09sept 08

Cette rentrée comme les précédentes s’ouvre sur une pluie de mauvais coups gouvernementaux. La capacité de résistance et de riposte n’est pas ce qu’elle devrait être. C’est la France : la politique et le social y sont toujours très étroitement liés. Aujourd’hui, coincé dans les contraintes de portefeuille et devant le spectacle sidérant que donne le principal parti d’opposition les gens du commun rentrent la tête dans les épaules et grincent des dents contre la pluie et le ciel gris. Celui qui cherche à faire bien son travail d’opposant ne sais plus où donner de la tête tant il est sollicité. Le mieux est de tenir chacun sa tranchée et de porter main forte aux autres dès qu’on le peut, sans rien lâcher soi-même.. Pour ma part je ne veux pas laisser passer sans combat la visite du pape et son implication de long terme sur la politique française. Je mesure bien que ce n’est qu’un aspect de notre réalité. Mais cette barricade n’est guère encombrée; si je m’en retirais il n’y resterait plus guère de parole politique de gauche. Je vais donc m’exprimer en divers endroits sur ce sujet. Ici aussi. Mais comme je sais bien que l’on attend de la fréquentation de mon blog des informations directes sur la préparation du congrès du PS, je vais en donner aussi.

 L’EUROPE CHRETIENNE
Le pape et le président ont en commun un projet de reconfessionalisation de l’espace public. Chacun des deux hommes pour son compte et d’après ses objectifs, s’implique dans la mise en œuvre de la théorie du choc des civilisations. Sarkozy avait affirmé à Riyad en janvier 2008 que « dans le fond de chaque civilisation, il y a quelque chose de religieux, quelque chose qui vient de la religion. […]C’est peut être dans le religieux que ce qu’il y a d’universel dans les civilisations est le plus fort. » Dans la bouche de Benoit XVI, bien sur,  le lien est direct entre la civilisation européenne ou occidentale et le christianisme. Au point que pour le pape l’implication est personnelle. Après sa désignation en 2005, au cours de sa première audience générale, sur la place Saint-Pierre, Benoît XVI a ainsi expliqué qu’il avait choisi le nom de Benoît en référence au saint patron de l’Europe, qui « représente un point de repère fondamental pour l’unité de l’Europe et un rappel puissant des incontournables racines chrétiennes de sa culture et de sa civilisation ». C’est le cœur de son positionnement. Benoit XVI définit l’Europe « non comme continent géographique » mais comme « continent culturel » indissociable du christianisme. Dans son discours du 24 mars 2007 pour les 50 ans du traité de Rome, il prétend que l’Europe a une « identité historique, culturelle et morale » avant d’avoir une identité « géographique, économique ou politique ; une identité constituée par un ensemble de valeurs universelles que le christianisme a contribué à forger, acquérant ainsi un rôle non seulement historique mais fondateur vis-à-vis de l’Europe. […] Ces valeurs, qui constituent l’âme du Continent, doivent demeurer dans l’Europe du troisième millénaire comme ferment de civilisation. Si celles-ci venaient en effet à disparaître, comment le vieux continent pourrait-il continuer à exercer sa fonction de levain pour le monde entier ? » C’est le même raisonnement qui l’avait conduit à exprimer en 2005, un rejet de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne définie comme un espace chrétien plutôt que comme une entité politique libre. Alors encore cardinal, Joseph Ratzinguer avait déclaré au Figaro Magazine : «l’Europe est un continent culturel et non pas géographique. C’est sa culture qui lui donne une identité commune. Les racines qui ont formé et permis la formation de ce continent sont celles du christianisme. Il s’agit d’un simple fait de l’histoire. J’ai donc des difficultés à comprendre les résistances exprimées contre la reconnaissance d’un tel fait incontestable. […] C’est aussi la définition a laquelle adhère Nicolas Sarkozy. Dans son livre "La République, les religions, l’espérance" il affirmait en 2006 : «Il est certain que les valeurs chrétiennes ont été civilisatrices en Europe et leur influence dominante [...]. On peut donc évoquer la primauté des racines chrétiennes de l’Europe quand on se place sur le plan historique.» Cette définition de l’espace politique par son implication dans une civilisation qui se définit d’abord par ses ancrages religieux est le cœur de la théorie du choc des civilisations. C’est celle dont se réclame ouvertement Nicolas Sarkozy. Le 30 janvier 2008, devant la Convention Europe de l’UMP il résumait sa pensée : « ce fut une erreur de tourner le dos à notre passé et de renier d’une certaine façon des racines qui sont évidentes. Et qu’on ne vienne pas me dire qu’on remet en cause la laïcité, […] quand même, dire qu’en Europe il y a des racines chrétiennes, c’est tout simplement faire preuve de bon sens, renoncer à le dire c’est tourner le dos à une réalité historique ».
L’ISLAM INTRINSEQUEMENT VIOLENT
Comme on le sait, la théorie du choc des civilisations repose sur l’affirmation des identités culturelles et donc religieuses qui partagent l’humanité. Mais cette appropriation identitaire ne se contente pas d’être un acte d’autodéfinition. Il est aussi une façon de désigner ses adversaires : les autres ceux qui ne sont pas de sa tribu. Samuel Huntington affirme que pour être soi-même on aurait besoin de haïr les autres. Bref, en toutes circonstances il y a « eux et nous ». Le pape est bien callé dans cette façon de voir la réalité. Il en a donné un énoncé particulièrement net dans un discours prononcé à Ratisbonne le 12 septembre 2006 qui souleva, à l’époque un puissant tollé. Son propos était d’exposer les rapports entre la foi et la raison. Ce fut l’occasion d’une agression contre l’islam d’une particulière violence. Il affirma en effet le caractère intrinsèquement violent de l’Islam. En France ses paroles seraient sanctionnées par un juge.  « Récemment, dit le pape, j’ai lu une partie du dialogue publié par le professeur Khoury (de Münster) entre l’empereur byzantin lettré Manuel II Paléologue et un savant persan dans le camp d’hiver d’Ankara en 1391, sur le christianisme et l’islam, et sur leur vérité respective. Dans le 7e dialogue édité par le professeur Khoury (‘dialexis’, «controverse»), l’empereur en arrive parler du thème du ‘djihâd’ (guerre sainte). […] Il déclare : « Montre-moi donc ce que Mohammed a apporté de neuf, et alors tu ne trouveras sans doute rien que de mauvais et d’inhumain, par exemple le fait qu’il a prescrit que la foi qu’il prêchait, il fallait la répandre par le glaive. » L’empereur intervient alors pour justifier pourquoi il est absurde de répandre la foi par la contrainte. Celle-ci est en contradiction avec la nature de Dieu et la nature de l’âme.[…] La principale phrase dans cette argumentation contre la conversion par contrainte s’énonce donc ainsi : Ne pas agir selon la raison contredit la nature de Dieu. Le professeur Théodore Khoury, commente ainsi : pour l’empereur, «un Byzantin, nourri de la philosophie grecque, ce principe est évident. Pour la doctrine musulmane, Dieu est absolument transcendant, sa volonté n’est liée par aucune de nos catégories, fût-elle celle du raisonnable». » Cette vision de l’islam intrinsèquement violent est exactement celle que donne Huntington lorsqu’il met en garde contre ceux qui croient que le seul problème en la matière ce serait les islamistes et non leur religion. Pour lui, depuis dix siècles la religion du prophète est un adversaire violent et brutal par nature. De son côté, s’il n’entre pas dans de telles définitions, le président de la république n’en épouse pas moins la conclusion. Trois mois après son élection, dans son premier discours devant les ambassadeurs de France, il a désigné « le « risque de confrontation entre l’islam et l’occident » comme le premier défi de notre temps. En Afghanistan nous en sommes aux travaux pratiques.
 AU PS LE PIEGE SE RETOURNE
Au PS, le congrès s’accélère. De l’extérieur. La main tendue de Bayrou aux socialistes oblige les loups à sortir du bois. Car, jusque là, chacun d’entre eux comptait bien passer entre les gouttes des sujets qui fâchent et notamment la question des alliances pourtant cruciale. Il y avait sur ce point un vrai complot du silence. Du côté des « reconstructeurs » il fallait passer sous silence le paradoxe d’avoir en tête quelqu’un qui a fait le choix de l’alliance avec le MODEM. Sinon comment faire avaler le potage aux fabiusiens. Cette amnésie bienveillante s’étendait dans la gauche du parti ou Hamon et Lienemann rêvent d’entrer au club Aubriste. Cette tentation paralyse en fait toute la gauche du parti depuis des semaines puisque c’est à cause d’elle que rien ne peut être rédigé en commun. Et c’est à cause d’elle que la gauche du parti est éliminée de la scène médiatique. Cet effacement amplifie d’ailleurs l’impact de la démarche de François Bayrou sur le PS resté sans nu et contaminable par la moindre bise de l’été indien. Côté ancienne majorité du PS nul ne voulait abattre ses cartes de peur de voir se former contre soi la coalition que l’on imaginerait alors. Les plus malins -du moins croyaient-ils l’être- s’étaient lancés dans le numéro de la mise au pied du mur : « c’est à Bayrou de se prononcer ». Patatras. Bayrou s’est prononcé. Et avec quelle clarté ! Et voila tous les malins le bec dans l’eau contraints d’abattre leur jeu. Le piège s’est retourné contre leurs auteurs. Bayrou est candidat à diriger le centre gauche que les grands stratèges de Solferino rêvaient de constituer. En quelque sorte, Bayrou est candidat à la candidature au PS. Cette audace brise tout un univers de faux semblant. Elle  sera dévastatrice. Le résultat que l’on ne va pas tarder à voir c’est que l’espace de Bertrand Delanoë va s’élargir au centre du parti. Il devient le recours pour tous ceux qui flairent le danger de voir Bayrou dépouiller le leadership du PS sur le centre gauche et les chères classes moyennes. Mais le péril est extrême. Car les grands féodaux rêvent de l’alliance au centre. Non pour ses troupes (quel confort : il n’en a pas !), non pour ses électeurs (c’est Bayrou qui nous a pris le tiers de ses électeurs) mais pour « l’image », c’est-à-dire l’identité politique que cela confie. C’est cela le tournant démocrate du PS qui se dessine.  
POUSSIF
Et la gauche du PS ? Les rencontres ont lieu. On peut lire sur le site de mes amis de « Trait d’union » ou de Marc Dolez un compte rendu commun. Je pense qu’il y en aura un sur celui de Benoit Hamon. A mon avis la motion de toute la gauche se fera. « Faute de mieux » diront certains. Ce sera en quelque sorte un choix de repli pour ceux qui rêvaient d’un strapontin chez les reconstructeurs ou d’un trône auprès de Hollande et Dray. Et il se pourrait même bien que Fabius en soit dès que les reconstructeurs se se seront débandés. Car ils sont soumis au poids terrible pour eux de la pression médiatique et des barons qui haïssent Fabius à mort. En effet ceux là savent que le non au référendum constitutionnel est un crime impardonnable dans le monde de « démocrates » qu’ils veulent créer. Donc ce sera la motion des rejetés et des mal aimés. Une léproserie terriblement mal fréquentée au gout des belles personnes et des importants.  Mais la gauche du parti existera. Dolez et moi nous aurons eu raison de maintenir le feu allumé. Notre existence, notre décision de faire une motion est ce qui empêche tous les ralliements de se faire en prenant toute la gauche du parti en otage.  Bien sûr dans un parti qui prétend avoir gagné 100 000 adhésions depuis le début de l’année, le vote va être de type géorgien : état d’urgence et char devant les télés. Viendra donc l’heure des bilans. Mais à chaque jour suffit sa peine.


212 commentaires à “Sed tantum dic verbo….”
» Flux RSS des commentaires de cet article
  1. dudu 87 dit :

    Bonjour à vous,

    "La capacité de résistance et de riposte n’est pas ce qu’elle devrait être."
    Nous en faisons tous le constat!

    "Celui qui cherche à faire bien son travail d’opposant ne sais plus ou donner de la tête tant il est sollicité. Le mieux est de tenir chacun sa tranchée et de porter main forte aux autres dès qu’on le peut, sans rien lâcher soi-même.."
    Ce qui veut dire que les opposants ne sont plus nombreux? Je trouve cette analyse un peu courte. Nombreux sont ceux qui veulent que le couvercle saute et que cette situation se termine....
    Je crois que les quelques "opposants" d'en haut doivent revenir à la base et y engager le dialogue pour "ANALYSER et CONSTRUIRE".
    @JLM? tu ne pourras pas faire tout, seul: l'union fait la force....

    "la politique et le social y sont toujours très étroitement liés."
    "Le mieux est de tenir chacun sa tranchée et de porter main forte aux autres dès qu’on le peut, sans rien lâcher soi-même.."
    C'est une position d'attentisme...La base va t-elle attendre longtemps au risque de nous discréditer? Enfin "quand le loup a faim, ne sort-il pas du bois?"

    Enfin, le pape!
    L'Empire "Catholique" Européen serait-il en route?
    Le pape est-il un chef spirituel ou un chef d'état?
    Ne nous égarons pas! Je pense que nous devons faire alliance avec les chrétiens progressistes pour renvoyer le pape à sa vocation première: la Spiritualité. Rien n'indique dans les textes religieux qu'il doit être un chef politique!

    L'Islam!
    Là aussi, le problème identique, même si j'avoue ne rien connaitre à cette religion...
    Aux citoyens, les politiques, aux croyants, la religion!

    Le PS?
    En Creuse, les anciens disent: " Un chat fait pas de chiens" et... en patois, bien sur..
    Alors @Jean Luc, tu es pourtant un "vieux routier"! Doit-on continuez avec un parti à tendance? A 3 tendances, c'est déjà dure mais à 25, bonjour les dégâts! Et plus la crise économique s'accentue, plus il y a de tendance.

  2. tenshu dit :

    A mon avis c'est une analyse réaliste de ce qui se passe.
    C'est un peut la déroute et tout le monde s'en cache.
    Personne à part la gauche du parti ne semble faire preuve de courage.

    Si les "modernes" du PS étaient courageux il iraient diriger le pays avec Bayrou.... en adhèrent au MoDem.

  3. Un antisarkozyste pavlovien dit :

    Saint Thomas d'Aquin (XIIIème siècle) a porté un sale coup au christianisme en séparant la théologie de la philosophie, gardant toutefois la primauté de la foi sur la raison contrairement à... un islamique ! Averroes.

    Autour de 1600, la "culture" européenne (Montaigne, Shakespeare, Giordano Bruno,...) a porté un autre sérieux coup en semant le doute dans les esprits.

  4. Claire Strime dit :

    @5: mais non c'est Luther et Calvin qui...

  5. Claire Strime dit :

    En tout cas c'est pas sous Mitterrand et Chirac qu'on a vu la scientologie renvoyée en correctionnelle (l'Espagne de Zapatero et du Bourbon-pas le whisky- l'a même reconnue "religion" il y a 6 mois...).
    Et il a fait quoi le gvt Jospin là dessus aux alentours des années 2001-2002? (c'est peut-être l'Elysée qui bloquait tout?).

  6. PAGES dit :

    Je sens presque de la jubilation dans vos propos sur le PS

    Alors que c'est le desespoir

    Si on regroupait les motions de lienneman dolez filoche et Mélenchon on aurait une perspective pour enfoncer l'ideologie de droite dans laquelle sont tombés tous les autres et enfin proposer un autre avenir aux français et au monde

    Vous êtes dans le même parti mais la fracture idéologique (la plus importante à mon sens) et toute suite à votre droite, c'est de l'autre coté du Ps qu'il faut chercher des connivences, et surtout dans la société chez les millions de gens qui attendent un espoir

    La rupture nécessaire n'est rien à coté de la souffrance du peuple

  7. brigitte dit :

    Jean-Luc, je n'aime pas quand tu dis " les belles personnes " avec ce ton péjoratif. C'est souvent très bien d'en être une (de belle personne), à l'intérieur, je veux dire. Non? Même j'en connais deux ou trois, tout à fait fréquentables. Si si...

  8. Blaster dit :

    Pas un mot sur la contrib de Filoche. Pourquoi ? Il ne fait pas partie de la gauche du Parti, Filoche ? Il ne milite pas, et depuis combien de temps ! pour faire pencher le PS à gauche, Filoche ? Il n'est pas fréquentable, peut-être ? Si Gérard Filoche fait partie, comme je le crois, de l'attelage Lienneman / Hamon, pourquoi ne pas le mentionner ?
    Proche de Démocratie et Socialisme, après avoir signé l'appel de Trait d'Union, j'ai signé, cette fois, ta contribution, certain que de toute façon il y aurait ensuite un rapprochement au moins avec celle de Gérard, que j'aurais signé, sinon, comme d'habitude. Je suis déçu de ton attitude, de ce silence qui ressemble à du mépris. J'aurais mieux fait de signer celle de Filoche. Salut.

  9. Tiv dit :

    - Je risque encore de tomber sur le coup du hors-sujet, mais tant pis :

    "Je vais vous avouer un truc : j’ai séché sur Rawls, je ne suis pas arrivé à saisir son livre, à le faire un peu mien pour le combiner au reste de mes idées.
    Chomsky, par contre, c’est clair comme de l’eau de roche pour moi, d’autant plus que je suis particulièrement intéressé par les media. Je n’ai pas trouvé chez lui par contre de théorie globale comme chez Rawls ou Marx concernant la société. Pas lu ce qu’il faut peut être…
    Dans la cadre de l’organisation sociale, je vous conseille le court mais assez dense ”Intelligence collective” de Pierre Lévy, qui apporte un éclairage intéressant et assez innovant sur les choses."

    - A JM : en effet, la théorie de la justice est un ouvrage d'une austérité hallucinante, et le fait de voir les mêmes idées étalées à travers tout le livre, ne facilite pas les choses, c'est un fait. Revenir en détail sur la pensée de John Rawls, est impossible, compte tenu du format du bog. Mais en faire un résumé succint, ne rendrait pas justice à l'esprit de ce penseur majeur du XXème siècle. Le mieux serait encore de vous fournir un lien, ou la conception rawlsienne de la justice est critiqué dans les moindres détails (et dont je tombe en parfait accord) :

    http://pagesperso-orange.fr/denis.collin/philoceane.htm

    - Concernant Noam Chomsky (un penseur inclassable, ne reniant pas l'influence marxiste dans l'élaboration de sa pensée, mais qui rejette les formes politiques institutionnelles conceptualisées par marx, pour lui préférer une forme plus anarchiste. On pourra lui objecter que le thème même du dépèrissement de l'Etat permet de faire la jonction entre le communisme et la mouvance anarchiste, comme le fait remarquer à juste titre Maximilien Rubel. Sans oublier que la conception de la République Sociale, tel que l'a décrit Marx dans "La Guerre Civile en France", et dont la Commune de Paris, en serait l'incarnation vivante, emprunte bon nombre d'éléments de la pensée proudhonienne. Mais bon, ce n'est pas vraiment ici le sujet de mon message), on ne trouve en effet dans ses écrits, guère de matériaux pour la formation d'un projet de société. Cependant, son analyse pénétrante et d'une remarquable lucidité d'esprit des divers phénomènes de sociétés, est d'une précieuse aide en ces périodes troublées (mais bon, cela vous le saviez déjà ^^).

    - Concernant, l'ouvrage dont vous me conseillez la lecture (et je vous en remercie), "l'Intelligence collective” de Pierre Lévy, au vu de la "réputation" de l'auteur, il est fort probable qu'il éveille en moi un vif intérêt. Je vais d'ailleurs en faire la commande.

  10. mich dit :

    très amusant votre commentaire 9 JM
    il devait avoir bien bu et pas que de l'eau votre ami historien!

  11. François Descamps dit :

    Les socialistes sont vraiment trop plein de ressources, d’idées, de facettes. Entre un Rocard pragmatique qui entérine une Europe de marchands « les anglais ont gagnés » disait-il avant hier sur BFM, faisons entrer le turc, le cosaque et pourquoi pas tout les autres.
    Un commissaire venu de ses rangs pour travailler avec le gouvernement son RSA (qui, je l’espère pour eux, va tirer beaucoup de monde de la m**** (mais quid des DOM TOM ?)).
    Une Martine Aubry qui semble oublier que les électeurs du Nord l’ont Juppiniser dans sa mairie de Lille, et fait son tour de piste. (Je parle d’elle parce que je l’ai sous les yeux…)
    Et vous, le cabochien de service à la lame émoussée, vous allez bientôt crier dans le désert. Car ils vont tous y aller, pour trouver une issue à vos guerres de religions, en Béarn, chercher le Bayrou.
    Moi je sais, petit électeur de base, qu’il faut vraiment vouloir le pouvoir pour l’obtenir. Alors aiguisez votre faux et coupez toutes les têtes qui dépassent, les jarrets prés à la génuflexion, si vous ne le faites pas pour vous, faites le pour un autre qui voudra recoller les morceaux d’un grand parti qui n’a pas fait que des bêtises quand il gouvernait…

  12. Ironeïa dit :

    Communiqué de : Les Panthères Roses :

    Remballe ton pape !
    vendredi 12 septembre à 18h30, métro Filles du calvaire
    Les 12, 13 et 14 septembre prochain, le Pape Benoît XVI (Joseph Ratzinger) sera pour la première fois en France, invité par Nicolas Sarkozy. Cette présence du Chef du Vatican, cautionnée par l’État français, est inacceptable et constitue une attaque contre le mouvement social pour plusieurs raisons.

    Une attaque contre la?séparation?de l’église?et de l’état

    ? ?Par cette invitation, Nicolas Sarkozy confirme sa position sur une « ?laïcité positive? » qui ne devrait pas avoir « ?le pouvoir de couper la France de ses racines chrétiennes? ». Il n’hésite pas à promouvoir l’intrusion de la pensée chrétienne dans les affaires publiques quand il dit que « ?dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé? ». Malgré les protestations, la rentrée prochaine verra « ?l’éducation civique? » remplacée par une « ?instruction civique et morale? » aux relents de catéchisme républicain et d’obéissance aveugle aux règles. N’oublions pas aussi qu’en 2007, Christian Vanneste, député UMP-CNI du Nord, a envoyé à des établissements scolaires l’ouvrage « ?Homme et femme, il les créa? », condamnant les théories de l’évolution et l’homosexualité. ?Il y a une persistance des liens structurels entre État français et autorité vaticane. Le Président de la République a accepté le titre de chanoine. Christine Boutin, actuelle ministre du logement et de la ville, est nommée depuis 1995 au Conseil Pontifical pour la famille du Vatican, et son cabinet ministériel compte un prêtre, Jean-Marie Petitclerc. Ces exemples constituent une attaque contre la laïcité instituée par la loi.

    Une attaque?contre les femmes?

    ?Les propos à l’encontre des femmes et de leurs droits tenus par l’Église catholique en général, et par Benoît XVI en particulier, sont rétrogrades, sexistes, misogynes et lesbophobes. Dans sa lettre encyclique Evangelium Vitae, il semble nécessaire à Ratzinger de rappeler les paroles prêtées à dieu envers Eve, suite au prétendu « ?péché originel? » : « ?Le désir te portera vers ton mari, et celui-ci dominera sur toi? » (Genèse, 3, 16). ?La supériorité divine des hommes sur les femmes organise la société dans toutes ses sphères : Ratzinger ajoute que « ?les femmes qui le désirent librement pourront consacrer la totalité de leur temps au soin du ménage [...], tandis que celles qui désirent avoir d’autres activités pourront le faire, avec des horaires adaptés, sans être mises devant le choix de devoir sacrifier leur vie de famille.? » à l’heure où les femmes occupent une large part des emplois précaires et consacrent une majorité du temps qu’il leur reste au travail domestique gratuit, Benoît XVI tient à leur rappeler leur place : le foyer et la famille. La famille, défendue par Ratzinger, est surtout le premier lieu de la violence domestique.

    Une attaque contre le?droit à la contraception et à l’avortement

    ?Le catéchisme de l’Église catholique perdure : « ?le plaisir sexuel est moralement désordonné quand il est recherché pour lui-même, isolé des finalités de procréation et d’union.? » ?Puisque la norme est que sexualité et reproduction soient intimement liées, c’est tout d’abord au droit à l’avortement que l’Église catholique s’en prend. Des milliers de femmes meurent chaque année dans les pays où l’avortement est illégal. Là où il est légalisé, le droit des femmes à disposer de leur corps est attaqué sans relâche. En France, où 40 % des femmes avortent une fois dans leur vie, les services hospitaliers qui le pratiquent sont de moins en moins financés, sous l’influence d’un lobbying actif de l’Église catholique. Cette dernière promeut également l’extension de la clause de conscience - le droit des médecins à refuser de pratiquer l’avortement notamment - et indique qu’il s’agit d’un devoir.

    Une attaque contre nos vies :?le pape complice?de la propagation du VIH?

    ?L’Église catholique s’en prend globalement à la majorité des moyens de contraception, y compris le préservatif qui permet de se protéger de nombreuses maladies sexuellement transmissibles et, notamment, du virus du Sida (VIH). ?Dans un contexte mondial où la pandémie du VIH progresse et fait des ravages, continuer d’interdire des méthodes de protection des vies humaines, comme le préservatif, qui sont simples, peu coûteuses et efficaces est criminel.

    Une attaque contre?le droit de choisir son?genre et sa sexualité

    ?La Bible condamne l’homosexualité et Ratzinger décrit « ?l’inclination particulière de la personne homosexuelle? » comme « ?un comportement intrinsèquement mauvais du point de vue moral? ». ?Par ses propos, l’Église permet de légitimer toutes les discriminations et violences commises envers les lesbiennes, gays, bisexuel-le-s, transexuel-le-s et intersexes (LGBTI). Elle fait perdurer un ordre moral qui condamne à la sous-citoyenneté toutes celles et ceux qui ne veulent pas s’y conformer. Cet ordre suppose qu’il n’existe que deux genres, « ?naturellement? » déterminés par deux sexes, hommes et femmes nécessairement complémentaires, niant ainsi l’existence des personnes transgenres, transsexuelles et intersexes.

    Une attaque?contre la solidarité?et?les luttes sociales?

    ?À propos des immigré-e-s, le Pape a souligné que quiconque leur apportait son aide devait le faire « ?dans le respect de la loi faite pour assurer le bon déroulement de la vie sociale.? » On voit que quand il s’agit de gens que la police rafle et emmène en centre de rétention, les capacités de protestation de l’Église catholique ne se sont pas beaucoup améliorées depuis la Seconde guerre mondiale. ?Mais, plus globalement, Benoît XVI tient à envoyer un message clair contre l’émancipation : « ?il serait criminel de prendre les éléments de la piété populaire et de les orienter vers un plan de libération purement terrestre, lequel se révèlerait rapidement comme rien d’autre qu’une illusion? ». Pour tous et toutes les opprimé-e-s, pour tous ceux et celles qui voudraient lutter pour voir leur situation s’améliorer ou qui aspirent à un monde meilleur, il suffirait de courber l’échine pour pouvoir atteindre le bonheur... mais seulement après la mort. ?Nous sommes contre la violence et les discriminations de l’Église. ?Nous sommes pour le droit de faire ce que nous voulons de notre corps, sans avoir à répondre à une norme, à une esthétique, qu’elle soit religieuse, sociale ou idéologique. Nous sommes pour le droit de choisir nos sexualités, sa/son/ses partenaires. Nous réaffirmons que l’accomplissement des femmes ne passe pas par la maternité, qu’elle n’est pas un destin biologique mais doit rester un choix.

    Nous exigeons :

    - que l’Église ne s’immisce pas dans la politique,

    - que l’Église arrête de faire des déclarations criminelles,

    - que les gouvernements français mettent tout en place pour s’affranchir de l’idéologie catholique,

    - le libre accès et la totale gratuité des moyens de contraception et de l’avortement.
    Signataires : Marche Mondiale des Femmes (MMF), Panthères roses, Alternative libertaire (AL), Offensive libertaire et sociale (OLS), Scalp, Collectif National Droits des Femmes (CNDF), Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), Coordination des associations pour le droit a l avortement et a la contraception (CADAC), Collectif libertaire de Bourges, Coordination des Collectif Unitaires pour une Alternative au Libéralisme de l’Hérault, Coordination Femmes égalité, Scab (Suisse), Fédération Sud-PTT, Ligue du droit des femmes, Mouvement Français pour le planning familial (MFPF), Dones D’Enllac (Catalogne), Collectif de pratiques et de réflexions féministes "Ruptures", Réseau féministes "Ruptures", Act-Up - Paris, MRAP Marseille, Association culturelle des travailleurs immigrés de Turquie (ACTIT), SOS sexisme, National Secular Society (Angleterre), Espoirs de femmes, Coordination égalité, Les Alternatifs, Mix-Cité - Paris, Jeunesses communistes révolutionnaires (JCR), Gauche Alternative 67

  13. ahmad dit :

    mr Mélanchon on aimerait que vous déendiez aussi ces femmes:

    Poudrière marocaine

    Elle s’appelle Zahra Boudkour, elle est étudiante à l’université de Marrakech, elle a vingt ans. Pour avoir participé à une marche pacifique de protestation, elle a été brutalement frappée par la police, conduite avec des centaines de ses camarades au sinistre commissariat de la Place Jemaa-El-Fna, et sauvagement torturée. Durant plusieurs jours, les policiers l’ont contrainte à demeurer nue, alors qu’elle avait ses règles, devant les autres détenus. Pour dénoncer cet ignoble traitement, Zahra a commencé, en juin dernier, une grève de la faim. Elle est actuellement dans le coma. Sa vie ne tient qu’à un fil (1).

    Quelqu’un, en Europe, a-t-il entendu parler de cette jeune étudiante ? Nos médias ont-ils au moins cité la dramatique situation de Zahra ? Pas un mot. Rien non plus sur un autre étudiant, Abdelkebir El Bahi, jeté par la police du haut d’un troisième étage et cloué désormais, pour le restant de ses jours, à un fauteuil roulant à cause d’une fracture de la colonne vertébrale… Zéro information également à propos de dix-huit autres étudiants de Marrakech, camarades de Zahra, qui, pour dénoncer leurs conditions de détention dans la funeste prison de Boulmharez, sont aussi en grève de la faim depuis plus de deux mois. Certains ont dû être hospitalisés, d’autres ne tiennent plus debout, quelques-uns sont en train de perdre la vue, plusieurs vomissent du sang…

    De telles atteintes aux droits de la personne humaine ont lieu dans l’indifférence et le silence général. Seuls les parents ont exprimé leur horreur et leur solidarité — ce qui a été considéré par les autorités comme un inacceptable geste de rébellion. Résultat : eux aussi ont été odieusement bastonnés.

    Tout cela ne se produit pas dans un Etat lointain ou mal connu, comme peuvent l’être le Tibet, la Colombie ou l’Ossétie du Sud. Mais à seulement quatorze kilomètres de l’Europe. Dans un pays, le Maroc, que des millions d’Européens visitent chaque année, où nombre d’intellectuels européens de renom résident, et dont le régime bénéficie, dans nos médias et de la part de nos dirigeants politiques, d’étranges prévenances et indulgences.

    Depuis un an, le Maroc connaît une flambée de protestations et de violences : révoltes urbaines contre la vie chère et jacqueries paysannes contre toutes sortes d’abus se multiplient. L’émeute la plus meurtrière s’est produite le 7 juin dernier à Sidi Ifni, lorsqu’une paisible manifestation contre le chômage — endémique dans cette ville — a été réprimée avec une excessive férocité. Ce qui a entraîné une véritable insurrection urbaine avec des barricades de rues, des incendies de bâtiments publics et un début de lynchage de certains responsables locaux. En riposte, les forces de l’ordre ont déclenché une hallucinante répression, faisant des dizaines de blessés et de nombreux prisonniers (parmi ceux-ci : Brahim Bara, responsable du comité local d’Attac). En outre, Malika Khabbar, de l’Organisation marocaine des droits de l’homme, a dénoncé « les viols de femmes (2) » ; et, selon la chaîne arabe d’information Al-Jazeera, il y aurait eu « de un à cinq morts ».

    Les autorités démentent. Elles ont imposé une « version officielle » sur les « événements d’Ifni », et sanctionnent tout média qui diffuse une information différente. Une Commission parlementaire a certes été constituée, mais ses conclusions ne serviront, comme d’habitude, qu’à enterrer le problème.

    Les espérances nées il y a neuf ans, lors de la montée sur le trône du jeune roi Mohammed VI, se sont peu à peu évanouies. Quelques petits changements indispensables ont été apportés pour que tout demeure en l’état : la vieille recette du « tout changer pour que rien ne change ». Quelques couches superficielles de peinture ont modifié l’aspect de l’édifice, mais ses sinistres souterrains et ses passages secrets demeurent identiques.

    Les timides avancées en matière de libertés n’ont pas transformé la structure du pouvoir politique : le Maroc reste le royaume de l’arbitraire, une monarchie absolue dans laquelle le souverain est le véritable chef de l’exécutif. Et où le résultat des élections (toujours truquées) est déterminé, en dernière instance, par le souverain, qui, de surcroît, désigne selon son bon vouloir les ministres principaux, dits « ministres de souveraineté ».

    La structure de la propriété, pour l’essentiel, n’a pas non plus été modifiée. Le Maroc demeure un pays féodal où quelques dizaines de familles, presque toutes proches du trône, contrôlent — grâce à l’héritage, au népotisme, à la corruption et à la répression — les principales richesses.

    Actuellement, l’économie se porte plutôt bien, avec une croissance du PIB prévue pour 2008 de 6,8 % (3), en raison surtout des millions d’émigrés et de leurs envois de devises qui constituent la ressource principale du pays, avec le tourisme et l’exportation des phosphates. Mais les pauvres sont de plus en plus pauvres. Les inégalités n’ont jamais été aussi énormes, le climat de frustration aussi palpable. Et l’explosion de nouvelles révoltes sociales aussi imminente.

    Car il existe, aussi, une formidable vitalité au sein de la société civile. Des associations actives et audacieuses qui n’ont pas peur de défendre les droits et les libertés. Nombre de ces associations sont laïques. D’autres sont islamistes. Ces dernières relèvent d’un islamisme très vivace qui se nourrit de la très grande frustration sociale et qui, de fait, constitue la première force politique du pays.

    Le mouvement Al-Adl Wal-Ihsane (Justice et Bienfaisance, non reconnu mais toléré), que dirige le cheikh Abdessalam Yassine, ne participe pas aux élections. Avec le Parti de la justice et du développement (PJD), qui a obtenu le plus de suffrages lors des dernières élections législatives de septembre 2007, ces deux formations dominent très largement la carte politique. Mas le pouvoir, soutenu par ses protecteurs européen et américain, ne leur permet pas de gouverner.

    Un tel déni de démocratie pousse des groupes minoritaires à choisir la voie de la violence et du terrorisme. Que les autorités combattent par tous les moyens, y compris la torture, couramment pratiquée. Et toujours avec le soutien intéressé de l’Union européenne et des Etats-Unis (4). Cette alliance objective conduit nos dirigeants et nos médias à fermer les yeux devant les violations des droits humains que l’on continue à y pratiquer.

    Comme si les chancelleries occidentales disaient aux autorités de Rabat : en échange de votre lutte contre l’islamisme, nous vous pardonnerons tout, y compris votre lutte contre la démocratie.
    Ignacio Ramonet

    (1) Le Journal hebdomadaire, Casablanca, 26 juillet 2008.

    (2) Ibid, 12 juillet 2008.

    (3) Le Monde, 10 août 2008.

    (4) Washington construit en ce moment une immense base militaire dans la région de Tan-Tan, au nord du Sahara Occidental, pour y installer le siège de l’Africom, le Commandement Afrique de ses forces armées, avec pour mission la surveillance et le contrôle militaire du continent, et en particulier du Sahel. Le récent coup d’Etat en Mauritanie serait lié à ce projet.

  14. ahmad dit :

    défendiez

  15. mich dit :

    à Ironeia
    une p'tite affiche, ça peut servir :
    http://passion.brassicanigra.org/pics/B16-ultra_reactionnaire.jpg

  16. XY dit :

    Il faut préciser que Ironiaisa a oublié de dire que le Pape était aussi :

    . une attaque venue de l'espace (des confins de l'espace même) ;
    . une attaque contre les tâches (pour preuve la blancheur de sa soutane) ;
    . une attaque contre le climat (une enquête scientifique a prouvé que la papamobile dégageait 5 mg de CO2 / 100 kms) ;
    . une attaque contre le Grand Rien (le Pape étant le représentant du Grand Tout sur terre, il est normal qu'il se confronte au Grand Rien selon la logique ironiaisienne de la manichée permanentée).

    Ceci pour que les choses soient claires!

  17. JM dit :

    Ne vous en faites pas Tiv, il n'y a de toute façon ici beaucoup de hors sujets, de la part de l'hôte de ce site également. Enfin, je veux dire, si le sujet c'est la République, la Politique, ce genre de choses...

    Merci sincèrement pour le lien concernant Rawls, qui sait, une étincelle se fera peut être cette fois chez moi.
    Concernant Chomsky, s'il y a bien un mot pour le qualifier c'est celui que vous employez : inclassable. Mais comme vous le faites remarquer un très fin analyste de nos sociétés, et un homme qui a compris les media de masse mieux que ne le fera jamais notre spécialiste local, "sieur Wolton des plateaux tv". Je connais son penchant anarchiste, qui je crois vient chez lui de son intérêt professionnel pour les sciences cognitives et les avancées théoriques réalisées dans le champs des systèmes autoorganisés, de la modélisation de l'apprentissage linguistique via réseaux de neurones, etc.
    Mais à ma connaissance, il n'a jamais défendu cette position comme une solution pragmatique et un projet politique ; peut être a t'il mesuré que cette tendance ne pouvait être un objectif d'organisation sociale, mais simplement une tendance à décliner avec prudence dans des champs délimités. Peut être..., je ne suis pas dans sa tête.

    Cette question de l'Etat est délicate. Je connais certainement moins en profondeur que vous l'oeuvre de Marx et Proudhon, que vous rapprochez sciemment de la pensée de Chomsky. Toutefois, je trouve qu'il serait dommage de limiter la pensée de Proudhon en ce qui concerne l'organisation sociale à l'anarchie, étiquette qu'on lui colle habituellement. Il me semble qu'il n'y a pas chez Proudhon ce désir d'anarchie comme forme sociale à atteindre. Il a conceptualisé et appliqué à l'économie politique cette idée qu'un système social ne saurait se décréter et programmer a priori, comme le fait Marx par exemple, ou comme nous le font croire nos petits politiques.
    Je pense que Proudhon retrouvera ses lettres de noblesse dans les années à venir, non pas comme défenseur de l'anarchie, mais comme défenseur d'une part d'incertitude à conserver dans le cadre des projets politiques.
    Cette manière de concevoir les choses, loin d'être créatrice de chaos, me semble être particulièrement adaptée à une phase de mutation profonde telle que je crois nous la vivons à l'heure actuelle. En effet, c'est ainsi que les potentiels d'innovation peuvent s'exprimer le mieux, et les nouveaux modèles économiques et sociaux s'épanouir.
    Pour recadrer sur la notion d'Etat, je préfère ne pas m'attarder sur celle ci car le mot est réducteur. Je préfère parler de "structure superordonnée garant des intérêts collectifs", ce qui laisse des possibilités d'évolution quant à la nature et au rôle de "Etat"...

    Quant à Lévy, vous verrez, si vous le lisez, qu'il apporte un regard intéressant sur l'organisation sociale. Je ne souscris pas à l'ensemble de ses idées, mais c'est je trouve celui qui, à ma connaissance, a l'approche sociologique et philosophique la mieux pensée et la plus contemporaine. Les domaines économiques, le travail, la distribution des richesses, ne sont pas réellement abordés, mais je suis convaincu que vous trouverez matière à décliner Lévy dans ces domaines également.
    Pour le moment, je ne crois pas qu'il existe un ouvrage synthétique écrit par un homme ou une femme qui ait intégré le monde en devenir et déjà bien contemporain dans le cadre d'une économie politique, ou d'une philosophie politique. Il existe par contre des dizaines d'ouvrages passionnants sur différents aspects spécialisés qui concerneraient une théorie un peu générale. Par exemple, Lawrence Lessig est une référence pour ce qui concerne la propriété et l'immatériel, la création de richesse.

    Ps. je serai très intéressé par un ouvrage (plus digeste que Rqui traiterait

  18. JM dit :

    ...fausse manip...

    Ps. je serai très intéressé par un ouvrage (plus digeste que Rawls) qui dégagerait de manière sérieuse les faiblesses constatées lors des expériences d'autogestion. Si vous avez ça en mémoire, je prends avec plaisir.

  19. brigetoun dit :

    vous êtes mignons les critiques. Pas toujours en tout d'accord avec le maître des lieux. Mais des incontournables
    - la laïcité ne se décline pas
    - le socialisme n'est pas le centrisme
    et si les petites histoires internes sont dérisoires, c'est leur réalité qui l'est pas leur formulation.
    Simplement : qu'importe si le regroupement à gauche est en bonne partie un regroupement de refusés : on ne peut faire alliance qu'avec ce qui est différent,mais dont le but est compatible avec celui que l'on a - de la discussion pour rendre présentable un rapprochement peut naitre une communauté de vue - pour nous autres à la base ou, comme moi maintenant, au dehors, il est essentiel; crucial qu'un peu d'espoir vienne de votre entente même bancale

  20. dudu 87 dit :

    Taser pour les policiers municipaux : Les élus communistes sont contre

    Le décret autorisant les communes qui le souhaitent à armer leurs policiers municipaux en pistolets taser sera publié demain.
    D’ores et déjà 11 communes se sont portées volontaires :
     Hem
     Le Raincy
     Claye-Souilly
     Emerainville
     Etampes
     Levallois-Perret
     Rueil Malmaison
     Dole
     Orange
     Venelles
     Toulouse
    http://www.pcf.fr/spip.php?article3040

  21. dudu 87 dit :

    Histoire de ne pas vous décourager!

    Regard sur l’avant-projet de loi « Patients, Santé, Territoires ».

    "Un avant-projet de loi est en circulation actuellement sur la loi « Patients, Santé, territoires ».
    En l’état actuel, il s’agit d’un texte avec plusieurs titres de nature différente. Ce n’est pas une grande loi programme annoncée à grand renfort de communication par le président de la république mais une « loi fourre tout ».
    http://www.pcf.fr/spip.php?article3039

  22. jennifer dit :

    JLM
    quand vous critiquez la capacité de resistance et de riposte, il faut bien préciser que ce n'est pas le peuple qu'il faut critiquer mais les organisations qui le représentent (PS et syndicats). ce serait bien de le préciser qu'on ne se méprenne pas. Les gens eux en ont marre mais ils n'ont pas des organisations qui les soutiennent vraiment et qui réfléchissent à une stratégie pour virer Sarko.

  23. dudu 87 dit :

    Pour rappeler certaines évidences:

    « Ce n’est pas Julien Dray qui décide des alliances du parti communiste » http://www.pcf.fr/spip.php?article3045

  24. jennifer dit :

    JLM
    Par ailleurs ce serait bien de mieux expliquer ce qui se passe avec Martine Aubry clairement et pourquoi et comment elle fait de l'ombre à l'aîle gauche. On n'est pas tous au PS et donc on n'y comprend rien. Mais si elle empêche l'aile gauche de s'exprimer c'est qu'il y a vraiment des enjeux en dessous donc ce serait bien de pouvoir comprendre. Merci d'expliquer un peu mieux les courants car c'est incompréhensible de l'extérieur.

  25. Charb parle de son patron Philippe Val ! dit :

    Ça balance pas mal à Charlie.

    Pour le dessinateur Charb, celui qui ressemblerait le moins à Charlie Hebdo, ce serait son propre directeur, Philippe Val ! Des propos recueillis vraisemblablement à son insu, mais qui font tache à la veille du lancement de Siné Hebdo...

    Rien ne va plus du côté de Charlie Hebdo. Alors que Siné lance ce mercredi son hebdo, une courte mais néanmoins corrosive vidéo vient de faire son apparition sur la toile.

    Cet extrait du prochain film de Pierre Carles, intitulé " Charlie Hebo se fait hara-kiri " et censé être diffusé en ligne sur le site du Plan B, nous montre un Charb au discours plutôt corsé quand il s'agit d'évoquer son patron :

    « Le truc qui est dur pour les gens de Charlie Hebdo, c'est que Val est tellement atypique dans Charlie Hebdo. C'est lui le directeur, et c'est lui qui ressemble le moins au journal quasiment. » Et le dessinateur d'ajouter : « Si j'étais directeur d'un journal, il n'y aurait pas Val dans le journal. En tout cas, ce qu'il exprime dans le journal, ça n'y serait pas. »

    Ces images sont antérieures à ce qu'il convient aujourd'hui d'appeler « l'affaire Siné ». Elles ont apparemment été tournées peu de temps après l'université d'été 2007 du Medef à laquelle Philippe Val a participé.

    Et si ces images soulèvent de nombreuses questions sur la manière dont elles ont été récoltées (Charb est visiblement filmé à son insu), elles révèlent que les divergences de point de vue au sein de la rédaction de l'hebdo satirique ne sont vraiment pas toutes neuves…

    Gérald Andrieu.

    http://www.marianne2.fr/ca-balance-pas-mal-a-Charlie_a91060.html?PHPSESSID=a52838ca28a97592f899ca1f91b4298d

  26. dudu 87 dit :

    Buffet (PCF) : Madame Parisot ne doit pas être ministre des sports
    http://www.pcf.fr/spip.php?article3037

    Ouais, vous avez bien lu!

  27. dudu 87 dit :

    Une petite dernière!

    Carte de France de la pauvreté
    vendredi 5 septembre 2008

    A partir des données des CAF, le réseau Perspicaf vient de publier une étude sur la pauvreté et les bas revenus... Les chiffres et les cartes dessinent une France de la pauvreté impressionnante avec une concentration de la pauvreté dans le Nord et le sud....
    http://www.elunet.org/spip.php?article4734

    Bonne nuit!

  28. dudu 87 dit :

    Bonsoir Julie,

    Mais Tounefeuille, et C. Raynal, ça me dit quelques choses!

    Finalement, seul Claude Raynal, à Tournefeuille, a une position moins tranchée : « Je suis circonspect. Je ne dis pas un non de principe. On veut d'abord des réponses sur la dangerosité. Le taser a été mis en cause. On veut connaître les résultats des enquêtes, étudier les questions de formation des policiers aussi. Et alors, on en discutera en conseil municipal. »

  29. dudu 87 dit :

    OK! Pas Toulouse...
    Comme quoi, il est bon de tout vérifier avant de publier!

  30. regis dit :

    @Ahmad : pourriez vous citer l’origine des textes que vous publiez sur ce blog pour éclairer vos lecteurs ? J’ai pu retrouver votre avant dernière publication sur oumma.com en date du 21 juillet dernier. http://oumma.com/La-nation-toute-nue
    M. Laurent Lévy, avocat du MRAP, est le père des deux jeunes filles qui ont eu un maximum de publicité en 2004 par les chaînes de télé aux ordres pour leur refus absolu de retirer leur voile au lycée. Lors d’une de ces séances à la question « N’es-ce pas, pour vous un handicap, de s’appeler Lévy ? » la réponse d’une des charmantes gamines : « Non, pas pour mon banquier » qui aurait valu les foudres du CRIF ou autre professionnels de la discrimination mais celui-ci était aux anges…
    M. Lévy n’aurait rien à voir avec cette affaire s’il n’avait en se parant du droit, défendu le port d’un insigne religieux à l’école puis se rapprochant de l’UOIF joué les idiots utiles en fondant « les indigènes de la république ».
    Alors comme Clark Gable sursautant aux mots « nos ennemis » relatif aux Vietnamiens de la part d’un imbécile, je dirais « Mais, je ne suis en guerre contre personne ! », ce qui ne conduit pas à accepter toute atteinte à la laïcité.

  31. Une histoire de Charlie Hebdo. dit :

    La récente « affaire Philippe Val et consorts », dont Siné a été la cible [1], est la conséquence, voire la conclusion, de seize années d’involution, d’un hebdomadaire, Charlie Hebdo [2]. Du hold-up sur un titre par Philippe Val au détournement de son orientation éditoriale avec le concours des plus jeunes : retour sur la normalisation de Charlie Hebdo.

    Eté 1992. Charlie Hebdo, journal « mythique » des années 70, mort en décembre 1981 et enterré le 2 janvier 1982, chez Michel Polac sur TF1, renaît de ses cendres. A l’essentiel de l’équipe des anciens (Cavanna, Cabu, Gébé, Willem, Wolinski, Delfeil de Ton et Siné), s’ajoutent des nouveaux (Charb, Luz, Riss, Honoré, Bernar, Tignous, Plantu, Olivier Cyran, Oncle Bernard, etc.), des artistes du music-hall (Renaud et Patrick Font), et le chansonnier et ex-rédacteur en chef de La Grosse Bertha : Philippe Val. Le programme s’annonce alléchant. Un absent de marque toutefois : Georges Bernier, alias le Professeur Choron. Un signe.

    Eté 2008. Le journal « mythique » des années 70 n’est plus que la pâle copie de ce qu’il était seize années plus tôt. Figure emblématique de l’hebdo, le dessinateur Gébé est mort, ainsi que Bernar et Pasquini. Des journalistes de talent ont pris la porte : au revoir Olivier Cyran, au revoir François Camé et Anne Kerloc’h, au revoir Michel Boujut, au revoir Mona Chollet… Un dessin de Lefred Thouron sur Patrick Font (en procès pour pédophilie) ne passe pas : Lefred quitte le navire (le dessin sera publié après son départ, avec un mot de Philippe Val). Renaud, un des principaux actionnaires, abandonne aussi l’hebdo. Patrick Font, condamné à une peine de prison, disparaît rapidement des photos de son ex-comparse, Philippe Val. Wolinski dessine pour Paris Match, Le Journal du Dimanche et les publicités St Yorre, Cabu donne ses meilleures caricatures au concurrent d’en face, le Canard Enchaîné et les jeunes (Jul, Charb, Tignous, etc.) font la queue pour griffonner pour la télévision, dans des émissions de bas de gamme.

    Engraissée par les euros et les repas mondains, notabilisée par les soirées chez Ardisson et les cocktails avec BHL, glorifiée avec le procès des caricatures et la montée des marches à Cannes, l’équipe de Charlie Hebdo décide, à la quasi-unanimité, de renvoyer Siné pour propos prétendument antisémites [3].

    On ne rigole plus à Charlie Hebdo. Avec son impertinence, l’équipe restante a aussi gommé de sa mémoire ses éclats de rire d’autrefois et les nôtres par la même occasion... Ainsi de cette brève parue dans son numéro 1, le 1er juillet 1992 : « Les premières mesures de la gauche au pouvoir en Israël : pour pallier la pénurie de calamars, le gouvernement lance une grande campagne de récupération des prépuces. » Une brève qui, selon le rédacteur en chef adjoint, Charb, avec lequel nous nous sommes entretenus par téléphone, « ne passerait plus aujourd’hui » [4].

    Pourquoi, et comment, un hebdomadaire satirique, mariant humour acide et critique sociétale, a-t-il subi une telle dérive ?

    I. Le ver était déjà dans le fruit.

    Le processus de normalisation avait déjà commencé au sein de la Grosse Bertha, avant même la renaissance du titre Charlie Hebdo.

    Les dessous de La Grosse.

    Hebdomadaire satirique et « bordélique », La Grosse Bertha est née au début de la guerre du Golfe, en janvier 1991. Quelques mois après le lancement, Philippe Val, tout droit venu de la scène, emprunte l’habit de rédacteur en chef. Et les querelles ne se font pas attendre : « On était partis avec “Un éclat de rire par page” et on se retrouvait sermonnés au nom du précepte : “Il faut des indignations.” » [5]

    Certains rédacteurs sont mis sur la touche. Et l’autoritarisme de Val en irrite (déjà) plus d’un. « Un jour, Godefroy [Jean-Cyrille Godefroy était le directeur de la publication] eut la surprise d’entendre de la bouche du rédacteur en chef : “Je te préviens, au prochain conflit entre nous, je te vire.” Un rédac’ chef virant le propriétaire du journal [6], c’eût été une grande date de l’histoire de la presse. Du coup, Godefroy demanda à Philippe Val de rentrer dans le rang, pour que le journal retrouve son ambiance déconnante, sa joyeuse anarchie, l’excitation des bouclages où tout te monde dit son mot sur la couverture. »

    Val reste inflexible : « Refus outré. À notre grand désarroi, nous vîmes alors le doux Cabu faire bloc avec Val, ce génie méconnu, accusant Godefroy et quelques autres d’entraîner le journal “à droite”. Une accusation dont les lecteurs peuvent vérifier après coup la stupidité… Sidérés, ne comprenant pas grand-chose au conflit dont ils étaient pour la plupart éloignés, beaucoup de copains de la rédaction virent Cabu claquer la porte et appeler les masses à le suivre, avec un mauvais rictus qu’on ne lui connaissait pas. Quelques jours plus tard, l’opinion étonnée vit sortir du caveau le défunt Charlie Hebdo, un titre d’ailleurs piqué sans vergogne à son propriétaire, le professeur Choron. » [7]

    La suite, on la connaît. Philippe Val, Cabu et les anciens, et avec le renfort de quelques jeunes talents, lancent Charlie Hebdo, deuxième époque. « Pour faire quel journal ? », s’interroge Val. « Eh bien nous avons fait un sondage représentatif de mille cons, pour solliciter leur avis, et on a fait le contraire. [8] » Le contraire, vraiment ?

    Quinze ans plus tard, Charb ne semble pas en être convaincu. Devant ses potes, lors du festival de Groland en septembre 2007, il affiche son désaccord : « Le truc qui est dur pour les gens de Charlie c’est que Val est tellement atypique dans Charlie Hebdo... c’est lui le directeur et c’est lui qui ressemble le moins au journal. (...) Si j’étais directeur d’un journal et si j’avais les moyens de faire un journal, il n’y aurait pas Val dans le journal. En tout cas, ce qu’il exprime dans le journal, ça n’existerait pas. » [9]

    Extrait de « Charlie Hebdo se fait Hara-Kiri », montage de Pierre Carles, bientôt en ligne sur le site du Plan B.

    Il affiche son désaccord… Mais il reste rue Turbigo. Contacté par Acrimed, il s’explique : « Dire que Charlie Hebdo est le journal parfait dans lequel je rêve de travailler est évidemment faux (…). Mais j’ai moins de liberté dans des journaux qui me sont plus proches politiquement que dans un journal dirigé par Val. » Nous voilà rassurés.

    Les coulisses de Charlie.

    A peine paru en 1992, le journal écope d’un procès. Delfeil de Ton, aujourd’hui chroniqueur au Nouvel Observateur, membre de l’équipe du premier Charlie Hebdo, présent lors de la création du deuxième, fait état de souvenirs que nous ne pouvons pas vérifier, mais qui témoignent de l’opacité du contexte : « Bernier (alias Professeur Choron) proteste mais, en fait, il n’avait pas la propriété, le titre n’ayant jamais été déposé. Procès. Nous témoignons tous, sur le conseil de l’avocat Richard Malka, que Cavanna a inventé le titre. En réalité, bien malin celui qui pourrait dire qui l’a inventé.

    Tout le monde a tout de suite pensé à faire un « Charlie- Hebdo », en 70, quand « l’Hebdo hara-kiri » a été interdit, puisque outre le mensuel « Hara-Kiri » on avait un autre mensuel qui s’appelait « Charlie », que j’avais d’ailleurs fondé. » (Le Nouvel Observateur, 14 août 2008) « L’astuce de Malka, poursuit Delfeil de Ton, c’était que, comme il n’y avait pas de propriété commerciale établie, il fallait jouer le droit d’auteur. Donc, tous ensemble, lettres au tribunal, comme un seul homme et tous fabulateurs : « C’est Cavanna qui a inventé le titre. » Voilà Cavanna proclamé auteur du titre par le tribunal. Conséquemment, il se retrouve également propriétaire de la valeur patrimoniale de « Charlie-Hebdo », de la marque « Charlie-Hebdo » comme disent les économistes. »

    Et la conception de Charlie Hebdo nécessite un capital. Au début de 2 000 francs, « il est aujourd’hui de 240 euros, précise Le Monde [10], chacune des 1 500 parts valant symboliquement 16 centimes. » Les actionnaires de départ sont Gébé, Val, Cabu, Bernard Maris et Renaud. Le départ de Renaud et la mort de Gébé ont réorganisé la répartition : 600 parts pour Val, 600 pour Cabu, 200 pour Maris et 100 pour Eric Portheault, le comptable. La situation est telle, qu’en 2006, « les Editions Rotative, éditrices de Charlie Hebdo, ont enregistré un résultat bénéficiaire de 968 501 euros. (…) [Et] 85% de cette somme ont été redistribués en dividendes. » [11] Ainsi, Val et Cabu ont chacun perçu 330 000 euros en 2006. Une broutille.

    Comment en est-on arrivé là ? Delfeil de Ton replonge dans ses souvenirs [12] : « Un jour, Cavanna, Val et moi, on se retrouve chez Malka. Pour Cavanna et moi, il était notre avocat à tous. En fait, il était l’avocat de Cabu et Val. Nous lui demandons de préparer des statuts à la manière de ce que nous pensions être ceux du Canard enchaîné : les sept (dont Cabu) fondateurs encore vivants de Hara-Kiri hebdo (notre premier titre), puis de Charlie Hebdo, plus Val, seraient propriétaires temporaires à parts égales. Chaque part reviendrait à un collaborateur du journal choisi par les survivants après chaque décès. (…) Les semaines succèdent aux semaines et rien ne vient. Je fais irruption chez Malka. Je lui demande où il en est de ces statuts pour une société. Il me sort un brouillon de charte. J’ai compris qu’on se foutait de nous. » [13] Le ver était déjà dans le fruit. Et l’hégémonie du chef ne s’affaiblissait pas… « Comme, déjà, l’autoritarisme de Val m’était insupportable, sa morgue, sa prétention, à quoi s’ajoutait l’ennui qui régnait dans la salle de rédaction, j’ai foutu le camp sans phrase, après cinq mois de collaboration, me contentant un dimanche de bouclage de ne pas envoyer mon article. Le mardi je recevais par la poste, sans un mot d’accompagnement, un « pour solde de tous comptes ». C’était en mars 1993. »

    Charlie Hebdo, hebdomadaire décalé, bête et méchant ? Non. Charlie Hebdo, parodie de satire, et réelle entreprise capitaliste.

    II. Et le fruit a pourri le panier.

    Adaptations à l’air du temps et normalisation interne produisent leurs effets : Charlie se transforme en hebdomadaire recentré, consensuel, convenable, déontologique, respectable.

    Recentré. Dans le Charlie Hebdo du 21 mai 1997, avant les élections législatives, un sondage interne au journal dévoilait : « A "Charlie", 9 votent Vert, 7 PC, 4 s’abstiennent, 1 LO, 1 LCR et... 2 PS », et un personnage dessiné par Charb s’inquiétait déjà : « 2 PS ? Merde... Je pensais pas que la droite avait infiltré "Charlie". » [14] Une inquiétude ironique largement confirmée depuis, puisqu’une brève du 18 avril 2007 signale que « sur 38 collaborateurs de Charlie Hebdo : 18 votent Royal, 9 votent Voynet, 3 votent Buffet, 3 votent Besancenot, 3 votent Bayrou, 1 vote Bové, 1 vote blanc. » Soient 21 collaborateurs qui votent à « droite » et 16 à gauche. Charlie Hebdo, de droite ? Oui, si l’on en croit Philippe Val lui-même, puisque ce dernier, en juin 1998 écrivait que « la vraie droite aujourd’hui, c’est le PS. » Neuf ans plus tard, le 9 février 2007, il lâche chez Pascale Clark sur Canal+ (« en aparté ») : « Je voterai pour le candidat de gauche le mieux placé. » Le mieux placé ? Comprendre Ségolène Royal.

    Consensuel. Sur les principales questions internationales, Charlie hebdo reproduit peu à peu les positions dominantes. Ainsi sur le Kosovo. Alors que dans les années 70, Cabu s’insurgeait « contre toutes les guerres » et collectionnait les procès intentés par l’armée, en 1999, il soutient, avec toute l’équipe de Charlie Hebdo, exception faite de Siné et Charb, l’intervention militaire de l’OTAN au Kosovo. Dans le n°361 de Charlie Hebdo (19 mai 1999), en lieu et place de la chronique de Charb, un texte de Riss (qui n’écrit pas d’ordinaire) reproche même aux pacifistes d’être des collabos ! De même sur le traité constitutionnel européen : si d’autres voix que celle de Philippe Val se font entendre, c’est lui qui conduit une campagne véhémente et caricaturale contre les partisans du « non » au référendum.

    Convenable. La normalisation du journal s’accompagne donc d’une réorientation de la ligne éditoriale. Celle-ci prend pour cibles prioritaires l’islamisme et le mouvement de contestation de la mondialisation libérale, généreusement amalgamés. Cette dérive a été renforcée avec l’arrivée en force de Caroline Fourest et Fiammetta Venner, toutes deux en lutte contre « l’islamo-gauchisme ». Des positions qui plaisent. Ajoutez à cela, le procès des caricatures de Mahomet, et pour tout soutien celui, sans risques, à des causes très populaires – Ingrid Betancourt, Florence Aubenas, Ayaan Hirsi Ali… Et vous ne tarderez pas à voir rappliquer les mondains, Bernard-Henri Lévy en tête. BHL adore les livres de Caroline et de Philippe, et c’est réciproque. Il est loin le temps où le philosophe des beaux quartiers, « l’Aimé Jacquet de la pensée », selon Val, était hebdomadairement croqué par Luz et raillé par Val. « Prononcer le nom de nos têtes pensantes – BHL, PPDA, Finkielkraut, Luc Ferry, Johnny Hallyday, Comte Sponville, Alain Minc… - dans un amphi d’université, écrivait alors le patron de Charlie Hebdo, aujourd’hui, provoque à tous les coups une hilarité libératrice. (…) Le film de BHL avec Alain Delon, promu par tous les médias, a fait un bide. Le livre de Bourdieu sur la domination masculine, promu par personne, fait un triomphe. Si ça ne vous rend pas joyeux au point d’éclater de rire, c’est que vous avez vraiment mauvais caractère. » (« Les BHL se rebiffent », Charlie Hebdo, 23 septembre 1998) Charlie Hebdo est devenu convenable.

    Libres aux journalistes de Charlie Hebdo et aux lecteurs d’approuver sans haut-le-cœur cette nouvelle « offre politique » et cette entrée par la petite porte dans la cour des « grands ». Mais force est de constater qu’il s’agit d’un détournement d’héritage qui n’a pas été sans conséquences.

    Ce glissement politique de gauche à droite, de la paix vers la guerre, de la subversion vers l’orthodoxie, s’est fait progressivement, mais sûrement. On voit ainsi disparaître, dans le silence quasi-général, des signatures talentueuses (Cyran, Camé, Boujut,…) au profit de plumes conventionnelles et/ou médiatiquement plus « reluisantes » : le dessinateur Joan Sfar, l’ex-patron de France Inter Jean-Luc Hees, le sociologue médiatique Philippe Corcuff (lui même acculé à démissionner [15]), Renaud Dély venant de Libération, Philippe Lançon du même, Anne Jouan du Figaro, etc.

    Respectable. Cette normalisation contribue à une notabilisation du journal que Philippe Val justifie comme un choix majeur en 2005 : « J’ai de la chance, explique le patron de Charlie Hebdo, car j’ai en quelque sorte “hérité” d’un titre légendaire que j’exploite. [...] Son image est assez complexe et pas toujours porteuse. Son existence est légitime, mais son contenu pas toujours. C’est le paradoxe. [...] » (Entretien accordé au magazine TOC en février 2005). Parmi les options destinées à dénouer ce paradoxe, celle-ci : « légitimer le titre aux yeux des gens qui constituent le milieu de l’information et avec qui j’entretiens des rapports cordiaux. » [C’est nous qui soulignons] Pour entretenir les « rapports cordiaux » avec les « gens » qui permettent de légitimer le titre, non seulement il faut émousser voire taire toute critique, mais surenchérir dans la dénonciation de la critique des médias. A quoi Philippe Val s’emploie dans ce même entretien, comme on peut le lire ici même sous le titre « Philippe Val, critique, stratège et... psychiatre », et dans l’ensemble de son œuvre [16].

    Telle est la dure loi du « milieu de l’information » : les arrivistes doivent payer au prix fort leur arrivée.

    Déontologique. Au prix fort… En effet l’évolution conjointe des positions politiques et du positionnement médiatique n’a pas été sans effet sur les pratiques journalistiques de l’hebdomadaire, et, au premier chef, de Philippe Val lui même : calomnies et mensonges (notamment sur Noam Chomsky), fausses rumeurs (par exemple sur le Forum social européen), diffamations de membres de l’Observatoire français des médias, refus des droits de réponse, que nous avons plusieurs fois relevés ici-même [17]…

    Pacifié. De telles pratiques journalistiques, la normalisation du journal et les prises de position de Val, auraient pu, auraient dû, susciter réaction et rébellion à Charlie Hebdo, et l’exclusion de Siné aurait peut-être permis à ceux qui pensaient tout bas, de sortir tout haut du rang. Il n’en a rien été. Même le rédacteur en chef adjoint du journal et (ex-)ami de Siné, Charb, est resté silencieux. Parce qu’il est celui qui semblait être le plus indomptable de tous, ses choix personnels, entre compromis et compromission, ont donc valeur d’exemple…

    Charb a estimé, le 16 juillet 2008, que Siné avait porté – c’est un comble - « atteinte » aux « valeurs essentielles » de Charlie Hebdo. Et c’est pourtant le même Charb qui dans sa chronique « Charb n’aime pas les gens » datée du 30 juillet 2008 écrit : « Personne n’a dit que Siné était antisémite (…) parce que ça n’a jamais été le sujet du débat. Aurait-on travaillé durant seize ans avec un antisémite ? Moi, non. »

    Si cela n’a jamais été le sujet du débat, alors pourquoi Philippe Val, dans son éditorial du même jour se pose la question et ressort une affaire vieille de 26 ans ? « Antisémite, Siné ? Ce n’est pas à moi d’en juger. Mais au lendemain de l’attentat de la rue des Rosiers, en 1982, c’est lui-même qui déclarait sur la radio Carbone 14 : "Je suis antisémite et je n’ai plus peur de l’avouer. Je vais faire dorénavant des croix gammées sur tous les murs… Je veux que chaque juif vive dans la peur, sauf s’il est pro palestinien. Qu’ils meurent." [18] » Le prétendu antisémitisme de Siné, a bien été le sujet du débat à Charlie Hebdo et le prétexte de son exclusion.

    Dans la même chronique, Charb écrit : « Val aurait cessé de publier les chroniques de Siné parce qu’il critiquait la politique d’Israël dans les territoires occupés, (…) je serais parti du journal. » Cependant, dix ans auparavant, Siné a écrit une chronique sur le conflit israélo-palestinien, qui était passée à la trappe (n°319, 29 juillet 1998). Le libelliste a ensuite publié une version modifiée – plus courte et plus édulcorée - dans sa zone du 5 août 1998 (n°320). Charb n’avait pas démissionné pour autant. Compromis indispensable ? [19]

    De même, lorsqu’on rappelle à Charb ses positions sur les médias, celui-ci explique : « Je ne suis pas un spécialiste des médias (…). Quant au travail de Pierre Carles, l’affiche que j’ai faite pour son film [« Enfin Pris ? »], etc. Je ne renie rien et puis suivant ce que les uns et les autres sortent ou produisent … ça m’arrive de bien aimer leur boulot encore. Je n’ai pas changé de position là-dessus. Je n’ai pas l’impression que ce soit moi qui ai changé de position. C’est sûr qu’on ne me demande plus d’affiche pour Pierre Carles, mais enfin pourquoi pas ? » [20] Pourtant, quand Val prend violemment à parti Serge Halimi en 2004, alors qu’il l’avait soutenu 7 ans plus tôt [21], Charb regarde ailleurs.

    Avant, Charb n’aimait pas les gens, mais maintenant, il a accepté, avec la pacification très relative de Charlie Hebdo, de monter les marches du festival de Cannes en compagnie de BHL et de Joffrin, de pérorer chez Ardisson ou de dessiner pour Marc-Olivier Fogiel… et, finalement, de renvoyer Siné.

    Epilogue.

    L’exclusion de Siné pourrait bien sonner le glas de Charlie Hebdo.

    Siné s’est toujours rangé du côté des « damnés de la terre », des « insoumis » et des « dominés », et toujours contre « tous les curés » et « les connards » du monde entier. Prendre prétexte d’une phrase pour le virer de Charlie Hebdo est donc lourd de signification. Relisons-là (une dernière fois) : « [Jean Sarkozy] vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d’épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit ! » Aurait-elle suscité tant de haine et tant de passion si Siné avait écrit : « [Jean Sarkozy] vient de déclarer vouloir se convertir à l’Islam avant d’épouser sa fiancée, musulmane, et héritière des puits de pétrole d’Arabie Saoudite. Il fera du chemin dans la vie, ce petit ! » ? Aurait-on vu les BHL, Adler, Bruckner, Badinter, Wiesel, Delanoë, Voynet et consorts prendre leur plume et signer dans Le Monde un texte contre Siné [22] ? Non et non. Il n’était pas question de religion, mais simplement d’opportunisme. Les bien-pensants n’ont rien compris.

    En 1981, Siné écrivait dans Charlie Hebdo, une phrase qui résume assez bien ses parti-pris : « J’aime le pognon mais pas les riches, j’aime la paix mais je suis prêt à tuer, (…) j’aime les juifs pas Israël, les arabes pas les émirs, les prolos pas le PC. » A près de 80 ans, celui qui avait fondé Siné Massacre pendant la guerre d’Algérie (dont la maquette inspira l’Hebdo Hara-Kiri, 7 années plus tard) et qui a créé L’Enragé en mai 68, s’apprête à sortir un nouveau journal. Son nom ? Siné Hebdo, naturellement.

    Et Charlie Hebdo ? De Charlie Hebdo, il ne reste que le titre…

    Mathias Reymond.

    Notes :

    [1] Voir ici-même, « Quand Philippe Val, Charlie Hebdo et BHL maltraitent la liberté d’expression... Acrimed soutient Siné ».

    [2] Sur cette histoire, lire aussi la tribune de Stéphane Mazurier publiée sur le site de Télérama, le 24 juillet 2008, sous le titre « L’honneur perdu de Charlie Hebdo ».

    [3] Seuls Tignous et Willem ont signé la pétition de soutien à Siné. Michel Polac et Cavanna semblent également avoir été réticents à l’exclusion de Siné, mais se sont soumis, sans mettre leur démission dans la balance.

    [4] L’entretien avec Charb a eu lieu le 22 août 2008.

    [5] « Les dessous coquins de La Grosse », La Grosse Bertha, 29 août 1992, trouvé sur http://presselibre.net (mais le lien n’est plus accessible) et reproduit sur le site « Le Blog de Philippe V., éditorialiste martyr ».

    [6] D’après Philippe Val, le titre a été trouvé par Gébé, mais a été déposé par Godefroy.

    [7] Ibid.

    [8] Charlie Hebdo, 1er juillet 1992.

    [9] « Charlie Hebdo se fait Hara-Kiri », montage de Pierre Carles non distribué, bientôt en ligne sur le site du Plan B, 2008. Patience...

    [10] 30 juillet 2008.

    [11] Ibid.

    [12] Le Nouvel Observateur, article cité.

    [13] Cette version des faits est contestée par Cabu et Val dans un long droit de réponse (publié, lui, à la différence de certains qui sont adressés à Charlie Hebdo) paru dans Le Nouvel Observateur du 4 septembre. Le texte de Val (et Cabu) est contestable sur plusieurs points sur lesquels nous ne reviendrons pas non plus. D’ailleurs, Delfeil de Ton maintient l’essentiel de sa version.

    [14] Cité par Le Plan B, juin 2007.

    [15] Mais qui prend soin de préciser : « Mon départ ne change rien à ma solidarité avec la rédaction en général et avec Philippe Val en particulier face aux insultes répétées et aux informations erronées [lesquelles ?] diffusées par PLPL » et qui, conformément à ce type d’engagement, s’est courageusement abstenu de défendre Siné, préférant travailler « du côté des tonnelles ombragées de notre mélancolie politique ». Lire sur son blog : « Périls sur l’antiracisme en France : du Proche Orient à "l’affaire Siné" » (pour les plus pressés, et les moins courageux, se rendre directement au post scriptum).

    [16] Lire ici même : Philippe Val : « la critique radicale des médias alliée du grand capital » - Philippe Val recycle son éditorial purificateur sur France Inter - Philippe Val, épurateur chronique ; - Droit de réponse à Philippe Val, psychiatre, historien et patron de presse ; - Philippe Val se charge de l’épuration de l’Observatoire français des médias.

    [17] Echantillon : « Philippe Val, propagateur de calomnies et docteur ès déontologies » suivi de « Philippe Val sur France Inter : un récital de mensonges et de calomnies contre Chomsky » - « Elle court, elle court la rumeur », suivi de « Charlie Hebdo court après les rumeurs qu’il répand ».

    [18] Sur cette affaire, Siné, qui s’était excusé le plus sobrement possible, s’explique sur le site de Rue89,.

    [19] Son positionnement (stratégique ?) dans le renvoi de Siné, n’est-il pas dû alors au projet d’éditions qui anime l’équipe de Charlie ? La société d’éditions « Les Echappés », qui compte comme actionnaires principaux Riss, Luz, Catherine et Charb, et dans une moindre mesure Val et Cabu, aurait-elle pu voir le jour si Charb était allé au charbon et avait soutenu son « pote » Siné ? « Cela n’a rien à voir, répond-il, la maison d’éditions c’est un truc marginal par rapport à mon rôle dans Charlie Hebdo. »

    [20] Peut-être fera-t-il celle du film « Charlie Hebdo se fait Hara Kiri », cité plus haut, dont il est le héros (involontaire) ?

    [21] Voir quand Philippe Val se charge de l’épuration de l’Observatoire français des médias et le droit de réponse de Serge Halimi : Droit de réponse à Philippe Val, psychiatre, historien et patron de presse.

    [22] 1er août 2008. Payant sur le site du Monde, le texte est disponible sur le site de Betapolitique : Pour Philippe Val, « Charlie Hebdo » et quelques principes.

    http://www.acrimed.org/article2960.html

  32. jennifer dit :

    @Regis
    L'article qu'a cité Ahmad m'a beaucoup appris.

    Je le recite: "Par un arrêt en date du 27 juin 2008, qui a fait couler beaucoup d'encre, le Conseil d'Etat, sur le rapport de Madame Sophie-Caroline de Margerie, Conseiller d'État, et au vu des conclusions de Madame Emmanuelle Prada-Bordenave, Commissaire du gouvernement, a confirmé l'opposition du Gouvernement à l'acquisition par mariage de la nationalité française d'une marocaine, Faïza A., sous la motivation suivante :
    « Considérant qu'il ressort des pièces du dossier que, si Mme A possède une bonne maîtrise de la langue française, elle a cependant adopté une pratique radicale de sa religion, incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française, et notamment avec le principe d'égalité des sexes ; qu'ainsi, elle ne remplit pas la condition d'assimilation posée par l'article 21-4 précité du code civil ; que, par conséquent, le gouvernement a pu légalement fonder sur ce motif une opposition à l'acquisition par mariage de la nationalité française de Mme A »
    La loi ne prévoit en effet pas que la personne mariée à un conjoint de nationalité française peut de plein droit acquérir cette nationalité. Si une simple déclaration y suffit, il demeure que, aux termes de l'article 21-4 du Code civil, « Le Gouvernement peut s'opposer, par décret en Conseil d'État, pour […] défaut d'assimilation, autre que linguistique, à l'acquisition de la nationalité française par le conjoint étranger »

    Deux choses sont éminemment choquantes: on évoque la loi sur l'égalité des sexes pour punir cette femme "opprimée". Donc ce sont ceux qui subissent l'oppression qu'on punit, les victimes elles-mêmes sont responsables d'être victimes! C'est tellement absurde que je ne comprends pas que personne ne saute au plafond.

    Par ailleurs l'autre critère pour ne pas lui donner la nationalité française c'est qu'elle n'est pas "assimilée". Jusqu'à présent on parlait d'intégration. Là il faut être assimilé, c'est-à-dire perdre toute particularité culturelle. Cela me rappelle des débats d'il y a longtemps des noirs aux USA. Le meilleur moyen d'être si assimilé qu'on ne vous remarque plus c'est de faire comme Michael Jackson, se décolorer. En fait être assimilé c'est complètement se renier soi-même et ses origines. Est-cela qu'on veut dans le pays des droits de l'homme? Que tout le monde entre dans le moule de "l'homme universel"?
    Ce qui est grave c'est que c'est dans le texte de loi.
    Mais c'est aussi dans les esprits. Claire Strime qui voit dans les jeunes de banlieue des voyous (cf son poste sur l'oppression des braqueurs dans le billet précédent de Jean-Luc Mélenchon) nous a bien dit ici que SOS Racisme était une erreur. Dire qu'il y a du racisme et qu'il y ait des victimes de ce racisme qui veulent se battre contre cela, choque son idée d'assimilation à l'homme universel républicain, j'imagine?

    Que ce texte ait été écrit par ce fameux Levy père des deux jeunes filles voilées et qu'il ait soutenu les indigènes pour moi ne le discrédite nullement. Il y eu une telle'ambiance de chasse aux sorcières sur cette histoire du voile que ce n'est une preuve de rien. Cela vaut la peine de reconsidérer calmement les positions de chacun et de dédiaboliser les gens.

    Par ailleurs, vous aurez sans doute remarqué que Ahmad ne participe jamais aux débats ici. Je pense qu'il lit Jean-Luc Mélenchon et puis donne son avis ou des info parfois si importantes sur la Palestine. Chacun a sa méthode de participer à ce blog et aucune n'est mieux qu'une autre. Enfin si on est tolérant...

  33. dudu 87 dit :

    Bonjour Jennifer,

    Non, je ne serai pas à la fête de l'Huma mais pour l'an prochain, ce ne serait pas une mauvaise idée de se donner R.V avec plusieurs d'entre nous ici! NON?
    Bonne journée

  34. ReflechirMalgreLaCensureNationaleSurleBlogMelenchon dit :

    on dirait que le "modérateur" de ce blog n'aime pas le message suivant :
    J'IMAGINE qu'il est aux ordres d'un Sénateur qui n'aime pas qu'on explique que c'est sa compagne qui préside les "réunions libres" de PRS...
    ----
    le regroupement à gauche ne DOIT PAS se faire selon des négations ou selon les refusés. Ce qui manque à gauche, c’est un PROJET de société, une proposition réaliste mais POSITIVE à proposer aux citoyens.

    C’est parce que “la gauche” est une structure incapable (et à mon sens c’est voulu….”mascialisation”…sous l’effet d’un noyautage bourgeois) de proposer un tel projet que les citoyens ne portent pas, ou plus, “la gauche” au pouvoir.

    LilledeBelgeLeierreP

  35. Des_Nationaux_quisedisent_Republicains_ dit :

    ce paradoxe est intriguant :

    tandis que le Sénateur Mélenchon attire l'attention, plus haut, sur le communautarisme anti-musulman excité par des haines destinées à souder les rangs, ici même sur ce blog, nous avons droit à toute une série de diatribes contre tel ou tel courant du parti socialiste.

    N'y aurait il pas un communautarisme caché, voire plusieurs communautarismes cachés, dans le courant Mélenchon ?...

    LilledeBelgeLeierreP...

  36. Des_Nationaux_quisedisent_Republicains_ dit :

    et si les Nationaux articulent bien les communautarismes (c'est ma thèse), si le communautarisme prévaut chez Mélenchon, alors nous avons donc bien affaire ici, à une idéologie républicaine, qui masque en réalité un processus National, càd conservateur.

    Ce qui explique donc le role "diviseur" du groupe Mélenchon...au profit du capital...donc du nationalisme....CQFD.

    eBelgLe

  37. Ironeïa dit :

    @XY
    je ne vois pas en quoi relayer un communiqué des Panthères roses, signé par Act Up, la Marche Mondiale des Femmes (MMF), Alternative libertaire (AL)..etc...ne serait pas sérieux. Vous avez un petit problème avec les pédé-gouines ? ce sont des extra terrestre pour vous ? pour Christian Vanneste les pédéGouines sont effectivement des "extras terrestres" qui d'après lui représentent une "menace pour l'humanité." Il a été condamné pour ces propos homophobes.

  38. Ironeïa dit :

    Donc les Panthères Rose appel à une manif le vendredi 12 septembre à 18h30, métro Filles du calvaire à Paris.

  39. Claire Strime dit :

    dégénerescence du trotskysme, suite: les sparts ont la même position que la LCR et la riposte sur le renvoi dos à dos des bélligérants après l'agression géorgienne commanditée par les Etats unis d'Amérique

    Le NPA/LCR va se retrouver en bonne compagnie, et ça augure assez mal de ses débuts.

  40. Claire Strime dit :

    Mon lien vers Workers'Vanguard n'est pas passé! C'est vraiment 1 pb technique?

  41. Tiv dit :

    - A JM : pour résumer brièvement la place de l'Etat dans la pensée de Marx, je suis d'avis que le déperissement de l'Etat ne revient pas à balayer toute forme de loi et d'organisation gouvernementale (dont on pourrait faire un parallèle avec le libéralisme, qui définit la liberté comme l'absence de toute contrainte et d'ingérence, notamment politique). Au contraire, Marx (comme Proudhon) cherche à rétablir une réalité effective à ce pouvoir politique, expression de la souveraineté populaire, que l'Etat défini ici comme corps séparé aurait subverti. La forme moderne de l'Etat, nous dit Marx (dans "la critique du droit hégélien", thématique qui sera reprise et dévelopée ultérieurement dans "Le Dix-Huit Brumaire Louis Bonaparte" et "La Guerre Civile en France") se caractérise par la suprématie du pouvoir exécutif sur celui du législatif, et qui s'achève avec l'édification de la bureaucratie. La logique de l’Etat moderne ne peut pas être réduit à une simple machinerie politique (et qui se caractériserait par une centralisation du pouvoir étatique, "avec ses organes, partout présents : armée permanente, police, bureaucratie, clergé et magistrature, organes façonnés selon un plan de division systématique et hiérarchique du travail") : elle doit aussi se définir comme comme structure transcendante.

    - Tout en se reposant sur une séparation entre la volonté des gouvernés et des gouvernants, l'Etat moderne justifie cette séparation par la distinction entre le savoir et la volonté. Et le lieu de cette justification est la naissance et le développement de la bureaucratie. Ainsi, la bureaucratie se présente comme la médiation entre la volonté d’un peuple souvent irraisonnée et la connaissance des véritables besoins de la société. Or le phénomène bureaucratique, dont Hegel fixait à l'origine, l'objectif d'organiser les besoins de la société, selon une logique rationnelle ("la machinerie de la fabrique" disait Marx), qui se substituerait aux caprices d'un chef ou d'un parterre de Ministre, ne s'est incarné dans la réalité que sous une forme d'excroissance parasitaire extérieure à la nation, dont elle prétendait d'être l'émanation. Et les conséquences suivent un cours logique : celle de la fondation d'un corps oligarchique, disposant d'une certaine autonomie face à toutes les couches sociale (de la bourgoisie à la classe ouvrière), tout son ursupant toute forme de souveraineté populaire, et ce au nom du peuple (et le Second Empire en est la parfaite illustration).

    - D'ou l'objectif de Marx d'abattre l'appareil d'etat, pour refonder un régime politique (qui rejetterait en même temps, un type de gouvernement qui se contente de déclamer des concepts démocratiques, tout en maintenant un système de séparation qui prive le peuple de tout pouvoir effectif. C'est le cas de la Seconde République et de toute forme de démocratie ou le suffrage censitaire, subsisterait sous quelque forme que se soit) ou la volonté des citoyens et la volonté politique institutionnalisée, fusionneraient en une seule et même entité (et dont une telle réalisation trouverait une réalité dans la Commune de Paris). Voilà pourquoi Marx définit la liberté dans "La Critique du programme de Gotha", comme la transformation de l'Etat, "organisme mis au-dessus de la société, en un organisme entièrement subordonnée à elle" : une vision des choses qui pourrait très bien s'accorder avec votre conception de ‘’structure superordonnée garant des intérêts collectifs” (et dont je suppose votre affiliation avec la tradition Républicaine).

    - Je répondrais à vos autres remarques ultérieurement (le temps me manque actuellement pour poursuivre),...

  42. Ironeïa dit :

    @Mich post 15.

    Super affiche !
    merci beaucoup !

  43. Claire Strime dit :

    @Tiv 44: il y a quand même 1 ambiguïté chez Marx-Engels entre l'Utopie de l'abolition de l'Etat (et donc de la police, de la monnaie, des fonctionnaires permanents, de la violence...) certes objectif à long terme (et sans doute à très long terme)
    et la défense de la forme de la République démocratique (contre les monarchies du 19ème siècle) avec utilisation du suffrage universel etc (cf "Critique des programmes de Gotha et d'Erfurt)

    on peut certes opposer avec raison les écrits utopiques du jeune Marx (manuscrirs de 1844) à ses oeuvres politiques de la maturité, où il défend une véritable tactique politique dans les conditions de la fin du 19ème siècle notamment en Allemagne où émerge un SPD puissant, mais cela ne règle pas certaines ambiguïtés fondamentales sur la possibilité d'un monde sans classes et sans violence donc sans nécessité de forces armées et peut-être sans lois

    Il est d'ailleurs impossible de ce dernier point de vue d'opposer Lénine à Marx-engels, L'Etat et la Révolution", avec son ton très utopiste se réfère en permanence aux oeuvres de Marx-Engels (et sans les déformer!).

    Bon il peut y avoir un syncrétisme entre une certaine tradition Républicaine et le Marxisme mais les faire fusionner ça me semble impossible (c'est d'ailleurs entre autres pourquoi le concept de "synthèse jauréssienne" me semble complètement faux).

  44. Claire Strime dit :

    Vous arrivez encore à trouver Siné hebdo dans 1 kiosque parisien? J'en ai essayé 3 et soit y en avait plus soit y en avait pas...

  45. Claire Strime dit :

    URGENT Tbilissi prépare de nouvelles actions armées contre l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie (parlementaires russes)
    15:50 | 10/ 09/ 2008

    MOSCOU, 10 septembre - RIA Novosti. La Géorgie envisage de lancer au cours des prochaines journées de nouvelles opérations militaires contre les populations sud-ossète et abkhaze, indique la déclaration d'une conférence sur la politique extérieure qui a réuni mercredi des représentants de tous les partis parlementaires.

    Après avoir examiné la situation dans le Caucase avec la participation du ministre russe de la Défense Anatoli Serdioukov, les parlementaires ont souligné qu'une "nouvelle aggravation de la tension pourrait être provoquée par Tbilissi à l'occasion de la tenue, les 14 et 15 septembre prochains, d'une réunion extra-muros du Conseil de l'OTAN en Géorgie".

  46. JM dit :

    IMPORTANT ET REVELATEUR!
    .
    Plusieurs commentaires ont été supprimés dans le billet précédent, que je recolle ci-dessous avec leurs numéros pour que les gens COMPRENNENT BIEN A QUI ILS ONT AFFAIRE DERRIERE CE BLOG!
    En effet, ces commentaires étaient très informatifs, sur Edvige, sur les syndicats, le 11/09, etc ; d'autres étaient plus humoristiques.
    .
    NOTER QUE CES COMMENTAIRES ONT ETE SUPPRIMES APRES QUE LE FIL AIT ETE FERME DEPUIS 2 JOURS, DONC DE LA MANIERE LA PLUS TORDUE QUI SOIT, DANS LE DOS DES CONTRIBUTEURS ET LECTEURS!
    .
    CECI EN DIT LONG sur les soi disants désirs éducatifs de PRS, ainsi que sur les soi disantes valeurs républicaines de ce sénateur là.
    .
    Par ailleurs, 2 posts ont également été supprimés également dans ce billet ci, que je recolle également, posts directs et sans chichis, comme l'est l'internet!
    .
    AINSI ce blog devient peu à peu un organe de diffusion d'une pensée unique, où les censures sont faites en douce, et qui vise à abrutir les gens de propagande plutôt qu'à leur fournir des informations.

    Ps à Tiv. Dans ces conditions, je ne peux continuer nos échanges ici, ayant l'impression de parler les pieds dans une fosse de purin maoiste déguisée en espace d'échanges démocratique. Si vous créez un blog, indiquez le, je viendrai échanger avec plaisir avec vous.
    .
    .
    -----------------------------------
    Billet : LE PAPE ARRIVE : JOURS DE DEUIL
    --------------------------------------

    320 # JM dit:
    8 septembre 2008 à 10:11

    Edvige, c’est grave.

    Ca, c’est aussi grave et dangereux, et en plus l’objectif est AUSSI d’étouffer dans l’oeuf de nouveaux modèles économiques qui menacent les “amis du despote”, et au delà de nouveaux modèles de répartition des richesses. Vous noterez au passage à quel point c’est con et servile un militant, car bien entendu il n’y aucune raison pour penser qu’un militant Ump soit plus lobotomisé qu’un militant Ps, Modem, PC, Vert, ou pire que tout LCR ou FN. :) :)

    L’UMP organise une séance interne de propagande pro-HADOPI
    http://www.numerama.com/magazine/10572-L-UMP-organise-une-seance-interne-de-propagande-pro-HADOPI.html

    UMP: un débat autour du téléchargement sans contradicteurs
    20minutes.fr/article/249950/France-UMP-un-debat-autour-du-telechargement-sans-contradicteurs.php

    -------------------------------

    338 # JM dit:
    8 septembre 2008 à 12:20

    Ouaaaaaaaaaah la force de frappe… Impressionnant… Ca doit trembler sévère à l’Elysée et Washington devant tant de “détermination sans faille”. Pathétique… :)
    lexpansion.com/economie/actualite-economique/six-syndicats-appellent-a-des-manifestations-d-ampleur-le-7-octobre_161917.html?xtor=RSS-123

    -------------------------------

    340 # JM dit:
    8 septembre 2008 à 12:43

    Tiv, vous devriez prendre un rôle à votre dimension au sein du Ps, de Prs, ou du Pc, enfin, un de ces machins où ils ont besoin de suivants : ils faut plus que jamais des gens comme vous, avec de la mémoire certes, mais SURTOUT avec la compréhension de la nécessité à et la capacité de refondre la boite à outils poussiéreuse (à laquelle Mélenchon reste scotché, notons le…, et c’est une de mes déceptions vis à vis de cet homme).

    ----------------------------------

    341 # 4 Août dit:
    8 septembre 2008 à 12:49

    Oui JM, toujours aussi cons ces syndicats.
    Ils préfèrent faire chacun leurs petites manifs dans leur coin pour chaque article du programme du CNR démantelé, plutôt que de dégommer Sarkouille la Fripouille Corse d’un coup !

    -------------------------------------

    344 # JM dit:
    8 septembre 2008 à 13:38

    Pour rappel… Enquête l’argent noir des syndicats.
    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=40701

    Bien comprendre que ceci est lié à la baisse des effectifs des syndicats, qui a entrainé pour qu’ils se survivent l’apport de financements externes, en termes plus clair le financement par ceux là même contre qui les syndicats sont censés ”protéger” les salariés : le pouvoir économique.
    De la même manière que pour le pouvoir politique vis à vis des citoyens, l’effet est le suivant : les syndicats ne représentent plus les syndicalistes, tout comme les politiques ne représentent plus les électeurs.

    En bref, c’est l’ensemble du système de régulation de nos sociétés qui est atteint, puisque ne peuvent plus émerger et exister que des forces (syndicalistes, politiques) qui ne menacent pas les intérêts de ceux qui les soutiennent financièrement, ces intérêts étant à l’opposé des intérêts du plus grand nombre.

    Seule solution possible en 4 étapes : prendre conscience de cet état de fait / l’accepter même si c’est psychologiquement brutal / ne plus soutenir les organes et les individus qui entretiennent cette mascarade / travailler en dehors du champs de pouvoir de ces organes et individus à développer des alternatives responsables.

    J’en suis arrivé à la conclusion que beaucoup de choses reposent sur le mot Représentativité, qu’il s’agit pour nos sociétés de reconquérir.

    ---------------------------------------

    347 # JM dit:
    8 septembre 2008 à 16:24

    .Ah oui, sinon, il y a le détail 11/O9/2001 qui ressort en ce moment ; un peu de géopolitique quoi.
    Ah oui aussi dans la foulée 1109, un peu de sécurité intérieure, de celle dont on tous besoin pour nous protéger, grâce à Edvige, Lopsi, Hadopi, videosurveillance, tests adn, tous ces trucs qui nous font nous sentir en sécurité… Ouf!

    bakchich.info/article4936.html

    ----------------------------------------

    389 # JM dit:
    9 septembre 2008 à 14:30

    Je trouve effectivement qu’on néglige le potentiel subversif et réformateur de la corporation des braqueurs! Il est important que la vraie gauche qu’elle est vraie s’empare de ce sujet. En effet, en forçant les portes du capitalisme néolibéral de droite et de la dictature des marchés, les braqueurs sont le bras armé d’une gauche à l’avant du progrès, qui signerait à la pointe de l’épée son programme sur le frontispice de la mondialisation et la fesse droite des patrons.
    Mais ne résumons pas la portée des braqueurs à leurs seules actions d’éclat! Le paradigme braquagesque s’inscrit en effet dans une théorie plus globale qui aurait réalisé la synthèse entre le collectivisme et la propriété individuelle, où les échanges seraient dictés non plus par une volonté divine ou adamsmithienne, mais par la réalité du monde ouvrier et de ses plus ardents défenseurs, les braqueurs.
    Toutefois, les esprits les plus vifs auront déjà compris que la corporation des braqueurs est elle même divisée, Robin des bois et Robin des villes s’opposant quant au devenir des sommes ainsi subtilisées au grand capital liberticide.
    Mes amis, il nous faut réagir. Oui, réagissons, mais ne soyons pas réactionnaires. Courage.
    .
    -------------------------------------------
    Billet : SED TANTUM DIC VERBO….
    -------------------------------------------
    .
    6 # JM dit:
    9 septembre 2008 à 15:20

    Patheticus petitus politicus.

    La messe est dite!
    Mélenchon fait partie lui aussi de cette lamentable classe politique irresponsable, totalement autiste vis à vis des français, recroquevillée sur sa parcelle de terrain stérile (pour lui, la gauche gauche), tout en petits calculs tactiques et sans vision, ne parlant qu’à quelques milliers d’aficionados cons et vaincus et sans esprit critique.
    Les Républicains se passeront de lui pour ce qui regarde la politique avec un grand P, ou plutôt utiliseront sa phobie franc-maçonnique pour les religions pour au moins tenir cette petite barricade laïque contre les néoconservateurs.

    A petit sénateur, petit rôle historique.

    ---------------------------------------------

    9 # JM dit:
    9 septembre 2008 à 16:25

    Selon un ami historien qui m’avait appris cela, le christianisme a pour la première fois été déstabilisé par Cunégonde de France au Xe siècle. Cette petite fille de Roi, préférant les plaisirs de la chasse à ceux de l’esprit, refusa de rentrer dans les ordres comme le Roi Louis le Bègue le souhaitait de façon à prolonger son pouvoir au sein même de l’ordre des Carmélites.
    En refusant la volonté du Roi, Cunégonde de France vexa l’ordre carmélite et la papauté d’alors (dont les carmélites fréquentaient les chambres d’hôtes avec miroirs au plafond), esquissant ainsi les prémisses du féminisme, poignard planté dans le dos du christianisme, puisque selon ces préceptes Eve serait pardonnée d’avoir offert une pomme par trop verte à ce pauvre Adam, première victime des femmes d’ailleurs, notons le, ceci est important pour comprendre le conflit géorgien.

    De manière assez inattendue, c’est donc de la haute noblesse d’alors que vient le premier signe d’affaiblissement du christianisme en europe, dont les conséquences de nos jours sont innombrables : dictature du marché, capitalisme transatlantique, néoconservatisme, néologisme, et bien entendu anti-islamisme et sexisme.

    ------------------------------------------------

    12 # JM dit:
    9 septembre 2008 à 16:49

    Il est proprement incroyable que les lobotomisés militants du genre Pages n’arrivent pas à intégrer deux ou trois évidences :
    1. le courant gauche gauche existe depuis 30 ans sous diverses formes.
    2. les français n’en veulent pas et le manifestent à chaque fois.
    3. les français s’abstiennent de plus en plus de voter depuis 30 ans.

    Bien entendu, les pires abrutis bouffis de certitudes récitantes et bêlantes rétorqueront ”mais tout ça est un malentendu” ; je leur ferai remarquer que c’est exactement le même argument qu’emploient ceux qui ont court circuité le refus populaire au traité de lisbonne.

    Conclusion évidente : le lolotomisé est autiste, et les chefs de lobotimisés (pseudo leaders de pseudo partis) sont des chefs autistes.

    Conclusion#2 : ces abrutis irresponsables font le lit des pires démagogues, dont Sarkozy n’est qu’un petit aperçu.

    Dont acte!

  47. Pierre L dit :

    Sortie aujourd'hui du numéro 1 de Siné Hebdo

    un petit extrait :

    Au PS tout le monde s'engueule.
    A la SFIO tout va bien.

  48. Pierre L dit :

    riain du tou. jeu vé me replonjé dent la lectur deu Siné Hebdo pour
    aprandre l'ortograf et la gramère grammère.

    o plésir Véritas, é bone chanse a vo avocas pour votre pleinte.
    :lol:


Blog basé sur Wordpress © 2009/2015 INFO Service - V3 Archive