28oct 08

Mardi matin j’étais sur RTL à l’invitation de Jean Michel Aphatie. Ca veut dire que la veille tard je potassais encore mes fiches et que j’ai continué en buvant mon café avec la presse disponible à six heures et demi dans le seul bistrot ouvert dans les parages de la radio. Comme je n’avais pas envie de commencer la journée avec l’estomac dans les oreilles j’ai pris le métro plutôt que la moto taxi. Mais je me suis lourdement planté dans l’évaluation du temps de trajet. Donc j’ai eu le temps de visiter le quartier des riches aux alentours de la station de métro Franklin Roosevelt dont la bouche est pile poil devant l’hôtel de mon collègue Serge Dassault. A cette heure là on croise les petites mains qui font tourner le monde dans l’ombre. Mais dans la lumière médiatique y voit-on clair ?

L’ILLUSION DES MOTS
Quand la première question est du genre « ha !ha !vous êtes d’accord avec Sarkozy puisqu’il est pour l’intervention de l’Etat comme vous », puis que le journaliste reviens cinq fois à la charge pour me dire que je suis drôlement « conciliant » ou me demande à trois reprises de donner les noms de ceux dont « les valeurs  se sont écroulées à la bourses des idées au PS » selon mon expression, je crois comprendre que je suis là pour faire du spectacle et que les fiches et le reste ne sont pas la priorité dans cette arène là. Du coup le soin mis à me garder de la pente vers laquelle je sens qu’on me pousse me fait confondre les employés de la Camif avec ceux de Moulinex. Quasi Homonymie car j’avais l’esprit occupé par le cas, que j’ai d’ailleurs évoqué à l’antenne, de l’entreprise Moulex dans la Haute Garonne, que ses propriétaires délocalisent après avoir pillé ses brevets et le fichier client et réalisé encore cette année plus d’un million d’euros de bénéfices…Après ça le plus incroyable est de lire sur le site « d’arrêt sur image » et du « Point » que je vois d’un bon œil le plan Sarkozy et ainsi de suite. On voit la boucle : une question inepte à laquelle une réponse mesurée pour éviter la provocation donne lieu à une reprise en boucle, par des commentateurs qui ne peuvent naturellement pas en croire un mot, d’un point de vue favorable à Sarkozy de ma part. C’est le média traquenard, la reconstruction du réel par les apprentis sorciers irresponsables qui au plein milieu d’une crise où chacun s’efforce de faire preuve de sens des responsabilités jouent à jeter de l’huile sur le feu  d’une façon ou d’une autre pour créer de l’ambiance. Le moment venu il en sera fait justice, de cela comme du reste, en général et en particulier, car si tout va comme on peut penser que cela aille au vu de l’expérience du passé, le système médiatique, comme tous les autres composants du système de l’ordre établi sera lui aussi entrainé dans le vide. Ce n’est pas forcément réjouissant.

L’ILLUSION ECONOMIQUE
J’en reviens au problème du moment.  Il faut savoir que quoique j’ai fait des études de lettres et de philo, l’économie est un de mes hobby intellectuels depuis que j’ai découvert le matérialisme historique en lisant Marx, il y a, hum, disons trente ans. Dans cette vision, la loi de la valeur rattrape toujours immanquablement l’économie financière. Chaque fois que les bulles éclatent dans la sphère financière, je fais donc le même cours de formation aux camarades sur le rôle des capitaux fictifs dans le mécanisme de l’accumulation capitaliste contemporaine. Et à chaque fois j’évoque le risque systémique de l’effondrement général d’un système où existe un rapport de un à cinquante entre le montant du capital circulant et la valeur réellement produite. Mais ce risque ne s’accomplit pas. Nombreux sont donc ceux qui ont fini par croire que le système avait réellement trouvé la parade à sa propre instabilité génétique. Je revois la mine sarcastique de Julien Dray au bureau national du PS où l’on évoqua la crise des subprimes lorsqu’il se moquait de « ceux qui annoncent des catastrophes qui n’ont finalement pas lieu ». Car on ne répétera jamais assez pour bien comprendre ce qui se passe que le capitalisme est un système intrinsèquement instable. Entre 1816 et 1929 le système a produit 14 crises, chacune commençant par un choc boursier puis bancaire avant de dévaler dans "l’économie réelle" pour reprendre une expression devenue d’usage courant quoiqu’elle ne soit pas si éclairante qu’elle en a l’air. On ne doit pas perdre de vue que d’une certaine façon la crise de 1929, considérée d’un point de vue très général est une suite de la crise non résolue qui avait provoqué la première guerre mondiale. Et que la seconde guerre mondiale, vue de cette façon continue cette même histoire. Et débouche sur la même impasse aggravée par le fait que l’extension du camp socialiste réduisit encore le marché disponible. L’expansion entretenue à partir de l’économie d’armement puis la marchandisation  à marche forcée de tout ce qui pouvait l’être et enfin le modèle de l’économie d’endettement tout cela n’a fait que différer, reporter la rencontre avec le réel. Le réel ? Je le résumerai en écho à la fameuse phrase sans cesse opposée aux travailleurs par la droite, les chroniqueurs médiatiques  comme par nombre de dirigeants socialistes : «on ne peut pas distribuer plus de richesses qu’on en produit » alors même que c’était la clef de répartition de cette distribution que nous mettions en cause. Cruelle ironie que cette antienne quand les profiteurs jouissaient de son contraire. Reste ceci : « on ne peut pas accumuler plus de richesses qu’il n’en est produit réellement». En ce moment finit l’illusion à ce sujet.

L’ILLUSION DE LA FIN DE LA POLITIQUE
Samedi j’ai participé toute la journée à la rencontre de solidarité avec le Vénézuéla. Je n’avais pas prévu d’y passer aussi toute l’après midi. Je devais aller faire un saut chez mes amis du Grand Orient de France qui organisaient une rencontre européenne sur la laïcité au siège de leur association. Mais j’ai été littéralement avalé par la réunion à la Maison de l’Amérique latine. Non seulement par les interventions mais aussi par les dialogues qui se sont noués dans les couloirs avant la synthèse de la fin d’après midi. Vers dix huit heures est arrivé le ministre des affaires étrangères du Vénézuéla, Nicolas Maduro. Cet homme dégage une énergie incroyable. Je comprends que ce n’est pas tant sa personne, un homme trapu et grand, qui donne cette impression de force. C’est plutôt la situation qu’il incarne. Son discours a duré plus d’une heure. Je ne suis pas autorisé à m’en plaindre moi qui parle souvent plus longtemps. En fait ce n’est pas long. Car ce qu’il dit tient en haleine. C’est la chute que je veux relever. Il dit en substance : « la crise est un grand malheur mais elle est aussi une opportunité pour faire naître un monde nouveau. Le pire pour nous ce ne sera pas la crise mais si nous n’arrivions pas à en tirer un monde nouveau ». Avant ça il y avait déjà eu beaucoup de souffle donné à la rencontre. Igancio Ramonet a présenté un cadrage absolument lumineux en faisant une évaluation argumentée de la fin de la légitimité acceptée des paradigmes du discours et de la culture libérale dominante. Sa description du retour du politique  au devant de la scène montrait que cela n’impliquait pas forcément la victoire d’un discours en particulier mais l’attente qui se renforcera de voir une nouvelle cohérence être énoncée. Mon étonnement a été d’entendre la même chose dite au déjeuner par Dominique de Villepin qui se trouvait en être un des invités aux côtés de Mario Soares, l’ancien président de la République portugaise qui en rajoutait sur le thème. J’étais frappé par cette tonalité des discussions entre soi qui diffère tellement de ce que nous avons dû entendre et subir de la part de la droite traditionnelle et de la social démocratie si bien incarnée par ces deux personnages de haut niveau intellectuel. Je pense que l’envoutement par la magie de la main invisible est fini. Les uns et les autres restent de droite ou de gauche mais d’une autre manière plus humaine en ce sens que chacun admet qu’en dernière analyse les hommes font leur histoire eux-mêmes sans qu’aucune transcendance, fusse la métaphysique "main invisible, ne puisse les en dispenser. Naturellement cette nouvelle n’est pas encore arrivée jusqu’au cerveau de certains diplodocus de la bien pensance. Je pense à cet aigle de François Hollande. Ainsi quand il déclare à RTL : « face à nos engagement européens et à la crise écologique, il n’y a plus de clivage politique ». Pendant que la politique revient dans le bruit et la fureur comme la seule réalité de la réalité, Hollande proclame sa fin au pied de ses totems et tabous ! L’homme de la nouvelle déclaration de principe, adoptée dans la triche des votes à la base et la gonflette des résultats au sommet, finit son mandat en  éteignant lui-même la lumière de la maison. Pour lui donc la politique était une illusion.  Pourtant  même l’auteur de la thèse sur la fin de l’histoire a reconnu qu’il s’était trompé. Hollande ne doit pas le savoir.


318 commentaires à “De l’illusion et des illusionistes”
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  1. Luc dit :

    Dray rencontre les blogueurs et attaque Mélenchon :
    --------------------------------------------------------------------------
    (http://sauce.over-blog.org/)
    Mélenchon! mais c’est une caricature Mélenchon! Mélenchon en 2000, quand les jeunes de la Gauche Socialiste disent "ça va pas", commencent à dire "il faut qu’on bouge", Mélenchon me dit la chose suivante, en me prenant en tête à tête: "si il y a le moindre mouvement social, je quitte la Gauche Socialiste et je m‘en vais".
    "Mélenchon au congrès de Grenoble du PS, je propose que toute la gauche soit unie, et si on avait tous été unis on aurait fait plus de 30% au congrès. Il vient me voir il me dit "Jospin m’a dit qu’il ne fallait pas qu’on fasse alliance avec Emmanuelli, et donc on ne peut pas être ensemble"."
    "Mélenchon quand il est ministre, c’est le plus grand des fayots au conseil des ministres. Il a jamais ouvert la g.. la voix, sur toutes les questions que j’ai évoquées, la fiscalité sur les stock options, la question de la réforme de l’université, la question de la précarité, la question des salaires, la question de l’insécurité, trouvez-les les compte-rendus du conseil des ministres où on voit Mélenchon prendre ses responsabilités, aller à la bataille dire "je suis pas d’accord. Jamais. Et puis quand on a perdu alors Mélenchon c’est devenu le plus grand des gauchistes. Mais quelle est la credibilité? Moi j’ai subi la tutelle de Mélenchon, je les ai pris sur moi ces compromis".
    "Non, il faut pas me la faire. J’aime bien Benoit mais quand je vois derrière les vieux crabes…"

  2. 4 Août dit :

    @ Jennifer/Maxou

    JM était énervé parce que personne ne comprenait ses craintes.

    Bon, va falloir sécuriser les accès WiFi maintenant. Fini le Mac Do, finie l'idée fraternelle de partager sa ligne pour que tout le monde puisse accéder au net n'importe où dans la rue... Nous sommes dans une logique marchande, tout n'est que marchandise, y compris la culture et le loisir.
    Même le streaming (visualisation sans télécharger) est visé. Ils veulent filtrer l'illicite... et le licite !
    Et la vidéo du "casse toi pov'con" au fait ? Pourrais-je la revoir sans me faire couper la ligne ?

    Excellent tuto pour sécuriser son WiFi:
    http://www.linternaute.com/hightech/wifi/05-wifi/securite.shtml

  3. DiGeo dit :

    .....................L'ancien se meurt, le nouveau ne parvient pas à voir le jour, dans ce clair obscur surgissent des monstres. Antonio Gramsci..........................

    Des monstres gravitent autour de nous sans qu'ils puissent pour l'instant clairement identifiés.
    Les amalgames sont vite faits. Il est risqué de mettre dans un seul paquet Brice Hortefeux et la politique sur l'immigration, Vichy chargée de symboles négatifs ou doit justement se tenir le sommet européen sur l'intégration et la délation de l'employée municipale trop zélée.
    Certes les Vichyssois d'aujourd'hui n'ont pas à assumer les errements du passé. Certes l'employée municipale a outrepassé ses prérogatives. Reste le sinistre ministre dont on aimerait bien savoir ce qu'il a derrière la tête!
    Ce choix de Vichy est-il tout à fait innocent. Ne participe-t-il pas d'une volonté de faire peser une chape de plomb au cas ou se développeraient quelques velléités de contestation radicales.
    Attendons-nous en tous cas à ce que la crise engendre des monstres. Les chiens ne font des chats et les possédants, même chapitrés par Sarko le moralisateur, sont prêts à tout. Surtout au pire.
    Alors Hadopi..................

  4. 4 Août dit :

    Pour ceux qui connaissent le "trou de mémoire" dans le 1984 d'Orwell, voici une application pratique:

    "Des programmes d'histoire revus et corrigés par le Parlement ?"

    http://www.rue89.com/2008/10/30/des-programmes-dhistoire-revus-et-corriges-par-le-parlement

  5. Vieuxrat dit :

    La tendance Olivennes majoritaire au Sénat

    Les sénateurs ont adopté, jeudi 30 octobre au soir, à une très large majorité incluant le Parti Socialiste, le projet de loi anti-piratage...!

    Fin septembre, les députés européens Guy Bono (Parti socialiste Européen) et Daniel Cohn-Bendit avaient fait adopter à une très large majorité : 573 voix pour 74 contre, l'amendement 138. Il stipule notamment que "aucune restriction aux droits et libertés fondamentales des utilisateurs finaux ne doit être prise sans décision préalable de l'autorité judiciaire";

    Aujourd'hui l'Europe apparaît comme le dernier rempart contre les velléités liberticides de certains États membres" expliquait Guy Bono, avant d'ajouter : "On ne joue pas comme ça avec les libertés individuelles. Le gouvernement français doit revoir sa copie !".

    Les sénateurs Socialistes, qui seront sans doute suivis par les Députés viennent de choisir, avec l'UMP, le soutient des promoteurs de la StarAc'.

    Je veux bien me faire moine si cette loi fait remonter de 1% les ventes de CD des Majors, par compte l'HADOPI, agence de justice privé, gérée par les ayants droits fera certainement école.

  6. Emma26 dit :

    Je suis aussi d'accord avec le post 133 de H2 et puis avec tous ceux qui s'inquiètent de la mise sous surveillance des internautes par des sociétés privées (Maxou, Jennifer, 4 Aoùt...)

  7. marsouin dit :

    [b]Quand la première question est du genre « ha !ha !vous êtes d’accord avec Sarkozy puisqu’il est pour l’intervention de l’Etat comme vous »,[/]

    d'abord quel médiocre journaliste que cet Aphatie, quel faux cul !
    Quand aura t'il l'honnêteté de reconnaitre la vérité des faits ?!
    Quand cessera t'il ses attaques contre la gauche, même en ce pire moment ou la doctrine libérale capitaliste se casse la gueule ou tous crient au secours et demandent les interventions massives des états, quand accepteront-ils de reconnaitre leurs errements dans la course au fric, à un système virtuel ou la richesse est produite par des dettes !

    Et que tous celles et ceux qui ont voté pour Sarkozy l'ultralibéral qui pendant sa campagne trouvait les français pas assez endettés, qu'ils ne devaient pas avoir peur, que lui président de droite allait (comme aux USA) faire voter une loi afin que tout un chacun puisse emprunter au-delà de ses propres moyens, tout simplement comme il dit sur l'hypothèque du bien acheté !

    On en voit le triste bilan aujourd'hui, alors messieurs les journalistes pourquoi ne faites vous pas votre boulot ?

    J'espère qu'au PS les militants auront, eux, compris la leçon en accordant leurs suffrages à la seule motion valable, la votre, enfin celle de B. Hamon !

  8. paul dit :

    Pardonnez-moi l'expression, mais c'est plutôt le choeur des vierges effarouchées ce matin sur ce blog.

    - D'une part, peu ont cherché à se renseigner sur les risques que recouvrent cette loi, malgré les avertissements de JM, H2, etc...

    - Taper sur Jean-Luc Mélenchon, qui a peut-être bien d'autres chats à fouetter en ce moment, même s'il n'a pas attribué suffisamment d'importance à la chose, est en faire un bouc émissaire pratique. On brûle ce qu'on a adoré.

    - Pousser des cris d'orfraie sur une loi supposée voire décrétée (je dis ceci parce que la plupart ne la connaissent pas) liberticide est un excellent moyen de ne pas voir les modes de censure que beaucoup appliquent sur ce blog même. Je m'explique: vampiriser le blog et s'ériger en juge permanent de ce qui est "juste", "excellent" ou autres expressions d'une bienveillance d'institutrice, et zapper sur les posts qui ne seraient pas politiquement correct, et le conseiller comme un mode de lecture, plutôt de non-lecture, est encore bien plus castrateur.

    Nous somme bien sur ce blog pour y lire et y écrire ce qu'on ne trouve pas dans des canaux qui, donc, vont se limiter de plus en plus.
    Mais HADOPI ou Big Brother ne trouvent meilleur écho qu'en soi, si l'on n'y prend pas garde.

  9. Fonds de pension, piège à cons. dit :

    Le krach boursier menace les retraites dans de nombreux pays.

    Sandrine Prod'Homme, une Franco-Rwandaise de 32 ans, est partie travailler comme consultante il y a cinq ans à San Francisco. Comme la quasi-totalité des salariés aux Etats-Unis, elle cotise chaque mois pour sa retraite dans un fonds de pension privé. Elle a opté pour un plan "401-k", qui lui permet de décider où placer son épargne. Comme la plupart des Américains, elle a investi en Bourse, ce qui est plus risqué mais potentiellement plus rémunérateur. Mais depuis le début du krach boursier, elle voit son capital retraite fondre chaque mois davantage : " Depuis cet été, ça n'arrête pas. En huit mois, mon 401-k a perdu 40 %, c'est une catastrophe. "
    Ils sont 51 millions d'Américains dans son cas à avoir vu disparaître en quelques mois des années d'économies. L'ampleur de la crise est telle que tous les fonds de pensions américains ont été touchés.
    Selon le Congressional Budget Office (CBO), les fonds auraient perdu au total 2 000 milliards de dollars en quinze mois (20 % de leur valeur).
    Les célèbres CalPERS et CalSTRS, dédiés au financement des retraites des fonctionnaires et professeurs de Californie, ont fondu de 26 % et 10 % depuis fin juin 2008.
    " Je ne suis pas la plus à plaindre. J'ai trente ans pour me refaire, poursuit Sandrine Prod'Homme. Mais ceux qui voulaient prendre leur retraite dans cinq ou dix ans et ont laissé leurs sous en Bourse sont au plus mal. La plupart doivent reculer le moment du départ à la retraite. Certains prévoient de s'arrêter à 80 ans ! "
    Avec la crise, c'est tout le système de retraites par capitalisation qui vacille. Aux Etats-Unis, la Sécurité sociale permet de toucher une pension mais le montant octroyé, correspondant en moyenne à 40 % du salaire, est souvent insuffisant et tous les Américains n'y ont pas droit. La quasi-totalité d'entre eux cotisent donc dans des fonds de pension. Soit dans des plans à "bénéfices garantis", où le salarié verse une cotisation à son entreprise qui s'engage à lui verser une retraite pour un montant fixé à l'avance (si l'entreprise ne peut le faire, le Pension Benefit Guaranty Corporation, un organisme d'Etat, prend le relais). Soit il décide de placer son capital à sa guise dans un fonds non garanti mais plus souple et souvent abondé par l'entreprise, comme les fameux "401-k", et reçoit à sa retraite le capital qu'il aura fait fructifier.
    " Aujourd'hui la tempête financière dévoile les failles de tout le système ", conclut l'économiste Thomas Philippon, professeur à l'université de New York. Les plans garantis " mettent en difficultés les entreprises. General Motors en souffre dramatiquement aujourd'hui ", indique-t-il, car ce sont les sociétés qui doivent financer ces retraites alors que la crise met à mal leurs revenus. Tandis que les plans non garantis pénalisent les salariés. " Plus globalement, l'idée très en vogue jusqu'ici de financer les retraites uniquement par capitalisation est remise en question ", estime M. Philippon.
    De fait, les Etats-Unis ne sont pas seuls dans la tourmente. Tous les pays qui ont opté pour un système équivalent, censé résoudre le casse-tête du financement des retraites par répartition menacé par le vieillissement de la population, sont concernés.
    Au Chili, où le système a été privatisé dans les années 1980, les fonds de pension auraient perdu 20 % de leur valeur.

    En Argentine, face à la déconfiture des fonds privés, l'Etat a même décidé de nationaliser le système et d'utiliser les 26 milliards de dollars gérés jusqu'ici par les fonds pour créer un régime public.

    " Dans ces deux pays, le sujet des retraites est ultra-problématique, mais en Argentine sans doute plus qu'au Chili, commente Pierre de Beaulaincourt, économiste chez Natixis, car on ignore encore si le gouvernement a décidé de nationaliser les retraites pour protéger les épargnants ou pour faire main basse sur leurs capitaux. " La crise a en effet aussi mis à mal les finances de l'Etat argentin et celui-ci a déjà annoncé qu'il rapatrierait du Brésil 544 millions de dollars des fonds de pension pour renforcer le marché des capitaux intérieur.
    En Europe, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède ou la Finlande sont aussi touchés. Mais c'est en Pologne, en Hongrie et en République tchèque que les difficultés sont les plus sérieuses. Là-bas, les systèmes ont été privatisés plus récemment, pour désendetter les Etats et suivre les recommandations des grandes organisations internationales (Fonds monétaire international, Organisation de coopération et de développement économiques). Et contrairement à ceux des pays nordiques ou anglo-saxons, ces fonds n'ont pas accumulé assez de capitaux pour résister à une crise aiguë et longue.
    " Lorsque la Bourse montait, on a porté trop d'attention aux systèmes par capitalisation, les systèmes de retraites ont été individualisés. Aujourd'hui, c'est chacun pour soi et les salariés risquent de se retrouver avec des retraites minables ", alerte Pierre Habbard, de la TUAC, la commission syndicale consultative de l'OCDE.
    Consciente du problème, l'Organisation a lancé une consultation au sein des différents pays où existent des fonds de pension et publiera en décembre un bilan pour chiffrer l'ampleur des dégâts et "tirer les nombreuses leçons" de cette crise, assure un de ses représentants.

    http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2008/10/29/le-krach-boursier-menace-les-retraites-dans-de-nombreux-pays_1112372_1101386.html

  10. H2 dit :

    " Fonds de Pension / Piège à Cons "... il faudra s'en souvenir pour les prochaines manifestations ! Excellent.

    Pour en revenir à Hadopi rapidement :

    1° Je demande des explications à M.MELENCHON sur le vote de son GROUPE PS au Sénat, c'est la moindre des choses.

    2° Je renvoie un lien en ce qui concerne les rémunérations d'artistes. Croire Jennifer que Hadopi va rémunérer les artistes n'est pas très proche de la vérité. Ce sont toujours les Majors qui s'engraisseront sur eux leur laissant les miettes. Je ne parle pas des petites écuries d'artistes officiels qui eux ne dormiront jamais sous les ponts.

    Pour redonner de la substance à mes critiques j’ai don lu deux articles sur d’autres façons non seulement de voir les choses mais comme certains l’initie de CONSTRUIRE des ALTERNATIVES :

    1° Article : Libération du Mercredi 29 Octobre 2008

    Article de Erwan Cario et Astrid Girardeau : Internet : du Piratage au partage
    Analyse de la ” contribution créative ” qui pourrait rapporter 1 Milliards d’ Euros par an AUX ARTISTES !

    2° Article du Monde Diplomatique - Novembre 2008 :

    ” Les vertus oubliées de l’activité non-marchande ” de Jean -Marie Harribey

    C'est quoi la ” contribution créative ” ? ARTICLE / LIVRE : Parution. Un livre préconise d’instaurer une « contribution créative » pour rétribuer les artistes.

    par Astrid Girardeau, Erwan Cario

    http://www.ecrans.fr/Internet-du-piratage-au-partage,5554.html

    Article :Téléchargement : Adresses IP accusées, levez-vous !
    par Astrid Girardeau

    http://www.ecrans.fr/Accuse,5573.html

  11. paul dit :

    La censure qui ne se dit pas:

    Le modérateur joue son rôle, préservant la netiquette. Pour ma part, je n'irai pas lui reprocher de supprimer des post insultants ou outranciers: c'est une condition pour maintenir un espace d'expression libre. Il a pu se tromper parfois, mais ce ne doit pas être simple de tout lire, en diagonale probablement.

    Mais quelques uns ici se sont érigés en moralistes, et dieu (pardon) sait si l'extrême gauche est capable de l'être et de stériliser tout débat (Besancenot en est la caricature).

    Alors, qui intervient encore sur ce blog, sans passer sous les fourches caudines (l'ethymologie du terme en dit long) des laudateurs -trices (comme on écrit dans le jargon gauchiste-féministe radical actuel) ?

    Saurez-vous être assez honnêtes, les uns et les autres, pour prendre en compte que bien des intervenants en ont eu ras la casquette de ce blog, où, soit on ne les lit pas, soit on caricature leur propos ?

    Alors Ok pour lire le contenu des lois liberticides qui sont en jeu ? Sur le caractère foncièrement anti-démocratique de tout ce qui est développé par la machine Sarkozyste? Ok pour remettre en cause la bien-pensance qui s'est abattue sur ce blog? Ok pour des post peut-être plus courts, et pour être attentifs à tous les posts, sans les "sauter" ?

    Pour ma part, je me suis saisi du net depuis les premiers Modem où il me fallait avec mon Mac deux minutes pour charger la moindre page. Putain, mais tu avais le sentiment d'entrer en résistance ! Ben voilà, comme toute résistance, s'il n'y a pas autre chose, c'est voué à l'échec.... et on en est là.

  12. paul dit :

    Merci H2 pour ces liens.

  13. 4 Août dit :

    "« Art. L. 336-3. – La personne titulaire de l'accès à des services de communication au public en ligne a l'obligation de veiller à ce que cet accès ne fasse pas l'objet d'une utilisation à des fins de reproduction, de représentation, de mise à disposition ou de communication au public d'oeuvres ou d'objets protégés par un droit d'auteur ou par un droit voisin sans l'autorisation des titulaires des droits prévus aux livres Ier et II lorsqu'elle est requise.

    3« Le fait, pour cette personne, de manquer à l'obligation définie au premier alinéa peut donner lieu à sanction, dans les conditions définies par l'article L. 331-25.

    4« La responsabilité du titulaire de l'accès ne pourra être retenue dans les cas suivants :

    5« 1° Si le titulaire de l'accès a mis en oeuvre l'un des moyens de sécurisation figurant sur la liste mentionnée à l'article L. 331?30;

    6« 2° Si l'atteinte aux droits visés au premier alinéa est le fait d'une personne qui a frauduleusement utilisé l'accès au service de communication au public en ligne, à moins que cette personne ne soit placée sous l'autorité ou la surveillance du titulaire de l'accès ;

    7« 3° En cas de force majeure."

    http://ameli.senat.fr/publication_pl/2007-2008/405.html

  14. Laurent64 dit :

    @ H2
    merci pour vos liens internet concernant les expulsés américains !

  15. maxou dit :

    CMIF
    Une gestion (pharaonique) les mises dans la rue
    Niort. (Les annonces du gouvernement concernant les aides aux entreprises en difficulté sont sans effets), annonçait Jocelyne Baussant dès la veille du discours du président de la République. Elle en sait quelque chose, la déléguée force ouvrière à la CAMIF. L'entreprise de vente par correspondance, CAMIF Particuliers, a été placée lundi 27 octobre en liquidation judiciaire et sa maison mère, CAMIF SA, a écopé d'une période d'observation de six mois. Ces décisions prises par le tribunal de commerce de Niort (Deux-Sèvres) permettent fin à 60 ans de présence de l'entreprise mutualiste dans les Deux-Sèvres. Elles vont entraîner la suppression de 780 emplois chez CAMIF Particuliers et de près de 80 % des emplois de la maison mère (200 salariés). C'est la gestion pharaonique de la fin des années 1990 et du début des années 2000 qui a conduit la CAMIF là où elle se trouve aujourd'hui), précise Jocelyne Baussant. Depuis décembre 2007, CAMIF Particuliers est détenu à 66 % par le fonds américain Osiris Partners-Varde.

  16. maxou dit :

    166
    CAMIF
    Une gestion (pharaonique) les a mises dans la rue

  17. gilles dit :

    @JM
    est-il possible que tu t'exprimes s'en insulter les gens ? Aparemment non !
    Sans intérêt le débat avec toi...

    @jennifer
    D'accord avec toi. Oui il faut respecter les oeuvres des artistes donc payer. Sinon c'est organiser sous couvert de liberté le pillage des oeuvres de créateurs.

    Internet, le Web ne doit pas être le libéralisme totale. Il faut des règles, des protections, des droits, des affranchissements sinon pousser à l'exprème c'est le "renard libre dans le poulailler libre" dixit Karl Marx.

    Si j'avais été sénateur, j'aurais soit voté le texte soit je me serais abstenu.
    Le citoyen que je suis est pour des règles qui organisent la vie en commun sinon le le "renard libre dans le poulailler libre" !

  18. gilles dit :

    A la une du site Prs
    Loin de Wall Street
    La crise n'est pas que financière. Elle fait des dégâts humains considérables qui ne sont pas collatéraux et qui auront tôt fait de devenir le coeur de la crise sociale et politique. L'article d'un journaliste américain retrace cette avalanche catastrophique par une compilation de faits divers en forme de chronique américaine du désastre. Nous avons choisi de le traduire pour prendre la mesure de l'horreur. Avec l'auteur nous constatons qu'aucune analyse profonde de cette dimension là de la crise n'est fournie au peuple américain. Mais nous constatons aussi que les seules réactions - suicides ou automutilations - frappent par leur caractère individuel et par la culpabilité que les individus expriment ainsi ; comme si ce qui leur arrivait était essentiellement de leur faute. Ils auraient failli au rêve américain...

    Loin de Wall Street, les corps des victimes s’accumulent

    Les conséquences humaines de la crise financière

    Par Nick Turse

    Le 4 octobre 2008, dans le quartier de Porter Ranch à Los Angeles, Karthick Rajaram, assailli par des problèmes financiers, a abattu sa femme, sa belle-mère et ses trois fils avant de retourner son arme contre lui-même. Dans l’une de ses deux lettres de suicide, il a écrit qu’il était « fauché », après avoir subi d’énormes pertes financières alors que l’économie s’effondrait. « Il était apparemment au chômage, et ses placements sur les marchés financiers ont évolué de façon désastreuse ces derniers temps, » a déclaré Michel R. Moore, chef adjoint de la police de Los Angeles.

    Les retombées de l’actuelle débâcle des crédits hypothécaires dits « subprimes » et la crise économique ainsi provoquée ont plongé nombre de vies dans le désarroi à travers tout le pays. Ces derniers jours, l’Associated Press, ABC News et d’autres médias ont évoqué pour la première fois un début de « recensement des morts », principalement des suicides attribués à la crise financière. (A noter que, il y a quelques mois déjà, Barbara Ehrenreich avait évoqué le phénomène dans « The Nation ».)

    La crise financière a visiblement été le catalyseur d’un grand nombre d’actes désespérés dont le suicide n’est qu’un exemple parmi d’autres. Depuis le début de l’année, des histoires de résistance aux expulsions, d’auto-défense avec armes, de « canicide », d’incendies criminels, de blessures auto-infligées, de meurtres comme de suicides, principalement en réponse à des saisies de domiciles, ont proliféré dans la presse locale, même si la plupart des reportages sont passés inaperçus dans les médias nationaux. De la même manière, aucune analyse globale et systématique de ces évènements n’a pu émerger.

    Même s’il est impossible de définir quels facteurs, y compris les plus profondément personnels, conduisent à de tels actes, violents ou non, beaucoup d’entre eux semblent indéniablement être liés à la crise actuelle. Ce qui est loin d’être surprenant. Les taux de stress, de dépressions et de suicides augmentent invariablement en temps de troubles économiques. Comme Kathleen Hall, fondatrice et dirigeante du Stress Institute à Atlanta, l’a expliqué à Stephanie Armour d’USA Today il y a quelques mois, « le suicide est fortement lié à l’économie. »

    Alors que les prévisions d’une récession longue et profonde sont désormais intégrées, il est grand temps de commencer à chercher, parmi les tragédies humaines qui déjà foisonnent au milieu des ruines de la finance, ces « schémas » qui doivent nous permettre d’appréhender la situation dans sa globalité. On peut s’attendre, en effet, à d’autres difficultés dans les années à venir, surtout alors que des centaines de milliers de vétérans d’Irak et d’Afghanistan, dont les familles sont déjà soumises à des niveaux de stress importants, vont rentrer à la maison pour se retrouver sans emplois, et dans certains cas, à la rue. Il faut donc considérer ceci comme une première tentative de recherche de signes précoces, anecdotiques, des conséquences des temps difficiles que nous vivons. Une recherche sous la forme d’une série de reportages publiés par la presse locale à travers le pays, certains apparemment insignifiants, mais potentiellement annonciateurs d’une tragédie américaine beaucoup plus large. Tous suggèrent en tout cas un « schéma » dont les contours vont probablement devenir de plus en plus clairs.

    Des expulsions extrêmes

    En février, lorsqu’un adjoint du Sheriff est allé remettre un avis d’expulsion à un propriétaire à Greely, dans le Colorado, il a retrouvé l’homme gisant dans une marre de sang après s’être entaillé les poignets. Evacué vers un hôpital proche, le propriétaire a été sauvé pendant que le bureau du Sheriff tentait de minimiser le poids du facteur économique dans l’incident, expliquant au Denver Post qu’ « il n’établissait aucun lien entre la tentative de suicide et l’expulsion puisque la personne savait déjà depuis une semaine qu’elle allait être jetée dehors. »

    En mars, Roland Gore, un habitant d’Ocala en Floride, a tué son chien et sa femme, puis il a mis le feu à sa maison qui allait être saisie avant de mettre fin à ses jours.

    En avril, Robert McGuinness, un huissier de 24 ans, est arrivé au domicile de Frank W. Conrad dans comté de Marion, en Floride. Selon un article du journal local Star Banner Conrad, âgé de 82 ans, a d’abord été cordial avec son visiteur. Mais quand McGuinness a produit un avis de saisie, Conrad s’est fâché et a quitté la pièce. Il est alors revenu avec un pistolet de calibre 38 avant d’annoncer : « vous avez deux secondes pour quitter ma propriété ou vous irez à l’hôpital. » Il a été arrêté plus tard par les adjoints du Sheriff du comté de Marion.

    Le 3 juin, des agents de la « Federal Emergency Management Agency » (FEMA) sont partis informer Eric Minshew, un habitant de la Nouvelle Orléans, qu’il allait être expulsé de la caravane qu’il habitait depuis la destruction de sa maison par l’ouragan Katrina. Minshew les ayant menacés, les employés de la FEMA ont appelé la police. Quand elle est arrivée, Minshew aurait aussi menacé les policiers avant de « s’enfermer dans sa maison à moitié en ruine à côté de sa caravane. » Appelée en renfort, une équipe du SWAT a donné l’assaut au gaz lacrymogène. D’après les affirmations d’une voisine dénommée Tiffany Flores qui a été interrogée par le Times-Picayune, « certains membres du SWAT ont dit à mon mari qu’ils n’avaient jamais vu quelqu’un résister à autant de gaz lacrymogène. » Le siège s’est prolongé pendant plusieurs heures avant qu’une « équipe d’assaut d’officiers tactiques » n’envahisse la maison. Bien que Minshew ait ouvert le feu, ils ont fini par le prendre au piège à l’étage supérieur. Quand – selon les officiers – il a refusé de lâcher son arme, ils l’ont abattu.

    Le même jour, dans le comté de Multnomah dans l’Oregon, des adjoints du Sheriff ont remis un avis d’expulsion à un locataire désespéré. D’après l’adjoint Travis Gullberg, porte-parole officiel du Sheriff du comté de Multnomah, l’expulsé a sorti un pistolet de sa poche et l’a pointé sur sa propre tête avant d’être désarmé par les officiers de police.

    Des temps difficiles

    Selon le Los Angeles Times, Rich Paul, vice-président de ValueOptions Inc., qui s’occupe de l’orientation de patients atteints de troubles mentaux vers les services appropriés, a affirmé récemment qu’au cours de la dernière année, les appels liés au stress occasionné par des expulsions ou des difficultés financières avaient augmenté de 200% en Californie. De même, le docteur Mason Turner, chef psychiatre au Centre Médical de Kaiser Permanente à San Francisco, a rapporté que « les admissions en psychiatrie dans son hôpital ont été multipliées par quatre durant le mois d’août, et quelques 60% des patients ont déclaré que le stress lié à leur situation financière était à l’origine de leurs problèmes. »

    Bien évidemment, nombre de victimes de la crise économique ne reçoivent aucun traitement. En juillet, l’adjoint du Sheriff du comté de Sacramento, Mark Habecker, a raconté au Sacramento Bee que par deux fois cette année « des propriétaires sur le point d’être expulsés se sont suicidés alors qu’il s’apprêtait à les évacuer de chez eux. » Dans une autre affaire, a-t-il ajouté, « un collègue officier de Sacramento a trouvé une lettre dans la maison, disant où trouver le corps du propriétaire dont le bien allait être saisi. » Le Bee indiquait que de tels cas « ne recevaient aucune publicité sur le moment », ce qui pose la question du nombre de suicides similaires dans tous le pays n’ayant jamais été rapportés.

    En juillet, lorsque la police est arrivée pour délivrer un avis d’expulsion au domicile de George et Bonnie Mangum à Middleburg, en Floride, le couple s’est barricadé à l’intérieur. Finalement, on a pu convaincre George Mangum de se rendre et il a été arrêté. « Il a fait la seule chose qu’il savait faire, protéger sa famille. Tout ce qu’il a fait c’était de s’asseoir de l’autre côté de la porte en disant : j’ai un revolver, j’ai un revolver,.. et c’est pour ça qu’il va en prison, parce qu’il a menacé la police, » a raconté Bonnie. Robin, la fille du couple, ajoute : « c’est ma maison, c’est notre maison à nous tous et je trouve cela injuste. Mon père était un « béret vert », il est malade, comment peut-on le jeter à la rue ? »

    Dallas Dwayne Carter, un habitant de Pinellas Park en Floride, un handicapé de 44 ans, père célibataire, ayant perdu son emploi, s’est endetté et s’est retrouvé menacé d’expulsion. « Il disait toujours avoir besoin d’aide – financièrement et avec les enfants », a raconté son voisin Kevin Luster au St. Petersburg Times. Le 19 juillet, Carter aurait appelé la police pour dire qu’il était armé et perturbé psychologiquement. Quand la police est arrivée, Carter a tiré avec son pistolet et son fusil depuis l’appartement avant d’en sortir en pointant ses armes sur les officiers présents. La police affirme qu’ils lui ont ordonné de les lâcher. Comme il n’obéissait pas, ils l’ont fusillé.

    Le 23 juillet, quelques 90 minutes avant l’heure prévue de la vente aux enchères de sa maison hypothéquée de Taunton dans le Massachussets, Carlene Balderrama a faxé une lettre à la société qui lui avait octroyé son crédit hypothécaire, leur expliquant qu’elle « serait morte avant qu’ils n’aient saisi la maison. » Elle ajoutait, « j’espère que vous ferez preuve de davantage de compassion envers mon mari et mon fils qu’envers moi-même. » Après quoi elle a pris un fusil d’une forte puissance dont elle s’est servie, d’après le Boston Globe, pour se tuer. Dans une interview à l’Associated Press, le mari de Balderrama, John, a affirmé : « j’ignorais tout. » Sa femme gérait elle-même les finances et avait intercepté les lettres venant de la société de crédit pendant des mois. « Elle a mis dans sa lettre de suicide qu’elle se sentait écrasée par les évènements, » a-t-il ajouté. Dans sa lettre, elle avait aussi écrit, « prends l’argent de l’assurance vie et paye pour la maison. »

    Le jour après que Balderrama se soit ôtée la vie, 80 kilomètres plus loin, à Worcester dans le Massachusetts, un homme de 64 ans qui avait déjà été expulsé, s’est barricadé dans son ancien domicile. La police a été appelée sur la scène pour trouver l’homme, d’après ce qui a été rapporté, qui s’apprêtait à allumer quatre réservoirs de propane. « Il avait l’intention de brûler la maison avec lui à l’intérieur », a raconté le sergent Christopher J. George au Telegram et Gazette. Alors que l’individu devenait « de plus en plus désespéré » et alors qu’ « un camion de déménagement était arrivé dans la rue, » la police a pris la maison d’assaut et l’a trouvé « tenant un couteau de 30 cm contre sa propre poitrine » alors qu’un bout de papier brûlait près du propane. L’homme a pu être désarmé et le feu éteint.

    Ce même jour, à Visalia en Californie, un adjoint du Sheriff du comté de Tulare a tenté de remettre un avis d’expulsion à Melvin Nicks, 50 ans. Nicks a répondu en poignardant l’officier à l’aide d’un couteau et en se barricadant dans la maison pendant plusieurs heures. Il s’est rendu plus tard.

    Sans issue

    David et Sharron Hetzel, résidant à Bay City dans le Michigan, tous deux âgés de 56 ans, « ont perdu leur maison qui avait été saisie et ont demandé à pouvoir bénéficier de la protection prévue en cas de faillite. Cependant, ils n’ont pas suivi la procédure stipulée au Chapitre 13 jusqu’au bout. » Le 1er août, expliquent les rapports de police, David Hetzel a envoyé une lettre d’excuse aux membres de sa famille. Plus tard cette nuit-là, d’après la police locale, il a attaqué sa femme endormie, la frappant à la tête avec un club de golf et la poignardant à plusieurs reprises à l’aide d’un couteau de cuisine. Après quoi il a allumé des feux un peu partout dans la maison avant de retourner au lit auprès de sa femme et de se tuer d’ « une seule blessure fatale au torse. »

    Le 12 août, des adjoints du Sheriff sont arrivés à la maison située à Saddlebrook, dans le New Jersey où résidait Beatrice Brennan, âgée de 88 ans, et elle aussi victime de la crise des crédits hypothécaires. Elle avait renouvelé l’hypothèque sur sa maison et se trouvait en retard dans ses remboursements. Refusant de rester sans rien faire alors que sa mère allait être jetée à la rue, John, son fils de 60 ans, a menacé les policiers à l’aide d’un pistolet de calibre 22. Ce qui fit décamper les déménageurs, qui attendaient l’heure limite de 10h du matin imposée par le tribunal, vers leur camion. Brennan a pu retarder l’expulsion de quelques instants avant qu’une équipe du SWAT ne l’arrête et que sa mère ne perde sa maison. « Cela m’a profondément bouleversé, » a expliqué Vincent Carabello, un voisin de longue date, au journal local le Record. « Comment cela peut-il arriver ? »

    Sylvia Sieferman, résidant à Roseville dans le Minnesota, était soumise à un énorme stress alors qu’elle était assaillie par des difficultés financières. Elle se demandait comment elle allait pouvoir s’occuper de ses deux filles de 11 ans. Le 21 août, selon les rapports de police, Sieferman « a poignardé les filles à plusieurs reprises, puis elle-même. » « Elle avait atteint ses limites », a raconté son amie Carrie Micko au Star Tribune. « Elle n’arrivait plus à s’en sortir… Elle avait l’impression que ses filles souffraient parce qu’elle était incapable de leur fournir tout ce dont elles avaient besoin. » De plus, comme Micko l’a expliqué, « après une série de mésaventures financières, elle ne voyait tout simplement plus d’issue. Elle était en grande détresse financière, émotionnelle et morale et elle ne voulait pas les décevoir. »

    Par tous les moyens nécessaires

    Le Boston Globe a rapporté que le 5 septembre, « quatre manifestants qui essayaient d’empêcher l’expulsion d’une femme de Roxbury ont été arrêtés… alors qu’ils s’étaient enchaînés à l’escalier du porche derrière sa maison. » Alors que 40 manifestants chantaient des slogans dans la rue, des employés de la Bank of America donnaient l’ordre à Paula Taylor de quitter sa maison. « C’est notre huitième blocage et c’est la première fois qu’il y a des arrestations, » a raconté Soledad Lawrence, une militante de City Life, une organisation à but non-lucratif qui cherche à mettre un terme au nombre important d’expulsions et de saisies dans les alentours de Boston. « Ils peuvent devenir plus agressifs, et nous deviendrons alors plus agressifs », a-t-elle ajouté.

    Le 25 septembre, alors que les politiciens à Washington essayaient d’élaborer un plan de sauvetage massif pour les institutions financières, six officiers de la police de Boston se trouvaient face à quelques 40 militants de City Life devant la maison d’Ana Esquivel, employée d’une école publique, et de son mari Raul, ouvrier du bâtiment, tous deux âgés d’une cinquantaine d’années. Le Globe à rapporté que quatre manifestants ont été arrêtés alors que la police se frayait un passage vers l’habitation pour permettre au serrurier de barrer l’accès des Esquivel à leur maison. « Nous avons été détruits par la banque », a affirmé Ana Esquivel, en larmes. « La banque est trop grosse pour nous. » Alors que le blocage des Esquivel échouait, Steven Meacham, coordinateur de City Life, a raconté à un journaliste du Globe que « les manifestations ont permis d’empêcher à peu près neuf expulsions. Lors des barrages réussis, les propriétaires se sont vus donnés davantage de temps par leurs créanciers pour négocier des alternatives à la saisie. »

    Deux jours plus tôt, des adjoints du Sheriff du comté de Los Angeles se sont rendus au domicile de Joanne Carter, 53 ans, et John, son mari de 67 ans, à Monrovia, pour leur remettre un avis d’expulsion. Joanne Carter a refusé de l’accepter. Le Pasadena Star-News a rapporté que, selon Dick Singer, le porte-parole de Monrovia, elle « a expliqué aux officiers qu’elle avait des armes à feu dans la maison et leur a montré un pistolet. » Le jour suivant, des officiers de la police de Monrovia se sont présentés à leur domicile après avoir été informés que la femme « avait peut-être menacé un employé de l’agence d’indemnisation. » Selon le lieutenant de police Michael Lee, Carter leur avait dit que « s’ils essayaient de rentrer, elle défendrait sa maison par tous les moyens nécessaires. » Mari et femme se seraient ensuite barricadés à l’intérieur de leur maison, après quoi un coup de pistolet a été tiré. Des renforts ont été appelés. Après un siège de plusieurs heures, les Carter se sont rendus et ont été arrêtés.

    Le même jour dans le nord de la Californie, Cliff Kendall, cadre principal de l’entreprise de construction publique de Petaluma, s’est tué d’un coup de fusil. Une semaine plus tôt, Kendall avait appris qu’il était licencié. « Il avait peur que l’on perde notre maison, et c’est probablement ce qui va arriver parce que je n’ai pas les moyens de la garder », a raconté au Press Democrat sa femme Patricia, qui reçoit une allocation d’invalidité suite à des problèmes de dos. « Ça l’a vraiment bouleversée, ça lui a fait très mal. »

    Le 3 octobre, le jour avant les meurtres multiples et le suicide de Karthik Rajaram à Los Angeles, Addie Polk, âgée de 90 ans, a été poussée à bout par la crise financière. Alors que des adjoints du Sheriff se trouvaient devant sa porte, elle a pris l’unique mesure qui semblait lui rester pour éviter l’expulsion de sa maison qui allait être saisie. Elle a tenté de mettre fin à ses jours. Son voisin Robert Dillon, entendant beaucoup de bruit venant de chez elle, s’y est introduit par la fenêtre du deuxième étage à l’aide d’une échelle. Il a trouvé Polk allongée sur son lit. « Alors, elle a bougé un peu vers moi et j’ai vu le sang, et j’ai dit, « oh, non. Miss Polk a dû se tirer dessus. » Alors qu’elle était à l’hôpital se remettant des deux blessures par balle qu’elle s’était elle-même infligée, le porte-parole de Fannie Mae, Brian Faith, a annoncé que la société de crédit avait décidé de tirer un trait sur sa dette exceptionnelle et de lui faire don de la maison « sans conditions. »

    Le 6 octobre, dans le comté de Sevier dans le Tennessee, des adjoints du Sheriff, accompagnés par la police, sont arrivés pour expulser Jimmy et Pamela Ross de leur domicile. Ils ont entendu un coup de feu et sont entrés pour trouver Pamela, 57 ans, morte après s’être infligée elle-même une blessure par balle à la poitrine. Une voisine, Ruth Blakey, a raconté à WVLT-TV, « je savais qu’elle détestait vraiment l’idée d’avoir à quitter cette maison. Elle ne voulait pas quitter cette maison. »

    Wanda Dunn avait dit à des voisins qu’elle préférait mourir plutôt que quitter sa maison. Le 13 octobre, le jour où elle devait être expulsée, la californienne originaire de Pasadena, âgée de 53 ans, a apparemment mis le feu à la maison « où sa famille avait vécu depuis des générations » avant de se tirer une balle dans la tête. « On savait que cela allait arriver, » a affirmé au Los Angeles Times Steve Brooks, un voisin. « C’est la faute de personne. C’est la faute de tout le monde. »

    La sous-traitance des suicides

    En septembre, des lecteurs de la rubrique « Explainer » (Explication) du Slate ont posé la question suivante : si la crise financière est si désastreuse, « comment se fait-il que nous n’entendions pas parler de cadres se jetant par les fenêtres ? » La journaliste Nina Shen Rastogi a répondu consciencieusement :

    « Parce que la situation actuelle est loin d’avoir eu un effet aussi dévastateur sur les finances personnelles des gens. La grande crise de 1929 – et dans une moindre mesure la crise de 1987 – a poussé des gens au suicide. Mais dans presque tous les cas, les victimes avaient subi d’énormes pertes quand les marchés se sont effondrés. Maintenant, du fait en grande partie de ces expériences précédentes, les investisseurs ont tendance à maintenir une bien plus grande diversité dans leurs portefeuilles de sorte que l’intégralité de leurs fortunes ne puisse pas être réduite à néant lorsque les cours s’orientent à la baisse. »

    Peut-être cela est-il vrai. Pour l’instant au moins, les suicides semblent avoir été « sous-traités » par Wall Street à des endroits dont ses cadres n’ont sans doute jamais entendu parler. Là, dans les rues de l’Amérique profonde, l’effondrement de la finance commence à être mesuré non seulement en dollars et en cents, mais aussi en quantités de sang.

    A l’heure actuelle, il n’y a pas de véritable recensement des nombreux actes désespérés nés de la crise financière, mais assurément d’autres meurtres, suicides, automutilations, incendies criminels, d’autres actes d’autodéfense avec armes sont tout simplement passés inaperçu au-delà des quartiers touchés de plein fouet par la crise, dans des villes et villages à travers l’Amérique. Alors qu’aucune issue aux problèmes des saisies et des troubles économiques n’est en vue, les américains doivent se préparer à accuser bien plus de pertes chez des propriétaires. A moins que des mesures économiques extrêmes, comme l’effacement des dettes et emprunts hypothécaires, ne soient prises, le nombre d’actes désespérés et le bilan définitif des morts risque d’être bien plus important que personne n’est prêt à l’envisager pour le moment.

    Nick Turse est éditeur et directeur de recherche de Tomdispatch.com. Son travail a été publié dans de nombreux journaux, dont le Los Angeles Times, Le Monde Diplomatique (édition allemande), Adbusters, the Nation, et régulièrement sur Tomdispatch.com. Son premier livre, The Complex : How the Military Invades Our Everyday Lives, une enquête sur le complexe militaro-industriel, a été publié récemment par Metropolitan Books. L’adresse de son site internet est NickTurse.com.

    Pour lire l'article en anglais

    © Copyright 2008 Nick Turse

  19. gilles dit :

    la victoire par l’argent ?
    Par Jean-Paul Damaggio
    http://la-sociale.viabloga.com/news/obama-la-victoire-par-l-argent

    Un commentaire fort instructif !

  20. andré 69 dit :

    Immanuel Wallerstein, chercheur au département de sociologie de l’université de Yale et ex-président de l’Association internationale de sociologie, a publié dans Le Monde du 12 10 2008
    “Le capitalisme touche à sa fin”, un article de très haut niveau à lire sur … http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2008/10/11/le-capitalisme-touche-a-sa-fin_1105714_1101386.html

  21. maxou dit :

    (Recréer une entreprise coopérative)
    Trois questions à Jean-Pierre Papot, responsable avec Frédéric Giraud,
    élu (PCF) à Niort, du comité de défense Sauvons la CAMIF.
    Pourquoi relancer un comité de défense, alors que la CAMIF est liquidation ?
    Jean-Pierre Papot. Ce comité existe depuis trois ans, il a acquis une certaine crédibilité pou sa proposition d'un plan de relance basé sur une autre gestion que celle, catastrophique, des dirigeants. La CAMIF est liquidée, mais il reste un potentiel de chiffre d'affaires, un
    savoir-faire des salariés pour créer une nouvelle entreprise, peut-être de type coopérative, dotée d'une nouvelle gouvernance dans laquelle seraient associés les salariés avec des droits étendus, les sociétaires, les fournisseurs aujourd'hui acculés à la faillite, et les collectivités territoriales qui pourraient entrer au capital.
    Vers qui pouvez-vous vous tourner
    pour promouvoir ce projet ?
    Jean-Pierre Papot. Il faut déjà relancer une mobilisation positive, avec tous ceux qui sont intéressés à une activité pérennisée. Ce sont en effet, en plus des mille emplois de la CAMIF, entre deux mille et trois mille induits qui sont menacés. Tou un bassin d'emplois ainsi que les institutionnels peuvent donc être intéressés pour repartir sur un nouveau projet. Avec une rupture importante : on parle en effet de (l'économie sociale) mais; telle qu'elle est gérée aujourd'hui, celle-ci n'est pas représentative de ce vocable, vu l'opacité de la gestion de dirigeants qui se paient grassement pour conduire les entreprises aux difficultés qu'on connaît...Il s'agit de faire vivre un projet de transparence et de démocratie dans la gestion de
    l'entreprise sans commune mesure avec ce qu'on a connu jusqu'à maintenant.
    Où trouver l'argent pour recréer une entreprise ?
    Jean-Pierre Papot. Jusqu'alors on le demandait toujours à la MAIF, et comme cela ne suffisait pas on est allé chercher des fonds de pension. C'est une autre rupture importante que nous proposons. Un dossier crédit doit être présenté aux banquiers de la place, pour leur dire de mettre leurs actes en accord avec leurs paroles. C'est-à-dire de décider de financer l'économie locale plutôt que de perdre des milliards en spéculant sur les marchés financiers.
    Entretien réalisé par Sébastien Crépel

  22. commandant P. dit :

    @H2
    DADVSI - le Sénat vote l’amendement iTunes/Thomson/Vivendi

    sur la loi DADVSI, je donnerai + de crédibilité à Jack Ralite (PCF) qu'à JL Mélenchon,
    mais on ne peut pas tout maîtriser et être spécialiste de tout...

  23. commandant P. dit :

    @andré 69

    “Le capitalisme touche à sa fin”, un article de très haut niveau à lire sur …

    j'ai lu
    ...
    bof
    pas très original,
    1/3 de Kondratieff, 1/3 de Prigogine, 1/3 de Braudel,...
    manque juste 1/3 de Benoit Mandelbrot et ses analyses fractales des cours de Bourse
    ;-)

    ça aide à quoi ? ça permet de prévoir quoi ?

    par contre, une phrase que je voudrais bien pouvoir vérifier, sur les 30 glorieuses :
    "Les trois courbes mondiales des prix de la main-d’œuvre, des matières premières et des impôts sont partout en forte hausse depuis des décennies"

    c'est vrai jusqu'à quel point ?

  24. gilles dit :

    @tous
    Le débat sur internet qui doit-être et :
    - liberté totale pour l'internaute ou service public organisé.
    Pour moi internet est un service public est doit être organisé comme tel. Les créations des auteurs, dles artistes ne doivent pas être pillées. L'internaute, l'usager de l'internet ne doit plus être un individualiste, profiteur d'un libéralisme totale et sans règle où la concurence est libre et non faussée. Il doit être un citoyen responsable, solidaire et soucieux de l'intérêt général. Bref un républicain !

  25. gilles dit :

    @tous

    Mon précédent commentaires était truffé de fautes. Je recomence donc. Mille excuses à tous.

    Le débat sur internet qui doit-être est :
    - liberté totale pour l’internaute ou service public organisé.
    Pour moi internet est un service public et doit être organisé comme tel. Les créations des auteurs,les oeuvres des artistes ne doivent pas être pillées. L’internaute, l’usager de l’internet ne doit plus être un individualiste, profiteur d’un libéralisme totale et sans règle où la concurence est libre et non faussée. Il doit être un citoyen responsable, solidaire et soucieux de l’intérêt général. Bref un républicain !

  26. H2 dit :

    @ gilles

    TU ME PRENDS POUR UN SALAUD ? OU QUOI ?

    QUI A DIT QU'IL NE FALLAIT PAS RETRIBUER LES ARTISTES ?

    JE NE SUIS PAS UN CHIEN !

    LE PRINCIPE DE " CONTRIBUTION CREATIVE ".................................

    ...............................POURRAIT RAPPORTER...........................................

    ........................................................1 MILLIARDS POUR LES ARTISTES !

    A LIRE pour s'informer (même s'il est un peu tard... moi aussi j'apprends)...

    http://www.liberation.fr/medias/0101165555-internet-du-piratage-au-partage

    http://fr.creativecommons.org/institution.htm

    LA SUITE au prochain épisode... merdique...... et à la future colère...

    merdique..........................................................................................

  27. H2 dit :

    Sorry................ pour les fautes d'ortographes................................... merdiques

  28. DIDI dit :

    Rien à voir avec le sujet mais comme j'ai apprécié l'intervention de Mr le sénateur après le zénith de Ségo (eh oui, pour la defendre d'une certaine manière), et que j'apprécie Jean-Luc Mélenchon même si je suis pour Ségo eh bien voilà l'état d'âme d'un militant de base. A méditer avant de voter.

    NON AU DIKTAT DES SONDAGES POUR DESIGNER LE FUTUR RESPONSABLE DU PARTI SOCIALISTE
    ________________________________________
    A son Congrès de novembre, le Parti socialiste aura à choisir entre un ravalement de façade de Solférino en apportant quelques modestes retouches « à l'intérieur » et dans le « mobilier », et la construction d'un édifice nouveau ; entre l'héritage des jospinistes et un mouvement novateur.
    Les motions, n'étant que des copies remaniées de la « déclaration de principes », ne donnent que peu d'indications pour étayer objectivement un choix.
    Au terme des débats, les militants vont-ils :
    - comme les y invitent les médias et les sondages hisser sur l'estrade les caciques, figures bien connues qui ont écrit et continuent à écrire les pages de l'histoire récente et actuelle
    du Parti ?
    - ou bien, dans un sursaut de fierté, faire savoir qu'excédés, ils font le choix de tout bousculer ?
    Hollande, l'actuel Secrétaire, s'est porté aux côtés de Delanoë pour former un « attelage emblématique » s'il en est. L'homme a un bilan qu'il entend bien faire assumer par l'équipe qu'il intègre.
    Delanoë - voudrait-on croire à son corps défendant - est déporté spectaculairement vers la droite par le jeu des sondages. On en veut pour preuve la dernière livraison du baromètre Ipsos Le Point relatif au jugement porté sur l'action des personnalités politiques dûment sélectionnées, toutes tendances confondues.
    Delanoë arrive en tête avec 64 % d'avis favorables précédant Kouchner 63 % en 2ème position, Jack Lang 52 % en 5ème position, Fadela Amara, Rama Rade et Dominique Strauss-Kahn 51 % tous trois en 6ème position ex-aequo ; les personnalités de droite en charge des affaires au Gouvernement étant elles sensiblement distancées.
    Le score de 64 % des Français favorables au Maire de Paris n'a pu être atteint que grâce à une large adhésion de l'électorat de droite.
    Sa récente confession politique « je suis socialiste et libéral » rappelle celle de Jospin lors de l'élection présidentielle de 2002, « mon programme n'est pas socialiste ». Au crédit de Delanoë, il ne devrait pas échapper à la perspicacité des sympathisants que « l'héritier » Delanoë reste fidèle à son « mentor » Jospin. On se souvient que l'issue fut fatale au Parti socialiste.
    Récemment, à l'occasion d'une interview télévisée ayant entre autre pour objet la mise en place du service « minimum » en cas de grève, le Ministre de l'Education Darcos interrogé sur son application à Paris s'est exprimé comme suit « le service minimum avait été mis en place par M. Delanoë d'une façon exemplaire lors d'une grève précédente. Désormais, il a modifié sa position en arguant du manque de personnes qualifiées sous la pression du lobby des sympathisants socialistes. Ce compliment appuyé du Ministre mettait l'accent d'une façon fielleuse sur l'adhésion de Delanoë dans un premier temps à ladite loi.

    Dans le numéro 0228 d'octobre 2008 le Nouvel Observateur offre à ses lecteurs militants socialistes un article édifiant.
    Qu'on en juge.
    « Ses amis, (sous-entendu DSK) à Paris...
    A comme Aubry.
    C'est dans sa motion que se sont réfugiés les strauss-kahniens orthodoxes. La maire de Lille a les bras larges. Elle a accueilli également Laurent Fabius. Elle ne dit plus que du bien de DSK. Miracle.
    F comme Français.
    Ils placent désormais DSK au zénith. Dans la dernière livraison du baromètre Figaro magazine-TNS Sofres. Ce dernier gagne 2 points et figure au 3ème rang entre Bernard Kouchner et Jack Lang. Selon l'IFOP, DSK apparaît comme le meilleur candidat du PS pour la prochaine présidentielle.
    L comme Lagardère.
    Homme de presse et de pouvoir, l'industriel a mis son amitié au service de Bertrand Delanoë et ses journaux, pour ce qui concerne la gauche, au service de DSK Il partage d'ailleurs avec lui son chargé de com. Ce qui facilite les contacts. Dans la même rubrique : Bernard Henri Lévy et ses réseaux des éditions Grasset au riad de Marrakech.
    M comme Minc. L'essayiste-homme d'affaires a une étoile : Nicolas Sarkozy. Et un espoir : DSK. Son plan secret : que ce dernier devienne Premier Ministre juste avant la présidentielle de 2012. Histoire d'achever la gauche.
    R comme Rocard. Dans le congrès du PS, l'ex-Premier Ministre a choisi Bertrand Delanoë. Mais cela ne préjuge en rien de son choix pour la prochaine présidentielle. Rocard l'a redit au coeur de l'affaire : il a de l'estimepour DSK. De là à voir en lui le dernier rejeton de la seconde gauche... »

    Touchant ! On apprend que Lagardère, chantre du Sarkozysme, a mis son amitié au service de Delanoë et ses journaux pour ce qui concerne la gauche au service de DSK.
    Les militants tentés d'apporter leurs voix à MM Delanoë et Strauss-Kahn apprécieront ce soutien d'une grande efficacité assurément pour le triomphe de leur cause.
    La perspective de voir l'ancienne et actuelle écurie (dont Mme Aubry, Hollande, Delanoë, Rocard, Fabius, Strauss-Kahn, Mauroy etc. sont les figures les plus emblématiques) assurées de se maintenir réjouit la droite qui sait qu'en 2012 il se sera aisé de se gausser du retour des éléphants timorés voire inaudibles dans leur opposition tout au long du règne de Sarkozy. Attitude au demeurant justifiée par Delanoë critique à l'endroit de celles ou ceux pratiquant l'opposition au « lance-flamme » pour reprendre sa formule.
    N'ignorons pas que M. Sarkozy a tenu à l'un de ses proches collaborateurs le propos suivant : «...ils ont éliminé Ségolène, le boulot est fait, l'horizon est dégagé pour nous en 2012... ».

    En face, vraisemblablement, une équipe riche de talents complémentaires garants du nécessaire dynamisme que devra afficher un parti novateur.
    Une équipe au sein de laquelle s'épauleront l'impatience de Valls, la détermination de Ségolène Royal, la mesure et la sagesse de Colomb, le verbe gouailleur et entraînant de Guérini, l'expertise de Peillon, l'entregent de Rebsamen, la démarche réfléchie de Dray... liste bien évidemment et de beaucoup non exhaustive.
    Ces personnalités dans leur action politique, se sont-elles affirmées et de fait sont-elles crédibles. Le doute est affiché en ce qui concerne Ségolène Royal. A gauche, la stratégie du « tout sauf Ségolène Royal » a réussi à instiller dans la conscience d'une fraction des électeurs la conviction que « la madone est en toute circonstance gaffeuse et incompétente ».
    Trois objections :
    1° qu'elle ait réussi en un an à obtenir 47 % de voix face à un candidat installé dans le champ de la communication et la « machinerie gouvernementale » depuis 5 ans, mérite semble-t-il considération et ce d'autant qu'elle a dû subir la défection d'une partie de l'électorat de gauche sensible à la vindicte de quelques personnalités déçues.

    2° la force de caractère dont elle a fait preuve et qui la soutient dans sa démarche, face au « lynchage » répété qu'elle subit, de ses propres « amis » de la maison socialiste épaulés bien trop souvent par les propos quasi diffamatoires du porte-parole de l'UMP devrait lui assurer sympathie et respect.
    Qu'on lui rende cette justice qu'elle n'a jamais répondu aux agressions dont elle a été l'objet par une révolte affichée et venimeuse.
    Ne lui a-t-il pas fallu une grande maîtrise lorsque l'innommable Lefebvre a confié à la presse que Mme Royal devrait consulter un psychiatre et que les responsables de Solférino se sont abstenus de s'élever contre cette ignoble insulte ?

    3° devrait-on oublier qu'elle a réussi à prendre à la droite la Région Poitou Charente contre toute attente, fief de Raffarin qui plus est ? Devrait-on ignorer que les plus récentes élections législatives et sénatoriales ont plébiscité son action ?
    Qu'on en juge : avant les dernières élections, le PS comptait 7 députés et l'UMP 9. Désormais, le PS en compte 12 et l'UMP 4. Ce sont 5 sièges pris à la droite.
    Aux sénatoriales, l'UMP a conservé ses 3 sièges certes, mais à une courte majorité.
    Ségolène Royal a toujours affirmé qu'elle ferait de sa Région un champ d'expérimentation des mesures préconisées dans son programme de candidate présidentielle.
    La démonstration est éclatante.

    Militants de base, nous appelons de nos voeux un débat loyal entre les anciens de la maison socialiste et les novateurs, débat excluant l'agression et l'anathème.
    Le respect de la personne, de « l'autre », n'est-il pas, que nous sachions, une valeur fondamentale du socialisme ?
    Le parti socialiste a tout à perdre à s'ébrouer dans ce fatras de diatribes qui le conduira inexorablement à un nouvel échec en 2012.
    Nous autres, militants lucides, révoltés, nous serions bien inspirés de nous défier de la légitimité des sondages et de faire triompher celle des urnes.
    47 % de suffrages à la présidentielle aux termes d'une campagne parasitée par ses adversaires « de l'intérieur »,

    la conquête, à la surprise générale, d'une région de droite,
    un triomphe aux législatives de 2007 au profit du parti socialiste,
    voilà nous semble-t-il l'assise d'une légitimité sortie des urnes.
    N'en déplaise à M. Hollande, se portant au soutien de Delanoë pour stigmatiser «l'attitude de ceux qui créent la discordance et dénoncer l'individualisme et l'opportunisme».
    Et pour terminer, une note de complaisance. M. Delanoë devrait nous savoir gré de le protéger du déshonneur du parjure, lui qui lors de la campagne municipale avait donné l'assurance aux parisiens qu'il ne briguerait aucune autre responsabilité et qu'il se consacrerait pleinement et exclusivement à la conduite des affaires de la capitale.

  29. DIDI dit :

    PROPOS TOUJOURS D4UN MILITANT de BASE. TOUJOURS à MEDITER.....AVANT de VOTER

    Ségolène Royal est contestée au PS et de nombreux observateurs lui prédisent un congrès difficile.
    Le problème du Parti socialiste n'est pas Ségolène Royal, mais la formidable mauvaise foi de ceux qui lui contestent sa légitimité. Voilà une personnalité qui a été désignée démocratiquement par 60% des militants, menée campagne quasiment seule (avec l'appui des militants et des élus locaux), qui a effacé le souvenir douloureux de 2002 et réussi à faire bonne figure au second tour. Et qu'est-ce qu'on entend ? Qu'elle ne serait pas légitime à diriger le PS. La mauvaise foi est d'autant plus flagrante que ni Mitterrand ni Jospin (qui ont tous deux échoué à deux reprises à l'élection présidentielle) n'ont subi un tel procès.
    Quelles sont les forces et les faiblesses de Ségolène Royal?
    Ségolène Royal est une personnalité charismatique dont l'image est bien installée dans le pays et notamment dans les couches populaires où elle réalise ses meilleurs scores en terme de popularité. Elle a gagné la bataille de l'incarnation. Oui, elle incarne une certaine gauche, optimiste, volontaire, métissée, décomplexée sur un certain nombre de sujets et qui n'hésite pas à briser les codes, à innover. Cependant elle souffre encore d'un déficit de présidentiabilité. Elle n'a pas encore gagné sa stature de femme d'Etat, malgré ses efforts et ses nombreux déplacements à l'étranger. Le facteur machiste n'explique pas tout. Elle doit s'améliorer au niveau de la connaissance des dossiers et montrer plus d'assurance dans ses options politiques.
    Bertrand Delanoë et Martine Aubry la devancent désormais très nettement dans les sondages, notamment chez les sympathisants socialistes. Est-ce le début de la fin de l'astre Royal?
    Il n'y absolument là rien de surprenant. Elle a tout de même perdu l'élection présidentielle! A l'inverse, Bertrand Delanoë et Martine Aubry ont été brillamment réélus à la tête de leurs villes qui sont deux grandes métropoles. Il y en quelque sorte la prime aux vainqueurs. Cependant si regardez les choses de plus près, vous remarquez que Ségolène Royal résiste finalement assez bien, dans la mesure elle n'a pas du tout le soutien du parti et qu'elle subit quand même des attaques quasi quotidiennes de ses camarades qui sont moins pressés de demander des comptes à Lionel Jospin sur son lamentable échec de 2002 qu'à réclamer la tête de l'ex candidate. Sa détermination à vouloir exister politiquement au sein et en dehors du PS est même impressionnante. J'y vois là une remarquable force de caractère.
    Revenons au congrès. Pensez-vous qu'elle a encore une chance de s'imposer et de devenir première secrétaire?
    Contrairement à ce que j'entends ici là, les jeux sont loin d'être faits. Ségolène Royal reste populaire chez les militants et l'hostilité folle des éléphants à son endroit a soudé son camp. Sa motion est en tête des signatures (loin devant celles de Bertrand Delanoë et de Martine Aubry), les réunions publiques animées par les tenants de sa motion sont celles qui rassemblent le plus de militants. Je pourrai multiplier les exemples. Aussi je vous invite à ne pas tomber dans le piège de l'intox et des sondages qui sont loin de refléter la réalité du terrain. Allez assister aux meetings de Bertrand Delanoë ou de Martine Aubry. Vous serez frappé par le faible nombre de militants qui y participent. Même Vincent Peillon, l'un des proches de Ségolène Royal, attire à lui tout seul plus de monde. La tentation de manipuler l'opinion est d'ailleurs très forte chez certains médias, surtout en cette période d'avant-congrès. Les articles de Libération sont d'ailleurs, sur ce point, très édifiants. Que ce journal de gauche affirme son soutien à Bertrand Delanoë, cela ne me choque pas. Mais qu'il nous ponde quasiment tous les jours un article dénigrant Ségolène Royal, on peut légitimement s'interroger sur la tentative d'influer sur le choix des militants. Par ailleurs il faut bien admettre que les autres ténors ont l'avantage de s'appuyer sur le poids de l'appareil et des cadres. Ce qui n'est pas négligeable, compte tenu du réflexe légitimiste que l'on peut observer dans certaines fédérations et chez certains militants.
    Concernant le poste de premier secrétaire, je pense que Ségolène Royal a fait l'impasse. Elle n'y voit finalement que des avantages à ne pas y aller. Les échéances électorales qui attendent le PS s'annoncent difficiles. Les européennes risquent de tourner à la débâcle et il est presque certain qu'il ne conservera pas les 20 régions sur 22 qu'il détient. En outre, le congrès risque de ne pas dégager une majorité claire. Donc on risque d'avoir un premier secrétaire obligé de composer et d'amadouer les autres courants. Ce dont Ségolène Royal se sent totalement incapable. C'est un personnage qui aime avoir les coudées franches et qui a un goût prononcé pour l'autorité. Or il s'avère qu'elle ne veut pas simplement rénover le PS, en changeant deux ou trois choses, mais elle le veut le révolutionner complètement pour en faire une véritable machine de guerre, capable de concurrencer fortement l'UMP, quitte à y introduire un élément bonapartiste inconnu dans la culture de gauche. Pour ma part, je n'y suis pas contre tant que ça rend le parti à nouveau offensif et attractif.
    En tout cas il est sûr que si sa motion arrivait très largement en tête au soir du 6 novembre (jour du vote) - ce qui n'est pas à exclure, mais difficilement envisageable en l'état actuel - je ne vois pas pourquoi elle ne ressortirait pas sa candidature du "frigo".
    En cas de défaite au congrès que pensez-vous qu'elle va faire?
    Elle va continuer à travailler, à voyager à l'étranger et à sillonner la France. Elle a prouvé que c'était une femme endurante et extrêmement déterminée. Le danger pour elle serait qu'elle voit fendre ses derniers soutiens au sein de la direction et qu'elle soit fortement marginalisée. Mais gageons qu'elle saura transformer cette marginalisation en force si jamais les divisions et les conflits d'ego reprenaient de plus belle au parti. Le fait d'être en retrait pourrait même la servir. Rusée qu'elle est, elle a déjà commencé à sillonner ses terres de Poitou-Charentes et à préparer sa réélection, histoire d'être en position de force en 2011, date de la désignation du candidat socialiste par les militants.
    Finalement qu'est-ce qui distingue Ségolène Royal des autres ténors socialistes et comment jugez-vous l'attitude de Bertrand Delanoë et de Martine Aubry à son endroit?
    Sur la forme, Ségolène Royal est une personnalité qui - comme je l'ai dit plus haut - est dotée d'un fort charisme. Un charisme qui irradie l'endroit où elle apparaît. Ce n'est pas de la poésie, c'est un constat. Il est tout à fait incontestable que cette femme - au demeurant très belle - dégage quelque chose de particulier. Ce qui n'est pas le cas des autres. Notamment de Bertrand Delanoë, de Martine Aubry ou même de DSK qui nous renvoient une image assez classique et - disons le franchement - soporifique du Parti socialiste. Mais c'est surtout une personnalité qui a réussi - c'est à mettre à son crédit - le miracle de réveiller un parti socialiste que François Hollande a maintenu dans un terrible état de léthargie et de paresse intellectuelle. Allez dans les sections et écoutez les réactions passionnées qu'elle provoque. Ca ne s'est jamais vu au PS ! La radicalité des sentiments qu'elle suscite est incroyable. Ségolène Royal fascine ou irrite, mais ne laisse personne indifférente. C'est à la fois une force et une faiblesse. François Mitterrand a su en faire une force. Et l'histoire présidentielle montre que les Français n'aiment pas élire des candidats trop consensuels, trop lisses (Edouard Balladur, Lionel Jospin peuvent en témoigner). Ils ont plutôt tendance à consacrer des candidats qui clivent (Nicolas Sarkozy étant le dernier en date).
    C'est aussi le Zénith (j'y étais): une rupture radicale avec les messes socialistes habituelles, qui a aussi bien marqué les esprits qu'il a été vilipendé par les médias (à l'exception de Marianne qui a su garder son calme dans cette affaire et analysé l'évènement avec objectivité) et qui d'ores et déjà s'apprête à être un objet d'étude.
    Sur le fond, elle a défendu des thèmes dont j'affirme - sans l'ombre d'un doute - qu'ils sont porteurs: la démocratie participative, l'ordre juste, la France métissée, l'encadrement militaire des primo-délinquants, les jurys citoyens, etc. Allez dans les quartiers populaires et demandez aux gens s'ils sont contre la démocratie participative, contre l'ordre juste (surtout en ce temps de crise financière et de crise économique), contre la France métissée, contre l'encadrement militaire des primo-délinquants, contre les jurys citoyens. Tous ces thèmes font mouche auprès de l'électorat populaire (tout le défi pour Ségolène Royal étant de les traduire en un corps de doctrine plus dense, plus travaillé, plus cohérent et qui insiste puissamment sur la dimension aussi bien sociale que sociétale).
    Enfin quant à l'attitude de Bertrand Delanoë et de Martine Aubry, elle est symptomatique d'un Parti socialiste qui joue plus que jamais sur l'effet zapping. Les deux n'ont pas de divergences idéologiques avec la première. Ce sont tous des sociaux démocrates pro-européens. La vraie divergence est, en réalité, plus triviale: ni le maire de Paris ni la maire de Lille n'ont digéré la désignation de Ségolène Royal à la candidature présidentielle et d'avoir coiffé sur le poteau leurs ambitions (qu'ils n'ont jamais eu le courage d'assumer). Bertrand Delanoë, depuis son élection à la mairie de Paris, rêve d'un destin élyséen, même s'il a beau s'en défendre derrière une langue de bois sophistiquée. Quant à Martine Aubry, elle considère - à tort ou raison - que l'honneur d'être la première femme à représenter le PS à l'élection présidentielle aurait dû lui revenir, ne serait-ce qu'en raison de son passé ministériel et de sa filiation avec un grand nom de l'histoire du PS, Jacques Delors. C'est cela la vraie divergence - qui prend les allures d'un véritable règlement de compte - entre ceux qui incarnent les héritiers de la jospinie et celle qui n'aurait pas dû être là où elle se trouve. Aussi je ne peux m'empêcher de rire quand j'entends dire qu'il y a un problème de leadership au PS. Le PS a un leader, mais les autres ténors et les médias font comme s'il n'existait pas. Ce leader porte un nom : Ségolène Royal. L'argument est tellement martelé que les militant ont fini par se laisser convaincre. D'où l'état d'éclatement actuel du PS. On peut d'ailleurs remercier François Hollande qui a tout fait pour diluer ce leadership (qui aurait tout naturellement dû revenir à l'ex candidate, comme cela fut le cas pour Lionel Jospin) en maintenant vaille que vaille le calendrier du congrès, alors qu'un message fort aurait dû immédiatement être délivré à la population après la défaite aux présidentielles et aux législatives. Une fois de plus les considérations d'appareil et de carrière ont pris le pas sur la raison. Et maintenant on a droit à un feuilleton quotidien (et télévisé) où le PS donne à l'opinion l'image épouvantable de ses divisions, de ses combats d'ego, de la guerre de chefs. Soyez certains que c'est François Hollande qui se réjouit du spectacle. Lui qui espère tirer ses marrons du feu et préserver ses propres ambitions présidentielles. Et il est - pour le coup - étonnant, étrange que ce soit Bertrand Delanoë qui vienne cautionner et légitimer cette attitude mortifère en faisant alliance avec ce dernier et en revendiquant son héritage. A t-il pensé lui aussi à sa carrière personnelle ou à l'avenir du parti? Je pose la question.
    Quant à Martine Aubry, son alliance surprenante avec les fabiusiens (qui incarnent soi disant l'aile gauche), les strauss-kahniens et les amis d'Arnaud Montebourg (qui n'a d'amis que lui-même car ses troupes l'ont quasiment toutes abandonné) ne repose sur aucun fond idéologique (quoi de plus différent qu'un strauss-kahnien et un fabiusien), mais sur un seul objectif (qui constitue le seul dénominateur commun): empêcher Ségolène Royal de prendre la tête PS. Bref, un véritable combat d'arrière-garde, avec la détestation d'une personnalité du parti comme source de motivation. C'est tout simplement effrayant. Et je crains que les militants sincères qui soutiennent cette démarche soient les dindons de cette sinistre farce.
    Finalement le seul qui est plus ou moins cohérent dans son opposition à Ségolène Royal, c'est le jeune Benoît Hamon (qui est un jeune cadre brillant et plein d'avenir). Lui soulève des vraies divergences idéologiques qui sont autrement plus intéressantes que le désir de Bertrand Delanoë de prendre la place de l'ex candidate dans le coeur des militants ou des envies de revanche de Martine Aubry. En tout cas, il est de loin le plus respectable (avec Jean Luc Mélenchon) dans son opposition à Ségolène Royal.

    Pour conclure quel avenir voyez-vous à Ségolène Royal?
    Je ne suis pas devin. Mais je pense qu'elle n'a pas fini de nous surprendre et que ses rivaux feraient une lourde erreur de vouloir l'écarter un peu trop vite de la vie du PS. C'est une personnalité qui compte dans le paysage politique français et dont l'influence morale demeure forte. Ce qui n'est pas forcément le cas de ceux qui lui contestent actuellement le leadership.
    Si Ségolène Royal continue de travailler, donne une densité et une clarté bienvenues à sa pensée politique, gagne en présidentiabilité, ne se coupe pas de la base et conforte son image auprès des militants socialistes et de l'électorat de gauche, elle peut parfaitement réussir son pari de rempiler pour une deuxième tentative présidentielle en 2012. Je ne vois pas qui pourrait alors lui barrer la route. C'est en tout cas mon souhait.

  30. maxou dit :

    Bonjour à tous,

    En 2007, les grands patrons les mieux payés ont touché des revenus se chiffrant par dizaines, voire centaines de millions d’euros.

    Au moment où le chef de l’État se pique de vouloir (moraliser) le capitalisme, les résultats de l’enquête que publie aujourd’hui le magazine Capital donnent la mesure du chantier. En 2007, alors que la moitié des salariés ont perçu moins de 1 600 euros net, la fiche de paie des 50 patrons français les mieux payés affichait en moyenne 383 000 euros brut par mois, soit l’équivalent de 310 fois le SMIC. Ces messieurs dames ont été gratifiés d’une augmentation de 20 %, à faire pâlir l’ensemble des salariés qui, dans la majorité des cas, ont vu, eux, leur pouvoir d’achat stagner, au mieux, ou reculer, souvent.

    Numéro un au hit-parade, Jean-Philippe Thierry, à la tête d’AGF Allianz, a empoché 23,2 millions d’euros de salaire, soit 1,9 million par mois. Le patron de Vallourec, Pierre Verluca, pointe au second rang, avec 12,4 millions d’euros, en hausse de 32 % sur 2006, (alors que le profit de sa société augmentait d’à peine 8%), précise la revue Capital. Suivent Gérard Mestrallet (Suez, 12,2 millions d’euros), Jean-Louis Beffa (Saint-Gobain, 10,2 millions) et Xavier Huillard (Vinci, 10 millions). Ces rémunérations recouvrent les salaires, les avantages en nature et les plus-values sur les stock-options (actions offertes par l’entreprise aux dirigeants à un prix préférentiel, et revendues au prix du marché).

    http://www.humanite.fr/La-crise-pas-pour-les-grands-patrons

  31. 4 Août dit :

    Monsento continue d'essayer de nous cloquer sa m****:

    "L'UE s'attaque à l'embargo français sur les OGM"

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2008/10/31/l-ue-s-attaque-a-l-interdiction-francaise-des-ogm_1113462_3244.html#xtor=RSS-3208

  32. commandant P. dit :

    l’encadrement militaire des primo-délinquants

    encore ?
    SR, sur ce sujet comme sur d'autres, aurait mieux fait de commencer à demander leur avis au premiers concernés : ceux qui seraient censés encadrer ces "primo-délinquants"

    ce que j'en sais, sur le terrain, c'est les militaires en question ne sont pas prêts à "rajouter cette mission" à leurs nombreuses autres, surtout dans un contexte de réduction des effectifs et d'augmentation des opérations extérieures
    (en ce moment, ils s'occupent plus des "primo-délinquants" afghans que français...)

    la démocratie participative devrait commencer là : discuter avec les principaux concernés

  33. DiGeo dit :

    Paul. Explication de texte S.V.P
    Extrait du post 162
    .................Ok pour remettre en cause la bien-pensance qui s’est abattue sur ce blog..............................

    C'est quoi la bien-pensance sur ce blog?

    Extrait du post 158
    ........................Pardonnez-moi l’expression, mais c’est plutôt le choeur des vierges effarouchées ce matin sur ce blog.........................

    C'est quoi un coeur de vierges effarouchées sur ce blog?

    Est-il étrange de voir développées des idées de gauche sur un blog d'élu de gauche?
    Est-il étrange que des lois liberticides soient en débat sur un blog de gauche. Il est bien connu que le débat sur le sujet de certaines libertés n'est pas un souci majeur à droite. Sarko 3M en est la preuve vivante.
    Bonne lecture à gauche Paul.

  34. carlo dit :

    M; Mélenchon, p

  35. maxou dit :

    bonjour,
    Morin voit loin ?
    Les bruits de couloirs, le ministre de la défense, Hervé Morin, sait ce que c'est, et pas d'aujourd'hui. Il y a quelque mois déjà, certains le voyaient partant en cas de remaniement ministériel. Raté. Aujourd'hui, on lui prête ici et là des ambitions diverses, mais jamais dans le petit format. Certaines indiscrétions le voient ainsi carrément s'inscrire dans la perspective d'une candidature à la présidentielle de 2012, sous la bannière de son parti, le Nouveau Centre. Ce qui n'est pas stratégiquement absurde pour la droite. Nicolas Sarkozy verrait d'ailleurs cela d'un bon oeil, contrairement à l'émergence d'une liste Nouveau Centre aux élections européennes, où le président veut absolument voir une droite unie.

  36. carlo dit :

    M. Mélenchon, parlez-nous SVP du congrès de Reims. Sent-on au PS une dynamique en faveur de la motion Hamon? Des alliances se dessinent-elles entre les motions? Je pressens un rapprochement avec SR. Qu'en pensez-vous vous-même? A quelles conditions une alliance avec une autre motion serait-elle possible? Dans quels cas la création d'un die Linke à la française deviendrait-elle inévitable? Et surtout -mais je comprends que cette question ne puisse pas être réglée avant le congrès- que faire en vue des européennes de l'an prochain, sachant qu'il est inenvisageable de voter pour des listes socialistes sur lesquelles figureraient des candidats n'ayant pas appelé à voter contre la réforme constitutionnelle préalable à l'adoption du traité de Lisbonne?

  37. maxou dit :

    erreur 181, 184, 185, et maintenant 186

  38. paul dit :

    @ H2

    Colère compréhensible contre le simplisme du message de Gilles. S'est-il seulement rendu compte du procès d'intention contenu dans son message?

    C'est pourtant le moment, au lieu de se contenter de schémas hérités simplificateurs et sans efficience, de s'ouvrir à toutes les hypothèses de travail, de relecture des évènements à travers des grilles de lecture ouvertes. Les ressources d'internet nous permettent des rencontres enrichissantes. Préservons cet outil.

  39. paul dit :

    Il est systématiquement reproché à la gauche socialiste d'être archaïque. A nous de ne pas prêter le flanc à ces critiques.
    Nous avons un discours pertinent sur ce qui peut revenir à l'Etat, sachant cependant que doivent être actualisées les notions de service public, droit régalien, etc...Ne nous laissons pas enfermer dans une opposition public/privé qu'on prête volontiers à la gauche.
    Pas d'enfermement non plus entre individu et Etat, mais remise en cause de l'individualisme qui ne permet que de nier le sujet.

  40. paul dit :

    @ Carlo

    Oui, il est encore temps pour lancer une campagne sur les européennes, avec nos amis européens de gauche, et il y en a ! Pas seulement Die Linke, mais en Grèce, à Chypre, etc...
    Je crois que cette campagne permettra de mettre à jour des clivages fondamentaux et aussi de reconstruire au-delà des oppositions devenues obsolètes parce que portées par des simulacres de partis: communisme et socialisme sont à redéfinir dans leurs sources comme dans leur objet. Nous convergeons.

  41. commandant P. dit :

    oui !

    et commencer déjà par rentrer dans le lard de la clique à X. Bertrand qui vient de faire voter un amendement étendant à 65 ans la mise à la retraite pour les navigants d'Air France (au fait, qui veut monter dans l'avion ?)
    et permettant de ne partir à la retraite qu'à 70 ans pour ceux qui en font le souhait...

    ce qui dit Laroutourou est vrai : le rapport de force, c'est le nombre de chômeurs
    et avec des mesures comme celles-ci, il n'est pas prêt de baisser !

    oui, mobilisation générale pour la contre-attaque des idées !

  42. jean savigny dit :

    il faut lire "l'école en désarroi" de jean paul Riocreux Ne comptons sur aucun média pour parler de ce qui n'est pas tendance depuis....30 ans à la remorque des Legrand et autres "pédagogistes"²Dans deux ans je prends ma retraite de prof d'histoire-géo mais sacrément regonflé pour transmettre le flambeau après la lecture d'un tel livre

  43. 4 Août dit :

    Hadopi...

    Devinette: qui a écrit ça ?

    "Pendant que l’assemblée nationale refuse de réglementer le système financier, le sénat cadenasse Internet.

    L’indécence n’a plus de limite : alors qu’on annonce un feu roulant de plans sociaux, de mises au chômage technique, le gouvernement n’a rien trouvé de mieux que de déclarer l’urgence sur le projet de «riposte graduée» sur Internet visant à confier à l’industrie du divertissement le contrôle d’une juridiction d’exception qui supervisera une «haute autorité» chargée de la surveillance généralisée des internautes dans le but de détecter des échanges de MP3 ou de DivX.

    (...) Ce sont donc des moyens colossaux qui seront utilisés afin de protéger le modèle économique dépassé des majors du disque. C’est effectivement très urgent !

    (...) Malheureusement le gouvernement en retard d’une guerre s’entête. Les sénateurs viennent de voter le projet absurde de la ministre de la culture. On croit rêver, au moment où la majorité à l’assemblée nationale refuse de taxer les stock-options, celle du sénat s’attaque à la liberté des échanges quand à elle très positive sur internet.

    Honnêtement le système des échanges financiers cause bien plus de problèmes économiques que celui des systèmes « peer to peer » !

    Échanges d’obligations pourries, spéculations, défiscalisations, transferts de fonds dans des paradis fiscaux … Pas de soucis pour les élites financières et bancaires, le libre échange, quelles qu’en soient les conséquences, eux, y ont droit sans restrictions et à vos frais si ça tourne mal. Mais par contre si vous avez le malheur d’échanger des MP3 vous devrez subir les foudres des majors de l’industrie du divertissement via une juridiction d’exception dont il est clair qu’elle sera illégale car anticonstitutionnelle, et à laquelle je m’opposerais comme je l’avais annoncé lors de la journée libre accès en juin dernier."

    Oui, c'est encore NDA...

  44. commandant P. dit :

    @4 août

    oui, avec la progression des idées néo-cons en France, on est de + en + des idéaux de Valmy, sur le lien Armée Nation !

    pour preuve, une récente conférence (en juin), sur "Citoyens de défense / Défense citoyenne",
    quelque chose comme ça (je cite de tête),
    où des néo-libéraux genre Paris-Dauphine, proposaient carrément que l'on privatise l'armée, comme cela on "dépenserait au plus juste prix", et on ne paierait les militaires que "juste ce qu'il faut, au moment où il faut"

    oui, cela s'appelle des mercenaires, et cela nous renvoie à l'Ancien Régime !

  45. commandant P. dit :

    il faut lire : "de + en + loin" des idéaux de Valmy

  46. jennifer dit :

    Bonjour a tous et a Paul en particulier

    Je vois que la bonne vieille haine de Paul envers moi se porte a merveille.

  47. jennifer dit :

    C'est un article du Figaro avec une photo ou on voit un exproprie noir aui campe dans un camp improvise pour les expropries

    Expropriés, ils craignent de ne pas pouvoir voter

    Florentin Collomp, notre envoyé spécial à Detroit (Michigan)
    30/10/2008

    Aux États-Unis, les saisies immobilières ont augmenté de 21 % en un an. Certains groupes républicains cherchent à empêcher les propriétaires expulsés de voter.

    «Je vais voter pour Obama, parce que les républicains ne montrent aucune compassion pour les victimes d'une crise survenue depuis qu'ils sont au pouvoir. J'irai au bureau de vote de mon ancienne adresse et que quelqu'un essaye seulement de m'empêcher de voter ! Je connais mes droits, je ne me laisserai pas faire.» Sandra Hines, dont la maison à Detroit a été saisie voici quelques mois, n'entend pas se laisser intimider par les menaces de groupes républicains qui prévoient d'utiliser des listes d'expropriations pour empêcher les ex-propriétaires de voter au motif qu'ils n'habitent plus à l'adresse indiquée. Plus de 33 000 électeurs auraient ainsi été radiés des listes électorales dans le Michigan. Une sorte de double peine qui priverait de leurs droits civiques des citoyens souvent pauvres, noirs ou hispaniques, déjà frappés par la perte de leur logement.

    C'était le premier jour de neige de l'hiver, quinze jours avant Noël dernier. En rentrant à la maison où elle vivait avec sa sœur et sa nièce dans un quartier du nord-ouest de Detroit, Sandra Hines a trouvé tous leurs meubles et leurs affaires dans deux bennes posées dans la rue. «Des objets venant de ma mère, les albums photos de famille, c'est toute votre vie que vous retrouvez là, sur le trottoir», se souvient cette femme de 54 ans. Six mois plus tôt, les deux sœurs avaient reçu une notification d'expulsion à la suite d'impayés sur leur emprunt. La maison de style colonial, dans la famille depuis quarante ans, était pourtant payée depuis longtemps. Mais la sœur de Sandra l'avait donnée en garantie d'une hypothèque sur un emprunt souscrit lorsque sa pension d'invalidité versée par General Motors a diminué de moitié. Comme souvent dans ces prêts «toxiques», le montant du remboursement a bondi tout d'un coup de 500 à 800 dollars par mois, tandis que Sandra perdait son emploi d'assistante sociale dans une école lors d'une vague de réductions d'effectifs municipaux. Depuis, les sœurs Hines ont trouvé refuge chez un neveu. «Sans lui, nous serions à la rue. Perdre sa maison, c'est comme mourir. Vous perdez tout, vos souvenirs, vos voisins, votre emploi, vous ne pouvez plus compter sur personne», témoigne Sandra. Estimée à 100 000 dollars au moment de l'emprunt, sa maison, devenue propriété de la banque, est à vendre pour… 14 000 dollars, et tombe en décrépitude faute d'acheteur.

    Moratoire de 90 jours

    Lundi dernier, avec une poignée d'autres militants, Sandra manifestait devant la mairie de Detroit pour réclamer un moratoire de deux ans sur les expulsions. Le sénateur démocrate de la ville, Hansen Clarke, a proposé au Congrès du Michigan un projet de loi en ce sens, qui suscite l'opposition des républicains. Obama, lui, a repris la proposition d'Hillary Clinton d'un moratoire de 90 jours. Certains États ont déjà adopté des mesures de ce type, permettant au nombre de saisies de ralentir de 12 % en septembre par rapport à août - même si elles ont augmenté de 21 % par rapport à septembre 2007.

    Plus de 2,3 millions de logements ont fait l'objet d'une procédure de saisie depuis le début de l'année dans le pays. Le Michigan est le sixième État américain le plus touché, après le Nevada, la Floride, la Californie, l'Arizona et la Géorgie. Une maison sur 194 est concernée dans le comté de Wayne, où se trouve Detroit. En septembre, les prix de l'immobilier ont chuté de 34 % dans la ville. Deux tiers des transactions immobilières portent sur des saisies. L'Agence fédérale de garantie des dépôts bancaires, à Washington, travaille sur un plan de 40 milliards de dollars d'aide aux propriétaires qui peinent à rembourser leurs prêts, l'une des causes de la crise économique et financière.

  48. jennifer dit :

    H2
    J'ai lu en diagonale mais j'ai vu que tu disais que je pensais qu'Hadopi allait financer les artistes. J'ai du mal m'exprimer mais c'etait plus une question qu'une affirmation.


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