28sept 14

Entre chiens et loups

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L’ambiance est plombée en France. Le passage du Sénat à droite avec ses deux élus venus du Front national prend place dans le paysage sinistré que la présidence de François hollande a créé. Au chômage de masse qui désespère tout le monde s’ajoute une crispation généralisée qui répand la violence dans les rapports humains les plus divers. Le meurtre d’Hervé Gourdel est survenu dans ce contexte déjà tellement lourd. Si toutes les paroles publiques sur le sujet ont voulu resserrer les liens, il ne faut pas se cacher les dégâts psychologiques qui ont fracturé la couche profonde du pays déjà harcelée par des semaines de campagne médiatique contre les musulmans. La présentation des résultats du mois d’août du chômage voulait être euphorisante. Mais le nouveau bidouillage fut vite démasqué. Il n’y a pas 11 000 chômeurs de moins quand il y a 28 000 radiations supplémentaires par rapport au mois précédent. C’est le chiffre de radiations le plus élevé depuis le bug de l’an passé ! Tout ça ne va pas s’arranger. Le chômage va s’aggraver puisqu'une quasi-récession généralisée s’installe en Europe.

Dans ce post, je fais un tour d’horizon sur la semaine si révélatrice qu’a été celle où Hollande a fait une conférence de presse et Valls court à Berlin capituler. Et bien sûr, je donne des nouvelles du mouvement sixième République qui vient de franchir un seuil important. J’indique à mes lecteurs que j’ai eu l’occasion d’approfondir mes explications à propos de ce mouvement dans la longue interview que Politis a bien voulu réaliser avec moi après que j’ai aussi publié une tribune dans «Le Monde ». Tous ces documents peuvent aider qui le veut à argumenter pour convaincre autour de soi. Enfin, je parle d’une femme et de son combat. Rosen Hicher marche en solitaire pour l’abolition de la prostitution. Le coup d’œil que vous donnerez à ces lignes sera comme quelques pas avec elle. 

Nous ne mourrons pas avec Hollande

Le retour de Sarkozy sur le devant de la scène va relancer le cycle de l’extrême-droitisation de la parole de la droite officielle. Il aggravera les ravages déjà opérés par Manuel Valls dans ce domaine. L’extrême droite lepéniste s’en nourrira pour préparer de nouveaux débordements. D’ailleurs, ce sont ses réseaux qui mènent le bal dans la préparation du 5 octobre, jour où l’extrême droite et la droite reprennent la rue pour une marche à Paris. En face : le vide. La « gauche » officielle de François Hollande et Valls achève de discréditer le mot chaque jour. Le PS n’est plus en état d’agir de quelque façon que ce soit à part des actions occupationnelles comme ses « Etats Généraux ». Les frondeurs ont montré la limite de leur action. Il s’agit pour l’instant d’un simple rapport de force interne entre membres du PS sans signification concrète pour le pays. Le cordon sanitaire posé par ses nombreuses figures pour tenir à distance le PG et « Ensemble » montre bien combien la vieille manœuvre pour découper en tranche le Front de Gauche n’est pas réservée qu’à l’équipe Valls. Du coup, on comprend qu’il s’agit d’une manœuvre d’un secteur du PS qui travaille à l’avènement d’une personnalité providentielle issue de la maison du type de Martine Aubry. Historiquement, « la fronde » préparait déjà une révolution de palais. Rien à attendre de ce côté-là non plus. Par ailleurs, les syndicats restent divisés et on les voit à la peine pour mobiliser au plan interprofessionnel tant les coups reçus du gouvernement PS ont été rude. Et nous ?

Je crois que nous devons en rester au meilleur de notre expérience. C’est l’action qui protège notre cause et fortifie nos moyens d’action. La force va à la force. C’est pourquoi la proposition de faire une marche, à la mi-mandat de François Hollande, faite par le Parti de Gauche me parait être la bonne idée dans le contexte dépressif du moment. D’abord pour ne pas abandonner la rue à la droite et l’extrême droite. C’est à dire pour affirmer l’existence d’un peuple qui maintient ses revendications de partage des richesses, de paix hors de l’Otan, de volonté d’en finir avec la monarchie présidentielle. Ensuite pour maintenir allumé le fanal du futur : non, nous ne mourrons pas avec Hollande. Il n’agit pas en notre nom, il ne nous représente pas, le combat de tant de générations militantes continue sous ses propres mots d’ordre et son objectif est d’avoir le dernier mot.

A propos du mouvement sixième République

Le lancement de notre mouvement sixième République est un processus. Une chose qui se construit d’elle-même. Pour cela, elle doit venir de la base de ceux qui en comprennent l’enjeu. Le cœur de l’idée est que la souveraineté populaire doit être reconquise dans une société où gouvernent la finance et le pouvoir très concentré de quelques-uns. Ce mouvement est pour l’instant un mouvement de signataires. Il sera demain celui du peuple lui-même. Voilà pourquoi l’objectif de cent mille signatures est fixé comme un seuil de la puissance qu’il se donne pour agir à cette étape. Comme la forme de ce que nous entreprenons est totalement nouvelle, nous tâtonnons. Mais le rythme d’avancée me semble bon. Nous passons bientôt les 40 000 signatures. Je ne crois pas exagérer si je dis que c’est un beau succès. Je vois maintenant que beaucoup de signataires commencent eux-mêmes à faire circuler l’information et recrutent à leur tour de nouveaux signataires. Un appel de personnalités a été publié. C’est très réconfortant par la diversité des milieux professionnels d’origine. Et surtout c’est un bon coup de main pour accréditer notre idée. Cela montre une autre France que celle du personnel politique officiel. Et cette France s’implique dans l’idée la plus politique de toute : redéfinir les droits du peuple et les institutions qui vont avec. Cela nous donne un rayonnement dans les directions les plus diverses et dans des secteurs qui ne sont pas ceux de l’action politique d’habitude.

C’est un aspect très important de notre action. Elle ne doit pas être réservée aux habitués, même si l’appui de ces derniers est très important pour construire un rassemblement large. Il y aura bientôt d’autres listes de ce type, et notamment une nouvelle liste de personnalités. Je ne crois pas que nous reproduirons la méthode du texte amendé et signé par compromis entre tous ceux qui le prennent en charge. Car au fond c’est plus simple et plus juste que chacun, s’il le souhaite, donne ses propres motivations par lui-même. Le mini-texte proposé à la signature me parait un contrat simple et clair entre nous, sans enfermer ni réduire les motivations et analyses qui nous ont conduit, chacun, à cette conclusion qu’il faut réviser de fond en comble la règle du jeu de notre pays. Avec ces textes, nous pourrons donc avoir de cette façon de bons arguments de motivation dans lesquels chacun picorera selon ses besoins. Je sais aussi que de nombreux amis prennent déjà des initiatives de terrain. Jusqu’à du porte à porte ! Mais j’ai noté qu’il y avait des « ateliers constituants » qui se constituaient et cela m’a paru très prometteur. Je pense que ça doit être délicat à mener, mais c’est une formidable façon d’apprendre tous ensemble et d’enraciner les idées. Evidemment je n’ai ni à approuver, ni le contraire.

Le mouvement se construit par et dans l’action depuis la plus modeste jusqu’à la plus complexe, et les initiatives appartiennent à ceux qui les déclenchent. A chacun d’entre nous de rappeler sans cesse que nous n’avons pas de modèle ni de consignes et donc ce qui se fait partout est nécessairement expérimental. Toutefois, pour éclairer votre lanterne je vous place ici un lien vers le site « Mémoire des luttes » qu’animent d’ailleurs deux signataires au moins de notre appel, Bernard Cassen et Christophe Ventura. L’article documenté évoque la mobilisation au Brésil pour la convocation d’une assemblée constituante. Il s’agit d’une campagne militante de terrain avec une votation citoyenne appelé « référendum citoyen ». Le Parti de Gauche a la chance d’avoir un comité sur place animé par des Français expatriés comme il y en a dans de nombreux pays d’Amérique du sud et du monde. Nos camarades sont très impliqués dans cette mobilisation. Et je peux donc suivre ce qui s’y passe. En fait, la vérité est que nos amis sont sur les dents et qu’ils ont peu de temps pour l’écriture. Mais nous avons des nouvelles au fur et à mesure.

A cet instant je vous copie un extrait du courrier que nous avons reçu du Brésil. « Bonjour à tous, le résultat du référendum a été annoncé hier soir : 7 754 436 Brésiliens, soit 5,44% de l'électorat ont voté au référendum. Parmi eux 97,05% ont dit “oui” à une nouvelle constituante. Le résultat est de taille car, par exemple, pour proposer une loi d'initiative populaire, le minimum de signatures requis n'est que de 1% de l'électorat. La mobilisation, qui a duré plusieurs mois, a compté avec la participation de 2 000 comités populaires, 450 organisations sociales, 100 000 militants, répartissant environ 40 000 urnes dans tout le pays. Les urnes seront remises aux pouvoirs représentants à Brasilia le 14 et 15 octobre, c'est à dire 10 jours après le premier tour des élections présidentielles. Durant toute la période, la campagne a fait l'objet d'un fort blocus médiatique. Alors que d'importantes personnalités se sont publiquement manifestées en faveur du référendum, les principaux médias du pays n'en ont pas touché mot, publiant au contraire quelques éditoriaux qualifiant la campagne de “coup d'état bolchévique”. Il s'agit maintenant de faire pression durant la campagne électorale présidentielle et de continuer le travail de base afin d'informer et sensibiliser la population sur le sujet et poursuivre ainsi la mobilisation. » Que ces lignes vous aident à trouver l’énergie dont nous avons tous besoin. Car nous, ici, nous avons passé un sale moment de monarchie présidentielle.

La semaine glauque de la Ve République

C'était la semaine glauque de la Ve République ! Une caricature de la monarchie présidentielle s’est jouée dans la solennelle salle des conférences à l’Elysée ! C’est pourquoi l’évènement me semble de plus longue portée que l’instant lamentable où il eut lieu. Car l’envers misérable du décor se vit bien vite. Ce décalage entre les apparences et la réalité contient si bien l’épisode actuel de la vie du pays. Il y a eu moitié moins de monde pour écouter le président de la République que la fois précédente, en dépit de la mise en scène impériale de la prise de parole présidentielle. Une salle ou pas un journaliste de la presse étrangère n'a été autorisé à intervenir ! Une salle où un premier rang étrangement composé « d'anciens journalistes de TF1 » et de « journalistes indépendants » s'agite pour avoir la parole jusqu'à l'obtenir. Deux indices montrant que la composition et la tenue de la salle n'ont pas été maîtrisés. « Le premier rang, c'est du sérieux ! » déclare même le président goguenard, tournant à la blague l'étrangeté de cet instant qu'il avait lui-même provoqué en faisant donner le micro aux agités ! Quant aux questions posées, la plupart en restèrent aux aspects les plus superficiels de l'agitation médiatique du moment.

François Hollande occupa l'espace et le temps en répétant les bavardages creux qui sentent si fort l'homme sans prise sur rien. À cet instant, son pouvoir ne tenait plus qu'au lieu et à la fonction. Il n'a d'ailleurs strictement rien annoncé ni pour le présent ni pour le futur. La veille même, son Premier ministre s’était réservé le bon morceau : annoncer l’abolition de l’impôt sur le revenu pour la première tranche. Toute l'importance du moment se concentra donc sur l'acte le plus monarchique de son intervention : nous apprendre que la France entre en guerre en Irak. Un jour plus tard, les frappes commençaient. Le Parlement n’eut à en connaître qu’une semaine plus tard. Et il ne fut pas autorisé à voter. C’était donc, ce jour-là, une annonce consternante à tous égards. Mais elle tenait ici le rôle essentiel : nous rappeler le pouvoir considérable de cet homme qui paraissait pourtant si insignifiant tandis qu'il parlait. Personne n’ayant eu l’impertinence de lui demander ce qu’il pensait de l’amenuisement progressif de sa majorité parlementaire. Ni du fait que le Premier ministre ait perdu la confiance de trente députés de plus de son propre parti en quatre mois. Il n’eut donc à s’expliquer ni à se justifier de rien. Pas même quand on lui soumit le texte de son livre où il annonçait qu’il lui faudrait s’en aller si les élections lui donnaient tort à mi-mandat. Il lui fut permis de ramener tout cela au vote de l’Assemblée sur la confiance. Et ce fut même l’occasion d’annoncer qu’en cas de refus de la confiance par les députés socialistes il aurait dissous l’Assemblée. Bref, le contraire de ce qu’il venait de dire. Mais l’avertissement pour le débat budgétaire a été donné. L’allure et le ton monarchique passèrent tout tranquillement. Mais dans le vide.

Toute cette comédie est venue comme une illustration de ce que nous pouvions dire de plus cruel à propos des institutions de la Ve République. Il est frappant que cette comédie ait eu lieu la semaine ou naissait dans la presse du pays une discussion sur la nature du régime et sur sa responsabilité dans le caractère devenu évanescent de sa vie politique. Les jours suivants tombèrent les sondages qui créent cette ambiance si particulière désormais. On apprit ainsi qu'une majorité écrasante « des Français » pensait ceci ou cela de ce que le président de la République avait dit, de l'impression qu'il avait donnée, et ainsi de suite. Étrange pertinence de cette « majorité de Français » quand on veut bien se souvenir qu'il n'y eut qu'un million quatre cent mille téléspectateurs pour regarder le chef de l'État sur leur téléviseur… En fait la situation est pire que la décrivent les sondages. La vérité est que la parole des gouvernants, même la plus éminente, n'a plus aucune portée sur le pays. Tout ce qui en vient semblent former une vaine agitation sans objet réel sinon une permanente manifestation d’impuissance. La suite du spectacle l’a confirmé.

Au-delà de tout ce que l'on peut penser du personnage, de son programme ou de ce que l'on voudra à son sujet, le retour de Nicolas Sarkozy, une fois mis de côté le suspense médiatique préfabriqué, reste un événement totalement incongru. Pourquoi revient-il, que fait-il au juste ? Si on se pose ces questions vu depuis la vie ordinaire des gens du commun, le retour de Nicolas Sarkozy semble recommencer une pièce déjà jouée. Une pièce dont l'inutilité fait désormais partie de la mémoire commune des Français. Car on a déjà essayé Sarkozy, on l'a échangé pour Hollande, et tout cela n'a servi à rien. Aucun problème n'a été réglé et d'abord pas celui du chômage qui crucifie la population. Je ne suis pas en train d'énoncer une opinion personnelle. Je décris le tableau tel qu'il est perçu par ceux qui me parlent quand je les pousse à me donner leur avis sur un sujet qui par ailleurs ne les intéresse pas spontanément ! Mais ce dont on peut être certain, c’est que ce retour, c’est un peu la scène de l’arrivée des vautours autour d’une bête qui agonise. Il n’y a aucun risque à prendre. Il suffit d’attendre sur la bonne branche et de s’approcher le plus possible pour accéder le plus vite possible à la charogne le moment venu.

« N’importe qui battra François Hollande », dit François Fillon, à juste titre. Dès lors, la compétition à droite gagnera en intensité. Comptons sur Hollande pour l’exacerber. Mais tout le champ politique suivra le déplacement du centre de gravité que la présence et le programme de Nicolas Sarkozy vont provoquer. Et on verra les éditoriaux se polariser : « vers le centre ou vers l’extrême-droite » ? Tout cela sur fond d’une certaine urgence. Car l’agonie accélère. Le Premier ministre a demandé un vote de confiance et il n'a pas obtenu la majorité absolue des députés du pays. Mais il reste à son poste. Le président de la République a convoqué la presse pour tracer ses perspectives : cela n'intéressait personne et le jugement final fut écrasant contre lui. Mais il reste en place. Et ainsi de suite. Seuls des esprits superficiels peuvent croire que les « lois de la physique politique » peuvent être bravées indéfiniment. Mais l'expérience de l'Histoire nous apprend que cela n'est pas possible.

De quelque façon qu'on prenne le problème, tout ceci tient en une phrase : ce gouvernement est légal mais il n'est plus légitime. À partir du vote de confiance en réalité refusée, cette équipe n'a plus aucune possibilité de rebond, plus aucun avenir à moins d'appeler par ce nom une agonie sans fin. Cela signifie que cet attelage est à la merci du moindre chaos du chemin. Dans la sphère politique, les conditions sont réunies pour qu'un événement fortuit, même mineur, jette tout le cortège au fossé. La discussion budgétaire est le rendez-vous qui peut précipiter beaucoup de choses. D’autant que le couple Premier ministre-président, traditionnellement instable, est aussi mal en point que leur situation commune devant le pays les y pousse. Mais n’importe quoi d’autre, même bénin peut faire chavirer. Comme nous connaissons la perversité du président, il faut imaginer le pire. Que peut-il espérer de sa politique d’ici la fin de son quinquennat qui le remette en selle ? Rien, cela va de soi. La seule situation qui lui redonne la force de sa position c’est évidemment la dissolution suivie d’une cohabitation avec la droite. Outre le plaisir de diviser la droite en choisissant le Premier ministre, il lui serait alors loisible d’attendre au chaud que les autres fassent le sale boulot, tout en jouant des poisons et dentelles de la cohabitation et de la paralysie de son parti tétanisé par la situation.

Manuel Valls capitule sans condition à Berlin.

On ne doit pas croire pour autant qu’en s’affaiblissant le pouvoir laisse un vide. Tout le contraire. Il recule ? L’adversaire avance. Seule la sottise des poulets d’élevage leur fait croire que les renards sont des chiens comme les autres. Hollande et Valls se croient très malins de penser détourner la force de leurs adversaires en leur faisant des simagrées d’amitié. « J’aime les entreprise », « j’aime l’Allemagne ». Mais ceux-là n’ont pas d’affect, juste des intérêts qui avancent où reculent au gré des rapports de force. Ce lundi 22 septembre, le voyage à Berlin de Manuel Valls fut un désastre. On avait l’impression qu’il venait rendre compte à sa supérieure. Ou qu’il était dans le rôle de l’élève venu réciter sa leçon dans le bureau du directeur. Tout frais recalé de la séance à l’Assemblée, ce dont le gouvernement allemand est parfaitement informé, Manuel Valls a piteusement expliqué avoir « besoin aussi de la confiance du peuple allemand ». Il a donc multiplié les signes serviles pour se faire bien voir. « On comprend, dit-il, les doutes et les interrogations du peuple allemand, des représentants, de la presse allemande parfois, qui se disent au fond : nous, nous avons su faire les réformes et les Français n’en sont pas capables. Et, s’ils ne les font pas, ce n’est pas bon pour l’Allemagne ». Triste capitulation sans condition devant un impératif économique qui n’est pas le nôtre.

Manuel Valls a donc fait allégeance devant Madame Merkel. Il affirmé : « je veux dire aux Allemands que les réformes, nous allons les faire ». Il ensuite récité le catéchisme libéral habituel. Il a ainsi détaillé les projets en cours pour obéir à la Commission européenne et faire plaisir à la droite allemande. Premièrement, la réforme territoriale contre la démocratie locale et les services publics de proximité. Deuxièmement, l’attaque contre les « seuils sociaux », c’est-à-dire la mise en cause des droits des salariés à élire des représentants du personnel ou à bénéficier d’un Comité d’entreprise. Troisièmement, l’élargissement du travail du dimanche contre le droit au repos et à une vie sociale non marchande. Quatrièmement, la poursuite de l’austérité aveugle avec le plan de 50 milliards d’euros de coupes budgétaires. Depuis Berlin !

Le reste a prouvé jusqu’où l’abaissement pouvait aller. Manuel Valls n’a pas défendu l’honneur du pays face à une partie de la presse allemande qui nous insulte. Les européistes bêlants qui me montrent du doigt oublient en général d’en parler. Hier, elle insultait les Grecs traités de fainéants. Désormais, c’est la France qui est insultée par le quotidien Bildt. Il appelle désormais notre pays « Krankreich » au lieu de Frankreich. En Allemand, « krank » signifie « malade ». « Krankreich » signifie donc littéralement « l’Empire malade ». Le titre complet était « Krankreich flop. Deustchland top ». Il n’y a pas besoin de traduire. Manuel Valls a mollement répondu que « la France n’est pas l’homme malade de l’Europe ». C’est tout. Mais son ministre banquier, le pimpant Macron, dit froidement que « la France est malade ». Il laisse notre pays se faire insulter par la presse allemande sans mesurer la gravité historique de ce fait.

Sur la forme, Angela Merkel a encouragé le petit Manuel Valls. Elle s’est ébahie avec conviction devant le programme de réforme « très ambitieux » et même « impressionnant » de son commensal. Elle a particulièrement approuvé les cadeaux aux actionnaires et la destruction des droits sociaux. Elle a ainsi affirmé que « ces réformes seront mises en œuvre dans les domaines les plus pertinents, à savoir pour relancer la compétitivité de la France ». Mais sur le fond, Angela Merkel n’a rien cédé. Non, l’Allemagne ne dépensera pas un centime de plus pour relancer l’activité en Europe. Angela Merkel l’a répété clairement : il existe « beaucoup de possibilités de créer de la croissance sans argent supplémentaire ». Elle a même enfoncé le clou : « l'Allemagne a montré qu'on pouvait à la fois consolider ses finances et créer de la croissance ». Mais le gouvernement français obtiendra-t-il un nouveau délai de la Commission européenne pour réduire son déficit budgétaire comme a pleurniché Valls ? Angela Merkel a botté en touche : c’est la Commission européenne qui le dira. Les courbettes de Manuel Valls n’ont donc servi à rien. Juste à dégrader le rapport de force et à encourager l’arrogance du gouvernement Merkel.

La bêtise du « modèle allemand »

Pourtant, le « modèle allemand » étale sa stupidité sans que ces messieurs-dames les très intelligents ne daignent s’en apercevoir. Qui dira à Valls combien ce qui est « bon pour l’Allemagne » n’est pas bon pour la France ? Ce qui est bon pour une population vieillissante accrochée à ses retraites par capitalisation, et par conséquent à l’exigence d’une grasse rémunération du capital, n’est pas bon pour un pays en voie de rajeunissement demandeur d’emploi et d’investissements. Pierre Briançon dans « Le Monde » en montre au moins une conséquence très concrète : « Si la France avait le même niveau d’investissement public que l’Allemagne, elle n’aurait pas de mal à respecter la limite du 3% pour son déficit ». Il citait sur ce point l’économiste britannique Simon Tilford.

Le gouvernement allemand se pavane avec son déficit zéro cette année. Tous les comptables du dimanche de la caste s’ébahissent. C’est pourtant une idée absurde qu’un budget sans déficit quand un État peut s’endetter à des taux négatifs comme c’est le cas aujourd’hui. L’Allemagne gagnerait de l’argent si elle empruntait pour investir, et cela relancerait l’activité économique, notamment celle de la France, son premier partenaire commercial. Dans le domaine privé, cela ne vaut pas mieux. Le capital allemand se tourne vers les fusions-acquisition aux USA ! Il vient d’acheter pour 45 milliards d’action là-bas. C’est quand même cinq milliards de plus que tout le plan français de cadeaux au CAC 40 français ! Si cette somme avait été investie en Europe, elle aurait produit un effet de dynamisation économique évident. Mais tout cela, il ne faut pas le dire.

Tout est parfait en Allemagne, c’est bien connu. Personne ne demande dans quel état sont les équipements publics de ce pays. Ni ce qui se passera quand l’Allemagne devra vraiment passer à la prise en charge de la population vieillissante. Ni ce qu’il lui faudra affronter quand elle devra faire face à l’impact dans la longue durée sur le plan sanitaire et psychologique de tout ce qui résulte de la pauvreté et même l’extrême pauvreté en Allemagne. Le même Pierre Briançon donne une information que les larbins du « modèle allemand » devraient méditer. Olaf Gersemann, rédacteur du service finances de « Die Welt », titrait un long article sur le sujet : « le dernier hourra de l’Allemagne arrogante ». « La plus grande puissance économique européenne est déjà entrée dans son déclin économique », estimait l’auteur. » Les raisons sont celles que je viens d’évoquer. A quoi s’ajoute le fait que les réformes Schroeder de baisse drastique du coût du travail ne sont un avantage comparatif que dans la période où les autres n’en font pas autant. Exactement comme une dévaluation monétaire. Mais quand toute l’Europe fait manger du pain noir à ses travailleurs, l’avantage de ceux qui sont passé de la brioche au pain blanc est fini. 

Connaissez-vous Rosen Hicher ?

Et maintenant, pendant quelques lignes, je vais mettre la part de lumière qui vient sur ce blog au service d’une cause toujours reléguée. Et je le fais parce que le courage d’une personne en lutte me conduit à ses côtés. Il s'agit de Rosen Hicher. Elle se décrit elle-même comme une « survivante du système prostitutionnel ». Elle s'est arrachée il y a six ans à l'univers sordide de l'exploitation sexuelle après 22 ans de ce qui n’aura été qu’une souffrance. Pourrait-il en être autrement ? Elle a entamé, il y a quelques jours, une Marche pour l'abolition. Cette marche commencée à Saintes s'achèvera vers la mi-octobre à Paris. Vous savez que j’ai pris position aux côté des abolitionnistes de la prostitution. Je sais que ce point de vue fait débat. Encore heureux quand ce n’est que débat. J’ai aussi été copieusement injurié pour cela. Il m'est aussi arrivé d'être invectivé par ceux qui se font nommer "travailleurs du sexe". Un concept que je récuse absolument. Je m’ébahis de la surmédiatisation de ce point de vue. Non, la prostitution ne peut être un « métier » anodin. Quand je me posais la question de savoir si l’abolition était ou non une position juste, je reçus une rude leçon. Une femme me dit : « pour répondre à ta question demande toi si tu proposerais la prostitution comme métier à ta compagne, ta mère, ou ta fille ? Oui ou non ? Pourquoi ce dont tu ne voudrais en aucun cas pour les tiens le proposerais tu aux autres ? » Ce fut une heureuse mise au pied du mur.

Si elle est tarifée, la relation sexuelle concernée n’est donc pas désirée. Dès lors, comment pourrait-elle être autre chose qu’une violence et un traumatisme ? La prostitution est par nature enfermée par les rapports de force marchands. Donc structurée par la domination violente puisqu’il s’agit de réquisition sur ordre des corps par les clients, pour leur bon et unique plaisir. Comment la personne prostituée peut-elle vendre l’usage de son sexe et rester libre de soi sans nier son corps, opération mentale mutilante dont les conséquences psychologique et physique équivalent à une mutilation ? En quoi la somme donnée compense-t-elle le mal dont le client se rend coupable ? Ici, le beau lien humain qu'est la sexualité devient un monde de pure violence et d'asservissement. 

Rosen Hicher porte ce combat. L’engagement prend alors un sens autrement plus intense qu’aucune de mes paroles ou prise de position. La voilà sur les routes. Elle doit parcourir 743 km de Saintes, dernière ville où elle a été prostituée, à Paris. Pour elle, ce sont là les 743 km qui nous séparent de l'abolition de la prostitution. Au gré des rencontres et des relais médiatiques sur son chemin, elle défend le projet de loi visant à abolir le système prostitutionnel, voté à l'Assemblée nationale l'année dernière. Pourquoi ? Parce qu’il n'est toujours pas inscrit à l'ordre du jour du Sénat. Je note que la nouvelle Ministre en charge des questions féministes Marisol Touraine, a pris position en faveur de la loi. Mais que vaut la parole d’un ministre du PS ? Il peut y avoir des exceptions. Nous verrons bien. Mes camarades se battront pour qu'elle soit votée, bien sûr. Raison pour laquelle il est crucial selon moi d'adopter, parmi les mesures essentielles du texte de loi, la pénalisation des clients. Sinon continuera l’interminable course entre le démantèlement des réseaux de traite des êtres humains et leur reconstitution. Il ne peut en être autrement aussi longtemps que la demande n'est pas tarie elle aussi par la répression.

L'idée d'une Marche comme celle que fait Rosen Hicher, plusieurs semaines durant par tous les temps, est évidemment d'une grande puissance symbolique. Elle reprend possession d’un corps longtemps confisqué. Et elle en fait le support de sa propre revendication. Je devine qu'un tel défi se ravitaille dans des ressources physiques et mentales bien particulières et sans aucun doute exceptionnelles. Les êtres humains sont ainsi. La lutte aussi est une sorte de rédemption non pas de ses fautes, qui sommes-nous pour juger, mais de ses servitudes. La dernière étape parisienne aura lieu vers le 12 octobre. Pour accueillir son arrivée, peut-être aurez-vous envie de vous associer aux derniers pas. Je crois bien que je vais le faire.


141 commentaires à “Entre chiens et loups”
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  1. Nadia MOISSET dit :

    Je partage totalement l'opinion de ceux qui considèrent que le débat à porter sur notre territoire pour une 6eme république représente un défi énorme nécessitant la mobilisation de toutes les bonnes volontés et de toutes les intelligences. Pourquoi dés lors se priver de l'utilisation d'une liste de personnalités alors que nous vivons de par les médias dans une France ou la "peopolisation " est de règle. Si parmi les personnalités nous avons des soutiens, en quoi leur participation amoindrirait-elle la notre et celle du citoyen ? Il y a du boulot pour tous, nous n'avançons pas vers un concours de beauté, mais pour la sortie de l'ornière de notre beau pays et de son peuple. Il y a du pain sur la planche pour tous et sans souci de préséance. Jean-Luc a raison, mettons nous en ordre de bataille avec énergie car il nous faudra bien des forces si nous voulons aboutir et dans cette affaire il n'y a ni premiers ni derniers.

  2. jean montal dit :

    "Travailleuses du sexe"? Prouvez le. Il faut parler d'esclaves sexuelles. Leur corps ne leur appartient pas, elles ne le vendent pas, elles ne sont pas exploitées, il n'y a ni salaire, ni règle, elles sont dépouillés de toute liberté. Ce sont les lois contre l'esclavagisme qu'il faut appliquer c'est à dire libérer les victimes (même "consentantes"), condamner les esclavagistes ici en France et dans le monde et mettre en cause les clients qui profitent de cette aubaine et sont de fait complices du système. Ce ne sera pas la fin du monde, il reste les clubs, les salons de massage, les saunas, les rendez vous coquins et j'en passe, l'imagination n'a pas de limite dans ce domaine. Il faut en finir avec l'étalage et la banalisation de la prostitution qui est une négation de l'humain. Jean-Luc mène un combat courageux, ceux qui l'attaquent ne sont pas de notre camp.

  3. pichenette dit :

    Quelle société voulons-nous? Voilà ce qui est sous-jacent à la mise en place de la Sixième, pour laquelle il est nécessaire de connaître ce qui constitue une République, d'avoir des connaissances sur les institutions. Donc encourager chacun c'est à dire tous ceux qui peuvent voter ou voteront un jour, à réfléchir à la société qu'ils voudraient voir exister. Signer pour remplacer le système vérouillé, rouillé encourageant la corruption est un déclic, mais il serait bon de trouver de véritables actions qui ne soient pas abstraites. Le gouvernement fait assez marcher les gens vers un gouffre rempli de dangers (osons dire qu'au train où vont les choses, c'est vers la guerre que nous filons), par exemple un après midi lançons une bourse aux échanges d'objets, de services avec discussions avec des personnes étranglées par les choix actuels (impôts, travail, santé). Osons imaginer, créer, faire avec rien pour nous libérer des injonctions mercantiles. Deux parti(e)s : les libéros et les zumanistes. Et toutes ces personnes migrantes piétinées, à Calais, quelle honte ! Pour que d'autres concentrant les puissances financières ne pensent qu'au "transhumanisme".

  4. Guy-Yves Ganier d'Emilion dit :

    @Sylvie, @Gilles
    Il ne s'agit pas d'interdire ou de prohiber, mais bien d'abolir. C'est une démarche politique, qui ne peut pas être conçue en dehors d'un projet de société visant à une émancipation, une libération. Une des questions que ce projet fait émerger est celle de la réalité du libre consentement à l'abandon de souveraineté sur son propre corps au profit du marché. Il y a une série d'explications argumentées sur ce sujet sur le site du Nid.

  5. Poncet dit :

    Je suis toujours impressionné par les commentaires critiques sur la démarche du mouvement pour une 6ème république. D'abord le caractère "abstrait", puis le mode de désignation des constituants, puis l'appel de personnalités, ça ne va jamais. Mais saperlipopette, si vous n'êtes pas d'accord avec la démarche, allez voir ailleurs. Le monde est vaste ! Je ne suis pas loin de partager l'analyse de Fulgence (40) mais je m'interroge quand même. Il y a des gens qui croient vraiment que leurs petits commentaires sur ce blog, ou sur la page Facebook du m6r, vont entraver le mouvement ? Les pauvres ! Ils n'ont vraiment rien compris. Je fais une dernière tentative pour les aider à comprendre. Le mouvement pour une 6ème république répond à un problème objectif immédiat, et il n'y a pas d'autre réponse qui émerge avec autant de clarté et de franchise. Leurs manoeuvres à la rame pour tenter d'arrêter un navire sont impressionnantes par la foi dont elles témoignent dans les méthodes classiques d'obstruction. Même les fourmis n'essayent pas de déplacer les pierres.

  6. Gilles dit :

    Abolir, prohiber ou interdire, je trouve que cela va à l'encontre de nos principes. Chacun doit être libre de son corps. Cela n'a rien à voir avec vendre un rein ou je ne sais quoi. Quand on parle d'esclavage, de proxénétisme, mutilation d'exploitation etc., tout cela est déjà interdit dans la loi. Je ne vois pas comment on peut penser à ouvrir des débats sur la fin de vie si sur des sujets comme ça on en est encore à avoir des positions moralisatrices. Et oui je le redis, ouvrir la porte à un ordre moral (pas de tarif sur le sexe) remettra demain en marche les pires réactionnaires. Au nom des même valeurs morales, demain nous interdirons la pilule du lendemain parce que c'est mal, après demain l'avortement parce qu'on ne touche pas le corps d'une femme, etc. J'abjure Jean-Luc Mélenchon de ne pas aller dans cette voie et d'ouvrir un débat serein loin des invectives et des clichés comme il a su parler avec sagesse du mariage homo. J'ai encore en souvenir "il vaut mieux célébrer l'amour dans ce monde... c'est pourquoi je suis pour le mariage homo." Quant aux gentils commentateurs qui parlent de décence ou je ne sais quoi, je vous prie de rester polis à mon égard.

  7. palumbo dit :

    Je vote pour le premier commentaire. Si j'avais été avertie en temps en en heure du nouvel article de ce blog auquel je suis abonnée mais je ne reçois pas vraiment les notifications, je n'aurais pas écrit autre chose que Fadila que je remercie !

  8. Gaëlle dit :

    Merci pour ces paroles. Quand je lis une phrase telle que "Si elle est tarifée, la relation sexuelle concernée n’est donc pas désirée. Dès lors, comment pourrait-elle être autre chose qu’une violence et un traumatisme ?", je me dis que nous pouvons compter sur vous. Une relation sexuelle non désirée est toujours une blessure, même au sein d'un couple amoureux. Alors comment cautionner ces pratiques, comment les ériger au rang d'institution ? Il faut au contraire apprendre aux hommes à mépriser ce type de rapport, et aux femmes à s'affirmer, à apprendre à dire non.

  9. lucide dit :

    En abolissant la prostitution (qui est déjà interdite), on en fera que la rendre encore plus clandestine, et donc encore plus dangereuse pour les travailleurs du sexe. Deux sortes de prostitutions, celle qui est imposée, et que l'on doit combattre, non pas sur les pauvres filles esclavagisées mais sur les maquereaux, et l'autre forme, minoritaire, de la prostitution consentie et voulue, et celle là, l'état n'a pas à s'en meller, car c'est une question de liberté indivuduelle. Il y a eu un projet de loi dernierement pour l'abolition, il a été rejeté aprés avoir consulté les associations concernées.

  10. killevan dit :

    Sénatoriales. Victoire de Mélenchon, ce qu'il prédisait ce concrétise au fur et à mesure des divers élections, le FN prend de l'envergure et 2017 n'est pas si loin que cela. Le front de la sociale-libérale, l'UMP, le PS avec l'appui du servile PC, ne fait que donner raison à Mélenchon. Pour vaincre le FN, il faut taper dur sur les véritables responsables de la crise et ce ne sont pas les gazouillis inaudibles de Pierre Laurent qui réveillera la vrai gauche en somnolence. Du nerf que diable et au diable le politiquement correcte et les ronds de jambes, on veut du tonnerre, de la lumière et de la sincérité.

  11. sympPG dit :

    Abolition de la prostitution. Il y a là un abus de langage visant à faire passer pour des partisans de l'esclavage des femmes ceux qui se montrent critiques vis à vis d'un projet de loi dont l'objet est en fait de créer une nouvelle infraction pénale. Les éléments constitutifs de celle-ci sont au nombre de trois : "solliciter, accepter ou obtenir", "en échange d'une rémunération ou d'une promesse de rémunération",, des relations de nature sexuelle". Outre la parfaite imbécilité des sanctions encourues (2 mois de prison et 3750 € d'amende) ce texte pose sur le plan du droit pénal les mêmes problèmes que feu le délit de racollage passif. Nature des faits incriminés, constat de l'infraction, moment auquel elle est constituée etc. En l'état ce texte permet par exemple de sanctionner aussi bien celui qui "sollicite" que celle qui "accepte". Quant à la notion de relation "de nature"sexuelle", elle peut englober tout et n'importe quoi. Ce projet est dangereux pour les libertés publiques. Il n'est pas plus au pouvoir du législateur d'abolir la prostitution que d'abolir la connerie humaine. L'outil répressif doit être dirigé contre le poxénétisme.

  12. educpop dit :

    L'ultra libéralisme et ses outrances inhumaines, l'exploitation sexuelle et ses menaces directes sur la vie des gens qui sont pris dans cet engrenage, la perversité de responsables politiques qui ne veulent pas perdre les avantages du cumul et des renvois d'ascenseur, ce sont des manifestation d'une tendance psychopathe. Il faut faire l'hypothèse que la société a toujours été dominée par les mêmes personnes prêtes à tout pour avoir gain de cause. Ils s'acharnent à conquérir les rênes du pouvoir et à éliminer ceux qui veulent les reprendre, sans respect pour la vie humaine. Une armée innombrable d'hommes de mains sans âme les sert. Seul la marée humaine peut les arrêter provisoirement , ils tiennent le pouvoir parce qu'ils exploitent dans la conscience de chaque homme une partie barbare cachée. Tout refus de la barbarie va dans le sens d'un combat politique pour protéger les hommes des exploiteurs et d'eux même. C'est triste pour ceux qui ont mis tant de courage à affronter les dures réalités pour rester dignes, mais l'humaniste à raison contre tous les agents de la recherche du profit, qui ont colonisé l'inconscient collectif.

  13. Alain Doumenjou dit :

    Il y a près de 70 ans que la lutte des classes n'a pas été plus brutale et féroce qu'elle l'est aujourd'hui. Ce n'est plus une lutte c'est une guerre, une guerre de conquête que le capital, presque partout dans le monde, est en train de gagner, le plus souvent sans même avoir besoin de combattre, en allant de victoire en victoire contre les travailleurs qui ne cessent d'en prendre plein la g... Ce n'est même plus une guerre c'est un véritable massacre. Mais pour un nombre non négligeable d'intervenants ici, la grande question c'est le mode de désignation de ceux qui devront composer l'éventuelle future Assemblée Constituante, la nécessité de rompre avec la méthode élective pour instaurer enfin le tirage au sort, ce parangon de la démocratie véritable. On reconnait là les effets du discours d'E Chouard et de Van Reybrouck, pour lesquels, mécaniquement et comme par enchantement, le tirage au sort conduirait au "consensus vertueux" d'où naîtraient enfin des décisions au profit de l'intérêt général. Posez vous un peu la question de savoir pourquoi dans ce discours les notions de rapport de force et de lutte des classe brillent par leur absence.

  14. Pierre Magne dit :

    Je crois que l'on ne peut pas dire qu'on est partisan de la liberté de disposer de son corps (ou de décider de son existence à toutes les étapes de sa vie, ou de mourir dignement, tout ces problèmes sont liés), et ne pas combattre la prostitution d'une manière efficace, c'est à dire en pénalisant le client. Et ce n'est pas parce qu'il y a des raisons de se prostituer hélas, la misère ou la domination ! J'ai connu ces deux raisons avec plusieurs jeunes femmes de ma famille. J'ai jadis pensé, que pour nourrir ses enfants une mère avait le droit de se prostituer, je pense maintenant que pénaliser ses clients, inversera le rapport, et que ce ne sera plus l'homme qui dominera l'autre. Et à mes yeux cela change beaucoup de choses. Je me demande si ceux qui ne sont pas partisans de cette campagne en faveur de l'interdiction de la prostitution ont ressenti, en eux, autour d'eux, toutes les conséquences physiques et morales pour l'intéressée et sa famille. Je peux vous dire que c'est dure à avaler quand on est jeune, même pauvre. Comme l'interdiction de la peine de mort, l'interdiction de la prostitution est un noble combat pour la dignité humaine, dont on peut...

  15. cata dit :

    "Si la France avait le même niveau d’investissement public que l’Allemagne"
    Je ne sais pas ce qu'il faut penser de la nouvelle politique familiale de Hollande. En prenant modèle sur l'Allemagne, ont-ils décidé qu'il fallait faire baisser le taux de natalité afin de réduire les dépenses publiques liées à la jeunesse (en général) ?

  16. lucide dit :

    @Pierre Magne
    Penaliser le client, concrètement, sur le terrain, c'est aller dans des endroits encore plus isolés pour la prostitution et donc encore plus dangereux pour les prostitués. Ces filles connaissent déjà l'enfer avec le proxénétisme, là on leur en rajoute avec encore moins de securité pour elles face aux clients. Dans une chambre d'hotel, elles sont plus en sécurité que dans le fond d'un parking avec un client. Il faut ecouter les associations des travailleurs du sexe. On ne peut pas prendre des mesures comme cà sur un fond idéologique ou moral qui auraient des effets contraires à l'objectif voulu sur le terrain. Une reouverture des maisons closes avec des prostitués sous le coup de l'état serait bien plus utile pour la securité des prostitués par choix et les clients. Et puis de quel droits les prive t'on des droits élementaires des travailleurs ? Retraite, sécurité sociale et autres ? La gauche de l'humain, c'est d'aider tout le monde, et les prostitués ont encore plus besoin de nous, soit pour s'en sortir, soit pour la securité de leur emploi pour le plus vieux métier du monde.

  17. Christian B dit :

    Bonjour,
    J'ai signé la pétition pour la 6ème République, mais je ne suis pas au PG. Pourquoi ne renouerions-nous pas avec les cahiers de doléances, à la fois pour porter les revendications du peuple, mais aussi pour recueillir la manière dont les gens souhaitent que le pouvoir s'exerce en leur nom ? Il me semble que cela constituerait un lien concret entre la Grande Révolution de 1789 et le combat d'aujourd'hui pour une Constituante.

  18. Skarlett dit :

    Le plus vieux métier du monde c'est la poterie. Bravo Monsieur Mélenchon et merci de me redonner l'espoir d'une amélioration dans mes conditions de vie de femme, et pour celles de ma fille qui est encore dans l'enfance. Aucun homme politique aujourd'hui ne prend en considération le sort qui est réservé aux femmes et la régression que notre société connaît actuellement. Vous êtes le seul ! J'espère que vous irez rencontrer Rosen à Paris, elle mérite que son courage soit remercié aussi.

  19. Jean Jolly dit :

    Il y aura toujours les optimistes ainsi que les pessimistes, le verre à moitié plein ou à moitié vide selon les jours. Mais quand le pédalo prend l'eau de toutes parts, je conseille à tous les vrais socialistes d'abandonner le navire au plus vite. Rejoignez au plus vite la chaloupe nommée Constituante.

  20. Pierre Pifpoche dit :

    Merci, avec la création du grand Mouvement pour la Sixième République, de l'émergence d'un Front du peuple que que j'espérais si ardemment sans oser y croire. L'espoir est par là revenu dans ce combat pour les libertés, la fraternité, et plus d'égalité. J'en suis joyeux et m'en réjouis enfin ! Merci aussi pour les explications fouillées, dans toutes ses finesses, de situations politiques écoulées, de celles qui évoluent et de toutes celles qui se préparent, aux parterres, au devant de la scène, autant qu'en coulisse.
    La marche contre la prostitution de Rosen Hicher, peut être un véritable et grand progrès humain avec la pénalisation du client. Je rappelle que notre programme "L'humain d'abord" du FdG a tranché franchement à ce sujet. Nous en avions eu quelques débats au sein de notre comité du PG 92-Centre pendant les présidentielles. D'abord par courrier électronique, entre hommes (bien sûr ?). Jusqu'au moment où les femmes du Comité ont tranché "Ça suffit, vous nous faites dégueuler ! Nous n'accepterons pas d'en discuter dans vos termes et refusons que se poursuive ce débat dans des termes aussi méprisants et humilants." Et on a ainsi tranché.

  21. lucide dit :

    Une solution pratique pour lutter contre la prostitution serait de réouvrir les maisons closes. Ainsi les prostitués pourraient exercer légalement dans des conditions correctes, avec plus d'hygiène, plus de sécurité pour elles et leurs clients. En tant que travailleuses du sexe, ou infirmières d'état pour soin sexuelle, elles toucheraient leurs droits sociaux, sécurité sociale et autres. Et durcir les conditions pour le clients qui iraient voir des prostitués illégales. L'esclavage sexuel n'aurait donc plus lieu d'être faute de clients.
    Et d'autre part, cà libérerait la condition de l'homme, souvent soumis au chantage sexuelle par sa compagne, qui aurait une porte de liberté légale pour se libérer de cette emprise. On n'en parle jamais, mais combien d'hommes sont soumis sur la simple promesse d'un acte sexuel qui ne viens que sous influence, manipulation affective ou financière ? Combien d'hommes se font manipuler, voler leurs enfants, par des femmes vénales qui ne concoivent que l'aspect financier de la chose. Celà existe ! L'humain d'abord, c'est aussi la liberté de l'Homme. Pour ces raisons, aussi, nombres de femmes exigent evidement la...

  22. Je me joins aux copains qui expriment leur lassitude par rapport aux éternels mécontent, voire à ceux qui pensent entraver le mouvement en répétant inlassablement la même chose : tirage au sort et non aux personnalités.
    @Fulgence 40 tu es le plus proche de ce que je ressens. Nous avons des urgences, des vraies. Nous n'aurons pas trop de temps pour mettre en œuvre ce que nous voulons. Des questions complexes se posent à nous : discutons en ! Il y aura forcément des interrogations : nous les trancherons en temps utile. Sur M6R donnons du contenu pour faire de ce mouvement une force populaire. Oui aux listes de personnalités et oui à celles de citoyens ordinaires. Oui à une vidéo où les intéressés prennent la parole. Avançons !
    Camarade Webmestre, j'espère ne pas avoir "enfoncé de portes ouvertes"...

  23. Francis dit :

    Ayant été un soutien de F.Hollande lors de la primaire et du premier tour de la présidentielle sur la base de ses 60 propositions, de ses discours et en particulier celui du Bourget, je me dois de faire partie de ceux qui dénoncent vigoureusement les dérives autoritaires de cet homme qui a renié ces engagements au premier jour de son mandat. J'ai signé l'appel pour la 6ème République.
    Nous ne pouvons plus jouer ce jeu absurde d'une alternance d'opérette entre la droite Le Penisée dont les grands électeurs ont contribué à l'élection de deux sénateurs FN dans le sud-est et un Parti Socialiste droitisé qui se succèdent au pouvoir pour mettre en œuvre des politiques similaires. Notre peuple a été souvent aux avants postes de la lutte pour la liberté et la démocratie. Il est incontestable qu'aujourd'hui il est en proie au doute, qu'il s'interroge sur son avenir et ne nous voilons pas la face qu'en se réfugiant massivement dans l'abstention il laisse la place à ceux qui ont des visés fortement éloignées des traditions démocratiques et républicaines de notre pays. Dans un passé récent de nombreuses et "grandes" voix se sont exprimées à gauche pour une...

  24. Sylvain COSTET dit :

    Si le billet de Jean-Luc Mélenchon aborde bien le sujet de la prostitution, on remarque cependant qu'il n'est pas question de trancher actuellement et que donc les joutes orales par commentaires ne sont que des commentaires. Par contre, comme le fait remarquer shaunlemouton (le 29 à 10h20) que visiblement personne n'a lu, il y a une tâche urgente et utile à laquelle s'atteler : l'organisation des citoyens localement pour reprendre leurs affaires en main. Comment ne pas concevoir qu'on ne pondra pas une constitution démocratique sans qu'elle ait été élaborée démocratiquement, c'est à dire par les citoyens directement réunis. Quelle meilleure occasion de mettre en pratique que l'objectif d'élaborer un programme à la base et de choisir ses représentants pour le porter aux départementales de mars 2015 ? On est les seuls à le faire ?

  25. Jean David dit :

    La plupart des français se rendent compte parfaitement de la déchéance de la scène politique depuis Sarko et Hollande (corruption, détournement de l'argent public, etc.) ! Mais ils ne bougeront pas pour un changement de fond car d'une part trop peureux de perdre ce qu'il leur reste de confort et de petits profits que leur laisse à ronger cette oligarchie mafieuse et financière qui les dirige et d'autre part, par le verrouillage policière de tous les étages de la protestation pour ceux qui tentent de manifester. On laisse volontiers caricaturer à la télé cette décadence politicienne pour faire baisser la pression et évacuer le délit pour que leur monde continue comme avant. J'ai signé pour une nouvelle constitution mais quand je discute avec les gens dans la rue sur le rôle qu'ils doivent jouer dans la régulation et le contrôle du pouvoir, ils préfèrent dire il y a des hommes politiques pour ça, ceux pour qui ils vont voter à la prochaine occasion, préférant ainsi la fuite devant leur devoir de citoyen et de choisir le laiser-faire-à-ceux-qui-s'y-connaissent habituel ! A croire que à force d'être volaille de batterie, on finit par aimer sa cage !

  26. dan33 dit :

    @Vassivière
    Ne cherchez pas dans vos réponses à être trop "savants" seuls vos égos pourraient être raisonnablement concernés. Dans ma réflexion sur les "personnalités" il ne s'agit pas de condamner, d'ostraciser. Effectivement tout n'est pas noir ou blanc, par contre chacun a un rôle à jouer quelle que soit sa situation professionnelle, ses diplômes. Mais je constate qu'il s'agit souvent des mêmes qui profitent, notamment d'apparaitre ou d'occuper les postes clés, par contre les pauvres "couillons" dont je suis, faisons la distribution de tracts, préparation des "salles meetings" etc. Le paysan que je suis vous dit qu'il en a marre et ce quand bien même cela ne vous plairait pas, vos considérations "pinaillage... caractère binaire..." je m'en moque. En ce qui me concerne, j'ai pour habitude de respecter tout le monde qu'elle que soit sa situation financière, sociale, mais il faut que nous les "laborieux" soyons respectés. En outre il me semble que sans les "laborieux " le PG prendrait le risque de n'être qu'un rassemblement limité, réservé aux seuls petits bourgeois en quête de révolution.

  27. tilk dit :

    Le plus vieux métier est la fabrique d'arme pour voler les femmes et les esclavagiser, les violer, les manger. La première gauchiste à dit suffit, mais le premier libéral a corrompu les ratés du clan pour esclavagiser les non armés, après ça arrive là, on a progressé en nombre, c'est tout. Bon mais si nous suivons Jean-Luc Mélenchon et approuvons son combat pour 6ème République, pour autant n'avons aucune illusion sauf si Apophis par exemple ratait sa trajectoire orbitale, parce qu'au niveau des institutions, des règles générales du combat, les salauds n'en changeront pas.

  28. Antraigues dit :

    Saluons le courage et la sincérité de Jean-Luc Mélenchon qui soutien la marche de Rosen Hichen même s’il sait que le sujet fait débat en notre sein. Je préfère pour ma part utiliser le terme de disparition de la prostitution à celui d’abolition. L’utilisation du mot abolition semble indiquer qu’il suffirait de légiférer pour venir à bout de ce fléau, introduisant par exemple l’idée d’une comparaison avec l’abolition de la peine de mort : comme il faut être naïf ou mal informé pour croire que c’est aussi simple que cela. La France a engagé une politique abolitionniste depuis Marthe Richard, au gré des lois punissant tantôt l’un tantôt l’autre, quel est le résultat ? Le nombre de prostitués a-t-il diminué ? Leurs conditions de vie se sont elles améliorées ? François Delapierre, dans son excellent ouvrage : « Délinquance : les coupables sont à l’Intérieur », prouve que la politique répressive est totalement inefficace si elle ne s’attaque pas à la source des problèmes qui génèrent la délinquance : finance toute puissante qui créé la misère et favorise les réseaux mafieux. Je trouve étrange ne pas appliquer cela à la prostitution et de faire croire qu’il suffirait de cacher un flic derrière chaque arbre pour régler les problèmes. C’est pourtant ce que fait la loi PS sur l’abolition de la prostitution. Je souhaite donc bon courage à cette femme et succès dans sa lutte, mais je ne soutien pas la loi Vallaud Belkacem, texte bâclé qui semble dicté plus par l’émotion que par la raison. Dans le cadre de la lutte contre la délinquance (et la prostitution alimentant les réseaux mafieux en fait partie) je ne crois pas aux solutions simplistes et au tout répressif. La prostitution est le lieu de rencontre de la misère sexuelle et de la misère tout court. Tant que des personnes auront besoin d’y recourir, notamment pour subsister, cette forme de délinquance, comme toutes les autres, se déplacera ou prendra une autre forme. Mais respectons aussi la parole de celles et ceux qui en sont les principales victimes, c'est-à-dire les prostitué(e)s eux même, qu’ils se nomment « travailleurs du sexe » ou autrement.
    @Jean montal (52)
    Dire que la prostitution n’obéit à aucune règle montre une certaine méconnaissance du sujet. Les « prestations » tarifées effectuées par les victimes, c'est-à-dire les prostitué(e)s, sont négociées à...

  29. sabine dit :

    Je trouve cela très bien cet appel de personnalités, hommes et femmes qui agissent avant tout en tant que citoyens. En tous cas, je trouve ça bien mieux que les réticences, voir le silence de certains de nos partenaires(?) au sein même du FdG.

  30. Nicks dit :

    Le mouvement pour la sixième république a besoin de tout le monde, mais pas pour dire qu'un tel ou un tel n'est pas le bienvenu ou n'est pas approprié. Ca ce sont nos adversaires qui en ont besoin...

  31. christiane 60 dit :

    Bonsoir les camarades. J'approuve le soutien de Jean-Luc à Rosen, c'est à ce jour le seul homme politique féministe sans concession. Ecoutez Rosen, elle aussi en son temps s'est déclarée "travailleuse du sexe" et a défendu le droit de se prostituer. Mais elle a éprouvé dans sa chair et son esprit son aliénation et elle en est sortie, par la réflexion, l'expérience, et la prise de conscience. Bravo à son courage! Et arrêtez certains de nous bassiner avec la misère sexuelle des pauvres hommes qui ont tant besoin, toujours, d'une femme (la maman et la putain). Soyez des hommes, pas des enfants. Les femmes aussi connaissent la misère sexuelle, qui en parle ? Qui s'en soucie ? Et serait-ce un progrès si elles commençaient elles aussi à acheter le corps d'un homme qui, comme c'est le cas de la majorité des prostituées, serait victime d'un trafic d'êtres humains ou obligé d'en passer par là pour nourrir ses gosses parce qu'on ne lui offre aucun emploi ? C'est cela que doivent comprendre les clients. Et ne pas en être fiers. Eduquons par tous les moyens nos garçons. Les pères, si vous êtes de vrais hommes de gauche, jouez votre rôle.

  32. jeannine dit :

    Monsieur Mélenchon,
    Je ne connaissais pas Rosen Hichen, je tente de la découvrir avec vous ce soir. Peu importe qui elle est, peu importe que votre position sur l'abolition de la prostitution suscite des commentaires idiots et certainement plein des sempiternelles raisons, des bienfaits pour la société de de ce genre de commerce. Un être humain retrouve la liberté pleine et entière de disposer de lui même et par sa marche symbolique veut le dire bien haut, et c'est très beau. Un ami m'a adressé récemment un texte très fort sur l'indifférence, et bien, Monsieur, c'est cette indifférence là que vous combattez par votre position et permettez moi de la partager avec vous.

  33. André dit :

    Je partage tout à fait le point de vue de @Pascal Jean Michel et de tous ceux qui s'expriment dans ce sens. [...]
    L'urgence est bien en effet d'avancer.

  34. sergio dit :

    Merci Jean-Luc pour ton interview sur télématin et mis en lien sur ton blog. Les tentatives venimeuses de Sicard ont été royalement repoussées et démontées. Bravo.
    Tu écris que ce gouvernement hollandien "achève de discréditer le mot gauche chaque jour" et cette remarque sur le mot est capitale. La réalité que tu décris, la mise à mort du sens d'un mot clé comme "gauche" est un fait, et seuls les médias et les partis de la V ème continuent à faire vivre ce fantôme par opportunisme. Mais il coûte cher. Grâce au mouvement pour la Sixième nous allons faire l'économie de ce mot repoussoir et enfumeur pour parler clair aux gens. Devrais-je avouer ici que j'ai presque honte de prendre dans ma boîte aux lettres l'hebdo "A Gauche" ou de me dire adhérent du parti se revendiquant de "Gauche" ? Enfin en ce qui concerne la liste de soutien de personnalités, je la trouve nécessaire pour tout le monde, pour les petits obscurs comme moi comme pour les personnalités qui s'engagent.

  35. JCH dit :

    @sympPG a raison
    Ce n’est pas l’abolition de la prostitution qui faut revendiquer c’est l’abolition du proxénétisme ! Ce n’est que pure hypocrisie sinon. C’est les réseaux de proxénétisme qu’il faut éradiquer avant tout. Ensuite, si ma mère, ma fille, ma sœur offraient leur beauté à des handicapés, je n’aurais rien à redire. Il ne faut pas tout mélanger. Quant à la misère sexuelle rejetée, elle est aussi une caractéristique de la déshumanisation de notre société, dans les deux cas, du client et de la femme (ou de l’homme) qui propose une relation tarifée, tous deux acteurs et victimes de ce contexte.

  36. Skarlett dit :

    Vous l'avez bien dit @JCH, le proxénète c'est parfois aussi parfois le fils, le père, le frère. Le client et le proxénète sont de la même famille, ils sont complices, l'un vend et l'autre achète. L'un ne peut pas exister sans l'autre. Et quand il se mettent à théoriser sur une misère dont tous deux profitent, je ne sais plus si j'ai envie de rire ou de pleurer.

  37. thersite69 dit :

    A notre époque où la robotisation massive supprime tant d'emplois, il est un domaine où elle peut sans dommage social remplacer le service d'un corps humain moyennant salaire. Il s'agit de cette prétendue "travailleuse du sexe", dans ce que quelques camarades soutiennent encore cependant comme "le plus vieux métier du monde" et qui consisterait à apporter un soin palliatif à la souffrance sexuelle de têtes d'oeuf mâles pour qui le corps féminin est encore pensé comme soumis à leurs désirs, voire comme un objet de jouissance vénale. Une marchandise. Reste à savoir si c'est une loi répressive qui serait en mesure de corriger ce défaut d'humanité chez le client d'un tel commerce? Que je n'ose qualifier "de patient d'un tel service " dont il suffit de ne pas l'accepter,en tant que service, par respect pour la personne qui le propose. L'amour entre humains est un bien commun pour un échange gratuit, et pas une marchandise.

  38. Vassiviere dit :

    @76
    Respecter tout le monde c'est aussi mon souci, c'est la raison pour laquelle opposer personnalités et militants de base, colleurs d'affiches de meeting et intellectuels du 1er rang du même meeting, etc., me gêne énormément. Le PG est un parti creuset, s'y retrouvent des personnes venues de tous les horizons socio-professionnels et culturels, et ce dans et pour le respect de tous. J'en veux pour preuve la dernière journée d'éducation populaire du PG de mon département au cours de laquelle se sont côtoyés ouvriers, étudiants, salariés, dirigeants dont Martine Billard. Et la journée fut riche, chaleureuse, sans des bal des égos, ni langue de bois. Ce fut une réflexion collective dans laquelle chacun a apporte sa part d'expérience, son vécu forcément particulier. Nous sommes tous indispensables a dit Jean-Luc Mélenchon, même "les pauvres couillons" dont je fais partie mais qui considèrent que les raisonnements "binaires" mènent tout droit au sectarisme.

  39. Maurice Solal dit :

    Bonjour Mr Mélenchon,
    Pourquoi un nouveau mouvement ? Les existants tel le Front de gauche ne suffisaient pas ? Pourquoi ne pas plutôt tout faire pour l'élargir ? Pourquoi des signatures de "personnalités" ? Pour nous impressionner ? N'avez vous pas compris que notre peuple s'en fout ? Pourquoi pas moi, ingénieur ex petit patron ruiné en retraite ? Ou des ouvriers, des médecins qui font 60 h par semaine ?
    En ce qui concerne la prostitution, demander quelle que loi que ce soit est une fumisterie. Pareil pour la drogue, les jeunes délinquants, les clochards (oui, il y a des occasions où on les chasse) ! La seule exigence légitime, c'est "à bas la pauvreté, le chômage, l'illétrisme !" Mais cela fait 60 ans que je hurle et je n'ai presque plus de voix.

  40. Tonya dit :

    Depuis un certain temps je trouve la lecture des commentaires de ce blog désespérante. Je persiste pourtant car heureusement il y a quelques Vassivière et cie qui remettent les choses d'aplomb. Mais quand même, les autres, "prenez garde... à la jeune Garde." Mao Tsé-Tung a déjà envoyé les "personnalités" aux champs. On a vu ce que cela a donné. Qu'on m'explique pourquoi on devrait exclure d'office les "personnalités" du m6r alors que tout citoyen est appelé à donner son avis ? Pourquoi les priver de cette capacité ? Elles qui justement ont la faculté dans ce monde de sourds d'être entendues mieux que les autres ? En résumé, pourquoi les exclure du peuple ? N'en font-elles pas partie ?

  41. Michel Matain dit :

    Totalement d'accord avec le point de vue de Jean-Luc Mélenchon sur la prostitution. Il faut rappeler un principe. Dans le droit français, depuis la Révolution, le corps humain ne peut être ni loué, ni vendu, ni partiellement, ni totalement. Ce principe doit s'appliquer chaque fois qu'il est question de marchandiser le corps humain (prostitution, don du sang et des organes, GPA,...). Une multinationale suisse de la pharmacie, OCTAPHARMA, a attaqué l'Etablissement Français du Sang, chargé de la collecte des dons du sang, devant la Cour Européenne de Justice pour obtenir que le plasma sanguin ne soit plus considéré comme une partie du corps humain mais comme un médicament. Donc marchandisable. Elle a gagné et le Conseil d'Etat est chargé de mettre en oeuvre cette décision. Ce sera la deuxième brèche ouverte (après la décision de la Cour Européenne sur les enfants issus de GPA à l'étranger) dans le droit français. L'objectif est clair et s'inscrit parfaitement dans les négociations TAFTA. Le corps humain doit devenir un objet marchand comme un autre. Jean-Luc a parfaitement raison dans ce cadre de se demander quelle sera la volonté du ministre socialiste de résister à cette...

  42. marianne31 dit :

    Tout a fait d'accord avec @Tonya, cela devient pénible de lire certains commentaires, ici, très bornés. Je pense qu'ils sont le fait de personnes essayant de mettre la panique ici. L'Humain d'abord dans cette sixième république et on a du boulot pour faire progresser "l'humain" dans la société, dans les têtes et les comportements. Merci a ces personnalités pour leur investissement dans ce projet de sixième république. Quand j'y vois Daniel Mermet ou Jacques Genereux ça fait chaud au coeur et tant d'autres qui ont du talent comme Guediguian par exemple, etc.

  43. Guy Cosentino dit :

    Bonjour,
    Merci a Jean-Luc de nous informer de ces remarques (sur l'actualité) que je trouve très justes. Un peu déçu du papier sur les prostituées, car la loi qui pénalise les clients ne parle en aucun cas de protection vis a vis de celles-ci. Enfin, ce n'est pas le sujet. Pour la VIeme République, il faut nous informer sur les les assemblées constituantes qui existent déja. Que des personnalités rejoignent le mouvement, je trouve cela très bien. Tous personnes voulant travailler a ce projet devront laisser leur carte de parti ou de syndicalistes en dehors, afin d'éviter les conflits d'intérêts. La Constitution Suisse a une très belle phrase : " La force de la communauté se mesure au bien être du plus faible de ses membres".
    Merci. Cordialement.

  44. Francis dit :

    Je ne vois dans cette liste de personnalités que des citoyens sincères qui n'ont jamais variés dans leurs convictions progressistes. Par contre j'espère que nous verrons prochainement apparaître les noms de responsables politiques de gauche qui se sont fréquemment exprimés pour un changement de constitution. je pense particulièrement à Cécile Duflot, Eva Jolly, Noël Mamère, Paul Laurent, Arnaud Montebourg et pas mal d'autres qui pour l'instant sifflent en regardant en l'air et surtout ne parlent plus de la 6R.

  45. PurpleRain dit :

    [...]

    [Edit webmestre : Vous êtes déjà intervenue à maintes reprises pour exprimer votre point de vue. Ce fil de commentaires n'est pas à votre seule disposition. Ce sujet n'est qu'un de ceux évoqués par Jean-Luc Mélenchon dans son billet et la "discussion" (qui ne devrait pas avoir lieu ici) commence à tourner en rond, les arguments devenant de plus en plus fallacieux. Merci de passer à autre chose.]

  46. Fulgence dit :

    Roger Martelli, historien, une des 50 personnalités de l'appel à signer pour la 6ème République a publié une contribution très enrichissante, claire et synthétique sur le site d'Ensemble "Changer de république, changer de société". Elle permet de constater qu'il n'y a rien d'abstrait, de nébuleux dans la démarche de Jean-Luc Mélenchon et qu'au contraire elle est au coeur des luttes citoyennes et syndicales. D'autre part elle montre pour ceux qui en doutent l'intérêt du renfort de personnalités connues pour leur engagement anti-libéral.

  47. l'écossais dit :

    Bonsoir aux humains d'abord, et aux autres par politesse. Je comprends l'agacement de ceux qui sincèrement s'appliquent à faire avancer les choses. Jean-Luc n'est pas au bout de ses peines et nous les besogneux, non plus. Mais nos paroles sont une chose, nos actes une toute autre. Les collectifs locaux, types asso du Front de Gauche du pays de M.... par exemple (pas de pub) ont le mérite de travailler concrètement pour attirer l'attention du peuple qui souffre en silence, silence qui nous énerve, mais c'est à nous d'aller vers eux. Point barre ! Des conneries il y aura toujours quelqu'un pour en dire, mais les choses qui marquent et entraînent l'adhésion générale, c'est en retroussant les manches jusqu'aux épaules qu'elles se font. Alors vos gueules et au boulot !

  48. Autrement dit :

    Et moi, je me suis réjouie de trouver, dans la liste des personnalités m6r, le nom de Sophie Tissier, cette jeune technicienne de Canal+ qui a été virée, vous vous rappelez ? Parce qu'elle avait osé surgir à l'improviste au milieu d'une émission de divertissement pour défendre la cause des intermittents et des précaires. La pétition lancée à cette occasion avait remporté un grand succès. Faire tourner, pour que se multiplient les personnalités de ce style !

  49. Gilles dit :

    Excellente interview sur France-info. Vous avez bien fait de rappeler que la 6eme république c'est aussi la règle verte, le droit dans les entreprises etc. ça ouvre l'esprit et ça permet de réfléchir et faire réfléchir.

  50. lamanico19 dit :

    Je suis favorable au fait que ce mouvement recueille les suffrages de gens qui sont prêts à s'impliquer, pour qu'il reste ouvert et prenne de l'ampleur et concerne un maximum d'individus. Nous avons à envisager et penser l'organisation autrement qu'à travers la lorgnette de nos archaïsmes, tant pis si "le PC sera de la fête", si "les syndicats..." et merci @vassivière pour rappeler cette notion de complémentarité (entre autre).


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