05fév 15

Grèce : refuser le coup d’État financier de la BCE

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La décision de la BCE (Banque centrale européenne) à l'encontre de la Grèce entraîne l'Europe dans une direction autoritaire inouïe et l'Euro vers une crise majeure. Couper les liquidités d'un pays a déjà été fait contre Chypre. Ce pays avait été  mis à genoux par la violence d’un procédé qui s’identifiait comme un acte de guerre. A présent, c’est sur la base d’une « présomption » de blocage de la discussion, appréciation politique qui n’est pas dans ses statuts, que la BCE menace le système bancaire grec d’effondrement.

Par cette décision et la sinistre déclaration de Junker selon laquelle « Il ne peut y avoir de choix démocratiques contre les traités européens » est donc proclamée une théorie de la souveraineté limitée des peuples européens. Ce jour est donc un jour sombre dans l'Histoire de l'Union européenne !

Notre solidarité avec le nouveau gouvernement grec qui veut respecter son mandat doit être très active. Je demande au président de la République François Hollande de s’opposer à la décision de la BCE et d’organiser à Paris un sommet européen pour régler, avec la Grèce, le problème que pose l’austérité sans fin imposée par la Troïka. J’ai demandé à être reçu par lui à ce sujet.

Je propose qu'une initiative de mobilisation dans la rue soit prise. Je crois qu'il ne faut pas tarder à proposer au peuple français d'exprimer sa solidarité avec les Grecs et de défendre sa propre indépendance avant qu'elle soit à son tour mise en cause frontalement comme l'est celle de la Grèce.

D’un mal peut-on tirer un bien ? La violence de la réaction de la BCE contre la Grèce surligne surtout l’impasse du modèle actuel de construction européenne. Il semble se faire comme une raison supérieure à la volonté des peuples et maintenant des nations. Il s’identifie à un modèle imposé de force.

Un tel modèle n’est pas viable. Dans l’immédiat, il menace de faire exploser la zone euro et l’Union européenne elle-même. Face à cela, une autre Europe est possible. Le blocage actuel en est l’occasion. La France peut en être le déclencheur. C’est son intérêt. Car le moment où elle se verrait contester sa souveraineté se voit trop nettement profiler, si l’on tient compte du ton et des méthodes déjà utilisées par la Commission, pour exiger sans cesse de nouveaux tour de vis budgétaires et structurels. François Hollande peut donc faire beaucoup.

Notre pays est membre fondateur de l’Union, il en est la deuxième économie et bientôt la première population. Il ne peut limiter son ambition a être le « bon élève de la classe européenne ». On va voir si la conférence de presse de François Hollande élargit l’ambition et la capacité d’initiative de notre pays. 


180 commentaires à “Grèce : refuser le coup d’État financier de la BCE”
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  1. Monique LC dit :

    Je suis d'accord avec @Yague Y. et d'autres qui pense utile de faire une manif, pour montrer aussi que la Grèce n'est pas seule et qu'elle se bat pour elle même bien sûr mais aussi pour une Europe des peuples anti austéritaire. Nous savons tout l'intérêt qu'il y a pour Podemos et autres à cette victoire. Or si les manifestations n'ont pas toujours du succès en participation et en résultat, il faut voir que les choses évoluent très vite et qu'il y a un réservoir de mécontents qui ne s'expriment pas toujours, je veux parler du clan des abstentionnistes qui sur des mots justes et des objectifs clairs qui les concernent peuvent être là. Je pense qu'actuellement les Français (parmi les 99% qui ne sont pas nantis) sont à l'écoutent et se sentent concernés. Je suis peut être optimiste mais il y a des moments à saisir dans l'histoire, et de toute façon une manif de plus où l'on ne serait pas nombreux cela n'est pas bien grave face à l'enjeu. Alors oui, on ne lâche rien, défilons !

  2. lesa dit :

    Oui, Lancer une souscription au niveau européen pour sauver la démocratie grecque

  3. chris_84 dit :

    @97
    "Le peuple grec ne veut pas..."

    Le peuple grec veut retrouver sa démocratie, ce qui n'est apparemment pas compatible avec les règles de l'UE libérale, et de la gestion de la monnaie commune. Et si le peuple français veut aussi sa démocratie pleine et entière, nous ne pouvons plus nous berner d'illusion car nous ne sommes pas maîtres de notre destin avec les règles établies contre le peuple, par nos adversaires. Nous ne pouvons pas considérer qu'il serait un échec de sortir de la zone euro, mais un succès car c'est un instrument des politiques libérales et pour les prochaines années à venir, malgré une abstention très forte, nous sommes menés par les coalitions PPE et PSE au perlement européen, autant dire que nous allons manger du TAFTA. L'idée de changer les choses de l'intérieur est une idée qui est résolument antédiluvienne. Le vent de la démocratie doit être réaliste et envoyer balader cet édifice qui est construit dans ses règles pour nous asservir. Quand allons nous revenir à la raison et arrêter de rêver ?

  4. Gaston BOSSUS dit :

    Ne l'oublions pas, le but final du libéralisme est la suppression des états. Dans les jours qui viennent, il faut créer des manifs dans toutes les villes d'Europe. Après la mobilisation "Je suis Charlie", vient la mobilisation "Je suis grec".

  5. claudius dit :

    Pourquoi pas une pétition européenne sur le statut de la BCE qui doit appartenir aux peuples d'Europe et non aux dirigeants auto cooptés et qui ne doit pas déclarer la guerre à la démocratie ?

  6. sergio dit :

    Un très gros syndicat allemand a déclaré sa solidarité avec la Grèce contre le coup de force de la BCE puis de Schauble.
    La Lettre de Jean-Luc à Hollande place le PS dans l'obligation d'une prise de position claire devant cette agression eurocrate et financière inouïe. Après les "effets" de communication du 11 Janvier regonflant Hollande pour quelque temps chez les sondés ou les 40 % d'électeurs du Doubs, cette lettre va soit replacer le PS dans son rôle de collaborateur avec la troïka soit le propulser en allié obligé de la "Gauche" retrouvée en Grèce et bientôt en Espagne.
    Quant à trouver des moyens pour aider la Grèce à notre niveau, les petits ? Les manifs, les collectes, les drapeaux peuvent jouer un rôle. Le réveil des politiques, syndicalistes, intellectuels, artistes et journalistes en Europe et dans le monde le peuvent aussi.

  7. Amar dit :

    C'est une déclaration de guerre, rien d'autre. Et les peuples doivent la recevoir comme telle. Face à cette arrogance il faut réclamer un référendum sur le maintien de la France dans la zone euro. C'est la seule contre-offensive crédible, toute autre forme d'action apparaitrait comme de la gesticulation. JL Mélenchon vous êtes Député européen et vous ne pouvez ignorer la signification de la dette, imposer les "réformes". Tout ceci s'inscrit dans le cadre des Objectifs 2020 (mis en place par la Commission Barroso au lendemain de la crise). Dans son Bilan d'étape 02/2014 la Commission presse les états d’accélérer les réformes "L'amélioration de la qualité des dépenses publiques et le fait de mettre davantage l'accent sur l'efficience des administrations publiques et de rendre les régimes fiscaux plus propices à la croissance, notamment en déplaçant la charge fiscale pesant sur le travail vers des bases d’imposition liées à la consommation, à la propriété et à la pollution, joueront un rôle de plus en plus important dans la préservation et l'évolution du modèle européen de croissance et de société. (Etat des lieux 2020). Politique de l'offre ou...

  8. yves83 dit :

    Bonjour Jean Luc, de tout cœur avec vous ! Une question. Puisque la BCE se permet un tel coup bas, hors des normes, hors des règles, hors de ses attributions, avec l’acquiescement tacite des pays européens et, quelque part, pour plaire à l'Allemagne, comment se fait-il que la Grèce ne peut pas exiger à l'Allemagne, avec l'appui des pays européens, le remboursement légitime de la dette dont cette dernière lui est redevable depuis la dernière guerre mondiale ?

  9. dosias dit :

    Bonjour Jean-Luc,
    Après avoir lu votre message et parcouru les commentaires, je me trouve partagé entre la joie de voir un certain courage politique encore vivace à travers vous et le front de gauche et la tristesse de constater autant de naiveté chez vous comme chez beaucoup de sympathisants. Comme beaucoup, tous, vous oubliez la dimension tragique de l'Histoire. Le fait entre autres que le rôle historique de la social démocratie est la destruction du travail et de ses acteurs. Rien n'a été obtenu pour les travailleurs dans ces sociétés sans combats âpres et physiques, ouvrant enfin sur de véritables négociations. C'est un rapport de force ! Le PC est à l'origine des grandes avancées sociales d'après guerre car il était une force politique majeure et armé ! Il a pu ainsi intimer à la droite réactionnaire, au patronat collabo, les efforts financiers indispensables pour reconstruire le pays. Sinon les travailleurs n'auraient rien eu. La cupidité et l'aveuglement des classes dirigeantes, autoentretenues, ne cessent que par la force malheureusement. Ces grands "shootés" de la rente financière et du malheur des travailleurs sont des métastases sociales. Ne discutons plus !

  10. thery dit :

    Décidément plus ça va, pire c'est. Les rapaces de la BCE montrent ouvertement les dents ! J'espère que cela ouvrira les yeux des sceptiques vis a vis du comportement de certains (européens) qui en fait travaillent pour eux. Mais en attendant les Grecs se sont déterminés. Comment vont ils procéder pour retourner la situation, nettoyer chez eux, assainir les finances et redresser l’économie ? Vu les peaux de bananes qui vont être glissées sous leurs pieds...

  11. Catherine Albertini dit :

    Manifester ne suffira pas. Il faut mettre la Germanie face à son histoire et qu'elle fasse son introspection historique. Combien de fois lui a-t-on effacé sa dette au cours du siècle dernier ? Que n'a-t-elle pillé la Grèce, la Pologne, la République Tchèque sans jamais rendre l'argent exigé et que n'a-t-elle commis de crime de guerre en Grèce comme dans toute l'Europe de l'Est. L'Europe l'a sauvée. Maintenant elle retrouve son arrogance et veut régner économiquement sur l'Europe. En réalité il n'y a pas de dette grecque. La démocratie Grecque, la voix du peuple doit être respectée il ne saurait y avoir de "solution finale " pour les Grecs. Plus la presse rappellera la Germanie à son passé, plus la Germanie sera contrainte à mettre de l'eau dans sa discipline budgétaire. L'Histoire ne peut pas être effacée, une dette oui.

  12. marianne31 dit :

    Les seuls qui sont avec les Grecs ce sont les pauvres de France, d'Espagne, de partout. En Espagne ils sont nombreux et mobilisés. En France, les classes moyennes sont encore confortablement installées, voila pourquoi les Français ne se mobilisent pas beaucoup. Ceux qui ont 600 euros pour vivre, comme moi, sont prêts a tout pour sortir de cette misère mais nous ne sommes pas (encore) majoritaires. Les dettes s’accumulent, les huissiers menacent et les aides se font attendre. "Je suis Grecque ", je les comprends.

  13. A.Ribbens dit :

    C'est pour lutter contre toutes ces décisions qu'il faut sortir de l'UE, de l'EURO et de l'OTAN. Soutenir et appeler à manifester le 31 mai prochain à Paris dans le cadre du 10ème Anniversaire de la Victoire du NON au traité constitutionnel Européen. Pour un front populaire, patriotique et antifasciste, pour la reconquête de la souveraineté nationale.

  14. Gaston dit :

    Le jour où le FdG osera dire que l'UE ne peut être que antidémocratique, que la seule solution pour le peuple de retrouver une souveraineté est de sortir de ce machin, tous les grands médias lui fermeront leurs portes, et il n'aura plus aucun ouverture pour s'exprimer.
    Il y a de toute évidence plus de Français qui disent non à l'€urope, que de Français qui disent oui, (et plus encore qu'en 2005), et pourtant nos élus sont majoritairement issus de partis europhiles. Pourquoi ? Parce qu'ils trouvent toujours des soutiens médiatiques qui les portent au pouvoir. Et parce que le seul parti médiatisé (FN) qui semble europhobe joue finalement le rôle d'un épouvantail rabatteur pour les partis europhiles.
    Nous ne sommes pas représentés. Nous sommes matraqués, lobotomisés, hypnotisés, manipulés, désinformés, récupérés, canalisés, domestiqués, mais pas représentés.

  15. Olivier Rocher dit :

    Ces laquais de la finance veulent stopper toutes velléités des peuples à reprendre la main sur leur devenir. Ils essaieront de torpiller la volonté du peuple Grec par tout les moyens (pourquoi pas jusqu'à une guerre civile suivie d'une dictature) et que cela serve d'exemple pour tout les autres (Podemos) qui voudraient s'affranchir et se libérer de leur tutelle ultra libérale.
    Manifester en France c'est comme "pisser dans un violon". Par contre je rêve d'une mega manif européenne devant la commission Européenne pour soutenir les alternatives et d'exiger entre autre la démission de junker (luxleak).

  16. pichenette dit :

    L'Union Européenne actuelle est une secte d'eurocrates enchaînés à des lobbies du grand capitalisme, on devrait plutôt dire du grand banditisme qui touche tous les domaines clés, qui prend en otage les Etats, brisant les cohésions sociales en esclavagisant la majorité des individus en passant par la servitude volontaire. Cette secte est mortifère, génère les conflits en s'accaparant les cerveaux (libérés), en confisquant les votes "non" des référendum. Secte à mettre au ban!
    Oui à une Union européenne des échanges entre nations souveraines. Même si nous ne sommes pas persuadés de l'effet, il est essentiel d'entreprendre des réactions montrant que les décisions de Draghi dépassent la Grèce, ces dettes odieuses sont l'affaire de tous et le gouvernement grec a fait des propositions convenables qui auraient dû être entendues. Manifestons "nous sommes des Grecs" (le "je suis" renvoie à l'individu(?)), "nous sommes en démocratie", "nous voulons une vie digne", "des banques pour investir". Parler d'union nationale alors que la nation est nécrosée par les politiques et politiciens soumis à la finance, finances pour innover et "faire des sous-humains" électronisés!

  17. Willia dit :

    Bonjour J-Luc, bonjour à tous Camarades,
    Tous les peuples ne veulent pas de cette Europe là, ils disent non, mais les gouvernants ne vient que leurs intérêts, la finance, la finance. Manifester dans les rues ne servira à rien, comme pour nous en France, et les médias n'y vont pas de mains mortes, les Grecs ont dit non, comme nous, mais que reste t- il de ce non ? Il faut sortir de l'Euro, je sais qu'on ne peut pas vivre les uns sans les autres, mais un peu plus de partage des richesses redresserait peut-être la situation qui sait ? Espérons en de jours meilleurs, je vois un avenir sombre.

  18. Vassivière dit :

    Trois cents économistes et universitaires de tous les continents, de James Galbraith à Stephany Griffith-Jones, de Jacques Sapir à Dominique Meda, appellent les gouvernements européens et les institutions internationales à « respecter la décision du peuple grec » et à « engager des négociations de bonne foi avec le nouveau gouvernement grec pour résoudre la question de la dette ».

  19. Didier dit :

    Nous sommes tous Grecs. Vive Syriza ! Achetons grec, parlons grec et visitons la Grèce. Partons au front grec.

  20. naif dit :

    Si vous voulez savoir comment la BCE vote, voici un lien qui éclaire comment sont prises les décisions. En Février, l'Irlande, la France, la Grèce et Chypre n'ont pas voté.

  21. Bernard de Hamme dit :

    Il y a un gros problème en France, d'un côté, on défend la liberté d'expression, ce qui est bien, et d'un autre, des histrions comme Laurent Ruquier, la tourne en dérision. C'est vrai que l'on ne peut lui en vouloir. Un gros salaire fait de vous un esclave du capitalisme, et de la mondialisation. Et pour le garder (le salaire), on est prêt à tout. Ce qu'il nous faut, ce sont des hommes !

  22. Laurent dit :

    Le piège se referme et la dictature prend forme. Bientôt le nouveau traité transatlantique nous tombera dessus comme une enclume. En effet, comme le dit précisément le président de la Commission, il n'est pas possible de bouger une seule virgule des traités sans avoir l'approbation de la totalité des pays membres de l'union et d'ailleurs, l'Europe n'a pas été faite pour le droit des peuples et force est de constater que nous ne sommes plus en démocratie. Le problème est que nos dirigeants persistent à nous faire croire qu'une autre Europe est possible y compris Jean-Luc Mélenchon que j'affectionne mais que je ne comprend plus. J'ai de fortes convictions à gauche, j'ai été militant CGT durant plus de 10 ans, j'ai exercé différents mandats syndicaux et électifs. Je suis toujours syndiqué à la CGT. Une manifestation de plus ne changera rien puisque le rouleau compresseur est en marche. Seule la sortie de l'Europe, de l'OTAN et de l'euro Nous permettra de retrouver le chemin d'un avenir démocratique. Le premier président de la commission européenne se nommait Walter Hallstein. C'était un éminent juriste du III Reich. Il a été cosignataire du premier traité de Rome.

  23. marchand dit :

    Bonjour Mr. Mélenchon,
    Les commentaires qui font suite à votre demande de rencontrer F. Hollande sont sans ambiguïté, tous disent qu'il n'en ressortira rien. L'expression de Juncker "le choix démocratique des pays de l'UE ne peut aller à l'encontre des traités européens" constitue un parfait résumé de ce qui se passe dans l'UE depuis notamment 2005. Tout va à l'encontre des peuples et vous le savez parfaitement. Votre analyse est partagée par de très nombreux citoyens. Pourtant, les résultats électoraux du FdG ne sont pas au rendez-vous. Poursuivez votre analyse et traduisez cette analyse en stratégie politique qui définira sans ambiguïté votre ligne politique. Au sein du FdG, des militants affirment haut et fort une autre ligne politique, ce sont vos camarades de la Gauche d'Opposition qui demandent que la souveraineté nationale soit respectée, qu'il est nécessaire de sortir de l'euro. Vous disiez vous-même que si le traité de libre échange entre les Etats-Unis et l'Union européenne était adopté, il faudrait sortir de l'UE. La ligne est tracée. Pour les peuples, il y a TINA "there is no alternative" vis à vis des institutions européennes : il faut en sortir et...

  24. Truc dit :

    Et on fait comment pour refuser le diktat de l'Allemagne et de la BCE ?

  25. Patrice C. dit :

    La seule chose qui reste à faire maintenant en Grèce par Syriza c'est de demander au peuple un referendum sur la sortie de l'euro. Et on verra bien la balle changer de camp car c'est toute la zone euro qui s'effondrerait !

  26. Nadia MOISSET dit :

    On peut supposer que les personnes qui publient un commentaire sur le blog de Jean-Luc Mélenchon sont en quelque sorte l'avant garde du peuple de gauche de France. Je suis frappée et déçue de la naïveté de certains commentaires, de la déception et du manque de combativité d'autres qui considèrent que manifester ne sert pas à grand chose ou pensent que Hollande menteur manipulateur et soumis à Mme Merkel et au grand capital n'est pas à solliciter. Et pourtant le 11 janvier le peuple uni est descendu dans la rue, signe que c'est possible si on sait le motiver. Certes pour cette fois les médias étaient avec nous et ça fait une différence, même si la récupération de l'unité nationale a été faite immédiatement par le pouvoir. Je considère que oui, il faut manifester, non seulement pour le peuple grec et son gouvernement de la vrai gauche, mais aussi pour faire le lien avec nous, peuple de France, qui avons des revendications semblables car notre pays s'est non seulement arrêté de fonctionner mais est engagé dans une régression devenue insoutenable pour nombre d'entre nous. En investissant la rue nous entrons dans l'action fédératrice dont le passé montre que cela peut aller bien plus loin que...

  27. jean sur dit :

    Le message de MM Draghi, Juncker, Moscovici aux peuples grec et français : on peut réussir à s'échapper de Guantanamo, mais on ne s'échappe pas du bagne européen !

  28. joffre dit :

    Ce que Junker a déclaré est une insulte et une humiliation de plus pour chaque individu vivant en démocratie et illustré quelles démocraties ont été érigées. Nous devons au minimum manifester voire nous révolter. Ne pas le faire serait admettre notre esclavage !

  29. Michel Loustau dit :

    Il est grand temps de se rappeler les paroles de "la Marseillaise" et de les mettre en application. Les manifestations pacifistes ne servent plus à rien ! Faisons effondrer le système bancaire qui nous tord le cou en retirant tous nos liquidités de nos banques respectives, et on verra bien si "il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens".

  30. richard30 dit :

    « Il ne peut y avoir de choix démocratiques contre les traités européens ».
    Il ne peut y avoir de fonctionnement des institutions européennes sans Constitution européenne, avalisée par l'ensemble des citoyens des pays membres de cette Union européenne. Seule, une poignée de dirigeants majoritairement non élus, s'est octroyée la souveraineté au sein de cette Union européenne. Puisque la souveraineté appartient, dans les faits, à ces dirigeants, la responsabilité de l'état de faillite dans laquelle l'Union européenne se trouve présentement, suite à leur gouvernance leur incombe en intégralité car il y a une totale incompatibilité entre la souveraineté que ces dirigeants imputent paradoxalement aux citoyens européens et les responsabilités pénales qui leur incombent réellement.
    Pour ce qui concerne la Grèce, les responsables politiques élus démocratiquement proposent des solutions de redressement financier de leur pays et les assument dans les termes de la loi grecque. Qu'en est-il des responsables nommés via les traités européens antidémocratiques, en d'autres termes, qu'est-ce qu'ils assument, eux-mêmes ?

  31. GYGY dit :

    Dans la rue avec nos pancartes "nous sommes tous Grecs", tenir tête a cette mafia de la finance. Vive notre 6ème République. On lâche rien !

  32. chris_84 dit :

    @125
    "que Syriza organise le référendum..." qui avait valu l'expulsion de Papandreou. Et pourquoi pas effectivement ? C'est une très bonne idée pour les autres peuples d'Europe. Mais Tsipras est porté par 70% de l'opinion selon les derniers sondages, il pourrait avec son gouvernement le faire sans problème démocratique et sans référendum. L'envie de démocratie pourrait faire tache d'huile au sein de l'Europe. Car la désinformation joue à fond en ce moment contre Syriza. Le portugal "serait" fermement pour que la Grèce respecte les réformes structurelles (mais c'est pas la voix du peuple, c'est celle de Lima, membre du PPE), les espagnols "seraient" aussi du même avis (mais c'est l'avis de Rajoy, PPE, pas de son peuple). Bref, les mediacrates de tout bord essaient de faire croire que Syriza serait seul.
    UE et Euro sont les mêmes faces d'une machine infernale qui, on le voit bien, s'oriente au mieux vers la Dictamolle, mais plus surement Dictature. Comme par hasard, de nombreux conflits concomitants au moment actuel. On nous y envoie, on dirige les peuples vers la guerre, pour maintenir le capitalisme avec l'UE et l'euro.

  33. jnsp dit :

    Je lis souvent que si la Grèce sortait de l'Europe, ou de l'euro, ou des 2 cela provoquerait une catastrophe pour "l'Europe financière". Je ne vois absolument pas pourquoi, ce ne sont pas les 300 pauvres milliards de dette de la Grèce qui peuvent provoquer un séisme, à mon avis. Quant au niveau géopolitique, il y a une base en Crète et pas grand chose d'autre donc. Par contre l'intérêt serait grand, qu'après être sortie, la Grèce se casse la gueule, ça "réglerait" les problèmes de pays qui pourraient être tentés par "une autre Europe".

  34. Jean-François91 dit :

    "Nous sommes tous grecs" sauf... sauf tous ceux qui gobent la propagande de la médiacratie et ça fait énormément de monde.
    Que pouvons-nous faire qui soit efficace ? C'est à dire, qui oblige l'UE et la BCE libérales à changer de politique envers la Grèce et à respecter le choix démocratique de son peuple ? Ce qui se joue aujourd'hui, c'est tout simplement la crédibilité de la démocratie à l'intérieur de l'UE. Si les protestations diverses et variées des autres peuples étaient incapables d'aider la Grèce à sortir de l'austérité, il faudrait urgemment se poser beaucoup de questions sur les stratégies possibles de la gauche anti-libérale. C'est aussi le moment de reprendre langue avec ceux qui en 2005 nous assuraient que le TCE était un traité de progrès.

  35. Sylvain dit :

    Les syndicats sont en train de mettre au point une marche pour le printemps contre l'austérité et le projet Macron. Une mobilisation ne serait-elle pas envisageable à travers toute l'Europe ? Une sorte de répétition sur tout le continent avant la grève générale.

  36. carlo dit :

    @jnsp
    ça "réglerait" les problèmes de pays qui pourraient être tentés par "une autre Europe".

    Le problème de l'autre Europe est qu'elle n'est pas pour demain. Pour qu'une autre Europe voie le jour, il faudrait en effet que tous les pays européens soient d'accord entre eux et que les traités soient ensuite révisés à l'unanimité. On en est loin.
    Au lieu de rêver sottement d'une autre Europe, employons-nous à rompre, partout où cela est possible, avec les politiques libérales inscrites dans les traités européens.
    Est-ce ce que fera Alexis Tsipras ? Préfèrera-t-il renoncer à son programme économique (abandon des privatisations, réembauche des fonctionnaires...) en échange d'un étalement de la dette grecque ? Nous le saurons vite.

  37. Alain Doumenjou dit :

    @François Lacoste
    "... jamais vous ne remettez en cause cette construction européenne autrement qu'en disant que la France est une puissance en Europe et doit faire entendre sa voix pour faire valoir ses intérêts (clouer la main des allemands sur la table n'est pas un projet qui donne particulièrement envie). Votre position sur le sujet de l'Europe est trop vague pour redonner le goût de continuer dans cette voie désastreuse dans ses effets. Il est temps pour vous de nous dire comment vous concevez la souveraineté populaire dans une telle organisation."

    En effet sans rompre avec cette organisation mortifère, à quoi bon une 6ème république, sauf à rendre la nouvelle constitution totalement incompatible avec l'appartenance à ce machin sordide qui n'est plus réformable, parvenu à un tel point de monstruosité. Foutons le par terre et renversons la table, ou taisons nous ! La farce a assez duré.

  38. Bélatar dit :

    Belle analyse que la vôtre.
    En attente d'une initiative pour qu'on puisse manifester notre soutien au peuple grec.

  39. jnsp dit :

    @carlo
    J'ai sans doute été ambigu par "régler", j'entendais découragerait les tentatives de changement. Pour ce qui concerne une autre Europe qui ne serait "pas pour demain", c'est sûr. Cependant à mon avis il faut se garder de crier à l'impossibilité. Par exemple, une partie de l'Europe pourrait choisir de fonctionner différemment, ça ne me semble pas impossible. En plus beaucoup se focalisent sur l'Europe mais il y a l'OMC qui n'est pas mal non plus et qui n'est pas une structure européenne et sans doute d'autres. Il faudrait aussi aborder le problème financier de base, les banques prêtent de l'argent qu'elles n'ont pas alors que l'état ne peut pas faire la même chose. Tant qu'il n'y aura pas de volonté de sortir de cette dépendance ça sera cuit, Europe ou pas.

  40. lemetayerv dit :

    Je suis d'accord pour tout ce qui permet de soutenir et d'améliorer les conditions financières pour faciliter la mise en place du programme démocratique en Grèce. Tous les moyens sont bons donc réunissons-les : marche, récolter des fonds, pétition. Un peuple se sentant soutenu se sent plus fort. D'autre part concernant l'Europe pourquoi ne pas faire une votation comme la proposition de la "révocation des élus" qui a été initiée en 2014 et en tenir compte politiquement. Cela permettra le débat, pour cette votation poser les questions clairement sur l'Europe, la Zone Euro, le TAFTA. Puisque c'est un point de discorde au niveau politique de ceux qui veulent y rester et ceux qui veulent en sortir (peut être d'ailleurs pour créer une autre coopération entre certains pays). Cette question (comme beaucoup d'autres d'ailleurs) ne doit pas être trancher par l'élite politique, les citoyens doivent s'emparer de la question et décider. Vous êtes pour la voix du peuple, celle-ci devrait commencer par là. Car tant que cette question et la réponse ne sera pas mis sur la table, rien n'avancera sur la révolution citoyenne que nous désirons. Plaire à tous impossible : tranchons !

  41. wayna kapac dit :

    Sérieusement, vous avez l'air étonné de la réaction de la BCE. Mais vous vous attendiez à quoi ? La Troika ne va rien lâcher. On va à l'affrontement mais au moins ce sera clair. Le vrai clivage va apparaître entre les forces du progrès et la réaction. C'est le vrai rapport de forces du moment, le reste c'est du bavardage !

  42. pdef12 dit :

    « Il ne peut y avoir de choix démocratiques contre les traités européens», Junker a parfaitement résumé la philosophie de l'Union Européenne. Je vote un jour pour untel, je m'aperçois que je me suis trompé et je vote contre lui plus tard. Trop tard, il a signé des traités, on est donc obligé d'appliquer sa politique éternellement. Cette phrase, on devrait l'écrire en gros partout.

  43. Donato Di Cesare dit :

    Bonjour, moi je veux bien manifester pour dire "je suis Grec", mais je fais confiance à Tsipras autant qu'à Jean-Luc pour ne pas céder. Mais j'aimerais surtout qu'on manifeste aussi pour dire "je ne suis pas Macron", et il y a urgence.

  44. GREGORY dit :

    Bonjour,
    Pourquoi voir le président, sachant que la dette française n'interesse pas le gouvernement, les accords sont et resteront les ordres de Bruxelles, alors pourquoi s'impliquerait il dans le probleme grec ? A part s'occuper de l'Ukraine avec Merkel, le reste c'est de la littérature, on voit bien que la gauche n'existe plus et que nous sommes les seuls a se soucier du social. Le gouvernement ne s'occupe que d'inventer des ecrans de fumée, le service citoyen, unité nationale, quand allons nous refaire de la politique par la base et foutre tous ces "gagnent beaucoup" a la lanterne ? Il est temps que l'unité nationale parle et prenne la rue, il faut libérer notre pays de cette oligarchie necroseuse. Redonnons du pouvoir aux hommes de bon sens et non pas a cette population de technocrates ambitieux entre eux. Vous perdez votre temps a discuter avec ce pouvoir que nous avons élu mais qui nous a trahi le premier jour et qui continue de jour en jour a nous enfumer. [...]

  45. naif dit :

    @GREGORY
    "Pourquoi voir le président...?"

    Parce qu'en politique ce sont les déclaration officielles qui comptent. Demander à rencontrer le Président au sujet de la Grèce c'est mettre officiellement F. Hollande devant ses responsabilités. S'il ne répond pas c'est qu'il n'a aucune envie d'aider la Grèce dans le sens où Tsipras l'entend.

  46. Princesse Sushi dit :

    Depuis que j'ai appris ce coup d'état de la part de la BCE, je suis profondément meurtrie et après avoir été Charlie je suis Grec. Vite un badge "Nous sommes tous Grecs".

  47. delaunay claude dit :

    Il faut lancer une pétition exigeant que les institutions européennes qui ne représentent rien et surtout pas les peuples respectent les décisions democratiques des peuples. Il est intolérable qu'un Junker l'organisateur de l'évasion fiscale à grande échelle en Europe se permette de dire "Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens." C'est quoi ce langage ? Il se prend pour le gardien de la langue et du sens des traités (que d ailleurs nous avions démocratiquement refusé par referendum et qu ils ont imposé). Un traité cela vit cela s interprète et si cela va contre la volonté des peuples cela se change. Nous votons. Nos votes doivent être respectés. Ils sont la loi car la voix du peuple et de ce fait s'imposent à tous. Sinon pourquoi voter et à la poubelle leur Europe ce ne sera jamais la notre il faut ou qu'ils nous respectent ou nous sortirons de leur jeu de menteur.

  48. pichenette dit :

    Des mots venus de Grèce à travers la radio "nous avons retrouvé la fierté". La majorité des Grecs a été profondément humiliée, pas tous les Grecs car comme dans tous les pays sous le fléau de l'austérité, utilisée à abreuver les paradis fiscaux, enfers sociaux, des familles accumulent des richesses. Le luxe se porte très bien, merci et dans tous les coins du monde. Cette fierté, cette dignité retrouvée il ne faut pas la céder à des bandits putschistes aux mains gantées. Pour aider les Français à comprendre le pillage organisé par "la dette", la rapprocher des prêts toxiques qui plombent actuellement les budgets des collectivités locales et les suppressions engendrées (aides aux familles, postes). Les marches du 11 janvier n'augurent pas de concordances de réflexion, d'analyse. Si les gens tenaient tant à la liberté ils ne se précipiteraient pas sur tous les objets qui les asservissent et si tous allaient un peu plus dans la rue pour réagir quand il en est encore temps, nous n'en serions pas là. La démocratie s'étrique de plus en plus, se dé-chaîner en utilisant notre imagination. Sirtaki sur toutes les places de villages, villes !

  49. cata dit :

    Les institutions européennes vont nous prouver qu'il n'y a pas d'alternative à leur propre politique. Une sorte de se soumettre ou se démettre. Ça vaudra avertissement pour ceux qui auraient voulu voter Podemos. Peut-être que le PG pourrait finir par en tirer les conclusions qui s'imposent ?

  50. Fulgence dit :

    Les donneurs de leçons sont pléthore mais c'est en Grèce que l'histoire s'écrit. Syriza avec le peuple grec a remporté une difficile victoire et ils prennent sans tarder les mesures nécessaires à asseoir la maitrise de leur destin. Ils n'ont pas besoin de conseils mais de soutien international. C'est là que nous sommes nécessaires.


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