20avr 12

Veillée rouge

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Cette note est la dernière que je suis autorisé à publier avant le premier tour de l’élection présidentielle. A partir de minuit ce soir, les commentaires seront coupés pour respecter la loi. Ils me manqueront ! Car je les lis avec intérêt chaque soir pour me faire une idée de ce qui se discute entre vous et pour y piocher des arguments et même des formules. Ici je vous dis un mot de ce que je ressens. Puis je me propose de vous ébahir avec le revirement de François Hollande sur la Banque centrale européenne. Enfin je publie l’entretien que j’ai donné au journal « L’Humanité » paru vendredi matin. En effet il exprime avec justesse et clarté le bilan que je fais à cette heure de notre travail commun dans cette campagne. Comme je ne saurais mieux dire depuis, j’en fais une sorte de déclaration à l’usage de ceux qui me liront. Ajouté aux arguments du meeting de la Porte de Versailles, j’estime que cela constitue presque une sorte de manifeste politique.

J’ai noté ces lignes de retour du rassemblement Porte de Versailles. Je n’avais pas fini d’éponger l’émotion qui m’habitait de façon si étrange par sa douceur et la tranquille sérénité qu’elle diffusait en moi. Nous avions été si tendus dans la préparation de cet événement qu’il n’y avait rien eu de prévu pour le moment d’après. Je dînais donc tard avec quelques très proches qui se trouvèrent disponibles au dernier moment après toutes les séances de réglages qui suivent ces sortes d’événements. Chacun entrecoupait son propos des nouvelles arrivées de nos amis qui organisaient des diffusions publiques en région dans les villes. C’était pour moi le plus suffoquant ! 1500 sur la place de la Révolution à Besançon, 2000 au Mans ! Ailleurs on me donnait aussi des chiffres qui coupent le souffle. Par téléphone dans le Doubs puis à Paris avec les jeunes responsables locaux de la mobilisation et de l’organisation parisienne, tous ne parlaient qu’une langue, si jeunes qu’ils soient, celle d’hommes et de femmes qui avaient le sentiment d’avoir écrit de leur propres mains une grande page d’histoire de la gauche. Et moi aussi je songeais que, dans cette vaste halle de la Porte de Versailles, s’était tenu le plus grand meeting parisien de l’union de la gauche dans les années soixante-dix. Nous étions plus nombreux cette fois-ci, si j’en crois ce que m’en a dit Jack Ralite venu me saluer après la fin du rassemblement. Dans la salle il y avait une émotion à couper au couteau. Que de larmes versées dans les rangs que je pouvais discerner devant moi. On ne parvenait plus à se quitter à la fin, après les hymnes. Les commentaires de ma précédente note raconte ces scènes dans les rames du métro et du tram à la sortie, ces internationales chantées à gorge déployées et reprises à pleins poumons par tous ceux qui se trouvèrent contaminés ! Pour une fois je me suis attardé à méditer sur ma propre place dans tout ceci, moi qui ai pour règle de ne pas me regarder vivre pour vivre vraiment. Pendant que j’y songeais on me dit que « Télésur » avait diffusé mon discours en Amérique du Sud ! Ainsi va notre vie de militant qui donne aux actes de notre engagement une sorte d’effet retour et de boucle harmonieuse entre nos actes. En un soir étaient effacées les odieuses traces des « limaces » de la calomnie comme disait Jaurès, qui m’ont accablées toute la semaine. Dans la chaleur des témoignages qui remontaient à moi, qui maintenant ne voit plus rien que ce qu’on m’en dit, je sentais quel énorme événement a été cet instant d’un bout à l’autre du pays parmi les nôtres. Au « Prolé » à Nîmes, ceux qui s’étaient rassemblés autour d’un écran pour suivre la télétransmission criaient et répondaient en même temps que la salle à Paris. Les mêmes témoignages viennent de Grenoble et de Marseille comme on m’en bombardait par SMS les échos émerveillés. Feu d’artifice final de la campagne de premier tour qui achève dans la ferveur ce qui a été commencé de même.

Le lendemain soir je n’en croyais pas mes oreilles. Un ralliement inouïe à l’une de nos thèses essentielle : « Le candidat PS à l'Elysée François Hollande s'est prononcé vendredi sur Europe 1 pour une baisse des taux de la Banque centrale européenne afin de soutenir la croissance. Interrogé sur les moyens de soutenir la croissance, M. Hollande a affirmé que la BCE avait "deux moyens de le faire : le premier, c'est de baisser les taux d'intérêt, si nous pensons qu'effectivement il peut y avoir, par ce biais-là, un soutien à la croissance, et moi j'y suis favorable. Donc à la Banque centrale européenne d'aller dans cette direction", a déclaré M. Hollande. "Mais il y a une deuxième façon qui serait de prêter directement aux Etats plutôt que de passer par le truchement qui a été choisi d'un soutien aux banques", a-t-il ajouté. Selon lui, "c'est quand même invraisemblable que la Banque centrale européenne inonde le marché de liquidités" avec des "banques qui empruntent auprès d'elle à 1% et qui reprêtent aux Etats, notamment espagnol, à 6%". "Il y a un moment où on ne peut pas accepter des phénomènes de rente à ce point", a dit le candidat socialiste. Il "serait plus judicieux, plus efficace, plus rapide que la BCE prête en premier et dernier ressort". » On se demande pourquoi il a attendu la veille de la clôture de la campagne pour en parler. Et pourquoi cet argument n’a jamais été évoqué avant cela compte tenu de son importance, notamment quand la Grèce se débattait sous le grotesque gouvernement Papandréou, pourtant socialiste, ou du temps où les socialistes gouvernaient l’Espagne et le Portugal et mourraient cuits à petit feu sous la trique de l’Union européenne dont ils appliquaient avec zèle les ordres cruels. Doit-on s’en réjouir ? Evidemment oui, car cela apporte de l’eau à notre moulin et aide à structurer une politique d’affrontement avec le gouvernement allemand en Europe. Faut-il le croire ? Je ne le recommande pas. En effet, la suite de son propos sent l’arnaque habituelle. François Hollande affirme : « Cette position, je la défends depuis des années ». C’est un bobard. Je ne l’ai jamais entendu la formuler et je mets au défi quelqu’un d’en trouver la trace. Son humour à l’égard de Sarkozy n’en est que plus suave lorsqu’il s’exclame : «  C'est ce qui se passe aux Etats-Unis, c'est ce qui se passe aussi en Grande-Bretagne », avant de persifler : « Le candidat sortant vient de la découvrir, tant mieux si cette campagne présidentielle a permis d'avoir plus de lucidité ». Tu l’as dit ami ! Que ça te fasse du bien à toi aussi, voilà qui est évident.

Comme il faut un propos comme conclusion d’étape, j’ai décidé de publier l’entretien que j’ai mené avec Patrick Apel-Muller et Mina Kaci du journal « L’Humanité ». C’est un travail remarquable qu’ont réalisé ces deux journalistes. Pour une fois je me reconnais très bien dans la logique du questionnement et j’ai eu plaisir à répondre pour éclairer mon point de vue. Je forme le vœu que ces lignes vous aident à votre tour à comprendre mon état d’esprit dans ces heures de veille et d’attente.

L’Humanité : « Nous arrivons au terme du premier tour. La campagne du Front de Gauche est appréciée par l’opinion comme la plus dynamique de toutes, mais estimez-vous qu’elle a changé la donne, qu’elle a « renversé la table » ? »

Jean-Luc Mélenchon. Nous avons fait vivre dans le pays des thèmes politiques qui ont changé le regard des citoyens, quelles que soient leurs options politiques. L’idée qu’il existe deux camps, celui du peuple et celui de l’oligarchie, est désormais très largement partagée. La dénonciation de l’hyper-richesse et de la richesse sans justification est maintenant générale. Je ne cite que ces deux exemples car l’impact a été si fort que les autres programmes politiques ont évolué, alors que ces deux thèmes étaient jugés populistes au départ. De même, notre discours d’unité républicaine du peuple français, quelles que soient les religions et les origines, a marqué les esprits. Ce qui a changé, c’est le regard que ceux qui se sont rassemblés, qui étaient dans le mouvement, portent sur eux-mêmes, pas sur nous, mais sur eux, du fait de cette campagne. Ainsi, du retour de confiance en soi de la classe ouvrière et du salariat et leur réintégration de leur propre dignité sociale. Dans la population héritière de l’immigration, le sentiment d’appartenance au pays est plus fort et conduit à une re-légitimation de notre présence à tous ici. Et, bien évidemment, nous avons réussi à rassembler la force politique éparpillée. Nous savions qu’elle existait, mais nous nous interrogions pour savoir si nous étions capables de l’aider à se cristalliser, à réapparaître. Nous avons travaillé avec méthode – en prenant le meilleur des traditions des unes et des autres formations – à la reconstituer, à la réorganiser autour d’un programme et d’une vision du monde à la fois anticapitaliste et culturelle. Nous avons fait la démonstration qu’un programme politique est ancré dans une culture, et une culture ancrée dans l’histoire. Cela s’est traduit dans ma manière de faire, mais aussi dans la nature de la participation aux rassemblements.

L’Humanité : « Les fameux « Résistons » et « Présidons »… »

Jean-Luc Mélenchon. Il a fallu parfois tempérer le zèle, mais j’ai rarement dû dire de ne pas crier mon nom. Le ralliement était en effet de nature politique. J’ai mis un point d’honneur à situer tous les parcours que nous avons fait politiquement et historiquement, à la Bastille, à Toulouse ou à Marseille. Les dimensions culturelles, politiques et historiques ont été continuellement tricotées ensemble et cela a transformé l’état d’esprit dans le pays. Même chez ceux qui ne sont pas avec nous.

L’Humanité : « La Banque centrale européenne est mise sur la sellette, on parle de combattre l’exil fiscal, d’une imposition portée à 75% des revenus… Vous faites école ? »

Jean-Luc Mélenchon. Nous avons rendu des questions incontournables. C’est une très grande conquête car des efforts incroyables ont été déployés pour détourner les citoyens de ces questions. L’ordre établi a fait un effort gigantesque pour faire surgir des débats qui n’en étaient pas, pour essayer de passionner l’opinion sur des leurres absolus. Les citoyens ont fait preuve d’une capacité de grande résistance pour ramener au premier plan leurs centres d’intérêt.

Nous avons mis tout le monde au pied du mur et, à quelques heures du scrutin, cela seul compte. Si tout le monde est bien convaincu que le monde de la finance continuera d’attaquer notre pays, quel que soit le président élu parce que ce n’est pas une affaire de personne mais de système, alors se pose les questions : comment répondre à cette attaque ? Faut-il céder, temporiser, s’accommoder? Ceux qui essaient de composer avec l’agresseur, seront encore plus frappés le lendemain que la veille, comme la Grèce. Il n’existe donc que deux positions : s’accommoder ou résister. La résistance porte en elle un acte positif. On résiste car l’on veut atteindre d’autres lignes d’horizon et que l’on n’a pas l’intention de s’en laisser détourner. Je ne dirai pas que nous avons fait école, mais nous avons été les metteurs en scène du réel. C’est nous qui avons amené la réalité sur la table, dont on avait tout fait pour la faire sortir.

L’Humanité : « Vous déclarez que le Front de Gauche est en train d’« écrire une nouvelle page de l’histoire de la gauche ». En quoi ? »

Jean-Luc Mélenchon. Le Front de Gauche fait renaître un courant politique, philosophique, culturel que certains pensaient épuisé. C’est un courant qui marie la philosophie des Lumières, le républicanisme révolutionnaire, le socialisme historique dans toutes ses composantes, qu’elles soient communiste ou socialiste. Nous n’avons pas ramené un vieux drapeau, nous avons créé une force politique nouvelle, le Front de Gauche, qui a en même temps procédé à un re-brassage idéologique très profond, qui a réorganisé son programme politique autour d’un paradigme nouveau : l’écologie politique. Nous avons démontré que les courants de la philosophie des Lumières, du républicanisme révolutionnaire et du socialisme historique ont été validés par le point de vue selon lequel nous n’avons qu’un seul écosystème qui rend la vie humaine possible et qu’il faut en tirer des conclusions. Jusqu’ici, on nous présentait le rapport entre le socialisme historique et l’écologie politique comme une espèce de millefeuilles, avec une couche de socialisme, une couche de République, une couche d’écologie. Nous avons présenté une nouvelle synthèse politique pas seulement comme un objet intellectuel, mais comme une force sociale. En ce sens, nous changeons l’histoire de la gauche. Un des moments clefs de notre campagne a été ce jour où, au quartier général de notre campagne, nous avons reçu les salariés de différentes entreprises en lutte qui ont fait la démonstration que leurs contre-projets étaient d’intérêt général en ceci qu’ils étaient écologiques. L’écologie politique ne sera plus la même dans ce pays depuis notre campagne. C’est notre tradition qui a fourni la première jonction entre cette synthèse idéologique et une classe sociale. C’est bien d’avoir des idées mais il faut aussi que les masses humaines impliquées se les approprient, ou les fassent naître d’elles-mêmes.

Surtout, la gauche va être au rendez-vous de l’histoire, du défi de la crise du capitalisme et de la crise écologique. Alors que tant de peuples n’ont pas l’outil politique efficace, comme le Front de Gauche, pour résister à cette crise, nous l’avons fabriqué, patiemment, méthodiquement, sans a priori, en acceptant que le mouvement de la vie corrige les théories que l’on avait au début. Quel exploit ! Nous sommes devenus dépositaires d’un bien très précieux, unique en Europe. On nous regarde dans le reste du monde. Nous ouvrons une nouvelle histoire de la gauche et il faut en assumer toute la responsabilité. Car le patronat et Laurence Parisot ne s’y sont pas trompés qui ont vu en nous « la Terreur »… pour les portefeuilles des patrons, en effet. Même l’instant d’une élection, ils ne veulent pas des rouges à 15%. Ils s’interrogent : comment en est-on arrivé là en France, alors qu’ailleurs nous sommes arrivés à domestiquer les salariés? A leurs yeux, nous avions déjà fichu la pagaille en 2005 en votant majoritairement contre le Traité constitutionnel européen et l’on avait recommencé avec la mobilisation contre le projet de réforme des retraites en 2010. Pour eux, nous empêchons de se dérouler l’histoire du triomphe capitaliste libéral.

Quelle que soit l’issue de la campagne, chacun en gardera la brûlure. On n’est plus le même qu’avant, quand on a été confronté une fois dans sa vie à la Bastille remplie à l’appel d’organisations politiques, au Capitole archicomble et à la marée humaine de Marseille. Alors, on ne regarde plus la politique de la même manière, ni l’action en politique.

L’Humanité : « Vous avez appelé à « mettre à terre » Nicolas Sarkozy et l’avez défini comme une priorité, comme le point commun de la gauche. Comment abordez-vous la question du deuxième tour ? »

Jean-Luc Mélenchon. Je lance d’abord une invitation à la prudence sur les pronostics. Je répète que l’intuition initiale du scénario de campagne a été vérifiée. Peut-être que cela me donne l’autorité pour que l’on m’écoute. La situation reste extrêmement volatile et la position finale du Front de Gauche n’est écrite nulle part. Ce qui signifie que beaucoup de surprises peuvent se produire. Comme dans les années précédentes. En 2002, le FN était plus haut qu’annoncé et en 2007, il était beaucoup plus bas. Il y a eu à chaque fois des erreurs dans les prévisions.   

Ayons donc l'humilité de juger que rien n'est réglé. Et en particulier pour le Front de Gauche qui, tous les éléments l’attestent, peut s’avérer la surprise.

Le deuxième tour va servir à éliminer la droite. C'est sa fonction principale. Le projet de François Hollande, comme celui du Front de Gauche, ont cet élément, peut-être le seul, en commun. Pour nous qui pensons que la révolution citoyenne est inéluctable, nous avons besoin d'ouvrir la brèche et que la droite perde le pouvoir. Ce sera la première défaite de la droite dans une économie majeure depuis des années. Si M. Sarkozy est battu, l'axe Sarkozy-Merkel s’écroule. Nous ouvrons alors un espace pour toute l'Europe. Et comme nos amis grecs vont voter juste derrière nous, et les Allemands en octobre prochain, cette brèche peut traverser toute l’Europe. C’est à cette échelle que se joue la partie. C’est dans nos rangs que se trouve Pierre Laurent, le président du Parti de la gauche européenne, qui constitue, à l’échelle du continent, la seule alternative à la sociale-démocratie qui partout en Europe – je ne parle pas de la France – a capitulé, instantanément, sans aucune résistance.

L’Humanité : « Certains, jusqu'à la dernière minute, vont continuer à raviver la thématique du "vote utile", du "vote efficace". Craignez-vous cet argument ? »

Jean-Luc Mélenchon. Le soi-disant "vote utile" a fait long feu. Il ressemble davantage à une manoeuvre malhonnête qu'à un raisonnement politique sachant que les sondages placent le candidat socialiste François Hollande à plus de 10 points devant le Front National. Pour moi, ce qui est utile c’est déjà de voter. Depuis maintenant 10 jours, les mêmes qui appellent au "vote utile" consacrent l'essentiel de leur énergie à taper sur le Front de gauche. Il y a là une incohérence : Si la gauche était menacée par le Front National, ils consacreraient leur énergie à contrer l’extrême-droite. Quant au "vote efficace", c'est totalement déraisonnable. La démonstration a déjà été faite : en 1981, François Mitterrand était deuxième au premier tour, il a gagné l'élection. En 1995, Lionel Jospin était premier, il a perdu. Ce qui compte donc, ce n'est pas la position relative à la sortie du premier tour mais la capacité de rassemblement. Les élections présidentielles perdues par la gauche ont une caractéristique commune : la faiblesse du courant que nous incarnons.

L’Humanité : « Et aujourd’hui ? »

Jean-Luc Mélenchon. La gauche a une faible capacité de rassemblement, pas seulement entre les états-majors, mais avec le peuple lorsqu'elle a un programme politique qui renonce à l'affrontement nécessaire avec le capital. Cette fois-ci, nous sommes à un paroxysme de cette situation. Ce sera la première fois qu'un candidat socialiste dans l'histoire appelle à voter pour lui sans proposer aucune conquête sociale d'aucune sorte. Et même pas le minimum qui est une augmentation du SMIC ! C’est pourtant le point de départ de n'importe quel programme de gauche avec l’ambition de diminuer le temps de travail au cours de la vie. De ce point de vue, la capacité de rassemblement de François Hollande est bien plus faible que celle du Front de Gauche. Nous, nous sommes en état de proposer quelque chose qui va de l’avant.

Par ailleurs, nous rassemblons sept partis coalisés, plus des courants. Du côté de François Hollande, il y a un parti et trois humiliés qui ont dû renoncer au passage à leur programme. Le mouvement de Jean-Pierre Chevènement a dû s'avaler tout rond le Traité de Lisbonne pour avoir droit à trois sièges à l'Assemblée Nationale ; Europe-Ecologie-Les-Verts ont dû renoncer à la plupart de leurs idées. Quant au PRG, il devra accepter l'instauration du concordat dans la Constitution. Voilà à quoi ont été réduits les alliés de François Hollande. À une négation de leur identité. Ce qui n'est pas du tout notre cas. Aucun des alliés n'a dû renoncer à quelque chose d'identitaire, de fondateur pour lui. Notre capacité de rassemblement d'organisations politiques est plus grand que celui du candidat socialiste et notre rassemblement populaire l'est aussi. D'une manière ou d'une autre, notre discours donne à tout le monde une perspective commune. Quand le Front de Gauche parle de planification écologique, tout le monde entend de quoi il s'agit, que l'on soit ingénieur, technicien ou ouvrier. Nous avons un contenu programmatique de grande ampleur non seulement socialement, mais humainement et écologiquement. Nous ne sommes pas choisis par défaut…

L’Humanité : « Votre objectif est de réduire l'influence du Front National, faire en sorte que Marine Le Pen soit loin derrière vous. Qu'est-ce que cela changerait dans la vie politique ? »

Jean-Luc Mélenchon. Pour nous qui voulons être utile au pays et à la culture très large du républicanisme, de l'idée des Lumières, du progrès humain et de la similitude des êtres humains entre eux, ce serait un fait extraordinaire. À rebours de ce que l'on a constaté dans pratiquement l'ensemble des pays d'Europe, nous aurions réussi à enrayer cette force et à faire passer devant, la force la plus clairement partisane de l'égalité entre les êtres humains, du partage et des valeurs du progrès. Ce serait un événement politique extraordinaire. On part de loin. Certains voudraient que l'on règle cette question en une campagne, alors qu'elle ne l'a pas été depuis plus de 20 ans. On ne sait pas si dimanche on va y arriver. Mais c’est un enjeu d'intérêt général. Pour des citoyens se demandant quel intérêt ils auraient à voter ce dimanche en général, et pour nous en particulier, c'est une bonne raison que de leur dire de venir nous aider à repousser le Front National.

L’Humanité : « Dans L'Humanité de mardi, Christian Salmon, fondateur du Parlement international des écrivains, jugeait que la campagne du Front de Gauche réinvente la politique. N'est-ce pas un préalable, une nécessité pour tous ceux qui aujourd'hui s'abstiennent faute d'espérance, n'est-ce pas aussi le sens de la "révolution citoyenne" que d'embrasser toute cette population ? »

Jean-Luc Mélenchon. La révolution citoyenne s'apparente davantage à un phénomène de la nature qu'à un complot délibéré, organisé par nous. Les origines de la mise à distance de la politique par toutes sortes de gens ont un contenu très concret : la politique libérale ne parle à personne. C'est une politique sèche, stérile, faite de comptabilité. On tente par des graphes, en prétendant leur donner un caractère scientifique, de transformer en évidence quelque chose qui n'est qu'une construction idéologique. C'est un système politique qui ne répond à aucune question que se posent les gens. Comment puis-je vivre s'il me manque la moitié de mes dents ? Comment puis-je lire si je n'ai pas de lunettes ? Comment mon gamin va-t-il améliorer sa vie s'il n'y a pas d'instituteur dans l'école ? Ce sont des questions préalables à toutes les autres. Comment accepter de faire des sacrifices toute sa vie sans pouvoir améliorer son quotidien… La politique de l'ordre établi ne parle à personne en dehors des puissants. Elle parle une langue morte dans laquelle il n'y a pas d'êtres humains, pas d'amour, pas de fraternité, pas de poésie, pas de goût du futur, pas de passion pour la science. Seul importe l'équilibre des comptes à condition que la dépense publique soit réduite. Nous avons osé changer cela. Nous avons en quelque sorte rompu la loi du silence inhumain. Et ramené des questions humaines en se demandant comment les régler. Nous nous sommes rendus compte que le possible n'était pas loin du souhaitable. Et que parfois le possible est plus grand que ce que les gens osent rêver. On a appris aux gens à rabougrir leurs rêves. Nous, nous leur disons de les laisser s'épanouir. C'est effectivement une autre manière de faire de la politique.

L’Humanité : « En lisant des poèmes ? »

Jean-Luc Mélenchon. J'ai lu Victor Hugo devant 10 000 personnes pour envoyer un signal, pour répondre à ceux qui prétendait que j'étais trop intellectuel pour les gens. Un beau silence de connivence m’a accompagné, montrant que nous aimons tous les belles choses. On finira par percer la muraille. Et voilà que « l'autre » se met lui aussi à lire du Victor Hugo place de la Concorde…

L’Humanité : « Quelles seraient les mesures prioritaires à vos yeux que devrait prendre l'éventuel gouvernement de gauche dès son installation ? »

Jean-Luc Mélenchon. Il faut convoquer la constituante pour la 6ème République. Il n'y a pas plus urgent. Changer la règle politique, c'est refonder le peuple français lui-même et c'est donner de la respiration aux nôtres. Mais bien sûr l’urgence c’est de commencer par rassurer, non pas les marchés, mais les travailleurs. Ainsi, il faut des décrets de titularisation des précaires (ainsi 880 000 personnes retrouvent une perspective dans la vie qui ne s'arrête pas au mois suivant) et de plafonnement du recours au précariat dans les entreprises. Et bien entendu, l'augmentation du SMIC. Le gouvernement doit être une machine à donner la confiance au peuple français. Il faut rassurer les salariés, les gens ordinaires qui ne demandent pas des mille et des cents. Ils demandent simplement à réintégrer un cadre de civilisation où ce n'est pas la précarité qu'il emporte. Toute l'histoire de l'humanité est une lutte contre la précarité. On a inventé les institutions sociales pour nous soustraire aux rapports de force qui peuvent changer tous les jours. On a inventé l'agriculture pour ne plus dépendre de la cueillette. La barbarie du capitalisme, c'est de replonger les masses considérables d'êtres humains vers une situation anté-historique. La sphère politique ne mesure pas assez qu'une société ne peut pas vivre dans la peur permanente, la peur de ne pas avoir de travail, la peur de le perdre le lendemain, la peur du chef, la peur de mal faire car le management fonctionne sur la peur. Il faut libérer la société de la peur et de la violence de l’exploitation.

L’Humanité : « Les législatives, qui font suite à la présidentielle, sont un moment fort du rapport de forces. Allez-vous mouiller la chemise ? »

Jean-Luc Mélenchon. C'est décisif. Si les choses tournent bien pour le Front de Gauche, et qu'il y a un gouvernement de Front de Gauche, nous avons besoin de pouvoir nous appuyer sur un groupe parlementaire très fort, pas pour faire de la figuration dans l'hémicycle, mais pour porter le projet de la révolution citoyenne sur le terrain et être les agitateurs et intermédiaires. C'est notre conception de ce qu'est un parlementaire. Ce n'est pas une machine à voter avec la majorité.

Si ce n'est pas un gouvernement du Front de Gauche, mais un gouvernement socialiste, notre groupe parlementaire sera l'assurance-vie des salariés. Car il n'y aura que lui qui tiendra son programme jusqu'au bout et qui le tiendra d'une manière positive mais exigeante. Le reste, on connaît : la droite est contre tout progrès social et les socialistes ont tendance à avoir peur de leur ombre. La force d'entraînement viendra du Front de Gauche et de nulle part ailleurs. La bataille des élections législatives et le deuxième temps de l'insurrection citoyenne, après la présidentielle et avant la suite, c'est-à-dire la mobilisation populaire. Beaucoup devraient réfléchir à ce qui est en train de se passer dans notre campagne. Le Front de Gauche est en train de se transformer en front du peuple.

L’Humanité : « Prédisez-vous une sorte de mariage entre l'élan électoral du Front de gauche et des mobilisations populaires ? »

Jean-Luc Mélenchon. Quelque chose bouge en profondeur dans le salariat de notre pays qui est en train de vaincre la peur. A l’heure où nous parlons, des luttes offensives pour l'augmentation du salaire, contre des cadences infernales, contre le travail du dimanche sont conduites. Ce sont des luttes de conquête. Le Front de Gauche en est l’expression politique. Nous avons permis que ce mouvement prenne confiance en lui, non seulement syndicalement, mais politiquement. Il va donc s'élargir. De plus, si nous battons Nicolas Sarkozy, ce sera un démultiplicateur d'énergie gigantesque.

L’Humanité : « Quelle est votre dernière adresse, avant le premier tour, aux électrices et aux électeurs à deux jours du premier tour ? »

Jean-Luc Mélenchon. Je fais une invite de républicain : réfléchissez attentivement à ce qui est bon pour le pays et ne vous laissez pas embarquer par des impressions, par des combines de sondages, par des suggestions visant à vous condamner à la résignation… Et voyez que le Front de Gauche est la meilleure contribution que l'on puisse faire aujourd'hui à l'histoire de notre pays. Osez l'audace !

Entretien réalisé par Patrick Apel-Muller et Mina Kaci


1  682 commentaires à “Veillée rouge”
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  1. Michel Giacomazzi dit :

    J'espère que JL Mélenchon "décompresse" ; il en a bien besoin et peut être fier de nous avoir aussi bien représenté.
    Je crois que la dynamique est là, même si hier nous espérions autre chose. L'un des mots de cette élection est peut-être "fantasme".
    Pour ceux qui sont abonnés à "Arrêt sur images", une chronique de Judith Bernard remarque que le vote FN est généralement élevé là où il y a peu d'immigrés et inversement. Bref, le vote FN serait bien souvent dû à l'immigration fantasmée que nous présente les médias.
    D'où l'intérêt, à mon avis, de continuer à montrer que l'immigration n'est pas un handicap mais une chance : ce n'est pas la voie la plus facile dans un but électoraliste, mais c'est nécessaire pour que certains esprits apeurés s'apaisent.
    Nous-même avons peut-être aussi fantasmé sur la dynamique qui est apparue. Nous avons oublié que d'autres la voyaient d'un mauvais oeil, et que s'il y a des adhésions solides, d'autres sont plus fragiles (au moins pour un temps). Les boules puantes arrivées la semaine dernière, là où on ne les attendait pas, ont peut-être déstabilisé les adhésions les plus fragiles. Peut-être aussi que certaines adhésions pas encore assez solides se sont fait peur et sont allées vers le "vote utile".
    Plus de 11% du corps électoral n'a pas eu la main qui a tremblé cette fois-ci, ça fait du monde pour les luttes à venir. Ca fait un outil politique qui renforce l'outil syndical et associatif, et réciproquement. Et ça,...

  2. bardamu dit :

    J'ai déjà mis ce message quelque part mais je le met à nouveau car il m'a aidé: c'était dur hier. J'ai 23 ans, je ne suis pas (encore) militante, ce matin je me sentais mal quand je me suis souvenue que 18% de gens avaient voté Le Pen. J'en ai encore les larmes aux yeux. Voilà ce qu'un ami m'a écrit:
    "Le front de gauche a réalisé un bon score pour une première élection de cette ampleur. L'avenir lui donnera raison. Quant au fascisme combattons-le sans relâche, les résistants ont toujours été minoritaires. Comme disait le révolutionnaire Victor Serge: de défaites en défaites jusqu'à la victoire finale."
    Ce n'est pas parce qu'hier soir ils ont eu le nombre, qu'ils ont raison...
    Résistance!

  3. yohann dit :

    MICHEL 1090
    "D'où l'intérêt, à mon avis, de continuer à montrer que l'immigration n'est pas un handicap mais une chance "

    Es ce que c'est le role du Front de gauche de faire ce travail?
    Je pense que c'est plus le rôle des journalistes, des medias, du gouvernement en place, des assos,des artistes...'(comme dans les années 80 avec touches pas mon pot')
    Le rôle de front de gauche c'est de marteller l'humain d'abord non?

  4. carlo dit :

    @ HYBRIS
    Je dis simplement que les médias sont depuis plus d'un an complaisants avec Marine Le Pen. Ça concerne directement quelques journalistes
    Quelques journalistes, ce n'est pas "les médias". Ni le NO, ni Libération, ni Le Monde, ni BFM TV ne "portent son discours".

    Ça concerne plus insidieusement nombre de leurs confrères comme ceux que vous citez qui ont peu ou prou contribué à présenter avantageusement sa personne, voire ses idées par comparaison à son père
    Que MLP tienne un discours plus respectable que celui de son père est un fait. Pourquoi le nier? Le reconnaître n'est pas "présenter avantageusement sa personne".

    Le vote rural en l'absence d'immigration porte au contraire témoignage de l'imprégnation des esprits par la petite musique des médias
    C'est en tout cas ce que vous désirez croire. Il est vrai qu'il est rassurant de se dire que c'est la faute des médias. En 2005, les médias faisaient ouvertement campagne pour le "oui" mais on ne peut pas dire qu'en 2012, ils ont fait campagne, même insidieusement, pour le FN, alors que le vote MLP embarrasse les deux grands candidats. Le vote MLP -et c'est sur ce point que nos analyses diffèrent- est essentiellement un vote antisystème (contre les partis qui se partagent le pouvoir, contre les journalistes, contre les élites, contre l'Union européenne, contre la mondialisation...)

  5. Fred dit :

    Je constate d'après certains commentaires que toutes les voix qui se sont portées vers le Front de Gauche ne se reporteront pas en totalité vers François Hollande au deuxième tour.
    Je veux bien comprendre qu'il soit difficile pour certains d'aller voter pour un parti jugé libéral en comparaison du programme du Front de Gauche.
    Cela dit, pour mon deuxième commentaire ici, je vais encore citer la même phrase de Jean Luc Mélanchon, celle qu'il a prononcé durant son débat (si on peut appeler cela comme ça) face à Marine Le Pen sur France 2 en Février:
    "Nous, les gens de gauche, depuis un siècle et demi, au deuxième tour, quel que soit celui qui arrive devant, tous les autres se désistent pour lui. Par conséquent, si c'est moi, Hollande se désistera pour moi. Si c'est Poutou, nous nous désisterons pour Poutou. Si c'est Joly, nous nous désisterons pour Joly. Et croyez moi, il n'y aura aucune faille entre nous pour vous mettre la pilée que vous méritez"

    Malheureusement, la pilée n'est pas vraiment au rendez vous mais l'antinomie du Front de Gauche, c'est le Front National, pas le PS.
    On n'est pas obligé de suivre ce précepte, mais pour ma part, lorsque j'ai le choix entre 2 candidats, je préfère le moins mauvais que de voter blanc. J'ai bien voter Chirac en 2002 car cela signifiait voter contre Jean Marie Le Pen.
    Je sens que je ne vais pas avoir assez de place pour developper mon raisonnement jusqu'au bout donc allons droit au but: voter Hollande, c'est...

  6. joyeux dit :

    Séverine 1084
    Sur France Inter, ne boycottez surtout pas Daniel Mermet et "Là-bas si j'y suis"...Ecoutez l'émission d'aujourd'hui !
    Célia 1003
    Oui, Célia, d'accord avec vous si "l'humain d'abord" a vraiment un sens pour celles et ceux qui ont voté Front de Gauche !

  7. thierryjay93 dit :

    @ bern ike 1075
    Jean-Luc Mélenchon ne nous demande pas d'abdiquer mais de poursuivre notre combat en tenant compte de notre score comme base de lancement vers de nouv eaux horizons.
    Il ne s'agit pas, en votant pour la gauche molle, d'approuver le programme rose très pâlichon du candidat mais d'é-li-mi-ner le représentant de l'ultralibéralisme.
    Se débarrasser de Sarko, ne nous fait pas un collabo du social-libéralisme.
    En revanche, nous nous donnons les moyens d'expliquer et de poursuivre avec acharnement la pédagogie auprès des français que la révolution citoyenne et le projet "L'Humain d'abord" constituent une réponse, oui idéologique, mais appropriée aux enjeux de notre temps.
    Alors le vote du 6 mai doit être vu comme un vote stratégique pour la prise du pouvoir par le peuple d'ici 10 ans autour de la force nouvelle qui s'est constituée, forgée,endurcie dans l'épreuve des présidentielles.
    N'oublions pas non plus que la défaite de Sarkozy va provoquer l'éclatement de la droite et sa recomposition avec fortes turbulences lepénisantes. Notre combat contre l'extrême droite doit rester une de nos marques de fabriques jusqu'à ce qu'enfin, les médiacrates et sociaux libéraux finissent par comprendre qu'il en est aussi de leur intérêt.

    Voilà pourquoi je voterai FH en pensant fortement au FdG pour les années qui viennent

  8. ch dit :

    Hier soir l'angoisse et le dégout mais aussi la colere on fait que j'etais décidé a tout laisser tomber,fini d'aller voter,mais aujourd'hui a 15h j'allume la radio et sur fr- inter ou on peu retrouver le lien dans le message 1068 plus haut d'ailleur merci a toi,j'ai entendu des paroles de haine,j'invite vraiment les indécis a l'écouté,on peu pas laisser passer ça,je comprend pas comment des individus comme ça peuvent avoir des paroles aussi basse,c'est pourquoi ça me fait mal au ventre de voter pour le ps mais je vais quand meme le faire,il faut resister c'est pas évident mais il le faut vive le fdg et vive jl et a tres bientot

  9. Lyendith dit :

    yohann 20h35 dit:
    Le rôle de front de gauche c'est de marteller l'humain d'abord non?

    Mais rappeler que l'immigration est une chance fait partie de ce message justement. «L'Humain d'abord», pas «les Français d'abord».

  10. jnsp dit :

    @ carlo
    Sur le rapport media/MLP/Jean-Luc Mélenchon je te conseille de regarder les photos illustrant les articles sur MLP et de comparer avec celles des articles sur Jean-Luc Mélenchon. C'est très éclairant, tu verras si tu n'as pas déjà vu.
    Pour ce qui concerne les "raisons" du vote FN c'est sûr que l'aspect anti-système est important mais les "craintes culturelles" et la peur ont aussi une importance certaine.

  11. Cathar(31) dit :

    à boris 20h29 post 1089
    Même le Plantu ce midi sur France Info y est allé de "son plus grand respect pour les électeurs du FdG"... C'est tellement serré entre Sarko et Hollande !

  12. herve92 dit :

    Rebonjour a tous, j'ai déja expliqué plus tôt mon choix (538) de ne pas voter FH au 2ème tour (qui appliquera la même politique que NS en particulier sur le volet traité européen MES et regle d'or).
    Jean Luc nous demande de voter FH sans état d'âme (car il faudra bien mettre un bulletin FH dans l'urne, même si c'est pour barrer la route a NS)
    et à 20h01 Hollande, si il est élu, nous dira que les français l'ont choisi pour réaliser son programme: fini la visibilité du programme du FdG a travers son discours, et par notre vote (même si c'est par défaut) nous serons implicitement vus comme associés à sa politique (dur, dur de faire passer le message quand les masques vont tomber, et qu'il faudra dire qu'on a aidé a son élection mais qu'on n'est pas d'accord avec son programme, les médias vont se régaler...)
    et pourtant avec nos 11% nous avons moyen de faire pression auprès de FH sur quelques grands thémes tels que la finance et les referendum, lors d'une déclaration publique, quitte a lui opposer officiellement "l'abstension positive" qu'il nous a si bien vendu lors de l'adoption du MES, en cas de refus de sa part.
    Jean Luc nous a toujours dit qu'a gauche on se désistait toujours pour le candidat le mieux placé, le problème c'est quand le candidat de gauche est de centre droit
    Je suis désolé, mais pour moi le PS c'est fini, trop de trahison, trop de fois,
    il me reste un bulletin Jean-Luc Mélenchon que je glisserai dans l'urne
    et la lutte contitue aux...

  13. NM38 dit :

    Je m'étais fait la promesse de ne céder à aucune consigne. Je ne considère pas votre engagement intelligent et sincère à voter pour nous débarrasser définitivement de Sarkozy comme une directive. J'accomplirai donc cet acte citoyen nécessaire, malgré mon profond rejet pour le candidat PS et la gauche caviar qu'il incarne. Nous vous attendons, en grande forme, pour la prochaine bataille qui s'annonce au mois de juin. A très vite,
    Noëlle Molinellli

  14. Diogene dit :

    Notre score est bon, nous sommes seuls en mesure de faire gagner OU perdre NS...
    pas si mal que ça non ?
    Le FdG est devenu une vraie force qui a impose dans le débat les salaires, une juste répartition de la richesse produite, la révolution écologique, la place de l'humain face a une finance devenue folle, la défense des acquis sociaux, le vivre mieux tous ensemble, une 6eme république.....j'arrete car ça prendrait trop de place...
    Cela s'inscrit sur un chemin dont la première étape est de sortir NS !
    On ne peut pas avancer sans ce préalable...
    Restons unis, l'adversaire est connu !
    Pour le concurrent, on a les législatives pour ça
    Mais avant tout, que ce travail magnifique et intense pour convaincre continue, les outils sont sur le blog, nous avons un bel ouvrage, ceux que nous avons pas encore convaincus vont dérouiller dans pas longtemps et auront besoins de nous tous.
    Donc de la suite dans les idées et un objectif :
    La révolution citoyenne !
    amitiés fraternelles a toutes et a tous.

  15. PascaleB dit :

    Je n'ai pas pu lire tous les commentaires, aussi je ne sais pas si cette analyse chiffrée du yeti a déjà été communiquée. La voici, elle me paraît intéressante : http://yetiblog.org/index.php?post/bilan-1er-tour-presidentielle

  16. PatFG dit :

    Apres la gueule de bois d'hier soir comme beaucoup d'autres, j'ai pris le temps
    de me remémorer les moments pleins de cette campagne intelligente, approfondie, faite de générosité de convivialité et d'analyses pertinentes.
    Je n'ai donc pas oublie non plus d'ou nous partions, que le chemin ne pouvait qu'être long dans cette France saccagée par les mensonges les manipulations.
    Mais les bases d'une nouvel vision d'un vrai peuple de gauche sont là avec cette bataille contre ces renégats de la finance, avec cette approche universaliste, cette fraternité, ces sourires et cette bonne humeur.
    Oui comme Jean Luc je pense qu'il faut virer la gangrène sarkosiste et voter Hollande Le 6 Mai, on aura le temps "d'un marquage à la culotte" sur ses initiatives et d'abord montrer la force de nos idées lors d'un grand 1 Mai de conviction ou doivent apparaitre les revendications salariales et d'abord celle du SMIG a 1700 euros.
    Ensuite,en étudiant les résultats on constate des zones de Mélenchonie interressantes dans certaines banlieue ou la bataille a du être rude avec le FN. De voir aussi la présence en tête de Jean Luc dans certaines zones rurales de L'aude, de L'Ardèche de l'Ariège des Pyrénées(merci les amis de la vallée d'Aspe que j'aime tant!) et d'ailleurs

    On a sans doute aussi besoin de s'aguerrir dans les débats au quotidien, approfondir nos arguments et puis cet espoir d'être un Front de Gauche incontournable pour une majorité a...

  17. Fred dit :

    Il manque la fin: voter Hollande au deuxième tour, c'est voter contre Sarkozy !

    Et si certains pensent que voter "trop" pour Hollande pourrait affaiblir le Front de Gauche aux législatives en favorisant le vote PS, que penser du cas où Sarkozy serait réélu ? Quel serait alors l'objectif ? Etre une force d'opposition plus importante de la même manière que Marine Le Pen le souhaite pour sa part en misant sur la défaite de Sarkozy et l'implosion de l'UMP ?

    Mieux vaut tout de même être une force de proposition au sein d'une majorité à gauche non ?

    Dans tous les cas, j'irai voter Front de Gauche aux législatives mais je préfèrerais éviter que Sarko soit réélu une nouvelle fois même si ça parait peu probable.

    N'hésitez donc pas à choisir entre les deux candidats même si aucun ne vous satisfait vraiment.

    Bonne soirée

  18. Kiern dit :

    Ma famille aura finalement voté quatre fois pour Mélenchon et une fois pour Hollande, sans doute au nom que les mères voient plus loin que les enfants ce que sera leur avenir. Nous serons donc cinq pour Hollande dans quinze jours.

    Je tenais à remercier le FdG pour la richesse des débats qu'il a su susciter. Cette richesse là ne se perd pas dans un résultat électoral moins décevant aujourd'hui qu'inattendu il y a quelques mois. De ces richesses que l'âme des hommes accumulent.

  19. Nicks dit :

    Nous ne devons pas tergiverser et voter contre le président actuel. Ensuite il faudra tout faire pour que le Front de gauche se présente d'un bloc aux législatives, pour confirmer voir améliorer notre score. C'est à cette condition que nous pourrons peser sur la politique de Hollande, s'il est élu, en plus des mouvements sociaux éventuels bien entendu. Ce sera beaucoup plus dur contre une droite soumise à la pression du Fn. Allez, on lâche rien.

  20. Gatien dit :

    Ne soyons pas déçus du résultat de Jean-Luc Mélenchon, il faut être fier, fier de ne pas être tombé dans le vote utile, fier d'avoir voté pour l'intérêt général, fier d'avoir voté pour des valeurs bafouées depuis bien longtemps. Mélenchon a eu l'audace d'assumer vouloir faire tomber les puissants de ce monde, ceux qui nous oppriment et nous manipulent pour toujours s'enrichir d'avantage. Il est bien évident que ces gens là ne se sont pas laissés faire et ce sont les médias qui ont fait le sale boulot. Pendant ce temps, la fameuse semi-démente pouvait continuer sa politique de dédiabolisation sans être inquiété par les médias de masse.

    Par ailleurs, vous pouvez constater que la démarche avant de comprendre que Jean-Luc Mélenchon est le bon choix est difficile notamment à cause des journaux, de la télévision etc, alors questionnez-vous, demandez-vous si ces gens qui vous entourent peuvent parvenir à effectuer cette démarche quand on leur répète sans cesse des discours haineux qui, soit disant, justifieraient les conditions de vie déplorables dans laquelle ils se trouvent. Prés de 4 millions de personnes y sont parvenus, ne baissons pas les bras, ce n'est que le commencement.

    Jean-Jacques Rousseau disait que la chose la mieux partagée était le bon sens, quand on voit le score de Sarkozy et de l'autre vulgaire moins que rien, nous avons de quoi se poser des questions...

  21. sylvaine72 dit :

    Je viens de me redonner du baume au coeur en comparant les résultats 2007 et 2012 en nombre de voix. En 2007 il y avait 668 000 votants de plus. Quand Sarkozy perd 1 690 000 voix, Hollande n'en gagne que 770 000.
    Les écologistes en perdent 231 000 car Bové était aussi présent.
    Jean-Luc Mélenchon fait 150 000 voix de mieux que le FN en 2007 qui en gagne 2 580 000 (dont probablement une partie des voix des chasseurs et de de Villiers : 1 230 000 bien que Dupont-Aignan avec ses 644 000 voix ait dû en récupérer).
    Jean-Luc Mélenchon a la plus forte progression avec + 3 278 000 voix par rapport à 2007. Même si les 1 372 000 voix perdues par LO et le NPA sont sans doute venues s'ajouter pour le FdG, il reste près de 2 000 000 de voix gagnées.
    Finalement c'est formidable pour un Front aussi jeune.et je me dis qu'il ne faut surtout pas nous laisser abattre mais prolonger cette belle dynamique en ne lâchant rien autour de nous

  22. NANOU 50 dit :

    On doit absolument virer Sarkozy ! C'est "d'utilité publique" même avec une pince sur le nez! Rappelez - vous des dégâts qu'il compte faire sur le plan social : Jean Luc nous l'a expliqué clairement (smig par branche,le contrat au dessus de la loi,il va dégommer notre école républicaine,la santé,du peuple, il s'en fout..). On n'a pas le choix! Et on ressortira nos drapeaux, et on ne fera pas de cadeaux au PS. La lutte continue ; INELUCTABLEMENT, nous sommes forts et c'est pas Le Pen qui viendra défendre tous les amis qui se sont rassemblés autour de nous et bien au delà. Allez! Zou! Sarko DEHORS ! et avec les menottes

  23. jean manatane dit :

    Bon moi je vais quand même aller voter Hollande pour mes potes étudiants étrangers qui flippent pour leurs papiers si sarkosy repasse...

  24. Séverine dit :

    @joyeux 20h 46
    Bien sûr que je ne boycotte pas "La bas si j'y suis"!, je suis d'ailleurs en train d'écouter l’émission de cet après midi. Ce sera mon entorse au règlement. Pour les quelques émissions valables sur France intox par ailleurs, vive l'écoute sur internet.

  25. Je n'ai pas tout lu, j'en suis à 17h26 et je ne sais si ces arguments ont été donnés.
    1- Il faut battre Sarkozy pour qu'il aille en taule, la justice va le rattraper
    2- Notre "baisse" à 11% par rapport aux 15/16% promis s'explique essentiellement à mon avis par les électeurs PS qui nous avaient rejoints dans les meetings et qui ont eu injonction du PS de rejoindre le bercail, pour qu'Hollande soit en tête du 1er tour. Ces électeurs du Non de gauche sont fondamentalement avec nous et ils vont nous rejoindre pour les législatives où leurs sortants ont laissé passer le traité de Lisbonne et se sont abstenus sur le MES. Ma fille, mon fils sa femme et ses deux enfants majeurs, de nombreux voisins dans mon village sont dans ce cas là. Cela doit à mon avis être un cas assez général.
    3- Le FN n'a pas de militants capables d'être députés. Le seul score qu'ils peuvent faire c'est à la présidentielle : besoin d'un chef. De plus leurs électeurs sont pour l'essentiel des ivrognes ou des petits cerveaux qui sont abreuvés par TF1. Nous par contre avons un potentiel de gens conscientisés, prêts à agir pour "changer le monde".
    Il faut mettre en marche plus que nous l'avons fait jusque là ce potentiel militant et alors ils ne vont pas peser lourd les faschos.
    Dans mon village de 924 inscrits et 763 exprimés : Hollande 199 (26.08%) Le Pen 175 (22.94%) Mélenchon 147 (19.27%) Sarkozy 135 (17.69%) nous allons réunir les 147 résistants et repousser la peste brune.

  26. ricorouge dit :

    Pour ma part, je lache rien et surement pas mon vote au PS ! Je comprend et respect totalement l`appel a virer le nain mais j`ai bien peur que la peste a venir soit encore pire que le cholera. Apres l`echec de FH, l'alternance politique soit le F haine "enrichi" d'une bonne partie de l'ump proche ideologiquement ! On est dans la m....., avec ou sans vaseline ! Quant a esperer Sarko devant la justice sous la presidence de FH, un peu de respect pour la collusion entre ces deux partis et leurs chiens de garde

  27. phil68 dit :

    Je pense que plus que jamais il faut combattre le FN et ses idées racistes. Sinon, ce seront eux, les leaders de l'opposition.

    Concrètement cela veut dire qu'il faut faire ce qui n'a pas été fait au cours de ces 30 dernières années : monter le plus d'actions collectives, faire se rencontrer français dits "de souche" et les nouveaux français issus de l'immigration, mettre fin à la ghettoisation des esprits et faire à nouveau naître une cohésion nationale. Il faut mettre l'humain d'abord... à commencer par les rapports entre les gens. Pour que le voisin soit un ami et non un ennemi, quel que soient ses origines.

    C'est dans les villages où il y a le moins d'immigrés que le FN fait les plus gros scores. Pourquoi ? Parce que le seul immigré que ces gens connaissent est... celui du JT (qui n'est pas le plus cool... et surtout pas le plus représentatif de la chance que représente le métissage pour le monde). Faisons découvrir à tous la richesse de l'humanité et on comprendra qu'il y a plus de choses qui nous unissent que de raisons de divisions. Soyons l'anti Samuel Huntington !

    Le FdG doit, en plus d'être une force politique, devenir l'agitateur de cette grande réconciliation entre toutes les composantes du peuple. Vive la vie !

    En attendant, commençons par virer notre diviseur national, j'ai nommé Nicolas Sarkozy, de son job actuel. Et pour cela, il n'y a que le bulletin Hollande, qu'il faut glisser dans l'urne sans hésiter!

  28. andré f dit :

    La première réaction à l'annonce des résultats des présidentielles, hier soir, est la consternation (oups ! un coup dans le sternum, Le Pen à 20%, Mélenchon à 11%).
    Puis, la journée de lundi s'écoulant, les résultats définitifs s'affichant, un peu plus de sérénité.
    Le score Le Pen, aussi inacceptable et élevé soit-il n'est (malheureusement) pas une révolution ;  en niveau, il est de l'ordre de grandeur de celui de son père en 2002. Et, inférieur à la somme Le Pen / Mégret en 2002 toujours.
    En voix, du fait de la meilleure participation 2012, ce score représente un peu plus que la somme Le Pen / Mégret 2002. Pas de beaucoup. Si on ajoutait, en 2002 toujours, les voix Saint Josse (Chasse, Pêche, Nature et Tradition, assez "proches"), on est en dessous.
    De même, si on se souvient que, d'une part, Le Pen a été annoncée très régulièrement pendant des mois "autour de 20%" (au point que son passage devant Sarkozy a été envisagé), d'autre part que les derniers "sondages" la mettait (en "reprise") entre 15 et 17%, le score effectif (17,90%) aussi fort soit-il, ne signifie pas un bouleversement radical (d'autant que - malheureusement - la tendance européenne actuelle est plutôt au renforcement spectaculaire des votes "identitaires-xénophobes").
    Ça n'efface en aucune façon l'inquiétude face au volume - et, à analyser finement et honnêtement... - de ce vote. Mais, ça relativise absolument le caractère prétendument inédit, bouleversant etc de la nouvelle...

  29. A.Caporale dit :

    D'ici quelques jours le discours de l'ump sera très proches du discours (si on peut appeler un discours la prise de parole de la fille à son père) du FN. Il a déjà commencé le glissement aujourd'hui.
    Attendons nous a une union FN - ump et au retour en course du cheval sarko drivé par l'amazone marine.
    Les temps vont êtres difficiles.
    Et je ne comprends toujours pas que des ouvriers puissent voter FN. En revanche j'ai constaté, ce qui ne m'étonne pas, que les déçus du sarkosisme votent FN !

  30. alain dit :

    Près de quatre millions de voix pour le FdG Tout simplement formidable! sachons apprécier cet en avant!
    Le 1er mai est notre prochain rendez vous. Ou peut on retrouver le FdG PG à Paris?
    Soyons des millions dans les rues.
    Alain

  31. Benoît dit :

    Merci. À Jean-Luc, au Front de Gauche, aux camarades et à vous tous que je lis chaque jour avec délice. Le résultat de ce premier tour me confirme que la stratégie, la vision des choses, du Front de Gauche était la bonne. À la fin, ce sera eux, ou nous. Lorsque j'étais qvec les Républñicains espagnols, la semaine dernière, avec mon spectacle sur la Guerre d'Espagne et ses conséquences tragiques, j'ai pu discuter avec le public en leur faisant remarquer que ce que nous voulions montrer, imperceptiblement, était la continuité historique entre la Commune, la République espagnole et aujourd'hui, avec la répétition de certains phénomènes. Eux ou nous.
    Cette stratégie n'a pas autant réussi que nous le souhaitions, mais ce n'est que le début. Maintenant nous sommes là, nous nous sommes comptés, nous connaissons nos adversaires politiques et l'ampleur du travail qui reste à faire. Que chacun fasse en son âme et conscience ce qu'il croit juste pour le deuxième tour: personnellement, j'élimine. Il n'y a rien à négocier car nous ne pourrions pas nous fourvoyer avec un programme sociodémocrate (ou socio-libéral).
    Sinon, à Strasbourg, on fait de la résistance: dans ma circonscription, très partagée entre quartier populaire "alsacien" et quartier populaire "issu de l'immigration", ça vote plutôt à gauche, et parfois le Front de Gauche est en deuxième position (devinez de quel côté)! Allez, on continue!

  32. j-jour dit :

    @ceux qui disent nous n'avions pas les pieds sur terre de penser un second tout possible:
    Il y a tout de même eu un sondage annoncé à 17% à un moment, une ou deux semaines de l'élection je ne me rappelle plus, il y avait ces autres chiffres secrets de la DCRI (guerre psychologique je veux bien) Avec les médias se demandant "comment en finir avec Jean-Luc Mélenchon" titre d'article de Barbier, Parisot se grattant le cou, des meetings archi pleins sur tout le territoire, on pouvait raisonnablement penser que le score de Jean-Luc Mélenchon était encore plus haut que ce qu'ils voulaient bien le laisser paraître, non?
    De plus cela nuit-il vraiment de s'être dit cela, d'avoir visé plus loin, à part de souffrir un peu plus de l'atterissage? D'avoir aussi détourné cet insupportable rabâchage de vote utile pour Hollande en postulant que si Sarkozy s'écroulait on pouvait envisager Hollande et Mélenchon au 2 ème tour?

    @Stéphane
    "Ne nous laissons pas gagner par la sinistrose, le découragement ou la morosité"
    Je ne crois pas que se détourner d'un vote en faveur de François Hollande soit le symptôme de cela, au contraire.

    @Mélopée A cette heure, je vais le faire. D'abord, parce que j'accorde au FdG une sincérité dans son combat et la possession d'éléments d'analyse que je n'ai pas.
    Et bien justement ce serait le moment de les partager ces éléments d'analyse, si tant est qu'on puisse mettre la lumière sur la table.

  33. Adrien dit :

    Merci de tout cœur pour votre campagne, M. Mélenchon. J'étais à la Bastille et j'ai voté pour vous. Vous avez raison de penser qu'ils ne se débarrasseront pas si facilement de nous. Nous sommes là pour des idées : elles sont durables et elles vont grandir.

  34. titi dit :

    Nous on t'aime Jean-Luc! Merci au Front de Gauche pour cette magnifique campagne d'espoir. On lâche rien!

  35. luz11 dit :

    Je comprend herve 92 et j'ai moi aussi cette vision des choses.Seulement face à l'idéologie du FN qui me fait très peur et très honte, je n hésiterai pas à voter FH. Je m'étais juré de ne pas voter socialiste.Puis, j'ai pensé à mes parents qui sont partis de leur pays, l'I talie comme des millions d'autres compatriotes, à cause d'un fasciste ignoble.Je ne veux pas donner du grain à moudre à ce parti, surtout avec la connivence de gens comme Guéant et CIE
    Ensuite, dès le 7 Mai le combat reprend,pour défendre nos idées.
    Je viens de voir Jean Luc Mélenchon sur la 2 :Nous sommes là, camarade, prêts.

  36. Michel Berdagué dit :

    thierryjay93 à 20 h 47 : Le grand problème avec ces médiacrates et sociaux libéraux c'est qu'ils ont choisi depuis longtemps la droite et son extrème et on l'a vu pendant la fin de notre campagne (et aussi au début) en nous dénonçant tout azimuth puisque nous étions en permanence en phase dynamique. Ce que des Camarades ici la trouvent très dure c'est de reporter nos voix sur celui qui a refusé tout débat et qui ont -les socs- déclenché une déferlante dans le dos contre nous. Ce n'est pas par hasard que nous avons créé le FdG devant ce danger fasciste qui allait s'implanter et durablement,et là c'est très grave car ce soir nous en étions à 90 circonscriptions en danger et proposées au Ps -sans réponse - des négociations là si j'ai bien entendu Jean-Luc c'est 376 ?.
    Nous avons scandé Résistance mais là c'est une Résistance des 4 millions de femmes et d'hommes en lutte..
    Le Front de Gauche est devenue une force politique et par sa Résistance et son Programme luttera.

  37. joe KER dit :

    Bonsoir à tous,
    Hier soir j'étais en compagnie de deux "55-60 ans" et quatre "20-25 ans". Les 2 anciens aurait bien voté FdG mais ont voulu "assurer" la gauche au 2ème tour. Les jeunes ont tous voté pour JL Mélenchon !
    Je souhaite vraiment que Hollande se révèle plus comme président que comme 1er secrétaire. On va le piquer aux fesses.
    Mais l'alternance en cas d'échec sera à droite que nous le voulions ou non...
    Tout ça pour dire que le pouvoir d'ici 10 ans, ça me paraît trop optimiste.
    Mr Mélenchon a planté la borne du km 0 du peuple en marche sous les yeux de médias achetés mais conscients.
    Nous entrons dans un monde de grandes incertitudes et j'ai le sentiment que ça va probablement dégénérer (n'oublions pas la situation US). L'immense mérite du Front de Gauche reste d'avoir mobilisé sur un programme radical, progressiste et cohérent et que de jeunes générations instruites et généreuses peuvent prendre à leur compte.
    Le Pen a gagné sur la déception sarkoziste mais surtout sur la détresse des pauvres gens qui n'ont pas pu ou voulu analyser l'origine de leurs problèmes.
    On lâche rien !
    Joe

  38. ghc dit :

    @1058 Corollule
    moi-aussi je suis "sans lucarne" et "sans culotte" et je remercie tous ceux ici qui se battent et qui informent, j'irai voter le 6 mai, j'avais juste besoin de vous lire et d'être rassurée car l'effet douche froide à été dur à digérer si tant est.....
    Bravo à tous,

  39. Dule dit :

    à Hervé92
    Je comprends ton raisonnement ; c'est celui de beaucoup d'entre nous mais là où je ne te suis plus, c'est qu'entre deux maux, il faut choisir le moindre et puis si Sarko est réélu, nous pouvons dire adieu à tout espoir de soulèvement
    citoyen, ce qui ne devrait pas être le cas avec FH. Pour moi je voterai contre Sarko, pas pour FH,et ce sera un vote vigilant avec promesse de redescendre dans la rue afin qu'il nous entende.

  40. pépéL dit :

    @corOllule
    Oui mais si vous rajoutez de Villiers en 2007, il faut alors rajouter NDA en 2012 (1,80%)... ce qui fait bien apparaître une poussée de la droite ultra d'environ 2 ou 3 points. Même faible, cette progression ne manque pas d'intriguer compte tenu des dégâts de la droite depuis 5 ans.
    Tout se passe comme si l'idéologie libérale ne pouvait que produire du FN et non un revirement idéologique à gauche.
    C'est la division UMP/FN et le dégonflement de Bayrou qui profitent à Hollande. Toutefois, si nous ne nous mobilisons pas tous, ce sera très, très juste...

  41. Héloise dit :

    @ Yohann
    "Moi je me demande si la strategie de Jean-Luc Mélenchon à été la bonne...faire d e l'anti Le Pen je pense que ça à renforcer le vote des electeurs qui "s'amuse" dans les urnes"

    Il faut remesurer le tsunami Le Pen et l'on s'aperçoit qu'il s'agit toujours du même phénomène systématique.
    Cette vague amplifiée par l'effet médiatique du 20h qui l'annonce exceptionnelle et cataclysmique à 20% etc, elle est toujours au même rendez-vous avec la même amplitude d'environ 17 à 18%... car elle fait partie du système, et c'est d'ailleurs pour ça que Le Pen se dit antisystème comme Sarko se dit "valeur travail". Depuis 1958 nous avons une constitution de pouvoir personnel basée sur la peur, il fallait le putch d'Alger pour autoriser l'homme providentiel à proposer cette constitution du coup d'etat permanent. Il faut le diable FN pour perpétuer le systeme de l'alternance monarchique. Mais enfin dans la machine alternative on entend comme un souffle, un souffle au coeur du système, et il va s'amplifier car, bien que victime encore du vote utile, il vient de vaincre le tir de barrage des chiens de garde (nouvel obs-pujadas-etc) et la gauche de la révolution citoyenne atteint le chiffre idéalisé au début de la campagne. Plus de 10% c'était inespéré il y a quelques mois. Pas une résurrection du PCF, plus, et bien autrechose : la naissance d'une force en phase avec la nécessité.

  42. STRATÈGE dit :

    Le 18 juin 40 De Gaulle a lancé sur la radio de Londres : "La France a perdu une bataille mais elle n'a pas perdu la guerre". Les français avaient le moral au plus bas. Certains se sont empressés de collaborer avec l'ennemi. Et puis la résistance s'est organisée et la libération est venue. Ayons toujours cette période en mémoire.

  43. jnsp dit :

    @ pépéL

    NDA n'est pas l'extreme droite, à mon avis.

  44. Jean Emmanuel dit :

    Le score du FN m'a tellement foutu les boules et ce second tour aussi, que j'ai adhéré au FdG en début d'après-midi. Et une fois de plus les journalistes ont invité la démente, ce soir c'était Pujadas.

  45. Encore une fois, les médias ont fait leur méchant boulot en crachant le 20% du FN à partir du dimanche 20 heures. A l’heure actuelle -lundi, 15h- le score de LePen est donné à 17,9% des suffrages exprimés. C’est bien suffisant, c’est trop. Mais on est plutôt loin des 20%. On compare aussi avec le résultat de LePen-père de 2002, mais il est malhonnête de négliger le score du candidat MNR -Bruno Mégret- aujourd’hui disparu de la circulation et qui avait fait 2,34% des suffrages exprimés. Son islamophobie véhémente valait bien celle de LePen 2012. Les politologues ajoutent tous le score du FN et du MNR de 2002 pour mesurer l’impact des idées d’extrême-droite sur le corps électoral. On obtient alors le chiffre très élevé de 19,2% des suffrages exprimés en 2002. 19,2% est supérieur à 17,9%. Il faut le rappeler aux journalistes qui n’ont pas de calculatrice.
    Pour effacer le rôle des abstentions, nuls et blancs, il faut ramener, je l’ai souvent dit, les chiffres au nombre d’électeurs INSCRITS. En 2002, l’ensemble FN+MNR représente 13,28% des électeurs inscrits. En 2012, le score de LePen représente 13,95% des inscrits. On constate donc une progression de +0,67%.
    C’est suffisamment grave pour ne pas en rajouter.

  46. Pierre de Marseille dit :

    Bonsoir,
    Bien, imaginons que FH soit élu dans 2 semaines! Ok! Que faut-il proposer au peuple pour les législatives? Voila ce que j'en penses!
    1er étage de la fusée parti, mais peine a atteindre l'altitude nécessaire pour échapper à l'attraction rose! (commentaire : tous les pouvoir au PS..Elysée, Régions,..Sénat..)
    2ème étage! Peuple libère nous de la lourdeur et porte le plus possible de député Front de Gauche à l'assemblée pour aiguillonner la maison PS et donner la dynamique à Gauche!
    Résistance! Vive la 6ème République!
    Fraternellement! Du coeur à l'ouvrage!

  47. Sophie dit :

    Allez, une autre petite remarque avant d'aller lire un bon bouquin : j'ai remarqué, à la TV, que F Hollande apparaissait maintenant devant une gigantesque image où il était écrit en grand : "C'est maintenant".
    Quid du "changement" ? Il a disparu des écrans radar...
    Image subliminale, sans doute : il n'est plus question de changement !
    Ce qui compte aujourd'hui, c'est : F Hollande, c'est maintenant !
    Cela promet un avenir radieux...

  48. hêtre_cyprès dit :

    Sarkozy fait feu sur le 1er mai et la fête du travail : sa déclaration d'organiser une manifestation ce même 1er jour de mai, démontrant ce qu'est le'vrai travail'est une provocation doublée d'une véritable déclaration de guerre vis à vis du monde du travail.

  49. Louise M. dit :

    Dans mon village de 487 votants, voici les résultats :
    Le Pen : 137
    Sarko : 121
    Hollande : 88
    Bayrou : 46
    Mélenchon : 43
    Dupont-Aignan 16
    Poutou : 10
    Joly : 9
    Arthaud : 7
    Cheminade : 1

    J'ai assisté au dépouillement, les frontistes (employés, ouvriers, artisans, retraités) jubilaient, ils se voyaient déjà au second tour. C'étaient les mêmes que ceux qui avaient voté NON au TCE et avec lesquels nous nous étions réjouis des résultats… A la fin, pause cigarette devant la mairie, ils parlaient tous d'aller fêter ça. Je leur ai dit que j'avais eu les premières estimations belges, et que Le Pen n'était pas au second tour… Et je leur ai demandé : Alors, qu'est-ce que vous allez faire, voter Hollande ou Sarko ? Ils étaient tous d'accord, voter Sarko, parce qu'avec Hollande on serait attaqué par les marchés financiers… Voilà… Sans commentaires…
    Eh bien… moi qui n'étais pas décidée du tout à voter Hollande… Je pense que je vais le faire… parce que je ne crois pas les sondages, et que ça va se jouer très serré… Je veux surtout pas voir Sarko élu encore cinq ans… Leur révolution nationale, j'en peux plus. Et puis j'irai dans la rue le 1er Mai… et je voterai FdG aux législatives.
    Et puis… et puis… 11 %, ça fait quand même du monde dans la rue !
    Allez va… difficile de vivre dans la France profonde… mais nous nous sommes retrouvés…
    On lâche rien !

  50. simao do brasil dit :

    On m’a demandé d’aider pour le dépouillement !
    Je me suis pris près de 40% de bulletins Le Pen dans la poire et presque 30 % de Sarko pour mon premier dépouillement… J’ai coché 192 bâtonnets FN qui ont été comme des grosses claques ! J’ai rêvé avec la campagne du Front de gauche et c’est très confiant que je suis allé voir le dépouillement avec mon fils de trois ans pour lui faire assister à la révolution citoyenne ! On m’a demandé d’aider pour le dépouillement ! Pour son baptême civique, il gardera l’image de son père tout blanc de terreur et les larmes aux yeux… Après le rêve et les beaux discours de Jean Luc, Ma France de Ferrat… La réalité m’a rattrapé. Triste Vaucluse ! Des gens qui vont voter comme des pourris dans une école qui s’appelle pour couronner le tout… Lucie Aubrac ! C’est une honte pour elle une semaine après la disparition de Raymond ! PLUS QUE JAMAIS RESISTANCE !
    Je suis entouré de fachos ! J’ai honte ! Ils ont tout : des belles maisons, le soleil, une petite ville tranquille, des beaux paysages… mais ne doivent pas mesurer la chance qu’ils ont ! Il faudrait faire des stages dans un quartier du coin pour qu’ils comprennent que les êtres humains qu’ils humilient par leur vote d’hypocrite ne sont pas des nantis ! Heureusement, je garde en permanence la phrase du camarade Jean-Luc que ce n’est pas à nous de baisser les yeux ! C’est nous qui les faisons taire et je me fais un grand plaisir de leur faire fermer leurs grandes gueules lorsqu’ils crachent leur...


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