17nov 14

Le lendemain et même ensuite

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Je publie ce post juste après la marche du 15 novembre. Je dirai dans ma prochaine édition ce que je pense de cet évènement. Car la satisfaction du travail accompli, et surtout de l’arc de forces constitué, ne me masquent aucune des difficultés rencontrées dans la mobilisation et l’organisation matérielle de l’évènement. L’appel par un collectif mal connu, la convocation de marches régionales bientôt doublée d’appels à plus de trente rassemblements départementaux très inégaux, a ôté sa visibilité à notre grand nombre et diminué la motivation à agir dans les secteurs les plus résignés parmi le peuple. La vigueur militante, l’enthousiasme des groupes qui marchaient doivent être savourés. Pour autant il ne faut pas manquer d’analyser ce qui doit être impérativement modifié pour que notre dispositif soit à la hauteur de la tâche à accomplir. Car à mes yeux le rôle du « collectif 3A », véritable front du peuple réunissant des syndicats des associations et des partis et mouvement politique n’est pas fini. Loin de là. Selon moi, il va être même central.

Ici, mes lignes traitent d’un jeu vidéo qui m’a impliqué dans quelques savoureuses polémiques. Puis je reviens sur les questions de stratégie pour notre camp après un bref séjour à Grenoble.

Au niveau national, les déclarations de Pierre Laurent sur France 3 le dimanche 16 novembre ont refermé la plaie ouverte aux municipales et retiré au PS son unique point marqué contre nous : désormais, plus question d’alliance avec le PS. Sauf au détail et uniquement pour ceux qui abjurent l’allégeance à Valls et sa politique d’austérité. Le contexte pour notre gauche change donc profondément.

Je rappelle quelques évènements récents qui me paraissent essentiels comme l’adhésion au Mouvement pour la sixième République des « socialistes affligés » et d’un groupe de membres dirigeants du MJS. Enfin j’annonce la signature au Mouvement pour la sixième République de deux des trois co-présidents de « Nouvelle Donne », la député Isabelle Attard et le conseiller régional Patrick Beauvillard. Dans le prochain post je rendrai compte du point où nous sommes rendus dans l’évolution du mouvement après la réunion du comité d’initiative qui va lui permettre de franchir un seuil d’organisation après qu’il a déjà atteint 66000 signatures.

Peut-on parler des jeux vidéo ? Je l’ai fait.

Et de nouveau de la grande Révolution de 1789. Ici le point de départ est le soutien que j’ai apporté à une saine interpellation lancée par mon ami Alexis Corbière sur son blog à propos d’un jeu vidéo situé dans cette période-là. Cela m’a valu une masse considérable de commentaires sur les sites spécialisés comme sur d'autres supports. Je suis très heureux du défi intellectuel que cela a représenté pour moi. J’ajoute que souvent grâce à la violence des répliques qui me furent faites, je fus conduis à devoir non seulement clarifier mes idées, mais encore à faire un effort pour les exprimer aussi clairement que possible.

Je vais donc partir de ce que j’ai trouvé de plus fruste dans ce qui m’a été objecté. Je montre donc d’abord l’importance qu’a à mes yeux le cyberespace dans toutes ses composantes et je discute la distinction faite d’habitude entre le monde « réel » et le monde « virtuel ». Puis je montre pourquoi je prends le jeu en général au sérieux et ne partage pas non plus le point de vue qui distingue absolument les activités « sérieuses » et le jeu « futile ». Ensuite, j’en viens à ce que je pense du jeu vidéo que je considère comme un art à part entière. Et de ce fait, le droit à la critique sur la forme comme sur le fond, loin d’être un mépris est, à l’inverse, une reconnaissance. Pour moi donc, ceux qui m’ont prié de ne pas m’en mêler, s’ils sont sincères, tirent une balle dans le pied de leur propre passion. Pourquoi la critique sur le fond et la forme d’une œuvre serait-elle réservée à certains arts et serait-elle futile pour d’autres ? Je persiste et signe. D’ailleurs je vais m’offrir une console de jeu.

Le nombre des commentaires est, à lui seul, est une indication très précieuse. Elle confirme l'étendue du cyberespace à l'intérieur du monde dans lequel nous évoluons. Il prouve sa forte capacité de réaction et d'interactivité en son sein et dans le monde réel. Pour une partie de ceux qui me lisent à cet instant, tout cela est parfaitement clair. Pour d'autres, ce que je dis est à peu près incompréhensible. Ce que j'ai à expliquer à présent s'adresse pourtant aux deux catégories de personnes. Je ne suis pas sûr d’être aussi clair qu’il le faudrait et je prie mes lecteurs de m’en excuser. J'appelle cyberespace l'ensemble des « lieux » sur Internet ou s'opèrent les relations interactives entre ceux qui s’y connectent. Pour résumer, cela concerne à la fois, bien sûr Facebook et les réseaux sociaux, mais aussi tous les lieux de réalité virtuelle comme par exemple l'espace de jeu vidéo puisque c’est d’eux dont il s'agit à présent. Ce cyberespace est capable d'englober toute la réalité connue de chacun d’entre nous puisqu’il la pénètre de mille et une manières. L'arrivée des objets connectés va étendre ce cyberespace dans des proportions désormais inouïes. Cet exemple des objets connectés permet d’ailleurs de comprendre à quel point la frontière entre le « virtuel » et le « concret » n'a pas le sens l'on pourrait d'abord croire. Bien des choses seront désormais à la fois virtuelles et réelles.

J'ai déjà eu l'occasion de décrire ici même comment un réseau « virtuel » du type de Facebook est souvent plus réel, humainement parlant, qu’un réseau « concret » comme celui que constitue un immeuble pour l'ensemble des voisins qui y vivent. En effet votre voisin, pourtant bien concret, peut être parfaitement virtuel dans la mesure où vous ne le rencontrez jamais, vous ne lui adressez peut-être jamais la parole, parfois vous ne connaissez même pas son visage. A l’inverse, un ami de Facebook, que vous n'avez jamais rencontré, échange avec vous, parfois chaque jour, des images, des impressions, il partage avec vous des centres d'intérêts politiques ou culturels, vous connaissez sa date d’anniversaire et ainsi de suite. Vu sous cet angle, l’« ami Facebook » est ainsi devenu plus concret et votre voisin plus virtuel qu’il n’y paraissait d'abord.

Dès lors, en ce qui concerne les jeux vidéo, il ne faut pas du tout commencer par se dire qu’il s’agit d’un espace « irréel » dont l'expérience serait sans impact sur la personne réelle qui joue. Et je ne vise pas seulement le fait que ces jeux donnent à ceux qui les pratiquent mille occasions d’en parler avec les autres joueurs « virtuels » ou « concrètement » connus. La raison la plus importante à évoquer concerne la pratique du jeu lui-même. Le jeu a toujours été une affaire très sérieuse. Contrairement aux apparences superficielles le jeu n’est jamais gratuit au sens où il serait sans motivation, sans finalités et sans résultat. Pour les enfants le jeu est indispensable dans la construction de soi. Il est un mode d’apprentissage social essentiel. Pour l’adulte le jeu est toujours l’occasion d’une réalité augmentée en émotion et en empathie. Qu’il s’agisse de jouer ou de regarder jouer, il s’agit d’obtenir des sensations d’un registre particulier, mais toutes aussi réelles que les autres sensations de l’existence. En ce sens, le jeu est une fin en soi comme activité et c’est aussi vrai qu’il s’agisse de poker ou de jeu vidéo, de la marelle ou de la belotte.

S’il fallait être provocateur pour surligner le trait, je dirai qu’on ne joue pas parce qu’on s’ennuie, mais qu’on s’ennuie parce qu’on ne joue pas, que la réalité du jeu n’est pas un pauvre à côté pour personnes inapte à la vie sociale réelle. A l’inverse, il est le fait de ceux qui cherchent une vie sociale augmentée par les émotions du jeu. La 3D et l’implication personnelle du joueur donne à l’expérience du jeu vidéo une force qui se distingue que fort peu de l’expérience réelle. Attention, ce surlignage ne doit pas conduire à une autre erreur d’évaluation. Le jeu n’est pas meilleur que la vie, mais il n’est pas moins bon que la vie réelle. Il en est une composante et, comme tel, discutable non parce que c’est le jeu et que « ce n’est pas sérieux » mais parce que n’importe quelle préférence d’activité faite à un instant se discute. D’ailleurs chacun d’entre nous le fait en soi avant de décider ce qu’il va faire. Il n’y a pas de hiérarchie entre les activités sinon relativement au moment et aux enjeux qu’elles comportent. Entre donner à manger aux gamins et jouer il y a une évidence : il faut donner à manger. Mais cela ne veut pas dire que jouer soit futile. La preuve : on peut le faire ensuite sans dommage mais utilement pour son plaisir. 

J’en viens maintenant à la place du jeu vidéo comme art. Le mot fera peut-être bondir. En ce qui me concerne, le refus de hiérarchiser les genres d’expression et de création est ancien et il s’applique « tous azimuts ». J’ai expliqué dans une note sur ce blog il y a déjà quelque temps le rôle qu’a joué dans mon auto-éducation ce que certains appellent avec mépris « la littérature de gare ». C’est de cette façon que j’ai découvert toute la science-fiction et la plupart des auteurs américains qui ont structuré ma manière d’écrire et de représenter les choses vues ou senties. J’attends à présent celui qui viendra m’expliquer que Philip K. Dick n’est pas un génie de la littérature. Et, après avoir vu « Blade Runner », je demande au même si la puissance philosophique du roman de Dick dont il est tiré, « les androïdes rêvent-ils de moutons électriques », lui parait aussi dérisoire que le titre pouvait le lui faire penser. J’ai même avoué la futilité de mes motivations d’achat et j’ai expliqué pourquoi, réflexion faites, elles me semblent tout à fait respectables : oui j’ai acheté des livres et découvert des auteurs à cause du dessin de la couverture ! Et c’est comme ça que j’ai acheté mon premier Erskine Caldwell qui a provoqué sur mon sens esthétique de littéraire le même choc que Marx sur ma vision du monde social ! J’ai eu une autre occasion de vivre moi-même la séquence mépris avant adulation dans un autre genre. Je lisais Mickey et Tintin. J’étais pressé de savoir lire couramment pour suivre les aventures des héros quand j’ai commencé à voir les vignettes dont j’essayais de deviner les liaisons. Puis quand advint « Pilote » et même « Harakiri hebdo » (les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître), je me souviens de l’insondable océan de mépris que ces « lectures » suggéraient à maintes belles personnes. Aujourd’hui, elles considèrent Corto Maltese comme un sommet du minimalisme graphique et Enki Bilal comme un Rembrandt de la vignette. Elles donnent des sommes folles pour avoir des originaux ou des premières parutions. Pour eux le marché a tranché. Je l’ai vérifié : on m’a cambriolé sans prendre mes romans reliés cuir mais en emportant mes BD de Tintin pourtant en loques. Je ne finis pas ce tour d’horizon des « genres mineurs » sans dire que pour moi, le zapping est une « écriture » à plusieurs niveaux d’entrée et le tumblr bien davantage qu’une pure rigolade même si on s’amuse bien avec.

Tous ces genres, toutes ces écritures, ne se hiérarchisent pas. Les critiquer c’est les apprécier les unes par rapport aux autres au hasard de nos appétits changeants et entre elles a l’intérieur d’un même domaine. On ne peut pas comprendre la splendeur de « Out of Africa » si l’on n’est pas capable de comprendre que « Les bidasses en folie » jettent un maximum de pâté. Mais demain les étudiants vont peut-être se jeter sur « Les bidasses en folie » comme sur un monument de l’humour troupier, lui-même issu de la longue tradition du comique troupier, genres aujourd’hui incompréhensibles depuis que la conscription a été abandonnée… Il n’est donc pas certain que le pâté d’aujourd’hui ne soit pas demain le morceau de bravoure qu’il faudra avoir vu pour être honnêtement informé des avatar de l’humour dans nos familles. Dans ce domaine, la liste est longue des réhabilitations tardives. Les « arts premiers » d’aujourd’hui sont les gribouillis de sauvages d’hier. Je reviens de l’exposition « Hokusai » au Grand Palais. Je n’y ai pas seulement rencontré l’un des ancêtres au dix-huitième siècle de la bande dessinée, auteur d’innombrables mangas aujourd’hui encore bien méprisées. J’y ai trouvé la production dont l’arrivée en Europe provoqua un choc esthétique dont l’un des enfants est sans doute l’impressionnisme. Je dis donc à ceux qui me soupçonnent de regarder de haut le jeu vidéo qu’ils ignorent combien l’honnête homme de la fin du vingtième siècle que je suis a appris à se départir de tout académisme. Et je forme le vœu que tous les « gamers » aient pour la contemplation des colonnes de Buren et sur les colonnes elles-mêmes le respect et la curiosité émotionnelle qu’ils demandent pour leur jeu.

Pour moi, je ne dis pas seulement qu’il faut accepter toute licence en art mais que tout art ne peut être que licence devant ce que nous croyons d’abord être le réel. Car plus cette liberté est grande et plus la complexité et la splendeur du réel nous est révélée. La « vérité » du bombardement de Guernica est davantage dans le tableau de Picasso que dans n’importe quelle photo ou film faits le jour même et même que dans le vécu de quelqu’un qui se trouvait, ici ou là, ce jour-là, sous les bombes. Ce qui est dit du monde par un air de Claude François et ce qui nous en est dit par Mozart ne diffère que par son but. Non par son instrument. On n’écrit pas à son patron pour une augmentation de salaire comme à la personne qu’on aime pour lui dire ses sentiments. La confusion serait audacieuse mais sans doute très contre performante. Les deux réalités se distinguent par leur mode d’accès. Entre autres choses bien sûr, mais aussi par eux ! Le jeu vidéo a d’ores et déjà ses chefs d’œuvre. Le graphisme et l’histoire, et sans doute la musique et les bruitages sont autant de composantes qui ont chacune leurs critères d’évaluation exactement comme au cinéma. Un jeu s’apprécie donc dans diverses directions, non ? Pourquoi celle du sens, de la signification politique serait la seule à devoir rester par définition hors débat ? Peut-on discuter le tableau « La Liberté guidant le Peuple » sans tenir compte ni du contexte dans lequel il fut fait, ni de ses finalités, ni de sa signification ? On parlerait de quoi alors ? Du tour de main du pinceau ? Des seins de la Liberté ? De l’impression reçue sans la décortiquer, comme si nous étions des animaux ? Qui connait les entreprises qui réalisent un jeu de cette nature sait qu’elles mettent un soin fantastique à leur préparation historique et contextuelle. La reconstitution du Paris de la Révolution dans le jeu qui nous occupe est considérée par mes amis historiens comme un pur tour de force.

Dans ces conditions, comment espère-t-on me faire croire à la neutralité purement ludique du jeu ? Il y a un parti pris idéologique. Le nieriez-vous si vous veniez à apprendre que tel ou tel personnage clef de cette entreprise ou de la réalisation a des liens personnels avec l’extrême droite ? Non, vous seriez troublés, n’est-ce pas ? Mais pourquoi le seriez- vous ? Parce que le rapport entre ces personnes bien réelles et la trame ludique virtuelle exposée vous sauterait aux yeux. Je vous propose de vous dispenser de cette preuve. Contentez-vous de voir ce qui est dit, raconté et mis en scène. S’agit-il de découvrir qui complote contre la vie de Robespierre ? Où est l’armoire de fer secrète où Louis XVI et Marie Antoinette cachent leurs correspondances avec le roi d’Autriche pour lui suggérer d’envahir la France ? S’agit-il de découvrir des preuves des complicités dans le parti révolutionnaire dont a bénéficié le Chevalier de Maison Rouge qui tenta de faire s’enfuir la reine ? Cherche-t-on les preuves de l’argent qui a circulé pour convaincre de voter la guerre alors que Robespierre défendait le contraire de peur que le régime républicain ne s’effondre, soit sous les coups de l’envahisseur, soit sous la botte d’un général ? Qui a tué Lepelletier de Saint-Fargeau, ancêtre de monsieur Jean d’Ormesson, notre actuel académicien, ami de Robespierre et rapporteur sur l’éducation ? Qui a payé Vadier, président du comité de sureté générale, élu de l’Ariège, qui se vantait de « faire tomber les têtes comme des tuiles », pour monter le complot contre Robespierre et faire croire qu’il agissait sur les suggestions d’une diseuse de bonne aventure, Catherine Théot, dite « la mère de dieu » ? 

Je pourrai en écrire des pages où l’on verrait que l’époque permet des milliers d’enquêtes où les grands hommes (et femmes) de la Révolution sont pris en tenaille entre des « exagérés » violents et le parti monarchiste des traitres à la patrie. On ne cherche pas à savoir combien Barras, « le prince des corrompus », Carrier, l’homme qui noyait les prêtres à Nantes, ou Fouché, celui qui décida de raser Lyon, ont payé pour former une majorité qui décrète l’arrestation de Robespierre le jour où il avait prévu leur élimination ? Ce n’est pas cette trame-là qui est proposée. Et ce n’est pas sans raison. Les gentils, ici, ce sont la reine, cette infâme traitresse et corruptrice, le roi, ce mollasson vendu, les aristocrates agents des autrichiens, des anglais et de n’importe qui qui soit contre le peuple, voilà les héros, subliminaux ou bien déclaré. Il suffit de voir le « trailer », écrit par un débile américain, pour comprendre le mal que fait ce genre de scénario à l’image de la France populaire et historique ! Que la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, et donc de l’égalité en droit de tout être humain, soit présentée comme l’œuvre de brutes sanguinaires et absurdes ne peut-être un hasard ludique. Aux « gamers » je leur dis : cette version de l’Histoire vous manipule. Que ça ne vous empêche pas de jouer ! Au contraire, ça rajoute au jeu. Essayez de repérer les manipulations en cours de route… Un bon début est de visionner ce bref résumé des bobards de la légende noire de Robespierre.  

Et voici un autre jeu. A vos heures libres, essayez de savoir « qui est qui », politiquement, parmi les décideurs de ce jeu. Ce n’est pas trop dur à éclaircir, croyez moi. Et ça vous explique la violence de certaines réactions contre moi parce que j’ai dit mon accord avec la critique qu’Alexis Corbière, le premier, a fait de ce jeu. Là non plus, il n’y a pas de débiles qui jouent sans cervelle. Ce sont des militants politiques qui font exprès de confondre la mise en cause d’un scénario avec la mise en cause du jeu vidéo, parce qu’ils considèrent les autres « gamers » comme des gens incapables de faire la différence ! Quant aux historiens qui minaudent, demandez aussi lesquels travaillent pour les sociétés de jeu et pour combien. Et je m’empresse de dire que je souhaite beaucoup la participation des historiens à ces scénarios car leur implication permet qu’à la fin quelque chose de vrais passe du virtuel au réel par l’intermédiaire des temps de cerveau disponible. Quant à moi je n’en fait pas mystère : l’occasion est bonne pour faire naître, dans une bataille culturelle, des consciences politiques.

La semaine passée j’étais à Grenoble.

Le dimanche, je suis allé enfin jusqu’à la Bastille qui surplombe la ville. Je voulais voir ce paysage que j’ai manqué à cinq reprises depuis que les remue-méninges du Parti de Gauche se tiennent dans cette ville. Cinq années de suite, il y a eu une fausse bonne raison de n’avoir plus de temps disponible pour cette promenade édifiante. Car on devine combien la hauteur permet de voir dans un grand souffle l’organisation de la plaine, des montagnes et des deux rivières. Comme toujours dans ce cas, la splendeur de la vue percole dans tout le corps et l’esprit. C’est comme une « limpia », l’exercice à vocation purificatrice des chamans des Andes. En tout cas, après ce regard porté sur ce tableau, on ne sait pourquoi, on se sent mieux qu’avant. Grenoble est bien posée de longue date comme un entre-deux mondes. Natif de Tanger entre Méditerranée et Atlantique, comme l’est aussi mon caractère, je repère ces sortes de lieux à des signes invisibles comme un oiseau migrateur connaît son chemin dans l’air. Les deux cours d’eau ont fait la loi ici au fil du temps long. Et si on a dompté leur croisement tout le paysage, reste un compromis avec l’eau. Elle affleure presque du sol partout où, pendant dix mille ans elle couvrait encore tout. La voie romaine savait cela et se tenait écartée de la zone restée inondable après le retrait du lac, au temps des marais. Je commence toujours par regarder ce qu’on fait les romains. Où est le « Cardo maximus » dans Grenoble, l’axe central fixé par l’arpenteur de l’Empire ? C’est la grande rue. Le plan n’a pas bougé pendant mille ans et la ville est restée sagement dans la muraille du troisième siècle. Je me demande comment s’est manifestée en ce temps-là cette constante tension politique qui semble couler du paysage. Je la sens comme une sorte de résurgence de l’énergie dissipée par le surgissement des Alpes, l’explosion du sous-sol calcaire en plateaux tout fripés et les fluides tumultueux des deux rivières se choquant l’une à l’autre pendant des millénaires. On me racontera ça, je suppose, un jour où l’autre.

La ville a d’abord été gauloise, bien sûr, car le lieu est habité depuis le temps le temps profond le plus abyssal, celui des silex taillés et des grottes en surplomb. Je suis stupéfait d’apprendre l’existence de cette église mérovingienne où l’on voit représentés des palmiers et des animaux du Moyen-Orient. A ce compte, la ville sent plus fort l’aventure que son air placide ne le laisse croire. D’ailleurs, la Grande Révolution a formellement commencé ici, un an avant l’heure parisienne et nationale. J’humais donc l’air, cherchant les fumets des remuements. Ils marquent la piste qui conduit jusqu’à Dubedout, gérant l’avant-garde de la gauche post soixante-huit et ensuite jusqu’à Eric Piolle, Elisa Martin et mon équipe d’amis. Ceux-là, depuis mars dernier, annoncent selon moi le futur de la gauche qui viendra après la nuit de la bureaucratie solférinienne.

Sous l’ancien régime, l’évêché trônait à l’est et le palais delphinal à l’ouest. Les consuls s’installèrent à mi-chemin, sur le centre-ville actuel. Le peuple ici, tel qu’il s’est défini au fil des âges, ne s’est jamais tenu sous les sujétions prévues pour lui. S’il y a consenti, c’est toujours comme si c’était négocié davantage que subi. La journée des tuiles se passe en 1788. Le parlement local se tourne en rébellion contre le roi qui envoie ses troupes pour rétablir l’obéissance. Le peuple harcèle les troupes royales en leur jetant depuis les toits les tuiles qui s’y trouvent sous la main. Le Cazeneuve de l’époque fit tirer. Sans parvenir à terroriser. C’est là une grande sagesse politique du grand nombre. Car partout en France ces Parlements étaient des antres réactionnaires défendant les refus devant l’impôt des puissants du moment. Reste qu’il fallait s’opposer et ruiner le pouvoir du monarque sachant qu’en cas de victoire sur celui-ci, la tourmente emporterait les autres privilèges ! Et c’est bien ce qui se passa. Une fois entré en rébellion, le Parlement se réunit dans une salle mise à sa disposition par un puissant notable bourgeois, dont un lointain descendant sera le président de la troisième république Casimir Perier. On vérifie ici que le temps long a toujours eu sa part entre le hasard et la nécessité. Une fois réuni, le Parlement proclama la confusion des ordres, une majorité du bas clergé et une grosse proportion de la noblesse locale se fondant avec les représentants du Tiers Etats. Un an avant la même scène à Paris, libérant l’énergie de la Révolution qui a ouvert l’ère moderne. C’est la même force préfiguratrice qui crée le maquis du Vercors, véritable et seule armée de plus de 4000 personnes en résistance constituée en pleine occupation. Les allemands eurent les plus grandes peine à la détruire en dépit de l’énorme différence de moyens mis en œuvre. Bref, Grenoble est davantage qu’une ville. C’est un cratère essentiel du volcan populaire français. Les activités souterraines et informelles de la tension politique d’une époque se libèrent ici combien davantage qu’ailleurs !

Conformément aux lois du temps long et des hasards bien ordonnés, l’élection municipale de l’an passé a ouvert la brèche par où va se constituer la nouvelle période de notre camp. Le deuxième tour avait montré comment se passent les choses quand elles le doivent. Quand ils furent convaincus que les nôtres incarnaient le vote utile du second tour, ce fut une marée qui déferla depuis les quartiers ou régnaient l’absentéisme. Tout fut emporté : la droite autant que la coalition du PS et de ses commensaux. L’onde de choc de la déroute de nos adversaires de cette séquence n’a pas fini de travailler le terrain. L’émergence des nôtres a reconstruit de fond en comble le paysage. Je me réjouis de savoir que la direction locale du PCF est en pleine restructuration. Il le fallait après la déplorable aventure qui l’a entrainé à nous combattre de bout en bout et même à se maintenir au deuxième tour contre notre liste pourtant arrivée en tête. Sur la base des nouvelles orientations du PCF affichées en Convention, la grande convergence sans ambiguïté à laquelle nous travaillons depuis des mois est désormais possible localement, me semble-t-il. La logique d’élargissement du Front de Gauche sur la ligne de l’opposition sans ambiguïté au gouvernement est à portée de main. Je crois que Grenoble peut en être le point de départ une nouvelle fois. Je dis à nos amis de la majorité municipale qu’ils ont une responsabilité particulière. Elle leur fait devoir. Je sais très bien que c’est plus facile à dire qu’à faire. Car j’ai bien vu sur place mes amis dévorés à plein temps par l’action municipale, affrontant par-dessus le marché les traquenards que tendent les revanchards socialistes et leurs divers suppôts locaux, confits de haine et de rancœurs après avoir perdus leurs prébendes. Ici comme ailleurs les équipes municipales sont aussi confrontées au coup de rabot sur les finances publiques imposé par Berlin et Bruxelles via Hollande et Valls.

J’ai vu sur place l’effort réalisé pour constituer des assemblées citoyennes sur les thèmes municipaux. Je veux dire qu’on m’en a largement parlé. L’expérience ne manque donc pas, ni la légitimité à en parler. J’ai produit ici même ce que le Parti de Gauche pense sur cette forme d’organisation pour construire l’action dans l’avenir. Dès lors, nous serions à la disposition des Grenoblois pour relayer ce qu’ils nous demanderaient de faire. Car le temps est venu de passer aux actes. Leur autorité morale est grande à cet instant de désarroi généralisé. Nous devons impérativement entrer dans la fondation d’un nouveau cycle.

Le temps du PS est passé.

Il finit de s’effondrer moralement dans les connivences du libéralisme. Sa nécrose clientéliste et bureaucratique le prive même des ressorts du sursaut comme le prouvent l’évanescence des frondeurs et leur pusillanimité. L’actuel premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, avait annoncé la fin du PS issu d’Epinay. Il se plaint à présent publiquement que certain veuillent la mort du PS. La belle affaire ! Il n’y a pas de PS possible en France autrement que sur les bases de rupture avec le capitalisme qui furent celles endossées par le PS d’Epinay. Par conséquent, la situation présente ne demande pas de grandes enquêtes pour savoir qui veut la fin du PS. Ceux qui en ont réuni les conditions sont à l’intérieur des murs. De l’extérieur, nous ne faisons rien d’autre que de prendre sur la tête les éboulis de l’effondrement ! C’est bien pourquoi dorénavant plus personne ne veut s’allier avec le PS, de sorte que la principale fracture que les dirigeants PS avaient ouvert dans les rangs du Front de Gauche est refermée pour aborder les étapes suivantes. Cette étape sera celle à la fois de l’implication citoyenne mise au poste de commande et de la coalition des oppositions de gauche.

Nous ne partons pas de rien. Le Front de Gauche fournira sa part des fondations de la nouvelle alliance. Mais il doit tirer la leçon de ses propres limites. Ni avant, ni pendant, ni après la conquête d’une majorité, on ne peut agir sans s'appuyer sur un ressort populaire plus large que celui de nos partis. Les assemblées citoyennes, les vraies, sont notre avenir. C’est la condition de base. La conjonction des partis de l’opposition de gauche est évidemment nécessaire. Mais on voit que ce n’est pas un exercice facile. Les pesanteurs du passé moelleux, la peur panique du déclassement qui anime les nantis du système politique, la force des chantages de toutes sortes, tout cela compte beaucoup. Parmi ces âmes molles, la tentation de donner au moins disant le pouvoir de décision est si forte ! La pente est si bien huilée ! On a vu comment les « frondeurs » sont passés du vote contre à l’abstention « pour être plus nombreux » et de là au silence à l’heure de Rémi Fraisse.

Les aguichages concurrents des universités d’été socialistes sont finis. Le PCF vient d’en tirer la leçon à sa Convention Nationale. Pierre Laurent a été parfaitement clair dans son émission de dimanche à France 3. Il n’est plus question d’alliance avec le PS. L’arc de force visé est celui que nous défendons aussi depuis des mois : le Front de Gauche, les oppositions de gauche d’Europe Écologie-Les Verts, Nouvelle Donne, les socialistes affligés et ceux des groupes rompant avec la politique de Valls. Pour autant, tous les efforts accomplis par Pierre Laurent n’auront pas été vains. Ils ont permis de bien voir quelles étaient les limites des divers groupements concurrents de « la gauche » du PS de Hamon-Emmanuelli à Martine Aubry en passant par Emmanuel Maurel. Je n’en suis pas surpris. Ils ont donné le change. Rien de plus. Bien sûr il faut maintenir la porte ouverte. Bienvenue à qui veut combattre. Mais encore faut-il qu’ils veuillent combattre. Pour l’instant et pour de longs mois, tout ce petit monde va rester dans les méandres et les reptations des investitures cantonales et régionales et du congrès du PS.

Le congrès du PS sera intéressant. On peut présager sans mal que la « gauche » sera diluée et ce qui en restera sera écrasé. Au total, qui compterait dessus se lierait pour des mois à un poids mort. Je pense qu’en avançant, en agissant, se créé une dynamique plus efficace qu’en restant assujettis au règne des colloques et parlotes et de la diplomatie inter-groupusculaire. J’en veux pour preuve le mouvement opéré par Liêm Hoang Ngoc et les « socialistes affligés » accompagnés par un nombre significatif de dirigeants du mouvement des jeunes socialistes en adhérant au Mouvement pour la sixième République. En même temps qu’eux, ce sont des dirigeants de premiers plans, deux des trois co-présidents du mouvement « Nouvelle Donne » qui ont également décidé de s’impliquer dans le déploiement du Mouvement pour la sixième République. Il s’agit de la députée Isabelle Attard et du conseiller régional Patrick Beauvillard. Dans ces conditions, la question du passage à la sixième République est en train de s’inscrire comme une idée centrale dans le programme de l’opposition de gauche en construction. Et c’est bien le but si l’on veut qu’elle devienne demain l’idée capable de fédérer le peuple tout entier.


149 commentaires à “Le lendemain et même ensuite”
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  1. Altaïr dit :

    Bon, un peu déçu de toi Jean-Luc sur ce coup. Je crois qu'il y a eu suffisamment de commentaires vous en faisant la remarque mais vous et votre ami vous êtes enflammés pour rien cette fois. Mais vous ne prendrez même pas le temps de vérifier, ce qui m'étonne de vous (n'achetez pas de console car comme vous le dites les jeux vidéos sont des oeuvres à part entière et vous n'aurez pas le temps d'y jouer. Or, la meilleure façon de respecter une oeuvre qui se lit, se visionne ou se joue c'est de la terminer une fois qu'on l'a commencée). Ubisoft est une compagnie française se plaçant dans le top 5 des éditeurs/développeurs, donc quitte à critiquer un acteur de cette industrie, autant ne pas choisir celui-ci. Car même si leurs scénarii ont un rapport avec l'Histoire, il restent néanmoins largement romancés (et c'est là qu'intervient la notion de jeu car pour s'amuser, des fois il faut modifier la réalité), ce qui n'empêche que si dans les prochains jours et mois quelqu'un dans un pays étranger pourra vivre une expérience culturelle positive en lien avec la France, ce sera grâce à cette compagnie, et pas grâce à un auteur, un éditeur ou studio de cinéma français,...

  2. Cédric dit :

    J'apprécie votre lucidité ainsi que vos critiques argumentées et constructives pour le camp de la gauche dont vous êtes un des légitimes et illustres représentants. Et je découvre de nouveaux mots à la lecture de presque chacun de vos billets. C'est donc toujours un plaisir de vous lire.

  3. franckmilo dit :

    Vivement ce soir ! Je le sens bien. Un Jean-Luc Mélenchon apaisé, des "roule-ta-bille" débordés en guise d'interviewers.

  4. Sam Be dit :

    Je trouve votre réflexion sur le trailer tendencieux et fallacieux intéressant. Faire entrer les jeux vidéos dans la sphère politique est très juste. Cela ouvre une voie importante tant sur le poids de l'industrie du jeu et du divertissement sur les esprits que sur le nombre des joueurs souvent suis d'être considérés par les politiques. Le souvenir de la Révolution et de la République sont à vivifier et à défendre. Vous ouvrez des perspectives de mouvements sociaux nouveaux dans des formes différentes.

  5. Régine dit :

    Comment font-ils pour trouver le temps de tout faire ? Passer 20 heures sur un jeu et en trouver encore pour travailler, lire, s'occuper des enfants, des courses, du linge, du ménage, se faire une petite manif par temps de pluie, aller aux réunions associatives, visiter un musée ou aller au cinéma, rendre visite à la famille, aux amis ? Il faut forcément choisir ? Je commence à comprendre pourquoi il n'y avait pas foule dans la rue samedi dernier. Et vous Jean-Luc aurez-vous le temps de le tester ce jeux ?

  6. Axel dit :

    Je me rappelle quand j'étais petit, il m'arrivait de regarder un dessin animé japonais, Princesse Sarah, adapté d'un roman anglais. Lors d'un épisode, elle récitait sa leçon, en bref, le courage et le martyr de Marie-Antoinette face aux sanguinaires révolutionnaires. Cette "leçon d'histoire" m'avait fortement marqué, à tel point que je m'en souviens encore. Un jeu comme Assassin's creed Unity va se vendre à 15 000 000 d'exemplaires, rapporter 1 000 000 000 de dollars. Associer l'immersion des sens tel que peut le procurer un jeu vidéo qui, selon les bandes-annonces est saisissant de réalisme, à une présentation orientée et fausse de la revolution universelle, intensifie l'impact du message. M. Mélenchon, vous avez raison de prendre ce jeu au sérieux. La propagande passe souvent par les produits culturels les plus anodins. Mais ce n'est pas anodin que des films comme Transformers, The avengers, Prometheus et d'autres véhiculent des idées purement atlantistes et réactionnaires derrière de bons sentiments. Ces films sont à destination des adolescents, comme Assassin's creed. Ils leur façonnent bien souvent malgré eux une conception du monde distordue.

  7. Altaïr dit :

    @ Axel
    Ce jeu est noté PEGI 18, si les parents font n'importe quoi ce n'est pas la faute de l'industrie du jeu vidéo. Croyez-vous sincèrement qu'Ubisoft ait quelque chose à faire de ce que les foules pensent de l'Histoire ou même de la politique ? Dans leur précédent opus, comme tous les opus, visait le marché américain puisque plus gros consommateur. Pourtant il a présenté les Pères Fondateurs comme des esclavagistes, sexistes et racistes. Vous pensez vraiment que c'est de la propagande ? Non, les grandes firmes veulent vendre, présenter les Pères Fondateurs comme cela relèverait du suicide aux USA. Et cet opus y réalisa les 4èmes meilleures ventes des cette période de l'année. Preuve que ça n'a choqué personne et que les gens, gamers ou pas savent garder leurs distances. Et si vous ne pouvez pas souffrir cela, soyez impartiaux et signalez aussi que ce développeur de jeux propagandistes et réactionnaires ait pu sortir "Soldats Inconnus : Mémoires de la Grande Guerre" à l'occasion du centenaire de celle-ci et qui est une merveille de poésie et le meilleur cours d'Histoire.

  8. Mickaël VD dit :

    Tous d'abords je suis émerveillé de voir que vous posé le jeu vidéo comme un art à part entière. En effet, dans la société actuelle, il est souvent mal vu de joué aux jeux vidéo. On considère, d'un point de vu moral que c'est une perte de temps (donc d'argent) et de neurone. Non, les jeux vidéo contrairement à que l'on pense ne sont pas (tous) abrutissant et même au contraire, ils stimulent l'activité cérébrale de par leurs interactivité avec le joueur et les représentions mentales qui en découlent. Comme vous le dites si bien, l'opposition virtuel/réel est beaucoup trop simpliste et réductrice à bien des égards. Nous devons penser le modèle à un niveau supérieur. La puissance du simulacre est forte, le joueur est "plongé" dans la réalité augmentée du jeu (la souris ou la manette comme extension de mon corps). Voilà pour la forme. En ce qui concerne le fond, on sait tous que les jeux vidéos sont écrits par des scénaristes comme pour les films. Ma question est la suivante. Si nous sommes capable de recréer à l'échelle 1 un bâtiment d'époque, ne sommes nous pas capable de retranscrire une réalité historique avec justesse plutôt qu'une représentation biaisé de...

  9. magda corelli dit :

    Oh! quelle prise de tête ce long récit sur les jeux vidéos. Personnellement j'ai jeté une console par une fenêtre car le gamin qui jouait au lieu d'être content était rageur et grossier. Dans mon esprit (primaire) le jeu doit être ludique.
    Et maintenant Picasso et Guernica. Ce peintre (si on peu l'appeler peintre) a été toute sa vie un imposteur, odieux avec ses femmes et en plus il a des descendants d'une cupidité rare. Je n'en dis pas plus. Non, pour moi Guernica ce n'est pas ça.
    Comme d'autres ici, souhaitons que Pierre Laurent ne nous fasse pas une nouvelle entourloupe. Née près de Grenoble, je vous remercie de parler si joliment de la ville de ma jeunesse.

  10. Charles dit :

    Merci pour ce très bon débat avec un adversaire respectueux. Je ne parle évidemment pas de l'androïde qui a squatté à la fin...

  11. ETIENNE dit :

    Jean-Luc a mots croisés trouve cataclysmique la sortie de la France de l'euro. Je ne comprend plus rien, je croyais que Généreux l'avait convaincu. Il faut trancher cela rapidement ! Un congrès du PG ?

    [Edit webmestre : Vous exprimez votre point de vue. Mais ce thème est hors sujet par rapport au contenu de ce billet. Toute amorce de "débat" sur cette question sera modérée.]

  12. Poncet dit :

    "Bien sur il ne faut pas négliger les tarifs SNCF qui mettent des freins aux plus téméraires."

    Qu'ils viennent en voiture ! Il paraît que c'est moins cher. Mais il est vrai qu'on nous pousse à taper sur la SNCF, jamais sur les sociétés privées ni sur l'automobile. Même les militants du Front de gauche n'y échappent pas. Manipulation, quand tu nous tiens... Ne cherchons pas de prétextes. La mobilisation n'est pas une question d'argent. Il y a eu des mobilisations bien plus massives alors que les tarifs SNCF / SANEF / APRR / Vinci etc. n'étaient pas moins élevés qu'aujourd'hui.
    Mais ces manifestations du 15 ne sont pas un échec. Si elles l'étaient, nos amis les journalistes n'auraient pas manqué de fanfaronner "Jean-Luc Mélenchon politiquement mort après l'échec de sa manifestation du 15 novembre". Ils ne l'ont pas fait. Le choix de l'omerta a ses limites. Ces manifestations étaient donc une répétition pour le collectif 3A. Il en faut aussi.

  13. lemetayerv dit :

    Concernant ce jeu vidéo. Ce n'est qu'un jeu bien sûr, répliquent les adeptes ! Mais avec des pensées subliminales quand même, dans une période trouble où les peuples veulent enfin s'émanciper de leurs dominants. "la révolution des peuples" c'est horrible, sanglant ! Voyez ce qui vous attend si vous voulez faire la révolution en voulant changer de république ou écrire une nouvelle constituante. D'ailleurs, il tombe bien à propos ce jeu alors que justement on (le peuple) commence à s'y (6ème, constituante) intéresser. Quel hasard ! Vous croyez au hasard ? Séduire, mentir, faire peur et s'enrichir et que ça marche. C'est fort, très fort ! C'est vrai, qu'ils gagnent la bataille de la lutte des classes. Le plus fort du fort, en plus on en accepte le support, il est tellement esthétique et si "romanesque".

  14. Georges ROULLIER dit :

    Quel merveilleux débat hier au soir, dans un respect réciproque marqué de différences idéologiques incontournables ou Jean-Luc Mélenchon en sort grandi c'est mon sentiment et bien sûr nous de même.
    Concernant ce jeu vidéo infâme, cette vomissure puante, comment ici peut-on trouver des arguments qui tentent d'expliquer que ce n'est pas dangereux. Dans ma famille nous sommes confrontés par une addiction totale d'un des miens. Il vient de nous décrocher un bac S avec mention TB, personne s'y attendait, malade des jeux vidéos informatique, aucun repas en famille est possible, les jeux et les hurlements si on essaie de l'en sortir, des nuits passées sur son écran et bien sûr des jours gâchés s'en suivent. Dans le cas qui nous préoccupe certains pensent que ce sujet ne serait pas intentionnel, je pense au contraire que c'est intentionnel et que si le but est uniquement de faire du fric, il est dit 1 000 000 000 cela démontre le niveau du combat intellectuel à mener.

  15. Sandy dit :

    Bonjour
    Concernant le jeu Assassin's Creed Unity, et pour illustrer le fait que la propagande anti révolution et anti Robespierre n'est pas limitée au fameux "trailer", mais qu'elle est bien présente dans le jeu lui-même, notamment à travers des missions annexes qui sont censées nous faire revivre des moments de la révolution / rencontrer des personnages historiques.

  16. pichenette dit :

    Bon face à face H Guaino et JL Mélenchon hier soir, points de vue argumentés, respect de la parole de l'autre, divergences souvent dues plus à des sensibilités qu'à des analyses rationnelles, H Guaino de fond proche de JL Mélenchon, il lui suffirait d'oser franchir le pas pour construire un monde digne de l'humain.
    Dommage que le sujet, glouton de temps, de départ soit impulsé par une réapparition surmédiatisée, sujet qui n'impacte pas la survie de la France à l'opposé de tant d'autres, misère programmée, casse des "jours heureux", argent public dilapidé, politique extérieure. Surgissement de l'UE par, sans doute un transhumaniste dont les gesticulations colorées ont flouté tout débat et floué les téléspectateurs attentifs, clone de TAFTA, il eut pu porter un tutu et nous inviter à valser. Entre "L'ère du peuple" à offrir sans discernement de lieu, d'âge car lisible par tous pour comprendre les enjeux actuels et les interventions de JL Mélenchon, il est encore possible d'espérer pour les jeunes une vie digne possible (soutenir ceux qui se battent pour ça) ! "Le temps" est un thème transversal porteur qu'il serait judicieux d'aborder en comité ouvert.

  17. Maya dit :

    Bonjour à tous et toutes,
    Félicitations Jean-Luc pour votre performance à Mots croisés hier soir, je pense que vous avez marqué des points par l'intelligence et l'à propos de votre discours comme à chaque fois. Mis à part le fait que çà mis de l'ambiance sur le plateau, l'intervention du troll européiste pro-GMT belge (je n'ai pas bien compris ce qu'il faisait là) ne vous a pas permis d'avoir le temps de parler de la 6e République. Dommage.
    Salutations de gauche la vraie.

  18. lilitte dit :

    Oui en effet un débat très intéressant mais Mme Lapix est nulle. Dommage ! Elle parle du thème de la VIème république, nous montre un petit reportage et puis c'est fini. En revanche ce député belge pénible a écouter nous a montre de façon éclairante l’idéologie dogmatique des européistes béats. Très instructif bien que le débat était mal dirigé.

  19. MathLenor dit :

    Bonjour M. Mélenchon,
    Concernant votre polémique sur le jeu Assassin’s Creed Unity, je pense qu’elle n’avait pas lieu d’être, et critiquer son fond me semble tout aussi injustifié. Vous essayez d’élever le jeu vidéo comme un art à part entière, et pour cela j’apprécie votre propos. Mais réfuter son scénario et sa capacité à déformer l’Histoire reviendrait à nier l’existence même d’ouvrages ou bien encore de films sur des univers historiques alternatifs liés à un détournement de l’Histoire.
    Autre chose, la franchise avait déjà fait polémique avec son 3e opus sur la révolution américaine, où l’on pouvait notamment apercevoir dans une partie postérieure au jeu original Georges Washington en tyran despotique. Alors que G. Washington est un personnage extrêmement important pour le peuple américain (preuve en est tout ce qui a été expliqué par la suite sur certaines chaînes d’information américaines). Ou encore les histoires sur la chasse à la baleine dans le 4e opus de la même série. Il ne s’agit pas de propagande, mais bel et bien de divertissement. Faisons la part des choses. Mes excuses si cela a déjà été dit, je n’ai pas eu le courage de lire tous les commentaires.
    Cordialement.

  20. Cher Jean-Luc,
    Votre claire voyance et votre curiosité ainsi que votre lucidité politique fait du bien. De surcroît vous êtes le seul homme politique à traiter d'art jusqu'à rapprocher les "gamers" de l'oeuvre de Daniel Buren. Je me rends compte que c'est tout simplement des "motifs" utilisés différemment. Il y a autant d'inter activité entre un jeu virtuel et une oeuvre matérielle, pour cette dernière, en se déplaçant on peut choisir ses points de vue et jouer tout autant, vous le démontrez chaque fois que vous décrivez un paysage.
    Et puis un site pour montrer qu'on peut rendre les oeuvres d'art accessibles à tous avec la générosité des artistes. Mais les tempêtes de l'hiver dernier a eu raison de cette réalisation. On lâche rien !

  21. magda corelli dit :

    @Jean Gabriel Coignet 72
    Je me permets de vous inviter à écouter Franck Lepage dénonçant l'imposture de l'Art Contemporain (une des planques de nos chers patrons financiers). Je recommande aussi à ceux qui ne le connaissent pas encore l'historien Henri Guillemin parlant de Robespierre et de la Révolution, ça c'est du plaisir.

  22. Sandy dit :

    @ MathLenor
    Le problème n'est pas une déformation de l'histoire pour le jeu, il n'y aurait pas eu de polémique si ce n'était que cela. Le problème c'est que le jeu adopte complètement le point de vue réac sur la révolution, il n'est pas question de roman ou de fiction ici, mais bien d'idéologie et de propagande politique. J'ai mis un lien vers une vidéo du jeu juste au dessus, voyez par vous-même.

  23. Fanfan dit :

    Je partage les inquiétudes de @Killevan. Je ne suis pas certain que Pierre Laurent ait vraiment changé depuis les municipales. J'ai du mal à considérer les communistes comme des alliés sûrs, quand j'observe la situation à Nantes, où des communistes sont confortablement installés au Conseil municipal et contents d'y être. J'émets aussi des réserves à l'égard de Nouvelle donne où Pierre Larroutourou, co-Président du parti, écrivais il y a peu de temps "nous irons aux européennes de mai 2014 avec des militants et des élus venus du Front de gauche, du PS, d'EELV, du Modem et des patrons de PME". Pierre Larroutourou est très changeant. Il a adhéré et quitté le PS 3 fois, et est passé par EELV. Il me paraît difficile de faire confiance à Nouvelle donne. Par contre, je suis intéressé par la démarche de Liem Hoang Ngoc, car c'est un militant que je connais un peu et qui est très sincère.

  24. lucie dit :

    Assurément, il ne faudrait pas se réjouir trop vite quant à l'attitude du PCF. Comme on peut le lire dans un article de Catherine Tricot paru dans Regards, à propos de la convention nationale, : "Pierre Laurent, le secrétaire national, a ouvert les journées par un subtil argumentaire, plein de circonvolutions et d’ambiguïtés censées marier l’impossible..." Les choses ne doivent pas être aisées pour les communistes qui ont clairement fait le choix du Front de Gauche et de la rupture avec le PS. J'en connais !

  25. placide dit :

    "Ici comme ailleurs les équipes municipales sont aussi confrontées au coup de rabot sur les finances publiques imposé par Berlin et Bruxelles via Hollande et Valls."

    Il serait bien donc que la majorité l'exprime. Puisque l'on parle de Grenoble, parlons de Grenoble. Et par exemple du service public de l'energie, avec la privatisation de l'éclairage public. résultat direct de l'UE qui protège. Pour une politique de gauche, il faut sortir de l'UE. Il serait temps, à moins de laisser un boulevard au FN, d'occuper ce terrain politique concret qui mobiliserait à coup sur non pas quelques militants, mais la foule des classes populaires.

  26. thersite69 dit :

    @ webmestre
    On ne peut pas permettre une sérieuse et très libre expression des points de vue sur un jeu vidéo révélant la contradiction entre qualité de la forme artistique et contenu historique (prétexte du jeu virtuel) et ne pas modérer une stupidité comme le commentaire 61 de @Magda Corelli niant tout talent à un peintre important comme Picasso, dans les arts plastiques au XXeme siècle !

    [Edit webmestre : Et pourquoi donc ? Le commentaire que vous évoquez n'est pas insultant, il n'est pas hors sujet puisque Jean-Luc Mélenchon cite lui même cette oeuvre pour illustrer un cas où la licence artistique transcende le réel. Ce commentaire est simplement stupide. Mais si je devais modérer tous les commentaires stupides... Ce n'est pas mon boulot.]

  27. Adrien dit :

    Super JL Mélenchon hier soir mais bien trop tard pour les gens qui bossent.
    Ce "guignol de robot belge européiste intégriste dogmatique" a plombé le débat de fond qui s'était si bien instauré entre les deux invités, mais a superbement éclairé les téléspectateurs sur le rôle destructeur des technocrates lobbyistes de ce monstre européen qui est à cent lieues des préoccupations populaires. Bien ramassé et renvoyé à sa place par Jean-Luc Mélenchon et HG plus nerveux que Jean-Luc Mélenchon.

  28. Sylvain dit :

    Mieux qu'un jeu vidéo dont le rythme peu soutenu m'est toujours apparu bien loin du fantasme qu'on s'en fait, j'ai quelque chose qui va vraiment faire passer du bon temps à tous les lecteurs de ce blog. Un livre. Ton livre "Jean-Luc Mélenchon : L'ère du peuple". Englouti en deux heures passionnantes et roboratives d'une lecture qu'on ne peut stopper, j'y ai découvert mille choses. D'abord que le maître du temps est le maître du jeu et qu'il faut reconquérir nôtre temps, "la matière première invisible, la dimension cachée, l'élément aussi fondamental que l'eau et l'air", celui des saisons où s'écoule la vraie vie, "le temps long". Ce temps, c'est le nôtre et la finance nous l'a volé. Un nouvel "ordre du temps" doit voir le jour avant que la seconde [...] qui nous sépare du grand cataclysme de la chute du dollar et de ses conséquences ne s'écoule. Tel est l'enseignement de ce livre. Le peuple au pouvoir ou la guerre universelle de l'Empire.

  29. Maryvonne dit :

    Bonsoir Jean-Luc,
    Les idées humanistes du PG sont très bonnes, j'adhère. Mais pour leur mise en réalisation, il y a toujours vitesse et précipitation sans concertation ! Donc une réussite en mi-teinte bien regrettable avec un effet sans grande portée, limite un flop. Dans les propos des grands dirigeants de notre parti, nous sommes trop souvent bien loin des préoccupations des Français de base. Des Français qui souffrent, qui sont bien sur très certainement intéressé par l'écosocialisme, Jérôme Kerviel et autres, mais malheureusement, ne se retrouvent pas dans les propos de nos élites du PG. Eux c'est plutôt le chômage, la baisse des retraites, le coût de la vie. Résultat, moins de participants aux votes pour les valeurs de gauche et plus de votes à celles du Front National. Et notre parti en manque d'adhérent. Alors que devons-nous faire?
    Bien sincèrement.

  30. remier dit :

    @Sylvain
    Magnifique expression et adhésion quasi poétique de notre devenir on s'y laisse émouvoir en évoquant le futur et ses pièges si le peuple est dépossédé de ses pouvoirs. Cordialement.

  31. Golé dit :

    Votre texte est sage et très explicatif sur se que vous pensez réellement, car c'est vrai que cela étais mal compris par l'ensemble de la communauté que nommerai (fan d'Assassin's creed Unity). Mais j'en reste sur mes idées de départs, et je vous rassure vous n'ètes pas le seul à faire l'erreur (erreur qui soit dit en passant et très bien justifiez, je reviendrai dessus après). Ubisoft (créateur de la célèbre saga à succès Assassin's creed) a avoué comme dans tous ses autres Assassin's creed (se passant en Syrie, Italie...) que l'histoire n'était pas le thème sauf pour le trois et d'ailleurs ce qui avait déplu. Après je vous donne raison sur le fait que le jeu vidéo à une grande influence selon le temps que l'on passe dessus. Après je suis ce que l'on pourrait appeler un grand patriote. Je serai près à mourir pour mon pays comme si c'étais mon frère ou un très bon ami. Mais je ne peu pas non plus vous donner raison à 100%, car pour moi ça reste un jeu qui est fait pour divertir et non apprendre. Cependant je comprend votre vision des choses et vois aussi pourquoi vous faites cela et le comprend tout à fait étant un Français comme vous. Mes salutations les...

  32. gaby dit :

    Oui, @Lucie a raison. Il y a beaucoup de communistes qui se battent pour que vive le Front de Gauche ! Pierre Laurent le sait. Il doit aussi en tenir compte. J'étais moi même sur une liste Front de Gauche voulue par 70% des communistes aux municipales. La direction départementale est venue imposer une alliance avec les socialistes soutenue par seulement 30% des communistes. Nous n'avions aucun moyen financier, nous avons collecté des fonds pour exister. Dans notre ville de plus de 20 000 habitants, le score de la liste Front de Gauche a été supérieur à celui de Dartigolle à Pau soutenu par Buffet/Mélenchon et du candidat Front de Gauche à Bordeaux soutenu par Pierre Laurent. Depuis cette élection et la gymnastique des frondeurs accompagnée par des mesures d'austérité toujours aggravées beaucoup de communistes se posent les vraies questions et, dans une assemblée du 15 octobre après la manif, dans une très grande majorité, les communistes 40 ont dit : pas d'alliance avec les socialistes aux cantonales !

  33. Camel Mekrez dit :

    Bonsoir Jean Luc.
    Au delà de la conférence nationale du PCF concernant les élections des conseils départementaux de mars 2015 et des résolutions de toutes sortes, la question qui nous est posée aujourd'hui et qui doit être résolue avant la fin de l'année comme l'a souligné Eric Coquerel lors de l'Assemblée du FdG le 6 septembre 2014, c'est le rapport du FdG avec le PS, et comme l'a avancée un camarade ce même 6 septembre 2014, c'est la gestion des collectivités territoriales du PCF et autres (dans les exécutifs avec le PS), par exemple au Conseil de Paris du 17 novembre 2014 dont les élus PCF (qui sont présentés par Anne Hidalgo comme FdG...) ont soutenu le projet de la Tour Triangle dans le 15ème qui d'ailleurs a été rejeté par 83 voix contre 78 voix pour. A noter l'intervention de Daniel Simonet sur ce projet inutile vu le nombre de bureaux vacants sur Paris.
    L'Assemblée du FdG du 7 décembre 2014 et ses prises de positions communes seront décisives pour sa pérennité et son avenir.

  34. Reveur dit :

    Bonsoir,
    A propos de la critique (fort constructive) de ce jeu vidéo dont personnellement je ne sais rien, il serait intéressant peut-être de se pencher sur ce qui fonde la "pensée" du réalisateur de la bande-annonce, Rob Zombie, qui est tout autant chanteur de métal que réalisateur de films d'horreur. Il a grandi dans le monde de la fête foraine et du "cirque" (ou en tout cas dans l'une de ses facettes). En dehors d'être musicien et réalisateur de film, Zombie a aussi sorti une série de comics et notamment The Nail avec le dessinateur Steve Niles. En 2007, le magazine Forbes estime les gains de Rob Zombie pour l'année à 20 millions de dollars. Le tort d'Ubisoft ici est peut-être d'avoir cédé à la facilité en choisissant une promo hyper-commerciale, hyper-aguicheuse, venant flatter les bas instincts, et bien moins subtile que ne l'est peut-être, apparemment, la qualité du jeu. On en arrive à la critique du capitalisme...

  35. Altair dit :

    Bonjour M. Mélenchon
    J'apprécie habituellement votre fougue et vos embardées dans la politique, mais le débat actuel m'inquiète. Vous ne semblez encore et encore que vous basez sur un trailer du jeu de quelques minutes, pas forcément du goût de tous. Le jeu et son histoire, eux, durent plusieurs dizaines d'heures pour en voir la fin. Après les remous de votre premier commentaire, j'aurais espéré que vous ayez un meilleur aperçu du contenu. D'ailleurs, si vous aviez ne serait ce que vu le jeu démarrer, vous auriez vu la célèbre phrase qui débute par "ce jeu est inspiré par des faits historiques", oui inspiré et pas basé, donc une fiction sur fond historique. Et c'est là où le bat blesse, vous n'avez vraisemblablement pas pris le temps de vous renseigner en profondeur. J'espère que vos débats en politique ne sont pas dirigés également par ses flux d'informations survolés. Bref, un de vos partisans déçu aujourd'hui. Salutations.

  36. Renkineko dit :

    Je ne suis pas vraiment d'accord avec la critique faite sur la série comme quoi les gentils sont les rois et les reines. Ceux qui disent ça n'ont absolument rien compris à l'histoire des Assassin's Creed. Je ne parle pas de la bande-annonce faite par M. Zombie et qui est apparemment le départ de cette critique. Dans ce cas, il fallait critiquer la bande-annonce, et non pas le jeu dans sa globalité. C'est là qu'il y a eu une gêne du côté des joueurs. Pour resituer, la série Assassin's Creed a toujours pour toile de fond un événement historique fort, avec généralement des adaptations libres pour servir le scénario (scénario dans lequel on trouve des êtres supérieurs quand même, donc d'un point de vue crédibilité faut vraiment le vouloir pour penser que l'histoire du jeu est l'Histoire réelle...). Mais il faut aussi savoir qu'il y a une partie encyclopédique à même le jeu qui permet de rétablir la vérité. Par exemple, dans l'épisode Unity, Notre-Dame possède apparemment une spécificité qui n'a été construite que bien plus tard, mais elle permet d'aider au gameplay. Dans l'encyclopédie, cet anachronisme a été indiqué. D'accord pour la critique, mais pas pour la...

  37. rayana dit :

    Les déclarations de Pïerre Laurent sur France 3 sont sûrement rassurantes, mais je craints qu'elles ne referment pas aussi vite la déchirure des municipales. Dans mon département, les dirigeants du PC local, après s'être fait laminer avec les alliances solférinniennes lors des deux derniers scrutins sont prêts à recommencer dans quatre cantons, prouvant qu'ils visent encore des places plutôt que la défense de leurs idées. C'est bien triste pour notre front du peuple, car le résultat leur sera fatal, de nombreux militants PC sont déjà venus au PG, d'autres suivront ou laisseront tomber le combat. De notre côté on ne lâche rien !

  38. roussel dit :

    Le débat entre Henri Guaino et Jean-Luc Mélenchon est le genre de débat que j’apprécie. Deux personnes qui s'opposent mais qui se respectent, s’écoutent et argumentent. Un régal pour nous tous qui aimons la politique dans ce qu'elle a de plus noble. Bien sur l’arrivée de ce belge dans ce débat fut une catastrophe ! Après 5 minutes, j'ai quitté la vidéo.

  39. Gérard Molines dit :

    Vous écrivez "depuis le discours de P. Laurent ce dimanche 16 novembre, nous sommes rassurés. Le PCF ne fera plus d'alliances avec les socialistes".
    Or, je lis dans l'Humanité le compte-rendu de ce discours où il est écrit "il n'y aura plus (ou pas) d'accords nationalement conclus aux prochaines élections, sauf circonstances locales particulières...". Les prochaines échéances étant cantonales et régionales, cela augure mal au plan local, car des accords peuvent être passés avec des édiles solfériniens sans qu'il y ait trahisons de la parole donnée par P. Laurent. Non ?

  40. stephane.D dit :

    Débat agréable à écouter, une chose est sur, tous ce que HG disait, vouz aviez les arguments pour répondre sans note et surtout avec sincérité et comme d'habitude sur tous les sujets. En ce qui concerne la deuxième partie du débat avec ce belge européen dans l’âme, qu'elle maitrise car comme vous l'avez énoncé il parle beaucoup pour endormir, même HG vous a donné son temps de paroles pour continuer à lui répondre, cela montre que face à des gens de cette secte il faut mordre dedans sans lâcher le morceau et vous le faite très bien, monter d'un ton le débat pour se faire entendre, il est bien évident qu'il faut en arriver la sinon on se ferait bouffer. A quand un autre débat de ce genre mais à une heure de grande écoute.
    Mr Mélenchon, merci d’être a notre coté et de changer très vite cette situation qui devient insupportable et dangereuse pour de nombreux citoyens. Vive la VIème république.

  41. orchidee dit :

    J'ai essayé de tout lire, j'ai vu les critiques des gens aimant ce fameux jeu. Je partage votre opinion Jean-Luc, quand vous pensez qu'il y a dans ce jeu de la manipulation mentale. Les images subliminales ont justement ce but. Mais vous devez savoir que vous lui faits de la pub du coup, à ce jeu. Je vous propose que certaines personnes capables de créer un jeu, essayent de le créer à partir de la réalité historique et des dégâts qui ont pu être occasionnés tout au long des luttes, quand certains pensaient plus à la lutte des places qu'à la...

  42. thersite69 dit :

    Je crois qu'il faut souligner, dans les ambiguïtés de ce jeu vidéo, qu'elles ne sont lui sont pas spécifiques. Ainsi comme gens de gauche nous avons une lecture de "la Liberté guidant le peuple" de Delacroix positive dans le sens de nos convictions, alors que l'auteur faisait un portrait à charge de l'insurrection populaire (seins nus, fusils dans les mains d'un enfant, cadavres...). Autre aspect, la très remarquable qualité du travail fourni par les très nombreux techniciens, les dessinateurs, les documentaristes, et donc les milliers d'heures de travail fournies pour des jeux, ou aussi des films publicitaires, des fictions, dont nous critiquons par ailleurs les finalités dans un système global de production que nous visons à transformer. Merci à J L Mélenchon de m'avoir permis de discuter de ces questions avec mon petit fils adepte de cette série et qui le regarde du seul point de vue d'un amateur de jeu vidéo, exactement comme je regarde un tableau du point de vue de l'histoire des procédés de construction d'une image, dans le temps long d'une Histoire qui n'est au fond que l'art de raconter et d'interpréter l'histoire vécue.

  43. Manu Le Roy dit :

    Bonjour !
    Maintenant que j'ai avancé dans le jeu "Assassin's Creed Unity" je puis dire que vos remarques sont fondées surtout si l'on tient compte du fait que, contrairement à ce qu'ils disent maintenant, les dirigeants du projet d'Ubisoft ont toujours prétendu dans leur com "apprendre l'histoire aux enfants" ! Ce monde là pourrait donc se permettre de biaiser la réalité auprès des masses pour ensuite se cacher derrière le fait qu'il s'agit, finalement, de pure fiction ?
    Mais c'est aussi en tant que gros joueur (de 43 ans donc largement formé aux travers du monde vidéo-ludique) que je regrette un fait devenu habituel malheureusement. Les médias, et particulièrement ceux qui représentent le monde "geek" et "gamer" sont passés à côté du vrai évènement de vos déclarations. En effet vous êtes le premier à avoir reconnu que le monde vidéo-ludique constituait une forme d'art pleine et entière ! Et c'est bien cela qui devrait créer l'évènement, et en tant que joueur de la première heure je vous en remercie.
    Bien à vous

  44. Jean-Marc dit :

    Cher Camarade,
    Travaillant de nuit, je viens juste de regarder mots croisés. Je suis heureux qu'il reste au moins deux politiques en France qui sachent exprimés des opinions différentes et parfois convergentes, ans un vrai esprit de débat - ou selon l'antique terme, de dispute - en se respectant pour tracer un chemin de vivre ensemble. J'essaie, chaque jour, d'enseigner cela à mes enfants. Et ce n'est pas facile car notre société hyper consommatrice et notre école de l'infantilisation, stérilise, castre toute velléité de citoyenneté. Vivement la 6ème république pour que notre France réalise enfin sa Commune dans l'intelligence et la solidarité. Merci de la tenue de ce débat.

  45. Sophie Clerc dit :

    Mots croisés : ce belge m'a fait froid dans le dos. Dire que certains réussissent encore à lui donner du Monsieur. En bulldozer, il prend toute la place sans aucun respect, quel contraste avec ses trois interlocuteurs. L'illustration parfaite du rôle que joue la Commission européenne. On impose à coups de marteau une solution qui détruit tout, les autres ne valent rien, on les ridiculise, les ignore, les interrompt, les critique. Voilà ce que les marchands de chaos, les amis de Hollande, la finance, ont réussi à mettre en place pour asservir l'Europe. Ce belge, on devrait l'encadrer, tellement il est représentatif de ce machin qui se nomme Commission européenne. Avec son regard, toute sa physionomie massive, son arrogance. A dresser les cheveux sur la tête.

  46. oneval dit :

    Mots croisés étaient une émission de qualité jusqu'au moment de l'intervention du Belge de service. Le sentiment après ce débat c'est que pour mobiliser le peuple il faut un thème qui parle aux gens. A mon humble avis le sujet mobilisateur c'est l'Europe et non la VIeme république. La VIeme république ne mobilisera que très peu et en ne voulant pas parler de l'Europe et de l'euro, la gauche dans son ensemble laisse un boulevard une autoroute à Le Pen and co. Quelle est votre position Mr Mélenchon la sortie de l'euro cataclysme ? Ou solution comme pour Mr Généreux. Les gens font un rapport assez direct entre les politiques menées et les exigences de l'Europe, ils font aussi très bien le lien entre ouverture des frontières et délocalisations.
    Et enfin pour rebondir sur les déclarations de Pierre Laurent à France 3, plus d'alliance avec les socialistes propos déjà assouplie par l'Humanité "sauf circonstances locales particulières". Après les municipales, démonstration sera encore faites qu'entre les convictions et un mandat...
    IL faut mobiliser contre cette Europe libérale car le cataclysme c'est elle.

  47. Pierre 30 dit :

    Bonjour à tous et toutes,
    Quel déluge de commentaires sur ce jeu. Je vais rajouter le mien. Comme toutes les oeuvres (au sens oeuvrer, travailler), évitons d'étendre le débat à l'infini, ce jeu est d'abord et avant tout un jeu. Ses auteurs ont certainement voulu faire passer aussi un message. Et nous, spectateurs interactifs y voyons aussi un message positif ou négatif. Dans tous les cas, nous sommes pourvus un peu, beaucoup, ou énormément d'esprit critique. Mais sommes pourvus aussi de la faculté à en débattre ! Certes, il peut y avoir des images subliminales. Mais c'est comme partout. Notre société est abreuvée de messages subliminaux, publicités presque mensongères (si vous n'avez pas vu le petit message qui défile en tout
    petit en bas). Comme l'a dit un commentateur ici, ce jeu est inspiré de faits. C'est le même raisonnement. Mais il est aussi évident que si quelqu'un joue pendant de heures, des semaines sur un tel support, il a intérêt à être sacrément doté d'esprit (connaissances) pour résister à ces tentations addictives qui feront des personnages d'un simple jeu les faux héros de la vraie Histoire. Comme toujours, la modération doit permettre de faire le tri et notre apprentissage de la vie ne peut se nourrir que de jeu mais aussi de vrais échanges, d'heures de lectures, que sais-je encore. Heureusement l'école obligatoire laÏque nous enseigne nombre de matières distinctes.

  48. Franck dit :

    Merci pour ce débat de qualité (la 1ère partie), où deux hommes politiques s'appuient sur la philosophie pour parler de la condition humaine, ça change de ceux qui réduisent les débats à la simple gestion de troupeaux d'humains par des lignes comptables. Et c'est justement l'incarnation de cette stérilité d'esprit, Guy Verhofstadt, qui est venu polluer ces échanges intelligences. Mais bon, que savent-ils faire d'autre que de souiller tout ce qu'ils approchent ? Je comprends mieux l'image "d'androïde" les concernant. De véritables "RoboCops" de bureau. Ça cogne, ça cogne, quoique vous leur mettiez en face, du moment où ça ne rentre pas dans leur grille pré-programmée, ça cogne.
    Je constate que cette vidéo en est à plus de 12 000 vues, il faut vraiment que tout le monde la visionne pour comprendre qu'on ne peut pas laisser ces zombis libéraux, ces mauvaises caricatures diriger nos existences. Mettons-les vite hors d'état de nuire. Moquons-nous d'eux, l'humour et la créativité les brûlent. Bref, bougeons-nous bon sang ! Vite la 6è République !

  49. Vassiviere dit :

    @98
    Entièrement d'accord avec toutes vos réflexions. Concernant la position du PG sur l'Europe se reporter à l'article de Guillaume Etiévant "L'euro, on peut s'en sortir" sur le site economie.lepartidegauche.fr de la commission économique du PG. En fait il faut que le PG refasse la campagne des élections européennes en avançant cette fois ses propres propositions.

  50. PIETRON dit :

    Les manipulations sont ce qu'elles sont, "systémiques". Médias, presse écrite d'opinion (y compris classée à "gauche") manipulent. Pas d'aujourd'hui tout ça. "L'union sacrée" pour la guerre, en 14, rassemblait y compris les plus à gauche contre J.Jaurès.
    Je ne sais pas si les chômeurs de longue durée, les femmes qui cumulent boulot et taches ménagères, les précaires qui n'ont pas les moyens "d'internetiser" (tout le monde n'a pas un ordi loin de là), ou les salariés épuisés par l'exploitation qu'ils subissent (des millions), sont intégrables dans la nouvelle pratique politique via le virtuel. Mais ça en fait du monde. C'est dans le contenu politique et social que se trouve la clé des mobilisations (si internet permet de le populariser c'est bien mais cela ne suffira pas à mon avis). Rien ne remplace la présence physique (tractage par ex). Cela demande des forces en effet. Sans cela les millions précités resteront sur le carreau.
    Quant au débat JLM/Guénot, l'ardeur convictionnelle (ce que qualifient aujourd'hui d'agressif les chantres du système) doit rester de mise, faute de quoi ça devient lourd. L'ardeur affichée peut être...


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