28sept 14

Entre chiens et loups

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L’ambiance est plombée en France. Le passage du Sénat à droite avec ses deux élus venus du Front national prend place dans le paysage sinistré que la présidence de François hollande a créé. Au chômage de masse qui désespère tout le monde s’ajoute une crispation généralisée qui répand la violence dans les rapports humains les plus divers. Le meurtre d’Hervé Gourdel est survenu dans ce contexte déjà tellement lourd. Si toutes les paroles publiques sur le sujet ont voulu resserrer les liens, il ne faut pas se cacher les dégâts psychologiques qui ont fracturé la couche profonde du pays déjà harcelée par des semaines de campagne médiatique contre les musulmans. La présentation des résultats du mois d’août du chômage voulait être euphorisante. Mais le nouveau bidouillage fut vite démasqué. Il n’y a pas 11 000 chômeurs de moins quand il y a 28 000 radiations supplémentaires par rapport au mois précédent. C’est le chiffre de radiations le plus élevé depuis le bug de l’an passé ! Tout ça ne va pas s’arranger. Le chômage va s’aggraver puisqu'une quasi-récession généralisée s’installe en Europe.

Dans ce post, je fais un tour d’horizon sur la semaine si révélatrice qu’a été celle où Hollande a fait une conférence de presse et Valls court à Berlin capituler. Et bien sûr, je donne des nouvelles du mouvement sixième République qui vient de franchir un seuil important. J’indique à mes lecteurs que j’ai eu l’occasion d’approfondir mes explications à propos de ce mouvement dans la longue interview que Politis a bien voulu réaliser avec moi après que j’ai aussi publié une tribune dans «Le Monde ». Tous ces documents peuvent aider qui le veut à argumenter pour convaincre autour de soi. Enfin, je parle d’une femme et de son combat. Rosen Hicher marche en solitaire pour l’abolition de la prostitution. Le coup d’œil que vous donnerez à ces lignes sera comme quelques pas avec elle. 

Nous ne mourrons pas avec Hollande

Le retour de Sarkozy sur le devant de la scène va relancer le cycle de l’extrême-droitisation de la parole de la droite officielle. Il aggravera les ravages déjà opérés par Manuel Valls dans ce domaine. L’extrême droite lepéniste s’en nourrira pour préparer de nouveaux débordements. D’ailleurs, ce sont ses réseaux qui mènent le bal dans la préparation du 5 octobre, jour où l’extrême droite et la droite reprennent la rue pour une marche à Paris. En face : le vide. La « gauche » officielle de François Hollande et Valls achève de discréditer le mot chaque jour. Le PS n’est plus en état d’agir de quelque façon que ce soit à part des actions occupationnelles comme ses « Etats Généraux ». Les frondeurs ont montré la limite de leur action. Il s’agit pour l’instant d’un simple rapport de force interne entre membres du PS sans signification concrète pour le pays. Le cordon sanitaire posé par ses nombreuses figures pour tenir à distance le PG et « Ensemble » montre bien combien la vieille manœuvre pour découper en tranche le Front de Gauche n’est pas réservée qu’à l’équipe Valls. Du coup, on comprend qu’il s’agit d’une manœuvre d’un secteur du PS qui travaille à l’avènement d’une personnalité providentielle issue de la maison du type de Martine Aubry. Historiquement, « la fronde » préparait déjà une révolution de palais. Rien à attendre de ce côté-là non plus. Par ailleurs, les syndicats restent divisés et on les voit à la peine pour mobiliser au plan interprofessionnel tant les coups reçus du gouvernement PS ont été rude. Et nous ?

Je crois que nous devons en rester au meilleur de notre expérience. C’est l’action qui protège notre cause et fortifie nos moyens d’action. La force va à la force. C’est pourquoi la proposition de faire une marche, à la mi-mandat de François Hollande, faite par le Parti de Gauche me parait être la bonne idée dans le contexte dépressif du moment. D’abord pour ne pas abandonner la rue à la droite et l’extrême droite. C’est à dire pour affirmer l’existence d’un peuple qui maintient ses revendications de partage des richesses, de paix hors de l’Otan, de volonté d’en finir avec la monarchie présidentielle. Ensuite pour maintenir allumé le fanal du futur : non, nous ne mourrons pas avec Hollande. Il n’agit pas en notre nom, il ne nous représente pas, le combat de tant de générations militantes continue sous ses propres mots d’ordre et son objectif est d’avoir le dernier mot.

A propos du mouvement sixième République

Le lancement de notre mouvement sixième République est un processus. Une chose qui se construit d’elle-même. Pour cela, elle doit venir de la base de ceux qui en comprennent l’enjeu. Le cœur de l’idée est que la souveraineté populaire doit être reconquise dans une société où gouvernent la finance et le pouvoir très concentré de quelques-uns. Ce mouvement est pour l’instant un mouvement de signataires. Il sera demain celui du peuple lui-même. Voilà pourquoi l’objectif de cent mille signatures est fixé comme un seuil de la puissance qu’il se donne pour agir à cette étape. Comme la forme de ce que nous entreprenons est totalement nouvelle, nous tâtonnons. Mais le rythme d’avancée me semble bon. Nous passons bientôt les 40 000 signatures. Je ne crois pas exagérer si je dis que c’est un beau succès. Je vois maintenant que beaucoup de signataires commencent eux-mêmes à faire circuler l’information et recrutent à leur tour de nouveaux signataires. Un appel de personnalités a été publié. C’est très réconfortant par la diversité des milieux professionnels d’origine. Et surtout c’est un bon coup de main pour accréditer notre idée. Cela montre une autre France que celle du personnel politique officiel. Et cette France s’implique dans l’idée la plus politique de toute : redéfinir les droits du peuple et les institutions qui vont avec. Cela nous donne un rayonnement dans les directions les plus diverses et dans des secteurs qui ne sont pas ceux de l’action politique d’habitude.

C’est un aspect très important de notre action. Elle ne doit pas être réservée aux habitués, même si l’appui de ces derniers est très important pour construire un rassemblement large. Il y aura bientôt d’autres listes de ce type, et notamment une nouvelle liste de personnalités. Je ne crois pas que nous reproduirons la méthode du texte amendé et signé par compromis entre tous ceux qui le prennent en charge. Car au fond c’est plus simple et plus juste que chacun, s’il le souhaite, donne ses propres motivations par lui-même. Le mini-texte proposé à la signature me parait un contrat simple et clair entre nous, sans enfermer ni réduire les motivations et analyses qui nous ont conduit, chacun, à cette conclusion qu’il faut réviser de fond en comble la règle du jeu de notre pays. Avec ces textes, nous pourrons donc avoir de cette façon de bons arguments de motivation dans lesquels chacun picorera selon ses besoins. Je sais aussi que de nombreux amis prennent déjà des initiatives de terrain. Jusqu’à du porte à porte ! Mais j’ai noté qu’il y avait des « ateliers constituants » qui se constituaient et cela m’a paru très prometteur. Je pense que ça doit être délicat à mener, mais c’est une formidable façon d’apprendre tous ensemble et d’enraciner les idées. Evidemment je n’ai ni à approuver, ni le contraire.

Le mouvement se construit par et dans l’action depuis la plus modeste jusqu’à la plus complexe, et les initiatives appartiennent à ceux qui les déclenchent. A chacun d’entre nous de rappeler sans cesse que nous n’avons pas de modèle ni de consignes et donc ce qui se fait partout est nécessairement expérimental. Toutefois, pour éclairer votre lanterne je vous place ici un lien vers le site « Mémoire des luttes » qu’animent d’ailleurs deux signataires au moins de notre appel, Bernard Cassen et Christophe Ventura. L’article documenté évoque la mobilisation au Brésil pour la convocation d’une assemblée constituante. Il s’agit d’une campagne militante de terrain avec une votation citoyenne appelé « référendum citoyen ». Le Parti de Gauche a la chance d’avoir un comité sur place animé par des Français expatriés comme il y en a dans de nombreux pays d’Amérique du sud et du monde. Nos camarades sont très impliqués dans cette mobilisation. Et je peux donc suivre ce qui s’y passe. En fait, la vérité est que nos amis sont sur les dents et qu’ils ont peu de temps pour l’écriture. Mais nous avons des nouvelles au fur et à mesure.

A cet instant je vous copie un extrait du courrier que nous avons reçu du Brésil. « Bonjour à tous, le résultat du référendum a été annoncé hier soir : 7 754 436 Brésiliens, soit 5,44% de l'électorat ont voté au référendum. Parmi eux 97,05% ont dit “oui” à une nouvelle constituante. Le résultat est de taille car, par exemple, pour proposer une loi d'initiative populaire, le minimum de signatures requis n'est que de 1% de l'électorat. La mobilisation, qui a duré plusieurs mois, a compté avec la participation de 2 000 comités populaires, 450 organisations sociales, 100 000 militants, répartissant environ 40 000 urnes dans tout le pays. Les urnes seront remises aux pouvoirs représentants à Brasilia le 14 et 15 octobre, c'est à dire 10 jours après le premier tour des élections présidentielles. Durant toute la période, la campagne a fait l'objet d'un fort blocus médiatique. Alors que d'importantes personnalités se sont publiquement manifestées en faveur du référendum, les principaux médias du pays n'en ont pas touché mot, publiant au contraire quelques éditoriaux qualifiant la campagne de “coup d'état bolchévique”. Il s'agit maintenant de faire pression durant la campagne électorale présidentielle et de continuer le travail de base afin d'informer et sensibiliser la population sur le sujet et poursuivre ainsi la mobilisation. » Que ces lignes vous aident à trouver l’énergie dont nous avons tous besoin. Car nous, ici, nous avons passé un sale moment de monarchie présidentielle.

La semaine glauque de la Ve République

C'était la semaine glauque de la Ve République ! Une caricature de la monarchie présidentielle s’est jouée dans la solennelle salle des conférences à l’Elysée ! C’est pourquoi l’évènement me semble de plus longue portée que l’instant lamentable où il eut lieu. Car l’envers misérable du décor se vit bien vite. Ce décalage entre les apparences et la réalité contient si bien l’épisode actuel de la vie du pays. Il y a eu moitié moins de monde pour écouter le président de la République que la fois précédente, en dépit de la mise en scène impériale de la prise de parole présidentielle. Une salle ou pas un journaliste de la presse étrangère n'a été autorisé à intervenir ! Une salle où un premier rang étrangement composé « d'anciens journalistes de TF1 » et de « journalistes indépendants » s'agite pour avoir la parole jusqu'à l'obtenir. Deux indices montrant que la composition et la tenue de la salle n'ont pas été maîtrisés. « Le premier rang, c'est du sérieux ! » déclare même le président goguenard, tournant à la blague l'étrangeté de cet instant qu'il avait lui-même provoqué en faisant donner le micro aux agités ! Quant aux questions posées, la plupart en restèrent aux aspects les plus superficiels de l'agitation médiatique du moment.

François Hollande occupa l'espace et le temps en répétant les bavardages creux qui sentent si fort l'homme sans prise sur rien. À cet instant, son pouvoir ne tenait plus qu'au lieu et à la fonction. Il n'a d'ailleurs strictement rien annoncé ni pour le présent ni pour le futur. La veille même, son Premier ministre s’était réservé le bon morceau : annoncer l’abolition de l’impôt sur le revenu pour la première tranche. Toute l'importance du moment se concentra donc sur l'acte le plus monarchique de son intervention : nous apprendre que la France entre en guerre en Irak. Un jour plus tard, les frappes commençaient. Le Parlement n’eut à en connaître qu’une semaine plus tard. Et il ne fut pas autorisé à voter. C’était donc, ce jour-là, une annonce consternante à tous égards. Mais elle tenait ici le rôle essentiel : nous rappeler le pouvoir considérable de cet homme qui paraissait pourtant si insignifiant tandis qu'il parlait. Personne n’ayant eu l’impertinence de lui demander ce qu’il pensait de l’amenuisement progressif de sa majorité parlementaire. Ni du fait que le Premier ministre ait perdu la confiance de trente députés de plus de son propre parti en quatre mois. Il n’eut donc à s’expliquer ni à se justifier de rien. Pas même quand on lui soumit le texte de son livre où il annonçait qu’il lui faudrait s’en aller si les élections lui donnaient tort à mi-mandat. Il lui fut permis de ramener tout cela au vote de l’Assemblée sur la confiance. Et ce fut même l’occasion d’annoncer qu’en cas de refus de la confiance par les députés socialistes il aurait dissous l’Assemblée. Bref, le contraire de ce qu’il venait de dire. Mais l’avertissement pour le débat budgétaire a été donné. L’allure et le ton monarchique passèrent tout tranquillement. Mais dans le vide.

Toute cette comédie est venue comme une illustration de ce que nous pouvions dire de plus cruel à propos des institutions de la Ve République. Il est frappant que cette comédie ait eu lieu la semaine ou naissait dans la presse du pays une discussion sur la nature du régime et sur sa responsabilité dans le caractère devenu évanescent de sa vie politique. Les jours suivants tombèrent les sondages qui créent cette ambiance si particulière désormais. On apprit ainsi qu'une majorité écrasante « des Français » pensait ceci ou cela de ce que le président de la République avait dit, de l'impression qu'il avait donnée, et ainsi de suite. Étrange pertinence de cette « majorité de Français » quand on veut bien se souvenir qu'il n'y eut qu'un million quatre cent mille téléspectateurs pour regarder le chef de l'État sur leur téléviseur… En fait la situation est pire que la décrivent les sondages. La vérité est que la parole des gouvernants, même la plus éminente, n'a plus aucune portée sur le pays. Tout ce qui en vient semblent former une vaine agitation sans objet réel sinon une permanente manifestation d’impuissance. La suite du spectacle l’a confirmé.

Au-delà de tout ce que l'on peut penser du personnage, de son programme ou de ce que l'on voudra à son sujet, le retour de Nicolas Sarkozy, une fois mis de côté le suspense médiatique préfabriqué, reste un événement totalement incongru. Pourquoi revient-il, que fait-il au juste ? Si on se pose ces questions vu depuis la vie ordinaire des gens du commun, le retour de Nicolas Sarkozy semble recommencer une pièce déjà jouée. Une pièce dont l'inutilité fait désormais partie de la mémoire commune des Français. Car on a déjà essayé Sarkozy, on l'a échangé pour Hollande, et tout cela n'a servi à rien. Aucun problème n'a été réglé et d'abord pas celui du chômage qui crucifie la population. Je ne suis pas en train d'énoncer une opinion personnelle. Je décris le tableau tel qu'il est perçu par ceux qui me parlent quand je les pousse à me donner leur avis sur un sujet qui par ailleurs ne les intéresse pas spontanément ! Mais ce dont on peut être certain, c’est que ce retour, c’est un peu la scène de l’arrivée des vautours autour d’une bête qui agonise. Il n’y a aucun risque à prendre. Il suffit d’attendre sur la bonne branche et de s’approcher le plus possible pour accéder le plus vite possible à la charogne le moment venu.

« N’importe qui battra François Hollande », dit François Fillon, à juste titre. Dès lors, la compétition à droite gagnera en intensité. Comptons sur Hollande pour l’exacerber. Mais tout le champ politique suivra le déplacement du centre de gravité que la présence et le programme de Nicolas Sarkozy vont provoquer. Et on verra les éditoriaux se polariser : « vers le centre ou vers l’extrême-droite » ? Tout cela sur fond d’une certaine urgence. Car l’agonie accélère. Le Premier ministre a demandé un vote de confiance et il n'a pas obtenu la majorité absolue des députés du pays. Mais il reste à son poste. Le président de la République a convoqué la presse pour tracer ses perspectives : cela n'intéressait personne et le jugement final fut écrasant contre lui. Mais il reste en place. Et ainsi de suite. Seuls des esprits superficiels peuvent croire que les « lois de la physique politique » peuvent être bravées indéfiniment. Mais l'expérience de l'Histoire nous apprend que cela n'est pas possible.

De quelque façon qu'on prenne le problème, tout ceci tient en une phrase : ce gouvernement est légal mais il n'est plus légitime. À partir du vote de confiance en réalité refusée, cette équipe n'a plus aucune possibilité de rebond, plus aucun avenir à moins d'appeler par ce nom une agonie sans fin. Cela signifie que cet attelage est à la merci du moindre chaos du chemin. Dans la sphère politique, les conditions sont réunies pour qu'un événement fortuit, même mineur, jette tout le cortège au fossé. La discussion budgétaire est le rendez-vous qui peut précipiter beaucoup de choses. D’autant que le couple Premier ministre-président, traditionnellement instable, est aussi mal en point que leur situation commune devant le pays les y pousse. Mais n’importe quoi d’autre, même bénin peut faire chavirer. Comme nous connaissons la perversité du président, il faut imaginer le pire. Que peut-il espérer de sa politique d’ici la fin de son quinquennat qui le remette en selle ? Rien, cela va de soi. La seule situation qui lui redonne la force de sa position c’est évidemment la dissolution suivie d’une cohabitation avec la droite. Outre le plaisir de diviser la droite en choisissant le Premier ministre, il lui serait alors loisible d’attendre au chaud que les autres fassent le sale boulot, tout en jouant des poisons et dentelles de la cohabitation et de la paralysie de son parti tétanisé par la situation.

Manuel Valls capitule sans condition à Berlin.

On ne doit pas croire pour autant qu’en s’affaiblissant le pouvoir laisse un vide. Tout le contraire. Il recule ? L’adversaire avance. Seule la sottise des poulets d’élevage leur fait croire que les renards sont des chiens comme les autres. Hollande et Valls se croient très malins de penser détourner la force de leurs adversaires en leur faisant des simagrées d’amitié. « J’aime les entreprise », « j’aime l’Allemagne ». Mais ceux-là n’ont pas d’affect, juste des intérêts qui avancent où reculent au gré des rapports de force. Ce lundi 22 septembre, le voyage à Berlin de Manuel Valls fut un désastre. On avait l’impression qu’il venait rendre compte à sa supérieure. Ou qu’il était dans le rôle de l’élève venu réciter sa leçon dans le bureau du directeur. Tout frais recalé de la séance à l’Assemblée, ce dont le gouvernement allemand est parfaitement informé, Manuel Valls a piteusement expliqué avoir « besoin aussi de la confiance du peuple allemand ». Il a donc multiplié les signes serviles pour se faire bien voir. « On comprend, dit-il, les doutes et les interrogations du peuple allemand, des représentants, de la presse allemande parfois, qui se disent au fond : nous, nous avons su faire les réformes et les Français n’en sont pas capables. Et, s’ils ne les font pas, ce n’est pas bon pour l’Allemagne ». Triste capitulation sans condition devant un impératif économique qui n’est pas le nôtre.

Manuel Valls a donc fait allégeance devant Madame Merkel. Il affirmé : « je veux dire aux Allemands que les réformes, nous allons les faire ». Il ensuite récité le catéchisme libéral habituel. Il a ainsi détaillé les projets en cours pour obéir à la Commission européenne et faire plaisir à la droite allemande. Premièrement, la réforme territoriale contre la démocratie locale et les services publics de proximité. Deuxièmement, l’attaque contre les « seuils sociaux », c’est-à-dire la mise en cause des droits des salariés à élire des représentants du personnel ou à bénéficier d’un Comité d’entreprise. Troisièmement, l’élargissement du travail du dimanche contre le droit au repos et à une vie sociale non marchande. Quatrièmement, la poursuite de l’austérité aveugle avec le plan de 50 milliards d’euros de coupes budgétaires. Depuis Berlin !

Le reste a prouvé jusqu’où l’abaissement pouvait aller. Manuel Valls n’a pas défendu l’honneur du pays face à une partie de la presse allemande qui nous insulte. Les européistes bêlants qui me montrent du doigt oublient en général d’en parler. Hier, elle insultait les Grecs traités de fainéants. Désormais, c’est la France qui est insultée par le quotidien Bildt. Il appelle désormais notre pays « Krankreich » au lieu de Frankreich. En Allemand, « krank » signifie « malade ». « Krankreich » signifie donc littéralement « l’Empire malade ». Le titre complet était « Krankreich flop. Deustchland top ». Il n’y a pas besoin de traduire. Manuel Valls a mollement répondu que « la France n’est pas l’homme malade de l’Europe ». C’est tout. Mais son ministre banquier, le pimpant Macron, dit froidement que « la France est malade ». Il laisse notre pays se faire insulter par la presse allemande sans mesurer la gravité historique de ce fait.

Sur la forme, Angela Merkel a encouragé le petit Manuel Valls. Elle s’est ébahie avec conviction devant le programme de réforme « très ambitieux » et même « impressionnant » de son commensal. Elle a particulièrement approuvé les cadeaux aux actionnaires et la destruction des droits sociaux. Elle a ainsi affirmé que « ces réformes seront mises en œuvre dans les domaines les plus pertinents, à savoir pour relancer la compétitivité de la France ». Mais sur le fond, Angela Merkel n’a rien cédé. Non, l’Allemagne ne dépensera pas un centime de plus pour relancer l’activité en Europe. Angela Merkel l’a répété clairement : il existe « beaucoup de possibilités de créer de la croissance sans argent supplémentaire ». Elle a même enfoncé le clou : « l'Allemagne a montré qu'on pouvait à la fois consolider ses finances et créer de la croissance ». Mais le gouvernement français obtiendra-t-il un nouveau délai de la Commission européenne pour réduire son déficit budgétaire comme a pleurniché Valls ? Angela Merkel a botté en touche : c’est la Commission européenne qui le dira. Les courbettes de Manuel Valls n’ont donc servi à rien. Juste à dégrader le rapport de force et à encourager l’arrogance du gouvernement Merkel.

La bêtise du « modèle allemand »

Pourtant, le « modèle allemand » étale sa stupidité sans que ces messieurs-dames les très intelligents ne daignent s’en apercevoir. Qui dira à Valls combien ce qui est « bon pour l’Allemagne » n’est pas bon pour la France ? Ce qui est bon pour une population vieillissante accrochée à ses retraites par capitalisation, et par conséquent à l’exigence d’une grasse rémunération du capital, n’est pas bon pour un pays en voie de rajeunissement demandeur d’emploi et d’investissements. Pierre Briançon dans « Le Monde » en montre au moins une conséquence très concrète : « Si la France avait le même niveau d’investissement public que l’Allemagne, elle n’aurait pas de mal à respecter la limite du 3% pour son déficit ». Il citait sur ce point l’économiste britannique Simon Tilford.

Le gouvernement allemand se pavane avec son déficit zéro cette année. Tous les comptables du dimanche de la caste s’ébahissent. C’est pourtant une idée absurde qu’un budget sans déficit quand un État peut s’endetter à des taux négatifs comme c’est le cas aujourd’hui. L’Allemagne gagnerait de l’argent si elle empruntait pour investir, et cela relancerait l’activité économique, notamment celle de la France, son premier partenaire commercial. Dans le domaine privé, cela ne vaut pas mieux. Le capital allemand se tourne vers les fusions-acquisition aux USA ! Il vient d’acheter pour 45 milliards d’action là-bas. C’est quand même cinq milliards de plus que tout le plan français de cadeaux au CAC 40 français ! Si cette somme avait été investie en Europe, elle aurait produit un effet de dynamisation économique évident. Mais tout cela, il ne faut pas le dire.

Tout est parfait en Allemagne, c’est bien connu. Personne ne demande dans quel état sont les équipements publics de ce pays. Ni ce qui se passera quand l’Allemagne devra vraiment passer à la prise en charge de la population vieillissante. Ni ce qu’il lui faudra affronter quand elle devra faire face à l’impact dans la longue durée sur le plan sanitaire et psychologique de tout ce qui résulte de la pauvreté et même l’extrême pauvreté en Allemagne. Le même Pierre Briançon donne une information que les larbins du « modèle allemand » devraient méditer. Olaf Gersemann, rédacteur du service finances de « Die Welt », titrait un long article sur le sujet : « le dernier hourra de l’Allemagne arrogante ». « La plus grande puissance économique européenne est déjà entrée dans son déclin économique », estimait l’auteur. » Les raisons sont celles que je viens d’évoquer. A quoi s’ajoute le fait que les réformes Schroeder de baisse drastique du coût du travail ne sont un avantage comparatif que dans la période où les autres n’en font pas autant. Exactement comme une dévaluation monétaire. Mais quand toute l’Europe fait manger du pain noir à ses travailleurs, l’avantage de ceux qui sont passé de la brioche au pain blanc est fini. 

Connaissez-vous Rosen Hicher ?

Et maintenant, pendant quelques lignes, je vais mettre la part de lumière qui vient sur ce blog au service d’une cause toujours reléguée. Et je le fais parce que le courage d’une personne en lutte me conduit à ses côtés. Il s'agit de Rosen Hicher. Elle se décrit elle-même comme une « survivante du système prostitutionnel ». Elle s'est arrachée il y a six ans à l'univers sordide de l'exploitation sexuelle après 22 ans de ce qui n’aura été qu’une souffrance. Pourrait-il en être autrement ? Elle a entamé, il y a quelques jours, une Marche pour l'abolition. Cette marche commencée à Saintes s'achèvera vers la mi-octobre à Paris. Vous savez que j’ai pris position aux côté des abolitionnistes de la prostitution. Je sais que ce point de vue fait débat. Encore heureux quand ce n’est que débat. J’ai aussi été copieusement injurié pour cela. Il m'est aussi arrivé d'être invectivé par ceux qui se font nommer "travailleurs du sexe". Un concept que je récuse absolument. Je m’ébahis de la surmédiatisation de ce point de vue. Non, la prostitution ne peut être un « métier » anodin. Quand je me posais la question de savoir si l’abolition était ou non une position juste, je reçus une rude leçon. Une femme me dit : « pour répondre à ta question demande toi si tu proposerais la prostitution comme métier à ta compagne, ta mère, ou ta fille ? Oui ou non ? Pourquoi ce dont tu ne voudrais en aucun cas pour les tiens le proposerais tu aux autres ? » Ce fut une heureuse mise au pied du mur.

Si elle est tarifée, la relation sexuelle concernée n’est donc pas désirée. Dès lors, comment pourrait-elle être autre chose qu’une violence et un traumatisme ? La prostitution est par nature enfermée par les rapports de force marchands. Donc structurée par la domination violente puisqu’il s’agit de réquisition sur ordre des corps par les clients, pour leur bon et unique plaisir. Comment la personne prostituée peut-elle vendre l’usage de son sexe et rester libre de soi sans nier son corps, opération mentale mutilante dont les conséquences psychologique et physique équivalent à une mutilation ? En quoi la somme donnée compense-t-elle le mal dont le client se rend coupable ? Ici, le beau lien humain qu'est la sexualité devient un monde de pure violence et d'asservissement. 

Rosen Hicher porte ce combat. L’engagement prend alors un sens autrement plus intense qu’aucune de mes paroles ou prise de position. La voilà sur les routes. Elle doit parcourir 743 km de Saintes, dernière ville où elle a été prostituée, à Paris. Pour elle, ce sont là les 743 km qui nous séparent de l'abolition de la prostitution. Au gré des rencontres et des relais médiatiques sur son chemin, elle défend le projet de loi visant à abolir le système prostitutionnel, voté à l'Assemblée nationale l'année dernière. Pourquoi ? Parce qu’il n'est toujours pas inscrit à l'ordre du jour du Sénat. Je note que la nouvelle Ministre en charge des questions féministes Marisol Touraine, a pris position en faveur de la loi. Mais que vaut la parole d’un ministre du PS ? Il peut y avoir des exceptions. Nous verrons bien. Mes camarades se battront pour qu'elle soit votée, bien sûr. Raison pour laquelle il est crucial selon moi d'adopter, parmi les mesures essentielles du texte de loi, la pénalisation des clients. Sinon continuera l’interminable course entre le démantèlement des réseaux de traite des êtres humains et leur reconstitution. Il ne peut en être autrement aussi longtemps que la demande n'est pas tarie elle aussi par la répression.

L'idée d'une Marche comme celle que fait Rosen Hicher, plusieurs semaines durant par tous les temps, est évidemment d'une grande puissance symbolique. Elle reprend possession d’un corps longtemps confisqué. Et elle en fait le support de sa propre revendication. Je devine qu'un tel défi se ravitaille dans des ressources physiques et mentales bien particulières et sans aucun doute exceptionnelles. Les êtres humains sont ainsi. La lutte aussi est une sorte de rédemption non pas de ses fautes, qui sommes-nous pour juger, mais de ses servitudes. La dernière étape parisienne aura lieu vers le 12 octobre. Pour accueillir son arrivée, peut-être aurez-vous envie de vous associer aux derniers pas. Je crois bien que je vais le faire.


141 commentaires à “Entre chiens et loups”
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  1. fadila dit :

    Le @M6Rep n'a pas besoin de "personnalités" (les fameuses 50 personnalités) mais de compétences. Si vous voulez que le mouvement prennent de l’ampleur, il faut mettre en avant des gens ordinaires du monde du travail (cadres, ouvriers, techniciens, chercheurs, agriculteurs, fonctionnaires de catégorie C, B et A, des patrons de PME …), du monde associatif, des chômeurs, des retraités, des étudiants. Pourquoi ne pas faire une campagne virale via internet où sera présentée une photo du signataire du @M6Rep ainsi que sa profession et les raisons qui lui font opter pour une 6ème République. Il faut toucher le plus de monde et une campagne au plus proche du peuple aura irrémédiablement plus d’impact !

  2. Sophie Clerc dit :

    J'aime beaucoup votre phrase "Le coup d’œil que vous donnerez à ces lignes sera comme quelques pas avec elle." A mes yeux, cette phrase vaut pour Madame Rosen Hicher, mais également pour tout ce que je lis dans ce cadre. Quelques pas pour comprendre, pour approuver, pour soutenir, pour planifier les actions à sa propre portée. Tous ces "quelques pas" font un mouvement qui enfle et, toujours plus puissant, nous pousse vers un but commun. Pour la France, vers une 6ème République saine et efficace dont je ne doute pas qu'elle arrive, à grands pas fermes et tranquilles, en lame de fond.

  3. Christiane DIDIER dit :

    Analyse complète, documentée, claire et porteuse d'espoir malgré un contenu lourd et grave. Merci pour ce travail intellectuel d'analyse d'une actualité délirante, actualité capable de décourager les meilleures volontés du moment. J'ai hâte de voir un début d'organisation du peuple pour exiger une 6e république. Merci Jean Luc.

  4. tchoo dit :

    Qu'il y ait des personnalité connue qui se joignent au mouvement 6ème Rep, c'est bien et même souhaitable'Que ce soit un préalable avant d'aller plus loin reste pour moi une interrogation.

  5. Marcel dit :

    Je trouve que vous êtes une des personnes politiques française qui propose le plus d'idées novatrices en politique sans forcément trop vous préoccuper de votre personne (en apparence du moins). Aussi pour capter le maximum de citoyens et notamment ceux qui sont en gréve civique, je vous propose de modifier légèrement le texte qui accompagne la pétition demandant un référendum sur la 6ème république en indiquant "Je demande la constitution par tirage au sort d'une assemblée constituante..." au lieu de "Je demande l’élection d’une assemblée constituante..." qui ne va faire que repousser le problème de la corruption des représentants de quelques années, le temps qu'ils cèdent aux sirènes du commerce et de la finance. Soyez novateur pour de bon en étant le premier homme politique à proposer la mise en place d'un système où d'un coté, les citoyens choisiront les orientations sociales, économiques, politiques, juridiques, (les idées) par voie référendaire et d'un autre coté les représentants seront tirés au sort parmi les citoyens de ce pays. Soyez le leader sur ce sujet, il nous faut des portes paroles de votre trempe.

  6. Jacques dit :

    On lâche rien ! Une 6 ème République vite. Merci Jean Luc de ton énergie.

  7. Mathias dit :

    Très bon billet. Une remarque cependant, pourquoi mettre en avant 50 "personnalités", cela n'a pas de sens. Pourquoi plutôt ne pas prendre le contre pied de ce qu'il se fait en permanence ? Nous devrions mettre en avant des gens "inconnus" du grand public, des medecins, des chercheurs, des étudiants, des salariés, des ouvriers, des patrons, des agriculteurs. Changeons !

  8. Vallerustie dit :

    Je n'ai rien à ajouter, sinon qu'effectivement j'ai commencé à faire circuler parmi mes connaissances l'appel pour cette déja tant souhaitée 6ème. Vamos...

  9. Luca Stevenson dit :

    Si la prostitution vous intéresse tant, pourquoi ne pas allez a l'encontre des prostituées qui exercent ? Vous en avez des milliers qui galèrent, entre le tapin et la famille, éviter la flicaille et négocier avec les clients, et avec qui vous pourriez passer une heure, une journée, une semaine. Vous pourrez les rencontrer a travers les assos de santé communautaires comme Griselidis a Toulouse ou Cabiria a Lyon, ou à travers le Syndicat des Travailleuses Sexuelles. Vous pourriez alors comprendre quels sont vraiment leurs/nos besoins. La pénalisation des clients ne nous aiderait certainement pas. Au contraire, moins de clients, moins d'argent. Obligée de faire plus de passes, à moindre prix, dans des conditions sanitaires précaires. C'est ca votre solution ? Vous vous trompez d'ennemi. Un des slogans du mouvement des prostituées depuis 40 ans est "Abolissez la pauvreté, pas la prostitution". Nous n'avons pas besoin de plus de flics sur nos lieux de tapins, nous avons juste besoin de plus de droits et plus d'alternatives économiques. Merci.

  10. Bégué dit :

    Aujourd'hui les mots démocratie, liberté et égalité ne servent qu'à duper les peuples. Nous ne voulons ni conquérir, ni diriger personne. Nous voudrions aider tout le monde dans la mesure du possible. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi fait. Nous voudrions donner le bonheur à notre prochain pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr, ni humilier personne. Dans ce monde chacun de nous à sa place et notre Terre est assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie, belle et libre, mais nous l'avons oublié. L'envie a empoisonné l'esprit des hommes, à barricader le monde avec la haine. Nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la vitesse mais pour nous enfermer en nous même. Les machines qui nous poussent dans l'abondance nous laisse dans l'insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir cynique, nous somme inhumains à force d'intelligence. Nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous somme trop mécanisé, et nous manquons d'humanité, nous somme trop cultivé et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces...

  11. Matt dit :

    Ça ressemble au discour de Chaplin dans "le dictateur".

  12. PurpleRain dit :

    Je ne peux que citer cette phrase de Rosen Hicher : "Il n'y a pas de liberté dans la prostitution mais des personnes qui « tombent dedans » suite à des vies difficiles, à des abus sexuels pendant l'enfance, à de la violence conjugale ou à des viols. Ces personnes ont été progressivement construites, y compris par elles-mêmes". Le témoignage d'une prostituée en activité ne peut être crédible dans la mesure où elle est prise, inconsciemment ou consciemment, dans une problématique qui l'empêche de voir une autre perspective. Il est difficile d'imaginer que notre système continue à cautionner l'exploitation de ces maltraitances qui poussent des personnes à se prostituer, en l'occurrence, des femmes, puisque ce sont elles qui en très grande majorité, sont sujettes à cette exploitation. La pénalisation des clients réduira la demande, certes, mais elle éduquera aussi les jeunes hommes en pointant l'interdiction d'abuser d'un corps, même en payant. Elle sauvera donc des vies, et favorisera l'égalité entre femmes et hommes, les mêmes droits, et donc moins de précarité, moins de pauvreté. Pensez aux autres femmes avant de penser à votre propre intérêt, s'il en est.

  13. Titoune dit :

    C'est vrai ça dans un monde sans pauvreté il y aurait moins de prostitution, mais pour l'heure ce n'est pas le cas. Je trouve bien de sanctionner le client. Et bien nous revoilà en campagne, l'imagination en éveil on sort un désintox sur tract, un bon de notre cru on blinde notre blog, on crée un comité de rédaction entre nous bref ça urge alors on agit et cela donne des ailes ! Moi ça me va les personnalités qui s'ajoutent elles ont le pouvoir de paroles que nous n'avons pas c'est donc du bonus pour nous les invisibles, un grand merci pour ce billet excellent comme les autres !

  14. jnsp dit :

    "Il ne peut en être autrement aussi longtemps que la demande n'est pas tarie elle aussi par la répression."

    Comment penser que la demande de prostitution serait tarie par la répression ? La répression n'a tari ni le crime, ni l'escroquerie, ni les trafics en tout genres, pourquoi cela marcherait-il avec la prostitution. Pourtant il est souhaitable qu'elle disparaisse, il me semble que l'éducation est préférable et plus efficace que la répression.
    Pour ce qui concerne "les personnalités" mises en avant je peux vous dire que nous en avons marre des personnalités, ce dont le mouvement à besoin c'est de personnes motivées, pas de personnalités.

  15. Vienne Raphaël dit :

    Médecins du Monde, Act Up-Paris, le Planning familial, Aides, le STRASS... plus d'une centaine d'associations ont signé un "Manifeste contre la pénalisation des prostituées et de leurs clients." Ils n'ont eu droit qu'à un mépris vertigineux. Pourtant, les travailleurs et travailleuses du sexe ont droit à la même considération que les autres citoyens. Le FdG est complétement resté sourd aux manifestations de prostitué-es, des associations leur venant en aide, d'organismes de santé, qui luttent contre ce projet de loi. Il y a d’une part une pratique, la prostitution, et, de l’autre, un crime, forcer quelqu'un à se prostituer. Cela doit être trop subtil à comprendre...
    Mélenchon est capable d'une brillante analyse de la situation politique, mais n'est assurément pas bien placé pour parler de prostitution, je crains qu'il ne se fasse complétement manipuler par les prohibitionnistes qui se réclament "abolos" et de leur propagande mensongère. L’Organisation mondiale de la santé, l’Onusida, et le Conseil national du sida sont par ailleurs unanimes : la pénalisation de la prostitution nuit à la santé des personnes qui la pratiquent.

  16. Evariste dit :

    Je m'associe au commentaire 15 de Vienne Raphaël. En se focalisant ainsi sur la question de la prostitution JL Mélenchon se trompe complètement de cible. S'insurger contre la prostitution forcée bien sûr, mais avant tout reconnaître les droits des travailleuses (et travailleurs aussi d'ailleurs) du sexe. Et pénaliser les clients revient à précariser un peu plus les prostituées, leur faire prendre plus de risques puisqu'elles devront alors exercer de façon clandestine, sans possibilité de contrôle sanitaire et social. Et en quoi le fait de louer son corps pour un service sexuel est il si différent de louer son corps pour s'esquinter au travail dans une usine et pour un salaire de misère? Est ce le mot sexe qui dérange? Je ne comprends vraiment pas et je suis très troublé par cette prise de position de JL Mélenchon.

  17. gswan dit :

    J'allais dire exactement la même chose que Luca stevenson et Mathias plus haut !

  18. dan33 dit :

    Je rejoins tout a fait le propos de Fadila, Mathias. Les personnalités ? Les personnalités ? Et les autres sont des c.ns ? Je ne suis pas une personnalité j'ai pourtant l'impression de participer au mouvement 6ème autant si ce n'est plus que les dites personnalités. Une petite anecdote pour corroborer mon propos, à l'occasion de ta venue dans le Sud-Ouest (européennes) avec pas mal de copains nous avons préparé la "salle meeting" et collage d'affiches ici ou là, soit 2 bonnes journées de boulot et de plaisir ! Le soir du meeting les personnalités "costars cravates" étaient assises 1er rang et nous bien entendu largement derriere avec le peuple. On ne m'y reprendra plus. Pour ce qui est de la distribution de tracts, le terrain etc., les personnalités sont le plus souvent aux abonnés absents. Ah si! pour les grandes discussions, télé, salon, forum, rodomontades, costars cravates ! La ça se bouscule. Un paysan retraité.

  19. pierre34 dit :

    @Marcel
    Autant je suis d'accord que dire "Je demande l’élection d’une assemblée constituante" n'est pas la meilleure formulation car elle induit le mode de constitution de l'Assemblée constituante, autant je ne suis pas d'accord pour remplacer cette phrase par "Je demande la constitution par tirage au sort d'une assemblée constituante" pour la même raison. Il serait préférable de dire "je demande la mise en place d'une Assemblée constituante" afin que le débat citoyen puisse aussi avoir lieu sur ce sujet. Certains, je pense à tord, conditionnent leur signature en se référant à ce petit texte, il serait dommage de freiner la dynamique pour la 6ème république pour cela.

  20. vincent dit :

    Quel questionnement que la prostitution ! Une problématique d'une complexité humaine incroyable. Un aller et retour d'arguments tous recevables et même pertinents. Certains souhaitent sont "abolition" officielle par la loi, et d'autres la contestent. Comment prendre une position concrète sur ce sujet épineux ? Et puis je lis certains commentaires qui font la distinction entre travailleurs(ses) du sexe et celles et ceux qui y sont contraints par la force. Supposant alors que les travailleurs(ses) du sexe choisiraient cette activité ? Comme aller bosser à l'usine pour un salaire de misère ? N'y seraient ils pas contraints ? Je ne crois pas que l'on choisisse cette pratique comme l'on choisirait un travail. Notre intimité physique ne peut être à mon sens ramener à un simple boulot. Comme écrit plus haut beaucoup d'éléments autre que la force poussent des personnes sur cette "voie" et aucuns n'est enviables. Il n'y a à mon sens que peu de personnes y arrivant par pure volonté. Ce faisant et même si les arguments contre sont sensés, je suis pour l'abolition de la prostitution sans croire que c'est la solution. D'ailleurs en Allemagne où c'est légale d'autres problèmes surgissent et tout autant révulsants. Je n'ai pas de réponse absolue à formuler, juste comme vous tous une consternation profonde.

  21. DUCHENE JEAN dit :

    Oui, la différence entre louer son corps et louer sa force de travail pour un patron existe. C'est toute l'histoire du mouvement ouvrier et de ses conquêtes qui vise, ni plus ni moins, qu'à l'abolition de l'esclavage salarié. Les vrais socialiste dénoncent l'aliénation, celle au travail mais aussi celle du corps prostitué. Le corps n'est pas une marchandise. Il y a d'une part la pratique et d'autre part le crime de forcer quelqu'un à se prostituer., dites vous. Mais toute prostitution est le résultat d'une contrainte, physique ou sociale. Le mouvement socialiste a toujours lutté pour mettre fin à toutes ces contraintes.

  22. semons la concorde dit :

    Le problème de la prostitution est avant tout économique. Si le seul moyen de ne pas se retrouver à la rue et mourir de faim est de se prostituer, je comprends qu'on puisse en arriver là. On ne peut pas s'attaquer à la prostitution sans régler d'abord le problème économique, par un revenu de base généralisé, par exemple. Dans les couches aisées de la société, on se prostitue aussi, de manière moins visible. On épouse un homme riche, ou influent. On rend des petits services pour s'assurer la place qu'on convoite. Il y a mille et une façon de se prostituer à des degrés divers. Et ce n'est pas toujours une question de survie. La question ne sera pas réglée de manière légale. Les prohibitions ne font qu'ajouter un cran à la criminalité. Seuls un revenu décent et une bonne éducation peuvent donner le choix de ne pas se prostituer.

  23. mad madeleine dit :

    Non, celles (et ceux) qui vendent leur corps ne peuvent être qualifiés de "travailleurs" du sexe. Pénaliser les "prostitueurs" ne va sans doute pas tout résoudre mais comment peut-on mettre sur le même plan "louer sa force de travail" pour un patron et se prostituer ? Que ceux qui disent que la prostituée qu'ils nomment "pute" est nécessaire pour "soulager" la misère sexuelle aillent faire un stage de trottoir (la soi-disant misère dont ils parlent n'est pas seulement masculine). Une certaine littérature, le cinéma, ont trop idéalisé ce que certains disent être le plus vieux métier du monde.

  24. Jacques dit :

    Pour appuyer vos propos sur la situation de l'Allemagne, ARTE a présenté hier soir dans son journal un reportage sur la situation catastrophique de l'armée allemande. Je n'ai pas noté les chiffres exacts mais à peine la moitié de ses avions de chasse sont capables de voler par manque d'entretien et pénurie de pièces détachées. Je sais que les problèmes militaires ne sont pas dans nos priorités mais cet évènement est assez significatif de la baisse des actions publiques dans cette Europe libérale.

  25. Debray Alain dit :

    Une première chose. Pensez vous que le vrai problème est, ou non, un problème de société ? Toujours et toujours les dégâts de la société capitaliste mondialisée. Je suis pour un strict contrôle des naissances en fonction, non pas de ce qu`on lui arrache de force, mais de ce que notre planète peut donner sans trop de peine. Il est tout a fait possible, suivant un étalonnement, bien pense, disons dans une échelle de 1 a 10 de repartir ces richesses, que au moins ceux en bas, je n`entre pas dans les détails trop longs, disposent des 2000 calories/jour et d`un toit décent. On pourra alors lutter efficacement contre la prostitution. N`oublions pas non plus les millions de femmes qui triment 12h par jour pour un salaire de misère et qui parfois se demandent si se prostituer quelques heures par semaine, ça ne serait pas mieux pour elles !

  26. durluche dit :

    Alors les pinailleurs, maintenant vous trouvez qu'il ne faut pas mettre en avant de personnalités ? Si j'avais fait la démarche de créer le M6R à la place de Jean-Luc Mélenchon, moi l'anonyme, quel résultat on aurait ? Diluer sa propre personnalité en s'en adjoignant d'autres ne signifie pas que ce sont les "personnalités" qui vont conduire le mouvement, leur rôle est promotionnel, comme celui de notre hôte. Le grand débat sur le mot élection du texte de la pétition se fera dans le mouvement, comme beaucoup, je ne veux pas d'une assemblée constituante composée de politiciens, même de "seconde zone" et je ne suis même pas certain qu'une assemblée physique soit nécessaire, pourtant j'ai signé sans me forcer, pour mettre en marche le mouvement, c'est lui qui déterminera comment devra se faire la nouvelle constitution, c'est justement son unique but pratique.

  27. Sam dit :

    Il est de fait que dans nos institutions, l'élection est le mode de désignation choisit pour légitimer le pouvoir politique de l'assemblée législative. Certains utilisent cet argument qu'est "la légitimité politique" pour justifier que le mode de désignation de la constituante soit l élection. Or c'est dans la constitution que doit être établi les conditions pour qu une assemblée chargée d'écrire les lois soit légitime. Il faudrait veiller à ce que les rôles ne soient pas inversés. Une assemblée constituante à l'image du peuple, c'est à dire, représentative de la population, ne saurait être une assemblée de représentants, pas même élus. D'ailleurs, à t-elle besoin d'être autre chose qu'une commission de rapporteurs ? N’hésitez pas à organiser des ateliers constituants dans vos villages, dans vos quartiers. Ces ateliers existent depuis deux ans, et fonctionnent. Et surtout, faites signer l'appel ! Il est du devoir du peuple d’écrire lui même sa constitution.

  28. stephane.D dit :

    @Fadila et Dan33
    Je vous suis à 100%, nous sommes tous à mettre dans le même panier pour la VIème, qu'ils aient signé c'est très bien, mais je rajouterai qu'il faudrait qu'ils se mettent en avant pour passer le message, profiter de leurs statut pour de la communication par radio, télé, internet, pourquoi on les entend pas ? Qu'ils nous disent ce qu'ils ont sur la patate, pourquoi pas une émission de quelques personnes qui ont signés et expliquer "pourquoi j'ai signé" avec un débat constructif. Franchement quelqu'un de connu qui serait pour la VIéme république et changer les institutions, ferait tout pour passer le message, j'oubliais, nous sommes en dictature, ils seraient vite grillé. Je dit à toutes ces personnalités, prenez acte de vos signatures et faites vouloir l'envie pour une VIéme république.
    Vive la VIéme république.

  29. Franck dit :

    Assez d'accord avec durluche.
    Il faut peut-être arrêter de faire la fine bouche, pour ne pas dire autre chose. Il n'est bien sûr pas question de se comporter comme un troupeau aveugle et dépourvu de sens critique, mais là, quand-même, tout s'écroule dangereusement autour de nous, on en est à l'esquisse et ça pinaille sur la pertinence ou non de la mise en lumière de personnalités ! Et si ça pouvait aider ? Et si des gens moins "éclairés" que vous pouvaient adhérer au mouvement grâce à la confiance ou à la sympathie qu'ils accordent à ces personnalités qui en parlent ? Et si on mettait sa petite fierté, son nombril et son égo (au choix) de côté, enfin si on faisait ce qu'on dit depuis des année, c-à-d "l'Humain d'abord" ?
    Voilà, c'est mon sentiment, avec toute bienveillance.

  30. Debray Alain dit :

    Il y a en fait différents types de prostitution qui est un métier vieux comme Adam et Eve ! Et comme le mariage, d`ailleurs qui est une prostitution, parfois, plus sournoise mais tout aussi mal vécue par la femme. Voir les méthodes islamistes a ce sujet. Pour parler dur et cru comme le dit Mélenchon, la femme est souvent l`égale de l'homme, aussi dans les besoins sexuels, ce qui fait que des femmes insatisfaites franchissent le pas. Donc ici ne parlons que des femmes, et des hommes qui ne le font que pour des raisons familiales et alimentaires. Et rappelons la responsabilité de notre société financialisée a ce sujet oh combien épineux

  31. Michel dit :

    Que des personnalités s'engagent pour une cause est à mon avis indispensable. Sinon, combien de temps serait necessaire pour la faire connaître ? Laissons l'idée de la 6em République prendre un peu plus d'ampleur. Moi, anonyme, je fais ce qu'il faut. Faite de même si vous voulez la voir aboutir !

  32. Sylvie Rabatel dit :

    Comment ? C’est toi Jean-Luc qui dit haut et fort que chacun, et surtout les femmes, doivent être libres de disposer de leur corps, et qui veux abolir la prostitution ? Y a comme une contradiction. Ma cousine Griselidis de Genève était une professionnelle. Elle disait que son métier était une nécessité sociale, un secours pour tant d’hommes esseulés et des travailleurs saisonniers loin de leur famille. La séance se transformait souvent en psychanalyse. Et les handicapés n’ont-ils pas de besoin ? Il y a bien des infirmières du sexe ! Vouloir interdire la prostitution est l’équivalent de la prohibition de l’alcool aux E.U., avec les résultats que l’on connait.

  33. semons la concorde dit :

    @ Sam 21
    C'est bien qu'il existe des ateliers constituants depuis 2 ans, mais quelle est leur audience ? Je comptais justement sur le site M6r pour faire connaître toutes ces initiatives. Si le site n'est qu'une chambre d'enregistrement de signatures, on n'ira pas loin. Le mouvement retombera comme un soufflé. Le temps presse comme nous le voyons tous. Vite ! donnez à penser à tous nos concitoyens. Une très grande majorité de familles est informatisée, il faut en profiter.

  34. marianne31 dit :

    Je suis tout a fait d'accord avec Frank (28) en ce qui concerne le pinaillage. Il y a tant a faire pour faire connaitre ce projet de sixième république , on ne va pas faire les intégristes: tout le monde a sa place peut être utile et même les personnalités connues qui ont un impact sur les gens .bien sur.

  35. Nicks dit :

    Qu'il est pénible de lire ces gens qui voudraient que la sixième république soit déjà instaurée sans se soucier une seconde du contexte et de l'énorme travail qui doit être réalisé seulement pour faire prendre conscience aux citoyens de l'utilité de changer les institutions. J'ai l'impression de voir le caprice d'un geek qui n'en peux plus d'attendre d'avoir en sa possession le dernier portable hors de prix. Changer les mentalités, les opinions politiques, ça ne se fait pas d'un coup de baguette magique. Même parmi mes proches, qui partagent beaucoup du constat que je peux faire et des solutions que je relaie, la discussion au sujet de la sixième république ne va pas de soi. C'est un chantier de longue haleine et je ne doute pas que les nombreux volontaires qui ont crée la plateforme m6r font ce qu'ils peuvent pour les choses aillent le plus vite possible. Mais pour le moment, c'est à chacun de nous de nous de labourer les friches du paysage politique et de semer les graines du futur changement.

  36. shaunlemouton dit :

    Camarades, Jean-Luc Mélenchon parle d'ateliers constituants. Dans le Rhône, nous constituons un collectif citoyen visant à première échéance la construction d'un programme pour les cantonnales de mars 2015 et la désignation de deux candidats par canton. Le collectif réunit des membres de certaisn partis de la gauche (PG, PCF, EELV, ND), des militants syndicaux, des militants associatifs, des citoyens sans aucune attache partisane mais qui souhaitent "reprendre la main". Constituez vous aussi des collectifs. C'est seulement si le mouvement trouve un écho à la base que la suite est envisageable. Dépassons le PG et le FdG, les autres partis. Assumons notre double attachement, partidaire et citoyen. La forme politique ancienne est rejetée, prenons acte et faisons de la politique hors des partis. Nous serons suivis et le Front National apparaîtra bien vite comme un Iznogoud de la 5° République et sera rejeté pour cela.

  37. Marcel dit :

    @pierre34
    Oui c'est vrai, vous avez raison, je n'aurais pas du forcer la main en indiquant le mode de désignation souhaité pour les représentants. De toute façon, il va falloir l'aborder (même si c'est dans un deuxième temps) car penser que l'élection donnera de la légitimité aux membres de l'assemblée est une grande foutaise. Le commentaire de Dan33 le prouve une fois de plus. Le slogan est bien place au peuple, non ? Alors donnons réellement la place au peuple. Nous n'avons pas besoin d'aristocrates pour définir en notre nom de la future constitution. Les aristocrates de la politique "qu'ils s'en aillent tous !". En revanche il nous faut des portes paroles de la trempe de Jean-Luc Mélenchon vu qu'il a déjà accès à tous les médias.

  38. PurpleRain dit :

    Je suis toujours autant désolée de constater que des personnes puissent croire que la pénalisation des clients mettrait encore plus les prostituées en danger, alors qu'au contraire elles pourraient imposer leurs conditions puisque c'est le client qui se retrouve délinquant et non elles. Il faut vivre sur une autre planète pour ignorer que la prostitution est déjà aujourd'hui clandestine, dans des endroit privés, via des réseaux internet et non dans la rue ou les sous-bois. Il faut être stupide pour dire que la loi n'arrête pas les criminels, alors légalisons le crime, cessons de limiter la vitesse sur les routes, laissons un quota aux cambrioleurs, rétablissons le droit à l'inceste, etc. puisque ça n'empêche pas qu'il en existe encore. L'éducation passe par l'interdit, toutes celles et ceux qui ont eu des enfants le savent. Et enfin, penser que des femmes (à fortiori une "cousine") puissent oeuvrer pour le bien de pauvres hommes esseulés en leur vendant leur corps ! Ces arguments cachent une cruelle vision de la personne de sexe féminin, et/ou est la résultante d'une aliénation qui a bien fonctionné. Heureusement, il existe encore des hommes comme Jean-Luc.

  39. Gilles dit :

    @31 Sylvie Rabatel
    Je vous rejoins totalement, on ne peut pas demander à être libre de disposer de son corps, mais en fait non pas quand c'est la prostitution.
    Interdire aujourd'hui la prostitution c'est demain ouvrir la porte à l'interdiction de l'avortement pour les mêmes raisons morales.

  40. Fulgence dit :

    Après l'opération (OPA grand Chouart) sur le tirage au sort, le refus de l'intervention des militants de partis politiques, syndicats, associations aux travaux de la Constituante au prétexte qu'ils seraient tous responsables d'une façon ou d'une autre du système de délégation de pouvoir et du refus de l'intervention citoyenne directe et permanente, voici les attaques (concertées ou non) contre le comité de soutien des personnalités pour la 6ème et le tir de barrage contre la lutte pour la fin de l'esclavage sexuel. Outre les questions légitimes ou non que peuvent susciter ces questions complexes, la tendance systématique de certains à ignorer le fond (la lutte pour changer le système économique, politique et international) et à focaliser le débat sur des voies de garage me semble évidente pour ne pas dire concertée depuis le lancement du m6r. Je pense qu'on à mieux à faire.

  41. shakti dit :

    Le travail, lorsque nous ne détenons pas les moyens de production, n'est-il pas une forme de prostitution et d'asservissement moral et physique ?

  42. Poncet dit :

    Merci PurpleRAin, enfin un commentaire sensé.
    Il en est de la prostitution comme de la vente d'organes. Celles ou ceux qui y ont recours sont "libres" de ne pas le faire. Doit-on alors l'autoriser ? Tant qu'il n'existe pas de revenu minimum garanti pour tous et sans condition, aucun acte tarifé ne peut être qualifié de libre. Vendre sa capacité de travail est une aliénation que nous voulons voir disparaître et qui, grâce à plus d'un siècle de luttes ouvrières, a été peu à peu encadrée par la loi. La subordination de l'employé à l'employeur demeure (le "contrat de travail" est un pseudo-contrat) et contre cela et toutes ses conséquences, le combat continue.
    Celles et ceux qui parlent de "travailleurs du sexe" veulent étendre le domaine de l'aliénation (et ils le feront à la vente d'organes dès qu'ils auront eu satisfaction sur la prostitution). A défaut de lois, même la vieille morale, issue des sociétés barbares, contenait les appétits qui auraient réduit toute société à néant s'ils avaient eu libre cours. Combattre cette morale devenue archaïque au temps de l'Etat de droit, ne veut pas dire combattre toute loi pour revenir à l'Etat...

  43. DUCHENE JEAN dit :

    Il suffit de laisser parler les partisans de la dépénalisation de la prostitution pour démontrer l'inanité de leur discours.
    "La prostitution est un travail comme un autre, pas pire que de se faire exploiter dans une usine". Mais les socialistes (les vrais, pas le PS) militent pour l'abolition du salariat.
    "Les prostituées jouent un rôle indispensable d'assistante "sociale/sexuelle". Mais les socialistes luttent pour la suppression de l'assistanat. En réalité, derrière la prétendue défense des prostituées, il y a la défense du système libéral et des rapports marchands. La libre disposition de son corps est une liberté pour les femmes comme pour tous les êtres humains mais c'est de la dernière tartufferie que d'assimiler cette liberté à celle de vendre son corps, qui abolit précisément cette liberté dans le rapport marchand. Et le commentateur qui affirme "qu'interdire la prostitution aujourd'hui c'est ouvrir la porte à l'interdiction de l'avortement demain" perd toute notion de décence. Les féministes socialistes ont toujours combattu la prostitution, contrairement aux féministes libérales (type Badinter), mais aussi les partisans de l'amour libre, les...

  44. PurpleRain dit :

    @Gilles
    Je ne vois pas le rapport entre avortement et prostitution. Dans l'avortement il y a un enfant qu'on ne souhaite pas avoir, ce n'est pas un rapport marchand au corps.
    @skati
    Vous devriez essayer de vendre votre corps, ça rapporte beaucoup plus que le "travail", ainsi vous pourriez nous faire part de votre expérience.
    @Jean DUCHENE
    Bravo !

  45. shakti dit :

    Peut-être faudrait il prendre le problème par un autre bout, et se poser le pourquoi des gens exploitent la misère social affective et sexuelle (la publicité, les émissions télévisuel qui objetise l'image féminine etc.) Un exemple parmi tant d'autres, le nombre de site de rencontre, call girl, etc. florissant en tout genre. Ces gens-la y trouvent un marché très lucratif. Je ne penses pas que la répression soit la solution, je prendrais plutôt le problème par la racine, et s'attaquer à la misère.

  46. Le rapport officiel du gouvernement norvégien (ou les clients de prostituées sont pénalisés depuis 5 ans) est clair. Les travailleuses du sexe ont moins de pouvoir face a leurs clients, elles doivent travailler plus longtemps et ont moins tendance a dénoncer les actes de violence aux autorités. Et c'est considéré comme un succès par le gouvernement norvégien ! "Les femmes dans le marché de rue rapportent avoir une position plus faible pour négocier et plus d’inquiétudes quand à leur sécurité maintenant qu’avant que la loi soit introduite”.

  47. orchidee dit :

    Mon intuition, dès l'annonce de ce mouvement pour la 6éme republique, je n'en étais pas satisfaite. Je ne la sentais pas, pourrais-je dire. Je partage toutes les opinions affichées par falida et les autres, à vouloir flatter les personnalités pour les attirer à nous, vous en oubliez le peuple. Ce n'est pas compliqué de mettre un place un forum national ou chacun librement pourrait s'exprimer. Facebook donne des boutons à plusieurs mais une page Facebook, la seule que je consulte, votre page, n'est pas se rendre esclave. N'importe quelle page internet pourrait faire l'affaire pour que des débats nationaux aient lieu, j'ai connu un site avec forum local mais qui avait des retours sur le site national, une liberté de parole au choix des personnes investies. L'urgence pour moi, est de lancer le forum très rapidement si vous ne voulez pas perdre votre base, celle des militants sans ambitions politiques professionnelles et qui ne veulent voir que l'humain d'abord avec cette obsession que c'est maintenant que tout se joue, le drame, le malheur annoncé et pas à l'horizon 2017.

  48. Mat dit :

    Bonjour,
    Concernant le Mouvement 6ème République, j'étais là le 5 mai dernier, mais je pense que vous auriez pu choisir une image de fond plus consensuelle pour attirer aussi les signataires centristes et de droite. Tout dépend de votre objectif. J'ai vu que même les lecteurs du Figaro sont intéressés par votre initiative, donc il y a un vrai consensus national pour changer les institutions.
    Merci!

  49. Vassivière dit :

    @47
    Je suis attristée de lire sur ce blog des interventions dont le caractère binaire (noir ou blanc) est pour le moins décevant. "à vouloir flatter les personnalités pour les attirer à nous, vous en oubliez le peuple...". Mais de quoi parlez-vous s'agissant justement d'un mouvement destiné à recueillir l'adhésion de milliers de signataires ? Où est la flatterie ? Il faut profiter de tous les moyens sans exclusives pour populariser le mouvement m6r, internet, les marchés, les réunions, la presse, les listes de personnalités, etc. Le forum est en cours d'élaboration. Je veux croire que votre remarque manifeste une impatience positive. C'est bon signe. Aidez le mouvement à s'amplifier avec tous les moyens à votre disposition. Quant aux luttes quotidiennes qui ne peuvent attendre l'échéance de 2017, elles ne doivent pas être opposées avec le temps long du m6r, là également il y a complémentarité et non opposition binaire.

  50. Titoune dit :

    La marche proposée par le PG pour reprendre la rue est une évidence mais est ce que le Front de gauche dans son ensemble y participera ? Est-ce que le PC sera de la fête ? Les syndicats ? Vu la difficulté de faire bouger le peuple, il faut que cela soit une belle démonstration de force. Comment cela va t'il s'articuler ? Quelles forces disponibles avons nous ? Zut, c'est frustrant je réalise que je ne peux pas avoir de réponses ! Tant pis je patienterai.


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