14mai 13

La semaine honteuse de Hollande

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Cette semaine est celle de toutes les hontes pour le gouvernement solférinien. Mardi il a fait voter l’ANI au Sénat avec la complicité active de la droite qui s’est abstenue et du centre qui a voté favorablement. L’union nationale autour des demandes du MEDEF, en quelque sorte. Pour la première fois dans l’histoire, un gouvernement qui se réclame de la gauche fait reculer les droits fondamentaux des travailleurs. Un jour très triste. Un mardi noir. Il faudra noter et publier la liste des « sénateurs maires » qui ont participé à cette infamie pour leur rendre la monnaie de leur pièce l’an prochain. Même exercice à prévoir à propos de l’amnistie. Jeudi, les solfériniens font voter contre l’amnistie sociale et contre la loi sur les licenciements boursiers. Grosse affaire mal emmanchée que nous allons rendre aussi coûteuse que possible aux solfériniens. Je reviens sur cette affaire d’amnistie sociale. Encore un jour de honte. Mercredi, Hollande va confirmer sa capitulation à Bruxelles devant la Commission. Nous aurions obtenu « un sursis » pour appliquer la politique absurde de l’austérité ! Un « sursis » comme on le dirait d’une peine de prison ! La France dans cette posture ! C’est à pleurer.

1er_juin_ToulouseTel est le sort auquel nous condamne le monsieur qui veut être le « bon élève de la classe Europe » comme il a osé le dire pour décrire l’attitude de notre grand pays devant les pitoyables fantoches de la Commission européenne. Il viendra sans doute pérorer ensuite sur cet exploit en se gardant de dire quelle ardoise reste à payer en « échange » de ce « sursis ». Il voudra faire croire que la nouvelle mise à mal des retraites et la nouvelle dévastation du droit du travail déjà baptisée « réforme structurelle sur l’emploi » sont ses propres trouvailles, pour notre bien évidemment. Le lendemain jeudi il mangera sa première poignée de terre si ses amis lui tracent le holà à l’Assemblée nationale sur l’amnistie sociale. Mais aussitôt après un nouveau reniement aura lieu avec le vote négatif des députés solfériniens contre la loi sur l’interdiction des licenciements boursiers. Bref une semaine où, pour faire passer des mesures de droite, François Hollande va encore diviser comme jamais les forces politiques de la gauche et démoraliser comme jamais non plus les forces sociales. Tout en écœurant les citoyens qui croyaient avoir voté utile pour se débarrasser du potage Sarkozy et qui doivent à présent en manger à tous les repas. Et avec le sourire, s’il vous plait !

L'amnistie : le coup de trop

Sur l’amnistie sociale, la honte est terrible compte tenu de l’histoire séculaire du mouvement ouvrier à laquelle s’identifie nombre de membres du parti socialiste. L’appel à la désobéissance lancé par Patrick Menucci sur son blog est loin d’être isolé. Il exprime quelque chose de très profond. Je n’en suis pas surpris. Les emberlificotis sur la « faute pardonnée », « l’apaisement à trouver » et autres sornettes moralisantes qui infestent les explications de ceux qui veulent voter avec nous n’ont aucun intérêt bien sûr. Ils signalent juste le degré d’acculturation des socialistes sous l’emprise idéologique des solfériniens. Revenons à eux. Depuis le premier jour, l’air gêné du Président de la République sur le sujet m’a mis la puce à l’oreille. Nous sommes ici au cœur des identifications qui situent un groupe politique. Hollande le sait sans doute depuis le début. Nous avons dû lui paraître totalement martiens avec cette histoire qui nous tenait tant à cœur quand nous l’avons rencontré, Martine Billard et moi. N’oublions jamais que François Hollande est en France, depuis 1983, l’homme de la ligne qui veut convertir les partis socialistes en « parti démocrate » à l’italienne. Ça tombe bien car cette question va être posée au congrès du SPD allemand auquel il va participer.

Dans ce tableau, ce qui reste de lien organique entre le salariat et le parti doit être détruit. L’amnistie se présente à ses yeux comme l’occasion d’un divorce consommé avec ce que le mot « gauche » a voulu dire depuis 1905 et la formation du PS. Si bénigne qu’elle paraisse de l’extérieur, cette opération n’est pas simple à mener. Que les UMP ne soient plus gaullistes est une chose. Le leur faire proclamer serait une tout autre. Et de même que le PS ne soit plus socialiste mais solfériniens est une chose. Le lui faire dire publiquement est un terrible seuil à franchir. Je pense même que c’est peut-être le coup de trop pour François Hollande. C’est pourquoi il risque bien d’être battu dans le vote des députés socialistes. Je n’explique pas autrement la reculade que représente la décision des officiels du groupe PS de demander le renvoi en commission de la proposition de loi d’amnistie sociale. Formellement c’est risible. Car la commission des lois a déjà refusé tous les amendements et voté contre le texte. Elle ne peut donc que changer d’avis. Dès lors pourquoi ne pas le faire en séance ? Pourquoi organiser cette navette supplémentaire. Pourquoi ? Pour sauver la face de l’Elysée qui va voir consommer la première défaite d’un ordre direct du prince que ses gens ne veulent pas suivre. Et peut-être aussi pour essayer de vider la loi de son contenu avant de la ramener au vote. Ce serait la reproduction du modèle appliqué à la proposition de loi présentée par Les Verts sur les ondes électromagnétiques. Mais l’essentiel est qu’ils ne puissent plus être obéis. Je vois dans ce renvoi en commission, s’il est adopté, le commencement d’une fin attendue. Ce sera le moment où, pour chaque difficulté rencontrée, c’est-à-dire chaque fois que les solfériniens butteront sur nous, on pourra arguer du renvoi en commission. Excellent !

Mais j’aimerais mieux que le renvoi en commission n’ait pas lieu et que l’on vote en plénière, séance tenante, jeudi matin. Car encore une fois, pourquoi renvoyer en commission ? Son avis négatif est connu. Mais celui de la plénière ne l’est pas. Quelqu’un voudrait-il amender, compléter, ajouter, retrancher ? Tout cela peut se faire en séance avec des amendements. Pourquoi renvoyer en commission ? Pourquoi faut-il que pour sauver la face de l’Elysée on la fasse perdre aux commissaires ? Et le temps perdu ? Et les poursuites en cours ? Pourquoi faut-il encore faire souffrir les travailleurs, juste pour que Hollande sauve la face ? Pourquoi ? Ne peut-il être humble devant la représentation nationale comme il l’aura été la veille devant la Commission européenne ? L’orgueil mal placé des faibles est le coût de transaction le plus exaspérant dans la décision publique.

Retraite : mais crevez donc et qu'on en finisse !

Les retraites des Français font du mal aux profits des actionnaires, aux compagnies d’assurances, à la Commission européenne et d’une façon générale à tout le monde des belles personnes intelligentes et sensées qui savent bien que puisqu’on vit plus longtemps, les autres n’ont qu’à travailler plus longtemps. Tout le monde est mal à l’aise sur le sujet sauf les retraités et ceux qui ont l’intention de l’être un jour dans les meilleures conditions possibles. Entre les deux Hollande, le vote utile, a choisi. Souriez : vous êtes floués ! Vous étiez prévenus car il avait déjà annoncé le 28 mars à la télévision qu'il exigeait un nouvel allongement de la durée de cotisation requise pour avoir droit à une retraite complète. Le journaliste ne s’était pas appesanti pour ne pas gêner. C'est pourtant la première fois dans l'histoire que le PS entend rendre plus difficile l'accès à la retraite pour les travailleurs. Comme le SPD, le PS s'engage dans la démolition de l'Etat social qu'il avait jusqu'ici contribué à construire avec le reste de la gauche et grâce à la mobilisation des salariés. Une page se tourne.

Hollande n'a fait que se soumettre aux exigences de la Commission européenne. Les grands médias ont rapporté que la Commission européenne aurait donné un délai de deux ans à la France pour ramener son déficit budgétaire à 3% de la richesse du pays. Aussitôt, la propagande solférinienne a vanté un "succès" de François Hollande. C'est une grossière manipulation. La Commission européenne n'a pas du tout lâché du lest. D'ailleurs, lors du séminaire gouvernemental du 6 mai, Jean-Marc Ayrault a été très clair : la politique d'austérité sera poursuivie. Il l'a dit dans son intervention : "Il ne doit pas y avoir d'ambiguïté. La maîtrise des dépenses est indispensable. Le budget 2014 devra mettre en œuvre les économies prévus dans ma lettre de cadrage". Cette lettre de cadrage exige des coupes de 5 milliards d'euros en 2014 dans le budget de l'Etat, en plus des 10 milliards de coupes déjà prévues chaque année par le gouvernement Ayrault. Au total, ce sont donc 15 milliards d'euros qui seront coupés en 2014. Cette lettre de cadrage a été adressée le 8 mars. Deux mois avant la décision de la Commission d'accorder un soi-disant "sursis". Et moins de trois jours après cette décision de la Commission, Ayrault a confirmé que les coupes prévues auraient bien lieu. Tout cela était bien ficelé d’avance entre les uns et les autres. Le calendrier des annonces le prouve comme je viens de le montrer. La propagande solférinienne fait pschitt.

La Commission a annoncé deux années de chantage. Elle ne demandera pas de sanction contre la France pour déficit excessif avant 2015. Mais Olli Rehn, l’androïde qui est commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, a été très clair dans ses menaces le 3 mai dernier. Il a confirmé l'objectif de réduction des déficits et appelé à amplifier les mauvais coups pour l'atteindre. En langage de machines ça donne ceci : "Pour ramener le déficit sous les 3%, des efforts beaucoup plus importants et urgents sont nécessaires". Ou encore, "dans tous les cas de figure, il est essentiel que la France mette pleinement en œuvre les mesures envisagées et précise rapidement quelles nouvelles actions elle compte entreprendre pour respecter ces objectifs de politique monétaire". Olli Rehn est un robot traditionnel et il parle la langue qui peut se traduire en globich, l’anglais des boutiques de souvenirs.

La Commission sonne donc l'offensive. Elle exige des « réformes structurelles » contre le droit du travail, les retraites et les services publics. Ce n'est pas un procès d'intention que je fais. C'est le commissaire européen lui-même qui l'a dit explicitement : "Une stratégie budgétaire de moyen terme crédible doit s'accompagner de réformes structurelles substantielles en matière de marché du travail, de système de pensions et d'ouverture des marchés". Les retraites sont clairement nommées comme une cible pour les libéraux. L'habillage de "dialogue social" ne masquera pas longtemps qu'il faut choisir son camp. Jean-Marc Ayrault a mis en scène lundi 13 mai ses rencontres avec les soi-disant "partenaires sociaux". Personne n'est dupe. Les syndicats de salariés et le patronat ne sont pas des "partenaires". Et le MEDEF n'a rien de "social".

Le MEDEF attaque. Depuis des mois Laurence Parisot est à l'offensive sur ce dossier. Ce lundi à Matignon et ce mardi en conférence de presse, elle a été particulièrement claire. Le MEDEF réclame l'allongement de la durée de cotisation à 43 années pour une retraite à taux plein. Et le patronat veut aussi reporter l'âge légal de départ à 65 ans. Cet âge-là fait sursauter. Pas seulement parce qu’on se demande quels métiers peuvent être accompli à cet âge-là. Ouvrier du bâtiment ? Pilote de ligne ? Serveur dans un restaurant ? Instituteur ? La même chose au féminin ? Et puis 65 ans c’est une étape dans les statistiques. Ça se situe au-delà de l'espérance de vie en bonne santé qui culmine à 62 ans pour les hommes et 63 ans pour les femmes dans notre pays. Et pas d’illusions à avoir sur les contreparties du « gagnant-gagnant » et autres refrains habituels. Laurence Parisot a aussi été catégorique sur ce point : "il n'est pas question pour nous de rouvrir le dossier pénibilité". Voilà prévenus ceux qui espéraient nous vendre ce pansement pour faire passer un nouveau recul général.

En fait la docilité et la couardise de l’équipe gouvernementale en place donne des ailes au MEDEF. Il avance sur tous les fronts. Laurence Parisot a dit vouloir "augmenter la quantité de travail, tout au long de la vie et annuelle". Ses propositions sur les retraites s'accompagnent d'autres demandes tout aussi grossières contre les droits sociaux : suppression de la durée légale du travail au profit d'une durée fixée branches par branches, extension du travail du dimanche, suppression de deux jours fériés par an. En échange on suppose qu’il faut considérer que le maintien du droit au salaire doit être considéré comme bien meilleur que le retour à l’esclavage qui est pourtant dans l’ordre des choses compte tenu de la « compétitivité-l’inde-la-chine-et-donc-l’emploi ».

Pour l'instant, le gouvernement Ayrault laisse Parisot préparer les esprits sans réagir. La radio Europe 1 a même indiqué que François Hollande envisagerait d'aller au-delà des exigences du MEDEF. Selon la radio, l'Elysée réfléchirait à allonger la durée de cotisation à 44 années contre 41,5 années aujourd'hui et 43 demandées par Parisot. La ministre compétente, Marisol Tourraine a démenti très mollement mardi 14 mai au matin : "Nous n'avons pas encore pris de décision quant au contenu de la réforme des retraites, nous avons la concertation comme ligne de conduite". Dormez braves gens, dit-elle. Mais on nous a déjà fait le coup. Souvenez-vous du rapport Gallois sur la compétitivité. Pendant des semaines, le gouvernement expliquait n'avoir pris aucune décision pour laisser le temps à la réflexion et au dialogue. Et moins de 24 heures après la remise du rapport, les décisions étaient annoncées : 20 milliards d'euros de cadeaux au patronat. N’oubliez jamais que François Hollande est sournois au combat. Sa mine perpétuellement réjouie dans le malheur du présent, pourtant éclatant, signale une très grande force d’indifférence au sort des autres.

C'est une bataille au long cours qui s'annonce mais il faut être en alerte rouge dès maintenant. Le calendrier est serré. Les rencontres de Ayrault avec les syndicats et le patronat ce lundi ne sont que le premier tour de piste. Hollande donnera peut-être déjà des précisions jeudi dans sa conférence de presse. Début juin, un rapport rédigé par Yannick Moreau, ancienne présidente du Conseil d'orientation des retraites, sera remis au gouvernement. Attention, offensive médiatique à prévoir. On en connaît toutes les figures depuis dix ans que le numéro est joué. Ressortez vos vieux argumentaires il n’y a rien de changé depuis la prémisse (il faut sauver notre régime par répartition) jusqu’à la conclusion (en 2054 il y aura un trou abyssal si nous n’agissons pas tout de suite). Après les banderilles du « rapport Schmoll » viendra le lourd. Les 20 et 21 juin, la deuxième "conférence sociale" permettra aux solfériniens de reprendre leur propagande sur le "dialogue social" entre "partenaires sociaux" et d'appeler au "réalisme" et à la "responsabilité" pour tenter de diviser les syndicats de salariés comme ils l'ont fait sur l'Accord "Made in Medef". En juillet le gouvernement devrait rendre ses arbitrages définitifs. Un projet de loi sera discuté à l'Assemblée à partir de septembre.  Nous devons tenir la digue. Il faudra sans doute le faire dans la rue. Si nos syndicats nous y appellent, nous répondrons présents. Mais la bataille des esprits recommence dès maintenant. Le droit à la retraite n'est pas d'abord une question d'espérance de vie. Si l'espérance de vie a augmenté ces dernières décennies, c'est justement parce que les gens ont pu arrêter de travailler plus tôt. Dit autrement, si on vit plus longtemps c'est parce qu'on travaille moins longtemps. Retenez la formule et ressortez-la aussi souvent que nécessaire.

Le droit à la retraite est avant tout une question de partage des richesses. La France est plus riche qu'elle n'a jamais été de toute son histoire. Lorsqu'on vous explique qu'il y a aujourd'hui un déséquilibre entre actifs cotisants et retraités, répondez. Oui, le ratio entre actifs et retraités est passé de 2,7 actifs pour 1 retraité au début des années 1980 à 1,5 actifs pour 1 retraité aujourd'hui. Mais dans le même temps, les progrès de la productivité et les efforts des travailleurs font que deux actifs d'aujourd'hui produisent autant que trois actifs de 1983. Les gains de productivité compensent donc le déséquilibre du ratio entre actifs et retraités.

L'équilibre du système de retraite n'est pas d'abord une question de dépenses excessives. La question centrale est celle du volume des cotisations. Le déficit est estimé à une vingtaine de milliards d'euros par an en 2020. La création de trois millions d'emplois comme le prévoit le programme du Front de Gauche permettrait de faire rentrer 24 milliards d'euros par an de cotisations sociales pour les retraites. C'est plus que le déficit estimé. La hausse des salaires permettrait aussi de faire rentrer de l'argent en augmentant les cotisations perçues par la Sécurité sociale et en relançant l'activité économique. C'est ce qui a fait dire à Thierry Lepaon que "si on allait vers un salaire minimum à 1 700 euros, on n'aurait pas de problème de retraite". Cette formule résume parfaitement la situation. Enfin, s'il faut des ressources nouvelles, la CGT a calculé que la mise à contribution des revenus financiers des entreprises rapporterait 20 milliards d'euros. De l'argent, il y en a !

Nous ne devons pas nous laisser enfermer et enfumer. Les anticorps répandus en 2010 doivent être réactivés. Chacun doit les répandre autour de lui, dans sa famille, auprès de ses amis ou de ses collègues de travail. Le grand succès de notre marche du 5 mai montre la disponibilité du peuple pour se battre. Chacun doit tenir son poste. Les répliques du 1er juin doivent être organisées comme les premières manifestations pour défendre les retraites.

Malheur aux vaincus ivoiriens

Le service après-vente des interventions militaires de nos présidents successifs est un devoir qui dépasse les temporalités médiatiques. Quand la guerre a lieu, l’armée transporte les journalistes et les installe dans des points d’observations choisis par elle. Pendant quelques jours les « reporters » filment librement ce qu’il est prévu de les voir filmer et commentent librement en direct « sur place, depuis le terrain » leurs collègues en plateau à Paris qui leur lisent les dépêches de l’armée et du gouvernement. Jusque-là tout va très bien. En effet il ne saurait être question de laisser de tels énergumènes pourrir une guerre avec leurs inévitables otages ou leurs morts mis en exergue chaque jour au journal de vingt heures. Surtout que sur ces plateaux tournent avec suavité deux ou trois experts directement liés à nos Etats-Majors, revues et colloques savants, qui commentent des cartes du meilleur effet. De cette façon tout se déroule, avec une magnifique précision d’horloge, selon le plan prévu. Premier temps on intervient au nom des droits de l’homme comme le prouvent des images « tournées en caméras cachées au péril de notre vie ». Deuxième temps on commente les droits de l’homme bafoués avant notre glorieuse présence vu qu’il n’y a plus rien à montrer en image car les zones de combat sont interdites d’accès. Troisième temps la guerre est finie, les droits de l’homme sont rétablis, la population sort les drapeaux français tout neufs qu’elle cousait en cachette depuis des semaines. Les télés rentrent à la maison, les commentaires s’interrompent car le sujet est vite épuisé (surtout dans le désert où il n’y a vraiment personne). Depuis peu il y a une nouvelle séquence imposée : la visite sur place du président très bon très grand qui vient écumer la joie du peuple libéré. « Merci la France » « Sarkozy ! Sarkozy ! » à Benghazi. « Merci papa Hollande » à Tombouctou. Les sceptiques reçoivent le coup de grâce. Quoi qu’il en soit, quatrième temps, la guerre continue. Peu importe qu’elle continue. Le cirque est parti, le spectacle a lieu ailleurs. Les droits de l’homme retournent donc au présentoir de la bonne conscience, entre la tête de buffle empaillé et le portrait du Dalaï Lama. A partir de cet instant on ne peut revenir sur la scène de ces exploits guerriers qu’avec un masque et des gants, car il s’agira de fouiller dans la charogne.

En Côte d’Ivoire, comme hier au Kosovo, comme à présent en Lybie et très bientôt, c’est certain, au Mali et en Syrie, nos chers alliés politiques « amis des droits de l’homme » que nous sommes venus secourir s’avèrent être « à la longue », c’est-à-dire hors de la quinzaine pendant laquelle les médias montrent quelque chose, d’odieux pourris et parfois même des criminels notoires. Voyez comment les prétendus « combattants de la liberté » du Kosovo trafiquaient les organes des prisonniers serbes qu’ils prélevaient pour les revendre. Motus. Le serbe était le méchant du film. Puis ils menacèrent de mort la présidente du Tribunal Pénal International. Silence : aucun d’entre eux ne sera donc jugé. En Lybie et en Syrie aujourd’hui les « insurgés » combattent un despote avec des méthodes aussi répugnantes que les siennes et parfois même pire. C’est ce que vient de montrer le recours aux armes chimiques par les « rebelles » en Syrie. Etrange : la femme qui le révèle pour l’ONU est celle qui a été menacée déjà pour le Kosovo. Encore elle ! Heureusement, les nord-américains sont là pour révéler qu’ils disposent de preuves solides montrant que le despote a usé de ces armes chimiques. Et patati et patata. La vie, quoi. Je ne crois pas surprendre beaucoup de mes lecteurs en écrivant tout cela. Je les invite pourtant à suivre avec attention ce qui leur est dit sur ces sujets quand ils en entendent parler. Car il nous faut tous tirer parti de chacun de ces épisodes. C’est nécessaire pour améliorer notre compréhension du monde et pour éduquer nos réflexes face à la machine de propagande quand elle se met en mouvement. Sinon comment assumer notre dignité de citoyens ? Nous devons exercer en esprit libre nos pouvoirs de discernement. Il est essentiel, là encore de prendre d’abord conscience du rôle d’illusionnistes (souvent distrayants, j’en conviens) des médias officialistes.

En Côte d’Ivoire, des criminels de toutes sortes, massacreurs de civils, tortureurs de prisonniers civils, bourreurs d’urnes patentés, occupent dorénavant les postes clefs du régime « ami des droits de l’homme » que Nicolas Sarkozy a installé au pouvoir. Un rapport de l’ONU, non commenté aux journaux de 20 heures français pourtant tellement actifs dans le service de vente directe de la belle guerre de Côte d’Ivoire note : « D'anciens commandants de zone ayant à leur actif un nombre notable de violations du droit international humanitaire ont rejoint les rangs ordinaires des Forces Républicaines de Côte d'Ivoire. Des individus comme Martin Kouakou Fofié (qui est sous le coup de sanctions de l'ONU depuis 2006), Ouattara Issiaka (alias ì Wattao), Hervé Touré (alias ì Vetcho ), Koné Zakaria et Chérif Ousmane ont tous été promus à des postes stratégiques de commandement. Ils ont également des contingents sous leurs ordres et d'importantes quantités d'armes (et de matériel connexe) entre leurs mains. » Ces gens sont impliqués dans des crimes dont le récit vous fait dresser les cheveux sur la tête. Qui cela va-t-il empêcher de dormir ici, au pays des droits de l’homme qui n’hésite pas à s’engager militairement pour défendre nos principes ? Personne ! Et sûrement pas François Hollande. Il a confirmé la marionnette présidentielle Alassane Ouattara qui est venue lui faire acte d’allégeance à domicile. J’ai alors demandé si ce noble guerrier se souvenait de notre compatriote Michel Gbagbo détenu dans des conditions infra humaines par les vainqueurs qui l’ont d’abord copieusement tabassé. Michel Gbagbo est citoyen français. Il a été détenu sans jugement ni même inculpation pendant des mois. Puis il a été détenu dans des conditions qui l’ont amené aux portes de la mort. Il ne faisait pas de politique. J’ai interpellé le gouvernement. Personne ne m’a répondu. Il faut quand même dire, sans doute, que s’appeler Gbagbo et être le fils de son père, même si on n’a pas d’activité politique n’est pas bien malin. Fabius qui a eu ses petites entrées auprès de Laurent Gbagbo du temps où il était puissant devrait pouvoir s’en émouvoir. Non. Dans la mesure où l’ennemi est vaincu, les vainqueurs ont tous les droits. Notamment celui de martyriser les vaincus. Bien sûr cela se fait en toute bonne conscience au nom des droits de l’homme qui ont été méprisés par les vaincus, cela va de soi.

« Vae victis » dit l’adage des romains, malheur aux vaincus. Tout est alors permis contre eux. Je ne veux pas gâcher vos rêves avec des cauchemars venus de Côte d’Ivoire. Mais le sort réservé aux six cent soixante dix membres du Front Populaire Ivoirien détenus par les officiels actuels pourraient vous faire très peur. Passons sur celui réservé à madame Simone Gbagbo qui vient d’être enlevée de l’hôpital où il avait bien fallu la conduire. Battue en public sous les yeux des caméras par des soudards, elle est pourtant réclamée par le tribunal pénal international. Sa défense ne sait rien d’elle. Elle est vivante et martyrisée. Qui s’en soucie à Paris parmi ceux qui dînaient avec elle du temps où elle était la « première dame » ? Moi, je n’ai jamais dîné avec les Gbagbo du temps où ils étaient puissants. Ils ne m’ont ni reçu, ni invité. J’étais à la gauche du PS et de l’Internationale socialiste. Mais je sentais le souffre pour eux. Ils recevaient Henri Emmanuelli, et d’autres beaucoup moins à gauche. Au bureau national du PS des gens comme le renégat Eric Besson réclamaient des sanctions contre les Gbagbo sans beaucoup de succès car nombreux étaient ceux qui regardaient la pointe de leurs chaussures. Ils ont fini par applaudir l’intervention militaire de Nicolas Sarkozy. Tous sont devenus muets depuis. Défendre leurs droits humains aujourd’hui ajoute aux croix qu’il me faut porter devant la meute. Mais pourtant je le fais. Quand je vois un « ministre de la justice et des droits de l’homme » refuser l’accès de tout avocat auprès de mon compatriote Michel Gbagbo, je me souviens que lui et son ministère ne seraient rien ni personne sans l’accord de François Hollande. Quand Simone Gbagbo est enlevée de son hôpital à la faveur d’une anesthésie générale et interdite de contact avec ses conseils, je suis juste soulevé de dégoût par la lâcheté de ceux qui autorisent ces exactions à Paris. Et je ne voudrais pas que les ivoiriens croient que « c’est ça la France ». Et je ne voudrais pas qu’ils montrent mon pays du doigt. Exactement comme moi, je ne crois pas que Alassane Ouattara, ce soit la Côte d’Ivoire et je ne montre pas le pays du doigt à cause des bourreaux des milices nordistes.    

Il y a eu des élections municipales il y a trois semaines en Côte d’Ivoire. Evidemment, vu la situation, le Front Populaire Ivoirien et ses alliées ont appelé au boycott. Selon eux, la participation a été de 15%. Le président « élu », Alassane Ouattara dit qu’elle a été de… 30%. Pas de quoi pavoiser ! Mais selon les observateurs internationaux ce serait 20%. Rien qui évoque la joie et la mobilisation d’un pays « libéré ». Cette très faible participation, due au boycott et à la lassitude générale de la population, montre au contraire un pays prostré et abusé. Et dans ce naufrage, le parti d’Alassane Ouattara a subi une sévère débâcle. A peine 20% des nouveaux maires sont issus de ses rangs et ils viennent des régions déjà sous contrôle de ses milices partisanes sécessionnistes sous l’ère légale de Laurent Gbagbo. La moitié des nouveaux maires sont des « indépendants ». 30% environ sont issus du très ancien parti présidentiel des lendemains de la décolonisation, le PDCI ! Sur le terrain de nombreux incidents ont eu lieu entre les deux partis. Là encore pas de trace du « pays libéré », juste une exaspération généralisée et une tension rappelant à tous les conditions politiques qui prévalaient à la veille de l’intervention militaire française.

Monsieur Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, a officiellement invité François Hollande à se rendre dans son pays. Peut-être qu’il ira. Je ne sais pas. Mais je sais qu’il est temps pour notre pays d’exiger la libération sans condition de notre compatriote Michel Gbagbo. Juste parce que c’est notre compatriote et que nous ne devons pas accepter que son nom soit un motif de persécution. C’est pourquoi je prends le temps d’écrire ces lignes pour rappeler que le retour à un état de droit qui avait été promis passe nécessairement par le respect des droits attachés à la personne de tous les prisonniers politiques ! Et enfin j’affirme que le renvoi devant les tribunaux des personnes proches de Monsieur Ouattara suspectées d’avoir commis de graves crimes contre l’humanité en Côte d’Ivoire est une urgence centrale dans un contexte où nos armes sont intervenues sous le prétexte de la restauration des droits de l’homme. Je sais très bien que ce n’était pas vraiment le sujet. Mais ce pourrait être une opportunité. Même après coup.

Je ne veux pas finir ce chapitre sans revenir aux questions de couverture médiatique de nos guerres. Tout le monde ne se contente pas d’occuper avec sérieux son rôle de marionnette. Quelques courageux vont pourtant plus loin, sans la laisse ni la gamelle fournie par le service de communication des armées en campagne. Mais le temps qu’ils arrivent là où les choses se passent, le temps qu’ils recoupent leurs informations, bref le temps qu’ils fassent le travail de journaliste, la guerre officielle est finie. Ils n’accèdent donc plus à l’antenne. Ou alors seulement pour le magazine spécialisé qui diffusent leur travail entre deux reportages voyeuristes sur la prostitution aux îles Boudijis et le trafic des escargots en voie de disparition en république centre Afroucha. Ceux-là se font tuer aussi parfois. Leur mort, n’est pas filmée. Mais elle sert de prétexte à d’émouvantes auto-célébrations de la corporation par des hommes et des femmes troncs qui ne quittent jamais leurs studios bien chauffés. Leurs images, leurs lignes sont tout ce qu’il nous reste de la part de vérité qu’ils ont pu capter. Mais comme ce sont des parts de vérité, il faut pour en disposer aller les chercher soi-même. Mais peut-être est-ce un devoir à leur égard aussi.

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274 commentaires à “La semaine honteuse de Hollande”
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  1. teresa dit :

    Nos manifs sont là aussi pour dire ce que les médias cachent à tout le monde et que l'on ne voit, ni dans la presse, ni ailleurs. Mais le plus efficace est le blocage de cette Économie capitaliste. Ils touchent à notre fric, on touche à leur fric qui en fait nous appartient. Les grèves légales ou pas c'est à nous d'en décider, pas à eux. Notre pouvoir d'achat bloque les plus démunis et ce sont eux en survie, à la production de cette économie. Une caisse d'aide aux grévistes devrait se constituer avant de tout bloquer. Les grands patrons ont cette caisse pour faire face à nos grèves, soyez-en certains. L'abstention d'hier a fortifié cette loi scélérate contre le peuple !

  2. Nicks dit :

    Ils ne passeront pas. Jamais. Ce pays a toujours été retors au libéralisme économique, si l'on excepte les élites à certaines époques. Le renversement du rapport de force aura lieu. Il faut avant tout gagner les esprits. C'est une longue bataille. Nous y arriverons.

  3. Annick dit :

    "Retraite : mais crevez donc et qu'on en finisse !"

    C'est cela. Une fois de plus le verbe de Monsieur Mélechon est aiguisé comme un rasoir, avec le tranchant effilé de la réalité. J'adore.
    Nous y sommes. Mourrez vite, ne soyez pas malade car y a plus un rond, ne manifestez pas à Paris, de toute façon vous ne pouvez pas payer les trajets, n’ayez pas d’idées car les idées sont des problèmes et on en a déjà assez. N’essayez pas de joindre un ministre, y a pas d’email de toute façon son ministère pas là pour être joignable par la populasse ("minister" en latin, serviteur?). Restez en jogging (fait pour 5 euros au Bangladesh) dans votre clapier à regarder des séries télé lobotomisantes et vivez au rythme du sport, entretenez votre espoir d’une vie meilleure à coup de ticket à gratter et mourrez vite après vos trimestres de cotisations (coût minima 5000 à 8000 euros l’enterrement). Au suivant, au suivant..
    Question. Qui a le courage de poser la question du suicide en France, 30 personnes se suicident par jour ? C’est quand même un peu plus flippant que le coronavirus non ? Quand on reçoit le message quotidien " t'es inutile dans cette société" cela ne peut qu'accroître le taux de chômage.

  4. Marie 46 dit :

    @Citoyenne 21
    Oui, les manifs ne suffisent pas. Le soir des manifs, les journalistes se contentent le plus souvent de parler du nombre de personnes qui sont descendues dans la rue, et non des revendications. Et nos dirigeants attendent que chacun rentre chez soi, bien sage, et continuent tranquillement sur leur lancée !

  5. STUBERT Michèle dit :

    Profitant du départ en retraite du "baby boom" on aurait pu éradiquer le chômage des jeunes arrivant sur le marché du travail. A contrario, avec ces "réformes " successives du Medef, de la droite et des "Solfériniens", on laisse les jeunes dans la précarité et on paupérise les vieux. On fait travailler des gens de 70 ans qui n'ont pas une retraite suffisante pour vivre. Et nous sommes, paraît-il sous un gouvernement de gauche ? La régression est générale dans la vie de tous les jours. Ce qui est inquiétant, c'est que la plupart des gens se satisfont de cette situation. On leur a tellement dit que c'était inéluctable! Quand les braves gens vont-ils se révolter?

  6. Siamy dit :

    Merci à l'économiste (post 27), pour la liste des noms des individus ayant participé à cette forfaiture. Je diffuse à tout mon carnet d'adresse, pour que personne ne se trompe de bulletin lors des prochaines élections. Rien à espérer de ces obéisseurs professionnels. Du balais!

  7. robin des voix dit :

    Le meilleur moyen de voir ce que vaut un PS c'est de le mettre au pouvoir. Sinon dans l'opposition il aurait continué a pester contre ceux-ci ou cela. La punition est douloureuse pour ceux qui ont voté ces gens là. Proche du masochisme au vu des méfaits actuels de ces PS. Mais ceux qui n'ont pas voté au 2ème tour Hollande ne sont pas plus avancés pour autant et je remercie ceux qui ont eu l'indigestion d'avoir mis un type pareil. Si c'était le nain toxique ce fût été pire encore. Et on aurait retardé à 5 ans notre douleur actuelle. Je remercie encore les votants car le pédalo socialiste à finit de gouverner en France et prémédite le retour de ses amis de droite voire pire prochainement. Les Français sont remplis de haine contre tout et leur contraire et ils seront malheureusement majoritaires au prochain coup pour faire une alternance qui sera dramatique pour le pays. La chance du Front de gauche n'est possible qu'après un prochain tour de vis encore car les Français on apparemment une compréhension difficile du phénomène politique et l'aide sauvage des médias n'est pas étrangère à cela.

  8. Poncet dit :

    Rectificatif à mon commentaire de 9h55 : c'est l'article 5.
    "La durée d'assurance nécessaire pour bénéficier d'une pension de retraite au taux plein (...) évoluent de manière à maintenir constant, jusqu'en 2020, le rapport constaté, à la date de publication de la présente loi, entre ces durées et la durée moyenne de retraite."
    Voilà pour la règle générale d'évolution, les alinéas suivants précisent les conditions actuelles. Mais il est clair que ces conditions n'ont pas vocation à durer. La seule compensation que pourrait peut-être vendre une officine comme la CFDT, c'est que la politique en matière d'assurance maladie produira tôt ou tard une diminution de l'espérance de vie, donc une diminution de la durée de cotisation.

  9. Salut Jean-Luc et merci pour ce billet.
    J'ai abordé la question en me glissant dans la peau d'un ouvrier militant CFDT et PS confronté à cette réalité. Le résultat n'est pas fameux.

  10. pat13 dit :

    Renoncement, reniement, faiblesse, lâcheté ? Aucun de ses termes ne peut à lui seul recouvrir le comportement honteux de ce gouvernement et des parlementaires. J'en rajouterai un qui de prime abord pourrait paraitre exagéré: "criminel". Il y a peu un homme (un autre après quelques dizaines) se suicidait en laissant une lettre mettant clairement en évidence les liens entre ce geste dramatiquement désespéré et ses conditions de vie au travail. Alors quand le gouvernement, les parlementaires et quelques syndicats complices se lient avec les forces de l'argent pour détruire les rares mesures de protection qu'avaient encore les salariés, alors oui je le dis ces gens la sont des criminels. Parce que je crains vraiment que les suicides chez Renault ou France Télécom ne soient rien comparé à ce qui pourrait advenir aujourd'hui quand toutes les barrière sont jetées au sol et que le patronat à un quasi pouvoir de droit divin sur nos vie.
    Messieurs, mesdames, vous êtes bien plus (ou moins?) que de simples lâches aux service de l'argent. Vous devrez demain endosser la responsabilité de la mort d'hommes et de femmes broyés par le système que vous avez mis en place.
    Vous serez jugé responsable et coupable.

  11. Femme d'aujourd'hui dit :

    C'est une bonne idée de retirer son argent (le peu qui reste) de ces banques scélérates et de le placer soit à la NEF soit au crédit coopératif qui l'utiliseront pour des projets au service de l'humain d'abord au lieu de spéculer avec. Je l'ai fait depuis plusieurs années déjà et je suis étonnée et agacée quelquefois que beaucoup se plaignent des banques qui spéculent mais sans agir réellement à leur niveau et en cohérence avec leurs convictions ? C'est juste un exemple du pouvoir que nous avons d'agir au lieu d'attendre que ceux qui nous gouvernent changent de cap, je ne crois pas qu'ils le feront parce que l'on manifeste dans la rue, ça ne les dérange pas tant que ça. Bien sûr il y a la grève générale et illimitée mais c'est difficile sans moyens financiers aussi c'est par là qu'il faut commencer, les atteindre où ils sont vulnérables, l'argent, arrêter d'être complices et résister par nos actes d'achat. Imaginez un instant que les millions de sympathisants du FdG retirent leur argent du système bancaire traditionnel et le placent à la Nef ou au crédit coopératif, ça aurait peut-être plus d'impact que des milliers de gens dans la rue?
    Sinon je garde la liste des députés qui ont voté pour l'ANI et j'attends celle de ceux qui voteront contre les lois pour l'amnistie sociale et contre les licenciements boursiers, je ne leur pardonnerai pas, ils n'auront plus jamais ma voix.

  12. Kevin dit :

    Vous vous attendiez au changement vous ? "Le changement c'est maintenant" sérieusement quelqu’un y a cru ? Pensiez vous qu'un homme comme Hollande, issu de famille très riche et qui a un parcours notamment scolaire très contestable allait changer quoi que ce soit pour le peuple ? Maintenant comme dirait la respectable Keny Arkana, il y une présence de La Rabia del Pueblo, autrement dit "La rage du peuple". Le changement que notre ami Solférinien pour reprendre les mots de Mr Mélenchon, ne se fera non pas par les urnes, mais par le soulèvement du peuple, qui doit faire valoir ses droits, car quand un gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection devient le plus grand des devoirs. Camarades levons nous ! Mr Mélenchon est pour moi malgré ses défauts l'homme le plus apte (avec peut être Artaud ou Poutou) à incarner ce renouveau du peuple.

  13. Daneel dit :

    Le problème majeur que nous avons aujourd'hui est comment réveiller les gens, comment enlever cet aveuglement, cette incapacité totale à voir ce que ce parti au pouvoir est entrain de faire, la trahison de tous les principes de gauche, la trahison de toutes les promesses. Ce n'est pas surprenant pour certains d'entre nous, mais comment les "votes utiles" ne voient-ils toujours pas les dégâts qu'ils ont causé. Ceci m'attriste, et je me demande si nous sommes les cassandres des temps modernes, regardant la plus grande casse du siècle, et incapables de réagir, comme dans un cauchemar. La clé, notre seul espoir, c'est encore et toujours d’améliorer notre communication, de ne laisser aucune faiblesse pointer son nez. Bon courage à nous tous, on en aura besoin

  14. reneegate dit :

    Le discours de ceux qui commentent ce blog a radicalement changé. La radicalité et la fierté des commentaires précédents me réjouissent. Toi JL tu as vraiment du mal, tu as lutté avec certains qui ont radicalement changé, qui se sont fourvoyés et je pense que malgré toi tu n'arrives pas à faire le deuil de ce passé commun. Et c'est dangeureux, car ton discours devient beaucoup moins lisible pour nous tous et ambigue pour d'autres. Tu es notre alternative possible mais dans une cohabitation obligée, clairement opposé à cette deuxième droite, que nous découvront bien plus dangeureuse et retors que sa contrepartie institutionnelle. Tu t'es trompé JL, Hollande ne fait pas du pédalo, ne se laisse pas déborder sur sa droite, c'est un stratège, un tueur, un menteur. Il n'hésite pas a abandonner ceux de son propre camp (Laurent Gbagbo fait partie de l'internationale socialiste et il croupie injustement en prison). Et là encore, quel plaisir d'apprendre que tu avais invité à nos côtés ce 5 mai les ivoiriens afin de dénoncer ce véritable coup d'état perpétré par Sarkozy et adoubé par ce caïn Hollande, et quelle déception en lisant ce papier qui sue la prudence, c'est presque une métaphore ton papier (Michel et Laurent alors? pourquoi ne pas aborder le sujet?). Nous avons besoin d'un politique comme toi, tu nous as beaucoup aidé et j'espère qu'en retour nous t'aiderons à franchir ce cap, pour enfin s'opposer à cette nouvelle droite, jouer gagnant, fini les seconds tours (t'as raison @alain tétard) et lorsque tu te proposes de gouverner c'est une cohabitation, dans l'opposition, à gauche.donc.

  15. françois dl dit :

    Les patrons sont dotés depuis belle lurette de tous les moyens possibles pour faire face à une grêve dure.Cela va de la réserve de fonds pour tenir ou soudoyer à la réserve de mains pour remplacer les grévistes, la puissance médiatique pour marginaliser ou discréditer et la force publique pour empêcher les piquets de grêve.Le système est si bien organisé pour soumettre qu'on peut se demander comment ils n'ont pas pensé à truquer les élections.Le vote électronique facilitera sûrement la tâche. La Révolution que nous attendons tous ne sera possible que quand les CRS se rendront compte que les salauds qui leur donnent les ordres n'ont plus rien de Républicain.Mais au vu de ce que la soumission à l'autorité peut engendrer de dérives, c'est pas demain la veille. Il suffira juste de les rebaptier Compagnies Libérales de Soumission pour lever tous les scrupules et redonner de la raison à la matraque. La révolution ne se fera pas avec des oeillets si rouges soient ils ;quant aux urnes..
    Si certaines révolutions passées ont été spontanées,notre combat lui doit s'organiser pour être efficace, mais comment ?

  16. frederic felices dit :

    Aucun renoncement chez les solfériniens mais une stratégie assumée de mettre totalement à genoux les petites gens, de bien leur faire comprendre qui est le maitre. Il y a dans ce comportement un sadisme insupportable. Les socialistes sincères doivent bien saisir qu'ils doivent quitter rapidement ce qui s'appelle encore le parti socialiste et qui conduit le peuple à une grande misère morale. A cinquante ans, je comprends ce que signifie la collaboration de classe. Solferino = Médef = FN. Monsieur Mélenchon, continuez s'il vous plait, à cogner dans vos discours, nous continuons à coller avec les camarades.

  17. ROUSSEL dit :

    Témoignage. En 1981, j'avais 22ans et au bureau de vote je croise mon prof d'histoire de lycée. Un militant communiste. Je dépasse ma timidité et l'invite à boire une bière. Lui aussi avait voté Mitterrand mais ne fêterait pas son élection. Avec pudeur mais candeur, il m'avait dit dans un large sourire: "Tu es jeune, et malheureusement tu connaitras la décadence de notre République, la progressive disparition du PC et avec lui l'effacement de la Question sociale ouvrière de l'agenda(...). Je les connais les socialistes. Sommeille en eux Guy Mollet. Ils trahiront et la classe ouvrière ne s'en remettra pas". Je dois beaucoup à cet homme, ce prof et ce militant. Notamment, c'est avec son soutien et sur son insistance que je me suis inscrit en fac. Et cependant, j'ai tout de même quitté la table avec un sentiment mitigé quant au stalinien qui pouvait également sommeiller dans chaque communiste. J'ai chanté et danser au soir de l'élection de Mitterrand. Aujourd'hui, j'ai honte. Je ne suis même pas allé aux obsèques de ce grand Monsieur.

  18. sourdon dit :

    Salut à tous.
    Des dettes de quoi ? Quel est cet argent que les banques prêtent à bas taux pour dynamiser, ou hauts, pour mettre à genoux un individu ou une nation ? Cet argent correspond-il à une richesse bien réelle ou est-il le fruit d'un jeu d'écritures comptables ? Nous savons à peu prés tous que l'argent aujourd'hui se fabrique au moment de l'intention d'acheter, avant, il n'existe pas. Dans notre économie et toutes nos transactions, les prêteurs d'argent sont ceux qui perçoivent les premiers une commission et cela avant même que le produit n'existe (achat en VEFA). Quelle position ! Prêt d'un argent qui n'est qu'une illusion, une écriture; pour un bénéfice sans aucun risque, qui varie rarement en fonction de la bonne marche de l'opération pour lequel il est contracté; dont le taux fluctue selon votre degré de soumission à ce système délirant; et qui dés sa signature, sert de spéculations afin d'en multiplier le montant jusqu'à ce qu'il se morde la queue. Là, les peuples paient. Nous nous conformons encore au dollars, une monnaie de singe, et à la FED, une entreprise mafieuse, après des décennies de pillage soutenu par les armes et la propagande dont nous sommes les outils malgré nous. L'argent qui usent 6 milliards d'entre-nous au quotidien n'est qu'un leurre, un concept machiavélique hypnotisant.
    En vérité, "ils possèdent..." rien du tout. Seuls ils ne sont rien. Afin que de l'eau pure s'écoule du robinet ou qu'un moteur se mette en marche, des millions de personnes vivantes sont nécessaires, et le savoir de milliards de nos ancêtres y contribuent. Le plus puissant d'entre-nous reste une petite chose. Posséder le droit de vie ou de mort sur l'ensemble de notre espèce n'empêche pas de succomber, n'est pas une finalité et ne console pas du manque de noblesse d'âme. Ils sont bâtis comme leur empire, sur du vent. Leur pouvoir c'est notre peur qu'ils cultivent. Ils le peuvent si nous les laissons faire. A nous de jouer.

  19. titou 31 dit :

    Bonjours à tous, ce matin j'entends que la France viens d'entrer en récession pour le deuxième trimestre consécutif ! Une étape de plus vient d’être franchie.

  20. Salmon Julien dit :

    Même si je fondais peu d'espoir au soir du 6 mai 2012 je me sens trahi.
    Ma mère a 58 ans elle a le dos en compote, de l'arthrose en pagaille qui la fait souffrir et pourtant elle s'occupe de ses compatriotes en tant qu'aide soignante à domicile, des anciens, des alzheimer, des handicapés, sans rechigner, sans arrêt maladie. Imaginez ces gens à qui l'on annonce "vous n'avez pas assez travaillé pendant votre vie! Retournez au boulot fainéants!"
    La goutte d'eau...

  21. picaros84 dit :

    Si cet argument utilisé par la droite a de la valeur "l'espérance de vie augmente, donc allongeons la durée de cotisation", il me semblerait logique que les femmes prennent leur retraite 10 ans après les hommes, puisque leur espérance de vie est de presque 10 ans supérieure à celle des hommes. Argument que JL Mélenchon pourrait reprendre dans les médias.

  22. jpp2coutras dit :

    "François Hollande est en France, depuis 1983, l’homme de la ligne qui veut convertir les partis socialistes en « parti démocrate » à l’italienne"

    Hollandéoù? De plus en plus clair! FH, moulin à vent et à paroles non tenues, vient d'abattre ses cartes. Délocaliser le PS en groupement de centres droits libéraux pour en faire un parti de droite comme les autres, un PSG (PSeudos de Gôche) en quelque sorte, un ramassis "d'union nationale" avec les décomplexés aux ordres de l'oligarchie bienveillante. Les vrais socialistes s'en trouveront expulsés après avoir servi de coloration de gauche afin de taxer la vraie gauche populaire d'incapacité et de dangerosité gauchiste. Pas compliqué le billard à trois bandes, non ? Sauf que le château mikado pour riches va s'effondrer tôt ou tard car il est construit sur du vent. Et l'ouragan se lever qui va foudroyer le moulin à vent et ventiler l'empilement mikado façon puzzle! Hauts les coeurs en résistance, d'humains d'abord!

  23. Rémi CHEVAL dit :

    Bonjour,
    J'ai souvenir quand j'étais plus jeune que les présidents étaient fan de l'amnistie sur les peines et sur les PV. Vous êtes président, go, amnistie pour faire plaisir à toute le monde. À l'heure actuelle, on critique la justice sur la récidive (dans beaucoup de domaines), donc je trouve mal vu que demain un président propose une amnistie sur ces peines.
    Concernant les dégradations possibles lors des manifestations sur les pertes d'emplois, ne pensez-vous pas qu'à un certain point, les manifestations et les dégradations sont un balle que vous vous tirez dans le pied. J'ai un exemple pour illustrer cela. La société qui s'occupe du transport entre la Corse et la métropole qui est prié de rembourser l'aide de l'État par l'Union Européenne. Pendant cette affaire, j'ai entendu beaucoup de gens parler que beaucoup de grève et de manifestations ont eu lieu dans cette société et que justement, c'est peut-être une des raisons pour laquelle la société est si mal en point à l'heure d'aujourd'hui. Personnellement, je respecte parfaitement le droit de grève mais je trouve qu'il est trop souvent utilisé et que les gens ne pensent pas qu'ils se tirent des balles dans le pied en faisant cela. Donc je pense que l'amnistie dans ce genre de situations serrait un moyen de cautionner les faits des manifestants.
    Cordialement

  24. Femme d'aujourd'hui dit :

    Je lis beaucoup de déceptions sur ce blog et moi même je suis écoeurée par ce qui se passe et notre impuissance.
    Je me rappelle une maxime de sagesse que je trouve utile dans ces cas là et j'ai envie de la partager avec vous. "Trouver la sérénité d'accepter les choses que je ne peux changer, avoir le courage de changer ce que je peux et discerner entre les deux". C'est la troisième partie qui est difficile, elle exige une lucidité que nous n'avons pas. Je crois que l'on peut changer pas mal de choses à son niveau, ça s'appelle faire sa part, c'est la stratégie du colibri prônée par Pierre Rabhi pour ceux qui le connaissent. Mais je crois aussi que ça n'est pas suffisant et qu'il faut aussi un mouvement collectif de fond qui soutient ces actions individuelles et c'est là que ça se corse. Je suis souvent déçue de constater le peu de communications entre tous ceux qui oeuvrent au changement. Par exemple hier il y avait un rassemblement du collectif Roosevelt devant l'Assemblée Nationale pour inciter les députés à ne pas voter cette loi sur l'ANI, ça n'a pas eu d'effet mais ils ont décidé de revenir tous les mardis. Le FdG n'était pas présent, et il n'y a eu qu'une petite délégation de ce collectif lors de la marche du 5 mai.
    De même je fais partie du mouvement des colibris et du parti de gauche et je constate que ces deux mouvements ne semblent pas communiquer, c'est triste et dommage car ces actions divisées sont moins efficaces. Je constate une méfiance réciproque entre ces mouvements qui aspirent au changement, alors comment faire? Pierre Rabhi dit que le changement doit d'abord s'effectuer dans le coeur humain mais ça prend du temps. Et l'urgence est là, la crise est globale et n'attendra pas que nous soyons plus sages pour broyer les plus faibles.

  25. Jake dit :

    C'est bien, c'est bien, les choses évoluent dans le sens prévu. Hollande est le menteur patenté que je présumais sans même avoir besoin de bien le connaître, ses sbires sont du même acabit et même pour certains un tantinet voleurs. Ils appliquent la politique du pire et c'est tant mieux. J'espère que cela va finir par réveiller nos concitoyens et que leur exaspération finira par les pousser dans la rue. C'est une révolution qu'il faut à ce pays. Je l'espère pacifique, mais au train ou vont les choses, il se pourrait que tout cela finisse mal. Quant aux media, tant que les histoires du PSG passera avant l'état de notre pays, je resterais sans poste de télévision. En tous cas, Merci Mr Mélenchon pour ces pages d'éducation qui nous font le plus grand bien.

  26. Bob Boisadan dit :

    Voter pour Hollande, même avec les larmes aux yeux, on ne pouvait pas faire autrement. J'ai suivi la ligne de Jean Luc. Je l'aurais fait de toute manière, il fallait dégager l'autre. Mais maintenant ? Et bien ça a le mérite d'être clair. Il ne reste plus que nous. Je suis très en colère et je me sens submerger par tant d'injustices. Si nous ne faisons rien maintenant, tout de suite, un jour nos enfants nous maudiront. Je repense à cette phrase de Pascal. "Et ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste". Ils ont bien compris ça les autres de droite et ceux de la rue de Solférino. C'est à nous maintenant de montrer que nous sommes les plus forts. On lâche rien, jamais.

  27. jeff dit :

    Le CAC a 4000 points. Cherchez l'erreur. La planche a billet va sur les marchés financiers et pas dans l'économie réelle.

  28. @ femme d'aujourd'hui 62
    Placer son argent à la NEF ? Voilà une idée qu'elle est bonne ! J'y réfléchi très sérieusement pour moi, et effectivement, si les 4 000 000 d'électeurs du Front de gauche en faisaient de même, ça aurait un impact médiatique important pour le Front de gauche, me semble-t-il. Quand pensent Jean-Luc et les équipes du Front de gauche (Jacques Généreux notamment) ?

  29. Leo dit :

    De l'argent, il y en a! La valeur produite l'est à 100% par du travail, y compris par le travail des fonctionnaires dans le service public, par le travail des retraités qui touchent des pensions de retraite (cela paraît bizarre: ce sont pourtant bien là des gens qui travaillent et qui perçoivent un salaire en reconnaissance d'une qualification!). Parler de contribution du capital à la Sécurité sociale est un égarement de la CGT: tous les revenus financiers sont déjà une taxe sur le travail, fauchée aux salariés sous la forme du taux de profit.
    Depuis 30 ans, les salaires progressent en moyenne de 0,5% par an alors que le volume du PIB augmente de 1,5%. Quand la CGT dit qu'il faudrait donc faire "cotiser le capital" comme on fait "cotiser le travail", elle entérine cette augmentation de la part indue des profits dans le PIB et se résigne à penser que le taux de salaire - lui - ne peut progresser, là où le profit est une ponction indue sur l'économie, là où le salaire est la seule ressource légitime. Le salaire n'est pas une "taxe sur le travail" (sauf pour le MEDEF), c'est la reconnaissance de la qualification des travailleurs; le profit est LA taxe sur le travail! En fait, la hausse du taux de salaire - le salaire total étant composé du salaire direct (dit "net") et de la part socialisée du salaire (cotisation salariale et cotisation employeurs) - fait baisser le taux de profit en augmentant la part du travail dans la valeur ajoutée: la logique veut qu'il soit alors inutile de faire "cotiser le capital". Pire, c'est dangereux!
    Car tout le travail de la réforme vient de là: étatiser la Sécu pour en démolir le caractère salarial, introduire le "gagnant-gagnant" en avançant l'idée que travail et capital contribuent équitablement à la "solidarité". Or, la rente n'est pas - et ne sera jamais - une "ressource" légitime pour nous! C'est peut-être "solidaire" pour le MEDEF, mais c'est injuste pour les travailleurs. Ne lâchons...

  30. cerise verte dit :

    @sergio
    Le partage des richesses est la clef de tout. Et l'échec des mobilisations vient du fait que à vouloir préserver ses avantages on est très éloigné du partage. Pour se battre vraiment faire la grève générale etc. il ne faut pas avoir peur de perdre, et comme le dit Guiseppe il faut vouloir gagner. Il faut vouloir changer la vie et pas s'acrocher à un monde qui de toute façon n'existe plus.

  31. C.Laborde dit :

    "Voter pour Hollande, on ne pouvait pas faire autrement" ?
    Je ne suis pas d'accord. Qui est le pire ? La réponse n'est pas évidente. En plus, il est faux de dire que maintenant la situation a le mérite d'être claire. S'il doit y avoir une politique de droite, qu'elle soit le fait d'un parti de droite, pas d'un parti qui se réclame de la gauche. Où est la clarté pour les électeurs ? Voulez-vous un gouvernement FN la prochaine fois ?Pour une majorité d'électeurs, l'équation sera simple :
    1) PS = gauche, gauche = échec.
    2) UMP = pas crédible
    3) Votons FN
    Le FdG a quatre ans pour se sortir de ce piège. Ce n'est pas gagné.

  32. Femme d'aujourd'hui dit :

    Merci à phiphi the biker (post 78) pour son retour, je me sens moins seule. Cette idée est qu'au lieu de toujours protester contre ce qui ne dépend pas de nous on pourrait reprendre notre pouvoir d'agir pour ce qui est juste. Sinon on reste impuissant et on subit les décisions de ceux qui ont le pouvoir de nous imposer leur vision. Ce débat a eu lieu dans plein de mouvements mais si peu passent réellement à l'action, quelle inertie! L'action individuelle isolée a peu de poids mais quel impact ça aurait si elle était massive, alors on y va? Tous à la Nef qui aurait bien besoin d'un coup de pouce pour augmenter son efficacité et de plus ça ferait peut-être avancer le projet d'une banque éthique européenne qui est dans les cartons mais qui manque de soutien.
    Pour info la Nef (Nouvelle Economie Fraternelle) n'est pas une banque à proprement parler et c'est pourquoi elle est adossée au crédit coopératif qui a un statut de banque mais ça n'empêche pas d'avoir un compte bancaire à la Nef avec tous les services qui vont avec. J'aimerais aussi avoir l'avis de Jacques Généreux ou de JL sur ce point ? Ce sont peut-être des aspects qui peuvent paraître dérisoires mais je crois au contraire que ça compte beaucoup. C'est une chose de critiquer les banques qui spéculent mais ce serait plus efficace de les boycotter, non ?

  33. citoyenne21 dit :

    @C.laborde (182)
    Vous avez probablement raison. Pour beaucoup d'endoctrinés, servant le PS de pères en fils, effectivement PS = gauche = échec, votons FN ! Beaucoup ayant voté qu'en se fiant aux étiquettes, n'ont pas le recul nécessaire ou la franchise d'admettre qu'il y a eu trahison et quoi de pire que le déni de réalité ? On pense trop facilement, par logique, que les déçus du PS seront un afflux massif au FdG mais ce n'est certainement pas aussi simple, sinon on y serait déjà !

  34. Franck dit :

    @ c.Laborde - 82
    Pas tellement d'accord avec vous. Le PS aux manettes fait tomber les masques de manière spectaculaire. Il fallait sûrement passer par là afin d'écarter toute ambiguïté et faux semblants. Maintenant tout le monde est "à poil" tel qu'il est. Maintenant, je peux vous rejoindre, désormais les français n'ont plus d'excuses. Tout est bien clair.
    Cordialement

  35. cerise verte dit :

    @83
    Personnellement j'ai ouvert un compte au crédit coopératif depuis longtemps. Moins militant que la nef mais c'est pratique (il y a des agences) et tout le monde peut le faire en 5 minutes. Effectivement c'est bien le minimum que de quitter le crédit agricole la BNP et autres ! Et comme toi j'appelle de mes voeux l'articulation d'une lutte sociale et la volonté individuelle de changer un mode de vie consummériste et de sortir de cette servitude volontaire matérialiste sur laquelle s'appuient confortablement les oligarques.

  36. Jean David dit :

    Peuple de (l'ultra) gauche,
    Ce que la nature nous a offert gratuitement par la cueillette, la pêche et la chasse, vous voudriez que la société vous l'apporte sans contrepartie. Et bien non, c'est pas comme ça dans la vraie vie. Pour se payer son écran plat ou son iphone, il faut bosser. Pour mériter une retraite, il faut bosser encore. Alors oui, on peut manifester, bloquer les trains, et faire gréve comme moyen de pression pour obtenir plus. Mais dans notre monde libéral (c'est à dire de liberté), on peut aussi, si on n'est pas satisfait de sa situation, prendre des risques, on peut quitter la fonction publique (!), en un mot, on peut prendre sa vie professionnelle en main, se mettre à son compte, évoluer par la formation, trouver des idées. Ho et puis non (trop compliqué tout ça !), la nature ayant toujours raison, alors on continuera à cueillir, pêcher et chasser sans contrepartie...

  37. mathias95 dit :

    Il devient urgent d'expliquer pourquoi cela va mal dans ce pays, aujourd'hui les médiacrates, les chiens de garde oublient volontairement d'expliquer que chaque année, 600 milliards gagnés sur le territoire, partent en fraude/évasion fiscale (250 milliards par les 200 000 hypers riches français et 350 milliards par les entreprises et multinationales) ils manquent cruellement au fonctionnement du pays car pas réinjectés dans l'économie. Ils apporteraient, s'ils étaient fiscalisés 80 milliards ("Ces 600 milliards qui manquent à la France" du journaliste de La Croix, Antoine Peillon), ces milliards de fraude/évasion sont rémunérés à 7,5% en moyenne depuis 30 ans, ce qui constitue une double fraude pour les recettes de l'état, que la liste des "fraudeurs", balancée par le comptable d'UBS, est bloquée à Bercy par un certain Moscovici, que la moitié des 160 milliards de niches fiscales, ne sert que les plus riches qui n'investissent pas, mais fiscalisent. Plusieurs rapport de la cours des comptes ont dénoncé ce scandale. Que cette fraude/évasion fiscale massive française,depuis 40 ans, est évaluée entre 25 et 36 000 milliards. Il y a beaucoup d'argent comme l'a répété J-Luc à plusieurs reprises, jamais ce pays n'a dégagé autant de richesses !
    La bataille des idées commence peut-être par là, sommes nous assez offensifs par rapport au questions financières, un grand nombre de personnes restent encore persuadées qu'il n'y a pas d'argent. Il convient absolument de les informer et de leur faire comprendre que les Solfériniens se sont rangés du côté des oligarchies financières et de leurs séides et affidés qui dirigent Bruxelles. On ne parlera pas de la loi scélérate de 1973 qui oblige l'état à emprunter directement aux banques et qu i est responsable de notre déficit chronique. Cette classe politique est vérolée, il est temps de changer et de passer à la 6ième.

  38. robin des voix dit :

    @laborde
    Venez faire un tour dans les campagnes et vous comprendrez de quel côté se retourne la révolte populaire. Pas là ou vous l'espérez. Regardez les dernières élections après le passage de cette fausse gauche et je crois maintenant qu'il est inutile de vous faire un dessin. Et ça c'est pas clair ? Comme pas clair qu'Hollande pédale à droite toute. Comme l'autre avec sa France Forte à bord du Titanic qui s'extreme-droitisait à fond (le pire), le nouveau maintenant lui fait la politique à droite tout simplement. Pas clair ?

  39. Guilhem-Sourgnes11700 dit :

    Très Beau billet de Jean-Luc. Cela mets les pendules a l'heure et fait plaisir.
    Pour ceux qui s’intéressent a la Cote d'Ivoire, voici un site dédié aux prisonniers politiques en Cote d'Ivoire en général et a Michel Gbagbo en particulier. Vous y trouverez a la rubrique "Documents" un dossier sur les élections présidentielles en Cote d'Ivoire des 31 oct et 28 nov 2010, qui démontre que le vrai vainqueur de cette élection est Laurent Gbagbo. Vous pouvez laisser votre adresse-mail pour recevoir une alerte a chaque nouvel article. Dans les liens figurent Attac, Ivoire business, notre voie, cameroonvoice, investig'action (Michel colon). Figure également une bibliographie, Contexte et enjeux.

  40. henri dit :

    Malheureusement, je ne pense pas que beaucoup d'entre nous puissent virer 1000,00 € par mois, il est plus difficile de commencer le mois que de le finir, car il ne reste pas grand chose pour la grande majorité de la population. Pour ma part, je mets de côté pour préparer le mouvement des retraites. En 1995, j'ai fait grève plus d'un mois avec la réussite au bout mais nos syndicats CGT étaient bien plus déterminés qu'en 2003 et 2010, le rapport de force était en notre faveur.

  41. Jean-Philippe VEYTIZOUX dit :

    Que c'est-il passé de notable depuis le 5 mai que l'on ne sache pas des socialistes, pour que les mêmes qui pouvaient être des députés de ta majorité (puisque tu voulais être 1er ministre de F.Hollande) doivent aujourd'hui subir les foudres et être punis au moment des municipales ? Si cela continue, on va à la plantade aux européennes. Je constate autour de moi des militants du PG remontés comme des pendules, agressifs et excessifs avec des personnes proches qui ne partagent pas leur point de vue sur les municipales perdre complètement de vue le scrutin des européennes. C'est bien la peine de couper la parole du journaliste qui te disait le mot municipales par le mot européennes à DPDA l'autre soir et d'expliquer avec beaucoup d'à propos que l'élection majeure de 2014 sera celle des européennes. C'est bien la peine que F. Delapierre commence à sentir poindre le danger lui aussi en rappelant qu'en 2014 attention, il y a aussi des européennes.
    A Limoges, ce sont les militants du PCF qui rappellent l'importance des européennes, la GA explique sans rire que ce ne sont pas des élections importantes et la direction du PG laisse dire pour la seule raison qu'il y a un accord entre les deux orgas sur la question des municipales. Limoges et sa grosse régie municipale de l'eau raccordant les campagnes pour chasser le privé du département et sa nuée de logements sociaux mitant le territoire de la ville étant sur la liste des 60 villes du PG...grotesque ! Ceci aboutit à ce qu'aujourd'hui des militants PG considèrent la régie municipale de l'eau à Limoges comme juste un petit truc qui va bien.
    Si les équipes militantes sortent aigries, agressives, repliées sur leur pré carré au lendemain des municipales et n'ont pas le temps de mobiliser grand angle sur les européennes en s'adressant massivement à tous les électeurs de gauche pour voter Front de Gauche, tu en sera tout de même un peu responsable.

  42. NICO 75 dit :

    Un petit rappel sur ce que nous représention il y a 4 ans en % rien ou presque. Nous somme aujourd'hui à 12% l'année prochaine arrivent les européennes, faisons en sorte d'arriver devant le PS se sera une étape très importante. Imaginons que sur les 4 millions d'électeurs qui ont voté Jean-Luc, 3 millions d'entre eux gagnent 1 électeur. Alors au boulot. On lâche rien.

  43. coucies42 dit :

    ce soir à 18H rassemblement devant la bourse du travail de St-Etienne à l'appel du Front de Gauche de la Loire. Pour ma part je serai parmi eux. Espérons que la loi pour l’amnistie soit votée.

  44. Gerard Blanchet dit :

    Après le temps de la colère, hier soir, vient le temps de l'analyse. Vous avez vu je pense, et Jean-Luc nous en touche deux mots dans ce billet, que "le PS veut enterrer la proposition de loi du Front de Gauche (en la renvoyant) en commission" (titre de l'Huma ce matin). Le député PS des BdR qui avait dit qu'il voterait avec le Front de Gauche vient de se féliciter de ce fait, au nom de l'unité de la gauche. Eh bien justement parlons-en. Avec le "coup de trop" comme dit Jean-Luc vient d'être franchie définitivement le passage du PSolférinien vers le côté sombre de la force c'est à dire comme dit Lordon "la droite complexée". Et là je voudrais m'adresser à Gérard Filoche et à tous ces anciens trotskystes qui font du "Front unique" l'alpha et l'oméga de leur comportement politique. Mais que je sache Trotsky lui-même dans son écrit de 1922 envisage le front unique avec la force réformiste du mouvement ouvrier. Or le PSolférien n'est plus un parti du mouvement ouvrier (voir Terra Nova) mais est devenu une société de service du Medef et du capitalisme (comme le dit encore Lordon). Si Filoche veut être utile au mouvement ouvrier, avant que le naufrage du PSolférien ne l'entraine lui et les siens avec, et s'il ne veut pas rejoindre le front de gauche, qu'il crée un vrai parti réformiste socialiste avec toutes celles et ceux qui sont restés socialistes.

  45. Oliv dit :

    Je trouve cette idée de changer de banque excellente, constructive et même joyeuse. D'autant plus que cela fait un moment que j'y pense et que je ne le fais pas. A chaud, je dis génial. Mais je n'arrive pas a peser le pour et le contre. Peut-être n'y a t'il simplement aucun "contre" à déserter ces vautours. Et même imaginer coopérer directement avec ces nouvelles banques, puisque nous avons les mêmes ambitions, je crois. Sans attendre les consignes, j'aimerai beaucoup avoir l'avis politique et stratégique de ce type d'offensive. On a pas des millions mais nous sommes des millions ! Coordonnés, ça pourrait bien faire très mal.
    PS : Salut à tous les amis, j'étais à la Bastille le 5 et je sentais l'Histoire s'écrire sous nos pas. Debout, toujours debout, comme les millions de Grèce, d'Espagne et des 99 % que nous savons.
    PS2 : Ce matin, à vous lire tous, vous avez réussi à m'arracher des larmes de rage et d’espoir mêlées.
    Je ne vous dis pas à bientôt, puisque vous êtes encore là.

  46. Michel Matain dit :

    @ 94 Jean-Philippe VEYTIZOUX

    Complètement d'accord. Si en 2014 on ne réussit pas les municipales, si on ne gagne pas aux élections municipales, les élections les moins boudées jusqu'à présent par les Français, les élections européennes suivantes seront une catastrophe avec une abstention pharaonique. On n'aura pas le temps et l'énergie de se récupérer en trois mois alors que si nous faisons de bonnes municipales, on fera du surf sur la vague pour les européennes.

  47. Léo dit :

    Bonjour Jean-Luc,
    Merci pour ce billet et ta position ferme sur des sujets que personne n'aborde comme la Côte d'Ivoire parce qu'il y a plus important, festival de Cannes, la pluie (ou le soleil c'est selon, et c'est l'avantage de la météo).
    Je voulais publier ici une photo qui se trouve au bout de se lien qui montre la chaleureuse embrassade entre Hollande et Junker en visite le 10 mai 2012 avec l'affiche de campagne qui renforce nos sourires jaunes (vu également au JT que je ne trouve nul part).
    Je pense que la photo illustrera bien ce billet ainsi que la célèbre photo sur Twitter de Parisot avec Ayrault et Co
    Merci encore!

  48. rayana dit :

    @Rémi Cheval 74
    Drôle de commentaire, camarade. Tu oublies sûrement que sans les luttes sociales on en serait encore à l'esclavage. Les syndicalistes et associatifs (déboulonneurs de pubs, faucheurs ogm, etc) sont souvent très lourdement condamnés par rapport à leurs actions, malgré un contexte économique et social qui rend nécessaire toute forme de résistance. On les oblige à donner leur a.d.n. comme de vulgaires violeurs. Ils luttent pour leur emploi, le bien commun ou en vertu du principe de précaution. Ils ne tuent pas, ne volent pas, ne cassent leurs outils de travail, et sont le plus souvent harcelés judiciairement pour des faits aussi minimes que des jets d’œufs, de tomates ou des tags. A comparer avec toutes les affaires de corruption, détournement d'argent public, fraude fiscale,délinquance en col blanc qui elles n'aboutissent que très rarement à de réelles punitions et qui pourtant impactent gravement les finances publiques et la démocratie. Je ne vais pas faire la liste car la page est trop petite. Deux poids et deux mesures, selon que vous serez faibles ou puissants.
    Le coup de balai doit d'abord se faire dans les têtes et les consciences.

  49. cerise verte dit :

    Puisque ce gouvernement n'a rien fait pour séparer les banques de dépots des spéculateurs faisons le nous mêmes et c'est pas très dur. On a même le choix : La Nef pour les ultra (non je rigole c'est pour tous le monde), le Crédit Coopératif et même la Poste ou le Crédit Mutuel (pas coté en bourse, ça compte tout de même) tellement moins pire que les autres. Je ne sais pas ou en sont rendus le Crédit municipal, les Caisses d'épargne et la Banque pop., mais à coup sur il faut fuir les autres.

  50. Annick dit :

    Je fais, avec fierté, ma déclaration d'impôts (contrairement au fils d'un certain ministre propriétaire d'un appartement de 7 millions, je paie des impôts). Case frais réels, indemnités autorisées pour repas sur le lieu de travail 4,45 €. Le gouvernement nous autorise à nous gaver grassement pour 4,45 euros par jour. N'est-ce pas là un peu trop ? Combien est estimé un repas d'Alpha (je veux dire un ministre, député...) Ces gens-là vivent-ils dans le même monde que nous ?


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