01avr 15

Et ils s’en foutent !

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Le soir même du désastre électoral, Manuel Valls a présenté un programme de « super Macron ». Du social-libéralisme en barre ! Encore un train de « réformes ». Réforme égale mauvais coups, cadeaux au MEDEF, durcissement de la vie des gens du commun. Gagnant/gagnant, gnangnan égale tu t’es fait avoir, souris, tu es filmé.

De toute façon c’est la Commission européenne qui l’ordonne et le gouvernement allemand qui le veut. Donc c’est sans recours. Le gouvernement doit s’exécuter avant mai sous peine de sanctions. L’appel à la grève lancé par 4 syndicats pour le 9 avril prend donc une autre dimension, préventive, en plus des nombreux combats déjà en cours. Le 9 avril, le départ de la manifestation parisienne est prévu à 13h Place d’Italie. J’y serai.

Mais avant d’en traiter, je veux revenir sur le moment électoral que nous venons de vivre et qui change en profondeur la donne politique de notre pays. Je veux aussi rendre publiques les propositions que j’ai présentées à la coordination du Front de gauche.

Quelle étrange soirée.

J’ai déjà dit quelle conclusion politique j’en tirais. Mon message durait moins de trois minutes. Encore trop long pour France 2 et le « service public ». On n’y diffusa pas une seconde de mes propos. Heureusement BFM, I-Télé, LCI et même TF1 étaient là pour sauver votre droit d’être informés. Vous pouvez donc vous y référer en suivant ce lien.

Mon jugement essentiel à propos de ce scrutin est qu’il ne s’agit pas « seulement » d’une déroute électorale mais de quelque chose de plus profond. Le système des « représentations culturelles dominantes » ou, dit plus simplement, l’ensemble des idées qui vont de soi auquelles adhèrent les gens ordinaires et en majorité dans la société, n’est plus celui qui prévalait jusque-là. La situation a été retournée. La fraternité spontanée d’hier, certes parfois angélique, s’est évanouie dans une xénophobie banalisée. Une cruauté pleine de bonne conscience s’assume quand des milliers de jeunes gens meurent en tentant d’immigrer. Par exemple. Le goût de la liberté individuelle rencontre pour la première fois une barrière. Ainsi veut-on interdire « le mariage pour tous » qui pourtant n’oblige personne à se marier et ne retire rien à ceux qui le sont déjà. Par exemple. Ainsi le goût hier irrépressible pour l’égalité sociale et le partage s’efface derrière une veulerie égoïste absurde contre « les profiteurs de la protection sociale », « les assistés » et ainsi de suite. Et un ministre PS propose pour rêve aux jeunes de « devenir milliardaire ». Par exemple.

Au diapason de la vague brune qui se lève en Europe, la France s’enfonce moralement. Je le dis pour situer l’enjeu de ce qui se joue. Je l’ai dit le soir même et je fus le seul à situer notre naufrage dans le contexte européen qui est le sien. Il n’est pas seulement question de sièges dans les assemblées départementales, ni même de la politique au sens trivial que ce mot a pris dorénavant. Je veux situer l’ampleur de ce qui était une faute et devient un crime contre notre Histoire. Je veux parler du chantage abject d’un gouvernement qui annonce le soir même de sa déroute qu’il ne tiendra aucun compte de la colère du pays sinon pour donner raison aux demandes les plus égoïstes du patronat. 

Il avait été convenu que je ferai une déclaration à propos des résultats du scrutin à l’issue du deuxième tour. Pourquoi pas avant ? Parce que mon choix, et celui de la direction du Parti de gauche, était de ne déclencher aucune polémique qui puisse nuire aux campagnes des camarades. Il fallait donc éviter de s’exprimer nationalement. En effet, trois ou quatre stratégies s’appliquaient en même temps dans les cantons au premier et au deuxième tour. Enoncer quoi que ce soit aurait immédiatement été utilisé sur le terrain comme le désaveu de celui-ci ou celle-là. On sait de quelles provocations j’ai fait l’objet et on peut compter sur les médias du premier cercle pour ne rater aucune occasion de nuire, d’envenimer et de colporter rumeurs, ragots, pures inventions et la moindre dissonance. Donc ajouter à la confusion.

Ici, on voit à quoi conduit cette trouvaille qui consiste à renvoyer la décision stratégique à « la base » en comptant sur la main invisible du marché des idées pour que cela finisse par constituer une cohérence nationale. En fait, non seulement cela nous rend illisibles, mais cela nous contraint au silence au plan national. Pour ma part, cela n’a jamais été ma tradition politique que cette forme très délétère de basisme électoral. Je ne crois pas une seconde qu’on s’aide en s’atomisant, surtout dans une période déjà aussi confuse.

Deux leçons inaperçues

Vous lirez avec profit une fois de plus l’éditorial de « A gauche » auquel François Delapierre consacre les forces dont il dispose pour accompagner son esprit si clairvoyant et aussi celui du site du Parti de gauche sous la plume d’Éric Coquerel. Ils résument assez bien nos longues heures de discussions sur le bilan, commencées dès le soir des résultats. Deux petits faits me parlent cependant d’une manière bien spéciale. Ils annoncent quelque chose. Je ne dis pas que ce soit assuré mais je crois que c’est fort. Un peu comme lorsque j’avais repéré en 2001 une étrange mutation du vote du deuxième tour. A l’époque, pour la première fois au second tour, les listes de gauche qui se maintenaient contre le PS n’étaient pas sanctionnées par les électeurs. C’était un fait totalement nouveau après l’ample période de l’union de la gauche. Mais ce n’était que quelques cas. La suite a prouvé que c’était une tendance naissante que plus rien n’a inversé.

Que vois-je à présent ? Nous avons relevé treize deuxièmes tours opposant le Front de Gauche au PS. Nous avons gagné sept fois et eux six. C’est un très petit échantillon, j’en conviens. Mais je veux quand même le noter. Car j’ai été un responsable socialiste assez longtemps pour savoir que pendant toute une période dans un tel cas, le PS l’emportait dans presque cent pour cent des cas. Ma conclusion est que la lutte pour le leadership de la gauche est réellement plus ouverte que ne le croient les capitaines du radeau de la méduse rue de Solferino.

Deuxième leçon qui va dans le même sens. Le sens suivant : la capacité de rassemblement du Front de Gauche n’est pas obérée par l’image de « rouges au couteau entre les dents » donné de lui. Voici dans quel cas très spécial. Celui où le Front de gauche affronte au second tour le Front national. Là où en quelque sorte se vérifie ma stratégie de « Front contre Front » hélas récusée quand il était temps de la travailler jusqu’au bout. Dans 39 cas nous étions donc en face à face avec l’ennemi. Nous, le Front de gauche, nous avons vaincu 38 fois ! Quelle autre formation peut afficher cette proportion de victoires ?

Moins de paroles, plus d'action

Lundi je me suis rendu à la coordination du Front de Gauche. Pierre Laurent aussi s’y trouvait car nous nous étions concertés pour y être ensemble. Pourtant une réunion très importante pour son parti l’attendait. Notre intention mutuelle était de manifester notre convergence sur la proposition que nous avons fait, les deux, chacun avec l’appui de nos partis : construire dès maintenant un rassemblement plus large que le Front de Gauche. Un rassemblement avec EELV, Nouvelle Donne, les socialistes disponibles pour une action autonome (en commençant par le groupe des « Socialistes affligés »). Nous connaissons tous les limites de cette offre. EELV peut-il accepter de rompre clairement avec le PS de Valls ? Ses militants sont-ils capables d’accepter de faire une entente avec nous qui soit respectueuse de nos identités respectives ? Je veux dire pas seulement limitée à l’exigence du respect de l’identité d’EELV mais aussi de la nôtre, dans sa diversité ? Les socialistes dissidents, « frondeurs », où ce que l’on voudra, sont-ils capables de rompre pour aller au-devant des électeurs ? Mais surtout plus encore sur le fond des idées économiques qui dominent aujourd’hui le social-libéralisme ? Nous savons bien que tout cela se construit et ne peut que rarement se décréter à l’avance. Mais il faut bien commencer un jour. Et ne pas tourner autour du pot : il s’agit de se compter dans les urnes. Nous n’avons pas vocation à être seulement occupés à tenir ensemble des colloques, si utiles que soient ces derniers. C’est donc la perspective des élections régionales qui se présente comme l’occasion de passer à l’acte et d’offrir un choix alternatif, un autre chemin à gauche. Je dis bien l’élection. Car c’est aux électeurs de régler le sort du futur de la gauche. Je n’aime d’ailleurs pas cette expression. Nous sommes nombreux à nous soucier de l’effondrement de la gauche. Mais le pays se fiche de cela. Ce qui compte c’est de savoir comment sortir de l’impasse sociale dans laquelle se trouve la vie des gens. Le plus important n’est donc pas que le projet soit plus ou moins de gauche mais qu’il soit perçu comme bon pour le grand nombre et pour le pays.

Pour cela il faut parler clair, être lisible, audibles, reconnaissables. De cette façon nous ferions la démonstration que nous ne sommes pas des groupuscules bavards et obscurs mais une force qui affirme sa volonté de gouverner. Chaque fois que je le dis, on croit pouvoir m’objecter qu’il faut « d’abord le projet ». J’en suis mille fois d’accord. J’y suis prêt, ayant déjà passé beaucoup de temps à la préparation de celui de 2012. Le Front de gauche ne manque pas d’idées ni de propositions très précises. Nous avons notre programme : « L’Humain d’abord ». Les Verts ont celui de la campagne d’Eva Joly. Est-ce que ce ne sont pas là des matériaux simples et pratiques pour commencer ? N’ont-ils pas déjà nécessité des heures et des heures de travail et de discussions ? Il ne faudrait donc pas que l’impératif du projet soit le prétexte à tout différer sans cesse. Il faut avancer. D’autant que pour ce qui est des militants du Parti de Gauche, nous avons aussi notre critique à formuler. Tout ce qui est entrepris jusqu’à présent est trop étroitement confiné à des sphères de sommet. Souvent confidentielles. Nous croyons, nous, aux assemblées citoyennes comme base de toute l’action, de la réflexion et de la décision dans les formes les plus diverses. Nous savons que celles-ci ne se décrètent pas et qu’il est souvent difficile de les faire exister. Nous connaissons l’ampleur du repli civique dans tant d’endroits. L’action politique est profondément dévalorisée aux yeux du grand nombre, nous le savons. Mais il faut reconstruire et le faire en partant « d’en bas » autant qu’en le déclenchant « d’en haut » !

Pour une assemblée représentative du Front de gauche

Dans le moment où nous sommes, ce qui a été construit, si imparfait que cela soit, est un bien précieux. Le Front de Gauche ne peut être passé à pertes et profits. Il va de soi qu’il n’a pas d’autre futur que de se dépasser, de passer au stade d’une nouvelle alliance cherchant à être majoritaire dans le pays. Mais pour qu’il puisse remplir son rôle, pour qu’il puisse réellement se mettre au niveau de ses tâches, y compris pour pouvoir se dépasser, il ne peut en rester à ses structures actuelles. Je ne reviens pas sur les raisons qui nous amenés à ce rabougrissement des sommets. Il faut tourner la page. J’ai donc proposé, à la réunion de la coordination du Front de Gauche, une idée que j’avais auparavant présenté à Pierre Laurent. C’est l’idée de mettre en place une assemblée représentative du Front de Gauche. La méthode est désormais opérationnelle. On l’a vu avec celle qui a été mise en place par le Mouvement pour la sixième République. Elle permet de combiner cooptation des représentants des familles politiques, élections de personnes, et même tirage au sort si on le souhaite. Pour cela, nous pouvons mettre à disposition tous les outils informatiques rodés pour l’élection de l’assemblée représentative du M6R. Dès lors, plus rien ne s’opposerait à ce que la méthode soit déclinées aux divers niveaux où on le déciderait : région, commune, et ainsi de suite.

Si je me donne la peine de décrire tout cela, c’est pour porter un message. Nous avons tous les outils concrets pour agir, organiser notre dépassement et notre propre mécanisme d’action collective. Si nous le faisons en temps et en heure, nous pourrions le proposer à tous les membres de la nouvelle alliance. Nous pouvons mettre cette méthode au service de la prochaine élection. Que nous manquerait-il ? La volonté implacable d’agir. Agir ! Agir et non pas seulement commenter et ergoter. A ceux qui trouvent que c’est là un peu simple et que c’est plus compliqué et ainsi de suite je propose de prendre la mesure du délai qui nous sépare du désastre vers lequel nous marchons.

J’ai bien noté que nombre de nos amis veulent du sérieux, du construit, du fond comme on dit. Chacun, bien sûr, y prend sa part. Moi aussi, comme les autres. Je me permets respectueusement de rappeler que deux livres présentent ma pensée sur l’ensemble de ces questions et que je ne demande qu’à en débattre avec qui le veut : « Qu’ils s’en aillent tous »  et « L'Ère du peuple ». Et je rappelle que je suis un des rédacteurs du « Manifeste pour l’écosocialisme » que je crois fondamental pour donner le cadre de référence dans lequel la nouvelle alliance pourrait se situer. En présentant ce texte à Tunis, Rabat, Alger, Madrid, Valence, Rome et quelques autres endroits en Europe et en France, j’ai bien senti qu’il y avait un vif appétit pour agir politiquement autrement que dans le cadre étriqué des accords de sommets et de simple compétition entre forces politiques. Là encore nous ne manquons de rien.

Valls doit frapper tout de suite : Bruxelles l'ordonne

Manuel Valls veut continuer comme avant. Dès 20h, dimanche soir, il a voulu balayer d’un revers de main la déroute du PS aux élections départementales. Et dresser laborieusement la liste des prochaines trouvailles de son gouvernement contre les droits sociaux. François Hollande avait déjà prévenu avant le premier tour, dans Challenges, qu’il ne voulait changer « ni de ligne, ni de Premier ministre ». Valls a répété la même chose une semaine plus tard, dans le même journal : « ceux qui pensent que nous allons freiner ou stopper les réformes se trompent. Quel que soit le résultat des élections, nous allons les poursuivre en ouvrant de nouveaux chantiers. Nous n’avons pas d’autres choix pour le pays que de faire sauter les verrous et débloquer les énergies ». Quel vocabulaire ! Dans le viseur de Valls ? Le transfert des protections des travailleurs, de la loi vers des négociations de branches et des négociations de branches vers les entreprises pour que le rapport de force soit plus favorable au patronat. C’est, en tout cas, ce que croit savoir Challenges. Manuel Valls vise aussi « le contrat de travail » avec un possible retour d’un ersatz du CNE – Contrat Nouvelle Embauche – inventé il y a 10 ans par Dominique de Villepin pour « assouplir » le CDI dans les petites entreprises. Autre cible ? Les chômeurs, dont le gouvernement cherche depuis des mois comment réduire l’indemnisation.

Face à tous ces projets, les salariés sont appelés à la grève jeudi 9 avril, par plusieurs syndicats : CGT, FO, Solidaires et FSU. Ils dénoncent l’austérité, le pacte de responsabilité et la loi Macron qui sera discutée au Sénat à partir du 7 avril. Cette grève est aussi l’occasion de regrouper des luttes courageuses mais jusqu’ici éparpillées : salariés du commerce opposés au travail du dimanche, chauffeurs routiers en lutte depuis des semaines pour des hausses de salaires, cheminots refusant la réforme ferroviaire, douaniers qui s’opposent à 250 suppressions de postes par an d’ici 2018, salariés de Radio France en grève depuis des jours contre les coupes budgétaires pendant que leur patron fait refaire son bureau à grand frais…

Mais le cœur, c’est le refus de la politique d’austérité budgétaire et salariale. Cette politique est une aberration économique et une catastrophe sociale. Elle est imposée par le gouvernement allemand et la Commission européenne à toute l’Europe. François Hollande a mis le doigt dans cette broyeuse en ne renégociant pas le traité budgétaire en 2012, comme il avait promis de le faire dans la campagne. Depuis, son gouvernement multiplie les coupes budgétaires. Il a prévu 50 milliards d’euros de coupes dans les budgets publics et de la Sécurité sociale entre cette année et 2017. La Commission européenne juge que ce n’est pas assez et en demande davantage. Pourtant, les ravages sont bien visibles. Comme le dit le nouveau secrétaire général de la CGT Philippe Martinez « il y a une convergence de politiques, en Europe, qui conduit à l’austérité. On est sur la même autoroute, certains pays sont devant nous. En France, on gèle les pensions des retraités, on n’augmente pas les salariés et les fonctionnaires, on réduit les effectifs partout ».

Les coupes dans l’investissement public ont des conséquences dramatiques : explosion du chômage, report des investissements nécessaires à la transition écologique… Le secteur du bâtiment et des travaux publics est durement frappé. Le patronat du secteur tire la sonnette d’alarme depuis des mois. Près de 30 000 emplois ont été détruits dans le secteur en 2014. Encore autant devraient disparaître cette année ! Bien sûr, la concurrence déloyale de patrons voyous, utilisant le système du détachement de travailleurs, frappe durement les PME. Mais le cœur du problème, c’est l’absence de projets faute de financements publics. Le président de la Confédération des artisans et petites entreprises du bâtiment s’inquiète : « nos carnets de commandes sont vides ». Son homologue de la Fédération nationale des travaux publics est plus alarmiste encore : « c’est carrément le marasme… ou la catastrophe, je ne sais plus quel terme employer », dit-il dans Le Monde. Il y a donc urgence à changer de politique et à engager la relance écologique de l’activité.

Les chômeurs aussi sont appelés à se faire entendre. Ils sont de plus en plus nombreux. En février, on a battu un nouveau record de chômeurs sans activité ou avec une activité réduite : 3,26 millions. Or on sait que moins d’un chômeur sur deux est indemnisé. Sans compter que les ministres Macron et Rebsamen ont plusieurs fois laissé entendre que le gouvernement voulait durcir encore les contrôles sur les chômeurs. Leur modèle ? C’est le système allemand : des chômeurs obligés d’accepter n’importe quel boulot même payé 1 euro de l’heure sous peine d’être radiés. Puisqu’ils ne veulent pas changer de politique, les radiations massives sont la seule solution qui leur reste pour faire baisser les chiffres du chômage ! La nouvelle convention d’assurance chômage ne doit théoriquement pas être renégociée avant l’an prochain. Mais le gouvernement Valls aimerait bien aller plus vite, notamment pour rendre les allocations chômage dégressives au bout d’un certain temps.

Outre l’assurance chômage, il y aussi la facilitation du chantage à l’emploi en allant encore plus loin que la loi « made in Medef » de 2013 sur les « accords de maintien de l’emploi ». Le gouvernement a prévu une loi sur le sujet. Son idée ? Permettre aux actionnaires d’exiger des salariés qu’ils renoncent à des droits au nom de « l’emploi » même quand l’entreprise n’est pas en difficulté. Il appelle cela « des accords offensifs ». Le respect de la durée légale du travail de 35h est notamment visée par Emmanuel Macron. Jean-Claude Mailly, de Force Ouvrière, a donc totalement raison de dénoncer « les « réformes structurelles » qui consistent à flexibiliser et précariser le social et le travail pour répondre aux dogmes économiques libéraux ».

L’appel à la mobilisation s’adresse aussi aux retraités actuels et futurs. Les retraites sont gelées depuis un an. Actuellement, patronat et syndicats négocient la future convention concernant les retraites complémentaires. Le MEDEF fait le forcing pour rogner les droits des salariés et retraités. Il propose que les retraites soient gelées trois ans de plus. Il veut aussi réduire les pensions de réversion, versée aux veufs et veuves. Surtout, le MEDEF veut utiliser les retraites complémentaires pour repousser encore l’âge de la retraite. Il propose ainsi d’instaurer une décote pour les retraites complémentaires entre 62 et 67 ans ! Cela reviendrait à obliger les salariés à partir à la retraite à 67 ans, sauf à perdre 20% à 40% de sa retraite complémentaire ! L’âge légal de départ à 62 ans pour le régime de base ne serait plus qu’une coquille vide ! 

L’objectif du 9 avril n’est pas seulement défensif. Il est de « reprendre l’offensive » comme l’écrit Solidaires. Les conditions sont réunies pour que cette grève soit un succès. L’appel unitaire à la grève et à des manifestations a été lancé le 17 février. Les militants syndicaux préparent donc activement cette journée depuis des semaines dans les entreprises. Autre élément positif, en plus des traditionnelles manifestations partout en France, la CGT appelle à faire du défilé de Paris une manifestation nationale. Cette volonté de grossir les rangs parisiens pour être visible donne une nouvelle dimension à l’action. Il s’agit de montrer la force. C’est la logique que nous avons développée dans le champ politique en appelant à plusieurs marches nationales depuis l’élection présidentielle. Pour faciliter la mobilisation, nous appelons à des marches le weekend. Les syndicats appellent à la grève, donc nécessairement en semaine. C’est plus difficile pour les salariés, notamment ceux aux petites payes ou en contrat précaire. Mais c’est aussi la base de la construction du rapport de force contre le MEDEF et les actionnaires.

Cette situation est un révélateur puissant du lien entre la lutte sociale et la lutte démocratique pour la 6e République. Contester la politique d’austérité, c’est nécessairement s’attaquer aux diktats de la Commission européenne et donc défendre la souveraineté populaire. Dénoncer les effets du traité budgétaire, c’est souligner comment la 5e République a permis à un président à peine élu de renier sa promesse sur ce point comme sur tant d’autres et de faire ratifier ce traité sans référendum. Combattre la loi Macron, c’est aussi refuser la brutalité de Manuel Valls imposant l’adoption de ce texte sans vote à l’Assemblée nationale grâce à l’article 49-3 de la Constitution. Réclamer des hausses de salaires ou défendre les droits des salariés, c’est remettre en cause la toute puissance du patronat et des actionnaires dans les entreprises. Les deux volets ne s’opposent pas, bien au contraire. Ils se renforcent mutuellement comme ils l’ont toujours fait dans l’histoire du socialisme républicain dans notre pays.

Minuit dans les médias

Je reviens un instant à cette soirée électorale qui me reste sur l’estomac. Elle fut réduite au strict minimum. Heureusement, parce que le rite et les ritournelles que cet exercice comporte ne sont plus supportés par grand monde côté citoyens téléspectateurs. Quant aux professionnels du commentaire, n’avaient-ils pas déjà été ridiculisés par leur prestation de la semaine précédente ? Ils avaient en effet passé la soirée à commenter des chiffres faux et divergents d’une chaine à l’autre. On les sentait moins frétillants d’enthousiasme pour bavarder dans le vide, avec le jeu sonne-creux des fausses oppositions et la kyrielle des « satisfaits des résultats ».

Comme je l’ai dit, ma déclaration tenait en moins de trois minutes. C’était encore trop long pour « le service public ». Il n’en dit rien, n’en montra rien, gommant avec ferveur tout ce qui « n’entre pas dans le cadre ». De son côté, TF1 avait pourtant déplacé ses moyens techniques. La chaîne commença une retransmission de mon propos, puis l’amputa de la moitié de sa longueur et de toutes ses propositions. Je suppose que le match de foot poussait les messages publicitaires où je ne sais quoi. Personne ne s’excuse, personne n’explique. Certains soirs, il coule de l’info en pièces, hachée comme la viande du même nom et par le même procédé. Mais cela n’est rien que ces amputations à côté du décervelage méthodique organisé sur le thème du « tripartisme », la dernière pizza intellectuelle des cancres de Sciences-Po. Mais telle est la mode ! Ce concept de communicant sert à séparer la droite de l’extrême droite alors que la porosité est mille fois démontrée entre eux quant aux thèmes et propositions. Mais elle sert aussi à nous enrégimenter sous la bannière du PS alors même que nous sommes en opposition à lui, à son gouvernement et que notre groupe à l’Assemblée vote la motion de censure. Un PS à 19% et un Front de gauche à 11% c’est une nouvelle insupportable ? Qu’importe si c’est un fait ! Mais l’info s’occupe-t-elle des faits ou des commentaires à leur sujet ? Pas besoin d’être un aigle pour deviner qui a inventé cette nouveauté. Ainsi, l’univers des mots faux, des expressions truquées, des arrangements entre bons amis des médias et de la politique continue sa vie, bouchant l’horizon, empêchant les débats, falsifiant les identités.

En ce qui me concerne je suis remarquablement servi. Au cours des trois dernières années, je n’ai pas eu une interview sur l’une quelconque de mes propositions économiques ou l’une quelconque de mes idées théorique. « L’économie de la mer », le « Manifeste pour l’écosocialisme » où « L'Ère du peuple » en attestent. À une exception. Chez Ruquier, une des rares émissions politiques de fond, Caron s’est intéressé à ce que je disais sur l’impact du nombre des êtres humains sur l’histoire qui arrive. Par contre, le moindre ragot, le plus humble pet de souris dans mon bureau, tout est aussitôt avidement répercuté comme un bruit de bombe. Voir l’épisode Buisson et sa mise en valeur dans le copinage promotionnel du « Monde » et de « France inter », trois jours avant le vote. Avant cela, il y a eu le torrent d’infamies de Médiapart contre moi à propos de l’assassinat de Boris Nemtsov. Du coup, déjà bien désillusionné, j’étais moins triste de voir ce média passer lui aussi sa soirée à faire des arpèges sur le tripartisme sans un mot pour le Front de Gauche ni le résultat des alliances entre EELV et nous. Décidément, c’est bientôt minuit dans les esprits de la nomenclature. Comment pourrait-il en être autrement avec le niveau de l’information diffusée ? Cela ne s’est pas amélioré ensuite. Ce mardi « Le Monde » revenait à la charge avec ses manipulations. Et le soir sur « le service public » de France 2, un magnifique sujet montrait que « Le programme du FN est le même que celui de Mélenchon ». Décidément le temps de cerveaux disponible ne se voit rien épargner.

Mais je ne veux pas vous laisser sur cette impression glauque à cet instant de mon post. Je vous propose donc deux liens (celui-ci et celui-là) qui envoient sur deux articles produits au sujet de mon travail sur la pensée stratégique utile à notre gauche. Cela ne veut pas dire que j’approuve ou désapprouve ce qui est dit. Ce n’est pas le sujet. Mais je veux le faire connaître. Parce que c’est un travail sérieux, documenté avec lequel l’esprit peut entrer en dialogue par opposition avec les sempiternels brocardages vulgaires qui tiennent lieu de commentaires politiques à mon sujet.


105 commentaires à “Et ils s’en foutent !”
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  1. Régine dit :

    @Nico75
    Rien n'est arrêté. On en parle ce soir, car ce soir c'est une assemblée constituante.

  2. Vassivière dit :

    Exposé très clair de la stratégie proposée par JL. Mélenchon aux partenaires du FdG. Elle a l'immense mérite d'être en dynamique, démocratique, tendant ainsi à pallier aux nombreux défauts de ce cartel sclérosé et autiste. Je note qu'il réaffirme que le FdG bien qu'imparfait est "un bien précieux". Encore faut-il qu'il ne soit pas utilisé par certains comme une franchise qui permet de retrouver le sigle sur des listes PS, et bradé lors de distributions de tracts communs aux côtés de Bartolone qui soutient plus que jamais la politique de Valls. J'attends la réponse des autres partenaires tant officielle qu'officieuse. Adelante !

  3. semons la concorde dit :

    Il est indispensable de se rassembler et en ce qui me concerne le Front de gauche me va bien, mais c'est parce que j'ai déjà une conscience et un intérêt pour la politique. Par contre il y a dans la population beaucoup de rejets. Le mot gauche est associé au PS et au PC et suscite donc le rejet. Pour beaucoup d'autres une ignorance crasse de l'enjeu politique fait que les mots droite et gauche ne veulent rien dire. Faisons plutôt du neuf, avec des mots qui parlent à tout le monde, du genre Front populaire écosolidaire qui ouvrirait des portes au lieu de les fermer. Le plus dur restant évidemment de communiquer les enjeux du mouvement au plus grand nombre en restant clairs et concis. C'est pas gagné !

  4. redrock dit :

    Il ne sert à rien d'échafauder plein de bonnes idées dans un cadre européen qui les interdit. Alors ? De la cohérence et de l'efficacité. Sortons du cadre euro-européiste. C'est cela que veulent les Français, une affirmation de souveraineté pour pouvoir choisir sa politique et s'en donner les moyens !

  5. Francis dit :

    @ Le Père Duchesne 40
    Peut-être cet extrait de la déclaration de Jean-Luc sera-t-elle à même de te rassurer.

    "Je lance un appel. Ne nous résignons pas ! Ne laissez pas François Hollande et Manuel Valls réduire la gauche à néant. En décembre prochain nous serons appelés aux urnes, une nouvelle fois. Offrons à notre peuple une nouvelle alliance populaire, crédible, indépendante de ce gouvernement avec lequel rien n'est possible, sans alliance à géométrie variable, une alliance visible, c’est-à-dire ayant le même sigle dans tout le pays pour que chacun puisse l’identifier. Une alliance clairement ancrée dans l’intérêt général humain, avec Les partis et personnalités de l’opposition de gauche, avec des assemblées citoyenne ouverte à tous. C’est leur responsabilité historique "

  6. Georges ROULLIER dit :

    @Fred 46
    En matière de Langue de bois, on ne peut faire mieux ! Quelle envolée dans ta conclusion "rien ne nous sera donné mais nous pouvons tout conquérir par les luttes". Je passe sur les relents d'anti-communisme que tu as découverts dans nos commentaires, ce qui prouve que tu approuves toutes les traîtrises des PC lors des municipales, sénatoriales et départementales, en somme tu nous prends pour des cons. Concernant le tractage et discussions sur les grandes surfaces, que tu découvres semble-t-il, depuis 1966 nous militons contre cette forme de consumérisme, mais voilà maintenant même à 50 militants on ne peut tenir ne serait-ce qu'une 1/2 heure sans que la police arrive arrache nos tracts et si plus c'est la panier à salade. Selon tes principes, oh combien édifiants mon cher camarade, permets moi d'y ajouter une petite recommandation, celle de retourner à la Lutte des Classes, pas des places qui nous vient des directions des partis de gauche hors PG. Je te propose les "Bonnets Rouges", diffusé en son temps par le PCF et la CGT, comme dit mon cousin Loïc, nous sommes Maloins d'origine, " il faudra bien commencer le nettoyage par nos cellules" en...

  7. ROLLAND dit :

    Va pour une "nouvelle alliance populaire". Mais celle-ci n'est qu'un moyen, comme l'a été à ses plus beaux jours de la présidentielle le Front de gauche, comme l'ont été historiquement les formes "parti politique". Inventer autre chose est d'une nécessité et urgence absolues. Mais à la condition d'avoir une ligne claire, celle qu'impose la guerre que mènent les puissants de ce monde sur tous les plans. Faire la guerre, comme le montrent les Grecs aujourd'hui, une guerre de mouvement, et non la guerre de tranchée que nous présentent les médias, et que préfèrent les puissants puisqu'ils détiennent le pouvoir et qu'ils ne veulent surtout pas perdre des positions. Non pas qu'ils se désintéressent du mouvement. C'est le rôle imparti au FN, d'aller sur le terrain de l'adversaire, sur le nôtre, pour piller nos mots, nos thèmes, nos idées, même nos propositions. Soi-disant pour plus de clarté, nous passons trop de temps à nous faire la guerre, une guerre de tranchée où chacun campe sur ses positions, son histoire, ses responsabilités, ses mandats, en les prenant pour des points d'appui, ce qu'ils sont, mais prenables donc faibles. A suivre.

  8. tresorteo dit :

    Il y a plusieurs mois déjà que j'ai indiqué à mes camarades de gauche la râclée qu'ils allaient subir lors des élections après le vote de la loi Delanoë plus que Taubira du crime contre le mot "mariage". Depuis les européennes des millions d'électeurs, dont moi même, n'ont dans leur tête que ce crime contre l'humain auquel il faut ajouter le laxisme à l'égard des extrémistes musulmans français d'un sans gêne insupportable (je vous épargne la liste), l'insécurité, les lois sociétales totalitaires qui prétendent nous obliger à ne pas fumer du tabac, par exemple. Il est stupéfiant et hautement scandaleux pour les dirigeants de la gauche que celle ci s'enfonce sans prendre les mesures du redressement, alors qu'étant au pouvoir elle pourrait prendre les mesures, abroger la loi Taubira au lieu de laisser ce boulot à l'UMP. Les français étant tous gavés, du SDF au milliardaire en passant par ceux des resto du coeur et les classes moyennes, protégés, sinon ils feraient la révolution, la révolution cela commence par "du pain ! du pain !". Y compris les Révolutions arabes. Il faut revenir à l'humain d'abord. Il faut abroger des lois sociétales.

  9. Laulau dit :

    Je vais sans doute en faire hurler certain mais il serait temps d'arrêter de parler de "la gauche" et encore moins de l'union de la gauche. Il y a d'un coté les libéraux (UMP, PS, UDI, MODEM et une partie d'EELV ainsi que le FN, malgré le faux nez dont il s'affuble depuis quelques temps) et de l'autre les anti-capitalistes. La notion de gauche et droite introduit une fausse division entre les partis libéraux et lorsque le parti dominant de "l'union de la gauche" est un parti libéral comme le PS, elle est un véritable piège à gogos.

  10. Sylvain dit :

    «Avec un FN qui grimpe et un Sarko qui pointe son nez, qui osera jouer la division?», aurait, selon le Canard Enchaîné, feint de demander Hollande dimanche. On l'avait prévu ! Là-dessus, comme d'habitude, Valls nous la joue réformiste. C'est quoi un réformiste ? C'est un mec qui ne fait rien, rien, rien. Comme Sarko de 2007 à 2012. Ces gens ne font rien mais se disent courageux d'"engager des réformes". C'est quoi une réforme ? C'est un changement censé améliorer un fonctionnement. Exemple de réforme engagée par Sarko et Hollande sur le chômage : des centaines de milliards pris aux citoyens et redistribués aux patrons sous formes de cadeaux en tous genres. Pour quel résultat : pas de création d'emplois significative et un chômage qui explose laissant des millions de Français en carafe. Rhétorique fallacieuse du Medef pour couronner le tout en demandant toujours plus de milliards à placer dans des systèmes financiers occultes. Pour "mettre un terme au chômage". Donc, un réformiste favorise le patronnat au détriment du citoyen. Citoyen auquel Hollande demande de la jouer unis. Mais unis au nom de quoi au juste ? Pitié, j'ai besoin de comprendre.

  11. Titoune dit :

    Merci, l'alternative à gauche prend forme, mais c'est vous qui avez fait tout le boulot depuis le départ du FdG, et sans vous la véritable gauche serait morte, en fait nous ne savions même plus si nous existions alors il ne faudrait pas que vous ayez fait tout cela et que vous ne récoltiez que des miettes prenez garde aux dents trop longues, néanmoins et cela encore grâce à vous ça commence a bouger vous avez prit de la hauteur et c'est très bien ne prenez plus tout seul des coups inutiles encore merci, la manif du 9 devrait insuffler la colère saine d'un peuple maltraité voir nié. Soyons nombreux c'est grave.

  12. cyrille dit :

    Il faudrait aussi penser à tous les commerçants et tous les artisans qui en bavent. Il faudrait savoir leur parler à eux aussi et pas mettre ces gens là dans le même panier que les grands patrons. Comme vous l'avez si bien dit Jea-Luc, les révolutions commencent avec la prise de conscience de la classe moyenne. Celle ci a tout intérêt à ce que l'austérité disparaisse aussi. Il ne faut donc pas parler que pour les gens de gauche mais pour tous les Français. Cest bien la seule et unique façon de prendre le pouvoir. Avec tout mon respect.

  13. surmely alain dit :

    Il est question d'idées et de stratégie (compatibles). Tout indique que la social-démocratie française (façon Valls) est à bout de souffle et à terme vraisemblablement condamnée sur l'autel de l'austérité bruxelloise comme ailleurs (Espagne, Grèce, Portugal, Italie). Pour sauver la gauche (et sans doute un peu plus) nous ne pouvons faire autrement que d'affirmer notre identité politique, c'est-à-dire incarner la gauche, l'avenir de la gauche en nous rassemblant bien sûr comme l'ont parfaitement compris certains leaders clairvoyants (JL Mélenchon mais aussi Eva Joly, Cécile Duflot, Clémentine Autain et bien d'autres) et en refusant l'amalgame avec un parti gouvernemental qui n'incarne ni espérance populaire ni projet de transformation sociale ni même efficacité économique. Parce que nous voulons la réussite de la France et de la gauche nous devons nous détourner de l'échec et de la désespérance. Il reste à donner corps à ce rassemblement des forces de gauche pour prendre le relais d'un gouvernement défaillant, dans l'impasse. Sans quoi cela pourrait devenir très compliqué.

  14. THOMAS Marcel dit :

    Bonjour Jean Luc et merci pour tes analyses et tes propos. Au moins avec toi ce n'est pas la langue de bois. C'est clair, net et sans bla-bla. Vétéran du PCF ce que je déplore chez P. Laurent c'est le flou qu'il cultive à l'égard du PS et l'illusion que cela entraine, quant à la possibilité de ramener le pouvoir actuel à une réelle politique de gauche. Comme toi, je pense que Hollande, Valls, Macron et Cie sont entièrement dévoués à la politique ultra-libérale et sur le plan international à celle d'Angela Merkel. Oui la seule politique possible en France c'est la construction d'une force rassemblée, dégagée du tête à tête PCF-FG, clairement et franchement détachée du pouvoir actuel et apparaissant comme réellement susceptible d'offrir une véritable alternative à ce pouvoir socialiste, qui n'aura réussi qu'une seule chose, donner à voir que droite et gauche, c'est pareil.
    Alors,comme on disait en 2012, on ne lâche rien !

  15. Pierre 30 dit :

    Je rejoins entièrement @Laulau 59, arrêtons de parler de la gauche. C'est un mot maintenant creux et dangereux. Pour que nous soyons lisibles, il faut que nos représentants et nous-mêmes les citoyens (ie, la base) utilisions les mêmes termes. L'humain d'abord est à la fois un programme et un slogan. Usons et abusons de cette expression qui est compréhensible par tous. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple !

  16. Sylvain dit :

    Hollande se dit réformiste au nom du pragmatisme. En gros ça veut dire que, se revendiquant homme d'action, il ne fait rien. Ou alors, il fait contre l'intérêt du citoyen. Or, être de gauche, c'est censé établir d'avantage le droit du citoyen. Le droit du citoyen français dépend de la jurisprudence française et pas des Droits de l'Homme du common law anglo-saxon. Or, le Droit commercial international est dominé par ce common law et les décisions européennes en matière d'économie et de finances en découlent. Qui veut sortir de ce schéma en France ? Pas le PS, pas l'UMP et pas le FN. Ces partis sont tous conservateurs et c'est pas le FN qui veut que la Grèce rembourse une dette odieuse qui nous fera croire le contraire. C'est le rapt du droit citoyen qu'il faut combattre pour créer l'Europe sociale et pour moi, bousculer les choses passera tôt ou tard par une grève générale à travers tout le continent. La mobilisation du 9 avril est un bon début, une sorte de répétiton de ce qui arrivera bientôt. C'est d'ailleurs la seule chose qui terrorise l'oligarchie internationale et c'est d'ailleurs ce qu'à travers tous les pays européens le patronat s'attache à empêcher.

  17. PIETRON dit :

    Ils s'en foutent...oui oui. Mais ce n'est pas d'aujourd'hui. Le capital et par extension ses valets se sont toujours foutus de la multitude. Les multinationales (finalement peu nombreuses) et leurs gros actionnaires n'ont qu'un souci, s'attacher les services de politiques qu'ils auront soigneusement choisis pour manipuler les populations (le FN en fait partie, le PS ça fait "au moins" plus de 30 années, et l'autre droite cela fait des lustres). Les seules fois où ils ne s'en foutaient pas c'est lorsque le mouvement social était de grande ampleur et durable (1968 et 1995 pour les plus proches). Souvenons nous de l'augmentation du SMIC de 30% en 68.
    Bon une fois dit, ça change pas la donne. J'ai un énorme doute avec les Duflot, Nouvelle donne, par exemple. Faut essayer me direz vous. EELV semble être un ramassis d'apolitiques finalement, obsédés par leur carriérisme. Les autres, bla bla donneurs de leçons mais surtout à la recherche d'une notoriété. Non je pense que ce sont les fondamentaux qui doivent revenir à la surface. Le capitalisme, le profit maximum et immédiat, les classes laborieuses (populaires et moyennes sont des leurres), nécessité d'inverser...

  18. Fulgence dit :

    @ 63 surmely
    "comme l'ont parfaitement compris certains leaders clairvoyants (JL Mélenchon mais aussi Eva Joly, Cécile Duflot, Clémentine Autain et bien d'autres) et en refusant l'amalgame avec un parti gouvernemental qui n'incarne ni espérance populaire ni projet de transformation sociale ni même efficacité "

    A Sevran, Clémentine Autain, arrivée en 2ème position derrière le PS, alors qu'il n'y avait pas de danger FN, a appliqué les consignes du PCF et s'est désistée pour le parti de Valls et Macron en désertant le combat et en trahissant ses électeurs. Mieux vaut se renseigner avant d'encenser quelqu'un qui bave sur Mélenchon dans l'Obs, l'accuse de complicité d'assassinat avec Poutine dans les médias et se prépare à une OPA politicienne pour 2017 avec nos "amis".

  19. Tao dit :

    On s'approche du seul clash politique possible : Front de Gauche ou Front National. Le front de gauche et obligé de se rendre visible. Un logo commun, par exemple, regroupant toutes les formations politique et citoyennes qui n'acceptent pas la politique dominante est une nécessite absolue !

  20. mihou dit :

    Merci Jean-Luc pour cette lucidité et cette infatigable envie de partager tes convictions !
    Les articles de Ballast dont tu nous donnes le lien sont passionnants. Le paisible exposé intellectuel argumenté, au milieu des pétards puants médiatiques, que ça fait du bien.

  21. magda Corelli dit :

    Je souhaite que la grève à Radio France mène à la remise en cause du 7-9 et des différentes chefferies car on en a assez de leur bréviaire ultra libéral. Quant à France Télévisions leur tour va bientôt venir. Service public, la voix de ses maîtres !
    Vos propos sur le retournement des valeurs font mal au coeur mais il n'en est pas ainsi en Grèce. La solidarité est revenue avec la terrible souffrance de certains dans ce pays meurtri. Le dégoût ne me quitte pas envers les Hollande, Vals, Macron et cie. Une Assemblée représentative du Front de gauche verra difficilement le jour. Trop de tireurs dans le dos. 11 % FdG, 19 % PS, bien sûr cela laisse supposer qu'il faut garder cette formule mais du neuf avec des gens sincères ce ne serait pas mal aussi.

  22. jorie dit :

    Qu'est-ce qu'on s'ennuierait sans ces lignes de Mélenchon. Merci d'exister, de fédérer par votre intelligence politique que d'aucuns s'efforcent de détruire ou de caricaturer. Non, le FN ne propose la retraite à 60 ans qu'en baissant d'autant les charges patronales, ce qui revient à détruire le salaire différé des salariés. Piège à cons. Destruction du modèle social, avec probablement, la nécessité de souscrire à une retraite privée par points. Comme la droite. Notre mouvement ne pourra progresser que si l'on s'adresse de manière plus ciblée et précise aux TPE et aux PME, avec des arguments plus concrets et immédiats que le remplissage du carnet de commandes. Si on ne touche pas la classe moyenne qui porte la plus grosse charge de notre modèle, notre mouvement est foutu. Or, c'est notre combat puisqu'on s'attaque à la financiarisation de l'économie, cette superstructure écrasante qui influe sur tout le reste, mais on n'est pas compris du citoyen Lambda. Le FdG devrait être plus qu'un mouvement, MLP l'a bien compris avec son rassemblement bleu marine. Il faut élargir hors des cartels !

  23. kevina scooter dit :

    Je vous conseille fortement de lire les deux articles de Ballast que Jean-Luc Mélenchon nous propose à la fin de son post. Ils en disent long sur la stratégie que l'on devrait s'attacher à mettre en place pour résister et mettre en marche un mouvement puissant de révolution citoyenne. En tout cas cette lecture m'a fait chaud au coeur. Il ne faut pas désespérer, l'ennemi est puissant, sa force est dans la contamination de nos consciences. Mais les ressources de chacun sont immenses. Ne lâchons rien et continuons de creuser la montagne à la petite cuillère ! Bravo pour un rassemblement avec mais au-delà du Front de gauche. C'est à construire avec tous les à peu près qu'il y aura sans doute.

  24. reneegate dit :

    Vous êtes l'homme politique français le plus pertinent dans ses analyses et je fais souvent l'analogie avec JP Chevenement dont lui aussi les analyses se sont toujours vérifiées. Cependant je boue à vous entendre rechercher un rassemblement à gauche. Pourquoi ne pas se défaire de ces compartiments qui réunissent une Eva Joly avec malheurement des Bové et Pompily et Rugy. Ces gens ne font que déteindre et salir notre image. En sécurité informatique, tainted (marqué). Il faut prioriser et tout en haut se trouve indépendance et souveraineté, ensuite anti libéralisme. Dénoncer plus clairement le libéralisme et atlantisme européiste rampant avec autant de vigueur au PS, EELV et autres qu'ailleurs. S'autoriser comme en Grèce des partenariats comme en résistance (CNR). Franchement je me sens bien plus proche de certains souverainistes à droite que d'un gouvernement capable tel Fabius de quitter prématurément Lausanne et suivre les directives germano/bruxelloises ainsi que de l'OTAN. Alors vous obtiendrez l'image que vous méritez, lavée des suspicions dont vos anciens camarades se plaisent à vous entraver (déléguer). Les électeurs voteront pour nous, identifiés dès lors contre ce...

  25. Alfred G. dit :

    Mettre en place une assemblée représentative de la nouvelle alliance, c'est une idée géniale ! Cela suppose d'en faire la proposition à tous les membres de la nouvelle alliance qui, ayant pris conscience des effets dévastateurs de la division, et donc de la nécessité de donner pleine puissance à une démarche citoyenne originale excluant tout esprit de récupération et d'hégémonie, décideraient de lancer ensemble sur internet une campagne de signatures en faveur de la création d'une assemblée représentative. Un processus dont le facteur déclenchant résulte d'un accord de sommet certes mais un processus qui va vivre sa vie à la base, à l'instar du mouvement pour la 6° République. Cette dynamique est à portée de main. A condition d'en avoir la volonté et l'ambition, de ne pas rester figé dans ses certitudes et son mode d'organisation mais de s'ouvrir. Alors osons !

  26. oneval dit :

    Rassembler, rassemblement, ce mot est vraiment à la mode mais pour se rassembler encore faut il avoir une ligne claire. La construction européenne, la monnaie unique, la directive sur les travailleurs détachés et je pense que le salut ne passera par les partis. Par contre avec l'outil du M6r, il est certainement possible d'organiser des assemblées citoyennes, l'idée de faire des cahiers de doléances avant d'organiser des états généraux me plait assez. Quelques thèmes : l'évasion fiscale et construction Européenne, l'argent bien privé ou public, les droits sociaux et directives européenne, l'augmentation de la durée de vie doit elle nous obliger à travailler plus longtemps et regarder nos enfants au chomage,précarité dans l'emploi avenir de notre jeunesse, égalité des citoyens personne physique ou morale devant l'impôt, l'éducation et laïcité, etc.

  27. archerducher dit :

    Bien sûr qu'ils s'en foutent, nos gouvernants, mais aussi une bonne partie des Français qui revoit Sarkozy sur le retour, Le Pen qui tourne en boucle sur internet, les chaines infos, le 20 h.
    Tout le monde s'en fout autour de moi, parler comme les commentaires dit ci-dessus, on nous regarde comme un E-T, c'est trop intello ou trop compliqué à comprendre.

  28. Costes-Beau dit :

    Ah ! J'attendais des choses concrètes je suis servie ! Voilà une vraie manif., en espérant qu'elle ne soit pas récupérée ou détournée. Allons y nombreux et ce sera un vrai symbole, ah si on pouvait être aussi mobilisé que "pour Charlie" mais j'en doute.

  29. André dit :

    Parce que très largement utilisé sans logique repérable comme une franchise qui permet de retrouver le sigle sur des listes diverses, le FdG en tant que tel est devenu exclusif d’une adhésion de tous ceux qui ont délibérément décrété leur mise à l’écart des appareils. L’aboutissement de la proposition plutôt opportune dont il s’agit est inéluctablement lié à l’exclusion de tout ce qui a entrainé l’actuel rejet de la politique et les chances d’un changement dépendent des différences explicitement claires et perceptibles que présentera la dynamique envisagée par rapport au fonctionnement en cours. Nul doute que le succès s’il advient reviendra à tous ceux qui auront trouvé la pédagogie adéquate d’une présentation des choses susceptible d’interpeller les citoyens sur un autre « possible » et sur l’urgence nécessité de l’inventer collectivement.

  30. thery dit :

    Oui, a les voir souriants et insouciants, ils s'en tapent le coquillard et se foutent de nous. La rage. Aux législatives, ça va faire mal eux iront a droite ou dans des grands trusts a la botte du capital (traitre).

  31. jean ai marre dit :

    Le tripartisme ! C'est encore une proposition dans le discours véhiculé par des journaleux. Nous avons même entendu tripolarité, mais qui est le neutre, la phase positive et la négative ? Je vois les doigts se lever. Mais je ne ferais pas de commentaires. Car en fait il y a tant de porosité entre le FN et l'UMP que l'on peut les regrouper, et comme on ne voit pas de différence entre la politique de Hollande et celle de Sarko, il s'agit bien d'un tripartisme ou, pour être Pagnolesque, d'une trilogie.
    Reste à nous Front de gauche, assemblées de citoyens, simple électron libre de gauche, de forcer les appareils de partis pour qu'une dynamique prenne place, en terme d'économie et de social. De nombreux leviers s'offrent à nous, notamment sur l'écologie, où il est clair que c'est le capitalisme qui dictera sa loi ! Saisissons nous de ce thème et enfonçons le clou. L'écosocialisme est un thème porteur. D'autant plus que la prochaine conférence sera du même tonneau que celle de Copenhague. Nous avons une chance à saisir pour se démarquer de ces triboulets.

  32. Willia dit :

    Bonjour Jean-Luc, bonjour à tous chers camarades,
    J'ai lu attentivement le billet de Jean-Luc, il est plus que convainquant que c'est lui et nous tous vrais de gauche qui avons raison, ils se foutent de tous sauf bien sûr des grand patrons de leurs fortune, et quand j'entends à la télé qu'ils disent que le programme de Jean-Luc est le même que celui de M L Pen, je suis révoltée, c'est honteux ! Comme si le FN était aussi digne que le FdG, ils oublient peut-être que ce parti nazi (et MLP garde toujours son père comme président d'honneur à la tête du parti). Le pire c'est que ça marche dans les têtes de ceux qui ne comprennent rien, ils n'écoutent que ce qu'on leur fait écouter, mais J-Luc fait partie des abonnés absents, tandis qu'elle c'est du 5 colonnes à la une, mais il faut garder espoir, en espérant qu'une fois ils auront compris ils sentiront leur douleur, et ce sera nous les vainqueurs de la République ! Sauvons les valeurs de la vraie gauche ! A bas la dictature du FN !

  33. semons la concorde dit :

    En ce moment, Radio France est en grève. Je recommande le site de Daniel Mermet : là- bas si j'y suis, qui a mis en accès libre la partie qui concerne la grève. Et là, vous verrez en direct l'attaque frontale de l'ultralibéralisme contre le service public. Ce media auquel nous contribuons à hauteur de 26 euros par an nous appartient, à nous citoyens, et devrait être géré démocratiquement. Au lieu de quoi le directeur aux ordres de la finance et des grands groupes a entrepris de vendre notre bien commun à la découpe. Voilà longtemps que la même logique est à l'oeuvre dans toute l'économie du pays et Radio France jusque-là a protesté très mollement. J'espère que l'équipe des journalistes ouvrira enfin les yeux et fera sincèrement son travail. J'exclus des journalistes les perroquets de la finance qui nous bassinent tous les matins avec le cac 40. On peut signer et aider financièrement les grévistes.

  34. simon C dit :

    Tout ce que je sais, c'est qu'ils sont déjà tous dans les "starting block" pour 2017. Comme si demain n'existait pas pour eux. Il est vrai que pour beaucoup, la peur du lendemain et les 15 du mois difficiles, ils ne connaissent pas. Quoi qu'il en soit, il faudra compter sur le FN au 2ème tour, j'en ai bien peur et le candidat qui sera en face, s'il est du centre ou de droite passera haut la main. S'il est de gauche, rien n'est moins sûr car le report des voix ne se fera pas, je le crains.

  35. Vous oubliez, Jean-Luc, dans les médias, la radio tout de même ! Il n'y a pas que la télé, heureusement ! Et votre déclaration a été retransmise lors de la soirée consacrée aux élections sur France Inter.

  36. Revelard dit :

    Quand un ministre de l'économie dit socialiste, revendique, face au livre de Piketty, une société telle qu'elle existait au 19 ième siècle, cela en dit long sur l'idéologie qui anime ce gouvernement.

  37. CORONA dit :

    Bonsoir Jean-Luc
    Je suis un admirateur, retraité qui n'a pas la nécessité de se plaindre par rapport à beaucoup d'autres. Issu d'une famille très à gauche, j'ai toujours plaisir à vous lire et je vous dis, continuez. La chose qui me gène dans ce pays, c'est le manque de parole au niveau national. Il est trop rare que vous soyez invité à la télé pour vous exprimer de même que le PC. Tout le système et surtout les socialistes sont anti FdG et PC avant tout, il va falloir que cela change, car Sarko est à l'affût. Je sais que vous en êtes conscient, mais il faut faire vite. Je souhaiterais que sur un terrain d'entente réciproque avec le PC, que vous formiez une équipe très unie, et peut-être changer de nom, remplacer FdG qui a tendance à être confondu avec FN (rien de comparable pourtant). C'est mon ressenti, peut-être PC, qui sait ? Continuez.

  38. irafik36 dit :

    La France n'est plus maitre de son destin. C'est l'Allemagne de Madame Merkel qui décide ce qui est bien ou pas pour la France. Rien ne se décide sans l'Europe de bureaucrate, qui n'ont aucune légitimité n'étant pas élu mais nommé par les états membre pour appliquer la politique de Madame Merkel. Les partis populistes dans les états membre de l'Union européenne ne cessent d'augmenter leur audience. Peut-on penser qu'un jour la France sera dirigée par un parti populiste ? C'est utopique de le penser a l'heure actuele, mais cette hypothèse qui parait invraisemblable peut un jour être un réalité tant les peuples de l'Union européenne sont soumis au diktat financier. L'Espagne avec le parti Podémos qui bouscule les partis traditionel, Syriza parti d'extrême gauche qui ont remporté les dernières élection parce que l'Europe ont mis a terre leur économie. La France qui a chaque élection le Front national fait des scores a faire trembler les parti traditionnel, mais les dirigeants de tout bord n'y voient aucun problème, la réalité est tout autre les partis de gauche prêchent pour leur chapelle préférant la désunion que l'union.

  39. Vassivière dit :

    @88 Corona
    Je crois que vous devriez relire le post de JL. Mélenchon. Dépasser le FdG avec de nouvelles composantes telles que EELV, Nouvelle Donne, les Socialistes affligés, et donner un autre nom à ce mouvement ne peut signifier prendre le nom de PC qui en est une des composantes. Ouvrir plutôt que rétrécir. Ou c'est moi qui ne comprends plus Jean-Luc Mélenchon ! L'imagination au pouvoir.

  40. Yann dit :

    Chers tous,
    Un commentaire pour dire combien j'ai été affligé de devoir choisir, au 1er tour dans mon canton de Toulouse, entre 2 listes du Front de Gauche. Une liste Front de Gauche-PCF, et une liste Front de Gauche-PG. J'avoue franchement être désolé de la situation. C'est bien triste d'en arriver là après la campagne de 2012 qui m'a mis en selle de la vie politique. Que de souvenirs de meetings assidûment suivis en streaming dans l'attente du magnifique rassemblement qui a eu lieu dans ma ville, place du Capitole. Je suis triste et inquiet de voir une telle déconfiture locale de notre FdG.

  41. Caliban dit :

    Etrange sentiment. M. Mélenchon, vous faites un diagnostique, celui de la prédominance de la Commission européenne, mais selon moi vous vous arrêtez au milieu du gué. Si les politiques austéritaires viennent effectivement de Bruxelles, si les comme nous le savons le péril s'aggrave avec les négociations sur le Tafta, pourquoi opter pour, d'une part des manifestations nationales ? Certes cela permet de se compter, mais pour Bruxelles est-ce que cela compte ? D'autre part des alliances politiques avec des Partis politiques eurolâtres qui se bercent d'illusion sur la construction européenne.
    Vous faites le pari que vous serez un jour aux affaires (élections présidentielles) ou que le peuple restaure sa souveraineté (m6r). Quelque soit l'hypothèse, je l'espère le plus sincèrement possible. Mais cela n'irait-il pas plus vite et cela ne serait-il pas plus parlant pour les Français que vous proposiez la sortie de l'UE ?
    C'est à mon sens le coeur du débat, et l'essentiel du clivage qui n'est plus gauche / droite mais bas / haut.

  42. educpop dit :

    Et voilà que les idées fausses à propos de la pauvreté, de l'immigration, de la dette, de la sécurité, sont redevenues le socle conservateur où la droite reprend pied, comme si elle reprenait ce qui est à elle et qu'un accident démocratique lui aurait provisoirement faut perdre. Cette désespérante médiocrité est prise pour de la rigueur par le peuple, le peuple serait donc médiocre ? Jean-Luc Mélenchon dit que non, mais ceux qui trahissent le peuple dans les traités et les lois sur le renseignement peuvent dormir tranquille pour le moment. Avant la catastrophe démocratique qui se profile, encouragée par les stratégies opportunistes des acteurs divisés d'une gauche fragile, il faut qu'un grand cri de colère soit poussé. Sinon l'oppression va gagner, beaucoup d'entre nous vont tout perdre. Traitons avec indifférence une telle perspective et il faudra se préparer au pire.

  43. Catherine dit :

    Autour de moi, j'entends qu'on n'aime pas ce qu'on appelle une manif contre "l'austérité". Ils se déplaceraient plus volontiers pour une manif contre la pauvreté car, disent-ils, contre l'austérité ce sont toujours des "gros" qui défendent leur pré carré. J'ai beau expliquer austérité rien n'y fait.
    Cordialement

  44. Francis dit :

    Assemblée citoyenne. L'adhésion directe au FdG n'a pas reçu le soutien nécessaire dès les présidentielles, d'abord car le PCF, pour garder "l'outil", n'en voulait pas, mais le PG n'a pas non plus trop insisté. D'où la perte de crédibilité et le recul du FdG. Le grand écart des alliances dans les élections qui ont suivi. Les départementales ont montré des situations positives mais aussi, encore, des attitudes négatives comme le meeting de second tour de P. Laurent avec Bartolonne, ce qui laisse présager pour les territoriales beaucoup d'incertitudes. Alors oui pour les assemblées citoyennes, mais que de boulot devant nous !
    Une autre chose me perturbe. Jean-Luc Mélenchon, tu parles toujours du PCF et du PG, jamais des autres composantes dont Ensemble ! Pourquoi ? C'est toujours JL et PL ! Si tu "néglige" ces militants comment pourra tu accepter les décisions des assemblées citoyennes ? A moins que tu ne considères que ce ne serai, comme le PCF, des outils ?

  45. richard30 dit :

    @ Caliban.
    "Mais cela n'irait-il pas plus vite et cela ne serait-il pas plus parlant pour les Français que vous proposiez la sortie de l'UE ?"

    Il aurait été judicieux que vous ajoutiez à... la sortie de l'UE, le contexte : telle qu'elle est conçue aujourd'hui, par des traités illégitimes. Le problème ce n'est pas l'UE mais ses traités de fonctionnement parfaitement illégitimes, pour les Français et d'autres pays membres. De plus l'UE, ne possède pas de Constitution démocratiquement avalisée.

  46. marj dit :

    @84
    Oui, il y a une grève dure à Radio France mais j'ai entendu hier soir que seuls un tiers des journalistes ont voté la grève, pour le reste, ce sont surtout les techniciens et autres petites mains cachées qui poussent. C'est quand même assez significatif, sans doute certains attendent-ils d'être réduits à néant comme l'a été le service public audiovisuel public en Grèce ? Et là on pourrait peut-être espérer une réaction des journalistes ayant pignon sur rue ? Même pas certain.

    @yann91
    Idem pour moi à Toulouse, mais les divisions ne sont pas nouvelles ici, par contre, ça a mieux fonctionné dans le monde rural comme dans le Lot. Ne perdons pas espoir qu'une large dynamique revienne. Sinon, aux dernières nouvelles à Toulouse, le nouveau maire de droite a décidé d'augmenter les impôts locaux de 15% (contrairement aux promesses) et la cantine et de supprimer la gratuité pour les enfants les plus démunis.

  47. lemetayerv dit :

    A Catherine. Tu sais le nom d'une manif pour défendre nos vie qu'elle s'appelle "contre l'austérité" ou "contre la pauvreté", il y en a toujours qui trouveront une excuse pour se mettre la tête dans le sable. Voir qu'il y a des millions de gens qui descendent dans la rue pour défendre la liberté d'expression et qui ne descendront pas pour défendre leur propre liberté, tout cela est pathétique. Si les mouvements Syriza ou Podemos ont pris de l'ampleur, c'est grâce aux rassemblements du peuple dans la rue, qui ensuite s'est organisé en force politique. Un peuple rassemblé dans la rue, ne peut rien s'il n'organise pas au niveau politique les règles qui régissent leurs luttes : constitution, lois, régime politique. C'est d'ailleurs pour cela que le gouvernement nous attaque si violemment et si rapidement, il sent que c'est le moment plus que jamais par notre impuissance, notre indifférence, notre dégoût. Il s'attaque à des gros morceaux qu'il n'a jamais réussi avant : CDI, SS, services publics. Un film nous l'explique : "Ne vivrons plus comme des exclaves" de Yanis Youlontas. Pendant que nous ne disons rien il agit.

  48. Poncet dit :

    Je pourrais partager le constat que "l’ensemble des idées qui vont de soi auquelles adhèrent les gens ordinaires et en majorité dans la société, n’est plus celui qui prévalait jusque-là.". Mais pas tout à fait celui que "La fraternité spontanée d’hier, certes parfois angélique, s’est évanouie dans une xénophobie banalisée.". En tout cas, ce n'est pas ce que disent ces élections. Elles nous rappellent que cinq millions de Français sont prêts à voter pour l'extrême droite, mais nous savions qu'il y en avait eu déjà jusqu'à six. Ce n'est pas dans la xénophobie, déjà bien installée depuis des siècles, que s'est évanouie la fraternité : elle s'est dissoute dans l'idéologie du rapport de force individuel, de la compétition de tous contre tous, dans la "lutte des vêtements classe" comment le décrivent si malicieusement les Fatals Picards. Cette lobotomie généralisée, fruit de trente ans de culture des pulsions par la télévision, ne se voit pas principalement à travers le vote de cinq millions de Français, mais à travers le comportement des autres. Notamment ceux qui votent encore, quand ils n'ont pas plus important à faire, pour le PS.

  49. Jean dit :

    Merci au front de gauche. Il y a donc encore une gauche digne !
    Mais il est inutile de s'offusquer de la ligne suivi par nos nains. Ils sont dans la ligne historique de la social-démocratie "gérante loyale du capitalisme" dixit Léon Blum. Depuis l'assassinat de Rosa Luxembourg, en passant par la honte de la "non intervention" vis à vis de l'agression de l'Espagne républicaine par les forces fascistes européennes, et la guerre d'Algérie, l'histoire ne cesse de nous mettre sous le nez la malfaisance de cette engeance qui, ainsi, n'a eu de cesse de préparer un grand tapis rouge au fascisme. Dans ce cas de figure, le suffixe "isme " ou "iste" est au concept auquel il veut se rapporter, ce que le coucou est au nid d'autrui : un prédateur!
    Vous aviez dit socialiste ? regardez-les face à la Grèce, par exemple. Mais n'oublions pas ce leg de Jean-Paul Sartre : "Les hommes ne sont impuissants que lorsqu'ils admettent qu'ils le sont".

  50. georges glise dit :

    Ça fait du bien d'avoir et de lire une analyse vraie de la réalité. Mais autant je crois que le m6r et les assemblées citoyennes vont dans le bon sens, celui d'un rassemblement populaire de type Podemos, autant j'ai des doutes quant au FdG proprement dit, avec des alliés à géométrie variable, qui s'allient tantôt avec les uns, tantôt avec les autres. P. laurent m'a semblé être surtout nostalgique de la grande union de la gauche, et EELV n'est guère plus clair. Nos efforts doivent donc porter en priorité sur le renforcement et le développement du PG. Mais encore merci pour ce texte.


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