30avr 14

Tout s’accélère !

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Je jette ces lignes chemin faisant entre Narbonne et Sète, dans la nuit. J’affinerai sans doute chemin faisant. Mais comme tout s’accélère en ce moment ! Le gouvernement Valls a réussi à perdre son principal allié corps et bien dès sa création. Puis dix députés qui ne lui ont pas voté la confiance. A présent, il a encore perdu trente députés de plus dans son propre parti ! Ils s’ajoutent à ceux du Front de Gauche, aux écologistes pour s’abstenir ou voter contre. A noter : un autre allié perdu : le MRC ! Le plus grand diviseur de la gauche est en place. Son destin est scellé. Jamais la droite politique ou médiatique ne lui attribuera un autre usage que de lui faire désorganiser la gauche. Et la gauche va le rejeter de jour en jour. Rendez-vous pour le coup de grâce aux européennes. Raison de plus pour redoubler d’unité et d’ouverture au Front de Gauche. Mais dans l’immédiat, l’essentiel du point de vue du long terme c’est l’énorme affaire Alstom. Et comme elle intervient alors même que le gouvernement présente un plan d’austérité qui aggrave la division des élus et des partis de la victoire de 2012, la conjonction de ces deux situations fait sens. C’est tout un monde mental et toute une construction politique aberrante en France et en Europe qui coule le bateau national aux sons d’un orchestre eurobéat et atlantiste qui ne se rend même plus compte de la frontière entre complicité et trahison. Choisir à qui brader le fleuron de l’industrie du futur n’est pas un choix, c’est une capitulation sans condition. Je viens sur le dossier Alstom. Ne laissons pas faire ce honteux désastre. Mais d’abord, comprenons. Je vous propose ici un argumentaire qui vous permet d’informer à votre tour et surtout de bien saisir à quel point le cas Alstom prouve la force de toute notre analyse depuis le diagnostic jusqu’aux solutions.

Mais il est vrai que cette semaine, toute la situation politique a poussé ses curseurs vers le rouge. De la paix et de la guerre, pour l’instant ce sont les risques de guerre qui ont augmenté. A mesure que les Etats-Unis ont encouragé l’équipe d’énergumènes qui constituent les autorités de fait de l’Ukraine. La visite du directeur de la CIA à Kiev était consternante. Quel besoin d’afficher ce qui se fait d’habitude par « Skype » ? Précisément, il s’agissait de cela : afficher. J’en parle. Mais convenons qu’on ne pouvait imaginer concours de circonstances plus effrayant que cette conjonction entre une guerre civile commençante et l’anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl.  

Y-a-t-il un dénouement possible autre que désastreux ? Toutes les dimensions de la situation peuvent fusionner en un processus unique. Une catastrophe peut venir d’Ukraine, que ce soit sous forme militaire ou sous forme d’effet financier domino comme un résultat des ineptes « sanctions économiques » décidées par les USA et leurs caniches européens. L’absurde politique d’austérité peut générer une chaîne de désastres dans l’économie productive qui nous rendraient encore davantage dépendants de décisions extérieures. Et ainsi de suite. Crûment, on peut dire que, pour l’instant, nous n’avons pas la main, loin de là. Le pire crime de cette équipe gouvernementale est d’avoir donné tant d’air, d’espace et de légitimation aux thèses les plus grossières de la droite. Immigration, politique économique, laïcité, toutes les transgressions de la droite par rapport à la tradition globale de la France née de la Libération ont été validées. La nouvelle hégémonie culturelle des élites sociales et de la sphère médiatique est entièrement sous contrôle néolibéral. Le centre de gravité de la vie officielle du pays a été brutalement poussé à droite et au-delà. Pour autant, la force de résistance politique n’a cessé de faire son œuvre. La stabilité politico-sociale de l’action du Front de Gauche a été un levier. Une buttée d’arrêt. Mais l’autre branche de la tenaille, bien plus active et puissante est la répulsion qu’exerce sur l’ensemble du système de la gauche la politique économique de droite du gouvernement. L'équipe Hollande-Valls a démultiplié les causes de division de la gauche. Après le groupe parlementaire du Front de Gauche entré dans l’abstention avant le vote contre la confiance, c’est au tour des Verts, et a présent d’une partie significative du bureau national et du groupe socialiste à l'Assemblée. Cette pente est irréversible. Elle vient à la rencontre des frustrations infinies de la population. C’est cette histoire-là, ce double rapprochement qui vise à faire naître une opposition de gauche politique et sociale, à laquelle nous travaillons. Les ingrédients sont là. Le mouvement est engagé. Et tout a été si vite ! Si bien qu’à notre tour, Front de Gauche, à peine né nous devons déjà nous remettre en cause aussi profondément que les nouveaux contours politiques y obligent.   

De quoi Alstom est le nom

Le pillage en cours d'Alstom révèle une double impasse : celle du capitalisme financier et celle de l'Europe de l'austérité et de la concurrence. Avant d'entrer dans le détail des causes de ce désastre, rappelons le35 caractère stratégique de ce groupe. Pour notre pays et pour nous, du point de vue de la mise en œuvre de notre programme. Alstom permet à la France d'être leader mondial dans deux domaines essentiels pour l'avenir : le train à grande vitesse et les équipements hydro-électriques. Deux activités directement liées à la mise en œuvre de notre politique écologique du transport et de l'énergie. Alstom permet aussi à la France d'avoir une autonomie technologique et productive en matière d'éoliennes et d'hydroliennes mais également dans la maintenance de toutes les centrales électriques, qu'elles soient thermiques ou nucléaires. En janvier 2012, j'ai visité, à l'invitation des syndicalistes d'Alstom, l'atelier des ailettes qui produit à Belfort les pièces les plus délicates des turbines. Un savoir-faire décisif pour l'avancée technologique de la France en matière d'énergies renouvelables, qu'elles soient éoliennes ou marines. Pas de transition écologique de la production d’énergie sans ces outils. Ce n'est donc pas rien que d'envisager de démanteler ce groupe pour en vendre l'essentiel à l'un ou l'autre de ses principaux concurrents mondiaux : General Electric ou Siemens. Outre l'enjeu de maîtrise technologique, se pose aussi un enjeu géopolitique quand il s'agit de maintenance de centrales nucléaires ou de barrages.

A court terme, Alstom est confronté à une double impasse en forme de cercle vicieux. Son carnet de commandes n'est pas assez rempli. Ses investissements sont insuffisants. Dans les deux cas la situation n’est aucunement imputable aux refrains du gouvernement et du MEDEF sur les difficultés des entreprises. 32Au contraire, on y trouve une validation quasi chimiquement pure de nos diagnostics économiques.

La faiblesse du carnet de commandes résulte directement des choix de l'Europe en faveur de l’austérité, de l'euro fort et de la libéralisation du marché de l'énergie. Tout ce que nous avons dénoncé sans relâche. Les plans d'austérité ont fait chuter les commandes publiques de trains, tramways et bus fabriqués par Alstom. Ils ont aussi ralenti les plans d'équipements en énergies renouvelables, et en particulier les installations de parcs éoliens et hydroliens. Quant aux exportations de tous ces matériels à l'étranger, elles ont été plombées, en particulier dans les pays émergents, par la hausse de 10 % de l'euro depuis un an. Le résultat de ce cocktail explosif de concurrence, d'austérité et d'euro fort est une chute du chiffre d'affaires d'Alstom. La libéralisation du marché de l'électricité a aggravé la baisse des 20ainvestissements faute de planification écologique. C'est exactement au même sous-investissement que conduira dans le rail la poursuite de la libéralisation avec le 4ème paquet de directives ferroviaires européennes.

Principal concurrent mondial d'Alstom et surtout de Siemens, General Electric ne connaît pas les mêmes difficultés car il bénéficie de conditions politiques et économiques totalement différentes : il s'appuie sur un protectionnisme commercial qui lui garantit les commandes des Etats-Unis. Et il bénéficie de larges soutiens financiers grâce à la banque qu'il a créée et qui est massivement refinancée par la Réserve fédérale. C’est exactement ce que nous disons et expliquons à longueur d’année pendant que les pédants bavardent sur le « coût du travail », le nécessaire « choc de compétitivité » et ainsi de suite.

Alstom : le coût du capital

En fait Alstom montre de manière quasi caricaturale que c’est le coût du capital le problème de l’industrie et non le coût du travail comme le pleurnichent les officiels. Ici, la baisse du chiffre d'affaires a aggravé une autre difficulté que rencontre Alstom depuis sa privatisation en 1987, son entrée en bourse en 1998 puis sa première liquidation-revente en 2003 : le manque de capitaux pour investir à long terme. Là, c'est 33directement la domination des marchés financiers qui est responsable. Les actionnaires privés n'ont cessé de siphonner la trésorerie de l'entreprise plutôt que de lui fournir les fonds propres nécessaires à ses investissements. Ainsi dès son arrivée sur les marchés financiers en 1999, Alstom a été plombée par ses anciens propriétaires, Alcatel et GEC qui ont prélevé sur elle un dividende de 5 milliards. Le sauvetage orchestré par Sarkozy en 2003 n’a pas résolu ce manque de fonds propres. Il s'est confirmé avec l'arrivée de Bouygues comme actionnaire principal. Mais notez ceci : après cette opération, Alstom a cependant accumulé 5,8 milliards de bénéfices ! Cela en 7 ans, de 2005 à 2012. Soit près d'un milliard par an. Si ces profits n'avaient pas été pillés par les actionnaires mais réinvestis, ils auraient largement permis à Alstom d'acquérir la solidité financière qui lui fait aujourd'hui défaut pour investir durablement. Alors ? Coût du travail ? Les actionnaires voyous ont aussi reçu dans cette affaire un coup de main de leur allié habituel sur les marchés : les agences de notation. Jeudi, l'agence de notation Standard and Poor's a dégradé la note d'Alstom à BBB-. Cette attaque de l'agence états-unienne est arrivée exactement au moment où General Electric présentait son offre de rachat d'Alstom. On a donc assisté à une parfaite synergie de la finance états-unienne pour déferler sur le groupe français.

Les solutions actuellement présentées de vente à la découpe au profit de General Electric ou Siemens ne résoudraient nullement ces problèmes. Puisqu’il s’agit dans les deux offres de concurrents directs, le rachat conduirait nécessairement à la liquidation d'une partie des activités. C'est particulièrement évident pour Siemens, dont les turbines pour les centrales électriques sont en concurrence directe avec celles d'Alstom. Le groupe allemand essaie d'ailleurs depuis des années de faire perdre des parts de marché à37 son concurrent français. Le très sérieux quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung reconnaît même qu'on "peut difficilement imaginer comment, après des décennies de rivalité entretenue de la manière la plus âpre, pourrait émerger une culture d'entreprise commune entre Alstom et Siemens". Le discours actuel sur un Airbus de l'énergie est donc un pur artifice de communication servi par le gouvernement. Quant à la contrepartie proposée par Siemens pour faire main basse sur la branche énergie qui représente 75 % d'Alstom, elle est ridicule. Siemens propose de céder au groupe français une partie de ses activités ferroviaires et en particulier son train à grande vitesse. Mais Alstom n'a nullement besoin de ce segment sur lequel il est déjà leader mondial. D'autant que le train à grande vitesse de Siemens accumule les difficultés techniques et n'a pratiquement pas de clients. Les seuls trains compétitifs que Siemens produit sont des trains régionaux et urbains que le groupe prétendait garder. Si Siemens fait donc mine de vouloir s'associer de manière coopérative avec Alstom aujourd'hui, c'est uniquement pour éviter de donner à l'autre concurrent, General Electric une taille critique dangereuse en Europe. D’autant que la perspective du Grand Marché Transatlantique ouvrirait à ce concurrent un espace juridique et commercial qu’il n’a pas forcément aujourd’hui.

Il faut nationaliser Alstom

En tant que garant de l'intérêt général, l'Etat ne devrait nullement prendre parti dans la compétition entre concurrents privés mais faire prévaloir le long terme en nationalisant Alstom. Cette nationalisation permettrait de construire des synergies industrielles fortes avec d'autres entreprises publiques qui sont ses clients, notamment EDF et la SNCF. C’est d’autant plus évident que l’entreprise fonctionne sur un large volant de commandes publiques. Ainsi, 60 % du matériel roulant vendu est de la commande publique. C'est la condition d'une relance de l'investissement public au service de l'emploi dans cette entreprise stratégique.36

L’abandon d’Alstom aux logiques de la concurrence libre et non faussée montre comment cette logique conduit à des concentrations sans rapport avec l’intérêt général. Elle nous permet de bien faire comprendre comment la relance écologique de l’activité est un outil de développement de l’industrie et des techniques de pointe et non la lamentable caricature qui en est faite habituellement avec l’image stupide du prétendu « retour aux cavernes et à la bougie ». Alstom touche au cœur de l’identité industrielle de la France et de son futur écologique. Qu’elle soit bradée n’est pas une erreur ni même une faute, c’est un crime. Il relève de la trahison. L’article 410-1 du code pénal punit l’atteinte aux intérêts fondamentaux économique du pays. Il faudra s’en souvenir en fonction de la décision qui sera prise dans les prochains jours. Il faut défendre l’entreprise bec et ongle et profiter de la crise déclenchée par ses propriétaires pour reformuler le projet du pôle public de l’énergie développé par le programme « L’humain d’abord ».

L'Ukraine : le danger d'avalanche

On voit bien, à mesure que les jours passent, combien la thèse européenne et nord-américaine est en réalité un montage comparable à ceux qui ont servi de prétexte au déclenchement des autres guerres impériales de l’Otan. Même « le Monde », journal ami de toutes les guerres américaines, a dorénavant du mal à cacher les gros doutes qui pèsent désormais sur l’identité réelle des massacreurs de la place Maidan. La presse allemande a en effet levé un gros lièvre sur le sujet. Sommes-nous surpris ? Non, puisque c’est dorénavant si banal. Les connaisseurs y retrouvent l’essentiel des méthodes traditionnelles de la provocation déjà mise en œuvre en Irak et ailleurs pour appuyer la propagande des organes de presse chargés de préparer les opinions aux interventions militaires. C’est d’ailleurs aussi la méthode qui est infligée actuellement au Venezuela, où les snipers sont eux aussi liés aux milices fascistes. Ils tuent eux aussi indistinctement des policiers anti-émeutes, des contre manifestants, sans oublier quelques-uns des autres ultra droitiers victimes de règlements de compte entre sectes d’extrême droite. Sur place, tout le monde le sait et le condamne, même à droite. Mais à Paris, les journaux sous influence peuvent donc pousser leurs habituels cris d’orfraie. De cette contradiction entre un engagement partisan ardent et la prétention à se dire « indépendants et objectifs » résultent les scènes de violences internes comme celle qui conduit « Libération » à censurer un de ses propres chroniqueurs, Pierre Marcelle, parce qu’il ose s’interroger sur la crédibilité des refrains des vaches sacrées telles que Guetta et Duhamel, les deux bouddhas aigres qui gardent les frontières de « l’Europe qui nous protège » !

La guerre de la communication est bien engagée. Voyez comment aucun organe de presse, exception faite de l’AFP, ne relaie mes questions sur l’engagement des forces navales françaises et des commandos de la DGSE en mer Noire. Pourquoi ? Devinez ? Les salles de rédaction, comme à chaque cas de guerre, sont directement sous le contrôle de l’état-major. Pour ma part je suis content que ces gens-là soient contrôlés, compte tenu de leur irresponsabilité et de leur point de vue systématiquement hostile à notre pays. Mais c’est une occasion de pointer très directement leur façon d’occulter une information aussi essentielle, quand je donne le nom des bâtiments de guerre, leur taille, leur mission. Par contre, si je dis un mot plus haut que l’autre, on sait ce qui se passe. Tel est le système médiatique français.


136 commentaires à “Tout s’accélère !”
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  1. Daniel Fleury dit :

    Autant je partage l'analyse de ce coup de barre libéral, autant je pense que ce plus grand diviseur justement risque fort d'être fatal dans un premier temps au faible "cliquet" que constitue le Front de Gauche. Que nous ayons une attention particulière aux effets de recomposition à gauche est essentiel en effet. Mais gardons nous d'ignorer que cela passera aussi par nos rangs, et que le navire devenu fragile tremblera jusqu'à la quille. Le Front de Gauche plus que jamais est une stratégie, et l'outil qu'il est comporte des fissures, tenons en compte.
    "...Front de Gauche, à peine né nous devons déjà nous remettre en cause aussi profondément que les nouveaux contours politiques y obligent."
    Cela doit nous mettre non dans une position d'attente, mais au contraire d'offensive. Il n'y a rien à attendre de bon d'une simple décomposition. Encore faut-il, en bon jardinier de Gauche, y être le ferment de compost.

  2. jean ai marre dit :

    Le problème d'Alstom est le même que tous les grands groupes des sidérurgie, ou cimentiers. Le rendement sur investissements se fait sur de longues périodes, car nous sommes sur des équipements lourds. Or les actionnaires aujourd'hui veulent des rendements de 15 à 20 % sur des temps très courts, comme leur donnent les usines tournevis. Alors qu'en sidérurgie et cimentiers, les rendements sont de 5 %. Les industries lourdent s'endettent. Ce qui était possible avant à cause de l'inflation, ne l'est plus aujourd'hui. Il faut rassurer l'investisseur, donc lui donner un retour acceptable (pour lui) et en même temps se désendetter. Avec l'Euro dont la parité au dollar est exagéré, c'est très difficile à concilier. Les industriels rognent sur les budgets, suppriment les veilles technologiques, rognent sur la sécurité, la formation, les services de maintenance. Ce qui explique en grande partie les fusions, les OPA, des grands groupes. Florange, Lafarge, Alstom et demain Air France et les autres, pourvu qu'il en reste.
    En tant qu'ancien ingénieur d'industrie lourde, et homme de gauche, je déplore que les politiques constatent, mais qu'ils ne prévoient pas !

  3. Pierre Magne dit :

    L’abandon d’Alstom aux logiques de la concurrence libre et non faussée !
    Comme ingénieur, j’ai vécu de très près les trente glorieuses en France, avec des projets techniques novateurs : l’industrie automobile, l’aviation, l’énergie, le transport, l’espace, le nucléaire. A chaque fois, c’est l’État qui soutenait ces activités non rentables souvent pendant de longues périodes. C’est ces actions qui ont fait la grandeur de notre pays et qui ont soutenu son activité et les progrès sociaux qui ont toujours accompagné ces développements. Il ne fallait pas compter sur les capitalistes, sur les banques, sur les groupes financiers, pour accompagner ces progrès techniques. Déjà à la fin des années 1960, le baron Empain nous expliquait à la CGE, en vendant Schneider-le Creusot, qu’un dividende de 2 ou 3% ne l’intéressait pas alors que les groupes d’hypermarchés lui donnaient 15%. 50 ans après le problème est le même, voire pire !
    Laisser partir Alstom c’est, à l’avenir, interdire à la France de développer et de produire, dans de nombreux domaines de notre activité actuelle : l’énergie, les transports. Ce ne serait pas une faute, ce serait un crime !

  4. JULES IMPRÉCATEUR dit :

    Je suis d'accord, tout confirme les analyses, le programme, les perspectives du Front de gGauche (si l'on excepte les écarts lors des municipales), et la nécessité de penser les prochaines élections européennes sous la bannière de "l'Humain d'abord" pour une Europe sociale, écologique, solidaire et démocratique. Il faut bien évidemment repenser le Front de gauche, mais il faut surtout, et avant tout, regrouper tous les citoyens d'accord avec les positions et propositions du Front de Gauche, pour en faire une force de mobilisation et d'action au sein d'un ensemble dont le titre pourrait-être justement "l'Humain d'abord" et dont l'actuel Front de gauche pourrait prendre l'initiative. Comme le dit Jean-Luc Mélenchon dans son titre: "Tout s'accélère" et, justement parce que tout s'accélère, il nous faut être à la hauteur des exigences de la situation.
    Résistance et Planification Écologique !

  5. rayana dit :

    Belfortain d'origine, j'ai connu Alstom, ex société alsacienne de construction mécanique, venue d'Alsace dans le territoire de Belfort pour échapper aux Allemands après 1870, quelle ironie ! J'ai connu Alstom leader mondial des supra conducteurs, des ailettes de turbines et bien sûr des TGV. C'était à l'époque le plus gros employeur de la ville avec plus de 13000 salariés. Les requins capitalistes l'ont dépecés depuis déjà si longtemps qu'aujourd'hui le plus gros employeur est la municipalité, alors que ce fleuron exporte sa marque dans la plupart des pays du monde et qu'il est nécessaire à l'impérative transition énergétique. Nous aurons sûrement beaucoup à nationaliser quand nous serons au pouvoir !

  6. j;j Chevalier dit :

    @3 et 4
    En parfait accord avec votre analyse. Cependant, en macro économie pour se donner de l'air (pour faciliter notamment nos exportations) il faudrait sortir de l'Euro seul ou de manière concertée avec les pays du sud. Mais la position du Front de gauche et surtout du Parti de gauche sur ce sujet n'est pas claire et doit donc être clarifiée. Qu'en pensez vous même si ce n'est qu'un des éléments du changement de politique économique à prendre en cause ?

  7. JeanLouis dit :

    Qu'ils s'en aillent tous ! Est ce que quelqu'un prendra du recul pour analyser enfin les causes profondes de ce genre de catastrophe industrielle crée par la finance et les oligarchies françaises, ces soit disant élites sures de leur totale supériorité intellectuelle. Après Pechiney, N°1 mondial de l'aluminium français dépouillé, pillé, puis dépecé, la liste est longue, dans la métallurgie, avec Usinor et Arcelor, et puis Alcatel, TH CSF, maintenant Alstom... et les autres. Pertes de contrôle de la finance et de la monnaie, idéologie néolibérale qui met le marché au dessus de tout et la "création de valeur pour l'actionnaire" comme seule préoccupation. Mais aussi les salaires indécents des dirigeants, regardez la consanguinité, à la tête d'Alstom combien de X Mines, rapaces, incompétents, brutaux. Il y a tellement de changer et ça ne peut passer que par une reprise en main par l'état des leviers qui comptent, financier, monétaire, vision, projets. D'où bien sûr nationalisation !

  8. breteau jean claude dit :

    Alstom est bien un cas d'école sur les méfaits de la société pourrie qui gère le monde, tout y est. Ce pouvoir sans génie conduit notre pays à la catastrophe, ou plutôt pour finir le travail. Plus la révolte tarde plus il sera difficile de contrer la récession et son cortége de malheur. Souffrir pour souffrir autant que cela serve, il est urgent de réclamer son du n'en déplaise à Gattaz et sa bande. En mai fait ce qu'il te plais et si l'on foutait le bordel et un grand coup de pied à cette mafia.

  9. octobre dit :

    Un seul outil possible, grève générale jusqu´à la nationalisation d´Alstom, la suppression des bonus et le gel des dividendes toutes branches professionnelles inclues. Eet ce ne sera qu´un coup de semonce. Poursuivons les réquisitions des cimentiers aux hauts fourneaux sans oublier le thé Eléphant et autres peccadilles du même genre. Assez causer, les discours tombent dans l´oreille de sourds qui n´ont d´autre choix que de l´être. A propos du vote du pacte responsabilité, autorité, pillage, si les abstentionnistes et les frondeurs allaient jusqu´au bout de leurs pensées, ce dernier aurait pu ne pas passer.
    A bon entendeur salut...

  10. Christian B dit :

    Et oui Alstom, la fabuleuse émission mots croisés recevait comme d'habitude des gens bien élevés à la doctrine (il n'y a pas d'autre alternative) pour désinformer les français, et sur ce plan c'est une réussite.
    Le summum de l'indécence et de la vulgarité crasse a été d’entendre le vice-président du Medef Monseigneur Geoffroy Roux de Bézieux pleurer sur ces marges trop faibles, pour lui out le problème vient de là, on connait l'antienne par cœur, et il ajouta plus de marges pour que nous puissions investir ! Bien sur Mme Le Pen fut invitée sur BFM pour surjouer son rôle de grande défenderesse des intérêts nationaux ! Tragi-comique.
    Nous n'avons d'autre choix face à cette république oligo-ploutocratique que de persévérer dans notre discours afin de réunir les bonnes volontés citoyennes qui sont là sur le terrain, et de nous défaire de ces baronnets usurpateurs qui plantent des idées comme des slogans sur un Piquet mais n’ont d’autre intérêt que leur carrière.
    Un grand merci à Jean-Luc pour sa persévérance remarquable.

  11. Sylvain COSTET dit :

    "... nous devons déjà nous remettre en cause aussi profondément que les nouveaux contours politiques y obligent."

    Chiche ! Chiche que quelqu'un de niveau national se décide enfin à donner l'impulsion de rompre avec le carcan étroit d'un FdG conçu comme cartel de (petits) partis pour en faire un mouvement implanté dans la population. Chiche d'ouvrir un vrai site FdG, chiche d'organiser la fédération et la coordination des groupes locaux (je ne parle pas des pseudo-coordinations actuelles) sans se préoccuper de savoir s'ils sont plus PG que PC ou vice-versa. Chiche qu'on s'organise enfin pour actualiser le programme, qui ne se limite pas à l'économie, en impliquant ceux qui savent de quoi ils parlent parce qu'ils se battent sur le terrain. Chiche qu'au lieu de parler de Révolution Citoyenne on se décide enfin à l'organiser. Chiche qu'on soit déjà capables de mettre sur pied une constituante du FdG, ce qui nous évitera de nous faire rire au nez quand on parle de Constituante pour changer de République par tous ceux qui connaissent le fonctionnement du FdG. Chiche...

  12. naif dit :

    "...Front de Gauche, à peine né nous devons déjà nous remettre en cause aussi profondément que les nouveaux contours politiques y obligent."

    De nouveaux contours semblent se dessiner. Gauche Unitaire de Christian Piquet se met en sommeil du FdG.

  13. Triple A dit :

    Bourgeoisisme!
    C'est ce que je vous propose, cher Jean-Luc, de répondre à ceux qui vous accuseront de populisme, quand vous suggérez par exemple de nationaliser Alstom ou de préférer les pauvres (émission Le grand jury). Votre talent à faire émerger de nouvelles expressions dans la sphère publique (solférinien, capitaine de pédalo, etc.), donnera enfin à nous autres un mot pour désigner une grande partie de ce contre quoi on se bat. Ce néologisme est proposé par les sociologues Pinçon et Pinçon-Charlot dans leur dernier livre: La violence des riches, que je recommande à tous.
    Quand on vous traite de populiste, camarades, dégainez et dites: bourgeoisiste !

  14. Fabien dit :

    J'écoutais BFM business ce matin (c'est vraiment extrêmement instructif, si, vous allez voir !). Un analyste, genre trader, expliquait que notre Monde ne connait plus de croissance (en PIB/Hab). Les causes sont évidemment à débattre, même si je crois que le plafonnement de l'offre d'énergie est pour beaucoup dans cette arrêt de croissance. En cette période d'absence de croissance, les entreprises (transnationales) ne peuvent grossir qu'en absorbant leurs concurrents. Notre trader s'attendait donc à une grande vague de fusion-acquisitions au niveau mondial. Son opinion est que les marchés vont aller tester la fermeté du gouvernement français. Si le gouvernement Valls capitule sur l'épisode Alstom et le laisse partir sous le giron de GE, les autres transnationales vont s'empresser de venir absorber les autres fleurons français. Et ça sera une véritable saignée.
    C'est là que l'argument de Jean-Luc Mélenchon prend tout son sens. Il faut nationaliser Alstom pour couper l'herbe sous le pieds des futurs plans de fusion-acquisition visant les entreprises françaises. Et ainsi créer un grand groupe capable de créer les infrastructure de la transition énergétique.
    Salutations

  15. Octobre dit :

    Alstom, comme pour Notre Dame des Landes, même combat, occupons l'espace.

  16. Nineron dit :

    C'est toujours pareil avec la mâchoire actionnaires et dirigeants financiers. On s'empare d'une boîte juteuse, on vire la moitié du personnel, on change les composants pour des moins chers, on tient comme ça 2 ans en apnée en utilisant la réputation de la boîte acquise par les années d'effort du collectif. Au bout des 2 ans de contrat voici les comptes, on partage les millions en dividendes et rémunération, et la paire de parasites file vite s'introduire dans une nouvelle proie à tuer de l'intérieur, en même temps plus de comptes à rendre au cadavre laissé. Il reste donc une boîte vidée et agonisante, et qui (tout est prévu), ne peut plus se relever car le savoir-faire a été liquidé dans le feu de l'action. Pendant 2 ans il n'a servi de toute façon qu'à réduire les coûts, pas à développer quoi que ce soit. Voilà résumé le passage d'une "tornade financière". L'Etat doit pourchasser et mettre hors de nuire ce duo de tueurs de notre patrimoine industriel, construit par des générations de travailleurs patients et immensément compétents, eux.

  17. Francis dit :

    @ 18 -Tina
    Entièrement d'accord avec toi. Il faut rapidement organiser un grand rassemblement national (ou au moins du Grand Est) à Belfort pour exiger la nationalisation de Alstom. Le Front de gauche doit lancer les invitations aux syndicats, associations et partis politiques qui voudront s'y associer.

  18. Nicks dit :

    Je parlais l'autre jour d'une guerre non déclarée mais pourtant bien menée contre notre pays (et toutes les résistances où qu'elles soient) avec la complicité de beaucoup de ses élites. Alstom en est encore un exemple, peut-être pas de manière directe et consciente, mais cela illustre pourtant la nécessité pour le système de se sauver en soustrayant la souveraineté démocratique et ce qui permet de l'exercer. La résistance a besoin d'un mouvement unifié de résistance, face à l'urgence de la lutte, contre les forces du néolibéralisme d'une part, contre son bouclier qui est le Fn d'autre part, pour sauver notre modèle social et pouvoir le rénover, vers plus de progrès humains, vers le développement durable, vers une nouvelle géopolitique mondiale. Cela commence par un vote FdG déterminé aux européennes, pour tenter au moins d'établir une tête de pont. S'abstenir fera le jeu une nouvelle fois du PSE et du PPE qui se foutent de la participation comme de leur première chemise à conditions de conserver le pouvoir sans partage. Ensuite il faudra rassembler une base large de citoyens au delà des clivages traditionnels probablement (et temporairement, Cf CNR).

  19. Vallin dit :

    Je suis âgé de 61 ans, j'ai toujours voté à gauche, j'ai été syndicaliste et représentant de ma fédération, j'ai voté sans conviction pour un PS qui ne représente plus rien. Mais il faut revenir aux fondamentaux de la révolution française, jamais achevée. L'alternative est d'insuffler l'esprit de la révolution française, avec ses défauts que l'on connait à présent, en les éliminant maintenant, pour achever le travail de nos ancêtres. Une constitution disait "Quand les droits du peuple sont bafoués, le peuple a le droit à l'insurrection." Que fait-on en 2014 ? A part parler dans le vide ? Vos ancêtres vous regardent. Il y avait le menuet, il y a la valls à 4 temps maintenant.

  20. linou75 dit :

    Ok bien sûr pour la nationalisation. Une seule question, avec quel argent, et quelle mobilisation. Parce qu'avec des proclamations "grève générale", ou "y'a qu'à, faut qu'on", c'est un peu compliqué. Les camarades de l'entreprise eux-même ont déjà des difficultés à mobiliser le personnel ! Je n'écris pas cela pour donner une leçon, je n'en ai pas.

  21. magda corelli dit :

    Merci pour ce billet. Si des centaines de milliers de personnes pouvaient le lire au lieu de quelques milliers (ce qui est pas mal déjà) quel progrès dans les têtes. Peut-être faudra-t-il que le Parti de gauche fasse cavalier seul. Trop de coups bas, trop d'intrigues au Front de gauche. Bon vent Monsieur Piquet ! Quant à l'état major des verts un noeud de vipères rien de plus. Assez ça urge pour les jeunes générations.

  22. gege dit :

    Devant une telle trahison, un tel sabotage et de l'économie de la France et de son avenir industriel de long terme ne peut-on pas agir rapidement déjà en dénonçant toute cette stratégie dans le cadre de la campagne des européennes tout en organisant des manifestations de défense associant partout les salariés d'Alstom dans tous les sites de production en y associant le plus largement possible les citoyens un peu partout. L'Europe, la finance et le GMT sont le produit détonnateur du dépouillement industriel des nations et des peuples, alertons des dangers mortels qu'ils nous trament !

  23. AlainV dit :

    Si nous sommes contre la politique de l'offre, il faut garnir le carnet de commandes d'Alstom. La meilleure méthode est-elle la nationalisation ?
    Comme dit Jean-Luc, nous pouvons développer l'éolien, l'hydrolien et toutes les technologies (sauf le nucléaire) qui ont besoin des produits d'Alstom. Et pour la branche TGV, si prometteuse, un développement en France rendrait le pays plus attractif pour les investissements (il l'est déjà malgré le taux élevé des prélèvements, compensé par des salaires très bas), car la qualité des transports joue aussi dans l'implantation des entreprises, d'autre part le développement du TGV crée des emplois, mais il permet aussi d'atteindre une masse critique qui rend le produit compétitif à l'étranger (en attendant notre prise de pouvoir, c'est le contexte dans lequel se meuvent les entreprises).
    Le dilemme est donc, faut-il consacrer des milliards à la nationalisation d'Alstom, sachant que cela n'annonce rien pour la suite ? Faut-il que l'Etat passe des commandes sur une période assez longue ? Tout en prenant suffisamment de participations dans l'entreprise afin d'en contrôler la gestion ?

  24. Maxime Vivas dit :

    Jean-Luc évoque entre autres les ravages du gouvernement Valls et la présence militaire française en mer Noire. Pour faire court, je vous invite ici à lire un article intitulé Où l’on voit que Valls n’a aucun pouvoir au Venezuela. Maduro annonce une nouvelle augmentation de 30% du salaire minimum et des pensions. Et un très court billet d'humour politique François s’en va-t-en guerre, mironton, tonton, mirontaine... C'est sur Le Grand Soir : http://www.legrandsoir.info/. Allez, au lit et tous à la manif !

  25. damien dit :

    Et que fait la banque publique d'investissement créée par Hollande pour recapitaliser les entreprises?

  26. chris_84 dit :

    Bizzare que les politiques du gouvernements sont là à accepter sans broncher ce projet d'OPA, sans que ne soit envisagé au nom du pur libéralisme, et justifient le non interventionnisme de l'Etat qu'ils ne veulent plus stratège. Aucun ne se pose la question dans les interviews donnés aux médias de décripter l'intérêt des Siemens et GE pour une société soi-disant moribonde et sur endettée !
    L'anticipation de l'existence futrure du GMT est sans doute pour beaucoup comme le soulligne Jean-Luc Mélenchon, et Alstom constitue sans doute l'ancrage juridique à GE pour opérer en Europe. Les défenseurs du marché pur et libéral, avec par exemple les habituelles sornettes de RMC info et de son émission de 13h au ras des pâquerettes, voient en une intervention de l'Etat stratège quelque chose d'archaïque. Ce sont des traîtres à la Nation. Honteux ! D'aucuns ne tenaient ce discours quand il a fallu intervenir pour sauver nos banques qui ne valaient pas un copec en 2008 ! Et que l'on a aidé sans réelle contrepartie pour la nation, car l'Etat à l'époque aurait du ramasser la mise à zéro et aider ensuite. Trahison dans l'autre sens. A quand un procès de ces mécréants?

  27. sinnaz dit :

    Quelle vista, quelle clairvoyance, quelle vision ! Sans vouloir vous jeter des fleurs en ce jour, ni cultiver le culte de la personne comme certains "haïsseurs professionnels" le déclament à longueur de journaux (ils ne vont nous donner des leçons d'humilité tout de même), je veux vous dire que vous êtes l'homme de la situation, le seul actuellement sur le "marché" si j'ose dire. L’accélération des dégradations de la situation avec le soutien du peuple brutalisé et enfin conscient de l'urgence en imposera d'autres de votre trempe, sans nul doute. Si le muguet respire le bonheur, vous nous faites encore sentir l'espoir malgré le lourd climat du fond de l'air ambiant. Vous n'êtes pas un saint, cher Jean Luc (dieu vous en garde!), ni un homme providentiel (votre parcours en justifie), ni un prophète, juste celui qui grâce à votre culture générale et vos approches pédagogiques et philosophiques ainsi que votre insatiable curiosité, vous êtes forgé cet appétit de la vie et de l'envie des autres. Vous êtes à votre place et elle n'est pas forcément enviable et nous vous en remercions.
    En ce jour je nous souhaite une bonne fête du travail.

  28. Tholluche dit :

    Bien que "fan" de vos billets, je ne partage pas votre point de vue concernant l'érosion si l'on peut dire des soutiens à Hollande dans sa propre majorité. Les 41 abstentions ne sont à dire dire que somme toute des votes de soumission. C'est finalement une veille tactique du PS qui consiste à faire croire qu'il y a une aile gauche au PS et qui symboliserait un ancrage encore à gauche. La réalité est tout autre car le PS s'est rallié à la défense du libéralisme au même titre que le SPD et Les travaillistes. C'est la fracture de toujours entre le réformisme et "la table rase" depuis 1921 car il faut revenir aux fondamentaux ! Plus le libéralisme avance plus le social-libéralisme incarné par le PS (qui d'ailleurs ne représente plus les idées socialistes de Jaurès) s'enfonce à droite au profit de l'émergence d'une autre gauche certes composite. Je pense qu'aujourd'hui il faut combattre le PS comme ennemi de classe. Il à choisit Merkel et le Medef comme allié, il à donc fait un choix de classe point barre ! Aujourd'hui pour ma part comme militant non encarté du FdG c'est ma conviction. Je pense qu'il faut éradiquer le PS (pas ses électeurs) du paysage politique.

  29. pierre34 dit :

    @27 damien
    La banque publique d'investissement est un leurre, comme souvent avec ce gouvernement "socialiste". En la créant, il ne lui a pas donné un statut de vraie banque, elle ne peut donc pas se financer auprès de la Banque centrale européenne et n'a donc pas de réelles liquidités. Par conséquent elle ne peut remplir qu'un rôle très modeste et n'a aucun moyen d'intervention dans ces grandes manoeuvres à coup de milliards, par exemple pour Alstom.

  30. Moussu dit :

    Joli moi de mai avec des syndicats en ordre dispersé et un FN en démonstration de force fêtant Jeanne D'Arc. Hollande aura aussi réussi une profonde division du pays. Il a un pouvoir de nuisance extraordinaire et dans tous les domaines aussi bien économique que politique! Pauvre France.

  31. Boudine dit :

    Nationalisation d'Alstom, excellente proposition. Le mot "provisoire" a disparu. Tant mieux. Je suis (comme le dernier Jaurès) favorable à la propriété collective des grands moyens de production, d'importance stratégique pour l'intérêt général.

  32. Paul Volfoni dit :

    Le plus grand diviseur de la gauche est en place mais l'armée d'occupation qu'est le PS n'est pas seule, il ne faut pas oublier certains syndicats qui encouragent la division au sein des salariés. Les syndicats qui accompagnent ce gouvernement et divisent les salariés en signant tout et n'importe quoi. La CFDT et l'Unsa deviennent eux aussi le bras armé du Médef. Ce sont les nouveaux syndicats jaunes d'aujourd'hui. Il suffit de regarder le vocabulaire et les mots utilisés par ces deux syndicats pour comprendre de qui ils se rapprochent le plus de leurs maîtres. Si lors des prochaines élections ces syndicats augmentent leur "part de marché" alors les salariés ne pourront que subir une lente et inéluctable descente vers la misère alors que tant d'autres se gavent. L'individualisme, le repli sur soi induisent ces comportements. Le point positif de la situation est que je pense que le calme ambiant annonce une future tempête. Reste à savoir quoi ou qui va déclencher le sursaut salvateur.

  33. Grossomerdo dit :

    Propos revigorant, notamment concernant l'unanimité des commentaires officiels. On a vraiment la triste impression que les "spécialistes" chargés d'analyser les problèmes actuels dans nos médias ont tous été coulés dans le même moule néo-libéral. Le plus crispant étant l'argument d'évidence; il n'est même plus question d'envisager d'autre piste, c'est le "TINA" de la vieille Thatcher. Un élément qu'il serait peut-être intéressant de soulever est la responsabilité de Bouygues dans l'affaire Alstom. Son désengagement ne serait-il pas purement et simplement un mouvement d'humeur suite à l'arbitrage Free en sa défaveur ?

  34. Xavier37 dit :

    La France n'a plus de politique industrielle depuis longtemps. Ca lui est même interdit par le traité de Lisbonne. Les élites francaises élevées et nourries aux mamelles de l'etat sont devenus des capitalistes hors sol. Il n'y a pas pire zélés que les nouveaux convertis. La France n'est même n'est pas capable de faire valoir ses intérêts dans l'UE. Les ministres des affaires européennes changent tous les 2 ans voir moins. Les députés européens francais sont parmis les moins actifs. La politique se réduit a la gestion du court terme. Il est grand temps de remettre toutes ces institutions a plat. Dans les crises historiques, le sauvetage du pays n'a souvent été possible que grâce a un homme providenciel Napoleon, Clemenceau, De Gaule, une grande partie des élites suivants les événements au gré de leurs intérêts. C'est pour le moins inquiétant.

  35. archerducher dit :

    Tout s'accélère, titre du post de Jean-Luc, mais le pire du pire et de la basse besogne journalistique, MLP en direct (bmf-tv et i-télé) de leur défilé. Merci Hollande, Valls, le PS,vous êtes la honte de ce pays et le déshonneur ne vous atteint même pas.

  36. tchoo dit :

    Bien sur qu'il faut nationaliser Alstom, pour la sortir de la spirale de la financiarisation, bien sur qu'il faut sortir de cette spirale infernale. Mais rien ne sera fait, à part de l'agitation qui va encore plus ridiculiser les politiques et notre pays et Alstom partira aux USA avec d'ici trois ou quatre plus aucuns salariés en France.
    Devra t-on, désormais, assister, à chaque veille d'élection à l'émergence de tireur dans le dos qui prennent un malin plaisir à flinguer le FdG, en employant des arguments tous plus fallacieux les uns que les autres ? Il devient de plus en plus nécessaires de se méfier des ses "soi-disant" amis, avouer qu'il y a mieux pour espérer avancer de Front.

  37. Saur Claudine dit :

    @ Sylvain Costet (12)
    Moi qui suis à 93200 Saint Denis, je suis particulièrement sensible à vos suggestions. Chiche à notre comité local !

  38. NICO 75 dit :

    Alstom, GMT, médias à la botte, FN a l'affut. L'heure est grave, et ce n'est qu'un début. Il est grand temps que le peuple ce réveille. Le 25 Mai doit sonner le réveille de la gauche et du Front de gauche. Arrêtons les querelles qui ne mènent à rien. Si le front de gauche n'est plus adapté à la situation, alors il faut faire autre chose. Une chose est certaine, nous somme l'alternative.
    [...]

  39. archerducher dit :

    Mais que faire face à l'impuissance de la gauche, la vraie, y croire bien sûr mais 10 à 15% est-ce vraiment ce satisfaire de ça, je lutte docteur mais pour qui ? ça devient pénible de supporter tout ça, comment faites-vous ? Le 1er mai est jour de revendication, mais ce sera plutôt les péages qui vont être content. 4 jours de congé et le patronnat ce plaint que 2 milliards d'euros de perte à cause des jours fériés, supprimez-les, ça reveillera les non-votants, les apolitiques et autres gogos inintéressés de la vie de leur pays. Pfff !

  40. strologi dit :

    Nous sommes en plein capitalisme monopolisme d'état, les seigneurs de la finance dicte leurs directives aux états.

  41. Lelong dit :

    @ Tholluche 30
    Il est vrai que les 40 abstentionnistes peuvent être une sorte de caution de gauche du PS mais à ce compte, certains pensent que le FdG protège le système en place en les détournant d'actions plus radicales.

  42. Frédéric dit :

    Très bonne analyse !

  43. lemetayerv dit :

    Pour ce qui est de l'abstention cela ne justifie pas en aucun cas une caution ou notion de gauche, qui s'abstient dans ces conditions consent (comme le dit l'adage : qui ne dit mot consent). Ceux qui se sont abstenu ont peut être tout simplement peur de la réaction citoyenne si elle a lieu et de ses conséquence sur eux. Ils se préservent pour éviter les retours de bâton. Pour moi c'est purement un instinct de survie politique et individuelle. Quant à l'élargissement ou l'implication des gens vers le FdG, je pense que tant qu'il sera partidaire, il ne s'élargira pas. J'ai remarqué que les gens arrivent mieux à débattre, à s'exprimer, à faire passer leurs idées lorsqu'elles ne sont pas bloqué par la rigidité des partis. Pour ma part, cela fait 2 ans que j'attend le front du peuple ou autre appellation dans la même optique (et je ne suis pas la seule) et cela me désespère et me lasse : les partis freinent la dynamique. Ils veulent le monopole d'un changement ou éventuellement d'une révolution quelle soit citoyenne ou pas. La révolution ne se fera pas par l'hégémonie d'un ou plusieurs partis qui se tirent la bourre mais par les gens s'ils veulent bien se réveiller.

  44. Jean-Jacques dit :

    Je suis d'accord avec le billet de Jean-Luc Mélenchon, la vente d'Alstom est une honte pour la France, après le cimentier Lafarge repris par les suisses, c'est le démantèlement industriel qui continue !
    Je partage le point de vue de @36 Xavier, il est temps de tout remettre à plat, nos élites n'y croient plus depuis longtemps, entre l'abandon industriel et l'alignement aveugle sur les USA, le général de Gaulle doit faire des bonds dans sa tombe. Pourtant la situation actuelle offre de nouvelles perspectives politiques, le PS n'existe plus, il y a désormais la place pour un grand rassemblement à partir du programme du FdG. "Nous, on peut !" avec le MRC, EELV, et tout ceux qui veulent le changement. En fait à mon avis il faudrait se transformer en front populaire et républicain pour retrouver l'élan de 1936 et l'espoir du programme du CNR.

  45. Roland011 dit :

    @22 linou75
    Ok bien sûr pour la nationalisation. Une seule question, avec quel argent, et quelle mobilisation.
    @25 AlainV
    Le dilemme est donc, faut-il consacrer des milliards à la nationalisation d'Alstom,

    La mobilisation viendra peut-être si nous démontrons que la nationalisation est possible. Et cela en modifiant les habitudes du milieu, celui-ci évalue la valeur d'une entreprise d'après son court boursier, mais il est possible de l'évaluer a sa valeur réelle selon son bilan comptable sans spolier les "propriétaires" actuels, ceci pour rester dans les règles du moment et se mettre a l'abri d'un procès. Actifs - passifs = valeur comptable réelle et légale. Nationalisation par crédit a long terme (une entreprise de ce genre doit vivre longtemps) cout assez dérisoire, ça calme les prédateurs, et rebelote si d'autres s'y frottent. Voila voila, c'est une idée. Bon d'accord le crédit BdF ou d'investissement devenue banque pour de vrai, ou BCE ?

  46. Nadia MOISSET dit :

    Oui il faut nationaliser Alstom ! De l'argent il y en a il suffirait de prendre les 12,5 milliards proposés par Général Electric pour le rachat de ce fleuron de l'économie française sur la généreuse enveloppe de 50 milliards destinée au patronat principalement pour l'usage des actionnaires. Mais ce gouvernement traître à ses engagements de campagne n'y a sans doute pas pensé. Pas plus qu'il ne se soucie du peuple qui l'a élu.
    Vite, il est temps de procéder au vrai changement.

  47. Denis F dit :

    " Alstom touche au cœur de l’identité industrielle de la France et de son futur écologique. Qu’elle soit bradée n’est pas une erreur ni même une faute, c’est un crime. Il relève de la trahison. L’article 410-1 du code pénal punit l’atteinte aux intérêts fondamentaux économique du pays. "

    Nous sommes en guerre, la France est en guerre économique, et l'action qu'entreprend le Président de la République et son Premier ministre peut être qualifiée de Haute trahison. Je vais plus loin que mes camarades qui ici préconisent la grève illimitée du personnel et de tous les salariés de la société Alstom. Si le gouvernement ne nationalise pas, nous devons, comme nous l'avons fait durant la dernière guerre, entrer en résistance et saboter l'outil de travail, les capitalistes de tous bords doivent comprendre eux aussi que nous sommes entrés en guerre. Si le peuple des travailleurs n'a pas ce courage, toute la littérature de ce blog et d'ailleurs est vaine.

  48. JEAN PAUL dit :

    La question n'est pas de savoir avec quel argent on va nationaliser Alsthom, mais avec quel gouvernement on va le confisquer, le réquisitionner sans aucune indemnisation des actionnaires qui se sont déjà bien gobergés. Et ça, c'est pas gagné !

  49. frederic dit :

    Il ne faut pas donner ces 50 milliards aux patrons, ça va disparaitre comme du sucre dans de l'eau. Je le sais, j'ai une entreprise, les entreprises sont tellement endettées que ces 50 M vont juste boucher des trous. Je le dis, je le sais, et les faits me donneront raison. Mais ils vont quand même les donner, c'est fou. Effectivement il serai plus intelligent de reprendre la main sur Alstom avec une partie de cet argent. Ou de rembourser une partie de la dette.

  50. bernard hugo dit :

    Il ne faudrait surtout pas indemniser les actionnaires et les propriétaires du capital. Les entreprises appartiennent en réalité aux collectifs des travailleurs, au travail passé accumulé et au travail vivant qui sont les créateurs réels de toute la richesse socialisée. Quand aux patrons et dirigeants indust ils sont des travailleurs comme les autres, ni plus, ni moins. Par conséquent la perspective qui doit nous inspirer serait non pas l'étatisation bureaucratique et technocratique mais la collectivisation par les travailleurs eux-mêmes en lien avec d'autres collectifs et conseils de communes et de régions géographiques incluant les citoyens. Nous devons nous inspirer de l'expérience anarcho-syndicaliste de l'Espagne libertaire de 1936 et non pas des étatisations bureaucratiques du système bolchevique autoritaire dont on a suffisamment éprouvé le désastre. Evidemment nos penseurs et commentateurs de ce monde à l'envers sont à l'intérieur de leur trou à rat capitaliste-libéral à des années lumière d'une telle perspective historique dont ils ont effacé toutes les traces avec la complicité de toute la gauche quelle soit social-démocrate ou léniniste. Vive le communisme.


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