04déc 11

Un mythe mort-né

A propos d’Allemagne

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Cette note est allongée du commentaire rapide que je veux faire du dernier épisode du feuilleton Sarkozy-Merkel. Elle change donc de présentation puisque je commence par ce commentaire. Après quoi je propose une synthèse des éléments qui permettent de se faire une idée de ce qu'est en réalité le fameux "modèle allemand". Tout cela est bouclé avant un nouveau départ vers l'Allier et le Loiret où je vais faire un tour durant deux jours. Ici même vous trouverez un nouveau carnet de route que tiendra une fois de plus Céline qui a posé deux jours pour nous suivre et graver sa chronique avec son blackberry !

Ce lundi donc, Sarkozy recevait Angela Merkel à l'Elysée pour fixer des propositions de modification des traités européens. La contribution de Nicolas Sarkozy à cette réunion s'est résumée à en fournir la salle, après avoir offert le déjeuner de travail qui l'a précédée. Car sur le fond, les propositions annoncées reprennent intégralement et minutieusement les propositions défendues par Angela Merkel depuis plusieurs semaines. Les propositions soutenues par la France et d'autres Etats, comme les eurobonds ou une intervention accrue de la BCE ont au contraire été explicitement exclues. Merkel et Sarkozy ont même réaffirmé leur confiance dans la BCE et rappelé leur attachement à son indépendance absolue. D'ailleurs, Sarkozy s'est même fait fort de s'abstenir de tout avis ou commentaire sur la BCE. Les dernières statistiques récemment publiées par la BCE illustrent pourtant l'aberration du système actuel. Rien que dans la semaine écoulée, la BCE a prêté aux banques, au taux modique de 1,25 %, 256 milliards d'euros de liquidités. Au même moment nous avons appris que le total des titres de dettes publiques rachetés sur le second marché par la BCE depuis mai 2010 s'élevait à 207 milliards d'euros. La BCE fait donc plus en une semaine pour les banques qu'elle n'en a fait en plus d'un an pour la dette des Etats.

Les propositions avancées par Sarkozy et Merkel ne sont pas nouvelles. Elles reprennent des annonces déjà effectuées depuis plusieurs mois dans différents cadres : procédure du semestre européen, mécanisme européen de stabilité, pacte euro plus, etc. Des sanctions automatiques et immédiates seront mises en place pour les Etats ne respectant pas les 3% de déficit. Il faudra dorénavant une majorité qualifiée pour s'opposer à ces sanctions et non pas pour les décider. Une règle d'or renforcée et harmonisée sera imposée aux 17 Etats membres de la zone euro qui devront changer pour cela leur constitution et y fixer l'objectif de retour à l'équilibre budgétaire qui contraindra ensuite leurs budgets annuels. Depuis que tout cela a déjà été décidé, les eurocrates savent qu'il faudra modifier le Traité de Lisbonne pour faire entrer tout cela en application. L'occasion a donc fait les larrons. La dramatisation de cette rencontre est aussi une opération électorale pour les deux sortants que sont Sarkozy et Merkel, ne l'oublions jamais.

Mais la grande nouveauté est que tous ces changements seraient désormais gravés dans le marbre des Traités. Et ces modifications ont un point commun de fond : elles visent toutes à imposer aux Etats des politiques d'austérité. Comme les changements de gouvernements et les menaces politiques ne suffisent pas, ils ont décidé de passer par les Traités qui s'imposent de manière contraignante aux Etats et à leurs lois. Après avoir imposé le Traité de Lisbonne contre les peuples, ils ne se donnent même pas la peine d'en faire un bilan ou de s'excuser pour son échec. Le nouveau traité proposé devra en effet être négocié dans l'urgence et bouclé d'ici mars, toujours sans les peuples. Cela fait plus que jamais de l'élection présidentielle un référendum pour ou contre l'austérité. Pour nous, un mot d'ordre s'impose : pas de nouveau traité ou de modification des traités existants sans référendum. Après quoi vous ferez, chers lecteurs, une pause pour vous souvenir que tout cela vous le savez depuis 2005. Et depuis cette date, et la forfaiture qu'elle incarne, les deux camps du "Oui" et du "Non" ont déroulé et déroulent encore des politiques qui ne peuvent se concilier.

Le porte-parole du PS Benoît Hamon est à la peine. Comment mettre Hollande dans l'embarras en faisant des copiés-collés sans se faire prendre. Dans une déclaration à l'AFP lundi 5 décembre, il a fustigé "l'austérité", "grande gagnante, par KO, qui s'appliquera indifféremment à l'Allemagne, la France ou au reste de l'Europe". Certes il lui faut continuer le minage du port d'attache de François Hollande, ce qui semble être une activité très absorbante rue de Solférino. Il est évident que son discours n'existe que pour être démenti. Dont acte. Devons-nous lui rappeler le contenu des engagements de François Hollande et sa volonté de donner "du sens à la rigueur" ? A-t-il oublié que le candidat du PS défend le retour à 3 % de déficit public dès 2013 et le retour à l'équilibre en 2017, exactement comme le prévoit la stratégie défendue par Sarkozy et Merkel ? N'a-t-il pas entendu le responsable du projet de François Hollande, Michel Sapin, et sa conseillère économique Karine Berger évoquer un plan d'économies de 50 milliards, c'est-à-dire beaucoup plus que l'actuel plan Fillon ? Qui doit-on donc croire au PS ? Le candidat et son entourage ou le porte-parole ? Il y a deux campagnes des socialistes ? Celle du parti, et celle du candidat. Et même trois : celle des socialistes qui ont déjà décidé de voter Front de Gauche.

Mais Hamon est allé trop loin sur au moins un point. Un point qui lui vaut non pas un démenti mais un revers de balle pour le Parti socialiste. Il a dénoncé la procédure de soumission des budgets nationaux à l'avis de la Commission européenne. Voyez : " Demain notre décision de mettre en oeuvre telle ou telle politique d'éducation ou de santé sera soumise à la permission de la Commission européenne et, si nous nous en affranchissions, à une sanction de la Cour de justice européenne, comme l'a confirmé Mme Merkel. Pour nous c'est un abandon de souveraineté inacceptable. " Dommage pour Hamon car c'est justement ce que le PS le PSE et leurs élus ont déjà accepté et voté ! Les députés du PSE ont voté au Parlement européen en faveur de la procédure du "semestre européen" qui prévoit que les budgets nationaux soient désormais soumis à l'avis préalable de la commission européenne. Et quand les députés du Front de Gauche ont défendu à l'assemblée nationale une proposition de loi de Martine Billard visant à garantir la souveraineté budgétaire du peuple contre toute intrusion de la Commission européenne, qu'ont fait les députés PS ? Ils ont tous voté contre, le 7 décembre dernier, François Hollande et Michel Sapin en tête. Tous sauf Henri Emmanuelli.

De son côté François Hollande a expliqué clairement le contraire du porte-parole du PS. Pourquoi pas ? Il s'est exprimé hier au congrès du SPD à Berlin. Des élections auront lieu en Allemagne en septembre 2013. Le PS insiste sur l'alternance dans les deux pays comme condition du changement. L'accord EELV-PS dit d'ailleurs que "seule une majorité de gauche et des écologistes en France en 2012, puis en Allemagne en 2013, aura la force d'entraînement pour une Europe solidaire et volontaire". Pourtant, en 2000, la présence de Schröder et Jospin n'avait pas changé l'orientation de l'UE alors à 15. Sans doute ont-ils tiré la leçon. Mais pas du côté que l'on croit. Car le discours de Hollande est un désaveu de la résistance de Lionel Jospin face à la vague blairiste de l'époque, dont le chancelier social-démocrate allemand Schröder était un ardent partisan. En effet, dans son discours devant le SPD, Hollande a salué les réformes anti-sociales de Schröder. Et il a même souhaité qu'elles viennent en France : "vous avez fait des réformes importantes ici en Allemagne. En France, elles ont trop tardé". Ceux qui ont lu mon livre " En quête de gauche " ont déjà eu un aperçu de ces fameuses réformes. J'y reviendrai sur ce blog. Mais on peut citer pêle-mêle la baisse des indemnités chômage, le développement de la précarité du travail, la baisse de la taxation des bénéfices des entreprises ou encore le relèvement de l'âge de la retraite. Nous voilà en tout cas prévenus sur ce qui "a trop tardé en France".

D'ailleurs Hollande a aussi salué le président du groupe parlementaire du SPD, Franck-Walter Steinmeier. Directeur de la chancellerie sous Schröder, Steinmeier a été le principal concepteur des réformes anti-sociales. Il a ensuite été Ministre des Affaires Etrangères dans le gouvernement SPD-CDU en 2005 après le refus d'alliance du SPD avec Die Linke. Steinmeier a même été vice-chancelier de Merkel dans le gouvernement SPD-CDU ! En 2009, candidat à la chancellerie, il obtient le plus mauvais score du SPD depuis 1945 (23%). Pour la première fois, IG Metall avait refusé de soutenir les candidats du SPD après que Steinmeier a proposé une alliance au parti libéral FDP (qui avait refusé). Mais ça n'empêche pas Hollande de faire de belles phrases comme "nous avons à changer le centre de gravité de l'Europe. Le ramener davantage vers la gauche". On ne doit pas parler de la même gauche !

A plusieurs reprises, Hollande a aussi indiqué qu'il ne voulait pas changer les traités. Il prend comme argument le délai : "Aujourd'hui, l'Europe a moins besoin d'un traité de plus que d'actions immédiates. J'ai à l'esprit l'expérience du Traité constitutionnel européen : des mois et des mois pour être négocié, puis pour être ratifié et autant pour être repoussé. Nous ne pouvons pas attendre". Il a préconisé un "pacte de responsabilité, de gouvernance et de croissance". Une formule creuse comme il en a le secret et qui font les gargarismes des sociaux-démocrates européens. Dès lors il a enfilé les voeux pieux. Ainsi quand il a prôné "une harmonisation sociale et fiscale" sans préciser qu'elle est interdite par le Traité qu'il a fait voter. Il a aussi plaidé pour une "communauté européenne de l'énergie" sans dire un mot de la logique de libéralisation qui la contredit et est soutenue par le PSE. Il a enfin défendu "des coopérations renforcées" sans préciser que le Traité prévoit qu'" elles ne peuvent porter atteinte ni au marché intérieur ni à la cohésion économique, sociale et territoriale. Elles ne peuvent constituer ni une entrave ni une discrimination aux échanges entre les États membres ni provoquer de distorsions de concurrence entre ceux-ci " (Article 326 TFUE). Il est tranquille : ses grandes phrases ne sont jamais discutées par des gens sérieux qui connaissent les textes. Mais l'intéressé lui-même sait-il vraiment ce qu'il dit ou ment-il sciemment ? Je pense qu'en toute hypothèse il sait bien se moquer du monde. Ainsi sur la démocratie : "Je suis convaincu que rien ne peut se faire, que rien ne se fera sans la démocratie". Pourtant, c'est lui qui, en tant que premier secrétaire du PS en 2008, a permis la ratification du Traité de Lisbonne. Sans le vote des socialistes qui l'ont suivi, le Traité ne passait pas.

Mais dans le flot des mots, l'essentiel est bien serti, solidement. Car voici le cœur de l'affaire. Sur l'essentiel les partisans du " Oui " d'hier sont encore solidaires. Sur la BCE, Hollande a bien précisé qu'il ne veut pas changer ses statuts ni toucher à son indépendance : "Je respecte son indépendance" "je souhaite qu'elle puisse élargir son rôle […] dans le cadre de ses actuels statuts". Dès lors tout le reste s'enchaîne ! Le premier point du "pacte de responsabilité" de Hollande est la "responsabilité budgétaire". Il a réaffirmé "je réduirai les déficits en France : 3% du PIB de déficit budgétaire en 2013, l'équilibre en 2017". Hollande a aussi déclaré "j'accepte une vigilance sur les budgets nationaux". C'est cohérent avec son soutien et celui du PSE à la procédure du " semestre européen " grâce à laquelle la Commission compte contrôler les budgets nationaux.

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Comme j’ai été en déplacement ainsi que le rapporte « le carnet de route » édité à ce sujet, écrire était devenu assez difficile. Du moins dans la variété des sujets et les longueurs habituelles de ce blog. De retour, je tâche de mettre de l’ordre dans la masse de ce qui est resté en souffrance pendant que j’allais et venais. Je reporte un tour d’horizon général la plume à la main, dont j’éprouve tant le besoin, à plus tard dans le mois. N’empêche. Puisque la question a fait grand bruit, je publie donc ici un petit travail de récapitulation à propos de l’Allemagne. Je ne reviens pas sur ce que j’ai moi-même écrit sur le sujet du temps que cela n’intéressait pas les excités d’aujourd’hui. Le temps où Cohn-Bendit m’insultait sur le sujet et où les socialistes souriaient de plaisir. A présent, je m’appuie essentiellement sur mes notes de lecture de presse. Je le fais à dessein sous cette forme. Mon intention est de vous proposer des arguments qu’aucun accro aux médias ne vous reprochera puisque par corporatisme les médias ne se critiquent jamais entre eux. Je crois que cette argumentation est utile. En effet, je dois vous dire que je n’ai pas aimé le ton sur lequel la critique de l’Allemagne se fait ces temps-ci. Je le dis d’autant plus tranquillement que je l’ai engagée avant bien d’autres. Mais je tiens à ce qu’on ne se trompe pas de registre ! Nous critiquons madame Merkel parce qu’elle est libérale et non pas parce qu’elle est allemande ! Notre critique à gauche est celle que partagent nos camarades allemands de « Die Linke ». Et d’ailleurs la semaine où les socialistes ont franchi la ligne jaune, nous, le Front de Gauche nous défendions une proposition de loi à l’assemblée et nos amis de « Die Linke » faisaient de même au Bundestag sur le même texte. Il s’agissait de la création d’un fond européen de développement social et écologique.
Puis je viens sur le paquet ferroviaire adopté par le Parlement Européen. Histoire de rappeler que le principal problème dont souffre le rail ce n’est pas l’action syndicale mais la libéralisation. Une illustration à faire connaître de cette révolution libérale qui continue sans désemparer, quoiqu’il advienne. Avec l’appui des députés socialistes et Verts européens ! 

Merci à Marie Lemaître pour les photographies qui illustrent ce billet.

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Notre critique à propos de l’Allemagne, c’est d’abord la critique d’un mythe. Le mythe d’un modèle enfin trouvé de « libéralisme efficace » ! Je reviens donc sur le thème du "modèle allemand". Je note que dorénavant une série de commentateurs et même de responsables politiques prennent conscience d’un problème. Les formules à l’emporte-pièce nuisent parfois à la compréhension des enjeux. Je ne partage pas la façon de dire les choses que choisit Arnaud Montebourg. De même que je n’avais pas approuvé la comparaison avec Münich qu’avait fait le député socialiste Jean-Marie Le Guen. Car, même pour la polémique, laisser entendre qu'Angela Merkel c’est Hitler ou Bismark, deux agresseurs de notre pays, dont un raciste antisémite, ce n’est pas acceptable. Mon analyse, je l’ai donné succinctement dans le livre « Qu’ils s’en aillent tous ». Les dirigeants allemands ont changé d’état d’esprit. Mais nous ne devons pas changer de priorité dans notre relation à l’Allemagne : priorité à la coopération, quel que soit le gouvernement en place. Pour autant, il faut être lucide. Ni aveuglement nationaliste, ni angélisme, ni admiration aveuglée. C’est sur ce point qu’à cette étape je concentre mon attention. Le mythe du modèle allemand fonctionne comme un alibi. « Le libéralisme, ça marche ! Voyez l’Allemagne ! » disent les nouveaux ébahis ! La preuve par l’exotisme. Ce furent d’abord le petit dragon celtique irlandais puis le modèle espagnol, et maintenant ce serait le modèle allemand. Les déclinistes qui conchient la France à longueur de colonnes rejoignent les fascinés de l’Allemagne. Vieille fresque_catalogne_1conjonction. Faire la lumière sur ce soit-disant modèle c’est mener la lutte concrète contre l’idée qu’il y aurait une austérité utile, un serrage de ceinture qui paie.

La droite reste aveuglée par la stratégie d'alignement sur l'Allemagne fixée par Sarkozy. Ce dernier n'a-t-il pas dit le 27 octobre sur TF1 et France 2 : "Tout mon travail c'est de rapprocher la France d'un système qui marche, celui de l'Allemagne."? Donnez-lui à lire ma tribune dans « Les Echos » sur le sujet. Dommage qu’elle n’ait pas eue le même écho que ma petite phrase sur le pédalo. Je souris. Plusieurs articles du Monde et du Figaro me donnent raison. Ainsi qu'une note détaillée de la banque Natixis, intitulée opportunément "démystifions l'Allemagne". Elle affirme clairement que "certaines vertus invoquées du modèle relèvent parfois de raccourcis faciles, sinon du mythe". La note a été rédigée par Sylvain Boyer, l'économiste qui était cité dans l'article du Monde sur le chiffre "honteusement tronqué" du déficit allemand. Dans la note de Natixis, il précise que "40% de la dette publique [allemande] est comptabilisée dans des fonds spéciaux, entités juridiques aux besoins de financement peu transparents, qui ont autorisé un certain maquillage des déficits publics en 2009 et 2010". Et il rappelle qu'en 2004, les agences de notation avaient menacé de retirer la note AAA de l'Allemagne.

Dans le même ordre d'idée, le 24 novembre, « Le Monde » a publié un autre article sur l'Allemagne. Il s'intitule "en Allemagne, des fondamentaux solides mais pas inébranlables". L'article évoque un événement passé relativement inaperçu sur le moment pour les chantres du "modèle allemand" qui regardaient ailleurs. Mais pas les observateurs sérieux. Mercredi 23 novembre, l'Allemagne a essuyé un revers sur les marchés financiers. Les marchés financiers ont boudé la dette allemande ! L'Allemagne voulait lever 6 milliards d'euros avec des obligations à dix ans. Elle n'a pu en lever que 3,6 milliards d'euros ! Voici donc un beau modèle qui ne parvient pas à "rassurer les marchés" pour obtenir l'argent dont il a besoin. Cette mésaventure donne l'occasion au Monde de s'intéresser de plus près à la situation allemande. L'article du Monde explique bien que le "modèle allemand" n'est pas généralisable : "Le modèle allemand, qui repose traditionnellement sur les exportations rend le pays très dépendant de ses homologues de la zone euro. Plus de la moitié de ses exportations étant destinées à l'Union européenne, on comprend que l'Allemagne n'a pas intérêt à voir la situation de ses principaux partenaires commerciaux s'effondrer". En poussant à l'austérité partout en Europe, l'Allemagne scie la branche sur laquelle elle est assise. D'ailleurs, c'est ce que fresque_catalogne_2confirme le cabinet de conseil "Markit", cité par Le Monde. Dans une étude publiée le 23 novembre, il indique que les exportations allemandes sont de plus en plus affectées par la crise. Son étude fait état du plus fort ralentissement depuis deux ans et demi et prédit "que le pire reste à venir ".

C'est ce qu'expliquait aussi Le Figaro du 22 novembre. En réponse à une citation de Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP qui dit vouloir "s'inspirer du modèle allemand en termes de croissance économique", le journal écrit que "la croissance allemande n'est pas garantie et montre des signes de faiblesses". Et Le Figaro cite Patrick Arthus de la banque Natixis qui reprend l'argument de l'article du Monde : "La croissance de l'Allemagne ne peut venir que des exportations, dont 60% vont vers les autres pays européens. Une crise économique durable des partenaires économiques conduirait à une situation très difficile en Allemagne aussi, ce qui est le scénario le plus probable et qu'annoncent les derniers indicateurs". Au dernier trimestre 2011, le PIB allemand pourrait même reculer. Et la prévision de croissance pour 2012 vient d'être revue à la baisse. La note de Natixis va même plus loin dans l'analyse. Pour elle, le "succès à l'exportation" de l'Allemagne est le fruit d'une stratégie très particulière : "les parts de marché que l’Allemagne a gagnées ces dix dernières années dans l’UE proviennent en majorité d’activités de transit, notamment portuaire, qui ont rapidement grossi depuis la mondialisation des chaînes de production. La baisse des coûts salariaux ne joue ici qu’un rôle marginal". Cette stratégie s'applique aussi pour les produits fabriqués en République Tchèque ou en Pologne et assemblés en img_1860Allemagne. Et elle explique en partie l'attachement des allemands à un euro fort qui permet d'importer à bas coût les pièces détachées.

« Le Figaro » et « Le Monde » n'en sont pas restés là. Le 24 novembre, Le Monde a publié un deuxième article sous un titre massue : "Temps de travail : la comparaison trompeuse avec le modèle allemand". Le Monde reprend à son compte l'idée que "la durée du temps du travail n'est pas plus élevée en Allemagne qu'en France". Ce que j’ai dix fois répété partout où l’on m’a interrogé. Sans oublier les incises sur ce blog. En détail, l'article affirme que si la loi allemande sur les horaires de travail fixe une durée maximale de 8 heures par jour soit 40 heures par semaine, la durée officielle varie selon les secteurs. Une grande autonomie est accordée à la négociation entre syndicats et patronat. Ainsi, dans la métallurgie, le syndicat IG Metall a obtenu l'application des 35 heures. Surtout, l'article du Monde réaffirme une donnée que les partisans du "modèle allemand" oublient opportunément : la durée globale du travail est plus faible en Allemagne à cause du temps partiel. L'Allemagne a plus recours au temps partiel que la France : 21,7 % de sa population active étaient employés à temps partiel en 2010, contre 13,6 % en France, selon l'OCDE. Si on intègre le temps partiel dans le calcul du temps de travail, la durée annuelle moyenne s'élève pour la France à 1 559 heures, contre 1 img_1868432 pour l'Allemagne, selon l'Insee. Ces chiffres sont connus depuis longtemps et j'ai eu plusieurs fois l'occasion de les évoquer. Désormais, ce n'est plus seulement moi qui le dit mais le journal « Le Monde ».

Au Figaro, la critique du modèle allemand a donné lieu à un long article dans l'édition du 22 novembre. Le titre est encore plus clair que celui du Monde : "L'Allemagne, un modèle imparfait". Sans point d'interrogation. Le Figaro propose un "tour d'horizon de quelques contre-vérités sur l'Allemagne" avec une stratégie efficace. La journaliste reprend une citation d'un admirateur du "modèle allemand" puis le compare avec la réalité des chiffres et des faits. Après Copé, le même Figaro égratigne François Fillon. Le Premier ministre défend la "convergence fiscale franco-allemande" comme si nos systèmes fiscaux étaient très différents. Le Figaro rappelle que jusqu'en 2009, l'Allemagne avait l'impôt sur les sociétés le plus élevé d'Europe à 39% contre 33% en France. Le taux a depuis été baissé mais reste proche des 30% et donc du taux français. Surtout, le journal explique que le taux moyen d'imposition sur les PME est de 15% en France contre 20% en Allemagne. Oui, selon Le Figaro, img_2251l'Allemagne, qui est censée être le "modèle" pour les PME, a un taux d'imposition plus élevé que la France pour les PME.

Puis « Le Figaro » revient sur l'idée selon laquelle "les allemands sont traumatisés par l'hyper-inflation" de l'entre-deux-guerres. Si la lutte contre l'inflation est effectivement une priorité des libéraux allemands, « Le Figaro » admet cependant que cela relève d'une toute autre raison. En effet, selon le journal, "les ménages allemands épargnent plus que les ménages français, 17,4% de leurs revenus contre 15,26%" en France. Et en Allemagne, la retraite privée par capitalisation est beaucoup plus développée qu'en France. Comme l'Allemagne est un pays vieillissant, la lutte contre l'inflation est en fait la conséquence de la priorité absolue : la protection de la rente.

« Le Figaro » était visiblement très critique ce jour-là. Car après Copé et Fillon, c'est au tour de Valérie Pécresse d'être démasquée ! Le 21 novembre, sur RTL, la ministre UMP du budget avait affirmé que "en Allemagne, tous les étudiants font un apprentissage". Ce qui est faux. Les étudiants qui choisissent l'université ne font pas d'apprentissage. Seuls deux tiers des jeunes allemands suivent la voie professionnelle et sont donc concernés par l'apprentissage. Et ce n'est pas pour autant un modèle enviable. « Le Figaro » explique que seuls 54% de ces deux tiers trouvent une place comme apprentis. Les autres reprennent des études, ou quittent le système img_2604scolaire. Et le journal précise que "les apprentis constituent une catégorie d'employés sous-payée : une apprentie coiffeuse gagne moins de 300 euros par mois. Le salaire moyen d'un apprenti allemand est de 600 euros par mois".

Cette précarisation et cette paupérisation ne touchent pas seulement les jeunes. « Le Figaro » reprend aussi les arguments que j'ai avancés pour expliquer le faible taux de chômage allemand qui est de 6,5%. Pour le journal de M. Dassault, "ce taux de chômage cache aussi un système qui a recours au travail à temps partiel et aux «mini-jobs». L'absence de salaire minimum dans le secteur des services permet aux employeurs de payer les travailleurs moins de 5 euros de l'heure. Selon l'institut du travail de Duisbourg, l'Allemagne compte 6,5 millions de salariés pauvres, qui touchent moins de 10 euros de l'heure. Deux millions de personnes perçoivent un salaire inférieur à 4 euros de l'heure, soit 720 euros par mois pour un emploi à temps plein". D'ailleurs, l'article du Monde abonde dans ce sens. Le journal du soir cite Odile Chagny, "auteure de nombreux travaux sur le marché du travail allemand" au sein du groupe Alpha. Que dit-elle ? Elle indique qu'en matière d'emploi, "les petits boulots représentent plus de 10 % de l'emploi salarié en Allemagne, et les chiffres de l'emploi à temps partiel explosent". Puis Le Monde, cite une étude de l'Institut de sciences économiques et sociales (WSI) d'avril dernier. Selon le journal, celle-ci "fait état d'une hausse de la proportion de travailleurs pauvres (c'est-à-dire de personnes qui, tout en occupant un emploi, ont un niveau de revenus situé sous le seuil de pauvreté) à 7 % des actifs, et prévoit un accroissement de ce chiffre à l'avenir". Natixis est encore plus clair dans sa note du 24 novembre et affirme que "la baisse des coûts du travail hors salaire provient moins de celle des cotisations que de l’abandon pur et simple du modèle social allemand avec le développement de contrats de travail précaire cautionnés par l’Etat.". Plus de précaires et plus de pauvres. Voila la réalité du "modèle allemand".

Le Parlement européen se penchait il y a quinze jours sur la « refonte du premier paquet ferroviaire ». Moi, j’étais au lit du fait d’une grippe. Pour autant je n’en ai pas perdu une miette. Car derrière la « refonte », cette formulation abstraite, se cache la première phase du démantèlement du service public du chemin de fer. Il s’agit en fait de déstructurer les entreprises ferroviaires en commençant par séparer la gestion des différentes activités de l’entreprise. Puis de les ouvrir à la concurrence. Cette façon de faire montre bien comment la naissance d’un marché ne résulte nullement d’un mécanisme spontané. C’est le résultat d’une organisation voulue, mise en place et protégée par un arsenal de lois et règlements. Et bien sûr le mécanisme de img_2613création est perfectionné à mesure qu’il s’implante. C’est le cas ici. En vérité ce n’est pas tant du perfectionnement qu’une tactique. Le plus dur pour les libéraux est d’abord de faire passer l’idée la première fois. Puis dès le premier cap franchi, le reste suit rapidement en comptant sur l’habitude prise et la résignation. Le premier « paquet » de directive adoptée dans ce sens date de 2001. Il sépare la gestion des infrastructures de chemin de fer de la gestion du service de transport et ouvre le service à la concurrence. Mais la Commission européenne estime qu’il n’est pas appliqué de façon satisfaisante.  C’est pourquoi elle propose de le « refondre ». Un nouveau  texte a été présenté. Il renforce les obligations de séparations des activités. Il interdit toute limitation à la concurrence. Il interdit même aux Etats d’aider les entreprises ferroviaires publiques endettées. Les amendements de la commission des transports du Parlement européen ne valent pas mieux. S’ils ont mis un terme aux prétentions de la Commission d’imposer un service minimum en cas de grève, ils n’ont rien remis en cause de la logique de liquidation du service public du chemin de fer. Pire, ils demandent aux Etats-membres de "garantir le développement de la concurrence" dans ce secteur et demande à la Commission de présenter avant la fin 2012 une proposition visant à « ouvrir le marché intérieur du transport ferroviaire de voyageurs". Le texte a été adopté à une très large majorité. Sourds aux mises en gardes des cheminots européens, la droite, les libéraux et les sociaux-démocrates n’ont eu aucun scrupule à l’adopter. Inclus les socialistes français. Les Verts, eux, étaient partagés entre le pour et l’abstention. Bové s’est abstenu avec Besset, Cohn Bendit et Jadot. Dans le contexte, c’est un bon point pour eux.


657 commentaires à “A propos d’Allemagne”
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  1. dudu87 dit :

    Pour info et à propos du "réseau échelon" dont parle un internaute, allez sur wiki et vous saurez ce qu'est ce réseau!
    Pour ma part, je ne savais pas son nom de code même si j'en connaissais l’existence...

  2. le Prolo du Biolo dit :

    @ - 544 - Sonia Bastille

    "En cela la position de Cameron est une piste à suivre. Celle du retour à la souveraineté nationale et monétaire pour notre pays !"

    Et qu'en fait-il de cette souveraineté le sieur Cameron ? Cela lui permet-il d'améliorer le sort des Anglais "d'en bas" (et du sous-sol) ? J'ai l'impression que les émeutiers de Londres et d'ailleurs en Angleterre n'y ont pas vu un avantage décisif et à leur avantage dans cette "souveraineté"... et se sont dit que finalement la solution fondamentale devait être ailleurs.

  3. J-jour dit :

    Trop tard: lire "commenter" dans le message précédent.

    Je réalise aussi que c'est à Jean-Philippe que je m'adressais....

  4. leniglo dit :

    Pour ceux qui peuvent regarder " PLANETE +" ce soir à 19H10 dans l'emission "Pour en arriver là"
    Caroline Roux consacre cette deuxième émission sur les candidats à la présidentielle à J.L.Mélenchon.

  5. A-J Holbecq dit :

    @554 J-jour

    Je lis " De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel a expliqué que le FMI serait renfloué par des "prêts bilatéraux" des Etats européens. "

    Il y a vraiment un truc que je ne pige pas, puisque, n'ayant pas le moindre sous d'avance, nous allons devoir augmenter notre dette (même si la contrepartie sera une créance du FMI)
    ... au secours, soit je n'ai rien compris, soit ils sont fous!

  6. A-J Holbecq dit :

    @ 512 tchoo
    ... je ne retrouve plus le fil, mais il me semble que j'ai fait une erreur d'adressage et que ce n'était pas à vous que je répondais: en tout cas, désolé si j'ai été "brutal"

  7. jean ai marre dit :

    @ 546 Hold-up
    Quand le "sport-spectacle" tue tout un peuple et le voue aux gémonies en pleine crise majeur du capitalisme financier, est-ce encore du sport, de l'irresponsabilité politique ou du sadisme prédateur ?

    C'est toujours avec grand plaisir que je te lis.
    Sais tu que la France va organiser les championnat d'europe de foot ?
    Sais tu que le transfuge du PS à l'UMP, recruté par le DRH Sarkozy, débarqué bientôt du gouvernement à cause de tuitter,je veux parler E Besson, va venir sur la côte, à Nice pour prendre les manettes du club de foot l'OGCN,?

    Suite à la modif de créations de nouveaux députés, E Besson va briguer la députation des français domiciliés à l'étranger; Il va s'occuper de Monaco, luxembourg, Andorre.
    Reste à savoir comment vont l'accueillir les communautaires Niçois, très nombreux sur les gradins des populaires du Ray
    Amitiés.

  8. Ardéchoise dit :

    A A-J Holbecq (554)
    Il va falloir encore emprunter aux banques pour renflouer le FMI?
    Tout ce que vous dites tous ici me désespère. Je ne m'intéressais que très peu à l'économie avant de venir sur ce blog. J'en étais restée à l'économie réelle, même si je savais que la spéculaton existait. Pour tout vous dire, j'ai souhaité m'investir dans la campagne du Front de Gauche, séduite par l'idée d'une 6ème république donnant plus de pouvoir politique aux citoyens et quand j'ai commencé à lire les billets de J L Mélenchon, je n'apportais pas beaucoup de crédit à ses analyses économiques. Je me disais: "Il exagère. Ce n'est pas possible qu'on "oblige" un pays comme la grèce à emprunter à 18%, qu'on dise que la France est un pays riche, que la dette n'a pas l'importance qu'on lui donne".
    Comment voulez-vous que les gens qui galèrent tous les jours aient envie d'entendre ce discours? Ils préfèrent s'en remettre à celle qui leur promet de les protéger en faisant de la France un ghetto.

  9. Berdagué dit :

    André-Jacques Holbecq 557 et J-jour 554
    Oui sombre folie,et au secours,confirmation dans l'Huma datée Ve 19,Sam 10 et Dim 11 : et par un littéraire Jean -Emmanuel Ducoin page 19 de son bloc-notes § Fous :"...Plus incroyable encore.Le fameux Fonds monétaire international (FMI),qui,par dogme économico-libéral,lorgne depuis toujours sur la gestion des Etats et tond les populations à la première occasion,cherche lui-même de l'argent auprès des institutions bancaires européennes.Vous avez bien lu.L'institution de Washington serait à court de liquidités.Problème, la BCE n'étant pas membre du Fonds,son intervention auprès du FMI semble impossible. Alors? Pour lever au moins 100milliards d'euros (NO 200 ?) le plus rapidement possible,le FMI devra se tourner vers les banques centrales nationales,comme la Banque de France ou la Bundesbank,qui comme vous le savez,ne peuvent plus prêter à leurs propres Etats...Et la boucle est bouclée.Conclusion de ce circuit schizophrénique? Ils sont tous devenus fous.Et comme la plupart des fous,ils ne s'en aperçoivent pas..." J.E.D.
    Incroyable mais vrai,tout pour le FMI et les Etats tenus par les politiques des financiers,le Peuple est là pour payer ? Eh bien c'est NON.
    Décidément pour avoir un zeste de clarté vite le Front de Gauche et en urgence du Samu....

  10. jean ai marre dit :

    @ 560 Ardéchoise
    Comment voulez-vous que les gens qui galèrent tous les jours aient envie d'entendre ce discours? Ils préfèrent s'en remettre à celle qui leur promet de les protéger en faisant de la France un ghetto.

    Ceux qui galèrent tous les jours, soit ils baissent la tête et attendent que ça passe, soit ils commencent par entendre, ensuite écouter, ensuite parler au boulot mais du autre façon, plus intuitive, voulant se renseigner, lisent les tracts et enfin découvrent qui dit vrai.

    Notre boulot est de leur dire qui dit vrai.

  11. jpp2coutras dit :

    A-J Holbecq_557_ alors si vous aussi...
    Peints pons ils sont fous à lier ! (en liasses en liesse enlisés...): ils se prêtent à eux-mêmes l'argent de leur dette ce n'est plus du casino mais du super bonneteau mondialisé; osons...ils osent tout et n'importe quoi; je n'arrive pas à comprendre non plus le trou noir de leur insondable inintelligence en forme d'entonnoir; il y a peut-être une mauvaise raison à ce désordre organisé, non?
    En écho à Prolo Bio et Steph au sujet du bon leitmotiv "vote utile? à faire élire FH -ou- vote gauche utile pour changer de société" j'ajouterais qu'il faut bien marteler que la gauche populaire seule digne du nom de gauche c'est le FdG, que le reste UMP/PSNM est affidé au néolibéralisme à l'oeuvre et que Nous sommes La Gauche, car en cas d'échec retentissant d'un gouvernement PSV.. ça ne doit pas la fin définitive de la force de gauche puisqu'ils ne sont pas celle-ci comme on veut le faire croire au bon populo.CQFD
    Pas d'ostracisation de notre gauche, la vraie!
    Qu'ils dégagent! gentiment...et vite

  12. Nicolas dit :

    Je ne suis pas du même bord que vous Monsieur Mélenchon, loin de là. Cependant vous êtes le seul candidat à avoir une cohérence idéologique, un discours clair et qui ne varie pas au gré des circonstances, et c'est pour cela que je vous apprécie.
    Nicolas

  13. Jean Jolly dit :

    @ Sonia Bastille.

    Le Premier Ministre Britanique David Cameron a défendu les intérêts de son pays qui prennent appui sur la City.

    Non, c'est totalement faux. L'UK est l'un des États des USA, et même son principal, y compris Israël. Les USA (l'Amérique à l'époque) ont cru être libérés le 4 juillet 1776 de la monarchie et de l'aristocratie comme nous en 1789, sauf que nous avons hérité de la même structure sous une autre appellation, l'oligarchie bourgeoise, avec tout de même un zest de démocratie puisque les moutons ricains et français votent pour les candidats imposés par la médiacratie, elle même tenue par l'oligarchie.

    Bref, la City et Wall Street ne font qu'un et décident de la politique imposée au reste du monde en laissant croire que nous sommes libres... subtilité purement machiavélique.

  14. Jean-Pierre Blanc dit :

    557 A-J Holbecq - Ils sont tous fous nous sommes d'accord, tu n'a rien compris, peut-être, mais puisses-tu être en tout cas rassuré, car je pense que tu mets le doigt sur une chose essentielle.
    Le prêts bilatéraux sont des prêts émis par les banques (centrales), les petits copains de monsieur FMI.
    On appelle ça bitaléral, parce qu'en cas de problème, tous ces petits messieurs sont capables de faire tomber le papier monnaie de tous les coins du monde. Et même de la planète Mars
    Cette disposition tombe aujourd’hui à point nommé, puisque il est exclu selon le crédo BCE, tout prêt direct aux Etats.
    Je poursuis l'explication par l'exemple imagé suivant :
    Admettons que tu possèdes une maison avec une toiture pleine de fuites et que n'ayant eu les moyens de la réparer, tu te retrouves avec de gros dégâts après la tempête.
    Ton assurance ou ta banque (ça devient aujourd'hui la même chose), ne te verserons aucun Kopek.
    Elles veulent bien financer des entreprises qui pourront réparer ta maison, ou plutôt des banques, qui normalement devraient prêter aux entreprises qui pourraient réparer ta maison, mais sûrement pas payer les dégâts dus à ton manque de vigilance. Par contre, puisque tu es obligé de dormir à l’hôtel depuis 3 mois, qu'en plus tu as perdu ton emploi parce que tu est tombé malade, elle veut bien te "faire" prêter de l'argent pour te reloger dans un F2, en saisissant 40% de ton salaire pendant 20 ans, et en revendant ton terrain à des lotisseurs après avoir démoli ta maison.
    Le détail dans cette affaire, c'est que, si tu n'a pas fini de payer ta maison, tu prends un crédit de plus, strictement ponctionné à la source, et que tu n'as aucun choix sur les taux d'intérêts.
    Car dans le secteur bancaire, et selon le crédo libéral, le problème n'est pas de savoir comment arriver à vendre un prêt, mais comment faire accepter à la communauté, les dommages que le futur débiteur encoure.
    D’où l'intérêt du PdG...

  15. phil30 dit :

    J'ai besoin de quelques chiffres qui ont couru sur ce blog, entre autre, pour la réalisation d'un tract:
    - les exonérations sociales des entreprises.
    - le montant de la baisse des impôts depuis 2000.
    - le montant des reversements aux actionnaires.
    merci d'avance...

  16. jpp2coutras dit :

    @j-p Blanc_566
    Merci pour cet éclairage de la folie en cours que je ne comprends pas; sous la bêtise apparente se cache donc le plus souvent la Grosse Arnaque et de ce fait les soupçons de complot s'en trouvent parfaitement justifiés; Aïe Aïe Aïe!
    Va falloir remettre un tas de pendules à l'heure du soleil FdG!

  17. Sonia Bastille dit :

    @le Prolo du Biolo (555)
    David Cameron avait reçu mandat du Parlement (Chambre des Communes) pour rester ferme sur la souveraineté de son pays en matière monétaire et aussi en matière de protection de la City ! Il a tenu bon !
    Les Sujets Britanniques souhaitent cette distance avec l'UE et l'euro et cela depuis Maastricht et aussi les Traités d'Amsterdam et de Lisbonne. Ils ont toujours obtenu les dérogations, les exemptions et les non assujettissements en préalable à leur signature des traités ! La position de Cameron est conforme à ce choix.. Je me rappelle un propos de Jean-Luc Mélenchon en Juin 2005 au Grand Jury RTL Le Monde dans le quel il disait à propos de Monsieur Tony Blair, alors Premier Ministre travailliste du Royaume Uni : "Qu'il était le seul à s'être battu" à propos des questions agricoles lors du Conseil Européen (qui venait à la suite du vote négatif des Français sur le TCE) ! Les autorités Britanniques se sont toujours bien battues pour leur souveraineté face aux évolutions fédéralistes européennes. David Cameron est certes un libéral mais on ne peut pas lui retirer qu'il s'est battu pour la souveraineté monétaire de son pays et de celle de la City !
    Comme Blair en 2005, Cameron s'est bien battu !

    @ Jean Jolly (565)
    "Non, c'est totalement faux. L'UK est l'un des États des USA, et même son principal, y compris Israël.".

    Je sais bien que les cours d'Histoire et de Géographie ne sont plus ce qu'ils étaient et qu'ils sont réduits au minimum du minimum mais là il faut pas exagérer. Faire de la politique voire de l'idéologie ne nous autorise pas à effacer (ou à réviser) les réalités de l'Histoire et la Géographie comme bon nous semble !

  18. @phil30 tu as déjà des chiffres ici de la part de Gerard Filoche
    @tous excellente après midi avec les OccupyClermont (les indignés), des discussions avec les jeunes, les passants qui étaient invités à s'exprimer sur des feuilles de papier eplingées à linge sur des ficelles tendues, et rassemblées ensuite sur des "cahiers de doléances" en réaction à : "Le monde va mal, Clermont va mal.. et tout le monde s'en fout!". Les gens restaient ravis qu'on leur demande de s'exprimer, se rendant compte parce qu'on vit la même chose, qu'on pense la même chose, que nous sommes vraiment les 99%. Et qui vont amener des amis la semaine prochaine. Des gens de Saint-Flour qui étaient passés faire leurs courses de Noël sont restés une partie de l'après midi. Nous nous sommes échangés nos comptes facebook et nous nous sommes faits de vrais amis, que pour une fois nous avons vus en chair et en os avant de voir nos "profils".
    Autre bonne nouvelle : la conjonction est établie avec le mouvement pour un audit de la dette de Clermont-Ferrand qui avait brandi des lettres il y a 15 jours (il faut suivre le film camarades!) et samedi prochain nous occupons la place de Jaude ensemble avec une action originale gardée pour le moment secrète.... suspense!

  19. le Prolo du Biolo dit :

    Super, Merkozy a trouvé la solution du siècle: On va prêter au FMI (en nous endettant encore un peu plus auprès des marchés...) pour que ce même FMI nous prête à son tour. Enfoncés les Shadocks...
    En fait on aimerait bien qu'ils soient fous, ça se soignerait peut-être, ou bien ils finiraient par aller se coucher... Mais hélas ils le font exprès, et le but n'est pas de résoudre le problème, mais de nous mettre sur la paille pour ensuite nous piller plus commodément, comme en Grèce.
    Et pour réussir cette entourloupe, il faut que le circuit passe par le FMI, c'est indispensable...
    "Je te prête, mais tu privatises tes biens publics à très bas prix (t'as pas le choix), tiens par exemple auprès de mes copains des marchés", comme ça cela ne sort pas de la famille...
    En fait de sacrés rusés ces shadocks là...

  20. Le grilllon citoyen dit :

    @ Phil30
    Si on avait maintenu le barème de l’impôt de 2000, on aurait encaissé 140 milliards de plus (Tranche supérieure : 55% en 2000 et 41 % en 2011> ceci au bénéfice des 5% les plus imposés)
    Actuellement, les réformes fiscales depuis 2000 nous coûtent 16 milliards par an (source Vincent Drezet " Il faut faire payer les riches")

  21. sarah13 dit :

    Quelqu'un sait-il comment on peut revoir le documentaire sur Mélenchon qui est passé sur Planète + ?
    Je sais qu'il repasse le 19/12 mais je n'ai pas canal.
    Merci à tous

  22. jacques bounoume dit :

    Résumons ! Les banques prêtent avec de gros intêrets et manipulent en bourse de l'argent qu'elles créent de toutes pièces parce que leurs fonds propres ne representent qu'un pourcentage infime de leurs engagements et parce que les états (ou plutot les dirigeants des états) leur ont abandonné la création monétaire. J'appele cela vendre et faire commerce de vent.
    Par contre ce vent nous le payons avec du "vrai argent" car issu de notre travail personnel et plus largement de l'activité écconomique réelle et matérielle d'un pays.
    Chapeau les artistes! une petite minorité d'escrocs de trés haut vol a réussit à mettre au racket la planète (presque) entiere et veut maintenant dicter ses lois!

  23. tchoo dit :

    M Holbecq
    ya pas de mal
    Juste un clin d'oeil (la dette expliqué aux nuls)(on chambre dans mon coin)
    Je suis un lecteur de vos écrits ici ou ailleurs et j'apprécie !

  24. vm dit :

    @G. Blanchet
    Réconfortant !
    Avec un salut de ma part aux "gens de St Flour" : je connais bien le coin.
    Ci-dessous les RV du FdG de Besançon ; ça manque un peu d'images en page de garde, mais il y a beaucoup de liens (il devrait y avoir des photos des prochaines manifs !)

  25. Paul dit :

    En ce temps mortifaire pour ce que l'on a osé nommer l'humanité (avec un grand H), il est agréable de lire des brins d'analyse ou de révoltes potentielles sur ce blog.
    Il y a déjà plusieurs mois que je decrypte le discours du "Front de Gauche" avec mon cerveau de droite.
    Le germe qui survit au désastre est ici, j'en suis ce soir le témoin internautique.
    Bises et courage à tous.

  26. Bien Modestement dit :

    Il n'y a plus de doute ! Une nouvelle forme d'asservissement des peuples est en marche. Celle qui passe par la marchandisation des services publics et la paupérisation du plus grand nombre... Pour le combattre efficacement, il me semble qu'il faut dorénavant mettre vraiment l'ennemi sous les projecteurs... Je crois qu'il est temps d'arrêter de parler des "marchés financiers". Qui sont-ils ? Quelles banques ? Quelles sociétés d'assurances ? Quels fonds de pension ?... Qui veut nous faire la peau ? Pour avoir une chance de la flinguer, il faut faire sortir la bête du bois...

  27. Christian B dit :

    @Sonia Bastille
    Quelle énergie dépensée dans ce plaidoyer fumeux pour Cameron, qui n'est qu'un pur néolibéral. Point barre.
    J'espère qu'au moins dans les assemblées citoyennes, vous avez un autre discours, au cas ou vous y participeriez, bien sur.

    @tous
    Les assemblées citoyennes sont vitales, nous devons monter en puissance, car nous devons briser le mur de la désinformation néolibérale. Nous gagnerons par et pour le peuple.
    Fraternellement

  28. jacques bounoume dit :

    579 Bien modestement
    Excellente idée : faire sortir la bête du bois en arrêtant de parler des"marchés financiers"ou des"marchés" en recherchant lesquels ce cachent derriere ce vocable et en le publiant...ça pourrait être un vrai travail de journaliste ça ! enfin journaliste version Albert Londre parce que version Pujadas on va pas aller bien loin !

  29. Michel Matain dit :

    Jusqu'à présent, à chaque fois que lors d'un super sommet a été réglé définitivement le problème (qu'il soit qualifié de l'euro, de la dette,...) la solution n'a pas tenu dix jours. Nous sommes le 10 décembre. Combien de temps le montage bricolé va-t-il tenir ? les marchés sont si impatients. Et sont si fragiles qu'il faille les rassurer en permanence. En leur allongeant en permanence des fonds et des durées de travail plus longues. Je parie un kopek (histoire de ne plus parler d'euro) que d'ici le 1er janvier nous aurons droit à un nouvel épisode de la série "la crise" (aujourd'hui on dit "saison" en parlant des téléséries). Le proverbe dit qu'un pari est un contrat entre un imbécile et un voleur.

  30. Jean-Pierre Blanc dit :

    A 577 VM
    Bravo pour le lien de Besançon.
    C'est vrai qu'il n'y a pas d'image, mais au moins, il y a des rendez-vous.
    Dans la série peut très mieux faire, il y a le FdG 59, fédération non plus valeureuse bien sûr, mais à priori bien plus importante en population déterminée(able?), et armements divers.
    Fédération qui heureusement a osé mettre un peu de couleur dans son site, mais qui, s'étant sans doute coincé un doigt dans l'immense succès de la braderie de Lille, début Septembre, n'a pas eu encore la très bonne idée de faire de la pub pour la venue de Jacques Généreux à Lille, ce très prochain Vendredi 16 Décembre 19h, à la Maison d'Education Permanente, Place Georges Lyon (tract d'invitation à retrouver en farfouillant avec bonheur, le site bien sûr immensément documenté et chaleureusement informé du nord.pcf.fr)
    J'espère très très beaucoup quand même qu'on sera un peu quelques uns pour tailler gaillardement la bavette avec Jacques ou d'autres...

  31. marechal dit :

    AJ Holbecq
    Il y a vraiment un truc que je ne pige pas, puisque, n'ayant pas le moindre sous d'avance, nous allons devoir augmenter notre dette (même si la contrepartie sera une créance du FMI)... au secours, soit je n'ai rien compris, soit ils sont fous !

    C'est bien le problème oui, ils sont fous, je n'ai aucun doute à ce sujet.
    Si l'on regarde l'histoire et la nature humaine, la sortie de ce chaos à venir passe par le début d'un autre épisode qui s'annonce encore plus sombre : sera-ce la guerre ? la misère ? les deux à la fois plus une autre découverte humaine dans le registre du chaos...?
    Affaire à suivre. Mais autant dire que les mauvais jours sont déjà là si le FdG n'emporte pas la partie, ou si à défaut de victoire, la révolution citoyenne devient avortée.
    Regardez l'histoire, des guerres civiles des anciens grecques jusqu'à la révolution Française, la nature humaine, en cas d’effondrement brutale, perd à un moment donné toute sa raison.
    Et sa raison se transforme en ces cas souvent en "absurdité accomplie", et j'ose même ajouter, que bien qu'étant un borgne patenté en matière d'économie, se faire crever les deux yeux au moment d'un changement historique (et hystérique), est une "belle" tradition du macaque européen.
    Les parallèles germanophobes sont stupides. Cela ne fait aucun doute. En revanche tous les atavismes sont là qui nous guettent.
    Sur bien des périodes historiques, pendant une crise, une révolution ou une guerre, tel après une absoute (en se contentant du strict minimum d'être tout juste vivant) l'animal humain n'a su garroter que d'un mauvais esprit, du fait bien souvent de sa couardise de macaque tout debout qu'il est, ou qu'il prétend être, bien qu'étant aveuglé par les événements.
    Dit plus simplement, "On n'est pas dans la m*rde...!"

  32. Jean-Pierre Blanc dit :

    579 Bien Modestement
    Ou comment faire sortir la bête du bois.
    Quelles banques Quelles sociétés d'assurance, quels fonds de pension ?
    Vous désirez mettre un nom à tous ces organismes ? Très bien
    Mais sachez que si certains noms ne changent pas (Banque d'Indochine donne toujours Indosuez), ils sont des centaines et des milliers à travers ce monde, et certains changent de forme et de nom tout les 3 jours.
    C'est depuis 500 ans, un travail d'historien, plus que fastidieux.
    Les ordinateurs les plus puissants de la CIA peinent aujourd'hui à en établir les ramifications, même sur de courtes périodes.
    Pour les identifier, vous avez avez une technique assez fiable, c'est de deviner leur puissance en remontant à l'origine de leur fortune.
    Fortune souvent immense, et d'ordre plus ou moins publique.
    Exemple : Un fond d'assurance mutualiste crée en 1924 pour collecter les fonds des malheureux qui avaient participé à la grande guerre. Énormément de gens participent à ce fond, qui ne se démode jamais. Il représente plus de 350.000 Adhérents en France, et n'a fait autre chose que de réaliser des opérations financières depuis sa création. A noter que pendant toute la période Mittérandienne, étant donné sa forme juridique, il ne pouvait jouer qu'avec des Sicav courtes (5 ans). Aujourd'hui, il fait beaucoup mieux, grâce à Sarko et l'Europe.
    Il se vante par contre encore de consacrer une immense partie de ses bénéfices au fait de transmettre "la mémoire et l'histoire aux jeunes générations". Choses dont bien sûr personne n'entends jamais parler.
    Il s'appelle la CARAC.
    Ca fait 1.
    Je suis d'accord pour pour aider à faire suite de la liste.

  33. Nuno dit :

    Ainsi donc nos intelligents dirigeants ont imaginé une nouvelle usine à gaz européenne prêter au FMI qui ensuite reprêtera aux états. Au secours ils sont devenus fous ! Le stress peut être ?

    Au sujet de la germanophobie, ce que l'on ne peut dénier aux allemands c'est d'être respectueux de leurs institutions. A plusieurs reprises la cour constitutionnelle de Karlsruhe a réaffirmé la prioritée du droit allemand plus démocratique sur le droit européen donc à tous ceux qui croient que l'on est en train de contruire une europe fédérale, ll faut leurs rappeler que le principale pays de la zone n'est pas prêt à abandonner sa souveraineté.

  34. rom dit :

    BCE et FMI
    Toujours le même problème de la création monétaire. Les possédants refusent toujours en bloc de revenir a l'ancien système de création monétaire : celui de la banque centrale (française ou européenne) qui émettait de la monnaie.
    En effet, suite a des abus, il y avait souvent inflation et même si en augmentant légèrement le SMIC cela stabilisait un peu le pouvoir d'achat des moins fortunés même au prix de casser les échelles de salaire, les plus fortunés perdaient beaucoup en pouvoir d'achat. (quand on a 1million d'euros, même si tous les prix étaient multiplies par deux ça laisse de beaux restes quand même).
    On est donc passé a l'argent dette. Ce sont les banques privées qui créent virtuellement la monnaie sous forme de crédit et même les états n'y échappent pas. On s'est donc débarrassés de l'ancienne inflation pour un mal encore pire désormais : le surendettement irrémédiable de tous (particuliers, états mais surtout entreprises).
    Tous a la botte des banques qui prêtent ou non, au taux de leur choix, extrêmement influencé par les notes des agences de notation américaines donc. Les riches ont donc une monnaie stable, donc leur magot ne se dévalue pas, et si en plus ils ont des actions dans les banques c'est jackpot avec les intérêts de la dette.
    Prêter au FMI, c'est en fait court-circuiter dans certains cas les banques privées. Quand la situation sera jugée trop grave, le FMI pourra certainement exceptionnellement "prêter" aux états. On se doute bien des conditions qui seront assorties a cela. Le système explosera un peu moins vite, une institution et non plus des banques mettra a genou un état. Les gouvernements pourront justifier qu'ils gardent un semblant de contrôle. Que du bonheur !

  35. bastille dit :

    Je n’aurais jamais cru qu’on puisse sur ce blog applaudir Cameron. Serait-il devenu le nouveau leader socialiste du peuple britannique ? Ou applique-t-il les mêmes potions amères que sur le continent : moins d’Etat, moins de services publics, recul de l’âge de la retraite, éclatement de l’école etc… ?
    Recettes qui mènent à l’appauvrissement à un pôle et la préservation du système d’exploitation et de ses nantis, en aggravant le problème via l’austérité.
    La souveraineté nationale n’a pas le même sens s’il s’agit de se préoccuper du sort de sa propre bourgeoisie ou un acte authentique de souveraineté populaire. Ou alors, il faut expliquer que l’ « opt-out » auquel les gouvernements britanniques tiennent tant en est un.

  36. Gilbert Duroux dit :

    Je vous recommande une belle interview d'Annie Ernaux, écrivain magnifique, marxiste, féministe, qui évoque la lutte de classes qui est en elle, fille d'ouvriers qui vit maintenant bourgeoisement mais qui n'oublie rien de ses origines.
    Elle va voter Mélenchon. C'est plutôt une bonne nouvelle qu'une intellectuelle de sa valeur fasse ce genre d'annonce.

    Extrait :
    Rue89 : Vous vous voyez dans le métro avec le regard de l'enfant que vous étiez. Et vous n'aimez pas la femme élégante, cultivée que la fille d'épiciers d'Yvetot est devenue. Est-il donc impossible de se réconcilier ?
    Annie Ernaux : Eh bien non, c'est pas possible. Je me dis que voilà, la coupure est à l'intérieur de moi. Ce sont deux mondes irréductibles. La lutte des classes est en moi. J'ai un mode de vie, une façon physique d'apparaître qui est celle de la classe dominante, je vais pas me le cacher. Mais je sais quelle était ma vision de petite fille, d'adolescente, et ce n'est pas réconciliable. Ma mémoire est dans un monde et ma vie est dans un autre et ça, c'est insupportable.
    Voyez, ce matin je sors de chez moi pour prendre le RER, et je vois qu'une grosse maison se construit. Il faisait très froid. Je vois un garçon avec une brouette. Immédiatement, je n'ai pas besoin de penser, me revient que travailler de ses mains c'est dur, c'est très, très dur. J'ai vu mon père travailler de ses mains, et pourtant je viens là, à Gallimard. Il n'y a pas de réconciliation, sinon sur un plan politique. Mais intérieurement, ce n'est pas possible.

  37. leniglo dit :

    Réponse à SARAH -Post 574

    Hier sur planete+ JL Mélenchon était prévu et nous avons eu droit à Eva Joly!
    Donc il faut attendre le 19 en espérant.....

  38. A-J Holbecq dit :

    Mis a part l'astuce du FMI (oui, bien sur j'avais compris, ma phrase du 558 "... au secours, soit je n'ai rien compris, soit ils sont fous !" était seulement une "façon de parler" ;)) et des 200 Md€ sur lesquels nous allons nous engager à au moins 20%, je remarque que " Dans le nouvel accord, la BCE, va lancer deux opérations de prêts d’un montant illimité sur une durée de trois ans à un taux de 1 %. "
    Les banques vont ainsi pouvoir emprunter (se "refinancer") d'une manière illimitée à ce taux à la BCE et acheter immédiatement des obligations d’Etat rémunérées à X% (voyons quel sera leur bénéfice d'intermédiaire dans les semaines qui viennent)... qui sera garanti puisque le secteur privé, après la Grèce, est maintenant garanti.
    [Citation " Les pays de la zone euro se sont mis d'accord pour renoncer à leur exigence d'imposer aux banques privées de contribuer systématiquement à l'avenir à des plans de restructuration de dette d'Etats défaillants, comme ce qui s'est passé en Grèce.
    Un accord en ce sens a été trouvé concernant les modalités "de la participation du secteur privé" à l'avenir dans plans de sauvetage de pays menacés de faillite, a annoncé Herman Van Rompuy."
    ]

    Tout ça parce que la BCE ne peut toujours pas prêter directement aux Etats... ah, ce p... d'article 123 !

  39. Pulchérie D dit :

    " Parti Socialiste. Zizanie entre camarades " titre la Dépêche de ce Dimanche.
    On peut lire aussi que M. Aubry « n'a pas caché son courroux envers Montebourg ». Hollande, lui, « préfère mener campagne à l'écart de la "cuisine du parti" ». Plus loin, le même journal sous-titre : « Lang-Montebourg : la boîte à gifles est ouverte ».
    Optimiste, Aubry déclare : « Le Parti socialiste est en ordre de marche pour le printemps démocratique de 2012 ».
    Une, deusse! une, deusse!
    Face à cette zizanie, la sérénité au sein du FdG.
    Mélenchon présidera, nous présiderons.

  40. Sovar dit :

    J'ai lu votre interview au parisien, je le trouve excellent, quoique que je vous trouve un peu trop dur contre Sarkozy et trop gentil avec Hollande.

  41. Grain de sel dit :

    Pour lire ici l'interview au Parisien de Jean luc Mélenchon du samedi 10 décembre 2011.

  42. ab30 dit :

    Mon équation est simple: les traditions sont néfastes, or les politiques sont basées sur les traditions, donc les politiques sont néfastes.

  43. marechal dit :

    Le capitalisme à bout de souffle ? on l’espère. Suis-je pessimiste en pensant que la transition vers un autre mode de pensée ne se fera pas sans douleur ? je l’espère vivement.
    Il y en a qui en ont rêvé de cette fin, il nous reste à la vivre et à l'assumer...: et dés que l'on se prend à rêver, nous viennent en tête des hypothèses...des utopies réalistes.
    Mais les Grecs rêvent-ils en ce moment ? Le peuvent-ils ? j'en doute un peu. Ils ont sans doute passer un cap, hélas...(et je ne pense pas être encore tombé dans ma phase mystique en le disant !)
    Le problème du capitalisme ? C'est peut-être l'animal humain le problème.
    Les générations à venir nous pardonneront-elles nos balbutiements à changer ce système, à le prendre à la gorge ?
    Nous avons plus d'un ennemi mon fils, nous les capitalistes nés criait le poète, à propos de ce capitalisme capable même de réinventer les microbes. qu'il disait (Artaud) ou de nous fourguer sans rire jusqu'à des "astuces intelligentes" pour vivre à six dans 40 mètres carrés, comme je l'ai lu dans de la publicité toute récente qui craint pas la honte...écœurant.

  44. Le grilllon citoyen dit :

    Gilbert Duroux dit:
    "Je vous recommande une belle interview d'Annie Ernaux, écrivain magnifique, marxiste, féministe, qui évoque la lutte de classes qui est en elle, fille d'ouvriers qui vit maintenant bourgeoisement mais qui n'oublie rien de ses origines."

    Oui ! Et il faut absolument lire ses écrits : une anthologie ("Ecrire la vie) est sortie regroupant 11 de ses livres.

  45. Adrien dit :

    @541 biloute
    Bien venu au club, la traduction de la vidéo est excellente.....

    Merci de vos encouragements, mais la pétition est déjà signé et je vais faire suivre.

  46. Hélène GRESSIN dit :

    @gilbert Duroux 589
    Merci beaucoup pour le lien vers Annie Ernaux. Dans ses oeuvres, elle évoque les multiples facettes de la réalité humaine à travers son vécu personnel toujours en relation avec l'époque (l'Histoire). Elle débusque la complexité de cette réalité travestie de façon permanente par l'hypocrisie et le mensonge.
    Je me réjouis qu'elle soit décidée à voter pour Jean-Luc Mélenchon et qu'elle le fasse savoir.

  47. Jean-Philippe VEYTIZOUX dit :

    Merci pour tous vos messages qui permettent d'éclairer ma lanterne.....je retiens les prêts des banques nationales au FMI qui nous administrera ensuite ses potions amères et l'analyse délirante des puissants sur l'épisode greco-italien de la crise générale qui les conduit à renoncer à toute sollicitation des banques à l'avenir, sollicitation qui selon eux a conduit à un dérapage de la Grèce à l'Italie!
    Morale de l'histoire..........vite la Révolution Citoyenne, mais pas sur la forme du slogan, parceque c'est une nécessité des temps, avançons "programme contre programme", "projet de société contre projet de société".

    Jean-Luc, tu as mené une formidable campagne pour percer le plafond des 5 %, il faut à présent donner un autre ton (sans rien perdre de ton mordant) à notre combat qui devient celui qui défend un "intérêt civilisationnel" en France et en Europe, le combat pour "prendre le manche" ou plutôt le rendre au peuple. Et cela va au-delà de la revendication d'un referendum, essentielle mais qui ne fait pas, loin de là, le tour de la question!

  48. De Lorean dit :

    Bonjour,

    Si je peux me permettre de vous livrer ma vision (vision étayée par des milliers d'heures de lecture et de visionnage de documents et de témoignages essentiellement sur internet mais pas que), il me semble que n'est pas le capitalisme qui est à bout de souffle, mais plutôt la démocratie (économique, politique, sociale...) qui se trouve acculée et de plus en plus près de recevoir le coup de grâce que cherchent à lui donner depuis des décennies voire bien plus des puissances financières qui font preuve d'une étonnante stabilité et d'une constance hors-norme à travers les âges (au vu de l'instabilité qu'elles prônent et induisent très largement autour d'elles à tout ce qui existe en dehors d'elles).
    Ces puissances, ayant à l'heure actuelle presque terminé de zombifier le système capitaliste qu'elles ont fortement contribué à hyperfinanciariser et à hypermondialiser, vont tuer et le capitalisme et la démocratie, dans un même élan dévastateur, pour continuer à pratiquer la méthode la plus vicieuse qui soit (manipulation über alles) de la part d'une minorité dominante, à savoir : "tout changer pour que rien ne change".
    Alors oui, il faut comme cela a été dit plus haut tout faire pour faire sortir le loup du bois, mais en prenant bien le soin de ne pas oublier, avant de placer son oeil dans le viseur du RPG, de chausser ses loupes et ses lunettes de vision nocturne, et ce afin d'éviter de dépenser inutilement ses munitions en flinguant à tout va caniches soumis, teckels bavants, cockers fidèles, renards rusés, coyotes embusqués, chacals puants et autres hyènes avides, que mister le loup ne manquera pas d'envoyer au préalable au casse-pipe histoire de faire en premier sortir du bois son ou ses adversaires pour mieux les faire dégommer par ses appui feus terrestres, maritimes, aériens et spatiaux. Ne pas oublier non plus de fortement renforcer le blindage de la casemate avant toute chose.

  49. GONZALES dit :

    Bonjour à tous,
    Je lis la presse de ce matin et il est question du coup de pied de Montebourg dans la fourmillière PS. Montebourg appuie là où ça fait mal quitte à faire du tord à son parti. Les gens ne sont pas dûpes de son coté narcissique, ils apprécient néanmoins son coté justicier. Peu leur importe de savoir les vrais raisons qui se cachent derrière son attitude, sa démarche reste saine parce qu'elle bénéficie à tous dans ce pays.
    Notre discours actuel ne convaint que des électeurs dotés d'une certaine culture politique. Pour les autres, le FMI, la BCE, des chiffres à tout va, ils s'en contrebalancent ! Moi, ça me passionne, mais pas la grande majorité des électeurs.
    Les assemblées citoyennes, les meetings, les visites d'usines, les bons mots, il faut continuer mais ce n'est pas suffisant. C'est la panoplie traditionnelle d'un candidat, du déjà vu. Il faut des actes forts qui accompagnent les mots de notre candidat en campagne. Créons DES surprises (le buzz est malheureusement nécessaire) tout au long de notre parcours jusqu'aux présidentielles !
    Les gens demandent clairement plus de transparence et de vérité. Ils se sentent si bernés, si trahis par tous les partis politiques ! Que pensez-vous de l'idée de voir le FdG dévoiler à la presse au fil des mois quelques noms de sa future équipe gouvernementale pour nous permettre à tous de mieux connaitre nos futurs ministres FdG en publiant leur CV et asseoir ainsi leurs compétences avant les élections ? Ne me dites pas que le FdG n'a pas encore une petite idée sur le choix de son Premier Ministre... Est-ce trop utopique, trop risqué, trop présompteux, trop en avance ?
    Montrons que nous n'avons pas peur d'aller au bout d'une réelle transparence au sein du FdG ! Les gens auront ainsi un avant goût de ce qui les attend avec Jean-Luc comme Président !

  50. Maurice jean-pierre dit :

    Je viens de lire dans "FAKIR" un article intitulé " Les remèdes qui on marché " (on fait bien entendu allusion à la dette !)
    Ces solutions sont elles radicales et surtout applicables :
    - L'inflation ? : en 1970 : Nous avions une inflation à 2 chiffres et aucune manifestation contre (Généreux) ! Ronald Reagan jugeait lui qu'elle était aussi effrayante qu'un cambrioleur armé ! Alors pourquoi ne pas y recourir ?
    - La dévaluation : juin 1928 le franc perd 80% de sa valeur et pourtant Raymond Poincaré sera surnommé " le sauveur du franc".
    - La confiscation : 1789 on confisque les biens du clergé et l'abbé Maury criait : "Si nous sommes dépouillés vous le serez à votre tour "!
    - Le défaut : ne pas payer les créanciers. C'est arrivé 250 fois entre 1800 et 2009 !
    - Le fléchage : La BCE prête aux banques, mais pour financer l'économie et qu'on le vérifie !

    Les solutions ne manquent donc pas, y compris les impôts, la nationalisation du crédit etc, certes mais à la fin de l'article une question est posée, et il y a bien longtemps que je me la pose : quelles forces sociales sont, aujourd'hui, assez fortes pour s'opposer aux banquiers ?


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