14mai 13

La semaine honteuse de Hollande

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Cette semaine est celle de toutes les hontes pour le gouvernement solférinien. Mardi il a fait voter l’ANI au Sénat avec la complicité active de la droite qui s’est abstenue et du centre qui a voté favorablement. L’union nationale autour des demandes du MEDEF, en quelque sorte. Pour la première fois dans l’histoire, un gouvernement qui se réclame de la gauche fait reculer les droits fondamentaux des travailleurs. Un jour très triste. Un mardi noir. Il faudra noter et publier la liste des « sénateurs maires » qui ont participé à cette infamie pour leur rendre la monnaie de leur pièce l’an prochain. Même exercice à prévoir à propos de l’amnistie. Jeudi, les solfériniens font voter contre l’amnistie sociale et contre la loi sur les licenciements boursiers. Grosse affaire mal emmanchée que nous allons rendre aussi coûteuse que possible aux solfériniens. Je reviens sur cette affaire d’amnistie sociale. Encore un jour de honte. Mercredi, Hollande va confirmer sa capitulation à Bruxelles devant la Commission. Nous aurions obtenu « un sursis » pour appliquer la politique absurde de l’austérité ! Un « sursis » comme on le dirait d’une peine de prison ! La France dans cette posture ! C’est à pleurer.

1er_juin_ToulouseTel est le sort auquel nous condamne le monsieur qui veut être le « bon élève de la classe Europe » comme il a osé le dire pour décrire l’attitude de notre grand pays devant les pitoyables fantoches de la Commission européenne. Il viendra sans doute pérorer ensuite sur cet exploit en se gardant de dire quelle ardoise reste à payer en « échange » de ce « sursis ». Il voudra faire croire que la nouvelle mise à mal des retraites et la nouvelle dévastation du droit du travail déjà baptisée « réforme structurelle sur l’emploi » sont ses propres trouvailles, pour notre bien évidemment. Le lendemain jeudi il mangera sa première poignée de terre si ses amis lui tracent le holà à l’Assemblée nationale sur l’amnistie sociale. Mais aussitôt après un nouveau reniement aura lieu avec le vote négatif des députés solfériniens contre la loi sur l’interdiction des licenciements boursiers. Bref une semaine où, pour faire passer des mesures de droite, François Hollande va encore diviser comme jamais les forces politiques de la gauche et démoraliser comme jamais non plus les forces sociales. Tout en écœurant les citoyens qui croyaient avoir voté utile pour se débarrasser du potage Sarkozy et qui doivent à présent en manger à tous les repas. Et avec le sourire, s’il vous plait !

L'amnistie : le coup de trop

Sur l’amnistie sociale, la honte est terrible compte tenu de l’histoire séculaire du mouvement ouvrier à laquelle s’identifie nombre de membres du parti socialiste. L’appel à la désobéissance lancé par Patrick Menucci sur son blog est loin d’être isolé. Il exprime quelque chose de très profond. Je n’en suis pas surpris. Les emberlificotis sur la « faute pardonnée », « l’apaisement à trouver » et autres sornettes moralisantes qui infestent les explications de ceux qui veulent voter avec nous n’ont aucun intérêt bien sûr. Ils signalent juste le degré d’acculturation des socialistes sous l’emprise idéologique des solfériniens. Revenons à eux. Depuis le premier jour, l’air gêné du Président de la République sur le sujet m’a mis la puce à l’oreille. Nous sommes ici au cœur des identifications qui situent un groupe politique. Hollande le sait sans doute depuis le début. Nous avons dû lui paraître totalement martiens avec cette histoire qui nous tenait tant à cœur quand nous l’avons rencontré, Martine Billard et moi. N’oublions jamais que François Hollande est en France, depuis 1983, l’homme de la ligne qui veut convertir les partis socialistes en « parti démocrate » à l’italienne. Ça tombe bien car cette question va être posée au congrès du SPD allemand auquel il va participer.

Dans ce tableau, ce qui reste de lien organique entre le salariat et le parti doit être détruit. L’amnistie se présente à ses yeux comme l’occasion d’un divorce consommé avec ce que le mot « gauche » a voulu dire depuis 1905 et la formation du PS. Si bénigne qu’elle paraisse de l’extérieur, cette opération n’est pas simple à mener. Que les UMP ne soient plus gaullistes est une chose. Le leur faire proclamer serait une tout autre. Et de même que le PS ne soit plus socialiste mais solfériniens est une chose. Le lui faire dire publiquement est un terrible seuil à franchir. Je pense même que c’est peut-être le coup de trop pour François Hollande. C’est pourquoi il risque bien d’être battu dans le vote des députés socialistes. Je n’explique pas autrement la reculade que représente la décision des officiels du groupe PS de demander le renvoi en commission de la proposition de loi d’amnistie sociale. Formellement c’est risible. Car la commission des lois a déjà refusé tous les amendements et voté contre le texte. Elle ne peut donc que changer d’avis. Dès lors pourquoi ne pas le faire en séance ? Pourquoi organiser cette navette supplémentaire. Pourquoi ? Pour sauver la face de l’Elysée qui va voir consommer la première défaite d’un ordre direct du prince que ses gens ne veulent pas suivre. Et peut-être aussi pour essayer de vider la loi de son contenu avant de la ramener au vote. Ce serait la reproduction du modèle appliqué à la proposition de loi présentée par Les Verts sur les ondes électromagnétiques. Mais l’essentiel est qu’ils ne puissent plus être obéis. Je vois dans ce renvoi en commission, s’il est adopté, le commencement d’une fin attendue. Ce sera le moment où, pour chaque difficulté rencontrée, c’est-à-dire chaque fois que les solfériniens butteront sur nous, on pourra arguer du renvoi en commission. Excellent !

Mais j’aimerais mieux que le renvoi en commission n’ait pas lieu et que l’on vote en plénière, séance tenante, jeudi matin. Car encore une fois, pourquoi renvoyer en commission ? Son avis négatif est connu. Mais celui de la plénière ne l’est pas. Quelqu’un voudrait-il amender, compléter, ajouter, retrancher ? Tout cela peut se faire en séance avec des amendements. Pourquoi renvoyer en commission ? Pourquoi faut-il que pour sauver la face de l’Elysée on la fasse perdre aux commissaires ? Et le temps perdu ? Et les poursuites en cours ? Pourquoi faut-il encore faire souffrir les travailleurs, juste pour que Hollande sauve la face ? Pourquoi ? Ne peut-il être humble devant la représentation nationale comme il l’aura été la veille devant la Commission européenne ? L’orgueil mal placé des faibles est le coût de transaction le plus exaspérant dans la décision publique.

Retraite : mais crevez donc et qu'on en finisse !

Les retraites des Français font du mal aux profits des actionnaires, aux compagnies d’assurances, à la Commission européenne et d’une façon générale à tout le monde des belles personnes intelligentes et sensées qui savent bien que puisqu’on vit plus longtemps, les autres n’ont qu’à travailler plus longtemps. Tout le monde est mal à l’aise sur le sujet sauf les retraités et ceux qui ont l’intention de l’être un jour dans les meilleures conditions possibles. Entre les deux Hollande, le vote utile, a choisi. Souriez : vous êtes floués ! Vous étiez prévenus car il avait déjà annoncé le 28 mars à la télévision qu'il exigeait un nouvel allongement de la durée de cotisation requise pour avoir droit à une retraite complète. Le journaliste ne s’était pas appesanti pour ne pas gêner. C'est pourtant la première fois dans l'histoire que le PS entend rendre plus difficile l'accès à la retraite pour les travailleurs. Comme le SPD, le PS s'engage dans la démolition de l'Etat social qu'il avait jusqu'ici contribué à construire avec le reste de la gauche et grâce à la mobilisation des salariés. Une page se tourne.

Hollande n'a fait que se soumettre aux exigences de la Commission européenne. Les grands médias ont rapporté que la Commission européenne aurait donné un délai de deux ans à la France pour ramener son déficit budgétaire à 3% de la richesse du pays. Aussitôt, la propagande solférinienne a vanté un "succès" de François Hollande. C'est une grossière manipulation. La Commission européenne n'a pas du tout lâché du lest. D'ailleurs, lors du séminaire gouvernemental du 6 mai, Jean-Marc Ayrault a été très clair : la politique d'austérité sera poursuivie. Il l'a dit dans son intervention : "Il ne doit pas y avoir d'ambiguïté. La maîtrise des dépenses est indispensable. Le budget 2014 devra mettre en œuvre les économies prévus dans ma lettre de cadrage". Cette lettre de cadrage exige des coupes de 5 milliards d'euros en 2014 dans le budget de l'Etat, en plus des 10 milliards de coupes déjà prévues chaque année par le gouvernement Ayrault. Au total, ce sont donc 15 milliards d'euros qui seront coupés en 2014. Cette lettre de cadrage a été adressée le 8 mars. Deux mois avant la décision de la Commission d'accorder un soi-disant "sursis". Et moins de trois jours après cette décision de la Commission, Ayrault a confirmé que les coupes prévues auraient bien lieu. Tout cela était bien ficelé d’avance entre les uns et les autres. Le calendrier des annonces le prouve comme je viens de le montrer. La propagande solférinienne fait pschitt.

La Commission a annoncé deux années de chantage. Elle ne demandera pas de sanction contre la France pour déficit excessif avant 2015. Mais Olli Rehn, l’androïde qui est commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, a été très clair dans ses menaces le 3 mai dernier. Il a confirmé l'objectif de réduction des déficits et appelé à amplifier les mauvais coups pour l'atteindre. En langage de machines ça donne ceci : "Pour ramener le déficit sous les 3%, des efforts beaucoup plus importants et urgents sont nécessaires". Ou encore, "dans tous les cas de figure, il est essentiel que la France mette pleinement en œuvre les mesures envisagées et précise rapidement quelles nouvelles actions elle compte entreprendre pour respecter ces objectifs de politique monétaire". Olli Rehn est un robot traditionnel et il parle la langue qui peut se traduire en globich, l’anglais des boutiques de souvenirs.

La Commission sonne donc l'offensive. Elle exige des « réformes structurelles » contre le droit du travail, les retraites et les services publics. Ce n'est pas un procès d'intention que je fais. C'est le commissaire européen lui-même qui l'a dit explicitement : "Une stratégie budgétaire de moyen terme crédible doit s'accompagner de réformes structurelles substantielles en matière de marché du travail, de système de pensions et d'ouverture des marchés". Les retraites sont clairement nommées comme une cible pour les libéraux. L'habillage de "dialogue social" ne masquera pas longtemps qu'il faut choisir son camp. Jean-Marc Ayrault a mis en scène lundi 13 mai ses rencontres avec les soi-disant "partenaires sociaux". Personne n'est dupe. Les syndicats de salariés et le patronat ne sont pas des "partenaires". Et le MEDEF n'a rien de "social".

Le MEDEF attaque. Depuis des mois Laurence Parisot est à l'offensive sur ce dossier. Ce lundi à Matignon et ce mardi en conférence de presse, elle a été particulièrement claire. Le MEDEF réclame l'allongement de la durée de cotisation à 43 années pour une retraite à taux plein. Et le patronat veut aussi reporter l'âge légal de départ à 65 ans. Cet âge-là fait sursauter. Pas seulement parce qu’on se demande quels métiers peuvent être accompli à cet âge-là. Ouvrier du bâtiment ? Pilote de ligne ? Serveur dans un restaurant ? Instituteur ? La même chose au féminin ? Et puis 65 ans c’est une étape dans les statistiques. Ça se situe au-delà de l'espérance de vie en bonne santé qui culmine à 62 ans pour les hommes et 63 ans pour les femmes dans notre pays. Et pas d’illusions à avoir sur les contreparties du « gagnant-gagnant » et autres refrains habituels. Laurence Parisot a aussi été catégorique sur ce point : "il n'est pas question pour nous de rouvrir le dossier pénibilité". Voilà prévenus ceux qui espéraient nous vendre ce pansement pour faire passer un nouveau recul général.

En fait la docilité et la couardise de l’équipe gouvernementale en place donne des ailes au MEDEF. Il avance sur tous les fronts. Laurence Parisot a dit vouloir "augmenter la quantité de travail, tout au long de la vie et annuelle". Ses propositions sur les retraites s'accompagnent d'autres demandes tout aussi grossières contre les droits sociaux : suppression de la durée légale du travail au profit d'une durée fixée branches par branches, extension du travail du dimanche, suppression de deux jours fériés par an. En échange on suppose qu’il faut considérer que le maintien du droit au salaire doit être considéré comme bien meilleur que le retour à l’esclavage qui est pourtant dans l’ordre des choses compte tenu de la « compétitivité-l’inde-la-chine-et-donc-l’emploi ».

Pour l'instant, le gouvernement Ayrault laisse Parisot préparer les esprits sans réagir. La radio Europe 1 a même indiqué que François Hollande envisagerait d'aller au-delà des exigences du MEDEF. Selon la radio, l'Elysée réfléchirait à allonger la durée de cotisation à 44 années contre 41,5 années aujourd'hui et 43 demandées par Parisot. La ministre compétente, Marisol Tourraine a démenti très mollement mardi 14 mai au matin : "Nous n'avons pas encore pris de décision quant au contenu de la réforme des retraites, nous avons la concertation comme ligne de conduite". Dormez braves gens, dit-elle. Mais on nous a déjà fait le coup. Souvenez-vous du rapport Gallois sur la compétitivité. Pendant des semaines, le gouvernement expliquait n'avoir pris aucune décision pour laisser le temps à la réflexion et au dialogue. Et moins de 24 heures après la remise du rapport, les décisions étaient annoncées : 20 milliards d'euros de cadeaux au patronat. N’oubliez jamais que François Hollande est sournois au combat. Sa mine perpétuellement réjouie dans le malheur du présent, pourtant éclatant, signale une très grande force d’indifférence au sort des autres.

C'est une bataille au long cours qui s'annonce mais il faut être en alerte rouge dès maintenant. Le calendrier est serré. Les rencontres de Ayrault avec les syndicats et le patronat ce lundi ne sont que le premier tour de piste. Hollande donnera peut-être déjà des précisions jeudi dans sa conférence de presse. Début juin, un rapport rédigé par Yannick Moreau, ancienne présidente du Conseil d'orientation des retraites, sera remis au gouvernement. Attention, offensive médiatique à prévoir. On en connaît toutes les figures depuis dix ans que le numéro est joué. Ressortez vos vieux argumentaires il n’y a rien de changé depuis la prémisse (il faut sauver notre régime par répartition) jusqu’à la conclusion (en 2054 il y aura un trou abyssal si nous n’agissons pas tout de suite). Après les banderilles du « rapport Schmoll » viendra le lourd. Les 20 et 21 juin, la deuxième "conférence sociale" permettra aux solfériniens de reprendre leur propagande sur le "dialogue social" entre "partenaires sociaux" et d'appeler au "réalisme" et à la "responsabilité" pour tenter de diviser les syndicats de salariés comme ils l'ont fait sur l'Accord "Made in Medef". En juillet le gouvernement devrait rendre ses arbitrages définitifs. Un projet de loi sera discuté à l'Assemblée à partir de septembre.  Nous devons tenir la digue. Il faudra sans doute le faire dans la rue. Si nos syndicats nous y appellent, nous répondrons présents. Mais la bataille des esprits recommence dès maintenant. Le droit à la retraite n'est pas d'abord une question d'espérance de vie. Si l'espérance de vie a augmenté ces dernières décennies, c'est justement parce que les gens ont pu arrêter de travailler plus tôt. Dit autrement, si on vit plus longtemps c'est parce qu'on travaille moins longtemps. Retenez la formule et ressortez-la aussi souvent que nécessaire.

Le droit à la retraite est avant tout une question de partage des richesses. La France est plus riche qu'elle n'a jamais été de toute son histoire. Lorsqu'on vous explique qu'il y a aujourd'hui un déséquilibre entre actifs cotisants et retraités, répondez. Oui, le ratio entre actifs et retraités est passé de 2,7 actifs pour 1 retraité au début des années 1980 à 1,5 actifs pour 1 retraité aujourd'hui. Mais dans le même temps, les progrès de la productivité et les efforts des travailleurs font que deux actifs d'aujourd'hui produisent autant que trois actifs de 1983. Les gains de productivité compensent donc le déséquilibre du ratio entre actifs et retraités.

L'équilibre du système de retraite n'est pas d'abord une question de dépenses excessives. La question centrale est celle du volume des cotisations. Le déficit est estimé à une vingtaine de milliards d'euros par an en 2020. La création de trois millions d'emplois comme le prévoit le programme du Front de Gauche permettrait de faire rentrer 24 milliards d'euros par an de cotisations sociales pour les retraites. C'est plus que le déficit estimé. La hausse des salaires permettrait aussi de faire rentrer de l'argent en augmentant les cotisations perçues par la Sécurité sociale et en relançant l'activité économique. C'est ce qui a fait dire à Thierry Lepaon que "si on allait vers un salaire minimum à 1 700 euros, on n'aurait pas de problème de retraite". Cette formule résume parfaitement la situation. Enfin, s'il faut des ressources nouvelles, la CGT a calculé que la mise à contribution des revenus financiers des entreprises rapporterait 20 milliards d'euros. De l'argent, il y en a !

Nous ne devons pas nous laisser enfermer et enfumer. Les anticorps répandus en 2010 doivent être réactivés. Chacun doit les répandre autour de lui, dans sa famille, auprès de ses amis ou de ses collègues de travail. Le grand succès de notre marche du 5 mai montre la disponibilité du peuple pour se battre. Chacun doit tenir son poste. Les répliques du 1er juin doivent être organisées comme les premières manifestations pour défendre les retraites.

Malheur aux vaincus ivoiriens

Le service après-vente des interventions militaires de nos présidents successifs est un devoir qui dépasse les temporalités médiatiques. Quand la guerre a lieu, l’armée transporte les journalistes et les installe dans des points d’observations choisis par elle. Pendant quelques jours les « reporters » filment librement ce qu’il est prévu de les voir filmer et commentent librement en direct « sur place, depuis le terrain » leurs collègues en plateau à Paris qui leur lisent les dépêches de l’armée et du gouvernement. Jusque-là tout va très bien. En effet il ne saurait être question de laisser de tels énergumènes pourrir une guerre avec leurs inévitables otages ou leurs morts mis en exergue chaque jour au journal de vingt heures. Surtout que sur ces plateaux tournent avec suavité deux ou trois experts directement liés à nos Etats-Majors, revues et colloques savants, qui commentent des cartes du meilleur effet. De cette façon tout se déroule, avec une magnifique précision d’horloge, selon le plan prévu. Premier temps on intervient au nom des droits de l’homme comme le prouvent des images « tournées en caméras cachées au péril de notre vie ». Deuxième temps on commente les droits de l’homme bafoués avant notre glorieuse présence vu qu’il n’y a plus rien à montrer en image car les zones de combat sont interdites d’accès. Troisième temps la guerre est finie, les droits de l’homme sont rétablis, la population sort les drapeaux français tout neufs qu’elle cousait en cachette depuis des semaines. Les télés rentrent à la maison, les commentaires s’interrompent car le sujet est vite épuisé (surtout dans le désert où il n’y a vraiment personne). Depuis peu il y a une nouvelle séquence imposée : la visite sur place du président très bon très grand qui vient écumer la joie du peuple libéré. « Merci la France » « Sarkozy ! Sarkozy ! » à Benghazi. « Merci papa Hollande » à Tombouctou. Les sceptiques reçoivent le coup de grâce. Quoi qu’il en soit, quatrième temps, la guerre continue. Peu importe qu’elle continue. Le cirque est parti, le spectacle a lieu ailleurs. Les droits de l’homme retournent donc au présentoir de la bonne conscience, entre la tête de buffle empaillé et le portrait du Dalaï Lama. A partir de cet instant on ne peut revenir sur la scène de ces exploits guerriers qu’avec un masque et des gants, car il s’agira de fouiller dans la charogne.

En Côte d’Ivoire, comme hier au Kosovo, comme à présent en Lybie et très bientôt, c’est certain, au Mali et en Syrie, nos chers alliés politiques « amis des droits de l’homme » que nous sommes venus secourir s’avèrent être « à la longue », c’est-à-dire hors de la quinzaine pendant laquelle les médias montrent quelque chose, d’odieux pourris et parfois même des criminels notoires. Voyez comment les prétendus « combattants de la liberté » du Kosovo trafiquaient les organes des prisonniers serbes qu’ils prélevaient pour les revendre. Motus. Le serbe était le méchant du film. Puis ils menacèrent de mort la présidente du Tribunal Pénal International. Silence : aucun d’entre eux ne sera donc jugé. En Lybie et en Syrie aujourd’hui les « insurgés » combattent un despote avec des méthodes aussi répugnantes que les siennes et parfois même pire. C’est ce que vient de montrer le recours aux armes chimiques par les « rebelles » en Syrie. Etrange : la femme qui le révèle pour l’ONU est celle qui a été menacée déjà pour le Kosovo. Encore elle ! Heureusement, les nord-américains sont là pour révéler qu’ils disposent de preuves solides montrant que le despote a usé de ces armes chimiques. Et patati et patata. La vie, quoi. Je ne crois pas surprendre beaucoup de mes lecteurs en écrivant tout cela. Je les invite pourtant à suivre avec attention ce qui leur est dit sur ces sujets quand ils en entendent parler. Car il nous faut tous tirer parti de chacun de ces épisodes. C’est nécessaire pour améliorer notre compréhension du monde et pour éduquer nos réflexes face à la machine de propagande quand elle se met en mouvement. Sinon comment assumer notre dignité de citoyens ? Nous devons exercer en esprit libre nos pouvoirs de discernement. Il est essentiel, là encore de prendre d’abord conscience du rôle d’illusionnistes (souvent distrayants, j’en conviens) des médias officialistes.

En Côte d’Ivoire, des criminels de toutes sortes, massacreurs de civils, tortureurs de prisonniers civils, bourreurs d’urnes patentés, occupent dorénavant les postes clefs du régime « ami des droits de l’homme » que Nicolas Sarkozy a installé au pouvoir. Un rapport de l’ONU, non commenté aux journaux de 20 heures français pourtant tellement actifs dans le service de vente directe de la belle guerre de Côte d’Ivoire note : « D'anciens commandants de zone ayant à leur actif un nombre notable de violations du droit international humanitaire ont rejoint les rangs ordinaires des Forces Républicaines de Côte d'Ivoire. Des individus comme Martin Kouakou Fofié (qui est sous le coup de sanctions de l'ONU depuis 2006), Ouattara Issiaka (alias ì Wattao), Hervé Touré (alias ì Vetcho ), Koné Zakaria et Chérif Ousmane ont tous été promus à des postes stratégiques de commandement. Ils ont également des contingents sous leurs ordres et d'importantes quantités d'armes (et de matériel connexe) entre leurs mains. » Ces gens sont impliqués dans des crimes dont le récit vous fait dresser les cheveux sur la tête. Qui cela va-t-il empêcher de dormir ici, au pays des droits de l’homme qui n’hésite pas à s’engager militairement pour défendre nos principes ? Personne ! Et sûrement pas François Hollande. Il a confirmé la marionnette présidentielle Alassane Ouattara qui est venue lui faire acte d’allégeance à domicile. J’ai alors demandé si ce noble guerrier se souvenait de notre compatriote Michel Gbagbo détenu dans des conditions infra humaines par les vainqueurs qui l’ont d’abord copieusement tabassé. Michel Gbagbo est citoyen français. Il a été détenu sans jugement ni même inculpation pendant des mois. Puis il a été détenu dans des conditions qui l’ont amené aux portes de la mort. Il ne faisait pas de politique. J’ai interpellé le gouvernement. Personne ne m’a répondu. Il faut quand même dire, sans doute, que s’appeler Gbagbo et être le fils de son père, même si on n’a pas d’activité politique n’est pas bien malin. Fabius qui a eu ses petites entrées auprès de Laurent Gbagbo du temps où il était puissant devrait pouvoir s’en émouvoir. Non. Dans la mesure où l’ennemi est vaincu, les vainqueurs ont tous les droits. Notamment celui de martyriser les vaincus. Bien sûr cela se fait en toute bonne conscience au nom des droits de l’homme qui ont été méprisés par les vaincus, cela va de soi.

« Vae victis » dit l’adage des romains, malheur aux vaincus. Tout est alors permis contre eux. Je ne veux pas gâcher vos rêves avec des cauchemars venus de Côte d’Ivoire. Mais le sort réservé aux six cent soixante dix membres du Front Populaire Ivoirien détenus par les officiels actuels pourraient vous faire très peur. Passons sur celui réservé à madame Simone Gbagbo qui vient d’être enlevée de l’hôpital où il avait bien fallu la conduire. Battue en public sous les yeux des caméras par des soudards, elle est pourtant réclamée par le tribunal pénal international. Sa défense ne sait rien d’elle. Elle est vivante et martyrisée. Qui s’en soucie à Paris parmi ceux qui dînaient avec elle du temps où elle était la « première dame » ? Moi, je n’ai jamais dîné avec les Gbagbo du temps où ils étaient puissants. Ils ne m’ont ni reçu, ni invité. J’étais à la gauche du PS et de l’Internationale socialiste. Mais je sentais le souffre pour eux. Ils recevaient Henri Emmanuelli, et d’autres beaucoup moins à gauche. Au bureau national du PS des gens comme le renégat Eric Besson réclamaient des sanctions contre les Gbagbo sans beaucoup de succès car nombreux étaient ceux qui regardaient la pointe de leurs chaussures. Ils ont fini par applaudir l’intervention militaire de Nicolas Sarkozy. Tous sont devenus muets depuis. Défendre leurs droits humains aujourd’hui ajoute aux croix qu’il me faut porter devant la meute. Mais pourtant je le fais. Quand je vois un « ministre de la justice et des droits de l’homme » refuser l’accès de tout avocat auprès de mon compatriote Michel Gbagbo, je me souviens que lui et son ministère ne seraient rien ni personne sans l’accord de François Hollande. Quand Simone Gbagbo est enlevée de son hôpital à la faveur d’une anesthésie générale et interdite de contact avec ses conseils, je suis juste soulevé de dégoût par la lâcheté de ceux qui autorisent ces exactions à Paris. Et je ne voudrais pas que les ivoiriens croient que « c’est ça la France ». Et je ne voudrais pas qu’ils montrent mon pays du doigt. Exactement comme moi, je ne crois pas que Alassane Ouattara, ce soit la Côte d’Ivoire et je ne montre pas le pays du doigt à cause des bourreaux des milices nordistes.    

Il y a eu des élections municipales il y a trois semaines en Côte d’Ivoire. Evidemment, vu la situation, le Front Populaire Ivoirien et ses alliées ont appelé au boycott. Selon eux, la participation a été de 15%. Le président « élu », Alassane Ouattara dit qu’elle a été de… 30%. Pas de quoi pavoiser ! Mais selon les observateurs internationaux ce serait 20%. Rien qui évoque la joie et la mobilisation d’un pays « libéré ». Cette très faible participation, due au boycott et à la lassitude générale de la population, montre au contraire un pays prostré et abusé. Et dans ce naufrage, le parti d’Alassane Ouattara a subi une sévère débâcle. A peine 20% des nouveaux maires sont issus de ses rangs et ils viennent des régions déjà sous contrôle de ses milices partisanes sécessionnistes sous l’ère légale de Laurent Gbagbo. La moitié des nouveaux maires sont des « indépendants ». 30% environ sont issus du très ancien parti présidentiel des lendemains de la décolonisation, le PDCI ! Sur le terrain de nombreux incidents ont eu lieu entre les deux partis. Là encore pas de trace du « pays libéré », juste une exaspération généralisée et une tension rappelant à tous les conditions politiques qui prévalaient à la veille de l’intervention militaire française.

Monsieur Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, a officiellement invité François Hollande à se rendre dans son pays. Peut-être qu’il ira. Je ne sais pas. Mais je sais qu’il est temps pour notre pays d’exiger la libération sans condition de notre compatriote Michel Gbagbo. Juste parce que c’est notre compatriote et que nous ne devons pas accepter que son nom soit un motif de persécution. C’est pourquoi je prends le temps d’écrire ces lignes pour rappeler que le retour à un état de droit qui avait été promis passe nécessairement par le respect des droits attachés à la personne de tous les prisonniers politiques ! Et enfin j’affirme que le renvoi devant les tribunaux des personnes proches de Monsieur Ouattara suspectées d’avoir commis de graves crimes contre l’humanité en Côte d’Ivoire est une urgence centrale dans un contexte où nos armes sont intervenues sous le prétexte de la restauration des droits de l’homme. Je sais très bien que ce n’était pas vraiment le sujet. Mais ce pourrait être une opportunité. Même après coup.

Je ne veux pas finir ce chapitre sans revenir aux questions de couverture médiatique de nos guerres. Tout le monde ne se contente pas d’occuper avec sérieux son rôle de marionnette. Quelques courageux vont pourtant plus loin, sans la laisse ni la gamelle fournie par le service de communication des armées en campagne. Mais le temps qu’ils arrivent là où les choses se passent, le temps qu’ils recoupent leurs informations, bref le temps qu’ils fassent le travail de journaliste, la guerre officielle est finie. Ils n’accèdent donc plus à l’antenne. Ou alors seulement pour le magazine spécialisé qui diffusent leur travail entre deux reportages voyeuristes sur la prostitution aux îles Boudijis et le trafic des escargots en voie de disparition en république centre Afroucha. Ceux-là se font tuer aussi parfois. Leur mort, n’est pas filmée. Mais elle sert de prétexte à d’émouvantes auto-célébrations de la corporation par des hommes et des femmes troncs qui ne quittent jamais leurs studios bien chauffés. Leurs images, leurs lignes sont tout ce qu’il nous reste de la part de vérité qu’ils ont pu capter. Mais comme ce sont des parts de vérité, il faut pour en disposer aller les chercher soi-même. Mais peut-être est-ce un devoir à leur égard aussi.

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274 commentaires à “La semaine honteuse de Hollande”
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  1. thersite69 dit :

    Puisque @AbdAlMalik 251 trouve pertinent le constat d'un changement décisif dès lors qu'une nouvelle révolution technologique (informatique et information) engage à définir de nouveaux rapports sociaux, j'ajoute brièvement ceci. La valeur du travail se mesure de moins en moins en corrélation avec le temps de travail fourni (horaire journalier, durée mensuelle, nombre d'annuités accomplies) mais avec la compétence et le savoir acquis, chacun selon ses moyens. C'est en ce sens, monsieur Hollande, qu'il y a "mouvement", et que l'on doit, si on se dit socialiste, dissocier à l'avenir "accès à l'emploi" et droit au "revenu pour tous", à égalité. Ne devons-nous pas développer le principe de remplacer autant que possible l'emploi au service d'intérêts particuliers croissants de rentiers par l'activité individuelle au service de l'intérêt général. Rien à voir avec les déclarations d'intentions de l'actuel Président.

  2. octobre dit :

    A ré-écouter "La bas si j´y suis" sur la grève des mineurs en 1948 avec déjà à l'oeuvre un ministre de l´intérieur socialiste.
    salut à tous

  3. zebulon dit :

    Retraite, une nouvelle variante pour confisquer le salaire, la réserve spéciale de participation (prise sur les bénéfices) et bloqué généralement pendant cinq ans sur des placements financiers, sera désormais bloqué à 50% jusqu'à votre retraite (soit un placement de 25 ans en moyenne) sur un PERCO, sauf avis contraire explicite de la part du salarié donné sous quinze jours. Combien paieront des droits de succession sur de l'argent qu'ils n'auront jamais touché ?

  4. Michel Matain dit :

    @ 248 thersite69
    Ce que je déduis des réactions qui s’expriment ici c’est un vrai malaise, assez partagé, à constater que la période du désistement par habitude en faveur du représentant de « gauche » le mieux placé au premier tour est achevée.

    Ce qui penseraient ça seraient complètement en retard d'une dynamique, la dynamique qui nous conduit à être la première force à gauche. Aujourd'hui nous sommes second et souvent devons voter socialiste au second tour. Il est possible que dès l'année prochaine la tendance s'inverse, et on le verra avec plaisir aux municipales quand nous serons en tête de la gauche dans beaucoup de municipalités. Et nous demanderons, nous exigerons même de la part de nos camarades du PS, solférinien ou pas, de respecter la discipline de vote à gauche et de voter pour nous. Etre en tête de la gauche ne signifie pas pour autant être majoritaire dans toute la France. Ceux qui refusent tout désistement s'imaginent-ils vraiment que le Front de Gauche à lui seul aura plus de 50 % des voix ? Que nous pourrons nous passer du report des voix socialistes sur nos candidats Front de Gauche ? Si nous refusons les désistements réciproques, nous nous condamnons à rester dans l'opposition sans limite. Ce n'est a priori pas le but du Front de Gauche dans son ensemble ni d'aucune de ses composantes en particulier. La question du désistement à gauche en faveur de celui arrivé en tête au premier tour, c'est aux socialistes qu'elle se posera. Pas à nous. Et ça ne va pas être simple pour eux ! Il faut avoir en tête dès maintenant que nous serons la force principale de la gauche (mais pas unique ni même majoritaire seule) et que nous voulons gouverner ce pays.

  5. Gerard Blanchet dit :

    Désolé de te contredire camarade Denis, mais, à moins que nous envisagions de prendre seuls le pouvoir, il va bien falloir que nous concluions des alliances entre forces du mouvement ouvrier. Or le parti d'Hollande n'est plus un parti du mouvement ouvrier (voir Terra Nova) et est carrément passé comme "société de service" du capital et n'est plus comme en 1981 ou même en 1983 un parti à visée sociale (voir là aussi les écrits de Lordon). Il faut ouvrir les yeux de celles et ceux (notamment une bonne partie des électrices et électeurs d'Hollande en 2012) qui ont encore des illusions sur ce que ce parti est devenu. Pour diverses raisons, notamment de tradition familiale ou ouvrière en fidélité au PS réformiste, elles -ils ne viendront pas au Front de Gauche. La Gauche, lorsqu'elle a marqué des points, a eu deux jambes, la jambe révolutionnaire (citoyenne actuellement et que le FdG représente) et la jambe réformiste. Or cette deuxième jambe n'existe plus ou marche avec la droite. Il appartient donc aux camarades socialistes fidèles à la meilleure tradition de leur parti de la reconstituer.
    En somme nous sommes un peu dans la situation de la mort de la SFIO (astre mort dit Jean-Luc pour le PS actuel). Nous avons alors encouragé la création du parti d'Epinay. Il nous reste alors à ne plus se laisser bouffer par un Mitterrand mais l'étape que je décris me semble incontournable. Ou alors attendre 30 ans car nous ne passerons pas de 11% à 50.01%.
    Donner ce décillage que propose Lordon aurait aussi un autre avantage c'est que si s'installe "l'union nationale" eh bien il sera clair que c'est une union de la droite décomplexée et de la droite complexée.

  6. thersite69 dit :

    @ Michel Matain 259
    Je suis d'accord avec cette stratégie habituelle, étant moi-même au Front de Gauche car, électoralement parlant, je n'en ai jusqu'ici pas vu d'autre. Mais, si nous sommes devant les solfériniens comme nos concurrents au premier tour nous aurons à constater que beaucoup de leurs électeurs voteront à droite, plutôt que pour nos candidats. Nous avons toujours été pigeonnés avec cette stratégie et j'en ai assez. J'avais quitté le PCF en partie à cause de cette stratégie suicidaire. Pour que cela marche en notre faveur, il faudrait que ça aille encore bien plus mal ? Et il resterait encore les électeurs de droite pour voter pour eux, par peur du changement ! Ne pas se faire d'illusions n'empêche pas les convictions sur la nécessité d'un changement radical, et de suivre les mots d'ordre qui serons donnés. Et aussi les évènements qui peuvent surgir.

  7. Michel matain dit :

    @ 261 thersite69
    Mais, si nous sommes devant les solfériniens comme nos concurrents au premier tour nous aurons à constater que beaucoup de leurs électeurs voteront à droite, plutôt que pour nos candidats.

    Au contraire je crois que l'effet positif d'une dynamique à gauche est de susciter l'adhésion autour d'elle. Lorsque nos candidats seront en tête de la gauche, ils auront moins de difficultés à rassembler les voix de toute la gauche au second tour que le contraire : les socialistes qui sont dans une dynamique d'abattement face à la droite auront énormément de mal à rassembler les voix de toute la gauche. Les socialistes sont devenus un vrai danger à tout point de vue. Nous en ferons l'expérience électorale très concrète l'année prochaine aux municipales. Il est certain qu'au second tour nous le Front de Gauche seront meilleurs rassembleurs que le PS.

  8. champa10 dit :

    FH le grand fossoyeur du peuple de france vite vite la 6ème république nous lachons rien et vite, avant 2017.

  9. Denis F dit :

    Gérard Blanchet, à ton avis qu'est ce que le Front de Gauche sinon que le rassemblement des forces du mouvement ouvrier ? Avec qui veux tu conclure des alliances ? Ne sont-elles pas déjà conclues dans le FdG ? Ou bien envisages tu d'en faire avec les Solfériniens ? Avoues que tu n'es pas très clair dans ta démonstration camarade.
    De manière évidente nous sommes le recours à Gauche, le PSolférinien étant cataloguer dorénavant par l'ensemble du peuple français à Droite ou au minimum au centre droit, les seuls à ne pas les contrarier au gouvernement et à l'AN sont uniquement le Modem, voilà un éclairage bien net s'il en faut un.
    Le peuple français n'a maintenant plus le choix qu'entre deux oppositions celle de droite avec l'UMP et nous à gauche avec le FdeG, crois moi il va le faire savoir lors des prochaines élections municipales et européennes ; par contre notre principal concurrent électoral en 2017 si nous y arrivons sera le FN.
    Comprend bien que le PS est effectivement "un astre mort" dorénavant, et cela me rend particulièrement gai en ces temps de tourmente.

  10. henri dit :

    Je poursuis ma démonstration et je vous invite à regarder sur le site CGT PSA Aulnay la vidéo "la porte parole du gouvernement préfère les gendarmes mobiles aux grévistes", il est sûr que Mme N. Vallaud Belkacem ne peut pas comprendre la programme "l'humain d'abord", elle est dans le moule social libéral et dans ce gouvernement par hasard. Dans tous les cas elle déshonore les salariés et rentre dans un lycée sous la protection de plusieurs dizaines de gardes mobiles alors que son intégrité physique n'était pas menacée et qu'elle aurait pu aller à la rencontre des grévistes. Nos élus n'ont pas ce problème car ils sont aux côtés de ceux qui souffrent. Je vous demande de mesurer aussi la différence des acquis après la grève et avant la grève même si l'usine ferme.

  11. robin des voix dit :

    Hollande le plus grand désintégrateur de l'outil de travail en France. Ne démontre-t'il pas tous les jours la plus grande casse d'entreprises jamais réalisée jusqu'à lors. Sa mine réjouis de circonstance ne va pas très bien avec son rôle de fossoyeur qui devrait correspondre plutôt à celle d'un croque mort. Maintenant qu'il est en passe de réussir son affaire. Rien n'y fait aucune loi de repentance ni aucune autre visant à taper fort une bonne fois pour toute contre ces licencieurs boursiers. Xavier Mattieu de Florange et tous les autres ont eu beau marcher depuis la Lorraine aucune compassion au contraire tout pour le grand plaisir sadique du capital. Au nom du respect de la propriété privé. Mais que compte-t'il faire pour son pays, un pays de services et de manants à 1 euros de l'heure comme outre Rhin pour servir de futurs oligarques Russes ou Chinois. C'est vrai que eux pourront lui donner des conseils sur le code du travail à mettre en place. Certains osent encore dire que le PS est au centre complexé. Mais que vous faut-il donc pour réaliser qu'il fait pire que l'autre et qu'il barre à droite et jusqu'au fond.

  12. Citoyen18 dit :

    Tu a raison Henri, mesurons le trajet fais depuis 2008 et regardons autour de nous le nombres de personnes toujours plus nombreux chaque jours, qui sans être socialiste ou tous juste sympathisants en a mare de la galère à croire que nos élus n'écoute plus la base. Le réveil va être douloureux pour les municipales. Et attention a ceux qui voudrais nous faire voter pour que cela continue sous prétexte que nous aurions un contrat. Le contrat à été rompus par le PS, que ceux qui ne sont pas d'accord le dise.

  13. Bélatar dit :

    Ce gouvernement, comme les précédents, ne connaît que l'argument de la désespérance, du chantage et de la soumission aux intérêts financiers. Entendre des socialistes défendre cette politique est une source de rage infinie. Cependant, je ne suis pas d'accord quand vous écrivez dans votre billet "la docilité et la couardise de l’équipe gouvernementale en place donne des ailes au MEDEF". Il ne s'agit pas de couardise. Ils sont persuadés que c'est la bonne politique et qu'il n'y a pas d'autre politique possible. C'est ça le pire de la part de gens qui se disent "socialistes". Pour ne pas désespérer et conserver un perspective progressiste, heureusement que le Front de gauche est là. Malgré ses imperfections il est le seul à pouvoir convaincre qu'une autre politique est possible et de sortir les citoyens de l'accablement, de la soumission (oui, elle est là aussi la soumission, hélas !).

  14. cr_sud dit :

    Quand je repasse le film en arrière, comment ne pas être scandalisé et révolté!
    FH avec son gouvernement hollandiste a permis un débat démocratique sur la loi sur le mariage pour tous. En tout, 7 mois de débats dont 4 mois de débats parlementaires, et monopolisation des médiacraties du PAF. Dans le même temps, l'ANI, avec rejet de tous les amendements, subtilisation du débat démocratique et vote en bataillon aux ordres sur la totalité du texte final, interdiction par le BN du parti solférinien et les hollandistes, au sein de leur propre parti, d'un texte alternatif sur l'Europe émanant de son aile gauche, renvoi en commission des Lois de la Loi d'amnistie sociale, initialement votée par le Sénat.
    Les Hollandistes font bonne figure sur les questions sociétales, histoire d'amuser la galerie, mais sur les questions de fond sont autoritaires et ne respectent pas la démocratie. Faut pas attendre et laisser faire ces gens de droite qui nous gouvernent. Il faut effectivement appeler ces marionettes et le parti de Solferino comme ils se doit, un parti de droite. C'est lamentable. Cette situation présage du pire. Pendant ce temps, le pire du pire continue en Grèce, le groupe parlementaire d'extrême droite quitte l'assemblée avec des salut hitlériens.

  15. Gabriel dit :

    Très bref : j'en suis malade!

  16. pichot mont dit :

    J'entends une terrible désespérance dans vos commentaires, camarades et je crois voir venir le moment où le déclic va se produire. La manière dont Hollande et ses larbins bloquent toute évolution possible va conduire à une rage qui risque de tout emporter sur son passage. Plus le temps passe et plus j'envisage une révolte à la manière printemps 68 et même en plus aigü. N'oublions-pas que ce que craignent les marchés, c'est de voir le peuple dans la rue. Je pense qu'à terme il faudra en arriver là. Bloquer la machine et ne faire aucune concession. Cependant n'oublions pas que nous devons préparer l'avenir qui ne se construira pas sur du vide. Si Mai 68 a amené des avancées sociales elles ont été toutes détruites par le recul qui s'est produit à partir de 83. TINA (!) a emporté l'ouvrage et beaucoup trop de gens croient qu'on - autrement dit personne - ne peut pas faire autrement. Faut-il attendre que la situation empire ? La démonstration est que la rigueur budgétaire ne conduit qu'à la récession, ou pire à la guerre. C'est ce que l'Histoire nous enseigne et c'est probablement ce que la finance attend. Ces gens-la ne sont pas idiots, ils savent pertinemment que l'issue sera cette ultime solution, dont ils espèrent tirer les bénéfices, comme cela a été fait en 45... A moins que les peuples d'Europe, tous unis, aillent plus vite et les chassent de leur perchoir. Les 1er et 2 juin seront l'occasion de monter que les peuples en ont ras le bol mais je pense que le seule solution soit de bloquer, par une grève générale et illimitée, au niveau européen la machine à appauvrir les peuples.

  17. Elizabeth dit :

    Je vous ai écouté hier matin sur RTL, j'ai bu vos paroles ! Tout ce que vous avez dit était tellement clair, tellement vrai, et reflète complètement tout ce que je pense, tout ce que j'espère.

  18. Bonjour,
    Comme beaucoup à l'avenir je ne voterai plus jamais socialiste. F.Holande est comme Sarkozy, beaucoup de promesses mais les actes sont les mêmes. Rien que pour les retraites, ce sont pourtant les travailleurs qui font la fortune de ces actionaires du cac 40. Et tant d'auutres sujets pour lesquels il me faudrait beaucoup trop de temps pour en parler. J'espère que pour les prochaines élections le Front de Gauche uni avec le PC obtiendra le succès qu'il mérite.
    Courage Jean-Luc !

  19. Philippe masson dit :

    Ne rien lâcher ne suffit plus. Qui ne progresse pas recule. Il est temps d'entrer dans une politique aussi agressive que celle de nos ennemis. Englober le PS français dans la liste de nos ennemis m'arrache le coeur car depuis que je vote, j'ai 51 ans, j'ai lui ai toujours accorder ma confiance. Cette fois, ce n'est plus possible. Ces gens sont des traitres à la solde du patronat et du capital. Ils se moquent du peuple sans vergogne. Aussi devons-nous réagir avec autant de violence et d'acharnement qu'ils en mettent à nous faire souffrir. Exigeons des comptes, des explications, des débats contradictoires. C'est nôtre droit de citoyens. Tout ces politiques corrompus, vivant grassement à nos frais, doivent être rappelés à l'ordre car ce ne sont pas nos maîtres mais bien nos serviteurs. Leurs rôle est de nous protéger, d'assurer le plus bel avenir possible à nos enfant et non de nous flouer pour le compte de ceux qui se prennent pour des élites et ne sont que d'archaïques reliques d'un temps qui doit définitevement s'achever. Celui qui est nôtre voix le dit souvent: le pouvoir est au peuple. Tâchons d'en prendre réellement conscience...

  20. Chateau dit :

    L'heure est grave. A quand la révolution contre les sectes fanatique du gouvernement ? Je suis mal de voir les Français se faire plumer les retraites, les jours de repos,les salaires. Enfin c'est grave, nous sommes en dictature. Les Français au pouvoir, c'est pour quand ?

  21. Yves dit Zibibo dit :

    Je rejoins Poncet et précise que cette réforme des retraites de 2003 a, elle aussi, été signée par la CFDT.

  22. GNOHON Christian dit :

    Merci cher monsieur Jean Luc Mélenchon pour votre analyse. Cela dit les Africains en général et les ivoiriens en particulier sont désormais très habitués aux critiques temporaires, sans lendemain des opposants francais. Vous semblez l´avoir si bien compris que vous prenez la peine dans votre texte de demander aux ivoiriens de ne pas voir la France au prisme des actes posés par le président francais. Sans doute parcequ´ils sont d´une part en déphasage avec les promesses faites aux émigrés afrciains devenus électeurs francais et d´autre part parcequ´ils sont ridicules au regard des valeurs que la France serait sensée incarner. Personnellement, j´apprécie les thèses que vous defendez notamment en ce qui conserne la résolution des conflits en Afrique et dans le monde Arabe mais je ne crois pas que ces thèses soient plus motivées par la conviction que par le calcul rationnel d´un politicien qui surfe sur des sensibilités afin de s´attirer davantage de sympathisants. C´est pourquoi respectueusement, je vous prie d´avoir un peu d´égard pour la souffrance de brave gens (les Gbagbos et tous les prisonniers politiques du régime démocratique imposé à coup de bombes et de missiles par nos amis francais amoureux des droits de l´homme) et au delà celles du digne peuple de Côte d´Ivoire; souffrances qui n´ont point besoin de servir de fonds de campagne pour les élections avenirs.
    Tout en restant admiratif des idéaux de gauche dont vous faites la promotion, permettez moi cher camarade de gauche de réitérer mon attachement indéfectible à ses valeurs que nous avons en commun.
    GBC

  23. jay dit :

    Je ne retiendrai qu'un mot d'ordre "Alerte rouge".
    Ils nous dépouillent. Le président a dit : "la durée de vie s'allonge, la durée de cotisation devra s'allonger elle aussi". C'est le gouvernement qui s'allonge. Ce gouvernement refuse l'amnistie des syndicalistes les assimilant à des délinquants ordinaires, laisse le Medef imposer ses ukases, renvoie à quand, le non cumul des mandants, le vote des étrangers aux municipales, etc.
    Non Jean-Luc, tu n'es pas tout seul.
    Alerte rouge, manifestons le 1er juin dans toutes les villes de France.

  24. bardy jeannine dit :

    Mr Mélenchon, je me demande comment les Français peuvent-ils encore trouver le courage de rire ou sourire. Tout ce qui est fait actiellement n'est que nous humilier et nous forcer à nous résoudre à retomber à l'esclavage. Mais comment des hommes qui se disent pour le bien des Français peuvent-ils nous entrainer vers le monde de pays sous développé et de misère que malheureusement nous avons déjà connu. Vous êtes le seul à me donner espoir. Mais il faut que l'on vous entende encore d'avantage, vous parlez comme nous, on vous comprend, merci, persévérez, par pitié n'abandonnez pas. J'ai 78 ans et en vous je retrouve ce qui m'a maintenu toute ma vie, l'espoir de jouirs meilleurs. Oh bien sûr pas pour moi, mais pour toute cette jeunesse qui arrive et qui est privée de tout le savoir qui lui est nécessaire et à qui on essaie de lui enlever. Car il est plus facile de mener un monde illettré et instruit vers un horizon plus confortable pour ceux qui ont tous les privilèges. La République a été faite pour abolir tout çà, il faut le rappeler à tout lce monde qui semble l'oublier. Merci.


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