09fév 09

 

J’écris quelques mots à l’entrée d’une semaine qui sera marquée pour moi par le meeting du Front de Gauche à Marseille le 10. Ce sera une sorte de test après celui de Frontignan dans l’Hérault qui fut un succès surprenant pour tous. Ces signes venus du terrain sont décisifs. Celui de Frontignan contrebalançait la déception des premières réactions du NPA aux ouvertures que notre congrès de Limeil Brevannes faisait dans sa direction. Il compensait aussi l’attentisme des autres composantes que nous appelons à rejoindre le Front. Si mille deux cent personnes s’entassent dans une salle prévue pour neuf cent et supportent, pour beaucoup d’entre elles, de rester debout pendant deux heures et demie à entendre des discours avant de repartir en car ou en voiture, c’est qu’elles veulent dire quelque chose autant qu’elles veulent en entendre. Elle viennent dire qu’elles soutiennent l’idée du Front, qu’elles comprennent cette bataille pour le constituer, qu’elles y apportent leur pierre en venant au meeting. Que se passera-t-il à Marseille? Ce sera la réponse aux duretés du congrès du NPA. Car ce n’est pas un congrès encourageant et mieux vaut le reconnaître si l’on veut être honnête et efficace pour la suite de ce qui reste à faire.

 

Pendant toute la durée du congrès du NPA une importante délégation du parti de gauche a suivi les travaux, ceux des plénières comme ceux des commissions. Les compte rendus qui croisaient les regards me permettent de me faire une idée assez exacte de ce qui s’est passé. Nous sommes tous frappés par la violence du ton des attaques portées par ceux qui sont s’opposent à l’idée du front de gauche. Et surtout par leur caractère personnel, dirigé contre moi («elle est bonne la soupe au Sénat?» demande à la tribune un intervenant) ou contre Marie Georges Buffet(«ils ont été ministres du gouvernement Jospin, comme si c’était une infamie). Avec cela, l’arrivée surprise de nouvelles conditions inattendues pour la participation au Front,comme «le nucléaire»,est faites dans des formules d’une généralité telles qu’elles finissent par sentir le prétexte. Enfin l’élimination de la direction du nouveau parti de tous les porte-paroles de la tendance favorable au front de gauche, avec une telle brutalité à l’endroit de dirigeants historique de cette formation comme Christian Picquet, est également un signal très négatif volontairement donné en interne à cette formation. Bien sur, les commentaires médiatiques, tous orientés dans le même sens de fascination, à quelques rares exceptions près, ne facilitent pas la mise en débat public des questions que posent les conclusions politiques de ce congrès. Il est donc essentiel de faire nous même le travail, "au boutons de veste", jusqu’à ce que le plus grand nombre comprenne de quoi il retourne et «qui propose quoi». Et il faut le faire sans se désespérer. Si nous voulons l’union de toute l’autre gauche, alors il faut s’en donner les moyens de patience et de conviction. Donc on continuera le débat et les efforts pour convaincre. Il ne faudra pas répondre aux insultes. Il faudra garder le même respect pour nos interlocuteurs que nous avons pratiqué jusqu’à ce jour. Peut être parviendrons nous a faire en sorte que l’insulte ne soit plus admise pour se parler à gauche. Garder la méthode du «débat argumenté» plutôt que de l’invective. Imaginez le contraire! Imaginez que l’on s’abandonne à notre tour à l’énumération des oukases sur le mode de celles que profèrent contre nous les dirigeants du NPA. Tout serait perdu. Non pour nous, partis politiques, mais pour tous ceux qui n’ont pas d’autre espoir que ce que l’existence du Front de gauche pour exprimer leur opinion et bouleverser la donne politique dans la gauche et dans le pays.


262 commentaires à “Décevant”
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  1. Christian C dit :

    Le but inavoué de Jean-Luc Mélenchon c’est de faite exploser le PS au lendemain des européennes et ainsi de déplacer les lignes.
    A terme pour recomposer un nouveau paysage politique où se confronteraient en réalité les trois lignes représentatives de l’opinion et de la classe politique.
    La droite
    Le centre
    La gauche

    Pour clarifier le débat et en finir avec les “à peu près et du cul entre deux chaises” du PS signataire du TCE
    Un PS défait aux européennes serait un PS en questionnement. Royal partirait rejoindre Bayrou et les autres iraient espérons-le rejoindre la Vraie Gauche pour aborder les futures échéances.
    C’est un plan stratégique qui peut fonctionner et qui pourrait mettre définitivement les élus de gauche du PS face aux vrais réalités qui les concernent et concernent les français.
    Je pense qu’il est opportun de modifier la donne et de s’allier pour exploiter ce front de gauche qui ne l’a jamais été ou du moins pas assez.

    Je peux me tromper mais ce schéma est pour moi le plus crédible et le plus vraisemblable.
    Quant à le vouloir cela dépend des rapports de force qui s’instaureront entre la Vraie Gauche et le PS au lendemain des européennes.
    Soit le PS est devant et c'est perdu.
    Soit le PS est en déroute derrière le Front de gauche et là, que lui restera-t-il à faire à votre avis.

  2. anna dit :

    Je cite LoveRTCR (30) "La position du NPA n’est pas si scandaleuse. Je le dis en étant au PG.". C'est la même chose pour moi.

    Je remarque dans le commentaire de Jean-Christophe NPA 54 (20) "Tous les militants élus à la direction étaient présentés par leur comité local". Cela n'a pas été le cas chez nous. D'accord là encore avec LoveRTCR, il ne faut pas oublier de balayer devant notre porte.

    Ceci dit, nous sommes environ 4000 et eux 9000. Si chaque adhérent du PG s'appliquait vraiment (comme autrefois les scouts quand ils faisaient des BA) à faire adhérer une personne, nous serions à égalité et cela changerait sans doute bien des choses.

  3. rosay dit :

    Je respecte tant que faire se peut, mais les illusions à mon age seraient indécentes.
    Donc chacun sait que derrière l'article de presse l'image suit la photo du zozo de l'Elysée
    ou la photo de la gueule d'amour suit inévitablement un article de presse au service de...
    sinon la téloche, (je n'en ai plus depuis + de ans) et vous ?
    Patience , il est plutôt souhaitable de connaitre le dessous des cartes, nous les connaissons. Hé bien, à nous de dire et de faire en conséquence
    Rosay à +

  4. walter dit :

    Continuez ce que vous avez entrepris Mr Mélenchon.
    Les électeurs vraiment de gauche,ce reconnaitront dans le programme et les propositions que vous avez faits.Ils faut s'y tenir et inlassablement de meeting en meeting les répétez.
    Le NPA est une petite pme que Besancenot veut faire prospérer.Tous les prétextes invoqués étaient prévisibles.Le NPA veut se compter.Qu'il se compte.
    Vous étes sur le bon chemin et dans la bonne direction Il faut s'y tenir.
    Salutations

  5. albarde dit :

    Le NPA exige de demander la sortie du nucléaire dans 30 ans ? Évidemment, c'est gênant pour le PCF dont on connaît les sympathies pour EdF... pourtant c'est une promesse assez creuse ! dans 30 ans, il n'y aura quasi plus d'uranium : la sortie du nucléaire se fera de fait !

  6. Eric dit :

    Pierre (post 39 et 45),
    Pour le point 1) le texte du congrès constituant du pg "pour une autre europe" dit paragraphe "pour répondre à la crise environnementale" : planification d'une sortie progressive et réfléchie des énergies polluantes et productrices de gaz à effet de serre et du nucléaire" (cf site du pg, congrès).
    Je précise (et cela n'engage que moi et non le pg) que je n'étais pas favorable à la première version du texte qui ne contenait pas le terme "réfléchie" et que j'ai donc fini par voter pour ce texte au congrès. Car la question énergétique ne peut se résumer en des positions simplistes pour ou contre telle forme d'énergie car TOUTES les formes d'énergie ont un impact sur l'environnement (et la santé des hommes), et qu'il faut y ajouter des dimensions géopolitiques (exploitation des pays possédant les matières premières), économiques (intérêts privés qui s'affrontent).
    Je ne suis pas contre la sortie du nucléaire mais à condition que l'on trouve une forme d'énergie ayant moins d'impact sur l'environnement (et sur les salariés qui travaillent dans les centrales) qui réponde aux besoins (même si on limite les gaspillages il y a des besoins indépassables quelque soit le mode de production, y compris dans une perspective d'alter-développement) ; de toute manière dans moins de 100 ans on va manquer d'uranium. L'allemagne qui a réduit la part du nucléaire importe de l'électricité de france.
    Donc la sortie du nucléaire (et cela n'engage encore que moi) ne peut être un préalable à un front de gauche sinon on peut étendre à l'infini les préalables.

    Sur le point 2)
    Va voir sur la page d'accueil du pg.
    Pour ma part j'ai passé 6 ans au ps au début des années 90 et failli entrer à la ligue à l'époque, j'y suis revenu 3 ans ces dernières années en pensant (naïvement) changer le rapport de force en interne. Et n'ai pas repris ma carte en 2008. J'ai toujours été dans l'aile gauche de ce parti. Donc des couleuvres j'en ai avalé et ne suis plus prêt à leur faire des concessions. J'ai même quelques fois voté LCR au premier tour. Que puis-je t'apporter comme autre garantie ?
    Mais je reste convaincu que la transformation sociale passe par les urnes et par les mouvements sociaux. Or le poids électoral de la gauche du ps ne nous permet pas d'espérer gouverner sans le ps pour le moment.
    Si nous construisons ce front de gauche pour les européennes et que nous passons devant la droite et les socio-libéraux alors le ps ne pourra plus nous regarder de haut et comme de simples supplétifs. Le rapport de force sera en notre faveur.
    Dans le cas contraire effectivement gouverner avec eux ne servirait pas à grand-chose.
    Certes c'est un pari risqué mais c'est aussi ça la politique !

    Espérant avoir répondu à tes questions.

    ps (ou pg :)) : mes réponses ne sont celles que d'un militant du pg parmi d'autres

  7. Christian C dit :

    Totalement hors sujet, mais où va donc l'in-justice française:

    Ancien président de la chambre de l'instruction à Douai, Didier Beauvais a été entendu comme témoin lors de l'audience disciplinaire du juge Fabrice Burgaud, qui avait réalisé l'instruction de l'affaire d'Outreau, devant le Conseil supérieur de la magistrature il a déclaré:

    « Nous connaissons ces soirées habituelles à Boulogne ou à Avesnes-sur-Helpe. Des soirées bières où on invite les voisins, on boit beaucoup, on joue aux cartes ou au jeu de l'oie, et où le gagnant peut choisir une petite fille, avec l'accord des parents. Là-bas, ce ne sont pas des psychologues qu'il faut envoyer mais des sociologues ou des ethnologues ».

    Ce sont ces propos qui ont mis le feu aux poudres. Une petite phrase lourde de clichés malsains et de stéréotypes imbéciles prononcée par Didier Beauvais.

    Qui habite au Nord? Donne ses enfants en pâture? Que fait le gars du sud? Il s'abreuve de Ricard avant de commettre un crime? Et celui de l'ouest? Il s'enivre de bière avant de violer des filles? Et à l'est? Que fait le gars de l'est?Il s'engouffre de vin fou avant d'étriper des vielles?

    Ce magistrat s'attaque au stéréotype de la classe ouvrière. Un dépot de plainte doit être porté contre lui.

    http://www.lobservateurdelavesnois.fr/actualite/viewArticle.php

  8. Hold-up dit :

    19 MARS 2009 : Nouvelle Manifestation Monstre en France.

    Nouvelle "People Pride" à cette date prévue par l'intersyndicale pour nous faire entendre de ce gouvernement un peu sourd de la feuille.

    Merci à nos compatriotes de Guadeloupe et de Martinique de nous montrer la voie.

  9. pierre dit :

    cher eric

    j'apprecie le ton sur lequel on discute ca change des (trop) nombreux post sur le theme le npa c'est des sectaires, c'est des mechants c'est la lcr qui a juste ete relooke etc

    1) sur le point su le nucleaire: je ne vais pas discuter sur le fond : il faut se reporter a l'excellentissim brochucure "scenario de sortie du nucleaire" par le reseau sortir du nucleaire
    le npa sur ce pont programmatique ne pourra changer d'autant plus que la sensibilite ecosocialiste est bcp + devellope dans le npa que dans feu la lcr (je m'en rejoui perso)
    pour l'unite il faut faire des pas l'un vers l'autre le npa demande aux partenaires un pas sur ce point precis (ce n'est pas l'inflation!)

    2) la garanti sur l'independance du ps c'est ecrire un texte qui dirait : tout en voulant la defaite de la droite aux regionales, nous ne participeront pas aux executifs avec le ps" voila la garantie d'independance face au social liberalisme!

    le pg y est pret : tant mieux!

    mais le pc: je l'ai quitte car ils sont (encore aujourd'hui) dans des executifs locaux et regionaux qui privatisent et subventionnent les entreprises qui licencient!

    s'ils ne rompent pas lors des futures regionales ce sera sans nous!
    Pose la question au pc et tu verras leur reponse... helas!

  10. Hold-up dit :

    " La Guadeloupe doit parvenir à une percée en responsabilité " par Gerard Delver :

    http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=12235

  11. sopadeajo dit :

    Et l´OTAN?

    La France doit sortir de l´OTAN.

    Que fait le PG qui ne dit rien à ce sujet capital pour la gauche et l´antiimpérialisme et l´anticolonialisme ?

    Même Bayrou est contre, ce qui est très bien.
    Puisque le PS ne sert à rien et ne dit plus rien sur rien d´international, ne dit rien contre l´OTAN, le PG qui ne veut que suivre le PS fait-il de même?

    Est-ce que l´on peut construire un parti rien que sur le républicanisme et le laïcisme, sans se mouiller les couilles contre l´OTAN, contre les etatsunis, contre le colonialisme culturel et économique amer-loque?

  12. Jennifer dit :

    @4 août
    Franchement tu y vas fort! Tu penses qu'avoir un bon score aux européennes nous permettra d'en finir avec le capitalisme européen! En effet tu dis en parlant du NPA:"Ils devront alors expliquer à leurs militants et électeurs, après avoir saboté l’unique espoir d’en finir avec le capitalisme européen, ce que signifie le “A” de NPA."
    Tu as bien des illusions. D'une part que le capitalisme serait d'une part battu par le parlement européen, à savoir la mondialisation, les multinationales européennes, et d'autre part que ce serait plus facile de combattre le capitalisme sur un plan supranational que sur le plan national!

  13. Jennifer dit :

    Même si on enlevait le traité de Lisbonne, cela ne suffirait pas à détruire le capitalisme européen, même si cela mettrait des entraves à son fonctionnement.

  14. sopadeajo dit :

    Pour faire un vrai parti de gauche il faut surtout avoir un vrai programme de gauche.
    les alliances tactico-stratégiques ne suffisent évidemment pas.

    Le fascisme innombrable d´israel continue:

    La vie des travailleurs des champs Palestiniens sous l´occupation fasciste militaire d´israel :

    http://www.youtube.com/watch?v=UQXecLyureE

  15. Eric dit :

    à sopadeajo (post 62)
    Il y a des réponses aux interrogations des uns et des autres dans les textes débattus (et adoptés) lors du congrès constituant du pg (cf site pg, rubrique congrès)
    Dans le texte "orientation du pg", tout un paragraphe sur l'impérialisme, et sur l'otan "Dans ce cadre, la sortie de l'Otan par la France est un impératif. L'humanité fait face désormais à l'urgence de la paix."

    Sur le "républicanisme" et le "laïcisme" nous avons déjà eu des échanges donc je ne reviendrai pas dessus.
    "laïcisme" est un terme des anti-laïques donc attention à son emploi.

  16. wave dit :

    Le NPA veut visiblement se démarquer, maintenant qu'il existe un parti qui porte des idées réellement à gauche et qui est prêt à prendre part à un gouvernement. Ils ont peut-être peur de se dissoudre dans une union de la gauche? Que les électeurs de gauche préfèrent le Parti de Gauche s'ils sont sur une ligne trop proche?
    En tous cas, ça ne fait que renforcer l'utilité du PG. Et il faut bien se rappeler (et rappeler à tous les électeurs de gauche) qu'on a bientôt une des trop rares élections à scrutin proportionnel, qui autorise donc à dire vraiment ce qu'on pense sans risque que ça faisse perdre le "moins pire" contre le "pire".

  17. Eric dit :

    réponse au post 29
    le pg a adopté lors de son congrès, 29 propositions d'action immédiates qui devraient donner lieu à une proposition de loi par les parlementaires du pg.
    (cf encore le site du pg, congrès)

  18. Eric dit :

    réponse au post 65 pardon !

  19. David dit :

    Jean-Luc,

    Militant PG, j'étais sceptique depuis le début sur la volonté du LCR-NPA de faire avec nous le front de gauche. C'est vrai qu'on leur a coupé un peu l'herbe sous le peid. Ca fait 8 mois qu'ils annoncent la formation de leur nouveau parti et on les'grille' en faisant notre propre parti et notre congrés une semaine avant eux, avec en plus ma proposition du Front de Gauche.Leur orgueil a été blessé. Leur stratégie était de marginaliser le PC pour apparaître comme LE parti à la gauche du PS, sans personne avec eux. Le front de gauche, ils n'ont en jamais voulu ! avec ou sans nous !

    Bien sûr, je suis favorable au Front de gauche avec eux mais en même temps, l'erreur serait aussi de trop passer de temps à essayer de les convaincre car nous allons avoir une campagne à mener et 4 mois ne seront pas de trop. Et.

  20. Jennifer dit :

    @Langue Rouge
    Je suis contente que tu dises qu'au fond il n'y a eu que quelques envolées sectaires au congrès du NPA vis-à-vis d'un front de gauche. C'est ce que j'ai pu constater, y compris Besancenot peut dire des choses plus sectaires que Krivine. On sent la différence de générations. C'est encourageant en sorte ce que tu dis car cela prouve qu'il y a d'autres façons de voir quand même au sein du NPA.
    Quand certains font ces envolées sectaires, on sent plus quelque chose de l'ordre de l'affectif et de l'irrationnel qu'une pensée réfléchie avec toutes les conséquences que cela entraînerait pour des quantités de gens qui n'attendent que cette unité entre nous.

    Je ne sais ce qu'a fait ou pas fait Unir au congrès mais il me semble que le rôle de la commission était de s'arranger pour qu'ils aient des représentants à la direction. Une direction ce n'est pas juste une représentation sociologique et géographique ou sectorielle, elle doit aussi combiner la représentation des courants politiques minoritaires avec les critères ci-dessus. Peut être ont-ils fait ce coup de force parce qu'ils ont senti qu'on ne les avait pas assez pris en compte? Je n'en sais rien, je suppute...

    Bon je ne défends pas Picquet, il n'aura qu'à s'expliquer.

    C'est vrai qu'il y a une tendance sans doute majoritaire du NPA qui refuse un front mais je ne désespère pas car il y en a qui se posent des questions et sont d'accord pour discuter, même s'ils vont se faire mal voir par leurs petits camarades.

    Je ne pense pas que tu aies été censuré Langue Rouge. Perso, je suis au contraire contente qu'on puisse parler avec toi.

  21. Christian C dit :

    Je ne sais grand chose sur les dissensions internes du NPA, par contre je constate que ce sujet enflamme les militants puisqu'en 10 heures de temps 71 commentaires ont été posté. Record absolu sur ce blog.

  22. Pierre L dit :

    Christian C dit:
    9 février 2009 à 16:46
    "Maintenant j’attends les boulets rouges…".

    Cadeau !

  23. 61 % d'opinions défavorables pour Sarkozy. dit :

    Sondage IPSOS, à paraître jeudi 12 février 2009 dans Le Point.

    Sarkozy bat ses records d'impopularité : une atmosphère de fin de règne.

    La popularité du président Nicolas Sarkozy a chuté de 9 points en février à 36 %, son plus bas score depuis son arrivée à l'Elysée.

    6 % des personnes interrogées ont un jugement "très favorable" de l'action du chef de l'Etat (=) et 30 % "plutôt favorable" (- 9).

    35 % des personnes interrogées ont un jugement "plutôt défavorable" et 26 % ont un jugement "très défavorable" (ce qui donne 61% d'avis défavorables au total, + 10).

    http://www.marianne2.fr/_afp_newsmlmmd.f04f9302441aa6df22788affe3bc96a6.531_pnewsmlmmd.f04f9302441aa6df22788affe3bc96a6.701_nnewsmlmmd.dd961d83eb6fa589c4c6e13eb9c94777.551_r1

  24. Jennifer dit :

    Je reprends le sondage de l'IFOP en entier

    Pour les européennes l'UMP obtiendrait 25,5%, le PS 22,5%, le "front de gauche" 14,5%, devant les listes Bayrou (14%) et celles de l'écologiste Daniel Cohn-Bendit (7%).

    C'est quand même impressionant que ce sondage en début d'année, avant même les congrès de fondation du PG et du NPA leur donne déjà 14,5% et le PS 22, 5% c'est-à-dire 8% d'écart! Comme il est à prévoir que ces deux nouveaux partis continuent de recruter et de convaincre surtout s'ils sont unitaires, on peut très bien envisager que les chiffres s'inversent et qu'un front de gauche passe devant le PS.

    C'est de cela qu'on parle. C'est très concret et cela donne envie de tout faire pour convaincre le NPA de ne pas râter cette occasion. Qu'ils soient animés du même dynanisme que dans les manifs mais cette fois pour proposer une alternative électorale qui ne ferait que renforcer le peuple de la vraie gauche et ferait vaciller Sarko dans sa politique désastreuse et criminelle pour les travailleurs. Mettons-nous à la hauteur des enjeux, confrontons Sarko dans la rue et dans les urnes de façon décisive!

  25. 4 Août dit :

    @ Jennifer

    Et oui Jennifer, je parts gagnant, désolé ! (Et toi ?)

    On ne sera pas les seuls en Europe à voter contre le TCE.
    Et sachant que 80% des directives européennes se transforment (se transposent) en lois dans la chambre d'enregistrement que constitue notre parlement, alors oui je le dis, le supranational, dans ce cas, est plus fort que le national.

    "Tu as bien des illusions"

    D'une part ce qui nous arrive est un choix politique, et d'autre part... En finir avec le capitalisme sera aussi un choix politique ! Ce n'est pas une illusion !

  26. Christian C dit :

    @Jennifer

    Tu reprends ma théorie développée sur le post 51. La politique c'est aussi l'union des possibles et le dépassement des clivages pour abonder vers l'intérêt général ou s'inscrire dans une volonté commune pour atteindre cet intérêt général. Confronté à une amère défaite, le PS devra revoir son logiciel afin de s'adapter à une nouvelle donne. Perdre la primauté d'une soi-disant opposition à Sarkozy, c'est reconnaître le rôle secondaire qui serait immédiatement rendu au sien. Alors, soit le PS rejoindrais la vraie Gauche, soit il resterais encalminé dans sa position sociale libérale dont les citoyens de gauche ne veulent pas.

    Conclusion c'est le front de gauche qui mène le bal.

  27. pierre dit :

    jennifer

    on ne fait pas une alliance sur un sondage (qui ne veulent rien dire!)

    mais sur une ligne politique voir mon post 41

    que dis tu la dessus?

  28. Jennifer dit :

    Christian C
    Peut être que c'est la même chose ce qu'on dit, sauf que ta formule "Le but inavoué de Jean-Luc Mélenchon c’est de faite exploser le PS" ne me convient pas entièrement. Je ne pense pas que c'est le but de Jean-Luc Mélenchon mais il a bien analysé la situation et vu que c'est possible que le PS continue de perdre des membres. C'est le PS lui-même qui a créé cette situation en renonçant à se battre, même un petit chouia pendant un an, ne serait-ce qu'au parlement (là ils ont eu un tout petit sursaut récemment avant de retomber dans leur torpeur). Ils sont fascinés par Sarko et font la carpette. S'ils étaient lamentables avant, là ils ont atteint des records. Et donc oui, ce serait trop bête de ne pas profiter de la situation pour proposer une alternative à tous les déçus qui vont continuer à quitter le navire qui chavire et va s'enfoncer encore plus dans les bas fonds.
    En plus dans une situation de polarisation sociale comme nous en connaissons avec la crise, seuls les gens qui auront un programme clair et résolument anticapitaliste, unitaire et qui prendront les choses en main convaincront. Les atermoiements du PS dégoûtent et écoeurent les gens. Ils n'ont aucune alternative à Sarkozy et certains trouveront des solutions fortes (fascisantes) attrayantes. Il n'est pas temps de cacher son programme mais au contraire de le crier haut et fort pour proposer une vraie solution aux gens déroutés.

  29. Christian C dit :

    @Jennifer

    Réécoute les propos de Jean Luc Mélenchon. Son combat c'est de revenir au PS Historique de Jaurès. Je dis son but inavoué est de faire exploser le PS. Je pourrais dire: son but inavoué est de faire imploser le PS. Le PS des éléphants, de la Gauche caviar, des magouilles des camps retranchés, des je ne vote pas pour les français mais pour mes vues personnelles (Lang), des je ne me retirais jamais de la politique alors que je suis grillé à, tout jamais (Dray, Royal, Frèche, Fabuis, Aubry,etc... La liste est trop longue. Des les ouvertures de Sarkozy m'attirent, Des je chante la Marseillaise et je vote l'internationale capitalistique, des vestes à double face, des...
    Le PS est la deuxième plaie de la France Sarkozyste. Soit ils s'alignent une fois pour toute à gauche, soit il reste cantonné dans leur camp transitoire de l'à peu près.
    En attendant grâce à eux la France et les français ne connaissent et ne supportent qu'une politique de droite.

  30. Bernard dit :

    Tout le monde parle ici d'un texte voté par le NPA à propos du Front de Gauche. Qui l'a lu dans son intégralité ? Où peut-on le trouver ? Si nous voulons que cesse les invectives, les petites phrases alors il faut travailler sérieusement, pied à pied, crayon en main comme dirait Jean-Luc Mélenchon ! Et poser aux militants du NPA les questions de façon à ce que le débat soit éclairé. Que veut-dire indépendance par rapport au PS ? Pas de désistement dans une élection à deux tours, pas de vote pour mettre en place une majorité de "gauche" dans des conseils régionaux, pas de participation aux exécutifs ? Il faut sortir des anathèmes et des généralités, que les positions s'éclarent et que les citoyens aient en main tout les éléments pour décider.
    Quand à la proposition concernant la sortie du nucléaire le moins qu'on puisse en dire c'est qu'elle est surprenante... !

  31. Jennifer dit :

    OK Pierre
    Ai lu ton post 41. Oui pour faire des alliances il faut faire des compromis mais là, on va jamais en finir avec vous, si apparemment le PCF n'est pas d'accord sur le nucléaire. Remarque on pourrait toujours trouver d'autres points de désaccord, donc celui-là ou un autre, je ne vois pas trop de différence.
    Sais-tu que votre ami Lénine disait: compromis sur les petites choses et jamais sur les grandes choses. On vous demande juste une unité pour les européennes. On ne vous demande pas de se marier ensemble, de renoncer à vos convictions profondes. On vous demande de faire un front uni pour faire face à la droite et si possible pousser le PS sur les bas côtés. Sur UNE question: celle de l'Europe. C'est une question TACTIQUE. Moi je peux te trouver des tas de points sur lesquels on sera en désaccord, ce qu'on vous demande c'est de trouver ceux minimum sur lesquels on serait d'accord pour se présenter ensemble à une élection.
    C'est cette volonté-là qui semble faire cruellement défaut chez nombre de gens du NPA: créer une dynamique à plusieurs pour emporter un bon score, proposer une alternative autre que le social libéralisme du PS aux millions de gens désorientés face à la collaboration du PS avec la politique de Sarkozy.

    Je ne trouve pas cela sorcier mais il faut le vouloir. Trouver des terrains de désaccord, ça je sais faire, tout le monde sait le faire. C'est bien plus facile de se disputer que de construire quelque chose ensemble.

  32. Christian C dit :

    Maintenant je vous quitte et m'en vais regarder la prestation de Jean Luc Mélenchon sur France 2.

    Bonne nuit à tous et faite comme moi regardez Jean-Luc Mélenchon.

  33. Jennifer dit :

    Christian C
    Faire imploser ou exploser le PS, Jean-Luc Mélenchon ne raisonne pas comme cela. Le PS va sans doute s'auto-détruire tout seul de sa belle mort, grâce à ces contradictions internes que tu décris bien. Mais Jean-Luc Mélenchon comme tout homme politique de gauche, honnête, ne raisonne pas à partir des partis (par le petit bout de la lorgnette) mais à partir de ce qu'il faut pour la population dans son ensemble, à savoir la justice sociale, l'équité, la distribution juste des richesses. Et c'est comme cela qu'il faut raisonner: qu'est-ce qu'il faut faire "objectivement" pour le peuple, pour son bien et pour le sortir de l'exploitation et l'opression? C'est ce que le PS est incapable de faire car eux ils pensent: comment je peux avoir un post dans les institutions, à la direction du PS etc... et le peuple et la classe ouvrière sont le dernier de leurs soucis. Et c'est pour cela que Jean-Luc Mélenchon a quitté le PS car ils ne s'intéressaient qu'à leurs nombrils et pas à la société, aux pauvres, à la lutte des classes. Oui ils imploseront certainement s'ils continuent sur cette voie. Sortir du PS ce n'était pas pour le détruire mais pour commencer à faire de la vraie politique pour les gens.

  34. B. Samson dit :

    Un article de Naomi Klein qui valide la stratégie du PG : http://questionscritiques.free.fr/edito/Naomi_Klein/emeutes_capitalisme_crise_070209.htm

  35. Annie GM dit :

    Déçue par Besancenot et le NPA qui pénalisent en priorité les pauvres de ce pays en les privant d'un Front massif de gauche pour donner un premier assaut au capitalisme ! C'est aussi un aveu d'incompétence et la preuve qu'ils doutent de leurs arguments pour convaincre le PC de changer leurs sales habitudes d'alliance avec le PS opportuniste ! Par ailleurs, comment pourraient-ils gouverner un pays dont ils auraient repoussés 4000 citoyens de gauche qui ne demandaient pas mieux que de lutter à leurs côtés ? Possible que des camarades du PG se sont mal tenus au congrès NPA (reste à prouver...) mais ce n'est pas une raison pour gifler tout le parti !
    T'inquiètes pas Jean-Luc, nous sauront nous tenir et pratiquer au quotidien le "débat argumenté" ! patience et ténacité feront plus que force ni que rage !
    Laissons le mépris aux autres et restons concentrés, gardons notre énergie pour rassembler, convaincre, construire la nouvelle ère du Peuple, par le Peuple, pour le Peuple !
    Fatalement, devant la vague d'énergie positive que nous aurons déployée, face aux avancées locales et massives qui ne vont pas manquer de se dévoiler au nom du Parti de Gauche, ils nous rejoindront tous un jour ou l'autre.... Le peuple, c'est comme un enfant, on peut lui raconter des histoires extraordinaires, mais, c'est sûr, on ne peut pas le tromper !
    Je pense aussi que Besancenot a eu peur que tu lui prennes la vedette, Jean-Luc ; aussi, c'est bien la preuve qu'il n'a rien compris !
    U NI TE ! U NI TE ! U NI TE !... avec le Peuple !

  36. Fabien dit :

    Bonsoir,

    La position de Besancenot ne m'étonne pas. Quelques remarques à ce propos:

    a) Le NPA est souvent assez silencieux là dessus, mais les médias sont relativement complaisant avec le NPA (et l'inverse aussi certainement). Ce parti doit son succès essentiellement aux apparitions médiatiques de Besancenot.

    b) Le NPA provient d'une culture plutôt libertaire ou disons trotskyste liée à la LCR. De ce point de vue il semble qu'il s'agisse d'une LCR bis. Qui plus est il est traditionnellement dans une concurrence/compétition avec le PCF. D'avantage qu'avec le PS. Cela constitue certainement pour lui un repoussoir. Vieille inimitié en vigueur ente PCf et trotskystes qui remonte trés loin dans le temps (1968 et bien avant), preqque indéracinable.

    c) L'explication des stratégies des différents acteurs en présence dans la gauche anticapitaliste pourrait peut être s'expliquer d'un point de vue sociologique. Qui forme la base du NPA ? étudiant ? Précaires ? Profs ? Idem celle du PG ou du PCF. Mon impression est que le PCF est plus lié à l'état car issue de sa "main gauche" sociologiquement cela s'entend. Ce qui peut expliquer son attachement à une stratégie orientée vers les pouvoirs institutionnels.

    d) Le NPA se heurtera vite à une limite: son nom. Cela ne constitue pas un emblème rassembleur en tout cas seulement à crout terme. A moyen terme son nom sera pour lui un boulet. Et exigera qu'il clarifie sa stratégie.

    bonne soirée,
    Fabien

  37. ML dit :

    Un nouvel allié objectif du système UMP/PS ?

    "Besancenot, le rêve de Sarkozy"

    J'ai fait un rêve...

    Dimanche 22 avril 2012

    Il est 19h59.

    Après une campagne relativement morne, la tension est montée d’un cran dans les QG des différents partis politiques, quelques secondes avant le résultat du premier tour de l’élection présidentielle.

    Depuis une demi-heure, les rumeurs circulent parmi les militants : un des deux « grands » candidats annoncés ne serait pas présent au second tour… comme en 2002. Sur fond de participation électorale en berne : seulement 40% de votants, du jamais vu pour une élection présidentielle, en France du moins ; sans comptabiliser les non-inscrits, de plus en plus nombreux.

    Ca y est, 20h.

    Sur les écrans à plasma géants apparaissent les visages de Nicolas Sarkozy et… d’Olivier Besancenot. Nouveau choc dans ce qu'il reste de notre démocratie. Avec 17% des suffrages exprimés - contre 18% pour l'UMS (Union pour une Majorité Sarkozyste) -, l’extrême gauche, incarnée par le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste, fondé en février 2009), bouscule le PSL (Parti Social Libéral), que sa base électorale a largement fui (seulement 15% des suffrages). Sa candidate malheureuse, Ségolène Royal, décide sur le champ de se retirer « définitivement » de la vie politique, pour se consacrer à sa vie maritale avec le nouveau “s’crétaire” général du PSL, M. Delanoë, récemment tombé sous son charme.

    Aucun des dix autres partis présents dans la course ne dépasse les 10%. La confusion est à son comble.

    Les représentants du NPA passent en boucle sur les ondes pour se féliciter de la « chance historique » que connaîtrait la France du fait de cette percée électorale inédite. On découvre à l’antenne les sourires épanouis du jeune postier.

    La bataille pour le second tour commence. Mais ils sont peu à y croire réellement.

    Dimanche 6 mai 2012

    20h. Le score est écrasant : Sarkozy est réélu avec 75% des voix, alors que depuis 3 ans, sa cote de popularité était à son niveau le plus bas (encore plus bas que Chirac, c’est dire…).

    Olivier Besancenot, qui a tout de même réussi à obtenir 25% des suffrages exprimés, repart satisfait d’avoir fait trembler la France, sans pour autant avoir les responsabilités du pouvoir à exercer. Heureux de pouvoir retrouver le rapport de force "dans la rue" lors des prochaines manifestations...

    En attendant, la France reste coincée plus que jamais sous la chape Sarkozyenne qui continue de peser au sommet de l'Etat pour 5 ans encore. Jusqu'en 2017. Si rien ne vient interférer.

    Mais d'ici là, bien des choses auront changé avec la poursuite de la réforme institutionnelle. La nouvelle Confédération Française, agglomérat de petites régions dont certaines auront été refondues sur des bases communautaires et ethniques, ne s'occupera plus que des quelques prérogatives qui n'auront pas été cédées aux proconsuls européens, dans leur Palais de Verre à Aix-la-Chapelle, nouvelle capitale politique de l'UE.

    Politique-fiction ubuesque ?

    La “Mare aux Canards”, en page 2 du Canard Enchaîné, daté du 18 juin 2008, - entre autres occurrences - relatait en la matière une anecdote saisissante qu'il convient de méditer et de retenir, dans les mois à venir.

    En effet, quelques jours auparavant, le 7 juin, en voyage officiel au Liban, Nicolas Sarkozy avait emmené avec lui des représentants des principaux partis politiques français : François Bayrou, Marie-George Buffet ou encore François Hollande. S’adressant à ce dernier dans un langage particulièrement fleuri, le Président français tonnait : « Vous nous avez bien emmerdés avec Le Pen pendant des années, maintenant on va vous niquer avec Besancenot » [sic]. Que de poésie.

    Alors, Olivier Besancenot, allié objectif du système UMP/PS, qu’il souhaite pourtant combattre (et il ne s'agit pas ici de lui faire un procès d'intention) ? Certainement. Tout comme l'a été Jean-Marie Le Pen (mis en avant par François Mitterrand en 1984-85 quand il s'agissait de diviser la droite, faut-il le rappeler), en 2002, lorsqu’il avait neutralisé la contestation face à un Chirac réélu avec un score de Pacha (82%).

    Car l'un comme l'autre est assuré de ne jamais passer le stade du second tour, leurs programmes étant trop éloignés de l'esprit politique de la République et de la France.

    Posture de Besancenot&Cie :
    je ne veux pas gouverner, mais nos idées doivent gouverner, en s'imposant par le bas, par la lutte sociale, pas par les élections qui ne nous mènent que vers une acceptation de ces institutions que nous haïssons tant. La vraie démocratie n'est pas électorale, elle doit être directe. Le pouvoir de tous, dans la rue.

    Et s'il est fidèle à Trotsky, plutôt qu'à Lénine, il devrait adhérer à l'idée que point n'est besoin des masses, mais qu'il suffit d'une petite troupe opérationnelle pour prendre le pouvoir par un coup d'Etat.
    Sauf peut-être que Trotsky, au moins, était un révolutionnaire bolchévique conséquent qui acceptait le principe de la violence. Sans cela, Besancenot n'est qu'un épouvantail inoffensif, tout juste bon à verrouiller le système qu'il prétend combattre.

    Et le Parti de Gauche, et le Front de gauche, dans tout ça ?
    Un grain de sable dans les rouages de ce scénario ? Ou un gros bâton dans les roues ?
    On peut vivement le souhaiter.
    En tout cas, la posture gouvernementale est assurément la bonne.

  38. Wieland dit :

    Le NPA serait-il un faux nez comme l'a dit un intervenant dans ce forum.
    Je le crois, j'en suis convaincu.
    L'expérience semblable avait été menée à Genève en 1993 qui vit le Parti Socialiste Ouvrier (ex-LMR) se modeler un faux nez du nom de SolidaritéS. Pas par hasard, le père de ce mouvement avait choisi ce nom à dessein pour sa consonance. En effet, Solidarnosc venait de faire retentir ses victoires quelques années plus tôt.

    En réalité, SolidaritéS n'avait pas véritablement d'identité en ratissant large jusque chez les spontanéistes (un courant qui traversait la culture alternative de l'époque). Dès le départ, le mouvement accueillait, les bras ouverts, tous les courants que Genève connaissait. Pourvu qu'ils protestent, qu'ils contestent ou qu'ils critiquent.

    Hâtivement, le mouvement avait conclus ses alliances avec le parti communiste et une formation créée pour la cause "Les indépendants" dirigée par deux personnalités en vue de la vie politique du canton (un ex-conseiller d'Etat de Genève et un Avocat, membre influent du défunt PSO).

    Lorsque un parti ou un mouvement veut brasser tout et son contraire, il lui est fatal de connaître son effondrement assez vite. Je n'exagère rien en disant "assez vite" car, après 8 ans (2 législatures de 4 ans au canton et 2 au national) A la 3è législature, l'Alliance de Gauche atteignait misérablement le quorum et plaçait 7 de ses députés sur 21 qu'il comptait aux élections précédentes.
    En 2005, à la 4è élection cantonale, elle fut balayée.
    Depuis lors, les divisions se sont multipliées. Dans le manque de moyens, les partis se sont fait des procès insensés, les différends se sont multipliés et aggravés.
    Ce fut alors le temps de la recherche vaine de nouvelles alliances.
    Il faut savoir qu'on ne peut augmenter la démographie pour augmenter ses chances dans les alliances. Par contre, les dissensions ont libéré beaucoup d'espace aux populistes d'extrême droite qui se sont profilés de manière fulgurante.
    Union Démocratique du Centre (UDC) et Mouvement Citoyen Genevois (MCG) sont devenus la deuxième force du canton derrière les Libéraux.

    On n'est pas prêt de revenir au pouvoir et le Parti Socialiste n'est pas prêt de se désolidariser de ce gouvernement bourgeois néo-capitaliste. Il est lui-même gouvernemental et néo-cons.

    Le congrès du NPA a surtout montré beaucoup de raidissement face à une possibilité de former un véritable front. Mais pourquoi ?
    A travers différents comptes-rendus, NPA semble faire la même erreur que SolidaritéS en voulant faire de leur parti un fourre-tout et dans une marche désordonnée.
    Malgré la sympathie sincère que j'ai pour Besancenot, je ne peux qu'être septique quant à sa capacité de gérer cette diversité dans les contradictions, les antagonismes et les sectarismes des lobbies.
    Pour finir, les réflexions politiques de fond seront forcément abandonnées parce qu'il y aura trop de contentieux à régler au cas par cas et dans l'urgence. Telle sera la vie d'un parti-fourre-tout.

    Dommage ! Si Besancenot est médiatiquement grandi et adulé, il n'est peut-être pas la paire de poignes qu'il faut parfois pour recentrer les potentiels révolutionnaires que lui-même revendique. Les effets d'annonce risquent fort de flamber comme feu de paille.
    Mais ma crainte pour le PG est semblable.

  39. clarazed dit :

    Quelques réflexions après l'émission "Mots croisés" :
    1. Jean-Luc Mélenchon n'a eu la parole qu'au bout de 20'(battu par Barbier qui a du attendre 35')
    2. Pour avoir l'air d'offrir un plateau équilibré, Barbier s'est retrouvé dans le camp de gauche ! En réalité, ils étaient 3 contre 5 + Calvi dont on sait de quel côté il penche...

    Où l'on a appris que
    1. le gouvernement ne fixera pas de salaires maximum
    2. Woerth veut lutter contre l'immoralité et qualifie le bouclier fiscal de "mesure de justice fiscale" (sic, il l'a même répété, sans vergogne)
    3. les Français ne vont rien payer (dixit le gars d'Europe 1)
    4. les constructeurs automobiles se sont engagés sur un code de bonne conduite (sans jeu de mot) selon l'UIMM...
    5. la suppression de la taxe professionnelle est en fait destinée à obliger / accélerer le changement des structures de collectivités locales (Copé)
    6. la droite va essayer de dézinguer le PG, non pas sur le fond, mais à cause de son alliance (?) avec le NPA (cf. les propos de Copé)

    A part ça, il est clair qu'on est face à un véritable choix de société et je suis bien contente d'être au PG. Merci M. Mélenchon !

  40. 4 Août dit :

    "En tout cas, l’état prérévolutionnaire que crée cette situation fait forcément saliver les troupes d’Olivier Besancenot. Pour lui, la grève générale qui touche la Guadeloupe et la Martinique est forcément « un motif d’inspiration » car « c’est ce qu’il faudrait faire dans les semaines et mois à venir » en métropole.

    Par ailleurs, on peut penser que la place Beauvau a vu venir les choses. A en croire le LKP en Guadeloupe, « 17 airbus ont débarqué depuis début janvier avec près de 4000 forces de l’ordre, des chars d’assauts, des munitions, des cercueils en plastique et des vivres »."

    http://solidariteetprogres.org/article5122.html

  41. 4 Août dit :

    "la lutte pour le retrait de la loi Bachelot se poursuit : une intersyndicale appelle à manifester jeudi devant l’Assemblée nationale. Le message est clair : il faut stopper cette entreprise ultralibérale de déconstruction de la santé."

    http://www.humanite.fr/Loi-Bachelot-peur-sur-l-hopital

  42. Jennifer dit :

    Déclaration du M'PEP:

    Contre l’Union du capitalisme néolibéral européen
    FAIRE FRONT POUR FAIRE FACE

    Le Conseil national du M’PEP (Mouvement politique d’éducation populaire), réuni à Montreuil (93) les 7 et 8 février 2009, salue avec enthousiasme le lancement du Front de Gauche qui a tenu son premier grand meeting à Frontignan (Hérault) le 5 février 2009.

    Le succès, en termes de participation, avec 1 300 personnes, et le respect de la pluralité des points de vue des intervenants, marquent l’entrée en campagne de la gauche de gauche pour les élections européennes du 7 juin 2009.

    Nous ne pouvons que partager l’opinion de Denis Sieffert, directeur de l’hebdomadaire Politis, qui figure sur le site du Parti de Gauche : « la construction de ce meeting a été exemplaire ». Ce meeting a, en effet, réuni, outre le Parti communiste français et le Parti de gauche, fondateurs du Front de Gauche, le M’PEP, le Mouvement républicain et citoyen (MRC) 34, les Alternatifs du Languedoc-Roussillon, les Collectifs unitaires antilibéraux (CUAL) de l’Héraut. Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) local, invité, a pu y lire une déclaration.

    « UNITÉ, UNITÉ, UNITÉ » est le slogan qui a été scandé d’une même voix par les 1 300 participants au meeting de Frontignan.

    Ainsi que le souligne le journal l’Humanité daté du 7 février, c’est la volonté d’unité et de rassemblement qui porte la dynamique du Front de Gauche :

    « (...), la meilleure preuve qu’une divergence politique ne constitue pas un obstacle à l’unité a été fournie par l’intervention de Jacques Nikonoff. Appelant à un triple non (au traité de Lisbonne, aux listes pro-système et au caractère antidémocratique de l’Union européenne) et à un triple oui (à une véritable Union entre les peuples, à une union de la vraie gauche à l’échelle européenne et en France), le responsable du Mouvement politique d’éducation populaire a surtout chargé à plusieurs reprises l’UE, ’’antidémocratique, tyrannique et dictatoriale’’. Lors de son intervention, Francis Wurtz a tenu à réagir franchement : ’’Je n’utilise jamais de rhétorique anti-européenne. Nous devons mener un combat positif, solidaire et européen. Je ne suis pas contre l’Union européenne mais contre ses orientations actuelles’’. Divergence, donc, mais unité. ’’Car nous sommes tous placés face à des responsabilités exceptionnelles, a expliqué le député européen communiste. Nous n’avons pas le choix de rater le coche. Cet objectif stratégique doit l’emporter sur tous les autres. »

    Le Conseil national du M’PEP, qui a fait connaître son intérêt pour le Front de Gauche dès le mois de décembre 2008, et a déclaré sa volonté d’y participer, mobilisera toutes ses forces, à tous les niveaux de son organisation. Le M’PEP est désormais, concrètement, engagé dans la campagne unitaire du Front de Gauche. Plusieurs rencontres entre PG, PCF, M’PEP, et d’autres organisations selon le territoire concerné, ont déjà eu lieu et d’autres sont programmées pour créer le Front de Gauche au plan départemental.

    Les prochains meetings, notamment à Privas le 11 février, à Mulhouse le 19, à Paris le 8 mars, à Lille et à Lyon le 10 mars, seront des temps forts de la campagne commune. Le Front de Gauche devrait alors s’être élargi à de nombreuses autres organisations. Afin, comme a conclu Jean-Luc Mélenchon à Frontignan « que cette élection ait une signification majeure ».

    Car, comme l’a proclamé Jacques Nikonoff, porte-parole du M’PEP, dans son intervention à Frontignan : « C’est pour la Gauche et pour le peuple qui essuie la tempête de la crise que nous marcherons main dans la main pendant cette campagne. Pour gagner ! Pour retrouver la dynamique formidable de la bataille du référendum de 2005 ! Pour construire un OUI d’espoir et d’avenir. »

  43. Nipontchik dit :

    La démission de Kouchner s'impose, pour des raisons évidentes; mais pour les hommes d'honneur il est des choses au moins aussi importantes, souvenez-vous de Tapie et Borloo:

    "VA-OM: les joueurs de 93 veulent le titre
    AFP
    10/02/2009 | Mise à jour : 07:37 | Ajouter à ma sélection.
    Les joueurs de Marseille sacrés champions d'Europe en 1993, mais dépossédé de leur titre de champions de France la même année en raison de l'affaire de corruption Valenciennes-OM vont demander la restitution de leur titre aux instances du football, a-t-on appris auprès de l'un d'entre eux, Eric Di Meco.

    Une lettre dans ce sens signée par tous les joueurs va être adressée "dans les prochains jours, vraisemblablement la semaine prochaine" au président de la Ligue de football professionnel Frédéric Thiriez et à la direction de la Fédération française de football.

    La FFF avait retiré le titre de l'OM le 22 septembre 1993, après la décision de l'UEFA d'exclure le club de la Ligue des champions pour la saison 1993-1994, sanction étendue à tous les matches internationaux. Le 22 avril 1994, la FFF a rétrogradé l'OM en deuxième division.

    Ces sanctions faisaient suite à une plainte de la Ligue début juin 1993, après les révélations sur la tentative de corruption de ce match, qui s'est joué le 20 mai 1993 et que l'OM avait remporté 1-0, six jours avant le sacre européen de l'OM devant le Milan AC."

  44. Nipontchik dit :

    @j 62: on pourrait dire la même chose de toute réforme partielle...par ex la vieille revendication historique de la journée de 8 heures, on l'a obtenue (du moins jusqu'aux lois Aubry) et ça n'a pas pas fait chuter le capitalisme

    Mais le mvt ouvrier avait-il tort de demander les 8 heures? Bien sur que non.

    J'ai entendu C.Lepage (Modem) se positionner contre le nucléaire l'autre jour, c'est la position d'une fraction des bourgeoisies européennes, prêtes à renoncer à l'indépendance énergétique (voire à l'indépendance tout court) pour se transformer en simples provinces de l'Empire de la future UA (union atlantique).
    Bayrou et Besancenot sont les 2 bouts d'1 même bâton (c'est pareil sur le communautarisme).

    Contre l'UE, l'OTAN, Lisbonne-Maastricht-Amsterdam, tout ça va ensemble; 1 évidence qu'il faut rappeler (on est loin de la campagne PS du OUI à Maastricht, censé nous protéger des USA et du Japon).

  45. Nipontchik dit :

    Unité dans la diversité, un Front ne peut se concevoir autrement (sinon c'est la construction d'1 parti, d'1 mouvement...):

    "« (?), la meilleure preuve qu?une divergence politique ne constitue pas un obstacle à l?unité a été fournie par l?intervention de Jacques Nikonoff. Appelant à un triple non (au traité de Lisbonne, aux listes pro-système et au caractère antidémocratique de l?Union européenne) et à un triple oui (à une véritable Union entre les peuples, à une union de la vraie gauche à l?échelle européenne et en France), le responsable du Mouvement politique d?éducation populaire a surtout chargé à plusieurs reprises l?UE, ?antidémocratique, tyrannique et dictatoriale?. Lors de son intervention, Francis Wurtz a tenu à réagir franchement : ?Je n?utilise jamais de rhétorique anti-européenne. Nous devons mener un combat positif, solidaire et européen. Je ne suis pas contre l?Union européenne mais contre ses orientations actuelles?. Divergence, donc, mais unité. "

  46. Les cinq " Grandzéditorialistes " dit :

    Longue vie au club des cinq « Granzéditorialistes » !

    Duhamel, Val, Thréard, Legrand, Aphatie : chaque vendredi, Le Grand Journal de Canal-Plus s'offre le caviar des granzéditorialistes français. La fulgurance des échanges dit l'état de la presse française. Même poussés dans leurs derniers retranchements, Alain Duhamel et Philippe Val n'arrivent pas à trouver des points de désaccords.

    Ce vendredi, le Grand Journal de Canal-Plus s’était mis sur son 31 : il accueillait les plus « granzéditorialistes » de Paris pour décrypter le message du président Sarkozy diffusé la veille. La subversive Canal Plus recevait Alain Duhamel, Philippe Val, Yves Thréard du Figaro, Thomas Legrand de France Inter et l’habitué des lieux, Jean-Michel Aphatie.

    Un club de la presse qui s’annonçait sulfureux. Dès le début, Denisot donne le ton, agressant Duhamel : « Est-ce que vous vous êtes senti à l’aise pendant cette soirée ? »

    Duhamel réplique aussi sec : « J’ai fait de mon mieux, j’ai improvisé, c’est des histoires entre journalistes ça…c’était de la mauvaise organisation…on n'en est pas mort ». L’argument est imparable et restera, en effet, valable jusqu’à son dernier souffle.

    Denisot encaisse. Aphatie, d’habitude si prompt à donner des leçons de journalisme, se met aux abonnés absents, visiblement pleinement satisfait par l’hypocrisie des échanges.

    Le reste de l’émission sera un formidable résumé de la privation du débat public par des élites journalistiques ultra-formatées. Alain Duhamel et Philippe Val sont copains comme cochons, l’un finissant les phrases de l’autre, l’autre apportant des précisions aux digressions du premier. Les Laurel et Hardy du prêt à penser journalistique sont en pleine bourre. Le duo est irrésistible. Ne manque plus qu’à assurer la promo du spectacle et à fixer les dates de la tournée.

    Certes, Yves Thréard (Le Figaro) chipote un peu sur l’augmentation du SMIC, s’avoue un peu plus sceptique que la moyenne sur le cas Obama. Hormis ce léger écart, le monde merveilleux des granzéditorialistes vibre à l’unisson de ce président « qui veut discuter et ça c’est tant mieux », dixit Thomas Legrand (France Inter) qui sera adoubé par tous ses confrères après avoir prononcé cette tirade pleine d'esprit.

    Notre club des cinq plumitifs se retrouvera encore sur le cas Kouchner. Ou plutôt le cas Péan. Car Kouchner est très vite évacué : « Rien n’est illégal. Par contre les motivations de celui qui a écrit le livre ne sont pas très claires » lance Duhamel. « Si, elles sont claires, mais elles sont de mauvaise foi » ajoute Thomas Legrand. « ça sent un peu le néo-pétainisme » glisse Philippe Val. « Vous pouvez enlever le « un peu » conclut Aphatie. Encore une belle figure imposée, exécutée parfaitement par notre troupe de joyeux drilles.

    Nos deux chouchous, Duhamel et Val, se taperont encore dans les mains s’adressant des sourires complices, en évoquant le cas Montebourg. On imagine déjà les suites possibles de ce beau roman d’amitié, né un soir d’hiver sur Canal Plus. Une agence de contenus de granzéditorialistes proposant ses services, éditorialisant à tour de bras, quelque soit le support, quelque soit le sujet, quelque soit la politique éditoriale du titre.

    Régis Soubrouillard.

  47. Hervé dit :

    L'art du débat argumenté est difficile, surtout avec un Woerth et un Copé en face de soit !
    Bravo pour hier soir, Mr le Sénateur : planification écologique, changement des modes de production, et imposition, tout cela était clair et, surtout, argumenté.

  48. C.Mécrin dit :

    Cher Jean-Luc,
    Ne baissons pas les bras. Le message adressé par le congrès du NPA n'est pas si négatif. A quoi nous attendions-nous ? Un chèque en blanc ? Le NPA a gagné le droit, par son audience, à agir comme une formation politique centrale et autonome. Que nous dit-il ? Qu'il n'a pas l'intention de se fondre dans une masse qui va courir à l'alliance avec le PS dès que l'occasion se présentera. Est-ce si scandaleux ? Est-ce ce que nous souhaitons ? DSK, en ce moment, nous explique qu'il faudrait procéder à des "nationalisation provisoires", c'est-à-dire qu'il faudrait payer la facture sur le bien commun pour ensuite rendre le gâteau aux exploiteurs une fois qu'il serait redevenu comestible. Je n'ai pas l'intention de contribuer à amener un type comme ça au pouvoir sous prétexte qu'il serait une des meilleures chances du PS aux prochaines présidentielles !
    Je t'ai entendu parler de discipline républicaine à Limeil, de refus du "vote révolutionnaire" pour faire gagner la droite. D'accord. Mais on ne peut pas évacuer la question des alliances d'un trait de plume. En matière de dépassement du capitalisme, le NPA n'est-il pas un partenaire plus fiable que le PS ? C'est un militant du PG qui n'a jamais mis les pieds au PS (et qui n'a jamais voté PS au premier tour) qui te parle. Nous sommes un parti-creuset, qui a vocation à faire sien tout ce que la gauche a produit depuis un siècle et demi. Nous adoptons pour nous-mêmes les principes qui devront régir la gauche refondée, le "Die Linke" à la française qu'il est nécessaire de construire. Eh bien il me semble que la question que nous pose le NPA a son importance. Nous voulons être parmi les facteurs d'un tremblement de terre politique en France et à gauche... Refuser d'adopter les recettes éculées sans débat me paraît être un minimum. Tu as fédéré sur ta personne et par le verbe, que tu manies bien, mais aussi et surtout sur une perspective : celle de la création d'un outil politique au service du peuple, qui dépassera le PC, les Alternatifs, etc... mais aussi le PG ! Nous y aurons une place, celle comment dire... de l'étincelle et du centre de l'union, en toute humilité. Mais alors allons au débat. Sans concession, sans peur, sans a priori.
    Certes, on ne peut pas, angélisme, ne pas voir qu'il y a au NPA des trotskystes pur jus qui n'ont aucune envie de participer à un pôle à gauche, trop divers pour eux. Ca les angoisse. Mais la démarche de dépassement de la LCR par le NPA est une démarche de maturité politique qu'on ne peut pas leur enlever d'un revers de main. Je veux croire qu'elle n'est pas seulement un élargissement de la base militante de la LCR sans mutation idéologique. Ne nous laissons pas aller à nos propres angoisses.
    Certes, ils doivent en partie leur audience, qui ira sans doute grandissant, à une complaisance calculée du pouvoir, qui ressemble furieusement en symétrie à celle de Mittérand envers le FN dans les années 80. Mais eux aussi, à leur manière, participent à cette refondation qu'on appelle, en s'ouvrant à d'autres traditions.
    Certes, les élections pour certains d'entre eux sont surtout une tribune de laquelle ils n'attendent rien qu'un temps de parole. Prétendrons-nous, nous, que tout se jouera dans les urnes, sans aucune forme de mobilisation populaire ?
    Certes, ils disent (c'est le leitmotiv de Besancenot en ce moment) qu'ils ne participeront pas à un gouvernement sous les institutions actuelles. Et ça pose évidemment la question de la période de transition. Disons-nous que la 5ème République est la panacée en matière d'institutions ?
    Je ne prétends rien t'apprendre ici. Seulement que pour ma part, responsable de mon comité PG dans la Meuse, je ne vais pas baisser les bras. Je vais aller les voir et provoquer une réunion à trois, avec le PCF. Parce que l'important dans ces élections européennes, ce n'est pas vraiment le fait d'envoyer à Strasbourg des députés que de toute manière, personne n'écoute puisqu'ils ne prennent aucune décision. C'est d'expliquer au Peuple de France que nous ne sommes pas assez cons à gauche pour aller encore une fois au combat en ordre dispersé. C'est de lui dire qu'il est temps de faire de la politique. C'est de lui montrer que les années 80, c'est fini, que la fin de l'histoire n'est pas là, dans la résignation au capitalisme. C'est d'ouvrir une perspective de transformation sociale réelle qui soit en rupture avec ce que la gauche a fait ces dernières décennies, accompagnant la spoliation, la destruction et le pillage, témoins incapables de même ralentir la marche de nos ennemis.


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