Articles du 8 décembre 2013

08déc 13

Je fais le job à Saint-Girons

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Jeudi, de Blagnac, j’ai pris la route vers Saint-Girons dans l’Ariège. De là je suis revenu le lendemain à Toulouse pour le lancement de la liste du Front de Gauche que conduit Jean Christophe Selin. L’après-midi, j’étais l’invité des étudiants de l’école d’étude supérieure de commerce de Toulouse et plus de sept cent jeunes me tinrent en haleine selon le chiffre donné par l’école alors que j’en annonçais cent de moins ! Je musarde donc ici dans mes impressions de séjour. Chemin faisant, on me fit bien des confidences sur les prochaines européennes, pensant m’intéresser à y revenir comme candidat, puisque chacun sait bien que je ne le suis nulle part à cette heure. J’ai dit en route ce que je pensais de l’intervention en Centrafrique. Puis du départ de Mandela et de la journée d’hypocrisie qui entoura les adieux.

La prostate d'un candidat socialiste, le père naturel d'une députée, les manipulations d’un photographe de balcon… jusqu'où ira la malveillance voyeuriste du système médiatique, jusqu'où ira le goût de créer du sensationnel à n'importe quel prix ? Cette volonté d'humilier l'action politique signale une aggravation de la dérive qui entraîne la caste des médiacrates vers un sensationnalisme de plus en plus malsain, implicitement porteur d’une vision de la société et de la politique plus proche de l’extrême droite que de la République. C’est sans doute un effet du discrédit radical qui atteint ce rouage de l’ordre établi condamné par l'évolution des techniques et le mépris du public. Celui-ci achète de moins en moins les journaux et classe les médiacrates plus bas encore que les hommes politiques. Cela veut dire que le mépris du public vient de loin, des profondeurs du pays, d’une lente évaluation personnalisée de leur rôle. Un sondage du CEVIPOF, que je découvre dans un éditorial de « La Dépêche » le confirme. Il affirme que 77% des sondés n’ont aucune confiance dans les médias. Il s’agit évidemment de l’information politique et sociale. Il ne reste donc que 23 % de gens pour y croire ! Nous atteignons là un seuil incompressible du mépris. 23 % c’est seulement deux points de mieux que François Hollande, quatre points de plus que Ayrault. La cause est entendue semble-t-il. Mais j’y reviens cependant à propos de la manipulation dont nous avons fait l’objet à propos de notre marche du 1er décembre pour la révolution fiscale. Car à la fin de la séquence, ce fut bel et bien le sketch de l’arroseur arrosé. Les trafiquants d’images n’étaient pas ceux que l’on croyait. S’il en est ainsi, ce n’est ni par complot ni par consigne. Juste un mélange de la désinvolture professionnelle, d’un système qui veut du spectacle en permanence et d’une complaisance de principe pour la parole officielle et les désirs qu’elle exprime implicitement.  

Et comme j’en suis au décryptage de l’information spectacle, je viens sur le flot de ricanements à propos du classement PISA contre l’éducation nationale républicaine. Celui-ci a évidemment fait les délices des déclinistes de tous poils. Au cas précis, l’appât du gain qu’engendre l’idée d’ouvrir davantage encore le marché du savoir et l’action des lobbies du secteur stimule aussi beaucoup les enthousiasmes à décrier l’école publique. Et sur le fond, il y a surtout cette vieille joie malsaine des élites libérales dès qu’elle dispose d’une information qui peut aider à flétrir notre pays et ses performances. Cette propension a bien sur une fonction de découragement qui est très politique.

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