09oct 13

Brignoles : les nuls.

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Le résultat de l’élection de Brignoles s’explique par un mécanisme simple : très bonne mobilisation de l’électorat du Front national, très profonde démobilisation de l’électorat de gauche. Les deux phénomènes ont une racine commune : la politique lamentable mise en œuvre par François Hollande et jean Marc Ayrault. Dans ce contexte de désarmement unilatéral, le Front national n’a aucun besoin de progresser en voix pour progresser en pourcentage de façon spectaculaire. Pour résoudre le problème posé, il faudrait donc remobiliser les électeurs de gauche. C’est impossible aujourd’hui. Le gouvernement  ne changera pas une ligne de sa politique.  Au contraire, il s’apprête à l’aggraver. Le PS ne deviendra pas un parti de dynamique. Au contraire, il affiche une violence sectaire assumée, persuadé qu’en essayant de marginaliser ceux qui le dérangent il se maintiendra au centre de tout, fusse du néant. Donc la démobilisation et la démoralisation vont continuer. Jusqu’à l’abîme ? C’est possible. Dès le lendemain matin, David Assouline, porte-parole du PS, m’attribuait la responsabilité du désastre ! Pauvre garçon ! A Brignoles, avec les socialistes, tous les inconvénients ont été additionnés. Le PS a soutenu officiellement le candidat et le suppléant communiste. Celui-ci s’est fait un devoir de distribuer des tracts avec « le Poing et la Rose » et la déclaration de Harlem Désir. Il fallait donc avaler un Front de gauche ostensiblement réduit à un PCF identitaire et avec en prime la bénédiction du chef socialiste le plus méprisé que ce parti ait jamais eu. Où est passé l’incarnation d’une vraie gauche alternative indépendante dans cette campagne ? C’est pourtant la raison d’être de l’existence du Front de Gauche ! Les moutons se sont fait tondre. « C’est une situation locale » bêlent en cadence les grands esprits ! Dans ce cas, pourquoi aller chercher le soutien d’ Harlem Désir ? Il n’est pas brignolais, que je sache ! Ah, la douce illusion que le monde du passé continue avec ses électorats addicts aux étiquettes ! Mais même dans ce cas encore pourquoi ne m’avoir rien demandé ? Je vous gêne les camarades ? Vous aimez mieux les caresses socialistes que le parler cru et dru? Ça n’a pas l’air de vous avoir réussi. Mais j’aurai tort de vous en vouloir car vous êtes les dindons de la farce. Sur place, le secrétaire de la section solférienienne locale a appelé à voter pour votre concurrent EELV. Confusion et écœurement garanti ! Et cela sur la base d’un anticommunisme obsessionnel vulgaire et grossier qui rendait superflu le travail du Front national dans ce domaine.

Dans ce post, je parle de Brignoles. Je donne mon avis politique. Mais surtout, je vous donne un récit de ce qui s’est passé localement et qu’aucun des bavards médiatiques n’a raconté, alors que ce serait leur métier de faire connaitre ce que je vous rapporte. Puis, je parle des élections municipales en général et à Paris en particulier. Du coup ce post est long. Et encore, j’ai enlevé deux chapitres. Et je suis à Strasbourg, en pleine bataille des vapoteurs ! Caramba ! Mais cette actualité traumatisante ne me permet pas de faire plus court.

A Brignoles, la bricole solférinienne gâche tout

La stabilité dans la diffusion des idées du Front national est garantie. D’un côté, l’appareil médiatique n’a aucune raison de faire cesser son cirque de publi-reportage et de dédiabolisation. Ni surtout son travail délétère de décomposition de l’espace républicain : déclinisme, dénonciation de la politique et du syndicalisme, apologie de la peur de tout et de tous. Hier, d’ailleurs, était un jour d’orgasme médiatique sur le sujet. Les Français ont appris qu’ils sont les plus mauvais d’Europe (ou peut-être du monde, à moins que ce soit de la galaxie) en lecture et calcul. Mais le pire n’est pas chez les marchands de papier ou les pondeurs d’images en continu. La prostitution est moins le fait de la personne prostituée que de la clientèle. Le client a un sentiment confirmé par la société que ses désirs sont irrépressibles et que son objet est consentant moyennant finance. Sa mauvaise éducation est en cause. Ici, l’appétit des citoyens envers les idées d’extrême-droite est aiguisé par les recommandations de Valls. Et la bestialité de ceux qui l’approuvent est légitimée par le titre de celui qui profère les insanités. Pensez : c’est le ministre de l’Intérieur ! Et les sondages montrent que 90 % des Français sont d’accord avec lui. Mais 70% seulement pour jeter les Roms à la mer et seulement 10 % pour les brûler vifs. Heureusement Valls ne propose pas le feu, ni la noyade. « On voit que c’est un modéré et un bon rempart face aux idées des extrêmes » déclare monsieur Schmoll, politologue indépendant, éthique et médiatique. Valls va donc continuer son numéro de « triangulation », c’est-à-dire parler comme le Front national dans l’espoir affiché de lui prendre des voix. Naturellement, il ne lui prendra rien. Mais il augmentera la notoriété, la légitimité et donc la diffusion des idées du Front National. Peut-on l’en empêcher ? Non. Le président est d’accord avec lui et couvre ses sorties. Non. Parce que le complexe mediatico-sondagier a besoin de lui comme produit d’appel. 

Inutile de compter sur les médias pour faire davantage que des effets sensationnalistes. Le récit des aventure de la gauche à Brignoles mérite pourtant d’être diffusé, tant il explique le foutoir qui a permis au Front National d’occuper tout l’espace politique local. Ce que vous allez lire à la suite est pour l’essentiel une copie de la note de contexte venue du Var de la part des militants du Parti de gauche du secteur. Ce que vous allez lire là, personne ne vous l’aura raconté pour vous aider à comprendre ce qui s’est véritablement passé sur place. En le découvrant, vous vous rappellerez que les dirigeants solfériniens ont essayé de me rendre responsable, par mes critiques, de la débandade locale. Vous allez donc pouvoir constater une nouvelle fois quels menteurs et calomniateurs ils sont, avec l’aide de leurs chers petits camarades les porteurs de micros, qui ne vérifient rien, jamais, nulle part, mais adorent tellement les ragots et les batailles de personnes !

Les difficultés de la Gauche sur cette commune ne sont pas nouvelles… Déjà aux municipales en 2008, face à la liste de rassemblement à gauche menée par Claude Gilardo, s’était constituée une liste PS–MODEM, qui avait obtenu à peine plus de 10% au premier tour et avait refusé de se retirer au second tour en faveur de la liste menée par Claude Gilardo, qui avait pourtant obtenu plus de 30%. Il s’en était fallu de peu que la liste de rassemblement ne l’emporte face à l’UMP au second tour. Les socialistes à Brignoles portent donc depuis longtemps la responsabilité de la division et de choix politiques hasardeux !

A-t-on oublié qu’aux élections cantonales de 2011, le candidat FN, Jean-Claude Dispard était élu de 5 voix face au conseiller général sortant et maire PCF de Brignoles Claude Gilardo ? Au premier tour, le candidat FN totalisait 2757 voix (32,97%) contre 2636 (31,53%) pour le maire communiste (et conseiller général sortant). Le score de la Gauche, avec la candidate EELV, atteignait 3619 voix, soit 42,33%. L’UMP réalisait 23,69% et 1981 voix… Dans ce duel, au second tour, la porosité de l’électorat UMP avec le FN avait été criante, facilitée par des appels du pied d’édiles brignolais UMP et de son candidat à la cantonale qui adaptaient le vieux slogan des années 30 : plutôt le FN que le Front de Gauche. Avec une participation pourtant plus importante, le FN l’emportait avec 4407 voix contre 4402 pour son adversaire communiste, profitant d’un apport massif des voix de l’UMP. Il augmentait alors son score de 1700 voix, tandis que le candidat de gauche en gagnait moins de 800…

Autre élément, qui n’est pas sans démobiliser les forces politiques du Front de Gauche : l’entrée, comme directeur de cabinet du Maire communiste, d’un militant socialiste qui deviendra par la suite secrétaire de la section locale PS. Il va jouer un rôle pervers dans les discussions et les échanges entre les forces de gauche localement, pour favoriser les positions socialistes contre celles du PCF et du Front de Gauche. C’est dans ce contexte de Clochemerle glauque qu’intervient la 1ère partielle, en juin 2012, qui fait suite à l’annulation du précédent scrutin… Claude Gilardo est le candidat unique de la Gauche mais le climat de la campagne est mauvais, de par la volonté de son cabinet de la diriger et de soumettre les organisations politiques du Front de Gauche à ses orientations. L’ambiance n’est pas facilitée par le contexte des élections législatives. Dans la circonscription, le PS soutient officiellement une candidate EELV, le candidat du Front de Gauche est le premier fédéral PCF, et s’ajoute une candidature dissidente d’un maire PCF soutenu officieusement par la fédération PS… Au final, tous les candidats de gauche sont éliminés au premier tour, et nous devons déjà subir un second tour UMP / FN ! Le PCF appelle, avec les autres organisations de gauche – sauf le PG – au front républicain, espérant un retour reconnaissant pour la cantonale qui a lieu le dimanche qui suit le second tour de la législative.

Cette fois-là il n’y a que trois candidats : Claude Gilardo, soutenu par toute la gauche, le sortant FN et une candidate UMP. Le candidat PCF arrive en tête avec 39,6% (3100 voix) face au candidat FN, qui réalise 2734 voix (34,9%), et la candidate UMP (25,4%, 1991 voix)… Claude Gilardo l’emporte de nouveau au second tour… mais de 13 voix. Faible écart. Bizarre, alors même que le contexte est extrêmement favorable car, outre la dynamique de la victoire nationale du PS, la députée UMP aura fait un appel clair de soutien au maire PCF pour le second tour. Cette victoire est donc particulièrement fragile et liée à un contexte national favorable, mais les dissensions locales à gauche sont fortes et inextricables.

A 13 voix d’écart, le FN dépose un recours que validera, fin 2012, le tribunal administratif, et appel est porté au Conseil d’Etat par Claude Gilardo. Ce dernier, âgé de plus de 80 ans, annonce hésiter à une nouvelle candidature mais en aucun cas ne crée les conditions à l’émergence d’une nouvelle candidature. Pire : l’indécision sur sa candidature bloque toute possibilité de construction d’une autre. Il en est de même pour la Mairie de Brignoles, où tous les candidats possibles à mener le projet et la liste de rassemblement ont été mis de côté et où, sans consultation des organisations politiques, ce sont les élu-e-s actuels qui ont désigné en leur sein, la future tête de liste : le plus petit dénominateur commun qui ne fait d’ombre à personne ! Durant le mois d’août 2013, le Conseil d’Etat rend sa décision d’annulation de l’élection. Et les événements se précipitent ! Le PCF préempte une « candidature de rassemblement à Gauche ». C’est le dernier canton qu’il détient dans le Var. Il désigne donc le premier son candidat. C’est un militant et responsable local non-brignolais. Personne au Front de gauche n’est consulté. C’est un fait accompli, un point c’est tout. On doit pouvoir faire mieux pour « rassembler à gauche ».

La candidature PCF est annoncée par voie de presse, et s’enclenche alors la dynamique de l’élimination au premier tour. Le PS annonce refuser cette candidature ! Il affirme haut et fort être prêt à aller au clash. Le sortant communiste, Claude Gilardo, annonce découvrir dans la presse la candidature de son parti, alors même qu’il était présent à l’AG de la section. En fait, on peut penser qu’il aurait bien aimé être sollicité pour une nouvelle candidature ! C’est dans ce contexte volcanique qu’EELV annonce sa participation à l'élection. Pour cette formation, il n’y a pas légitimité de la candidature PCF du fait des scores aux législatives : EELV était en tête de la gauche, avec le soutien du PS.

Conscient de l’impasse qui s’organise à gauche, le PCF propose la place de suppléante à EELV pour un ticket commun. Refus catégorique ! En effet, les dirigeants d'EELLV savent qu’ils vont recevoir le soutien de toute l’organisation locale du Parti Socialiste. Et notamment du secrétaire de la section, devenu entre temps directeur de la communication à la Mairie, auquel s’ajoutent les élus municipaux. De son côté, la direction communiste nationale interpelle les dirigeants socialistes. Un communiqué de Christophe Borgel prend position : le PS soutient le candidat PCF. Puis, un communiqué d’Harlem Désir tombe. Il précise que le candidat communiste est le candidat de « l’union de la Gauche ». De tout cela, il ne fut pas question une seule fois dans la coordination du Front de Gauche. Le candidat, lui, n’hésitait pourtant pas à s’étiqueter « PCF-Front de Gauche ». Sans commentaire. Localement, le candidat communiste menait une rude campagne contre les politiques austéritaires du gouvernement comme contre celles du Conseil général UMP. Pourtant, la dernière semaine, les militants communistes se voient obligés de distribuer un tract de soutien à leur candidat signé Harlem Désir et siglé du poing à la rose. La confusion est à son comble !

Dans tous les cas, le soutien des solfériniens nationaux et locaux aura conduit à l’élimination de la gauche au premier tour. Il est en effet évident, à la lecture des résultats, que les abstentionnistes refusent leur soutien à la la gauche. Simple à vérifier, puisque les deux candidats PCF et EELV totalisent 1579 voix (23,5%) cette fois ci quand, en juin 2012, le candidat de gauche en totalisait le double pour une participation en légère baisse. Cette élection revêtait un caractère essentiellement national, puisque les équilibres au sein du Conseil Général ne pouvait en rien être modifiés (sur 43 élus, 10 sont de gauche, 33 de droite). C’est donc bien un désaveu de la politique Hollande–Ayrault, qui désespère les électeurs de gauche et les rejette dans l’abstention.

Le triste spectacle de ce clochemerle de gauche aura, de surcroît, permis de passer sous silence les fortes dissensions au sein même du FN, puisque le candidat sortant a été éjecté par son propre parti, qui aura placé un jeune cadre inconnu sur le territoire : Laurent Lopez. Ce dernier, tête de liste pour les prochaines municipales, aura mené une campagne nationale, sans aucune dimension locale, en s’appuyant uniquement sur la figure de Marine Le Pen. L’ancien candidat s’est aussi présenté en dissidence soutenue par le parti de Karl Lang, le Parti de la France, et a obtenu 9,1% (600 voix). Cela donne ainsi un score de l’extrême-droite cumulé de 49,5% (3330 voix). La division de la Gauche permet la qualification de la (nouvelle) candidate UMP, alors que celle-ci maintient simplement son niveau par rapport aux précédentes élections.

Le Front de Gauche autobloque

Le Front de gauche aujourd’hui peut-il être un barrage national au FN ? Non, évidemment. Pour deux raisons. Premièrement, la stratégie de lutte frontale contre le Front National a été rejetée sous les prétextes les plus fumeux, où les donneurs de conseils se sont contentés de tout détruire sans rien construire par eux-mêmes. Par compassion, en dépit de leur rôle pervers et de leur lamentable inaction depuis, je ne cite personne. Je ne voudrais pas donner l’impression de caporaliser qui que ce soit, puisque dorénavant c’est ainsi qu’on appelle le fait d’oser donner son avis à tel ou tel cacique. Les archives à consulter sont encore disponibles. Aucune stratégie de rechange n’a été proposée, sinon quelques bavardages sans signification concrète ni début de commencement de réalisation.

Deuxième cause de disqualification : la confusion et l’illisibilité de la position du Front de Gauche. Totalement inerte politiquement ou peu s’en faut, le Front de Gauche est enfoncé jusqu’aux essieux dans les jeux politiciens à Paris, la capitale, Nantes, la ville du premier ministre, Lyon capitale du rêve d’alliance au centre du PS. L’invisibilité est garantie. Car le Front de gauche n’est crédible et visible que comme alternative nationale. Une fois loué en pièce détachée, il n’est plus rien. Une fois dilué dans le ronron et la grisaille de la langue des accords diplomatiques, il n’est même plus discernable. Encore est-ce le meilleur des cas. Car une fois en pleine lumière, les listes communes avec les socialistes produiront « l’effet Brignoles » pour tout le pays ! Soyons plus direct encore. On pouvait avaler bien des couleuvres. Mais pas Paris !

Ne méritons pas les compliments de Luc Carvounas

Aux yeux de tout le pays, aux yeux de toute l’Europe de gauche, Paris n’est pas seulement une ville, et surtout pas une machine à cracher du cash électoral cantonal et sénatorial au prix d’un moment de honte vite passé. C’est la ville de la marche de la Bastille, c’est le cratère des rébellions et des révolutions en France. Et à Paris, du fait d’un seul parti, il n’y aurait pas de Front de Gauche ? On ne peut l’envisager. Les militants communistes vont voter. Le vote dure trois jours ! Il se fait directement ou même, de façon assez originale, par correspondance ! Je sais que la discussion a été très ouverte. Je veux avoir confiance. Comme je l’ai eue, en suivant de loin le cas, à Evry. Là, pour finir, la liste autonome a été adoptée à l’unanimité moins une voix ! Contrairement à ce que pensaient tous ceux qui se sont engagés pour obtenir le vote contraire.

Mais si Paris doit être privé de Front de Gauche, la conséquence ne se limitera pas à Paris. C’est impossible. Nous savons quel profit en tireront les solfériniens dans toute la France. Partout, ils chercheront à marginaliser ceux qui auront eu le courage de former des listes autonomes en les stigmatisant. Pire : ils feront des compliments compromettant comme ceux d’Harlem Désir à Brignoles. Ou comme ceux de Luc Carvounas à Pierre Laurent. Pour ceux qui auraient manqué ce morceau de littérature de notre bon maître, voici le texte intégral.

Luc Carvounas en effet ne cache pas sa jubilation. « En misant sur le rassemblement de la gauche, le PCF se montre responsable et cohérent » titre-t-il dans son communiqué du 6 octobre.

« Je me félicite du rassemblement de toute la gauche prôné ce jour par le Parti communiste français. Ces déclarations illustrent toute la responsabilité dont fait preuve Pierre Laurent, son secrétaire national. Il s’agit également d’une décision cohérente avec notre histoire commune.

« Alors que la droite essaie de tromper les électeurs en nationalisant le scrutin municipal à venir et que le risque de l’extrême droite est réel dans de nombreux territoires, je salue cette position responsable. Car il n’y aura d’alternance à la gauche dans les exécutifs locaux qu’à notre droite, voire à notre extrême droite. Par ailleurs, dans de nombreuses collectivités, la gauche unie a su montrer qu’elle sait apporter au quotidien des réponses aux attentes de nos concitoyens. Depuis plusieurs années, voire plusieurs décennies, nous collaborons dans le respect mutuel et pour l’intérêt général au sein des mêmes exécutifs locaux.

« Enfin, c’est une décision dont la portée politique est importante. Le Parti communiste français n’a pas cédé aux sirènes de certains qui pensent que l’adversaire n’est pas la droite mais le Gouvernement et les élus locaux socialistes. J’espère que les militants valideront dans la plupart des communes cette stratégie d’union, seule capable de faire gagner la gauche. »

Signé Luc Carvounas, sénateur et secrétaire national du PS chargé des relations extérieures. Le même Carvounas qui a cassé l’omerta en nous apprenant, dans la presse départementale du Val de Marne, que la négociation secrète sur les découpages des cantonales et des régionales avait commencé. Il est donc persuadé, comme proche du maître des ciseaux, Manuel Valls en personne, que personne ne peut lui répliquer.

Qui veut mériter ce genre de compliments dans sa commune ? Et qui, à l’inverse, veut se voir infliger en public les termes contraires en cas d’insoumission aux notables socialistes ? Les solfériniens locaux diront « vous êtes des sectaires, voyez vos camarades à Paris comme ils sont unitaires et responsables ». Sinon, qui a envie de se faire traiter d’agent de « la droite » s’il essaie de « nationaliser le scrutin municipal » comme tous les militants de gauche le font depuis toujours ? Et cela par ce même Carvounas ou ses avatars locaux qui, tout en plaidant le caractère local d’une élection, ne se félicitent pas moins d’une décision politique nationale ? Car, bien-sûr, les élections municipales sont des élections politiques nationales.

En France il en a toujours été ainsi. Certes, dans certains pays comme l’Allemagne, les élections municipales ont lieu à des dates différentes selon les villes. Mais en France, tous les citoyens sont convoqués le même jour ! Et c’est une élection de masse : il y a plus de 500 000 conseillers municipaux à élire. Dans la dialectique marxiste, on parlera à ce sujet de transformation de la quantité en qualité ! Surtout qu’au cas particulier, cette élection est une élection spécialement politique. Car c’est le premier vote de tout le pays depuis la présidentielle de 2012. En effet à part une poignée d’élections partielles ici ou là, les élections municipales des 23 et 30 mars prochains seront le premier scrutin organisé depuis l’élection de François Hollande et de la chambre rose. Tous les commentateurs savent que c’est la première occasion qu’ont les Français de donner leur avis sur la politique de Hollande. Ce sont donc des élections politiques nationales. Comment se fait-il qu’il faille démontrer une évidence pareille quand, dans toutes les villes de plus de 20 000 habitants, il y aura des listes conduites par des partis politiques nationaux qui assumeront tous leur couleur, sauf les socialistes qui ont dorénavant honte de leur logo. Au PCF lui-même, n’est-ce pas le Conseil National qui a validé les chefs de file dans les villes de plus de 20 000 habitants ? Et, clairement, si ce ne sont que des élections locales, pourquoi le Secrétaire national du PCF s’en mêle-t-il personnellement avec autant d’insistance à Paris ? Je ne saurais le lui reprocher, bien au contraire, car il sait comme moi, étant Sénateur de Paris, que les élections municipales ont des conséquences nationales sur la composition du parlement. Les délégués des conseils municipaux constituent 95% des grands électeurs pour l’élection du Sénat. C'est vrai aussi à Paris, où douze sièges donnent automatiquement un siège de sénateur. Autant s’en souvenir : les conseils municipaux élus en 2014 décideront aux sénatoriales de 2014 et 2017.

Mais à côté de ces éléments d’appréciation purement et légitimement électoraux, il y a l’implication de la politique locale dans le budget global de l’Etat. Un quart du budget des communes dépend des dotations de l’Etat. Les communes sont donc parmi les premières victimes de l’austérité. Car le gouvernement Ayrault a décidé de réduire les dotations de 1,5 milliards d’euros en 2014 et d'autant en 2015 ! Ce n’est pas tout, notamment à propos des grandes villes. C’est ainsi que les sénateurs communistes ont voté avec les sénateurs d’EELV, il y a deux jours, contre la loi sur le Grand Paris. Celle-ci n’a été adoptée que par l’alliance de la droite et du PS, dont les sénateurs solfériniens de Paris avec lesquels ils seraient question de former une liste commune. On voit là ce que veulent dire réellement les accords « sur la base d’un projet commun» : rien ! Car la conclusion d’accord de premier tour avec les solfériniens se fera en plein débat sur la décentralisation et les métropoles. Qui ne sait que le gouvernement impose une loi sur les métropoles qui va aggraver les inégalités et la concurrence entre les territoires ? Nulle part nos camarades n’en sont d’accord. Et partout ils vont appeler les citoyens à voter aux municipales pour des listes qui refusent ces métropoles, notamment à Paris, Lyon, Marseille et ainsi de suite. Et puis, a-t-on oublié que le gouvernement a prévu deux autres lois de décentralisation après les municipales ? Font-elles partie des négociations actuelles ou bien « le projet commun » est-il discuté sans connaitre le cadre qui le rendra ou non possible ? Aux municipales, il faut dire « stop » à la mise en concurrence des territoires. Cela n’est pas possible en faisant des listes communes avec ceux qui la mettent en œuvre.

Disons pour finir que seuls des naïfs peuvent croire au mythe de l’élection localo-locale dans les villes de plus de 20 000 habitants. De toute façon, il y a toujours une lecture nationale du résultat des municipales. Sinon pourquoi les sondeurs font-ils des sondages nationaux d’intention de vote ? Pourquoi toute la presse nationale s’intéresse-t-elle autant à ces élections ? Et puis à la fin, quand même ! L’UMP et le FN en font une bataille nationale ! On ne peut donc s’y soustraire. Le Front de Gauche doit assumer la confrontation. Pour cela, il doit incarner ce qu’il est et en avoir le courage.


246 commentaires à “Brignoles : les nuls.”
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  1. ariane walter dit :

    Je ne vois dans tous ces évènements, la trahison de Laurent, car il faut appeler les choses par leur nom, et elles gravissime, puisqu'il s'agit d'une alliance avec celui qui la semaine dernière, entre autres, baissait les maigres retraites des anciens combattants, qu'une occasion de se réjouir. Réellement. Le FdG avec un PC vassal du PS ne pouvait pas fonctionner et empêchait le FdG d'être libre. On est dans une situation où tous les amateurs de postes et de PS vont pouvoir changer de bateau et aller se faire bananer par NKM. Le FdG va se refaire une santé. Pas la peine de s'insulter les uns les autres. Je propose une séparation à l'amiable. Les amateurs de PS à droite. Et les amateurs de FdG à gauche. Chacun ses combats. Le nouveau FdG sera plus maigrichon ? Mais c'est cette dissension qui l'empêchait de grossir ! C'est cette expression "voiture balai du PS" qui nous était attachée comme une ignominie. Tant de gens attendent un vrai parti de gauche antilibéral. Et c'est maintenant! Je n'y crois pas tellement c'est chouette. Merci Laurent! Et surtout les militants PC/PS, votez pour Hidalgo ! Pour la grande majorité des militants PC, le FdG est notre talisman encore plus indispensable et enfin efficace!
    Alors, jean-Luc, on commence quand ? C'est pour quand la grande liberté qui portait ta parole lors des présidentielles ? I can't wait ! (Globish)

  2. Ghislaine A. dit :

    La stratégie des libéraux, soit ils dézinguent, soit ils achètent. Depuis quelques temps, ils préfèrent acheter, ça paye plus. Hein Pierre, t'en penses quoi ? Tout au long de tes discours, je trouvais que ta voix était mal posée, depuis hier je comprends pourquoi. Camarades communistes résistants, courage, vous n'êtes plus tout seuls et je suis sûre que votre difficile cheminement vous aura appris la désobéissance.

    @ Marj.
    Toi qui me paraît très cultivée, peux-tu m'aider à combler une de mes nombreuses lacunes. Quelle est la ligne politique du NPA en dehors de procéder à des attaques ad hominem, pour le coup, du candidat et camarade Jean-Luc ? Il me paraît intéressant d'approfondir cette voie car c'est un des principaux arguments qui est avancé pour ne pas rester sur un axe de pure autonomie et se brûler les ailes en allant fricoter dangereusement avec les Solfériniens.
    Bonne journée à tous, pour des raisons professionnelles, je ne pourrai pas militer aujourd'hui.

  3. cruel (Bdpif) dit :

    @Ariane Walter
    Je ne sais d'où les militants du FdG sont partis se convaincre et convaincre de cette idée sotte que le FdG ferait plus de voix en étant l'oppossant numéro 1 au PS, mais c'est completement raté. D'une part parce qu'ils y sont intimement associés (1 an que l'on ne fait que parler du PS) .Et le priviligie comme ennemi principal à abattre devant l'UMP et le FN. Puisque nous en sommes là, n'est ce pas ? Le FN deviendrait le parti le plus voté de france devant l'UMP agonisant, et personne ne s'en inquiète, Certain vont même employer les expressions de la droite dessus "La peste ou la choléra"
    Pour convaincre les gens, il aurait fallu parler du programme, pas des traitrisations à bout de champ et tout ces longs pamphlets contre les autres courants de gauche. Que ce soit sur le Ps, social libéral, comme son nom l'indique, du PCF qui est (était?) une constituante principale du FdG, du NPA, aucuns ne trouve grâce aux yeux des militants du PG, qui nous sortent de longues lithanies digne de l'inquisition Espagnole, au nom de social traitrise et de chevaux sauvages du capitalisme sur des munipales où les programmes portent généralement sur les horaires et tarifs de cantine, les fonds sociaux. Que certain aient décidés de supprimer tout les élus PCF des 800 municipalités de gauche, est leur choix, pas celui du peuple. Parce que ces élus sont au service du peuple, eux, et de facon direct, pas sur des billets sur internet ou dans des show télévisés.
    Vous nous parlez de trahison, moi ce que je vois ce sont des électeurs du FdG completement fanatisés, qui au nom de la "pureté de leurs valeurs", comme on incite à la gonfler artificiellement de par des extrémismes littéraires dangereux sont prêts à relaisser passer la droite, voir à laisser passer le FN, en allant ne plus voter pour le PS (ne serait ce que pour faire un barrage républicain contre le fascsime). La trahison, elle est là. Et pour le peuple Francais....

  4. sergino dit :

    Le PC se fait Hara-Kiri par la propre main de son "leader". Vrais Communistes ! Prenez le pouvoir au sein du PC ! Le FdG a besoin de vous !

  5. ariane walter dit :

    Jean-luc, un post pour te faire sourire. Je l'ai trouvé à la suite d'un article sur mediapart. Comme quelqu’un rappelait que tu avais longtemps été au PS et te le reprochait: "32 ans (septembre 1976 jusqu'à novembre 2008) et c'est tout à son honneur comme je le disais l'autre jour, qu'il se soit échappé de ce trou noir en défiant ainsi toutes les lois de l'astrophysique et remettant en cause les théories d'Einstein."

  6. el jefe dit :

    @ cruel 204
    "Que certains aient décidés de supprimer tout les élus PCF des 800 municipalités de gauche, est leur choix, pas celui du peuple"
    Dans une élection, camarade, c'est le peuple qui décide et non "certains".
    sont préts à relaisser passer la droite,
    La bonne blague, avec les socialistes, la droite est déjà au pouvoir.

  7. Pingouin094 dit :

    En tant que communiste, je souhaite de tout coeur que mes camarades parisiens dénoncent le choix de leur direction et fasse le choix du FdG au 1er tour à Paris.
    L'affaire de Brignoles, où un candidat PCF soutenu par le PS fais les frais de la politique gouvernementale devrait pourtant éclairer mes camarades.

  8. ariane walter dit :

    @cruel:
    Ce n'est pas tant être l'opposant n°1 au PS que l'opposant au libéralisme fou. Or réfléchissons: tous les autres partis sont libéraux: Le PS, (gravement), l'UMP et, bien sûr le FN qui feint de ne pas l'être.
    Quand tu dis qu'il aurait fallu parler du programme et non des trahisons, je me permets de te rappeler l'échelle du temps. Toute l'année le PG, avec l'écosocialisme et son budget et bien d'autres actions ont proposé leur programme. les problèmes de trahison sont quand même récents. Du moins d'une manière visible.
    Oui, Jean-Luc Mélenchon parle de peste et de choléra à propos du FN et de l'UMP. C'est un coup de pied magistral dans ce Front républicain qui n'est qu'une tactique pour maintenir au pouvoir des partis de gouvernement inféodés à la finance, à l'Otan et aux grandes entreprises. Et si le PS était vraiment intéressé par la disparition du FN, il aurait dû aider Jean-Luc Mélenchon à Henin-Beaumont. On n'en a pas vu trop la trace.
    Hé bien, oui le jeu a assez duré. Et si Les Français ne veulent pas voter FN, qu'ils votent FdG. Le vrai.

  9. ddacoudre dit :

    Comme toujours une bonne analyse factuelle, mais elle est la conséquence d'effets bien plus anciens qui se cristallisent autour de recherche de solutions faute d'avoir tari le débat d'idées par la pensé unique.
    Le résultat de Brignole n'est pas une anomalie, tout comme l'abstention, il est une réponse au blocage que constitue la comptabilisation de l'existence qui pousse au replie pour ceux qui sont écartés du banquet financier.

  10. denis26 dit :

    @cruel
    Vous n’êtes pas de gauche vous ? Sur ce blog on ne se permet pas de comparer le PS avec la gauche, car comme nous le vivons le PS n'est plus de gauche depuis longtemps. Le FdG est le mouvement qui rassemblera toutes les forces de gauche.
    Résistance.

  11. Thierry_M dit :

    @ Humaniste 189.
    C'est fatiguant, ces gens qui s'érigent en donneurs de leçons. Comment peut-on d'un côté réclamer la démocratie dans ce pays, et à juste raison. Puis d'un autre, ne pas l'accepter quand c'est elle qui décide au sein d'un parti du FdG.
    « Si les militants du PC nous plantent le FdG pour la ville de Paris, plus jamais je ne voterais pour un de leurs candidats, même si il y a en face le FN. »
    Pour résumer, l'égo de certains est supérieur à l'intérêt des autres.

  12. linformaticien dit :

    Si un jour, quelqu'un au FdG réalisait que faire 30% des voix au lieu des 10 actuels, c'est possible, parce qu'on les avait. Bien qu'arrondi, ce 30 % n'est pas un chiffre au hasard, c'est ce qu'avait rassemblé Jean-Luc Mélenchon à force de pédagogie, et dans ses discours de campagne pour la présidentielle. Avant les derniers discours, comme celui de Viry Chatillon et celui de la porte de Versailles, dont le ton avait changé. Que s'est-il donc passé pour faire fuir le "bourgeois", et tous les gens qui attendent autre chose que de la politique partisane ?
    Allons-nous laisser à d'autres les thèmes de la révolution citoyenne et de la solidarité pour la transition écologique, abandonner la critique du régime actuel à d'autres, nous noyer dans les attaques personnelles contre tel ou tel ? Il serait pourtant d'actualité de mettre en cause des instiutions habitées par de considérables personnes, telles que le conseil constiutionnel, le conseil d'Etat et même la cour des comptes, pas en tant qu'institutions, mais en tant qu'organes à démocratiser et à faire évoluer vers des fonctions de questionnement et de contrôle. L'introduction d'un zeste de démocratie directe aurait un coût nul pour un impact énorme, certainement plus révolutionnaire qu'une révolution classique.
    Ce que beaucoup de gens attendent, ce sont des propositions qui éclairent un programme, des propositions en avance sur l'actualité et l'événement plutôt que des réactions. Ils attendent encore.

  13. vallerustie dit :

    Bonjour à toutes et tous, bonjour camarades.
    Jamais encarté, je suis ce que l'on a coutume de nommer un compagon de route, depuis cinquante ans environ, du PCF. Je ne voulais pas adhérer, j'étais militant CGT, et donc, malgré "la courroie de transmission" je me consacrais principalement à l'activité syndicale, ce qui m'a permis de combattre le principal argument des anti-cégétistes. Le PC, que je crois connaitre, est à son corps défendant, composé principalement de personnes âgées, et la discipline est pour elles le moteur n° 1, ce qui permet à certains leaders d'en abuser, mais jusqu'à quand ? Je regrette beaucoup que l'on en arrive à trop de compromissions pour des raisons, je ne crains pas de le dire, de plus en plus alimentaires.
    Ici en Corse, on assiste à des prises de positions ahurissantes, non seulement avec ce qui se prépare à Ajaccio pour les municipales (pour espérer conserver une place de premier adjoint) mais surtout, au vote de la plupart des élus territoriaux PCF, aux côtés du PRG, du Ps et des séparatistes et de l'UMP ! Il faut le faire.
    Voilà, désormais je continue mon combat aux côtés de Jean-Luc Mélenchon (ayant horreur du culte de la personnalité)
    La vie est un combat et elle continue. No pasaran. Courage et merci amis.

  14. Frédéric dit :

    Tout à fait en accord avec Sami, nous avons atteint les limites du "tous ensemble". Pouvions nous imaginer cette dérive d'un des membres associés dans le front de gauche ? non bien sûr, rien ne l'indiquait (même si l'appareil PCF n'était pas vraiment idéologiquement rénové à mes yeux) Mais le temps politique passant, il faut réagir vite et placer sa confiance dans la base militante de ce parti, en d'autres termes ne pas se fâcher en gaspillant des forces mais se lancer dans une stratégie FdG partout : c'est le prix de notre lisibilité à moyen terme, le court terme étant compromis comme l'a bien expliqué Jean-Luc.
    Merci à toi camarade JL, ta force intellectuelle est un îlot d'espoir dans ce m*****r !

  15. utopiste dit :

    Je suis communiste, adhérent au PCF à Nîmes dans le Gard depuis plus de 25 ans.
    En général, je n'aime pas trop que l'on cherche à me tordre le bras. Donc j'apprécie assez peu la façon dont usent parfois ici certains thuriféraires de Jean-Luc Mélenchon qui s'expriment sur ce blog. Je veux bien me souvenir que les "ouvriers de la dernière heure" seront traités comme ceux de la première, mais tout de même.
    Ceci dit, j'espère que mes camarades communistes parisiens seront à la hauteur à la hauteur de l'enjeu, et qu'ils voteront majoritairement pour la constitution d'une liste FdG dans la capitale.

  16. lemetayerv dit :

    Je lis sur certains commentaires "le culte de la personnalité", ce qu'il faut savoir, c'est que se sont nos adversaires politiques et médiatiques qui ont inventé cet élément de langage afin de discrédité le FdG en s'en prenant à la tête à savoir : son porte parole J.L. Mélenchon. Regardez si on en parle pour d'autres formations politiques établies ! JL Mélenchon n'a pas été mis en place à la tête de cette formation mais élu, d'une part. D'autre part, il faut bien un capitaine dans une équipe, que ce soit en sport, sur un bateau, dans une entreprise... le rôle de ce capitaine n'est pas de dire" regarder comme je manœuvre bien" mais d'écouter, de comprendre, d'évaluer, de prendre des décisions et tout ça de façon collective et concertée. Le porte parole, tel est son rôle, est d'écouter son équipe et son équipe, nous tous en faisons partie à notre niveau. Croyez-vous qu'un homme aussi charismatique qu'il soit sache tout sur tout. Non ! Pour cela, il faut qu'il soit à l'écoute, qu'il apprenne des expériences des autres (certains experts dans leurs secteurs), qu'il analyse, fasse une synthèse avec les autres et trouve un consensus afin d'établir une cohérence de stratégie ou d'action. Nous ne parlons donc pas d'un surhomme que les médias voudrait nous le faire croire afin de réduire nos idées à un suivisme, ce qui est pour moi une insulte à notre idéal de société. D'autre part, je trouve qu'il grandit grâce à nous comme nous grandissons grâce à lui car cela fait parti d'un ensemble d'échange, sans échange pas de stimulations intellectuelles et d'argumentations.

  17. Antraigues dit :

    Les arguments de Pierre Laurent ne sont absolument pas convaincants. Comment désapprouver la politique du gouvernement PS d’une part et s’allier avec eux à la première occasion ? Comment s’allier avec ceux qui, ailleurs, présentent des listes avec pour but évident d’éliminer le PCF (St Denis, par exemple) ? Pourquoi ne pas avoir négocié ça avec le PS ?
    « Il ne s’agit pas de s’allier avec des gens qui portent les choix du gouvernement, mais de créer sur le terrain un rassemblement d’hommes et de femmes de gauche qui ne se reconnaissent pas dans cette politique d’austérité. », dit il. En quoi Anne Hidalgo n’est elle pas porteuse de la politique d’austérité, s’est elle opposée au budget, a-t-elle refusé le TSCG, s’est elle élevée contre la réforme des retraites ? « Créer un rassemblement à gauche », d’accord, mais pourquoi le faire sous la bannière du PS, et pas sous celle du FdG qui est prêt à tendre la main à tous ? Luttons conter le PS, mais unissons nous sous sa bannière, voilà ce qu’il semble dire : comme c’est crédible ! Tout le monde au FdG est d’accord pour tendre la main à ceux qui le souhaitent, tendre la main n’est pas synonyme de rentrer dans les rangs du PS. Quand on voit avec quel mépris ont été traités les parlementaires du FdG et les propositions qu’ils ont soutenues, il ne faut vraiment avoir aucun amour propre pour accepter une telle alliance.
    D’autre part, la base de négociations du PCF à Paris, c’est vraiment le programme minimum : d’avantage de logements sociaux, c’est bien, mais à quel horizon ? Et de quels type de logements « sociaux » s’agira t-il ? Des PLA à 1000 euros par mois ? L’emploi public, avec quel argent, au milieu d’une politique nationale d’austérité ? Avec ces négociations d’épiciers, on est loin de la révolution citoyenne, non ? Et quelles assurances avez-vous, au delà des promesses électorales ?
    Et avant de dire que cette élection n’a pas un enjeu national, regardez ce que fait le FN.
    Le fait de s’engager ainsi sans...

  18. bernard hugo dit :

    C'est le moment d'en finir avec le cartel des appareils qu'est aussi le Front de Gauche et de construire un grand parti ouvert de type nouveau (comme disait Lénine) qui pour autant ne soit pas léniniste mais cristallise un véritable Front du Peuple et rassemble toutes les sensibilités et les traditions politiques qui se reconnaissent dans la filiation historique du mouvement ouvrier révolutionnaire, comme le fut la première Internationale et veulent rompre avec le capitalisme ultra-libéral et les institutions vermoulues de la V°R.. Je pense bien évidemment aux communistes qui ne veulent pas de la libéral-technocratie (ex social-démocratie) Souvenons-nous du précédent lamentable du parti communiste italien (le premier parti communiste d'Europe) qui s'est auto-dissout dans le social-libéralisme. Je pense aux militants socialistes dupés, aux écologistes qui ne veulent des politiciens carriéristes flottant dans les eaux nauséabondes de ce pouvoir qui a fait allégeance aux financiers, je pense aux militants du NPA ou de LO, qui réalisent dans quelle impasse les conduit un raisonnement de sectes détentrices de la vérité, aux camarades libertaires qui ne veulent pas attendre la saint glin-glin...

  19. Nicks dit :

    Allez, toutes les réactions ici et ailleurs, notamment celles de militants et sympathisants communistes totalement atterrés après certaines décisions, sont très rassurantes. Si nous nous en tenons à l'autonomie assumée, alors nos idées pourront infuser, notre front s'élargir et nous pourrons combattre efficacement le Fn. En revanche il est illusoire de penser y échapper en renforçant le cercle vicieux de l'orthodoxie (alliance avec le Ps), qui le nourrit, essentiellement par l'abstention d'ailleurs, puisque de nombreux commentateurs et Jean-Luc Mélenchon lui-même font remarquer qu'il progresse peu en voix. Le véritable danger n'est donc pas le Fn, mais bien les deux partis de droite principaux. En persistant dans un jeu politicien aujourd'hui détesté et dans l'application de mesures toxiques et préjudiciables aux catégories populaires et aux classes moyennes, ce sont eux qui produisent à la fois la résignation d'une partie et l'exaspération de l'autre.

  20. shakti dit :

    Ne pourrais t'on pas crée une pétition argumenté en faveur de listes autonome du FdG et contre les alliances du PC avec le PS!

  21. GRENOUILLE17 dit :

    Je suis communiste ! Et là je peux vous dire que je suis écœurée ! J'ai honte pour cette tromperie monumentale et qui risque encore de faire beaucoup de dégâts. Nous avons un gouvernement de droite et non de gauche. Que faut-il faire pour que le PCF au niveau national puisse éviter de faire de nous des traîtres dans toutes ces grandes villes. Pierre Laurent mais qu'est-ce qu'il te prend de raisonner ainsi ? Le Front de gauche, c'est avec le PCF ! Réveillez-vous !
    Au moins une bonne nouvelle.

  22. Antraigues dit :

    Le fait de s’engager ainsi sans débat au sein du FdG est effectivement consternant. Mais nous savons tous que cette orientation pro-PS n’est pas partagée par de nombreux camarades communistes. Faites vous entendre, les amis !
    Quant à nous, militants du PG, attaquons la position de Pierre Laurent, mais pas les communistes. N’oublions pas que dans une majorité de cas, le FdG se présente uni aux municipales.
    Camarades communistes, sachez que nous ne partageons pas cet anti communisme qui semble effectivement ressortir de certains commentaires. Sachons garder la tête froide. Seuls les engagements de certains élus PCF sont en cause.

  23. jpp2coutras dit :

    Question électorale. Gagner une élection quand deux électeurs sur trois disent basta, ça devrait être invalidé et rejoué avec les trois premiers, au minimum non ? Mieux, deux cinquième au moins (40 %) doivent donner leur avis en comptabilisant les votes blancs quand ce n'est pas la moitié tous votes confondus. En dessous de cette proportion les électeurs signifient que la représentation proposée est trop faible et donc on rebat les cartes et rebelotte. Y'a-t-il un seuil minimal d'ailleurs ? Quelqu'un ici a dit que non, est-ce vrai ? L'offre doit correspondre à la demande ! Et la votation doit être insoupçonnable et ne pas servir de caution aux notables qui jouent à la lutte de places égotiquement lucratives. Les règles sont tordues au point que la complexification artificielle du processus fait avaler la simplicité de la mécanique. Alternance des libéraux UMP/PS qui servent la même caste minoritaire prédatrice et réduction des autres en populismes incapables de gouverner. C'est simpliste mais efficace jusqu'à aujourdhui. Le FdG doit être l'Espace Populaire Eco-social de Gauche qui rompt avec cette usine à gazer l'espoir. Impossible n'est pas français et tout est possible. Au diable les sentiments d'impuissance entretenus par certains médias, car comme dans le film "V comme vendetta" revu hier ou comme dans les printemps arabes, les régimes totalitaires se retournent comme un gant si nous le voulons vraiment.
    Merci Jean-Luc Mélenchon de nous éclairer en simplifiant ces sacs de noeuds. Vive la VIe et l'espoir qui brille devant.

  24. tilk dit :

    Charmant ! Abreuvons les charlatans mediatiques et faisons le jeu attendu par les rigolos tordus du PS, ce qui fait mal est cette volée de maux à l'encontre de Pierre Laurent, il y a peu nous l'aimions bien, sa bonne entente avec J-Luc n'était elle que leurre et dans ce cas nous ne savons pas tout, ou est elle franche avec juste un premier réglage electoraliste assez complexe et dont il faut sauver les communistes pour peu qu'il y en a, après sera fait un autre tri, après une nouvelle donne, une nouvelle république, un nouvel age d'or, mais là il ne faut pas tout jeter ou le bébé va avec, gaffe. Mieux attendre notre vénéré tribun avant de devenir comme vos voisins.

  25. Franc dit :

    Pour mémoire, le PC n'est pas un parti trotskiste. C'est dans les années 70 je crois qu'il a renoncé à la dictature du prolétariat, et par conséquent qu'il a formulé la théorie de l'accès de la classe ouvrière au pouvoir dans le cadre d'une alliance (avec les forces de gauche, dont le PS). La réflexion sur la démocratie, l'expérience historique, les conditions des luttes dans des sociétés libérales ont conduit à ces choix, la classe ouvrière devait faire son expérience, ses idées ne peuvent accéder au pouvoir que poussées par des forces progressistes. Si pas de forces, pas de pouvoir.
    Encore aujourd'hui, le peuple veut l'union des forces de gauche. Ce qui est nouveau, c'est que le PS n'est plus de gauche, ce qui pose un problème à la gauche. Et gouvernement, PS, droite, médias continuent à présenter le PS comme un parti de gauche. Le PS ne fait pas d'alliance à gauche pour rester dans cette ambiguïté. Son alliance avec les écolos lui sert de sauf conduit d'alliance. Ça me parait être LE problème à résoudre.
    Dans les entreprises, Il y a toujours un syndicat réformiste ou patronal, et les syndicats de classe doivent malgré tout faire l'union des forces dans ce contexte: l'union est toujours un combat. Ah, comme ce serait bien, simple et gratifiant s'il suffisait d'être les plus purs, les meilleurs. Cette lutte pour l'union n'est pas subsidiaire, mais corollaire de la stratégie d'accès des forces progressistes au pouvoir. Peut-être cette stratégie n'est-elle plus valide du fait de l'inscription du PS dans le projet libéral: il faut alors faire un travail de reformulation, de création d'une nouvelle gauche. En attendant, oui, c'est difficile, l'union reste un combat et on ne peut quitter la bataille… Les intellectuels peuvent contribuer en combattant les IDEES d'extrême droite, en mettant des mots sur les choses, des mots compris, des mots tocsins.

  26. Marc P Langeais dit :

    Tout cela est bien pathétique tout comme l'est le combat acharné que mènent les députés Front de Gauche à l'Assemblée pour infléchir la réforme des retraites et tenter d'élargir le mode de financement de la sécurité sociale aux produits financiers des entreprises, demandant la suppression des 22 milliards d'exonération de cotisations sociales dont bénéficient les entreprises sur les bas salaires... Vraiment pathétique... et mortifères sont les réponses des socialistes dont la ministre Miss Touraine qui n'émet systématique que des avis défavorables. De quoi là aussi alimenter le vote lepéniste dès qu'il s'agira de présenter la facture, lentement mais surement, au nom d'un rassemblement douteux.
    Ceux qui prônent ce rassemblement de la carpe et du lapin, sapent les efforts de ceux qui construisent et se battent pour une alternative à gauche. Le pire c'est que ce sont parfois les mêmes.

  27. Alain44 dit :

    Le PS souhaite conserver une onction de gauche en maintenant dans son orbite le PC pour quelques faveurs électorales tout en le scindant du FG, car le PG est la mauvaise conscience du PS. Cette diversion pour camoufler la droitisation des Solfériniens, personne ne peut être dupe d'une telle stratégie désastreuse.

  28. thersite69 dit :

    Dans le dernier meeting comme candidat du FdG aux présidentielles, Porte de Versailles, Jean Luc Mélenchon engageait ainsi sa conclusion : « le Front de Gauche est pour toujours la force autonome, indépendante, exigeante, qui ne se marchande pas, qui ne s’arrangera avec personne d’autre qu’avec le peuple,… ». Et c’était exaltant, vivifiant, enfin, après temps d’années d’attente et de désaccords entre chapelles! Et aujourd’hui ici sur son blog je lis les arguments de commentateurs pleins de rancunes à l’égard de politiques partidaires des uns et des autres (où la recherche de l’intérêt d'un Parti ou d'un groupe l’emporte sur celle de l’intérêt général tel que proclamé auparavant).
    J.J. Rousseau, jugé souvent comme Jean-Luc Mélenchon comme un « malfaiteur heureusement solitaire», écrivit que souvent «l’ordre couvre en fait de terribles désordres». Avec le recul, c’est applicable aux meetings de Mélenchon ! Il nous faudra être capables de résoudre nos contradictions sans qualificatifs émotionnels, mais en argumentant, par exemple sur la nécessité de mettre en application le renoncement, dans les textes du PCF, au concept de « parti d’avant-garde » dont la force serait le gage de la victoire future. Nous ne sommes plus de simples et occasionnels « compagnons de route ». Restons respectueux de nos différences de cultures. Et n’appelons pas aussi facilement « trahison » un décalage dans le moment et la manière de prendre conscience de changements nécessaires, lesquels et comment ?

  29. turmel jm dit :

    Le PCF Marseillais a choisi. Participation des adhérents, 68%?. 92,5% ont approuvé une stratégie qui conduit le FdG à prendre l'initiative d'une liste de "large rassemblement populaire", distincte de celle du PS.

  30. Ouilya dit :

    Il n'en reste pas moins que la décision de Pierre Laurent vient de créer une fissure au sein même du PCF. Comment les camarades communistes ressentent-ils cette dichotomie et quoi en faire ?

  31. Poncet dit :

    Je viens de recevoir l’Humanité Dimanche et je suis atterré. Un « dossier » est consacré aux municipales à Paris. Au menu : un article pour expliquer le risque de retour de la droite (fondé sur rien ou au mieux quelques extraits de sondages) et sans expliquer le rapport avec le premier tour (car il n’est écrit nulle part, et pour cause, que la droite risquerait de gagner au premier tour). Puis une série d’articles pour expliquer la différence entre ce que ferait la droite et ce que compte poursuivre la gauche à Paris. Bref : l’Humanité Dimanche essaye de faire passer la pilule, avec très peu d’arguments sur le fond de l’affaire : faut il vraiment une liste d’union de la gauche si l’on veut éviter un retour de la droite ? A cette question, il semble que beaucoup de communistes aient une réponse (pas forcément celle qui plairait à Alain Lhostis et Cie) mais elle ne leur sera posée que dans le bulletin de vote. Dans la presse communiste, il semble qu’il n’y aura pas débat.
    Attention, toutefois. J’ai lu ici des commentaires qui évoquaient un « avant » et un « après » ce vote. Je ne sais pas : le légitimisme des communistes est très fort. Plutôt rester ensemble, quitte à taire de profonds désaccords, que donner raison aux chiens de garde qui pronostiquent depuis si longtemps la mort de notre parti. Cette solidarité de dernier carré de la garde, ne nous aide pas forcément à avancer. Mais elle existe. Ne croyez pas que cette crise pourrait se résoudre par un éclatement du parti entre les « pro-Front de gauche » et les « anti ». Rien n’est moins sûr.
    En revanche, un prochain changement de direction du parti n'est pas à exclure.

  32. Antraigues dit :

    En voilà une bonne nouvelle en provenance de Marseille ! Comme quoi il ne faut pas désespérer.
    En tant que militant PG, je présente toutes mes excuses aux communistes qui peuvent se sentir blessés à la lecture de certains messages. Sachez que ces propos excessifs ne sont pas partagés, mais aussi faisons attention aux trolls du PS qui sautent sur l’occasion. Attendons donc les 17 et 18 octobre, en souhaitant que cette consultation soit la plus démocratique et transparente possible.

  33. Genialle dit :

    Ouf, la deuxième ville de France est restée logique. Car personne ne peut comprendre les idées de P.Laurent. Ou essayez de rentrer dans sa tête et là c'est très complexe. Il faudrait rappeler à certains Français qui ont la mémoire courte, que le FN a déjà "conquis" des villes aux municipales avec un brio extraordinaire et surtout les a laissé sur la paille, en plus des terribles disputes car ils sont incapables de faire autrement (voir sur le web la région PACA).
    Merci a Jean-Luc Mélenchon de nous rendre moins idiots. Je pense que vous avez 50 d'avance sur les visions politiques, c'est aussi ennuyeux car nous aimerions pratiquer votre politique ici, et maintenant.
    Courage à vous et à tous.

  34. paixsurlaterre dit :

    Bonjour à vous.
    Je ne suis pas encarté mais je suis Jean-Luc depuis le NON au traité européen et j'ai voté FdG depuis sa création. Je vis le retournement de Laurent comme une véritable trahison à nos idées de l'humain d'abord. Laissons le rejoindre la droite solférinienne, mais sans nous. Et qu'il y reste à tout jamais...

  35. alain31 dit :

    @223 hf à 11h42
    "les commentaires très nombreux suintent la haine et l'anticommunisme qui laissent effectivement peu de place pour un débat. Au parlement, dans les déclarations comme dans les actions des militants et de la direction du PCF, où trouvez vous le moindre signe de "trahison". Cherchez bien parce qu'il est vrai que les dirigeants du PCF ne passent pas tous les 4 matins dans tous les média pourris comme Jean-Luc Mélenchon le fait sans arrêt."

    Houlala. On voit qu'en certains endroits la propagande anti-Mélenchon déferle depuis quelque temps déjà et que le terrain a été bien préparé. Ben oui, camarade hf, J.L.Mélenchon réussit à se faire entendre. C'est un des objectifs quand on est dans le combat politique, non ? Quant à la "trahison", il est simplement mais fondamentalement question de la contradiction à se battre contre l'austérité et de faire alliance avec ceux qui la mette en oeuvre. Quelle lecture veux-tu en faire ? Ce n'est pas une erreur, mais une faute. La direction du PCF trahit le combat du PCF, et au delà décrédibilise le Front de Gauche. Dénoncer cela serait faire de l'anticommunisme ? L'esprit de parti n'est pas contradictoire avec l'esprit critique, camarade. Par ailleurs les lourds contentieux du passé refont inéluctablement surface dès lors qu'une grosse déception blesse nombre de militants. De cela aussi il te faut tenir compte, camarade, quand tu lis les réactions de tes compagnons de Front de Gauche.

  36. richunter dit :

    @ 236 (ouilya)
    "... quoi en faire?"

    Mais c'est simple. Il faut que tous les militants communistes, ouvertement FdG, quittent ce parti pour se fondre dans l'une des huit autres composantes, selon leurs propres sensibilités ou bien deviennent, comme moi, un militant citoyen non-encarté du FdG. Sommes-nous mariés à ce point avec un parti, au point, de ne pas pouvoir le quitter, dès lors que notre idéal est bafoué ? Quelle est cette force invisible qui nous empêche de faire cela ? Voici un bel exemple, qui à mes yeux, justifie le fait de ne pas intégrer un parti (quel qu'il soit). Cependant mon militantisme comme citoyen du FdG est total et si un jour, j'intègre un parti ou plutôt un mouvement, ce serait celui qui opèrerait une fusion avec toutes les forces du FdG et au-delà (écologistes, NPA). N'est-ce pas le moment et l'occasion pour nos porte-paroles nationaux (Jean-Luc, Clémentine, Gérard, etc.) de travailler sur cette perspective. Parfois d'une chute, on peut se relever encore plus fort.

  37. rodfab dit :

    Ne vous inquiétez pas les gens, les communistes vont voter pour l'autonomie.

  38. Franc dit :

    J'interviens pour la seconde fois sur ce sujet. L'exemple de Paris est une illustration que l'union est un combat… La ville fait une politique de gauche (logement, culture, transport-environnement) si pas communiste. Sauf bien entendu que c'est au milieu d'un océan de misère territoriale. Ce qui en passant permet aux socialistes de faire une politique de gauche de luxe à bon compte. Chaque fois que la (vraie) gauche est confrontée à des politiques de droite, patronat, gouvernements de droite (casse de la donne issue de la résistance), gouvernement socialiste aujourd'hui (même projet, puisque c'est celui de la CE), son intérêt est de faire l'union, souvent partielle et/ou proportionnelle, et sur un programme. Une gauche unie, consciente et mature fait aussi bien reculer un gouvernement de droite qu'un gouvernement socialiste. Le Parti de Gauche veut-il entrer comme gestionnaire des villes, c'est légitime. Veut-il se démarquer de la gauche en montrant qu'il est meilleur gestionnaire territorial, c'est légitime aussi, mais dans le cadre du FdG, il est difficile d'être dedans et dehors. Le PS ne fera une politique de gauche que si c'est son intérêt, comme après la période Mollet.
    Il me semble que le plus fécond serait de travailler à montrer en quoi et comment la politique du gouvernement est une politique de droite, car il faut nommer les choses, sans aucune animosité vis à vis du Prés ou du 1er, que ceux-ci ne puissent pas avancer les pions libéraux sous couvert d'austérité (effet Dracula): c'est le meilleur gouvernement que la droite puisse espérer, qui "fait passer" comme personne les objectifs de la finance et du patronat. J'appelle les gens de droite à soutenir le gouvernement, et les gens de gauche à soutenir le FdG (et le PDG). L'union a un sens (politique), un potentiel (idem), un prix aussi, qui n'est pas élevé si on avance ou gagne, que l'adversaire soit de droite, PS ou patronal, les syndicalistes savent cela. On ne fait pas avancer...

  39. COLLONGE Maddy dit :

    J'espère de tout mon coeur que les militant-es du P.C.F. voteront bien pour des listes autonomes du Front de gauche! Nombre d'entre eux y aspirent, le problème vient de certains dirigeants, uniquement !

  40. drouin dit :

    BonjourJean-luc!
    Il faudrait conquérir un ville moyenne en jouant sur les enjeux locaux pour attirer des EELV, avoir un soutien local important (chef d'entreprise), un accord implicite de gauche démocrate de la ville. Cette petite ville pourrait alors être une réplique homoncule du rêve, du projet de la gauche. Le peuple se dirait alors "Alors oui c'est possible !" Cela peut réussir, c'est une idée latino-américaine.

  41. Didier BARTHES dit :

    Je suis extrêmement déçu par la réaction du front de Gauche. Comme de nombreux militants et sympathisant je pensais qu'un des piliers du Front de Gauche était la non alliance dans un premier tour avec le PS. Aucune dérogation ne devrait être admise et tout individu (ou toute formation) prônant le contraire devrait être exclue. On en est loin et cela donne raison au NPA qui n'a pas voulu nous rejoindre, convaincu qu'il était que notre indépendance vis a vis du PS ferait long feu.

  42. Willia dit :

    @Didier BARTHES
    Pourquoi être déçu par le Front de Gauche ? Il ne faut pas, le Front de Gauche est le seul parti sincère qui dit la vérité, il y aura peut-être quelques exceptions à la règle, mais il faut cependant reconnaître que certains au PS sont malgré tout à gauche, très peu je vous l'accorde, mais si on regarde comment ça se passe dans le Gouvernement, et la cacophonie qui y règne. Sans doute il aurait été préférable de s'en tenir aux consignes de vote exclusivement PC et FdG, si les municipalités dirigées par des Socialistes avec des Communistes et font le travail comme il se doit, pourquoi refuser cette alliance ? Il est certain que ce sont des cas très rares, beaucoup de ces municipalités gouvernées avec des "Socialistes" font de la politique de droite, avec des Président de Conseil UMP, et avec lesquels ils sont "copains" se font des courbettes, le PS se charge au Gouvernement, de nous amener le FN, ainsi que les médias. A l'avenir, jamais, non plus jamais je ne voterai pour le PS au deuxième tour je l'ai fait deux fois, mais ce ne sera pas trois, je préfère mettre un bulletin blanc dans l'urne, et tant pis pour ceux qui l'auront cherché, et trouvé, ils assumeront leur défaite et bien entendu celle de la France, car sans une vraie gauche, notre France sera perdue, et je le crains pour bien longtemps.

  43. Michel Durand dit :

    Je ne peux pas croire que les militants communistes approuvent la position arbitraire de Pierre Laurent ! Au fait : quelle est la position de Marie-Georges Buffet qui s'est beaucoup battu pour la création du FdG ?
    Pour ma part j'ai quitté discrétement le PC quand il était dirigé par Robert Hue en 1992 ce n'est pas pour me retrouver à ses côtés aujourd'hui !
    Une seule solution : listes autonomes partout et surtout à Paris en hommage à la Commune de 1871 !

  44. Sébastien dit :

    Jean Luc,
    Je me demande ce que la gauche en générale peux bien faire, les électeurs sont déçus et n y crois plus. Dans les médias on ne parle que de PS UMP FN mais ou est donc le FdG. Et les médias eux même sont "aliené" par la droite en générale.
    Le FdG à une identité, elle s'appelle Mélenchon. Aux présidentielle ce n'est pas le FdG qui fait 11 % c'est Mélenchon ! Le FN remporte Brignoles comment s'appelle cette inconnue qui porte l'étiquette FN ? Il faut que le FdG s'active, se réveille et porte au plus haut des idées qui en font son identité.

  45. pucciarelli dit :

    Bonjour. Fils d'un permanent du PCF qui a eu l'honneur d'attaquer aux prud'hommes La Marseillaise et de gagner (non versement des cotisations retraite des cadres), ancien journaliste à La Vie Mutualiste, je connais bien le PCF et ses pratiques. En voie de disparition pour des raisons multiples mais dont certaines me sont familières, ce parti a su préserver sa "technostructure" en coulant, et la survie de quelques "nomenclaturistes" comme Pierre Laurent est aujourd'hui sa seule raison d'être, au-delà des discours et des bêlements égalitaires. Vous appuyer sur cette branche pourrie était à coup sûr une faute, hélas aujourd'hui consommée. Il existe des hommes politiques comme vous qui se battent pour des idées et des convictions, et d'autres dont la gamelle est le seul moteur. J'ai voté pour vous aux présidentielles, je suis désolé pour vous, et pour l'efficacité de votre combat. Mais, vu de ma province, votre différend parisien avec le PCF est plutôt une bonne nouvelle. Ces gens méprisables ne trahiront pas le PG ultérieurement, à des moments cruciaux, car vous connaissez la musique. Ne vous fiez jamais à des cadres du PC, qui sont des arrivistes, déguisés en idéologues, rassis et malfaisants. Je respecte évidemment les militants, qui ont gardé la foi du charbonnier. Un vrai combat de gauche ne pourra jamais passer par la place du colonel Fabien. Merci pour votre combat. Cordialement.

  46. Philou40 dit :

    Quoi qu'on en en dise, quoi qu'on en pense, ce qui compte tout de même c'est le vote des adhérents du PCF, pas de ce qu'a dit P Laurent ou Marie George. La démocratie commence par là. Fini le temps ou le secrétaire claque des doigts et tout le monde doit suivre.
    Que je sache, le front de gauche ça n'est pas que Mélenchon, le front de gauche n'est pas un parti.


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