18nov 06

De Paris à Montpellier, le soir montant sur les paysages, puis au retour davantage encore dans la fin de matinée ensoleillée, je me dis que décidément, le train vaut mille fois mieux que l'avion. Par-dessus tout en ce moment, c'est le coup d'oeil qui fait la différence absolue. Quelle magie de voir filer notre beau pays en automne ! Les courbes des prairies et les brumes laiteuses qui s'étirent à l'horizon, la splendeur des couleurs rougeoyantes des bosquets de feuillus !

 

Non l'automne, après la toussaint, n'est pas toujours triste ! Il n'y a pas que les feuilles pourries et la gadoue glaireuse des premieres grosses bourrasques. Ce n'est pas ce que je vois à cet instant par la fenêtre de mon wagon. La fatigue immense de ces jours et les frissons du sommeil qui manque suspendent le corps hors de l'instant. Alors l'esprit s'emplit sans entrave des douceurs splendides qui glissent comme un ruban sous mes yeux. En fait, j'ai découvert l'automne il y a peu de temps. Trois ou quatre ans pas davantage. Je l'ai ressenti de cette façon pour la première fois en Haute Saône. J'étais descendu par Belfort sans lever le nez de mes notes puisque comme d'habitude je préparais une réunion. A l'arrivée, mon camarade Jean-Pierre, délégué syndical à l'Alsthom (parmi bien d'autres qualités), m'emmène en voiture jusqu'au lieu du meeting. Chemin faisant sa voix tranquille me montre où regarder. Petit à petit les couleurs et la douceur des choses s'emparent de moi. Ce que j'ai reçu à ce moment ne m'a plus jamais quitté. Je goûte les nuances de l'automne en amateur éclairé. Mon compagnon de route, François Delapierre, sent des fourmis dans les jambes. Il se verrait mieux arpentant les coteaux que le TGV traverse au galop. Du coup, arrivé à Massy je m'arrête pour admirer l'entrée de mon jardinet. Mais là, toujours brisé par le manque de sommeil, j'avais cependant le c?ur guilleret. Bien sûr : je revenais du meeting de la gauche anti libérale. J'avais encore dans les oreilles les clameurs des milliers de personnes qui s'y trouvaient combinées au rock du train ! Et au fond de la tête, le regard de mon ami René Revol, le président du comité du 29 Mai en Hérault. René avait son visage des jours de félicité. C'est lui qui a porté tout ça sur son dos avec les dizaines de bénévoles de son comité. Et lui, à l'ancienne, a organisé la collecte des fonds au drapeau, le service d'ordre de la tribune et la conclusion du meeting. Toute sa peine d'avoir perdu le vote interne au PS et la honte d'être dans le même parti que le monsieur machin qui compte les noirs dans les stades, tout était effacé. Ou presque. En politique si tu es de notre gauche, savoure dès que tu peux car les bons plats sont rares?. Lundi, le comité de l'Hérault met en ligne le film de cette soirée. Si des lecteurs se sentent le courage de faire la transcription écrite de mon discours (évidemment je n'avais rien d'écrit, juste un plan)qu'ils le signalent: leur aide nous serait très précieuse. On m'a dit que le soir même on pouvait suivre en ligne sur son ordinateur. Des amis bien informés nous suivaient et commentaient à mesure. Formidable, non? J'ai regardé aussi ce que la presse écrite disait de cet évènement. C'est pas mal. La dépêche de l'AFP m'a paru très bien résumer ce que j'ai vu et entendu. Je la relève. « José Bové, Marie-George Buffet et Clémentine Autain ont pronostiqué la présence de la gauche antilibérale au second tour de l'élection présidentielle, vendredi soir lors d'un meeting à Montpellier, en présence du sénateur PS Jean-Luc Mélenchon.

 

"Nous sommes 4.000 personnes ce soir et la campagne n'a pas commencé, la dynamique que nous avons lancée, personne n'y croyait, mais on est en train de gagner ce pari", a souligné le leader altermondialiste José Bové, qui aspire, comme Mme Buffet, secrétaire nationale du PCF, à porter les couleurs d'une gauche antilibérale unitaire en 2007. "On n'est pas contraint de perdre, on a décidé de passer de la résistance au pouvoir", a ajouté M. Bové selon lequel "la gauche sera obligée de se désister au second tour pour nous". "Nous pouvons être majoritaires, nous pouvons le faire, se fixer l'objectif d'une nouvelle majorité de gauche", a dit de son côté Marie-George Buffet. "Les 22.000 ouvriers menacés de licenciement ne peuvent pas attendre, on a besoin de la régularisation des sans-papiers, d'un service public de l'habitat et du logement", a poursuivi Mme Buffet.

L'automne flamboie aussi sur le pas de ma porte  
L'automne flamboie aussi sur le pas de ma porte  

Clémentine Autain, adjointe (app. PCF) au maire de Paris chargée de la jeunesse, a égratigné la "blairisation" des socialistes tandis que le maire PC de Saint-Denis, Patrick Braouzec, a estimé que le collectif "a la responsabilité de réussir" et sera peut-être "la seule vraie surprise du scrutin". Après avoir souligné "sa position assez singulière", le sénateur PS de l'Essonne et partisan de Laurent Fabius Jean-Luc Mélenchon, a "souhaité le succès de cette démarche et qu'elle aboutisse à une candidature unique" car il serait, selon lui, "inenvisageable de croire qu'à lui seul, le parti (socialiste) puisse avoir la majorité". " Si vous vous laissez transformer en poussière additionnelle, vous aurez réglé la sortie par laquelle vous passerez ensuite", a-t-il averti à l'adresse des responsables du collectif antilibéral. "Il n'y a pas de contradiction à vouloir cette candidature commune et à vouloir l'unité de toute la gauche", a lancé M. Mélenchon, en concluant: "Nous sommes capables de réinventer la gauche".


Aucun commentaire à “L’automne rougeoie doucement”
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  1. militant remont dit :

    juste une rectif pour le candidat des collectifs

    Autain parait egalement une alternative judicieuse vu que Bové ne semble pas faire conssenssus.

    Autain possède un gros potentiel médiatique.

    Avec Salesse en éminence grise, cela pourrait etre sympa

  2. Anton dit :

    Beaucoup de gens préféreront voter pour une droite qui dit son nom (bayrou) qu'un droite qui se travestit (sego)...

    la seule chose importante c'est que le ps disparaisse au plus vite car les mots doivent retrouver leur sens ; la gauche ce n'est pas la droite...

    j'espère que le mouvement de gauche, sur le point de naître, aura le courage d'interdire tout énarque en son sein...c'est le minimum.

    Croire qu'un énarque puisse être de gauche c'est déjà être de droite au fond...

  3. Sedreen dit :

    Pour ma part, je crois que faire de la ségrégation, que ce soit sur des origines culturels, philosophiques, ou... d'éducation, c'est déjà au fond... être de droite.

  4. Le Sanglier dit :

    Cela est presque guignolesque, tarasquonien, ubuesque.

    Freche, mis sur le banc à juste titre de par ses propos lepénistes, se retrouve comme par un coup de cuillère à pot soutenu par ses pairs Verts, Communistes et autres dans sa propre circonscription.

    Mais il est vrai que l'individu a menacé de sortir ses archives Urba (pas moins de trente annnés), ce qui voulait dire Emmanuelli, et d'autres, en prison ?

    Fort heureusement, après avoir eu probablement un petit coup de fil de François Hollande ou de Ségolène, il retire ses menaces et souhaite ne pas faire de tord au Parti.

    Question : le P.S. est-il devenu une histoire corse, complètement ? Ou une petite partie d'échecs, mais très vicieuse ?

  5. GILLESBAIR dit :

    oui,ok avec toi XAVIER, FABIUS REMERCIE SES SOUTIENS PUIS....PLUS RIEN,au moins,Jean-Luc Mélenchon,lui s'est rendu au meeting de MONTPELLIER,mais,un peu coinçé tout de même entre le PS de SEGO ET LE COLLECTIF antilibéral.;;;;

    à suivre dans les prochains meeting.

  6. Fran?ois Villon dit :

    "De Paris à Montpellier, le soir montant sur les paysages, puis au retour davantage encore dans la fin de matinée ensoleillée, je me dis que décidément, le train vaut mille fois mieux que l?avion. Par-dessus tout en ce moment, c?est le coup d?il qui fait la différence absolue. Quelle magie de voir filer notre beau pays en automne ! Les courbes des prairies et les brumes laiteuses qui s?étirent à l?horizon, la splendeur des couleurs rougeoyantes des bosquets de feuillus !

    Non l?automne, après la toussaint, n?est pas toujours triste ! Il n'y a pas que les feuilles pourries et la gadoue glaireuse des premieres grosses bourrasques. Ce n'est pas ce que je vois à cet instant par la fenêtre de mon wagon. La fatigue immense de ces jours et les frissons du sommeil qui manque suspendent le corps hors de l?instant. Alors l?esprit s?emplit sans entrave des douceurs splendides qui glissent comme un ruban sous mes yeux. En fait, j?ai découvert l?automne il y a peu de temps. Trois ou quatre ans pas davantage. Je l?ai ressenti de cette façon pour la première fois en Haute Saône. J?étais descendu par Belfort sans lever le nez de mes notes puisque comme d?habitude je préparais une réunion. A l?arrivée, mon camarade Jean-Pierre, délégué syndical à l?Alsthom (parmi bien d?autres qualités), m?emmène en voiture jusqu?au lieu du meeting. Chemin faisant sa voix tranquille me montre où regarder. Petit à petit les couleurs et la douceur des choses s?emparent de moi. Ce que j?ai reçu à ce moment ne m?a plus jamais quitté. Je goûte les nuances de l?automne en amateur éclairé. Mon compagnon de route, François Delapierre, sent des fourmis dans les jambes. Il se verrait mieux arpentant les coteaux que le TGV traverse au galop. Du coup, arrivé à Massy je m?arrête pour admirer l?entrée de mon jardinet. Mais là, toujours brisé par le manque de sommeil, j?avais cependant le c?ur guilleret. Bien sûr : je revenais du meeting de la gauche anti libérale. J?avais encore dans les oreilles les clameurs des milliers de personnes qui s?y trouvaient combinées au rock du train ! Et au fond de la tête, le regard de mon ami René Revol, le président du comité du 29 Mai en Hérault."

    Oh, ! Quelle poésie de pacotille !

  7. terret dit :

    Y a de l ambiance!C est trés bon signe,la politisation est en bon chemin!Jean-luc,si tu te présentes,on vote tous pour toi,on a confiance,décides-toi!


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