21juil 15

A l’heure des tourterelles

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Le temps du repos est arrivé. Je suis à pied d’œuvre depuis déjà quatre jours. Je reviens au clavier pour saluer mes lecteurs réguliers et prendre congé d’eux, en quelque sorte. Le délai de silence dépendra des circonstances et de mon humeur, cela va de soi. D’ici là, je profite un peu du travail accompli après une fin de saison sur les chapeaux de roue entre les événements grecs, le congrès du PG, la dernière session à Strasbourg. Tant de choses en si peu de temps ! Je suis fier de l’équipe à laquelle je participe qui a su être présente sur tous les fronts sans relâche ni pause. De tout cela reste l’impression d’un moment totalement nouveau, né sous nos yeux. Dans les évènements mais aussi pour les militants du Parti de Gauche. Voyons le moment. Nous verrons ensuite ce congrès.

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Le poison allemand identifié depuis la Grèce

La conclusion de l’accord à propos de la Grèce est une très mauvaise nouvelle pour nous. La méthode de violence employée, le contenu inique du document, l’échec assuré en vue, la signature de notre ami Alexis Tsipras, tout cela va entièrement dans le sens inverse de ce qui serait nécessaire pour tirer le vieux continent de l’impasse morbide dans laquelle il est entrainé. Cette période a été encore un paroxysme de désinformation permanente extrêmement instructif qui nous montre comment fonctionne le système de normalisation mentale de notre temps. C’est évidemment un grand dommage pour qui a le goût de savoir. Mais c’est aussi une belle avancée de savoir comment cela fonctionne, pour être capable d’aider à envoyer dans le mur la machine à désinformer, le moment venu. Mais l’essentiel est ailleurs.

Un nouveau paysage européen est dessiné sous les yeux de tous. De tous côtés est pointée la responsabilité du gouvernement-allemand-de-droite (je fais attention à écrire toutes ces précisions pour éviter autant que possible les foudres bruyantes et hallucinogènes des récitants de mantras européistes et de leur vis-à-vis, les récitants de l’internationalisme prolétarien mécaniste). Dans cette ambiance, mon livre sur « le poison allemand » (qui se vend très bien, merci) fera bientôt figure de documentaire modéré. Quand je me souviens de l’accueil outré que me réservèrent certains à son sujet ! Du silence méprisant des autres ! Heureusement qu’il y a eu l’émission de Ruquier pour me consacrer cinquante minutes d’entretien sur le sujet sous les feux croisés de ses chroniqueurs. Trois millions de téléspectateurs eurent contact avec mes raisonnements. Pourtant il était minuit moins le quart. Les journalistes « sérieux », eux, pissaient de la copie contre le titre de mon livre, mes expressions et mauvaises manières et ainsi de suite. A présent voici la une de « Marianne » où l’on voit une Merkel en casque à pointe, Politis qui titre « la nation est-elle ringarde », Pierre Laurent dans « l’Humanité » qui déclare « la France a laissé l’Allemagne dicter ses conditions », après que Patrick Apel-Muller, d’abord regardé de haut par ses confrères, ait titré sur la « dictature froide » qui règne en Europe ! Voici Cambadelis pasticher Albert Camus (il faut quand même oser !) et présenter une « lettre à un ami allemand » pour rappeler l’annulation de la dette allemande en 1953 ? Sujet qui était avant cela un symptôme évident de mon mauvais goût et de l’irresponsabilité de Tsipras. J’en passe et des meilleures.

Donc j’ai eu raison d’écrire et d’alerter comme je le fais dès les premières pages de mon pamphlet. Non contre « les Allemands » en général mais sur le monstre né sous nos yeux de l’autre côté du Rhin dans le mariage de la finance mondialisée avec la plus grande maison de retraite par capitalisation du monde. Vous devinez ma jubilation. Pour un intellectuel politique il n’y a pas de plus grand bonheur que de comprendre ce qui se passe pour y trouver la place appropriée de son action. Une Europe rêvée est morte et enterrée dans cet épisode grec. Un discours sur l’Euro comme fétiche est mort de même. Le fond de notre stratégie de rapport de force est validé par le comportement caricatural de Schauble et Merkel. La nation fait retour dans la compréhension des stratégies économiques et géopolitiques. Peut-être peut-on espérer que celle-ci entre dans la compréhension des stratégies révolutionnaires de notre époque. On entend même François Hollande parler de « patrie » à plusieurs reprises le 14 juillet. Mais comme il ne comprend pas mieux ce concept que les autres abstractions de la pensée du mouvement socialiste depuis un siècle, il oublie l’adjectif « républicaine », ce qui fait de lui un nationaliste sans qu’il le sache et même sans qu’il s’en soucie. Pour l’instant la place de la « Nation » est moins comprise à partir des atouts progressistes de la nôtre que par sidération devant ceux si réactionnaires de l’Allemagne actuelle. Mais la pente est prise et les idées feront leur chemin. Il est important que nous ayons été prêts à temps car bientôt vont déferler ceux qui n’auront ni les précautions de langage ni les explications méthodiques que des gens comme moi ont déployé sous les insultes et les mépris. Viendra aussi le temps des rustres et des germanophobes, les vrais. Dans ce contexte penser clair est décisif.  

J’en viens donc au Congrès du PG. Voici ma carte postale de Villejuif où il s’est tenu.

Commençons par l’accessoire. Chacun des quatre congrès de notre jeune parti a été l’occasion d’un dénigrement médiatique méthodique. Comme nous avions observé la méthode aux précédents congrès nous avons subi la traditionnelle giclée de boue avec davantage de calme et beaucoup moins d’aigreurs. Au précédent congrès, François Delapierre avait été mitraillé pour avoir traité Moscovici de « salopard » dans l’affaire du blocus financier de Chypre. De mon côté j’avais dû subir un procès en antisémitisme de la part d’Harlem Désir et de quelques autres, moi pour avoir dit que ce Moscovici parlait la langue de la finance. Aucun des « commentateurs » ne s’était intéressé à notre discussion sur l’euro ni sur le précèdent créé par Chypre qui nous a pourtant préparé aux évolutions ultérieures du parti sur ces thèmes… En fait ne nous plaignons pas trop. Cela permit que nous passions sans dommage une crise spécialement virulente de basisme qui passa sous les radars des ragots. De même cette fois ci les ragots médiatiques ont servi de coagulant pour la dernière phase du congrès. La lettre de deux prétendus « ex cadres » du PG répandue de tous côtés avec la récitation des mantras contre moi et les militants du parti assimilés à des zombies hallucinés dans la dévotion d’un gourou a absolument exaspéré tout le monde. L’intention de nuire et de se faire briller le nombril dans la presse était si visible que personne ne l’a pris autrement que comme une provocation. Comme d’habitude, les scribouillards que le thème de « la crise du PG » a excités, se sont contentés de recopier un article paru ailleurs. Il s’agit ici de la revue « Regards » et de la plume d’un dirigeant d’un groupe du Front de gauche nommé Guillaume Liegeard. Mais aucun de ces grands enquêteurs ne se demande si une source concurrente et systématiquement hostile peut être considérée comme fiable sans autre vérification. Pas plus qu’ils ne se sont davantage demandés si les deux autos proclamés « ex-cadres » l’étaient vraiment et si aucun n’adhérait déjà à un autre parti…

Bref, aiguillés sur la fausse piste du ragot sans contenu réel les nocifs nous ont fichu une paix royale pour discuter de certains sujets autrement plus délicats. Nous n’avons donc pas été gênés par leurs intrusions qui auraient pu crisper les positions et bloquer le débat. C’est donc sans drame que nous avons pu trancher la question du plan B sur l’Euro et l’union européenne, la question du vote au second tour des élections et la place du mouvement citoyen par rapport aux partis. De tels problèmes sont tout simplement hors du champ de pensée de ces gens. Pour nous tous, c’est l’essentiel et le plus passionnel et donc le plus explosif. Tout cela fut surmonté et mis à plat dans le calme et l’écoute mutuelle. Quelques platitudes à propos de ma candidature en 2017 ont permis de clore le ban sans histoires inutiles.

Mais le congrès a fait davantage, comme c’est dorénavant notre ligne de conduite. Il a été aussi le temps d’une affirmation de sa doctrine en construction. Pour nous c’est central. Je veux résumer ce parcours en prenant la précaution de vous dire qu’il écarte bien des sujets concomitants. Ainsi par exemple l’histoire de la parité dans tous les organes du parti a été aussi un fil rouge dans la trame que je peins ici sommairement. De même que l’histoire de l’amalgame des anciennes familles politiques qui ont créé le PG. Cependant il est utile de voir comment une organisation construit sa vision commune du monde en même temps qu’elle se dit non dogmatique et « parti creuset ». Au premier congrès ce fut l’affirmation de la ligne de  « rupture » et d’alternative à la social-démocratie avec le combat pour la création du Front de gauche. Puis ce fut, au deuxième congrès, en gros, « le bruit et la fureur » résumant cette ligne d’action avec comme méthode la stratégie de la conflictualité. Ces aspects voyants s’intégraient à une discussion théorique alors naissante, celle qui postulait « la révolution citoyenne » comme cadre d’analyse de notre temps avec la stratégie révolutionnaire de la Constituante. Mon livre « qu’ils s’en aillent tous » est inscrit directement dans ce fil. Au troisième congrès ce fut l’adoption de l’éco-socialisme comme « programme » et des 18 thèses qui le résument.  Mon livre « l’ère du peuple » est dans cette prospective qu’il cherche à relier aux diverses dimensions qui constituent notre cadre de pensée.

Je cite mes livres parce que je suis directement impliqué et très vigilant sur les questions de doctrine et de construction théorique. A chaque étape de notre travail commun, j’écris pour résumer nos discussions antérieures sur le sujet et proposer des barreaux de plus sur l’échelle du savoir commun. Mais je ne suis pas le seul à écrire, loin de là. Toute cette période a été marquée par une intense activité éditoriale de nombre de dirigeants du parti. Ils ont écrit au total soixante livres en quatre ans dans les divers domaines concernés par cette mise en ligne. C’est sur cette base qu’ont commencé les travaux du quatrième congrès. Celui-ci s’est centré sur le thème des « mouvements citoyens » comme base de l’action de transformation de la société. Il va de soi que la question soulevait celle de l’acteur de l’histoire et de la notion de « peuple ». Ma contribution sur le thème fut mon livre « L’ère du peuple » que je considère comme le plus important que j’ai écrit depuis « A la conquête du chaos » en 1991 ou bien « Enquête de Gauche » réalisé en 2007 avec le journaliste Michel Soudais. Pourtant dans ce congrès la question de l’Europe et de l’euro était, semblait-il, le point le plus difficile de compréhension commune entre nous. Il s’est finalement résorbé assez vite dans une approche bien discutée et tranchée par un vote. Le but de cette discussion n’était pas de figer des camps mais de prendre une décision sur le cap à suivre. Ce point intéressera les connaisseurs. Notre parti s’est évité le luxe hors de prix des factions et des fractions. Il n’y a ni majoritaires ni minoritaires au PG. Il a des sujets qui ont été tranchés et chacun d’entre nous sait très bien que les décisions les plus importantes seront celles à prendre dans l’action à venir devant des circonstances qui n’ont pas fini de dessiner.

Après cela l’autre fait marquant a été le renouvellement de la direction du parti à plus de cinquante pour cent. Dans ce cadre, l’abaissement spectaculaire de la moyenne d’âge des dirigeants poursuit le mouvement d’autofondation du parti. De sa base initiale, faite de beaucoup « d’ex » et de quinquagénaires blanchis sous le harnais, on passe, avec l’appui de toutes les générations, à un renouveau où ceux qui dirigent n’ont jamais eu d’autre appartenance politique que celle au Parti de gauche. Au demeurant la relève d’une équipe épuisée par six ans menés au galop devenait urgente. Cette transition a été gérée de façon totalement ouverte puisque chaque congressiste classait la liste des candidats selon son gré. Chaque candidat avait déposé une profession de foi et proposé ses services pour une tâche. Autant dire, à lire tout ceci, combien on était loin du récit des habituels persiflages médiatiques sur « le parti en crise » et blablabla.

En toute hypothèse, il est normal que nous ayons toutes sortes de difficultés. Nous sommes un parti neuf, sans histoire, peuplé de têtes dures sans passé militant et de grands blessés de la politique. Tout est à homogénéiser tout est à inventer. De plus nous agissons dans une période de ressac de la gauche le plus profond connu depuis un demi-siècle. Il faut avancer. On va voir bientôt toute une réorganisation de la gauche sur de nouvelles lignes de force. Les organisations traditionnelles et nous même allons connaitre des fusions et des scissions selon des lignes de clivages sérieux dont vous ne connaitrez dans la presse que les aspects personnels les plus médiocres. Pour autant il ne faut pas que cette réorganisation pulvérise « l’autre gauche » si elle veut être le centre de gravité de la recomposition qui suivra l’élection présidentielle de 2017, quel qu’en soit le résultat. Les progrès du PG sont donc à mes yeux des atouts essentiels. Ce parti est destiné à être le squelette ou le point d’ancrage des constructions du futur.

Au bout du compte, notre congrès a été un nouveau départ. En atteste l’extraordinaire vitalité de notre présence militante à Paris et dans les régions lors de la séquence sur la Grèce depuis son achèvement et le retour des adhésions qui s’est constaté en dépit de la période creuse estivale. L’élection des deux coordinateurs du parti ne doit rien à aucune faveur du prince ni désignation par intrigue. A la quasi-unanimité des esprits (cent pour cent serait stupéfiant) et pour la totalité des votes, il s’agit des deux personnages les plus évidents dans le poste qu’ils occupent à cet instant. Rien de plus mais rien de moins. C’est notre plus beau titre de gloire que d’avoir des dirigeants respectés pour eux-mêmes. Ceux-là ont gagné leurs galons au combat dans la société et non dans les intrigues de palais qui caractérisent tant de formations politiques et jusqu’aux plus proches ! De mon côté, mon retrait des organes opérationnels permanents du parti se fait de façon maitrisée pour que nous soyons bien assurés de la viabilité du tout.

Cette attention, nous la devons au futur. Le PG n’a pas pu construire le « die Linke » avec le PCF dont il rêvait. Puis sa proposition de fusion adressée aux autres partis est également restée sans suite. Et enfin la proposition faite en janvier dernier de faire des assemblées représentatives du Front de gauche à la base, avec élection d’une assemblée nationale, n’a été suivie d’aucune réponse, ni du PCF, ni du groupe « Ensemble », pourtant d’habitude très porté à demander bruyamment une telle représentation. On perdrait son temps à jouer davantage de mandoline. Et nos partenaires pourraient y voir une insupportable mise au pied du mur. Nous avons donc mis de côté en attendant que l’ambiance y soit plus propice. Dès lors le PG reste l’outil précieux d’où partira en plus de l’action les rassemblements du futur, espérons-le. Sa conservation n’est certes pas une fin en soi. Sa dissolution dans un ensemble plus vaste reste l’horizon souhaité. Mais pour l’action audacieuse que nous préparons, il est notre point d’appui léger, souple, actif plus efficace que les interminables palabres sans suite qui caractérisent si souvent l’autre gauche !

Là-dessus voici l’heure d’une citronnade bien fraîche que je vais boire sous un laurier ami qu’agitent des tourterelles.


133 commentaires à “A l’heure des tourterelles”
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  1. Marwen dit :

    Bon repos M.Mélenchon et merci de continuer à vous battre contre ce monstre qu'est l'ordolibéralisme allemand même si je pense que vouloir changer l'Europe est aujourd'hui une chimère malheureusement...

  2. Jean-Charles dit :

    La question qui est ici posée n'est pas celle de délivrer un brevet de militantisme antilibéral expérimenté à Tsipras, ni de se prononcer sur son intégrité morale ou que sais-je encore. Elle est, au delà de la personne même, de percevoir que Tsipras a tranché au sein du cabinet en faveur d'une ligne politique, celle de Giannis Dragasakis, de l'aile droite de Syriza, lequel a supervisé en réalité l'ensemble de la négociation malgré l'affichage médiatique d'un Varoufakis. Il faut lire les dessous de cet arbitrage tels que rapportés par Stathis Kouvélakis de la plate-forme de gauche pour se faire une idée du débat en interne et ne pas rester sur des considérations du type : Tsipras est un mec bien ou un traitre. Quant à la sortie de l'euro, Lordon dit ceci : « le vrai sens du « non » au référendum du 5 juillet incluait évidemment l’acceptation d’une rupture avec l’eurozone : les partisans du « non » se sont entendu matraquer pendant une semaine que leur vote était synonyme de Grexit, et il est peu douteux que bon nombre d’entre eux aient persisté dans leur intention de vote en y incorporant pleinement cette possibilité, donc en l’assumant comme telle. »

  3. anne granger dit :

    Bonnes vacances à vous Jean-Luc, ça fait du bien au cerveau et au coeur de vous écouter et de vous lire. Il y a quelque temps j'ai capté au vol l'idée suivante : il faut une monnaie européenne pour les échanges commerciaux (et que les banquiers puissent faire joujou avec !) à l'intérieur et l'extérieur de l'Europe, mais une monnaie locale dans chaque pays pour les échanges de la vie de tous les jours avec laquelle ils ne peuvent pas jouer à notre détriment. Ca pourrait être une solution pour la Grèce ? De toute façon ils sont en train de développer quelque chose pour les échanges de tous les jours, il faudrait qu'ils le vivent comme quelque chose d’éminemment créatif et intelligent, sans culpabilité ni stress pour ne pas avoir besoin de médocs. C'est une catastrophe de se laisser enfermer la tête et la réflexion dans ces choix contraints. Envie d'aller y passer des vacances bientôt pour les soutenir.
    Cordialement

  4. Gilles dit :

    Bonnes vacances Monsieur Mélenchon,
    Toutes les interrogations sur l'euro, l'Europe etc. renvoient à la 6eme république. La souveraineté du peuple oui, mais dans le cadre des traités européens actuels, à quoi ça sert ? La réponse est malheureusement assez simple : à rien.
    La sortie de l'euro/l'Europe (telle qu'elle est) n'est pas une condition suffisante mais une condition nécessaire à la mise en place d'une politique écosocialiste.
    Bonne citronnade à tous.

  5. Pierre 30 dit :

    Bonjour à toutes et tous.
    Changer l'euro semble chose impossible mais se préparer à en sortir peut représenter une issue positive. Encourager les monnaies locales est un moyen de lutter contre la haute finance et la spéculation, de même que les circuits courts consommation-production permettent d'échapper aux centrales d'achats. Bonnes vacances à toutes et tous si par bonheur vous pouvez en prendre. Merci, Monsieur Mélenchon pour l'ensemble de votre travail ô combien indispensable dans ce monde qui s'obscurcit.

  6. Yan dit :

    A défaut de victoire Tsipras aura au moins fait sortir les loup du bois. Preuve éclatante que rien ne peut être changé à l'intérieur de l'Eurozone, Je suis Mélenchon et le FdG depuis maintenant des années, avec ferveur et intérêt, mais toujours avec un doute sur le tabou de la sortie de ce machin mortifére. A la lumière de la tragédie grecque je ne comprends plus la volonté du FdG de "vouloir changer les choses de l'intérieur". Ce point sera central quant à mes prochains votes. Si le FdG n'expose pas clairement la sortie de l'Euro comme plan B j'en serai réduit à m'abstenir également au 1er tour.

  7. gilbert raynaud dit :

    Bonnes vacances Jean-Luc, recharge tes batteries pour la rentrée. A part cela, as-tu lu l'article de l'économiste belge Eric Toussaint détaillant de manière très précise les nombreuses mesures unilatérales qu'aurait pu prendre rapidement la Grèce en cas de non signature de l'accord du 13 juillet dernier et qui auraient pu la sortir définitivement du carcan de la troïka et s'asseoir tout aussi définitivement sur la soi-disante dette du peuple grec ? Comme dit Jacques Généreux, "Nous on peut !"
    Prends bien soin de toi et à bientôt de te lire.

  8. thiebeaux dit :

    Que vos vacances soient des plus reposantes possible M Mélenchon !

  9. jean marc DEBACHY dit :

    Jean Luc il est largement temps de prévoir la sortie de la zone euro peut être avec la compagnie des pays de l’Europe du sud (Italie, Espagne, Portugal notamment) il ne faut pas laisser les questions de souveraineté nationale aux seuls partis d’extrême droite.

  10. bigard maryse dit :

    Merci pour l'espoir que vous nous donnez. Les luttes ne sont pas faciles mais elles sont nécessaires pour vivre. C'est notre dignité. Bon repos.

  11. Invisible dit :

    C'est dingue devoir se mettre en compétition avec le FN. Ça ne rime à rien. Avez-vous vu comment leur résistible ascension a été orchestrée par un parterre de médias, y compris FI ?! Amis du blog, retour aux fondamentaux SVP.

  12. Elisabeth_29 dit :

    Yanis Varoufakis a voté « oui » hier soir au Parlement grec et s’en explique : « mon objectif est, en dépit de mon désaccord fondamental concernant nos manœuvres d’après le Référendum, de préserver l’unité de Syriza, de soutenir Alexis Tsipras et de soutenir Euclide Tsakalotos […] je donne ce vote à mes camarades dans l’espoir qu’ils gagnent du temps de sorte que, ensemble, unis, nous planifions la nouvelle résistance au totalitarisme, à la misanthropie et à l’accélération et l’approfondissement de la crise fomentés » (source : Okeanews).
    A défaut de développement par Jean-Luc des suites données par lui-même et le Parti de Gauche aux événements de la semaine passée, et en dépit de « citations » que j’ai pu entrevoir ici ou là dans certains médias (je ne cite pas de nom), c’est bien là ce qui me paraît essentiel.

  13. cata dit :

    Il n'est pas question de se mettre en compétition avec le FN. N'en parlons même pas. Il est question de se donner les moyens d’appliquer une politique différente. Et le minimum dans ce domaine est d'être maitre de sa monnaie. Il est plus que probable que, au delà des discours électoraux, le FN ne sortira pas de l'euro: une europe libérale leur convient parfaitement. Voir l’extrême droite finlandaise principal soutient du ministre des finances allemands.

  14. Iséorcé dit :

    Je pense effectivement qu'il va falloir prendre position par rapport à la question de l'euro. La limite est atteinte. A un moment donné il faut tirer les conclusions de l'expérience de l'euro. On a essayé, on a vu et on passe à autre chose. C'est la vie.

  15. K-rol dit :

    Mais pourquoi la plupart des commentateurs ne prennent même pas la peine de lire le texte de résolution du Parti de Gauche "En mouvement, citoyen-ne-s !" adopté au Congrès ? Ils y trouveraient la position du PG sur question de l'Euro, puisqu'elle a été tranchée très clairement.

  16. Margenstern dit :

    Bonnes vacances, Monsieur Mélenchon. reposez-vous bien.
    Comme pas mal d'intervenants suite à votre billet, je pense qu'il faut sérieusement envisager que la France sorte de l'Euro. Les financiers ne plieront pas si on les menaces en proclamant par ailleurs qu'on veut rester dans la zone euro. Il serait donc préférable d'envisager ce qu'il convient de faire si on sort de l'Euro. Apparemment, le contrôle des capitaux et celui des mouvements bancaires serait une première mesure et si le gouvernement de Tsipras a pu le faire, un gouvernement français de la vraie gauche pourrait le faire encore plus facilement. Dans le même ordre d'idées, il serait même opportun de faire un boycott des produits allemands. L'esprit "quatrième reisch" doit être combattu fermement. Je pense qu'il y a pas mal de citoyens allemands qui ne se reconnaissent pas dans cette politique du quatrième reisch quoique puisse en dire certains sondages. Je pense à ce propos que les prédictions des sondages en Grèce avant le référendum du 5 juillet doivent nous amener à prendre avec de très longues pincettes ce que disent les instituts de sondage.

  17. Hélène Lacheret dit :

    Jean-Luc, on ne lâche rien, nous qui sommes encore sur le pont en juillet-août, on continue à informer tout azimut, sur OXI et sa suite, sur TAFTA et compagnie, il fait très chaud mais l'énergie y est ! Bon ressourcement, en septembre, c'est nous qui irons recharger nos batteries, il va y en avoir besoin.
    Sinon, pour donner "des visages à des nombres", le roman "Les vivants et les morts" de Gérard Mordillat (livre de Poche) est vraiment intéressant bien que noir, très noir, comme l'avenir qui nous attend si nous ne nous bougeons pas massivement. Il n'y a pas que les tourterelles, les insectes qui bourdonnent dans la chaleur aussi… et une pêche fraîche, pleine de saveurs ! Vive la vie !

  18. Gleize Robert dit :

    Bonnes vacances Jean-Luc Je pense pouvoir te saluer à Toulouse fin août. Je suis d'accord avec beaucoup : annonce ta candidature pour 2017 le plus tôt possible, on à besoin de toi pour appuyer nos lutes à venir. En ce qui concerne la sortie de l'Euro je pense que tu as une idée, un plan B et nous avons aussi besoin de savoir lequel afin de préparer nos discutions suite au coup d'état financier envers la Grèce.
    Résistons

  19. Nadia Moisset dit :

    Bonnes vacances Jean-Luc, revenez nous en pleine forme !

  20. AF30 dit :

    Jean-Luc Mélenchon indique dans son dernier paragraphe qu'il est temps aujourd'hui de tirer les conséquences des bonnes ou des mauvaises volontés des uns et des autres. En effet il n'est pas encore trop tard pour les prochaines elections, en tout cas c'est aujourd'hui urgent car comme l'indique J. Sapir dans son billet du 21 juillet : "L’Union européenne, et bien entendu la zone Euro, vont se révéler la Némésis de la social-démocratie européenne. Mais, dans le même temps ceci confronte les différents partis de la « gauche radicale » à un moment charnière. Car, de leur réaction rapide, dépend leur capacité à prendre pied dans l’électorat de cette social-démocraties ou au contraire de voir d’autres forces s’en emparer. En politique aussi, la nature a horreur du vide."

  21. la pavana dit :

    Je partage les arguments de privilégier le plan B. La décision du ministre grec qui n'a même pas pu signer un plan A montre à quel point l'Eurogroupe est hégémonique et anti démocratique. Que die Linke accepte ce plan est incompréhensible pour nous qui sommes à gauche. Oui il y aune alternative à l'UE et à l'euro. Oui il y a une alternative au libre échange et nous l'avons au PG, c'est l'ecosocialisme. Que se vayan todos !

  22. Rodolphe dit :

    Bonjour Jean-Luc,
    J'avais voté pour toi aux avant dernières élections européennes. Je considérais en effet que la droitisation du parlement Européen nous conduisait droit dans le mur. Ma réflexion consistait à vouloir rééquilibrer les forces en présence. J'ai eu une lueur d'espoir quand j'ai vu les résultats. Or il ne s'est rien passé, plus de Front de gauche visible, aucune inflexion à Strasbourg, encore moins à Bruxelles. Je me suis senti floué.
    L'UE a continué à dérouler ses plans d'austérité. Je suis ingénieur dans un CHU et l'ensemble du personnel est sur le vif. Toujours plus d'activité avec moins de moyens. Bref ras le bol de cette politique d'austérité. Ayant été déçu par mon précédent vote qui n'avait rien apporté, je ne suis pas allé voter aux dernières élections européennes, laissant consciemment un boulevard au Front National. J'ai alors expliqué à mes amis de gauche, que je ne voyais que cette option pour faire trembler les caciques de l'UE. Il s'agissait clairement pour moi d'envoyer un signal de ras le bol à l'UE. Il est là à mon sens le résultat de l'effondrement du FdG aux dernières élections européennes.
    Bon courage à toi tu as tout...

  23. jorie dit :

    Reposez-vous bien M.Mélenchon, merci de vos éclairages. Désobéir aux diktats UE veut dire sortir. J'en suis sûre. Et alors ? Reconnaissons que les peuples en ont marre, que des forces profondes et antinomiques de l'inconscient collectif des nations sont à l'œuvre pour le pire et le meilleur. L'ordolibéralisme allemand n'est que le symptôme de surface de forces profondes: l'ethnicisme, la morale puritaine protestante, le pragmatisme "technique" font que le peuple allemand, dans son ensemble, ne jouera jamais la solidarité par "transfert budgétaire" de ses excédents et sanctionnera à tour de bras tout ceux qui dévient de cette ligne. Au nom d'une Europe mythique de la paix, servie pour des enfants, nous avalons toutes les couleuvres de notre effacement, de notre soumission. L'Europe de la finance, poussée par les USA, prépare le tapis rouge aux transnationales américaines. L'OTAN détermine notre politique étrangère, on se met la Russie à dos et à tort. Les économies budgétaires affaiblissent tous nos outils de contrôle, de soutien social, d'éducation. Pour y voir plus clair, il faut que l'on se ressaisisse. Il n'y a que vous pour porter cette voie claire et républicaine.

  24. saint pierre dominique dit :

    De bonnes vacances bien meritées. De quoi raffraichir un peu les neurones, et revenir avec toute sa poésie des mots. Amicalement.

  25. Denis F dit :

    Jean-Luc, si à l'ombre des arbres tu as quelques minutes, je te conseille la lecture de l'article de Lordon, à vous aussi d'ailleurs lecteurs de passage. C'est d'une lucidité redoutable …

  26. ERIC ROUSSEL dit :

    Jean-Luc, bonnes vacances.
    Sans relâche j'ai continué à te soutenir, d'une autre place, en dehors du PG qui a interdit depuis 3 ans la discussion de l'Euro avec son impossible mise à l'agenda. En conséquence, le thème de la Nation est l'angle mort de notre pensée politique, abandonné à l'extrême droite. Alors, et pour poursuivre quant au conseil de lecture de la précédente contribution, je t'en conjure, reviens, comme d'habitude, courageux et lucide. En ta qualité de candidat aux élections présidentielles, annonce simplement, clairement, précisément sans circonvolution oratoire que ton programme inscrit la sortie de notre pays de l'Union Economique et monétaire. C'est l'heure. Le temps pédagogique de cette posture est terminé. Il te faut l'annoncer. Il n'existe pas d'euro mark. Il y a l'euro. L'affaire grecque démontre le lien étroit que nous savons entre l'euro, l'austérité, le désarmement des Etats et la "douce" installation d'un néo-fascisme à l'œuvre. Reçois mes amitiés.

  27. Donato Di Cesare dit :

    Ce débat sur l'euro entre Jean-Luc et J. Sapir, qui date de 2013, prend tout son sens aujourd'hui. Je me suis régalé de le revoir et il répond à bien des questions.

  28. Lily dit :

    Bonnes vacances cher camarade, nous serons présent à ton retour. Que les chiens aboient jusqu'a s'etouffer, la caravane de l'éveil citoyen passera avec toi. Merci pour ton courage.

  29. Elisabeth_29 dit :

    Jean-Luc,
    Entre "la signature de notre ami Alexis Tsipras" ici (le 21 juillet) et "la reddition de Tsipras" (le 22 juillet), en saurons-nous plus sur l'évolution de votre pensée d'ici la fin de la pause estivale ? Dans l'immédiat, et connaissant votre attachement au sens des mots, j'avoue que ça me porte un sacré coup à l'estomac.

  30. martine verlhac dit :

    A l'évidence vous-même et vos "porteurs de libations" ne voulez pas voir qu'il est temps de proposer et d'organiser une discussion sur la question de la "réalpolitique" qu'applique à tort ou à raison Tsipras. Je ne jetterai pas la pierre à Tsipras car je ne me sens pas investie de la vérité politique sur cette question.
    Néanmoins je pense que vous devriez affronter les problèmes urgents. J'ai le sentiment que vous vous défaussez en disant "nous soutenons Tsipras mais pas sa politique, extorquée (sa signature au bas du parchemin européen)". Sans doute n'avez-vous aucune force politique suffisante pour expliquer comment il faudrait faire autrement. Mais justement, pourquoi ne pas organiser une discussion politique de masse qui vous obligerait à mesurer vos forces. Si nous sommes dans une guerre contre l'ultra-libéralisme, il se peut que nous la perdions pour x raisons. Mais alors il faut prendre la mesure de cette situation pour voir comment construire ce qui permettrait sans doute à long terme de faire face. Au lieu de cela vous donnez vous-même et vos thuriféraires dans une autosatisfaction à laquelle plus personne ne croira à moyen terme voire avant.

  31. semons la concorde dit :

    @martine verlhac
    Vos propos sont bien aigres et bien désobligeants. Nous qui nous exprimons ici, nous ne sommes pas des thuriféraires, mais juste des citoyens qui sommes sur la même longueur d'onde que M Mélenchon. Les solutions toute faites n'existent pas et peuvent changer selon les circonstances. Nous avons un outil de réflexion : le m6r. Je déplore malheureusement qu'il ne soit pas vraiment opérationnel parce que les outils informatiques sont encore insuffisant. Et pourtant, l'urgence est là. Espérons que les animateurs du site sauront trouver les bons outils. Bonnes vacances à tous.

  32. Vanlierde dit :

    Que les tourterelles t'apportent cette sérénité dont nous devrons faire preuve face à ces bourreaux des peuples pour mieux les chasser de Grèce ? D'Espagne ? Et de France !
    Vite la 6ème !

  33. Philippe Morice dit :

    Monsieur Mélenchon, Zoé Konstantopoulo parle de crime contre l'humanité et de génocide social concernant l'accord du 13 juillet. Voilà ce que c'est l'UE, une union qui renforce le pouvoir des multinationales et rend les peuples littéralement esclaves de celles-ci. Une union qui permet une circulation encore plus libre des capitaux et qui parallèlement traite les malheureux migrants tels des pestiférés. Nous sommes de plus en plus nombreux à la gauche de la gauche à vouloir sortir de cette UE inhumaine afin de retrouver notre identité, celle issue du conseil national de la résistance. J'ai voté pour vous en 2012, de même que nombre de personnes de mon entourage, je puis vous dire qu'aucun d'entre nous n'ira voter si en 2017 la sortie de l'UE n'est pas dans votre programme. Bonnes vacances, en espérant que ces dernières seront profitables à votre réflexion généralement si féconde.


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