24juin 09

Je viens de descendre du train, retour de Bruxelles. Avantage du parcours: je peux taper juste une petite note d’humeur qui me restait sur l’estomac. Il s’agit du ministre de la Culture. Et aussi de ma précédente note concernant l’Iran. Et d’une lettre que j’ai reçu à ce sujet.

LE F. NE FAIT PAS LE MITTERRAND

Le nouveau gouvernement n’a pas laissé de marbre nombre de mes amis que ces sortes de réaménagement laissent d’habitude assez indifférents. Les chaises musicales de l’adversaire ne les distraient pas, en général. Mais là, changement de posture. Grosse colère. A cause de la nomination du zigomar des peplums glamours, le pauvre biquet qui, selon le journal « le Monde », pleurnichait d’avoir mis une semaine à quitter sa chambre et un mois à descendre en ville après sa nomination dans l’enfer de la plus belle résidence romaine des français, la Villa Médicis. On sent ma propre colère. Elle est augmentée du fait que comme beaucoup de gens, « en plus », j’aimais beaucoup de ce Mitterrand là aussi ! Ses bêlements suaves au fil des bios d’opérette m’émouvaient comme un béjaune. Las, c’était seulement un pantin, lui aussi. Evidemment, pour la forme on dira qu’il a bien le droit d’être de droite et que ce n’est pas parce qu’il s’appelle Mitterrand qu’il n’a pas le droit d’être apprécié pour lui-même. Et ainsi de suite. Mais, bien sur, rien de tout cela ne sera vrai dans le contexte actuel. Des gens bons pour cet emploi il y en avait bien d’autres, notamment à droite. Mais aussi à gauche, achetables pour pas cher. Celui là a été choisi pour son nom . Rien de plus. Tout le monde le sait. Et l’usage de son nom ne sert qu’à une seule chose : brouiller les cartes, démonétiser toutes les valeurs et références de la gauche. Point final. Peu importe ce qu’il fera vraiment. Ce qui compte c’est ce qu’il aura défait du seul fait de sa présence ostensible. Avec son odieux abus d’identité, il aura donné son petit coup de poignard dans le dos de la gauche, parmi les autres traîtres de cirque que le maitre exhibe dorénavant à la suite de son cortège de vainqueur, pour notre honte. « Tu quoque mi fili ? ». Mais de qui est-il le fils, celui là, sinon de sa seule vanité ?

 

A PROPOS D’IRAN ET DE CHAVEZ

Ce que j’ai écrit concernant l’Iran me vaut de nombreuses réactions. Je n’y vois que des avantages. Ces sortes de sujets ne gagnent rien à rester enfermés dans les cénacles confidentiels ou dans les limbes brumeuses de la pure émotion médiatique. Ma thèse face aux théocrates est en effet très clairement hostile, quelque soit le cas de leur domination sur la société. Je ne retire donc rien de ce que j’en ai dit au cas particulier du régime iranien. Ce n’est pas nouveau pour moi. Hostile au Shah du temps de sa splendeur, liés aux mobilisations qui se menèrent contre lui, je ne fus ni une minute ni une seconde favorable au sinistre ayatollah Khomeiny. Je précise que cette sorte de refus absolu de ma part s’étendit à d’autres hallucinations collectives apparemment plus éloignées mais dont la structure de pouvoir s’apparente à mes yeux à l’obscurantisme des religieux. Ce fut le cas en leur temps, à propos du régime des khmers rouges. Et même, à l’époque des engouements les plus grotesques en faveur de la triste révolution prétendument « culturelle » en Chine, je préférais l’analyse hostile documentée du droitier Simon Leyes à celle hagiographique hallucinée de la communiste italienne Maria Antonietta Machiocci. Pour moi la liberté de conscience est le point de départ de toutes les libertés et, pour mieux dire elle est leur matrice commune en même temps que leur condition préalable d’exercice. Un point cependant mérite pour moi d’autres éclaircissements. Ainsi du fait que j’ai cité le soutien de Chavez au résultat de l’élection en Iran. Je reçois un mot d’un homme que j’estime et respecte beaucoup, Thierry Deronne, fondateur de « télé-vive » au Venezuela. Je décide de reproduire tel quel ce qu’il m’écrit. Chacun se fera ainsi librement son analyse, sur le fond de la question soulevée. Je veux faire une ou deux remarques, avec le souhait qu’elles éclairent le sujet. Je ne pense ni ne crois que Chavez approuve le fait que Aminhinjad et les autres théocrates iraniens fassent tirer sur la foule. Si cela n’allait pas de soi, que ces lignes attestent de ma conviction en la matière. Il est donc absurde de m’en attribuer l’intention. Si je le pensais, je le dirai. Car je n’ai pas peur de mes opinions. On voit ce que je veux dire à présent. Il est triste pour moi de voir un homme comme Thierry Deronne passer si vite de la discussion à la diatribe à propos de mon « conformisme primaire », ma peur des injonctions de « l’église médiatique », ma participation à « l’agenda du tribunal de la presse et de l’argent » et ainsi de suite. Oui, cela me rend triste. Je pensais pouvoir bénéficier d’un traitement plus argumenté comme on en doit un aux amis. Tant pis. Le problème iranien reste, et ma conviction avec : personne n’a gagné les élections en Iran pour la raison que ce ne sont pas des élections. Une élection est un évènement, ouvert et libre du type de ce qui se pratique par exemple au Venezuela. En Iran l’exercice est une consultation réservée aux seuls partis du système religieux qui acceptent de se soumettre à un guide suprême religieux. Je veux dire aussi que si un régime qui interdit les partis laïcs, assassine ou emprisonne les socialistes et les communistes ainsi que les syndicats indépendants ne peut être qualifié de fasciste, comme le regrette Deronne, alors qu’est ce que le fascisme ? A présent voici le message intégral que m’a adressé Thierry Deronne.

 

 

 

J´imagine déjà votre protestation, celle que j´entends souvent à Paris : "soutenir le processus de Chavez, cela n´empêche de pouvoir le critiquer sur tel ou tel point, un soutien aveugle n´a pas de sens, nous ne sommes plus chez les stals ni le doigt sur la couture, etc… etc…" Nous en sommes bien d´accord, Monsieur Mélenchon, mais ce qu´a dit Chavez, et nous espérons que vous saurez le transmettre avec autant de chaleur que votre rectificatif sur Bové, c´est ceci : une partie de la population qui perd des élections ne peut se substituer à la décision de la majorité, et on ne peut tolérer aucune ingérence en ce sens. Fisk parle aussi de certaines ingérences: http://www.rebelion.org/noticia.php?id=87396. Pas vous, curieusement, ni de qui est ce candidat d´opposition, ou de qui vote pour lui, etc… Autant je partageais, admiratif, votre analyse sociologique, historique tout en résistance au discours dominant sur le Tibet et au chantage médiatique en faveur de ces potentats féodaux-théocratiques reçus en héros a Paris ou votre démontage de RSF, etc. autant je regrette dans ce cas ce qui me semble relever du conformisme le plus primaire sous un bel élan laic et inattaquable. Votre "islamisme égale fascisme", etc. ne correspond guère à la réalité de la société iranienne ni de ses institutions, qui ne dépendent pas que du religieux. Le socle laïc et républicain auquel nous adhérons, serait mieux servi par des réflexions plus analytiques, moins soumises à l´Église médiatiques et aux papes qui semblent vous faire peur par leurs mises en demeure. Pourquoi ne pas leur répondre, a contre-courant, qu´il n´est pas normal que l´Occident qui parle tant de démocratie électorale refuse l´exercice de celle-ci des lors que les résultats ne lui conviennent pas ? Pourquoi ne pas dénoncer ce circuit fermé des medias occidentaux, inquiétant pour l´avenir de la démocratie sur cette planète ? On en sait quelque chose ici, ou récemment avec le cas Colom au Guatemala, dont on n´imagine pas une seconde, en Europe, les enjeux et la perversité mediatico-politique.

Accepter d´entrer dans le tribunal du parti de la presse et de l´argent, c´est déjà légitimer "son agenda". Projeter sur Chavez ce que vous croyez qu´il a dit sans vérifier á la source est grave. Dans un pays qui a toujours eu quelque problème à comprendre ce qui se passe aux limites d´un monde dont elle se croit encore le centre, votre discours aidera par contre quelques militants du PG, déjà réticents face aux références initiales à Chavez, à s´en éloigner un peu plus. Et sans doute à nous éloigner de vous. Thierry Deronne Vicepresidencia de Formación Integral, Televisión Publica VIVE, Biblioteca Nacional, Piso 4, Avenida Panteón, Caracas, República Bolivariana de Venezuela Blog http://www.vive-fr.org/blog/ www.vive.gob.ve (castellano) http://www.vive-be.org/ (francais)

 

« Monsieur Mélenchon, Dixit Debray, la fonction de l´intellectuel est de refroidir la fièvre, de ralentir les délais de réponse. Au risque de décevoir "l´opinion". On peut aussi parler d´autres thèmes. Ou même aller à contre-courant. Malgré la répression sanglante des manifestants d´opposition en Iran, le président sortant a très probablement gagne les élections. Malgré des fraudes partielles mais insuffisantes pour remettre en cause la victoire d´une majorité d´électeurs. Le Figaro avait titré à la veille de ces élections sur le "pourquoi de sa popularité". Vous pouvez lire aussi la conclusion de l´article mesuré du 19 juin signé de Robert Fisk – journaliste de The Independent et qui fait autorité sur le Moyen Orient – sur ce qui se passe en Iran http://www.rebelion.org/noticia.php?id=87349 ("Peligrosa fusión entre realidad y fantasía en Iran"). Son analyse confirme ce que l´historien Richard Gott nous racontait après un voyage sur place. Il y a un fossé entre ce que l´Occident veut voir a travers ses medias, et la réalité profonde de l´Iran. Tant sur la réalité du vote que sur les reformes sociales entreprises en faveur de couches sociales que nous ne voyons pas, et pour cause, a la télé. Je parle d´un abime sociologique entre un Téhéran américanisé (eh oui), ou on parle beaucoup l´anglais et l´autre Iran, qui pense et qui vote, aussi…. Cela excuse-t-il qu´un Etat se défende, par la suite, en tirant dans la foule ? Personne n´appuie la répression, pas plus le président Chavez que vous. Pourquoi dire alors comme vous le faites si lapidairement, comme pour mieux vous en démarquer, qu´"il donne raison au président iranien" ? Pour faire croire au lecteur qu´il appuie les meurtres commis à Téhéran ? Vous ne donnez aucun autre élément à votre lecteur, ce qui est grave lorsqu´on connaît l´image construite par les médias du "Chavez dictateur", "assassin" et donc identifié à un Iran répressif.


194 commentaires à “Culture? Qui c’est celui-là?”
» Flux RSS des commentaires de cet article
  1. Nipontchik dit :

    mercredi 1 juillet 2009 de 18h30 à 20h30
    Totalitarisme médiatique
    Conférence de Roberto Hernández Montoya
    Ecrivain, Président de la Fondation Centre d’Etudes Latino-américaines Rómulo Gallegos (CELARG), Caracas, Venezuela
    A l’occasion de la célébration de la Fête Nationale - 198ème anniversaire de l’Indépendance.
    C'est à la Maison de l'Amérique latine-217 bd St Germain, organisé par l'ambassade du Venezuela).

  2. olivia dit :

    @ Flo,

    je vais commencer par une lapalissade: je pense que plus un problème de société, de conscience... met du temps à être pris en charge pour être réglé, plus le désinterressement et la banalisation se mettent en place à grande vitesse, et ce, partout.
    Pour tentet de te rassurer, Flo, le PG s'est prononcé pour la régularisation de tous les sans-papiers... mais il n'est pas dit que le PG soit un jour amené à gouverner, bien entendu!
    Reste la mémoire. La mémoire des événements, qui, en plus de graver nos valeurs et principes en profondeur, nous permet, avec le temps, et par certains parfaits mécanismes du cerveau, de prendre un recul salutaire.

    Un cadeau pour toutes et tous:
    http://www.dailymotion.com/relevance/search/conseil+national+de+la+r%C3%A9sistance/video/x1irg4_lyappel-des-resistants_events

    Amitiés :-)

  3. marillion dit :

    @Joe Liqueur

    Je ne sais pas si G Pompidou avait inscrit cette loi de 1973 dans son programme mais j'en doute, par contre l'ancien directeur général de la banque Rothschild qu'il fut a dû pousser à la roue.

    Voilà la question posée par A-J Holbecq le 19 juillet 2008 sur le blog de VGE

    Monsieur le Président
    Si j'avais trouvé une adresse courriel directe, j'aurais pu éviter de passer par ce blog. J'espère que votre équipe vous transmettra la question qui suit, et que vous pourrez me répondre directement.
    Le 3 janvier 1973, sous la présidence de Georges Pompidou, alors que vous étiez Ministre de Finances, est entrée en application une réforme importante des statuts de la Banque de France, dans lequel nous trouvons ce très court article 25 ; « le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France », autrement dit fut bloqué à ce moment toute possibilité de crédit de la Banque de France au Trésor, et ici se trouve l'origine de la dette des administrations publiques dans notre pays laquelle atteint maintenant plus de 1200 milliards (au seul sens de Maastricht), et nous ponctionne collectivement de plus de 40 milliards d'intérêts par an, payés aux "déjà plus riches".
    J'aimerais que vous m'expliquiez, sans langue de bois, quel fut, à l'époque, la justification de ce changement de cap qui nous ligote sous la coupe des banques privées.
    Avec ma considération la plus distinguée.

    Et voilà qu'elle fut sa réponse (Hallucinante)

    Réponse de VGE

    Par Valéry Giscard d'Estaing le vendredi 25 juillet 2008, 14:26 - Réponses aux bloggeurs - Lien permanent
    @ A-J Holbecq : Réforme des statuts de la Banque de France
    La réforme des statuts de la Banque de France, adoptée sous le mandat de Georges Pompidou et lorsque j'étais Ministre des Finances, est une réforme moderne qui a transposé en France la pratique en vigueur dans tous les grands pays : il s'agissait à l'époque de constituer un véritable marché des titres à court, moyen et long terme, qu'il soit émis par une entité privée ou publique.
    La possibilité du prêt direct de la Banque de France au Trésor public a généré partout où il fut appliqué une situation d'inflation monétaire permanente. Votre remarque sur l'endettement public est inexacte et révélatrice : vous semblez penser qu'une dette du Trésor public envers la Banque de France ne serait pas décomptée comme faisant partie de la dette de l'administration publique. En réalité, il y a dans ce domaine des règles bien connues qui définissent le montant des avances et prêts de l'institut d'émission en faveur du Trésor public, avances et prêts qui ont évidemment vocation à être remboursés et qui figurent de ce fait dans le montant de la dette publique. Ce que vous supposez consiste à dire qu'on aurait pu remplacer un endettement visible et structuré par une simple émission monétaire. Mais ce serait ouvrir les bras au retour à l'inflation des années 1950.

    Tu trouveras bien d'autres détails sur ce site:

    http://wiki.societal.org/tiki-index.php?page=DebatVGE

    Comme celui-ci:

    le Conseil constitutionnel décida, par contre, que la loi ne pouvait pas laisser à la BdF le soin de définir elle-même la politique monétaire et qu'elle ne pouvait pas non plus préciser de cadre à cette politique monétaire, puisque cela empiétait sur la prérogative du Gouvernement de conduire la politique de la Nation.
    A noter qu'à ce titre le Conseil constitutionnel a fait retirer de cette loi l'objectif de stabilité des prix.

    Pour résumer le tout, voici la sentence de Maurice Allais:

    « Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n'hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par la loi. Concrètement elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents »

    "La crise mondiale aujourd'hui", Maurice Allais, Prix Nobel de Sciences Economiques 1988. Ed. Clément Juglar 1999.

  4. Nipontchik dit :

    Souvenez-vous, ça avait commencé comme ça en Uruguay en 1973...avant que d'autres pays soient touchés par le plan Condor...

    Chavez: "un coup d'état au Honduras"
    AFP
    28/06/2009 | Mise à jour : 16:18 | Ajouter à ma sélection
    Le président socialiste du Venezuela, Hugo Chavez, a dénoncé dimanche un "coup d'Etat" au Honduras, où son homologue et allié Manuel Zelaya a été arrêté par des militaires, et a appelé le président américain Barack Obama à se prononcer sur ces événements.

  5. jennifer dit :

    les élections iraniennes "truquées"?

    http://www.gavag.org/Iran-Mexique.html

  6. jennifer dit :

    les élections iraniennes "truquées"?

    http://www.gavag.org/Iran-Mexique.html

  7. jennifer dit :

    La différence entre les élections iranienne et mexicaine

    Jean-Christophe MOURRAT
    photo : Mexique, 2006. Pas de fraude selon les médias, malgré les protestations.
    Gouvernements et médias ne désarment pas : M. Ahmadinejad a volé les élections. Pourtant, il semble vraissemblable qu’il ait effectivement obtenu une majorité de voix. Comment expliquer alors le concert d’outrages ? Un coup d’oeil à l’élection présidentielle mexicaine de 2006, elle aussi contestée, nous permet d’y voir plus clair. Un candidat bien élu, c’est un candidat aux ordres, et M. Ahmadinejad ne l’est pas.
    Qui a vraiment gagné les élections iraniennes ? L’évidence même

    Tout le monde le sait : M. Ahmadinejad a volé les élections.

    Le Monde y consacre son éditorial du 16 juin. « Tout indique que la réelection du fondamentaliste Mahmoud Ahmadinejad à la présidence de la république, vendredi 12 juin, a relevé du coup de force. » Oui, « tout », on vous dit. « Trop d’indices font régner plus que de la suspicion sur ses 63% de suffrages favorables soudainement proclamés dans la journée de samedi. » Le lecteur devra aller chercher ailleurs les indices, trop évidents pour que l’éditorialiste se donne la peine de préciser.

    La « communauté internationale » n’est pas en reste. L’Union Européenne, les gouvernements britannique, allemand, tchèque, néerlandais, polonais, norvégien, australien, canadien, étasunien, japonais, néo-zélandais, israélien, mettent tous en doute le résultat des élections iraniennes [1]. En France, M. Sarkozy dénonce « l’ampleur de la fraude » et estime qu’elle est « proportionnelle à l’ampleur de la réaction » [2]. « Quand on voit des résultats à ce point incohérents, l’Europe qui se tairait ne correspondrait pas aux valeurs qui sont celles de l’Europe [...] Je suis toujours partisan du dialogue avec l’Iran mais quand nous avons à condamner nous condamnons » [3]. Il se dit « très heureux de voir l’Europe unanime déclarer des choses fortes et sans ambiguïté sur la situation iranienne » [4]. M. Kouchner, qui fin 2007 nous appelait à nous préparer à l’éventualité d’une guerre avec l’Iran [5], se dit « convaincu » de la fraude, et « soutient les réformateurs » [6].

    Les fuites des experts

    Libération pose quand même la question [7] : « Y a-t-il vraiment eu une fraude et de quelle ampleur ? » La réponse ne tarde pas :

    « « Cette fraude est la conséquence d’un plan très sophistiqué, machiavélique, préparé de longue date, avec une feuille de route », souligne le chercheur Michel Makinsky. Selon des fuites obtenues auprès d’experts dans ce même ministère, les vrais scores des candidats sont radicalement différents de ceux annoncés officiellement : le réformateur Mir Hussein Moussavi serait ainsi arrivé en tête avec 19 millions de voix (sur 42 millions de votants), devant le second candidat réformateur, Mehdi Karoubi, qui a recueilli 13 millions de suffrages, Ahmadinejad n’arrivant qu’en troisième position avec 5,7 millions. Dès lors, un second tour aurait dû avoir lieu sans la présence du candidat ultraradical. »

    Commençons par remercier Libération qui, pour une fois, veut bien prendre la peine de nous indiquer un de ces fameux « indices » en trop grand nombre selon l’éditorialiste du Monde. L’argument central de Libération est, outre l’avis non argumenté d’un chercheur, une « fuite obtenue auprès d’experts ». C’est maigre. Un détail particulier attire l’attention, c’est le score important attribué à M. Karoubi, les résultats officiels le donnant 4ème avec 0,85% des voix. L’explication, simple, est donnée dans un article du Guardian [8] : c’est Ebrahim Amini, un conseiller de M. Karoubi, l’« expert » qui a donné ces chiffres aux journalistes ! Remarquez au passage comme le journaliste de Libération nous laisse imaginer qu’il est très introduit mais qu’il ne peut pas révéler ses sources, là où les journalistes du Guardian expliquent platement qui est à l’origine de ces chiffres fantaisistes.

    Intermède comique

    Une journaliste du Monde nous livre également des chiffres, eux aussi non sourcés, mais ce n’est pas étonnant : « Des sondages, pour ce qu’ils valent, montrent qu’en-dessous de 50 % de participation, 70 % des votes seraient en faveur de M. Ahmadinejad, mais qu’il n’aurait que 30 % seulement de suffrages au-delà de 50 % de participation. » [9]

    Le vote des Iraniens

    Mais alors, comment ont voté les Iraniens ? Deux ONG étasuniennes, Terror Free Tomorrow et la New America Foundation (que l’on peut difficilement suspecter de complicité avec le régime iranien), ont mené une enquête d’opinion par téléphone quelques semaines avant le scrutin [10]. La méthode de l’enquête téléphonique n’est pas sans défaut (un des problèmes étant que les personnes dépourvues de téléphone en sont exclues), mais elle a le mérite d’exister. Les résultats donnent à M. Ahmadinejad plus du double d’intentions de vote par rapport à son principal opposant M. Moussavi. Rappelons également qu’en 2005, M. Ahmadinejad avait remporté les élections avec 61,7% des voix, comparable aux 62,6% actuels. A l’époque, il affrontait le président sortant Ali Akbar Hashemi Rafsanjani, ce qui ne facilite pas l’organisation d’une fraude massive. La New America Foundation écrit : « Ahmadinejad a gagné, il faut vous en remettre » [11].

  8. jennifer dit :

    Désolée d'avoir posté 2 fois le même post mais le server me disait error proxy etc...

  9. jennifer dit :

    IL VIENT D'Y AVOIR UN COUP D'ETAT MILITAIRE AU SALVADOR

  10. olivia dit :

    @ JENNIFER

    quoi? Tu as des infos?

  11. jennifer dit :

    EU condemns arrest of Honduras president

    L'Union Européenne a condamné l'arrestation du président Manuel Zelaya par l'armée et a appelé au retour de l'ordre constitutionel dans cet Etat de l'Amérique Centrale.
    "Cette action est une violation inacceptable de l'ordre constitutionnel au Honduras" ont déclaré les ministres des affaires étrangères européens

    L'Union européenne appelle à la "libération urgente du président hondurien et à un retour rapide à la normalité constitutionnelle" ont déclaré les ministres dans l'ile grecque de Corfu où ils participaient à une réunion de l'organisation de la sécurité et de la coopération en Europe.

  12. olivia dit :

    au HONDURAS

  13. jennifer dit :

    Merci Olivia.
    Je n'arrive pas à comprendre si le président "arrêté" par l'armée a été libéré. Ce que je sais c'est que la raison c'est que l'armée s'oppose à un réferendum qui doit avoir lieu dimanche (aujourd'hui je pensais) pour voir si les honduriens sont d'accord pour mettre en place une Assemblée Constituente qui réformerait la Constitution

  14. Pulchérie D dit :

    PARIS (AFP) — Soixante-seize syndicalistes ont été assassinés en raison de leurs actions de défense des droits des travailleurs en 2008, et "des milliers de licenciements et d?arrestations" ont eu lieu, selon le rapport annuel de la Confédération syndicale internationale (CSI) publié mercredi.

    Le nombre d'assassinats de syndicalistes est en baisse par rapport à 2007, lorsque la CSI, dont le rapport sur la violation des droits syndicats porte sur 143 pays, avait recensé 91 assassinats.

  15. Pulchérie D dit :

    MOSCOU, 24 juin - RIA Novosti. Pendant le second mandat présidentiel de Mahmoud Ahmadinejad, la politique iranienne changera pour devenir moins rigide, a estimé mercredi, lors d'une conférence de presse au siège de RIA Novosti, le directeur général du Centre d'études iraniennes modernes, Radjab Safarov.

    Le président sortant Mahmoud Ahmadinejad a recueilli au cours du scrutin du 12 juin 62,63% des voix contre 33,75% des voix pour son principal rival, l'ex-premier ministre Mir Hossein Moussavi.

    "Fort de son expérience présidentielle, M.Ahmadinejad se comportera autrement au cours de son second mandat, et sa politique sera moins rigide", a affirmé l'expert.

    "La politique extérieure du pays sera correcte et absolument raisonnable", a poursuivi le chercheur. S'agissant du programme nucléaire du pays, il noté que "l'Iran poursuivrait sa réalisation et, parallèlement, déploierait un effort - constructif - pour lever les préoccupations occidentales face à ce programme".

  16. jennifer dit :

    Le président du Honduras, Manuel Zelaya, est toujours séquestré par les militaires et on ne sait pas son état physique.

    L'ONU, par la voix de son président Miguel D´Escoto, condamne ce coup d'Etat qui rappelle les années noires d'Amérique latine.

  17. jennifer dit :

    Il me semble important que nous contactions tous nos réseaux d'amis et de militants par internet pour les prévenir du coup d'Etat contre le président du Honduras. C'est comme cela qu'on a pu sauver Chavez en 2002.

  18. 4 Août dit :

    El pueblo hondureño rodea palacio presidencial

    http://www.youtube.com/watch?v=y5j96Gprc0M

  19. Pulchérie D dit :

    BRASILIA, jun 28 (Reuters) - El presidente de Brasil, Luiz Inácio Lula da Silva, pidió el domingo la inmediata restitución del depuesto mandatario Manuel Zelaya en la presidencia de Honduras.
    Lula condamne le coup d'état contre Zelaya.
    idem pour l'Argentine. Sans parler des autres gouvernements de gauche de l'Amérique du sud.
    Obama se dit très préoccupé.

  20. jennifer dit :

    Merci 4 Août!

    Ca va très mal. Les militaires ont vraiment pris le pouvoir et on ne sait pas où ils ont mis le président. Les gens qui entourent le palais présidentiel, ça pourrait tourner au bain de sang!
    Si ils gagnent ça destabilisera toute la région!

  21. jennifer dit :

    Le président Hondurien a été mis au Costa Rica

  22. Pulchérie D dit :

    Zelaya serait en vie. Du Costa il invite le peuple Hondurien à la résistance.
    http://www.prensalatinalasvegas.com/paginas/2009/06/9906-manuel-zelaya-convoca-a-la-resistencia.htm
    Zelaya est en vie, au Costa-Rica.

  23. jennifer dit :

    Le Parti de Gauche dénonce une rupture démocratique inadmissible et appelle l'Union Européenne et ses gouvernements à ne pas reconnaitre les auteurs de ce putsch militaire

    Manuel Zelaya, président démocratiquement élu du Honduras, vient d'être victime, dimanche 28 juin, d'un coup d'Etat organisé par l'armée, alliée à l'opposition de droite du pays. Le président hondurien, séquestré par l'armée, a été emmené hors du pays au Costa Rica.
    Depuis plusieurs semaines, le président hondurien, dont le pays est membre de l'Alternative bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (Alba), menait une bataille politique majeure pour ouvrir la voie à l'organisation d'un processus constituant auquel la droite et l'armée sont fermement opposées.

    Le Parti de gauche dénonce ce coup de force d'un autre âge, exige la libération immédiate du président Manuel Zelaya et le retour à la constitutionnalité et à la démocratie. Il s'interroge sur le silence des Etats-Unis et exige que l'Union européenne et ses gouvernements dénoncent ce coup d'état contre un gouvernement démocratiquement élu et s'engagent à ne pas reconnaître les putschistes.

    Paris, le 28 juin 2009.

  24. 4 Août dit :

    On retiendra que là-bas, il est "illégal" de demander l'avis du peuple...

  25. 4 Août dit :

    "Chavez, dont Zelaya est un grand allié régional, a affirmé que des soldats honduriens avaient emmené l'ambassadeur cubain et abandonné celui du Venezuela au bord d'une route après l'avoir frappé durant le coup de force de l'armée. Le représentant du Venezuela auprès de l'Organisation des Etats américains avait déclaré un peu plus tôt que des soldats avaient "enlevé" les ambassadeurs alliés de Zelaya - à savoir ceux de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua - ainsi que le chef de la diplomatie hondurienne."

    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2009/06/28/putsch-au-honduras-chavez-place-son-armee-en-etat-d-alerte_1212764_3222.html

  26. jennifer dit :

    Il y aura certainement une manifestation demain soir. La rapidité est importante pour condamner partout dans le monde ce coup d'Etat militaire s'il réussit qui risque de donner des aîles à toute la droite qui rêve d'en faire partout contre les régimes de gauche en Amérique latine.
    MOBILISATION INTERNATIONALE, parlez en dans vos organisations, que les élus condamnent par des communiqués, alertez vos réseaux!

    NOUS PREVOYONS UN RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN demain LUNDI EN FIN D APRES MIDI

    Du Venezuela: URGENT. Pinochet bis au honduras, premier coup d´Etat de l´ere Obama

    Le Monde à Paris ment déjà en titrant que Zelaya a demande l´asile politique au Costa Rica.

    TeleSur informe en direct, Manuel Zelaya s´exprime a travers cette chaîne et explique comment il a ete sorti de chez lui en pleine nuit et emmené de force dans ce pays. Les militaires d´extreme-droite viennent a l´instant d´enlever sur place les ambassadeurs du Venezuela, du Nicaragua, etc... la ministre des affaires étrangères du Honduras qui ont ete brutalisés.

    Nous savons qu´Otto Reich (USA) avait appuyé les préparatifs du coup d´Etat.

    Mais le peuple du Venezuela autour du président Chavez (qui organise en ce moment un front avec les presidents de l´ALBA) se mobilise avec les autres peuples et celui du Honduras qui tente de manifester dans les rues.

  27. olivia dit :

    “Chavez, dont Zelaya est un grand allié régional, a affirmé que des soldats honduriens avaient emmené l’ambassadeur cubain et abandonné celui du Venezuela au bord d’une route après l’avoir frappé durant le coup de force de l’armée. Le représentant du Venezuela auprès de l’Organisation des Etats américains avait déclaré un peu plus tôt que des soldats avaient “enlevé” les ambassadeurs alliés de Zelaya - à savoir ceux de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua - ainsi que le chef de la diplomatie hondurienne.”

    ... pendant ce temps-là, la CIA s'active... et l'ONU dort
    HONTE!

  28. olivia dit :

    c'est le week-end de toutes les horreurs, tous domaines confondus:
    Faites-le sortir par la porte, il revient par la fenêtre (à l'aide d'un joli escabeau)

    http://laviedesaffaires.blogs.nouvelobs.com/archive/2009/06/26/nicole-dassault-au-conseil-du-figaro.html

  29. jennifer dit :

    telesur in vivo. J'ai bien peur d'un bain de sang car eux ils sont désarmés les honduriens

    http://www.telesurtv.net/solotexto/senal_vivo.php

  30. Pulchérie D dit :

    Pourquoi ne pas prendre l'initiative d'une protestatiion internationale, avec signatures ?
    Au plus vite !

  31. jennifer dit :

    C'est là qu'on voit l'utilité de telesur.Une télé sud américaine créée par les régimes de gauche (Vénézuela, Bolivie, Chili) pour se tenir informé. Ca marche: on voit une immense manif en soutien du président hondurien à Caracas au Vénézuela en ce moment

  32. Hold -up dit :

    Bonjour, je vois que tout le monde est au courant.

    Le néolibéralisme contre la démocratie. Entre le peuple et le marché il faut choisir :

    Les néolibéraux abattent la démocratie au Honduras. Le fantôme de Pinochet est de retour. Mais que fait donc M Obama ? Nous attendons avec impatience son message de condamnation du coup d'État militaire au Honduras. (rires) -

    Sur wikipedia on trouve ça :

    "En se rapprochant du Nicaragua sandiniste et en faisant adhérer son pays à l'ALBA (organisation économique initiée par le Vénézuala chaviste), le président Zelaya a perdu le soutien de la partie de la bourgeoisie tournée vers les États-Unis et a suscité l'inquiétude de Washington."

    Le scénario de 2002 du Vénézuéla se répète en 2009 au Honduras !

    Il va falloir manifester notre soutien au Peuple du Honduras dans les rues de France et d'Europe le plus rapidement possible et se signaler devant les ambassades du Honduras et des USA.

    OBAMA JE TE VOIS ! OBAMA JE TE VOIS ! OBAMA JE TE VOIS !

  33. jennifer dit :

    J'imagine que toutes nos organisations sont en ce moment en train d'organiser une manif unitaire pour demain. Je l'espère.

    Ouf les USA viennent de reconnaître Zelaya comme le président légitime! Ils ont mis du temps mais vu le nombre de réactions internationales ils ont été obligés de le faire.

  34. jennifer dit :

    Bonsoir Hold up
    Oui organisons le soutien. Téléphonons le plus vite possible à nos dirigeants locaux et demandons-leur si on fait une manif, s'ils peuvent écrire un communiqué de soutien que ce soit des élus, des syndicalistes, des dirigeants politiques. Tout soutien est important pour montrer que le monde se révolte contre ce putsch

  35. jennifer dit :

    Un petit résumé rapide des évènements au Honduras

    Le Honduras a une constitution limitée qui restreint la participation du peuple à la vie politique. La constitution de 1982, écrite durant la guerre "sale" de l'Administration Reagan contre l'Amérique centrale, a été conçue pour assurer que ceux au pouvoir puissent le garder sans que le peuple ne s'en mêle. Zelaya, elu en nov 05 sur la liste du parti Libéral du Honduras a proposé un sondage pour savoir si les honduriens souhaitaient une réforme constitutionnelle. Il était soutenu par la majorité des mouvements sociaux et syndicaux. Mais, à la demande du congrès (de droite) la cour suprême a jugé ce sondage illégal. Ceci a donné lieu à des manifestations massives en faveur du Président. Le 24 juin, Zelaya a limogé le Genéral Romeo Vásquez, après que ce dernier ait refusé de distribuer le matériel électoral pour les élections de dimanche, le tenant sous contrôle militaire. Le général considérait que ces élections avaient été déclarées illégales par la Cour supême. Le président est aussi chef des Armées et donc a le dernier mot normalement sur les questions militaires.
    Le lendemain la cour suprême a rétabli le général Romeo Vásquez dans ses fonctions, déclarant son limogeage "inconstitutionel". De nouveau, des milliers de manifestants ont afflué dans les rues de Tegucigalpa, la capitale, en soutien au président Zelaya, montrant leur détermination à tenir le referendum de dimanche.
    Vendredi le président et des centaines de personnes ont été récupérer les urnes.

  36. 4 Août dit :

    "Trucs et astuces pour fermer une usine

    Planification de la non-rentabilité d’une usine, stratagèmes pour diminuer l’impact d’une grève… Les entreprises rivalisent d’ingéniosité pour mettre en œuvre leurs restructurations. Un dossier à lire lundi dans l’Humanité. Extrait."

    http://www.humanite.fr/Trucs-et-astuces-pour-fermer-une-usine

  37. 4 Août dit :

    "Mercredi 24-Jeudi 25 juin 2009 Une révolution géopolitique a commencé.

    Comment ne pas revenir sur la révolution géopolitique qui a commencé la semaine dernière, à Ekaterinbourg? L'Organisation de Shangaï (la Russie, la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizstan, l'Ouzbékistan et le Tadjikistan) a commencé d'envisager la création d'une monnaie commune de règlement des transactions commerciales au sein de la zone. Réunis parallèlement par la Russie et la Chine, le BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) a renchéri sur la nécessité de mieux réguler les relations financières internationales et de voir émerger de nouvelles monnaies de réserve officielles, à côté du dollar."

    http://www.marianne2.fr/La-Russie-redevient-une-grande-puissance-geopolitique_a181370.html

  38. olivia dit :

    @ 4 Août (192)

    (cynique)
    plein de nouveaux emplois, bientôt: coach pour planifier la fermeture de boîtes!

  39. olivia dit :

    ... (après réflexion): en fait, rien de nouveau, c'est enseigné à HEC (entre autres) depuis des décennies. La bible de l'élève en classe préparatoire à ce type d'écoles: "l'Art de la guerre"... le décor est planté!


Blog basé sur Wordpress © 2009/2015 INFO Service - V3 Archive