24nov 10

Congrès du PG, Parti socialiste, Irlande, Audrey Pulvar

« Send them away! » « Fichez les dehors! »

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C eci est une note spécialement longue. Commencée par petits bouts au fil des jours, elle a grossi au point que j’ai du la découper en plusieurs morceaux pour en régler la diffusion. Je pense et je fixe mes recherches en écrivant, comme vous le savez. Je traite ici du congrès du Parti de Gauche, de nos rapports avec les socialistes, de la situation en Irlande et au Portugal, du rôle des américains dans ce contexte. Puis je viens sur ce qui est arrivé à Audrey Pulvar. J’allais éditer ma note quand m’est arrivé le contenu du discours du premier ministre. Il a annoncé son intention de déposer une proposition de loi organique pour rendre possible le référendum d’initiative populaire. J’avais demandé la chose de toutes les façons et notamment dans mon discours dimanche. J’estime que maintenant il ne faut pas trainer et commencer tout de suite la collecte des signatures pour un référendum sur la réforme des retraites.

Le congrès du Parti de gauche s’est déroulé d’une façon remarquable. Je ne dis pas qu’il était parfait ni que tout fut aussi bien calé qu’il aurait fallu. Je veux juste souligner que ceux qui y participaient avaient en commun de vouloir réussir le congrès et de faire tout le temps et en toutes circonstances ce qu’il fallait pour qu’il en soit ainsi. Non pour eux-mêmes, mais parce qu’ils étaient conscient de ce que représente ce petit parti aux yeux de ceux qui scrutent la gauche pour y trouver une issue. Notre parti n’est rien ou presque. Juste une modeste passerelle lancée sur le vide. Mais parce qu’elle est là tout est de nouveau possible. La coalition du Front de Gauche ne prend son sens que parce que ce petit quelque chose donne une forme concrète au rassemblement. Faute de quoi le Parti communiste qui a aussi souhaité ce rassemblement ne pourrait rien faire d’autres qu’agiter un slogan face à un NPA volontairement isolé qui fait de sa solitude un argument identitaire. Voila ce que j’ai voulu dire a propos de notre rôle singulier. C’est ce qui a été fielleusement reproduit dans « Le Monde » comme une auto célébration, dans la veine provocatrice et méprisante des articles de ce quotidien à notre sujet. Reste que dans ces conditions, libéré des traditionnels enjeux internes nous avons pu faire de notre congrès un moment spécial de notre identification.

Notre décision la plus spectaculaire en la matière est d’avoir, peut-être exagérément, ouvert nos travaux à des personnalités extérieures dans des conditions d’exceptionnelle écoute. Il y a eu dix sept invités prenant la parole en trois jours. C’était peut-être trop dans la mesure où cela nous couta en temps de parole disponible pour les congressistes eux-mêmes, ce qui créa une certaine frustration. Mais la démonstration a été faite de ce que pourrait-être un parti organisé comme un mouvement davantage que comme une phalange, fédérant des domaines d’intervention plus ou moins autonomes mais complémentaires. Ce qui frappait dans les prises de paroles « extérieures » c’est précisément qu’elles n’étaient pas ressenties comme extérieures. Elles faisaient partie du tableau auquel chacun est confronté dans sa vie militante ou sa réflexion. Il y a beaucoup à attendre, selon moi, de cette façon de faire. Il s’agit d’un tournant à prendre où l’on passerait moins de temps à généraliser le débat et davantage à le particulariser et à le contextualiser. Illustrer une idée par le récit d’une pratique en modifie et en éclaire la perception davantage que mille batailles de verbes ou d’adjectifs sur les concepts qui s’y rapportent.

Une autre innovation vint à la fin. Ce fut la décision prise en bureau national de créer une co-présidence du parti, mixte, homme-femme. Notre intention est d’aller, à notre rythme, vers une généralisation de cette pratique. Il s’agit d’intégrer complètement et totalement la seule différence universelle, celle des genres. Cela veut dire assumer cette différence pour la libérer du lien dominateur non dit, et donc caché, que le patriarcat a introduit dans la relation de genres. Nous sommes le premier parti politique à faire ce pas et je suis certain que nous ne serons pas les derniers. Mais nous avons innové davantage que maints bavards sur ce thème. L’heureux concours de circonstances qui ajoute à la portée symbolique de notre décision, c’est que nous illustrons aussi, tels que nous sommes, Martine Billard et moi, deux aspects fondateurs  de la personnalité culturelle du parti, le socialisme et l’écologie.

La troisième nouveauté est d’ordre doctrinal. Elle se trouve formulée dans mon discours final. Il s’agit de la prise en compte  de la place du « précariat » dans les sociétés libéralisées. Je suis venu à cette question en décrivant ce qu’est « le peuple » dans notre discours. Il me faut dire qu’il s’agit d’une reconstruction de ma propre vision de l’action de gauche pour faire bifurquer le système capitaliste de notre temps. Je veux nommer quel est l’acteur de notre action, son « héros ». il s’agit du « peuple » en tant qu’acteur de l’histoire. J’ai rédigé le passage à ce sujet et je l’avais introduit dans cette note. Celle-ci, alors a explosé en longueur. J’ai donc préprogrammé son installation en ligne pour ce dimanche. J'y traiterais aussi des interventions du dimanche matin et spécialement de celle de Clémentine Autain.

Après tout cela il faut bien reconnaitre une erreur dans ce congrès. C’est celle de notre système de communication à son sujet.  Ni nos innovations, ni la co-présidence n’ont retenus l’attention des médias présents. Et pas davantage le travail sur le concept de peuple exprimé dans mon discours. Pourtant le thème avait  donné lieu à de belles polémiques finalement très abstraites. La Marseillaise finale, après l’Internationale, ni le passage sur le lien entre souveraineté nationale et souveraineté populaire n’a été retenu non plus… Et pas davantage le débat sur « l’impasse stratégique » à laquelle peut conduire le double refus qui est le notre de l’alliance avec les socialistes d’un coté et de la ligne de « l’extrême gauche plurielle » de l’autre. Le vrai sujet du congrès était tout de même : «que faire avec les socialistes et les verts ? ». Il n’en est rien apparu. Tant pis.

Ce qui a retenu l’attention c’est le supposé conflit avec le PCF  à propos du populisme. J’ai même lu que j’avais « mis le concept en sourdine »… Mais quand en ai-je fais un argument de campagne ? Je ne le saurais jamais. Par contre j’ai tout de même consacré un bon quart du discours de clôture à la question du « peuple » comme acteur politique nouveau en relation avec l’émergence du « précariat » et il n’en est rien resté. C’est le moment de dire qu’aucun conflit entre le PCF et nous n’est possible sur la question de l’élection présidentielle. Cela ne tient pas à notre amitié réciproque. Les faits commandent. Et nous le savons tous depuis le premier jour du lendemain de notre percée aux élections européennes. Le Front de Gauche n’existe que par sa diversité. Un seul parti ne peut avoir toutes les candidatures. A partir de là c’est comme ça qu’il faut lire ce que dit avec tant d’insistance le PCF sur la nécessité d’être « collectif ». L’injonction fonctionne autant comme une évidence pour nous tous, à propos de la campagne électorale présidentielle, qu’en particulier pour les adhérents du PCF troublés par les sirènes du repli sur l’identité partidaire du communisme. Mais contre nous agit une propagande incessante. Celle des gens de médias favorables aux socialistes. Ceux là ont besoin des identitaires de tous poils, inclus ceux du NPA, pour jeter de l’huile sur le feu tous les jours.

Le thème a été écrit noir sur blanc dans un argumentaire du PS lors de la création du Parti de Gauche : nous voudrions faire une OPA sur le PCF. Depuis, le disque tourne en boucle. L’autre volet est : « mon impatience » d’être candidat. Il sert à réduire tout ce que nous entreprenons à un plan de carrière personnel. Mais quelle carrière aurais-je en vue ? Comme les mêmes ne peuvent aussi écrire que je vais gagner l’élection présidentielle, alors il leur faut produire un argument complémentaire: je ferai tout cela pour être ministre de leur fichu gouvernement. C’est le maximum d’imagination politique d’un bureaucrate ordinaire du PS qui fait sa carrière. Ainsi Benoit Hamon s’est spécialisé dans les petites confidences, les indiscrets comme ils disent, où l’on apprend que « tout cela finira par l’entrée de Jean Luc au gouvernement ». Air entendu du vieux squale qui en a vu d’autres. J’ai trouvé ça dans trois ou quatre médias sous des formes différentes. Une fois pondu leur œuf les poules caquettent de satisfaction. J’ai eu des poules, je sais de quoi je parle. Donc les indiscrets font les paons. Puis, mille diables, les voila bien embarrassés aussitôt. Si je vais aller faire la gauche du gouvernement à quoi sert la gauche du parti ? Misère ! Voila Hamon sans emploi ! Et comment tendre la main aux centristes en compagnie d’épouvantail de notre acabit ? Seule la stigmatisation peut être efficace. Huchon et Valls ont fait le travail. Mais mille diables, comment concilier ça avec l’appel à se regrouper au deuxième tour ?

Car ils ont vu les sondages. Ca les agace. Quel moyen pour eux de se passer des points que nous représentons ? Et pire encore du total que cela fait avec le NPA ! A nous deux, Front de gauche et NPA cela fait treize points ! Ca craint pour se faire élire contre nous au deuxième tour. Et comment dire en même temps que je vais aller dans leur gouvernement si nous sommes les diables dans leur bénitier? Retour à la case départ ! Donc le bon plan c’est de nous affaiblir en nous divisant. Pour eux, le bon feuilleton ce n’est donc pas eux et nous mais nous et le PCF. Diversion sans effet ? Non, il y a un effet. Ca m’énerve. Ca ne va rien arranger. Car je suis mal disposé à l’égard du PS.

J’ai une sérieuse raison. Avec les Verts, ils ont décidé de présenter des candidats communs contre nos sortants. D’habitude ce genre de coalition est réservé aux cas où il y a le Front National. C’est d’autant plus scandaleux, dans ce cas, que les intéressés siègent dans les mêmes exécutifs. L’idée des socialistes est de nous passer devant de cette façon et de nous obliger à voter au deuxième tour pour eux. Je ne crois pas, si cela se produisait, que nos électeurs seraient convaincus. Au contraire ! Le dégout gagnerait d’autres cantons où nos électeurs seront rendus témoins du procédé. Je m’en chargerai personnellement dans mon ancienne commune, Massy, où l’injure bat un record puisque le candidat commun vert socialiste est celui qui m’avait fait perdre le siège cantonal en 1992 en se maintenant au deuxième tour. J’avais repris le canton en 1998. Et Marie-Pierre Oprandi, qu’ils veulent éliminer, l’a repris à son tour contre le maire de droite ! Je ne pense pas que ce Vert de convenance puisse être élu cette fois-ci davantage qu’aucune autre dans le passé puisqu’il est candidat battu à toutes les élections depuis 1983 dans le cadre du renouvellement de la politique chère aux verts. D’une façon générale je crois que partout ou cette méthode nous est appliquée comme dans la Seine Saint-Denis, le Val de Marne et l’Essonne, il faut rendre les coups. Dans les cantons concernés et autour.

«Send them away.» Ce cri, c’était vers dix heures du matin, dans un reportage sur France Inter. Je ne l’ai pas entendu. C’est un ami qui écoutait la station. Il a été tellement impressionné qu’il a ressenti le besoin de m’en parler tout de suite. Des irlandais étaient interrogés. Un micro trottoir. Il s’agissait de l’arrivée de l’armée d’occupation européenne de « l’Europe qui protège » venue sur place pour tondre les irlandais au profit des banques. Le « hold up des banques » comme le titre sur un mode quasi bolchevik le tranquille journal « Libération ». Donc le journaliste interrogeait les passants. On entendit alors de la bouche d’un indigène la version locale de « que se vayan todos », le «  qu’il s’en aillent tous ». « Send them away !» répondait en effet une personne interrogée. « Fichez les dehors ! » Ach ! Encore un populiste ! Cohn-Bendit au secours ! Huchon ! Valls ! Venez vite expliquer à tous ces gens qu’ils sont un danger pour la démocratie, des antis boches, et qu’ils sont pire que leur fascistes locaux ! Enseignez-leur vite comment baisser le nez et les yeux devant les puissants. Ce serait peine perdue. Trêve d’ironie. Le temps qui passe va montrer, hélas mille fois hélas, que le mot d’ordre surgit tout seul. Spontanément. Ici, des millions d’irlandais à qui on a fait obligation de voter une deuxième fois en référendum pour avoir droit à « l’Europe qui protège » découvrent l’ampleur de la farce. C’est l’Europe qui les frappe en pleine face pour les obliger à sauver une deuxième fois des banques parasites. Ces gens voient la servilité de leurs dirigeants, ceux de droite comme les sociaux démocrates. Ils exploseront. Déjà le gouvernement est emporté par une crise politique dont le pays ne va pas sortir simplement.

Mais avant d’aller plus loin à propos de l’Irlande, observons la situation du point de vue de ceux qui prétendaient la dominer. De quoi part-on ? Du « mécanisme européen de stabilisation » tel qu’adopté le 7 mai dernier. Il est doté de 440 milliards par les Etats de la zone euro. Sa mise en œuvre est assortie d’un arsenal de mesures d’austérité dont on connait le refrain : moins d’état et de dépenses sociales. Cette méthode n’a nullement enrayé la crise dans laquelle est plongée la Grèce. Mais comme les spéculateurs ont été grassement récompensés pour leurs audaces, les banques ont pris le gout de ces spéculations contre les peuples. Un scénario de crise identique s’applique désormais à l’Irlande et au Portugal. A tel point que le plan européen, lui-même assis sur de l’endettement public, pourrait être rapidement dépassé. Rien qu’en aidant la Grèce puis l’Irlande et le Portugal, on serait à près de 300 milliards consommés … Dès lors cela rendrait impossible dans l’enveloppe prévue un éventuel sauvetage de l’Espagne qui est le pays suivant dans la ligne de mire des spéculateurs. Pourquoi en est-il ainsi ? L’arrivée du FMI égale toujours un plan d’austérité. Et celui-ci en contractant l’économie aggrave la difficulté initiale car il réduit les recettes de l’état. De plus le plan du FMI s’applique par tranche comme un étranglement lent. Il laisse toujours une part du déficit à découvert pour que le pays concerné ne puisse se défiler et sente le souffle et la morsure des taux bancaires du marché privé toujours sur sa nuque.  La preuve par la Grèce.

La Grèce ne s’en sort pas avec le plan du FMI. 110 milliards d’aide avait été promis en mai dernier. La Grèce n’a touché à ce jour que 29 milliards du FMI et de la Commission européenne. D’abord les taux exigés pour financer la dette grecque sur le marché ont d’abord  baissés, tout en restant scandaleux. Après être redescendu autour de 9 % à la fin de l’été, dès l’activation du plan d’aide européen, les taux de la dette grecque à 10 ans ont repris leur envolée depuis mi-octobre, pour atteindre 11,5 % jeudi 11 novembre. Retour à la case départ, c'est-à-dire des niveaux proches du record de 12 % atteint au printemps. La conséquence directe de ce relèvement des taux est qu’elle complique la situation budgétaire de l’Etat grec. En effet le plan de « l’Europe qui protège » ne lui a pas permis de s’affranchir totalement des marchés pour financer sa dette. Rappel : Aubry dans son discours le 29 août 2010 à l’université d’été  du PS à la Rochelle, avait salué « le courage de notre camarade Papandréou pour affronter la crise ». Il avait en effet avalé tout rond et sans une protestation le plan de son camarade Dominique Strauss Kahn. Pourtant dimanche 14 novembre Papandréou, l’ectoplasme social démocrate local, a fini par évoquer pour la première fois la possibilité d’ « un rééchelonnement du remboursement ».

Ca n’a pas duré. Evidemment la BCE s’étrangle de rage. La Grèce s’était engagée auprès de la zone euro et de la BCE à ne pas dépasser un déficit de 8,1 % du PIB en 2010 et avait même envisagé un déficit à 7,8 % du PIB. Or elle est aujourd’hui sur une trajectoire de déficit de 9,2 à 9,3 % du PIB, après révision de son déficit 2009 à 15,5 % du PIB et de la dette à 127 % du PIB. Rien de dramatique en réalité si on le rapporte en proportion de la richesse totale de l’Union Européenne. Face à ce qu’ils considèrent comme un non respect des objectifs assignés au gouvernement grec, une mission spéciale du FMI, de la Commission et de la BCE s’est rendue sur place. On ne saurait mieux montrer combien  le pays n’a plus de souveraineté réelle. Comme l’état major d’une armée d’occupation la troïka a félicité le zèle des gouvernants indigènes. « Jusqu’ici tout va bien. Le programme a été mené a un rythme impressionnant et reste dans l’ensemble sur la bonne trajectoire » aurait déclaré au journal « Le Monde » le proconsul du FMI un danois qui co-gouverne la Grèce, Poul Thomsen. Fourbe comme un journal de France 2, le monsieur identifie après cette caresse, une urgence spécialement cruelle : « mettre fin aux dépenses abusives dans le secteur de la santé améliorer encore la collecte des impôts et réformer les entreprises publiques qui paient des salaires très élevés » On se pince en lisant cela !

Cette cruelle politique, on doit s’en souvenir à chaque instant, n’est destinée qu’à permettre à la Grèce de payer les taux usuraires qu’exigent les banques ! C’est un choc d’une incroyable brutalité qui a déjà provoqué un recul de quatre pour cent de l’activité économique. Autant en moins de salaires, d’impôts et de taxes. Le nouveau train de mesures devrait créer un choc au moins aussi important. Il y en a encore pour 4 milliards d’euros. Ces économies seraient réalisées par les ministères de la santé et du travail. Conclusion ? La Grèce ne peut pas s’en sortir. Je veux dire que le plan et sa logique sont inapplicables ailleurs que sur un bout de papier. Le bug va arriver comme ce fut le cas dans toute l’Amérique latine face aux mêmes politiques du FMI.

Les nouvelles coupes sont impraticables. Il n’y a plus rien à vendre et la fiscalité est au point mort du fait de la récession de l’économie. Les conditions politiques en sont au même point. Lors des élections locales des 7 et 14 novembre qui ont fait la joie du seul Dominique Strauss Kahn, les deux partis dominants, sociaux-démocrates et droite conservatrice, responsables de la situation budgétaire, ont brutalement reculés dans les urnes. Les sociaux-démocrates ont perdu près de 10 points en un an tandis que la droite a atteint un de ses plus bas niveaux historiques. Ce rejet des partis dominants s’exprime surtout de façon spectaculaire dans l’abstention et le vote blanc et nul. La proportion est sans précédent en Grèce. Il s’agit désormais de plus d’un électeur sur deux. En dépit du vote obligatoire, il a eu 53 % d’abstention au second tour et plus de 11 % de blancs et nuls. Ce sont donc 64 % des électeurs qui ont refusé les candidats en présence. L’autre gauche, seule force politique à avoir combattu le plan d’austérité enregistre une forte progression, totalisant plus de 15 % des voix contre environ 11 % aux précédentes élections. Si elle ne fait pas un score plus élevé c’est sans aucun doute du fait qu’elle ne se présente pas comme une alternative de gouvernement et reste divisée, à mort, entre les communistes « orthodoxes » et le reste de l’autre gauche. C’est une leçon essentielle pour nous. Il ne suffit pas d’être une force protestataire connue et reconnue. Il faut être un outil à disposition du peuple. La radicalité doit être à la fois unitaire concrète et gouvernementale. Cela n’existe pas en Grèce aujourd’hui.

A présent les vampires se sont abattus sur l’Irlande. Depuis début octobre 2010, l'Irlande a vu sa note dégradée en cascade par les agences de notation. Et pourquoi ? A cause du coût du sauvetage public des banques irlandaises. C’est le comble ! Ce sauvetage est payé par les contribuables qui n’ont aucune responsabilité  dans le désastre. L’opération a du être réévaluée de 23 milliards à 45 milliards d'euros. Telle est la raison pour laquelle, le déficit public a bondi de 12 % du PIB à 32 % du PIB. Et le total de la dette s’est gonflé comme un ballon passant de 78 % du PIB à 99 % du PIB. Tout cela exclusivement à cause de la gestion hasardeuse des banques. Et pourtant on ne cesse d’entendre parler du « déficit de l’Etat», du gouffre de la dette publique comme s’il s’agissait des conséquences d’une orgie d’avantages sociaux et de dépenses publiques somptuaires. Après la dégradation par les agences de notation, l’Irlande subit exactement le même mécanisme infernal que la Grèce. Jeudi 11 novembre, les taux à 10 ans sur la dette irlandaise ont atteint le niveau record de 9 %. Et à 2 ans l’Irlande emprunte désormais à plus de 7 %. Réaction en cascade, les fonds souverains norvégiens et russes, gros investisseurs en obligations, ont décidé de stopper tout achat de dette irlandaise. Les responsables de la situation n’assument pas ses conséquences. « L’Europe qui protège » non plus, évidemment.

Cette situation dramatique a été précipitée par les déclarations provocantes de l’Allemagne. Il doit surement y avoir une réaction de messieurs  Cohn Bendit-frères sur le sujet. Le gouverneur de la Bundesbank, Axel Weber a fustigé les rachats de dette publique – pourtant timides – par la BCE. Il a obtenu de celle-ci qu’elle cesse tout rachat de dette irlandaise. Quant à Angela Merkel, elle continue d’avancer sur l’idée d’une procédure de mise en faillite d’un Etat et donc de mise sous tutelle économique par l’UE en cas d’appel aux aides financières de l’Union Européenne. La situation irlandaise devenant explosive, l’aide de l’UE a été quasiment imposée aux dirigeants irlandais peu pressés de se faire mettre en tutelle. C’est pourtant un véritable abandon de souveraineté nationale qui a été imposé.  Dans un pays qui est indépendant depuis moins de cent ans, c’est une gageure qui va se payer cher, je l’espère bien. Dés à présent, le comportement des banques, des libéraux et des proconsuls européens fait notre propagande mieux que des millions de tracts. Là-dessus l’arrogance des entreprises nord américaines qui annoncent qu’elles plieront bagages d’Irlande s’il leur faut payer des impôts terminent le tableau de ce que le peuple doit comprendre pour engager sa libération politique.

On peut ricaner devant ce désastre. Car l’Irlande comme on le sait était présentée depuis une décennie comme un modèle. Un modèle libéral, of course, une merveille de flexibilité et de compétitivité grâce au dumping fiscal. Le taux de 12,5 % d’imposition sur les sociétés contre 33 % en France est présenté comme le cœur de la politique d’attractivité de l’Irlande. Bref le moteur de cette économie est le dumping fiscal. Donc un coup tordu ! Il a été mis en place avec un accord en béton armé entre les libéraux et le parti travailliste irlandais. En même temps ces gens bombaient le torse à propos de leur pseudo rigueur budgétaire. Ils se gardaient bien de dire qui payait le « miracle irlandais » pour ce qui est des infrastructures qui poussaient comme champignons. Car tout cela a été payé par des torrents de subventions européennes ! Nombreux étaient donc ceux qui enrageaient de voir les libéraux au pouvoir à Dublin faire les marioles à la télé sur le thème « no tax », alors que c’étaient les impôts européens qui payaient à la place des fameuses taxes. Chaque irlandais a ainsi reçu neuf mille euros par an et par tête pendant dix ans d’affilé ! Au début de l’année 2010 l’Irlande était citée comme le modèle que devrait suivre la Grèce pour affronter la crise comme le raconte le dossier du numéro d’octobre du Monde Diplomatique. 

Le Portugal, prochaine victime ? En grave difficulté budgétaire, le pays est lui aussi vivement attaqué par les « marchés ». Pourquoi s’en priveraient-ils ? Mercredi 10 novembre, lors d’une émission de 1,2 milliards d’euros, l’Etat portugais a été contraint par les vampires de porter les taux de ses obligations à 6 et 10 ans à des niveaux jamais atteints jusque là. Les taux à 10 ans sont passés de 6,2 % lors de la précédente émission à 6,8 %. Si elle se confirme, cette envolée des taux suffira à mettre par terre le plan de rigueur budgétaire adopté par le Portugal au prix d’une hausse de TVA et de baisses des salaires des fonctionnaires. Samedi 13 novembre, le ministre des affaires étrangères portugais Luis Amado a même envisagé dans l’hebdomadaire «Expresso», la sortie du Portugal de l’Euro si le pays ne parvient pas une union nationale pour de nouvelles mesures d’économie : « la solution de rechange à la situation actuelle serait de quitter finalement l'euro.  C'est une situation qui peut nous être imposée par les marchés ». Hum ! C’est une rude menace. Trop rude pour être honnête.

Car les socialistes portugais ne sont pas davantage patriotes que leurs congénères des autres pays. Pour eux les lois du marché et autres dogmes libéraux sont plus important que toute autre réalité. Quand ils renoncent à la souveraineté de leur pays et acceptent d’obéir à des proconsuls en gilet de notaire comme le sont les Strauss-Kahn boys du FMI, ils n’ont pas l’impression de trahir le cœur de l’idéal démocratique. Ce qu’ils constatent quand ils obéissent, ils ne le vivent pas comme un drame car pour eux c’est seulement du réalisme, « la seule politique possible » et ainsi de suite. La nouvelle trahison des peuples a le visage d’une bonne conscience absolue qui fait perdre de vue tout sentiment de responsabilité humaine à l’égard des gens qui subissent les remèdes de Diafoirus de cette équipe d’écorcheurs.

Je dois dire que ces spéculations contre les Etats Nations ne me paraissent pas guidées que par l’appétit de lucre et la cupidité bancaire habituelle. Ces motivations sont là et bien là en effet. Mais je soupçonne autre chose. Je sais que les Etats Unis d’Amérique ont intérêt à la pulvérisation de la zone euro. D’une part elle redonne au dollar une place centrale puisque sans équivalent. C’est un élément décisif pour contrer l’actuelle fuite devant l’argent bidon des américains. Deuxièmement cela prépare utilement la mise ne place du grand marché transatlantique (GMT) sous la domination des billets verts que nous serons ainsi appelés à valider.

Les soupçons s’appuient sur de curieuses coïncidences. Dans le cas grec, la main des Etats-Uniens se voit. Plusieurs grandes banques américaines ont conseillé la Grèce dans la gestion de sa dette : Goldman Sachs, JP Morgan Chase, Merill Lynch, Morgan Stanley. C'est Goldman Sachs qui a joué le rôle principal en faisant mine d'aider la Grèce à s'endetter puis en contribuant à la plomber. A partir de 2001, Goldman Sachs a aidé la Grèce à maquiller une partie de sa dette, en ayant recours à des produits dérivés. Notamment en jouant sur les devises qui ont rapporté 300 millions de dollars de commissions à Goldman Sachs. Goldman Sachs a aussi servi d'intermédiaire à l'Etat grec pour placer ses titres de dette sur les marchés non européens, notamment chinois. Puis à partir de 2010, Goldman Sachs a spéculé contre la dette grecque. Elle utilisait manifestement sa bonne connaissance de la réalité de l'endettement grec. La banque misa donc sur l'envolée de ses assurances-défaut, les CDS, et spécula sans vergogne sur la hausse des taux des obligations grecques.  Goldman Sachs jette de l'huile sur le feu des crises irlandaise et portugaises. Le 10 novembre, Goldman Sachs fut un des premiers acteurs à réclamer un plan de sauvetage de l'Irlande et du Portugal, alors qu'à cette date, ni ces pays, ni aucun dirigeant de l'UE ne l'avaient évoqué. Cet appel a amplifié la spéculation contre ces dettes et l'envolée des taux. Toujours dans le rôle d'affoleur, le chef économiste de Goldman Sachs a affirmé dans une note largement reprise par les médias que la Commission européenne avait secrètement rencontré le Portugal pendant le week-end des 13-14 novembre pour préparer un plan de sauvetage. Rien de tel pour casser un pays.

Goldman Sachs est le géant américain de la banque d'investissement avec 30 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Goldman Sachs est étroitement liée aux gouvernements états-uniens successifs à travers ses anciens dirigeants. Le ministre des finances de Bush Henry Paulson, qui a renfloué les banques, était auparavant PDG de Goldman Sachs. La banque a d'ailleurs reçu 10 milliards de dollars de fonds publics lors du sauvetage du secteur bancaire états-unien. Elle a aussi été le premier contributeur privé de la campagne de Barack Obama avec prés d'un million de dollars de dons effectués par ses dirigeants.  La révélation du rôle de Goldman Sachs dans la crise des subprimes et sa collaboration avec Madoff a momentanément terni son image. Et pourtant la banque recyclait des créances pourries dans des produits dérivés. Elle les plaçait massivement sur le marché. Puis en bonne connaissance ce que contenait ces titres elle a ensuite spéculé contre eux sachant qu'ils étaient pourris. Mais la banque a réussi à obtenir du gouvernement le retrait des poursuites pour fraude, contre le versement d'une indemnité de 550 millions de dollars. Moins les gains, reste une superbe prime au crime économique. La banque continue d'être présente dans l'administration Obama, à travers Mark Patterson, actuel directeur de cabinet du ministre des finances Timothey Geithner. Lui-même  était lobbyiste pour Goldman Sachs. Et il y a encore Gary Gensler, qui était directeur financier de la banque. Il dirige désormais une des principales agences de régulation boursière américaine, la US Commodity Futurs Trading Commission, chargée de réguler les marchés dérivés.

Cette influence ne va pas diminuer. Goldman Sachs vient de caser un des siens au FMI pour s'occuper de l'Europe ! En effet DSK vient de nommer à la tête du département Europe du FMI, Antonio Borges, qui était de 2000 à 2008 un des dirigeants de la filiale londonienne de Goldman Sachs, chargée de développer les activités de la banque en Europe. Et Antonio Borges était précisément chargé de représenter la banque américaine dans ses relations avec les gouvernements et institutions en Europe, rôle où il a dû suivre de prés les manipulations de la banque dans la crise grecque. Personne ne peut nous faire croire que ces gens se disposent au hasard et qu’ils ne savent pas ce qu’ils font en agissant de concert. Ce n’est pas tout. Goldman Sachs a aussi un de ses anciens dirigeants au sein du Conseil des gouverneurs de la BCE. Il s’agit de Mario Draghi, gouverneur de la banque d'Italie. Il fut Vice-président Europe de Goldman Sachs de 2002 à 2005. Il a donc trempé lui aussi de très prés dans les montages hasardeux de la banque en Grèce. Cela ne l'a pas empêché d'être choisi par le G20 pour présider le Forum sur la stabilité financière qui supervise les réformes des marchés financiers. C’est comme ça ! Actuellement, Mario Draghi est aussi en concurrence avec l'allemand Axel Weber pour succéder à Jean-Claude Trichet  à la tête de la BCE. On sait donc à quoi s’en tenir.

Ce n’est pas le seul point d’entrée direct des étatsuniens dans la crise européenne. Le rôle des agences de notation américaines est central. Deux agences de notations de Wall Street, Standard and Poor's et Moody's contrôlent 80 % du marché mondial des notations. En faisant rapidement descendre leurs notes contre la Grèce, elles ont accru ses difficultés de financement et alimenté la spéculation sur les CDS. A noter que l’opération a directement servi les banques américaines avec lesquelles travaillent ces mêmes agences. Impitoyables avec la Grèce, Standard and Poor's et Moody's l’a été beaucoup moins dans d’autres circonstances. Ainsi avaient-elles couvert jusqu'au bout Lehmann Brothers ou Enron, dont elles avaient maintenu la note triple A jusqu'à l'aube de leurs faillites. Moody's a abaissé successivement la note de l'Irlande en juillet 2009, juillet 2010 et a annoncé un "placement sous surveillance" de la note en octobre 2010, laissant présager un nouvel abaissement de la note. De son côté Standard and Poor's a dégradé à trois reprises la note de l'Irlande de mars 2009 à septembre 2010, et a aussi annoncé fin septembre 2010 une mise sous surveillance préparant un nouvel abaissement de la note qui tue. Ce faisceau de présences intéressées montre que les opérations de notations et prêts n’ont rien à voir avec l’objective appréciation des faits à laquelle on veut nous faire croire. Tous les intervenants ont partie liées avec un système global dont aucun des paramètres ne peut les laisser indifférents dans la mesure où ils en sont directement protagonistes. Le cœur de la partie qui se joue n’est pas l’Europe mais le dollar. Tout y revient et il faut tout penser en considérant que tout est rapport de force et grand danger pour le monde du fait des étatsuniens qui le dominent.

France 2, c’est le sujet de rigolade dans mon équipe, je l’ai déjà dit. On se souvient que j’en étais à cinq invitations à la matinale, annulées coup sur coup. Le pompon fut la sixième. Invité tandis que nous étions en train d’enregistrer « Vivement Dimanche », je fus désinvité moins d’une heure plus tard. La nouvelle fut donnée pendant la pause au public de mes amis. Tout le monde hurla de rire, tellement le mépris pour cette sorte de pratiques est grand parmi le tout venant.  Ce dimanche ci nous avons eu le plaisir de voir ce que valent les déclarations recueillies avec componction  par les confrères enamourés et béats d’admiration lorsque la rédaction de France 2 déclara qu’elle n’avait pas l’intention de me boycotter ! Cela alors que j’avais « sartrisé » Pujadas un jour où Pierre Carles me montrait comment ce médiacrate avait essayé de  dresser en public un ouvrier rebelle.  Quelle noblesse ! Quel fair play ! Quelle générosité ! Quel exemple d’ouverture de l’esprit rapportée aux mœurs féroces du populiste anti boche, dangereux pour la démocratie, que je serai pour ces gens là! Dimanche soir chacun qui s’y intéressait, pouvait voir que toutes les chaines de télévision sans exception, inclue TF1 et France 3, traitaient un sujet sur le congrès du Parti de Gauche. D’ailleurs LCI et La Chaine parlementaire avaient retransmis mon discours final. 57 journalistes avaient demandé une accréditation. Mais pas France 2. Ni journaliste, ni caméra, ni reprises de France 3. Rien. Jamais ! Pas une fois en trois jours. Même pour raconter les saloperies habituelles ou poser les questions perfides d’usage ! Rien. Un boycott franc et massif. L’exact contraire des déclarations auto-promotionnelles. Pourtant aucun récitant de la corporation ne pointera l’énormité du procédé, cela va de soi.

La meute n’aboie que pour mordre les horsins. Une telle prétention, un tel niveau d’appropriation personnelle de la télé publique pour des motifs aussi bas de vendetta montre l’urgence d’une profonde et lessivante révolution citoyenne là dedans. Et souvenez vous, vos autres  les gens qui me lisez, que ce sont des menteurs à qui vous ne devez jamais faire confiance qui font ce journal. Regardez autre chose. France 2 n’informe pas, elle saupoudre ses affections. Répandez de tous côtés le mépris pour eux. Car plus le temps passe et plus de gens se méfient. On gagne du temps pour les prochaines occasions où leur sale propagande mensongère viendra nous tirer dans le dos comme en 2005 ou pendant la bataille pour défendre le droit à la retraite. Il est très important de priver de toute autorité ces gens tout au long de l’année et pas seulement dans les moments où leur propagande sournoise ou bien ouverte fonctionne à plein régime. C’est très facile à faire de bouche à oreille, vu le niveau de grossièreté de leurs manipulations. Il faut le faire avec humour pour que ça s’installe mieux dans les esprits. La bonne technique c’est la leur. Associer, sur un mode péremptoire et sans démonstration, une chose à une autre, pour la disqualifier. Par exemple, on dira de quelque chose que c’est « louche comme un journal de France 2 », ou bien « sournois comme un reportage de France 2 ». L’idée est de fixer dans les esprits que quoiqu’il en soit France 2 ment et triche avec la vérité. Ca nous fera gagner du temps. Et ça lance une mode. Avez-vous remarqué comment depuis que je m’y suis mis nombre de responsables de tous bords se décomplexent et ne se laissent plus marcher sur les pieds dans les interviews ? C’est excellent. Il faut mener une lutte contagieuse.

Je ne suis pas d’accord avec la décision prise à propos d’Audrey Pulvar. J’estime qu’une jurisprudence insupportable s’installe : une personne serait inapte à faire son métier correctement du fait de l’activité de son conjoint. Le cas est spécialement lamentable ici. Je lis dans le journal « Le Parisien » que la décision ne signifierait aucune suspicion ni prévention à l’égard de madame Pulvar. Ce serait seulement le risque qu’un invité vienne lui reprocher sa vie privée qui serait la cause de la décision. Le directeur de la rédaction, Albert Ripamonti aurait déclaré selon «Le Parisien » : « « imaginez qu’en direct un élu vienne lui balancer dans les gencives ses relations avec un candidat à la présidentielle… Ce serait destructeur ! » Je pense que ce directeur se trompe. Il attribue aux élus et aux débatteurs d’une façon générale les mœurs désastreuses de sa profession qui a en effet beaucoup de mal à respecter vie privée des personnalités politiques.  Ce ne sont pas les élus qui achètent les photos des paparazzis, ni eux qui publient des informations sur les journalistes qui les interrogent. Sauf moi, bien sur, qu’on se le dise, car je suis près à publier en représailles jusqu’au prix du repas de communion du premier journaliste qui se mêlerait de près ou de loin de ma vie privée. En attendant, au cas précis, l’idée qu’une femme soit inapte à faire son métier du fait de l’activité de son compagnon est une affreuse régression intellectuelle et un recul lamentable pour la cause de l’égalité. Que les êtres humains soient influencés par leurs engagements affectifs et même par leur environnement est vrai, cela va de soi. Mais précisément, leur personnalité, et même surtout leur citoyenneté, se construit dans la capacité à se mettre intellectuellement à distance de leurs conditionnements et de leurs préjugés. Affirmer que quelqu’un en serait incapable c’est le traiter comme un enfant. Car les enfants, en effet, se distinguent notamment des adultes sur ce point du fait qu’ils sont des personnes en construction sur les aspects essentiels de leur personnalité.

Je crois que madame Pulvar ne doit pas être traitée comme une enfant mais comme une adulte. Si bien qu’elle seule est qualifiée pour dire si l’exercice de son métier est empêché ou rendu plus difficile dans le contexte matrimonial qui est le sien. Parmi tous les conditionnements qui s’exercent sur elle comme sur tout être humain pourquoi avoir décrété que ses sentiments à l’égard  de son compagnon annuleraient la perception que les autres ont de son autonomie de pensée ? Parce qu’elle est une femme. Il n’y a pas d’autres réponses suggérées par cette décision. Cela rappelle cette déclaration de Jean-Marie Le Pen qui avait déclaré, à l’occasion d’une rupture politique avec l’une de ses filles, qu’il était normal qu’entre père et mari une femme choisisse toujours son mari. Alors qu’il s’agissait de choix idéologiques et comme si les femmes étaient incapables de choix personnels autonomes. Si je cite Le Pen, ce n’est pas pour rendre infâme son jugement du seul fait de ses idées dans d’autres domaines. Je veux juste souligner que cette façon de voir est très typique du vieux conservatisme qui s’appuie sur une vision de la vie où les êtres ne peuvent jamais être davantage que ce que leur supposée condition naturelle est censé leur assigner : noir, blanc, homme, femme, fort, faible. Je ne dis pas que ceux qui ont pris la décision à propos d’Audrey Pulvar l’aient fait au nom de considérations consciemment sexistes. Non. Je crois au contraire qu’ils ne s’en sont même pas rendu compte. Dès lors ils ont eux-mêmes prouvé que les conditionnements les plus puissants sont ceux dont on ignore qu’ils sont à l’œuvre en soi.

Connaitre ses déterminismes permet de les maitriser ou de les mettre au service de ses choix de vie. Les ignorer c’est en être esclaves au sens littéral, c'est-à-dire ne pouvoir en être maitre d’aucune façon. Pour ma part, je suis davantage inquiet des raisonnements que suggèrent à un journaliste le niveau de sa paye que ses amours. Je crois que les médiacrates sont incapables de se mettre à distance de leur réflexes d’appartenance de classe comme l’a prouvé le comportement de David Pujadas en face de Xavier Mathieu, parce qu’ils sont persuadé que leur réaction sont libres et non faussées puisque leur origine est cachée à leur yeux. Je crois que la sympathie politique fausse la qualité du travail journalistique quand elle est cachée. Madame Myriam Lévy, quand elle était journaliste à L’AFP, ou au Parisien devait déjà être dans les idées qui lui ont permis ensuite de diriger depuis 2007 toute la communication du premier ministre. On pourrait citer d’autres noms. Cela compte davantage à mes yeux, pour soupçonner ce qu’elle faisait alors, que de savoir avec qui et comment elle vit ses sentiments amoureux. De même je récuse qu’une journaliste, femme de policier, soit inapte à parler de délinquance. Et que, si elle n’a pas d’enfant, elle ne puisse parler de puériculture. Et ainsi de suite, pour l’un et l’autre sexe. Raison pour laquelle je crois, pour finir, que la décision prise à propos d’Audrey Pulvar est une grande régression. D’autant plus grande que la scène est publique et qu’elle est donnée à voir comme l’expression d’un comportement éthique alors qu’il s’agit de l’exaltation d’un préjugé inconscient directement enracinée dans l’idéologie patriarcale. Car cette décision ne voit que la compagne en elle, là ou il ne faudrait voir que la professionnelle. Et ceux qui n’ont vu que cela ne se sont pas rendus compte qu’ils mettaient en œuvre la forme d’aveuglement qu’il craignait de lui voir reprocher à elle. Cela s’appelle un préjugé. Madame Pulvar est victime d’un préjugé…

Je dis ce que je dis sur la tentation permanente des médias à empiéter sur la vie privée des personnes engagées dans la vie publique. Je le dis, instruit que je suis par ce même journal « Le Parisien » à mon sujet. Ce journal en effet  fit mon portrait d’une façon spécialement obviée sur deux pages à charge. Se régalant de pouvoir dire que « ma compagne » était « dans les coulisses » de l’émission « vivement dimanche », invention pure et simple, qui n’eut pour effet que d’embarrasser les femmes qui s’y trouvait en effet. Puis, se croyant bien inspiré, après avoir relevé mon refus de répondre à madame Lapix à propos de ma supposée appartenance à la franc maçonnerie, de « révéler » mes soi disant fonctions dans la dite association d’après d’impossible confidences d’un soit disant membre de cette respectable association. Les gens de presse franc maçons ont apprécié, j’en suis certain. C’est évidemment un viol manifeste de ma volonté sur ces sortes de sujets de ne jamais exposer le moindre signe d’appartenance religieuse ou philosophique aussi longtemps que je serai élu.  En agissant de cette façon provocatrice, il s’agit de me pousser à démentir ou à confirmer c'est-à-dire dans les deux cas à me déjuger.

Je le répète ici et je mets en garde une fois de plus s’agissant de moi : il est interdit de parler d’une quelconque façon des miens ou de quoi que ce soit à mon sujet qui concerne si peu que ce soit ma vie privée. Non parce que j’aurai quelque chose d’indigne à cacher. Mais pour deux raisons. La première est que selon moi un élu en République est l’élu au nom de tous. Il est élu lui et non sa famille. De plus, il ne doit d’aucune façon marquer une appartenance autre que politique puisque c’est sur elle et elle seule que porte le vote de ses concitoyens. Il doit donc s’interdire scrupuleusement toute ostentation concernant sa vie privée dans tous les aspects de celle-ci. Et notamment pour celles qui pourraient induire qu’une décision est prise au nom d’autres considérations, que celles exposées en public. Seconde raison : les êtres qui m’entourent et me sont chers restent libres et ne doivent pas être assujettis à mes choix et activités.  Ils ne m’imposent rien et je ne dois rien leur imposer de plus que ce qu’ils subissent déjà du fait de l’impudence ordinaire de la vie médiatique et publique.


312 commentaires à “« Send them away! » « Fichez les dehors! »”
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  1. estivill.jean dit :

    Quelle importance les "liseurs de prompteurs" vont donner à la grève générale historique au Portugal?

  2. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    "Send them away!" ou le balai comme créneau porteur de l'industrie européenne des années 2010.

    "Tous Ensemble" : slogan également entendu et en Français "dans le texte" au cours d'une manif d'étudiants à Londres il y a quelques jours.
    Ca ne fait pas chaud au coeur ce genre de trucs ?

    Parait que notre combat était isolé en Europe et donc sans issue...

  3. Valdo dit :

    Riche analyse. Il semblerait qu'en Irlande comme au Portugal les réactions du peuple soit vive et qu'avaler les boas constrictors imposés par l'UE et le FMI ne soit pas si facile. espérons que le mouvement social prendra!
    J'aurais beaucoup à dire sur l'Irlande, ce pays et ce peuple magnifique devenu la proie des vautours en tout genre, des multinationales américaines (le poids des expatriés joue son rôle dans cette inféodation) et des banksters. Mais j'ai aussi une question hors sujet: il semblerait que vous ayiez voté pour le traité ACTA, gravement menaçant pour les libertés sur Internet. Est-ce vrai et si oui, pourquoi?

  4. Guillaume dit :

    Très bon billet dans l'ensemble, je partage totalement l'analyse économique sur les requins qui ont saignés la grèce et s'attaquent aujourd'hui à l'Irelande. Je partage également ton avis Jean Luc sur le cas de cette journaliste mais aussi sur la ppolitique honteuse des partis socialistes d'Europ et de leur inspirateur, mr DSK.

    Cependant je tiens tout de même à te faire quelques critiques essentielles, non pour te déscendre par plaisir ou par sectarisme mais plutôt pour tenter modestement, de te faire comprendre que certains propos dans cet article son franchement mal venus et même dangereux, risquant fortement de compromettre le rassemblement pour lequel tu te bas avec tant de force depuis la création du PG.

    Je regrette tout d'abord ton attitude envers le NPA. Déja dans ton discours au congrès du PG, tu nous qualifiai de "gauchistes". Dans ce billet, nous sommes "les identitaires du NPA" ou un "NPA volontairement isolé, qui fait de sa solitude un argument identitaire". Je voudrai rappeler ici car on l'oubli trop souvent, pourquoi le NPA n'est pas encore au front de gauche.

    C'est finalement très simple, aux dernières élections, les régionales, ce même front de gauche s'est alié dans plusieurs régions aux "socialistes", qui n'avaient d'ailleurs pas franchement changé leur programme pour l'occasion. Aujourd'hui, grâce notament à ta clareté et ta dénonciation du PS et de son programme, les débats sont ouverts Oui ils sont ouverts même chez nous, oû trois positions vont être soumisent au vote. L'une de ces positions, appel clairement le parti à intégrer le FdG. Je crois qu'au lieu de chercher à tout prix à nous qualifier de gauchistes et de sectaires, il serait préférable d'attendre la décision du congrès et de préférer le "si Olivier était avec nous" de ton discours de dimanche que le "volontairement sectaire" de ce billet.

    Autre chose, je trouve déplorable que tu te serves des références historiques douteuses qu'utilisent...

  5. olympe dit :

    Monsieur Mélenchon
    "libération du lien dominateur...crée par le patriarcat"
    C'est aussi sur cette base de fondation du PG que j'ai décidé d'y adhérer et j'ai été très agréablement surprise d'y retrouver cette motivation très forte chez les autres membres de mon comité local.
    Le sexisme est le pire racisme, omniprésent, destructeur, revendiqué et assumé.
    Personnellement je souhaite que le PG s'intéresse aussi à ce séisme sociétal que sont les viols subis par les enfants, épicentre de désastres tels que suicides, troubles psy, exclusion sociale,échec scolaire, violences...
    Ces viols ne sont pas des "faits-divers" mais sont massifs, tellement massifs qu'ils en sont tabous et qu'aucune autorité publique n'a le courage de les regarder en face, et objet de la mafia la plus lucrative et la plus abjecte de l'humanité.
    Non à la marchandisation de l'humain, re-nationalisation des services publics au sens large et destruction de cette "société qui consomme ses enfants" du titre du livre d'Homayra Sellier et de Serge Garde d'IED.

  6. VAUCHER Ghislaine dit :

    Bonsoir Jean-Luc

    ça serait peut-être sympa d'avoir sur ton blog le discours prononcé par Jacques Genereux lors du congrès du PG de W-end non ?

    amitiés Pgistes

  7. Michaël B. dit :

    Pauvres irlandais qui, par deux fois, ont voté pour la ratification du traité de Lisbonne. S'étant prononcés pour le "non" lors du premier scrutin, ils ont fini par dire "oui" au second référendum, sans doute poussés par une forte propagande pro-européenne. J'imagine la colère du Peuple d'Irlande, voyant son gouvernement se soumettre aujourd'hui au FMI et à ses taux d'intérêts faramineux.

    Ce n'est pas pire, me direz-vous, qu'un scrutin français majoritairement défavorable au traité de Lisbonne, mais tout de même ratifié par notre cher "uulgaris praesidens", au mépris du vote citoyen.

    Les questions que je me pose aujourd'hui sont les suivantes : quel sera le premier pays de l'Union Européenne à oser rompre avec ce système mafieux ? Qui le premier aura le courage d'abandonner l'Europe et l'Euro ? Qui aura l'audace de rendre à son peuple la souveraineté ?

    A propos d'Audrey Pulvar, dont je ne soupçonnais pas l'existence avant que ne soit annoncée sont éviction, je trouve ce débat assez vain et sans grand intérêt. Certes une personne adulte et responsable ne devrait pas avoir à sacrifier sa carrière pour favoriser les ambitions électoralistes de son conjoint, mais n'est-il pas humain d'avoir un parti-pris pour une personne proche ? Comment ne pas douter de son impartialité dans ce cas ?

    Enfin, monsieur Mélenchon, il est tout à votre honneur de ne pas étaler votre vie privée sur la place publique. Ceci n'intéresse qu'une frange de la population en mal de sensationnel. Ils ont déjà de quoi se rassasier avec un certain NS. Ce n'est pas ce que nous, les citoyens en attente d'un réel représentant politique porté par ses idéologies, fussent-elles gauchistes, attendons.

    Au fait, monsieur Mélenchon, avez-vous une Rolex ? Non ? Qu'elle tristesse, à votre âge ! (c'est de l'ironie bien entendu).

    PS : pourriez-vous transmettre à Clémentine mes plus sincères amitiés ? Une si charmante personne, et de gauche en plus... Je crois que je...

  8. Guillaume dit :

    Tu dis: "Une autre innovation vint à la fin. Ce fut la décision prise en bureau national de créer une co-présidence du parti, mixte, homme-femme. Notre intention est d’aller, à notre rythme, vers une généralisation de cette pratique. Il s’agit d’intégrer complètement et totalement la seule différence universelle, celle des genres. Cela veut dire assumer cette différence pour la libérer du lien dominateur non dit, et donc caché, que le patriarcat a introduit dans la relation de genres. Nous sommes le premier parti politique à faire ce pas et je suis certain que nous ne serons pas les derniers."

    Cela est totalement faux, au NPA par exemple, notre direction n'est pas composé que d'une ou deux personnes mais de plus d'une centaine voila ce qu'explique parfaitement wikipédia: " L'instance de direction à l'échelle nationale est le conseil politique national (CPN). Celui-ci a pour règle d'être « représentatif du parti, de sa réalité géographique comme de ses commissions nationales, et de ses sensibilités politiques » et comporte environ 150 membres "

  9. Christophe (Toulon) dit :

    Cher Camarade,
    Ce fut un excellent moment que d'écouter votre discours plein d'énergie positive et de perspectives enthousiasmantes pour les jours à venir. Nous avançons et tel "la voix de la France" en juin 40 qui partait de Londres pour appeler les français à continuer le combat vos discours peuvent être entendus par ceux, trop nombreux, qui croient que la politique les a abandonnés.
    Vous apportez espoir, optimisme et fierté à nos compatriotes en rompant le cou au défaitisme et à la sinistrose des médiacrates et "experts" de tout poil.

    Allez, on continue, et nous, militants, nous tissons patiemment mais avec opiniâtreté notre toile en province... La résistance et l'espoir se répandent pendant que les chiens aboient...

    Faites attention à vous et gardez votre énergie et votre authenticité.

    Bien fraternellement

    Christophe (Toulon)

  10. juju dit :

    voilà ce que dit la constitution :

    Un référendum portant sur un objet mentionné au premier alinéa peut être organisé à l'initiative d'un cinquième des membres du Parlement, soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales. Cette initiative prend la forme d'une proposition de loi et ne peut avoir pour objet l'abrogation d'une disposition législative promulguée depuis moins d'un an.

    Désolé de décevoir tant d'espoirs, mais il ne faut compter s'appuyer sur la constitution pour pouvoir faire abroger la loi sur les retraites...

  11. Yannick dit :

    J'adore comme d'habitude !
    Domage néanmoins sur le passage consacré au Portugal de prendre la menace de sortie de l'euro à la rigolade, car on devrait faire bloc derrière cette idée! L'euro na jamais été fait pour le peuple.
    Amicalement Mr Mélenchon et tous les camarades

  12. Nicolas B. dit :

    Voir l'article paru sur Le grand soir, à propos de la pénalisation de tout appel ou incitation à boycott, pour ne pas entraver la bonne marche du commerce ! Une régression de plus, pour museler les citoyens et les appels à la résistance.
    Sinon, merci Jean Luc Mélenchon pour ce Billet de retour du congrès, on voit que tu penses au blog, bravo pour ton énergie. À voir les différentes infos sur le web, ça chauffe pas mal en Europe, l'Angleterre, l'Italie, les étudiants bougent aussi, le mécontentement est général, mais la répression des pouvoirs en place risque d'être rude.
    Que se vayan todos !, après l'irlandais comment on le dit dans les autres langues européennes ?

  13. Pascal PG32 dit :

    "J’estime que maintenant il ne faut pas trainer et commencer tout de suite la collecte des signatures pour un référendum sur la réforme des retraites."

    On a commencé : Déjà 261767 signatures sur http://www.referendumretraites.org/

    C'est pas mal pour un début sans avoir fait les marchés avec tables, feuilles et stylos.

  14. VERGNES dit :

    Une fois de plus, Jean-Luc Mélenchon stigmatise le NPA, après l’avoir caractérisé de gauchiste, maintenant c’est l’éternelle ritournelle du repli identitaire du NPA.
    Ce qui intéresse le FdG ce sont les 5% du NPA, mais pas son programme.

    D’un côté Eric Coquerel évoque le retour de Clémentine Autain (FASE) et entend bien convaincre Olivier Besancenot (NPA).
    Et d’un autre coté Pierre Laurent, du PCF, nuance: “Le but n’est pas d’élargir le Front à un cartel de partis, mais de créer un véritable espoir à gauche, une dynamique populaire”.
    En quoi l’apport d’autres organisations serait-il contradictoire à créer un véritable espoir à gauche, une dynamique à gauche ?
    C’est le PC qui détient les clefs de l’ouverture du FdG, que ce soit vers la gauche radicale… ou vers l’appoint au PS.
    Refuser de voir cette réalité, c’est se préparer à une désillusion à la hauteur de l’espoir suscité. Mais il est surtout interdit d’évoquer cela au risque d’être taxé de sectaire et de diviseur…Ce n’est pas politiquement correct.

    Les militants du PG et NPA qui sur le terrain sont au coude à coude dans les luttes et les manifs le savent bien. Les cantonales en seront la mise en évidence où se posera la récurrente question de la participation aux exécutifs.
    Et disons les choses telles qu’elles sont : Un candidat NPA plus un candidat FdG, cela fait l’affaire du PS (aux cantonales et à la présidentielle)…et pourtant le PC refuse l’élargissement du FdG à d’autres organisations…Comprendra qui voudra et non qui pourra…car c’est incompréhensible si le FdG veut faire un score conséquent et pouvant rebattre les cartes à gauche

    Mais par honnêteté politique, il est temps d’arrêter d’affirmer que le NPA ne veut pas gouverner et préfère le témoignage et l’isolement. C’est faux ! il suffit de lire les textes du NPA. Jean-Luc Mélenchon le sait très bien, mais continue de propager cette idée, d’autant plus que PG et NPA ont une position commune sur la gestion minoritaire avec le PS. Ce qui n’est pas la position du PC

  15. Cyril dit :

    Bonsoir,

    Question : Quelle est la légitimité de ces agences de notations? Quelle est leur origine? Leur statut politique?

    Merci.

  16. Damien dit :

    Ce midi, je suis passé devant la télévision et j'ai entendu dire que les irlandais étaient plus ivrognes que nous. Quel incroyable sensation d'être tout à coup éclairé par les lumières de mes esprits contemporains ! C'était autrement plus poignant que votre faible billet de technocrate sur le soit disant rôle des banques dans la crise. Comme on dit, plus c'est gros, plus ça passe. Alors quoi la prochaine fois ?

    Vous m'exaspérez M. Mélenchon ! Cela ne vous suffit pas de raviver les querelles passées, il a fallu que vous en remettiez une couche sur Mme Merkel et "les boches" comme vous dites dans votre livre. Je ne doute pas que si vous deveniez Président, vous créerez des emplois pour creuser quelques tranchées. Et allez, une fois de plus vous crachez votre venin sur Mme Aubry qui fait tout son possible pour créer une véritable alternative à la politique de M. Sarkozy.

    Bon j'arrête de dire n'importe quoi.

    Voici un tout petit peu de "documentation" à propos des "lobbyistes" de Goldman Sachs, juste au cas où quelqu'un prétende que, ici, on dise des bêtises !

    Mark Patterson

    Henry Paulson

    Gary Gensler
    "greed, recklessness and illegal behavior which has caused so much harm to our economy"

    Mario Draghi
    "Nous proposons donc que leur rémunération soit davantage alignée sur une prise de risque prudente." Il faut prudemment prendre des risques ! Je n'y avais pas pensé, quel sot !

    Antonio Borges

    Allez !

  17. Amaru dit :

    Quel bel article qui nous cerne avec lucidité et précision toute la situation européo-américaine qui pose un noeud coulant au cou de tous les peuples... Quelle fraîcheur, simplicité et justesse des mots... qui passent en nous comme l'évidence tout en démontrant (ou faisant deviner) un homme (leur auteur) qui sait rester à sa juste place d'homme... En cette époque d'histrions, c'est tout de même un trésor de pouvoir constater cela et savoir que celui-là ne se laissera pas avoir par les dorures d'un trône.
    (J'ai entendu que Cheminade mettait Jean-Luc dans les narcissiques... Ce texte n'est aucunement révélateur de cela ! Il me semble !)

    Pour ce qui est des oeufs, je n'y vois pas des oeufs de poule mais des oeufs de mouches qui prévoieraient un cadavre facile... En tout cas, ce sont des oeufs qui peuvent pourrir une ambiance !

    Quant à Pulvar, ce n'est peut-être pas un atavisme inconscient qui aurait opéré son éviction mais plus certainement : un vrai réglement de comptes ! Et il est facile de supputer la main qui a ordonné...
    Mais bon ! On peut se tromper...

  18. Michaël B. dit :

    @Cyril

    Je qualifierai les agences de notation en ces termes : le hochet du spéculateur.

    Voici un article très instructif sur ces institutions : http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/agences-de-notation-financiere-la-76417

  19. vincent (vost) dit :

    Henry Paulson, Paul Volker Peter Sutherland ont leurs avatars made in France Trichet ou DSK.
    La commission trilatérale, le groupe Bilderberg ont leur avatar parisien le club le siècle.

    Bien sur que les requins de la finance d'élite sont dans la phase caractéristique de l'attaque (ils nagent en cercle autour de la proie)
    Un bon morceau de capital bien frais a arracher. Ils ont les bons outils pour ça. Si pour les étasuniens aujourd'hui il faut sauver le soldat dollar c'est qu'il est encore empêtré dans une guerre (démocratique comme toujours) qui leur échappe. Des vraies têtes de mules non ?

    Alors pour les poules je sais pas, mais pour les requins, en cas d'attaque, c'est simple. Il ne faut pas être impressionné par ces monstrueuses mâchoires qui fonce vers nous. Ah mais oui ça fait peur je sais.
    Il suffit de se positionner bien en face du gras poisson et de se préparer main tendue à lui caresser/pincer le "nez" lors du contact. Ce qui à un effet léthargique sur la bêêête (sensibilité extrême du rostre).
    Certains prétendent même que l'animal adorerai ça. Comme quoi face à la mâchoire du requin, véritable machine à broyer, un peu de courage, une posture adéquat et savoir où appuyer suffisent à neutraliser le danger.
    Attention les doigts tout de même. Le profil psychologique de la bêêête envers l'homme dans un rapport de complicité de jeu n'est pas encore exploré.

  20. brig11 dit :

    "louche comme un journal de france 2" j'adore,
    A ne pas manquer : Mélenchon Invité des 4 vérités sur France 2
    mardi 30 novembre 2010 07:50
    je sens qu'il y aura du sang sur les murs

  21. ddmm dit :

    Concernant les pratiques de France2 et de ses laquais, ne faudrait il pas organiser une vrais campagne de dénonciation ?

    Sans exclure la méthode sur le long terme telle que la propose J.L.M. une autre méthode coup de poing peut elle etre menée en parallèle ; plus instantanée, plus rapidement visible et mesurable.
    Ne pas regarder tous en même temps cette chaîne tel ou tel jour défini à l’avance, après en avoir informé le maximum de gents par tous les moyens possibles. Je n’ai pas de connaissance en matière d’audimat, mais 6 ou 7% % de téléspectateurs en moins en même temps sur une durée donnée, cela interpellerait il peut etre ces messieurs dames ?!

    Faut il faire un sit-in (définition dans Wikipédia)Le sit-in est une méthode d'intervention directe qui consiste à s'asseoir sur la voie publique dans un édifice public ou un établissement privé et à rester le plus longtemps possible sur les lieux. Il peut s'agir d'une manifestation assise ayant pour objectif d'interpeller l'opinion et les pouvoirs publics sur telle situation d'injustice. Le sit-in permet une occupation peu coûteuse du terrain, offre un lieu facile à photographier et à filmer, et est difficile à nettoyer par les forces de l'ordre.

    Expédier chacun des milliers de lettres par voix postale à la direction de France2, ou à l’attention de Pujadas pour lui dire ce que nous en pensons.

    Liste non exhaustive…

    Pensez vous qu’il y ai quelque chose de possible là dedans ou je rêve ?

  22. Nicolas dit :

    Désolé si je suis ici hors-sujet, je répond à Olympe ci-dessous (message 5) ;

    Je suis tout à fait d'accord avec vous, c'est un sujet important. Je travaille dans une association de prévention contre ce type d'abus et comptais dès que nous en aurons la disponibilité contacter le PG pour alimenter le débat sur cette question. Il faut apporter notre témoignage et nos constats de terrain à ce nouveau parti pour lui permettre d'alimenter son programme de propositions efficaces.

    Cependant, citer Mme Sellier comme une référence objective en ce domaine - même si au demeurant très engagée, je le lui reconnaîs -, est un peu léger et ses recommandations visent plus la chasse à l'homme qu'à une véritable prévention : http://www.lexpress.fr/actualite/societe/il-faut-denoncer-les-pedophiles-sur-internet_891173.html
    Les louanges pour les systèmes anglo-saxons, allemands et US de Mme Sellier sont également sujets à caution.
    Voyez ce qu'il s'y passe :
    http://www.monde-diplomatique.fr/1999/12/WACQUANT/12761
    http://teleobs.nouvelobs.com/articles/quand-la-tele-allemande-traque-les-pedophiles
    Est-ce cela que l'on doit généraliser ?

    Serge Garde en revanche a un recul et une expérience plus certaine en ce domaine.

    Le problème est que l'orientation purement répressive de ces dernières années a fait son temps. Résultats : pas d'avancées significatives. Il est temps de repenser complètement le problème, sans toutefois abandonner la répression (nécéssaire) quand elle est raisonnée. En le traitant en amont, même si cela est moins vendeur médiatiquement parlant. Et traiter en amont c'est éviter les passages à l'acte, les premiers passages à l'acte, en s'intéressant aux principaux concernés.

    Il faut également poursuivre les producteurs, diffuseurs de contenus pédopornographiques et, pour démanteller ces réseaux, s'attaquer aux circuits financiers qui les alimentent. Un combat peu suivi aujourd'hui.

  23. theuric dit :

    Le cas de madame Pulvar peut s'examiner à différentes dimension, soit elle fut écartée par sexisme, soit par racisme, cela se faisant en interne.
    Il est possible, également, que cela se fit pour des raisons de manipulation, en montrant, à grand bruit, sur une chaine de droite, écarter une femme, noire, de préférence, de l'information politique, cela pousserait, inconsciemment, une partie de ceux qui auraient des inclinaisons frontistes à être confortés par le gouvernement actuel.
    Ce serait tordu, certes, mais dites vous que la publicité agit sur nous de façon bien insidieuse, que les capacités de manipulation de certains sont probant et, que, dans cette affaire là, survenant après l'affaire Woerth, les incongruités sont légions et les possibles visées nombreuses.
    le néolibéralisme joue sa survie, comme se joue la survie du dollar, les deux allant de paire.
    Or, quoi qu'il en soit, ils courent à leur perte, et, dans une tentative désespérée de durer, commencée depuis plus de vingt ans, ces deux compères brulent tout ce qu'ils peuvent ayant un tant soit peu de valeur.
    Comme on peut bruler son lit quand, par les temps de grand froid, tout le reste est déjà passé à la chaudière.
    Comme l'Europe, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, à peur d'elle même et de ses tendances destructrices, elle plonge, ironie du sort, dans les bras tentaculaires de cet autre destruction.
    Notre état dépendra, à la sortie, essentiellement, de celui ou nous serons quand les U.S.A. serons en dépôt de bilan.
    Mais le danger premier devant lequel nous sommes est l'état de délabrement de nos capacités d'invention et de découverte.
    Ainsi, depuis, au moins, 50 ans, pas grand chose de fondamental ne fut découvert, et je parle bien du fondamental, tant en science, en art, en philosophie et d'autres...
    Nous vivons sur des bases anciennes qui ont, certes, transformée le monde, mais sans que cela ne soit entouré par de vibrante inventivités comme cela se fit au XIX° s..

  24. bastille dit :

    Tant pis si cela déplait sur ce blog : les « Ach » et autres emplois de « boches » me choquent ainsi que mes amis Allemands. L’Allemagne de Goethe, de la fondation du parti social-démocrate et de bien d’autres n’a rien à voir avec celle du régime prussien et de Hitler ; comme la France de Pétain et celle de la résistance. Le peuple Allemand subit, dans des conditions propres à ce pays, la « rigueur ».
    Les slogans du type « qu’ils s’en aillent tous » sont plus qu’ambigus qui sont muets sur la suite politique à donner : régime fort, homme providentiel ? Ou démocratie, salut collectif ?
    Je considère que la partie la plus pertinente de votre billet est celle consacrée à l’Irlande et au Portugal (où j’ai aussi la chance d’avoir des amis chaleureux qui m’ont donné des nouvelles de leur splendide manifestation). La crise se nourrit d’elle-même ou plus exactement dans cette crise du capital qui est celle de la recherche du profit maximal en faisant le pari que les peuples supporteront n’hésitant pas à faire appel à ceux qui disent s’en réclamer, il y a peu de chance pour que « la bête » n’en exige toujours plus : « accumuler, accumuler, c’est la loi, elle est prophète ». Je pense qu’il faudrait utilement compléter votre démonstration à l’aide de La Fontaine : « tous n’en mourraient pas, mais tous étaient frappés ». J’ai évoqué l’Allemagne, exemple moins évident mais réel. Que dire alors de la France où un plan d’austérité sous les bravos de l’U.E., du FMI, et autres institutions du capital frappe aussi le peuple : retraites, sécu, services publics, salaires, « réforme » de l’Etat, des collectivités locales etc.… m’incitent à penser qu’entre pays déclarés faillis et les autres, il n’y a guère l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarettes et que ce système aveugle conduit à la négation de la vie telle que nous sommes en droit d’attendre d’une société civilisée.

  25. Hervé (21) dit :

    Cher Jean-Luc, cher camarade,

    Avant tout merci de ce que tu es, de ce que tu fais, merci de redonner espoir à une vraie gauche qui dépasse le clivage idiot entre "de gouvernement" et "de protestation" et le clivage non moins idiot entre "identitaire" et "unitaire". Et merci pour ce Congrès, sa qualité démocratique.
    Juste un mot à propos du NPA et du PCF : si nous avons pu nous battre dignement aux Régionales en Bourgogne, c'est, dans une région où le PCF, non content d'avoir choisi l'alliance avec le PS, nous a du même coup interdit d'utiliser le nom même du Front de Gauche, si nous avons pu nous battre, cela aura été grâce aux unitaires du NPA, et unitaires avec nous, ils l'auront été majoritairement de la même façon que le PCF aura été majoritairement unitaire avec… le PS. La gauche tout entière a intérêt à ce que nous sachions rester optimistes mais vigilants avec le NPA aussi bien qu'avec le PCF.
    Amicalement,
    Hervé

  26. Langlois dit :

    Excellente présentation de la situation financière actuelle. Il faut continuer à marteler partout où cela est possible ces vérités essentielles sur le comportement des marchés. Cet argumentaire est le levier qui fera basculer définitivement l'opinion. Oser la révolution citoyenne sera possible. Continuez, mon cher Jean-Luc à expliquer cela dès que vous le pouvez, je pense que c'est essentiel !
    Concernant Audrey Pulvar, vous m'avez convaincu. Votre point de vue est en accord avec la place que vous avez décidé de donner aux femmes dans votre mouvement. Cordialement,
    Marc.

  27. marc dit :

    @ guillaume

    Mon cher guillaume Tu as eu une phrase qui me comble de bonheur : le NPA n'est pas ENCORE au front de gauche"

    Ce qui laisse penser que prochainement le NPA va rejoindre le Front de Gauche. Bravo, bravo bravo.

    La principale lacune du FdG est qu'il est incomplet. La FASE et le MPEP doivent y entrer. Et le NPA ne doit plus attendre pour adopter une attitude Unitaire. Que chacun conserve ses idées mais décidons une fois pour toutes que le seul débat à gauche qui doit être tranché par le suffrage universel est celui entre la gauche de résistance et la gauche d'accompagnement (pas seulement le PS...)

    Ensuite tous nos petits débats sur les nuances entre les diverses formations de la gauche de gauche ne sont que des débats de nains politiques, même si celà nous semble important.

    Pour autant autour de moi j'ai rencontré des militants du NPA qui sont réellement dans une posture identitaire.

    Je décèle à l'intérieur de la gauche antilibérale, deux expressions symétriques d'un même réformisme : l'une de nature identitaire, l'autre alimentaire. Mais toutes deux se résignent et s'accommodent de la suprématie du PS sur la gauche.

    Le NPA doit cesser de proclamer sottement " l'indépendance envers le PS" comme un but en soi.
    ce qu'il faut, ce n'est pas d'être indépendant du PS, c'est d'être DEVANT le PS.

    Et pour cela il faut s'unir. tout le reste n'est que littérature.

  28. Jacques G dit :

    Compétente Audrey Pulvar ? Peut-être. A coup sûr partisane, comme elle l'a montré lors d'un "tribunal d'exception appelé à condamner Jean-Luc Mélenchon pour outrage" (dixit Acrimed) réuni sur ITélé le 11octobre 2010.
    Voir http://www.acrimed.org/article3465.html

  29. Emmanuel dit :

    Un petit commentaire concernant Mme Pulvar, c'est qu'elle est écartée pour permettre à Arnaud Montebourg de se présenter aux primaires.
    Arnaud qui avait un vrai programme de gauche en 2006 et qui l'avait laissé tomber pour soutenir Ségolène (c'est ce qui m'avait fait démissionner de Rénover Maintenant et du PS 2 ans avant la création du PG) se ressent le besoin d'aller ferrailler.
    Avez-vous cependant lu son programme ? Moi, après l'avoir lu, je lui dirais, "Cher Arnaud, je vois que tu reviens à tes premières amours de gauche, viens avec nous au PG, tu y seras à ton aise pour débattre de vraies idées de gauche, pas pour te ranger auprès de DSK après les primaires (voire avant comme en 2006) !" ;)

  30. MS dit :

    Belle analyse de la crise qui se poursuit! et de ses mécanismes infâmes digne des pires complot...preuves et faits historiques a l'appui! A ce sujet, pourquoi personne ne parle de cette réunion annuelle plus que douteuse Bilderberg ou se réunit la plupart des agents cités dans le billet?

  31. papion joseph dit :

    Comme Ghislaine Vaucher je pense que la pense que le discours de J Génereux pourrait aider nos concitoyens à comprendre la nuisance de la finance.

  32. Paul L. dit :

    Seule solution, Monsieur Mélenchon: quitter au plus vite cet Euro unique et inique, pour retrouver des monnaies nationales non convertibles au sein d'un ECU commun (je n'ose plus l'appeler l'Euro), avec tous les pays que ces maîtres considèrent comme des "cochons". Bref, ce que propose Jacques Sapir mais en prenant l'initiative!

  33. Michèle dit :

    Le succès du congrès, sur le moment, dans l'esprit et le coeur des militants se poursuit comme une trainée de poudre sans que les grands médias n'aient à s'en mêler. "Enfin un espoir dans ce désastre!" dit-elle, petite commerçante dans l'Aveyron qui vient de s'acquitter de la nouvelle "taxe foncière des entreprises" d'un montant supérieur à la taxe professionnelle qui a été supprimée, sauf qu'une autre commerçante très aisée d'une localité voisine n'a rien eu à verser et se voit remboursée des sommes qui ont été payées au titre de la taxe prof. Mensonge, imposture, injustice deviennent insupportables. La dame du Centre des Impôts répond:" C'est la taxe professionnelle sous un autre nom!". Le nom de Mélenchon dans un petit coin du journal local l'a amenée sur le blog à écouter le discours du congrès et le lendemain les clients lui ont dit qu'ils la trouvaient "changée", "en forme".

  34. marc dit :

    @ vergnes

    Je crois que le NPA gagnerait à plus de modestie.

    Personne n'est parfait, personne n'est en mesure de décerner des certificats de rectitude et de perfection politique.

    Je suis un membre fondateur du NPA. Le NPA a payé la duplicité qui consiste à parler de rassemblement pendant le processus de constitution du NPA et à la fin refuser la main tendue par Mélanchon en 2009.
    Si nous avions répondu favorablement à Mélanchon dès sa sortie du PS c'est le NPA qui occuperait aujourd'hui la place du PCF dans le front de gauche.

    En matière de clairvoyance politique le NPA s'est lourdement trompé : Nous annoncions urbi et orbi que le PCF rejoindrait toujours le PS pour sa survie financière. Or en choisissant à 80 % le front de gauche, les militants du PCF ont largement démenti nos brillantes analyses politiques.

    En 2007, en tant que première force de la gauche du "NON", il était de notre responsabilité de prendre l'initiative en matière d'union antilibérale. Nous avons eu la vanité de vouloir occuper tous seuls l'espace politique sur la gauche du PS. Et de surcroît avec des arguments éculés.
    Le NPA est à contre-temps.

    Dans la crise systémique actuelle le problème est de battre politiquement la gauche d'accompagnement, non d'être indépendant d'elle mais de la rendre dépendante de nous. Politiquement, républicainement, a la loyale.

  35. MS dit :

    Au sujet de la mediacratie décrite et combattue par notre jlm national..."Les Nouveaux chiens de garde" de Serge Halimi paru en 1997! Déjà...les critiques des principaux intéressés illustres pleinement la docilité des "stars" du journalisme tv qui ne sont que de vulgaire présentateurs en fait...de la pensée unique!
    "qu'ils s'en aillent tous"! et vite.

  36. Marie-France dit :

    greves en Grece, au Potugal : nous le peuple de France nous pouvons dire à ce Mr Pujadas :"vous voyez bien que nous ne sommes pas la risee de l'Europe".Vive la revolution citoyenne! Tous ensemble Front de Gauche

  37. JC dit :

    @ marc 34
    Localement le PCF rejoint souvent le PS pour sa survie financière en conservant ses élus qu'il n'obtiendrait plus vu les faibles scores électoraux qu'il réalise sur son nom.
    Le PG et le NPA ont vraiment intérêt à se retrouver plus souvent.

  38. Abel dit :

    Attention, DSK lis surement les arguments de Jean-Luc Mélenchon et ne manquera pas de préparer une riposte largement médiatisée. Quant aux présidentielles, ne nous inquiétons pas, c'est la droite qui fera choisir le candidat de gauche le plus arrangeant pour elle.

  39. toto dit :

    Les ami(e)s de nos ami(e)s sont nos ami(es).
    Un petit tour sur le blog de Clémentine Autain s'impose ne serait-ce que pour la campagne contre la violence faite aux femmes!

    http://clementineautain.fr/

  40. " Send them away ! "
    Bien sûr; et notons avec le Portugal et l'Irlande (c'était l'Islande, il y a pas longtemps)
    le mouvement des étudiants britanniques annonciateur de nouveaux mouvements en Grande Bretagne ?
    Couverture médiatique du congrés PG: notons que l'on parle bcp de Jean-Luc Mélenchon (Inrock --Libé) pas assez du PG.
    Yves Le Henaff

  41. Michel Matain dit :

    @ 37 JC
    Localement le PCF rejoint souvent le PS pour sa survie financière en conservant ses élus qu'il n'obtiendrait plus vu les faibles scores électoraux qu'il réalise sur son nom.

    Une contre-vérité répétée mille fois ne deviendra pas pour autant une vérité. Nous en avons déjà l'expérience avec les médiacrates dénoncés systématiquement par Jean-Luc Mélenchon. Il faut revenir aux faits.

    Il faut donc redire que les députés PG et PCF élus au second tour en 2007 l'ont été parce qu'au premier tour ils sont arrivés en tête de la gauche et qu'au second ils ont bénéficié du report de toute la gauche. Aucun n'a bénéficié de l'absence d'un candidat PS au premier tour.

    Il faut donc redire aussi qu'avec le choix majoritaire du Front de gauche (17 regions sur 22) le PCF a payé cher : il a perdu la moitié de ses élus régionaux.

    Il faut aussi rappeler qu'après le terrible score du Front national de 2002, pour ne pas avoir à se retrouver à choisir au second tour entre droite et Front national, l'ensemble des partis de gauche (PS, Verts, PCF,...) avaient décidé dans certaines circonscriptions en 2002 et en 2004 dans un certain nombre de cantons de ne présenter qu'un seul candidat au premier tour. Ainsi au second les électeurs de gauche pourraient continuer à voter à gauche. Cet accord est mis en cause aujourd'hui par le PS.

    Il faut aussi rappeler (et Jean-Luc Mélenchon l'a fait dans l'article ci-dessus) que justement les Verts et le PS vont faire candidature commune dans quelques cantons (alors que partout ailleurs ils se présentent séparement) pour essayer de dépasser le candidat communiste ou PG sortant.

    Idem pour la préparation des sénatoriales : le PS propose au PCF de réduire ses élus de 18 à 11 ! Ce sont des cadeaux du PS au PCF peut être ? Une aide à la survie financière ? Ce genre de propos relève simplement de l'anticommunisme. Il ne se base sur aucun fait.

  42. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    @ 24 - Bastille

    "autres emplois de « boches » me choquent ainsi que mes amis Allemands"

    Tu as du lire trop vite et le 2ème degré t'a peut-être échappé.
    Il s'agissait juste de faire une allusion ironique à Cohn-Bendit qui a prétendu avoir lu le terme de "boche" dans le livre de J.L.Mélenchon, alors que ce mot ne s'y est jamais trouvé. Ni en lettres, ni en esprit.

  43. Descartes dit :

    @JLM

    Une semaine presque s'est écoulé depuis le congrès du PG... et toujours rien sur les textes votés par celui-ci. Aucune référence dans les commentaires publiés sur les blogs des principaux dirigeants du PG. Pas un mot sur le site du PG lui même. Et maintenant, rien dans le commentaire de Mélenchon lui même. A croire que tout ce monde en a honte...

    On en arrive à conclure que le but de ce congrès n'était point d'organiser un "vrai" congrès (vous savez, ces séances de travail ennuyeuses ou des délégués élus prennent des décisions sur l'organisation et le projet de leur parti), que c'était juste un prétexte pour organiser une opération de communication. Et le compte rendu de Jean-Luc Mélenchon renforce cette impression. Qu'est-ce qu'il en retire comme "décision la plus spectaculaire" de ce congrès ? Celle d'avoir permis à des "personnalités extérieures" de causer dans le poste ("décision spectaculaire" que le PCF avait déjà mis en scène pour son 29ème congrès en 1998). Ou se trouve la principale "innovation théorique" ? Dans son discours de clôture. Les travaux collectifs des congressistes semblent avoir été particulièrement peu productifs, puisque personne semble avoir rien à dire là dessus.

    Et finalement, l'autre innovation, "la décision (...) de créer une co-présidence du parti, mixte, homme-femme". Outre le fait que c'est une "innovation" un peu éventée (les Verts l'ont fait bien avant...), on découvre que la décision n'a pas été prise par le congrès mais par le "bureau national". Est-ce que cette décision est conforme aux statuts fraîchement votés par les congressistes ? Malheureusement, je n'ai pas pu le vérifier, puisque les statuts en question semblent être confidentiels défense. Si ce n'était pas le cas, alors il faudrait sérieusement se demander si un parti qui tient si peu compte de ses propres institutions internes est crédible lorsqu'il propose de réformer celles de la République...

  44. Je viens d'acheter votre livre "qu'ils s'en aillent tous" et bien sûr avec l'intention de le lire. Je suppose qu'il est de la même trempe que cet article. Dans celui-ci vous nous décrivez très bien les méfaits d'un grand argentierr "Goldman Sachs" mais concrètement comment est-il possible de neutraliser un tel prédateur?

  45. Descartes dit :

    @JLM

    Je dois dire que ces spéculations contre les Etats Nations ne me paraissent pas guidées que par l’appétit de lucre et la cupidité bancaire habituelle. (...) Mais je soupçonne autre chose. Je sais que les Etats Unis d’Amérique ont intérêt à la pulvérisation de la zone euro. D’une part elle redonne au dollar une place centrale puisque sans équivalent. C’est un élément décisif pour contrer l’actuelle fuite devant l’argent bidon des américains.

    Ah... que ferions nous sans la théorie de la Grande Conspiration. Surtout pour ressortir finalement les arguments des partisans du traité de Maastricht...

    Non, les américains n'ont aucun intérêt particulier à la "pulvérisation de la zone euro". Au contraire (et c'est pourquoi ils ont en son temps soutenu sa création): ils ont tout intérêt à son maintien dans l'état, parce que grâce à l'euro ils peuvent compter sur une zone économique qui pratique structurellement une politique de la monnaie forte. C'est cette politique de l'euro fort qui permet par contrecoup de doper les exportations américaines avec un dollar faible. Si la zone euro était "pulvérisée", cela ouvrirait la porte à des politiques de monnaie faible, qui est exactement ce que les américains redoutent: il n'y a qu'à voir l'énergie qu'ils mettent pour obliger la Chine à réévaluer le Yuan...

    L'euro ne sera jamais cette merveilleuse alternative au dollar que voulaient nous vendre les maastrichiens. Sa création n'était que la prolongation de la politique monétaire allemande à toute l'Europe. Exactement ce que les américains voulaient. Si quelqu'un cherche à "pulvériser l'Euro", ce n'est certainement pas eux...

  46. dorant dit :

    Anticommunisme récurrent au PG ?
    C'est vraiment lassant et désespérant de lire les contre-vérités sur l'attitude du PCF - voir le post 37 JC - Faut-il encore rappeler qu'il a perdu la moitié de ses élus régionaux en choisissant la stratégie du FdG? Que le PS ne fait aucun "cadeau" et ne pratique l'union que quand il y est forcé? - exemple la dernière élection municipale à Corbeil-Essonne, celle de Montreuil...
    Le PG semble rempli d'anticommunistes profonds et qui, curieusement, pratiquent à longueur de temps sur ce blog les aspects les plus caricaturaux du culte de la personnalité. Curieux paradoxe.
    Je sais que je suis excessif, mais ça finit par être irritant de lire ces c....

  47. Pascal Guimier dit :

    Monsieur Mélenchon, un billet, un ton, une colère qui font tant de bien à entendre, et qui m'encouragent encore une fois à ne pas baisser les bras, comme à chaque fois que je vous lis ou vous écoute.

    Malheureusement, il semblerait, notamment selon le document (cryptique) que l'on peut trouver à ce lien : http://www.laquadrature.net/wiki/File:Votes_acta.pdf que vous ayez voté en faveur de l'ACTA, un Accord commercial international soi-disant anti-contrefaçon, mais conduit à huis clos (pour éviter que ne soient soulevés les scandales qui y sont cachés) et ouvertement orienté pour renforcer les pires monopoles et brevets, notamment dans le domaine du vivant et de la santé, mais aussi de la vie numérique, à laquelle chaque citoyen du monde sera en définitive confronté assez rapidement.

    Avez-vous été mis au courant des pratiques de contournement démocratique mis en œuvre par les initiateurs de ce projet ? Je vous invite à parcourir les pages qui le concernent sur le site http://www.laquadrature.net/fr

    Sachez que, comme beaucoup, sans s'encarter pour autant, je fonde beaucoup d'espoir en ceux qui comme vous font de la politique en mettant l'homme devant. Mais quelle désillusion de découvrir une telle invraisemblance avec vos combats !

  48. VERGNES dit :

    @ marc 34 27

    Inutile de réécrire l’Histoire. Il faut s’en tenir aux faits :

    Jean-Luc Mélenchon quitte le PS, et annonce au JT de 20 h qu’il crée le PG, structure vide et sans programme, à cet instant, mais qui dans la seconde qui suit forme le FdG avec le PC dont les militants n’ont pas pu débattre du bien fondé de cette coalition électorale en perspective des Européennes, qui auront lieu 8 mois plus tard.
    Jean-Luc Mélenchon a décidé de créer le PG en concertation préalable avec le PC, pour donner corps au FdG.

    A cette époque, à aucun moment Jean-Luc Mélenchon ne s’est adressé au NPA qui pourtant depuis des mois était en phase de formation pour regrouper tous les anticapitalistes dans leur diversité de parcours. Donc le NPA n’a pas pu refuser une offre qui ne lui était pas faite.

    Par ailleurs, l’indépendance vis-à-vis du PS n’est pas une fin en soi, mais la condition incontournable pour regrouper tous ceux qui veulent construire et se réapproprier une gauche digne de ce nom et en finir avec le « vote utile » faute d’alternative politique.

    Le NPA et le PG sont d’accord sur le fait qu’il y a 2 gauches. Pour le PC, il n’y en a qu’une.
    Cette divergence d’analyse n’est pas un petit détail, un désaccord facilement surmontable. Elle sous-tend 2 stratégies différentes. Refuser obstinément de l’admettre revient à faire perdurer la résignation du « peuple de gauche » à se « satisfaire » du moindre mal. D’autant plus que l’allié privilégié du PS c’est EE et non le FdG au grand dam de la composante PC du FdG.

    Tout le corps politique dérive inexorablement à droite, l’UMP vers le FN, les centristes vers l’UMP, PS et EE vers les centristes. Nous nous devons d’inverser ce mouvement et cela passe par notre indépendance de gestion vis-à-vis du PS, c’est un signe fort envoyé à tous ceux, qui lassés de cette gauche molle, souhaitent se réinvestir dans l’engagement politique dans les luttes et dans les urnes.

  49. Pulchérie D dit :

    La précarité en Irlande (1ère partie).
    Je loue l'intérêt porté par J-LM à la verte Erin et je propose la lecture d'archives datant de l'époque où les disciples de Hayek s'extasiaient devant les résultats obtenus par le néo-capitalisme très poussé

    En 1999, L’Université du Minnesota publiait un rapport détaillé sur les préoccupatiions que suscitaient les manquements aux droits humains relevés en Eire (Irlande indépendante).
    Ce rapport existe encore sur la Toile, en français. http://www1.umn.edu/humanrts/esc/french/concluding_observations/ireland1999.html
    Je recommande notamment la lecture attentive des alinéas numérotés de 9 à 21

    En 1998 avait paru en anglais sur la Toile, une étude, aujourd’hui disparue, intitulée pauvreté et exclusion sociale en Irlande (Poverty and Social Exclusion in Ireland – the facts). Les auteurs comparaient la croissance spectaculaire de l’économie avec la pauvreté affectant un tiers de la population (9-15% vivant dans la misère).
    Les inégalités étaient flagrantes notamment dans l’enseignement et la discrimination des sexes.

    Un livre est paru en 1998 : The celtic Tiger- Ireland’s Economy Miracle explained, par Paul Sweeney (by Oak Tree Press, Dublin, 1998, ISBN 1-86076-081)-3.
    L’auteur explique le « miracle « économique par un partenariat entre le gouvernement de la verte Erin, les syndicats et le grand business qui ont discipliné la classe des travailleurs durant la décennie 1990, prévenant les grèves et les manifestations. Avec l’accord des syndicats, des coupes sombres sévirent dans les dépenses publiques.
    (à suivre)

  50. leclercq caroline dit :

    Juste un "bravo" pour le discours "Je suis le bruit...". Remarquable! Un peu de fureur qui éveille.
    Bien à vous - Caroline.


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