30mai 10

Sarkozy le bigot, l'exemple de l'Argentine, l'austérité, voler les voleurs

La Grèce est l’avenir de l’Europe.

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Lundi 31 mai - J'ajoute cet encart qui joint ma voix à celles d'innombrables personnes, institutions, organisations. Elles expriment leur indignation et leur écoeurement devant les choix meurtriers et provocateurs du gouvernement israélien avec l'agression contre la flottille qui venait ravitailler les gazaouis et dénoncer par là même l'abominable blocus dont Gaza est victime. Mes amis de la Télé de Gauche ont mis  en ligne le discours (visionnable ci-dessous) que j'ai prononcé à l'Institut du Monde arabe sur ce sujet à l'invitation de Madame la délégué générale de Palestine, Hind Khoury, en présence des ambassadeurs, parlementaires, responsables d'association et personnalités venues saluer le retour en Palestine de Madame Khoury.

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Pendant ce temps, les militants de notre parti qui l'ont pu, ont participé aux manifestations de protestation dans toute la France. A Paris, autour de François Delapierre délégué général, de Martine Billard députée de Paris et Marie Agnès Labarre sénatrice, l'ensemble du secrétariat national du PG s'était joint aux drapeaux franciliens de notre parti pour affirmer hautement notre mobilisation.

Je rentre d'une tournée de manifestations du Parti de Gauche pour célébrer la victoire du "non" au référendum de 2005 sur l'europe libérale. Les amis du "oui" et du Traité de Lisbonne ayant disparus de la surface de la terre sous le poids de la honte, le fond de scène grec fournit un puissant sujet de méditation sur "l'europe qui protège". 

 La Grèce est l’avenir de l’Europe.Quand je constate le nombre des consultations de ma précédente note, en dépit de son contenu somme toute très rébarbatif, je me sens autorisé à prendre le risque de publier peut-être plus indigeste mais qui me tient à cœur. D’abord une information et une réaction à propos d’un nouvel élan de bigoterie du président de la République. Ensuite des choses à propos de la situation de la zone euro sous le coup des politiques d’austérité. J’y parle de l’exemple argentin. Puis je vous donne des nouvelles de l’impérialisme de l’union Européenne en Amérique Latine.

Inaperçu ou presque. Un nouveau démantèlement de la laïcité par le président de la République ! Certes, c’est moins excitant qu’une burqua au coin d’une rue. Ca ne bénéficie donc pas  de l’indignation à géométrie variable des pour et des contre réunis cette fois- ci dans une même indifférence. Le Parti de Gauche, alerté par Martine Billard a réagi ! C’est le seul, non ? Voila de quoi il s’agit. Nicolas Sarkozy vient d'annoncer la même mesure de reconnaissance pour les diplômes des universités protestantes que celle déjà prise pour les diplômes de l'enseignement supérieur catholique après l'accord survenu entre la France et le Vatican en décembre 2008. On peut supposer que musulmans et juifs vont nous gratifier bientôt aussi de leurs précieuses qualifications en matière de vérités révélées. Le Conseil d’État avait pourtant réaffirmé en 1984 que le principe du monopole d’État de la collation des grades universitaires s’imposait au législateur. En 1905 le sujet avait donné lieu à une farouche empoignade. 75 départements avaient voulus s’opposer à la loi sur le sujet et je crois me souvenir qu’il y avait eu une pétition d’un million de signatures organisées par les cléricaux. Là ? Bon….

Dans le discours où il annoncé cette nouvelle capitulation de la République laïque, Nicolas Sarkozy s’est livré à ses habituelles bigoteries de café du commerce. Jugez : « A une époque où l'on s'émeut à juste titre du risque de disparition de certaines espèces vivantes, de certaines langues et de certaines cultures, comment pourrions-nous rester indifférents au risque d'assèchement d'une tradition spirituelle à laquelle nous devons notre idée de l'Homme ? » Beuark ! Notre idée de l’homme, monsieur le président, nous vient de l’antiquité grecque et de la renaissance plutôt que du fatras pouilleux et sanglant des religions qui ont provoqué trois siècles de guerres civiles ouvertes ou larvée dans notre pays. Encore un extrait sur ce ton de prédicateur qui avait déjà fait son charme à Ryad où il avait prétendu devant le gardien des lieux saints de la Mecque stupéfait que Chrétien juif et musulman priait le même dieu bienfaisant et tutti quanti. Lisons saint Nicolas : « Alors que l'économie et la société redécouvrent dans la crise sans précédent qui secoue le monde, un profond besoin d'éthique, alors que le progrès des sciences et des techniques met nos valeurs chaque jour à l'épreuve et que le capitalisme est en quête de morale, le silence des grandes religions serait incompréhensible tant elles sont dépositaires ensemble d'une partie essentielle de la sagesse humaine. » Ce prêche ridicule est-il bien dans le rôle du président d'une république laïque ? A moins qu'en désespoir de cause, et devant l'impuissance de ses propres appels sur le même sujet, il n'ait plus comme autre proposition que l'appel à la prière pour moraliser l'immoralisable capitalisme ? Il est donc utile de rappeler aux esprits fragiles combien l'histoire a démontré que ni la force des prières ni celle des religions n’ont permis le moindre recul de la cupidité qui en est la racine. « Nous appelons plutôt nos concitoyens à faire confiance aux mobilisations » conclu le communiqué du Parti de gauche. C’est plus sage en effet !

J’en viens à la crise grecque et celle de la zone euro. Je constate que mon point de vue, longuement argumenté sur ce blog, n’est nullement isolé. C’est le contraire. Les bienfaits de la dévaluation de l’euro, l’absurdité des politiques d’austérité sont présents dans maintes analyses venant des bords les plus divers. Un nombre significatif d’avis bien plus qualifiés que le mien convergent ainsi à propos de la situation économique et financière en Europe. L’OCDE soulignant l’intérêt de la baisse de l’euro et un prix Nobel d’économie le disant aussi avant d’ajouter que les politiques d’austérité conduisent au désastre, voila qui me réconforte. Les « amateurs » dans mon genre, c'est-à-dire les militants politiques et syndicaux, du fait de leurs pratiques, de leur expérience et de la durée de leur engagement acquièrent une capacité d’expertise. Elle peut être moins rigide et partisane que le sont les points de vue des chefs d’école économique perclus de luttes et compétition entre spécialistes et bénéficiaires de revenus et subvention liés à leur activité. 

Si je commence par signaler ce point c’est pour rappeler le droit et même le devoir pour les personnes qui ne sont pas des spécialistes, comme c’est mon cas, de réfléchir et de proposer une lecture des évènements qui les implique. Comment être citoyens sinon ? Et justement la question de l’exercice de la citoyenneté est posée quand des drames comme celui qui commence  s’imposent à nous. L’information dont nous disposons est au mieux mensongère dans un très grand nombre de  cas. Mais il apparait clairement qu’elle est manipulatoire dans un nombre croissant d’autres cas. On se souvient à ce sujet de ce titre du « Monde » prétendant qu’il y aurait un déficit de 2600 milliards d’euros dans les comptes des régimes de retraites en 2050. C’était une participation active à la campagne d’affolement dont avait besoin le gouvernement pour lancer son plan de remise en cause de la retraite à soixante ans. Mais on pourrait citer bien d’autres organes d’informations titrant, comme pour annoncer un désastre, sur la baisse de l’euro. Dans tous ces cas nous affrontons clairement des manipulations.

D’autre part je m’interroge sur les raisons qui conduisent autant d’éditorialistes et même une majorité de commentateurs à n’exprimer ni réserve ni même contre éclairage par rapport à la vulgate monétariste. Ni pourquoi aucun bilan n’est jamais présenté à propos de l’application dans le passé ou ailleurs des politiques d’austérité du style de celles qu’applique le FMI, Strauss Kahn ou pas, dans le monde. dans le passé ? La maladie de la ritournelle frappe fort de nouveau. Un exemple. On a entendu les récitations contre le protectionnisme qui aurait conduit  au désastre après la crise de 1929. Le refrain fut repris partout. Tout le temps. Même dans la déclaration finale du G20. Bien sur dans « Le Monde ». Et dans les résolutions du parlement européen. Qui a vérifié ? Pourquoi ne rien imputer aux politiques d’austérité qui furent appliquées alors ? Pourquoi ne rien dire de la politique de « l’étalon or » qui imposait des taux de change fixe entre monnaie et donc cette absurde rigidité qui étouffe la production et l’échange quand elle est appliquée avec dogmatisme comme on le constate, aujourd’hui comme hier, avec la politique de l’Euro fort ? Du coup j’ai décidé de faire un exemple. Je vais comparer ce qui se passe en Grèce à ce qui s’est passé en Argentine dans les années 90. Je le fais parce que comme militant de gauche je m’étais intéressé et impliqué dans la compréhension de ce qui se passait à l’époque en Argentine. J’ai lu et ramassé ici et là de quoi remettre en ordre mes souvenirs personnels. Mes assistants ont butiné de quoi nourrir mes intuitions. 

Les moins de vingt ans ne peuvent pas savoir. L’Argentine, a été l’enfant prodige du FMI. Le très bon élève, celui que le maitre mettait en valeur pour inspirer ses congénères. Michel Camdessus, l’actuel conseiller spécial en matière de déficit public de Nicolas Sarkozy, était à cette époque le génial directeur du FMI. « L’Argentine a une histoire à raconter au monde » pétulait-il ! En effet ! Mais ce n’est pas celle qu’il annonçait.. Commençons par le début. En ce temps là régnait l’hyperinflation. J’ai connus ces billets qui déteignaient dans la poche et dans les mains parce que l’encre pour réimprimer leur valeur était tout le temps fraiche. Ce mécanisme terrifiant était  déclenchée par les voyous friqués qui planquaient leur argent aux Etats Unis et minaient la monnaie de leur pays. Une mesure radicale fut prise. Elle ne punissait, bien sur, aucun spéculateur. Quelle idée ! Au contraire elle les cajolait. Ce fut pour eux, en quelques sortes, comme un rêve de Trichet et de Merkel. On garantit aux tricheurs la valeur de leurs avoirs en peso, la monnaie argentine. C’était une trouvaille géniale. Seul un demi-dieu du type Camdessus pouvait avoir une idée pareille. Sous son impulsion, en 1991, le parlement argentin adopte une loi de convertibilité de la monnaie absolument sans précédent. A partir de là fut proclamé: « un peso est égal à un dollar ». La mise en place de régime de taux de change fixe correspondait à la création à partir de rien d’un peso fort et stable. Un peso fort comme un euro fort d’aujourd’hui. Bien sur tout cela était parfaitement et totalement artificiel puisque sans aucun rapport avec la production et les échanges réels à l’intérieur du pays. On connait. C’est la même doctrine que celle de notre chère banque centrale européenne (BCE). C’est ce que proclame le splendide article 127 du Traité de Lisbonne concernant le fonctionnement de l’Union : « L'objectif principal du Système européen de banques centrales, est de maintenir la stabilité des prix ».

Dans ce contexte, l’économie réelle s’anémie, l’activité vivote mais un porte feuille en fer est garanti aux puissants. Certes en Argentine, l’effet fut d'abord spectaculaire. Notamment sur l’inflation. Avec le retour des capitaux, elle passa de 5000 % à 4 % en à peine 3 ans. Toute la scène internationale fut aussitôt couverte par les cris de joie de la célébration du « miracle argentin ». Camdessus, dont le livre de recette économique ne quitte pas le chevet de son ami Nicolas Sarkozy si l’on en croit ce dernier, louangeait à grandes trompes. Carlos Menem le président argentin élu en 1989 accompagne évidemment cette merveille par un superbe plan d’austérité dont on affirmait qu’il garantirait le sérieux de l’opération. Il a fait ainsi avant l’heure la politique de Strauss Kahn en Grèce ! Quel visionnaire ! Le remède de cheval habituel a donc été mis en place : libéralisation commerciale et privatisation de la totalité des entreprises publiques. Tout est vendu ou presque : gaz, pétrole, compagnie aérienne, chemin de fer, téléphone, énergie … Une orgie de bonnes affaires pour les gros portefeuilles ! En peso ou en dollar, c’était tout du pareil au même. Le pays fut pillé.  Evidemment ces fainéants de fonctionnaires argentins furent frappés les premiers par une vague de licenciements massifs. Camdessus était en épectase ! 

Hélas, si le peso était dorénavant stable, le dollar, lui, ne le sera jamais. Et, comme on le sait, les variations du dollar n’ont jamais rien à voir avec l’état de l’économie réelle des Etats Unis. Car sinon ce pays serait déclaré en faillite depuis longtemps. En tous cas à partir de 1999, une spéculation mondiale sur le dollar et les bourses américaines portent le dollar à des sommets. Horreur ! Les marchandises argentines, les matières premières agricoles que produit ce pays sont alors invendables. Mais dévaluer le peso n'est pas possible puisque tous les comptes sont libellés dans la monnaie magique « un peso égal un dollar ». L’Argentine est asphyxiée. Au secours ! Que faire monsieur Camdessus, vous qui êtes si intelligent ? Garantir la stabilité, vous a-t-on dit ! Sinon tous ceux qui vous ont fait confiance en vous confiant leur argent ou à qui vous en devez vont être très fâchés ! Bande de danseurs de tango ! L’Argentine était donc en camisole de force. Impossible d’ajuster la monnaie à sa valeur réelle. C’est ce qui arrive à la Grèce aujourd’hui. Elle aussi est également privée de l’instrument du taux de change. Elle ne peut dévaluer. Les préteurs la tiennent donc à la gorge comme ils tenaient l’Argentine.  C’est d’ailleurs la situation de toute la zone euro actuellement. Les États n’ont pas la maîtrise de la monnaie puisque la politique de change de l’euro est gérée par la BCE et le Conseil. Voyons le résultat. En Argentine l’asphyxie avança. Le chômage explosa ! Du rio de la Plata à la Patagonie, le pays fut secoué par les protestations et les manifestations de chômeurs. Tous ceux qui possédaient le moindre peso couraient le changer en dollar pour se protéger en sachant parfaitement bien que le mythe d’un peso égale un dollar ne résisterait pas à l’épreuve de vérité. La pénurie de dollars, et donc de pesos s'aggrava donc vertigineusement.

Mais comme il faut bien vivre et que l’économie n’est pas un caprice des dieux mais une fonction de base de la vie en société, il fallait quand même produire et échanger. Des monnaies alternatives sont donc apparues ! Mais oui ! Ce fut le cas du  « patacon » dans la région de Buenos Aires. Ce genre de monnaie de substitution permettait aux régions de maintenir de hauts niveaux de dépenses publiques pour empêcher l’activité de s’effondrer totalement. L'État central Argentin en vint donc lui-même à généraliser cette solution de contrebande. Il émet alors des reconnaissances de dettes appelées LECOP. Vous suivez ? L’état émettait des Lecop dont la signification était : je vous dois tant de pesos, que je n’ai pas, qui eux mêmes valent tant de dollar. Une vraie trouvaille, non ? Ces LECOP servent alors par exemple à payer les fonctionnaires. Dès lors ils se diffusèrent dans tout le pays. Jusqu'à 80 % du salaire finira par être versé de cette façon et près de 50 % de la masse salariale totale sera libellé sous cette forme. Ces papiers avaient d’ailleurs l'apparence de billets de banque. Ils finirent par être acceptés comme moyen de paiement dans beaucoup de magasins. Lesquels se firent banquiers en ajoutant une surtaxe pour tout achat payé de cette façon. Au pic de la crise déclenchée par les conséquences de la politique de monsieur Camdessus, ces papiers représentaient une part immense de la monnaie en circulation en Argentine : près de 6 milliards de Pesos. Pendant ce temps le gouvernement faisait, cela va de soi, une politique d’austérité, avec courage face à ce ramassis de latinos folkloriques ! Alors, bien sur, son parti fut battus par tous ces ingrats.

Le successeur du président Menem qui avait si bien appliqué la politique de monsieur Camdessus fut Fernando De la Rua, chef du parti radical, membre de l’internationale socialiste. Son équipe était un concentré de sociaux libéraux "réalistes" et "gouvernementaux", Bla Bla. Le ministre des finances, Domingo Cavallo, un illuminé du libéralisme, fut proclamé « homme de l’année » au jamborée de Davos ! La gloire à l’état pur. Le pillage du pays continua donc avec désormais la bonne conscience habituelle des sociaux démocrates. Et l’agonie économique continua aussi, à petit feu. J’étais présent dans la salle de réunion entre Jospin et De La Rua quand ce fou de Cavallo proposa d’échanger un prêt sans prime de risque contre un remboursement prioritaire sur des privatisations. La « prime de risque » était déjà le problème ! « Ah bon ? Il reste quelque chose à vendre dans ce pays » soupira le premier ministre argentin ! Non bien sur. Ca se savait. Aucun sacrifice n’était plus guère envisageable, faute d’avoir à qui l’imposer, la bête étant déjà tondue jusqu'à la peau. L’Argentine parti à la dérive dans un océan de chômage, d’économie de troc et de combines calamiteuses de gestion publique.

Le 5 décembre 2001, le bourreau qui a déclenché la machine infernale donne le coup de grâce. Le FMI annonce qu'il refuse de transférer 1,26 milliards de dollars, comme il l’avait promis. Car, disaient ces sadiques, le plan « Déficit zéro » de Cavallo n'avait pas été mis en œuvre « sérieusement » ! Le FMI abandonne ses proies sitôt que le moindre problème apparait. C’est ce qui attend la Grèce.  Son plan d’austérité sera évalué tous les trimestres avant le versement de l’aide financière prévue. Cela a été exigé par le mémorandum du FMI et l’Union Européenne. Car « l’Europe qui protège » a délégué au FMI la surveillance du plan « d’aide ». Et comme on le sait, l’aide est conditionnée à des mesures de libéralisation forcenée sur le modèle argentin. C’est à dire la vente de ce qu'il reste des biens publics, les suppressions de postes de fonctionnaires et ainsi de suite. Que se passe-t-il alors ? Voyons l’Argentine. La mauvaise nouvelle du blocage de « l’aide » par le FMI provoqua une énormissime crise de confiance dans la classe moyenne. Et la navette des bas de laine repris son bal entre les deux rives du Rio de la Plata, nombre de grands naïfs croyant qu’en cachant leur argent en Uruguay, sur le trottoir d’en face, ils échapperaient au siphon.

Le socialiste De la Rua et sa bande de « courageux gestionnaires » décidèrent de séquestrer les comptes bancaires : interdiction aux particuliers de retirer plus de 250 pesos par semaine ! Cette invention reçu un joli nom qui sonnait doux : le corralito. Les sous se trouvaient en quelque sorte retenus pour leur bien dans un petit coral comme de bestiaux qu’on protège dans la pampa ! L’abime s’ouvrit sous les pas de l’Argentine. Grèves générales, fuites des petits patrons, disparition d’aigre fins banquiers en Uruguay et en Argentine, bref ce fut le chaos ! Les gens dans la rue devant les banques tous les jours tapant dans des casseroles. Les socialistes demandèrent à l’armée d’intervenir. Elle refusa. Ce fut donc la police qui tira dans le tas faisant vingt huit morts. Enfin, tout s’effondra. De La Rua s’enfuit. Domingo Cavallo finit en prison pour corruption. Le FMI maintenait pourtant toujours aussi fermement le pied sur la gorge des argentins. En trois mois le pays vit se succéder et démissionner trois présidents de la république.  Puis l’équipe actuelle, alors composante de la vague de la révolution démocratique qui déferle sur l’Amérique latine, l’emporta. Cette séquence et très instructive. Ce qui est frappant c’est que les argentins savaient que rien ne pouvait s’améliorer jamais après des années de souffrances, les refrains ne changeaient jamais : austérité, dépenses excessives Bla Bla.

En Grèce ce sera tout pareil. D’ors et déjà le plan du FMI intègre dans ses prévisions la baisse d’activité due a ses plans d’austérité et le poids supplémentaire de la dette provoquée par l’augmentation des intérêts de celle-ci. En 2015, après cinq années de purge et de souffrance, la part de la dette dans le PIB en Grèce aura augmentée pour parvenir à 150 % C’est le FMI lui-même qui le dit. Les grecs auront souffert pour rien à part payer les intérêts aux banques. Pourtant, à ce moment là, on dira de nouveau aux grecs qu’ils doivent être « plus sérieux », mieux appliquer le plan de sacrifices et ainsi de suite. La solution est pourtant simple. Il faut voler les voleurs. C’est ce qu’on finit par décider les bons bourgeois qui dirigeaient l’Argentine.

En janvier 2002, Eduardo Duhalde, troisième président de la République consécutif en trois mois déclare l’insolvabilité du pays. C’est le défaut de paiement. Les créanciers sont floués. La monnaie magique est abolie de fait. Le change du peso fut fixé à 1.40 Peso pour 1 Dollar. Ce n’est pas beaucoup. Juste 28% de dévaluation. Tout ça pour ça ! Evidemment il y a eu de la casse. Mais plus pour les mêmes. Tous les contrats signés en dollars devinrent immédiatement caducs. Financiers et grands entrepreneurs hurlèrent a la mort. Mais aucun ne s’écroula en dépit des pertes qu’ils subirent. Mais la dévaluation eut son effet positif. Enfin les produits argentins redevenaient vendables. Le secteur agro-industriel redémarra. L'Argentine se dépêcha de rembourser certes avec beaucoup de retard sa dette vis à vis du FMI pour ne plus avoir à faire à cette institution que tout le monde après cela fuit comme la peste ! En 2005, Le ministre argentin de l'économie Roberto Lavagna annonce aux créanciers privés qu’ils ont 6 semaines pour accepter la proposition de restructuration de la dette. Il affirme qu’« il ne fera plus aucune offre dans le futur » et que ceux qui refuseront celle-ci risquent bien de ne jamais rien recevoir de l'État argentin. La dévaluation de cette dette est alors massive. La somme proposée pour le remboursement des prêts internationaux privés est d’environ 35% de ce qui est dû. Le montant des impayés de la dette privée argentine était de 81 milliards de dollars depuis 2001. Fin 2002, l'économie repart. Les effets favorables de la dévaluation sont alors clairement observables. Début 2003, la plupart des monnaies alternatives furent abolies et la valeur qu’elles représentaient fut garantie par l’Etat. La consommation redémarra et la vie commença à redevenir vivable. Je me souviens de la stupeur des argentins apprenants qu’ils pouvaient renoncer à leur régime de retraite par capitalisation et revenir au régime par répartition. En six mois un million de personnes firent leur transfert préférant offrir aux caisses de retraites par répartition leurs avoirs capitalisés plutôt que de rester dans les mains des sangsues bancaires.

Telle est la leçon de l’Argentine qui devrait être connue en Grèce et que nous ferions bien de méditer pour savoir que faire dans l’hypothèse où notre tour viendrait. "Gouverner contre les banques" ce sera le thème du forum du Parti de gauche le 12 juin prochain, avec la participation d’Oskar La Fontaine. Le contraire d’un colloque savant. Plutôt la préparation d’un mode d’emploi. Je ne finis pas mon récit sans vous dire qu'il reste toujours un peu d'espoir pour que les méchants soient punis à la fin du film. Dans ce cas, après avoir ruiné l'Argentine, et le Mexique parmi d'autres, Camdessus fut viré du FMI où il n'acheva pas son second mandat.

A Madrid vient de s’achever la semaine passée, dans l’indifférence générale, un sommet Europe-Amérique latine. A moitié boycotté par les latinos parce que les européens avaient invité le prétendu président soit disant élu du Honduras. Oui, le fil de putsch, Porfirio Lobo, a été invité! Telle est l’Europe des prêchi-prêcha sur les droits de l’homme et des mouvements d’indignation à l’égard de Cuba, Chavez et ainsi de suite ! Bien sur, un contre sommet alter mondialiste se tenait. Et une délégation de mes amis a mis une nouvelle fois la main à la poche pour y être présents pendant toute sa durée. Mais ce n’était pas l’évènement. Pourtant le moment aurait été bienvenu pour imaginer des accords nouveaux et d’autres relations pour affronter la crise qui étrangle les peuples d’Europe ! Pas du tout ! Face à l’Amérique du sud, l’Europe est juste un  partenaire de mauvaise foi qui impose ses dogmes libéraux avec arrogance. Aussi impérialiste que les Etats unis d’Amérique, l’union européenne a une stratégie similaire à celle des yankees. Elle enfonce des coins pour diviser tout ce qui ressemble à un bloc régional en face d’elle. Elle divise donc systématiquement pour mieux exploiter. La technique consiste à passer accord avec des sous ensembles d’un bloc ou des pays en particulier à l’intérieur d’une zone pour faire éclater de l’intérieur tous les partenariats. C'est notamment le cas de la Communauté Andine des Nations. Là, l’Union Européenne signe des traités bilatéraux avec le Pérou et la Colombie. De cette façon sont contournées la Bolivie et l'Equateur qui refusait d'accepter ses conditions.

Peu de gens se figurent le niveau d’arrogance auquel parvient cette Union Européenne qui a été présentée pendant si longtemps comme un modèle alternatif à l’impérium étatsunien ! Et ce n’est pas seulement le fait des gouvernements de l’union. C’est aussi et surtout le fait du Parlement Européen totalement imbibé de délires libéraux. Dans le cas de l’Amérique latine, le cas se complique du fait de la personnalité de l’homme qui a la haute main sur le dossier, qui se comporte comme un nouveau vice roi des indes occidentales, le député espagnol Salafranca, membre éminent du Parti de droite PPE. Récemment il présentait au parlement Européen un rapport sur les relations Europe-Amérique du sud en prévision de ce sommet de Madrid. Auparavant, en commission, la totalité de mes amendements et ceux de mon camarade Willy Meyer, député espagnol d’Izquierda Unida, avaient été rejetés.

 «"¿Por qué no te callas?" C'est à cette phrase lâchée sur un ton suffisant par le roi Juan Carlos d'Espagne (Borbon y Borbon par la grâce de Dieu) au président Hugo Chavez (premier élu du peuple vénézuélien) que me fait penser le ton et le contenu de ce rapport. D’abord, évidemment, ce sont une série de leçon de démocratie. On en appréciera tout le sel en se souvenant que le parlement européen est la seule institution européenne qui n’a pas condamné le putsch au Honduras. Ca ne gène pas le rédacteur ni ses manières comminatoires. Il «réaffirme sa conviction que la stabilité interne de nombreux partenaires latino-américains reste tributaire de la réforme de l'État. Il faudrait alors laquelle doit inclure la question de l'intégration dans les processus de décision de tous les peuples autochtones et autres minorités, afin d'éviter toute discrimination et de soutenir la préservation de leurs cultures et traditions qui permettra d'enrichir davantage la société et de renforcer la gouvernance démocratique". Et toc ! Le grand frère a parlé ! Puis Sala franca et la majorité du parlement européen font « observer qu'une justice efficiente et indépendante ainsi qu'une politique efficace mais respectueuse des droits de l'homme au sein d'une administration responsable, contrôlable et transparente, procurent de la sécurité aux citoyens, renforcent leur confiance dans le système parlementaire représentatif et permettent d'éviter leur indifférence à son égard". Il faut expliquer ça au juge Garzon en Espagne ! Mais ce sont les amuse gueule en quelques sortes. Car bientôt vient le ton du manieur de fouet impérial! A lire en pensant à ce que l’Europe fait de ses propres recommandations aux autres sur son propre sol !

Le parlement européen, pontifiant et verbeux, "déplore que certains pays, peu soucieux de la nécessité de remédier aux graves carences résultant du sous-développement, de la pauvreté, des pandémies, de la malnutrition, de la criminalité et des catastrophes naturelles, aient employé leurs ressources financières pour accroître de manière excessive leurs dépenses militaires". Venant des amis du gouvernement d’Alvaro Urine en Colombie où sept bases militaires des USA ont été ouvertes et dont il n’est dit un mot, on savoure ! Et ce n’est pas tout en matière de paternalisme. La leçon devient vite franchement méprisante. Lisez ce texte adressé à des nations souveraines. « L'intégration régionale − souhaitée et recherchée par de nombreux gouvernements latino-américains et facilitée par l'Union européenne − doit faire face à de sérieux obstacles: (…) le peu d'échanges interrégionaux et les faibles connaissances de chaque pays concernant les différents acteurs politiques, sociaux et économiques des autres pays ». Ces latinos sont des ignorants qui ne savent même pas ce qui se passe sur leur propre continent et pour ainsi dire à leur propre porte. Le fond de tout cela chacun de mes lecteurs le connait ou le devine. La visée principale de ce texte est aussi banale que les reflexe européen. Il s’agit de la mise en place d'une grande zone de libre échange avec l'Amérique du sud et ceci dès 2015. Les parlementaires sociaux démocrates sont bien évidemment d'accord. Ne viennent-ils pas de soutenir dans une autre résolution l'accord économique et commercial « global », rien que ça,  entre l'UE et la Canada. Il faut se faire une idée précise du point où les voici rendus en matière de privilèges consentis aux capitalistes. Car cet accord prône, entre autre, la supériorité du droit des investisseurs à protéger leurs profits sur celui des Etats à protéger l'intérêt général… C’est ainsi que les grandes crises sont méthodiquement préparée.


186 commentaires à “La Grèce est l’avenir de l’Europe.”
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  1. ydaho dit :

    Belle analyse !

  2. Pulchérie D dit :

    Merci, J-LM

    Je vois nettement plus clair dans cette crise argentine qui s'est passée il y a près de dix ans et qui
    est un excellent modèle pour prévoir ce qui nous attend, à condition que nous nous laissions faire.

    Pourvu que votre punch de maintienne !

  3. sacamuelas dit :

    Magistral, un sacré paquet de munitions là dedans! où en sont tous ces intellectuels boboïsés qui pourraient relayer,informer et prévenir de ces dérives?

  4. J. Halpern dit :

    L'exemple argentin montre que tout changement politique devra d'abord casser la muraille financière. Les argentins ont dû convertir leur dette en peso "dévalué" comme nous pourrions convertir la nôtre en franc reconstitué quand l'euro se révèlera un obstacle incontournable à l'application d'une nouvelle politique. Comment contrôler les mouvement de capitaux avec une monnaie gérée par les monétaristes de Francfort ? Comment augmenter les salaires avec une Allemagne déflationniste sans dévaluer notre monnaie ? Si les évènements nous sont favorables, leur enchaînement ne nous épargnerons pas de choisir : l'euro et l'UE OU le changement politique. Comme en 1982-83, ou hélas le pire choix fut fait.

  5. Michel 34 dit :

    A propos de l'Argentine, voir ou revoir l'excellent film de Fernando Solanas "Mémoire d'un Saccage".

  6. FredeSud dit :

    Bonjour à tous,

    Excellente analyse de Jean-Luc Mélenchon. Ceux qui veulent approfondir la "question argentine" liront avec intérêt les deux articles du Diplo suivants :

    - Entre dette et pillage, une économie à genoux : ICI

    - Crise totale en Argentine : ICI

    Salut et Fraternité.

  7. Darthé-Payan dit :

    @ Jean-Luc Mélenchon

    Bonjour,

    Fort bien ta présente note.

    Et encore merci pour le très fraternel banquet républicain si fécond en débats et en échanges.

    Mais, là aussi, je sens un frein à ta démarche, à ton constat. Aller de l'avant, Osez, Osons ! devenons vertueux et faisons de nouveau l'Histoire.

    Il y a le saut à faire : la rupture avec l'union européenne, la BCE (le fameux SEBC auquel appartient la Banque de France), au GMT, pour mener une politique réélement républicaine, socialiste, de défense de l'intérêt général, permettant les ruptures, les refondations et aussi ce que je pense vital pour notre pays, la reconquête de sa souveraineté politique, économique, monétaire, parlementaire, culturelle. Rompre avec l'UE, la BCE, le GMT et se réapproprier la souveraineté et l'économie voilà le choix décisif et crucial à faire et aussi vital pour l'avenir de notre pays.

    Salut fraternel à toi et merci pour tant de présence et de dévouement.

    Fabien

  8. zimir dit :

    la supériorité du droit des investisseurs à protéger leurs profits sur celui des Etats à protéger l'intérêt général…
    Merci Monsieur Mélenchon rien ne vous échappe décidément point de vue remarquable.
    Un droit féodal celui des dingos idéologues libéraux et leurs Pravda nous montrent que ce qui leur pose problème c'est les peuples souverain.
    Retour au sacré bon vieux temps seigneurs et manants mais il faudra prendre tout le lot = famines épidémies guerres.
    Or l'histoire nous a bien montré à maintes reprise que la démocratie c'est ce qui se fait de mieux en terme de justice et de richesse et d'ailleurs l'Athène antique avait choisi ce système contre les empires et autres Satrapies.
    Le constat à bien été tiré SOCIALISME OU BARBARIE !

  9. Fred dit :

    Tout cela me conforte dans l'idée de ne plus voter socialiste.
    Je n'aime pas cette europe qui met l'économique au dessus de l'humain. Cet état d'esprit mène à la catastrophe.
    Le Front de gauche au pouvoir en 2012!

  10. FredeSud dit :

    Bonjour à tous,

    Le PG est-il favorable à la nationalisation des écoles privées "sous contrat" dans un seul service public d'éducation et à l'abrogation du Concordat en Alsace-Moselle ? Merci d'avance.

    Salut et Fraternité.

  11. Abel dit :

    J'ai bien peur que les atteintes, bien réelles, à la laïcité soit le chiffon rouge que l'on agite devant le taureau pour le fatiguer et cacher la dague des décisions économiques qui viendra le foudroyer. Sans vouloir êtrre pessimiste, qu'avons nous comme pouvoir pour parer les coups qui ne vont pas manquer de pleuvoir d'ici 2012 ?

  12. Darthé-Payan dit :

    @ J.Halphen

    Je partage le constat lucide et éclairant de ton post.

    Mais, je pense que l'urgence politique du moment est de retrouver la pleine souveraineté pour notre pays (ou pour tout autre Etat de l'UE), rompre avec l'UE, la BCE et le Futur GMT (décidé dans le dos des citoyens) ce entité impériale Etats uniennes faites de grand marché de la concurence libdre et non faussée, de vassaux et d'une force de police impérialbe l'OTAN.

    L'urgence est pour notre pays (et aussi pour que par exemple si notre camarade Jean-Luc Mélenchon puisse entreprendre une poltique de ruptures et de refondation s'il était élu en 2012) est la reconquête de la pleine souveraineté économique, politique, monétaire, parlementaire, culturelle et de se répproprier l'économie comme lors de la mise en place du programme du CNR. Attendre, reculer, ce choix crucial de rupture avec Bruxelles risque de nous liés pieds et poings dans cette Europe libérale prison des peuples et des nations surtout que le grand marché transatlantique pointe à l'horizon c'est pas dans 100 ans mais au 1er Janvier 2015. Il ne nous reste très peu de temps pour réfléchir, agir et franchir ce pas décisif et vital pour notre pays et aussi pour l'Europe. Après ce sera trop tard !

    Comme tu le dis en 2010, la gauche va t-elle faire le choix de se maintenir dans l'Europe et dans la BCE et le GMT (un peu comme en 1983 ou la gauche décida de rester dans le système monétaire européen. On connait la suite...) bis repetita ou sursaut vertueux ?

  13. FredeSud dit :

    @ Darthé-Payan (12)

    Merci pour votre réponse argumentée. Espérons que le PG, dont je ne suis pas membre, se déclare favorable à la nationalisation des écoles privés, ce qui ne manquerait pas de lui attirer la sympathie de nombre d'enseignants du secteur public.

    @ Abel (13)

    Notre pouvoir, en tant que travailleurs, réside en notre capacité à mener la grève générale interprofessionnelle reconductible, seule à même de faire reculer ce Gouvernement.

    Salut et Fraternité.

  14. JBR dit :

    Votre analyse est juste mais partielle. Pourquoi éviter la question de la sortie de l'euro ?

    Une dévaluation n'est pas du tout pertinente pour le peuple allemand et les quelques économies fortes de la zone euro.

    Nos intérêts économiques divergent, pourquoi s'entêter ? Pourquoi forcer les européens à prendre tous les mêmes décisions si c'est pour provoquer des accès de haine en Allemagne ou en Grèce par exemple ?

    Pourquoi conserver l'euro quand celui-ci devient vecteur de conflits ?

    L'Europe ne doit-elle pas servir la paix ? L'Europe n'a-t-elle pas pour but d'unir des peuples en garantissant leur diversité ? Pourquoi forcer l'uniformisation de notre continent ?

    Je n'en été pas certain jusqu'à il y a peu, mais l'abandon de la monnaie unique est inévitable, Nicolas Dupont-Aignan m'en a convaincu hier lors du conseil national de Debout La République.

    Que le Parti de Gauche rejoigne la position de Debout La République, vous y gagnerez en cohérence et notre message prendra suffisamment de poids pour être correctement entendu et enfin avoir l'espoir d'un nouveau départ pour l'Europe.

    Amicalement,

    Un militant de Debout La République

  15. Mario Morisi dit :

    @ tous

    Plus je lis et relis ces billets saturés de sens et d'énergie, plus je me dis que notre Front d'union élargie devraient faire partie d'un "Mouvement Bolivarien Mondial ou universel" dont nous fonderions la section française

    Il faut à tout prix que nous fassions circuler ces "explications de texte", hic et nunc, urbi et orbi, au local et au global...

  16. Manib dit :

    Je voudrais signaler une autre très grave tentative de capitulation de la République Laïque. Pour cela je vous invite à prendre connaissance du sujet sur le site: http://www.librepensee87.org

  17. Darthé-Payan dit :

    @ FredeSud

    Le PG se déclare pour la remise en cause du Concordat en Alsace-Lorraine et des statuts dérogatoires de la France de l'Outre Mer. A ma connaissance et en tant qu'adhérent, le PG ne propose pas la nationalisation des Ecoles privées et se trouvent un petit peu sur la position pas d'argent public aux écoles privées. Ce ce qui est présent dans l'ébauche de l'ébauche de lignes d'horizon.

    Pour ma part, je suis pour l'abrogation du concordat, des statuts dérogatoires, des lois debré, guermeur, des mesures simples et pratiques de Chevènement de 1984, des accords Lang Couplet, des accords Kouchner-Vatican. Je suis pour la loi de 1905 et l'extension de la laïcité. Je suis partisan de la nationalisation des écoles privées, des collèges privés, des lycées privés et des universités privées (confessionnels, commerciaux, associatifs, régionalistes, linguisto-culturels) et l'intégration de leurs personnels à l'éducation nationale à l'exception des religieux.

  18. Au train où on va, on va connaitre le même sort que l'Argentine... C'est à se demander s'il ne faudrait pas sauter du train de l'UE ?

  19. Darthé-Payan dit :

    @ FredeSud

    C'est le concordat d'Alsace-Moselle et pas "Alsace-Lorraine" comme écrit par erreur.

    Avec toutes mes excuses.

  20. Hold-up dit :

    " Mémoire d'un saccage " Réalisation et scénario : Fernando E. Solanas.

    Résumé + vidéo de présentation
    http://www.americas-fr.com/cinema/film-argentin-1.html

  21. jeannot dit :

    Mouvement Bolivarien Mondial ou universel
    en voilà une idée qu'elle est bonne. les peuples européens vont suivre si l'information passe.
    Le contrôle des médias joue en notre défaveur.

  22. petignat jean-pierre courtételle suisse dit :

    Homme d'espoir pour la gauche camarade Mélenchon. J'ai écouté l'émission de G.Durrand sur TV5. Excellente prestation, moins d'agressivité dans les propos, sans changer le contenu. Bravo

  23. Marie dit :

    - Pour celles et ceux qui ne l'auraient pas déjà vu : de mémoire,et sorti en DVD : docu.de 2005 : " The Take " de Naomi Klein et ? =) sur la faillite de l'Argentine, et comment des ouvriers ont repris en auto-gestion ~1400 entreprises, dont les patrons avaient déserté...cela a plutôt bien marché...certains patrons sont donc revenus et ont attaqué en justice pour vol de l'outil de travail ! (SIC)...complémentaire du billet de JL Mélenchon.Une histoire de lutte et de dignité...trés galvanisant.
    - Il semble de plus en plus clair que l'Union Européenne n'avait qu'un but - pas possible que cela soit sorti brusquement du chapeau, quand on voit les lenteurs de la Machine - : la création du Grand Marché Transatlantique, avec forcément un alignement sur la société nord-américaine et son profond inégalitarisme, son communautarisme, et la mort du Service Public : ce qui est absolument contraire à notre propre construction historique ! =) Que font les
    syndicats européens dans cette galère ? Il semblerait que l'on veuille faire "plier"aussi l'Amérique latine, alors qu'elle semblait sortir de la tutelle US... [vu sur le web. : avec l'état de quasi-faillite d'un certain nombre d'états des USA : disparition programmée à court terme de l'enseignement public : tant pis pour les pauvres ! zont pas à être instruits !] =) ce qui répond peut-être à l'histoire abracadabrante du retour sur le passé // "on" nous a parlé de moderniser ce malheureux et archaique pays = moins 156 ans ! // et le moins démocratique qui soit, l'époque Napoléon III, Chanoine de Latran ! =) confessionnalisme et communautarisme = sortie de la République =) chacun dans son école confessionnelle, plus d'histoire commune, plus de bien commun, et dieu reconnaitra les siens ! On sait où ça mène ! Voilà pourquoi il ne faut plus apprendre l'histoire ! / relire Victor Hugo :"les Châtiments, Napoleon le petit, et, passionnant ! : "Histoire d'un crime. Déposition d'un témoin" ..[là c'est à l'échelon mondial que la Bête est à l'oeuvre]
    - quelque chose qui est assez tu, également, et qui est fort inquiétant : sur France Culture, il y a quelque mois ! A.Adler :" pour le bien du Peuple grec, une dictature bienveillante " Effarant ! et trés peu de gens ont repris.
    Heureusement, une frange de la société est en mouvement..dont un certain nombre d'intellectuels : les non-boboisés, et les métiers non assujettis à la Finance...Une minorité, certes...mais cela commence toujours ainsi...et, sans aucune visibilité au départ ; nous le savons bien.

  24. Cathar dit :

    @19 et 17

    Déjà à son époque Bolivar prenait le contre-pied de ce qui se passait en Europe et n'avait pas de sympathie spéciale pour son contemporain Napoléon et son oeuvre... Alors que ce dernier menait des guerres de conquête, Bolivar entreprenait des guerres de libération sur le continent sud-américain...Paradoxalement l'un et l'autre sont fils spirituels de la Révolution française et de l'esprit des Lumières !

    Toujours en contrepoint de ce qui se passe sur notre "vieux continent", les bolivariens actuellement au pouvoir entreprennent le lancement d'une monnaie commune (SUCRE) sur le continent, et non une monnaie unique et son carcan...

    Excellente comparaison de la situation argentine et grecque faite par Jean-Luc Mélenchon... Rappelons également que l'Equateur a comme monnaie nationale le... Dollar US ! Avec les mêmes effets que le Peso fort argentin...

    Et sur la présence de l'UE, voir la plus importante et voyante délégation diplomatique de l'UE au monde: c'est au Nicaragua.. A partir d'où les interventions de cette délégation dans les affaires internes de l'Amérique centrale s'assimilent souvent à un comportement de "proconsul"...

  25. Clio dit :

    Je suis grecque. je suis heureuse que vous réagissiez sur la toile...Mais qu'allez vous faire, allez vous laisser faire ce massacre dont vous connaissez déjà le scénario, ou allez-vous réellement mobiliser et faire en sorte d'arreter ce crime historique envers la Grèce?

  26. jean ai marre dit :

    @ Le billet de JL Mélenchon

    Excellent dans la forme mais surtout sur le fond ;

    Dire comment cela a fonctionné permet d'être davantage crédible.

    Car, j'ai l'impression que rien n'y fait. Ce dimanche, Barouin a dit sur canal + sa volonté de vouloir le maintien de la note AAA.
    La raison qui en est donnée :"L'objectif du maintien de la note AAA est un objectif qui est tendu et qui est un objectif qui conditionne pour partie, en effet, les politiques d'économie que l'on souhaite avoir",. "Pourquoi ? Parce qu'au début des années 1980, 80 % de l'accès au crédit qui permettait de financer ses projets pour une entreprise, un particulier ou un État se faisait auprès des banques ou des banques centrales, aujourd'hui 80 % de l'accès à ces crédits pour financer nos investissements s'effectue auprès du marché","Nous devons maintenir notre AAA, réduire notre endettement pour éviter d'être trop dépendants des marchés, et nous devons le faire dans la durée, d'où l'idée de la révision constitutionnelle, pour bien montrer que c'est pas simplement un coup pour rien pour faire plaisir à des marchés, mais vraiment une nouvelle inflexion, une nouvelle tendance, une nouvelle discipline budgétaire française", a ajouté François Baroin.

    Nous sommes tributaires de cette note.

    L'agence de notation Fitch vient de placer l'Espagne vendredi en AA+. Cette mauvaise cotation survient malgré
    la volonté de Zapatero de vouloir réduire les déficits publics à 6 % en 2011 et 3 % en 2013.

    Qui dit que nous allons être épargné ?

    Continuez cher JL Mélenchon, vos billets sont de plus en plus lu.

  27. zimir dit :

    @16 JBR
    La question d'une éventuelle sortie de l'euro doit être évoquée sans tabou et au grand jour, face aux mesures de plus en plus difficiles pour les peuples que ce soit des questions économiques alimentaires "OGM" l'UE à servie la soupe de façon incroyable aux banques et aux marchés au détriment des populations et mettre cette question, de la sortie de l'euro sous le boisseau peut apparaître comme un accord tacite avec les mesures qui passent par dessus la tête des états et donc antidémocratique.

  28. Hold-up dit :

    N° 26 @ Marie

    Alexandre Adler sur France Culture : "pour le bien du Peuple grec, une dictature bienveillante "

    On dirait un épitaphe.

    Si nous appliquions la même "raison cynique" que le crypto-pinochétiste A.A cela donnerait ça :

    " Pour le bien des Peuples Européens, une dictature bienveillante ".

    En 2005 notre regard fut bien " extra-lucide "...

    Dans le même registre " purificateur " qui s'applique à célébrer au final la Terreur de marché qu'organise le Q.G Européen, deux éditocrates vomissants poursuivent eux aussi leur basse besogne :

    Quand A. Duhamel insulte par la bande Jean Luc Mélenchon et consort...
    http://www.marianne2.fr/Duhamel-ferait-bien-de-reviser-ses-cours-d-histoire_a193538.html
    Quand Pascal Bruckner sacrifie Athènes sur l'autel du veau d'or.
    http://www.marianne2.fr/Quand-Pascal-Bruckner-veut-sauver-l-Europe_a193347.html

  29. carlo dit :

    "Les amis du "oui" et du Traité de Lisbonne ayant disparus de la surface de la terre sous le poids de la honte"
    Je n'en suis pas sûr. "Les amis du oui" sont toujours là : ce sont ceux qui profitent de la crise grecque pour réclamer encore plus d'Europe et d'intégration.

  30. spinoza dit :

    concernant le film The Take de Avi Lewis et Naomi Klein sur l'argentine
    http://video.google.com/videoplay?docid=8149373547373833649#

    Sur l'éventuelle baisse de la note française et les déclarations de François Baroin, on sent que la machine à influence est déclenchée et que le travail lent et régulier de fabrique de la pensée est commencé. On rajoute une couche sur l'inquiétude afin qu'elle se transforme en peur. Le marché en père fouettard inévitable, l'argument d'autorité (c'est lui qui nous prête et pour nous juger solvable on doit lui donner des gages de serrage de ceinture).
    Bon allez! d'abord ces retraites qui sont vraiment du luxe, ouh la la! tous ces déficits, et puis ces fonctionnaires que l'on devrait rendre plus flexibles…
    et puis une pincée de religion parce que cela a fait ses preuves pour alimenter peur et culpabilité…

  31. Yannick dit :

    Continuez votre blog et vos billets monsieur Mélenchon, vous suscitez en moi un espoir que je croyais mort.
    Vous parlez vrai et compréhensible, intelligemment. Votre charisme je l'espère vous mènera haut.

  32. argeles39 dit :

    Il est donc utile de rappeler aux esprits fragiles combien l'histoire a démontré que ni la force des prières ni celle des religions n’ont permis le moindre recul de la cupidité qui est la racine du capitalisme.
    C’est même pire que çà concernant la religion catholique qui s’est très souvent rangée du côté des possédants, du côté de « la cupidité du capitalisme ». On pourrait citer moult exemples, comme les remerciements de Pie XII à Franco pour sa croisade victorieuse contre le bolchévisme, bien relayée par la conférence des évêques et l'opus dei……..

  33. ydaho dit :

    Le bâton ou la soumission !

    "Le capitalisme brun"

    ...Mais comme la croissance du PIB est de plus en plus freinée par le désordre financier et la crise écologique qu’elle aggrave, les tensions sociales se durcissent. Cela conduit au raidissement autoritaire du capitalisme. Répression policière accrue, vidéo surveillance, fichage généralisé, contrôle des médias, multiplication des prisons, recours au nationalisme ("identité nationale")... "Dans l’avenir, la logique inhérente au capitalisme le conduira à limiter les libertés", notait naguère Slavoj Zizek. L’avenir, c’est aujourd’hui. La question qui se pose : le capitalisme devient-il brun ?"

    http://ecorev.org/spip.php?page=imprimer&id_article=693

  34. ydaho dit :

    ça fait beaucoup de lecture, mais c'est pas inutile.. surtout le second article, du moins de mon point de vue !

    Le capitalisme toxique (Michel Husson)
    http://lafederation.org/index.php?option=com_content&view=article&id=325:le-capitalisme-toxique&catid=91:debat-urgences-analyses-et-perspectives&Itemid=72

    La bourgeoisie européenne n'aime pas la répartition
    http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?option=com_sectionnav&view=article&Itemid=53&id=887

    extrait :
    Dans ce débat sur les retraites, on voit aussi poindre l'une des grandes craintes de la bourgeoisie : que l'évolution de la démographie crée une telle pénurie d'actifs qu'on en revienne à un relatif plein-emploi qui rétablirait un meilleur rapport de forces en faveur des salariés. C'est pourquoi la " Stratégie européenne pour l'emploi " ne se fixe aucun objectif chiffré concernant les taux de chômage mais vise au contraire à augmenter les taux d'emploi. Il s'agit de créer beaucoup d'emplois, précaires et mal payés évidemment, afin de reproduire ce que Marx appelait " armée industrielle de réserve".
    Le changement de position du patronat sur l'immigration ne s'explique pas autrement. Les "réformes" bourgeoises des retraites gagnent donc à tout coup. Si les salariés veulent bien, et peuvent, travailler plus longtemps, cela maintient la pression exercée par le chômage, notamment sur les jeunes ; s'ils partent en retraite au même âge qu'avant la " réforme ", ils doivent se contenter d'une pension diminuée, et la valeur de la force de travail en est baissée d'autant.

  35. Annie dit :

    Bon billet sur le parallèle Grèce/Argentine, notamment la dévaluation. Néanmoins je suis réservée sur ça En trois mois le pays vit se succéder et démissionner trois présidents de la république. Puis l’équipe actuelle, alors composante de la vague de la révolution démocratique qui déferle sur l’Amérique latine, l’emporta.

    Je trouve que Guillot en post 25 a très bien complété le billet, car j'ai du mal à ranger les Kirchner dans une "vague révolutionnaire démocratique" comparable à ce que tentent de construire les pays de l'ALBA ; Nestor K. a été élu en profitant d'un vide politique ; même si je trouve sa présidence plus audacieuse que celle de Cristina F. K. (notamment la reprise des poursuites vis-à-vis des tortionnaires de la dictature des années 70), elle n'a consisté qu'à prendre des mesures d'urgence de bon sens (ce que Jean-Luc Mélenchon rappelle au sujet des retraites), qui ont permis de souffler, mais n'a pas attaqué les structures. CFK qui est arrivée ensuite a persisté dans ce modèle de développement de type "Arabie Saoudite du soja", en enrichissant le patrimoine présidentiel au passage, et est aujourd'hui en grosse difficulté.
    Comme le rappelle l'auteur cité par Guillot, l'Argentine était réellement en phase révolutionnaire, mais la révolution n'a pas eu lieu.
    Oui l'Argentine est effectivement un bon exemple de luttes et prises de conscience qui n'ont pas réellement trouvé de débouché politique en 2002 ; que représente Proyecto Sur ?

    Sinon, le Venezuela n'avait-il pas acheté une partie de la dette argentine ?

    En ce qui concerne la dévaluation : encore une fois, pour moi ce ne peut être qu'une mesure de court terme et non un but d'un gouvernement FdG, là où à mon sens, nous devons reprendre le contrôle de la création monétaire et envisager le changement du statut de la Banque de France.

  36. curtillat andré dit :

    Jean-Luc Mélenchon La charge contre "le fatras pouilleux et sanglant des religions " risque de t'aliener pas mal de gens et même de militants,foi de militant PG agnostique ou athée selon l'humeur.. La flotille qui vogue vers Gaza ? Ce n'est pas le sujet ? Et quand la Palestine sur ce blog ce sera le sujet ? Quand ça nous pètera à la gueule ? Des millions de Français attendent un parole forte sur ce sujet de ta part comme tu sais le faire sur l'Europe ou l'Amérique Latine.Tu n'as que trop tardé ! Respect,fidélité et fraternité militante.

  37. Descartes dit :

    @Annie (#39)

    Comme le rappelle l’auteur cité par Guillot, l’Argentine était réellement en phase révolutionnaire, mais la révolution n’a pas eu lieu. Oui l’Argentine est effectivement un bon exemple de luttes et prises de conscience qui n’ont pas réellement trouvé de débouché politique en 2002 ; que représente Proyecto Sur ?

    C'est marrant à quel point la "gauche radicale" française continue à être fascinée par l'exotisme de l'Amérique Latine au point d'y voir ce qu'elle veut voir. Il n'y a jamais eu de "phase révolutionnaire" en Argentine, ni dans les années 1970, ni en 2001. L'Argentine jouit (si l'on peut dire) d'une classe moyenne hypertrophiée, qui est la conséquence d'une économie de rente (un peu comme les pays pétroliers, sauf qu'ici la rente est celle "des viandes et des blés"). Des classes moyennes rapaces qui ont réussi tout au long de l'histoire de l'Argentine à s'approprier une proportion de la rente sans rapport avec leur productivité, et refusant toujours de payer l'impôt.

    Ce sont ces classes moyennes qui ont voulu jusqu'au bout la convertibilité. Menem doit à cette politique sa triomphale réélection, et Fernando de la Rua promit solennellement de la conserver, sachant que les classes moyennes voteraient contre lui s'il disait le contraire. Et quand la "bulle" monétaire a explosé (et c'était inévitable), ce n'est pas la classe ouvrière qui est sorti dans la rue. Ce furent les classes moyennes. Et elles ne sont pas sorti "faire la révolution", elles sont sortis parce qu'elles étaient inquiètes pour leurs livrets d'épargne en dollars. Ce n'est pas comme ça qu'apparaissent les "phases révolutionnaires".

  38. Jean-Luc D. dit :

    Merci à JL Mélenchon dont j'ai de plus en plus de plaisir à lire les posts.

    Pour bien comprendre la situation économique actuelle,je vous invite à écouter ou réécouter l'analyse qu'en a fait l'économiste Frédéric Lordon lors d'une émission de "Là bas si j'y suis" de Daniel Mermet et qui propose, ni plus ni moins, que de fermer la Bourse. Edifiant et éclairant!

  39. Guillaume dit :

    Article très intéressant,

    J'ai vu parmi les commentaires que l'un des militants de Debout la République tendait un peu la main au parti de Gauche.
    Les militants de DLR sont-ils des hommes de gauche qui s'ignorent?

    Y a t-il quelques point commun entre ces deux partis, et une "alliance" est elle possible un jour ou l'autre, avec les "gaullistes" (qui sont les seuls à droite qui détestent la dictature de l'argent) ?

    Merci d'avance d'éclairer ma lanterne.
    Merci à M. Mélenchon, l'homme de gauche le plus intéressant en ce moment.

  40. Lettres aux Aveugles dit :

    "La France, pays riche, compte aujourd’hui des millions de travailleurs pauvres, de précaires, de chômeurs, de sans abris, de sans papiers, bref des millions d’hommes et de femmes broyés par la machine capitaliste. Ces laissés-pour-compte sont de plus en plus nombreux, et la politique d’austérité que le gouvernement prépare en ce moment même, ne fera qu’accroître encore un peu plus leur nombre. La destruction du système de retraite par répartition, basé sur la solidarité entre générations, va entrainer inévitablement l’augmentation du nombre de personnes cumulant vieillesse et pauvreté. Sombre avenir pour une partie de la population de plus en plus importante !

    Mais cette misère n’a d’égal que la richesse accumulée par une petite minorité de très riches dont les revenus ont augmenté par exemple entre 2004 et 2007 de 40 % selon l’Insee (1). Malgré la crise, les profits des entreprises du CAC 40 (cotation assistée en continu) ont atteint 49 milliards d’euros en 2009. Grâce à un montage technique et financier sophistiqué, appelé dans leur jargon « optimisation fiscale », ces groupes paient nettement moins d’impôt que les entreprises plus modestes. Le manque à gagner pour l’État s’élève à 8 milliards d’euros (2).

    Et comme cette richesse amassée grâce aux revenus du capital et non du travail ne leur suffit pas, l’État leur verse des millions d’euros chaque année au titre du fameux bouclier fiscal (585,5 millions d’ euros rien que pour 2009) sans parler d’innombrables exonérations et autres privilèges fiscaux."

    http://www.legrandsoir.info/Sombre-avenir.html

  41. gabriela dit :

    Deux choses:
    Je suis uruguayenne et j'ai étais là pendant la crise. Ce qu'on a vécu là bas, (cela dit et avec toute mon admiration une fois de plus renouvelé pour ce billet) je ne suis pas sure que quelque chose comme cela puisse se produire en Europe pour l'instant, il y a trop d’intérêt crées ici, et je ne cois pas que le pouvoir veuille voir arriver un autre exemple comme celui de l'Argentine, en plus Europe. Personne n'attendait pas à que l'Argentine fasse ce qu'elle a fait; maintenant ils sont mises en garde et ils vont tout mettre en ouvre pour l’empêcher (je dis bien "tout").

    D'une autre part je voudrais partager avec vos quelques mots de Eduardo Galeano par rapport au sommet entre UE et Amérique, parce que le mépris est trop grande pour ne pas réagir: "Il y a un certain complexe de supériorité qui ont les pays dominants, qui se sentent en conditions d'obliger aux autres à passer des examens de démocratie, qu'ils sont les grandes maitres pour décider qui est démocrate et qui n'est le pas quels processus sont bons et quels sont mauvaises(...) mais qu'est ce qu'ils voudraient bien nous enseigner? L'Uruguay a une démocratie plus vieille que la plupart des pays d'Europe, en matière de droit de l´homme a conquis avant que les EEUU et que plusieurs pays européens la journée de 8 heures, le droit au divorce, l’éducation gratuite et obligatoire..."
    Et j'ajouterais que grâce aux référendums d’initiative populaire on a empêché la privatisation des entreprises publiques (toutes). C'est pour quoi le néo libéralisme nous a dévasté, mais pas au même niveaux qu'à nos frères. On est tous différents, et les choses ne se passent pas idyliquement entre nous. Le Brésil voudrait être le "leader" mais il empêche qu’au Banc du Sud (qui renforcerait l’union américaine et se positionairait contre le FMI et le Banc Mondial) puisse avoir 1 vote pour pays.
    Le Brésil peut argumenter qui est le plus grand et donc, il doit avoir plus de votes, mais "la grandeur d’un pays ne coïncide pas avec être grand, la grandeur n’habite pas dans le grand, elle est cachée dans la gens anonyme, qu'au brésil réside dans les gens les pire traités."
    Donc, on n'a pas les mêmes histoires démocratiques là bas. Mais malgré nos énormes différences de culture, taille, économiques, etc. c’est vrai que quelque chose de charmant se passe, une sorte d’exorcisme collectif des vieux démons, et de quelques uns de nouveaux, l’un d’entre eux c’est la culture de l’impotence, qui te met dans le crâne l’idée de qu’ "on peut pas". Ils te entrainent avec l’idée de qu’il faut pas créer puisqu’on peut acheter tout fait, une culture de la consommation et pas de la création, une culture de l’impotence qui t’enseigne à ne pas penser avec ta propre tête, à ne pas sentir avec ton propre cœur, à ne pas bouger avec tes propres jambes. Il t’entraine pour rouler en fauteuil roulant pour répéter des idées d’autrui et à expérimenter des émotions que ne sont pas les tiennes.

  42. marc dit :

    Il est rassurant que la gauche anti-libérale soit enfin consciente de l'asservissement politique induit par la dette.

    J'ai longtemps été consterné par l'incurie de la gauche anti-libérale sur la question monétaire. Jean-luc en a pris conscience.

    Il conviendrait maintenant de réfléchir aux moyens et méthodes pour sortir la France de la spirale asservissante de la dette publique lors de la prochaine prise du pouvoir par le front de gauche.

    1 - un mouvement populaire sera décisif

    2 - restaurer la souveraineté démocratique sur l'émission monétaire en confiant à la banque de France le monopole de l'émission monétaire sous l'égide du pouvoir élu au suffrage universel.

    3- Elaborer dès aujoud'hui un scénario pour résorber la dette accumulée depuis 1973.
    -Pour le capital pas de problème.Les nouvelles obligations, escomptées par la banque de France, remplaceront les créances actuelles au fur et à mesure de leurs échéances.
    - pour les intérêts il conviendra d'examiner le pedegree des porteurs des "obligations d'états" de la France : des français expatriés qui ne paient pas d'impôt ? Des mafias ? Des hedges fund ? On ne rembourse RIEN.
    Pour les autres on négocie, à l'instar de l'Argentine.

    4 - Dès aujourd'hui nous jetons le doute auprès des spéculateurs sur la fiabilité de la "dette" française en annonçant que le paiement ne sera pas automatique lorsque nous arriverons au pouvoir.
    Dans un monde basé sur l'intox et le pari permanent un tel effet d'annonce serait à la fois transgressif et éclairant pour nos concitoyens. Cet effet d'annonce ferait tomber le masque de l'imposture de la dette.
    Une nouvelle nuit du 4 Août !

  43. gabrielle dit :

    Attention sur l'Argentine:
    Il s'agit d'un pays où dans le XX siècle ont vécu la plupart en dictature, et ce n'est qu'après la dernière (et plus terrifiante) qu'ils ont fêté 3 mandats consécutifs en démocratie par la première fois dans le siècle. Cela détermine un tas de choses.

    Qu'il n'y avait pas droite et gauche dans les thermes où on le comprend dans le rest du monde: Il y a d’extrême gauche et d'extrême droite dans le même partie peroniste par exemple, donc, le paysage politique devient très compliqué à comprendre même pour les propres argentins (dont les plus intelligents s'en moquent).

    D'une part, la corruption des acteurs politiques était flagrante depuis plusieurs années, d'une autre, une société tellement pipolisé que la politique était devenue un spectacle de plus dans la Calle Corrientes, et pour finir une lâcheté à toute épreuve avaient commencé à miner l'image des politiques bien avant 2001, et là ça à été trop.

    La révolte de mon point de vue (qui étais tout près), n'était pas politique, il n y avait que de la colère en général. Nous étions beaucoup à craindre que "que se vayan todos" (les politiques) impliquait un appel aux militaires, parce que si ne son pas les politiques, alors qui va gouverner? l’expérience leur démontrait qui ou bien étaient les politiques ou bien étaient les militaires, il n'y avait autre chose dans leur expérience. Heureusement on s'était trompé, mais ça a été chaud.

    On comprenait la colère mais on déplorait qu'il n'y aie une seule proposition alternative de société crédible pour eux, mais même s'il y aurait existé, je ne suis pas sure que la gens l'aurait appuyé. Manque d’expérience démocratique peut être le peuple argentin était très peu politisé, et si quelque chose a eu de forte 2001, cela a été une gigantesque évolution dans ce sens de politisation du peuple.

    Donc, l'argentine est un pays très compliqué a comprendre politiquement, même pour ce qui sommes les plus proches. L'analyse économique de Jean-Luc Mélenchon est génial comme tout ce qu'il écrit. Je ne voulais que faire quelques précisions peut être outils.

    Le plus remarquable de tout ça c'était la reprise pour les salariés des entreprises dans les exercices de cogestion. Cela, pour le biais de la pratique, montrait une autre forme d'organiser le travail, et ouvrait une espérance.

    Les piqueteros qui avaient commencé comme un mouvement intéressante, sont devenus des groupes parfois payés pour de différents chefs pour faire de sales boulots. (au debout étaient des chômeurs, après ils sont devenus des professionnels du "piquéterisme".

  44. BA dit :

    Le statut de la SNCF dans la ligne de mire de Bruxelles.

    La Commission européenne exige la fin de la garantie publique illimitée dont bénéficie la SNCF. Cela pourrait conduire à la transformation du groupe public en société anonyme, à la manière de ce qui s'est passé pour La Poste. Pour l'instant, il n'est pas encore question d'ouvrir une procédure formelle contre la France.

    http://www.lesechos.fr/info/transport/020569041456-le-statut-de-la-sncf-dans-la-ligne-de-mire-de-bruxelles.htm

  45. Abel dit :

    @ Darthé-Payan
    Est-ce qu'il serait possible de saisir le conseil d'état et le conseil constitutionnel pour leur demander de se pronocer sur ce manquement au respect de la constitution qui stipule la séparation de l'église et de l'état. J'avais déja alerté le blog à propos de la création récente d'un corps d'aumôniers militaires payés par le ministère de la défense et je n'ai pas eu décho. Et je ne comprends pas non plus, pourquoi, lorsqu'il était ministre de la défense, J.P Chevènement n'a pas remis en cause le statut des aumôniers militaires.

  46. carlo dit :

    "Ce prêche ridicule est-il bien dans le rôle du président d'une république laïque ?"

    Certainement pas. Merci à Martine Billard de l'avoir relevé et à Jean-Luc Mélenchon d'avoir réagi.

    "Certes, c’est moins excitant qu’une burqua au coin d’une rue."

    Surtout, ce n'est pas le même problème. La déclaration de NS contrevient au principe de laïcité; le port de la burqua non, contrairement à ce que continuent à croire les ultra-républicains ridicules qui fréquentent le blog de Jean-Luc Mélenchon.
    Fort heureusement, chacun est en droit de vivre sa foi comme il l'entend, y compris dans la rue dès lors qu'il ne s'ensuit pas de trouble à l'ordre public. Il s'agit là d'une liberté fondamentale que violerait très certainement une interdiction générale du port de la burqua.
    Compte tenu de l'avis émis par le Conseil d'Etat -dans le style euphémisé qui lui est coutumier- la loi sur la burqua devrait donc être déférée au Conseil Constitutionnel. Le respect de l'Etat de droit commande que nous l'exigions puisque le PR ou le 1er Ministre n'ont pas l'intention de le faire.
    Par ailleurs, comme l'a très bien dit JL Burlanges lors de l'émission l'Esprit public de la semaine dernière, il est parfaitement scandaleux que JM Ayrault ait décidé lui aussi de ne pas déférer la loi sur la burqua au Conseil Constitutionnel.
    La gauche radicale s'enorgueillirait d'adopter sur cette question une position plus responsable en demandant la saisine du Conseil Constitutionnel. J'aimerais savoir ce qu'en pense Martine Billard qui a toujours fait d'une très grande sagesse sur cette question.

  47. henri07 dit :

    @ JLM
    Il faudrait transformer cette analyse en tract audible pour tous les citoyens et le distribuer au plus tôt dans toutes les chaumières.

  48. jean-jacques dit :

    Excellent papier de Jean-Luc Mélenchon comme d'habitude, merci d'être là et de faire entendre une autre musique
    Sur la laïcité il faut dénoncer l'attitude de ce président de la république qui ne cesse dans ses propos et dans son action d'y porter attente, peut -être serait-il bon de lui rappeler l'article 1er de la constitution du 4 octobre 1958, nous (la gauche) ne devons rien céder sur les principes.
    Toutefois, serait t'il nécessaire comme le souhaitent plusieurs intervenants de rallumer la guerre scolaire public-privé ?
    Mieux vaut intégrer ce sujet à un vaste débat sur l'éducation nationale, c'est vrai qu'il est anormal que les impôts financent un système privé, mais en tant que parents que le premier qui n'a jamais pêché en cette matière vienne me jeter la première pierre ! ne soyons pas hypocrites !
    Ne tendons pas cette perche à la droite ! et en 2012 une éventuelle majorité de gauche aura d'autres chats à fouetter entre l'économie et le social, que d'ouvrir un front supplémentaire qui risque de nous confronter à des réactions irrationnelles.
    Concernant l'Argentine du début des années 2000, je crois que c'est exactement ce qui nous attend. A nous de nous inspirer de la réaction d'orgueil des argentins, et d'ailleurs observons-là cette Amérique du sud ! elle nous montre le chemin de la résistance à l'ordre néo-libéral et de la reconquête de l'autorité de l'Etat ! je pense plus particulièrement à Chavez, Moralès, Correia, cette gauche là elle donne envie !
    Jean-Luc Mélenchon, tu es le candidat idéal de la gauche en 2012, j'espère que tes partenaires du FdG vont en prendre conscience !

  49. Pulchérie D dit :

    Argentine : les coopératives formées après l’effondrement économique de 2001 tiennent toujours le coup, malgré leur situation « illégale ». Dans l’article recommandé ici, nous voyons que le grand hôtel Bauen de Buenos Aires, occupé par ses employés depuis 2003 fonctionne correctement en avril 2009, en système coopératif
    http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2681
    Le réseeau coopératif ne cessede s’agrandir.

    Dernières nouvelles (31 mai 2010) : Buenos Aires - Des dizaines de coopératives nées de la crise en Argentine, aussi variées qu'un hôpital ou une fonderie, voient le bout du tunnel avec l'examen au Congrès d'une nouvelle loi qui doit renforcer leur statut et légitimer leur combat.
    http://www.portalangop.co.ao/motix/fr_fr/noticias/internacional/2010/4/21/Des-cooperatives-nees-crise-voient-bout-tunnel,f1b85e5b-09d9-457a-949b-03cdd854f9ee.html


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