01déc 09

Avec les travailleurs sans papiers grévistes

Visite au Majestic

Ce matin je suis allé sur le chantier de l’Hôtel Majestic dans le 16ème arrondissement de Paris. Je suis entré par la fenêtre en me hissant sur une chaise. Là se trouvent les travailleurs sans papiers qui occupent cette partie du chantier. C’est une grève. Avec l’encadrement du syndicat CGT. Une grève. La question des sans papiers est sortie du débat sans contours précis sur l’immigration en général et en particulier pour entrer dans la logique mieux délimitée d’un conflit social. Ici ils sont 61 à faire grève depuis le 12 octobre pour obtenir un titre de séjour. Le propriétaire leur a coupé l’électricité et le chauffage. Leur courage et leur détermination sont incroyables.  Ici les travailleurs sans papiers construisaient « le nouveau fleuron de l’hôtellerie de luxe à Paris ». Un hôtel où une nuit coûtera entre un demi-SMIC et cinq fois le SMIC. Précision importante : ces travailleurs ont des contrats de travail. Ils cotisent à la sécurité sociale. Pourtant au regard du droit du séjour ils n’existent pas. Ils sont donc réputés illégaux. Donc condamnés à vivre dans la peur et à être surexploités sans pouvoir se défendre. Je parle de ça et je reviens sur l’affaire des milices de Sarkozy. Je me suis planté de discours et de date. Mais, hélas,  je ne me suis pas trompé de citation ni d’auteur… N’empêche que si je ne reconnaissais pas mon erreur, même secondaire, c’est la crédibilité de mon blog qui serait en cause.

Des délinquants innocents

Des travailleurs en règle sans papier ! Quel paradoxe ! Mais c’est une aberration à laquelle la circulaire annoncée par Eric Besson ne résoudra rien. Il suffirait d’écrire « ceux qui travaillent ont droit à des papiers ». Besson au contraire a fixé des critères draconiens,  mais à géométrie variable d’interprétation, qui ne permettraient de régulariser selon lui que 500 à 1 000 travailleurs. Pourquoi ce nombre et pas un autre. Mais quel autre ? Par définition on ne peut pas savoir combien de gens sont concernés. Mais ce qui es sûr c’est qu’il y en a actuellement 5 400 en grève selon la CGT. Et certainement beaucoup plus qui n’ont pas les moyens de faire grève. André Daguin, le patron de l’hôtellerie restauration n’avait-il pas estimé à 50 000 le nombre de travailleurs sans papiers rien que dans son secteur ? Besson a donc fixé des critères draconiens que bon nombre de travailleurs français ne pourraient pas remplir eux-mêmes, surtout en période de crise. Je les énumère : 5 ans de présence en France,  1 an au moins d’ancienneté au travail, 1 an au moins de promesse d’embauche future avec le même employeur, le tout uniquement dans les métiers dits « en tensions » appréciés région par région. Le gouvernement continue donc de jouer l’hypocrisie alors qu’une grande partie de ces sans papiers sont déclarés et en règle sur le plan du droit du travail et que c’est le durcissement régulier du droit au séjour qui les prive de papiers et les expose à d’innombrables difficultés.

Surenchères

La surenchère répressive de la droite sur l’immigration n’a fait qu’aggraver le problème des sans papiers. Avec la loi Hortefeux votée à l’automne 2007 on en est à la 5ème loi sur l’immigration en 7 ans. Et une 6ème loi est en gestation sous l’égide du tandem mortel Besson et Hortefeux pour durcir encore. Comme d’habitude il s’agira d’agiter le fantasme des mariages blancs de masse. Puis de durcir les conditions d’emploi des étrangers. En agitant des peurs et des préjugés inavouables il va de soi que le but est d’atteindre un portefeuille électoral bien garni. Mais bien sûr rien ne sera réglé. C’est étudié pour ! A chaque loi anti-immigration, le nombre de sans papiers augmente mécaniquement en raison du durcissement des règles. Des étrangers intégrés qui avaient des papiers se retrouvent sans papiers. En 2005, les estimations officielles tablaient ainsi sur un nombre de sans papiers entre 100 000 et 200 000. En 2007, Hortefeux parlait désormais d’un nombre entre 300 000 et 400 000. A supposer que ces chiffres veuillent dire quelque chose, ils montrent en tout cas que le durcissement continu des règles ne sert à rien. Mais la méthode rapporte gros. Le nombre des gens taillables et corvéables en silence augmente.

Les nouveaux hors la loi

Le durcissement périodique de la législation a placé dans l’illégalité de nombreux travailleurs et familles qui auparavant auraient obtenu à plus ou moins brève échéance un titre de séjour. Par exemple depuis 2006 a été supprimée la clause de régularisation automatique en cas de présence avérée en France depuis 10 ans. Et les durées de séjour régulier requises pour accéder à la carte résident ont été relevées de 3 à 5 ans, ce qui précarise d’autant le séjour. En effet, l’étranger doit alors renouveler chaque année son titre provisoire, avec le risque de le perdre lors d’un renouvellement. Enfin les règles en matière de visa expliquent la situation de beaucoup de sans papiers. Pour avoir un titre de séjour il faut en effet être rentré initialement en France avec le bon visa de long séjour. Si vous êtes rentré en France il y a plusieurs années comme étudiant et que vous voulez travailler, il faut repasser par la case départ et obtenir le visa de long séjour correspondant. Une formalité qui oblige à repartir à l’étranger sans aucune assurance de revenir en France compte tenu des difficultés pour obtenir des visas.

Aujourd’hui il faut donc solder cette situation. Les circulaires successives qui prévoient des régularisations au compte goutte et au cas par cas ne résolvent rien. La preuve : il y a déjà eu en 2008 une circulaire Hortefeux sur les travailleurs sans papiers. A peine 2 000 d’entre eux ont alors été régularisés au cas par cas en fonction des « métiers en tensions ». Et les autres ont continué à travailler sans que le problème ne soit résolu. De même la circulaire Sarkozy de 2006 sur les familles sans papiers ayant des enfants scolarisés n’avait permis que 6 924 régularisations pour 30 000 dossiers déposés.
Il faut donc résoudre le drame des sans papiers en commençant par régulariser tous les travailleurs. Ca c’est simple, c’est concret c’est mesurable. A partir de là les autres questions pourront se traiter différemment : celle de familles en particulier ! Le tout c’est de commencer. Pour cela, faisons notre devoir. Aidons ceux qui sont en grève. Allons leur rendre visite, collectons des fonds de soutien, allons proposer notre aide aux syndicats.

Les milices de Sarkozy ne datent pas d’aujourd’hui

Plusieurs commentaires sur ce blog m’ont alerté. Je viens donc de me rendre compte qu’en compilant les discours de Sarkozy sur les banlieues pour préparer l’émission de France Inter de dimanche, j’ai fait une grosse une erreur de copier-coller. J’ai donc compris que l’annonce de Sarkozy concernant les milices provenait de son discours de la semaine dernière. En fait elle provient de son discours sur le Plan Banlieues en février 2008. Mes excuses donc à ceux que cela a pu induire en erreur. Hélas, il n’en reste pas moins que la citation est juste et authentique. La critique que j’en ai formulée reste donc entière. Je ne me souviens plus si  les médias avaient relevé cette annonce incroyable en 2008. Il y a toutefois une leçon politique intéressante à cette histoire. Cette mesure n’a visiblement pas connu de large application plus d’un an après son annonce. Ouf ! A moins que ce projet, qui semblait bien ficelé dans la bouche du président de la République, ne soit un jour relancé par le ministère de l’intérieur. J’invite en tout cas les élus locaux à redoubler de vigilance sur le terrain dans l’éventualité où de telles milices viendraient à voir le jour en catimini.


369 commentaires à “Visite au Majestic”
» Flux RSS des commentaires de cet article
  1. Pulchérie D dit :

    @ BA
    Belle synthèse de la situation d'un pays vassal.
    Décidément, BA est l'un des intervenants clairs de ce forum.
    La vieille Pulchérie qui fait des procès staliniens.

  2. puréeee... au bout de 4 jours de coupure, on se dit que total, la vraie vie, c'est moins déprimant que le bassin à Trolls...

    sur le probléme d'immigration, une petite parabole...
    mon pére avait un collégue de boulot corse... tous les ans, pour repartir au pays, il louait à marseille une chambord et laissait sa 4cv dans un garage... et dans un petit village de corse du sud, y avait des jeunes qui se disaient " tu vois que partir sur le continent, ça permet de réussir"...

  3. VERGNES dit :

    Communique du PG

    alliances-avec-le-modem--aubry-annonce-la-couleur

    Et de conclure:

    "Comment empêcher ce changement d'alliance ? Les électeurs disposent d'un outil pour cela. Les listes du Front de Gauche pour les régionales conditionnent la fusion démocratique d'entre-deux tour à l'absence du Modem. Le PS devra choisir. Rien n'est perdu pour peu que le Front de Gauche soit devant le Modem dans les urnes."

    Certains sur ce site se sont offusqués lorsque j'affirmais que l'objectif principal du FdG était de peser sur le PS, pour éviter sa dérive droitière. Le slogan "Vitaminez la gauche" résume bien la situation.

    La question ne se limite pas à savoir si le PS et EE vont faire alliance au 2éme tour avec les candidats Modem, mais si le PS et Verts vont intégrer les thémes du modem dés le 1er tour.

    Ce que résume d'ailleurs très bien Pierre Laurent n°2 du PC
    "Cela étant dit, il faut aussi s'adresser à ceux qui cherchent une issue, y compris dans l'électorat du MoDem."

    Alors parlons chiffres: Si le modem devant FdG, pas de fusions possibles, pas de conseillers régionaux, et donc la question des exécutifs ne se pose plus.

    Si FdG devant Modem, cela n'implique pas que le PS/EE ne fusionne pas aussi avec le Modem, donc même sanction.

    Des listes unitaires de la gauche de la gauche ne peuvent dépendre des positions et des alliances que prendra le PS.

    C'est bien cela le sens de listes indépendantes (et non de listes différentes).

    Des listes "unitaires" sans le NPA ont peu de chances électoralement de peser, non pas sur le PS, mais sur la situation politique et sociale comme un signal qu'une autre gauche est en marche. Et c'est bien là un des enjeux de ces élections, et non de retenir le PS dans sa dérive droitière qui est à l'origine de la création du Modem.
    Le Modem n'a pu avoir un espace politique que parce que le PS dérive à droite.

    Il d'ailleurs assez incompréhensible de vouloir reconstituer une "gauche plurielle bis" alors qu'à la différence de la "gauche plurielle 1", le PS actuellement est clairement de plus en plus droitier

    Comme quoi la question des exécutifs n'est pas une question subsidiaire car elle matérialise notre indépendance vis à vis d'un PS/EE qui ne cache même plus son flirt avancé avec la droite Modem et plus si affinités.

    La question de dépasser les 10% est d'actualité, mais sans le NPA c'est peu probable et si le FdG veut être conséquent, il va bien falloir qu'enfin il fasse à son tour des compromis avec le NPA pour des listes véritablement unitaires et indépendantes.
    Il est grand temps d'arrêter de cultiver l'illusion d'un PS comme réponse de gauche à laquelle il suffirait de donner quelques cachets de vitamines FdG.

  4. Hold-up dit :

    @ arnulf

    Post N°55 : "Tout d’abord petit correctif. Les gens dont vous parlez ne sont pas « en règle sur le plan du droit du travail » et pour cause, pour avoir un contrat de travail et être inscrit à un régime de protection sociale (CMU mise à part) il faut être en règle. "

    Non, c'est vrai qu'hier ils avaient encore les pieds dans l'eau :

    http://www.lefigaro.fr/actualite/2007/05/30/01001-20070530ARTFIG90040-les_naufrages_clandestins_de_l_ile_de_malte.php

    C'est marrant ça, une fois j'ai entendu une américaine parler à la radio, je ne me souviens plus de son statut exact dans la hiérarchie fédéral des États-Unis; elle disait ne pas trop aimer les immigrés Mexicains car pour elle, traverser le mur qui sépare les USA du Mexique, se faire courser par les rangers ou les milices d'extrême droite, crever de soif dans le désert c'était "Peanuts " !... à côté de celles et ceux qui traversaient les mers. Pour elle venir de loin était le gage de la " valeur " de l'immigré. Celui qui fera un " bon américain " à ses yeux. Bien sûr elle ne s'apercevait pas que ses propos renvoyaient à toutes sortes de phantasmes inconscients typiquement " américains " classiques : le racisme envers les Mexicains, les " Indiens ", que les Pakistanais, les Afghans, les Irakiens et beaucoup d'autres qui " venaient de loin " fuyaient leur contrées ravagées par les guerres que menaient là -bas les Américains eux -mêmes et que s'ils venaient aux USA, c'était aussi que l'Europe les refoulaient de plus en plus au delà bien sûr du mythe " Américain ", de ces USA qui accueilleraient tous les damnés du capitalisme guerrier en son propre sein.
    Cette Américaine ne voyait surtout pas qu'elle ne faisait que reproduire et garantir inconsciemment le mythe même des USA et de son peuplement ; populations hétérogènes qui émigrèrent il y a fort longtemps venant précisément de " loin ", du delà des mers et qu'il était bien dans l'ordre des choses aussi de ne pas comprendre pourquoi le Mexicain fuyait lui aussi son pays en lien non seulement avec la vassalité de ce pays après les guerres qui opposa autrefois le Mexique aux USA mais surtout en rapport avec le traité de libre échange de l’ALENA qui déstabilisa les populations déjà pauvres du Mexique.

    Tout cela pour dire que en ce qui nous concerne, nos vues sont tout à fait différentes. Nous n'avons pas le même regard porté sur les immigrés qui partent de leur pays. Nous ne voulons nous rien savoir de leur humanité, de leur histoire, de leur pays. Nous ne voulons même pas apprendre qu'ils meurent par milliers dans le désert du Sahara, non loin de la frontière algéro-marocaine, l'un des lieux de passage géographiques qui mènent à Tanger et nous ne voulons rien entendre en ce qui concerne celles et ceux qui se noient en mer Méditerranée. On s'en fous. Enfin pas exactement tout le monde bien heureusement.

    Après on peut gloser sur les éternels débats plus ou moins connotés. Mais pourquoi dont M.Sarkozy n'annule t-il pas la dette des pays Africains que CEUX-CI ONT PAYÉ PLUSIEURS FOIS DU FAIT DES INTÉRÊTS ? ILS PAIENT PLUSIEURS FOIS LA DETTE CONTRACTÉE EN VÉRITÉ, SIX OU SEPT FOIS LA SOMME INITIALEMENT PRÊTÉE !

    La Chine a une longueur d'avance sur nous et ne s'embarrasse pas de la Xénophobie d'État comme nous. Elle qui a souffert dans sa chair du racisme Occidental a d'autres chats à fouetter que ces refoulés culturels vaseux. Elle garde son cap. Grand bien lui fasse. A elle et aux Africains. (sans idéalisme excessif non plus, bien sûr).

    La Chine annule 150 dettes de 32 pays africains
    http://french.peopledaily.com.cn/Economie/6789959.html

    Continuons à payer des centaines de milliards aux banques et poursuivons nos débats moisis et n'essayons surtout pas de comprendre que le sort que nous réservons " à nos Étrangers " aura ou a déjà des conséquences sur nous - mêmes à plusieurs titres au delà même de nos vues sur la question. Tout ce que l'on fait aux
    " Étrangers " (en "bien" ou en "mal ") est ou sera applicable à divers degrés au citoyen Français lui-même à plus ou moins long terme. Vaste leçon d'Histoire visiblement largement oubliée.
    Pauvre Français naïf, celui qui ne voit pas qu'on lui sert un " bouc émissaire " facile pour le détourner de pas mal de choses et pour mieux demain le croquer tout cru. Dès lors et grâce aux directives de la haine que des pouvoirs publics nauséabonds n'auront eu aucun mal soudainement à.... élargir, l'on fera taire tout un chacun et l'on contraindra avec puissance n'importe qui ! Miracle du pouvoir de police....étendu à tous !

    " La journée sans immigrés - 24H sans nous " : Le 1er Mars prochain :
    http://www.lajourneesansimmigres.org/fr/

  5. Lionel - PG44 dit :

    99 - Vergnes
    Il est grand temps d’arrêter de cultiver l’illusion d’un PS comme réponse de gauche à laquelle il suffirait de donner quelques cachets de vitamines FdG.
    Tu as parfaitement raison, sur ce point là en tout cas, il ne faut pas s'illusionner sur le PS. Il est prêt à toutes les contorsions pour garder sa place dominante, comme le fit la SFIO. Un coup à droite, un coup à gauche... il savent faire ! Parler de gauche pour masquer un faire de droite, on a déjà vu.
    Être dans les exécutifs, oui, co-gérer, non.

  6. Descartes dit :

    @Jean ai marre (#72)

    L'immigration est l'un de ces sujets ou le débat est difficile, parce qu'il n'y a pas de "bonne" solution. Celles qui nous sont dictées par les grands principes (ie liberté totale de circulation et d'établissement) ne sont pas viables économiquement. De plus, c'est l'une de ces affaires ou, comme dit l'adage anglais, "hard cases make bad law" ("les cas de détresse font de mauvaises lois"): il est normal et compréhensible que l'on veuille donner à l'étranger en situation irrégulière que l'on connait, qui est notre voisin ou notre ami, la possibilité de rester en France. C'est humain. Mais il faut aussi comprendre que cette réaction humaine ne peut être généralisée en une politique sans menacer un certain nombre d'équilibres, dont celui de nos régimes sociaux. Bien entendu, si la richesse était parfaitement répartie et le développement égalitaire, il n'y aurait pas de problème. Mais si on veut faire de la politique, il faut la faire en tenant compte du monde tel qu'il est. La question n'est pas de faire la "bonne" politique, mais de faire la moins mauvaise possible.

    Je pense comme toi que cela passe par plusieurs instruments: Quoi qu'en disent les bonnes âmes, il faut bien une régulation du flux migratoire (ce qui nécessairement implique définir des critères pour le séjour et de s'y tenir). Une politique d'aide au développement qui permette aux pays d'origine d'améliorer la vie de leurs citoyens peut aussi être un instrument, mais cet instrument a aussi ses limites: elle ne peut marcher que si le pays en question poursuit le même objectif, ce qui malheureusement n'est pas le cas aujourd'hui dans la plupart des pays concernés.

    Par ailleurs, je pense que tu as raison de poser la question des liens entre immigration et salaires. D'une manière générale, l'immigration (qu'elle soit légale ou clandestine, d'ailleurs) a pour effet d'augmenter l'offre de travail, et donc de faire baisser le salaire. C'est une pure question d'équilibre offre-demande. Cet effet existe même si les travailleurs étrangers sont aussi exigeants que les travailleurs français. Il est encore plus fort du fait que le travailleur étranger est souvent moins exigeant en termes de salaire et de conditions de travail, puisqu'il a tendance à les comparer à celles de son pays d'origine.

    C'est pour cette raison qu'en France le patronat a toujours été favorable à des politiques d'immigration relativement larges (l'importation de travailleurs polonais dans les mines du Nord au début du XXème siècle est un bon exemple), alors que c'est la classe ouvrière (pour qui le travailleur étranger est un concurrent) qui par son vote et par son expression organisée a été la plus favorable aux politiques restrictives...

  7. Moderateur dit :

    Bonjour,

    il serait agréable d'utiliser les mots pour ce qu'ils sont.
    Ainsi modération ne veut pas dire censure et pour celles et ceux qui ne l'auraient pas encore compris, nous ne passons pas notre vie devant le blog pour valider tel ou tel message qui serait en attente de validation.

    Alors s'il vous plait, arrêtez donc de lancer des anathèmes et autres stupidités du même type. Cela ne changera pas grand chose à l'histoire.

    Je vous rappelle au cas où vous ne l'auriez pas encore compris, lu ou entendu, que ce blog est modéré par des bénévoles qui, pour autant que cela puisse paraitre étrange, ont leur boulot et leurs obligations.

    Bonne continuation,
    le modérateur.

  8. Descartes dit :

    @Carole G (#92)

    Tu me demandes: "Vous en fréquentez beaucoup,des immigrés,avec ou sans papiers? Parce que,je vous l assure,ce sont de vrais gens,comme vous et moi".

    Et oui, j'en fréquente beaucoup. D'abord mon père. Ensuite ma mère. Ma petite soeur. Et moi même. Eh oui, je suis un immigré, arrive à 15 ans avec toute ma famille dans ce beau pays. J'ai eu une carte de séjour (que j'ai renouvelé religieusement tous les ans) pendant 8 ans, jusqu'à ma naturalisation. Pendant des années j'ai aidé des immigrés à préparer des dossiers de demande de carte de séjour ou de naturalisation, et je les ai accompagné à la Préfecture pour faire le traducteur. Ca répond à ta question ?

    Et maintenant, à toi...

  9. marj dit :

    Je pense comme d'autres sur ce forum que lorsqu'on parle d'un sujet, il convient de s'être informé ailleurs qu'en répétant les petites phrases ressassées ici ou là mais qui ne s'appuient que sur des impressions et permettent de manipuler l'opinion.
    Ce n'est pas éluder le sujet de l'immigration que de dire qu'il est mis sur le tapis d'abord et toujours par les forces réactionnaires en mal d'arguments et de propositions qui trouvent toujours commode de diviser les travailleurs en agitant les drapeaux et les cocardes, on comprend donc que beaucoup d'entre nous ne veulent pas y entrer..
    Petite fille d'immigrés Espagnols, je sais d'autant plus comment la France peut être accueillante pour ceux qui fuient le fascisme, la guerre ou la misère...

    Je ne pourrais pas argumenter contre tous les poncifs que je lis ici ou là (je renvoies donc aux bouquins déjà cités :
    "Immigration, fantasmes et réalités "de Cl Rodier et E Terray et "le temps des immigrés" de F Héran.

    Voici qques extraits:
    "La mondialisation instaure entre le capital et le travail un rapport de force de plus en plus inégal, et la migration apparait comme un moyen privilégié pour combattre ce déséquilibre...De même, que le capital se déplace à la recherche des profits les plus élevés, le travail doit pouvoir se déplacer à la recherche des meilleurs salaires."
    J'ajoute que la mise en concurrence des travailleurs existe bel et bien de tte façon puisque les entreprises elles mêmes se déplacent pour rechercher la main d'oeuvre la moins chère, voire font venir ici de la main d'oeuvre à des conditions de travail inférieures aux nôtres (cf Bolkeinstein) ou utilisent des "sans papiers"...

    "La banque mondiale, dans son rapport de 2006, estime que l'augmentation de 3% de la main d'oeuvre totale des pays industrialisés due à l'immigration a dégagé un revenu supplémentaire de 160 millards de dollars, soit davantage que les gains réalisés grâce à la libéralisation du commerce et des marchandises"
    "En Grande Bretagne, une étude réalisée pour le ministère de l'intérieur révèle que l'immigration produit des effets clairement positifs à la fois sur le marché du travail et sur l'économie dans son ensemble...l'immigration contribuant entre 15 et 20% du PIB" Idem pour l'Espagne et l'Italie, pas d'études en France.

    Encore une fois, arrêtez de considérer votre pays comme une citadelle assiégée par des hordes affamées.Posez vous les bonnes questions et réfléchissez à des solutions qui prennent en compte l'ensemble de la planète et les grands équilibres dont va dépendre bien évidemment les flux migratoires. De tout temps, les hommes se sont déplacés pour survivre, améliorer leur vie et c'est pas quatre lois qui vont changer cela, rappelez vous qu'il fût un temps ce sont les Européens qui s'en sont allés ailleurs chercher des terres plus fertiles,et puis Il ya eu l'esclavage et la colonisation, même si certains remarquent que l'esclavage a de tout temps existé, jamais il n'avait existé avant à l'échelle industrielle comme ça le fût avec la traite des noirs, c'est du sang de l'esclavage qu'est sortie la richesse de l'Europe et le capitalisme primitif, ne l'oublions pas.
    Aujourd'hui, les déséquilibres commerciaux et le dérèglement climatique dont le système capitaliste né en occident est responsable, jettent des millions de personnes dans la misère. Ne pas s'attaquer à cela et s'enfermer avec arrogance en laissant crever le reste du monde n'est pas digne d'un pays qui se dit évolué.
    personnellement, je n'ai aucune fierté particulière ni ne m'arroge aucun droit particulier sous prétexte que le hasard m'a fait naitre en France et pas en Somalie...je suis avant tout citoyenne du monde !

  10. Hervé dit :

    Je ne sais pas si cela a déjà été posté, mais au cas où cela n'aurait pas été le cas :
    http://www.dailymotion.com/video/xbckvt_ils-sont-deja-10-millions-un-maire_news

    Le débat sur l'identité nationale en pleine caricature...

  11. Hold-up dit :

    "Vers 18h00, on me fait monter dans une fourgonnette de police grillagée. Nous descendons devant un petit centre de rétention, entouré de barbelés "...

    http://www.rue89.com/2009/12/01/francaise-jai-ete-expulsee-disrael-parce-que-mariee-a-un-palestinien-127661

  12. Descartes dit :

    @marj (#109)

    Je trouve très intéressant ta citation: "La mondialisation instaure entre le capital et le travail un rapport de force de plus en plus inégal, et la migration apparait comme un moyen privilégié pour combattre ce déséquilibre…De même, que le capital se déplace à la recherche des profits les plus élevés, le travail doit pouvoir se déplacer à la recherche des meilleurs salaires". Je crois qu'elle pose parfaitement le problème économique.

    Admettons un instant que "le travail doive se déplacer à la recherche des meilleurs salaires". Prenons un exemple pour illustrer: dans un pays A, le salaire mensuel moyen des emplois non qualifiés est de 1000 €, dans le pays B c'est 100 €. Si la circulation est libre, les ouvriers non qualifiés auront tendance à migrer du pays B vers le pays A. Mais les salaires ne sont pas fixes, mais fixés par un mécanisme de marché. La migration augmentera l'offre de travail dans le pays A et réduira l'offre dans le pays B. Conséquence, les salaires des non qualifiés augmenteront dans le pays B et diminueront dans le pays A.

    Première question: les travailleurs non qualifiés français sont ils prêts à voir les salaires en France diminuer avec pour consolation l'augmentation des salaires en Inde, par exemple ?

    Continuons le raisonnement: faisons maintenant intervenir la taille des deux pays. Supposons par exemple que le pays A ait 10 millions de salariés non qualifiés potentiels, et que le pays B en ait 100 millions. Si un million de travailleurs se déplace, cela fera une variation d'offre de +10%, de quoi faire chuter considérablement les salaires. Par contre, dans le pays B, la variation sera de -1%, ce qui provoquera une augmentation relativement modeste...
    Appliquer maintenant ce raisonnement avec A=France, B=Chine+Inde+Afrique. Ce qui nous amèene à:

    Deuxième question: Qui gagne le plus avec tout ça, les patrons ou les travailleurs ?

    Les réponses son données par ta deuxième citation: "En Grande Bretagne, une étude réalisée pour le ministère de l’intérieur révèle que l’immigration produit des effets clairement positifs à la fois sur le marché du travail et sur l’économie". On sait bien ce que "résultats positifs sur le marché du travail" veut dire dans les études officielles: flexibilité et bas salaires!

    Ca ne vous étonne pas que dans notre beau pays le patronat ait toujours défendu des politiques migratoires ouvertes, et que la couche sociale la plus en faveur de politiques restrictives soit la classe ouvrière ? Pourtant, ça devrait faire réfléchir...

  13. Claude dit :

    @Louise (85):

    Ce que tu dis là est intéressant et je vais essayer de répondre avec quelques citations moi aussi :

    Sur l'état de l'État (si je puis me permettre un jeu de mot facile) et donc de la politique :

    "Les dérives de la politique économique (...) s'enracinent dans une vision du monde où nos choix seraient irrémédiablement bornés par l'impératif technique et l'impératif éthique. Nous n'aurions pas d'autre horizons que celui d'une soumission à des lois immuables, dont la dureté ne saurait qu'être atténuée par la compassion. Cette dernière devient donc la compagne nécessaire de la naturalisation de l'économie. Si les crises qui se succèdent, les licenciements qui s'abattent même quand l'entreprise est rentable sont du même ordre qu'une inondation ou un tremblement de terre, alors on passe du registre de l'action politique à l'action humanitaire. Et si, comme pour certains, on affirme que ces crises sont nécessaires pour rendre l'économie plus efficace, alors il ne reste plus qu'à verser une larme sur ces existences broyées tout en saluant l'inexorable marche en avant vers le Progrès. Le renoncement à l'action politique, à la volonté de transformer les structures de l'économie et de la société conduit à la mort du politique. Pour y survivre, les hommes politiques doivent donc se transformer en médiateurs de la souffrance des uns et de la compassion des autres. Voici pourquoi les programmes disparaissent peu à peu du débat au profit de la convivialité de l'homme, de sa personnalité et de ses bons sentiments.

    A cette disparition du politique, les hommes politiques eux-mêmes ont consentis, en refusant de prendre et d'assumer leurs responsabilités. Ils ont couru se cacher dans les jupes des économistes, se sont abrités derrière le discours de l'expertise économique pour justifier ce qui était de l'ordre du choix politique. Certains économistes y ont aussi contribués. Ils ont théorisé, au nom d'une plus grande efficacité des mécanismes dits spontanés, l'abandon par le pouvoir politique, de ses instruments économiques. Le discours de la naturalisation de l'économie, avec ses conséquences politiques, renvoie aux débats les plus centraux de la discipline.

    Les économistes qui communient dans cette vision peuvent alors déplorer, au nom de la compassion, ce qu'ils contribuent à créer sans prendre de risque ouvert d'incohérence. Nulle coïncidence si se développa en France l'idée d'une "génération morale" au moment même où avait été complètement intériorisée la conversion de la gauche française à l'économie libérale. Le repli sur le moralisme n'est que l'autre face du moralisme."
    (in J. Sapir - les économistes contre la démocratie, p. 52/53)

    Concernant les économistes qui se réfugient dans les citations, fussent-elles de Marx :

    "Je lui [la législation sociale] vois deux rôles essentiels. D'abord interdire les abus, l'exploitation (au sens marxiste du mot) des travailleurs les plus faibles. C'est dans cette optique qu'il faut réfléchir au salaire minimum, aux indemnités de licenciement, aux indemnités de chômage. (Olivier Blanchard, Professeur enseignant au MIT, article de libération du 11/06/01 "Lutte des classes et globalisation").

    (...) On peut parfaitement récuser la théorie marxiste de l'exploitation. On peut la considérer comme fausse ou dépassée ; mais quand on l'invoque, mieux vaut la connaître. Il y a exploitation, non parce que les salaires sont faibles, mais parce que le travailleur, en raison de son statut de simple salarié, de prolétaire ne possédant que sa force de travail, est dépossédé de tout contrôle sur l'usage de la valeur qu'il a créée. En d'autres termes, le travailleur est exploité parce qu'il ne participe pas à la décision sur la répartition de la valeur qu'il a créée en salaires et investissements. Augmenter les bas salaires est évidemment souhaitable, mais ne change rien au problème de l'exploitation.
    (...) Dénaturer la théorie de l'exploitation, en la réduisant à une question de revenu, participe d'une démarche consciente ou inconsciente (...) : la transformation de choix sociaux et politiques en problèmes moraux."
    (ibid, p 54/55).

    "L'erreur de Blanchard est intéressante parce qu'elle montre le lien entre une théorie ici visiblement déficiente, et des prescriptions de la politique économique, voire de la politique tout court. La richesse d'un pays, de ses habitants, repose sur la qualité du fonctionnement des entreprises productives qui y opèrent. Cette qualité implique à son tour une cohérence entre les modes d'actions de la propriété et les règles de l'organisation. Oublier cela condamne l'économiste à ne tenir que des discours naïfs ou mystificateurs sur l'économie. (...)

    Rappelons, car ceci donnera une bonne mesure du bluff de la "nouvelle économie" américaine dont on vante tellement la flexibilité, que la productivité horaire aux États-Unis - hors secteur des ordinateurs et biens durables - n'a augmenté que de 0,05% par an entre 1995 et 1999. Autres chiffres significatifs : entre 1987 et 1998 les gains annuels de productivité ont été de 1,3% pour l'ensemble du secteur productif et de 3,2% pour le secteur manufacturier. Ces résultats sont moins spectaculaires qu'on ne pourrait le croire. Entre 1963 et 1972, les gains de productivité croissaient de 3,0% par an pour l'ensemble du secteur productif et de 3,1% pour le secteur manufacturier. (...) Le système de "gouvernance" dominé par la finance n'est pas l'explication des bons résultats américains.

    Une des formes typiques du discours libéral réside dans la présentation du résultat des actions humaines comme des forces de la nature, et l'assimilation d'une institution comme le marché à un être. Les deux vont de pair. Le développement de la finance globalisée, qui établit une distance matérielle et psychologique de plus en plus grande entre les causes et les effets, porte ce phénomène à son paroxysme. Se croyant le maître du monde, le capitaliste n'est en réalité qu'un aliéné qui bien souvent ne peut même pas tirer de sa propre pratique les règles de sa survie."
    (ibid, p 59/60).

    Que disait Max Weber du politique ?

    "La politique consiste en un effort tenace et énergique pour tarauder des planches en bois dur. Cet effort exige à la fois de la passion et du coup d'oeil. Il est parfaitement exact de dire, et toute l'expérience historique le confirme, que l'on aurait jamais pu atteindre le possible si, dans le monde, on ne s'était pas toujours et sans cesse attaqué à l'impossible".
    (M. Weber - le savant et le politique)

    Sur la différenciation entre services publics (biens publics) et secteur privé :

    "La paradoxe du discours standard n'est-il pas justement de retirer toute pertinence à la notion même de politique économique, par amputation de tous les termes des alternatives possibles ? A prétendre qu'il n'y a pas d'alternative, on finit par détruire le fondement même du principe d'une décision politique.

    Pourtant, on peut penser qu'il existe un espace pour une politique économique, même dans un monde contraint par des institutions comme les banques centrales indépendantes, les pactes de stabilité et toutes les autres figures de la contrainte institutionnelle. Cet espace, c'est celui que l'on appelle les politiques structurelles. (...)

    Ces politiques structurelles se coulent elles aussi dans un discours uniforme. Elles répondent à une figure unique, celle de la "réforme". (...) Les réformes structurelles sont alors le "sésame ouvre-toi" qui ouvrira les portes de la caverne aux richesses. Elles remplacent et se substituent aux politiques monétaires et budgétaires héritées du keynésianisme que l'on a répudiées depuis les années quatre-vingt (..). Ces politiques structurelles (...) se résument en un cri : plus de libéralisation, plus de privatisation. Et pour qui oublierait ce credo, il est des commissaires européens pour le rappeler.

    (...) Il y aura toujours des esprits chagrins pour rappeler que les privatisations sont précédées d'études et d'audits réalisés par des sociétés privées qui emploient et rémunèrent nombre d'experts. Quant la privatisation a lieu, elle mobilise à son tour l'"expertise" des sociétés financières. Il en va de même avec les différentes libéralisations des marchés financiers. Il est facile de trouver les gagnants de ces manœuvres. Il n'en reste pas moins que l'on est en droit de se poser certaines questions sur la contamination des discours se voulant scientifiquement fondés par un intérêt bien terre à terre.

    On affirme que toutes ces réformes doivent améliorer significativement l'efficacité économique des secteurs concernés. C'est même l'argumentation centrale des économistes standards pour pousser à la privatisation des services publics. Le secteur privé saurait produire toujours mieux que l'État. Or, c'est loin d'être prouvé.

    La libéralisation de la finance introduit de redoutables facteurs d'incohérences dans les entreprises. Si l'on admet maintenant qu'il existe dans certaines activités une relation de complémentarité et non de substituabilité pour les biens de capital, c'est toute la théorie de la privatisation qu'il faut révoquer sans doute. Des travaux concernant le secteur des services publics comme la production d'électricité, ou les activités franchisées, ont montré la faiblesse des appels à la privatisation ou de l'usage immodéré de la métaphore de la concurrence. Il est vrai que bien souvent les économistes standard oublient ce que la concurrence veut dire et quelles sont les hypothèses qu'il faut mobiliser pour en démontrer l'efficacité (cf. J. SApir - Les trous noirs de la sciences économique). La concurrence est un facteur d'inefficacité quand les actifs matériels sont fortement spécifiques et complémentaires. On avait déjà signalé ce résultat à propos de la contradiction existant entre la temporalité d'un actionnaire opérant sur des marchés financiers dérégulés et celle des activités industrielles.

    (...) La faillite en septembre 2001 de la compagnie privée Railtrack issue des chemins de fer britaniques illustre bien ce problème. Ainsi, outre une évidente faiblesse théorique de leur argumentaire en matière de privatisation, les économistes standard n'hésitent pas à prendre parfois quelques libertés avec les faits. Il n'est pas établi que le consommateur d'électricité californien ait été mieux traité par les compagnies privées que le consommateur français par le monopole d'État (...).

    En 1977, le maire de Cleveland (Ohio) avait refusé de privatiser la compagnie d'électricité municipale en dépit des demandes répétées des banques. Ces dernières se vengèrent de celui qu'elles appelaient "le gosse", Dennis Kucinih qui, à 31 ans, était certainement un des plus jeunes élus américains, en provoquant un défaut de Cleveland sur la dette municipale. La mairie ne céda pas et l'on a pu calculer que, sur une période de dix ans, la non-privatisation de l'électricité a permis aux habitants de Cleveland d'économiser 195 millions de dollars. Quant à Kucinih, sa carrière politique que l'on pensait terminée après le scandale du défaut devait rebondir quand les effets de sa politique devinrent plus évidents. Il fut élu à la Chambre des Représentants en 1996, rélu en 1998 et 2000 avec respectivement 67%, puis 75% des voix de sa circonscription.

    Résister à l'idéologie dominante n'est pas toujours sans risque, et certainement pas de tout repos, mais, en fin de compte, le courage paye. Cette leçon pourrait être méditée dans bien d'autres pays. Elle éclaire sous un autre jour le discours standard quant à l'"inéluctabilité" de certaines réformes structurelles. Cela ne fait que nous renvoyer au problème (...) du discours des économistes standard qui sert de base et de justification aux politiques économiques, qu'elles soient macoéconomiques ou structurelles."
    (ibid, p 63 à 66)

    bon, je pourrais continuer longtemps, citer d'autres bouquins, mais j'espère avoir apporté quelques prémisses de réponse à tes interrogations ;)

    Au passage, j'en profite pour signaler que cela répond pour une large part au discours général de Descartes auquel je signale quand même que prétendre que je me réfugie derrière quelque chose d'invérifiable en citant l'INSEE et l'Observatoire des inégalités comme sources des statistiques que je donne est plutôt plaisant de la part de quelqu'un qui s'est contenté d'affirmations sans jamais en apporter la preuve. Parce que statistiques "prouvant" l'augmentation de l'espérance de vie sur les dix dernières années, je les attend avec impatience, même si, comme le signale Jennifer (?) elles sont interprétables si elles en reste à des généralités. Parce que l'espérance de vie d'un travailleur au SMIC dans l'industrie automobile ou le bâtiment n'est pas celle d'un cadre dirigeant, fut-il de la même entreprise, pas plus que leur salaire. Si l'on met toujours des "moyennes" en avant dans le discours du gouvernement, ce n'est nullement un hasard, pas plus qu'un défaut de formation des statisticiens, mais bien une façon délibérée de masquer la réalité des faits.

  14. Descartes dit :

    @Claude (#113)

    Tu écris: "Au passage, j’en profite pour signaler que cela répond pour une large part au discours général de Descartes auquel je signale quand même que prétendre que je me réfugie derrière quelque chose d’invérifiable en citant l’INSEE et l’Observatoire des inégalités comme sources des statistiques que je donne est plutôt plaisant de la part de quelqu’un qui s’est contenté d’affirmations sans jamais en apporter la preuve. Parce que statistiques « prouvant » l’augmentation de l’espérance de vie sur les dix dernières années, je les attend avec impatience,"

    Elles t'ont été fournies dans le message #254 du fil de discussion suivant l'article de Jean-Luc Mélenchon du 29/11. Je recopie le message en question:

    Effectivement, on ne lit pas les mêmes statistiques. Toi tu écris que « depuis 10 ans l’espérance de vie stagne et elle a même commencé à décroitre ». Voici les chiffres donnés par l’INED (http://www.ined.fr/fr/pop_chiffres/france/mortalite_causes_deces/esperance_vie/) pour l’espérance de vie à la naissance:

    Année Hommes Femmes
    1998 74,8 82,4
    1999 75,0 82,5
    2000 75,3 82,8
    2001 75,5 82,9
    2002 75,7 83,0
    2003 75,9 82,9
    2004 76,7 83,8
    2005 76,8 83,8
    2006(p) 77,2 84,2
    2007(p) 77,4 84,4
    2008(p) 77,6 84,4

    Tu peux constater que sur les dix dernières années, on ne voit qu’un cas de « régression » (minime). En dix ans, on a gangé deux ans pour les femmes et trois pour les hommes, et le mouvement n’a pas l’air de se ralentir. Maintenant, pourrais tu m’indiquer sur quelle statistique tu t’appuies, toi ? ;-)

    J'attends ta réponse "avec impatience"...

  15. Claude dit :

    @Pulchérie D (100):

    Ou encore (pas apocryphes ceux-là ;)

    La seule violence acceptable est la violence révolutionnaire (Lénine)
    Le facisme et le Front Populaire sont les derniers remparts de l'impérialisme (Totsky)

  16. jean Vallessin dit :

    Monsieur le Député Européen,

    Ci-joint un nouveau message que je vous envoie à titre d'information. Si vous ne désirez plus recevoir ce type de message, ce que je peux comprendre, faites le moi savoir.
    Je vous prie de croire, Monsieur le Député Européen, à l'expression de mes sentiments les meilleurs.

    Jean Vallessin

    -------- Message original --------
    Sujet : est ce ainsi que les militants vivent. réponse à André Chassaigne.
    Date : Wed, 2 Dec 2009 16:03:01 +0100
    De : Jean-Marc Pineau
    Pour : André CHASSAIGNE, "Yves Gueydon"
    ,, "Martine
    DEJEAN", "corinne morel darleux"
    ,, "Anne
    Marie DAQUET",,
    "Carola Kaufmann", <bruno.slama@wanadoo.f

    Chers amis-e-s,

    Je voudrais vous apporter les précisions suivantes en espérant être clair
    pour une meilleure compréhension de la situation actuelle.

    1) Le NPA Auvergne se démarque du NPA national en acceptant de rentrer dans
    l'exécutif si nous sommes en tête de la gauche au soir du premier tour.
    2) Le NPA souhaite battre la droite en s'associant dans une liste commune
    avec le PS et Europe Ecologie si le PS arrive en tête. Il n'accepte pas dans
    ce cas de diriger la région si la politique libérale du Président Souchon
    est la même que la ligne suivie depuis la dernière mandature, les
    communistes et le parti de Gauche ont voté au cours de cette mandature à 95
    pour cent avec la politique libérale de Souchon. Le NPA n'empêche pas les
    autres composantes de s'associer avec le PS.
    4) Les jeunes du parti communiste, de la gauche unitaire et du NPA ont
    produit un texte unitaire, ce texte accepte la posture du NPA, posture
    soutenue par les AlterEkolo, les Alternatifs et quelques membres du parti de
    Gauche.
    5) l'état major du parti communiste et celui du parti de gauche font régner
    la confusion, se rejoue le même schéma que les européennes mais les
    militants de base ne sont pas dupes car la différence avec les élections
    européennes c'est je le répète que le NPA Auvergne est clair, sa position
    sans ambigüité.
    6) Je ne suis pas d'accord avec la position actuelle du NPA national mais je
    suis d'accord avec la position du NPA régional.
    7) Je rejoins entièrement l'analyse de la situation faite par Yves Gueydon.
    7) Je n'ai rien contre André Chasssaigne, un député qui fait très bien son
    boulot même si je ne suis pas d'accord sur tout. Lorsqu'il a été élu député
    pour la première fois, j'étais venu lors du meeting à Thiers lui apporter
    publiquement mon soutien pour qu'il puisse au soir du premier tour devancer
    la candidate socialiste.
    8) unis nous pourrions être devant le PS et obtenir 18 conseillers régionaux
    , comme le PS actuellement. désunis faites vos calculs nous serions tous
    perdants. Je ne comprends pas à moins que le parti communiste ne supporte
    pas l'idée que 2,3 ou 4 conseillers régionaux NPA puissent siéger dans
    l'assemblée.
    9) désunis c'est la désespérance pour de nombreux militants de base y
    compris au parti communiste, j'ai discuté ce matin sur le marché de Puy
    Guillaume avec les militants du PC. Désunis c'est l'écœurement, des
    militants qui raccrochent, des électeurs qui ne vont plus voter, une vie
    quotidienne de plus en plus dure pour tous les années à venir.
    10) André si tu souhaites réellement que la messe ne soit pas dite, écoute
    les militants de base, écoute les jeunes qui eux sont unitaires, ta stature
    et ce que tu représentes en sortirait grandit.
    cordialement,
    Jean-Marc Pineau militant du parti de Gauche de Thiers-Ambert.

  17. Pulchérie D dit :

    @ HU (114)
    C'est tout à fait ça : politesse lénifiante, installation du doute, essai de saper les certitudes.
    Certains sujets sont plus aptes à entrer en hypnose que d'autres. Fais gaffe, Jennifer.

    Le monde dans lequel nous vivons est bon, stable et la crise ne frappera pas l'Occident.
    On en reparlera dans six mois.
    .

  18. Louise dit :

    @ Claude

    Quel boulot! Merci!

    J'en suis rendue à la moitié.

    Qu'entend-il par:
    [...] Le système de « gouvernance » dominé par la finance n’est pas l’explication des bons résultats américains"

  19. Descartes dit :

    @Pulchérie

    Tu écris: "C’est tout à fait ça : politesse lénifiante, installation du doute, essai de saper les certitudes."

    T'as raison, c'est très mauvais tout ça. Etre poli, c'est déja un pêché bourgeois, n'est ce pas ? Et si en plus on se permet de "saper les certitudes"... Douter, c'est déjà désobéir...

    Merci, Pulchérie, de tes commentaires. C'est le meilleur compliment qu'on m'a fait depuis longtemps... "installer le doute, saper les certitudes"... not bad!

  20. carole G dit :

    @Descartes
    Pour ma part,au plan professionnel,20 ans de terrain "dansunquartierditdifficileplein deracaillesetdimmigrésavecousanspapiers"
    Si ce que tu dis est vrai,tu as eu bien de la chance d etre naturalisé.
    Parce qu aujourd hui,le quotidien de ces populations est devenu épouvantable(sans aucun misérabilisme),juste une constatation.
    Tiens,juste un petit reportage,où l on voit des vrais gens:
    http://www.article11.info/spip/spip.php?article624

  21. claude dit :

    ▪ Aujourd'hui nous allons vous parler d'une chose extraordinaire qui va vous donner à réfléchir. Dans le double langage politique d'aujourd'hui, on appelle ça une "reprise". Permettez-nous de vous en dire un peu plus...

    Une "reprise", telle que définie par les génies économiques qui nous ont plongés dans la tentation de spéculation massive, est un renversement magique pour l'économie mondiale.

    Sur quoi cette reprise est-elle basée ? Je suis content que vous posiez cette question, parce que nous en arrivons à la partie la plus surprenante... elle est étayée par l'illusion hystérique, complètement folle, qui revient à accepter qu'il y a, en réalité, une reprise. Elle est réelle, en d'autres termes, parce qu'on nous dit qu'elle est réelle.

    Pas encore convaincu ?

    Comme aimait le dire l'astronome Carl Sagan, "à postulat extraordinaire, preuves extraordinaires". En l'absence de telles preuves, examinons les fondations -- soutenues uniquement par la foi -- sur lesquelles la stabilité de la plus grande économie du monde s'appuie désormais.

    Ci-dessous, quelques principes que tous les disciples de la Reprise doivent accepter sans mot dire -- et au diable toute preuve du contraire.

    ▪ Une économie de consommation peut continuer à se développer de façon exponentielle, même quand les consommateurs eux-mêmes sont forcés d'épargner...
    Là où autrefois on fabriquait, on innovait et qu'une base d'épargne soutenait l'économie américaine, aujourd'hui il n'y a plus que la consommation, un secteur des services sur le déclin et une accumulation de dettes paralysantes.

    Les dettes en tant que pourcentage du revenu disponible atteignent près de 130% pour le ménage américain moyen ; le taux de chômage US officiel tourne autour des 10,2%, un record en 26 ans. Dans ces conditions, il devient difficile d'acheter à manger... même pour le grand consommateur américain... et même après que le gouvernement lui eut donné de l'argent pour qu'il aille le dépenser !

    Déjà, les estimations de PIB pour le trimestre de septembre ont été revues à la baisse -- de 3,5% à 2,8% -- après qu'il fut devenu clair que les effets du programme Cash for Clunkers -- l'équivalent gouvernemental du Viagra économique -- se sont atténués plus tôt que prévu. Le pauvre consommateur a à peine eu le temps d'enlever son pantalon et de sortir son portefeuille que tous ses déficits gênants étaient exposés aux yeux de tous.

    ▪ Les reconnaissances de dette imprimées par les dirigeants politiques -- qu'on appelle généralement des dollars -- vont profiter de la confiance et de la patience sans bornes des créanciers étrangers du pays...
    Tout au long de l'année, nous avons entendu des grondements venir des BRIC, en particulier la Chine, au sujet de la dévaluation du dollar soutenue par le gouvernement. Plus récemment, Liu Mingkang, le régulateur bancaire en chef de l'empire du Milieu, a affirmé que l'association d'un dollar faible et de taux d'intérêt toujours bas a encouragé un "énorme carry trade" qui a un "impact massif sur le cours des actifs mondiaux".

    Ce n'est pas un secret, on discute beaucoup des "alternatives au dollar" parmi les gros détenteurs de dollars US. Le dollar est d'ailleurs si mal en point que même une rumeur (rapidement discréditée) dans un journal anglais disant que les pays de l'OPEP abandonnaient le dollar a envoyé les "réserves" de change du monde entier dans une chute vertigineuse, provoquant une hausse impressionnante de l'or -- un autre indicateur de la crainte et du mépris du dollar autrefois adulé.

    Chronique Agora 02/12/09

  22. Pulchérie D dit :

    Un pêché bourgeois ? Ne serait-ce pas un bourgeois repêché ?
    A moins qu'il ne s'agisse de péché.
    Faute volontaire de Kââ ?

  23. MAZAN dit :

    INSEE Bilan démographique 2008

    L'espérance de vie reste stable en 2008

    « En 2008, 533 000 personnes sont décédées en France métropolitaine et 10 500 dans les départements d'outre-mer. Le nombre de décès progresse ainsi de 2,3 % par rapport à l'année précédente. Le vieillissement de la population explique en partie l'augmentation du nombre de décès. Toutefois, les gains d'espérance de vie à la naissance sont quasiment nuls en 2008. L'espérance de vie recule même très légèrement chez les femmes (tableau 5) ».

    L´espérance de vie des femmes françaises à la naissance est en recul, passant de 84,4 ans en 2007 à 84,3 ans en 2008

    Le débat mené par Descartes n'a pas de sens. Cette stat de l'INSSE dément les certitudes mais montrent qu'on ne peut raisonner dans l'absolu sur cette question (comme toute question sociale).
    Dans l'absolu, l'espérance de vie augmente, par ex homme + femme. Par contre quand on y regarde de prêt selon les catégorie de sexe et/ou de catégories sociales, l'appréciation de l'espérance de vie change de perspective. Les inégalités, les chiffres contradictoires apparaissent.

    Par exemple, de 1976 à 1999, les cadres supérieurs ont gagné 6 années d'espérance de vie alors qu'un ouvrier en a gagné 3,5.

    Par exemple, la différence d'espérance de vie entre un cadre supérieur et un ouvrier en 1976 était de 6 année. En 1999, elle est passé à 7 années. (Les inégalités d’espérance de vie augmentent – Observatoire des inégalités)

    Par exemple, sur une échelle comparative européenne, de 1995 à 2007, l'espérance de vie peut augmenter dans l'absolu mais l'espérance de vie en bonne santé diminue chez les hommes de 2,8 années en Allemagne, de 1 année en Espagne, de 3,9 années en Italie.
    Chez les femmes, c'est catastrophiques. Respectivement, 6,9 années, 4,8 années, 8 années (INSEE – Espérance de vie en bonne santé)

    Comme la répartition et l'augmentation des richesses, les gains d'espérance de vie et de santé sont inégalitaires.

    Mais sur le fond, le raisonnement de Descartes voudrait nous faire croire que l'augmentation de l'espérance de vie (entre autre) serait finalement une conquête du Capital, d'où sa positivité. N'est pas faussaire qui veut. Regardez le graphique dont parle Louise. Regardez les pics d'augmentation de l'espérance de vie. Projetez dessus, les grandes étapes et conquêtes sociales du mouvement ouvrier, 1789, 1936, 1947 (Conseil National de la résistance) ça parle tout seul. S'il y a eu effectivement en France développement dans l'absolu de la santé, de l'espérance de vie, de l'école, des services publiques, c'est à cause des conquêtes sociales du mouvement ouvrier. Certainement pas du Capital. Ce n'est pas par hasards que nous défendons ces acquis. C'est pour en revenir à l'esprit et à la lettre.

    http://www.ined.fr/fr/tout_savoir_population/graphiques_mois/esperance_vie_france/

  24. Claude dit :

    @Louise (121):

    Elle se réfère aux statistiques juste au-dessus : celles de la deuxième période correspondent au changement d'orientation de l'économie vers le "tout finance" et le (faux) paradigme d'une "nouvelle gouvernance". Or, les chiffres sont très proches et même décroissent un peu. C'est vrai que l'analyse sur une période plus longue serait intéressante et certainement révélatrice, mais le livre date de 2003 ;)

  25. Claude dit :

    « La charte de ce tribunal est une mise en garde pour l’avenir, je le dis bien, une mise en garde adressée aux dictateurs et aux tyrans de demain qui usurperaient le pouvoir, et qui, […] s’ils salissaient le caractère sacré de l’homme dans leur propre pays, le feraient à leur risques et périls, car ils s’exposeraient au glaive de la loi internationale des hommes. »
    Sir Hartley Shawcross, chef de l’accusation britannique à Nuremberg, 1949. Cité dans John Dinges, Les Années Condor, La Découverte, 2008, p.35.

    Honduras. La grande farce électorale

  26. carole G dit :

    @Descartes
    Pour ma part,au plan professionnel,20ans de terrain "dansnquartierditdificilepleinderacaillesetdimmigrésavecousanspapiers"
    Si ce que tu dis est vrai(?),tu as eu bien de la chance d obtenir ta naturalisation...
    Parce qu aujourd hui,le quotidien des populations immigrées est vraiment épouvantable(sans aucun misérabilisme),juste une constatation.

  27. jean ai marre dit :

    Au secours, je viens de perdre mes repères.
    Ce mardi à 9 h lors du débat sur la chaine LCP du sénat ce que j'ai entendu m'a renversé.
    Un UMP et le PS Glavany débattaient dur le référendum suite au vote Suisse.
    L'UMP s'est dit partisan du référendum, "c'est l'expression des citoyen ", l'autre craint le référendum " car c'est de la crispation "., il même très retissant sur ce mode d'expression.
    Je demande aux analystes politiques de ce forum, s'ils peuvent m'expliquer.
    Merci pour votre réponse.

  28. Pierre L dit :

    à jean ai marre (2 décembre 2009 à 18h33)

    bonjour

    L'UMP et le PS se sont assis ensemble sur le résultat du référendum de 2005.

    Ce que peuvent maintenant raconter UMP et PS à ce propos n'a strictement aucune valeur.

    au revoir.

  29. Marj dit :

    @Descartes

    Tu sais, on est toujours l'étranger de quelqu'un, je rappelle que les Français le sont pour certains Suisses comme les gens du "nord" peuvent l'être pour ceux du Sud (j'habite une région dite attractive et je pourrais me plaindre de voir le marché immobilier flamber à cause de cette horde de retraités aisés...).
    Bref, je ne crois pas que prendre la question par ce bout mène bien loin.
    Ensuite, tu dis que les salaires ne sont pas fixes mais régis par le marché, et d'une c'est pas complètement vrai, il y a en France, un salaire minimum et des conventions, et heureusement, c'est un progrès et ça va dans le sens d'une régulation par l'état et à l'encontre du marché, même si ça ne va pas encore assez loin. L'histoire de France montre aussi que ce sont les luttes et la solidarité entre travailleurs qui ont permis ça .Voix tu, je pense que, sur ce forum, nous sommes beaucoup à lutter justement contre "le tout marché" et le traitement de l'humain comme une marchandise.
    Dans la même veine, je ne pense pas que le chômage soit une fatalité, ni que les richesses d'un pays soient fixées une fois pour toutes, je pense que la création de richesses, d'emplois, l'investissement et la baisse du chômage sont avant tout le fait de choix et de décisions politiques.Je pense également qu'il y a, sur la planète, largement de quoi nourrir tout le monde à condition de lutter contre les inégalités et le gâchis financier actuel.

    Ensuite, le solde migratoire, en France, reste assez faible mais la France est un vieux pays d'immigration, c'est une infusion durable plutôt qu'une diffusion massive, est ce pour autant que les ouvriers Français s'en portent plus mal ? Pleins de pays de part le monde et souvent des pays bien plus pauvres font face à des flux plus importants car, voix tu on immigre d'abord dans les pays les plus proches...tu verras peu de Mexicains en France et je doute que l'on y trouve tout à coup 1 millions de Chinois...n'aies crainte, le péril jaune n'est pas encore là!
    Enfin, contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les plus pauvres d'entre les pauvres qui partent car il faut avoir du courage, des ressources physiques, morales et un minimum financières pour faire le grand saut ! Non, on immigre contraint et forcé, par désespoir et pour travailler.
    Quant aux patrons, ils jouissent avant tout de la concurrence,organisée par le système,des travailleurs, qu'ils soient ici ou ailleurs et c'est justement aux états et aux instances internationales à légiférer pour fixer les règles. Ici, les patrons profitent aisément de la manne des sans papiers comme des travailleurs des pays à bas coût en délocalisant et ne souhaitent évidemment pas de régularisation, la droite l'a bien compris et perso je ne crois pas qu'elle ait jamais défendu les intérêts des travailleurs. C'est en instillant la division , l'individualisme à tous les niveaux qu'ils peuvent tirer profit au maximum des salariés.
    Prolétaires de tous les pays unissez vous !

  30. Pulchérie D dit :

    Il y avait déjà le jeu de go.
    Il y a maintenant le jeu de gogo, que pratique Kââ (121).
    C’est installer le doute et saper les certitudes, par goût de la victoire ? Un psy diagnostiquerait un désir de revanche dans l’anonymat. Traumatisé psychique, le Kââ ?

    Installer le doute et saper les certitudes…
    Qu’un homme de science ou un vrai artiste le fasse, d’accord. Mais il faut être Galilée, Pasteur, Harvey, Newton, Planck….
    Ou un autodidacte génial, comme Faraday, en physique, ou Gluck, en musique.

    Il y a des certitudes vitales qu’il est dangereux d’ébranler.
    Exemples :
    Le refus du suicide pour raisons « philosophiques ».
    La nécessité d’une morale pour empêcher la société humaine de se déliter, morale variant selon les avatars de l’histoire, mais bannissant toujours le meurtre et le vol.
    La nécessité de la solidarité.
    La nécessité de vouloir une liberté d’action qui n’empiète pas sur celle des autres.

    J’ajoute une conviction personnelle : la vanité de la recherche de la Cause première.
    J’en ai d’autres du même type, mais cela ne sert à rien de les exposer.

  31. Pulchérie D dit :

    @ Mazan (124)
    "Comme la répartition et l’augmentation des richesses, les gains d’espérance de vie et de santé sont inégalitaires."
    Merci, Mazan, voilà une certitude scientifiquement établie

  32. Louise dit :

    @ Carole G

    Une parabole qui pourrait te parler:

    "C'est l'histoire d'un patient qui va voir son médecin pour lui dire qu'il a mal au bras.
    Le médecin l'ausculte, fait des analyses mais ne comprend pas. Je ne vois aucune
    raisons pour que vous puissiez avoir mal au bras, lui dit-il. Le patient insiste.
    J'ai réellement mal au bras! Mais enfin, puisque je vous dit que ça n'est pas
    possible, je suis médecin quand même, je connais la médecine! Vous connaissez
    peut-être la médecine lui répond le patient, mais si vous connaissez la médecine,
    moi je connais mon corps."

    @ Claude
    Ok je comprends
    @ MAZAN
    Je suis contente aujourd'hui d'avoir jeté un coup d'oeil
    sur ton post car je n'avais pas le courage d'entrer
    dans les chiffres et tu l'as fait.

  33. Pierre L dit :

    Depuis des décennies, les fainéants cosmopolites viennent parasiter nos paisibles paroisses :
    http://www.ina.fr/economie-et-societe/environnement-et-urbanisme/video/CAF97080963/les-travailleurs-immigres.fr.html

  34. jennifer dit :

    Descartes

    Que dire à ta réponse à ma réponse? Certes on ne part pas du même point de vue donc je ne sais pas si on va se rencontrer et si cela sert à quelque chose de parler. Dommage car ton réalisme sur l'économie, j'ai trouvé cela très marxiste, et contrairement à ce que dit Pulchérie, ce n'est pas n'importe quelle citation que tu as donné pour enrober ton propos c'est la bonne citation, celle que je cherchais depuis longtemps parce qu'elle dit une vérité sur ce qu'a amené de bien le capitalisme.

    Tu me parles des immigrés fainéants qui arrivent ici et qu'on ne va tout de même pas engraisser à rien fiche. Je ne crois pas que ce soit une partie de plaisir pour ces gens de venir en Europe et s'ils le font en général c'est parce que dans leur pays il n'y a aucun travail. Bon tu vas me répondre des choses tellement "moralisantes" sur leur paresse que je ne vois pas pourquoi continuer. Mais peut être tu le sais, et tu t'en fiches mais ce sont toujours les meilleurs qui quittent leur pays pour tenter leur chance dans les pays "riches", les plus courageux, les plus valeureux. Bon arriver en France, il faut s'accrocher car ils sont noirs, arabes etc... et il n'y a pas le soleil ici etc...

    Le sous développement de ce qu'on a appelé le tiers monde c'est non seulement dû à l'accumulation du capital depuis le 15ème siècle et les vagues de colonisation dont la dernière (à part l'Irak et l'Afghanistan) est en plein capitalisme florissant, fin du 19ème siècle. Mais c'est aussi l'échange inégal dans un monde capitalisme qui fait que plus les uns s'enrichissent plus les autres (relativement et parfois en termes absolus comme ce qu'il risque de se passer avec la récession actuelle) s'appauvrisssent. Donc la responsabilité du capitalisme est énorme.

    Pour les beaux, forts et sains j'aurais dû rajouter "et les blancs" car évidemment il y a en plus, noisette sur le gateau le racisme. Le racisme qui est un crime et non seulement une opinion, le racisme qui tue. Donc oui je suis certes à l'opposé de tes idées sur le social car je crois énormément à l'internationalisme (selon Marx: "prolétaires de tous les pays unissez vous" qu'on pourrait remplacer de nos temps par "opprimés et exploités de tous les pays unissez vous).

    Frantz Fanon c'est génial mais il n'y a pas que lui, il y a simplement le fait d'être humain, ouvert à l'autre et on peut simplement y arriver tout seul sans référence théorique.

    Je ne cherche pas forcément à ce que tu me répondes car ce genre de débat me lasse.

  35. Hold-up dit :

    @ " Jean ai marre "

    "Un UMP et le PS Glavany débattaient dur le référendum suite au vote Suisse. L’UMP s’est dit partisan du référendum, "c’est l’expression des citoyens", l’autre craint le référendum" car c’est de la crispation"., il est même très retissant sur ce mode d’expression.Je demande aux analystes politiques de ce forum, s’ils peuvent m’expliquer. Merci pour votre réponse."

    C'est très simple " Jean ai marre ". Je t'explique :

    Chez les néolibéraux c'est bien connu on est " démocrate" :

    Ainsi le néolibéral de Droite Extrême est pour le référendum par principe étant donné que la réponse est
    " démocratique " : " C’est l’expression des citoyens ". Et c'est pourquoi une fois que le citoyen s'est exprimé, on le noie et on enterre son vote en grande pompe. Plus la pompe est impressionnante, plus on enterre vivant le citoyen. Plus le vote est majoritaire comme en 2005 - rendez-vous compte 55 % ! - plus il y faut le décorum et l'iconologie adéquate pour l'enterrer sous le gravât des ors. Exemple : Versailles. C'est suffisamment impressionnant comme lieu pour étouffer toute fronde et ça a le mérite de revigorer les petits roitelets en se prenant pour de grands astres tournants.

    Pour le néolibéral de Gôche, c'est plus honteux comme processus psychique. Il y a du refoulé dans la pose. Le référendum c'est trop plébiscitaire comme " truc". A l'heure de la défiguration post-républicaine Sarkozyste et à défaut de représentation véritablement démocratique - trop dangereuse pour la caste politicienne rentière - il est normal que M.Glavany tergiverse et regarde le doigt lorsqu'on lui montre la lune. La démocratie directe comme pour le vote en 2005 sur le TCE est encore dans toutes les mémoires ; non seulement tout un peuple avait renvoyé dans les cordes toute une classe politique mais en plus les électeurs socialistes (à défaut des seuls militants) avaient conspué par leur vote national la direction du PS d'alors. On connait la suite. Échec aux présidentielles
    incompréhension aggravée, déconfiture du PS remisé à 16 % etc, etc. Que M. Glavany soit gêné aux entournures nous comprenons pourquoi, que le principe du référendum et le vote directe le hante et le fait encore cauchemarder, qui ne compatirait pas.

    Mais rassure toi " Jean ai marre ", grâce à l'enterrement du vote majoritaire de 2005 des Françaises et des Français en 2008 et l'adoption du TCE contre l'avis du peuple et l'entrée en vigueur officielle du traité de Lisbonne le 1er décembre 2009, il est désormais possible de sortir de l'Union Européenne. (ne confondons pas la géographie ou la coopération entre les peuples avec l'Union néolibérale des banques centrales) -

    "Article 49 A

    1. Tout Etat membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union."

    J'ai trouvé ça là, ça respire la droite antique républicaine et Gaulliste mais bon...hein, on est démocrate ou on l'est pas ! ------------------------------ http://u-p-r.fr/?p=803

  36. carole G dit :

    @ Louise
    Quand ce n est que le bras...
    @Jennyfer
    Je rajouterais la destruction culturelle:
    http://wwwens.uqac.ca/~a2cote/compte_rendu8.html

  37. arnulf dit :

    Je reprends le débat après avoir du le quitter tout l'après-midi.

    Je suis globalement d'accord avec Descartes, et me rappelle, en lisant certaines interventions (pas toutes), pourquoi j'ai arrêté de militer.

    Vous ne pouvez pas esquiver le débat sur les conséquences des politiques. Le jeu n'est pas de se proclamer plus à gauche que le voisin pour son propre plaisir personnel.
    Le PG porte des thèmes très importants dans le débat public, notamment sur la politique industrielle du pays, et la nécessité du protectionnisme.
    Le système actuel est la mise en concurrence des économies et des travailleurs de tous pays afin que le capital puisse accroitre ses rendements. La libre circulation des capitaux annihile toute tentative de politique de justice sociale. La mondialisation néo-libérale est le carcan qui a détruit les gauches occidentales, car elle invite chaque pays à chercher la désinflation salariale compétitive pour prendre des parts de marché à l'exportation, deux beaux exemples étant la Chine et l'Allemagne à des niveaux différents. Le mécanisme a très bien été mis en valeur par Emmanuel Todd.

    La solution passera par des projets de développement planifiés à l'intérieur de grandes aires géographiques à niveau social homogène, reliant ainsi développement et nécessité de développer une demande intérieure.

    Et à ce titre, la libre circulation des travailleurs est le corollaire de la libre circulation des capitaux. C'est assez paradoxal mais ce sont des gens s'opposant à mes propos et à ceux de Descartes qui l'ont souligné. La libre circulation des travailleurs est l'achèvement du projet néo-libéral devant aboutir à une égalisation mondiale des salaires.

    Jennifer parlait de dette historique envers l'Afrique? Pourquoi pas, c'est une idée que je respecte. Mais alors elle doit se faire sur place (si les structures politiques le permettent). Payer cette dette sous forme d'accueil de populations n'a pas grand sens.

    CaroleG (je crois, j'ai tout lu et fais de mémoire, pardon pour les erreurs d'attribution) nous demande si on connaît des immigrés sans-papiers car nous semblons ignorer leur humanité et leurs conditions de vie difficile. J'en ai connu personnellement dans un cadre militant, et j'en croise au travail (dans le 93). Je ne nie rien de leur histoire difficile, de leur humanité, et de leur bonne volonté. Mais cela ne peut faire une politique. Si on ouvrait les frontières, vous feriez exploser la société française et le monde du travail sous l'afflux. Comme le disait Descartes, la vie collective a des nécessités que vous ne pouvez écraser sous la morale.

    A ce sujet, certains rappelaient à juste titre que les migrations en France étaient faibles à l'égard des migrations dans le monde. J'entends bien. Ils oublient d'ajouter que la population française était très faible au regard de la population française.

    Enfin, certains disaient que le thème de l'immigration était agité par la droite pour faire oublier ces échecs. Ils ont mille fois raison. Mais ce n'est pas pour ça que le problème ne se pose pas, et qu'il faut le déserter.

    Je prends un exemple: il se trouve qu'en passant une journée en correctionnelle, on se rend compte que nos tribunaux et nos prisons sont remplis d'immigrés ou de fils d'immigrés. "Faux! Mensonge! Vous n'avez pas de chiffres!" s'est écrié la gauche pendant des années. Pourtant, il aurait été plus simple, devant l'écrasante évidence, de le reconnaître mais de rappeler les fondamentaux. La délinquance se nourrit sur le terreau de la misère sociale. Aujourd'hui, une grande part des fils d'immigrés ont des conditions de vie difficile, et se retrouvent donc naturellement en masse dans les populations délinquantes.

    En faisant cela, vous auriez évité de perdre de nombreuses voix, et vous auriez protégé la masse des immigrés et fils d'immigrés respectueux de leur environnement.
    Car en désertant ce terrain-là, vous avez laissé le champ ouvert à toutes les explications les plus nauséabondes sur le thème de "l'africain naturellement voleur", quand le discours n'était pas carrément placé sur le terrain de la génétique.

    Sauf que bien évidemment, vous risquiez alors qu'on vous rétorque que l'immigration future aurait beaucoup de mal à s'intégrer à une économie ayant implosé sous le coup des délocalisations, et qu'il risquait d'en aller de même.

    Vous êtes porteur d'un très bel epsoir à gauche, ne le noyez pas dans l'autisme du "plus à gauche que moi tu meurs". Vous vous devez d'être responsables.

    Question subsidiaire, destiné seulement aux militants du PG: honnêtement, y-a-t-il de la place pour un type comme moi au PG? J'hésite à prendre ma carte, étant d'accord avec vous sur à peu près tout, sauf sur l'immigration...sauf que cela semble être un thème central.

  38. marj dit :

    @Arnulf

    "Enfin, certains disaient que le thème de l’immigration était agité par la droite pour faire oublier ces échecs. Ils ont mille fois raison. Mais ce n’est pas pour ça que le problème ne se pose pas, et qu’il faut le déserter"

    Si c'est pour ça que ça n'est pas un problème, c'est un sujet mais pas un sujet central car le fond du problème que cherche justement à éviter la droite n'est pas là.
    Cherches dans tes bouquins d'histoire, tu verras que c'est récurrent dans le discours de la droite par temps de crise et ce, depuis des decennies.Pour faire diversion mais aussi parce que ça divise et tout ce qui peut diviser est utile !

    "Je prends un exemple: il se trouve qu’en passant une journée en correctionnelle, on se rend compte que nos tribunaux et nos prisons sont remplis d’immigrés ou de fils d’immigrés. « Faux! Mensonge! Vous n’avez pas de chiffres! » s’est écrié la gauche pendant des années. Pourtant, il aurait été plus simple, devant l’écrasante évidence, de le reconnaître mais de rappeler les fondamentaux. La délinquance se nourrit sur le terreau de la misère sociale. Aujourd’hui, une grande part des fils d’immigrés ont des conditions de vie difficile, et se retrouvent donc naturellement en masse dans les populations délinquantes."
    Tout à fait juste et vérifié dans de nombreux pays (cf les favellas de Rio ou les ghettos noirs aux USA), n'empêche qu'il n'y a pas de chiffres quand même...et qu'entrer dans ce débat c'est aussi lui donner l'importance qu'il n'a pas (ce que je fais d'ailleurs en ce moment).
    Vous n'avez pas remarqué que ce sont les médias téléguidés par le pouvoir qui font et défont les sujets ? Le meilleur exemple actuel est celui de la grippe...et comment l'on peut finalement facilement retourner l'opinion.

  39. Hold-up dit :

    @arnulf

    La problèmatique est complexe et il n'est pas question de l'esquiver mais il est bien question de ne pas la poser comme certains aimerait qu'on la pose. Tu ne peux pas t'attendre à ce qu'on l'appréhende de façon convenue ici, n'est-ce pas ? Je me contenterais de pointer en premier lieu certains fantasmes et contre-vérités évidentes. Les tiennes. Tu pourras m'admonester ensuite si tu le veux, je n'en prendrais pas ombrage.

    Tu dis :

    "Et à ce titre, la libre circulation des travailleurs est le corollaire de la libre circulation des capitaux(...) La libre circulation des travailleurs est l’achèvement du projet néo-libéral devant aboutir à une égalisation mondiale des salaires. "

    Où as tu vu qu'il y a ou qu'il y aura une libre circulation des travailleurs ? Il n'y en a pas ! C'est tout le contraire qu'il se passe.
    La marchandise et le capital sont " libres " (de quelle liberté parlons-nous et surtout de la liberté de qui au détriment de quels " autres " ?) mais pas les travailleurs. Tu tentes de poser rationnellement le problème et on peut te suivre et puis soudainement tu dérapes innocemment dans la " politique fiction" à l'inverse de ce qui se passe réellement. Il y a sélection, parcage, rétention, expulsion, transit et exploitation oui, mais de " libre circulation" point du tout. Elle n'existe pas ta " libre circulation " ou que " dans ta tête " et ce n'est surement pas le projet des néolibéraux qui préfèrent désormais exploiter la main d'œuvre sur place plutôt que " de la faire venir " comme autrefois leurs héritiers politiques directes se plaisaient à en disposer au temps des colonies ou au temps l'esclavage comme bon leur semblait.

    On ne peut pas poser rationnellement une problématique si toute de suite l'imaginaire prend l'assaut de la raison
    et en détourne les exigences de base. Il y a des flux migratoires mais nullement de " libre circulation ".

  40. ermler dit :

    Qu'est-il arrivé à Jean-Luc Mélenchon ?
    Je viens de l'entendre sur France - Inter proposer à Cohn-Bendit une alliance FdG - EE après le premier tour pour constituer une majorité qui devancerait le PS pour lui ravir la présidence de certaines régions.
    C'est quoi cette nouvelle stratégie ?
    Mélenchon qui drague Cohn-Bendit jusqu'à souhaiter ouvertement qu'il soit candidat à la présidentielle !
    Bon,le Dany l'a envoyé paître, évidemment ! Sur les régionales comme sur les présidentielles.

    Franchement; Mélenchon, qu'est-ce qu'il nous fait là ?

  41. 4 Août dit :

    @ Hold up

    "« Et à ce titre, la libre circulation des travailleurs est le corollaire de la libre circulation des capitaux(…) La libre circulation des travailleurs est l’achèvement du projet néo-libéral devant aboutir à une égalisation mondiale des salaires. »"

    Hum... Au niveau européen, ça existe: c'est la directive bolkentruc. Egalisation vers le bas, bien entendu !

  42. Annie dit :

    @Descartes post 265 du fil précédent http://www.jean-luc-melenchon.fr/2009/11/action-urgente-refuser-la-creation-des-milices-de-sarkozy/comment-page-27/#comment-48439 qui répond à ma demande 45 ci-dessus : je suis désolée, mais je ne trouve pas tu réponds à la question. Tu me demandes surtout de remettre en question des "certitudes", l'une d'entre elles étant que le néocolonialisme (par des organisations types FMI, BM, OMC comme le rappelle Louise post 56) et notre confort relatif vont de pair. C'est à ce colonialisme là que je pense (je n'ai peut être pas été explicite), en parlant d'aujourd'hui. Et j'avais relevé une de tes remarques précédentes concernant la guerre pour la captation des ressources, pour laquelle je suis d'accord, mais pourquoi ne lies-tu pas néocolonialisme et la compétition pour les ressources ?
    Pour le néocolonialisme qui "condamnerait à la pauvreté les autochtones" dans une perspective historique, je n'ai pas fait la réflexion dans ce sens : je pensais que le néocolonialisme permet en général aux habitants des pays colonisateurs un meilleur confort (encore une fois, OMC+BM+FMI+OTAN ont quand même des effets sur les grossières inégalités dans le monde actuel). Ensuite, le dévoloppement d'une bourgeoisie compradore dans le pays colonisé peut lui permettre d'échanger, mais ça ne touche pas le reste de la population.
    Pour la période de famine chinoise dont tu parles, les guerres de l'opium n'auraient eu aucune incidence ?

    Ensuite, tu distingues des colonialismes, en donnant l'impression de les essentialiser (catho/protestant en gros), car tu sembles attaché à Max Weber. Comme je te lai dit, je n'ai pas vraiment étudié ce sociologue, je ne demande que des éclaircissements ; j'ai expliqué que je rejetais toute forme d'inéïsmes par principe, d'où le fait que je sois déjà prédisposée à réfuter des argumentations type "éthique protestante qui explique que", mais je laisse la porte ouverte à celui qui me les développerait. Si je rejoins Cosandey, c'est bien parce que ses théories sur le développement général (alliant thalassographie et méreuporie) cadrent bien dans mon refus d'inéïsmes, et sont universalistes.
    Il expliquait que le développement d'une civilisation sur un temps long allie en général une division politique stable favorisant la prospérité économique et une thalassographie articulée : il applique ses théories à plusieurs civilisations (Europe, Chine, Islam, Inde), et met en lumière les phase de déclins et réémergeance des uns et des autres.

    Le déclinisme, c'est effectivement la droite qui en fait son lit, pas vraiment dans le sens où tu en parles (misérabilisme), mais pour uniformiser notre pays aux normes américanistes ("La France est en retard !", "Il faut remettre en question nos tabous !" -les tabous étant les acquis sociaux français-). A ce propos, je me demande ce que penserait Max Weber à propos du binome USA/Royaume-Uni quand on voit le résultat de leur "éthique".

    Quand tu dis : "C’est au contraire en mettant la misère dans une perspective historique, en montrant que grâce à la lutte des hommes, aux progrès de la connaissance et au recul de l’obscurantisme, on fait reculer régulièrement cette misère depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, que l’on donne envie de s’engager." là oui, je suis d'accord, ça me rappelle le livre de Lindberg sur "Le Procès des Lumières" qui montrait comment le virage général à droite sous couvert de modernité ou de la rupture, sent surtout la haine farouche de la démocratie et des Lumières.

  43. Hold-up dit :

    @arnulf

    "Question subsidiaire, destiné seulement aux militants du PG: honnêtement, y-a-t-il de la place pour un type comme moi au PG ? J’hésite à prendre ma carte, étant d’accord avec vous sur à peu près tout, sauf sur l’immigration"

    Évidement que tu as ta place au PG, "Arnulf" ! La bonne blague ! tu te dis d'accord avec " tout " sauf en ce qui concerne " l'immigration " - Viens ! on en débattra !

    Toutes les questions se " travaillent " et nous n'avons pas réponse à tout même si en ces temps troublées il est impératif de réaffirmer en premier lieu un principe de solidarité avant toutes nouvelles dérives institutionnelles. La première urgence est celle-ci avant toutes réflexions politiques plus poussées.
    Nous ne devons pas accepter que la haine s'insinue dans les fondamentaux de la République Française même si l'UMP a fait déjà d'incommensurables dégâts et continue son travail de sape mental et institutionnel.

    On ne vient pas dans un parti pour trouver le couvert déjà mis et le service trois étoiles. On y participe en son nom et le PG est un parti démocratique où les débats sont vifs et en cours. A nouvelle époque nouvelles réponses à condition de ne pas tomber dans l'exclusion idéologique d'autrui, surtout si celui-ci a déjà la tête au carré : qu'il soit sans papier ou exclu. Va -y voir dans l'un des comités du PG près de chez toi, tu es libre de partir quand tu veux si tu n'est pas d'accord après, ce n'est pas une prison. Juge par toi même.

    Pardonnes moi cependant. Je vois que tu reprends en gros l'idée que la Gauche " voudrait ouvrir les frontières " et cela j'ai envie d'en parler un peu.

    Je suis frappé par cette peur distillée et répétée par une droite xénophobe qui a la primeur - elle véritablement - de les avoir ouvert les frontières ! Pour les nantis en tout premier lieu en les ouvrant aux capitaux et aux marchandises ce qui a eu pour conséquence de détruire les fondamentaux sociaux antérieurs... Cette même droite qui panique aujourd'hui après la crise structurelle et la faillite de Wall Street en 2008 (héritage directe de sa politique) et qui tente maintenant de monter artificiellement les "nationaux" contre les " immigrés " reprenant ainsi les oripeaux
    " identitaires " moisis de l'Extrême droite la plus veule. je suis sidéré par les accointances d'idées entre certains blogs franchement ignoble dit "identitaires " et la politique Sarkozyste d'aujourd'hui. même au plus fort de mon opposition suite à l'élection de N.S, je n'aurais pas imaginé il y a deux ans un aussi franc rapprochement.

    Nous avons à faire face à une masse incommensurables de questions et de problèmes " Arnulf " mais le premier est de décoloniser son imaginaire et de ne pas reprendre les vieilles rengaines d'une droite qui "habille" l'autre de tares invraisemblables pour mieux rester invisible dans ses projets et inepties politiques. Héritons un peu de notre propre monde ça nous changera et inventons sereinement et rigoureusement sans peur et sans reproche (ça nous fera des vacances) des solutions dignes. Ne pataugeons pas dans l'auge aux cochons. Laissons cela à l'UMP et à leurs amis FN. On sait de quoi ils sont capables dans l'histoire, ne leur ressemblons pas. En aucune façon.

  44. marj dit :

    "la libre circulation des travailleurs est le corollaire de la libre circulation des capitaux."

    Je crois que c'est faux justement. le corolaire de la libre circulation des capitaux c'est le contrôle de la main d'oeuvre et ce, à tous les niveaux, dans le but de satisfaire le capital.
    ça signifie, faire venir les travailleurs que l'on veut et quand on veut, ça signifie alimenter et autoriser hypocritement des flux de sans papiers corvéables, ça signifie, mettre les travailleurs des pays en concurrence à l'intérieur (cf Bolkeistein) et à l'extérieur par le chantage aux délocalisations. Qui pousse à la concurrence ? Qui refuse l'harmonisation sociale ?Qui refuse aux travailleurs leurs droits ?

    Pourtant, je crois que c'est illusoire de penser que les états ont de gros pouvoirs sur les migrations, car la migration n'est en réalité que la forme prise de nos jours d'une trés ancienne liberté, la première, la liberté d'aller et venir.

    "A ce sujet, certains rappelaient à juste titre que les migrations en France étaient faibles à l’égard des migrations dans le monde. J’entends bien. Ils oublient d’ajouter que la population française était très faible au regard de la population française."?mondiale tu vx dire ?

    "D'après l'organisation internationale des migrations, le nombre de personnes qui, de par le monde, vivent à l'étranger est de 191 millions, soit prés de 3%.Si l'on veut majorer ce chiffre pr combler les lacunes des sources disponibles, on dira que le monde compte 250 millions d'émigrés, ce qui porte le % à 4%.
    Sur ce nombre, nos 5 millions représentent à leur tour 2%. Nous retrouvons le petit millième de la population mondiale: accueillir 2% des 4% de migrants que compte la planète, c'est en accueillir 0,08%.
    Si la France se contentait d'en accueillir à proportion de sa part dans la population mondiale, elle n'en hébergerait que 1%. Elle en accueille 2 fois plus. faut-il s'en étonner? La France compte parmi les pays les plus riches et les plus stables du monde ; elle est beaucoup plus un pays d'immigration que d'émigration."F Héran (le temps des immigrés)

    je continue avec le même auteur :

    "L'adéquation entre les flux d'entrée et les moyens disponibles est une affaire complexe qui peut couvrir bien des scénarios. Il faut élargir la question des "capacités d'accueil" pour en saisir les présupposés : elle se pose pour ttes les composantes de la dynamique démographique, afflux de migrants, certes, mais aussi afflux de naissances, afflux de jeunes, de personnes âgées. La France se serait-elle engagée dans les grands mouvements démographiques qui ont marqué son histoire si elle avait mesuré au préalable ses capacités d'accueil ? Compte tenu de la pénurie de logements et d'écoles, était-il raisonnable de se lancer dans le baby-boom en mettant au monde 200000 enfants de plus dans la seule année 1946 ? Même question pour l'augmentation du nombre de personnes âgées etc etc et"c Intéressant de connaitre le point de vue d'un démographe sur le sujet...et ne pas s'arrêter à ce que l'on croit être souvent le bon sens !

    Et enfin,extrait de "immigration, fantasmes et réalités"de C Rodier et E terray:
    "les migrations proviennent, pour la plupart, de régions trés précisément localisées et délimitées.jusqu'à une date récente, la grande majorité des migrants originaires de Chine continentale venaient nonpas même d'une seule province, mais bien d'un seul district de cette province (Wenzhou).Bien loin loin d'être défavorisé, celui-ci figure parmi les premières zones qui ont été ouvertes aux investissements étrangers après la mort de Mao Zedong...
    Le facteur économique est pour ainsi dire surdéterminé par toute une série d'autres facteurs...etc"
    j'arrête là parce que c'est trop long mais ils montrent bien la complexité du phénomène migratoire et de ces facteurs, à des années lumière de l'invasion par toute la misère du monde...

  45. marj dit :

    je répondais à Arnold biensûr

  46. Annie dit :

    @Arnulf posts 55+138 et autres récalcitrants-pour-militer-à-gauche-même-s'ils-trouvent-JLM-un-peu-au-dessus-du-loi-mais-si-décevant-question-immigration : moi il y a un truc en particulier chez Jean-Luc Mélenchon qui me crispe, c'est sa mittérandolatrie. Bon, c'est pas pour ça que je laisserai tomber les idées d'une alliance de l'autre gauche, et d'éducation populaire pour dépolluer les cerveaux du backlash de droite et de l'atlantisme béni-oui-oui.

    @Hold up post 136 : SORTONS donc de l'UE pour recouvrer notre souveraineté ! Après on aura l'outil pour bosser sur la monnaie, la réindustrialisation, la récupération des services d'intérêt général, un pôle public de crédit, etc.

  47. Hold-up dit :

    @Marj

    Merci Marj je n'aurais pas mieux dit, appeler un contrôle draconien " libre circulation " ça me fait bien rire (pardon 4 Aôut / Amigo !) voir dans la sélection des immigrés selon leur lieux d'origine, une " libre circulation " ça me cloue !

    La libre circulation - à condition que vous ne soyez pas l'ennemi public N° 1 - c'est avoir un passeport en règle et que vous vous baladiez à travers le monde où bon vous semble sans préjuger de rien (à part votre casier judiciaire - et encore !) ni de votre compte en banque ni de vos idées, ni de votre confession ou absence de confession ou lieu d'origine. Franchement à qui c'est permis ça ? Saviez-vous que dans pas mal de pays il faut montrer patte blanche avant de voyager et prouver que l'on a du fric et qu'on vient pas " voler le pain d'un autre" ? On vous demande ça, à vous lorsque vous passer le contrôle à l'aéroport ? (vieux souvenir).

    La directive Bolkestein c'est un contrôle du prolétariat " blanc " et catholique issu de l'Est de l'Europe, c'est tout. cherchez l'erreur.


Blog basé sur Wordpress © 2009/2015 INFO Service - V3 Archive