28mar 14

Tourner la page, faire du neuf

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Je marchais dans le vingtième à Paris et je tenais la petite main de Jules, cinq ans. Son père faisait avec Danielle Simonnet et moi la déambulation vers Ménilmontant, entourés d’une joyeuse brigade de propagande. Jules est le visage paisible et confiant de l’âge où l’on a confiance dans un monde de tendresse partagée. Je rechargeais la batterie en l’écoutant babiller. On saluait des gens, on bavardait, et ce phénomène d’énergie qu’est Danielle Simonnet donnait du courage à chacun pour distribuer les tracts et commencer des conversations. On vint me dire le nouveau chiffre du chômage. Une brutale et terrible dégradation. Là où tant ne voient que des chiffres, j’aperçois les visages de ceux sur qui tout cela s’abat. La misère s’ajoute à la misère dans certains quartiers. Elle se terre aussi, muette et sidérée, là où parfois on ne la voit pas, dans les copropriétés. Quel cauchemar poisseux ! Le thème était déjà venu vingt fois, chemin faisant, avec l’un ou l’autre de ceux qui s’étaient arrêté pour nous parler. Notre pauvre pays est martyrisé. Ensuite, ce matin-là, sur ma moto-taxi, j’aperçois une famille, (oui : une famille), qui se lève au milieu des cartons sous lesquels elle a dormi, sur un grand boulevard. Le gosse est emmitouflé dans la poussette. Les parents, à peine visibles sinon leurs cheveux blonds, finissent d’enfiler les pulls et de ranger les couvertures dans un caddie. Feu vert : on redémarre, une boule au ventre. Dans quel pays vivons-nous ? Quel genre de personnes sommes-nous en train de devenir ?

Sans surprise, les pires de nos pronostics se réalisent. Hollande et Ayrault n’y comprennent rien. Leur politique économique est une absurdité cruelle et dévastatrice. Ça ne va pas les empêcher de continuer « plus vite et plus fort » comme l’a déjà dit Ayrault. Qui se souvient qu’au dernier indice publié, l’effet « vacataires des colis et ventes de Noel » avait donné une microscopique amélioration ? Toute la bande du PS avait aussitôt annoncé « le bout du tunnel ». Retour à la case impasse. Puissent-ils payer cher ce qu’ils font endurer aux autres en sachant parfaitement qu’ils mentent à tout le monde.

Dans ce post, je reprends mon propos à propos du bilan du premier tour des élections municipales. C’était bien une élection politique nationale, non ? Mais « la percée » du Front national n’est pas celle qui est mise en scène. J’y suis assez venu cette semaine. Le PS a pris une très rude leçon. En tous cas on voit déjà que cela ne suffit pas à lui faire changer quoi que ce soit. A preuve le collier de perles de phrases creuses du Premier ministre et le silence du chef de l’Etat. Ils serrent les dents… Non parce que ça leur fait mal mais pour ne pas dire la vérité : ils savent que demain sera pire qu’aujourd’hui dans les communes, du fait des cinquante milliards de coupes budgétaires en préparation secrète. Il est temps de tourner la page. Temps de faire du neuf. Temps d’en faire assez pour que ça change vraiment et pour de bon pour tous ceux qui en ont tellement besoin. Et cela s’adresse aussi à nous.

Boule de cristal

Finalement, ces municipales, c’était donc bien une élection politique, contrairement à la propagande générale des solfériniens et des sondeurs qui prétendaient ne rencontrer qu’une « élection locale ». Les uns et les autres mentaient donc sciemment. Les uns pour tenter de se protéger du vote sanction, les autres pour vendre leur marchandise aux acheteurs locaux. En fait, cette élection n’a jamais fonctionné hors d’un contexte politique qui la surdétermine. Surtout depuis 2001 où se sont construites les nouvelles vagues d’abstentions massives. Elles n’ont jamais été démenties depuis. Pourtant, la caste politico-sondageo-médiatique continue à mouliner ses refrains sur « l’élection reine » et le « maire chouchou des Français », comme si toute la France était une addition de Clochemerle où s’affronteraient des Don Camillo et Pépone troublés par l’attente du diable fasciste. Grâce à cette mise en scène, aucun débat politique ni sur les finances locales ni sur l’innovation locale ni sur la politique nationale n’a pu avoir lieu dans la « presse parisienne ». Tout est allé au sensationnel, c’est-à-dire à la « percée de Le Pen » mise en scène par « le Monde » et généreusement documentarisée par certains médias audiovisuels. La presse régionale et les gratuits ont souvent été plus sérieux. Mais parfois aussi violents dans leurs mise à l’écart de nos listes.

Les listes socialistes seront sans doute punies davantage encore dimanche prochain. Surtout là où, par sectarisme, elles ont refusé si grossièrement la représentation de nos élécteurs. Les listes Front de Gauche seront partout en progrès, qu’il s’agisse de maires sortants ou de nouvelles équipes. Le petit Parti de Gauche va doubler ou tripler le nombre de ses élus, et sans doute passer la barre des 500 élus locaux. Et alors ? Allons-nous continuer à psalmodier chacun de notre côté les phrases convenues en attendant d’élargir nos parts de marché électoral et de sièges ? Devons-nous nous réjouir sur le pas de la porte de nos boutiques respectives ? Combien de temps à souffrir encore avant que cette famille aperçue à un feu rouge sur ses cartons et couvertures à la rue ait un toit ? La gauche du PS va-t-elle continuer à faire sa danse du ventre des déclarations et postures de protestation avant de continuer ses votes de soumission qui empêchent le mouvement ? Les Verts vont-ils cultiver leurs « nuances » et « sensibilités » puis engranger tous les votes comme autant de marques d’approbation de leur participation à un gouvernement aussi honteusement « a-écolo » que celui-ci ? Oui, bien sûr. C’est cela qui s’annonce. Rien ne changera tant que tout ça ne changera pas. Et nous ? Passerons-nous les prochains mois à calculer si le PCF a eu 90 % des têtes de listes ou seulement 80%, si le Front de Gauche est une stratégie, un sigle ou un label à négocier avec les socialistes ? Avons-nous fait tout ce chemin pour en arriver à cette comptabilité sans horizon ? Pour ma part, je ne m’y laisserai pas enfermer. La révolution citoyenne est un chemin qui se moque bien des habits du voyage. Il faut que ça bouge, il n’y a pas d’autre priorité. 

Et les consignes du second tour ?

Dimanche, je ne propose pas de consigne générale. Je ne dis qu’une chose : ne laissez pas s’ouvrir de faille à gauche par où passerait le Front National. Au-delà de cette formule générale, les situations locales sont toutes différentes. La multitude des bazars locaux s’est aggravée : plus d’un millier de triangulaires dans le pays, deux cent quadrangulaire et une trentaine de villes à cinq listes ! La décomposition du champ politique s’est bien approfondie. Les comptabilités et classements du ministère de l’Intérieur ont fini de tout rendre opaque ! De plus, la quasi-totalité des partis nationaux auxquels nous avons à faire sont en phase de décomposition. En effet le niveau local décide de tout selon ses intérêts et vendettas non moins locaux. Dans ce contexte, à quelle fin donnerais-je des consignes ? Que chacun fasse comme il le sent et ce sera bien. Je crois que mes lecteurs sont assez fins connaisseurs pour s’orienter dans le fouillis local. Et trop rebelles pour supporter de faire autre chose que ce dont ils sont intimement convaincus. Cependant, je demande que là où nous avons été traités par le mépris, l’arrogance et l’insulte, nous ne tendions pas l’autre joue. Donc que l’on n’aide pas ceux qui nous frappent à se donner raison.

Evidemment, à l’inverse, il y a un intérêt essentiel à mobiliser avec énergie pour nos listes là où elles sont maintenues. Cela fera la décision, par exemple, à Grenoble, à Poitiers ou dans le vingtième arrondissement à Paris ou à Evry, pour choisir des exemples croustillants. De même, pour faire la différence avec les lieux où l’on nous a maltraités, on se mobilisera sérieusement et avec discipline là où la fusion technique et indépendante s’est faite. Cela va de soi. Comme, par exemple à Guéret ou Limoges. Aidez de toutes vos forces l’élection des nôtres ! Notre résultat est un enjeu global ! Plus forts nous sommes, plus entraînant nous serons.

Pour le reste, que les sortants sectaires et leurs commensaux se débrouillent tous seuls à Paris, Toulouse, Besançon et Lille, puisque le notable solférinien local déclare lui-même n’avoir besoin de personne. De toute façon, ils seront réélus. Ne vous minez pas le moral, méprisez leur mépris. Vous marchez la tête haute ! Faites de même là où nous ne pouvions nous maintenir mais où les solfériniens, même réduits au minimum comme à Nice, trouvent encore le moyen d’essayer de nous ostraciser. Et partout où nous votons, s’il n’y a plus de camarades en lice, en prenant notre décision politique de vote, gardons à l’esprit que les listes du PS se maintiennent contre les nôtres à Grenoble, à Aubervilliers et ainsi de suite. Les solfériniens comptent cyniquement que, « de toute façon », les nôtres seront à leur service faute d’autre chose au deuxième tour… Je crois qu’ils se trompent. 

Soirée Front national en vue dimanche

La « percée du Front national » dont se gargarisent les « analystes » n’existe pas. Dans les villes où il est présent, et ce sont évidemment celles qui lui sont les plus favorables, son score moyen est juste inférieur à celui de l’élection présidentielle. Légèrement inférieur ! C’est inouï qu’il n’ait pu faire mieux du fait de la masse des publi-reportages dont il a bénéficié. Sans parler du temps d’antenne incroyable qui lui a été accordé sans que le CSA n’ouvre un œil. Je suis revenu sur la réalité des chiffres en question avec une infographie désormais bien connue. Bien sûr, le Front national devrait conquérir des villes au deuxième tour. L’analyse montrera que ce sera partout du fait de combinaisons locales plus tordues les unes que les autres où l’on aura pris chaque fois les élécteurs pour des nigauds maniables comme des pions.

Ceci doit nous conduire à revenir sur ce qui s’est passé médiatiquement. Je ne crois ni au complot ni à rien de semblable. Juste les contraintes des conditions de la production matérielle du spectacle médiatique. Pour être prêts à vingt heures et une seconde à présenter des panneaux et des infographies et un « angle » de discours, il faut l’avoir préparé matériellement avant, tout bêtement. Le message du vingt heures est donc un message préfabriqué. La percée du Front national a certes été préparée par des semaines de matraquage lancinant pour capter de l’audimat. Mais elle est surtout un angle de confort pour « animer » la soirée. Sur les plateaux, les journalistes stars qui présentent « les débats » ont souvent une connaissance très… datée des sortants et des couleurs politiques des villes, comme nous avons été plusieurs à nous rendre compte. Ils ne prennent donc aucun risque. Par conséquent, les oreillettes qui les raccordent à la production en cabine technique marchent plein pot. Dimanche soir, nous sommes donc invités à une nouvelle soirée résultat du Front national sur toutes les chaînes. A moins que les protestations si largement exprimées fassent leur effet sur l’éventuel sens moral des programmateurs de soirée. Je n’y crois pas. « Le Monde » vient d’accorder entre les deux tours une grande interview à Marine Le Pen. Le signal est donné à tous les bienpensants.

La dernière en date des protestations exprimées est celle du SNJ CGT du service public audio-visuel. Dans un style cru et dru, le syndicat ne tourne pas autour du pot : « Les dirigeants de France TV complices de la montée du Front National ». Voici le texte de cette déclaration : « Consternation et sidération à la lecture des rapports du CSA sur les temps de paroles politiques en cette période électorale ! France 3, la chaîne de service public « préférée des Français », a tendu le micro au Front National de façon éhontée : sur la période examinée par le CSA, qui court du 10 février au 21 mars, les chiffres montrent une surreprésentation du Front National et un déséquilibre total pour les autres partis. Jusqu’à 48% des temps de parole pour le FN ! Sur France 3, le FN bénéficie de 29% des temps de parole au 14 mars. On a compté jusqu’à plus de 48% la semaine précédente !!! » Ici, le syndicat pointe la méthode du rattrapage qui permet de combiner un matraquage avec des temps de digestion. Ainsi note-il ce qui s’est passé après cette orgie de temps de parole : « Mais comme il faut bien respecter l’équité jusqu’au 21 mars, un pseudo équilibre se fait la dernière semaine, in extremis, pour aboutir sur toute la période à 17% pour le FN, mais 3,9% pour EELV – 4,85 pour le Parti de Gauche – 4,79 pour l’UDI, carrément rien pour le MoDem, le NPA, le Parti radical – 33,84 pour le PS et 30,12 pour l’UMP. » Alors vient la comparaison avec le résultat réel. « A l’issue du 1° tour des municipales, le FN, qui a déposé en tout 585 listes, représente 4,7% des voix dans les villes de plus de 1000 habitants. »

« Alors monsieur le président de FTV, messieurs les directeurs et sous-directeurs de l'information, messieurs les rédacteurs en chef etc… nous osons espérer que la réapparition du Front National au niveau municipal dans le pays vous interpelle, comme elle choque une majorité des citoyens et des républicains. Le problème, c'est que vous portez une lourde responsabilité dans ces résultats, en ayant omis de veiller au pluralisme dont vous devez pourtant être les garants. Vous trahissez par votre désinvolture le travail des journalistes de terrain qui, eux, se soucient au quotidien de l'équilibre et de l'éthique de leurs reportages. Vous méprisez les citoyens en ne leur offrant pas une information permettant de faire des choix politiques éclairés, vous bafouez la mission de service public qui nous est dévolue. » Et le syndicat conclue : « Nous, salarié-e-s de France TV et aussi téléspectateurs payant la redevance, nous vous exprimons notre colère, notre honte d'être de fait assimilés à une chaîne qui fait le lit de l'extrême droite, en ayant accordé une visibilité au FN disproportionnée par rapport à son implantation municipale. Nous vous demandons des explications et attendons un changement rapide de cap. »  

Valls, bouclier de papier

Selon « Le Monde », le « bouclier Valls s’est révélé bien mince ». Nooooon !!! La vérité est pire : là où Valls est allé faire campagne, le FN progresse fortement ! Des détails ? Hénin-Beaumont. Valls y passe le 26 janvier : FN élu au 1er tour. Photo : 1000 voix de plus et 15 points de plus que Marine en Le Pen par rapport à la présidentielle après le passage de Valls. Le PS est donc battu dès le 1er tour. Forbach : Valls y va le 8 octobre. Le FN passe en tête avec 400 voix de plus et 11 points supplémentaire après le passage de Valls. Le FN ne double le PS qu’après le passage de Valls. Avignon : Valls y passe le 15 janvier. Le FN passe en tête avec 400 voix de plus et 9 points supplémentaires après le passage de Valls. Le FN passe alors de la troisième à la première place. Marseille : Valls y passe le 27 janvier. Le FN y passe devant le PS ! Avec 2 points de plus par rapport à la présidentielle après le passage de Valls. Le mythe de manuel Valls bouclier contre le FN : encore un bidonnage médiatique qui aura duré des semaines ! Félicitation à la boite de com qui a réussi à faire tenir ce bobard si longtemps.

Les solfériniens en pleine transe sectaire

Ce qui est sidérant dans ces heures d’entre deux tours, c’est l’épouvantable sectarisme du parti solférinien à l’égard du Front de Gauche qui lui a tenu tête. Rien n’arrête ce qui ressemble à une véritable haine de caste. Savez-vous qu’à Vitrolles, le PS a refusé la fusion technique avec nous malgré un FN à 24% ? En fait, les solférinien sont tenaillés par un anticommunisme désuet autant que par leur peur viscérale du Parti de Gauche. C’est stupéfiant dans les villes où nous arrivons en tête ! Les donneurs de leçon qui nous ont joué de telles musiques sur la priorité à « l’union-contre-la-droite-et-l’extrême-droite » comptent pourtant sur ceux-là pour se faire élire… contre nous. Ainsi dans les villes où nos listes sont arrivées en tête et où le PS refuse de se retirer. C’est le cas en particulier à Saint-Denis ou Aubervilliers en Seine-Saint-Denis. Dans ces villes, si le PS se maintient contre les listes du Front de Gauche, pourtant arrivées en tête, c'est donc qu'il compte ouvertement sur les voix de la droite pour nous battre. A Saint-Denis, le Front national a déjà recommandé de voter PS dès le premier tour ! On s’étonne moins ensuite d’apprendre qu’à Châteauroux, plutôt que de faire alliance avec nous au deuxième, tour la liste solférinienne préfère fusionner avec la liste UMP dissidente !

Tout aussi spectaculaire et combien significative : la situation à Grenoble. Là aussi, le PS est arrivé largement derrière notre liste EELV-PG-Citoyens : 2 000 voix et 4 points de moins que nous ! Mais il a refusé la main que nous lui tendions. Pour cela, il a posé des ultimatums inacceptables. Imaginez ça : le PS exigeait ni plus ni moins que le poste de premier adjoint ! Et la présidence de l’agglomération, par-dessus le marché. Au fond, ils voulaient que tout se passe comme s’il n’avait pas été sanctionné dans les urnes, et comme si nos amis n’étaient pas arrivés premiers. Le candidat PS exigeait de nous que nous l’aidions à nier le résultat des urnes, dans le meilleur style à la François Hollande. Le candidat PS va donc maintenir sa liste dans une quadrangulaire face à nous. Avec cette attitude irresponsable, le candidat PS préfère prendre le risque de faire gagner la droite plutôt que de reconnaître le choix des électeurs de gauche. Car la droite menace : une liste UMP à 21% et deux autres candidats de droite totalisant 8%. La provocation est si forte que le PS national a annoncé que la liste socialiste locale n’avait plus l’investiture du PS au deuxième tour. De façon étrange, la direction nationale du PCF n’a pas retiré ses candidats sur la liste de division alors qu’elle nous reprochait de ne pas être « clairs sur l’union au deuxième tour ». Le maintien de la liste PS-PC face à la liste PG-EELV n’aide que la droite ; c’est une évidence, non ? Et quel symbole ! Je ne comprends pas.

A Paris, Anne Hidalgo a posé à nos listes des conditions volontairement inacceptables pour nous empêcher d’être représentés au Conseil de Paris. Du jamais vu. Cruel mais pédagogique. Tout notre parti sait à quoi s’en tenir et nos élécteurs aussi, j’y compte bien. Alexis Corbière raconte cette incroyable rencontre avec un misérable quarteron dégoulinant de mépris et de violence sectaire. 

En résumé il fallait accepter tout le programme du PS. Et nous engager à voter tous les budgets pendant six ans. Sans les connaître, et pour cause. Autrement dit : ratifier par avance l’austérité venue du budget de l’Etat. Le PS ne tendait pas la main mais la muselière. Etait-ce utile que les dirigeants parisiens du PCF acceptent de participer à cette mascarade ? Pourquoi se sont-ils autorisés d’ajouter une provocation supplémentaire en exigeant notre abjuration ? Le chef de file du PCF parisien, porte-parole d’Anne Hidalgo, a en effet ajouté comme condition supplémentaire, en plus de celles déjà posées, que nous fassions une déclaration publique avouant que la ligne de l’autonomie serait un échec et que les critiques contre le programme du PS étaient infondées. Cette exigence d’autocritique évoque un passé mal réglé. Mais surtout, elle ne tient aucun compte de l’avenir du Front de Gauche et de ses exigences. S’il fallait aller plus loin dans le bilan, on notera que les Verts ont obtenus dix-huit conseillers de Paris avec tout juste 8 % des voix. Trois points de plus que nos listes autonomes. Les communistes parisiens ont obtenu treize sièges. Cinq de moins. Certes sans rien faire. Ou presque sinon une inépuisable guerre d’affichage et de confusion contre nous.

Nos amis ont évidemment refusé ces diktats. Danielle Simonnet maintient donc sa liste au deuxième tour dans le 20e arrondissement. Sa liste est la seule liste que nous soutenons à Paris au deuxième tour. Et nous ferons tout pour que Danielle Simonnet siège au Conseil de Paris, en toute indépendance. Le reste ne nous concerne plus, si nous en croyons les dirigeants communistes et socialistes parisiens. C’est bien noté. Que chacun de nos électeurs fasse comme il le sent et ce sera bien. Exactement comme à Toulouse, où le socialiste Pierre Cohen a repoussé toute forme de représentation de nos électeurs, déclarant que nous ne sommes « rien ». Les cinq pour cent d’électeurs de notre liste savent donc ce que Pierre Cohen pense d’eux. Il n’a pas besoin d’eux ? Ils les mets donc en congé ? Dès lors, là encore, que chacun fasse comme bon lui semble et ce se sera bien. Dans tous les cas qui ressemble à ceux-ci, je ne serai pas étonné qu’il n’y ait guère d’amateurs pour aller lécher la main qui les frappe. 


56 commentaires à “Tourner la page, faire du neuf”
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  1. jpp2coutras dit :

    A ce stade il faut faire le bilan exact et analyser les chiffres, nous y trouverions bon nombre de conclusions motivantes. Ici la sortante PS pendue sauvagement par une liste affairiste SE (sans étiquette). De même dans une commune voisine maire SE également. Vu à la TV quelque part hier soir 2 listes SE en tête devant un petit UMP (ou PS...). Question, combien de maires SE ont été élus ? A comparer aux 11 FN ? Autre tendance forte comme le Front du peuple à gauche?

  2. Nicks dit :

    Au moins, avec Valls, l'aile gauche du PS ne pourra plus invoquer l'espoir de changer les choses de l'intérieur. Pas plus que certains membres du PC d'ailleurs.

  3. tchoo dit :

    Bon voila nos médias qui aime se vautrer dans la fange annonce que le FN qui revendique près de 1300 élus conseillers municipaux est la troisième force politique de ce pays, un troll qui sévit sur le site de Médiapart vient ici enfoncer le clou en répétant à l'envie que la France vote à droite.
    Les 2000 conseillers municipaux revendiqués par le Front de Gauche au premier tour doivent être plus nombreux aujourd'hui, représente quoi, alors ? Une force extra terrestre peut-être ? Virons les menteurs.

  4. Régine dit :

    @jprissoan
    Effectivement et je m'interroge sur l'honnêteté des dirigeants de ce parti qui répètent à l'envi que la victoire de Grenoble est la leur sans jamais citer le FdG. Alors soyons prudents. Cette association semble encore plus fragile, aléatoire que celle avec le PC. En politique c'est comme en cuisine, la technique ne suffit pas s'il n'y a pas à la base de bons produits et un petit plus d'amour et de générosité.

  5. José Leroux dit :

    A 7h00 je branchais la radio pour entendre une bien mauvaise nouvelle: Valls à la tête du gouvernement. je ne comprenais pas que l'on puisse placer ainsi une personne qui, plus qu'une dignité tournée vers l'humain, préfère l'exclusion de ces derniers pourvu qu'ils soient autres... et peu rentables car c'est à une politique d'entreprise que j'avais affaire. J'avais oublié que nous avions un président de droite, une rose à la main. Je comprends maintenant.
    Nous bénéficierons, en 2017 (!), d'un allégement de nos impôts. Les entreprises bénéficieront, le plus rapidement possible, d'un allégement de leurs taxes pour augmenter nos salaires - ce fut auparavant pour plus d'emploi - et ça n'a jamais marché. Et ne me dites pas, "Je viens pour le gaz", il a augmenté !
    Je sais que les municipales sont (souvent mal) passées mais je garde l'espoir d'une politique plus humaine et d'une gauche moins managériale

  6. Marie-Laure dit :

    @50 jprissoan
    Pour l'instant c'est le PCF qui s'est exclu en désertant le Front de Gauche et en s'alliant avec les socialistes pour les municipales. Nous ne saurons jamais combien de votes et de votants nous avons perdu mais nous savons d'ores et déjà que par cette décision, ils nous ont volé la première possibilité concrète de compter nos forces, de les afficher et de devenir un peu moins incontournables pour les médias.


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