27jan 06



M. le président. La parole est à M. Jean-Luc Mélenchon ( Exclamations sur les travées de l’UMP)

M. Jean-Luc Mélenchon. Ma question s’adresse à M. le ministre délégué à l’emploi, au travail et à l’insertion professionnelle des jeunes.
Monsieur le ministre, vous nous avez fait l’amitié de nous confier que vous lisiez l’Humanité. Je vous recommande de la faire plus souvent !

M. Josselin de Rohan (UMP). C’est une épreuve !

M. Jean-Luc Mélenchon. Cela vous éviterait les contresens. ( Mme Nicole Borvo Cohen-Seat sourit). En effet lorsque de pauvres gens, qui connaissent la misère et la « galère », disent préférer un mauvais contrat plutôt que pas de contrat du tout, ils ne font qu’exprimer leur souffrance.

Vous leur présentez votre projet de contrat première embauche de manière assez immorale, en leur disant : « Prenez c’est mieux que rien ! »
Nous, nous leur disons que ce contrat est pire que tout : pire que les contrats à durée déterminée et les contrats d’intérim !

M. Christian Cointat (UMP). Restez sans rien !

M. Alain Fouché (UMP). Restez au chômage !
M. Jean-Luc Mélenchon. Tout à l’heure, votre collègue, monsieur Dutreil, a eu le front de dire que les gouvernements de gauche avaient inventé la précarité des jeunes.

Plusieurs sénateurs UMP. Oui !


Renaud Dutreil récite un argumentaire sévèrement érroné concernant le bilan du gouvernement de la gauche
Renaud Dutreil récite un argumentaire sévèrement érroné concernant le bilan du gouvernement de la gauche

M. Jean-Luc Mélenchon. Je vous renvoie à l’étude scrupuleuse des statistiques : vous y apprendrez qu’en cinq ans, nous avons diminué de 6 points le chômage des jeunes de moins de 25 ans. Vous, en quatre ans, vous l’avez augmenté de 6 points. Voilà la vérité ! ( Protestations sur les travées de l’UMP)

Plusieurs sénateurs de l’UMP. C’est faux !

M. Jean-Luc Mélenchon. En solde net nous avons créé 1 million d’emplois!

Et vous, quel solde net avez-vous obtenu en cinq ans ? Zéro !

Vous avez créé la précarité. Et en tirant prétexte de cette précarité, vous aggravez la situation de pauvres gens qui n’ont que leur travail pour vivre. Voilà ce que vous êtes en train de faire !
En outre, vous vous êtes bien gardés de rappeler une vérité chiffrée fort simple : notre pays, qui a tant souffert, connaît enfin une pause démographique.
Lorsque nous étions aux affaires, 260 000 personnes se présentaient chaque année sur le marché du travail. Cette année, elles étaient 67 000 seulement, et elles ne seront plus que 40 000 l’an prochain, ce qui signifie que nous connaissons un ralentissement des entrées sur le marché du travail.

Enfin, le pays pourrait respirer !

M. Josselin de Rohan (UMP). C’est ce qu’il fait !

M. Jean-Luc Mélenchon. Donnez aux gens les moyens de vivre dignement de leur travail, sans les menacer au quotidien !

Nous le savons, le patron qui a besoin d’emplois qualifiés gardera son ouvrier!

M. Josselin de Rohan (UMP). Ce n’est pas vrai !

M. Jean-Luc Mélenchon. Vous ne ferez qu’encourager les patrons voyous, qui font ses succéder les emplois précaires et accumulent les aides de toutes sortes, avant de délocaliser et de prendre les gens à la gorge. ( Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC ? Protestations sur les travées de l’UMP) C’est cela, le vécu quotidien de millions de nos compatriotes, et vous proposez d’appliquer ce système à grande échelle !

Vous ne ferez que créer des emplois d’aubaine dont bénéficieront ceux qui ne veulent pas accorder à nos concitoyens la vie normale à laquelle ils ont droit ! ( Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC)

M. Roland Muzeau (PS). Très bien !

M. le Président. Monsieur Mélenchon, veuillez poser votre question !



M. Jean-Luc Mélenchon. Elle tient en un mot ! (Sourires)

Puisque vous êtes si malins, puisque vous nous en remontrez tant, dites-nous combien vous comptez créer d’emplois de cette manière !

Vous n’en créerez aucun car, tous les ans, 2 millions de personnes sont embauchées, dont 600 000 jeunes avec ou sans vous! Maintenant ils seront tous précarisés.

M. le président. Ne donnez pas la réponse en même temps ! Laissez M. le ministre vous répondre !

M. Jean-Luc Mélenchon. Vous avez la question et la réponse, monsieur le président ! ( Sourires ? Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC)
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué.
M. Gérard Larcher, ministre délégué à l’emploi, au travail et à l’insertion professionnelle des jeunes. Monsieur le sénateur, je m’étonne, alors que vous avez exercé les mêmes responsabilités que celles qui sont les miennes aujourd’hui et qu’exerçait naguère Laurent Hénart, que vous ayez à ce point oublié un certain nombre de chiffres.
Mme Gisèle Printz. Hénart, il n’est plus là !
M. Gérard Larcher, ministre délégué. Lorsque vous étiez chargé de l’insertion professionnelle, 500 000 contrats en alternance, contrats d’apprentissage et contrats de qualification avaient été signés. Dans le même temps, nous en avons signé 600 000, soit 20 % de plus !
Mme Nicole Borvo Cohen-Seat. Pas un emploi de plus !
M. Gérard Larcher, ministre délégué. D’autre part, nous avons demandé aux grandes entreprises, non pas simplement en paroles mais par la loi, de se mobiliser …
Mme Nicole Borvo Cohen-Seat. Les grandes entreprises licencient tous les jours ! Elles n’arrêtent pas de licencier !
M. Gérard Larcher, ministre délégué. … et de consacrer jusqu’à 3 % de leur effectif à la formation par alternance.
M. Roland Muzeau. Bosch ! Hewlett-Packard !
M. Gérard Larcher, ministre délégué. Voilà la réalité des chiffres : 200 000 contrats de plus !
Mme Nicole Borvo Cohen-Seat. Le patriotisme économique des grandes entreprises est bien connu !
M. Gérard Larcher, ministre délégué. Par ailleurs, monsieur Mélenchon, l’étude sur la « génération 2001 », que vous connaissez bien et qui a été menée par le CEREQ, le Centre d’études et de recherches sur les qualifications, montre que 76 % des aides-éducateurs dont, pourtant, 80 % avaient le baccalauréat et 40 % un DEUG, se sont retrouvés au chômage à l’expiration de leur emploi-jeune et, pour la moitié d’entre eux, pendant plus de six mois. (Protestations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC.)
M. Jean-Luc Mélenchon. C’est le contraire !
Mme Nicole Borvo Cohen-Seat. C’est vous qui avez supprimé ces emplois !
Plusieurs sénateurs socialistes. C’est faux !
M. Gérard Larcher, ministre délégué. Si ce n’est pas de la précarité… ! (Applaudissements sur les travées de l’UMP. – Exclamations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC.)
C’est cela que nous voulons briser : la précarité et la « galère » ! ( Protestations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC.)
C’est pourquoi nous mettons en place le droit à la formation, l’accès au logement, la possibilité de percevoir des indemnités de chômage.
Dans le même temps, et contrairement à vous, nous allons aussi intégrer dans le parcours d’entrée vers l’emploi les stages, les périodes de formation en alternance et les CDD. Nous y ajouterons l’accompagnement personnalisé vers l’emploi des jeunes, qui n’est pas une mesure de nature législative, mais qui, naturellement, exigera que nous mobilisions l’Agence nationale pour l’emploi, ce que nous allons faire.
Mme Nicole Borvo Cohen-Seat. Donnez-leur un emploi !
M. Jean-Luc Mélenchon. Il vient d’avouer !
M. Gérard Larcher, ministre délégué. Vous nous avez jeté la démographie au visage. Or, qui s’occupe des seniors, que vous vous êtes contentés pendant longtemps de mettre en pré-retraite dès l’âge de cinquante ans, si ce n’est ce gouvernement ? (Applaudissements sur les travées de l’UMP et de l’UC-UDF.)
Mme Nicole Borvo Cohen-Seat. Ils sont au RMI !
M. Gérard Larcher, ministre délégué. Nous pensons que nous favoriserons la cohésion sociale de notre pays non pas en opposant les générations les unes aux autres, mais en assurant, ensemble, la solidarité intergénérationnelle. Tel est l’objectif du Gouvernement et telle est la tâche à laquelle nous nous attelons ! (Bravo ! et applaudissements sur les travées de l’UMP)
M. René-Pierre Signé. Ce n’est pas très convaincant !


Aucun commentaire à “Le Contrat Première Embauche. Séance des questions au gouvernement au Sénat”
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  1. Jean Jaur?s (peut ?tre) dit :

    Ce gouvernement de sourds est odieux !

    Ce projet de loi est innacceptable de par le rejet des droits fondamentaux qu'entraine l'absence de motif de licenciement. Il est évident qu'un employé ne peut plus faire grêve par exemple...

    Saisissez le conseil constitutionnel dès que possible !

    Pour autant, il serait bon que nous proposions des pistes pour écouter aussi les employeurs...

    Le modèle danois est intéressant pour celà car la flexibilité y est présente mais le chomeur est pourtant très suivi et pris en charge.

    L'argument "Cà ne crée pas d'emploi" n'est pas le plus marquant, je préfère celui de "Cà vous retire vos droits fondamentaux" ou de "Plus vous êtes précaires, plus vous êtes soumis à l'employeur"

  2. MARCZAK Rodolphe dit :

    Bonjour,

    En prenant connaissance de l'échange que vous avez eu avec les députés de l'UMP, on prend conscience encore davantage, s'il était nécéssaire, du fossé qui se creuse au quotidien avec les "petites gens" qui connaissent la misère et la galère.

    J'espère seulement que d'ici 2 ans, ils s'en souviendront au moment de mettre leur bulletin de vote dans l'urne !

    Reste à la Gauche à se rassembler sans exclusive autour d'un vrai projet qui propose une alternative cohérente.

    C'est mon voeux et mon appel!

    (pourvu qu'il soit entendu)

    Rodolphe

  3. IBN SALAH LYAZID dit :

    Tu as été formidable hier, lors de ton intervention que j'ai suvi en direct sur LCP. Tu as été encore plus convaiquant face à la journaliste, et pendant qu'elle interrogeait Dutreuil, avant toi, on t'a aperçu en pleine discussion et rire avec Poncelet.

    Tu as été applaudi dans l'hémicicle par tous nos amis de gauche entre autre Nicole Borvot, ton intervention était complète et tu as bien remis en place Gérard Larcher, en lui rappelant le chiffre zero, ton geste était naturel.

    Amicales salutations, Lyazid (RAG Paris-12)

  4. IBN SALAH LYAZID dit :

    Drôle de situation, alors que l'on fête le 70 ième anniversaire du Congés payés et de la semaine de 40 heures, un rappel: "Dans la nuit du 7 au 8 juin 1936, soit 70 ans déjà, à l'hôtel Matignon à Paris, sont signés les accords entre le nouveau président du Conseil, Léon Blum, la Confédération générale du patronat français (CGPF) et la Confédération générale du travail (CGT). Consécutifs à l'arrivée au pouvoir du gouvernement du Front populaire, ces accords prévoient la généralisation des conventions collectives, la création des délégués du personnel et une augmentation de 12% des salaires. Mais on retiendra surtout l'instauration de la semaines de 40 heures et l'octroi de 15 jours de congés payés."

    70 ans après Devillepin et ses amis complotent au démentellement de ces acquis sociaux qui concerne plus la classe ouvrière alors que quelques temps plus tôt, ce même gouvernement faisait un cadeau à une poignée de gens en les exonérant de l'impôt sur la fortune...

    Drôle de retour au temps de la féodalité...

    (Lyazid RAG Paris 12)

  5. pierre dit :

    Continuer le combat Mr Mélenchon, la route est longue......

  6. flohic dit :

    ok,la droite est decomplexee,maintenant c'est no limit pour les trouduculs.

    quelles sont les moyens pour lutter?

    la greve n'a rien donne pour les retraites,si ce n'est des ponctions de salaires(dans l'education nationale,on l'a sentis),

    alors,que faut il faire?

    etre aussi deshumanise que les trouduculs(greve veille de brevet des colleges,veille de bac,veille de concours en tous genres,veille d'elections en tous genre...).

    j'aimerais savoir...

    ivan...

  7. didier de Toulon dit :

    C'est avec plaisir que je te lis Jean-Luc.Malheuresemnt les propos tenus et connus de ce gouvernement me révoltent.

    Il paie les patrons 365 ? par mois pendant 2 ans pour embaucher avec ce CPE. les jeunes en moyenne doivent attendre entre 8 et 11 ans pour avoir un CDI. celà veut dire plustôt 15 pour certain et d'autres, amis de l'ump beaucoup moins. La grêve Générale organisée par de vrai syndicaliste et politique est la solution, mais à quel prix?

    Quand je vois que l'on réabilite des châteaux avec des fonds du patrimoine, que la république entretien des châteaux alors que beaucoup meurt dans les rues, chez nous? c'est pas dans des pays "dit de misère?". Je me dit que le travail de 1789 reste inachevé. Aux armes citoyens! lesquelles?

  8. ?ne dit :

    Mister Mélenchon,

    Un plaisir que de lire votre blog.

    Dommage que vous ne publiiez pas la réponse du sous-ministre.

  9. Isatis dit :

    Etape 1 : Précarisation dans les entreprise de - de 20 salariés. Le CNE. Accompagné du CDD Sénior pour les + de 55 ans.

    Etape 2 : Précarisation des - de 26 dans les entreprises de + de 20 salariés. Le CPE

    Etape 3 (à venir si l'étape 2 est franchie, en force) : Précarisation des + de 26 et - de 55 ans dans les entreprises de + de 20 salariés. Le CE (Contrat d'Emploi, qui remplace CDD, CDI...).

    Etape 4 : Suppression des avantages pour les représentants du personnel (protection contre le licenciement, les mutation...)

    Etape 5 : Les entreprises n'ayant pas d'effectifs suffisemment stables, les règles de mise en place des IRP sont progressivements abrogées

    Etape 6 : Ca y est, les syndicats sont morts. Baisse généralisée des salaires, augmentation de la durée du temps de travail, suppression des RTT et de la 5ème semaine de congés payés.

    Etape 7 : Le CAC 40 est à 10 000 points, record historique. Les chinois se goinfrent de produit à bas prix made in France, la balance commerciale est exédentaire, ouf l'économie Française est sauvée et il n'y a plus qu'un million de chômeur. Borloo lance la cabane en bois à 100 ? sous les ponts du périph. Les restos du coeur ouvrent toute l'année et fonctionnent avec des dons étrangers...

    Et si on évitait de passer l'étape 2 ?

  10. jos? angel dit :

    Pour éviter de passer l'étape 2, il faudrait d'abord envisager de lutter tous ensemble contre ce gouvernement.

    Hier, je vous annoncait me rendre le coeur léger à une réunion de section, et bien aujourd'hui c'est le coeur lourd, que je vous annonce qu'il n'y aura pas de tract commun dans ma bonne vieille ville.

    Et devinez ce qui a choquer au point d'empecher de faire un bout de chemin ensemble contre la droite ?

    Et bien la signature au bas du tract du Collectif du 29 mai. Et oui vous avez bien lu, il n'y aura pas de tract commun, parce que le collectif le signe également.

    Ridicule ! n'est-ce pas ?

    en attendant le tract sortira, sera apprécié et l'absence du PS ressortira d'autant qu'ils distribuerons un tract seuls sur le même marché et sur les même gares au même moment.

    Vous vous rappele la pub pour cette boisson gazeuse... il en a la couleur, il en a le gout mais ca n'en est pas... bientôt certains la reprendrons pour nous comparer avec la gauche.

    dépité, je suis !

  11. BelgoApprenti dit :

    Camarades,

    une superbe nouvelle :

    http://www.lefigaro.fr/perm/afp_depeches/pol/060202235102.u9jrx2lf.html

    Pierre

  12. blogueur dit :

    Bonjour

    ouverture du premier concours blogueur de dessins caricaturaux sur les religions

    http://devilliers.blogmilitant.com

  13. IBN SALAH dit :

    Chercheurs et enseignants lancent un appel à la résistance

    "Une part de l¹opinion publique et du monde enseignant est sans doute favorable à la possibilité pour des adolescents, en difficulté au collège, de quitter celui-ci dès 14 ans pour aller en apprentissage. Mais s¹est-on demandé quels jeunes seront concernés en priorité par une telle mesure ? Les fils de ministres, d¹avocats, de médecins ou d¹enseignants montreront-ils la voie en ce domaine ? Une telle mesure est bien plutôt un moyen de délester le service public d¹éducation des questions que lui posent la difficulté et la relégation scolaires et sociales, tout en brandissant l¹argument du réalisme et de la prise en considération de la situation difficile qui est effectivement celle de trop nombreux jeunes d¹origine populaire aujourd¹hui au collège". A l'initiative d'un collectif qui regroupe les plus réputés des chercheurs en sciences de l'éducation français (Jean-Pierre Astolfi, Anne Barrère, Élisabeth Bautier, François Dubet, Marie Duru-Bellat, Dominique Glasman, Roland Goigoux, Jean Houssaye, Samuel Johsua, Claude Lelièvre, Philippe Meirieu, Jacques Pain, Patrick Rayou, Jean-Yves Rochex, etc.) une nouvelle pétition est lancée : elle appelle à résister aux projets ministériels.

    Ils dénoncent "un réalisme du renoncement" qui met en péril la démocratisation de l'École. "Non il n¹est plus possible d¹accepter que, dans ce domaine comme dans tant d¹autres la protection sociale et l¹emploi en particulier, les hommes politiques qui nous gouvernent s¹évertuent à transformer les victimes en coupables, à envoyer en permanence aux vaincus du libéralisme des signaux leur disant : « C¹est de votre faute ! Vous n¹aviez qu¹à être du côté des vainqueurs ! » Cette pensée qui bafoue l¹idéal d¹une république sociale est à l¹inverse de ce qui permettrait à notre peuple de redresser la tête et de prendre sa place dans un monde solidaire".

    Quatre mesures sont particulièrement visées : l'apprentissage à 14 ans, la réforme des ZEP, l'abandon des TPE et la réintroduction de la méthode syllabique. Ainsi, "les mesures annoncées par le gouvernement concernant les ZEP participent, elles aussi, d¹une détestable politique du renoncement. C¹est tout d¹abord l¹annonce selon laquelle cette nouvelle « relance » des ZEP devra se faire à moyens constants, alors que tous les analystes de cette politique insistent sur la faiblesse des moyens qui lui ont été accordés. Annonce renforcée, quelques jours plus tard, au beau milieu des vacances scolaires, par celle d¹une diminution de plus de 30 % des postes mis au concours en 2006. C¹est ensuite la concentration quasi exclusive des mesures annoncées sur les collèges qui, d¹une part, pourrait laisser croire qu¹il n¹y aurait pas de problème en amont, à l¹école maternelle et élémentaire et, d¹autre part, qu¹il n¹est pas nécessaire de s¹attaquer aux processus de ségrégation sociale, urbaine et scolaire qui produisent la paupérisation et la précarisation croissantes d¹une part de plus en plus grande de la population habitant ou fréquentant les quartiers et les établissements scolaires « de banlieue ». C¹est encore la possibilité donnée aux meilleurs élèves de ZEP de s¹inscrire dans l¹établissement de leur choix qui affiche, en creux, le peu d¹ambition que l¹on a pour les établissements qui concentrent déjà aujourd¹hui, et concentreront encore plus demain, les élèves les plus « défavorisés » et, en particulier, évidemment, les lycées de banlieue qui vont se trouver de plus en plus ghettoïsés, bloquant plus que jamais l¹ascenseur social qu¹on prétend faire redémarrer".

    En conclusion, la pétition appelle les signataires à manifester leur volonté de résister aux mesures de Robien. "Quand cette politique s¹accompagne d¹une multitude d¹autres renoncements plus ponctuels mais tout aussi significatifs : abandon, en terminale, des travaux personnels encadrés qui permettaient la formation au travail de groupe et à la recherche documentaire exigeants, imposition aux professeurs d¹école de la méthode syllabique au détriment d¹un apprentissage progressif et critique de la lecture tout au long de la scolarité, présence dans les établissements de forces de police pour faire régner l¹ordre alors qu¹on refuse à ces mêmes établissements les moyens en conseillers principaux d¹éducation et en cadres éducatifs, enseignement des « bienfaits » de la colonisation, réduction de l¹éducation civique à l¹apprentissage de la Marseillaise, etc., alors il n¹est plus temps de s¹inquiéter, il est urgent de chercher, par tous les moyens, à résister".

    Cette pétition bénéficie déjà du soutien de plusieurs organisations et de près de 2000 signatures. Il y a un an, le Café avait lancé, avec le Crap, une pétition en faveur des TPE. Les autres mesures Robien (apprentissage à 14 ans, réduction des zep, lecture syllabique) nous semblent également néfastes. Leur addition est très inquiétante pour l'École. Nous soutenons cet appel.

    Amicales salutations,

    Lyazid PRS 12.

  14. max schrek dit :

    Aucun rapport avec la choucroute cher Jean-Luc mais comme tu as la facheuse tendance de parler ouvertement de ce que tout le monde tait au sein du microcosme politique, je serais très curieux d'avoir ton sentiment sur un sujet qui personnellement, m'interpelle beaucoup :

    http://maxschrekvstheentireuniverse.over-blog.com/article-1775046.html

    Salut !

  15. guy queytan dit :

    Bonjour a tous

    Je viens de créer un forum politique sur ISTRES(bouches du rhone)votre avis m'interesse....

    Je suis membre du PS/Trait d'union/PRS...

    A bientôt?Cordialement.

  16. guy queytan dit :

    Adresse de mon Forum en pointant sur adresse Email.

    Merci

  17. san ceb dit :

    Pourriez vous faire suivre ce message à Ségolène qui admire Blair.

    On sera bien avec Ségolène!........

    Modèle britannique

    mercredi 25 janvier 2006

    A ceux qui vantent la croissance britannique et ses 5% de chômage affichés, la lecture du numéro de décembre 2005 d?Economie et Statistique, revue de l?INSEE, fera l?effet d?une douche froide. On y apprend que le pourcentage de ménages vivant sous le seuil de pauvreté est passé de 8% en 1977 à 23% aujourd?hui, et que plus de 35% des 16-34 ans vivent dans la pauvreté. Pire, prés de 10 millions de Britanniques ne disposent pas d?un logement au confort décent (chauffage,...) et, faute de moyens, 6,5 millions doivent se passer de certains vêtements de base (manteau, imperméable) tandis que 4 millions de personnes ne peuvent pas faire 2 repas par jour.

  18. Laure dit :

    Et maintenant que la "menace du 49-3" a été mise à exécution...

    "L?alinéa 3 de l?article 49 de la Constitution dispose qu?en cas d?engagement de responsabilité du gouvernement le texte est considéré comme adopté, "sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée".

    Il dispose également que le vote de la motion de censure "ne peut avoir lieu que quarante-huit heures après son dépôt".

    L?opposition ayant annoncé qu?elle déposera sa motion de censure jeudi prochain, le projet de loi sur l?égalité des chances sera considéré comme adopté par l?Assemblée vendredi après-midi.

    Le gouvernement n?a pas perdu de temps. Dès l?annonce par le Premier ministre de l?engagement de sa responsabilité sur le texte égalité des chances, il a fait savoir que l?examen de ce projet de loi par le Sénat, qui devait commencer le 28 février, serait finalement avancé au jeudi 23 février."

    Source : Reuters aujourd'hui

    Je n'ai pas assez de mots (ou alors ceux qui me viennent n'ont pas leur place dans une discussion "civilisée") pour hurler ma colère et ma rage face à ce nouvel attentat contre la démocratie...

    N'y aura t-il personne pour hurler au scandale devant les médias et appeler à une MOBILISATION GENERALE ?

    Laure


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