22juin 12

Autonomes et conquérants

Après un jour de pluie

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grece01Dites ! Il faut se calmer. J’étais à la télé dimanche soir pour le rite d’expiation bien connu. Ce n’était tout de même qu’il y a quatre jours, nom d’un chien ! Pourquoi ce flot de sms et de messages angoissés ? Les amis d’abord : pourquoi ai-je disparu ? Suis-je démoralisé ? Les camarades : « On ne lâche rien ». Les deux : « Merci ! », « Tiens bon ! ». Stop ! Je ne suis parti que trois jours au vert ! Lundi, mardi, mercredi ! Je vous rassure. Je suis en forme. La preuve : jeudi, j’ai été me faire mettre en examen à la requête de madame Le Pen au Palais de Justice de Paris, tranquille comme Baptiste ! Pas d’inquiétude les amis ! Bien sûr je sens parfaitement la chaleur cordiale de tous vos messages. Et je vous dis qu’elle me touche beaucoup. Je vous rassure donc. En me lisant, vous verrez bien si j’ai la tête à l’endroit. Il est question, sans être exhaustif, de divers bilans que je tire de ce que j’ai vécu. Et de l’idée que je me fais du moment. C’est un peu lourd. Définitions, concepts et ainsi de suite. Une pensée politique à l’ancienne avec des considérants et des références. Attention : ce n’est pas un tableau complet. J’en ai pour des semaines à le faire. Ça commence par des lignes écrites depuis mon séjour à la campagne. La métaphore bucolique peut revenir à la mode.

En illustration de ce billet, des images du rassemblement de soutien au peuple grec à l'appel notamment du Front de Gauche, vendredi 15 juin dernier à Paris devant l'ambassade de Grèce. Photos : S. Burlot.

Je suis un jour de pluie. Au repos pendant trois jours, dormant onze heures d’affilée, j’ai laissé passer le temps comme une pluie de printemps. Car pour se réparer, il faut que tout aille d’abord sans forme et sans but. Alors les queues de comètes épuisent leur énergie à vide. La brûlure des dernières polémiques passe, la sottise du jour, noyée dans le flou du moment, n’atteint plus aucune cible. Une langueur attentive et grece04goulue me tient donc derrière les carreaux. La vitre ruisselle et fond les lignes du dehors. La monotonie est un baume sur mes blessures de combat. Il y a un an aujourd’hui que je suis sur le pont de guerre. Le 18 juin de l’an passé les communistes bouclaient leur vote d’investiture. Les trois partis de notre coalition m’avaient donc confié le rôle de candidat commun. Onze jours plus tard, ce sera le coup d’envoi d’une campagne au pas de charge, place Stalingrad, pour la première fois. Cela semble si loin. Et pourtant si proche ! Maintenant, c’est la saison où il faut cantonner. Panser les plaies, trier dans la masse immense des souvenirs, des émotions et des fulgurances de ces douze mois. Il faut aussi laisser tomber le bois mort du grand arbre. Laisser les rancunes se dissoudre et ne garder que l’os de leurs leçons utiles, quand il y en a. Laisser partir autour de soi, amicalement muets ou méchamment bruyants, les épuisés mais aussi les héliotropes que fascinent les nouvelles lumières de la ville haute. Pour la prochaine étape, il faut alléger les bagages et se refaire des muscles de marcheur au long cours. Je vous annonce qu’il va falloir bientôt reprendre le paquetage. Vous entendrez en même temps tous le signal de marche. Et chacun vous aurez repéré le chemin par lequel vous passerez. Car vous savez aussi bien que moi ce qui arrive en face. En attendant, il faut que la pluie tombe et tant mieux si c’est en bonne quantité. Ça nettoie. Ça reconstitue. La terre sèche se gorge et se rend de nouveau moelleuse. Les gouttes d’eau, une à une, vont effacer les marques et la trace superficielle des bousculades. Mon champ sera comme neuf quand bien même a-t-il été si férocement labouré par les allées et venues de tant de cortèges et si profondément foulé par les empoignades. On aura le pas plus souple. Je suis un jour de pluie. Ce n’est pas parce qu’on negrece00 peut pas aller au pied de l’arc-en-ciel qu’il n’existe pas.

Si je regarde la situation d’un seul coup d’œil je vois ce qui a bien avancé. Je veux dire : je vois le mouvement et de quel côté il va. Premier point nous avons chassé la droite. Bon point de départ. Deuxième point, des attentes sociales considérables travaillent d’autant plus fort les esprits. Bonne matière première. Dans ce contexte le Front de Gauche est une réalité dorénavant, totalement maître de sa façon d’avancer pour influencer le cours des événements. Bien sûr il y a un paradoxe. Nous avons perdu la moitié de nos députés. Nous sommes donc moins forts dans les institutions. Mais nous avons gagné un demi-million de voix supplémentaires. En ce sens nous sommes sortis plus forts et plus influents politiquement dans la société. Dans ce tableau, j’inclus l’ensemble de la double élection. La présidentielle évidemment. Mais aussi la législative. Car sinon comment nommer l’augmentation en voix et en pourcentage de tous nos candidats, partout, depuis la même législative précédente ? Je ne résume donc pas au résultat en sièges ce que l’élection législative veut dire. Mais je ne m’aveugle pas pour autant. Les socialistes ont tellement creusé l’écart qu’ils ont atteint tous leurs objectifs d’hégémonie dans les institutions. Je vois donc ce qui n’a pas avancé : un verrou institutionnel sans précédent est posé sur le pays. Le Parti grece09Socialiste tient tout et tout le monde à gauche. A l’exception du Front de Gauche.

C’est une exception remarquable dans le contexte. Car on doit tenir compte de l’incroyable énergie consacrée par les dirigeants socialistes pour détruire notre cadre d’action. Ainsi des mille et une effractions et intox pour opposer les uns aux autres. Combien de gesticulations pour essayer de mettre un coin entre « gentil » PCF et « méchants » PG. Combien de mépris dans cette habitude de nommer les uns sans nommer les autres. Et ces « bonnes manières » méticuleusement distribuées. On se souvient de Martine Aubry félicitant les « bons » communistes pour avoir bien négocié et montrer du doigt le PG intraitable ! Ou bien Jean-Marc Ayrault faisant savoir qu’il appelle Pierre Laurent pour discuter de l’entrée des communistes au gouvernement alors qu’il connaît parfaitement le point de vue maintes fois exprimé sur le sujet par le premier dirigeant communiste ! Quelle vulgarité dans cette façon de mettre en scène un PCF « réformiste » et un PG « révolutionnaire ». Et ce refrain insupportable, rabâché à longueur de colonnes peignant un PCF qui serait toujours prêt à gouverner dans n’importe quelles conditions en raison de toutes sortes de motivations glauques! Que d’astuce pour intoxiquer ces journalistes si prompts à relayer n’importe quel ragot dès lors que la divine odeur de la discorde s’y attache. Comment oublier ces portraits des « futurs ministres » communistes, publiés par exemple dans le journal « Les Echos » avec photos à l’appui. Il est vrai que cette ambiguïté se voulait mortelle en nuisant à la lisibilité de notre différence en pleine campagne législative. Elle pesa en effet en laissant entendre que nos candidats étaient en fait juste une variété de supplétifs du grand Parti Socialiste qui « donne des places ». Enfin n’oublions pas ces mille et une initiatives, publiques ou cachées, pour faire battre, un après l’autre, nos porte-paroles. Roland Muzeau, président de notre groupe, Martine Billard et moi avons été éliminés à l’aide de ce genre de méthodes où nous avons été désignés comme l’ennemi principal. Marie-George Buffet a été agressée sans vergogne. La pluie d’injures et calomnies de la droite est passée sans un mot de solidarité des dirigeants nationaux du PS sinon pour encore une fois essayer de distinguer le PCF de moi. Et j’en passe. Mais le bateau a tenu bon. Nous avons chacun payé chèrement notre autonomie politique collective. Mais elle est acquise. Le calendrier prévisionnel en rend compte. Nous tiendrons un Remue-méninges commun cet été à Grenoble, ce qui n’avait pas été possible l’angrece06 passé. Et nous préparons ensemble la prochaine Fête de l’Humanité. La résolution adoptée par les militants communistes en témoigne. Le Front n’est plus mis en cause par personne dans aucun de nos partis. Nous avons vaincu le feu dévastateur de l’élection centrale et fondatrice de notre pays. Mission accomplie !

L’autonomie politique est un mot qui doit être illustré si l’on ne veut pas qu’il soit mal compris. Cela ne consiste pas, comme l’a très justement dit André Chassaigne, à « jeter des grenades dégoupillées sous les pas de chaque ministre socialiste ». Ni, bien sûr, à les ménager par principe. Il s’agit, pour résumer les définitions du dictionnaire, d’être à soi sa propre norme, de n’agir que selon nos propres lois. Dans la pratique de l’autonomie ce qui prévaut en toutes circonstances c’est l’objectif que nous nous serons nous mêmes fixé. Cela veut dire notamment que dans cette évaluation et dans la conduite des opérations, les postes et les places à prendre ne sont pas mis en balance avec les buts généraux de l’action. Une façon de continuer à décrire l’idée est de montrer un exemple de son contraire. J’évoquerai le sort de ce qui reste de la gauche du PS. Celle-ci se donne le but « d’influencer de l’intérieur » la ligne d’action du PS en général et aujourd’hui du gouvernement. Bien sûr, dans maints cas, ils seront au parlement nos chevaux légers. Il faut l’espérer. Et il faut y travailler en ayant de bonnes relations et des passerelles de contacts honnêtes avec eux. Mais sans perdre de vue qu’ils ne peuvent jamais être autonomes. C’est-à-dire qu’ils ne peuvent jamais n’obéir qu’à leurs propres objectifs. Car toujours s’imposera à eux une grece10discipline collective coercitive. Coercition qui peut rendre de nombreux aspects parfois très personnels dans l’actuel PS. Cette limite, qui ne s’impose jamais à nous, décrit la frontière entre le groupe de pression et l’autonomie.

Le mot autonomie est suivi dans notre vocabulaire du mot « conquérante ». Nous parlons d’autonomie conquérante. L’adjectif désigne quelle est la finalité de cette « autonomie ». L’autonomie n’est pas une fin en soi en effet. Il ne s’agit pas de conforter la posture d’un parti ou son image. L’autonomie conquérante défini un but et la méthode qui va avec. Et pour parler plus crûment, et plus complètement, je reprends à mon compte une remarque de Jean-Marc Coppola, dirigeant communiste des Bouches-du-Rhône, telle que rapportée dans « L’Humanité » : « Il ne s’agit pas d’attendre que le PS trébuche mais d’être à l’initiative de mobilisations citoyennes ». Et je partage son audace conceptuelle quand il ajoute : « Il faut inventer d’autres façons de gouverner sans participer au gouvernement, en préfigurant la VIème République. » L’autonomie est le moyen de la conquête. On ne peut imaginer d’être conquérants sans être autonomes.

Car le gouvernement ne s’accorde lui-même aucune marge de manœuvre par rapport au diktat de l’Union européenne. Cela au moment même où l’ensemble des dispositions du pacte budgétaire en Europe se durcissent. Ce gouvernement n’est donc pas lui-même « autonome » si l’on suit la définition du mot que je viens de donner. Comment sa « majorité parlementaire » pourrait-elle l’être alors ? Dès lors il faut préciser, pour bien se comprendre, l’usage du mot « majorité » s’agissant de nous. Nous sommes membres de fait de la majorité gagnante à l’élection présidentielle et législative puisque pas un élu ne l’a été sans nous, à commencer par le Président de la République ! Pour autant, je ne crois ni utile ni juste de se définir comme « membre de la majorité » si cela désigne le bloc hégémonique du PS et de ses satellites parlementaires. Nous ne sommes pas membres de cette majorité-là délimitée par le respect du programme de François Hollande. Ni songrece05 opposition puisque nous nous interdisons de faire tomber ce gouvernement en votant la censure. Quelle est donc notre place ? Celle de l’autonomie conquérante. C’est nous qui désignons notre place par rapport à nos objectifs.  

On m’a dit qu’Alexis Tsipras était désolé du résultat de sa coalition Syriza et s’en excusait auprès de mes camarades venus sur place participer à la soirée électorale. Et parmi les siens on en comptait autant, qui se félicitaient de la percée et de la puissance acquise, que d’amis pleurant sur l’échec si près du but. Souvent les mêmes passaient de l’un à l’autre, tantôt remplis d’orgueil, tantôt abattus. Comme souvent ce qui vient de loin donne des moyens de se mettre à distance de soi. La séquence qui s’est conclue avec le deuxième tour des législatives ne s’évalue pas en quarante-huit heures. Et certainement pas d’après les pseudo-analyses que font pleuvoir certains grands experts de la scène de la médiacratie. Cela ne signifie pas que ce qu’ils disent n’a pas d’importance. C’est tout le contraire ! Ils sont une composante essentielle du problème à traiter. Car ils contribuent, comme le reste du temps, mais à un moment décisif de la formation des souvenirs, à en déformer lourdement la perception. Pas la nôtre, bien sûr. Mais celle de tous ceux qui en sont imprégnés, contents ou pas content. En tous cas, de notre point de vue, pour comprendre ce qui se passe, discuter librement et faire des bilans utiles, il y faut une précaution de méthode. Mieux vaut discuter de ce qui a été réellement fait et voulu, pour pouvoir en faire une critique approfondie, plutôt que de partir de l’image qui en a été donnée et fabriquée. Je m’agacerais volontiers, si j’avais de l’énergie à gaspiller en ce moment, contre ces critiques sur la stratégie « Front contre Front » discutée à partir des comptes rendus lunaires de la campagne d’Hénin-Beaumont qui en ont été donnés. Le pire étant de partir des idioties grece16que ces gens ont pu dire sur ce qu’est notre méthode de combat contre le Front national. Pour l’instant il me faut laisser passer la vague. Le clavier à la main j’ai recommencé à penser. Rien ne presse au jour près. La campagne qui commence est encore au petit pas de marche. On verra venir l’heure du trot puis celle du galop. Avant l’heure ce n’est pas l’heure !

Pour l’instant les importants glapissent de joie. Leur système fonctionne. En Grèce bien sûr ! Quelle joie ! Les menaces des puissances occupantes ont été entendues ! Cruels et nasillards, les ectoplasmes de la Commission européenne sont venus menacer à la télévision les électeurs grecs. Sans doute ces Grecs se figuraient-ils pouvoir recevoir du secours d’un pays récemment libéré d’un des deux siamois merkozistes ? Je veux dire qu’ils pouvaient croire que les nouvelles autorités françaises viendraient à la rescousse. Erreur, manants ! François Hollande en personne est venu sur leur petit écran les sommer de capituler sans condition ni gesticulation. Ouf ! La droite l’emporte d’un cheveu et la porte-parole du gouvernement de gauche en France s’en félicite ! La droite va diriger la collaboration avec l’occupant en compagnie des socialistes grecs du Pasok, et des Robert Hue locaux, Dima, une scission de droite de Syriza. Bref, tout serait parfait s’il n’y avait encore si hauts, si forts, si proches du pouvoir, si évidemment désignés pour être l’alternative, ces députés Syriza forts de près du tiers des voix. L’actuel gouvernement gère donc la faillite pendant le temps qu’il faut pour murir un scénario plus durable. Le pire, bien sûr. Pas besoin d’être grand clerc pour deviner. L’armée ou les nazis ? Je prends date. Donc nos camarades grece11doivent eux aussi prendre des forces pour protéger la société de la catastrophe. Pour cela il leur faut être un recours gouvernemental crédible, c’est-à-dire à la fois sans compromission avec l’actuel pouvoir et très précis pour le scénario de relève. Exactement comme nous devons le faire.

En France aussi, ouf, le système a tenu. Deux partis vont cumuler 90% des sièges de l’Assemblée nationale avec à peine plus de 30% des inscrits. Je rapporte aux inscrits en m’amusant de ceux qui se sont livrés à ce petit calcul au sujet de nos propres résultats. Eternelle reprise de la fable du chien et du loup. Le chien oublie sa laisse en voyant les flancs maigres du loup. Mais la laisse n’oublie jamais le chien. Il n’ira jamais plus loin que sa longueur. Ça ne mène pas loin en ce moment. Le parti actuellement dominant a vassalisé ses partenaires et écrasé ses concurrents. La situation est plus verrouillée que jamais. Pour l’ordre établi, tout va bien, donc. Le menu du jour est donc servi sans tarder. Il est déjà bien amer pour ces braves caniches. Entrée : validation du bouclier anti-missile de l’Otan sur fond de sauce G8 en faveur du libre-échange. Deuxième entrée : discours contre la relance par la dépense publique au Conseil économique et social. Plat du jour : la trahison des Grecs qui luttent et les félicitations à la droite qui les a battus. Sinon, à la carte : renoncement aux euro-bonds et au crédit direct de la Banque centrale européenne. Légumes : le non-remplacement de deux fonctionnaires sur trois. Passons sur le fromage en raison des allusions que le sujet pourrait suggérer. Dessert : le vote des socialistes allemands avec leur chancelière de droite en faveur du nouveau traité européen. Mesdames, messieurs la poudrière est en place.

Plus de 19 millions d'électeurs ne sont pas allés voter aux élections législatives. Le chiffre est sensiblement le même aux deux tours. Evidemment de grosses larmes d’hypocrites sont jetées dans maints commentaires. Pas de coupables. A la rigueur un responsable : « Les politiques » qui ne s’intéressent pas aux problèmes des « vrais gens » qui sont « concrets » et même « de proximité » sur « le terrain » ragnagna. Suivez mon regard vers votre écran télé où règnent les inventeurs du « grand débat » sur la viande hallal, sujet « de terrain » et même de « proximité » s’il en est un. Sans oublier le vrai débat sur le « tweet de La Rochelle». « Quel a été le rôle des médias dans la campagne présidentielle ? » demandait Laurent Joffrin dans l’édito du « Nouvel Observateur ». « Ont-ils honnêtement organisé le débat public démocratique ? Ont-ils correctement rendu compte du déroulement de la campagne ? Ont-ils équitablement exprimé les points de vue en présence ? Au risque de susciter l’ire des critiques patentés de la caste journalistique, aux trois questions, on grece12répondra oui. On avancera même cette idée totalement incongrue dans l’ambiance générale : la couverture médiatique de l’élection présidentielle a été… meilleure que jamais. » Fermez le ban. Mesurons cependant l’ampleur des dégâts.

Au premier tour, le 10 juin, 42,8% des électeurs inscrits se sont abstenus. Au second tour, le 17 juin, la part d'abstentionnistes atteint 44,6% des électeurs inscrits. Dans les deux cas, c'est un record depuis le début de la Vème République ! Et alors ? « Après nous, le déluge » ricanent les bavards ! Ce record ne changera rien ni à eux ni à leurs pratiques ni à leur bestiale désinvolture. Car il n’est pas nouveau. Et rien n’a changé à aucune des étapes de cette hémorragie de la démocratie. Pourtant la fuite a été progressive et continue à chaque élection législative à l'exception de 1997 et du tour unique de 1986. Déjà en 2002 et 2007, 40% des électeurs n'étaient pas venus voter. Cette fois-ci, on approche dangereusement du point où un électeur sur deux se détourne du barnum où s’agitent Plouf et Chocolat, les deux clowns institutionnels de tout bon cirque. Le chaland ne ressent plus rien à les voir se disputer le « courage » de supprimer un fonctionnaire sur deux ou bien deux sur trois. Ils quittent en masse l’Agora où se joue le passionnant dilemme de rajouter des pages sans changer les traités ou bien de changer les pages en rajoutant des traités. L’oligarchie jubile. Tout change et rien ne change.

Cette abstention est essentielle. Il faut en prendre toute la mesure. Elle n’est pas le silence d’une fraction du peuple mais son message. D’abord elle met à nu le caractère anti-démocratique de la Vème République. Ce n’est pas neuf de le lire sous ma plume, ni dans notre camp, mais c’est indispensable de ne jamais le perdre de vue. L'élection du parlement est censée être le moment suprême de la démocratie représentative. Cette démocratie que notre addiction bien connue pour Robespierre et Chavez est censée mettre en péril. Qu’en font-ils ceux qui en ont plein la bouche ? Qu’en font-ils tous ceux qui disposent de tous les leviers de pouvoir, de moyens d’expression et de propagande ? Bref qu’en est-il de la démocratie à cet instant sacré du vote, juste avant que Robespierre et Chavez n’en menacent l’existence même, si nous l’emportions ? Une misère. Un lambeau de volonté générale maigrement exprimé et grossièrement surévalué. Moins de 55 % des électeurs inscrits se sont exprimés au premier tour. Voilà pour le lambeau. Avant même de mettre un nom sur les vainqueurs, il y a doute sur la légitimité d’une telle victoire. Mais il n’en sera pas question. Qui le ferait ? Sûrement pas les bénéficiaires de la rente de situation que cette méthode régale de prébendes diverses. Au terme de ces élections, les partis dominants présents dans cette Assemblée nationale élue par à peine un citoyen sur deux sont gorgés. Car si on regarde de près, on constate que le PS et l'UMP en profitent à fond. A eux deux, ces partis ont cumulé 14,6 millions de voix au premier tour. Cela représente 56% des suffrages exprimés ! Ce n’est déjà pas tant que ça ! Surtout si l’on veut bien observer que cela fait à peine 32% des inscrits. Un petit tiers des citoyens réels. Pourtant les dominants se partagent au total 474 sièges de députés soit 82% de l'Assemblée. Un tiers des suffrages quatre-vingt pour grece14cent des sièges. Beau placement ! Et si on ajoute les petits partis qui leur sont directement inféodés, les deux tous puissants arrivent même à 94% des sièges avec à peine 38% des électeurs inscrits. Lequel d’entre eux protesterait ?

L’abstention à ce niveau confirme tristement ce que je dis au début de mon livre « Qu’ils s’en aillent tous ! » à propos de la situation politique qu’elle crée. L'abstention est un phénomène socialement marqué. Bien sûr, la configuration locale de second tour joue beaucoup. Selon qu'il y a un, deux ou trois candidats en lice, ce n’est pas pareil. Mais la tendance est claire, cette fois-ci comme les précédentes. En tous cas c’est ce que disent les instituts de sondages. Je les mentionne parce que c’est d’habitude l’argument des bien-pensants de la partie adverse. Et cette fois-ci ? Que font-ils de leurs augures ordinaires ? Pourtant la matière est riche. Selon deux enquêtes IPSOS pour « Le Monde » et « France Télévisions », les ouvriers et employés se sont plus abstenus que les cadres et professions libérales. Au premier tour, 48% des employés et 50% des ouvriers auraient voté. Mais 60% des cadres n’ont pas oublié de le faire ! Au second tour, l’écart s’aggrave. Seuls 41% des ouvriers et 49% des employés seraient allés voter. Mais 59% des cadres ont persisté. Toujours selon les mêmes sondages, au premier tour, 47% des ménages avec moins de 1 200 euros de revenus mensuels seraient allés voter. Au second tour, ce chiffre tomberait à 40% des foyers de cette même catégorie. Mais les ménages gagnant plus de 3000 euros de revenus mensuels auraient voté à 60% ! On notera au passage qu'au second tour, la part d'abstentionnistes des ménages aisés est exactement égale à la part de votants des ménages les plus pauvres. Enfin, les jeunes se sont également davantage abstenus que les plus âgés : 34% seulement auraient voté au premier tour. Au second tour, 37% des moins de 24 ans auraient voté contre 71% des plus de 60 ans. Tel est le contenu social de cette véritable dilution du peuple populaire dans l'abstention. Pour moi, cet élément est décisif. Je ne l’analyse pas comme une simple soustraction dans la liste des bons élèves de la classe civique. Je ne marque pas « peut mieux faire » dans le carnet de note. L’abstention n’est pas un simple sas d’attente vers la participation active de demain. C’est un lieu de germination politique actif.

L’abstention a déjà été repérée comme un épisode personnel où se forgent les changements de camp électoral. Je ne compte plus le nombre de ceux qui m’ont dit : « Je ne votais plus, vous m’avez donné le goût d’y retourner ». Souvent j’ai été stupéfait de l’origine politique de ceux qui s’exprimaient de cette manière. Anciens électeurs de Nicolas Sarkozy, anciens fans du Parti socialiste dégoutés depuis telle ou telle primaire, électeurs de Bayrou. Bref une bigarrure telle que ce n’est plus l’origine qui fait sens. C’est le motif du retour à l’action civique qui est le vrai signifiant. Le motif du passage de « je n’y croyais plus » au stade de « j’y grece07retourne ». Il faut regarder de près et sans peur d’être bousculé.

Car ceux-là ne respectent aucun des anciens codes qui sont nos bâtons d’aveugle. Ils se fichent comme d’une guigne des puissants raisonnements qui entourent le concept de « discipline républicaine » au second tour. De plus ils ont compris que l’élection présidentielle est tout et que le reste un décor de circonstance. Ils ont donc parfaitement compris la logique des institutions. Celle-ci a encore été rendue encore plus claire aux yeux de chacun par l'instauration du quinquennat et l'inversion du calendrier électoral. Les élections législatives ne sont alors plus qu'un vote de confirmation ou d'enregistrement du résultat de la présidentielle. Une fois passé le premier tour, si leur champion est éliminé rien n’est plus évident ni pour le second tour, ni pour l’élection suivante. A commencer par le fait d’aller voter. Et pour ceux qui y vont en ayant perdu leur candidat de premier tour, ils ont parfaitement assimilé qu’il s’agit d’éliminer et non de choisir. Mais que faire quand on voudrait éliminer tout le monde ? Quand on pense que le mieux serait « qu’ils s’en aillent tous ! » Tout cela je l’ai vu plus fort et plus nettement à Hénin-Beaumont. Là, j’ai vu de près ce peuple des désorientés-désemparés tel que je les décrivais dans « Qu’ils s’en aillent tous ! ». C’est pourquoi je suis revenu si promptement sur la barricade, entre les deux tours, quand j’ai vu que les socialistes ne faisaient pas campagne, persuadés qu’ils étaient d’encaisser sans bouger les effets d’anciens réflexes qui n’existent plus. 

Le contenu social de l’abstention a vocation à devenir un contenu politique. Inéluctablement il le devient. J’espère que cette formule ne paraît pas trop abstraite. Elle veut dire que l’abstention est la forme concrète, active, de la désintégration des structures politiques institutionnelles. C’est une manifestation essentielle, à l’intérieur d’un mouvement plus ample, de ce que je nomme la « Révolution citoyenne ». Cette forme de révolution est en effet à la fois un processus constructif en direction d’un ordre nouveau et un processus dissolvant de l’ancien monde. Ce n’est pas du tout un « coup », un événement singulier comme peut l’être un « grand soir » ou un jour d’émeute. C’est un processus continu et spasmodique. Il connaît des développements non linéaires. Je parlerais volontiers d’une insurrection du quotidien pour désigner les mille formes les plus diverses qui expriment une radicalité très concrète, sans mot d’ordre ni consigne. C’est une dynamique globale à l’œuvre dans les profondeurs de la société qui se donne à voir de façon multiforme et souvent inopinée. Le rejet par l’abstention du cirque de la Vème République est une manifestation concrète spectaculaire de cette forme d’insurrection. On croit que cette masse qui l’anime est sans visage, mais c’est grece17seulement parce qu’elle tourne le dos aux observateurs. Ce sont eux qui sont mal placés. On la dira muette ou bien incompréhensible, mais c’est parce qu’elle ne parle pas dans la langue des dominants, ostensibles et bavards par nature et vocation.

Un moment vient où cette réalité diffuse de la révolution citoyenne se concentre en un courant unique qui finit par charrier tous les aspects de ces insurrections du quotidien. Savez-vous comment naît la Loire, fleuve impraticable et jamais domestiqué ? Dans une coupelle. C’est là que se recueille le premier suintement d’eau qui commence ce qui sera le fleuve. Juste une coupelle. Notre méthode politique consiste à disposer de telles coupelles. Leur forme et leur mise en place sont diverses, elles aussi. Mais le surgissement se produit toujours, qu’il se nomme rassemblement de la Bastille, marche Emilienne Mopty et que sais-je encore ! Une élection au suffrage universel est un moment d’accélération formidable. Il peut fournir la plus éclatante des coupelles qui fera naître un fleuve indomptable. C'était le sens de nos slogans « Prenez le pouvoir ! » et « Place au peuple ! » Les élections sont passées. Mais le diagnostic reste le même. Et le mot d'ordre aussi.


612 commentaires à “Après un jour de pluie”
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  1. Poncet dit :

    L'abstention est un moment où l'on peut s'affranchir des anciens déterminismes du vote, certainement. Il faut le saisir. Pas de tous les déterminismes, cependant : le vote pour Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle coïncide fortement avec les vieux "bastions" du vote communiste. C'est un vote de classe.

  2. Serge Marquis dit :

    L'abstention est essentielle : fort bien !
    Mais pourquoi le soir des législatives ne t'es-tu pas exprimé là-dessus alors que c'est cela le trait marquant de l'affaire ?! Non, il fallait se morfondre sur le fait qu'avec la proportionnelle, nous aurions obtenu plus de députés… Je me suis dit : Jean-Luc, tu es fatigué, laisse un peu la place, le temps de retrouver l'inspiration. Tout comme ce soir-là F. Delapierrre, aux explications confuses. Ce mot "abstention", personne parmi les politiques ou les commentateurs ne l'a vraiment prononcé, à l'exception… du FN !
    Mais bon, je note à présent dans ton billet que tu saisis enfin le bon bout : cette Assemblée nationale n'est pas représentative, la crise de représentation est patente, et ce sont ces gens-là qui vont de nouveau organiser sans notre consentement les transferts de souveraineté vers l'U.E. Voilà aussi un vrai sujet : les transferts de souveraineté.
    Ce que nous parvenons difficilement à obtenir d'un côté (le dégagement de la clique Sarkozyste, et puis quelques mesures progressives ici et là), nous le reperdons puissance dix de l'autre, avec de tels transferts.
    Alors, il est vraiment nécessaire de dénoncer l'U.E. et les perspectives fédéralistes en cours.
    Car, dès lors, les conditions de la lutte des classes changeront immanquablement en notre défaveur.
    Voilà, mon cher Jean-Luc, à quoi nous devons nous atteler, entre autres…

  3. Michel dit :

    Bonjour Jean-Luc, bonjour à toutes et tous.
    Certes il y a encore beaucoup à faire et ce sera difficile. Voici ce que disait Confucius: "L’expérience est une lanterne que nous avons accrochée dans le dos et qui n'éclaire que le chemin parcouru."
    Courage à toutes et tous
    Michel (Belgique)

  4. SoResistance dit :

    Au Front de Gauche nous avons choisi de nous investir, au Front de Gauche on est, au Front de Gauche nous restons, au Front de Gauche nous continuerons !
    Résistance un jour, résistance toujours. Je suis persuadée que notre avenir est bien présent, quand on voit le mot rigueur est de retour.
    Sachons rester unis, prêts à avancer tous ensembles, à nous faire entendre.
    La partie "je suis un jour de pluie" est exquise pour les amateurs de poésie.
    A bientôt, camarades !

  5. Oberlé Marc dit :

    Tu as très bien fait le travail que t'a confié le Front de Gauche, tant à la présidentielle qu'aux législatives; le combat front contre front fait partie de la démarche pour promouvoir nos valeurs, n'en déplaise à nos fins stratèges.
    Juste un petit commentaire, de pure forme, à propos de la Loire que tu évoques dans le derner alinéa: C'est un fleuve magnifique qui, contairement à sa légende, a en réalité été beaucoup navigué au commerce afin de fournir les denrées necessaires à Paris jusqu'au début du XXème siècle et qui est endigué le long d'une partie de son cours inférieur (les fameuses levées de Loire). Ce qui ne peut que renforcer ton allégorie.

  6. citoyenne21 dit :

    Etre un jour de pluie quand Jacques Brel était un soir d'été, voilà un rapprochement de toute beauté ! Se gorger d'instants poétiques, au coeur même de la bataille politique, n'en est que plus désaltérant.
    Voilà deux beaux esprits réunis pour ne former qu'une seule ligne visible à l'horizon, celle de "l'humain" dans toute son insoumission et son désir de liberté ! La liberté de refuser les constats réducteurs et de faire de ses rêves, une priorité absolue, en leur donnant un sens et une direction, plus que jamais ancrés dans la réalité.

  7. Iqbal dit :

    Camarades, j'ai suivi de mon Ile Maurice avec beaucoup de passion ce magnifique réveil de la vraie gauche en France, ce qui augure de bonnes choses pour ceux qui croient encore à notre combat pour un monde meilleur. La lutte continue! Une chanson en créole mauricien comporte les vers suivants:
    Pou sak flanbo qui pou teign
    Ena mil ki pou alime
    Ziska sime tous la sours
    (Pour chaque flambeau qui s'éteindra
    Mile autres verront leur flamme être ravivée
    Jusqu'à ce qu'on atteigne notre but)

  8. sha1966 dit :

    Augmentation de 2% du smic : 8E brut. On est content les pauvres !

  9. Jacques BESREST dit :

    Bon courage à toi Jean-Luc (toi qui nous représente), mais aussi à nous tous. Nous avons gravi quelques marches. Le combat continue !
    Hasta la Victoria Siempre!

  10. Michel Berdagué dit :

    On ne va pas recommencer et en plus a posteriori, ah il fallait que etc etc....
    Des manques, des erreurs ont été commises, bien sûr et c'est bien heureux. Le big Pb serait de ne pas les dire,mais ce n'est pas le lieu, Dans les assemblées citoyennes existantes déjà ces analyses et critiques et avis ont été débattus depuis le 17, si il n'existe pas dans vos lieux de résidence ou même et soit ou/et et et/ou, dans les lieux de travail de FdG donc d'assemblées ou de Comités FdG créez- en.
    Nous avons mené de magnifiques campagnes d'ailleurs non-terminées, un meeting-apéro à Stalingrad demain pour les parigots et parigotes, pour les autres régions ? Si sur la Canebière, Capitol et ailleurs et à Carpentras un apéro-meeting est programmé, très militant j'en suis.
    Tout ça pour dire "Pas de consignes".

  11. EW dit :

    Salutations camarades,
    La rentrée sociale sera d'une importance cruciale, puisque nous avons un gouvernement de "gauche", avec quasi les pleins pouvoirs, nous devrions pouvoir réaliser nos revendications n'est-ce pas ?
    Ya, basta ! Le peuple était au cul du front populaire. C'est à nouveau d'en bas que nous que nous infléchirons la destinée de la nation.
    Mobilisez vous, on lâche rien.

  12. Xavier dit :

    Merci aux camarades du front de gauche pour cette belle campagne présidentielle qui a peut etre permis à beaucoup (dont moi ancien electeur de Nicolas Sarkozy) de découvrir de nouvelles opportunités de développement et de sortie de crise. Pour moi il y a clairement un avant et un après présidentielle 2012. Je suis bien allé voté aux legislatives mais il faut reconnaitre que c'était plus pour saluer le sacrifice de ceux qui ont permis d'avoir la démocratie en france que pour un réel enjeu politique parce qu'il ne faut pas etre dupe, le gouvernement hollande n'apportera aucune solution et ne fera qu'empirer la situation politique et sociale en Europe.

    Pour moi, désolé de vous le dire mais la politique est finie. Il n'y a plus rien à en espérer notamment quant on voit la honte qu'est le sommet de Rio. Même si certains comme vous Mr Mélenchon, ont le courage politique d'aller au front et de voir les choses comme elles le sont, les gens ne sont pas capables de penser plus grand que les petites acquisitions qu'ils ont pu obtenir jusqu'à maintenant que de faire le grand saut de la raison et de la logique. Je pense que les gens prefèreront s'accrocher aux 4 planches du radeau capitaliste plutot que de nager 1km pour aller sur le continent de salut publique et de la terre. Il nous faut prendre le pouvoir par des associations qui combattent le capitaliste partout où cela est possible, en amazonie dans le pacifique pour sauver ce qui peut l'être...

  13. roland dit :

    De tout coeur avec vous et... on ne lâche rien.

  14. Fred dit :

    Merci Mr Mélenchon pour ce rayon de soleil dans cette campagne... je suis a 100 % d'accord avec le programme du Front de Gauche ! mais je ne l'ai pas entendu pendant la campagne des législatives et pas assez non plus a la fin de la campagne présidentielle.. Je trouves cela dommage... car les gens sont nombreux autour de moi à faire le même constat ! Mr Mélenchon, vous êtes un homme politique cultivé et intelligent et porteur des idées de gauche que le pays attendait depuis longtemps ! et je vous en remercie encore.. mettez votre charisme, votre intelligence au service de ses idées.. en continuant d'expliquer inlassablement, que vos idées en matière économique, notamment, sont les seules porteuses d'avenir...vous le faites si bien ! enfin un homme politique qui connait son sujet ! C'est la dessus qu'il faut concentrer son énergie..
    Merci

  15. antoniewski dit :

    Bonjour à tous,
    Moi je suis plutôt surpris que Jean-Luc Mélenchon revienne si vite.... il avait besoin de se reposer c'est une évidence ! Mais quelle santé !
    Par contre si je trouve que la bagarre d'Henin-Beaumont avait du panache je trouve qu'une voix de tribun va nous manquer à l'assemblée... celle de Jean-Luc Mélenchon
    j'imagine que Jean-Luc Mélenchon avait envisagé ce cas de figure ? N'est ce pas une erreur ? D'où vas tu tonner maintenant face à cette pieuvre rampante du libéralisme qui s'insinue partout ?

  16. Francine dit :

    OK ! On ne lâche rien et on attend le signal. J'ai totalement confiance en vous!

  17. hubert dit :

    Bon bah, je vais faire comme le taulier, m'en vais imprimer ça (long post, isn'it !) et le lirai peinard au vert et à la fraîche cévenole mais sans rien lâcher d'autre que "mon" mac. forza y allegria cher jlm et merci. dh

  18. alinber dit :

    Même si je n'avais pas vraiment de doute, pour autant c'est avec plaisir que je constate que l'homme est toujours aussi combatif et clairvoyant
    .L'analyse de l'abstention change du consensus habituel, bien plus rassurant pour les forces en place et surtout n'induisant pas de remise en cause, merci de poser des mots honnêtes et lucides sur ce fait.
    La grande satisfaction est de savoir que le Front de Gauche a passé ce cap difficile des résultats contraires et continuera a porté nos valeurs.

  19. juan dit :

    Jean-Luc n'est pas et ne sera jamais un Sarkozien accroc des médias et des caméras ! Enfin je ne pense pas ! ;)
    La lutte ne fait que commencer, nous devons tous agir pour le bien du peuple et faire prendre conscience à tous les inconscients, rendre la vue aux aveugles et éveiller les dormeurs... avant qu'ils ne soient du Val !

  20. La ferme les fontaines dit :

    Nous avons perdu, il est vrai.
    Perdu notre innocence coupable à regarder sans agir, à agir sans nous concerter et à nous concerter sans partager.
    Si tu sais garder la porte ouverte, le cœur ouvert, la main tendue, si tu sais demain, sans appareil contraignant ou les ambitions des uns s'affrontent aux ambitions des autres en oubliant ceux qui vous soutiennent, nous regarder encore droit dans les yeux avec fierté, sans rien lâcher, alors je poursuivrais ma route à tes côtés, a vos côtés.
    Et les coquelicots refleuriront les champs de blé au pied de ton arc en ciel.

  21. Johnny SAÏSSE dit :

    Et maintenant ? Quelle structure à inventer pour le Front de Gauche ?
    S'organiser pour mieux agir... Comment ?

  22. julie dit :

    Même (bien) contenu, quel bruit, quelle fureur.
    Et puis cette phrase à bien méditer: Pour cela il leur faut être un recours gouvernemental crédible, c’est-à-dire à la fois sans compromission avec l’actuel pouvoir et très précis pour le scénario de relève. Exactement comme nous devons le faire.
    Donc, concentrons-nous sur la précision du projet. je me permets de soulever ce point, car probablement il sera à l'ordre du jour par la suite.
    Sinon, tout en reconnaissant le biens faits du la pluie, pour un tempérament méditerranéen tel que celui de Jean-Luc Mélenchon, je vote pour le retour du soleil.

  23. louise serfass dit :

    Merci. Voilà une pensée saine servie par une plume admirable.

  24. Olivier TOMASINI dit :

    Je pense aussi que la place du général doit être en tête, avec une marge de calcul raisonnable. Mais la Vème république ne se prête peut être pas à ce type d’exercice. Pire encore, nombre de nos concitoyens admirent plus facilement le calcul réfléchi et convenu. L’honneur n’étant plus un critère de l’homme politique (si ce fut le cas un jour) l’acte courageux dont vous avez fait preuve est moqué par nombre d’imbéciles et représentants de l’opinion publique (mais là je me répète peut être) et par conséquent a poussé nombre des nôtres à considérer que c’était une erreur stratégique.
    Pour ma part, je n’ai pas caché ma frayeur lorsque vous avez annoncé votre candidature et ma vive inquiétude. Mais, au regard des résultats définitifs, n’aurions nous pas, sans votre combat, une députée FN de plus dans l’hémicycle, la pire.

    (un militant de la 3eme circonscription de marseille)

  25. jean david dit :

    Tres beau texte de Jean Luc, poete et visionnaire avec toujours de bonnes analyses du contexte politique un peu flou et qui est voulu sans doute par le PS pour noyer le poisson électoral. Nous resterons vigilants pour la suite. Encore un mot : l'arc-en-ciel, beauté céleste, mais qui a quand même les pieds sur terre; Bon courage !

  26. Sylvie dit :

    Le repos est salvateur, nécessaire. Une chose semble avoir échappée à beaucoup : Hénin Beaumont, "victoire" du candidat socialiste au second tour, d'un cheveu bien mince… Où sont les sondeurs qui prédisaient une nette victoire à celui-ci, bien davantage qu'en cas de second tour Le Pen / Mélenchon ? Que ce serait-il passé sans le retour de Jean-Luc pour tenir la tranchée entre les deux tours ? On se retrouve à Grenoble.

  27. Salut Jean-Luc (et son webmestre !)
    L'expression correcte est "Chevau-légers" sans "x".
    C'est une difficulté du français attestée Par Colin in Le Robert difficultés (sur le paragraphe : "J’évoquerai le sort de ce qui reste de la gauche du PS. Celle-ci se donne le but « d’influencer de l’intérieur » la ligne d’action du PS en général et aujourd’hui du gouvernement. Bien sûr, dans maints cas, ils seront au parlement nos chevaux légers. ")

    [Edit webmestre : Remarque intéressante et exacte, mais... vous n'ignorez pas que la réforme de la graphie en 1990, dont tout le monde se contrefiche, a tordu le cou à bon nombre de ces anomalies grammaticales. De nombreuses sources attestent que les deux orthographes sont désormais admises (ce qui est faux puisque la nouvelle graphie précise que les deux parties d'un mot composé prennent désormais la marque du pluriel, sauf lorsque la première est un verbe ou un adverbe, ou que l'ensemble est invariant). Notez également que si l'auteur avait employé l'orthographe que vous recommandez, nous aurions eu 50 commentaires signalant l'oubli du x. Comme ce n'est pas l'objet de ce blog, on va se dépêcher de ne toucher à rien.]

  28. Nemesis dit :

    Merci à l'ami et camarade pour le lien sur la vidéo de la dette grecque. Je suis désolée mais je ne retrouve plus son nom. Je conseille ce document à toutes et tous ceux qui ne l'ont pas vu.
    L'avantage de ce site de conversations c'est l'échange de savoirs, sans vous, je serais moins riche d'arguments. Je regarde d'un oeil nouveau les experts en tout qui sont là tout le long du jour et de la nuit pour nous jeter dans le ravin.
    fraternellement

  29. Uschi dit :

    Bonjour à toutes et à tous,
    Après seulement 3 jours en verdure cette analyse approfondie... Bravo et merci M. Mélenchon. En suivant le blog depuis mon séjour de travail à Paris autour du 1er mai je me sens de plus en plus proche des idées FdG. J'ai vu que les discussions des derniers jours se tournent surtout autour des assemblées citoyennes. L'analyse sur les abstentions de vote me rassure davantage de me permettre d'ajouter un autre aspect à vos idées: A mon avis, il faudrait compléter ces démarches en y ajoutant un côté pratique: Il y a un grand groupe (dont beaucoup ne votent plus ou extrême-droite car la politique ne répond pas à leurs problèmes) qui n'a pas l'argent mais le temps et des talents. Voilà mon idée: des ateliers où l'on peut venir exercer des activités et échanger les résultats de ces activités, Tout ca, basés sur d'autres règles que celles que l'on trouve dans le système économique existant. Les règles seront à développer de manière autonome par les participant-e-s mais en respectant les idées fondamentales du programme l'Humain d'abord. Ces ateliers là pourraient en effet servir de laboratoire d'une économie alternative. Si tout sera bien réfléchi et préparé, s'il y aura des exemples réussis ca va sans doute non seulement améliorer la vie des gens qui y participent mais aussi élargir le potentiel électoral du FdG. (les 1500 caractères limitent malheureusement une explication plus détaillée)
    Uschi (d'Allemagne)

  30. Alan dit :

    Excellente synthèse. On est contents de te revoir camarade !
    Maintenant qu'on a tiré les bilans qui s'imposaient, nous allons pouvoir nous poser tranquillement pour savoir ce que l'on va faire de notre Front de gauche, comment on va le structurer, quel avenir on va lui donner. La période qui s'ouvre s'annonce passionnante pour peu qu'on parvienne à se respecter les uns les autres. Personnellement, j'ai hâte.

  31. Antraigues dit :

    Bien content de vous lire à nouveau, Jean-Luc Mélenchon. Quand vous avez dit à la Bastille que "le fleuve est sorti de son lit et n'y retournera pas de sitôt" (citation plus qu'approximative), l'avenir vous donnera obligatoirement raison. Oui, nous ne sommes qu'au début du chemin.
    Ceci dit, je reste persuadé à la lumière des faits eux même que la stratégie face au FN doit évoluer, sous peine de le voir se renforcer encore.
    Résistance !

  32. gripoix dit :

    Salut les amies, les amis, encore bravo Jean-Luc, mais c'est vrai que nous avons besoin de nous retrouver tous après cette belle et émouvante aventure. Certains ont retrouvé le gout de la politique ou simplement trouvé comme moi. Il n'y avait pas que du parisianisme, car j'ai vu à l'usine toutes ces femmes, ces hommes, ces jeunes venir de partout et mettre la main à la pâte avec gentillesse et ferveur. Tous nous avions envie de victoire et de faire gagner de nobles idées dans un contexte merdique, pollué par les intérêts privés, financiers,..Envie de planification, envie de retrouver du travail, envie de respect, envie de justice et de fraternité. Avec beaucoup de réalisme nous nous sommes rassemblés, avec un peu de rêve nous avons chanté ou hurler pendant les meetings, défilés, rassemblements de révolte. Donc je continue en espérant en retrouver quelques uns sur cette belle route qui n'est pas toute tracée. Je vous embrasse. Et vive les ouvrières et ouvriers de l'Usine. feu l'Usine!

  33. Christelle dit :

    Un article sur vous que j'ai énormément apprécié et particulièrement ce passage = "Il y a chez M. Mélenchon une qualité que les dominants et leurs journalistes voudraient trouver ridicule et qui les terrifie : il croit ce qu’il dit. Chose dangereuse. Chose mal élevée. Avec lui, on ne peut pas, en coulisses, rire de tout, ni établir cette connivence qu’on voit tous les jours entre journalistes et politiques : ces questions qui n’en sont pas, ces réponses qui n’en sont pas, et parfois, ces questions “insolentes” suivies de réponses confuses, suivies du sourire satisfait et ironique du présentateur : “On ne me la fait pas, mais je ne vendrai pas la mèche”."
    Je crois que tout est dit. Le petit journal n'a plus ses cartes de presse, Marine Le Pen a deux procès à venir, attendons la suite...

  34. frédérique mercun dit :

    Bonjour Jean-Luc, ravie de vous relire... mon dernier message prédisait ce qui s'est passé à Hénin-Beaumont, et hélas, mon instinct ne m'a pas trompé ; j'étais même en dessous de tout. Le PS a tellement bien verrouillé (pourquoi un socialo contre vous? et un socialo contre Bayrou?), qu'il est clair maintenant qu'ils n'accepteront avec "grandeur d'âme" de donner un strapotin, qu'à ceux qui se couchent... voir EELV... notre chemin sera donc avec nous, les militants, mais seuls... je n'ai pas voté Hollande au 2e tour, mais je n'ai aucun regret, quand je le vois faire de grands effets de manche...et se coucher devant la Doxa de bruxelles...Hollande n'a pas démérité son nom !
    Je crois pouvoir dire, sans me tromper, que quand vous voudrez que l'on bouge, nous serons-là, et à mon avis, cela ne saurait tarder ! Amitiés à vous, et à bientôt. Frédérique.

  35. LEMAIRE dit :

    Bonjour Mr Mélenchon, je vous suis depuis le tout début de vos 3% et est été l'un de vos premiers ardent défenseurs. J'ai trouvé très belle votre campagne qui vous a permis d'atteindre les 10%, basé sur les seuls thématique que vous défendiez et la conscience d'une humanité éveillez.. En revanche je l'ai trouvé beaucoup moins belle celle d'après les 10% ou je suppose que vous vous êtes dit "pour continuer à grimper il nous faut nous trouver un ennemi pour qu'on parle de nous" Et ce virage à été appriori validé par les sondages vous donnant même à 18% ! Hors On a pus s'apercevoir que seul à survécu le socle d'électeur basé sur votre seul et vrai belle campagne.. Le seul appel de l'amour que vous défendiez suffiser à ramener les foules, cette stratégie de vous opposez a l'illusion du FN est je crois une vrai erreur.. Une erreur parce qu'en faisant cela, vous reniez l'amour décriez dans vos thématiques.. c'est s'abaisser au même rang qu'eux. Hors vous placez l'homme avec un H majuscule et vous ne pouvez donc pas aller "contre", vous devez juste proposez le bon chemin. Vous devez avoir encore plus confiance en l'Homme pour ne pas avoir à lui dire "n'allez pas vers elle" ceci est une bataille stérile qui a rendu l'essence même de votre vrai message Inaudible. Votre résultat aurez été meilleur avec cette stratégie anti FN que je l'aurais quand même décriez car elle n'est pas représentative d'un stratégie de Gauche. Amicalement

  36. Janick dit :

    Le flot de messages à vous adressé est la rançon de la gloire cher Jean Luc.
    Vous nous avez fait rêver (foin de la politique....) alors on ne peut vous oublier.

  37. Poncet dit :

    Question technique : je poste un commentaire, il est le 48ème. Un peu plus tard, il est devenu le n°51... Je comprends que la modération puisse faire "reculer" des commentaires, mais comment peut-elle les faire avancer ?

    [Edit webmestre : C'est simplissime. Lorsqu'un nouveau commentateur poste, son commentaire est retenu jusqu'à ce qu'il valide son adresse en cliquant sur le lien qui lui est envoyé. Dès lors, il reprend sa place dans la file. Par ailleurs, certains commentaires, ou commentateurs, sont soumis à une modération préalable en raison de leurs états de services. Je réintègre périodiquement leurs messages lorsqu'ils respectent la charte. Là encore, il reprennent leur place chronologique. Vous voyez que je ne fais pas qu'effacer !]

  38. Florestan dit :

    Vous analysez l'abstention comme un rejet de la Vè République.
    Mais de fait : les décisions sont prises à Bruxelles par des gens non élus, donc non sanctionnables par le suffrage.
    Moi j'analyse l'abstention comme un rejet de l'Europe : à quoi bon voter en France, dès lors qu'aucun élu n'a réellement de pouvoir ?
    Juste une preuve. La politique d'immigration est décidée par l'UE. Oui oui ! Les Lettons et les Finlandais décident de ce que la France peut faire avec les Marocains et les Tunisiens. N'est-ce pas du délire ?

  39. Cataran dit :

    @ "la ferme les fontaines" (post 70)
    Merci. A nous toutes et tous, merci.
    A toi Jean-Luc, merci d'avoir pris le temps du repos et de l'analyse, et -surtout- de l'écriture. Oui, tu m'as manqué et ces quatre jours furent longs sans tes mots. Mais j'étais sans inquiétude.
    Me reste l'intense fierté d'avoir été -et de rester- à tes côtés (à nos côtés!). Le combat ne fait que (re) commencer.
    Nous en sommes.
    Résistance.

  40. romain dit :

    Quels que soient les résultats aux présidentielles ou législatives, le front de gauche n'a pas démérité.
    Mon histoire personnelle avec toi, le front de gauche remonte au alentours du moi d'octobre 2011, où j'ai fait ta connaissance. Toi, ami du peuple et de l'humanité, j'ose l'affirmer, tu as changé ma vie.
    Avant toi, je n'avais de vision politique, que celle que je pouvais trouver devant mon poste de télévision. Mais depuis que ton âme humaniste a touché la mienne, je me sens réveillé. Depuis longtemps, (et ce à mon échelle ayant tout juste 30 ans), je ressens un vide au fond de mon âme que jamais je n'avais réussi à identifier clairement. Mais aujourd'hui, enfin je comprend ce qu'il me manquait tant: de l'amour, simple et honnête, de l'autre.
    Ton discours m'a d'abord indigné, non par son contenu, mais par ce qu'il dénonçait: l'immoralité de la finance, des politiques, des grands hommes et des médias. Puis il m'a ému, par l'amour et la tolérance qu'il prône, mais aussi par ton slogan qui aujourd'hui fait parti de moi: l'humain d'abord. Courte phrase si puissante tu m'a donné un but: aider et aimer les autres, car finalement, pour que je puisse vivre en harmonie avec moi même, il me faut vivre en harmonie avec le monde.
    Alors merci à toi front de gauche, merci à vous tous camarades militants qui place l'humain avant le gain, et merci à toi Jean luc qui nous à si bravement représenté.
    Aujourd'hui n'est que le début du changement vers un monde...

  41. "merci à toi d'être notre guide ! "
    Halte-là ! On glisse vers le culte de la personnalité... Faut-il traduire le mot guide dans la langue de nos voisins ?
    Jean-Luc Mélenchon lui-même a dit et répété que l'on se battait pour "la" cause ! J'ai passé trois ans au MDC de JP Chevènement, c'était Jean-Pierre par ci, Jean-Pierre par là, tu as vu Jean-Pierre ? et Jean-Pierre il était comment ? ça me suffit.

  42. Patty dit :

    Moi non plus je ne lâcherai rien. Mais pourquoi cette petite voix qui me chuchote "on y arrivera jamais". Depuis mes 18 ans, je n'ai jamais manqué à l'appel des urnes et à moins d'être clouée au lit, je ne le manquerai jamais.
    Merci Capitaine, la petite voix s'est tue quelques temps mais finalement, je l'entend de nouveau, qui me chuchote...

  43. JR84 dit :

    Electeur de la fameuse 3ème circo du Vaucluse (Carpentras!) j'ai voté PS au second tour... contre les consignes de vote du FdG Carpentras qui appelait à voter Ferrand (UMP droite populaire!) pour faire barrage au FN (Marion Maréchal-le Pen). Dans ma circo, le PS était loin d'écraser l'UMP, comme au niveau national. Cette candidate PS, très courageuse, a été exclue du PS pour ne pas appliquer la directive de Solférino : retrait en faveur de L'UMP.
    J'en ai encore le cul par dessus tête. La gauche a perdu, et oui la p'tite Marion-nette est élue. Le Vaucluse se démarque. Depuis 26 ans c'est un département de fachos. Heureusement que je suis là que depuis 2001 !
    Ca va être dur, mais on va résister et on va tenir bon pour que l'électorat de Gauche ne se détourne pas définitivement des urnes. Certaines décisions sont lourdes de conséquence. Résistance.

  44. Michel Berdagué dit :

    AutonomeS et conquérantS, je n'avais pas fait attention au pluriel, très signifiant. Le sur-titre d" Après la pluie", indique que même avec le soleil en promesse nous avons à la fraîche toute la rosée précieuse que chaque citadin homme ou femme en est privé de perles, de l'asphalte,du bitume et ce matin des déchets tessons cassés et odeurs pestilentielles ordures immondices infectes s'accumulant sur des mêtres et des mêtres en largeur et longueur et hauteur centimètres et un seul homme vert vêtu s'évertuant à remettre en état les choses normales pour la dite ville des Lumières : sur son dos Ville de Paris.Il était six heures et Paris s'éveille. Même du temps des Halles le ventre de Paris respirait.
    A Stalingrad demain Nous allons faire la fête, le nettoyage révolutionnaire citoyen sera fait.

  45. Corinne dit :

    "Mais le bateau a tenu bon. Nous avons chacun payé chèrement notre autonomie politique collective. Mais elle est acquise. Le calendrier prévisionnel en rend compte".
    Heureuse de vous lire à nouveau. :-)

  46. neno dit :

    C'est un niçois qui écrit, c'est un niçois qui devrait avoir honte des résultats électoraux de sa région; et pourtant que de dialogues, que d'échanges, que de démonstrations d'espoir vous avez fait naître dans ce comté que l'on croit perdu.
    Oui, vous avez donné de l'espoir, oui, vous avez redonné à la politique ses lettres de noblesse, merci pour tout, et sachez que même ici il existe une force, certes réduite au silence, mais qui un jour proche fera entendre son cri aux arrogants des puissances du fric.
    Sachez cher Jean-Luc que nous sommes là en bien plus grand nombre que les journaleux ne le disent.
    Et prêts au combat politique.
    Aujourd'hui, demain, plus tard, notre victoire est inéluctable.

  47. agatha dit :

    Ouf ça fait du bien de te lire à nouveau! Eh oui, tu as bien mérité de prendre un peu de repos mais on est tellement habitué à lire intelligemment qu'on a du mal à se passer de ta prose. Oui tout reste à faire et seuls les naïfs ou les débutants en pratique politique (dont je fais partie) espéraient gagner rapidement. Ce qui me désole, c'est de voir ce qui s'est passé en Grèce, en Irlande et ce qui va se passer en Espagne. Tout ça n'est pas bon et même s'il faut du temps pour avoir des résultats, le problème est que le mal va toujours de plus en plus vite alors que tout se joue maintenant en microsecondes ! ex les titrisations bancaires

  48. Maryse MERCEREAU dit :

    J'ai lu le commentaire de "Mad" je l'approuve des deux mains, surtout en ce qui concerne son analyse sur l'attitude des Socialistes. Comme les marionnettes, deux petits tours et puis s'en vont et ils récoltent les places et les applaudissements.
    Donc je confirme,je ne suis pas de cette majorité, et j'ai commencé à le faire savoir aux bons amis que j'ai(quand même) dans ce parti, sa

  49. Invisible dit :

    Guide ! Général ! Capitaine ! Moi j'aime autant le principe du Sous-commandant Marcos. Il a une cagoule sur son visage car son visage n'est pas important : il est tous les autres. Jean-Luc met son talent à notre service. C'est ainsi que je le comprends.

  50. dodo30 dit :

    Hulot sur BFM: incroyable l'évolution politique de ce gars que nous avons raillé il n'y a pas si longtemps. Je crois que le PG a tout à gagner à travailler avec cet homme qui reprend pour l'essentiel notre conception de l'écologie politique. A nous de nous rapprocher de cet homme qui a voté Jean-Luc Mélenchon.


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