23avr 14

La vie pour la raconter

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Je n’aime pas que García Márquez soit mort et je ne m’en cache pas. Cependant j’admets que cela devait bien arriver. En fait, il n’est pas sûr qu’il soit mort ; en tout cas, il n’est pas disparu si c’est ça qu’on veut dire, mais tout juste décédé et j’accepte d’en convenir. Je n’ai aucune parole définitive a prononcer sur cet évènement, et je n’en pense rien d’autre que ce qu’en pensent tout ceux qui ont lu García Márquez. Je n’ai jamais rencontré personne qui m’en ait dit du mal, alors que je connais une palanquée de gens qui ont encore des bâillements rien qu’à entendre le nom de Proust. J’ai recommandé la lecture de « Cent ans de solitude » à presque tous les gens que j’aime. Ce genre de livre entre dans vos veines et vous devez ensuite vivre avec toute votre vie. Encore que, dans mon cas, « L’amour au temps du choléra » se soit incrusté bien autant sous ma peau. Dès lors, partager de telles lectures, c’est comme se donner un peu et se partager par le moyen qui le permet. Les livres sont les hosties des païens. La dernière chose que j’ai lue de lui m’est tombée sous la main par hasard, comme la plupart de ce que j’ai lu sans y être obligé. C’est « La vie pour la raconter ». D’une phrase tout était dit, et le reste est venu comme une promenade digestive. Je ne peux manquer de recopier cette phrase, en ouverture de la première page : « La vie n’est pas ce que l’on a vécu mais ce dont on se souvient et comment on s’en souvient ». Rien n’est plus matérialiste que cette façon de considérer la vie comme une production sans cesse recommencée dans les compartiments de la mémoire et des lumières qu’on allume sur son présent et sur les futurs qu’on s’organise. Pardon pour ce jargonnage. Je ne sais pas mieux le dire. Je n’ai pas assez de Márquez dans le sang pour l’instant.

Mercredi soir, je suis à Decazeville, en Aveyron. A quelques kilomètres de là, dans le même département, le petit village de Laguiole est en train de devenir un exemple de ce qu’impliquent les mutations du capitalisme de notre époque, des évolutions de rapports de force et de propriété que contient son ancrage financier et transnational. Un exemple aussi caricatural vaut mieux que dix thèses argumentées pour faire comprendre le problème posé et donner le goût d’aller plus loin dans l’étude du sujet. Après ça, je viens sur le sujet des « travailleurs détachés », cette délocalisation a domicile. Il en était question a Strasbourg la semaine passée. C’était au cours de la session où nous avons expédié cent quarante textes à mains levées et boutons électroniques à la cadence d’un vote toutes les trois ou quatre secondes en suivant les feuilles de votes. Tel est l’exercice de la dignité de parlementaire européen, à la portée d’un rat de laboratoire. Mais comme c’est à cette aune qu’est évaluée la performance parlementaire aux yeux de certains, on ne va pas s’en moquer trop ouvertement. Pour ma part, comme je m’intéresse à chacun de mes votes et que j’explique mes raisons de voter, j’étais yeux très grands ouverts pour voir de près les socialistes voter avec la droite sur le sujet. Mais je ne savais pas que le vote des rats de laboratoire n’engageait que ceux qui les enregistraient. Qu’il était pénible ensuite d’entendre les héros de cette comédie dire le contraire de ce qu’ils ont voté. C’était pour le meeting lamentable de lancement de la campagne européenne des solfériniens au Cirque d’hiver en présence du pétulant roi des schtroumpfs menteurs, Martin Shultz, social-démocrate co-gouvernant avec madame Merkel dans son pays.

Pour finir, je parle de l’Ukraine. J’y pense beaucoup. Je redoute ce que l’enchaînement de la bêtise, des provocations et de l’aveuglement propagandiste peut produire. Cent ans après le déclenchement de la guerre de 1914 nous méritons mieux que le pitoyable numéro pavlovien actuel. Savoir que des navires de guerre français sont entrés en mer Noire aux cotés des USA et que le ministère français ment sur leur nombre et leur mission m’effraie davantage encore. 

Où c’est Laguiole ? Au Pakistan, con !

Si on t’offre un couteau, ami lecteur, sors une pièce de monnaie à donner en échange. La superstition a organisé un rite amusant qui permet de distinguer le maroufle du connaisseur. A Laguiole, donc, il ne peut jamais être question de couteau hors contexte humain. J’y viens. Les gens du lieu viennent de se faire détrousser comme des indiens des plaines par des colons sans scrupules. Je ne crois pas qu’il y ait là-bas tant de gens qui sympathisent avec nous et avec les « partageux » d’une façon générale. Mais comment auraient-ils pu deviner qu’ils allaient être les victimes de la pire caricature de ce que nous dénonçons dans nos ouvrages savants sur le capitalisme de notre époque ! Voyez ça, si vous ne le savez déjà. Tout le monde connaît les couteaux Laguiole. Leur nom vient de ce village où ils étaient produits à l’origine. Certes, aujourd’hui, il n’y a plus qu’une poignée de couteliers dans le village et aux alentours. Et encore ! Quelques-uns seulement produisent sur place leurs couteaux du début à la fin, et selon les codes du savoir-faire historique. C’est comme ça. Aujourd’hui, l’essentiel des couteaux Laguiole sont produits… à des milliers de kilomètres de là et seulement assemblés sur place ou dans les environs. Jusque-là que du banal. On connaît la musique : « le monde change il faut changer », « les charges sociales écrasent le couteau », « les ouvriers pakistanais ne font pas tant d’histoires »… et ainsi de suite.  Bref : on n’y peut rien, et ceux qui disent le contraire sont des rêveurs et même des fous dangereux.

De ce monde et de ses merveilles, un jour vient pourtant où vaille que vaille tout le monde finit par en manger une cuillère de trop. Ce jour est arrivé à Laguiole.

Le village a été condamné à payer 100 000 euros de dommages et intérêts à une entreprise privée qui produit des couteaux Laguiole… en Asie ! En effet, le propriétaire de cette entreprise a déposé la marque « Laguiole » en 1993. Depuis cette date, il commercialise des couteaux mais aussi d’autres objets sous cette marque. Un malin. Il a attaqué en justice le village de Laguiole pour « contrefaçon », l’accusant d’utiliser illégalement la marque qu’il a déposé. N’est-ce pas trop drôle, quand même, qu’un monde où de telles choses sont possibles ? Je crains le jour où quelqu’un viendra m’interdire de signer mes écrits de mon nom parce qu’il aura déposé celui-ci comme une marque. C’est ce qui se passe ici. Pour ce village, c’est la double peine. Premièrement, il est privé du droit d’utiliser son nom pour commercialiser le traditionnel couteau et vanter le savoir-faire de ses artisans. Deuxièmement, il est condamné à payer 100 000 euros, ce qui représente un somme très importante pour un village d’un gros millier d’habitants. Au point que le maire divers droite du village a sollicité l’aide des autres communes. Divers droite, le malheureux. Vous me direz que s’il était socialiste, ça n’y changerait rien. Ni communiste non plus, tout bien pesé, étant donné que toutes ces sortes de choses se décident ailleurs très loin dans le secret des arrangements internationaux qui fondent le droit sur la propriété intellectuelle, les brevets, les appellations contrôlées et tutti quanti.

Le juge applique la loi. La loi est injuste, le juge le devient à son tour comme son instrument. La justice ne se préoccupe pas d’être juste. Il lui faut seulement être légitime et légale au pied de la lettre. Comment le droit et la justice peuvent-ils protéger l’utilisation de la marque « Laguiole » par une entreprise qui produit ses objets hors d’Europe et en priver un village qui a donné son nom à ce couteau ? Il a bien fallu que d’aucuns s’en émeuvent après nous, si bien qu’une loi récente a permis d’étendre aux produits non alimentaires la protection « indication géographique protégée ». Mais pour Laguiole, c’est trop tard. Ultime espoir : que le le village parvienne à obtenir gain de cause auprès de l’OHMI, l’Office de l’Harmonisation dans le Marché Intérieur. C’est le nom de l’agence européenne chargé de gérer les systèmes d'enregistrement des marques et modèles dans l’Union européenne. Jusqu’ici, la Commission européenne n’a pas bougé une oreille. Il est vrai qu’elle n’en a pas pour ce qui est des plaintes de petits villages de mille habitants, et encore moins pour des casse-pieds avec leurs histoire de couteau. Il est vrai que ce qui rend l’affaire plus pénible, c’est que le Commissaire européen à la Concurrence est pourtant un « socialiste ». C’est l’espagnol Joaquin Almunia. Il est l’un des sept commissaires membres du Parti Socialiste Européen dans la Commission Barroso. Il n’a rien fait ni même rien dit. Il sert seulement à interdire les aides publiques aux secteurs stratégiques au nom de la « concurrence libre et non faussée ». Un androïde nourri au manchego produit en Chine et découpé en Irlande avant d’être emballé au Portugal et transporté en camion tchèque conduit par un Letton jusqu’au monoprix de Bruxelles. Ou sûrement quelque chose d’approchant si on y regardait de près.

Cette affaire témoigne bien de ce qu’est le capitalisme contemporain, financier et transnational. En effet, la logique à l’œuvre dans les firmes transnationales repose de plus en plus sur les marques et les brevets. C’est le rêve d’une entreprise sans murs, ouvriers ni machines : « juste un carnet de commandes, un chéquier et des brevets », comme disaient les douze administrateurs de l’entreprise Nike en refusant qu’on les désigne comme des fabricants de chaussures. La fonction de production, les usines, les machines sont progressivement filialisées, sous-traitées et si possible abandonnées. Les grands groupes recentrent leur stratégie de profit sur la possession de ce qui rapporte le plus en coûtant le moins : les marques. Du moment qu’ils possèdent une marque, les grands groupes se moquent de savoir où et comment l’objet est produit

Un exemple proche est bien connu. C’est celui du thé « Eléphant ». Depuis des décennies, l’usine Fralib de Gémenos produisait du thé sous cette marque ainsi que des tisanes. La marque Eléphant est née en Provence pour labelliser une production locale : les thés et tisanes étaient parfumés avec des herbes, parfums et fruits de Provence. Le groupe Unilever a racheté l’usine et la marque. Depuis plusieurs années, il veut fermer l’usine mais garder la marque, cela va de soi, car c’est elle qui fidélise la clientèle ! D’ailleurs, il produit déjà du thé marseillais en Pologne ! Et 85 % de la production revient en France où se trouvent les amateurs de ce thé…. Seule la résistance héroïque des salariés l’empêche d’arriver à son but. Mais le bras de fer est loin d’être gagné. Je place ici un lien pour vous permettre d’en savoir plus sur le sujet et prendre des idées d’action de soutien.

En tous cas, avec l’affaire Laguiole, nous avons un exemple supplémentaire qui nous permet d’expliquer concrètement à la fois le danger et son origine dans la mutation du capitalisme de notre époque. Je ne suis pas ici en train de défendre les « marques » commerciales, par principe. Loin de là. Mais dans ces deux cas, on voit comment la « marque » est d’abord un marqueur. Celui d’une production locale et d’un savoir-faire local. C’est cela que nous défendons contre la mondialisation libérale, la marchandisation de tout et l’uniformisation des goûts et des saveurs. Nous défendons aussi les productions et les savoir-faire locaux, et pas seulement les producteurs comme personnes abstraites considérées hors de tout contexte, de toute culture, à qui produire n’importe quoi, n’importe comment, suffirait à contenter le sort ! Notre façon de voir nous permet d’entrer dans la discussion sur le contenu des productions, leur utilité sociale, leur respect de la règle verte et ainsi de suite. La rupture avec le productivisme, c’est aussi décréter la fin de la sacralisation des productions compte tenu de ce qu’elles sont et de ce qu’elles impliquent ! Nous sommes partisans de la relocalisation de l’activité au moyen de la planification écologique de l’activité. Il est temps de montrer à travers ces exemples comment le renforcement des droits des producteurs, artisans ou salariés, face aux financiers qui vampirisent l’économie a un double contenu écologique et social. Laguiole a, malgré lui, rejoint les salariés de Fralib à l’avant-poste de cette bataille.

Les travailleurs détachés enchaînés à la demande du PS

L’hypocrisie des solfériniens n’a décidément aucune limite. Et surtout pas celle de la décence. Jeudi 17 avril, le meeting à Paris de lancement de la campagne européenne du PS fut un moment psychédélique ! Seuls pouvaient écouter sans rire les gens qui avaient sérieusement fumé la moquette ! Quand même : un meeting contre l’austérité en Europe par ceux qui l’organisent en Europe et en France ! C’est à peine croyable, mais c’est possible. Et ce n’est pas sur ce seul sujet que ces gens mentaient, les yeux brillant d’enthousiasme pour leurs mensonges. Il y a eu un moment spécialement révulsif pour moi. Ce fut celui où la tête de liste du PS en Ile-de-France, Pervenche Bérés, et le candidat du Parti Socialiste Européen à la présidence de la Commission européenne, le social-démocrate allemand Martin Schulz, ont osé affirmer qu’ils voulaient « remettre à plat la directive sur le détachement des travailleurs » en Europe. Ah, les braves gens ! Pourtant, à peine 36 heures plus tôt, au Parlement européen, les socialistes européens ont tous voté pour la poursuite du système de détachement. Ecoeurant.

Ce système de détachement est une honte pour l’Europe. Il organise un dumping social légal qui s’apparente à de véritables délocalisations à domicile. En effet, il permet à un employeur d’envoyer ses salariés travailler dans un autre pays de l’Union européenne tout en ne respectant pas la totalité du droit social de ce pays d’accueil. Ainsi, les cotisations sociales, salariales comme patronales, sont payées dans le pays d’origine. Tout cela est légal, organisé, même, par une directive européenne de 1996. Ce système a donné lieu, en plus, à de très nombreux abus où la malhonnêteté des employeurs concernés n’a d’égal que l’exploitation bestiale des salariés.

Le PS a voté pour que ce système continue d’exister. Tous les députés européens du PS français ont approuvé une directive qui ne modifie ce système qu’à la marge. Et, ce faisant, ils ont légitimé tout le reste du système. Aussitôt, quelques singes savants sont venus glapir en cadence que ces améliorations « valaient la peine d’être soutenues ». Beau prétexte ! En fait, la directive approuvée par le Parlement européen n’est qu’une directive d’exécution. Elle ne change rien à la directive cadre de 1996. Le dumping sur les cotisations sociales continuera donc en toute légalité grâce à la complicité du Parti Socialiste Européen. J’ajoute que les députés européens Europe Ecologie Les Verts, dont José Bové et Daniel Cohn-Bendit, ont eux aussi voté pour la poursuite de ce système scandaleux. Au final, 474 députés européens ont voté pour la poursuite du dumping dont tous les socialistes français, tous les députés d’Europe Ecologie Les Verts et la droite. Pendant ce temps, Marine Le Pen, après avoir bien aboyé sur ce ton inimitable de fureur blanche qui est le sien… s’abstenait lâchement, en pleine complicité avec les bonimenteurs qui veulent faire croire qu’il y avait du bon « malgré tout » dans cette nouvelle directive.

Mais, sérieusement, la nouvelle directive apporte-t-elle quelques améliorations, comme le prétendent les eurobéats ? C’est de la poudre aux yeux. La principale supposée amélioration consisterait en ceci : le donneur d’ordre aurait dorénavant une responsabilité si un sous-traitant vient à manquer aux obligations légales. La belle affaire ! C’est un faux-semblant de première catégorie ! Car cela ne concerne que le premier sous-traitant. Mais aucun des sous-traitants du premier sous-traitant ! Or, l’expérience montre que, dans ce domaine, on peut avoir une chaîne de nombreux sous-traitants. De plus, cette nouveauté ne concerne que le secteur du bâtiment et travaux public. Or, le BTP n’emploie que 40% des travailleurs détachés. Pour les 60% restants, le texte n’apporte aucune amélioration, par exemple dans l’intérim, l’agriculture ou l’industrie. La Commission des affaires sociales et de l’emploi du Parlement européen avait adopté cet automne une position plus exigeante : que la « responsabilité solidaire » s’applique à tous les sous-traitants et à tous les secteurs d’activité. Voila qui aurait été « une avancée ». Et voila bien ce qui permet de souligner la reculade quasi-totale du texte final !

En fait, le PS a saboté la lutte contre le dumping. François Hollande lui-même a accepté que seul un sous-traitant et seul le BTP soient concernés. Puis Pervenche Bérès a saboté le travail de la Commission des Affaires sociales du Parlement. Elle est la présidente de cette Commission. Son devoir était de défendre l’extension de la responsabilité solidaire à tous les sous-traitants et tous les secteurs comme l’avaient exigé ses collègues. Mais dans les négociations obscures avec la Commission européenne et les chefs d’Etats, elle a abandonné cette position pour se rallier à François Hollande. Puis tous les députés européens du Parti socialiste européen, dont ceux du PS français, ont capitulé dans la foulée de leur chef de file, Pervenche Bérès.

N’allez pas croire que ces gens se soient contentés comme d’habitude de peu sous le prétexte qu’on ne pouvait faire autrement. C’est bien de propos délibérés et de manière combattante que le PS et les Verts se sont exprimés sur le sujet. Car ils ont fait obstacle à tout renforcement de la législation lors de l’examen du texte en séance plénière à Strasbourg mercredi 16 avril. Mon groupe de la Gauche Unitaire Européenne a déposé un amendement pour étendre la « responsabilité solidaire » à d’autres secteurs que le bâtiment. Ils auraient pu voter pour cet amendement. C’est le contraire qui s’est passé. Les députés du PS et d’Europe Ecologie ont mêlé leurs voix à celles de la droite pour repousser notre amendement ! Ils se sont comportés en défenseurs de la nouvelle version contre le vœu des députés de la commission concernés. Dit plus crûment : ils ont sacrifié les droits des travailleurs européens pour ne pas déplaire à François Hollande !

La Confédération Européen des Syndicats est très dure : « Au mieux, le Parlement européen a échoué à renforcer la mise en œuvre de droits minimums et faibles pour ceux qui travaillent temporairement dans d’autres Etats membres. Au pire, il réduit la capacité de ces Etats qui essaient de renforcer cette directive de le faire dans le futur ». Envoyez ça a votre député socialiste local ! Le PS n’a-t-il pas que le « dialogue social » à la bouche, d’habitude ? Mais c’est seulement quand ça lui permet d’habiller ses cadeaux aux Medef. En l’occurrence, le PS a foulé aux pieds la position des syndicats européens.

Tout cela, vous n’en sauriez rien si vous lisez le Monde. Le journal de révérence n’a pas écrit une ligne dans ses éditions papiers sur ce vote au Parlement européen la semaine dernière. Sur son site internet, on trouve un seul article sur le sujet. Il traite du sujet essentiellement à partir de la position de Madame Le Pen. Le titre, raccoleur comme d’habitude, est centré sur elle : « Le Pen dénonce un texte européen « criminel » sur les travailleurs détachés ». A la toute fin, la journaliste explique que « Reste que dans cette bataille la présidente du FN, s'est trouvée des alliés dans les rangs de la gauche et de la gauche de la gauche, soucieux de rendre le texte plus protecteur pour les travailleurs. Parmi eux : Jean-Luc Mélenchon. Tout aussi peu familier de Strasbourg, le co-président du Parti de Gauche a fustigé une directive qui n'assure pas l'égalité entre les travailleurs. « Il n'y a pas de liberté sans égalité qui puisse produire la fraternité », s'est-il exclamé ». Mais l’article a été mis en ligne le 16 avril à 11h55. Juste avant le vote sur le texte. Du coup, une dernière phrase a dû être ajoutée après la publication, une fois le résultat du vote connu. Mais les lecteurs du Monde ne sauront pas que Le Pen s’est finalement abstenue. Que font les décodeurs ? A part les pitreries sur ma présence à Strasbourg, colportage de ragots, on voit que ce journal n’a même pas la décence de donner une information complète sur le sujet qu’il traite. C’est du journalisme ça ?

Au final, j’ai voté contre ce texte comme mes camarades de la GUE. Cette mascarade est insupportable. Le travail de désinformation des eurolâtres est écoeurant. Finissons avec cet aveu du gouvernement français sur le sujet. Dans un document du Secrétariat Général aux Affaires européennes, le gouvernement Valls affirme qu’il « il n’y a pas d’autres voies possibles dans le contexte actuel de l’Union européenne » que le compromis pourri adopté mercredi dernier. C’est un aveu de taille : ces gens là ont cessé le combat. Reddition unilatérale. Il est donc logique que toute l’Europe libérale s’essuie les pieds sur eux !

L’Ukraine, gouffre de la raison politique

Les Etats-Unis et l'Europe, dans leur sillage, sont engagés en Ukraine dans une stratégie d'engrenage absurde face à la Russie. Comment comprendre l’ingérence permanente des Etats-Unis dans le dossier ukrainien, pourtant si éloigné de ses frontières, alors que l’Europe directement mitoyenne est censée s’en préoccuper au premier chef ? Chaque semaine un nouveau dirigeant états-unien se déplace pour soutenir le gouvernement provisoire de Kiev auquel participent, comme on le sait, plusieurs néo-nazis hier dénoncés par le Parlement européen lui même. Et quels visiteurs ! Le directeur de la CIA, John Brennan, était ainsi en voyage officiel à Kiev les 12 et 13 avril. Il a été suivi le 22 avril par le vice-président des Etats-Unis, Joe Biden. Cet activisme est délibéré. Il ne résulte d'aucune légalité internationale ni d'aucun intérêt légitime des USA dans cette zone. Les USA rejouent ainsi un lamentable scénario de guerre froide sans objet ni but d’action rationnels. Il s'inscrit dans la droite ligne de leur stratégie pour faire adhérer à l'OTAN tous les anciens pays du bloc de l'Est, en totale contradiction avec la lettre du Traité de l'Atlantique Nord. Cela a commencé en 1999 avec l'adhésion de la Hongrie, de la Pologne et de la République tchèque. Cela a continué avec l'adhésion en 2004 de la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et les trois pays baltes directement à la frontière russe. Cela s'est poursuivi en 2009 avec l'adhésion de la Croatie et de l'Albanie. Le projet d'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN soumis au Parlement ukrainien par le nouveau pouvoir de Kiev vise à parachever ce plan états-unien. Il est clairement dirigé contre la Russie. Pourquoi ? Pourquoi la Russie prend–elle ce statut d’adversaire ? Où est l’intérêt européen dans cette affaire ? Et l’intérêt français ? On nous dit « la cause c‘est le régime Poutine ». Je me demande bien pourquoi. Mais admettons. Dans ce cas, que dire de l’Arabie saoudite, du Qatar et de je ne sais combien de régimes de cette sorte que les mêmes cajolent sans trêve ? Et si la Russie est traitée en adversaire, comment s’étonner qu’elle réagisse et utilise toutes les situations pour rétablir le rapport de force que lui imposent les Etats-Unis ? Ce que je dis là ne comporte pas d’appréciation sur la légitimité de l’action mais sur sa logique. Qui pouvait croire que la Russie se laisserait agresser sans rien faire pour faire reculer un adversaire qu’elle n’a pas souhaité ?

Alors qu'elle devrait être une force d'apaisement dans cette escalade, l'Europe met de l'huile sur le feu. Elle l'a encore fait la semaine dernière, lorsque le Conseil des ministres des Affaires étrangères des 28 a sommé la Russie de retirer ses troupes stationnées à la frontière avec l'Ukraine. Comment l'Europe peut-elle ainsi prétendre régenter le déploiement de l'armée russe sur son propre territoire ? Pourquoi l'Europe n'enquête-t-elle pas, à l'inverse, sur la présence suspectée en Ukraine de soldats des sociétés militaires privées états-uniennes DynCOrp et Greystone Limited, ne parlant ni le russe ni l’ukrainien, mais en uniforme ukrainien ? Pourquoi ne s'alarme-t-elle pas que l'essentiel des victimes tuées dans les heurts des dix derniers jours soient des militants pro-russes ? Pourquoi ne dénonce-t-elle pas l'intégration sous uniforme ukrainien des milices ultra-nationalistes de Pravyi Sektor ? Pourquoi ne s'émeut-elle pas que des membres du pouvoir de Kiev appellent à mobiliser les cadets des lycées militaires (entre 15 et 18 ans) alors que l'UE est d'habitude si prompte à dénoncer les enfants soldats ? Pourquoi ne s'étonne-t-elle pas que des unités entières de l'armée ukrainienne (des unités parachutistes et blindées s'ajoutant désormais aux unités marines refusant l'autorité du gouvernement de Kiev) préfèrent déserter plutôt que de réprimer dans le sang les manifestations pro-russes ? Au lieu de ça, le Parlement européen a encore voté le 17 avril une résolution nuisible qui « prie instamment le Conseil et la Commission d'aider le gouvernement de Kiev ». Ce gouvernement est composé comme on le sait de ministres néo-nazis membres du parti Svoboda. Je rappelle que c'est le même Parlement qui, le 13 décembre 2012, appelait « les partis démocratiques siégeant au Parlement ukrainien à ne pas s'associer avec le parti Svoboda, ni à approuver ou former de coalition avec ce dernier » !

L'alignement de François Hollande sur la politique internationale des Etats-Unis a rendu la France largement inaudible dans la crise ukrainienne. Alors que la France est une amie historique de la Russie, sa position aurait pu peser fortement en faveur de l'apaisement. Au lieu de ça, nous avons découvert avec stupeur que plusieurs navires de guerre français sont arrivés il y a peu en mer Noire dans le sillage de la flotte états-unienne. J'ai été, le 17 avril, le premier parlementaire français à m'étonner de la présence de ces navires français et à demander publiquement des explications au gouvernement. J'attends toujours cette réponse. Alors que le gouvernement a ainsi engagé notre armée dans une escalade absurde contre la Russie, ni les parlementaires ni les citoyens n'en sont informés. Le service d'information des armées a certes concédé à l'AFP la présence du navire de renseignement Dupuy de Lôme. Celui-ci est entré en mer Noire dans le sillage du destroyer états-unien USS Donald Cook. Nous avons aussi découvert via les signalements qu'en effectuent les Etats côtiers de la mer Noire, la présence de la frégate Alizé utilisée par les commandos du service action de la DGSE. Pour compléter ce dispositif, se trouvent dans les parages la frégate Dupleix et le pétrolier ravitailleur Var. Tout cela manifeste des intentions opérationnelles inquiétantes vis à vis de la Russie. Ces navires n'évoluent pas, en effet, habituellement en mer Noire.

Le seul prétexte qui pourrait être invoqué pour justifier leur présence est le rattachement à l'opération méditerranéenne de l'OTAN Active Endeavor. Lancée depuis 2001 cette opération a pour objectif la "neutralisation des groupes terroristes" et la "recherche des armes de destruction massive". Aucun rapport avec la crise ukrainienne et la Russie donc. Cette surenchère militaire française dans le sillage des Etats-Unis est une erreur politique. Je la condamne. Elle est absolument contraire aux intérêts de notre pays et à la nature de nos relations avec la Russie. La gêne du ministre à répondre et la concession faite d’une information incomplète posent gravement problème. On mesure de nouveau l’inconvénient d’avoir des médias si serviles dès qu’il s’agit de politique étrangère mettant en cause les Etats-Unis d’Amérique. La multiplication des provocations contre la Russie ne peut que conduire au pire. J'ai donc demandé le retrait immédiat des navires français présents en mer noire. Notre flotte a beaucoup à faire ailleurs, en particulier pour surveiller l'immensité du domaine maritime national, qui manque cruellement de moyens. Suis-je assez clair ? Pour moi, la France n'est pas l'ennemie de la Russie et doit se comporter avec elle en partenaire.

Afin d'éclairer ce qui se passe dans l'est de l'Ukraine, je veux aussi rappeler quelques réalités démographiques et économiques largement invisibles dans le traitement médiatique actuel de la crise ukrainienne. Le déclencheur des tensions en Crimée puis dans 3 provinces (oblasts) de l'est de l'Ukraine a été l'annonce par le nouveau gouvernement de Kiev de la suppression du russe comme langue officielle du pays aux côtés de l'ukrainien. Or, le russe est parlé au quotidien par 70 % des Ukrainiens et même 85 % d'entre eux dans les régions de l'est du pays. Même en terme de nationalités, le destin des russes et des ukrainiens est indéfectiblement lié : 17 % des habitants de l'Ukraine sont russes et ce chiffre monterait même à 40 % selon les estimations des bi-nationaux, très nombreux. La volonté des nationalistes actuellement au pouvoir à Kiev de construire une identité nationale ukrainienne sur des critères ethnolinguistiques est donc une illusion dangereuse. Au-delà de ce déclencheur linguistique des tensions, celles-ci sont alimentées par des enjeux économiques encore plus profonds. Le gouvernement provisoire de Kiev a décidé, par idéologie, de rompre la plupart des accords politiques, économiques et commerciaux qui liaient l'Ukraine avec la Russie. Or, les trois régions de l'Est, Donetsk, Louhansk et Dnepropetrovsk, constituent le poumon industriel de l'Ukraine. Et l'essentiel de leur activité est tournée vers la Russie, tant en raison des exportations qu'en raison des investissements effectués. Par exemple, le bassin houiller du Donbass, où se concentrent actuellement les troubles, est commun avec la Russie et pèse 27 % du PIB de l'Ukraine à lui tout seul, non seulement sous forme de mines mais aussi de métallurgie et d'industrie chimique. Moins troublée, la région de Dnepropetrovsk est également fortement liée à la Russie puisqu'elle concentre l'essentiel de la production héritée de l'URSS en matière de pipelines, de ferroviaire et surtout d'industrie spatiale. C'est là, par exemple, qu'est fabriqué le lanceur spatial russe Zenith, par une société détenue par le géant russe de l'espace RKK.

Pour toutes ces régions et leurs travailleurs, rompre avec la Russie signifie mourir économiquement. Leur défiance face au gouvernement de Kiev ne résulte donc pas tant d'un nationalisme pro-russe, qui reste minoritaire dans ces régions, que d'une défense éclairée de leurs intérêts économiques et sociaux. Car, bien sûr, le gouvernement de Kiev n'a pas la moindre stratégie de développement économique en dehors de la mise sous perfusion des emprunts du FMI et des aides de l'UE. En matière linguistique comme en matière économique, la politique actuelle de Kiev, soutenue par l'UE, de rupture avec la Russie est donc un non sens. Il n'y a pas d'avenir intelligent pour l'Ukraine sans coopération constructive avec la Russie. Et pour nous, les Européens en général, nous n’avons rien à gagner à voir ce genre de bagarres se dérouler sur le terrain où se trouve la centrale de Tchernobyl et sept autres centrales en aussi piteux état. La confrontation avec les Russes est une bêtise, une faute, et, maintenant, cela commence à être un crime.


162 commentaires à “La vie pour la raconter”
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  1. theo.brun dit :

    @francis (148)
    "Les dirigeants du PCF sont-ils prêts à s'engager sur ces objectifs révolutionnaires ?"

    Je me demande s'il faut continuer à nous focaliser sur nos dirigeants ? C'est une "expression permanente" qui laisse à penser que tout doit dépendre d'eux. Souvent leurs faits et gestes ne facilitent pas l'unité. Mais cette dernière dépend surtout de nous, que nous soyons au PG, à Ensemble, au PCF etc. Des liens pour un Front de Gauche autonome se sont crées aux municipales. Ces liens doivent s'amplifier pour les Européennes et pour la suite de nos luttes et résistances !

  2. Denis F dit :

    Deux choses sont indéniables, et chacun pourra en penser ce qu'il voudra, rien n'y changera. La première chose est que le dynamisme et la puissance du Front de gauche a été pulvérisé lors des municipales, et les morceaux recollés ne feront jamais plus qu'un récipient percé. La deuxième est que le PCF se sert du FdG comme d'un faire valoir qu'il estime avoir payé trop cher, ces gens veulent ignorer qu'ils étaient à - de 2% avant.

  3. Octobre dit :

    Entièrement d´accord pour une refondation autonome du front de gauche. La présence du NPA sur les listes des européennes aurait été un signal fort mime si l´accord du NPA est arrivé un jour après la clôture des liste et des marchandages qui l´ont précédée. Comme il a déjà été dit sur ce blog même un jour plus tard, un désistement de quelques candidats en faveur du NPA, même à titre symbolique aurait remis les pendules à l´heure. C´est bien de se situer à gauche de la gôche mais à gauche toute est plus conséquent.

  4. Daniel dit :

    Les salopards, c'est le terme qu'avait employé F. Delapierre du Front de Gauche pour caractériser les ministres des finances européens, lorsqu'ils avaient décidé de prélever un % sur tous les comptes (même les très petits) des habitants de Chypre. C'est ce même adjectif qui me vient à l'esprit, quand je regarde l'attitude de ces PDG d'Alstom, de Bouygues, de Géneral Electric. Mener de telles négociations dans le secret, alors que cela concerne l'avenir même de notre politique de transition et d'indépendance énergétique, l'avenir des Français, n'est pas acceptable, c'est inqualifiable. Il n'y a pas besoin d'être économiste ou industriel pour comprendre cela. Il y a d'autres "salopards", ce sont ceux qui tentent de justifier cette démarche de secret au nom de l’efficacité, au mieux ils n'ont rien compris à ce qu'il est nécessaire à la gestion d'un pays aujourd'hui, au pire ils militent pour la casse de l'outil industriel Français. Cet épisode de la vie industrielle montre à l'évidence qu'il ne faut plus tolérer le secret sur des questions aussi importantes pour l'avenir du pays.
    Une des solutions pour que l'intérêt national soit pris en...

  5. Francis dit :

    @ 151 theo.brun
    Je ne focalise pas sur les dirigeants vu que je ne suis membre d'aucun parti, ce qui ne m'empêche pas de prendre ma place dans les batailles du Front de gauche.Toutefois je connais le PCF pour y avoir milité durant 20 ans. J'en suis sorti car j'ai constaté que la direction de ce parti qui est d'essence marxiste fonctionnait de manière non marxiste, à savoir qu'elle ne concevait pas le monde dans sa complexité, dans ses contradictions et par conséquent toutes ses décisions étaient coupées du réel. La quasi extinction électorale du PCF n'est pas le fruit du hasard mais d'une approche mécaniste de la société. La direction du PCF a toujours appréhendé le débat comme étant une agression extérieure. Si vous lisez bien les récentes tribunes des dirigeants vous verrez qu'elles procèdent du même raisonnement. Le débat au sein du Front de gauche se résumerait à une lutte pour le leadership du Front de gauche par le PG qui voudrait affaiblir le PCF. Je vous laisse apprécier l'évolution de la pensée dans le processus historique. Si les militants peuvent faire changer les choses, je soutiendrais car je reste convaincu que le communisme est la jeunesse du monde.

  6. magda corelli dit :

    Toutes les interventions de Jean-Luc Mélenchon ont été parfaites ces derniers temps. Il finira bien par être entendu par une majorité de français. Cette politique conduit à la catastrophe et certains députés ont fait mine de s'en émouvoir en s'abstenant. On les attend à la sortie. Bon 1er mai à tous !

  7. antonio G dit :

    D'accord avec jeanfrançois91 (150). La direction du PCF a décidé de lancer dans le parti un débat sur ce que doit être l'avenir du FdG en incluant dans la réflexion les deux séquences électorales (municipales et européennes). Dans les faits ce débat a déjà commencé et des points de vue différents s'expriment à ce sujet qui ne préfigurent en rien ce que seront les conclusions du dit débat. Il faut en effet collectivement réfléchir à un certain nombre de questions : comment faire pour que le FdG devienne effectivement l'outil susceptible de rassembler toutes les forces de transformation sociale avec l'objectif que celles-ci deviennent majoritaires ? Comment faire pour que le FdG ne se limite pas à un cartel d'organisations ? Comment le faire fonctionner, le faire vivre dans les quartiers, les entreprises pour une activité permanente qui ne se limite pas aux séquences électorales ? Il y a sûrement bien d'autres sujets à débattre !
    Sur les européennes, l'accord sur les candidatures a été validé par la direction nationale du PCF à une très large majorité par 77 voix pour, 18 contre et 9 abstentions. Il faut maintenant faire campagne pour tous les candidats du FdG ! C'est...

  8. Nuno dit :

    On a vraiment l'impression d'un gouvernement de petit boutiquiers avec des comptes d'apothicaires de petits garçons mis sous surveillance par la maitresse Merkel. Pour Alstom même Jean Luc ne parle que de nationalisation temporaire, pourquoi pas une nationalisation pur et simple d'un gouvernement de gauche soucieux de l'intérêt général pour pouvoir réaliser la transition écologique que les lois de la concurrence sois disant libre et non faussé seront incapables de faire.

  9. Denis F dit :

    Comme le dit Jean-Luc Mélenchon en réponse à Roland Sicard, le gouvernement de Manuel Vals et le président sont en train de brader le fleuron du cœur industriel de la France qu'est Alstom. Nous les savions traites et vendus au capital, mais là c'est de la haute trahison d'État. La seule alternative possible et acceptable en est la nationalisation, les actionnaires ayant pompé les 5 milliards qui manquent aujourd'hui, sont forclos. Les travailleurs et salariés de cette société doivent avec leurs syndicats déclarer la grève illimitée jusqu'à obtention de la nationalisation à 100 % de l'entreprise et sa recapitalisation par l'État, ceci sans indemnisation des actionnaires qui se sont gavés sur la bête depuis plus de 10 ans.

  10. jeff dit :

    J'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour vous et pour votre courage concernant la politique intérieure française et notamment pour vos réflexions pertinentes à propos de la politique droitisante (c'est le moins qu'on puisse dire !) de FH, mais en ce qui concerne l'Ukraine je ne puis adhérer à vos positions même si les US et l'UE sont plus que maladroites. L'Ukraine est quoi que vous en disiez, victime de la politique impérialiste de la Russie poutinienne. Quels que soient les torts de l'occident, vous ne pouvez pas cautionner l'agression de la Russie en Ukraine. Ce pays est indépendant. Poutine veut quoi ? La reconstitution de l'URSS ? Vous me décevez sur ce point Monsieur. Comment cautionner cette attitude qui mène au conflit ? Pour le reste, je vous suis.

  11. Michel E. dit :

    @ jeff (160) :
    "Ce pays est indépendant."

    C'est ça l'impression que vous donnent ceux qui sont au pouvoir à Kiev ? Je vous invite à lire le commentaire que j'ai publié suite à un commentaire similaire de vous sous le dernier billet du blog.

  12. FAUQUET Dominique dit :

    J'approuve à 200% les paroles de Jean-Luc Mélenchon sur les journalistes. Le 1er mai à Paris, j'ai ramassé une quarantaine de tracts. Toute la planète défile ! Il faut lire ou entendre ensuite les misérables comptes-rendus du défilé principal. Depuis plusieurs défilés, j'apostrophe les journalistes rencontrés qui me répondent qu'ils savent ce qu'ils ont à faire. Nous vaincrons !


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