20fév 13

La semaine du choc

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Manifestation des sidérurgistes d'ArcelorMittal à Strasbourg le 6 février 2013. Photos : Remy BlangDe retour. Voilà une quinzaine bien remplie entre un meeting à Rome, une session à Strasbourg, le salon de l’économie de la mer et une semaine au Maghreb avec trois conférences sur l’Eco-socialisme. Mon parcours m’aura scotché deux images en tête ces jours-ci, celle de Besma, la veuve de Chokri Belaïd, en début de parcours, à Tunis, et, en fin de parcours, le spectacle de ma ville natale, Tanger, explosée en une immense métropole de plus d’un million d’habitants, moderne, neuve et contemporaine comme un plat cuisiné congelé. J’étais prévenu. Héraclite disait qu’on ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve. J’ajoute, pour m’aider, que le fleuve ne baigne pas deux fois le même homme. De la sorte j’ai contenu la nostalgie dans la petite cage où elle siffle sa chanson sans assourdir le présent. Je reviens du Maghreb surtout conscient de l’ampleur de la tâche qu’il faudra encore accomplir au service de notre message. Rien d’exotique là-dedans. De l’Euro-Maghreb de fait, à celui qu’il faut construire, il y a aujourd’hui l’apparence d’un si long chemin ! Je vous en parle.

Mais je n’ai pas lâché prise de l’actualité. Je l’ai suivie au fil des événements et de mon déplacement. Pendant cette semaine, le gouvernement PS-EELV a fait commencer au pays sa descente aux enfers de l’austérité sans fin. Il n’atteindra aucun de ses objectifs budgétaires. Comme prévu par nous. Le pays qui a déjà commencé à souffrir si rudement va maintenant s’enfoncer dans le malheur d’un chômage de masse sans précédent. Une violence incroyable se déploie contre les personnes, celle de la situation sociale et celle des conditions du maintien de l’ordre établi. Deux immolés devant Pôle Emploi et un jeune sidérurgiste de vingt-cinq ans qui se fait arracher un œil dans une manifestation, en sont des signaux révélateurs ! Que n’aurait-on dit si cela s’était produit sous Sarkozy ! Le dire me vaudra les foudres des gardes chiourmes de la pensée officielle. Mais quelle importance ? Ce monde de pacotille et de connivences va s’effondrer.

Cette quinzaine se joue, pour notre Front de Gauche, dans le vote de la loi d’amnistie sociale qu’il faut arracher au PS après que François Hollande nous l’ait refusée. Il s’agit de l’amnistie des syndicalistes et des associatifs condamnés sous l’ère Sarkozy. Plus qu’un symbole, un rapport de force. Ceux qui ne voteront pas avec nous seront notés. Le Parti de Gauche pense à une consigne spéciale pour eux dans les prochaines élections. Faites-le leur savoir, ils ne comprennent que ça.

Le budget et la stratégie Hollande sont scratchés !

La stratégie économique de François Hollande est dans le mur. Le fait mettra son temps à se montrer dans toute son ampleur mais il est, hélas, avéré. La nouvelle équipe nous a englués dans les sables mouvants de l’austérité sans fin vers laquelle se dirigeait déjà le précédent gouvernement. Plus elle se débattra plus elle s’enfoncera. En plus de la récession et d’un chômage sans précédent il va falloir subir l’outrageante inquisition de la Commission européenne et des ordres en allemand de la nuée de dogmatiques au pouvoir outre-Rhin. Voilà le cadre d’action des prochains mois et le sens des prochaines rencontres au suffrage universel. Et ce n’est pas le numéro de boniments hypocrites servi aux Grecs cette semaine par François Hollande qui changera cette triste réalité. D’ailleurs eux-mêmes répondent aux problèmes posés par une nouvelle grève générale. Plus vite on remplace le gouvernement de Jean-Marc Ayrault par une gauche de combat, plus courte sera la souffrance. Nous, nous sommes prêts.

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La stratégie Hollande, avec la mise en place du gouvernement Ayrault, a misé sur la paix des braves avec la Finance moyennant de gros câlins au patronat et une indifférence paternaliste très ostentatoire envers les souffrances du populaire. Ici le symbole binaire de la meute des ministres aux universités du MEDEF, d’un côté, et du freinage pendant neuf mois de la loi d’amnistie sociale a bien fonctionné. Au plan économique c’est l’installation d’une bonne et grosse politique de l’offre, avec un chèque de vingt milliards aux grandes entreprises. Au plan budgétaire toute leur pensée s’est limitée à un plan comptable désincarné de coupes aveugles. Il achève de désorganiser l’Etat et d’anéantir sa capacité d’intervention économique. Il enfantera une grosse bévue cruelle, on ne sait où, sur rail, hôpital, maternité, école ou autre. Tout cela était condamné d’avance. Nous l’avons dit sur tous les tons, démontré de toutes les façons. Ils nous ont méprisés et accablés de leur petites manœuvres à deux sous. Leur unique réponse a été la tentative de diviser le Front de Gauche et de me flétrir. Le congrès du PCF a fini de mettre à terre toute cette manœuvre. J’ai tenu bon et le Parti de Gauche a résisté aux opérations de déstabilisation. De ce long round, nous sortons plus forts et mieux unis comme l’a montré le texte d’orientation du Front de Gauche. Nous entrons à présent dans une phase de combats de terrain. Le pays va descendre en enfer. La ligne de résistance sera partout une ligne de survie. Ce mouvement prendra des formes multiples, parfois inédites et contradictoires. En lui éclairant les enjeux et les pistes d’action, en déclenchant les initiatives, nous raccourcirons les délais vers la libération et surtout nous aiderons le mouvement à se fortifier. Cela nous impose une vigilance absolue sur les événements. On capte d’autant mieux une vague qu’on la voit naître à temps.  

Manifestation des sidérurgistes d'ArcelorMittal, le 6 février 2013. Photos : Rémy Blang

On se souvient du discours historique de François Hollande devant le parlement européen. Non ? Ce n’est pas grave. Il n’a rien dit de particulier. Une enfilade de mots creux. Et, bien sûr, ses bobards habituels sur la grande relance de la croissance en Europe grâce à son plan. La quinzaine a sonné le glas de sa stratégie économique. Bien des persifleurs avaient demandé à Hollande devant le parlement européen où était ce plan dans le prochain budget de l’Europe. Et moi ici, j’avais montré que sur les cent vingt milliards que notre général en chef avait prétendu avoir réussi à faire attribuer au dit plan de croissance, soixante avaient été déplacés de lignes budgétaires déjà existantes. Cela voulait dire que son fameux plan n’était en réalité que de moitié. Puis je m’étais bien moqué de lui en faisant un calcul qu’aucun des fact-checkers qui me pistent n’avait pensé à faire : soixante milliards de plan de croissance moins la réduction du budget européen de soixante-quinze milliards que le même sieur Hollande a proposé, égal : un plan de croissance de moins quinze milliards. Evidemment ça faisait rire. Mais comme entre temps le général en chef a accepté une capitulation souriante avec un budget européen en recul de trois pour cent, c’est l’heure de pleurer. Car, récapitulons : ces merveilleux stratèges ont fait entrer chaque pays d’Europe en décroissance. Et ils ont aussi éteint le moteur collectif qu’est le budget de l’Union Européenne. Le pire est donc à venir. Il est là. Le 14 février, Eurostat a publié les chiffres de la croissance en 2012. La zone euro est en récession depuis mars 2012 : 3 trimestres consécutifs, avec un recul supplémentaire de 0,6% de la richesse produite au dernier trimestre 2012. Même le PIB allemand a reculé au dernier trimestre 2012 de plus d’un demi-point. Et les soi-disant bons élèves de la classe austéritaire s'enfoncent dans la crise. L’Italie baisse de 3,7 point de croissance en 2012 ce qui fait 10% de perdu depuis 2009 ! Et le Portugal baisse de 3,2% en 2012. On se souvient comment furent moqués les projets de décroissance contrôlée et différenciée, celles des « objecteurs de croissance ». Eux, les libéraux, pratiquent la décroissance sauvage. Celle qui combine les reculs de la production globale, le chômage de masse avec l’accroissement de la pollution globale, la mal bouffe et le creusement de la dette écologique.

Manifestation des sidérurgistes d'ArcelorMittal à Strasbourg le 6 février 2013. Photos : Rémy Blang

Mais pendant ce temps François Hollande continue de débiter ses petites phrases sans aucun rapport avec ses actes. Mais il ne reste plus que « Libération », le grand quotidien anti Front de Gauche, pour applaudir en cadence sous le titre « François Hollande refuse l’Europe de l’austérité ». Lisez plutôt le monument d’hypocrisie auquel se réfèrent ces applaudissements : « En Grèce les sacrifices demandés à la population ont été plus douloureux qu'ailleurs. L'assainissement des finances publiques est nécessaire mais ne peut suffire. C'est pourquoi des mesures de soutien à la croissance sont indispensables (…) Je refuse une Europe qui condamnerait les pays à une austérité sans fin. Chaque Etat doit contribuer à la compétitivité et à la croissance, par la gestion rigoureuse de ses comptes publics et par des réformes. Chaque Etat doit également savoir qu'une solidarité existe ». Hollande déclare ces sornettes en Grèce mardi 19 février. Le lendemain, les syndicats appellent à une journée de grève générale contre l'austérité. C’est que Hollande, ils connaissent. Il est déjà venu leur faire le coup des phrases à triple sens pour les inviter à ne pas voter pour Syriza, nos camarades, aux dernières élections législatives afin de « sauver l’euro ». Mais les numéros d’enfumage, qui marchent encore en France, buttent là-bas sur une réalité que les mots ne peuvent effacer. La Grèce a connu une sixième année de récession avec une perte de six points de croissance en 2012. Ainsi depuis 2009, 30% de la richesse du pays sont restés dans les bras et les cerveaux inemployés du pays. Le chômage atteint désormais 27%.

En France, on se demande quelles phrases creuses vont emballer le crash du budget Cahuzac désormais officiellement encastré dans le mur de l'austérité. Récapitulons pour ceux qui n’ont pas suivi. Le 14 février, l'INSEE a annoncé que la croissance ne dépasserait pas 0,1% au 1er semestre 2013. L’objectif déjà corrigé de ces messieurs les génies de l’économie au PS était de 0,8% sur l'année. Ici et en public nous avons dit sur tous les tons qu’il n’en serait rien. En effet nous savons bien qu’étant de gauche nous sommes nuls en économie et eux ne l’étant pas en économie sont donc des génies. Nous demandions : « Vous prévoyez 0,8% de croissance en 2013 ? Et vous comptez là-dessus pour revenir à trois pour cent de déficit en fin d’année ? Mais comment est-ce possible si en même temps vous retirez soixante milliards sur l’économie du pays avec vos plans d’austérité et votre mesure « des cadeaux pour les patrons » dite plan de compétitivité. Vous allez amorcer un cycle vicieux ou l’activité se contractant les recettes seront moindres et donc le déficit s’accroîtra. » Rire des importants et de leurs griots médiatiques. Patatras, les choses se passent comme nous l’avions dit.

Manifestation des sidérurgistes d'ArcelorMittal à Strasbourg le 6 février 2013Jean-Marc Ayrault lui-même a dû reconnaître que ces prévisions étaient irréalistes sur France 3. « Nous ne serons pas exactement, je pense, aux 3% de déficit en 2013 », a-t-il avoué. Et pourquoi ? « …pour une raison simple, c'est que la croissance en France, en Europe et dans le monde est plus faible que prévue ». Quel aigle ! Mais personne n’a pensé à lui demander si cette situation a un rapport avec le fait que sa politique y a directement et violemment contribué. Puis le gouvernement gagna du temps de commentaires en déclarant « attendre les prévisions de croissance que la Commission européenne pour changer ses prévisions ». Et donner un nouveau tour de vis austéritaire conformément à la logique de cette politique malade de dogmatisme. D’ailleurs les allemands n’ont pas traîné à faire connaitre leur puissante volonté. Jorg Asmussen, le représentant allemand au directoire de la BCE a déjà dit que selon lui « il très important que la France contienne cette année son déficit sous les 3% » car « la France et l'Allemagne ont, en tant que noyau de la zone euro, une responsabilité particulière dans la stabilité de la monnaie comme dans l'application du pacte (européen) de croissance et de stabilité ». Exécution ! Schnell ! Et que ça saute ! Pourtant, selon l’inventeur de cette norme des 3%, le haut fonctionnaire Guy Abeille, « les 3 % ont été inventés sur un coin de table, et ne reposaient sur aucune théorie économique ». Mais la conséquence va être terrible.

Pour l'instant, le gouvernement est muet sur les conséquences de la faible croissance sur le chômage. C’est pourtant là que ça se joue ! Pourtant l'objectif "d'inverser la courbe" fin 2013 semblait déjà inatteignable avec une croissance de 0,8%. En fait le chiffre annoncé de 0,8 % était une manœuvre pour duper les fact-checkers. C’est le chiffre à partir duquel le chômage reste stable dans notre pays. Hollande ne pouvait annoncer moins, et donc plus près de la vérité sans se faire prendre. Mais cela ne faisait guère illusion. L'UNEDIC tablait déjà, de son côté, sur deux cent mille chômeurs de plus. Jacques généreux me conseilla d’annoncer la fourchette basse de l’évaluation de notre commission économique : 300 000 chômeurs supplémentaires. Jacques Sapir en annonçait 500 000. Ce chiffre n’a plus rien d’exagéré si j’en crois ce qu’on me dit. Les amis, il va falloir être forts.

L'éco-socialisme en tournée maghrébine

Comme il existe dorénavant une importante masse de documents, écrits et vidéos, sur la tournée de conférences que je viens de faire au Maghreb, je n’évoque ici que le projet général qui était en jeu. Puis je reviens cependant sur une polémique qui m’a opposé au PS pendant que j’étais sur place, à propos d’une visite que ses dirigeants venus en mission parlementaire ont rendue au chef du parti islamiste tunisien. Je le fais parce que je crois que tout ce qui se passe en Tunisie impacte notre propre expérience politique.

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Mon calendrier de déplacements est dorénavant fixé des mois auparavant. Mon voyage au Maghreb a donc été préparé longuement au plan politique par notre équipe du secteur international. Au plan matériel on l'organisa plus récemment mais tout tint bon pour l’essentiel car se déplacer entre trois pays, faire trois conférences, mener trois plans médias, et réaliser deux plans de rencontres avec les partis politiques et la société civile ne peut fonctionner comme une horloge Comtoise. Mais ce fut presque parfait. Nos équipes se sont relayées d’un pays à l’autre, tandis que Alain Billon et moi nous faisions équipe tout du long. Au Maroc, en prévision des échanges à avoir et de la sensibilité connue de nos interlocuteurs pour les questions que nous soulevons, Corinne Morel-Darleux vint prêter main forte en tant qu’organisatrice du forum sur l’éco-socialisme. Les postes diplomatiques ont donné une aide technique professionnelle impeccable, nos hôtes dans les trois pays maîtrisaient parfaitement leur affaire. Sept cent personnes à Tunis, quatre cent à Alger, près de mille à Rabat, ce sont des affluences remarquables. La cause en est bien sûr dans le renouveau de la politisation des trois peuples compte tenu des circonstances révolutionnaires de la région. Je n’ai pas l’intention de faire ici le récit vécu que j’aurai rédigé si j’en avais eu la moindre possibilité en temps. Mes complices Laurent Maffeïs et Corinne Morel-Darleux l’ont fait pour moi et ce blog a bénéficié de leur récit. Je veux plutôt redéfinir le projet qui me portait sur place.

Formellement il s’agissait de présenter en conférence, et non en meeting, les thèses pour l’éco-socialisme afin de mettre en débat dans notre gauche l’horizon d’une référence commune. Mais dans le contexte, la visée était nécessairement plus ample. Je la résume. Il s’agit de faire naître une communauté politique. Le chemin est long. Mais il faut commencer. Il me faut préciser que je ne parle pas ici de toute la Méditerranée. Je n’envisage que celle qui était dans un passé récent rassemblée par la coopération dite cinq plus cinq. Côté européen : la Grèce, l’Italie, la France, l’Espagne, le Portugal. Côté Maghreb : la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye. Ces deux rives de la Méditerranée forment une entité avec une forte intrication, sur le plan humain, économique, et écologique. Mais sur le plan politique il en va tout autrement. C’est le déni. Sur les deux rives, des partis d’extrême-droite travaillent sans relâche à opposer au prétexte de la religion les deux mondes pour les rendre étanches et répulsifs aux populations. Sur les deux rives les libéraux travaillent à construire des espaces dérégulés opposant pour finir les salariés les uns aux autres. Sur les deux rives, les stratégies de « vote utile » et de « Front Républicain » des grandes formations asphyxient l’espace politique et expulsent les revendications populaires du centre de la scène. Ajoutons que l’Union Européenne, sous contrôle allemand, fait ce qu’il faut pour diluer cette problématique dans une fumeuse et inconsistante politique de « toute la Méditerranée », celle où patrouille la sixième flotte nord-américaine, en somme. Pour nous, l’objectif est de construire une conscience politique de cette existence commune imbriquée. L’idée est de le faire à partir de tâches conjointes incontournables. Ici il s’agit de la gestion commune de l’espace écologique sensible commun : la Mer Méditerranée et de la façade atlantique des pays de la zone. Nous retrouvons donc l’autre grand dossier que nous proposons d’approprier dans le plan de progrès de notre pays, la maîtrise de l’expansion dans les mers et les océans. C’est le premier aspect de la scène à mettre en place. Le second aspect c’est notre propre proposition, celle de notre gauche. C’est ce que veut commencer la proposition Eco-socialiste. Articuler les deux niveaux de construction n’est pas si difficile que cela. En tous cas, là encore nous sommes en mouvement. Selon moi, l’espace de déclenchement de la révolution citoyenne dans notre partie du monde est en Méditerranée. C’est d’ailleurs dans l’arc du sud de l’Europe que les situations sont les plus mûres. Portugal, Espagne, France, Italie et Grèce sont en ébullition déjà, dans la phase de désagrégation de la société sous les coups du libéralisme. C’est aussi là que se reconstitue le plus fortement notre courant politique. En face, au Maghreb, la Tunisie et le Maroc nous ont donné des interlocuteurs dans notre mouvance unitaire et autonome à l’égard des sociaux libéraux. Peut-être en sera-t-il de même bientôt en Algérie ? Ce serait une formidable avancée qui nous permettrait du coup d’être présents tout autour de l’axe central de notre mer commune.   

Ma tournée a été percutée en Tunisie par deux événements. Le premier est la déclaration de Valls contre « les fascistes islamiques » qui a mis à cran les violents et quelques éléments éparpillés filmés en gros plan par ceux qui aimeraient tellement que la révolution tunisienne soit islamiste et sauvage. Puis ce fut le gros faux pas d’une visite officielle de chefs du PS à l’Assemblée nationale française au chef du parti islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi, au siège du parti de celui-ci. J'ai dénoncé cette rencontre. Le PS m'a alors accusé de lui faire un mauvais procès : il n’aurait fait que rencontrer toutes les forces parlementaires dans un but d'information. Je veux vous faire connaître mes arguments. Ils tiennent tant à la nature de cette rencontre, qu'au contexte tunisien et à la personnalité de Rached Ghannouchi. Je propose une explication pour un acte aussi incroyable venant de personnalités socialistes dont je ne discute certes pas l’attachement aux principes républicains.

Voyons leur rencontre elle-même. S'il s'agissait bien d'accomplir une simple mission d'information en rencontrant toutes les forces parlementaires, pourquoi la délégation conduite par le PS a-t-elle choisi de rencontrer Rached Ghannouchi, alors qu'il n'est pas parlementaire ? Pourquoi n'a-t-elle pas préféré rencontrer le président du bloc parlementaire d’Ennahda au sein de l’Assemblée Constituante, Sahbi Atig ? Ou le premier ministre Jebali, secrétaire général d'Ennahda ? Ou un de ses ministres, qui sont nombreux dans les rangs d'Ennahda ? Et s'il s'agissait juste de s'informer de manière neutre pourquoi avoir offert officiellement un cadeau à Ghannouchi ? Et pourquoi avoir médiatisé une rencontre tenue dans le bureau de ce dernier, avec prise de photo officielle ? Aucune réponse claire n'a été donnée pour le moment à toutes ces questions. Le choix de rencontrer Ghannouchi dans ces conditions est, à mes yeux, doublement problématique compte tenu de ce qu'il représente personnellement et du positionnement politique très particulier qu'il occupe actuellement sur la scène tunisienne.

Manifestation des sidérurgistes d'ArcelorMittal à Strasbourg le 6 février 2013. Photos : Rémy Blang

Rached Ghannouchi a une histoire qui mérite d'être connue. Co-fondateur d'Ennahda sous l'influence des Frères musulmans, il a passé l'essentiel de sa vie en dehors de la Tunisie. En exil à Londres, mais aussi en Egypte, en Arabie saoudite, au Qatar, au Soudan, où il s'est lié étroitement avec le prédicateur Hassan Al Tourabi et le président Omar El Béchir, au point de disposer d'un passeport diplomatique soudanais. Et en Algérie où il a été conseiller politique du FIS et de son leader Abassi Madani à partir de 1990. VRP international du FIS, il avait organisé notamment les relations de ce mouvement avec l'Arabie Saoudite et le Quatar. Ghannouchi est donc une personnalité internationale de l'islamisme radical autant que tunisienne.

En Tunisie, il est réputé pour son aptitude au double langage. Par exemple dans son rapport à la violence politique. S'il ne prône jamais directement la violence, il se refuse toujours à la condamner quand elle vient de militants de son parti et des groupes salafistes qui gravitent autour de lui. Il se refuse par exemple toujours à condamner l'action des miliciens des "Ligues de protection de la révolution" qui attaquent depuis plusieurs mois des réunions politiques et des manifestations culturelles. Chaque fois il dénonce des provocations extérieures pour transformer les coupables de violences en victimes. Ainsi lors du lynchage mortel de Lotfi Naguedh, responsable régional du parti Nidaa Tounes, il a affirmé que la foule avait été provoquée. Ou lors de l'attaque du siège de l'UGTT le 4 décembre dernier (qui a fait 10 blessés dont des membres du bureau exécutif) en plein Tunis, il a aussi accusé le service d'ordre de l'UGTT de provocations et appelé à des perquisitions au siège de l'UGTT qu'il a accusé de détenir des armes. Pour mieux disculper une nouvelle fois les milices de "protection de la révolution" qu'il a alors présentée comme "les consciences de la révolution" en dénonçant ceux qui en réclament la dissolution, y compris dans son propre parti. Il a tenu la même ligne après l'assassinat de Chokri Belaïd, sa première réaction étant de dire qu’en fait c’était le parti Ennahda qui était victime de l'assassinat. Révoltant ! Ainsi pour beaucoup de démocrates tunisiens, Ghannouchi est ainsi la caution politique et médiatique permanente des violents.

Quant à ses positions de fond, elles sont aussi formulées dans la technique du double langage. Il s'affiche d'un côté en grand défenseur de la révolution tunisienne et prétend vouloir respecter l'acquis moderniste de la Tunisie et notamment le code du statut personnel qui garantit les droits des femmes. Mais il accepte lui-même d’intervenir dans des meetings d'Ennahda où les femmes sont séparées des hommes. Il prône un durcissement des poursuites contre le blasphème et les atteintes au sacré et défend les actions de ceux qui font la chasse aux "mécréants" en attaquant des réunions politiques de l'opposition. Visant les Tunisiens francophones, il qualifie le français de "pollution linguistique". Ces exemples montrent que son projet politique global n’est pas compatible avec une démocratie pluraliste et respectueuse de la liberté de conscience. Il l'a d'ailleurs confirmé dans des vidéos de rencontres privées avec des militants salafistes où il explique qu'il faut extirper les laïques de la Tunisie dans l'armée, la police, les médias et l'économie. Et il y prend l'exemple de l'échec des islamistes en Algérie en 1990-1991, qu'il connait bien puisqu'il était leur conseiller, pour inviter ses interlocuteurs à la vigilance face au camp laïque. Le jour même où je quittais la Tunisie, il déclarait à la télévision que « tous ceux qui s’opposent au gouvernement dirigé par Ennahda sont des ennemis de la révolution et des contre-révolutionnaires ». Il prétend ainsi opérer une captation de l’autorité révolutionnaire d’autant plus insupportable que ni lui, ni Ennahda, n'ont joué le moindre rôle dans la chute de Ben Ali en janvier 2011.

Venons-en maintenant au contexte dans lequel le personnage évolue en Tunisie. La ligne Ghannouchi est fortement discutée au sein même du mouvement Ennahda. Alors même que la délégation parlementaire conduite par le PS rencontrait son leader sulfureux, le numéro 2 de ce parti, Abdelfattah Mourou, fondateur lui aussi du mouvement, appelait au départ de Ghannouchi en des termes particulièrement virulents dans un entretien publié par Marianne : « Rached Ghannouchi doit quitter Ennahda ! il mène le parti et le pays au désastre ! » […] « Les salafistes m’ont agressé et Ennahda ne m’a pas défendu. Je dénonce le laxisme qui a permis toutes ces violences. Je dénonce ce qu’on est en train de faire de la mouvance islamiste. Elle est mon œuvre ! Ce que je demande, depuis le début, c’est l’islam dans son essence. L’islam sans développement civilisationnel et sans croissance, ce n’est pas l’islam. La culture de Rached Ghannouchi et de ses partisans est une monoculture. Or nous sommes multiculturels en Tunisie, nous sommes le produit de 25 civilisations. Quand un prédicateur saoudien est venu avec des petites filles voilées, je lui ai dit : ce que vous faites en Tunisie n’est pas acceptable pour les Tunisiens. Je lui ai dit cela à la télévision » Cette prise de Manifestation des sidérurgistes d'ArcelorMittal à Strasbourg le 6 février 2013position du numéro 2 d'Ennahda intervient alors que le premier ministre issu du même parti est lui-même entré dans un bras de fer avec Ghannouchi pour imposer un gouvernement de personnalités indépendantes qui remplaceraient notamment les ministres régaliens membres d'Ennahda. Refusant un tel gouvernement, Ghannouchi a appelé à une manifestation nationale samedi à Tunis pour affirmer la légitimité populaire d'Ennahda à diriger le pays. Un manifestation qui fut un échec puisque seulement 15 000 personnes se sont rassemblées à Tunis autour de Ghannouchi, entouré pour l'occasion de responsables salafistes et de députés de l'aile dure de son parti, dont un énergumène qui a réclamé à l'Assemblée l'interdiction de la vente d'alcool en Tunisie.

Selon moi donc dans ces conditions, une délégation parlementaire française avait tout intérêt à ne pas afficher ce qui est une légitimation de fait dans cette situation de crise. Elle devait se contenter de rencontrer des responsables ayant une fonction institutionnelle dans les institutions tunisiennes. Elle devait donc éviter de rencontrer Ghannouchi. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? Parce que la veille Manuel Valls avait traité les islamistes de fascistes et souhaité la victoire de leurs adversaires aux prochaines élections. Problème : en Tunisie le parti frère du PS gouverne avec les islamistes d’Ennahda ! Ce que tout ce petit monde se garde bien de dire ici en France. La déclaration de Valls tombait en plein dans la période de crise gouvernementale. Elle revenait à dire que les parrains français lâchaient la coalition. D’où le grand numéro pour manifester le grand jeu du respect au chef d’Ennahda. On voit que ce n’est guère avouable. Comme d’habitude, le PS a joué le grand jeu de l’indignation. Rôle attribué comme chaque fois dans ce cas à quelqu’un qui est censé être de mon bord. Pour mieux montrer mon « isolement » et mes « outrances ». C’est en général le rôle principal des hamonistes sur la scène du débat de la gauche en dehors de la bataille contre les lasagnes au cheval. Ici c’est donc Pouria Amirshahi, député hamoniste des français de l’étranger dans cette zone, qui vint me jeter sa pierre. Rien que du banal. On attend juste qu’Amirshahi condamne la participation de ses camarades à un gouvernement avec les islamistes. Ça serait plus courageux, et surtout plus nécessaire.

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186 commentaires à “La semaine du choc”
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  1. Philippe B dit :

    Merci Jean Luc pour cette analyse.
    "Les amis, il va falloir être forts." Nous sommes des têtes dures et nous savons que les temps sont difficiles.
    On lâche rien !

  2. Poncet dit :

    Je n'ai rien lu de très concret jusqu'à présent sur l'éco-socialisme. Des généralités si pleines de bon sens qu'elle sont même compatibles avec le "développement durable" (à propos duquel je recommande de lire, de façon critique, cet excellent mémoire de Yann Auger).
    Pour essayer de vivre, avec ma compagne, depuis plus d'un an en essayant de réduire notre emprunte écologique, je mesure à quel point les politiques publiques en la matière sont... nulles. Elles ne visent qu'à soutenir l'activité des artisans et des entreprises. Bref, beaucoup de choses restent à faire.
    Mais je lis ici une idée nouvelle, qui m'inquiète : "la maitrise de l’expansion dans les mers et les océans.". Ceci fait écho à la remarque de Paul Jorion, dans son dernier livre (Misère de la pensée économique) que l'espèce humaine est "colonisatrice opportuniste" et à celle de Yann Auger sur l'actualité du paradoxe de Jevons. La "maîtrise de l'expansion" risque fort de se transformer en déplacement de la zone de pillage une fois l'habitat actuel devenu trop inhospitalier". Je pense que ce n'est pas un bon axe pour l'éco-socialisme. Nous savons que la population humaine culminera à neuf milliards d'habitants environ et qu'à sept nous mettons déjà à mal les ressources de notre écosystème. Il n'y a pas d'issue sans envisager collectivement sérieusement comment réduire individuellement notre empreinte (des exemples concrets ici : eautarcie). Ne croyons surtout pas que la mer soit une issue, sous prétexte qu'elle est plus abordable que les autres planètes.

    [Edit webmestre : Il n'est question d'écosocialisme dans ce billet qu'au regard des 3 conférences que Jean-Luc Mélenchon a données dans les pays du Maghreb. Des assises pour l'écosocialisme se sont tenues récemment où ce genre de développement avaient évidemment leur place, mais il ne saurait être question de recommencer sur ce blog un débat général sur cette question. Il est, me semble-t-il, inutile de vous rappeler le principe des commentaires...]

  3. Nous saurons nous rappeler de toutes ces traîtrises des prétendus socialistes. Le second tour des municipales sera sanglant. Les européennes qui suivront confirmeront la solidité du Front de gauche, et sa pertinence. Quant aux lâcheurs, ils seront lâchés. Car l'époque vient où tout compromis est une compromission. Plutôt crever debout que souiller sa parole.
    Le FdG reste le seul et ultime espoir des gauchistes qui votent encore. Nous en prendrons soin. Merci, monsieur Mélenchon, de si joliment porter notre parole.

  4. Leo dit :

    Merci. C'est toujours très enrichissant d'avoir votre point de vue et un vrai régal de lire ce message d'un haut niveau de conscience. Maintenant que l'on voit la vague venir, qu'est ce qu'on fait? On manifeste? Ou aurons-nous l'audace de proposer un modèle de société radicalement différent? Je crois que les français ne sont malheureusement pas encore mûrs pour ça. Mais il faut bien commencer avant qu'il ne soit trop tard. J'aimerais tant qu'il y ait une bonne surprise.

  5. teresa dit :

    Merci pour toutes ces explications que l'on ne retrouvera pas dans les médias en France. Il y a de quoi s'y perdre : désinformation à haut niveau ici et noyer le poisson par ce gouvernement pollueur avec ceux qui font pourrir la France et les Français au nom de l'austérité.
    Votre Tournée au Maghreb est une bonne fraternité qui rejoint celle et ceux qui veulent plus de liberté et de participation citoyenne dans leur pays même. Tous ensemble est notre seule force pour faire face aux défis de ces arriérés qui squattent la République au nom des honneurs, des privilèges et du fric ! Vive la gauche, la vraie.

  6. vm dit :

    Cher Jean-Luc, pour le fleuve, la formule n'est pas de Parménide, défenseur de l'Être, mais d'Héraclite, explorateur du devenir...
    Merci de toutes façons de rappeler que notre civilisation - la vraie, celle qui aime et pense, celle de l'humain d'abord et du peuple, a des racines antiques, et que les Grecs d'aujourd'hui continuent de se battre contre les fausses valeurs de l'argent et du pouvoir. F.Hollande vient une fois de plus de donner le spectacle odieux du Big brother-le-petit, qui vient féliciter les voleurs et les affameurs.
    Oui, il faut repenser la Méditerranée avec d'autres cadres que celui de l'ex-colonisation et les ravages de toutes sortes qu'elle a causés sur les terres, les mers et dans les esprits. J'ai écouté avec émotion la dernière intervention de Chokri Belaïd ici. Puisse votre voyage être le premier pas vers une nouvelle alliance.
    On peut se reporter aussi, pour la Grèce, au livre de Joëlle Fontaine, "De la résistance à la guerre civile en Grèce, 1941-1946" (éd. La fabrique 2012), très vivant et très bien documenté. On y voit notamment en détails la façon dont les grandes puissances, derrière l'apparat cérémonieux des institutions, s'efforcent de tromper et de manipuler les peuples, et le complet mépris de classe des gouvernants. Churchill apparaît de ce point de vue et en pleine guerre comme un chef de bande sans foi ni loi. On reconnaît en lui l'esprit des dirigeants de notre Europe libéro-fascisante. Le récit éclaire d'un jour cru et bien actuel tous les procédés d'ingérence, y compris violente, dans la vie des pays qu'ils tente d'asservir.
    Je suis contente que pendant votre absence, vos amis aient pu poursuivre ce blog, montrant ainsi que nous formons à nous tous un front multiple et efficace. Contente aussi de votre retour et de votre combativité toujours éclairée.

  7. denispg26 dit :

    Ce matin la colère me submerge suite aux propos scandaleux de la ministre du sport.
    L'analyse que ce billet fait de la politique du gouvernement est presque trop juste. Dans quel état somme nous donc Jean-Luc ? Ma plus grande crainte est cette violence que l'on sent à fleur de peaux. Comme l'avenir des chômeurs de toute l’Europe va engendré un coup sur les pays du Maghreb,je souhaite comme vous qu'ils entendent notre voix pour un écososcialisme et non pas le discours du PS qui tend à les diviser. Merci encore d'entretenir cette petit flamme qu'est l'humain d'abord.
    Résistance,face à la résignation camarades.

  8. Oui, il va falloir être forts Jean-Luc. Parce qu'en face de nous, la social-démocratie tombe chaque jour un peu plus le masque. La visite du président de la République en Grèce, mardi 19 février, le montre bien. Avec un cynisme accablant, il invite les entreprises françaises à venir dépecer ce qu'il reste du cadavre grec.

  9. Génard Henri dit :

    Tout à fait d'accord avec ces quelques développements. Juste une erreur : ce n'est pas Parménide mais Héraclite qui a dit que l'on ne se baignait jamais deux fois dans le même fleuve. Parménide était au contraire partisan de l'immuabilité de l'être. Bon courage et continue à écrire sur ton blog.
    Henri Génard

  10. Jeannot dit :

    Je viens de vous lire attentivement cher Jean Luc Mélenchon.
    L'accélération de la turpitude d'une fraction du PS est évidente. Il me semble plus nécessaire encore d'agir pour que les positions du Front de Gauche soient audibles au regard du plus grand nombre. A ce sujet il m'apparait plus que nécessaire que soit mis en place un organe collectif de diffusion d'information. Je n'ai pas pour cela le fétichisme des mots.

  11. Christophe Thill dit :

    Oh qu'il était antipathique cet ancien président du FMI qui commentait hier soir la situation en Grèce. Ca ne va pas si mal, disait-il en substance, c'est un retour à la normale. Les coûts salariaux ont fortement baissé, alors que dans le passé récent ils avaient augmenté de manière déraisonnable: ça va améliorer la compétitivité et inciter les investisseurs étrangers à revenir. Chaque fois que j'entends "coûts salariaux", mon cerveau traduit automatiquement par "niveau de vie de la grande majorité de la population". Pour les responsables du FMI, passés et actuels, j'ai l'impression que ce petit mécanisme ne fonctionne pas.

  12. Arsène dit :

    Scratchés !
    Les "réalistes" d'alors reconnaissent que leurs prévisions étaient irréalistes. Douce musique. Décidément, Jean-Luc Mélenchon bien notre Champion du Progrès.

  13. NICO 75 dit :

    Je ne fait pas encore de commentaire sur ce billet, mais ce matin sur BFM TV j'ai été scandalisé sur le contenu de la chronique de ce pseudo économiste qu'est M. Nicolas Doze. Il a insulté la CGT comme jamais je ne l'ai entendu de quiconque. Je pense qu'il faut que la CGT et d'autre demande un droit de réponse, et condamner fermement ses propos, et porter plainte en diffamation. Merci de donner les pistes pour répondre.
    Amitiés. Je retourne à la lecture du billet de Jean Luc.

  14. Roquentin dit :

    Cher Jean-Luc Mélenchon,
    Une rectification: c'est Héraclite qui affirmait qu'on ne saurait se baigner deux fois dans le même fleuve. Parménide quant à lui niait la possibilité du mouvement (ainsi comme le disait son disciple Zénon, jamais, dans sa course Achille ne rattrapera la tortue partie avant lui, parce qu'à chacun de ses pas correspondra une avancée de la tortue -absrudité qui démontre bien que le mouvement est impossible, ou du moins impensable)
    Mes amitiés

  15. Eric Roussel dit :

    "A Athènes, Hollande devient champion des privatisations".
    L'article de Bredoux pour Médiapart nous renseigne par le menu détail qui est cet homme. Un faucon néo-libéral. Confirmation pour les uns, lente découverte et conscientisation par d'autres. Il faut mettre en perspective dans l'histoire longue de ces 20 dernières années. A gerber. Non, Jean-Luc (et j'ai eu l'occasion de l'écrire en contribution au PG), je ne suis pas un "ayant droit" de mon vote Hollande. Tout juste un "cocu éclairé et consentant" (c'est pas glorieux) qui a toujours refusé de considérer la période comme une victoire politique par la défaite de Sarkozy. On est dans la nasse. La même. Celle qui explore les sombres profondeurs. Le néant advient. Seules scintillent quelques étoiles de vie, d'intelligence et de combat dont notre Front de Gauche.

  16. Elias dit :

    Camarade, tu confonds Parménide et Héraclite... à corriger !

  17. Nicolas dit :

    @ NICO 75
    Oui, consternant : "Il faut déposséder le politique de la prévision sur la croissance pour retomber sur quelque chose de plus rationnel. Il dépolitiser l'économie, que l'économie reprenne le dessus". Voilà ce que préconise ce mr Doze dit "le nettoyeur". A la belle trouvaille ! Lénifiant.
    Je me propose un boulot : écouter chaque jour BFM Business et relever ses perles propagandistes. J'en dresserais une petite liste qui pourra être utile un jour ou l'autre. Il y a là un vivier de libéraux à surveiller. Si d'autres sont ok, on fait ça en collectif.

  18. Axel dit :

    Post toujours aussi précis ! Le combat intellectuel ne peut pas être opprimé par la force !
    Par contre, cher Jean-Luc, ce n'est pas Parménide qui dit qu'on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, c'est Héraclite. Parménide est au contraire ferme partisan de la thèse inverse, l'Être est Un, immuable et immobile ! Mais bon, détail de philosophes ;)

  19. vicmarnin dit :

    @ NICO 75
    Tout à fait d'accord avec toi, j'avais d'ailleurs posté un commentaire immédiatement ici (qui a été retiré par le webmestre). N. Doze a clairement accusé la CGT d'avoir fait crouler Goodyear Amiens à force de résister à leur patron depuis 7 ans. Il a ensuite déclaré, je cite: "il faudra bien un jour calculer le nombre de milliards que la CGT a fait perdre à la France". Ce pseudo journaliste économique est en fait un politicien libéral qui attaque de front la Gauche (la seule). C'est une habitude quasi quotidienne. C'est purement scandaleux, il faut absolument que la CGT, voire les autres syndicats réagissent (par solidarité), mais il faut aussi que le FdG le fasse rapidement.

  20. Nicks dit :

    Depuis 2005, nombre d'entre-nous ont à la fois averti sur la spirale infernale du néolibéralisme, de sa version ordo-libérale européenne et dans le même temps, nous avons relayé les propositions alternatives. Sur le constat et la prospective, nous avons eu complètement raison. Mais le chemin est encore long avant que nous devenions crédibles aux yeux des masses. Il faut continuer à marteler l'argumentaire et à s'appuyer sur les faits. Cela finira par payer.

  21. Sylvain COSTET dit :

    Dans notre grande série "le Français est la langue de la République", c'est quoi un "fact-checker" ?

  22. Spirou4D dit :

    Cher camarade Jean-Luc,
    En préambule, il ait des erreurs qui peuvent saper nos développements. Il me semble que tu voulais dire Héraclite d'Ephèse « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. » ou bien aurais-tu une info que je n'aurais pas encore, stp? Ou s'agit-il d'un piège philologique ? Tu nous dois des explications, stp.
    D'un sincère grand admirateur.

  23. denispg26 dit :

    Franchement on s'en fout de Héraclite ou Parmenide ! Le sujet du billet est bien plus important que cette discussion stérile. L'aspect politique devrait être votre priorité, à vous les intellos.
    Désolé WM. Trop de malheurs me font mal.

    [Edit webmestre : Vous n'avez pas à être désolé. J'aurais pu faire la même remarque tant cette avalanche de commentaires futiles me désole. Le premier à signaler cette petite erreur était probablement animé de bonnes intentions. Les suivants se bornent à recopier tous le même extrait de la page Wikipédia, sans se soucier du fait que d'autres l'ont fait avant eux. Je suis consterné...]

  24. Nicolas dit :

    @ Sylvain COSTET
    Fact-checking (extrait de Wikipédia) : Le « fact checking » (en français, la « vérification des faits ») est un anglicisme désignant une démarche visant à valider l’exactitude d'affirmations, d'informations, ou de faits allégués dans un texte ou discours oral. Cette opération est effectuée par des « fact checkers» (« vérificateurs de faits ») qui sont des personnes vérifiant que les assertions d'un texte ou d'un discours sont vraies.
    [...]

  25. Chantal Catherine dit :

    Qu'est ce que c'est des "fact-checkers" ? J'ai du louper une explication quelque part...
    Sinon merci pour ce billet.

  26. Menjine dit :

    "Nous entrons à présent dans une phase de combats de terrain. Le pays va descendre en enfer. La ligne de résistance sera partout une ligne de survie."
    Je pensais que le combat de terrain heureusement n'avait jamais été abandonné, voir Conti, Arcelor-Mital etc...
    La question qui se pose à mon avis c'est que la phase engagée aujourd'hui se place sous le signe d'un opposition de deux approches: celle d'un combat frontal et celle d'un possible accommodement comme on l'a vu avec les accords Wagram et la signature des syndicats d'accompagnement. Va-t-on aller à l'opposition claire ou continuer à faire le gros dos ? "Survivre" peut vouloir dire beaucoup de chose y compris la renonciation et la soumission. Un clin d'oeil Héraclitéen: Platon traitait Héraclite" d'homme enrhumé" car pour lui tout coulait toujours, le fleuve et les choses, ne nous laissons pas emporter comme un fétu par le fleuve et plutôt que faire le bouchon pour survivre essayons de changer les conditions sociales et l'ordre établi.

  27. Michel Berdagué dit :

    La nausée par la lecture du déroulement étatique des 9 mois, c'est d'une telle violence et d'une telle imbécilité que toute l'absurdité saute aux yeux. En impasse totale ces messieurs du gouvernement. Nous nous renforçons et tous les contacts préparent la grève et la grande manif unitaire CGT, FO, FSU, Solidaires, du 5 mars, le printemps commence tôt cette année. Avant des actions devant le Sénat pour la libération des syndicalistes et meeting à Dejazet théatre et lieu de résistances, nous ne pouvons plus rester l'arme au pied, car depuis le 30 septembre beaucoup de camarades piaffent d'impatience et ce Medef adoubé par ce gouvernement ne se sent plus dans les plans tordus pour augmenter les dividendes. Nous sommes en grande période révolutionnaire citoyenne certes mais qui sera plus intense et offensive et plus politique que le mouvement de 68. Les préparatifs vont bon train et plutôt vivre debout que couché devant les discours des maîtres. Reprise de la lecture. Le Château brûle et le général en chef envoie au casse pipe la bravitude en servitude.

  28. Landolsi Jalel dit :

    Merci Jean-Luc pour cette analyse que je partage parfaitement surtout concernant la rive sud de la Méditerranée et plus précisément la Tunisie. Cependant vous avez négligé le rôle moteur des ultras libéraux US et leurs allies islamistes wahabites. La France et l'Europe sont entrain de perdre une zone importante juste a leurs pieds !

  29. ARAMIS dit :

    Je n'ai pas eu le temps de tout lire pour l'instant, mais déjà voir que le Front de gauche va noté le PS qui refuse de voter la demande d’amnistie sociale va tout à fait dans le sens où j'entends faire savoir audit PS qu'il doit faire au moins ce geste pour encore avoir l'air de "gauche". Oui je sais il ne faut pas le dire, mais pour moi la devanture du PS pue la fausse gauche mise uniquement là que pour empêcher l'avènement de la vraie gauche que nous attendons depuis trop longtemps. Enfin une mesure radicale à son encontre.

  30. ermler dit :

    Héraclite 6 - Parménide 1 ! Inclinez-vous WM et corrigez donc, ça nous évitera la poursuite de la déferlante des érudits qui visiblement, ne se donnent pas la peine de lire les messages qui précèdent les leurs.
    Merci à Jean-Luc Mélenchon pour son dernier billet et pour sa prestation hier soir sur Europe 1.

  31. simone 93 dit :

    Admiration et respect pour votre puissante faculté de réflexion sur les problèmes politiques et la direction à prendre pour le progrès social. C'est vrai qu'essayer d'imaginer comment organiser une nouvelle production à partir de la mer (je parle pour moi qui suis une complète ignorante dans ce domaine) et tout de suite après essayer de voir le développement de l'euro-maghreb, ça brasse, alors évidemment on s'accroche au petit détail parce que en hauteur ça souffle fort. Merci.

  32. Denis F dit :

    Nous n'allons tout de même pas accepter une nouvelle occupation allemande, même si elle ne se fait que sous le joug des contrôleurs de la commission européenne, dehors de chez nous les réducteurs de vie, dehors de chez nous les affameurs, dehors de chez nous les vampires européens et allemands. Si les allemands veulent affamer leur population laborieuse, c'est leur problème, mais pas chez nous !
    Nous avons vraiment élu n'importe qui à cette présidence, et le prof d'allemand faudrait qu'il prenne conscience qu'on est en France ici, que nous ne somme pas devenu une colonie des teutons, il manquerait plus que cela maintenant !

  33. Romain Kroës dit :

    Parménide, ou Héraclite, quant à l'enfoncement du pouvoir socialiste dans l'austérité, quand donc allez-vous marteler à toute occasion que le remède premier est de sortir la dette publique des marchés financiers. Il n'y aura de mouvement populaire que quand la vox populi se sera emparée de cette idée et en fera une revendication. Jusque là, elle demeurera tétanisée par la culpabilité associée à la "dette". Or le transfert est même possible dans le cadre des traités, en donnant à la Caisse des dépôts ou à la BPI la licence bancaire et le titre de "spécialiste en bons du Trésor", actuellement accordés aux seuls organismes privés.

  34. Sylvie - PG03 dit :

    Hollande qui débite ses petites phrases comme celle là : inverser la courbe du chômage à la fin de l'année. Et je me dis, si les plans sociaux en cours et ceux qui vont pointer le bout de leur nez dans les semaines et les mois à venir, loin de gêner le gouvernement, au contraire, l'arrangeaient ? Cela éclairerait certaines incohérences et soi-disants cafouillages. Laisser filer à la hausse le nombre des suppressions d'emplois (c'est la faute à la crise ou à l'héritage Sarko) et quand le plus gros du massacre sera achevé, en l'absence de loi sur les licenciements boursiers, il est envisageable de voir le nombre de chômeurs se stabiliser. Un peu de radiations, un max d'emplois aidés, et hop, le nombre de chômeurs pourrait bien diminuer en fin d'année ? Je le(s) crois assez cynique(s) pour y avoir pensé.

  35. mad dit :

    Ce "fleuve où l'on ne se baigne pas deux fois" peu importe qui l'a dit mais il peut être plus proche géographiquement, il est toujours (pour moi) le temps de l'enfance, de la jeunesse. Pour toi c'est Tanger pour d'autres c'est un coin de France qui ne sera plus jamais ce qu'il a été. Tout passe, tout change et nos rêves sont toujours là dans nos valises faites et défaites. Le monde est brutal, pas facile de garder le moral. Voyager, quand on n'a pas seulement le nez sur les catalogues de préfabriqué, permet de voir que les humains sont à peu de choses près, les mêmes avec leurs souffrances, leurs joies, et les profiteurs sont les mêmes partout. Les dangers ne viennent pas toujours des astéroïdes.

  36. Denis F dit :

    "Pourtant, selon l’inventeur de cette norme des 3%, le haut fonctionnaire Guy Abeille, "les 3 % ont été inventés sur un coin de table, et ne reposaient sur aucune théorie économique". Mais la conséquence va être terrible."

    Pour ceux qui sont intéressés par cette histoire à dormir debout, allez la lire sur ce lien, vous constaterez que ce n'est pas d'aujourd'hui que l'on nous bourre le mou, mais bien depuis l'avènement de ce cher François Mitterrand, le prénom doit certainement induire ce genre de mensonge permanent.

  37. sebidf dit :

    Vous savez si le chômage monte durant cette année (et il va monter nous sommes d'accord) jusqu'à un nombre de 8 millions de personnes (c'est un exemple que je ne souhaite pas) et que ce nombre se stabilise voire descend à 7 999 900 demandeurs d'emploi, il se vantera d'avoir inversé la courbe malgré l'explosion du chômage. Ce qu'il fallait c'était lui demander si c'était par rapport au nombre d'aujourd'hui ou celui dans 6 mois ce qui sera plus facile car on ne va quand même pas virer tous les travailleurs de ce pays. Donc cela ne veut rien dire inverser la courbe du chômage. Diable je n'arrive pas à exprimer correctement ce que je pense.
    Sinon, il faut que le FdG propose des choses dans les assemblées pour titiller le PS et lui faire tomber le masque, les bousculer, les bouger. Par exemple, une proposition de loi pour une vraie séparation des banques pas celle votée par les amis du lobby bancaire. C'est une très bonne idée l'amnistie des syndicalistes. Ils s'abstiendront comme d'habitude mais il faudra recommencer aussi souvent que possible, il faut sonner la charge maintenant.

  38. jean ai marre dit :

    Jean-Luc Mélenchon : "Pourtant, selon l’inventeur de cette norme des 3%, le haut fonctionnaire Guy Abeille, les 3 % ont été inventés sur un coin de table, et ne reposaient sur aucune théorie économique". Mais la conséquence va être terrible."

    Guy Abeille fut en fonction d'octobre 77 à juin 1982 à la Direction du budget. C'est l'équipe Fabus, Delors, Moroy, sous l'ère F Mitterrand de 1982 qui sacralisera ce ratio et qui sera repris avec Maastricht. Guy Abeille écrit : "C'est cela, désormais, qu'on appelle "maîtrise": en dessous de 3% du PIB, dors tranquille citoyen, la dette se dilate, mais il ne se passe rien - quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt, dit le proverbe chinois. Quand le sage montre l'endettement, l'incompétent diplômé regarde le 3% du PIB."
    Jean Luc, faut se démarquer de ces ignorants, ils ont toujours fait passer la météo électorale dans l'indifférence colossale de l'électeur de base. Nous sommes à un point stratégique, il faut retourner la table, mettre en avant les démonstrations et analyses économiques des économistes J Généreux, Sapir et autres. Il y va du sort de nos enfants.

  39. Jean dit :

    Relativement aux 3% et autres intenables objectifs de réduction du déficit qui continuent d'être affichés malgré l'évidence de leur inatteignabilité, je me demande si nos gouvernants ne font pas un effroyable pari : temporiser en attendant une restructuration mondiale des dettes publiques, i.e. une réduction négociée des dettes. Bien entendu, cette négociation aurait lieu entre bonnes gens, entre gouvernants corrompus d'une part et riches détenteurs de dette d'autre part. En me plaçant du point de vue de la classe dominante, cette issue permet non seulement de garantir la continuité de l'appareil politico-économique actuel mais de continuer à pressurer le peuple à l'infini. Et cela permettrait aux gouvernements d'afficher une victoire politique de pacotille. Il y aura un point d'inflexion dans notre futur proche, au moment précis où les faux semblants de la rigueur tomberont, où le système sera mûr pour tomber - et il faudra tous nous en saisir, sinon nous sommes repartis pour 20 ans.

  40. eric91 dit :

    Belle critique argumentée de Jean-Luc sur les conséquences de la visite de la délégation ps à Rachid Ghannouchi. Il omet malheureusement de rappeler la présence de François Assensi, député Front de Gauche dans cette délégation. Une diable allait-il faire dans cette galère ? Omission volontaire de la part de Jean-Luc ou non ? Mais quel brouillage encore dans le message transmis à nous tous comme au citoyen moyen. Pourrions-nous avoir quelques explications à ce sujet et savoir comment le FdG compte éviter ce genre de discordance catastrophique à l'avenir ? Le ciel s'obscurcit sur tout l'horizon. Merci de nous donner l'espoir dont chacun vient faire le plein ici.

  41. Maximilien R dit :

    il va falloir que la journée du 5 mars soit de grande ampleur pour espérer faire bouger les choses. La mobilisation générale de tous s'impose pour faire front contre l'accord ANI qui est un pas de plus vers l'austérité en facilitant les licenciements et en brisant toute forme de résistance par la loi. Une lettre pétition adressée à vos députés et sénateurs circule demandez là au Front de gauche.
    La Résistance c'est maintenant.

  42. Jean Jolly dit :

    A priori cette semaine du choc ne semble pas être unique à Jean-Luc, j'ai moi-même appris que très récemment la naissance de ce 3% qui oblige les États à serrer la ceinture des 500 millions d'européens, alors que cette arnaque était destinée au départ à déstabiliser le parti socialiste. Cette fumisterie ne date pas d'hier puisqu'elle remonte à l'ère préhistorique de la présidence de Valéry Giscard d'Estaing dans le "jurassique" de la Vième république. Autant dire avant l'âge de feu le "suicidé", Pierre Bérégovoy. Le PS devient pathétique à force d'utiliser de vieux pythons en guise de couleuvres.

  43. Colette dit :

    François Asensi (la Fase), député FdG, vu qu'il fait parti des affaires étrangères, pour moi, il est en mission. Quant à la cause de leurs venues dû aux propos de Valls, disent-ils. Et puis, il est toujours bon d'être informé, c'est comme chez les médias, c'est pas parce que untel (qu'on n'aime pas) passe à la télé, qu'on ne doit pas l'écouter. Merci à Jean Luc, pour cette semaine de choc et pour ce billet.

  44. jeannine de sete dit :

    Plus les jours passent, et plus j'ai le sentiment profond d'assister en direct à un coup d'étatermanent sous couvert de démocratie. De toutes parts économique, social, politique, culturel, médiathique, on assiste a des verrouillages qui privent les citoyens de leurs droits les plus élémentaires et rendent inaudible tout ce qui n'est pas la voix de son maitre. Au milieu de tout çà, merci mille fois Jean-Luc pour l'immense travail que tu fais au travers de tes écrits, et autres passages radio et télé. J'ai apprécié ton entretien télé en Tunisie, la qualité de l'entretien et la correction de ton interlocuteur qui n'a pas coupé la parole et t'a reçu coutoisement. Nos journalistes si grossiers et suffisants auraient beaucoup a apprendre. Je suis d'accord qu'il faut dénoncer, exiger des droits de réponses, c'est urgent. Amitié

  45. monde indien dit :

    Les entourloupes des banquiers, requins etc. tout comme les raisonnements des économistes ne sont hélas pas à ma portée. En attendant les pays émergeants continuent de proposer leurs produits à bas prix (et c'est tant mieux pour eux) et nos riches entrepreneurs continuent de se faire du beurre sur leur dos. Et au milieu il y a la Grèce, l'Espagne, le Portugal, qui se meurent et nous aussi tant que nos classes moyennes continueront d'être du côté de la vanité des riches.

  46. jean ai marre dit :

    Retourner la table pour rafler la mise, c'est notre dû. On a vu la déculottée magistrale d'Hollande face aux enjeux de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne, ces deux s'entendant comme copains coquins, l'obligeant à s'aligner sans conditions sur la politique Européenne. Il va falloir trouver 70 milliards ! Qui va payer ? C'est une attaque sans précédent que nous allons subir, les réformes structurelles, imposée à la Grèce, l'Espagne, l'Italie et le Portugal vont être de mises chez nous. Migaud dans le rôle du nigaud de service a même recommandé de fiscaliser les allocs, de revenir sur les retraites et l'assurance chômage. Après la période du carnaval, les masques vont tomber enfin verrons les vrais visages du social-libéralisme avec las grosses têtes de Moscovici, Cahuzac, Sapin, Valls, Ayrault et Cie. Enfumage que ces 3 % qui, écrits sur un coin de table ne veulent rien dire, n'ont aucun sens. Faut virer ces enarques, trop compliqué pour eux !

  47. sylvain dit :

    Cher Jean-Luc, que ce soit avec Hollande ou avec Sarkozy, on se baigne toujours dans le même fleuve, celui de l'austérité. Et même si ce ne sera jamais le même pour le nombre de fois il s'avère tout de même que c'est bel et bien le même fleuve de malheurs dans lequel le capitaine de pédalo irresponsable est en train de nous couler à pic!

  48. reneegate dit :

    On imagine aussi que cette rencontre avec Ghannouchi était motivée par l'inflence de cet ex FIS sur les ravisseurs des otages français. Et le PS est d'une ingratitude crasse dans ses actions diplomatiques et n'hésite pas à enfoncer un Laurent Gbagbo faisant parti de l'Internatinale socialiste. Sa mise en accusation a été littéralement singée par les journaliste affilliés de France 2 dans un montage humiliant ou où le voit d'abord grimaçant puis dormir sur des commentaires omettant de mentionner les manifestants venus le soutenir à La Haye ainsi que les déclarations de Huma et Tutu qui dénoncent la légitimité des accusations mais aussi l'indépendance de la CPI. La mauvaise intention est évidente dans ce montage partial et devrait être dénoncée en premier lieu par les organisations anti racistes. J'ai été profondément troublé et révolté à l'égard de ces journalistes (Pujadas en l'occurence). Nous sommes quotidiennement salis en tant que Français par ce gouvernement et le PS qui est aux bottes. Vivement que tout cela cesse !
    Pour souligner la diplomatie honteuse de ce gouvernement et du PS je tiens à souligner le montage.

  49. educpop dit :

    Quand des familles, des partis, ou autres clans font la guerre, on peut les désapprouver mais pas les prendre pour des imbéciles. Les armées de techniciens ou de soldats au service de factions au pouvoir comportent des agents bien formés et expérimentés, il y en a beaucoup qui sont doués. Il est dangereux de croire que le parti socialiste est une machine à la dérive, c'est une machine de combat. Il n'est pas possible que l'austérité n'ait pas été analysée dans ses moindres détails pour savoir quels profits politiques en tirer à certains moments du processus. Ce processus n'est pas de gauche, il est basé sur la loi du profit et ne tient pas compte du fait qu'il détruit l'humanité et la planète. Mais il est maîtrisé. Si nous croyons que la dégradation de ce processus d'exercice du pouvoir va intervenir à cause de l'incompétence de ses promoteurs,et qu'on va naturellement prendre sa place quand il se sera épuisé, on rêve comme des enfants qui jouent à des jeux qu'ils ne peuvent pas comprendre. Jean-Luc Mélenchon aborde discrètement le fait que ça va être dur, ce n'est pas la première fois qu'il le fait. Peut-être considère-t-il que ce n'est pas encore le moment de dire carrément "camarades, aux armes, formez vos bataillons etc...Mais sinon, que faut-il espérer d'un système qui tire toutes les ficelles. Ce système a forcément prévu ce qui arrive et joue avec un coup d'avance, en misant sur le manque de discernement d'une très grande majorité de citoyens. Il faut enrayer cette machine, elle n'est pas prête de tomber en panne toute seule.
    Et quand je constate le grand écart qui existe entre les positionnement intellectuels et ceux de la base, je me dis que seule l'action indiscutable est de nature à mettre la résistance en mouvement. On ne pourra pas continuer chacun à se satisfaire de la place où on est parvenu, comme si le fait d'avoir fait de son mieux justifiait d'accepter une situation que pourtant on sait inadmissible. C'est là dessus que mise le pouvoir, il faut le décevoir.


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