L'argument de la semaine

Retraites : la réforme la plus dure d’Europe

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En visite dans l'Eure mardi 14 décembre, Nicolas Sarkozy a fait un aveu sur les retraites : « naturellement que la réforme est douloureuse, qui peut le contester ? Elle consistera à l’horizon 2018 à ce qu’on ait travaillé deux ans de plus sans gagner plus ». Pourtant, pendant toute la discussion de la réforme Eric Woerth avait vanté une réforme "généreuse" et prétendu qu'avec la réforme des retraites, la France conserverait "le système le plus protecteur d'Europe". En réalité cette réforme est bel et bien la plus dure d'Europe.

Une durée de cotisations bien plus importante en France

Bien que l'âge du droit au départ à la retraite soit plus bas en France qu'en Allemagne (63 ans et 67 ans à taux plein) et au Royaume-Uni (65 ans avec un relèvement programmé à 66 ans en 2020 et 68 ans en 2046), la durée de cotisation requise est bien plus élevée en France (41,5 ans) qu'en Allemagne (35 ans) et au Royaume Uni (30 ans).
Au Royaume Uni, le recul de l'âge légal a eu pour contrepartie l'abaissement des durées de cotisations (passées de 44 ans à 30 ans).

Dans d'autres pays d'Europe, l'âge légal de départ à la retraite sera moins élevé qu'en France : 61 ans en Italie (36 ans de cotisations) et 61 ans en Suéde.

La réforme française est plus brutale car moins étalée dans le temps

Le Conseil d'Orientation des retraites remarquait dans son rapport du 14 avril 2010 que dans les autres pays «les réformes sont très étalées dans le temps. Entre l’annonce des mesures et la fin de la réforme, il s’écoule parfois plusieurs décennies».

La France se distingue donc par le rythme très rapide de relèvement de l’âge légal de départ, à raison de quatre mois par an pour parvenir au terme de la réforme en 2018.
La réforme britannique ne relève l'âge légal qu'au rythme de 1,2 mois par an et la réforme allemande ne relève l'âge du taux plein qu'au rythme de 1,3 mois par an.



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