remboursé. Et ainsi de suite, de commande en commande, pour que le risque soit minime et la servitude au long terme de plus en plus réduite. Mais la crise de 2008 a réduit les marges. On sait que pour un fond de pension ce qui compte c’est avant tout le niveau de profitabilité, la rente. L'entreprise n'a plus versé de dividendes depuis 2009. Pas de profits redistribués pendant deux ans, c’est l’horreur pour un fond de pension. Le potentiel de profit est ailleurs. Liquider la raffinerie rend disponible les cuves de stockage pour les produits importés. Justement les majors courent après ce genre d’installation. La Shell qui avait vendu Pétroplus au fond de pension est dorénavant sur les rangs pour racheter ces cuves. Tel est ce monde gouverné par l’argent.

L'élément déclencheur de la crise en cours se produit le 27 décembre dernier. Drôles de fêtes pour les salariés ! Pétroplus annonçait qu'une ligne de crédit d'un milliard de dollars avait été gelée par ses banques. Notez la date pour vous souvenir que c’est précisément le moment où la Banque Centrale Européenne a donné 500 milliards de crédit à un 1% et pour trois ans au système bancaire européen. Lequel l’a aussitôt redéposé en placement… à la Banque Centrale Européenne. Et au même moment, une ligne de crédit pour la production réelle à Pétroplus était bloquée. Le groupe a donc sauté sur l’occasion pour justifier la mise à l'arrêt provisoire de trois des cinq raffineries européennes dont celle de Petit-Couronne et celles de Belgique et de Suisse. « Nous ne pouvons actuellement plus acheter de pétrole, alors que nous en achetons normalement 500.000 barils par jour ». Après l'annonce, le cours en bourse a chuté de 40%. On ne demande pas si le même fonds n’avait pas prévu et spéculé sur cette baisse hautement prévisible dès que la décision de stopper une partie de l’activité serait annoncée. Aussitôt, les vautours se sont perchés sur les arbres autour. Standard & Poor's et Moody's ont dégradé la note de Pétroplus. Standard & Poor's estime qu'en cas de faillite, seulement 30% des créances seraient couvertes. Ce qui signifie que si la compagnie retrouvait un accord bancaire, cela lui coûterait plus cher qu’avant du seul fait de la note dégradée qui serait accolée au titre de ses emprunts. C’est pas beau la vie du capitalisme quotidien ?

La protection d’un marché intérieur, quelle que soit sa taille, bref, le protectionnisme qui fait hurler les libéraux, c’est possible. Et avec lui la relocalisation de l'activité. La démonstration concrète vient d’en être faite. La nouvelle est passée relativement inaperçue. Et pour cause, elle pourrait donner des idées à d’autres pays. Les 20 et 21 décembre dernier, les pays membres du Mercosur étaient réunis à Montevideo. Le Mercosur est une sorte de marché commun en Amérique du sud. On y trouve le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay, le Paraguay comme Etats membres à part entière. Et notamment le Venezuela, la Bolivie et l'Equateur comme Etats associés. Ces pays ont alors décidé de mettre en place des mesures protectionnistes aux frontières du Mercosur. Horreur ! Vous voudrez bien noter que ces pays ne sont pas tous dirigés par des bolcheviks-populistes-archaïques. Les importations d’une centaine de produits vont ainsi être plus fortement taxées pendant une période d’un an, période qui pourrait être renouvelée si nécessaire. Les pays du Mercosur ont choisi cette méthode pour freiner les déséquilibres commerciaux dus à un yuan et un dollar fortement dévalués par rapport aux monnaies d’Amérique du sud.

De telles mesures « protectionnistes » fonctionnent. L’année dernière, l’Argentine a réussi à faire pression sur le fabricant des téléphones Blackberry, l’entreprise canadienne RIM. Avec la mise en place de quotas limitant les composants importés, RIM a finalement été contraint d’installer une usine d’assemblage de ces téléphones sur le territoire argentin. RIM qui préférait fabriquer ses téléphones en Chine où le coût du travail est 15 fois inférieur à celui de l’Argentine n’a finalement pas eu le choix et a fini par installer une usine en Argentine. Le Mercosur nous montre ainsi que de simples décisions politiques permettent de mettre fin à la folie du libre-échange afin de relancer les économies nationales, de lutter contre le chômage et de protéger l’environnement en relocalisant les productions. A l'exact opposé de ce que fait l'Union européenne.

C’est un événement en dépit des apparences pâlichonnes de l’information. Philippe Douste-Blazy soutient François Bayrou. Son arrivée indique quel est le sens de la marche. C’est le sens du regroupement que vise depuis le début Bayrou : reconstituer une alternative à droite. Comme il y a eu le RPR et L’UDF, il y aurait le Modem et la nébuleuse de centre-droit. Le modèle de Bayrou c’est Giscard : la « France décrispée », le bloc central des classes moyennes et la main tendue aux socialistes pour qu’ils quittent l’alliance à gauche. C’est donc le moment de jeter un œil sur ces nouveaux soutiens et ralliements à François Bayrou. Je ne le fais pas pour mettre en cause les personnes. Mais pour pointer la cohérence de la construction politique de François Bayrou comme alternative de droite à Nicolas Sarkozy. Car ces ralliements forment bien un tout qui confirme l'ancrage idéologique de Bayrou dans le camp libéral.

Philippe Douste-Blazy est le dernier en date des nouveaux soutiens de Bayrou. Il est sorti de sa réserve de secrétaire-général adjoint de l'ONU pour le dire. Dans une tribune publiée sur le site internet du journal Le Monde, il en explique les raisons. Il critique le « tournant droitier » pris par l'UMP depuis deux ans. Il considère que l'UMP n'est plus « un grand parti de centre-droit, humaniste, libéral » comme à sa création en 2002 et que François Bayrou correspond mieux à cette définition aujourd'hui. Philippe Douste-Blazy assume être un homme de droite. Il a été président du groupe UDF à l'Assemblée Nationale quand ce parti luttait contre le gouvernement Jospin. En 2002, il a été l'un des principaux dirigeants de l'UDF à participer à la création de l'UMP à la demande de Jacques Chirac et d'Alain Juppé. Il a même été secrétaire général de la nouvelle UMP de 2002 à 2004. Député, il avait co-signé en 2003 une proposition de loi non discutée qui visait à reconnaître « l'œuvre positive de l'ensemble de nos citoyens qui ont vécu en Algérie pendant la période de présence française ».  Après avoir été ministre de la culture dans le gouvernement Juppé, il a été de nouveau ministre de 2004 à 2007 dans les gouvernements Raffarin puis Villepin. Ministre de la santé et de la protection sociale de 2004 à 2005, c'est lui qui a lancé la réforme de l'assurance-maladie de  2004. On lui doit notamment la franchise médicale d'un euro par acte, la hausse du forfait hospitalier et l'élargissement de la CSG. Voilà qui se sent à l’aise avec Bayrou. Et vice-versa.

Je continue mon tour d’horizon. Bayrou vient aussi d’accueillir le soutien d'Arnaud Dassier. Il s'agit du responsable de la campagne internet du candidat Sarkozy en 2007. Rien de moins ! Dans deux interviews à « marianne2.fr » le 6 janvier et à « francesoir.fr » le 9 janvier, il donne les raisons de son soutien. C'est éclairant. Pour lui, Bayrou est « le plus courageux sur le plan économique, puisqu'il demande de réduire les dépenses publiques de 50 milliards d'euros ». Il affirme avoir « eu une révélation synthétique, je me suis dit : "Bayrou c’est la meilleure solution pour atteindre un bon nombre d’objectifs politiques indispensables pour entamer le redressement du pays." » Lorsqu'on l'interroge sur ces « objectifs politiques indispensables », sa première réponse est la suivante : « Premièrement, faire barrage à la gauche que je trouve irresponsable ». Donc si Hollande ou Joly veulent s'allier avec Bayrou, ils devront aussi avaler celui qui les trouve "irresponsable" et veut les battre. Bon courage ! Il précise qu'il soutient Bayrou car il « ne pense pas que Sarkozy soit capable de lutter contre le candidat socialiste ». Arnaud Dassier est un libéral assumé. Sur « marianne2.fr » il le dit : « Ma famille politique a toujours été le centre et le droite, j’étais membre du Parti républicain, ensuite de Démocratie libérale, puis nous avons rejoint l’UMP. On ne peut pas me reprocher de ne pas afficher mes convictions ! Je vais continuer à défendre mes idées, il y a un certain nombre de structures politiques qui peuvent les porter. » Donc il ne rejoint pas Bayrou parce qu'il aurait changé d'idées mais bien parce qu'il pense que c'est la manière la plus utile de les faire avancer. D'ailleurs, il pense ne pas être le seul à agir ainsi. Il affirme qu'« il y a plein de gens à "Galaxie libérale" qui vont voter Bayrou ». "Galaxie libérale" est un groupe d'exaltés libéraux dont il est membre. Ce groupe écrit par exemple en préambule sur son site internet : « Alors que depuis 30 ans les politiques publiques mises en œuvre au nom de l'Etat providence ont conduit notre pays au bord de la ruine, nombre de dirigeants politiques continuent de ressasser les recettes d'un dirigisme pourtant coupable d'avoir provoqué une crise sans précédent ». Arnaud Dassier précise que « les libéraux sont en train de rejoindre François Bayrou. C’est un mouvement de fond » et il annonce que son rôle sera de « participer à la reconstruction du pôle libéral du Modem aux côtés d'autres libéraux comme Alain Lambert, sans compter tous ceux qui vont encore nous rejoindre. »

Alain Lambert ? Voyons. Il vient aussi d'annoncer son soutien à Bayrou après avoir soutenu Sarkozy pendant plusieurs années. Le 27 décembre dernier sur RMC, il a affirmé que « Nicolas Sarkozy n'a fait aucun effort en matière de dépenses publiques ». A croire que les dizaines de milliers de postes d'enseignants supprimés, les fermetures de tribunaux et d'hôpitaux, la contre-réforme des retraites ne lui suffisent pas. Alain Lambert a été ministre du budget de 2002 à 2004 dans le gouvernement Raffarin. On lui doit notamment la suppression de 52 000 postes d'emplois-jeunes dont 20 000 dans l'Education Nationale et des allègements de cotisations dans le cadre du plan Fillon contre les 35 heures. C'est lui aussi qui a achevé la privatisation du Crédit Lyonnais en 2003. A l'époque, le Crédit Lyonnais était dirigé par Jean Peyrelevade qui soutient désormais lui aussi François Bayrou.

Je pourrais aussi vous parler de Jean Arthuis, autre soutien de fraîche date. Longtemps président de la Commission des finances du Sénat. C'est lui aussi un libéral qui s'assume. Il défend la suppression de l'impôt sur la fortune. Il est partisan la « TVA sociale ». Il a voté la réforme Fillon des retraites de 2010. Avec Alain Lambert, il est l'un des "ex-ministres" de droite que Bayrou met en avant. Ils sont ce qu’ils sont et c’est bien leur affaire. Mais leur présence dans la coalition qui entoure François Bayrou surligne combien nous avons bien fait de marquer les distances dès le premier jour de l’appel au centre de François Hollande et de recommencer lorsque Eva Joly s’y est risquée à son tour. Il est impossible de gouverner le pays sur une base de gauche avec ces gens. J’espère que cette fois-ci Joly et Hollande l’ont compris. Les deux lui ont servi la soupe en s’adressant à lui en faisant mine de croire à la fiction d’après laquelle il serait disponible pour la gauche. Cela dans le même temps où les dirigeants de l’UMP en faisaient autant depuis la droite. En l’adoubant de cette façon, les uns et les autres lui ont donné son brevet de « centriste » de ni droite ni gauche qu’il ne parvenait pas à construire tout seul. En cela ils sont co-responsables de son décollage. Belle réussite !

Du coup je me désole de voir José Bové se ranger à l'idée de l'alliance avec le Modem. José Bové est un ami et une figure de l’alter-mondialisme. Il n’a rien à faire dans cette galère ! Pourtant, lundi 9 janvier, dans un entretien à « Public Sénat », il revient sur la proposition d'Eva Joly d'un "désistement réciproque" entre elle, Bayrou, Hollande et moi. Voici ce qu’il en dit : « La proposition d’Eva Joly est un débat pour faire en sorte qu’avec le PS, le Front de Gauche et le Modem il y ait un débat alternatif à celui de l’UMP. Le Modem n’est pas un parti indécent. En interne, ils ont aussi des gens de qualité. Personne, seul, ne peut avoir une majorité dans ce pays. Il est évident pour nous, comme nous le faisons au niveau européen, d’avoir une majorité qui porte une alternative. On ouvre la porte à ceux qui peuvent participer à cette alternative sur un sujet ou un autre. Ça ne veut pas dire qu’on est d’accord sur tout avec le PS ou le Modem. Mais on ne va pas mener une campagne en disant "nous sommes les meilleurs, nous sommes les seuls capables de mener l’alternative". Ce n’est pas sérieux ». Ce qui n’est pas sérieux c’est de vouloir "plumer la volaille centriste en la prenant au détail". L’argument des "gens de qualité" qui seraient à l’intérieur du Modem n’en est pas un. Il y a des gens de qualité partout, ce n’est pas le sujet. J’atteste qu’Alain Lambert que j’ai connu au Sénat, est un personnage charmant, très documenté et n’agissant qu’à bon escient. Mais c’est politiquement un réactionnaire. Je pourrais citer de parfaits mufles à gauche tout à fait insupportables humainement. Mais ce sont politiquement des progressistes pour plusieurs d’entre eux. Le seul sujet qui vaille c’est toujours le programme, non les personnes.

Comme vous le savez je ne crois guère à la valeur des sondages. Je n’ai pas changé d’avis. Les derniers comme les précédents affichent tous une même incroyable nouvelle qui n’est pas commentée. Selon eux, 100% des gens savent pour qui ils vont voter dans trois mois. C’est d’autant plus incroyable que d’autres sondages, parfois venant des mêmes entreprises "révèlent" que ce n’est pas le cas pour la moitié des interrogés. Et que ladite moitié ne veut ni de Hollande ni de Sarkozy. Cela dit, quoique je pense de la façon dont ces sondages sont réalisés, ce que je sais de façon tout à fait certaine, c’est à quel point ils fonctionnent comme des prescriptions, voire des injonctions. C’est pourquoi j’observe avec intérêt la manière dont ils sont ensuite commentés et mis en scène. On devine ce que je pense de l’opération menée par le journal Libération avec le chiffon rouge du Front National . Mes amis ont montré avec humour que sur la base de calcul de Libé, 50% des Français se diraient prêts à voter pour moi. Mais à côté de la reprise manipulatoire d’une information bidon tirée d’un sondage, il y a une autre manœuvre à observer. Celle de l’occultation d’une information donnée par un sondage.

Ainsi quand BVA a publié son dernier travail. Tout est concentré dans les commentaires sur les deux premiers. « L’écart se resserre ». Le premier tour semble déjà fait. L’un et l’autre y ont intérêt. Comme l’a dit le médiacrate Barbier de l’Express : « La question qui se pose c’est de savoir si chaque électorat de droite et de gauche va se discipliner au premier tour ». Le reste ne serait que vanité. On sait combien l’effet de système est fort pour stabiliser "la table" du débat à quatre, dont trois partisans lié par le pacte du « Oui ». Tout en laissant une seule opposition possible, celle du Front National, bien sûr auto-disqualifié. Dans cette ambiance mon sort ne varie guère. Quand le journal Métro m’affiche comme le troisième candidat préféré derrière Bayrou et Hollande, les commentateurs restent de marbre, cela ne les concerne pas comme si c’était une évidence. Quand  BVA me "voit" à 8%, même motif même peine. Ce matin-là, France Inter bat même un record. Le commentateur évoque le progrès d’Eva Joly qui passe de 4 à 5% et la percée de Villepin qui passe à 4%. Mais l’auditeur ne saura rien à propos du Front de Gauche. Pourtant BVA dit que nous gagnons un point par mois. Pour n’importe qui d’autre, je sais ce qu’on dirait. Mais s’agissant de nous, ce n’est pas une information. Notre difficulté est double. Nous devons non seulement passer le mur du système mais ensuite nous devons passer le verrouillage des journalistes qui se sentent en service commandé de vote utile pour Hollande. Mais le passage n’en sera que meilleur et plus solide, appuyé qu’il est non sur une mode mais sur la construction d’une conviction collective bien documentée.


1  103 commentaires à “Au pas de marche”
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  1. militant2b dit :

    Il faut aussi parler du scandale des fonds donnés par la BCE aux banques sans contrepartie d'investissement et que ces dernières ne font rien d'autres que stocker chaque jour. Il n'y a pas d'argent pour relancer l'économie alors qu'on laisse les banques se gaver de centaines de milliards.

  2. JM77 dit :

    @Dudu
    Je viens effectivement de calculer les intérêts et prélèvements sur mon PEL !
    Effectivement on arriverait en 2019 (mon échéance) à 32,5 % de prélèvements donc finalement le 24 + 13 = 37 est faux certes (mais ajouter ces deux chiffres est donc plutôt censé contrairement à ce qu'affirmait un camarade) et votre calcul est juste! Mais alors finalement le passage à 40% ne ferait que du +6/7% en tout cas en ce qui concerne des produits comme le PEL !
    Je m'attendais à une hausse beaucoup plus significative. Peut-être que sur d'autres produits ce n'est pas la même chose. Aide de fiscalistes nécessaire et demandée !

  3. jean ai marre dit :

    Je viens de passer une semaine entouré de gens de droite. Des gens de classe moyenne, incultes sur l'analyse politique, mélangeant les données économiques,, confondant PIB et Croissance. En fait ces gens sont déboussolés. Ils n'ont plus de repères, ils se sentent seuls et trompés. Astucieusement, la droite par médias interposés, leur fait croire que le fautif, ce n'est pas le système, mais c'est la faute à un homme qui n'a pas tenu ses promesses !
    Donc, en jetant Sarko, par dessus bord, ils vont retrouver la sérénité économique. C'est pourquoi les médias nous matraquent de sondages menteurs, en propulsant Bayrou en tête et en affichant ses nouveaux compagnons de route dissidents de Sarkozy.
    Jean-Luc fait un travail fantastique, faisant preuve devant 4 millions de téléspectateurs de pédagogie époustouflante, arrivant à faire admettre à un patron du CAC 40 que ses idées sont justes et pertinentes.
    La stratégie est donc de convaincre les classes moyennes (eux votent) que la solution est politique, et que la rupture avec le système est salutaire pour notre économie ; mais aussi de retrouver la confiance des travailleurs des classes populaires, et de les sortir du refuge de l'abstention.
    Jean-Luc s'y emploie fort bien, ne ménageant pas ses efforts, en étant présent dans les luttes et occupant le terrain.
    Je salue le travail des sans grade, cheville ouvrière du mouvement, leur disponibilité, qui permet de véhiculer les messages.

  4. steph dit :

    Du très lourd aujourd'hui sur France Inter, lors de l'émission "Là-bas si j'y suis" qui recevait cinq économistes du collectif "Economistes atterrés".
    Un économiste dit :
    "Le grand trou de la dette, c'est celui de la crise financière. Nous faire croire que la dette s'est creusée petit à petit car l'état était dispendieux est une escroquerie intellectuelle.
    - Mais cette escroquerie intellectuelle, c'est ce qui constitue la doxa aujourd'hui. C'est ce que tout le monde a dans l'esprit, y compris la plupart de mes confrères.", répond le journaliste Daniel Mermet de France Inter !

    Plus ici .

  5. Hold-up dit :

    772 - klein L
    Je veux rapidement rebondir sur ce que vous dites à propos du piège médiatique qui se complait dans les caricatures pour mieux nous entraîner à fauter ou à déraper. Je crois qu'il faut effectivement garder la tête froide. Nous connaissons bien le triptyque des médias industriels : "On lèche, on lâche, on lynche", alors gardons raison et méfions-nous des flatteries prochaines. Après les insultes, ils essaieront le miel pour mieux nous confondre. Méfiance ! Ceci étant dit, quand on entend que le gouvernement Sarkozy, s'il était réélu, supprimerait dès sa réélection, la 5 ° semaine de congés payés, on comprend bien que la Restauration Sarkozienne n'était qu'un avant-goût de la Réaction furieuse à venir et qu'il faut rapidement nous réveiller et combattre rassemblés en masse. Dans les urnes et dans les rues. Nous devons marcher déterminés sur nos deux jambes. Que Se Vayan Todos !

  6. ydaho dit :

    WM et Jean ai marre vous avez pas de bol...
    Ni l'un ni l'autre, des "incultes" de droite, des incultes de l'ordi, tous réunis sur la même page, je vous plains sincèrement et je compatis. On n'a pas des vies faciles, c'est clair. Vous avez qu'a vous dire que ça me fait le même effet quand je lis S.B. Je rigole bien sur...
    Cette fois le cap des 60 000 lectures est dépassé ! c'est une belle journée encore !

  7. Sylvain dit :

    856
    @steph. Une très bonne émission que j'ai écoutée. Ce qui me gêne c'est que 95% des propositions données par les atterrés figurent dans le programme du Front de Gauche et les Français ne le savent pas! On fait comment pour se faire entendre?

  8. julie dit :

    interview dans Métro ce jour:
    "Passer le Smic à 1 700 euros brut, c’est l’augmenter de 300 euros. Dans une petite entreprise où vous avez deux ouvriers, il faut trouver 600 euros de plus de chiffre d’affaires par mois. Vous trouvez que c’est écrasant ? Celui qui bénéficiera de cette augmentation va consommer. Et en conséquence faire tourner le commerce."
    J'espère que le journaliste a mal compris... Vite, vite une correction pour éviter des sempiternelles accusations de non-compétence pour les questions économiques..

  9. ermler dit :

    A mon tour, pour une fois, de faire dans le triomphant !
    - A l'instant un de mes amis (27 ans - ex-votant Bayrou en 2007) m'annonce qu'il votera Mélenchon, malgré les fortes pressions de son entourage qui l'exhorte à voter "utile" !
    - Il y a trois jours un autre (32 ans, "apolitique", n'a jamais voté) m'annonce la même chose et me demande même ce qu'il pourrait faire "pour aider ce monsieur" (JL M).
    - Il y a deux semaines, deux amies ex-votantes PS ou écolo, idem !
    Quatre voix de plus depuis 15 jours ! C'est pas possible que ça ne finisse pas par faire pêter la digue, nom de D... !

    On ne lâche rien !

  10. Antigone dit :

    Ce petit argumentaire sur la dette très pédagogique, pourra nous aider à expliquer pourquoi la dette est une arnaque depuis 1973, édifiant.

  11. NM38 dit :

    Merci pour ces deux très grands moments d'espérance qui commencent à être, doucement mais sûrement, relayés par les médias.

  12. Max Linder dit :

    Je vois qu'il manque le lien que je cite sur mon post 837, le voici, avec les commentaires du Nouvel Obs, à diffuser en masse :

    [... !]

    Fraternellement.

  13. Paul Volfoni dit :

    Un peu hors sujet.

    Sur le site "place au peuple", on ne peut plus consulter la liste d'appui et c'est bien dommage même si il y a sûrement un problème de confidentialité.

    Ce serait bien qu'on connaisse quand même le nombre de sympathisants. Avant on pouvait consulter la liste par ordre alphabétique et on notait bien qu'il y en avait de plus en plus.

    Cela donnait du "peps" et cela montrait qu'on progressait doucement mais régulièrement.

    Dommage.

    PS : J'adore le principe avancé par JL Mélenchon concernant l'emprunt forcé qui apporte une solution provisoire sans avoir à attendre l'avis de tous les autres pays. J'ai bien aimé aussi l'image de la saignée pour soigner un malade.

  14. Ghislaine A. dit :

    @webmestre
    Je rejoins la remarque de Menjine.
    Ce ne serait pas modérer avec exagération que de ne pas autoriser une vidéo de Le Pen sur ce blog, même si... La charge est rude, courage!

  15. VERSARI dit :

    Merci !

  16. ydaho dit :

    Ghislaine et Menjine, c'est pas si grave, de toutes façons il est bon de connaitre au mieux ses adversaires... N'oubliez pas, a la "fin" ce sera entre eux et nous...
    Et puis imaginez que tous les gens qui postent cette émission (je suppose que c'est celle avec Lapix) décident par mécontentement de la modération d'abandonner le petit courrier ! hein ? ce serait pas une affaire !

  17. rodolphe dit :

    Bien sûr ce n'est qu'un "sondage" de "popularité" mais on peut y lire l'effet DPDA et meeting !
    "Parmi les autres candidats à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon fait un bond de 7 points de bonnes opinions (37%) et passe de la 23e à la 12e place."

  18. Ghislaine A. dit :

    @Max Linder (com.16 janvier 2012 à 20h06)
    Y'a erreur, c'est sur le blog de MLP qu'il faut le diffuser pour que ces "afficionados" puissent admirer les "prouesses" nullissimes de leur candidate.
    Le diffuser sur ce blog donne une image "revancharde", entre autre et c'est pas le genre de la maison!

  19. Terre de Gauche dit :

    Bonsoir Jean Luc et bonsoir à tous les camarades,

    Dis-donc, je vois que plus de 61 000 connexions sur ton dernier billet ! Et toujours 6 % dans les sondages ! Ben alors qu'est qui se passe ? T'as "bourré" les connexions sur ton site ? Sinon c'est qu'il doit y avoir quelque chose qui se passe dans les campagnes... A ton avis ? Dans ma campagne (la Creuse), on va faire une bouffe, avec des copines et des copains du coin, pour s'organiser afin de mener campagne. Certes, il y a des convaincus, mais il y a aussi des gens qui hésistent mais qui veulent bien faire des actions concrêtes de terrain. Bref, tout en passant des moments conviviaux, nous allons faire campagne pour le Front de Gauche. Bon courage à toi et ménage toi car en face, les daltons ne te ménagerons pas... Pourvu que cela se termine comme dans Luky Luke. Par la Victoire !

  20. Mélopée dit :

    BFMTV fait actuellement une émission sur "un monde en faillite", avec l'homme aux graphes, Lenglet.
    On commence par une fiction jouée par tous les journalistes : Sarkozy a décidé de sortir la France de la zone euro. Ces journalistes jouent cette mise en scène, forcément catastrophique, avec beaucoup de conviction. A croire qu'ils ont une grande pratique pour raconter des fictions.
    Je crains un martelage de grande envergure sur la catéchèse néo-libérale.

  21. vaillant dit :

    Métro, journal d'informations gratuites appartient au départ à un fonds de pension suédois.
    En 2003 le groupe TF1 possède 34% de Métro France.
    En 2011 le groupe est monté à 100%.
    Reprendre la une de ce journal comme tract pour Mélenchon est douteux.

  22. Julien dit :

    Une immense entreprise de désinformation était à l’œuvre sur les agences de notation au 20h de France 2. Suivi de "l'incident" de Sarkozy à Madrid avec le journaliste Reuters. Oh on nous expliquait aussi que le Canada avait mis 7 ans pour récupérer sa note. Comme si c'était essentiel. Les notes, les agences, les rigoristes et exploiteurs, DE-HORS!
    Ça me fout le moral dans les chaussettes... Je rêve d'une chose, leur défaite et qu'ils sombrent dans l'oubli!

  23. Sylvain dit :

    On parle du FN mais Lapix qui vient de flinguer LePen sur Canal+ a peut-être accompli un travail auquel on n'était pas habitué et je me demande si ça ne pourrait pas changer la donne? Reste à savoir à qui ça profiterait?

  24. loulou63 dit :

    A Berdagué (668), Tournel JM (687) et Julie (861)
    Désolé mais je n'ai toujours pas de réponse précise à ma question sur l'augmentation du SMIG de 300€ pour les PME! Comment les PME pourraient-elles faire face à cette augmentation sans augmenter leurs prix dans la même proportion. C'est une interrogation qu'on se pose autour de moi et je n'ai pas de réponse précise.
    Berdagué m'a parlé de la création d'un fonds d'aide aux PME, Tournel JM me dit que ce coût de 6 à 10 milliards serait financé par la suppression de 3 niches fiscales pour les grosses entreprises qui rapporterait 40 milliards et Julie ne comprends pas non plus comment ça va se faire. Et il n'y a rien là dessus dans le programme du front de gauche. N'oubliez pas que les PME sont le plus gros employeur de France. François Lenglet a sorti un gros mensonge sur le prélèvement libératoire mais pour ce qui est des PME on ne peut pas se contenter de dire que la demande va augmenter! Pourquoi il n'y a rien de précis dans le programme, où peut on en savoir plus sur ce point?

  25. Sylvain dit :

    879 @Julien.
    Tu as le moral dans les chaussettes mais moi ça ne me démonte pas le moral, ça me met en colère et en l'occurrence, une saine colère! Regarde un peu le cynisme de ce rapace de Draghi et observe les termes employés de cet escroc notoire.
    Résistons, résistons!

  26. ermler dit :

    @ webmestre (réf. p 823)

    Désolé, désolé... et puis bravo et merci...!
    Comment faîtes-vous pour garder sang-froid et humour sous une telle charge de travail ?
    Respect à vous !

  27. JM77 dit :

    @tous
    J'en reviens à mon post 855, désolé d'être un peu lourd mais la taxation des revenus du capital devant nous rapporter 50 milliards (plus d'un quart de nos recettes supplémentaires- pour financer le PPP-) j'aimerai pouvoir l'expliquer et le défendre pour convaincre or le passage de 34 à 40% (pour les PEL voir mon post 855) me paraît léger (hausse de seulement 5%?)

  28. Ghislaine A. dit :

    @ Indignés de la Défense
    Voici ce que titre Médiapart ce soir:"Les indignés de la Défense demandent justice"
    Une procédure sensible doit être déposée mardi 17 janvier au matin sur le bureau du procureur de la République de Nanterre, Philippe Courroye. Vingt-trois « indignés de la Défense », défendus par l’avocat parisien Christophe Ayela, déposent plainte contre X pour « entrave à la liberté d’expression, atteintes volontaires à l’intégrité physique de la personne, non-assistance à personne en danger, destructions de biens, discrimination du fait du refus de recevoir les plaintes, et propos injurieux ».

    Courage les amis mais n'oubliez pas que sans la révolution par les urnes, votre mouvement sera réduit à néant, même si la justice vous donne raison, ce qui n'est pas encore gagné!

  29. Menjine dit :

    @Chers Ydaho, Ghislaine et webmestre :
    J'avais en lisant cursivement les commentaires été étonnée de ce lien et je l'avais signalé en me disant que le webmestre avait pu ne pas l'avoir vu. Comme je me dis que c'est pas la peine de faire de la pub à cette dame je voulais juste le relever. Je ne me sens pas une âme d'Anastasie aux grands ciseaux, et j'ai posté peut-être un peu vite mon message, car je devais, vue l'heure, me diriger vers le "lieu naturel des femmes" comme disait ce misogyne d'Aristote, la cuisine, pour réchauffer le bouillon pour mes affamés du dîner, je ne mettais pas en cause les modérations du webmestre qui sont toujours judicieuses, en tous cas il y a toujours une raison plausible à ses interventions.
    Cela prouve aussi que certains, dont moi, lisent in extenso les commentaires et que c'est bon d'humer l'air du temps Mélenchonesque depuis quelques jours.

  30. stinson dit :

    Bonsoir, voila je viens témoigner sur ce qui me semble le gros point faible du programme de notre parti: taxer à 100% les salaires de plus de 30000 euros...ça ne tiens pas la route économiquement si on taxe à 100% plus personne ne va se payer plus de 30000 euros par mois ce qui est logique donc il n'y aura plus de taxe possible et donc moins de revenu pour l'état alors que si on prenait 50% par exemple les salaires continuerai d'exister et donc de l'argent pour l'état. Un monde avec aucun salaire au dessus de 30.000 peut paraitre plutôt très éthique mais financierement parlant c'est un gros danger...

  31. Julien dit :

    Je pointe une chose du JT de 20h :
    En préambule de son laïus le gars nous explique que les agence sont comme des professeurs qui noteraient des élèves, et puis il poursuit en nous disant en substance qu'ils ne sont pas profs des mêmes matières.
    "L'expert" nous indique que Moody's évalue les risques de faillites, et Fitch (l'agence française) évalue les banques, tandis que Standard et Poors évalue la capacité à rembourser la dette et aussi la volonté politique de le faire...
    Moody's abaissera la note quand on sera dans la situation de la Grèce, ni plus ni moins. Alors l'enfumage qui consiste "rassurer" en affirmant que le fait que Moody's n'a pas baissé la note est un argument en paille!

    @Sylvain
    Merci de ton soutien. Et ma colère est immense. J'ai hurlé en regardant le journal. Je veux qu'ils aient mal! Depuis que je suis Jean-Luc Mélenchon, j'ai l'impression d'être passé de l'autre côté du miroir. Aucun retour n'est possible parmi les ignorants.

  32. ydaho dit :

    Menjine, puisque tu abordes le sujet, sache que moi, qui n'ai pas de lieu "naturel des femmes", mais plutôt un lieu pas naturel des z'hom's, j'ai quand même réussi a donner leur "substantation" aux trois bouches affamés qui règnent ici (en ce moment) ! Donc ne t'excuse pas, ainsi va la vie pour chacun d'entre nous ! (Heureusement que leur mother n'est pas aussi affamée sinon ça ferait quatre !) Conserve ton ciseau, il servira peut être un jour !
    Stinson, ce que tu dis c'est sans compter sur leur orgueil... Démesuré !
    WM vous pouvez y aller, même si le ciseau est a menjine... c'est vraiment parce que j'ai du temps libre que je réponds là...

  33. pascalgauche dit :

    A quand un grand meeting sur Paris? Il en faudra plusieurs d'ailleurs !
    A bientôt sur la route!
    bise

  34. meduse dit :

    Article intéressant, notamment sur le protectionnisme qui fait encore tabou à gauche pour cause d'enfumage libéral.
    Lorsque le capitalisme met en concurrence des travailleurs dont le coût varie du simple au double, voir par 10 ou 15, le rétablissement de barrières et quotas compensateurs devrait être une revendication.
    Je partage votre avis sur notre force : ils ont le pouvoir du monopole médiatique, nous avons la force de nos convictions et de nos arguments!

  35. Julien dit :

    @stinson
    Eh bien si plus personne ne se paie ce tarif là c'est une bonne chose! Cela signifie que la richesse existe toujours et est donc réinvestie d'une manière ou d'une autre dans l'entreprise, l'économie ou que sais-je ?
    Je doute que les entrepreneurs refusent des contrats sous prétexte qu'au delà d'un certain nombre ils devraient payer mieux les salariés ou alimenter les caisses de l’État.

  36. Guilloux dit :

    Ce matin aux matins de France Culture nous avons eu droit à un Brice Couturier particulièrement hargneux, assénant son credo libéral assisté d'un Marc Voincher dans son rôle d'animateur benêt. Comme d'habitude Clémentine Autain n'a pas pu en placer une lors du débat (les conséquences de la perte du AAA). Plus on avance dans la campagne, plus les commentateurs politiques, soigneusement choisis en fonction de leur orientation politique, vont nous sommer d'adhérer à leurs vérités. En même temps cette fébrilité est un bon signe, j'ai le sentiment que ces médiacrates sentent que le contrôle sur les esprits leur échappe et que nos idées progressent.

  37. Hold-up dit :

    Europe : Quand les "Oui-ouistes" font alliance : " Mélenchon pointe l'alliance PS-UMP au Parlement européen ": Ici

  38. stinson dit :

    @julien
    Non mais faut pas rêver on est pas dans le monde bisounours, ils trouveront un autre moyen de se payer et l'argent nous échappera... faut pas croire que le gars il va se dire bon ben je me paye 30000 et je reverse le reste aux employés alors qu'actuellement ils pensent qu'à leur gueule...J'en rêve mais justement je pense que c'est qu'un rêve malheureusement... et taxer aussi fort limitera les revenu de l'état.

  39. Dudu44 dit :

    @JM77
    Sans être économiste, je pense que pour ramener la taxation des revenus du capital au même niveau que ceux du travail, consiste à supprimer les prélèvements libératoires et de ramener dans le giron du nouvel impôt sur le revenu (14 tranches et la dernière à 100%), les revenus du capital. Dans les faits, la taxation des revenus du capital de ceux qui ont les plus gros revenus augmentera beaucoup plus que de 6%.

  40. Julien dit :

    @stinson
    Un autre moyen de se payer ? Eh bien je serais curieux de savoir comment. Tu vois les patrons bosser au noir toi ?

  41. PATRICK F 32 dit :

    La TVA a augmenté. La TVA sociale arrive...
    Hier soir sur France Inter (18/19h) JF Copé a annoncé à demi mots la remise en cause de la cinquième semaine de congès payés. Ils font quoi les Syndicats?
    Ils attendent d'aller serrer la paluche à Sarkozy ce mercredi pour le "sommet social" devenu en quelques jours le " sommet de crise" (dixit Sarkozy) ?!

  42. Dudu44 dit :

    @Stinson et Julien
    Limiter par la loi les revenus à 20 fois le revenu médian est une mesure de salut public. Pas seulement parce qu'elle ramène de l'argent dans les caisses de l'état (la tranche à 100% risque en effet de ne pas toucher beaucoup de revenus) mais parce qu'elle est le signe de la volonté de partager les richesses.
    Il existe des détenteurs de fortunes en France qui touchent sans rien faire beaucoup plus que 30000€ par mois. Il devront rendre l'argent. Quant aux cadres très sup de la banque (traders et autres) ou de l'entreprise qui ont des salaires en millions, ils devront y renoncer de toute façon puisque s'ils veulent garder un salaire de 1 million par an, il devront payer le moins payé de la boîte 50000€ par an (pas d'écart de salaire de + de 1 à 20 dans la même entreprise). Tout cela s'appelle le partage des richesses. On ne doit pas y renoncer. Personne n'objecte que ce n'est pas possible à Jean-Luc Mélenchon quand il dit que s'il reste aux plus fortunés 30000€ par mois, ça laisse de beaux restes.

  43. JM77 dit :

    Bon j'en termine un peu seul , d'après le tableau de Marianne sur 2009 et les chiffres de Cyril (commentaire page14), officiellement en 2009, les revenus du capital étaient taxés autour de 30% maximum pour certains produits : 12 prélèvements sociaux+ 18 prélèvements forfaitaires sur dividendes, obligations, livrets ordinaires / pas PEL (12 %) -je viens de m'apercevoir que ce n'était pas un PEL que j'avais! / bien moins pour les assurances vies et rien pour les livrets A.
    Or, sur les 476 milliards de revenus du capital, l'Etat et la secu ne toucherent en 2009 que 87 millliards soit 18% ! ceci n'étant pas dus aux pauvres 10 milliards, non taxés du livret A !
    L'argent a disparu (autour 60 milliards étant partis d'après l'article de Marianne -voir mon lien -) dans les niches fiscales!)'
    En 2009, le taux d'imposition des revenus du travail était de 42%. (écart 30 - 42 en théorie mais dans la réalité bien plus important 18 - 42!)

    L'augmentation prévue pour 2012 (12+18 devient 13,5 + 21 puis 13,5 + 24 - les fameux 37% de Lenglet ramenés à 34 par notre camarade Dudu) ne rétablit pas l'égalité avec les prélèvements sur les revenus du travail (autour de 42%) et de toute façon doit être minorée à cause des effets niches fiscales (cf 2009 les 30% se transforment en 18%) !
    Le con de citoyen que je suis, qui crois avoir une sorte de PEL mais a en fait un livret je ne sais quoi dont une partie est qualifiée de PEL sera lui imposé à 32,4% sur les intérêts et trouve ça d'ailleurs largement légitime (mon taux final d'intérêt après les prélèvements sera de 3,5% encore supérieur à celui du livret A!)

  44. lentendu dit :

    Plus de 60 000 vues ! à suivre... Et si on faisait rebelote au prochain billet, ça serait vraiment génial !
    Une question simple @ tous : "D’où provient l'argent de la BCE ?"
    J’imagine que ce sont une partie de nos impôts qui servent : mais comment la répartition est faite entre les différents pays de l'union ? Est ce que quelqu'un sait répondre à ces questions ?
    J'ai appris que B.Laviliers que j'adore soutient le FdG alors "On the road again" Jean-Luc !
    La route est encore longue mais le score à deux chiffres approche.
    Pour finir : bienvenue à tous les nouveaux !

  45. stinson dit :

    @ dudu44: je suis pour pas d'écart de salaire de + de 1 à 20 mais si on met le smic à 1700 euros ça fait 34000 le salaire maxi donc taxer les salaires de plus de 30000 impose une limite de 1 à 20 directement alors que la limite de l'écart de 1 à 20 entrainerait une hausse par le bas au lieu d'une baisse des plus gros salaires. Je pense personnellement que cette limite est une meilleure idée. Si on taxe à 100%, les plus bas salaires resteront à 1700 euros sans augmentation possible puisque sans intérêt pour les patrons.

  46. JM77 dit :

    Chez Calvi ce soir à mots croisés : Duflot, Cahuzac, Lellouche et un modem !
    Les Dalton sont presque au complet (à une près! ) mais pas de Lucky -Jean- Luc ou de Lucky JaquesG à l'horizon!
    Tant pis pour France2 : l'audience ne sera pas bonne !
    Bonne nuit !

  47. Adrien dit :

    Nous allons franchir la barre des 1000 posts ! Ca boum sur Tweeter, Jean-Luc Mélenchon passe en 3ème position.

    Il faudrait que JL Mélenchon affiche plus en avant les soutiens des quelques grandes figures artistiques qui le soutiennent :
    Gérard Aschierri, Evelyne Sire-Marin, Leila Chaîbi, Pierre Khalfa, Sophie de la Rochefoucauld, Didier le Reste, Michel Pinçon, Monique Pinçoncharlot, Gérard Miller, Yvan le Bolloc'h, Robert Guédiguian, Bernard Lavilliers, Michèle Riot-Sarcey, Marie-GeorgesBuffet, Nawel Bab-Hamed, Clémentine Autin, Jean-Louis Sagot Duvauroux, Andé Chasseigne, Jean Vautrin, Gérard Mordillat, marcel Trillat, Hélène Franco, Dominique Noguères

  48. Thaumasios dit :

    @ loulou63 (876)

    Comment financer le SMIC à 1700 euros ?
    Voici un début de réponse : la Caisse de Solidarité Productive, une proposition qui a été publiée dans la Revue du Projet, la revue théorique du PCF, comme proposition d'enrichissement au programme du Front de Gauche L'humain d'abord !

  49. naco dit :

    ydaho à propos de l'article du monde sur le chomdu partiel
    Tu as raison. Cet article semble dithyrambique sur ce sujet.
    Tout les gens qui ont le métier de compter dans une entreprise, savent que le chômage partiel est une catastrophe pour l'entreprise elle-même. Ses seuls défenseurs sont des gens qui cherchent à tout prix à imposer une flexibilité totale dans tous les emplois, même les emplois industriels.
    La technique du flux tendu, qui impose partout de faire du stock court sur toutes les matière premières, ou tout bien marchand, est arrivé à un niveau de détail, ou l'heure, voire la minute de main d’œuvre à disposition, et non exploitable à 100%, est devenue une charge gênante pour certaines entreprises, et en tout cas, pour tout le système financier et ses chiens de garde.
    On ne peux pas trop en vouloir à son auteur, Anna Villechenon, jeune journaliste qui se contente à priori dans tout ses articles d'observer des choses et de les citer, dans le plus pur style éco du Monde.Mais en concluant celui-ci, (dans la série les Bisounours aussi adorent les massacres à la tronçonneuse) par cette idée selon laquelle: "Les réformes rapides et ambitieuses de Berlin pour préserver sa compétitivité ont fait de l’Allemagne le bon élève de la zone euro", elle sort carrément de la neutralité, en disant eine groß bêtise.
    En plus, je sais pas ce que tu en penses, mais je trouve ce genre d'article assez typique de l'annonce de très mauvaises nouvelles.

  50. Nuno dit :

    Pour certains économistes (J.Sapir, P.Herlin) la situation bancaire est très grave pour essayer d'y faire façe, la BCE a prêté (par création monétaire, privilège régalien de cette institution) récemment 490 millards à 1% (aux banques), afin de débloquer le marché interbancaire, car les banques ne se font plus confiances entre elles. Et bien, que croyez vous qu'elles aient fait de cette argent, l'ont elles investies dans l'économie ? Non elles ont préféré le placer (455 milliard) à 0.5% auprès de cette même BCE, en attendant des jours meilleurs. Voilà l'Ubu système néolibérale dans lequel on est ! Et P. Herlin dans son article de se demander : "2012, sera t'il l’année des faillites bancaires ?"

    http://www.atlantico.fr/decryptage/2012-annee-banques-europeennes-bce-faillites-bancaires-philippe-herlin-262273.html


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