20avr 12

Veillée rouge

Ce billet a été lu 124  074 fois.
Cette vidéo a été consultée 17 fois

Cette note est la dernière que je suis autorisé à publier avant le premier tour de l’élection présidentielle. A partir de minuit ce soir, les commentaires seront coupés pour respecter la loi. Ils me manqueront ! Car je les lis avec intérêt chaque soir pour me faire une idée de ce qui se discute entre vous et pour y piocher des arguments et même des formules. Ici je vous dis un mot de ce que je ressens. Puis je me propose de vous ébahir avec le revirement de François Hollande sur la Banque centrale européenne. Enfin je publie l’entretien que j’ai donné au journal « L’Humanité » paru vendredi matin. En effet il exprime avec justesse et clarté le bilan que je fais à cette heure de notre travail commun dans cette campagne. Comme je ne saurais mieux dire depuis, j’en fais une sorte de déclaration à l’usage de ceux qui me liront. Ajouté aux arguments du meeting de la Porte de Versailles, j’estime que cela constitue presque une sorte de manifeste politique.

J’ai noté ces lignes de retour du rassemblement Porte de Versailles. Je n’avais pas fini d’éponger l’émotion qui m’habitait de façon si étrange par sa douceur et la tranquille sérénité qu’elle diffusait en moi. Nous avions été si tendus dans la préparation de cet événement qu’il n’y avait rien eu de prévu pour le moment d’après. Je dînais donc tard avec quelques très proches qui se trouvèrent disponibles au dernier moment après toutes les séances de réglages qui suivent ces sortes d’événements. Chacun entrecoupait son propos des nouvelles arrivées de nos amis qui organisaient des diffusions publiques en région dans les villes. C’était pour moi le plus suffoquant ! 1500 sur la place de la Révolution à Besançon, 2000 au Mans ! Ailleurs on me donnait aussi des chiffres qui coupent le souffle. Par téléphone dans le Doubs puis à Paris avec les jeunes responsables locaux de la mobilisation et de l’organisation parisienne, tous ne parlaient qu’une langue, si jeunes qu’ils soient, celle d’hommes et de femmes qui avaient le sentiment d’avoir écrit de leur propres mains une grande page d’histoire de la gauche. Et moi aussi je songeais que, dans cette vaste halle de la Porte de Versailles, s’était tenu le plus grand meeting parisien de l’union de la gauche dans les années soixante-dix. Nous étions plus nombreux cette fois-ci, si j’en crois ce que m’en a dit Jack Ralite venu me saluer après la fin du rassemblement. Dans la salle il y avait une émotion à couper au couteau. Que de larmes versées dans les rangs que je pouvais discerner devant moi. On ne parvenait plus à se quitter à la fin, après les hymnes. Les commentaires de ma précédente note raconte ces scènes dans les rames du métro et du tram à la sortie, ces internationales chantées à gorge déployées et reprises à pleins poumons par tous ceux qui se trouvèrent contaminés ! Pour une fois je me suis attardé à méditer sur ma propre place dans tout ceci, moi qui ai pour règle de ne pas me regarder vivre pour vivre vraiment. Pendant que j’y songeais on me dit que « Télésur » avait diffusé mon discours en Amérique du Sud ! Ainsi va notre vie de militant qui donne aux actes de notre engagement une sorte d’effet retour et de boucle harmonieuse entre nos actes. En un soir étaient effacées les odieuses traces des « limaces » de la calomnie comme disait Jaurès, qui m’ont accablées toute la semaine. Dans la chaleur des témoignages qui remontaient à moi, qui maintenant ne voit plus rien que ce qu’on m’en dit, je sentais quel énorme événement a été cet instant d’un bout à l’autre du pays parmi les nôtres. Au « Prolé » à Nîmes, ceux qui s’étaient rassemblés autour d’un écran pour suivre la télétransmission criaient et répondaient en même temps que la salle à Paris. Les mêmes témoignages viennent de Grenoble et de Marseille comme on m’en bombardait par SMS les échos émerveillés. Feu d’artifice final de la campagne de premier tour qui achève dans la ferveur ce qui a été commencé de même.

Le lendemain soir je n’en croyais pas mes oreilles. Un ralliement inouïe à l’une de nos thèses essentielle : « Le candidat PS à l'Elysée François Hollande s'est prononcé vendredi sur Europe 1 pour une baisse des taux de la Banque centrale européenne afin de soutenir la croissance. Interrogé sur les moyens de soutenir la croissance, M. Hollande a affirmé que la BCE avait "deux moyens de le faire : le premier, c'est de baisser les taux d'intérêt, si nous pensons qu'effectivement il peut y avoir, par ce biais-là, un soutien à la croissance, et moi j'y suis favorable. Donc à la Banque centrale européenne d'aller dans cette direction", a déclaré M. Hollande. "Mais il y a une deuxième façon qui serait de prêter directement aux Etats plutôt que de passer par le truchement qui a été choisi d'un soutien aux banques", a-t-il ajouté. Selon lui, "c'est quand même invraisemblable que la Banque centrale européenne inonde le marché de liquidités" avec des "banques qui empruntent auprès d'elle à 1% et qui reprêtent aux Etats, notamment espagnol, à 6%". "Il y a un moment où on ne peut pas accepter des phénomènes de rente à ce point", a dit le candidat socialiste. Il "serait plus judicieux, plus efficace, plus rapide que la BCE prête en premier et dernier ressort". » On se demande pourquoi il a attendu la veille de la clôture de la campagne pour en parler. Et pourquoi cet argument n’a jamais été évoqué avant cela compte tenu de son importance, notamment quand la Grèce se débattait sous le grotesque gouvernement Papandréou, pourtant socialiste, ou du temps où les socialistes gouvernaient l’Espagne et le Portugal et mourraient cuits à petit feu sous la trique de l’Union européenne dont ils appliquaient avec zèle les ordres cruels. Doit-on s’en réjouir ? Evidemment oui, car cela apporte de l’eau à notre moulin et aide à structurer une politique d’affrontement avec le gouvernement allemand en Europe. Faut-il le croire ? Je ne le recommande pas. En effet, la suite de son propos sent l’arnaque habituelle. François Hollande affirme : « Cette position, je la défends depuis des années ». C’est un bobard. Je ne l’ai jamais entendu la formuler et je mets au défi quelqu’un d’en trouver la trace. Son humour à l’égard de Sarkozy n’en est que plus suave lorsqu’il s’exclame : «  C'est ce qui se passe aux Etats-Unis, c'est ce qui se passe aussi en Grande-Bretagne », avant de persifler : « Le candidat sortant vient de la découvrir, tant mieux si cette campagne présidentielle a permis d'avoir plus de lucidité ». Tu l’as dit ami ! Que ça te fasse du bien à toi aussi, voilà qui est évident.

Comme il faut un propos comme conclusion d’étape, j’ai décidé de publier l’entretien que j’ai mené avec Patrick Apel-Muller et Mina Kaci du journal « L’Humanité ». C’est un travail remarquable qu’ont réalisé ces deux journalistes. Pour une fois je me reconnais très bien dans la logique du questionnement et j’ai eu plaisir à répondre pour éclairer mon point de vue. Je forme le vœu que ces lignes vous aident à votre tour à comprendre mon état d’esprit dans ces heures de veille et d’attente.

L’Humanité : « Nous arrivons au terme du premier tour. La campagne du Front de Gauche est appréciée par l’opinion comme la plus dynamique de toutes, mais estimez-vous qu’elle a changé la donne, qu’elle a « renversé la table » ? »

Jean-Luc Mélenchon. Nous avons fait vivre dans le pays des thèmes politiques qui ont changé le regard des citoyens, quelles que soient leurs options politiques. L’idée qu’il existe deux camps, celui du peuple et celui de l’oligarchie, est désormais très largement partagée. La dénonciation de l’hyper-richesse et de la richesse sans justification est maintenant générale. Je ne cite que ces deux exemples car l’impact a été si fort que les autres programmes politiques ont évolué, alors que ces deux thèmes étaient jugés populistes au départ. De même, notre discours d’unité républicaine du peuple français, quelles que soient les religions et les origines, a marqué les esprits. Ce qui a changé, c’est le regard que ceux qui se sont rassemblés, qui étaient dans le mouvement, portent sur eux-mêmes, pas sur nous, mais sur eux, du fait de cette campagne. Ainsi, du retour de confiance en soi de la classe ouvrière et du salariat et leur réintégration de leur propre dignité sociale. Dans la population héritière de l’immigration, le sentiment d’appartenance au pays est plus fort et conduit à une re-légitimation de notre présence à tous ici. Et, bien évidemment, nous avons réussi à rassembler la force politique éparpillée. Nous savions qu’elle existait, mais nous nous interrogions pour savoir si nous étions capables de l’aider à se cristalliser, à réapparaître. Nous avons travaillé avec méthode – en prenant le meilleur des traditions des unes et des autres formations – à la reconstituer, à la réorganiser autour d’un programme et d’une vision du monde à la fois anticapitaliste et culturelle. Nous avons fait la démonstration qu’un programme politique est ancré dans une culture, et une culture ancrée dans l’histoire. Cela s’est traduit dans ma manière de faire, mais aussi dans la nature de la participation aux rassemblements.

L’Humanité : « Les fameux « Résistons » et « Présidons »… »

Jean-Luc Mélenchon. Il a fallu parfois tempérer le zèle, mais j’ai rarement dû dire de ne pas crier mon nom. Le ralliement était en effet de nature politique. J’ai mis un point d’honneur à situer tous les parcours que nous avons fait politiquement et historiquement, à la Bastille, à Toulouse ou à Marseille. Les dimensions culturelles, politiques et historiques ont été continuellement tricotées ensemble et cela a transformé l’état d’esprit dans le pays. Même chez ceux qui ne sont pas avec nous.

L’Humanité : « La Banque centrale européenne est mise sur la sellette, on parle de combattre l’exil fiscal, d’une imposition portée à 75% des revenus… Vous faites école ? »

Jean-Luc Mélenchon. Nous avons rendu des questions incontournables. C’est une très grande conquête car des efforts incroyables ont été déployés pour détourner les citoyens de ces questions. L’ordre établi a fait un effort gigantesque pour faire surgir des débats qui n’en étaient pas, pour essayer de passionner l’opinion sur des leurres absolus. Les citoyens ont fait preuve d’une capacité de grande résistance pour ramener au premier plan leurs centres d’intérêt.

Nous avons mis tout le monde au pied du mur et, à quelques heures du scrutin, cela seul compte. Si tout le monde est bien convaincu que le monde de la finance continuera d’attaquer notre pays, quel que soit le président élu parce que ce n’est pas une affaire de personne mais de système, alors se pose les questions : comment répondre à cette attaque ? Faut-il céder, temporiser, s’accommoder? Ceux qui essaient de composer avec l’agresseur, seront encore plus frappés le lendemain que la veille, comme la Grèce. Il n’existe donc que deux positions : s’accommoder ou résister. La résistance porte en elle un acte positif. On résiste car l’on veut atteindre d’autres lignes d’horizon et que l’on n’a pas l’intention de s’en laisser détourner. Je ne dirai pas que nous avons fait école, mais nous avons été les metteurs en scène du réel. C’est nous qui avons amené la réalité sur la table, dont on avait tout fait pour la faire sortir.

L’Humanité : « Vous déclarez que le Front de Gauche est en train d’« écrire une nouvelle page de l’histoire de la gauche ». En quoi ? »

Jean-Luc Mélenchon. Le Front de Gauche fait renaître un courant politique, philosophique, culturel que certains pensaient épuisé. C’est un courant qui marie la philosophie des Lumières, le républicanisme révolutionnaire, le socialisme historique dans toutes ses composantes, qu’elles soient communiste ou socialiste. Nous n’avons pas ramené un vieux drapeau, nous avons créé une force politique nouvelle, le Front de Gauche, qui a en même temps procédé à un re-brassage idéologique très profond, qui a réorganisé son programme politique autour d’un paradigme nouveau : l’écologie politique. Nous avons démontré que les courants de la philosophie des Lumières, du républicanisme révolutionnaire et du socialisme historique ont été validés par le point de vue selon lequel nous n’avons qu’un seul écosystème qui rend la vie humaine possible et qu’il faut en tirer des conclusions. Jusqu’ici, on nous présentait le rapport entre le socialisme historique et l’écologie politique comme une espèce de millefeuilles, avec une couche de socialisme, une couche de République, une couche d’écologie. Nous avons présenté une nouvelle synthèse politique pas seulement comme un objet intellectuel, mais comme une force sociale. En ce sens, nous changeons l’histoire de la gauche. Un des moments clefs de notre campagne a été ce jour où, au quartier général de notre campagne, nous avons reçu les salariés de différentes entreprises en lutte qui ont fait la démonstration que leurs contre-projets étaient d’intérêt général en ceci qu’ils étaient écologiques. L’écologie politique ne sera plus la même dans ce pays depuis notre campagne. C’est notre tradition qui a fourni la première jonction entre cette synthèse idéologique et une classe sociale. C’est bien d’avoir des idées mais il faut aussi que les masses humaines impliquées se les approprient, ou les fassent naître d’elles-mêmes.

Surtout, la gauche va être au rendez-vous de l’histoire, du défi de la crise du capitalisme et de la crise écologique. Alors que tant de peuples n’ont pas l’outil politique efficace, comme le Front de Gauche, pour résister à cette crise, nous l’avons fabriqué, patiemment, méthodiquement, sans a priori, en acceptant que le mouvement de la vie corrige les théories que l’on avait au début. Quel exploit ! Nous sommes devenus dépositaires d’un bien très précieux, unique en Europe. On nous regarde dans le reste du monde. Nous ouvrons une nouvelle histoire de la gauche et il faut en assumer toute la responsabilité. Car le patronat et Laurence Parisot ne s’y sont pas trompés qui ont vu en nous « la Terreur »… pour les portefeuilles des patrons, en effet. Même l’instant d’une élection, ils ne veulent pas des rouges à 15%. Ils s’interrogent : comment en est-on arrivé là en France, alors qu’ailleurs nous sommes arrivés à domestiquer les salariés? A leurs yeux, nous avions déjà fichu la pagaille en 2005 en votant majoritairement contre le Traité constitutionnel européen et l’on avait recommencé avec la mobilisation contre le projet de réforme des retraites en 2010. Pour eux, nous empêchons de se dérouler l’histoire du triomphe capitaliste libéral.

Quelle que soit l’issue de la campagne, chacun en gardera la brûlure. On n’est plus le même qu’avant, quand on a été confronté une fois dans sa vie à la Bastille remplie à l’appel d’organisations politiques, au Capitole archicomble et à la marée humaine de Marseille. Alors, on ne regarde plus la politique de la même manière, ni l’action en politique.

L’Humanité : « Vous avez appelé à « mettre à terre » Nicolas Sarkozy et l’avez défini comme une priorité, comme le point commun de la gauche. Comment abordez-vous la question du deuxième tour ? »

Jean-Luc Mélenchon. Je lance d’abord une invitation à la prudence sur les pronostics. Je répète que l’intuition initiale du scénario de campagne a été vérifiée. Peut-être que cela me donne l’autorité pour que l’on m’écoute. La situation reste extrêmement volatile et la position finale du Front de Gauche n’est écrite nulle part. Ce qui signifie que beaucoup de surprises peuvent se produire. Comme dans les années précédentes. En 2002, le FN était plus haut qu’annoncé et en 2007, il était beaucoup plus bas. Il y a eu à chaque fois des erreurs dans les prévisions.   

Ayons donc l'humilité de juger que rien n'est réglé. Et en particulier pour le Front de Gauche qui, tous les éléments l’attestent, peut s’avérer la surprise.

Le deuxième tour va servir à éliminer la droite. C'est sa fonction principale. Le projet de François Hollande, comme celui du Front de Gauche, ont cet élément, peut-être le seul, en commun. Pour nous qui pensons que la révolution citoyenne est inéluctable, nous avons besoin d'ouvrir la brèche et que la droite perde le pouvoir. Ce sera la première défaite de la droite dans une économie majeure depuis des années. Si M. Sarkozy est battu, l'axe Sarkozy-Merkel s’écroule. Nous ouvrons alors un espace pour toute l'Europe. Et comme nos amis grecs vont voter juste derrière nous, et les Allemands en octobre prochain, cette brèche peut traverser toute l’Europe. C’est à cette échelle que se joue la partie. C’est dans nos rangs que se trouve Pierre Laurent, le président du Parti de la gauche européenne, qui constitue, à l’échelle du continent, la seule alternative à la sociale-démocratie qui partout en Europe – je ne parle pas de la France – a capitulé, instantanément, sans aucune résistance.

L’Humanité : « Certains, jusqu'à la dernière minute, vont continuer à raviver la thématique du "vote utile", du "vote efficace". Craignez-vous cet argument ? »

Jean-Luc Mélenchon. Le soi-disant "vote utile" a fait long feu. Il ressemble davantage à une manoeuvre malhonnête qu'à un raisonnement politique sachant que les sondages placent le candidat socialiste François Hollande à plus de 10 points devant le Front National. Pour moi, ce qui est utile c’est déjà de voter. Depuis maintenant 10 jours, les mêmes qui appellent au "vote utile" consacrent l'essentiel de leur énergie à taper sur le Front de gauche. Il y a là une incohérence : Si la gauche était menacée par le Front National, ils consacreraient leur énergie à contrer l’extrême-droite. Quant au "vote efficace", c'est totalement déraisonnable. La démonstration a déjà été faite : en 1981, François Mitterrand était deuxième au premier tour, il a gagné l'élection. En 1995, Lionel Jospin était premier, il a perdu. Ce qui compte donc, ce n'est pas la position relative à la sortie du premier tour mais la capacité de rassemblement. Les élections présidentielles perdues par la gauche ont une caractéristique commune : la faiblesse du courant que nous incarnons.

L’Humanité : « Et aujourd’hui ? »

Jean-Luc Mélenchon. La gauche a une faible capacité de rassemblement, pas seulement entre les états-majors, mais avec le peuple lorsqu'elle a un programme politique qui renonce à l'affrontement nécessaire avec le capital. Cette fois-ci, nous sommes à un paroxysme de cette situation. Ce sera la première fois qu'un candidat socialiste dans l'histoire appelle à voter pour lui sans proposer aucune conquête sociale d'aucune sorte. Et même pas le minimum qui est une augmentation du SMIC ! C’est pourtant le point de départ de n'importe quel programme de gauche avec l’ambition de diminuer le temps de travail au cours de la vie. De ce point de vue, la capacité de rassemblement de François Hollande est bien plus faible que celle du Front de Gauche. Nous, nous sommes en état de proposer quelque chose qui va de l’avant.

Par ailleurs, nous rassemblons sept partis coalisés, plus des courants. Du côté de François Hollande, il y a un parti et trois humiliés qui ont dû renoncer au passage à leur programme. Le mouvement de Jean-Pierre Chevènement a dû s'avaler tout rond le Traité de Lisbonne pour avoir droit à trois sièges à l'Assemblée Nationale ; Europe-Ecologie-Les-Verts ont dû renoncer à la plupart de leurs idées. Quant au PRG, il devra accepter l'instauration du concordat dans la Constitution. Voilà à quoi ont été réduits les alliés de François Hollande. À une négation de leur identité. Ce qui n'est pas du tout notre cas. Aucun des alliés n'a dû renoncer à quelque chose d'identitaire, de fondateur pour lui. Notre capacité de rassemblement d'organisations politiques est plus grand que celui du candidat socialiste et notre rassemblement populaire l'est aussi. D'une manière ou d'une autre, notre discours donne à tout le monde une perspective commune. Quand le Front de Gauche parle de planification écologique, tout le monde entend de quoi il s'agit, que l'on soit ingénieur, technicien ou ouvrier. Nous avons un contenu programmatique de grande ampleur non seulement socialement, mais humainement et écologiquement. Nous ne sommes pas choisis par défaut…

L’Humanité : « Votre objectif est de réduire l'influence du Front National, faire en sorte que Marine Le Pen soit loin derrière vous. Qu'est-ce que cela changerait dans la vie politique ? »

Jean-Luc Mélenchon. Pour nous qui voulons être utile au pays et à la culture très large du républicanisme, de l'idée des Lumières, du progrès humain et de la similitude des êtres humains entre eux, ce serait un fait extraordinaire. À rebours de ce que l'on a constaté dans pratiquement l'ensemble des pays d'Europe, nous aurions réussi à enrayer cette force et à faire passer devant, la force la plus clairement partisane de l'égalité entre les êtres humains, du partage et des valeurs du progrès. Ce serait un événement politique extraordinaire. On part de loin. Certains voudraient que l'on règle cette question en une campagne, alors qu'elle ne l'a pas été depuis plus de 20 ans. On ne sait pas si dimanche on va y arriver. Mais c’est un enjeu d'intérêt général. Pour des citoyens se demandant quel intérêt ils auraient à voter ce dimanche en général, et pour nous en particulier, c'est une bonne raison que de leur dire de venir nous aider à repousser le Front National.

L’Humanité : « Dans L'Humanité de mardi, Christian Salmon, fondateur du Parlement international des écrivains, jugeait que la campagne du Front de Gauche réinvente la politique. N'est-ce pas un préalable, une nécessité pour tous ceux qui aujourd'hui s'abstiennent faute d'espérance, n'est-ce pas aussi le sens de la "révolution citoyenne" que d'embrasser toute cette population ? »

Jean-Luc Mélenchon. La révolution citoyenne s'apparente davantage à un phénomène de la nature qu'à un complot délibéré, organisé par nous. Les origines de la mise à distance de la politique par toutes sortes de gens ont un contenu très concret : la politique libérale ne parle à personne. C'est une politique sèche, stérile, faite de comptabilité. On tente par des graphes, en prétendant leur donner un caractère scientifique, de transformer en évidence quelque chose qui n'est qu'une construction idéologique. C'est un système politique qui ne répond à aucune question que se posent les gens. Comment puis-je vivre s'il me manque la moitié de mes dents ? Comment puis-je lire si je n'ai pas de lunettes ? Comment mon gamin va-t-il améliorer sa vie s'il n'y a pas d'instituteur dans l'école ? Ce sont des questions préalables à toutes les autres. Comment accepter de faire des sacrifices toute sa vie sans pouvoir améliorer son quotidien… La politique de l'ordre établi ne parle à personne en dehors des puissants. Elle parle une langue morte dans laquelle il n'y a pas d'êtres humains, pas d'amour, pas de fraternité, pas de poésie, pas de goût du futur, pas de passion pour la science. Seul importe l'équilibre des comptes à condition que la dépense publique soit réduite. Nous avons osé changer cela. Nous avons en quelque sorte rompu la loi du silence inhumain. Et ramené des questions humaines en se demandant comment les régler. Nous nous sommes rendus compte que le possible n'était pas loin du souhaitable. Et que parfois le possible est plus grand que ce que les gens osent rêver. On a appris aux gens à rabougrir leurs rêves. Nous, nous leur disons de les laisser s'épanouir. C'est effectivement une autre manière de faire de la politique.

L’Humanité : « En lisant des poèmes ? »

Jean-Luc Mélenchon. J'ai lu Victor Hugo devant 10 000 personnes pour envoyer un signal, pour répondre à ceux qui prétendait que j'étais trop intellectuel pour les gens. Un beau silence de connivence m’a accompagné, montrant que nous aimons tous les belles choses. On finira par percer la muraille. Et voilà que « l'autre » se met lui aussi à lire du Victor Hugo place de la Concorde…

L’Humanité : « Quelles seraient les mesures prioritaires à vos yeux que devrait prendre l'éventuel gouvernement de gauche dès son installation ? »

Jean-Luc Mélenchon. Il faut convoquer la constituante pour la 6ème République. Il n'y a pas plus urgent. Changer la règle politique, c'est refonder le peuple français lui-même et c'est donner de la respiration aux nôtres. Mais bien sûr l’urgence c’est de commencer par rassurer, non pas les marchés, mais les travailleurs. Ainsi, il faut des décrets de titularisation des précaires (ainsi 880 000 personnes retrouvent une perspective dans la vie qui ne s'arrête pas au mois suivant) et de plafonnement du recours au précariat dans les entreprises. Et bien entendu, l'augmentation du SMIC. Le gouvernement doit être une machine à donner la confiance au peuple français. Il faut rassurer les salariés, les gens ordinaires qui ne demandent pas des mille et des cents. Ils demandent simplement à réintégrer un cadre de civilisation où ce n'est pas la précarité qu'il emporte. Toute l'histoire de l'humanité est une lutte contre la précarité. On a inventé les institutions sociales pour nous soustraire aux rapports de force qui peuvent changer tous les jours. On a inventé l'agriculture pour ne plus dépendre de la cueillette. La barbarie du capitalisme, c'est de replonger les masses considérables d'êtres humains vers une situation anté-historique. La sphère politique ne mesure pas assez qu'une société ne peut pas vivre dans la peur permanente, la peur de ne pas avoir de travail, la peur de le perdre le lendemain, la peur du chef, la peur de mal faire car le management fonctionne sur la peur. Il faut libérer la société de la peur et de la violence de l’exploitation.

L’Humanité : « Les législatives, qui font suite à la présidentielle, sont un moment fort du rapport de forces. Allez-vous mouiller la chemise ? »

Jean-Luc Mélenchon. C'est décisif. Si les choses tournent bien pour le Front de Gauche, et qu'il y a un gouvernement de Front de Gauche, nous avons besoin de pouvoir nous appuyer sur un groupe parlementaire très fort, pas pour faire de la figuration dans l'hémicycle, mais pour porter le projet de la révolution citoyenne sur le terrain et être les agitateurs et intermédiaires. C'est notre conception de ce qu'est un parlementaire. Ce n'est pas une machine à voter avec la majorité.

Si ce n'est pas un gouvernement du Front de Gauche, mais un gouvernement socialiste, notre groupe parlementaire sera l'assurance-vie des salariés. Car il n'y aura que lui qui tiendra son programme jusqu'au bout et qui le tiendra d'une manière positive mais exigeante. Le reste, on connaît : la droite est contre tout progrès social et les socialistes ont tendance à avoir peur de leur ombre. La force d'entraînement viendra du Front de Gauche et de nulle part ailleurs. La bataille des élections législatives et le deuxième temps de l'insurrection citoyenne, après la présidentielle et avant la suite, c'est-à-dire la mobilisation populaire. Beaucoup devraient réfléchir à ce qui est en train de se passer dans notre campagne. Le Front de Gauche est en train de se transformer en front du peuple.

L’Humanité : « Prédisez-vous une sorte de mariage entre l'élan électoral du Front de gauche et des mobilisations populaires ? »

Jean-Luc Mélenchon. Quelque chose bouge en profondeur dans le salariat de notre pays qui est en train de vaincre la peur. A l’heure où nous parlons, des luttes offensives pour l'augmentation du salaire, contre des cadences infernales, contre le travail du dimanche sont conduites. Ce sont des luttes de conquête. Le Front de Gauche en est l’expression politique. Nous avons permis que ce mouvement prenne confiance en lui, non seulement syndicalement, mais politiquement. Il va donc s'élargir. De plus, si nous battons Nicolas Sarkozy, ce sera un démultiplicateur d'énergie gigantesque.

L’Humanité : « Quelle est votre dernière adresse, avant le premier tour, aux électrices et aux électeurs à deux jours du premier tour ? »

Jean-Luc Mélenchon. Je fais une invite de républicain : réfléchissez attentivement à ce qui est bon pour le pays et ne vous laissez pas embarquer par des impressions, par des combines de sondages, par des suggestions visant à vous condamner à la résignation… Et voyez que le Front de Gauche est la meilleure contribution que l'on puisse faire aujourd'hui à l'histoire de notre pays. Osez l'audace !

Entretien réalisé par Patrick Apel-Muller et Mina Kaci


1  682 commentaires à “Veillée rouge”
» Flux RSS des commentaires de cet article
  1. HYBRIS dit :

    Zemmour est l'exception.
    Non ce n'est pas l'exception, mais vous n'en savez rien puisque vous n'écoutez pas la radio...

    Je pense que le vote FN est souvent un vote de rejet du système plus qu'un vote simplement sécuritaire ou anti-immigrés.
    Je ne le crois pas malheusement, la xénophobie entretenue et colportée est un moteur puissant.

    Il faut (...) ne pas défendre le bilan des gouvernements de gauche depuis 1983...
    Dans l'absolu ce serait souhaitable mais il est difficile de tout balayer d'un revers de main, les orientations économiques désastreuses et certaines avancées sociales bien réelles. Il faut donc avoir sur ces sujets un discours sans concessions ni facilités.

  2. Laulau dit :

    @Carole

    sinon, on aura du mal à militer dans la rue

    Euh, j'ai peur que tu te fasses des illusions. Si Hollande se comporte comme Papandréou ça ne sera pas si facile que ça.

  3. phil dit :

    Bon 11% c'est quand même pas trop mal, même si on aurait pu espérer plus... Dans mon village, 188 voix exprimées, les résultats sont : Sarko : 45, Hollande : 38, Jean-Luc Mélenchon : 32 et Mlp : 32. Le FdG est 3ième et fait un bon score (rappel : pour les européennes, Jean-Luc Mélenchon avait fait... 8 voix) et Mlp est haute. Pour un village où il y a plus de vaches et de tracteurs que d'habitants, ça fout un peu les boules ! Je pense quand même qu'hormis quelques voix, la majorité des voix Mlp viennent des gens qui travaillent "à la ville" et ramènent avec eux les problèmes ou impressions citadines chez nous...
    Ce qui a été bizarre lors du dépouillement, c'est qu'on sentait que les personnes présentes n'étaient pas surprises par les bulletins du FdG qui sortaient au fur et à mesure (à moitié course, ils étaient les + nombreux !), mais on se regardait tous au fur et à mesure des bulletins FN...

  4. lucie_v dit :

    moi j'irai voter Hollande "par défaut" mais j'en ai gros sur le coeur ! j'en veux à tous ces mous qui sous raison du "vote uile" se sont ralliés au PS en der minute et à tous ces "pseudos français" qui votent le Pen ! j'ai honte pour mon pays! ça fait vraiment mal ! on y croyais tous après la Bastille, après tous ces meetings ! et là 11%, ça sonne creux !
    je reste intimenet persuadée que le systeme Hollande ne changera rien, n'arrivera pas à redresser un cap....... et que hélas ds 5 ans.........je crains le pire !
    Bien sur, on l

  5. Maignial dit :

    Hier, à 19H30, mon petit frère me téléphone pour m'annoncer les résultats du premier tour dans mon village: loin devant, le PS avec 33,15%. Puis dans un mouchoir de poche: le FdG (17,93%), l'UMP (16,30%) et le FN (15,76%). Les autres partis loin derrière."On" avait voté majoritairement UMP et FN en 2007, et aux régionales, c'était pas brillant non plus. Autant dire que la révolution a eu lieu dans mon village! Puis, quelques heures après, les résultats nationaux. Le coup de massue. Il va falloir être fort et continuer à se battre, car la bataille ne fait que commencer. Rappelons nous tout de même que le Front de Gauche est une force toute récente. Aux prochaines élections, nous bénéficierons sans doute de ce qu'il est devenu un acteur incontournable de la vie politique de notre pays. On lâche rien!

  6. breteau jean claude dit :

    Deux conjoctions ont modifie la donne.1 le vote utile nous a fait perdre des voix.2un transfert de voix de Sarkozy vers Le Pen, c est plus visible dans les petites communes.Meme si le parallele est tentant +3 -3 il ne repose pas sur une realite,qu il faut redire se sont les electeurs de droite qui derapent.Nous avons mis l accent sur les immenses richesses creees dans notre pays mais peutetre faut il faire plus sur les detournements massifs de la bourgeoisie (des centaines de milliards) manquant aux caisses de l etat avec des complicites au sein du pouvoir.Ce ne sont pas les immigres qui coutent cher, mais bettencourt et compagie.Ilne faut pas baisser la garde sur le detournement du role de l etranger (avec sa carte vitale...!)et nous ferait tromper d adversaires.Cela dit qui n aurait pas signe fin juin pour ce resultat a 2 chiffres Notre combat contre Le Pen c est le combat contre la droite leurs electeurs allant de l une vers l autre sans sourciller comme leurs elus et les conseillers de Sarkozy.quand aux electeurs qui ont, au dernier moment, vote " utile" ils n ont certainement pas vote par conviction et restent pour l essentiel " des humains d abord " comme vous et moi, simplement mal...assures, ne les perdons pas de vue

  7. Houy delalande fabien dit :

    La seule raison à mes yeux qui explique que nombre de personne hésitante entre le front de gauche et le front national ai choisi le front national tient à la campagne officielle. En effet à partir du moment ou il n'ya plus eu de débats entre les candidats la dynamique fdg s'est tassé dans les sondages et Marine le Pen a de nouveau monté dans les sondages. Quand Mélenchon parle il gagne des points, c'est quand elle se tait qu'elle gagne des points. Si il y avait eu encore un débat entre Mélenchon et elle, il lui aurait tellement fait une tête au carré que je crois sincèrement qu'on aurai été devant elle au premier tour.

  8. lucile orchidee dit :

    oui, on arrête de chouiner, faut le mettre au boulot le medor Hollande, il va falloir qu'il avance: " au pied !, on lui dit, fait çi, fait ça, fait pas ci, fait pas ça sinon gare à la rue camarade, tu vas nous entendre et on gagnera. A moins que tu ne fasses comme tes copains, nous envoyer les CRS. Tu en serais bien capable, toi et les tiens, qui ont trahis leurs idéos de gauche.

  9. langue-rouge dit :

    Que les choses soient claires, chaque abstention, le 6 mai c'est une voix de plus pour Sarkozy.
    Et une voix de plus pour Sarkozy c'est un encouragement de plus pour le FN.
    Que croyez vous qu'il va se passer avec 5 ans de plus de Sarkozy-Guéant-Hortefeux ? Marine Le Pen a 30%, un FdG encore plus affaibli par la pression encore plus grande du vote utile par des électeurs de gauche désespérése et un PS encore moins obligé de faire campagne sur la gauche. Au passage, ceux qui font la campagne législative FdG se tirent une balle dans le pied. Avec la victoire de Sarkozy, derrière c'est la vague bleue et qui dit vague bleue dit presqu'aucun élu pour le FdG.

    Certains sont prompts à dire qu'Hollande sera un nouveau Papandréou. Peut-être. Probablement même. Mais Sarkozy sera pire. Et quand on est dans la m**** jusqu'au cou, le plus raisonnable est de ne pas faire comme si ça nous était égal de l'être complètement.
    Papandréou en Grèce finalement n'a jamais réussi à éteindre les mouvements de résistance et la gauche de la gauche grecque monte dans les sondages depuis son échec. Avec Sarkozy, le risque c'est un scénario à la Thatcher. Certains oublient un peu vite que presque toujours l'affaiblissement au profit de la droite de la gauche sociale-démocrate puis sociale-libérale causait par ricochet l'affaiblissement de la gauche radicale.

    Prenons nos responsabilités.

  10. sylvie02 dit :

    Heureusement que nous avons ce site: merci à ceux qui lui permettent d'exister et à nous de lire, de picorer, de réfléchir et de nous exprimer, de nous faire des signes, d'échanger des arguments, de nous répondre, de nous encourager; chacun selon son style et son émotion d'un jour pas tout à fait comme les autres.
    Cela ne remplace ni le contact direct ni l'action sur le terrain, bien sûr, mais c'est aussi l'une des nouvelles formes que prend la politique au sens étymologique.
    Et c'est cela aussi, l'humain d'abord !

  11. lucie_v dit :

    Jean Luc, avec tt le respect et l'admiration que je vous doit, qq réactions entendues chez mes collègues : "Melenchon, y en a marre de son mauvais caractère, des ses aboieents, ", finalement j'ai pas voté pour lui !
    Message à vos communiquants : ne faudrait il pas "assouplir" votre image ? assoucplir, ne veut pas dire "asservir".. ;-))

  12. danyj dit :

    Je vous écris d'un beau petit village bien propret du Périgord.Commune "rurbaine":jolies maisons neuves,jardins bien dessinés,piscines,grosses voitures...Calme et volupté! Des immigrés,point!
    Résultats du premier tour: Jean-Luc Mélenchon 15,52% MLP: 11,60%.
    Résultats du département: Jean-Luc Mélenchon 13,71% MLP: 17,01%.
    J'en perds mon patois! Que l'on m'explique!
    Bon après un coma passager je me dis que notre campagne fut belle et je voudrais remercier ici Jean Luc et tous ses compagnons du Front de Gauche pour avoir su si bien nous rassembler autour de "l'Humain d'abord".La route sera longue, ne baissons pas les bras.Courage à toutes et à tous.
    PS: à lire et à recommander "La stratégie du choc: la montée d'un capitalisme du désastre" Naomie Klein

  13. Janick - rouge coquelicot dit :

    Non, non, non, il ne faut pas me demander d'aller voter Hollande comme si c'était Mélenchon.
    Il y a des limites à la soumission Jean- Luc.

    Sur ce je vais réfléchir.

    Merci quand même du fond du coeur pour cette magnifique campagne.
    Je ne suis pas une pigeonne de l'année et n'avais encore jamais été voter acec tant d'ardeur.

  14. olivier dit :

    Avant de voter Holland, pensez aux conséquences de ce choix si Holland est gagnant nous assisterons à la recomposition de la droite dur (autour de Le Pen), et aux galères du front de gauche pour essayer d'avancer. Maintenant si c'est Sarko, Le Pen explosera dans sa recomposition, le PS explosera et une partie se retrouvera forcement dans le front de gauche. C'est un peu compliqué...c'est dur d’admettre que le front de gauche se développera plus si c'est Sarko qui est élu, mais c'est une réalité. Bon ennemi ou mauvais ami ?

  15. maxou dit :

    Fabrice Leiser à 14 h 17, vous dites que : Tous les autres chiffres correspondaient peu ou prou aux sondages sauf nous et le FN.
    Que penser du chiffre de l'abstention qui était prévue entre 30 et 32 %, (donc une erreur de 10 à 12 points)...
    max

  16. Arthur dit :

    On peut retourner les chiffres dans tous les sens... rien n'enlèvera notre déception et nos larmes ce matin. Oui 11% c'est bien par rapport à ce que l'on nous prédisait en début de campagne mais il y a eu cette campagne magnifique, cet élan collectif qui semblait pouvoir renverser des montagnes. Les montagnes n'ont pas bougé, rien ne semble avoir changé... Et pourtant si, nous avons construit un outil politique: le Front de Gauche. Le coup d'essai n'a pas été un coup de maître mais on ressort tous grandi de cette campagne. Nous ne sommes plus isolés dans notre combat. Notre campagne de terrain a été belle. Oui il y a eu des erreurs mais que d'initiatives, que de réussites.... Je garderai en mémoire les encouragements des passants pendant que je tractais, les poings levés des automobilistes pendant que je collais les affiches, cet engoument populaire à la Bastille, ces écoutes collectives autour d'une bière qui se poursuivait par des discussions très tardives avec des gens de tous horizons... et tant d'autres souvenirs.
    Notre combat doit continuer pour les législatives. Il nous reste presque deux mois de campagne. Souvenez vous du travail que nous avons réussi ces deux derniers mois. Jettons nous avec la même force dans ce nouveau défi pour constituer un large groupe parlementaire à l'assemblée. Ce sera notre point d'appui politique pour les luttes sociales à venir.

  17. carole dit :

    il se pourrait bien que le gouvernement hollande ne tienne pas deux ans, aussi, ne surtout pas s'y mêler, nous devons continuer de construire notre force FdeG, afin d’être là en force de proposition, et contre l’extrême droite qui risquerait d’être vue comme une solution à essayer à ce moment là par les gens de plus en plus désespérés.

    voir ce qu'il se passe en italie, espagne et grèce. Gardons notre crédibilité, pas de tractations avec le ps, ne pas appeler à voter hollande, juste dire pour dégager Sarkozy, le Parti de gauche est ferme là-dessus, jean-luc et martine billard co-présidents du Parti de gauche ne disent pas le nom de hollande, c'est important, et d'ailleurs les adhérents du ps se posent des questions, certains s'en inquiètent, d'autres se sentent rassurés par le pcf qui appellent à voter hollande, ouf, le nom a été prononcé! (tweets de ps)

  18. Maurice Victor dit :

    Je suis un jeune retraité militant syndicaliste et ayant toujours été engagé à gauche. Je suis un lecteur assidu du blog de Jean-luc Mélenchon depuis quelques années. J'étais au PS lorsqu'il est parti pour creer le parti de gauche.
    J'ai quitté le PS lorsque j'ai vu le double langage de ce parti sur la retraite à 60 ans et la réforme territoriale(je suis conseiller municipal dans une petite commune de l'Isère et je m'oppose à la fusion de 4 communautés de communes initiée par le conseiller général PS contre l'avis de la majorité des élus).
    J'ai suivi avec attention la magnifique campagne de Jean-Luc Mélenchon et j'ai voté et appelé à voter pour lui car sans partager toutes les positions du Front de gauche,j'ai estimé que ce rassemblement était porteur d'avenir en refusant l'austérité et la soumission aux traités Européens.
    Après ma sortie du PS,j'ai hésité à rejoindre le parti de gauche et j'ai adhéré au P.O.I (qui n'a pas présenté de candidat aux présidentielles).
    La questions de la ratification des nouveaux traités Européens me semble aujourd'hui une question centrale.
    Nous devons nous opposer dans l'unité à ceux -ci pour être fidèle au vote non de 2005.
    Je pense que le front de gauche dois prendre toute sa place dans ce combat.
    Pour le deuxième tour il est impératif de dégager Sarko et c'est sans illusions en toute lucidité que j'utiliserai le vote François Hollande.
    Un dernier mot: Merci Jean-Luc pour tout ce que tu nous a apporté dans...

  19. Colonel Walter Kurtz dit :

    @ceux qui pensent qu'en ne cautionnant pas le candidat hollandréou au 2ème tour, nous serions éventuellement des trolls UMP ou que sais-je encore, je leur dis libre à vous de soutenir indirectement un lache, même pas fichu d'engager une seconde de débat avec nous, et dont les lieutenants et sa presse inféodée nous ont vomis et combattu comme jamais ils l'avaient, même contre le FN.
    Libre à vous, NAÏFS, de croire qu'en votant contre une équipe de voyous UMP qui a accéléré la ruine de la France ces 5 dernières années et qui squattent en alternance le pouvoir depuis plus de 30 ans avec leurs homologues du PS, tout aussi responsables de la situation actuelle (traité amsterdam, TCE, Lisbonne et MES entre autres), permettra en cas de victoire du PS de voir sarko répondre de tous ses actes devant une justice devenue subitement impartiale.
    Libre à vous de baissez votre falzar, et de vous assoir ce en quoi nous avons tous cru.
    Libre à vous de croire qu'en chassant la droite "bleu", et en la remplaçant par la droite "rose", ça sera une grande victoire pour le pays. Mais avez vous déjà oublié de quoi était capable le PS, même majoritaire au sénat pour la 1ère fois depuis 1958 ?
    Je vous donne néanmoins rendez-vous aux législatives, en espérant un score monstrueux pour le FdG.
    Cela dit, j'ai quand même du mal à croire les résultats du 1er tour : sarko+le pen+hollande = 30 millions de citoyens d'accord pour continuer à se faire enfler.
    Y a un truc qui cloche.

  20. Micjhel Matain dit :

    853 langue-rouge
    Prenons nos responsabilités.

    Mille fois d'accord avec ce que tu écris.
    Sarkozy qui repasse c'est "la stratégie du chaos" dont il a si souvent été parlé ici sur ce blog. Une majorité de gauche au Parlement avec un fort groupe de députés Front de gauche qui empêche les socialistes d'agir tout seul à leur guise, c'est une possibilité d'élargir la petite brêche des 11% du 22 avril. L'urgence c'est que Sarkozy ne repasse pas. Sinon on aura jusqu'aux élections allemandes de l'année prochaine, la chape de plomb Merkel-Sarkozy sur l'Europe. Et en 18 mois, ces deux là ont le temps d'en faire des dégats.

  21. Charles dit :

    Pour ma part, sur le rôle des médias, je n'en tire qu'une conclusion: il nous faut impérativement aujourd'hui s'ouvrir un canal pour avoir des chances! Le seul "grand" médias que l'on ait aujourd'hui est "l'humanité", qui souffre de son image "d'organe officiel du PC" et que comparativement peu de gens liront ou écouteront. Coté télévisuel, on a rien! Coté organismes de sondages non plus, or sur ces élections, il me semble qu'ils ont joué un rôle très important. Il n'y a donc que deux options, soit on parvient à les faire "dérailler", leur enlever leur légitimité pour reconstruire qqchose de plus fiable et démocratique, soit on entre dans leur jeu en montant nous-mêmes nos propres outils. L'internet ne suffit pas, à l'évidence!
    Pour ce qui est de les "dérailler", je n'y crois que très moyennement, car le PAF aujourd'hui ressemble étrangement à ce qui se fait aux US, avec les mêmes résltats. Pour ce qui est de construire une alternative, il faut beaucoup d'argent et de temps..
    In fine, quels moyens avons-nous pour "déformater" le téléconsospectateur français moyen?
    Ah, une remarque importante, sur tous les meetings que j'ai vus, une chose m'a frappé: l'hégémonie des petits blancs...La plupart des noirs à qui j'ai parlé étaient massivement PS... C'est un problème qu'il faut résoudre!
    On ne lâche rien! Il faut faire mieux pour les législatives!

  22. cassandra Vermeulen dit :

    une bataille de perdue mais pas la guerre.

  23. bibi dit :

    833Fabrice Leiser
    "Nous étions au coude à coude avec le FN et il y a eu basculement en sa faveur".
    Ne cherchez pas :" régularisation des sans papier", seriné à longueur de semaine au lieu de" régularisation des travailleurs sans papier."
    Tous les journaux s'y sont mis (enfin chez nous, tous les quotidiens et j'enrageais à chaque fois...)
    Sur tous les plateaux de télé, ils ont entretenu l'ambiguité...
    La campagne a porté sur le hallal, les musulmans, l'insécurité..
    Jean-Luc Mélenchon a rarement pu parler d'économie ou de politique internationale, là pourtant où il excelle et qu'il décripte si bien !
    On a pris les français pour des C.... ils ont voté comme des C.... !
    Excuses WM mais c'est dur à digérer !
    En tout cas j'irai voter contre Sarko avec le seul bulletin à ma disposition, mais fièrement car ce sera sans contrepartie... et que nous garderons ainsi notre liberté de paroles et d'action.

  24. viktor newman dit :

    bravo et merci ne lachons rien

  25. aaa dit :

    J'ai fait un schéma pour identifié nos score par département et par région.
    On vois qu'on a plus de difficultés dans la moitié nord du pays (à l'exception de la region parisienne et de l'extrémité nord du pays)

  26. Laulau dit :

    Colonel Walter Kurtz

    Il y a du vrai dans ce que tu dis, mais en politique il ne faut pas faire de sentiment, il faut choisir la meilleure stratégie.
    Renvoyer Sarkozy au pouvoir n'arrange rien. Ce sera la catastrophe annoncée et le PS pourra dire qu'il n'y est pour rien. Le FdG ne progressera vraiment qu'en décillant les gens qui croient encore dans le PS et pour cela il faut éliminer Sarkozy.

    Une fois Hollande président je ne doute pas un seul instant de la déception de ses électeurs. Il faudra alors se battre aux législative et essayer gagner par l'action sociale.
    La seule erreur à éviter absolument c'est de participer à un gouvernement du style gauche plurielle, ce serait la fin du Front de gauche.

  27. jean ai marre dit :

    @ 651 citoyenne21
    ''soyons réalistes.. voilà finalement tout ça pour ça ! Ce peuple n'est pas prêt à prendre son destin en main..., ils n'en veulent pas des responsabilités ! "

    Ce peuple est chloroformé, calé dans un fauteuil, ils regardent la télé qui les.......... informe..
    Il faut hélas se rendre à l'évidence, dans notre société où tout va très vite, il faut tout et tout de suite.
    Pas le temps de lire et prendre connaissance des programmes de chaque candidat, mais jubilatoires sur les petites phrases ou sur les détails L'Emploi, les réformes, le pouvoir d'achat, c'est tout de suite. Qu'est ce que c'est que ces hommes qui nous disent qu'il faut de la croissance, aller à Bruxelles,. Ils préfèrent un discours simpliste : on ferme les frontières, on ne paye que pour le Français de souche.' On n'a pas confiance à ces politiciens, on les a déjà vu " Les propos de P Poutou hier soir sont éloquents, " la gauche, la droite, on en a marre' En 2012 faire de la politique c'est faire du marketing.
    Sur ce blog, un intervenant est venu nous dire que Jean-Luc voulait mettre les Français au travail !

    @ 693 Langue-rouge : Voilà un début de réponse pour expliquer aux nouveaux pourquoi nous sommes à 11 %.
    Oui, les électeurs du FN rasent les murs, à les écouter, personne a voté marine.

  28. Mélopée dit :

    Et rebelote ! En 2007, je ne voulais pas voter pour une ouiste. Je l'ai fait pour ne pas avoir Sarko. Et j'ai eu Sarko. Un sarko qui vient de faire un score de 27,18%, à jeu presque égal avec le PS. A croire que beaucoup en redemande et que la campagne du PS sur l'antisarkozisme ne paye pas des masses. Et ils le savaient, d'où cet appel insistant au vote utile, alors qu'ils font l'économie de se remettre en question.
    Donc, en 2012, je vais encore voter pour un ouiste, mais qui en plus a aggravé son cas avec une abstention dynamique pour le MES.
    A cette heure, je vais le faire. D'abord, parce que j'accorde au FdG une sincérité dans son combat et la possession d'éléments d'analyse que je n'ai pas. Ensuite parce que la brutalité à venir, connaîtra un temps de répit qui permettra de s'organiser. Ensuite parce que Sarko battu, il perdra son immunité.Enfin, parce que le PS sera en position d'affronter les conséquences de ses choix politiques. Le PS aux commandes va en baver, j'espère pour lui que le pari pascalien de Todd sera un pari gagnant. Il reste à construire une opposition forte avec le FdG, afin que pour le bien de tous, le PS appelle le FdG au secours. Ça, c'est la version optimiste. La pessimiste est que le PS ne soit pas à la hauteur des enjeux et que la droite dure reviennent encore plus forte et pas forcément dans les sentiers de la démocratie.

  29. bibi dit :

    857Janick - rouge coquelico
    Je comprends ta colère et ta réserve. J'ai fait le même chemin.
    2 hypothèses :
    1) Si NS passe, nous acceptions l'austérité, la rigueur. Il l'a annoncée... que pourrons nous faire derrière. Il gouvernera avec Merkel, il ne s'en est jamais caché.
    2) Si FH passe, il se sera présenté avec un programme différent : "son ennemi, c'est la finance", "le changement c'est maintenant". Si derrière (comme c'est prévisible) il est contraint de plier face à l'europe, alors nous aurons toute légitimité à descendre dans la rue.

    Voilà où j'en suis arrivée et j'irai donc voter contre Sarko.

  30. carlo dit :

    @ermler
    Assecher le vote FN pour le faire basculer vers nous ? Alors il faudrait que la pédagogie ou, à défaut, un minimum de subtilité stratégique remplace le lyrisme des belles professions de foi.
    C'est mon avis...

  31. briannie dit :

    Comme tous profondément déçue, mais réconfortée par la détermination de tous à poursuivre la lutte.
    Mandrin (552) exprime très bien la valse de nos hésitations (voter FH le nez bouché ou s'abstenir)
    Sans vouloir critiquer le moins du monde Jean-Luc Mélenchon qui a porté le débât très haut et trés fort, je pense néanmoins que deux mots nous ont été fatals : "métissage" et "droit du sol".
    Non, la guerre d'Algérie n'est pas encore finie dans de nombreux esprits et l'immigration reste un sujet extrêmement sensible, la droite ne s'y trompe pas.
    Ces thèmes ne doivent pas occuper l'avant-scène. Il faut combattre la famille LE PEN sur d'autres terrains que ceux là.
    En cette saison des tempêtes, l'angoisse est immense dans de nombreux foyers où le chômage, la précarité, la crainte de l'avenir font des ravages, surtout dans les catégories sociales peu éduquées où la télé-poubelle, fait des ravages sur les cerveaux.
    Lutter contre la "fabrique du consentement" doit être notre priorité. Battons nous pour une éducation populaire de proximité. Pronons "l'auto défense intellectuelle" et continuons à démarcher dans nos quartiers pour faire connaître les propositions du FdG et convier nos voisins à nos assemblées citoyennes qui doivent se poursuivre.
    La victoire viendra de la base militante.
    Ne lâchons rien et Chapeau bas à Jean Luc qui a su hier soir dissimuler son immense déception et nous redonner du courage et de l'optimisme par un discours brillant et offensif.

  32. Mélopée dit :

    Et rebelote ! En 2007, je ne voulais pas voter pour une ouiste. Je l'ai fait pour ne pas avoir Sarko. Et j'ai eu Sarko. Un sarko qui vient de faire un score de 27,18%, à jeu presque égal avec le PS. A croire que beaucoup en redemande et que la campagne du PS sur l'antisarkozisme ne paye pas des masses. Et ils le savaient, d'où cet appel insistant au vote utile, alors qu'ils font l'économie de se remettre en question.
    Donc, en 2012, je vais encore voter pour un ouiste, mais qui en plus a aggravé son cas avec une abstention dynamique pour le MES.
    A cette heure, je vais le faire. D'abord, parce que j'accorde au FdG une sincérité dans son combat et la possession d'éléments d'analyse que je n'ai pas. Ensuite parce que la brutalité à venir, connaîtra un temps de répit qui permettra de s'organiser. Ensuite parce que Sarko battu, il perdra son immunité.Enfin, parce que le PS sera en position d'affronter les conséquences de ses choix politiques. Le PS aux commandes va en baver, j'espère pour lui que le pari pascalien de Todd sera un pari gagnant. Il reste à construire une opposition forte avec le FdG, afin que pour le bien de tous, le PS appelle le FdG au secours. Ça, c'est la version optimiste. La pessimiste est que le PS ne soit pas à la hauteur des enjeux et que la droite dure reviennent encore plus forte et pas forcément dans les sentiers de la démocratie.

  33. Charles dit :

    Aaah, Colonel Walter Kurtz (14h56), comme mon cœur t'entend! J'ai à peu près le même instinct que toi, que je résume ainsi: entre un néolibéral ultra libéral et un néolibéral légèrement social, je n'ai pas à choisir! Ils veulent l'austérité, qu'ils l'assument, je ne les aiderai pas!
    Seulement voilà, cette réaction épidermique et cette décision n'a pas un impact sur ma seule personne, notre communauté s'étend au delà, aussi bien en Europe qu'ailleurs!
    Et quand bien même la tête du PS n'est plus pour moi que "la gauche de la droite", donc le camp adverse, cette image n'est pas encore reconnue ailleurs, ça viendra!
    En attendant, nos camarades grecs et allemands qui seront bientôt appelés aux urnes ont besoin d'espoir, d'aide: faire tomber Sarko, c'est affaiblir Merkel, ouvrir une faille qui permettra à d'autres, je l'espère de faire mieux que nous dans leurs élections, et qui sait, voire même de l'emporter.
    Laisser Sarko passer, c'est confirmer l'axe sarkomerkel, elle en profitera plus... C'est ce devoir là qui l'emporte à mon avis, il faut donner aux autres tout ce que l'on peut pour les aider à faire plus fort! J'irai donc à reculons, en mode maso, le cœur en rage, en pestant voter contre NS le 6. C'est un sacrifice qui peut s'avérer très payant au final!

  34. Siamy dit :

    Affirmation de hollande aujourd'hui:"Jean Luc Mélenchon appelle à voter contre Sarkozy,il ne doit pas manquer un suffrage".
    Mais dit donc François, tu sais bien que chacun vote selon sa conscience,et que de celle-là au moins chacun et chacune est propriétaire.Au risque de détonner par rapport à un certain nombre de commentaires, je n'arrive pas à me défaire de l'idée que le "vote utile" a fait suffisamment de dégats dans cette élection.Car sans ce "vote utile" où en serait le Front de Gauche?
    Perso,à mon âge,je m'offre le luxe d'assumer mes convictions.Je ne vote pas pour un homme qui conduit le pays dans le mur.Nous n'aurons ni France Forte, ni changement.Si on se sent tenu d'obéir aux consignes, le vote n'est qu'une illusion de démocratie.

  35. mimi dit :

    patrick 11H42 oui je suis assez d'accord avec toi il faut que le Front de Gauche deviennent un nouveau parti le Front de Gauche

  36. bibi dit :

    J'aimerai assez bien que le Front de Gauche soit rebaptisé Front du Peuple... !

  37. Citoyen93 dit :

    une bonne analyse ici

  38. carlo dit :

    @ HYBRIS
    Non ce n'est pas l'exception,
    En tout cas, vous ne citez aucun autre nom à l'appui de vos dires. Les journalistes qu'on ne cesse de voir et d'entendre (C. Barbier, C. Weil, L. Joffrin...) me semblent surtout incarner le libéralement correct.
    Prétendre que, majoritairement, les journalistes défendent les idées de MLP relève du déni. Encore une fois, il suffit de se souvenir de l'accueil fait par la presse à ses propositions en matière d'économie pour se convaincre du contraire...

    La xénophobie entretenue et colportée est un moteur puissant.
    Il est réconfortant de croire que le moteur principal du vote FN est la xénophobie. Mais ce qu'on a plaisir à croire n'est malheureusement pas toujours vrai. Les scores élevés de MLP dans des communes rurales où il n'y a ni immigrés ni insécurité mais où le sentiment d'abandon est très fort en est la preuve.

    Il faut donc avoir sur ces sujets un discours sans concessions ni facilités.

    On est d'accord.

  39. citoyenne21 dit :

    Si on veut positiver sur notre score moins élevé que prévu :
    1) les 11 % de vote FdG est un vote d'adhésion, donc destiné à être pérenne et à porter ses fruits tôt ou tard mais à condition d'apporter des réponses aux saines critiques émises par les uns et les autres
    2) les 18 % de vote FN est un vote fourre-tout, donc volatile et risquant de se désagréger dans le temps

    Sinon, maintenant que j'y vois plus clair, à consulter différents forums, il se dit à droite que la stratégie de Marine Le Pen serait d'exploser l'UMP et donc de ne pas donner de consignes de vote à son électorat et de laisser Hollande attraper la couronne (pour mieux se casser la bobine plus tard, hein) et si tel est le cas, il ne serait peut être pas nécessaire qu'on vienne à la rescousse des hollandais, si celui-ci était finalement sponsorisé par les voix du FN ! Les laisser régler leurs combinaisons pour le second tour entre eux, n'est-il pas finalement le moins préjudiciable (pour notre égo) ?

    15 jours pour décider donc, selon les tractations alambiquées des uns et des autres !

  40. claude46 dit :

    Tout d'abord bravo à la magnifique campagne menée par toutes les organisations composant le front de gauche et son candidat Jean-Luc Mélenchon qui nous a permis de réaliser tout de même 11,1%. Evidemment nous aurions aimé être plus haut. Mais qui aurait parié au début de la campagne présidentielle obtenir à l'issue du premier tour un score pareil ? La droite dans son ensemble recule et c'est tant mieux. Cependant malgré nos efforts pour rejeter l'extrême droite derrière nous, celle-ci se situe à un niveau trop élevé. Dans ce combat pour la réduire nous avons été bien seuls. Quand certains en faisait la promotion et que d'autres à gôche nous tapaient dessus... Oui, ils ont préféré le FN au Front de Gauche pour faire peur et jouer à fond le vote utile. Le combat que nous avons mené avec force contre les idées de haine nous a permis de limiter le vote extrême. Aujourd'hui, comme souvent répété dans la campagne, l'objectif est de sortir Sarkozy pour casser l'axe Merkozy... Et je ne vois pas d'autres solutions que de prendre le bulletin Hollande pour ouvrir au Front de Gauche la perspective de faire progresser nos idées... Evidemment, je n'attends rien de Hollande... Aux premières secousses des marchés financiers nous serons les seuls à pouvoir résister, En attendant, le 1er mai va être l'occasion de continuer notre combat, de nous retrouver tous ensemble l'humain d'abord chevillé au corps et de montrer la force du front du peuple en mouvement pour une vie meilleure.

  41. calcium dit :

    eh! oh! on arrête la déprime!
    Il y avait 1% de résistants en 1940 et ils ont en 5 ans libéré la France
    Et nous on est 11,11%...
    Proportionnellement il nous faudra 10 fois moins de temps
    Alors ?
    signé : un optimiste tragique...

  42. Sonia Bastille dit :

    La reconduction du bail élyséen au locataire Sarkozy pour une durée de cinq années supplémentaires serait une dramatique et pousserait plus en avant la lente agonie économique que vit notre pays et la folle destruction de nos fondations républicaines et sociales. En effet, le bilan que laisse le candidat sortant est des plus désastreux pour notre pays notamment en matière industrielle, de solidarité et d'équilibres financiers. De plus, notre pays vivrait comme jamais dans le clivage qui déstructure son économie, organise en permanence la confrontation de classes au détriment du salariat, des paysans et des petits artisans et commerçants et remet en cause, également, en permanence, la République.

    La Gauche doit se rassembler, converger, construire la victoire au delà de la compétition du 1er tour ou des divergences. Faire en sorte que la France continue à être une république indivisible, démocratique et sociale. Même si le maintien de notre pays dans l'UE et l'euro obère ses chances de sursaut et remet en cause sa pleine souveraineté.

    Tous les candidats de gauche, tous les partis politiques de gauche, toutes les composantes et variantes de la gauche doivent donc s'unir, se rassembler, faire tréteau commun et aussi s'élargir aux gaullistes républicains et aux démocrates de progrès en vue de faire gagner François Hollande le 6 mai et la gauche aux législatives de juin.

  43. Vermillon dit :

    Il faudra dorénavant montrer à toutes ces voix perdues, que la meilleure façon de sanctionner une politique telle que celle de Nicolas Sarkozy n'est plus le vote FN. Le vote contestataire est possible et préférable également au front de gauche, mais ça, le peuple n'en a pas encore assez pris conscience je pense. Quoi qu'il en soit, nous sommes désormais réunis pour le meilleur comme pour le pire. Une force vive qui va continuer à vacciner les français de toutes ces mauvaises habitudes qui n'ont plus aucun sens maintenant que le front de gauche est présent !

  44. Mélopée dit :

    Assecher le vote FN pour le faire basculer vers nous ? Alors il faudrait que la pédagogie ou, à défaut, un minimum de subtilité stratégique remplace le lyrisme des belles professions de foi.

    La pédagogie était presque impossible à installer dans cette campagne et je crois que le maximum faisable a été fait.
    La subtilité stratégique est sans doute ce qui caractérise le PS aux yeux de ceux qui ont voté PS, dont la stratégie a été de ne pas heurter de front le FN. On ne saura jamais si elle aurait eu plus d'impact sur le score du FN. D'autant qu'une partie de ceux qui ont voté FN l'ont fait sur la base du "tous pourris".
    Enfin, on peut considérer que MLP a fait aussi, dans un registre opposé, de belles professions de foi. Ce qui fait frémir c'est que ce sont elles qui ont été mieux entendues.

  45. Michèle dit :

    En complément du ps de Danyj-856-14h45 A voir absolument
    http://www.okeanews.fr/la-strategie-du-choc-de-naomi-klein/
    Militons

  46. william dit :

    Beau score pour nous, mais il reste du travail à faire.
    La première difficulté, sera de ne pas céder au découragement, mais nous savons tous qu'en défendant nos idées révolutionnaires rien n'est simple, rien n'est écrit d'avance.
    Nous sommes condamné à la Résistance perpétuelle, car l'histoire nous montre bien que les rares fois où nous gagnons ce n'est jamais de façon définitive, car l'ennemi ne "lache rien" justement.
    Nous n'avons pas le droit de manquer de persévérance.
    La seconde difficulté réside dans l'unité. Il faut rester "tous ensemble", et élargir cette unité. Nous avons encore trop d'ennemis dans notre propre camp, sans même parler des socio-démocrates qui nous méprise, car nos conviction sont plus "pure" que les leurs, et que nous sommes toujours prêt à nous sacrifier au nom de l'idéal de gauche, qu'ils disent partager mais qu'ils n'appliquent pas, plus ou si peu.
    Troisième difficulté: la diffusion de nos idées. Il faut voir les choses telles qu'elles sont et non comme l'on voudrait qu'elles soient. Deux exemples parmi d'autres:
    -cessons de dire que les électeurs du FN sont des ignorants et des imbéciles, adressons nous à leur intelligence. Non par démagogie, mais bien parce qu'ils sont capables de réfléchir, de douter, de changer d'avis, comme tout le monde.
    -admettre que l'extrême droite n'est pas l'apanage des français chrétiens du FN, mais c'est également une idéologie qui traverse les rangs de français musulmans. Il...

  47. mercure40 dit :

    L’abattement est à la mesure de l’espoir qu’avait suscité le mouvement du Front de Gauche. Merci à toi Camarade Jean Luc d’avoir ranimé en moi cette foi dans une politique sociale, humaine, et internationaliste. Merci aussi à tous ceux qui, autour de toi ont animé cette formidable campagne, mais l’adversaire est bien trop fort, bien trop rusé. Il est aussi trop bien servi par les lobbys médiatiques et financiers de toutes sortes, soumis à son pouvoir. Il nous faudra encore beaucoup de patience pour qu’enfin le Peuple de France retrouve la conscience politique. « Plutôt Hitler que le Front Populaire » cette phrase, je l’avais révélée à mes enfants voici quelques années devant leur incrédulité totale il m’avait fallu rechercher les sources et leur procurer la preuve de mes dires. Aujourd’hui nous avons en direct, si je puis dire le résultat des faveurs accordées au FN et des coups portés de toutes part au FdG. Encore une fois les forces de droite et celles des financiers ont choisi et conjugué leurs forces pour garder le pouvoir. Je ne sais pas encore ce que je ferais le 6 mai, trop de rancœur me porte à ce jour vers un vote blanc ou nul, je me vengerai alors du PS et de son candidat qui au lieu de nous aider comme un allié de classe nous a traités de bout en bout comme un adversaire. Je vais laisser le temps au temps et y réfléchir, écouter, mais que cette décision sera difficile et douloureuse …….
    À bientôt sur le front d’autres luttes peut être. Et bon courage à tous

  48. olmaca dit :

    La victoire de Hollande ne va pas me réjouir.
    Par contre la défaite de Sarko et de sa clique va me faire un bien fou.

  49. penoel robert dit :

    Je pense que la poussée de MLP est due à sa présence dans les médias tres superieure à celle de Mélenchon surtout la dernière semaine.Les infos sur le front de gauche n'étaient accessibles que sur le net. Malheureusement les classes populaires (ouvriers,retraités,smicards etc...) n'ont souvent pas accès à ces infos ! J'ai souvent rencontré des gents qui ignoraient tout du programme du front de gauche et qui ne savaient de Jean-Luc Mélenchon que l'image qu'en donnait les médias.
    (insulteur,grande gueule etc..).
    Merci de tout coeur à vous tous qui m'ont donné tant de bonheur!

  50. Jean-François GODARD dit :

    On en a tous gros sur la patate!...Résistance... prends plus le sens de ce que fut en 39-45, et pour la durée ça pourrait être plus long! alors surtout on lâche RIEN!

    Quels moments Quand même! "Non rien de rien! Non je ne regrette rien!"


Blog basé sur Wordpress © 2009/2015 INFO Service - V3 Archive