11juil 14

Au début de l’été

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Il y a un an, quand la CIA, qui l’avait pourtant espionné, l’a ordonné, Hollande a bloqué l’avion de Moralès. Merkel est d’un autre bois. Elle vient d’expulser le chef des espions américains en Allemagne ! Le tout sur la base du travail d’une commission parlementaire ! Bravo l’Allemagne ! Et François Hollande ? Qui ça ?

Le gouvernement d’Israël martyrise la population de Gaza sur le principe barbare de la responsabilité collective. En état de guerre, c’est évidemment un crime. Humilier une population sans défense est une chose à la portée de n’importe quelle brute. L’Histoire en regorge. Les Juifs l’ont su avant tous. Mais vaincre la haine qu’un tel comportement répand à foison et empêcher qu’elle ne submerge ensuite les bourreaux est tout simplement impossible. Les bombes du gouvernement d’Israël creusent sa propre tombe. Que dit la France à ses amis israéliens et palestiniens ? Que dit François Hollande ? François qui ? 

La deuxième session du parlement européen à Strasbourg commence le 14 juillet. Evidemment. Le Parlement européen se réunit aussi le 11 novembre de façon quasi systématique. Cette Europe-là est absolument imperméable aux symboles fondamentaux de la part culturelle commune des peuples qui la composent. En tous cas, ce nouveau Parlement a inauguré une nouvelle période de l’abaissement de la France en Europe. Son rôle institutionnel va régressant sans cesse. Mercredi dernier, nous auditionnions d’ailleurs le candidat que madame Merkel a fait préférer au Français Michel Barnier pour le poste de président de la Commission, Jean Claude Juncker. Un moment formel mais haut en couleur. J’en parle.

Ensuite, je viens sur le vote à l’Assemblée nationale et au Sénat sur le nouveau budget de l’Etat revu par Manuel Valls. Cette séquence, avec le budget de la Sécurité sociale et les quarante milliards de cadeaux au MEDEF qu’il contient, forme un tout. Manuel Valls a parfaitement contrôlé la situation dans les institutions. Le prix à payer sera terrible pour l’économie du pays et pour ce qu’il reste de gauche politique. Le pauvre couteau sans lame qui avait été agité avec des cris de guerre n’a tranché que ce qui était dans ses moyens : du vent ! Les « frondeurs », ont ainsi fonctionné comme un paravent utile au crime en donnant l’illusion d’une résistance qui s’est opportunément effacée au moment de passer à l’acte. L’effet démoralisant de cette pantalonnade se mesurera bientôt. A une gauche politique méthodiquement minée par les manœuvres d’appareil orchestrée par l’orfèvre élyséen, s’ajoute un champ syndical mis en miettes par les coups tordus. L’affaire du report de l’accord pénibilité ridiculise ceux qui en avaient fait un argument pour céder tout le reste. Là encore, les génies de la combine détruisent tout, divisent tout. Reste que Valls n’a pas seulement fait passer sans problème au Parlement le plan scélérat en faveur du MEDEF. Il a surtout assommé l’économie du pays. Le ralentissement de l’activité et le chômage vont exploser après cette nouvelle absurde saignée. D’autant qu’au niveau mondial et continental, les évaluations du FMI sur ce point sont aussi à la baisse. L’onde de choc dépressif de cette ponction de 50 milliards va se propager sur les deux années à venir au moins. Fin 2016, nous serons donc dans un champ de ruines sociales encore plus tendu qu’à présent. A ce moment-là, le chantage au vote utile commencera plein pot pour tenter de mettre au pas ce qui restera de l’espace politique de la gauche. Je pense que ce sera sans résultat électoral. Le dire, c’est aussi pointer l’ampleur du naufrage moral que les solfériniens ont déjà provoqué dans la profondeur du pays et qu’ils entretiennent. La haine que leur vouent d’amples secteurs venus de la gauche les indiffère. Aveugles, sûrs d’eux, persuadés qu’il n’y a aucune autre politique possible, ils ne bougeront pas d’un pouce de leur trajectoire. Ces gens si partisans de « flexibilité », si « modernes », et ainsi de suite, se comportent en réalité comme les pires des sectaires fanatisés. Cependant, on peut compter sur l‘addition des peurs et des lâchetés pour voir les appareils politiques petits et grands se contenter de ce viatique pour justifier d’émouvants et stérilisants « appels à l’unité ». L’élection sénatoriale qui vient en donne un avant-goût. Donc, le terrain politique va continuer à se décomposer. De ce contexte je dis aussi quelques mots. Je commence par l’Europe. Le reste à la suite.

La France flouée en Europe

Le souvenir de la grande tuerie qui nous fait le devoir de paix sur le vieux continent ne compte pour rien aux yeux des faiseurs de phrases néolibéraux qui gouvernent partout. Pas davantage la célébration de l’évènement révolutionnaire qui a « ouvert l’ère moderne » selon Goethe. Mais dans ce cas, il y plus. La détestation de tout ce qui est français par le monde politique européen voué aux valeurs anglo-saxonne est une réalité palpable de l’univers européiste. Je le ressens parce que je ne le supporte pas. Il s’enracine dans tout ce qui a résulté de l’avènement républicain et des principes politiques que celui-ci a introduit dans l’Histoire politique réelle. Ce mépris a son écho dans la conscience des Français eux-mêmes. Le mépris de soi et le déclinisme morbide des « élites » françaises et de leurs miroirs médiatiques fait le travail. A la faveur de cette mise à l’écart, les Allemands profitent de la stupidité euro bêlante des dirigeants français pour pousser leurs pions de tous côtés. La France, rappelons-le, est « contributrice nette » pour six milliards d’euros au budget de l’Europe. Cela veut dire que nous recevons de l’Europe six milliards de moins que nous lui donnons pour subir sa dictamolle. Pour autant, la France sous François Hollande est plus absente que jamais des postes clefs des institutions européennes. Soyons juste : l’abaissement a commencé avant l’actuel euro-ravi qui nous préside.

Avec le traité de Nice, Jacques Chirac avait déjà accepté d’entrer dans l’inacceptable. Depuis lors, en effet, la France sera moins représentée que l'Allemagne au Parlement européen. Or, il n’est d’Europe viable que sur la base d’une stricte égalité entre Français et Allemands, comme l’avaient déclaré conjointement De Gaulle et Adenauer. Et cela fut respecté quand il y avait deux Allemagnes sans que les Français, alors bien plus puissants, y dérogent jamais. Mais sitôt la réunification allemande faite, sans barguigner, la volonté de puissance fut de retour. L’argument était que le nouveau nombre des Allemands leur créerait des droits supplémentaires à être représentés plus nombreux au Parlement européen. Et les dirigeants français, gorgés d’illusions et de souvenirs dépassés, sans tenir compte des permanences de l’Histoire ni des changements de mentalités, cédèrent sans réfléchir plus avant. Munificents, ils allèrent même bien au-delà du raisonnable. En effet, l’écart entre le nombre de députés français et allemands au Parlement européen est supérieur à l’écart de population entre nos deux pays. Bien sûr, l’écart est en faveur de l’Allemagne. Le nombre de députés attribué à chaque pays est censé prendre en compte son poids démographique mais, avec ses 96 députés, l'Allemagne a 30% de députés de plus que nous pour une population seulement 25% plus nombreuse, provisoirement.

L’abaissement se traduit également dans les présidences de commissions parlementaires. La France, pays fondateur de l'Europe, avec ses 65 millions d'habitants, est singulièrement absente. Ainsi, les prestigieuses commissions Affaires étrangères, Emploi et Affaire sociales, Commerce international, Transport ou encore Contrôle budgétaire sont présidées par des Allemands. De même, les Polonais ou les Italiens dirigent quatre commissions quand seulement deux sont présidées par des Français. Du côté de la Commission européenne, ce n'est pas mieux. Les Français pressentis pour être commissaires, que ce soit Elisabeth Guigou, l’actuelle présidente de la Commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale ou encore de Pierre Moscovici, ne sont attendus à aucun poste clef. En revanche, la Grande-Bretagne, après avoir pourtant menacé d'organiser un référendum sur la sortie de l’UE, a obtenu un poste de Secrétaire général à la Commission européenne. Poste certes peu connu. Il est néanmoins tout à fait stratégique. Car c’est là que se fait la veille de l'application des traités et législations européennes. Et le titulaire participe aux nominations de hauts fonctionnaires au sein de la Commission. Après quoi c’est encore un Allemand, Martin Selmayr, ancien directeur de campagne de Jean-Claude Juncker et ancien chef de cabinet de Viviane Reding, qui obtient la tête du cabinet d’intérim du futur président de la Commission européenne.

Hollande ne dit rien, ne fait rien. Tout le fait rire sans doute, comme d’habitude. Et il fait rire tout le monde en Europe. Car la France de Hollande a capitulé d’entrée de jeu sous le nouveau quinquennat. Hollande l'avait annoncé en léchant les mains de la Commission qui frappaient notre pays : « la France est le bon élève de la classe Europe ». C'est fait : elle est la colonie la plus méprisée de la Commission européenne.

Juncker le rusé

Jean-Claude Juncker est le candidat à la présidence de la Commission soutenu par madame Merkel contre l’UMP Michel Barnier. Il se situe deux ou trois pointures au-dessus de Manuel Barroso en matière de finesse politique. Fini le régime des moulinets et des coups de menton sans contenu. Fini le temps de l’homme qui parlait huit langues pour ne rien dire. Juncker dit des choses. Il est donc possible qu’il se passe quelque chose avec lui. Au moins parce qu’il semble avoir conscience du danger qui pèse sur l’Europe actuelle du fait de la désaffection massive des peuples à son endroit. Qu’est ce qui me fait dire ça ? Sa décontraction au moment où il s’exprime là où Barroso aurait contourné volubilement et énergiquement le sujet. On comprend donc ma surprise. Pas ordinaire ici d’entendre quelque chose de clair et net. Ainsi quand il dit : « vous pouvez me traiter de libéral et tout ça, mais moi je n’aurais pas fait le Hartz IV de Schroeder ! En Europe le libéralisme c’est Blair et Schroeder qui l’ont amené ». Plus étonnant encore quand il me donne raison sur le fait que la Russie ne peut être traitée sur le mode du retour à la guerre froide ou quand il affirme qu’il ne participera pas au « Russia-bashing actuel ». Si l’on tient compte de l’ambiance asphyxiante sur le sujet, et du fait que cet homme est candidat au nom des va-t-en-guerre sociaux-démocrates et conservateurs, on doit comprendre que ce n’est donc pas rien d’entendre cela. Je donnerai d’autres exemple ensuite de ce « parler net » peu habituel dans le coton poudreux des arcanes européens

Pour le reste, il est évidemment totalement l’homme de son camp. Il s’en réclame avec habileté. Il le fait en récusant la séparation du monde entre les bons de gauche d’un côté et les méchants de droite de l’autre, suppôts du capitalisme. Rhétorique banale des conservateurs. Elle ne lui permet évidemment pas d’éviter de nous assener les simplismes ordinaires de la propagande de droite la plus éculée. Ainsi contre Pablo Iglésias (Podemos, Espagne) et ceux qui protestent contre le coût du remboursement de la dette, Juncker répond que la solution « ce ne peut être de nouvelles dettes »… Un simplisme que personne ne propose. J’ai noté aussi qu’il n’a rien répliqué à mon affirmation selon laquelle « personne ne paiera jamais la dette accumulée ». En tous cas, quels que soient les talents de séduction de l’homme venu dans une salle où il sait qu’il ne gagnera pas une voix, son identité politique lui colle à la peau. Qui me lit voudra peut-être rafraichir son savoir sur le sujet. M’y voici donc.

Jean-Claude Juncker a été Premier ministre du Luxembourg de 1995 à 2013, soit dix-huit ans pendant lesquels son pays est devenu le paradis fiscal maintes fois dénoncé. L’homme est membre du Parti populaire chrétien social. En 1989, comme ministre des Finances et du Travail du Luxembourg, il a activement participé aux négociations du traité de Maastricht. Après quoi on le retrouve dans une brillante trajectoire au sommet de l’oligarchie mondiale pendant les années où le système financier actuel s’est accroche à la gorge du monde. Ainsi est-il, de 1989 à 1995, Gouverneur de la Banque Mondiale, puis de 1995 à 2013 Gouverneur du FMI, avant d’être le Premier ministre du Luxembourg avec le résultat que l’on sait. Il a toujours défendu le secret bancaire. Il faudra qu’il soit battu aux élections pour que le Luxembourg accepte enfin le nouveau système européen « d’échange automatique d’informations » fiscales sur les entreprises, le 20 mars 2014. Point culminant sur le gâteau des bons services à la finance mondiale. Mais ce n’est pas tout. De 2005 à 2013, Juncker a été le Président de « l'euro-groupe ». C’est cette instance, membre de la Troïka, qui a piloté la réponse austéritaire de la zone euro à la crise bancaire et à celle des dettes souveraines. Dans ces conditions, cela aura été un moment bien ébahissant de l’entendre dire que, pour sa part, il n’avait jamais été partisan de l’entrée du FMI dans la Troïka. Après quoi il ajoute qu’il faudrait penser à élargir la représentativité de ce groupe. Une formule sibylline qui annonce une initiative dont mieux vaut ne pas se réjouir d’avance. Car Jean-Claude Juncker a été l’un des artisans les plus actifs de l’Europe austéritaire en tant que président de l’euro-groupe jusqu’en 2013. Le « six-pack » et Traité budgétaire ont été adopté pendant son mandat et le « two pack » a été imaginé sous son autorité. C’est dans ces documents que sont concentrés les moyens d’asservissement financier des nations européennes. Tout cela fait un pedigree politique tout à fait clair. Un réactionnaire fin et compétent en quelque sorte. Dangereux à proportion de ses qualités.

De plus, comme c’est aussi le façonnier du Luxembourg actuel, on peut craindre sans procès d’intention qu’il ait de très mauvaises inclinations particulières. D’abord parce que le Luxembourg est un paradis fiscal selon ce qu’a dit l’OCDE en novembre 2013. Et ce n’est pas d’aujourd’hui. En 2008, l'OCDE avait déjà inscrit le Duché sur la liste « grise », celle des pays non-coopératifs, des paradis fiscaux. Il a été retiré de la liste en 2009 en échange de promesse de coopération. Cela n’a pas dû être convaincant car le Forum fiscal mondial, une instance adossée à l'OCDE, est en train de revoir ses données. Il est question de refaire une liste grise en 2014. Et on trouve déjà que quatre pays ont échoué à ce contrôle de conformité, dit "par les pairs" (les pays acceptant de se noter entre eux), sur la transparence et l'échange d'informations à des fins fiscales. Il s'agit du Luxembourg, de Chypre, des Iles vierges britanniques et des Seychelles. Un joyeux club ! Un autre classement confirme cette mauvaise réputation. C’est le classement des « meilleurs » paradis fiscaux par le magazine Forbes, en 2010. Il place en première position l’état nord-américain du Delaware et en seconde le Luxembourg, juste avant la Suisse, les Îles Caïman, la City de Londres, l’Irlande et les Bermudes… Fâcheuse compagnie confirmée par les mauvais résultats obtenus lors du rapport 2010 du GAFI, le Groupe d'Action Financière International. Il s’agit là d’une organisation multinationale créée en 1989, par le G7 soi-même. Il a pour mission de veiller au respect des normes internationales dans le domaine du blanchissement d’argent… tant de mauvaises indications forment un faisceau d’indications pas vraiment rassurantes. Souvenons-nous que l’encours bancaire des établissements financiers du Luxembourg représente 21 fois le PIB de ce confetti territorial. Par comparaison, celui de Chypre, qui connut la crise bancaire majeure dont on se souvient, n’était que de sept fois le PIB de l’île…

Achevons ce portrait croisé d’un homme et du pays qu’il a façonné. Sur le terrain, ça sent aussi une drôle d’odeur. Le Luxembourg est le siège européen de nombreuses multinationales. Vraiment beaucoup ! Et pour finir, cela fait sens. Ainsi sur 100 000 entreprises déclarées dans le Duché, 30 000 seulement relèveraient de l'économie réelle. Parmi ces grandes entreprises qui ont leur siège à Luxembourg il y a bien sur Arcelor Mittal et un bon paquet des géants de la net-économie, comme Skype et Apple. Pourquoi cet engouement ? Officiellement, l’impôt sur les sociétés est fixé à 29,22%, pas loin des 33% français. Mais le contournement fiscal est la vraie norme. Ainsi pour les « fonds d'investissement », l’impôt est doux comme une plume : 0,01% des actifs. Et pour les hedgefunds, la défiscalisation est presque totale. Pour le reste, le Luxembourg est une plaque tournante du dumping par la combine des travailleurs détachés. On y trouve un nombre record des agences d’intérim « boîte aux lettres » qui profitent du site alors qu’elles n’emploient personne ! Le pompon de l’art du tour de passe-passe le voici. Il concerne le succès de la marine luxembourgeoise. De 155 navires, l’effectif est passé à 254 sous pavillon luxembourgeois en 5 ans. Pourtant, le Luxembourg n’a toujours pas d’accès à la mer !

Le nouvel âge des luttes

Chaque jour, je reçois des nouvelles des luttes qui ont cours, soit qu’on veuille m’informer, soit qu’on me sollicite, soit que le parti décide de s’exprimer et que je sois appelé comme les autres dirigeants à donner mon avis sur un communiqué. SNCM, Hôpital de Garches, intermittents, ferme des mille vaches, Notre-Dame-des-Landes, Lyon-Turin, et ainsi de suite, la liste n’est pas aussi courte que certain se le disent. Je ne m’exagère pas la force de contagion de ces actions. Je vois bien l’émiettement du tableau. Cela n’enlève rien à chacune d’elle. Aussi bien, dans tous les cas, chacune a sa propre dynamique et son propre rythme. Mais toutes attestent une forme de combativité dont certains aspects ont directement à voir avec la sphère politique. Dans chaque cas, quel que soit le sujet, vient le moment où le choc implique le gouvernement et le PS. Dès lors, chaque combat porte comme leçon cette confrontation, souvent odieuse. C’est ici ce qu’on doit appeler une machine à détricoter. Car avant l’ère solférinienne, chaque lutte apportait sa quantité de liens créés ou renforcés avec ce qui était alors la gauche politique. Ici ce n’est plus le cas. Pas seulement parce que la lucidité des combattants leurs apprend que le PS est leur adversaire. Mais parce que, en conséquence de cela, viennent alors toutes les questions que cette prise de conscience créé. « La gauche et la droite c’est pareil ! », « Pourquoi êtes-vous alliés avec eux dans les élections ? », « Ils sont pires que les autres parce qu’ils font semblant, pourquoi ne les dénoncez-vous pas ? ». Comme on le sait, il y a bien des réponses possibles à ces questions. Elles ne sont pas convergentes, loin de là. A la fin, reste donc un goût d’inachevé et de leçon de choses incomplète. Les luttes ne produisent plus une conscience politique claire en ce qui concerne leur lien avec le champ des partis et des stratégies. On ne se rassurera pas en se disant que cela peut apporter de l’eau à notre moulin. Bien sûr, cela en apporte. Les adhésions sont là, n’en déplaisent à ceux qui se délectent des démissions. Surtout des adhésions de syndicalistes ou de citoyens très engagés dans un combat. Ceux qui entrent et ceux qui sortent ne sont pas du même bois.

Mais le fond de l’affaire est ailleurs. Pour le très grand nombre, la gauche, c’est le PS, ses alliés réels ou supposés et le gouvernement. Par conséquent, à échelle de masse, la perte est permanente, comme une hémorragie sans fin. Toute la sphère de gauche entre alors en dépression comme le montrent les dernières élections. Mais ce processus émollient fonctionne également dans une toute autre direction. Car ce qui progresse aussi à grands pas, c’est le rejet du système en général. Le système économique et le système politique. Ce rejet est un programme commun implicite. Un programme qui se croit sans parti ni état-major puisque aucun signal clair lui est envoyé qui le démentirait. Sauf, pour certains, le signal du Front National. De son côté, le Front de Gauche est inaudible, non parce qu’il manque de comités de base ni d’adhésion directe mais parce qu’il a été instrumentalisé pour des alliances et accords qui le situent dans le camp du système. Les sénatoriales n’arrangent rien, bien au contraire ! Suivez mon regard. De son côté, l’extrême-gauche incarne le sectarisme et donc l’impuissance. Une fois posée cette observation du terrain, il faut en tirer des leçons et des programmes d’action. Ce n’est pas mon sujet ici d’y entrer alors même que mes amis sont en pleines réflexion sur le sujet. Mais on sait quelle leçon essentielle nous en avons tirée : une mise à distance concrète et sans concession avec le système ! C’est-à-dire avec le gouvernement et ceux qui le soutiennent. Cela conduit à une ligne stratégique : « le système n’a pas peur de la gauche il a peur du peuple ». Ce qui est bien davantage qu’un slogan simple à manier !

La « fronde » est une fièvre bénigne du système

C’est dans ce contexte qu’a pris place l’épisode du vote dans les assemblées du nouveau budget de l’Etat et de la Sécurité sociale. Il s’agissait pour Valls d’inscrire dans la loi le cadeau de 50 milliards au MEDEF promis par Hollande. C’est donc l’acte fondateur de son mandat de Premier ministre et le vote phare sur le tournant libéral assumé du quinquennat. Le débat et le vote prennent donc deux sens. L’un concerne le symbole politique en cause pour un parlementaire de gauche. Le second implique le diagnostic économique que l’on engage. Pour résumer sur ce dernier point, il s’agit de savoir si le problème c’est le coût du travail ou celui du capital. Si ce sont les cotisations sociales ou le carnet de commande qui est l’urgence. La montée en puissance médiatique des frondeurs avait fait penser que l’importance du sujet déclenchait la prise de conscience et le sursaut parmi les parlementaires PS et Verts qui auraient ouvert une nouvelle phase politique dans laquelle une majorité alternative de gauche pouvait se constituer au Parlement et sinon dans le pays. On connaît le résultat. Rien sur le budget de l’État, sinon de maigres abstentions éparpillées à l’Assemblée nationale. Au Sénat ce fut pire. Tous les socialistes ont fait bloc en votant pour Valls. Ainsi a voté Marie-Noëlle Lienemann, qui par ailleurs fait des propositions de « plateformes alternatives à gauche » entre bons amis de la gauche plurielle ! Arrivé au vote sur le budget de la sécurité sociale où se nichait l’essentiel du cadeau au MEDEF, le dépit est double. Non seulement les effectifs de frondeurs ont fondu au PS, mais ce qui en est resté s’est aligné sur le moins disant.

Ce fut l’abstention. Un vote absurde, je n’hésite pas à le dire. Que signifie-t-il ? Que les frondeurs s’en remettaient au vote des autres composantes de l’Assemblée pour prendre la décision. De qui peut-il s’agir ? Pas de nous, les députés du Front de Gauche sont trop peu nombreux. C’est donc de la droite que devrait venir l’échec du plan Valls ? Imagine-t-on le contresens si une telle mésaventure s’était produite ?  Bien sûr ce n’est pas ce que voulaient les abstentionnistes. Mais cela montre bien la limite d’une attitude où l’on refuse d’assumer ses responsabilités jusqu’au bout. Car dans un sujet aussi grave et central que les budgets de l’Etat et de la sécurité sociale, l’exigence morale est qu’il faut trancher et prendre ses responsabilités. Ceux qui votent contre doivent se considérer comme investis du devoir de proposer une autre politique, un autre gouvernement. On ne gouverne pas un pays par abstention ! Le vote des budgets est fondateur de la majorité et des oppositions. L’abstention signifie que les frondeurs ne sont pas dans l’opposition de gauche comme nous-mêmes. Soit. Quel est alors le sens de leur fronde ? Il s’agit d’un acte interne au PS de désaccord sur la ligne, je l’entends bien. Mais l’Assemblée nationale n’est pas un congrès du PS ni son conseil national ! C’est le lieu d’où l’on est censé gouverner le pays. Du coup, le feuilleton de la « fronde » qui fait pschitt a masqué l’essentiel : le contenu du plan et les 50 milliards offerts au MEDEF. Double victoire pour Valls qui a remarquablement manœuvré dans cette affaire. D’une part son plan a été adopté. D’autre part « l’alternative à gauche » parait plus lointaine que jamais. En tous cas plus politicienne que jamais. Des gesticulations périphériques y ajoutent encore une touche de combines supplémentaires.

La tambouille de « l'alternative à gauche »

Dans le registre des couteaux sans lame, on sent bien que la gamme va s’élargir bientôt fort vite. Après avoir voté le budget Valls, Marie-Noëlle Lienemann tenait une conférence de presse avec l’ancien ministre Paul Quilès, flanqués de Pierre Laurent du PCF et Emmanuelle Cosse d’EELV. Il s’agissait de faire connaitre un document « base de travail » pour « une stratégie alternative » à gauche. On a compris qu’il s’agissait d’un travail confidentiel mené de longue main. Pourtant, il y a une semaine, nous rencontrions, avec le même Pierre Laurent et tout le Front de Gauche, Emmanuelle Cosse et l’état-major des Verts. Ni Pierre Laurent ni Emmanuelle Cosse n’évoquèrent la prochaine parution de cette plateforme. Mais il est exact qu’Emmanuelle Cosse répondant à Clémentine Autain récusa sans ambiguïté que son projet soit de « créer une plateforme alternative ». Puis, répondant à Martine Billard, elle confirma que son intention était bien d’organiser un dialogue avec le PS lui-même. Son objectif assumé est de former « la passerelle entre l’autre gauche et le PS ». L’initiative Lienemann/Quilès a le même projet de façon concurrente.

On sait où ça coince. Détail révélateur, Lienemann se donne la peine d’informer que sa « porte n’est pas fermée » au Parti de Gauche, dont elle affirme qu’il « n’a pas souhaité s’associer aux travaux » de bricolage qu’elle conduit. Air connu. Cambadélis parle la même langue. L’objectif est le même : briser le Front de Gauche en isolant les irréductibles opposants à l’alliance avec le PS. Cela ne peut aboutir d’aucune manière. Le Front de Gauche n’est pas une étiquette, c’est une stratégie. Il est tout à fait possible de débaucher des composantes du cartel comme les élections municipales l’ont montré. La stratégie ne sera pas abandonnée pour autant, comme l’ont également montré les élections municipales. Evidemment, comme dit le proverbe berbère : « la seconde fois que tu te fais avoir, c’est de ta faute ». Nous sommes prévenus. La samba des sénatoriales menées de nouveau sans vergogne au nom du Front de Gauche montre que l’addiction au PS est parfois irrémédiable. Elle recommencera avec les cantonales et les régionales, et ainsi de suite. Nos devoirs pour la rentrée comportent donc une question qu’il faudra maintenant trancher une bonne fois pour que le peuple à son tour puisse trancher par ses bulletins de vote, le moment venu. 


268 commentaires à “Au début de l’été”
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  1. cyrille dit :

    Je ne suis à aucun parti pour le moment. Mais si le Parti de gauche se détache du Parti communiste, je m'inscris au Parti de gauche avec "l'humain d'abord" comme programme socialiste et écologiste. Beaucoup de gens ferons comme moi.

  2. jeannine dit :

    @Fabrice G
    J'ai comme vous entendu par les média le fait que Moralès a fait voter une loi concernant les enfants, mais j'ai cru comprendre que ce n'est pas pour les "faire travailler" mais pour leur "permettre de travailler" a partir de dix ans. Il y a une grande nuance. Dans un pays en grande misère ou les enfants veulent aider leurs parents, et du reste j'ai cru comprendre, que c'est sous leur pression que le Président Moralés a accepté. Ceci demanderait plus d'éclaircissement, mais je ne pense pas que Monsieur Mélenchon refuse de s'exprimer sur le sujet, ce n'est pas son genre, vous le savez comme moi.

    ...Le succès de la marine Luxembourgeoise, de 155 navires l'effectif est passé a 254 en 5 ans et le Luxembourg n'a pas d'accès a la mer !
    Eh bien bien si ce n'était pas si triste et même dramatique, je crois bien que le fou-rire me gagnerait tellement c'est grotesque !

  3. Sortons-nous les doigts dit :

    Concernant le travail des enfants en Bolivie [...]

    [Efit webmestre : Hors sujet. Les deux précédents commentaires qui abordaient cette question n'ont pas été modérés parce qu'il abordaient également des sujets présents dans le billet de Jean-Luc Mélenchon, même si c'était de façon détournée. Ce n'est pas votre cas. Ce blog n'est pas le lieu pour en débattre tant que Jean-Luc Mélenchon n'a pas abordé le sujet. C'est son blog, et c'est lui qui en fixe l'ordre du jour. Vous pouvez remettre vos doigts...]

  4. André dit :

    Le constat d’un large accord pour une sortie indiscutable du système ambiant est rassurant. Encore faut-il ne pas se tromper d’objectif. On ne peut pas proclamer qu’on sort de la politique de l’arrangement entre copains et passer son temps à se demander comment garder ou récupérer les adeptes des appareils qui cultivent cette pratique. L’enjeu est de permettre à tous les membres du parti majoritaire des abstentionnistes qui le souhaitent (et à bon nombre de votants membres ou pas de structures diverses) de s’insérer dans une dynamique jugée par eux susceptible de changer enfin les choses.
    Il y va de la crédibilité de la démarche proposée tant sur le fond que sur la forme et de ce point de vue il n’est pas sûr que la meilleure méthode soit celle du lancement d’une campagne d’adhésions. Il apparaît que l’efficacité des collectifs qui réussissent tient pour une grande part au fait qu’ils sont et sont ressentis comme un rassemblement de citoyens dont chacun laisse délibérément de coté l’appartenance à une structure politique, syndicale ou associative
    Comme largement exprimé la démarche évoquée soulève nombre de questions et notamment celle du financement et celle du caractère...

  5. 25nells dit :

    Bravo M Jean-Luc Mélenchon. Il nous faut le "Front du peuple" très rapidement pour éviter les confusions avec le Front de gauche. Pour les moyens humains et matériels, rien ne vaut la bonne vielle méthode. Campagne d'adhésion, d'affichage, de distribution de tacts. Le tout pour le Parti de gauche afin de mettre en place ce mouvement "Front du peuple".

  6. Menjine dit :

    Il serait bien de toute urgence que les députés au parlement européen interviennent et réinterviennent sans relâche contre l'interdiction du parti Communiste ukrainien dont le tort aux yeux de la junte de Kiev reconnue comme gouvernement légal est d'avoir une vision fédéraliste de l'Ukraine permettant le respect des droits de tous les habitants du pays, y compris ceux des habitants du Sud-Est. Les députés du PGE pourraient aussi réfléchir au fait que les Républiques de Donietsk et Lougansk ont nationalisé les biens des oligarques, proposé une vision démocratique et populaire de leurs Etats. Mélenchon est un de nos rares survivants, on aimerait compter sur lui.

  7. républicain93 dit :

    Il me semble qu'il y a eu ces dernières années (y compris dans ce blog) un important travail d'analyse et de critique de l'histoire des idées au sein du PS, mais que le projet communiste et son évolution restaient dans l'angle mort. Le temps est peut-être venu de questionner publiquement les fondamentaux du PC, en toute amitié...

  8. jpp2coutras dit :

    "Car ce qui progresse aussi à grands pas, c’est le rejet du système en général. Le système économique et le système politique. Ce rejet est un programme commun implicite..."

    Donc, surtout ne pas être implicitement englobés dans ce système. S'en démarquer sans l'ombre d'un doute, sinon on est mis dans le même sac de la politicanaillerie honnie, complice de la caste prédatrice. Ce n'est pas d'élections de tel ou telle que nous voulons, c'est d'érections de nos principes forts qui dominent le paysage politique, au-dessus des arbres qui cachent la forêt. Que tous ceux qui oeuvrent à l'intérêt général se rallient à ce panache rouge et vert. Le mot rose est devenu sombre. Alors pourquoi voterait-on si c'est pour se faire truander systémiquement ? Comme Jaurès, bien campé par Torreton sur Arte hier, batailler pour restaurer une démocratie du peuple souverain et pour la justice sociale, c'est le coeur du combat à mener contre les rétrocrates réacs organisés en "prédature"! C'est ça que les gens veulent entendre en priorité.
    Le système (la Firme) a peur du peuple, pas de la gôche. Merci Jean-Luc Mélenchon pour votre réaction claire et tranchante.

  9. Daniel2 dit :

    Je vais jouer les Cassandre. Quitte à être traité de tous les noms. J'ai lu avec tristesse les commentaires précédents. Pour l'essentiel, on cherche à savoir qui est responsable ? Ainsi, le PC, Laurent, Hollande, les caciques et les traîtres du PS, les gauchistes, les écolos intégristes et les écolos opportunistes, et autre Montebourg et ainsi de suite. Je fais partie de cette famille de déçus. Mais déçu de quoi au juste ?
    Ou est la France majoritaire du non ? Celle qui ne lâche rien ? Celle qui attend la résorption du chômage, le retour de la souveraineté populaire et nationale, la fin des privilèges de cette caste qui nous gouverne ou fait semblant, les régulations incontournables au plan économique (protectionnisme), au plan de la finance (contrôle), au plan de l'immigration.
    Je propose une réponse. Cette France du non (ma France) est réfugiée dans l'abstention ou derrière le FN et bientôt si rien ne bouge à gauche, elle sera intégralement derrière Marine Le Pen. La gauche est perdue, elle n'a plus de réponses aux questions vitales. Elle sort de l'Histoire. Sauf si,?

  10. jihel dit :

    Tiens bon Jean-Luc ! Je me souviens du serment de La Villette. Ce soir-là, j'ai écrit à mes enfants que tu étais entouré de Ponce-Pilate et de Judas. Le discours de Buffet à Nice le week-end dernier et les manœuvres de Laurent me confortent dans mes intuitions. Cependant ces derniers ne m'ont toujours pas expliqué pourquoi de 4 millions de voix sur ton nom se sont réduites de moitié aux législatives pour les lesquelles les dirigeants de Fabien avaient exigé 80 % des postes éligibles. Cependant ça bouge au PC et à la CGT. Ils sont un courant important dénonçant les postures de Laurent, Chassaigne et Le Paon. Il nous faut une ligne claire et exigeante. Les postulants à la lutte des places s'excluront eux-mêmes.

  11. mad madeleine dit :

    @Curtillat 95
    Les propos haineux reprennent sur ce blog et tu as raison, quelle déception pour moi, qui depuis longtemps apporte mon soutien au peuple de Palestine de ne lire qu'un seul commentaire, le tien, sur ce sujet. Dans plusieurs villes de France des voix se sont se sont élevées contre le massacre !

  12. LASIXIEMESINONRIEN dit :

    Camarade Jean-Luc,
    Dans ton dernier billet, tu évoques le vote "utile" contre Le Pen que Hollande ne manquera pas de demander en 2017 à la vraie gauche. Effectivement, ce sera sa seule arme pour se faire réélir. Une question me taraude. Quelle sera la position de toutes les organisations du FdG, si tant est que celui-ci existe toujours sous la forme actuelle ? Nous savons qu'il y a pas mal de divergences sur la question de voter pour Hollande pour éviter que Le Pen passe, y compris pour le 1er tour, hélas. J'ai compris qu'on ne t'y reprendra pas 2 fois. Mais les autres ? Je crains que "certains" négocient quelques avantages. Nous serons alors la risée de tous. C'est pourquoi il est urgent de mettre tout à plat et surtout de réfléchir à notre place au sein d'une nouvelle alliance. On me dit que nous ne pouvons pas nous permettre une certaine radicalité. Soit, mais quelle est la différence entre la soumission permanente qui nous maintient finalement dans une position d'inéligible, à moins d'opportunisme, ou la défense de nos idées de façon moins consensuelle ? Quitte à ne rien gagner, autant le faire dignement.

  13. Daniel 11 dit :

    Agir dès maintenant. Sans même attendre la rentrée. Le GMT doit mobiliser le peuple de gauche, et ce sans tarder. Tous en route !

  14. Jjacques dit :

    Les socialistes avant que leurs dirigeants ne proclament ouvertement leur position social libéral ne font que 14% de l'électorat, la droite 22%, le FN 20%. Je voudrais simplement vous dire pendant que Jean-Luc porte nos voix il faut que nous soyons sur le terrain à militer à convaincre (dans les repas de famille, dans les rencontre avec les amis, les fêtes commune, les anniversaires, en sortie des messes, des mosquée, en boîte, en sortie des boîte, dans les assos) que l'humain d'abord, que la mondialisation est un discours politique que nos enfants comprennent notre république, ces enjeux, la nécessité d'être citoyen pour le vivre ensemble, il faut y aller maintenant. Un pays qui ne sait que faire de 90% de réussite au bac. Posons nous la question ?

  15. gus003 dit :

    PC, PC mais que faut-il attendre d'un parti que seul le mot communiste est un repoussoir pour tant de personnes, quelques fois à juste raisons d'ailleurs. Même si ce mot est beau, il représente un passif que l'on ne peut pas oublier. Sortons de cette erreur d'alliance, même si des communistes adhèrent aux idées de Jean-Luc Mélenchon. Si ces idées correspondent à ce qu'ils pensent et bien qu'ils quittent le PC, on ne va pas tourner en rond cent sept ans. Y'a basta de s'en prendre plein la tronche parce que ses dirigeants ne savent pas dans quel sens aller pour ne pas perdre leur petite place de faut-cul. Pour ma part les seuls valables sont Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard, les autres ne sont que sources de problèmes. Est-ce qu'un jour je verrais ce monde changer, pour le bien de nos enfants et petits enfants ?

  16. Curtillat dit :

    Ami entends tu le vol noir des corbeaux sur la plaine. Plus de 30 morts hier à Gaza et les posts ici tournent sans fin sur la chikayia que l'on sait. Jean-Luc dans ce billet demandait "Que dit François (qui?) à ses amis israéliens et palestiniens ?" Mais on sait très bien que Hollande, ce laquais de Netanyaou prend totalement fait et cause pour l'Etat [...] d'Israël. Mais nous, que disons-nous, à haute et intelligible voix, face au drame qui se déroule à Gaza ? Quand les blés sont sous l'orage, foin de la chikayia s'il vous plait et tournons nous vers l'urgence de l'heure, sauver le peuple palestinien de la barbarie qui avance.

    [Edit webmestre : N'exagérez pas dans l'outrance. Certains qualificatifs ne sont pas admissibles pour décrire une situation qui ne l'est pas non plus sauf à vouloir affaiblir et discréditer son propos. Une fois je corrige, deux fois je modère...]

  17. Michèle dit :

    A l'heure d'été c'est le froid dans le dos qui saisit l'humain face aux bombardements de Gaza et c'est un silence de mort qui déshonore la France présidentielle. La tristesse creuse son sillon dépressif lorsque l'humain ne s'y retrouve pas sauf à lire ce billet qui oeuvre pour mettre du sens et montre que l'état des lieux ou l'état des ruines est la première étape de la reconstruction.

  18. durluche dit :

    La première phase est passée, "qu'ils s'en aillent tous". Ne pas faire partie de ce "tous" est en effet vital. Pour devenir crédibles, ne devrait on pas se dire "pragmatiques" plutôt que "radicaux" ou "révolutionnaires" ? Quand on parle avec les gens, ils sont pour nos idées souvent dans les domaines qu'ils connaissent et contre ou sceptiques dans les domaines qu'ils ne maitrisent pas.
    La grande question, le Front de gauche est-il une force conquérante dont le but est de prendre le pouvoir ? L'électronucléaire est une impasse, au moins dans sa forme actuelle et celle projetée avec les EPR, il faut une unité de parole sur le sujet. L'Europe et l'Euro, la place géostratégique de la France, les pressions qui en résultent mais surtout la puissance que cela donne. Alors, tout casser ou essayer de ne casser que les verrous d'abord en dénonçant les traités et en en proposant un refondateur, qu'il faut écrire, tout comme le cadre de la constituante que l'on souhaite qui n'est toujours pas défini.

  19. domi58 dit :

    Qui veut la peau du Front de Gauche ? La stratégie du PCF, vu le contexte est atterrante. Nous, ceux qui luttons, pour notre travail, pour nos acquis sociaux, devant le danger de l'extrême droite, avons le devoir de faire l'union, un 2ème Front Populaire pour une VIème République. Alors, mes camarades, élus par nos voix, marchez avec nous pour une République sociale ! Sinon point de salut. C'est Le Pen qui raflera la mise, car son discours aujourd'hui vole notre argumentaire. Elle se met sur nos lignes, sans vergogne et sans état d'âme, puisque le Front de Gauche unitaire est aux abonnés absents. Si elle prenait le pouvoir, jamais on vous pardonnera un tel abandon !

  20. thersite69 dit :

    Dans ma ville le FdG est complètement monopole du PCF. Or j’approuve ce que dit le PG, écosocialiste : un seul écosystème est compatible avec la vie, ce qui fonde la recherche politique d’un bien commun de l’humanité, et celle du renoncement au productivisme. Ce que ni le PS ni le PCF ne partagent encore avec nous. Et le PS veut reformer le capitalisme! Mais les militants communistes et les travailleurs salariés prennent conscience des malfaisances aussi culturelles de ce système et de sa «stupéfiante irresponsabilité », dit Jean-Luc Mélenchon, lorsque celui qui n’a aucun capital en propre « n’achète plus un yaourt, mais sa minceur, n’acquière plus un véhicule, mais sa virilité » et doit revendiquer qu’ici « les carottes ne sont pas un fruit exotique ». Ne cherchons plus tant un Front avec ou contre les partis traditionnels de la gauche qu’à travailler à la prise de conscience de tous les « gens de peu » pour transformer les rapports sociaux., en harmonie avec les possibilités que permettent les progrès dans les moyens de production ? Soit un projet populaire de programme partageable, autonome, non préconçu idéologiquement dans les partis traditionnels de la gauche?

  21. cruel dit :

    Bonjour Jean Luc Mélenchon; j'adhère à 100 % à tes propos sur la défense de la Palestine contre l'agréssion d'Israel.
    Je comprends ton indignation et ton message qui nous demande de nous indigner.
    Le conflit Israelo Palestinien fait 10 000 morts en 20 ans. C'est honteux, tu en appelles à l'intervention de Hollande.

    A 50 kilomètres de là, en Syrie, la guerre civile, et ses bombardements à fait 170 000 victimes en 3 ans. Personne ne s'indigne ici. Tu en a appelé à la non intervention de Hollande dans ce conflit.

    Ma question est la suivante, un mort de ces régions a il plus de valeur pour nous s'il appartient aux valeurs des gauches internationales comme la Palestine, ou alors devons nous nous indigner de manière universelle contre la barbarie et les états qui bombardent les peuples, et ce, de quelques valeurs politiques qu'ils appartiennent ?

  22. turmel jm dit :

    Le billet de j Luc Mélenchon décrit une situation tout à fait exacte. J'enrage de lire dans l'huma les louanges adressés aux soit -disant "frondeurs" ",énervés",et toutti-quenti du PS. Comme si c'était de ce coté que viendrait l'alternative. Leurs différents votent à l'Assemblée Nationale les discréditent un point c'est tout.
    Marc2 @39 décrit bien de mon point de vue la situation dans notre parti (PCF) Sa démonstration sur le quantitatif et le qualitatif me convient. Nous en arrivons quelques anciens à nous réunir entre nous pour voir comment nous pouvons empêcher la dérive mortifère..mais le constat est le même que celui énoncé par Marc 2. Quant à nous,plus de 63 ans vous comprenez bien...Nous ferons ce que nous pourrons. Un petit conseil tout de même à celles et ceux qui sur ce blog pensent qu'une fois le PCF en dehors du FdG cela ira beaucoup mieux. Malheureusement c'est le contraire qui se passera. Non seulement le FdG sera mal en point,et terminé des perspectives pour notre peuple,ensuite, tous les partis PG,PCF etc se concurrenceront avec LO et le NPA afin de savoir lequel se rapprochera le mieux électoralement des 5%... Non ce scénario catastrophe ne doit...

  23. Curtillat dit :

    Palestine. J'entends bien Mr le Wm. Je laisse donc les intervenants de ce blog trouver in petto le qualificatif le plus approprié pour caractériser l'action d'un Etat qui piétine le droit international depuis plus de 60 ans ou qui sème la terreur à Gaza dans la population civile. Merci pour votre travail vigilant. André.

  24. electeurexigeant dit :

    Tout comme @Cyrille 101, si le PG se détache de la direction du PC et des communistes qui soutiennent sa stratégie suicidaire, je suis prêt à adhérer à nouveau au PG. Par ailleurs je reviendrai aux urnes et je voterai à nouveau pour le FdG ou le front du peuple. J'en connais beaucoup d'autres qui feront de même. Le peuple souffre de la politique proposée par les sociaux-libéraux au pouvoir. Le temps de la "lutte des places" encore compréhensible par le peuple dans les années 80 et 90 ne l'est plus aujourd'hui. Les électeurs exigent aujourd'hui clarté et cohérence !

  25. jeannine dit :

    Le gouvernement d'Israêl martyrise la population de Gaza...

    Certains sur ce blog, avec raison du reste, s'indignent de la situation a Gaza. Mais ce n'est pas en s'en prenant aux autres pour leur manque supposé de réaction, que cela réglera cette horrible situation. A chacun sa réaction et parfois devant l'inimaginable on reste en état de sidération, cela ne veut pas dire indifférent. Monsieur Mélenchon a exprimé clairement son indignation, nous approuvons, non ? Que faire d'efficace, sans incantation, j'avoue humblement que je n'en sais rien.

  26. sestacq didier dit :

    Les analyses de Mr Mélenchon donnent toujours des raisons d'espérer et de s'engager. A lire les commentaires après ce billet, je suis plutôt désespéré. Une quinzaine d'années d'adhésion militante au PCF m'ont appris que reporter ses erreurs sur les autres ouvrait des impasses. La stratégie remplaçant progressivement l'action politique. Alors aujourd'hui croire que l'éloignement des électeurs de gauche serait du à l'attitude du PCF relève comme l'on dit de la pensée magique. Comment imaginer que les gens qui souffrent de la politique menée hier et aujourd'hui se préoccupent des alliances de tel ou tel. Ils attendent des solutions à court terme et des actions pour sortir de leurs difficultés de vie. Egalement comment peuvent-ils choisir à gauche leurs représentants parmi ceux qui s'accommodent des privilèges de leur statut d'élu. Les barons du PS, la famille Le Pen et malheureusement certains du PCF profitent du système. Retrouver de la crédibilité en proposant l'abolition des privilèges ou pour le moins le droit commun pour tous les élus politiques et la reprise de notre souveraineté par une rupture radicale avec l'UE si nécessaire réduirait peut être l'espace du...

  27. Michel Graziano dit :

    Bonjour à tous
    En Palestine, Israël, Gaza en effet c'est plus que dramatique depuis des decennies et à mon avis c'est pas prēs d'en finir, mais malheureusement ce sont encore les ricains bien secondés par les Anglais qui dirigent tout çà. La France avec Hollande en tant que bon petit toutou les suit.

  28. Nadia Moisset dit :

    Je suis tout à fait d'accord avec l'analyse de Jean-Luc Mélenchon. La seule solution pour repartir au combat sur des bases claires c'est le positionnement sans ambiguïté des composantes du Front de Gauche sur une totale séparation d'avec le PS. Les gens n'en peuvent plus de ces confusions qui entraînent le "tous pourris".
    La Direction du PC est hélas du côté des magouilleurs et des traîtres à la cause de notre peuple, dont la quasi totalité du Parti Socialiste. Il est temps de nous en séparer. Les militants purs de ce parti nous rejoindront. Seule une rupture confirmée par des statuts d'organisation sans concession du Front de Gauche ou d'un autre sigle s'il n'y a pas d'autre possibilité que d'abandonner notre Front nous rendront notre lisibilité et au delà notre énergie à rassembler notre peuple.

  29. marianne31 dit :

    Il faut que le PG se sépare nettement du PS tant que les dirigeants de ce parti votent pour les traitrises de Hollande. L'Humain D'abord, un vaste programme qui peut rassembler beaucoup de gens sans étiquette politique.

  30. Alain44 dit :

    Dans économie politique, il y a science et politique. Nos gouvernants ont oublié le politique, tout accaparés qu'ils sont à préserver leurs profits. C'est une voie sans issue et le peuple va dire un jour non, ça suffit ! Ce jour là, il est nécessaire de savoir prendre les rênes de l'attelage. En général à ce moment là nos dirigeants sont tétanisés par les responsabilités et disent qu'il est temps de terminer une grève ou que la chienlit a assez duré. Pour réaliser la transformation, pour changer de paradigme, il est indispensable d'avoir le peuple derrière ceux qui seront dignes d'incarner le changement. Tout un programme dont je ne vois pas l'ombre d'un commencement, mais parfois une étincelle !

  31. bertgil dit :

    Au début de l'été
    Trés juste ce que vous écrivez sur la France flouée en Europe ou Juncker le rusé. Mais ces constatations devraient normalement amener le FdG à sortir des traités européens. Vous étes sur une ligne de désobéissance. Cette ligne ne ménera nulle part. La vraie rupture avec le PS et ses acolytes serait la sortie des traités européens et de l'Otan. Tout le reste, ce n'est que du bruit.
    Le front de gauche est moribond. Le PC et en sous main le PS l'aideront à mourir. Ces deux partis ne veulent pas d'un nouveau parti à gauche. Il ne sert à rien de faire comme si tout baignait, et donc éluder les réalités. Le Parti de gauche doit changer de nom. Le mot gauche a été galvaudé. Il faudrait le remplacer par des mots de rassemblement, ou autres, beaucoup plus large que gauche. Pour rebondir les vieux slogans ne seront plus de mises. Les abstentionnistes ne souhaitent plus rêver.

  32. PG dit :

    Bonjour, je n'arrive pas à comprendre ceux qui veulent nous faire croire que l'attitude des dirigeants PC n'a occasionnés aucun déficit ou si peu pour les élections municipales et européennes. C'est à se demander sur quelle planète ils vivent. Les communistes en général n'ont jamais étés visés, seuls ceux qui ont suivi leurs chefs le sont, tout comme le seront ceux qui préfèrent s'allier à madame Autain. Tous peuvent comprendre ce qui est intolérable pour les personnes qui veulent voir l'humain d'abord éclore, naitre. Ce n'est pas avec des arrivistes qui se rallient au PS que nous y parviendrons.
    Oui effectivement, il n'a pas été relaté ou très peu, le drame subi par le peuple palestinien, sur ce blog. Mais sur les réseaux sociaux, il y est amplement. Les atrocités infligées à ce peuple sont inacceptables et pourtant nous sommes impuissants devant ce drame. Que faire pour que cela cesse ? Avec un président comme nous avons, qui ose plaindre le peuple juif alors que c'est le peuple palestinien qui est maltraité ! Il est évident que c'est le gouvernement Israélien qui est cause ce drame. Je regrette vraiment d'avoir voté Hollande en mai 2012.

  33. Dmitriev dit :

    Cher Jean-Luc,
    Vous le savez, rester dans le flou et laisser les tambouilles politiques se faire en notre nom est mortifère. De même que rester dans cette ambiance où l'insulte et la diffamation à l'égard du PG se diffusent par médias interposés et réseaux sociaux (avec l'appui d'une girouette aux accents revanchards et aigris) ne fera qu'accentuer les blessures de part et d'autre des militants du FdG. Il faut rompre avec la direction du PCF. Elle a d'ailleurs déjà rompu. Comment construire avec un allié qui regarde dans la direction opposée ? On se tiraille, on se détruit à petit feu.
    L'appellation d'un mouvement ne doit pas non plus nous empêcher de tracer notre ligne claire, cohérente et constructive. Comme beaucoup, je ne souhaite pas qu'on bataille pour elle. Elle a déjà été usurpée, elle le sera de nouveau. Je nous fais confiance pour en inventer une autre. Prendre cette décision n'est pas être sectaire. S'écarter des intrigues entre partis nous rapprochera des citoyens et des militants de terrain.
    Merci encore pour tout ce que vous faites.

  34. Pierrot de Pont dit :

    Concernant la position à adopter vis-à-vis du PC et sa position à l'intérieur du FdG, un dilemme ressort de ce blog et surtout de ses commentateurs sur la distinction à opérer entre les militants et sympathisants communistes, très largement favorables à la ligne FdG sur la base d'un NON clair aux politiques austéritaires et à ceux qui les mènent ou s'associent à ceux-ci, et la direction et les élus, oligarchie dépassée qu'il conviendrait, pour clarifier le débat, de nommer à présent fabiennois du nom de leur siège de parti, place du Colonel Fabien, comme pour les solfériniens qui ne méritent que celui du lieu où ils osent se proclamer Parti Socialiste. Je pense qu'ainsi les camps se trouveraient bien mieux délimités et la question du maintien ou non du PC en tant qu'organisation dans le Front de Gauche, maintenu et amélioré, facilitée. Il faudra bien en effet que soit assumé le choix du soutien effectif au parti majoritaire par le jeu d'alliances électorales passées (et à venir aussi sans doute), en dépit d'une défiance sur tous les aspects de sa politique. Qu'on se proclame de gauche ou ce que l'on veut, il n'est pas de politique viable sans un minimum de cohérence

  35. Anabase dit :

    C'est curieux, j'étais justement dans une réflexion identique à Allan Berger, commentaire 1. Les mots des gouvernements sont autant de mensonges, la démocratie ne se fait jamais, les protestations n'ont pas d'écho sinon un mépris cynique.

  36. gege dit :

    @112 Lasisièmesinonrien
    On nous a déjà fait le coup avec Le Pen pour faire réelire Chirac avec 80%. A cette époque je ne suis pas tombé dans ce piège. Vous avez vu ce qu'il nous a mis ! Et demain je referais pareil Marine Le Pen prend plus l'eau que les voix. N'oublies pas que son score actuel ne se fait qu'avec 60% d'abstention. Compte-tenu du spectacle de déliquescence qu'offrent l'UMP et la nouvelle droite solférinienne, l'abstention ne risque guère de baisser. Nous sommes, à mon avis, les seuls à pouvoir redonner une certaine confiance, à condition de couper les ponts avec les libéraux et leurs proches affiliès à la course aux postes.

  37. FLASZYNSKI dit :

    Bonjour,
    Tous vos commentaires sont justes et les sujets abordés très importants. Mais compte tenu des articles qui foisonnent depuis un mois dans les médias qui visent le PG et donc votre action, la tambouille m'éclaire. Les grandes manoeuvres pour être le challenger du candidat FN ont commencé. Au PS la priorité est d'éliminer le Front de Gauche. Le PC pas de souci, reste le PG. Il suffit de travailler au corps quelques élus et militants.

  38. Denis F dit :

    @ 131 bertgil
    Bravo, camarade rien à redire, on ne peu être plus clair. La flagornerie n'est pas ma qualité première, mais encore une fois bravo, le top serait de venir le dire à la grande messe de Grenoble, aux "remue-méninges". Merci à toi.

  39. Erick dit :

    @Tonya 42
    "Et vous frondeurs du PC (qu'on n'entend pas, hormis ici) les vôtres. Sans vous, on ne pourra rien. Pas même Jean-Luc Mélenchon, soupçonné (à tort) de vouloir conquérir la première place."

    Le problème, c'est que les mots de Jean-Luc Mélenchon et des commentateurs contre le PCF deviennent aussi un repoussoir. Que Jean-Luc Mélenchon n'ait rien voulu comprendre de la tradition du communisme municipal, qui date de la création du parti, c'est une chose. Qu'il caricature les dirigeants du PC en traitres en est une autre. Il n'existe pas de PC "informel", et la plupart des militants, qui sont toujours consultés, restent en phase avec le sommet. L'aller-retour démocratique fonctionne. Certains veulent un FdG sans PC. Je leur souhaite du courage, vu que les actions sont massivement portées par les militants du PC, et payées également. Evitons le déchirement. Je crois P. Laurent sincère dans sa volonté de créer une alternative de gauche, et c'est un travail difficile. Je comprends aussi que ses interlocuteurs puissent paraître infréquentables, mais allons-nous finir comme le NPA ? Faut-il regarder sans broncher ? Non, agissons, et cessons de nous insulter.

  40. MOREAU dit :

    @Erick
    Comment construire "une alternative de gauche" avec des élus ou responsables politiques qui acceptent par une abstention ou vote positif une politique néolibérale. Je ne comprends pas. Jusqu'à quel stade de casse et de recul social, de cadeaux au Medef, de chômage record, de misère, il faudra continuer de créer "une alternative de gauche" avec ces mêmes responsables. Est ce que la gauche c'est juste des lamentations, des incantations, des prières ou des pleurs devant les médias et de détruire les dos tourner toutes les valeurs du Conseil National de la Résistance. Il était si facile - dans les années 70 - de se revendiquer d'égalité sociale, écologie, utopie, émancipation à une époque de prospérité économique. Sous l'ère néolibérale voilà la véritable heure de vérité.

  41. Hold-up dit :

    @ 121 cruel
    Si tu n'a jamais rien lu sur Zbigniew Brzezinski, l'un des stratèges géopolitiques des USA, je t'y engage bien volontiers. Tu comprendras mieux comment la déstabilisation du Moyen-Orient est rondement menée depuis plus d'une décennie par certaines grandes puissances. Pour plus de justesse de propos, je t'engage aussi parallèlement à lire la déclaration du Parti de Gauche vis à vis de la guerre civile syrienne. Elle t'éclairera sur la solidarité du Parti de Gauche avec le peuple syrien et des solutions à apporter à la guerre fratricide. Dois-je te rappeler que l'intervention militaire française en Libye qui s'est conclu par le lynchage du principal bailleur de fond de l'UMP (devenu trop voyant au fil du temps) a fait plus de 55000 morts civils en quelques semaines. Qui s'en soucie sous nos latitudes ? BHL, le Raspoutine de l'OTAN et principal inspirateur du massacre de centaines de milliers de personnes innocentes?

  42. Bod dit :

    Les chefs du PC veulent revivre l'expérience du "programme commun", mais sans programme, qui les vit deux ans au pouvoir, puis jetés à la porte. On voit l'intérêt pour les permanents mais pas pour les électeurs. Ils sont devenus des boulets pour le FdG, qu'ils s'en aillent tous.
    Quand à EELV le moins que l'on puisse dire des cadres, c'est que la franchise ne fait plus partie du kit de base. Eva doit avoir du mal à avaler cela.

  43. theo.brun dit :

    @ marco polo
    la solution est effectivement de créer un "Mouvement du peuple" regroupant les partis, mouvements, assos, particuliers

    C'est le tuer dans l'oeuf ! C'est au peuple de se dresser en mouvement grâce à ses citoyens sans pour autant être encartés "parti mouvement et assos". Non par dégout des structures, mais parce que nous avons vérifié qu'au pied du mur, elles ont tendance à ne choisir que leurs intérets "partidaires".

  44. Francis dit :

    @ Erick 139
    Mélenchon n'a pas compris "la tradition du communisme municipal, qui date de la création du parti"

    Tradition ? Comment un parti révolutionnaire peut-il se retrancher derrière une tradition vieille d'un siècle pour justifier l'alliance avec un parti actuel qui a totalement abandonné le socialisme et qui met en œuvre une politique économique et sociale dictée par les forces de l'argent ? Ne comprenez vous pas que l'opération en cours au PS c'est la destruction de toute la gauche pour créer un parti "démocrate" et surtout empêcher toute mise en cause du système capitaliste. Nombre d'adhérents du PS ne comprennent pas ce qui se trame et sont convaincu qu'ils ne peuvent pas faire autrement. Les discussions avec le PS ou certaines de ses tendances ne fait qu'ajouter à la confusion. Depuis que je vote, j'apporte ma voix au PCF et je puis vous assurer que je suis très en colère contre la direction actuelle de ce parti. Suis-je devenu anti-communiste ? Certainement pas. J'ai moi même été un partisan de l'union de la gauche, mais aujourd'hui il m'apparait que cette gauche a disparu. Il faut donc en...

  45. Bob.pollet dit :

    "Nos devoirs pour la rentrée comportent donc une question qu’il faudra maintenant trancher une bonne fois pour que le peuple à son tour puisse trancher par ses bulletins de vote, le moment venu."

    Ne m'en veux pas Jean-Luc, mais que voila bien l'unique proposition que tu fais et naturellement elle ne vise que des lendemains et que des élections. Mais crois tu que le peuple qui en bave aujourd'hui veuille attendre d'éventuelles prises de pouvoir, possibles à la saint glin glin ? Si nous tenons compte des résultats des élections, le peuple a déjà tranché. Alors pendant que nous nous évertuons à espérer que le FdG grossisse par la venue de quelques frondeurs (merci @André 104), le peuple lui espère des gestes de résistances dans son quotidien et que lui proposons nous ? "on verra demain... à la rentrée " ! "L'humain d'abord" et "prenez le pouvoir" sont à vivre maintenant et le peuple nous crie "comment ?" On répond quoi ?

  46. stephane.D dit :

    Et ça continue, en un an les 500 plus grosses fortunes françaises ont grossi de plus de 15%, depuis 1996 la fortune cumulée des 500 plus riches a quintuplé et celle des 10 premiers ont été multiplié par 7. Cherchez l'erreur. Allons-nous continuer comme ça longtemps à faire des commentaires sans réagir ? Unissons nous, qu'il y a des malentendus avec ce que je lis sur les derniers commentaires, je comprends, mais la regroupons nous, laissons notre fierté dans une poche et avançons pour lutter et surtout pour ne plus être tondu dans l'année ou les années à venir.
    [...]

  47. Colin dit :

    Les discussions que je peut avoir avec les camarades du PC montrent que la plupart soutiennent Laurent et souhaitent une alliance avec une partie des socialistes, ce qui ne serait évidemment pas sans conséquence en terme programmatique. Mais le but de leurs dirigeants est de deux ordres. Se renforcer grâce à une nouvelle dynamique qu'ils espèrent de "la gauche" et éliminer le PG. Leurs sympathisants suivront pour la plupart du fait du clientélisme. C'est grâce à ce clientélisme que le PS peut encore perdurer, que le vrai courant révolutionnaire est en panne et par voie de conséquence conduit au découragement et à la monté du FN.

  48. klavertrio dit :

    Je pense qu’il faut regarder du côté de Syriza en Grèce, Podemos en Espagne ou même M5S en Italie, et on peut constater que dans chaque cas, ces "formations" (qui sont en réalité mouvement social) n’ont aucun lien avec le pouvoir, ne se compromettent pas, ce qui n’est pas le cas du FdG. Donc on voit bien comment un front/coalition ("Coalition pour l’humain d’abord" ?) avec le PG, le NPA, et plus largement tous les mouvements sociaux, c’est-à-dire dans un cadre hors parti/qui fait exploser le concept de parti, pourrait être bien plus proche de ces mouvements que le FdG.

  49. Carol D. dit :

    @ JLM
    Merci pour ce tour d'horizon lucide et impitoyable

  50. Jean-François91 dit :

    @139 Erick
    Faut-il rappeler que le FdG s'était réuni sur un programme qui proposait autre chose que les renoncements de la "gauche" hégémonique déliquescente. S'imaginer "ramener à gauche" un PS libéral était déjà irréaliste il y a 3 ans. En 2014 le gouvernement PS ne va pas simplement dans une direction divergente. Dans tous les domaines, il va dans une direction diamétralement opposée à celle d'une émancipation du peuple.
    Relisez L'Humain d'abord ! Avec les sociaux-libéraux au pouvoir, pas un paragraphe qui ne soit égratigné voire attaqué sauvagement. Pour obéir à quoi ? Aux actionnaires, au marché, à la finance, à l'Europe libérale, à l'OTAN, à l'atlantisme, à l'impérialisme, de l'Afrique à l'Ukraine en passant par le Moyen-Orient. Nous demandons la VIème République, eux attaquent la démocratie locale. Ils expulsent comme avant. Même l'éducation à la non-discrimination est trop pour eux. La situation du pays est grave. Pour qu'un peuple redevenu souverain mette fin à la souffrance, L'Humain d'abord est un programme minimal. Hors de cette base de discussion, il n'y a que compromissions. Quel que soit l'interlocuteur.


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