30mai 14

Pendant que la poussière retombe

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Ces quelques lignes sont destinées à rassurer les amis qui s’inquiètent de mon silence. Je suis très honoré de leur inquiétude. Je leur dis ce que l’expérience de la lutte apprend : après le choc, il faut donner son temps à la poussière pour retomber. En ce moment je participe activement au processus de discussions collectives qui occupent notre calendrier au Parti de gauche. On analyse ensemble. Avec soin, en dépit de l’immense fatigue qui nous accable tous. Et dans le retour en boomerang de tous les problèmes de nos vies personnelles si malmenées dans cette interminable campagne. Tant que nous n’aurons pas conclu, tous ensemble, tant que je n’aurais pas fini de recharger l’éponge à idées auprès de mes camarades, je ne m’en sens guère pour allonger le torrent commentateur actuel. Je n’ajouterai pas donc ma contribution au flot de ce que je lis et lirai encore à propos du score du Front National. Ce genre politologique a tendance à tourner en rond depuis vingt ans autour des mêmes compilations d’analyses sociologiques et de notations psychologisantes. J’y trouve souvent une sorte de déterminisme mécaniste finalement moins utile qu’il y paraît. En objectivant les causes, on finit par oublier les effets et par nier les dynamiques qu’ils contiennent. A la fin, je pourrai même m’intéresser davantage à ceux qui produisent ces commentaires qu’à l’objet qu’ils pensent traiter. Car, après tout, n’est-ce pas là l’énigme la plus troublante ? Tant de profondes pensées en trente ans. Si peu de résultats !

Comment se fait-il que le monstre soit toujours là après tant de commentaires et analyses si intelligents, tant d’indignations, tant d’enquêtes médiatiques si bien illustrées qu’elles ont même fini par tourner au publireportage ? Comment est-il possible qu’après avoir montré quel danger contenait ma ligne d’action « Front contre Front » dans la campagne présidentielle puis à Hénin-Beaumont, de « mettre au centre de la vie politique le Front national » comme le firent tant de bons esprits au PS, dans les médias et même au Front de Gauche, le danger ne se soit pas effacé tout seul ? Que sont devenues les pieuses admonestations qui me furent faites alors ? Les subtiles recommandations d’action ? Rien. Paroles verbales. Mais on crut la page tournée une fois acquis mon dépit. Je doute que l’actuelle phase de bavardages aille plus loin que d’habitude. Jusqu’à la prochaine crise et le prochain flot de commentaires. Cette façon d’aborder les défis du champ politique me parait très socialement typée. Ceux qui nient la centralité du conflit social et politique dans nos sociétés abhorrent, en réalité, d’une façon générale, le conflit. Si l’on voit bien quelles catégories sociales trouvent leur compte à cette attitude, je n’en méconnais pourtant pas l’ancrage intime comme il en va de toute idée bien répandue. Rien n’est plus puéril que cette négation de la réalité. Si je faisais du Wilheim Reich de comptoir, je dirai que les mêmes veulent surtout ignorer comment leurs parents les ont fait venir au monde. Le conflit, ils pensent le résoudre en diluant dans les piapiatages. La scène politique est alors transformée en divan. Mais s’il est vrai que si « les grandes peurs périssent d’être reconnues » selon le mot d’Albert Camus, il ne faut jamais oublier que la remarque est d’ordre intime. Elle ne vaut rien dans une arène face à un reître en tenue de combat. La psychologisation de la politique, la négation prout-proutesque de la conflictualité sociale, la révulsion pour la fonction tribunicienne ne se contentent pas d’entretenir une illusion neuroleptique pour ceux qui la pratique où l’ingèrent. Elles privent cette conflictualité de ses canaux d’expression et d’affirmation. Elles contribuent ainsi à l’intense aculturation politique en cours. Les bavards médiacratiques et les voleurs de mot solfériniens, en croyant tout diluer dans les gloses, préparent une violence mille fois pire que celle qu’ils pensent contenir avec leurs bavardages émollients.   

Je ne m’intéresse donc pas à reprendre ce qui a été mille fois décrit, y compris par moi. Le bilan est celui-ci. Toutes les étapes où il était possible de contrer la construction du Front national ont été ratées. Depuis la proposition d’interdiction il y a vingt ans jusqu’à la mise en ligne du Front de Gauche comme contrepoint, tout a été vain. Les bavards ont gagné, tout le temps, sur toute la ligne. A présent, le champ politique est entièrement polarisé par le noyau lourd des idées que porte le Front national. Le champ idéologique est au diapason. Le fumier de la décomposition de la société sous les coups du libéralisme a fourni le terreau propice. Mais je réaffirme qu’il n’y a aucun lien mécanique entre une situation sociale et un système d’idées. La dynamique du Front national n’est pas dans la personnalité de ceux qui y adhèrent mais dans celle de ceux qui ont laissé faire ou instrumentaliser cette présence et ont pensé y trouver leur compte de quelque façon que ce soit. De la haine des musulmans dans les salles de rédaction à la peur des rouges chez les bien-pensants, en passant par la rouerie des maîtres chanteurs du vote utile, une considérable armée de tireurs dans le dos s’est continuellement mobilisée en toutes circonstances, pensant tirer son épingle du jeu. Le savoir n'apprend rien pour la suite, sinon à garder intacte et renforcée notre méfiance. Comme je viens de dire qu’il ne me sert à rien de reprendre les ratiocinations habituelles sur le sujet, je veux plutôt examiner les dynamiques en cours. Il faut penser l’Histoire comme on pense un mouvement, non comme une juxtaposition de photos figées.

Aux conditions actuelles, parce qu’elle est en dynamique, rien ne peut plus barrer la route de madame Le Pen. Mieux : le fruit va lui tomber tout droit dans la bouche. Toute la décomposition en cours du champ politique, ou bien alimente directement son fond, ou bien emporte sans combat les digues qui s’y opposeraient. La physique de l’Histoire n’a d’ailleurs jamais fonctionné autrement. Les grands mouvements comme les petits ne sont pas linéaires. Ils suivent des lignes de croissance ou décroissance saccadées où des pics succèdent à des paliers. Les prochains condiments qui vont alimenter le suivant pic sont en place. D’un côté l’implosion de l’UMP, libérant de vastes pans de sympathisants de tous niveaux, de l’autre la débilité de l’équipe au pouvoir et de ses supplétifs entretenant tous les ingrédients d’une implosion autrement plus dangereuse : celle de l’Etat. Que les auto-flagellant se rassurent, je ne nous oublie pas dans ce tableau. Notre score à l’orée du nouveau cycle politique ne nous permet pas d’être l’alternative dans le chaos qui s’avance. Faisons bref. Commençons par l’aveu qui libère chacun de ses responsabilités : tout est de ma faute. Deux cent professeurs cyclotrons, au moins, des deux sexes, sont prêts à en faire la démonstration. Ils sont également prêts à faire don de leur personne pour incarner dorénavant la cause. Quatre cent autres sont prêts à leur tirer dessus en toute amitié sitôt qu’ils se mettraient à la tâche. Une fois cette mortification rituelle accomplie, je préfère souligner, pour le lecteur rapide ou le journaliste pressé qui recopie sans lire, que je n’en crois pas un mot. Pour moi, c’est dans la pente des évènements qu’il faut chercher la cause des dynamiques en cours. Et c’est là que se trouvent les solutions à éprouver. Que nous ayons échoué jusqu’à ce point ne signifie nullement que nous y étions condamnés. Ni que pour soutenir nos raisons d’alors et la justesse de l’entreprise d’alors nous nous interdisions de passer à autre chose, à explorer d’autres chemins. Le fil conducteur de notre action ne doit pas être dans la momification des cadres qui l’ont porté mais dans l’audace qui nous a fait les imaginer. La première réponse au moment, c’est la volonté de ne « rien lâcher » et, pour cela, d’être vigilant, à l’affut de toute brèche qui viendrait à s’ouvrir dans le mur qui nous enferme actuellement. Et s’il le faut, on creusera avec les doigts.

Quand le programme néolibéral s’abat sur une société, celle-ci, après des transes plus ou moins longues, est en proie à un processus de nébulisation qui conduit au point « qu’ils s‘en aillent tous » où toute la superstructure du système vole en éclats. Ce processus n’a ni nom ni visage. Ce sont les circonstances et l’Histoire longue de la société considérée qui les lui donnent. En France, nous avons échoué à le donner. On connaît la responsabilité du système médiatique dans cette disqualification méthodiquement organisée. Ma diabolisation permanente, la dédiabolisation de madame Le Pen, les monstrueux déséquilibres de temps de parole audiovisuels, ont un rôle essentiel. Mais nous avons aussi notre responsabilité. Notre Front de Gauche a un large pied dans le système comme l’a montré la séquence des élections municipales. Dès lors, les petits arrangements et alliances à géométrie variable, au-delà même de leur légitimité locale ou non, nous ont directement associés au spectacle des poisons et dentelles du système. Dès lors, nous nous sommes rendus illisibles ou, pour dire plus vrai, nous avons été rendus suspects dans un moment ou les suspects subissent, à juste titre, très vite un mauvais sort ! En une campagne électorale, tout le travail d’autonomisation a été détruit aux yeux du grand nombre. Dans le même temps, ma diabolisation amplement répercutée dans tous les registres, nous a coupé des frivoles classe moyennes des centres ville. Toute l’énergie mise à essayer d’en effacer les traces dans les malheureuses maigres semaines de campagne européenne n’a servi a rien, et les accrocs répétés en chemin n’ont rien amélioré. Quant au cap stratégique, la difficulté à faire accepter partout dans nos rangs l’idée et le mot « d’opposition de gauche » ne ressort pas de l’habituel pinaillage qui veut que toute expression soit immédiatement critiquée de façon purement destructrice et sans contre-proposition à la mode des groupuscules gauchistes. C’est une résistance lourde de sens et d’illusions. La marche au point « qu’ils s’en aillent tous » est aujourd’hui incarnée par madame Le Pen. Sa dynamique est de nature révolutionnaire, sa puissance contribue à miner le système. Celui-ci n’a guère de moyens immunitaires à mesure que s’approfondit l’incurable stupidité de ceux qui le dirigent, en même temps que leur impuissance à faire autre chose que ce que les auteurs de pianos mécaniques à Bruxelles ont pré-perforé pour eux.

Je ne suis guère optimiste à cette heure. Notre faiblesse nous rend la tâche plus difficile encore qu’elle l’était. Nulle pièce ne bouge. Le gouvernement a confirmé son cap ultra droitier en même temps que son rabougrissement. C’est une stratégie frontale sans les moyens. Les chefs solfériniens se disent qu’il n’y a pas « d’envie de gauche » en regardant les scores de chacun. La déduction n’a pas trainé. C’est cette affaire de seuils sociaux a supprimer… Au PS, les agitations n’iront pas plus loin que d’habitude, sinon en volume sonore. Chez les Verts, le Centre a une attraction plus grande que la nôtre après le résultat des européennes, et cette stratégie entre en résonance avec celle des solfériniens. Mais, bien sûr, tout peut aller bien mieux que je viens de le dire et nous ne manquons pas de moyens pour qu’il en soit ainsi. L’idée d’une majorité alternative à gauche reste le cap à suivre. Sinon quoi ? Mais on ne peut plus en exagérer les chances de succès. La patience sera donc la vertu cardinale. A mes yeux, le plus important est de trouver la veine porteuse pour l’assaut suivant. Car nous nous remettrons en position de conquête. Pour ma part, je n’ai pas l’intention de rester les deux pieds dans le même sabot, même si je vais profondément remanier mon dispositif personnel. Dès lors, la dynamique à trouver n’est ni dans nos colloques, pourtant indispensables, ni dans nos innovations organisationnelles, pourtant tout à fait souhaitables et toutes bienvenues. Elle est dans la société. Là où deux tiers des citoyens inscrits tournent le dos à une scène dont l’issue les indiffère, sinon qu’ils la souhaitent très cruelle pour ceux qui s’y agitent.   


479 commentaires à “Pendant que la poussière retombe”
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  1. alex dit :

    Continuons le combat.

  2. Magdala Schlokhov dit :

    Cher Jean-Luc,
    Je voulais vous communiquer mon étonnement au cours de ces derniers mois. Je suis de très près les mouvements populaires anti-austérité en Europe, et j'ai constaté qu'ils étaient absents du discours du FdG, tant dans les médias qu'en meeting. La marche de la dignité en Espagne, la manif intersyndicale de Bruxelles, les manifs de Rome et Lisbonne le 12 avril (tout comme nous !) ont été passées sous silence, d'une façon inexplicable. Sans parler des autres, quasi-quotidiennes, en Allemagne, en Grèce... Nous aurions dû parler davantage de cette résistance populaire qui s'exprime partout. Elle aurait donné une perspective à la nôtre. Je crois que les Français n'imaginent pas ce qu'est devenu le projet européen. On parle du "retour de la faim", d'"économie de guerre", de "plongée dans le sous-développement". Cette Europe des matraques, des lacrymogènes, des SDF, des poubelles, des expulsions, aurait dû frapper les esprits. Nous n'en avons pas parlé et les médias non plus. Voilà. Je trouve dommage pour tous les citoyens qui luttent solidairement sur le continent, que notre discours soit resté essentiellement franco-français.

  3. Arthur dit :

    La révolution est en marche. Et c'est une révolution brune qui s'avance. Mais l'avenir n'est pas écrit et comme dans toute période insurrectionnelle, la couleur de la révolte peut changer. A nous de porter haut, les valeurs de la gauche pour que le rouge devienne la couleur de l'avenir.

  4. Valentin BR dit :

    Merci pour tout Jean-Luc Mélenchon, c'est grâce à vous que le FN n'a pas pu monter encore plus haut qu'il ne l'est déjà, vous êtes à présent le seul à vous opposer directement contre lui, alors que les autres grand partis, embourbés dans des histoires judiciaires à n'en plus finir ne font strictement rien contre cette montée du fachisme en France et en Europe. Mais certes le score du Front de Gauche n'est pas joyeux, mais n'est pas une raison suffisante pour se ressaisir ?
    Allez, on lâche rien !

  5. Emmanuelle Meert dit :

    Antoine de St Exupéry
    C'est une folie de haïr toutes les roses parce que une épine vous a piqué, d'abandonner tous les rêves parce que l'un d'entre eux ne s'est pas réalisé, de renoncer à toutes les tentatives parce qu'on a échoué... C'est une folie de condamner toutes amitiés parce qu'une d'elles vous a trahi, de ne plus croire en l'amour juste parce qu'un d'entre eux a été infidèle, de jeter toutes les chances d'être heureux juste parce que quelque chose n'est pas allé dans la bonne direction. Il y aura toujours une autre occasion, un autre ami, un autre amour, une force nouvelle. Pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ... Le petit prince
    Je suis enseignante et je n'ai pas fini de changer la société ! et ça c'est grâce à vous!

  6. martin daniel dit :

    Merci, Jean-Luc pour ta sincérité ton courage et ton humanité.

  7. Pierrot de Pont dit :

    Cher Jean-Luc, merci de tes nouvelles rassurantes après le coup de massue de ce dimanche soir funeste. Heureux de te voir encore lucide et déterminé, te souhaitant que te soit épargné le choc traumatique post 21 avril 2002. Vient maintenant, éloigné des échéances électorales immédiates, le temps de la nécessaire réflexion. J'espère que tu pourras en tirer un beau et grand livre, réfléchi mais toujours combatif qui nous sera à tous utile. Devra y être inclue la critique du parler cru et dru qui n'a certes pas été une erreur (et encore moins une faute) mais a mené à une impasse. Ton ton apaisé de ces dernières semaine montre que tu as bien perçu le problème. Mais comme cette juste critique du système a été étendue à tout l'appareil médiatique, à la fois cause et coeur de notre désastreuse situation démocratique (c'est lui le véritable satan) la correction de cette stratégie est d'autant plus délicate. Qui sont tes plus farouches détracteurs (Libé, Monde, Obs,...), si ce n'est précisément ceux qui ont une influence sur ces électeurs de Hollande déçus qui devraient venir vers le FdG ?
    Aussi justes et pertinentes que soient tes analyses, la photo qui les présente les annule...

  8. Adrien dit :

    J'attendais avec impatience après la conférence de presse exceptionnelle qui m'a arraché les larmes, mais comprenais très bien que le repos devait permettre de "laisser retomber la poussière". Mais j'avais encore plus mal pour JL Mélenchon et toute l’équipe qui ont si merveilleusement bossé pour le collectif et d'avoir un résultat qui a si peu progressé. A part ce foutu parti xénophobe, nous sommes le seul parti à ne pas avoir régressé. Un très grand merci à Jean-Luc Mélenchon et au FdG de continuer la résistance avec nous.
    J'accélère la mise en place d'un collectif dans ma commune du nord de la Haute Garonne et espère "dévitrifier" par notre information les cerveaux de cette commune. Le FdG fait 6.65% soit 125 voix à rechercher pour augmenter le collectif, tâche à laquelle je vais m'attacher dès l'instant. On ne lâche surtout rien et ça urge.

  9. agatha5116 dit :

    Avoir grandi dans une ville qui a conservé un boulevard Robespierre, une rue Danton et où j'ai étudié au lycée Jean-Jaurès (sur l'avenue du même nom) permet de résister à bien des choses. Je relis le bouquin d'Alexis sur Robespierre et mobilise pour l'anniversaire de la mort de Clément Méric. Comme tant d'autres camarades qui ne lachent rien. Merci Jean-Luc pour tout ce que tu as déjà fait mais surtout pour ce que tu vas encore faire pour notre 6ème République.

  10. stephane.D dit :

    Depuis le début de semaine, j'attendais de vos nouvelles et de vous lire, votre silence m'a et nous a angoissée beaucoup de questions se posaient, hier votre billet m'a refait sourire, la lutte reprend de plus belle, une chose est sur et certain le FdG et vous même êtes dans le coeur de nombreux citoyens, la France part en lambeau par gros bout, on compte sur le FdG pour une VIème république. On lâche rien.

  11. Heureux de lire ce billet tant attendu ! Les mots sont lâchés "acculturation politique" ! Et c'est bien là le problème. Car cette acculturation se nourrit des mots vidés ou détournés de leur sens. Laicité, égalité, fraternité, travail, salaire, protection sociale tous ces mots qui recouvrent des concepts précis ont été vidés ou détournés à la sauce réac. L'oreille entend "révolte", "justice" et c'est la droite qui parle. Et au même moment les solfériniens servent une dialectique droitière qui en discréditant leur discours discréditent la gauche toute entière.
    D'accord avec toi Jean Luc. Ce sont les tireurs dans le dos (on les trouve partout, y compris dans les structures même des partis de gauche) et leurs paroles sirupeuses qui ont aussi désarmé notre lutte. Ceux qui manipulent la trouille des rouges, qui vitupèrent et exigent un parler bien séant, qui brandissent en permanence le vote utile. Ceux là ont déconsidérés nos justes idées et désarmés notre lutte. Ne rien lâcher, voilà notre combat le plus urgent. Nous on t'attend, jean Luc, sur les médias encore plus teigneux dans le dire vrai ! Crie cet humanisme qui se nourrit de l'égalité de...

  12. Claudius dit :

    On ne peut pas exécuter le FN en trois insultes: raciste, fasciste, isolationniste. C'est une simplification abusive et puis ça ne marche pas, on le voit à chaque élection un peu plus. La vérité est plus significative. Le FN a vraiment proposé une alternative. Dévaluation contre baisse des salaires, préférence nationale contre épuisement des aides sociales, protectionnisme contre concurrence déloyale, intérêt commun national contre intérêts privés apatrides. Après tout, la patrie reste le lieu de la solidarité, ce ne sont pas les étrangers, même Européens, qui cotisent pour nos retraites, notre santé, l'éducation de nos mômes. Cet aspect des choses ne doit pas être négligé, il ne suffit pas de hurler que ces solutions puent pour résoudre le problème de ceux que l'on soumet "à réformes" ou "à compétitivité" plutôt que de dévaluer la monnaie, de ceux qui ont cotisé toute leur vie pour une maigre retraite en peau de chagrin quand on aide sans restriction 300 000 nouveaux arrivants chaque année, de ceux dont on ferme les usines pour aller exploiter des esclaves ailleurs, de ceux que l'on sacrifie en masse, comme en 14, aux intérêts des lobbyistes. Soyons plus clair sur ces...

  13. Achelle dit :

    Fort sentiment d'émotion à la lecture de ce billet, plus contourné et moins direct que d'habitude (le début) mais paradoxalement plus puissant dans son écriture. A relire, sans doute !
    Chacun ira de sa remarque stratégique, de ses voeux ou de ses conseils... pour ce que ça vaut. Voici les miens. Qu'on avance dans l'élaboration d'un minimum programmatique, pas forcément en retrait mais clair et disponible pour servir à l'alliance politique, et qui parle immédiatement à tous. Expliciter l'architectonique et la cohérence globale du programme n'est pas prioritaire dans les documents élaborés à destination du plus grand nombre. Il faut que ces (21 ?) points incluent clairement une sortie du nucléaire, ne fassent pas de la sortie de l'euro un casus belli (la position actuelle du PG me paraît pour cela adaptée). J'aimerais en savoir plus sur la façon dont l'hétérogène Syriza a tenu, et élaboré un socle de propositions (d'abord anti-austérité) pouvant recevoir une adhésion majoritaire dans la société (ou du moins parmi ceux qui votent). D'ailleurs, il y a dans ce regroupement politique un fort courant partisan de la sortie de l'euro.

  14. Véronique dit :

    Bonjour à tous !
    L'objectif des solfériniens de casser la gauche est presque atteint. Eux qui n'hésitent plus à se dire libéraux ont tout fait pour que nous ne soyons plus audibles, ils nous ont emmené dans leur lamentable chute. Les dégâts sont là et j'ai peur qu'il faille du temps pour redresser la barre mais nous y arriverons. La France entière n'est pas devenue toute rabougrie, je ne crois pas à la chanson des médias, çà sonne trop faux. Alors, il faut arrêter d'en appeler à Hollande et nous comporter en véritables opposants. N'oublions pas non plus que l'une des premières mesures qu'a prise le maire de Béziers, c'est d'interdire l'étendage de linge sur les balcons ! Il y a forcément moyen de faire passer des idées autrement plus capitales aux yeux des Biterrois et des Français non ?

  15. BOUCHET dit :

    Fidèle lecteur de ce blog depuis 2011, je suis surpris par vos écrits et certains commentaires. N'oublions pas que c'est déja Mitterrand dans les années 70 qui déclarait "il faut plumer la volaille communiste". N'ayant rien inventé de nouveau, ses successeurs socialistes de droite n'ont fait que poursuivre la même perfide stratégie. Quant à l'abstention ici, Le Havre, ancienne plus grande ville d'Europe communiste jusqu'en 1995, elle a atteint 67%. A mon sens, trois éléments essentiels expliquent cela au plan local comme national, taux de chomage ici de 13% et quasi disparition de la classe ouvrière au profit d'emplois dans le tertiaire, Surtout l’abrutissement du peuple par les JT de 20 heures véritables "bonne nuit les petits" qui s'apparente à l'omerta. Les jeunes sont totalement ignorants de l'Histoire, tels que les conquêtes du CNR que Kessler n°2 du MEDEF s'est juré de démolir. Mais, à mon humble avis, il faut garder un grand espoir, puisque avec la conclusion prochaine du GMT en 2015, le peuple va en prendre plein la figure, et s'apercevra de la présence inutile et parasite d'un parti néo nazi.
    Enfin, deux autres raisons d'espoir: la victoire des FRALIB,...

  16. breteau jean claude dit :

    Lorsque l'on choisi la voie révolutionnaire, c'est à dire remettre la société à l'endroit, il ne faut qu'en même pas s'attendre à ce que les" victimes" qui aujourd'hui se gavent, nous déroulent un tapis pour accéder au pouvoir. C'est bien parce que toutes les autres partis politiques ne remettent pas en cause leurs privilèges qu'ils ont droit à accéder au pouvoir, mais avec la laisse qui va avec. Notre honneur est de ne pas se compromettre, notre devoir est de ne rien céder. Ce n'est pas pour nous que nous luttons, mais pour le peuple. Ne rien lâcher, élargir le front, garder la tête haute et être lucide sur l'immensité de la tache est plus que jamais nécessaire, nous avons mieux à faire que pleurer sur notre sort. Debout !

  17. Ghislaine dit :

    Merci à vous d'être là !
    Les gens se trompent de colère. Et le FN a une bonne stratégie de communication tout en fausseté, comme Hitler avant son élection, pareil ! Peut-être faut-il jouer avec les mêmes armes ? je ne sais pas. Les nouvelles générations ne sont pas assez informé du réel, malgré tous les films et documentaires. Mes parents m'ont expliqué tout ce qu'ils ont souffert pendant la guerre et je l'ai transmis à mes enfants et petits enfants. Je me demande comment des gens dont les parents ou grands parents ont subi le folie et le génocide peuvent voter FN ? D'autant plus que maintenant avec les analyses ADN, ce serait d'une ampleur épouvantable. Quand les gens réaliseraient, ce serait la guerre civile !
    Continuez le combat, nous sommes derrière vous.

  18. Floben dit :

    Merci JL
    Bouleversée par vos sanglots. Mais il ne faut pas arrêter et se dire que en 40 les résistants ont tenu bon. En leur mémoire nous ne devons rien céder. Regardons Syriza c'est la que la chaîne a craqué même si chez nous notre beau drapeau français devient bleu brun rouge. Je ne peux croire que la peroxydée ne va pas prendre une claque dans la figure. Les voix se lèvent, Biolay, Noah, les jeunes se réveillent. Les médias ont leur part dans tout ceci et participent à l'épandage de la haine brune et ça donne des ailes aux racistes ainsi décomplexés. Allez courage et bravo à tous pour cette belle énergie. Au travail.

  19. marj dit :

    Je rejoins l'analyse de JL Mélenchon sur le babillage médiatique autour du FN, babillage totalement hypocrite puisqu'il évite soigneusement d'aborder le coeur du problème: les rapports de classe et la crise économique et sociale. Et trés hypocrite aussi puisque ceux qui font mine de s'émouvoir sont les premiers à alimenter le fond du commerce du FN, je pense aux patrons de presse comme JM Baylet du PRG qui n'hésite pas à faire son beurre sur les faits divers et dont le journal "La dépêche du midi"a monté en épingle (au même titre que d'autres médias), l'affaire du départ de la soeur Mérah la semaine avant l'élection, plus rien après, comme par hasard.
    Par rapport au résultat plus général aux élections européennes, l'analyse est complexe et les causes multiples, nous avons nos responsabilités, tous. Pour ma part, je ne pense pas que notre score soit uniquement le résultat de la division aux municipales.La montée de l'extrême droite se retrouve dans d'autres pays d'Europe et pas forcément les plus mal en point. L'histoire de chaque pays et les particularités jouent mais aussi l'ampleur de la confrontation à la crise actuelle et l'expérience différente...

  20. SECHET dit :

    Cher Jean Luc
    Je sais que tu as donné sans compter, pour l'instant en pure perte, que sont devenues les 4 millions de suffrages de 2012. Perdus dans la bataille contre Le Pen ! Je reste pour l'instant au PCF sans illusion. Il me semble que ton rôle aujourd'hui est au parlement européen pour travailler avec le GUE pour travailler à sa lisibilité et à son rayonnement. Quand au PG fait en sorte qu'il soit le reflet d'un collectif, non pas d'un tribu aussi brillant soit il ?
    Hasta La Victoria !

  21. cabrol dit :

    Tout d'abord merci d'avoir été et d'être là,de nous proposer une vision structurée, intelligente et généreuse de la politique. la violence du traitement médiatique qui vous a été infligé témoigne s'il en était besoin de la pertinence de vos propos. Le rouleau compresseur néo-libéral est en marche à l'échelon national,européen et mondial, d'où la préférence marquée et la dédiabolisation accordée au parti de mme Le Pen.
    Je retiens l'importance des 3 dernières phrases de votre édito. Pas d'alliance partidaire, si hasardeuse, pas d'espoir de rapprochement avec les Verts, ils ont déjà couché avec les solfériniens, mais un Front du Peuple, rompant avec la politique politicienne de métier, redonnant espoir et dignité aux citoyens (cf l'abstention) dans la possibilité du retour à une participation directe aux réflexions et à la vie de la Cité surpassant largement les invectives sur le "tous pourris (mais je me fais élire dans leurs institutions), immigrés dévoreurs d'Allocations Familiales, musulmans au couteau entre les dents" ornant les bulletins de la majorité du peu d'électeurs.
    Redonnez-nous ainsi espoir, permettez-nous de devenir les elfes de l'Europe!

  22. SANTANA dit :

    Tout d'abord, je tiens à faire part de mon émotion.. Celle que nous fait vivre votre conférence de presse d'après élection.
    Un petit mot ensuite sur du "vécu" à propos de cette phrase "Le conflit, ils pensent le résoudre en diluant dans les piapiatages. La scène politique est alors transformée en divan. Mais s’il est vrai que si « les grandes peurs périssent d’être reconnues » selon le mot d’Albert Camus, il ne faut jamais oublier que la remarque est d’ordre intime. Elle ne vaut rien dans une arène face à un reître en tenue de combat".
    Lendemain d'élection autour d'une table des collègues professeurs en classe de post bac. Les collègues font part de leur effarement. A ma question "et vous qu'avez vous voté..." la réponse quand elle vient. Tout sauf Front de Gauche. Et pourquoi ? Réponse, on est déçu par Hollande et Le Front de Gauche est trop excessif. Il nous fait peur, son programme est irréalisable. Bilan, ces collègues bien pensants ont voté socialiste a la présidentielle parce qu'ils ont peur de ne pas paraitre comme il se doivent d'être "de gauche". Dans le combat politique ils sont absents sauf pour le commentaire, le bavardage verbal.

  23. chris_84 dit :

    Merci pour ce billet, et comme chacun ici, rassuré que vous réapparaissiez après ce choc, plus combatif et avec la clarté de l'analyse que l'on vous connaît. Pendant que nous digérons tout cela avec difficulté, le système avance et les petites doses du moins disant social qu'ils programment sont comme la température qui augmente dans la casserole d'eau où on fait cuire la grenouille vivante, mais qui ne s'en aperçoit pas. Le droit social est en danger.
    Et au même moment BNP-Paribas serait susceptible de verser une amende de 10 Mds de dollars aux USA sans même vaciller (même pas mal, une paille!), Natixis va déménager ses haut cadres financiers à Londres, 70 personnes (Bravo Hollande pour la taxe à 75% qui ne sera jamais versée), et vu sur Global Derivatives cette semaine, Blythe Masters, gouroue de la Finance qui a créé le marché des credit derivatives dont on connait le rôle et enchainements en cascade pendant la crise financière de 2008, est en passe de recevoir une nomination le 18 Septembre prochain de la part de l'entre-soit de la profession financière. La crise est bien finie (ironie) !

  24. Invisible dit :

    Toujours à vos côtés, Jean-Luc. Pour ma part, je n'ai pas varié. On nous dit que des gens de gauche sont passés au FN. Hors, être de gauche, c'est une culture et un état d'esprit qui font qu'on ne peut plus revenir en arrière. Ceux qui ont tourné tels des girouettes ont probablement révélé leurs véritables sympathies. Il vaut mieux qu'ils se soient extraits d'eux-mêmes. Nous avons pour nous la raison, mais ce n'est pas avec ça qu'on gagne dans le monde de la compétition.
    D'après ce que j'ai compris, les bonnets rouges sont vexés de votre invective (Imbéciles !) et nous ont boudés. Pour réussir en société, la vérité n'est pas toujours bonne à dire. Notre objectif n'est pas de réussir en société mais de réussir la société : nuance ! D'autre part, on sait que le FN emploie tous les moyens et qu'il n'a aucun scrupules. On ne se bat donc pas à armes égales. Il ne nous reste que notre valeur qui ne fait pas le poids pour l'instant mais qui reste la valeur de référence. Nous sommes un conservatoire, en attendant.

  25. Md59 dit :

    Dès lors, la dynamique à trouver n’est ni dans nos colloques, pourtant indispensables, ni dans nos innovations organisationnelles, pourtant tout à fait souhaitables et toutes bienvenues. Elle est dans la société. Là où deux tiers des citoyens inscrits tournent le dos à une scène dont l’issue les indiffère, sinon qu’ils la souhaitent très cruelle pour ceux qui s’y agitent.
    Oui c'est au plus près de nous, c'est dans le local qu'il y aura des solutions : les Fralib et autres coopératives, les réseaux de soutien des citoyens, il faut approcher ce que nous montre Pierre Rabhi. Il nous faut un projet de société pour la France et qu'il n'y est pas que vous qui portiez le message. Tous les représentants du Front de gauche porte cette parole car aussi bon que vous soyez, il n'est pas bon qu'il n'y est qu'un porte parole, ça c'est l'héritage des partis politiques aujourd'hui rejeté par les électeurs. Donc les communistes et autres acteurs du parti de gauche et encore autres membres du front de gauche, il faut qu'on vous entende et pour tenir le même discours. M Mélenchon merci pour ce que vous faîtes mais que tous vous aident et vous relaient.

  26. Adrien dit :

    Pour faire simple il faut qu'à notre niveau aidions le collectif du FdG, c'est à nous de faire aussi le boulot de terrain puisque les médias nous "boycott" avec la complicité de toutes les institutions.
    Il faut faire ce que l'on appelait "le porte à porte" avec les outils supplémentaires que nous procure la modernité via Internet, blogs, carnets d'adresses mails en puisant nos infos sur ce site, même, créer des collectifs dans nos communes, profiter de toutes discussions pour "glisser" les solutions argumentées que nous avons appris sur ces blogs avec l'excellente pédagogie faite au FdG, avec JL Mélenchon, F. Delapierre, Corinne Morrel-Darleux, R. Garrido, E. Coquerel, M. Billard, J. Généreux, etc.
    Surtout ne pas parler du FN, comme s'il n'existait pas. Rappelez-vous de la phrase de Léon Zitrone qui a été utilisée dans son sens par les guignols de l'info sur C+ avec la pomme de Chirac et son résultat. "parlez de moi, dites du bien, dites du mal, mais parlez de moi" !

  27. michel de toulon dit :

    le FN a 25 pour cent l'ignorance le plus grand fléau de l'histoire de l'humanité. Tous les médias tapent sur le Front de gauche tous les partis de la pseudo gauche aussi PS, Verts, LO, NPA, etc. C'est la preuve que le Front de gauche est une force qui fait peur aux dominants. A l'opposé les digues sont tombés la fille de l'autre a une couverture médiatique incroyable les puissance d'argent ont misés sur elle c'est la triste réalité la classe ouvrière qui est représenté dans le secteur tertiaire est totalement dépolitisé et inculte historiquement. Je travaille avec eux chaque jour et ils n'ont lorsque qu'ils parlent de politique que le mot immigrés dans la bouche je dois être le seul a avoir voté FdG. Alors quoi faire ? Continuons le combat. Ne lâchons rien.

  28. Sam Pablo BSL dit :

    Bonjour,
    Le score est rude et l'abstention forte. A entendre les cris des chiens de garde nouveaux ou plus anciens de notre société spectaculaire, je me dis que le vote FN fait plus de bruit et inquiète plus que le mien et les nôtres pour le FdG. Là est ma plus grande tristesse. Cela dit ce qui me semble le plus faire défaut est notre travail sur la conscience de classe. Nous avons bien conscience que les classes sociales existent et que la lutte est en cours, même si Warren Buffett estime que les siens ont gagné la dite lutte. Mais de quelle façon oeuvrons nous pour accompagner les classes populaires, le précariat et la classe moyenne a prendre conscience de leurs positions et de leurs intérêts. C'est la lecture d'Edward Palmer Thompson qui m'amène à cette idée.
    Ensuite une réflexion en termes d'appareils. S'il est impossible d'envisager un rapprochement directe à cours terme avec le NPA au niveau national, ne pourrions nous pas les inviter à nous rejoindre dans le GUE ? De la même façon est-ce que le GLN pourrait nous permettre de forcer le rapprochement avec les verts qui ne louchent pas vers les libéraux et le centre ?
    Merci de votre ténacité, je compte sur...

  29. Lilly54 dit :

    Cher Jean-Luc, Chers camarades, Tu disais : "ce sera eux ou nous". Pour l'heure ce sont eux. Nos salles étaient pleines, nos militants infatigables, notre campagne était magnifique et intelligente. Ce ne fut pas assez. Tu disais "Nous perdons si souvent". Oui. Et pourtant, nous sommes encore là et fiers de toi. Un jour, on ne sait où, on ne sait quand, la chaîne va craquer. Le séisme n'est pas celui de dimanche, il est celui à venir. Hollande et ses amis creusent les sillons de la droite et la faille s'élargit jour après jour. Les coups sont durs car nous luttons depuis si longtemps. Mais la jeunesse de ce pays a besoin de nous car ils ne leur promettent que misère, précarité et en prime le fascisme. Certes, d'aucuns diront : il aurait fallu faire comme ci ou comme ça. Le bilan est bien sûr indispensable. Mais dans un tel contexte que la tâche fut aride. Courage Jean-Luc. Tu aurais mille raisons de te mettre en retrait. Mais on sait tous que tu n'es pas fait de ce pain là et que personne ne lâchera rien. Prends soin de toi, prenez tous soin de vous !

  30. sergio dit :

    Bonjour Jean-Luc et bonjour à tous,
    Beaucoup d'électeurs FN et dans une moindre mesure UDI, ont avant tout voté contre Hollande et son néosarkozysme. Beaucoup d'électeurs FN voire Verts ont cru voter "anti-système" de façon plus générale. La démystification du pseudo-discours de rupture du FN n'a pas réussi. Pourquoi ? Le Fdg a été torpillé par des médias déchaînés. Sa cinquième position aux européennes représente dix fois plus que le temps de parole accordé partout. Le dernier "Canard enchainé" tire encore dans le dos de Jean-Luc à la dernière page en le ravalant aux deux Le Pen, Hortefeu et Alliot-Marie dans une caricature ignoble de "m. brow".
    Si notre campagne a souffert par endroits de manque de slogans simples et concrets (retraite, salaire, chômage, délocs, cancers liés à la pollution,...) articulés avec les traités, si les loupés de certains du PCF aux municipales ont nui, le FdG et le PG paient surtout cette censure permanente et cette propagande instillée partout (manuels scolaires, radio et brochures touristiques compris).

  31. Alméras jean dit :

    "Rien ne peut barrer la route de Madame Le Pen"

    Mais c'est une plaisanterie ! Il faut peut-être cesser de donner au FN une capacité qu'il n'a pas. Et ne devrait jamais avoir si le système électoral était un peu plus en relation avec la réalité. En effet le élection après élection le FN stabilise ses résultats entre 11 et 12 % des inscrits. C'est ce que faisait déjà Monsieur Le Pen dès 1988 il y a 26 ans. Il est vrai que sa fille a fait mieux que lui avec 13,94 % des inscrits en 2012. Nous sommes très très loin d'une montée inexorable du FN.
    Je suis hostile à la V république et à l'élection présidentielle. Ceci dit le minimum de respect des citoyens, devrait impliquer que, toute élection, pour être validée devrait avoir obtenu une participation minimale de 50 % des inscrits. Appliquer ce principe de simple bon sens démocratique rendrait impossible l'élection de Madame Le Pen. Sinon si nous arrivons à l'élection présidentielle de 2017, "n'importe qui" contre marine Le Pen verrait le même délire qu'en 2002, et ce serait "n'importe qui" qui serait élu.

  32. Achelle dit :

    Je lis aussi dans ce billet un engagement à se préparer, pour y résister, à une éventuelle victoire du FN aux élections de 2017 ? Comment ? En s'organisant, en renforçant la syndicalisation... mais après ? Comment se mettre en état de résister du mieux possible à la destruction de l'État et de la société tout en même temps qui s'en suivra ?

  33. juan dit :

    Jean-Luc,
    Je n'ai jamais été tendre envers votre stratégie initiale du "parler dru et cru" contre le parti politique le plus proche. Mais la situation actuelle me semble prometteuse pourtant. L'affaiblissement du Front de gauche, des écologistes, et du pas, devrait permettre des rapprochements contre l'actuelle politique gouvernementale. C'est ce que l'espère.
    cordialement.

  34. François dl dit :

    Si on mettait fin à cette propagande d’un « FN parti comme les autres » et qu’on renseignait au contraire l’opinion sur ce qu’il est vraiment, j’ose encore espérer de mes concitoyens qu’ils se ressaisiraient et ne voteraient pas pour eux. Un documentaire est passé sur la 8 mais trop tard. La première partie traite du fonctionnement en interne et la seconde partie démontre ce qui se cache derrière la dédiabolisation mise en oeuvre par MLP. Je recommande à tous de voir en replay ou si ça repasse cette enquête qui en dit long sur ce parti. Accointances toujours valides avec les ultra, révisionnisme, antisémitisme, collusions occultes avec des hommes de l'ombre qui oeuvrent pour faire basculer la république, et témoignages de sympathisants qui ont vu l'autre face du parti et sont obligés de faire leurs valises. Je fonde l’espoir que la communauté Juive présente dans les médias et les courants de pensée renverse la tendance actuelle au moins en ce qui concerne la dédiabolisation du FN. Mais le peut elle face aux manœuvres politiciennes hasardeuses et dangereuses.

  35. François dit :

    A l'heure où la gauche PS-EELV n'envisage pas de travailler ailleurs que dans des hôtels particuliers de la Rive Gauche, Steeve Briois, premier maire FN de l'histoire à avoir été élu au 1er tour est lui issu du prolétariat (et homosexuel assumé même s'il préfère le drapeau tricolore au drapeau arc-en-ciel). Rapprochez cela du faible score du FN dans un Paris intra-muros inabordable pour les pauvres. (NB: les scores élevés qu'y obtient le FG me font m'interroger sur son caractère populaire).
    M. Mélenchon est un des rares à assumer la nature nécessairement conflictuelle de la vie politique, "regnum vim patitur, et violenti rapiunt illud", à rebours des bobos tant de gauche que de droite. Et M. Mélenchon semble comprendre qu'effectivement le fruit (mou, et bien sucré comme une pèche bio à 10 Euros le kg de la Rue des Arts) va tomber dans la bouche de MLP, bref que le FN va assurer un certain renouvellement de nos élites indéboulonnables, avec au moins provisoirement un peu d'ADN issu des classes populaires. Provisoirement bien sur puisque le programme économique soviétique (allez voir!) du FN va accélérer la ruine du pays. Mais je ne suis pas Hegel je ne connais...

  36. vtt77 dit :

    Bonjour Mr Mélenchon
    Avec vos beaux textes pleins de poésie, votre blog nous alertant de ce qui se tramait et que personnes d'autres n'évoquaient, surtout les medias, vous avez ouvert les yeux de plus de gens que vous ne le pensez. Continuez, les choses vont bouger.

  37. yvonne boudoux dit :

    Oui, merci au Parti de Gauche, à Jean-Luc et à ses camarades. Ils nous confortent à reprendre courage. C'est très dur, je leur souhaite bon courage, santé et ardeur.
    Comment, quelle forme allons nous trouver, inventer pour toucher les gens, malgré leur dépit. Malgré les médias, les loisirs idiots qu'on leur sert à volonté, surtout aux jeunes, malgré le peu de notre Histoire qu'on leur enseigne, malgré les portes d'immeubles fermées, l'attaque des gens de gauche dans leur amour propre. Quelle forme trouver ? Les moyens des autres sont si grands…
    Bon courage à tous et excellente santé pour supporter tout ça.

  38. jorie dit :

    Cher jean luc, les larmes ont coulé ce soir là devant la jubilation du FN. Comme vous, je sens "la pente" inexorable du temps long de l'histoire, 30 ans de libéralisme à tout crin, la contre-révolution libérale a imprégné les esprits, chacun pour soi, et dans la déstructuration mortifère, les "moutons asservis" et abreuvés tous les jours par l'exploitation de faits divers "colorés", en viennent à épouser l'ethnicisme et l'entre-soi proposés par Marine Le Pen. Votre combat est exemplaire, dans cette hostilité générale.Certes, les Média se cantonnent aux commérages de cour, à la psycho à deux balles pour imposer leur vision de la scène politique en présence, dont vous êtes systématiquement exclu.On vous refuse toute légitimité face au FN.Tous en cœur:"le FN est 1 parti comme les autres". Cambadélis confirme en disant "la preuve,c'est un parti médiatique",comme si les média garantissaient la légitimité de ce qui doit exister! idem à c'dans l'air,tous les jours. Ils caquètent tous en cœur,comme si rien n'allait changer.La masse n'a pas compris que c'est un ras de marée, que rien ne sera plus comme avant et que Mme Le pen prendra le pouvoir avant d'imposer la...

  39. Titus dit :

    Nous n'avons pas le choix, il faut qu'au Front de Gauche, nous regardions en profondeur pourquoi nous en sommes arrivés là, et trouver de nouvelles stratégies, plus audacieuses, plus pertinentes, plus efficaces. Mettons nous à nouveau au travail, et ne perdons pas l'espoir, souvenons nous de la force que nous avons soulevée en 2012, elle reste intacte et ne demande qu'à trouver des voies nouvelles.
    Courage camarades.

  40. Poncet dit :

    Deux choses. La première, c'est que dire que les ouvriers et employés des villes ont plus voté pour Mélenchon que pour Le Pen lors de la présidentielle de 2012, ce n'est pas seulement faire de la sociologie. C'est aussi participer au combat contre l'entreprise de démoralisation de nos troupes. Dire que l'électorat de Le Pen n'est pas en corrélation avec les ouvriers, malgré une première apparence trompeuse, mais en corrélation avec la population des petites communes, c'est aussi identifier un de nos points faibles, un de nos ratés. Je réitère ma proposition de proposer une loi de sécurisation de la résidence principale.
    Deuxième chose : lors d'un de mes premiers stages syndicaux, un vieux camarade nous avait dit : "quand on est à la CGT, on a le droit d'être démoralisé, mais faut pas que ça dure plus de trente secondes". Je crois que cela s'applique à tout militant de gauche. Et affirmer dans un même texte qu'on ne laissera passer aucune faille, et en même temps que la victoire de l'ennemi est écrite, il est clair qu'on ne voit ça dans aucun manuel de stratégie...

  41. Jean-Paul GUINET dit :

    Bonsoir Jean-Luc. De tout coeur avec toi!
    Quelques réflexions. Le FN, entreprise familiale, c'est la droite, extrême, mais c'est toujours la droite, donc toujours du côté du patron. Une manif contre le FN, ça fait plaisir, mais c'est peu productif. Par contre une manif générale, de toutes et tous, étudiant(e)s, lycéen(nes), du public, du privé, des chomeur(se)s, des retraité(e)s, une journée, dans toute la France. La démocratie ? Et si on parlait de démocratie dans l'entreprise ?
    Je suis patriote, vive la France ! mais éco-sociale! Je suis européen, Vive l'Europe ! mais éco-sociale! Je suis citoyen du monde, nous n'en avons qu'un, déjà bien malade. Ni riche ni idiot, je suis de gauche, et aussi écolo.
    La croissance du PIB est non significative: elle ne rend pas compte des inégalités. A quand l'abolition des privilèges de la noblesse d'argent et de la Phynance ?
    Changeons de paradygme. Passons de l'économie politique (même hétérodoxe) à l'écologie politique. Anticapitaliste, pourquoi pas ? Il faut surtout être antiproductiviste-consumériste, contre le nucléaire, contre l'industrialisation de l'agriculture, contre le GMT et les GPII et la dérive libérale-conservatrice de l'Europe. Pour la transition énergétique et pour le retour à une agriculture paysanne, j'en oublie... Tout cela crée des emplois. Bâtissons un grand mouvement rouge, vert, avec les rebelles du PS, les objecteurs de croissance sur ces quelques bases. Surtout pas d'abattement. Restons optimistes !

  42. Alain Doumenjou dit :

    Guillaume@83
    "Cependant, il est évident pour moi que la raison n°1 est le manque de clarté de la position du FdG. Les municipales ont fait beaucoup de mal. Comment faire confiance au FdG alors qu'aux municipales une partie non négligeable du PCF a préféré retourner avec le PS. On a beau expliquer tout ce que l'on veut, le mal a été fait. On a perdu de fait notre crédibilité d'alternative à gauche, d'opposition de gauche"

    Entièrement d'accord et du coup, quitte à émettre une fausse note dans un concert de louanges, la campagne pour les européennes, qui était cependant une formidable occasion de mobiliser, a été complètement loupée. Ce devait être un référendum "pour ou contre le GMT" c'est plutôt raté. Sans une urgente remise en question et une clarification des objectifs et de la stratégie, le Front de Gauche est condamné à disparaître du combat. Je comprends et partage le pessimisme ambiant, mais ce n'est pas le moment de se lamenter, c'est celui d'identifier les erreurs commises (et il y en eut indéniablement et des graves !) avec lucidité et d'en tirer les leçons pour ne pas les perpétuer.

  43. Barachois dit :

    Moi, ce que je retiens, c'est que la position de la direction du PC aux municipale a été ravageuse. J'ai encore l'image de tous les dirigeants des partis du Front de gauche bras dessus bras dessous à la fête de l'Huma, promettant de rester unis. Je suis écoeuré. Je n'en dis pas plus pour ne pas me faire taxer d'anticommuniste, ce que je ne suis pas.

  44. Jean-Claude Verdure dit :

    Sur les 137 commentaires (que je trouve souvent intéressants) qui précède le miens, je n'en ai relevé que 5 qui traite de ce qui est à mes yeux le problème le plus important et je crois que l'on a tendance à le sous-estimer. Le système médiatique est pour moi l'arme absolue, il fait que la grande majorité des gens ne connaissent pas les propositions et les actions de la vraie gauche car rien ou presque n'est relayé par les médias dominants ou alors déformé. Je pense qu'il est vital de supporter le peu de médias indépendants qui existent l'enjeu et la cause de nos déboires est là !

  45. L'ami Jacques dit :

    Comment se fait il malgré le fait que nous présentions au peuple de France, le meilleur programme qu'il soit possible d'imaginer, nous ne recueillons qu'un dérisoire score aux dernières européennes ? Le peuple est donc idiot, ou alors ne voit il pas en nous les meilleurs de la classe ? Il est temps de réveiller ce vieux peuple endormi, oui Jean Luc, tous ensemble nous pouvons y arriver, car nous sommes les seuls à porter les vrais solutions à cette crise, avant la solution finale portée par d'autres, nous avons connu cela déjà, et ça s'est fini par une grande tragédie.

  46. Roueste Jean-Noël dit :

    Bonjour,
    Ca me rassure, le silence depuis si longtemps avait commencé a affecter mon "courage politique".
    Même si le front national passe, il n'y a pas encore péril en la demeure. 1 sur 10, ça va, par contre, tous ces abstentionnistes dont j'ai malheureusement fait parti pour des raisons autres que politiques ou d'intérêt face a ce vote qui était important. Il faut mobiliser les abstentionnistes, la clé est là et pas ceux qui vote FN qui ont le droit de penser ce qu'ils veulent, comme nous. Il y aura toujours des racistes, des repliés, des gardes tranchés, mais je pense que pour les prochaines élections qui sont plus "proche" des citoyens, le peuple bougera. Le FN fera toujours un bon score mais le but du Front de gauche et de au moins l'égalé. Marie-Noelle Lienemann, Jérôme Guedj, Gérard filoche, ça bouge au PS, il faut les rencontrer, discuter, proposer, ils sont tous les trois dans une dynamique de virage à gauche, et pourquoi pas Martine Aubry si elle accepte le Front de gauche et toutes ces composantes. Il y a moyen de faire autre chose, je pense que le Front de gauche doit s'allier avec la gauche du PS.

  47. hauck adrien dit :

    Mon cher camarade
    J'ai été de tous tes meetings dans le Sud Est et j'ai milité pour le Front de Gauche devant les entreprises mais je crois que pour ces européennes nous n'avons pas mesuré le rejet de l'Europe parmi les couches populaires. D'où une position difficilement perceptible par les électeurs et le vote FN qui a su rassembler ceux qui ne veulent pas de cette Europe dont il faut sortir. Soyons clairs !

  48. Marcel33 dit :

    Bel article emprunt de lucidité et de franchise. Mon humble avis à moi qui en rejoint d'autres est que MLP qui est d'extréme-droite a cyniquement pompé les arguments de gauche sans jamais que les médias ne lui fassent remarquer mais au contraire en l'aidant. Sans oublier le PCF qui a brouillé l'image du FdG en offrant le logo et des alliances avec le PS aux municipales. Il est maintenant vital qu'une clarification se fasse vraiment avec ce parti sinon à quoi bon poursuivre une alliance qui n'a pas de ligne claire et franche. En tous cas courage Jean Luc vous étes notre point d'appui qui quoi qu'il en soit apporte une autre voix, un autre espace qui finira par payer et c'est bien ce qui dérange et fait peur à tous les apparatchiks et les médias néo-libéraux.

  49. FM Montpellier dit :

    Oui, les résultats sont décevants pour le Front de Gauche et le Parti de Gauche, mais il va de soi que je resterai fidèle au seul mouvement vraiment de gauche en France. Les grands rassemblements stimulent et encouragent les militants, mais fatiguent ceux qu’on devrait convaincre. Peut-être devrait-on maintenant consolider l’acquis des élections présidentielles et se concentrer sur des actions de recrutement de membres dans toute la France ?

  50. Alain Doumenjou dit :

    "Nous allons rallumer les étoiles"......c'était quand déjà ? Maintenant qu'on a éteint (temporairement j'ose encore l'espèrer) l'espoir, va-t-on continuer comme avant ou changer de cap pour revenir à l'essentiel ? C'est à dire à l'humain d'abord en s'attaquant aux obstacles majeurs qui lui barrent la route, ce qui suppose, non pas de "refonder" l'UE, ce qui relève de l'oxymore, mais d'en finir une bonne fois avec ce mythe et de cesser de tourner autour du pot au sujet de l'Euro et de cette machine de guerre de l'oligarchie et du capital que constitue l'Union Européenne, dont la signature du TAFTA ne serait rien d'autre que l'avènement de ce qui constitue l'essence même de sa finalité depuis le début de son histoire ?
    A se tromper de bataille et d'objectif et à persister à marcher pour avancer dans une impasse, on perd la guerre et celle qui fait rage entre le travail et le capital, c'est le second qui est en passe de la gagner si on continue dans cette voie.


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