Puerta del Sol, Madrid – soirée

Jeudi soir, le campement de la Puerta del Sol avait convoqué un grand rassemblement pour protester contre la loi dite du « pensionazo ». Cette loi qui réduit les pensions de retraites de 15% et fait passer l’âge de la retraite de 65 à 67 ans ! Le matin, alors que la révolte gronde dans le pays, la majorité PSOE-PP a décidé d’approuver cette loi au parlement espagnol ! Un crachat de plus à la gueule du peuple en lutte. Sur la place, la rage est palpable. On la calme en chantant en chœur : "Oéé Oéé Oééé Oééé Oéé Oéé ils l'appellent démocratie mais ce n'en est pas une ! Oéé Oéé Oééé Oééé Oéé Oéé c'est une dictature voilà ce que c'est !" Décision est spontanément prise de marcher jusqu’au Parlement et d’inviter les députés à venir écouter l’assemblée générale des indignés. Peine perdue ! La police a reçu consigne de ne pas nous laisser approcher. Les négociations ne mèneront nulle part. Les « représentants du peuple » ne veulent pas entendre ce que ce dernier a à lui dire.

On retourne sur la place aux cris de « Non, non, ils ne nous représentent pas ! », la rage au ventre. Un invité de marque nous attend. Il s’agit du philosophe Agustín García Calvo. En 1965, il avait pris parti pour les étudiants qui avaient décidé de manifester contre Franco. Aujourd'hui, il est venu soutenir le mouvement révolutionnaire. La foule qui se presse à Puerta del Sol est plus impressionnante que jamais. Nous sommes des milliers et l’assistance ne cesse d’augmenter au fur et à mesure. Après l’approbation générale de la revendication d’une éducation gratuite, de qualité, publique et laïque pour toutes et tous, on revient au sujet qui inquiète tout le monde : l’après Sol. Tout le monde craint l'expulsion. Une idée et un slogan sont lancés par la commission permanente : "Si le 15 octobre, les banquiers et les politiques n'ont toujours rien fait, on reprend la rue, on reprend la place et on propose la grève générale. Et on leur répétera inlassablement qu’on connaît le chemin du retour à Sol. Mais pour le moment, les indignés sont encore là et ils comptent bien rester !"

Le récit est de Céline Meneses


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