09sept 13

Après Tunis, dans la rue à Paris

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J’écris ces lignes, tout juste de retour de Tunis où je participais en votre nom à la marche pour les 40 jours du deuil de Mohamed Brahmi, député du front Populaire assassiné à Tunis après notre camarade Chokri Belaïd. Avec Martine Billard, ma co-présidente, et une délégation de sept camarades, nous avons participé à la marche et au meeting du soir, place du Bardo, où l’on m’a donné la parole. Avant cela nous avons eu des échanges avec l’ensemble de l’opposition démocratique qui demande le départ du gouvernement d’alliance des islamistes et du PS. En vous dirigeant vers le site du Parti de Gauche où Sakina Faouzi a publié le compte rendu de notre travail, je vous fais cependant quelques lignes pour évoquer cet évènement. Que les médias officialistes français n’en aient pas dit un mot, ni de l’évènement, ni de nous, est un syndrome significatif de la situation des médias qui préparent la guerre de Syrie. Comment ne pas montrer qu’en Tunisie la France officielle soutient aussi les islamistes, comme en Syrie ? Comment cacher que les démocrates en Tunisie sont tous opposés à l’attaque que seuls soutiennent les islamistes turcs, l’Arabie saoudite, le Qatar et les islamistes tunisiens. Tout cela fait tache dans la propagande pour les enfants qui tient lieu de d’information. Une excellente leçon de choses pour tous les naïfs.

Puis je reviens à la lutte contre la réforme Solférienienne des retraites. Mardi dernier, au Rond-Point des Champs-Elysées, nous faisions une conférence de Marche commémorative des 40 jours depuis l'assassinat de Mohamed Brahmipresse contre cette réforme, à l’initiative d’Attac et Copernic. Ce Mardi 10 septembre, nos syndicats appellent à manifester sur la réforme contre les retraites de François Hollande, annoncée par Jean-Marc Ayrault le mardi 27 août. L’opinion est hostile à la réforme. Mais cela suffira-t-il à mobiliser ? Ou bien les salariés ont-ils déjà décidé de régler leur compte avec leur bulletin de vote du printemps prochain ? En tout cas, on peut résumer cette réforme assez simplement : demain sera pire qu'aujourd'hui. François Hollande et son gouvernement valident tout ce qu'a fait la droite. Ils entérinent la fin de la retraite à 60 ans. Ils valident et aggravent l'allongement de la durée de cotisation exigée des salariés pour avoir une retraite complète. Dans ce domaine, c’est pire que Fillon. 

Tunis nous parle, il faut écouter !

Tunis. Il est 17 Heures 30. Comme il fait chaud ! Jusqu'à ce que le jour tombe, la ferveur des manifestants, les cris, les slogans, les bousculades autour de nous fusionnaient encore en un moment unique, suffoquant de chaleur et d'émotions. Je marchais, tenant le bras de Besma Kalfaoui et de Martine Billard. "Hai! Hai!, Brahmi dilma hai": "il vit, il vit, Brahmi vit toujours!" Sa veuve M’barka Brahmi nous a rejoints quelques instants après le démarrage de notre cortège dans la manifestation. Le soir venu, elle prendra la parole sur le podium avec une énergie et une clarté d’exposition qui seront une révélation de plus, pour Marche commémorative des 40 jours depuis l'assassinat de Mohamed Brahmibeaucoup, des visages féminins de la révolution citoyenne en Tunisie. Après Besma Kalfaoui, la veuve de Choukri Belaïd parlant à notre meeting de clôture au Remue Méninges du Parti de Gauche, un à un se montrent des visages féminin qui attestent de la profondeur de l’ancrage démocratique et égalitaire de la Tunisie. Ce jour est le quarantième après l’enterrement. Un jour rituel qui a été aussi celui d’une méga manifestation pour le départ du gouvernement des islamistes et des socialistes. Car ici, le PS gouverne avec les islamistes. Depuis le Paris des solfériniens, l’aide ne manque pas à cette équipe gouvernementale. Tous ceux que j’ai rencontrés m’ont dit leur consternation sur ce point. Ils m’ont affirmé que le voyage de François Hollande en juillet, alors que le pouvoir vacillait, a été analysé comme un coup de main à Ennhada. Ce parti islamiste, qui domine la coalition gouvernementale, noyaute tous les rouages de l’Etat et dirige des milices violentes qui agressent les sièges du syndicat et des partis politiques du Front Populaire. Deux députés du Front Populaire assassinés sans aucun résultat des enquêtes sur leur meurtre, une ambiance de peur et de méfiance parmi tous les responsables de l’opposition, qui vivent entourés de garde du corps, complètent ce bilan de l’ambiance qui prévaut. Vu de Tunis, l’aventurisme de la France en Syrie est un autre sujet de consternation. Si personne ne défend Bachar el Assad, tous font le lien entre le bellicisme de Paris là-bas et son Meeting de clôture de la marche. soutien au gouvernement tunisien sous tutelle des islamistes. En France, nous ne voyons rien de cela. Mais le fait est que deux points font une ligne. J’avoue que je ne l’avais pas réalisé comme je l’ai fait depuis Tunis.

Je m’abstiens de dire qui m’a dit quoi. Car j’ai rencontré tous les numéros un de l’opposition et du syndicalisme tunisien. Très étrangement, l’AFP locale ne rend compte de rien : ni de ma présence à la marche, ni même de mon intervention au meeting de clôture de cette marche. Pas un mot sur la présence à mes côtés de Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche (le machisme est une tare qui n’est pas réservée aux islamistes), ni bien sûr d’aucun des autres membres de ma délégation comme l’ancien député Alain Billon, par exemple. A croire que pour les médias français, à l’instar de madame Le Pen, seuls les islamistes qui s’agitent là-bas et en Tunisie ou en Syrie sont représentatifs du monde arabe. En attendant, c’est la deuxième fois que je vais à Tunis et que l’AFP locale m’ignore. Tous les médias tunisiens sont passés me saluer d’une façon ou d’une autre. Pas l’agence publique française. En fait ce n’est pas politique. Juste du branlotinage solférinesque. Le samedi et le dimanche sont plus frais pour les plumitifs sociaux-libéraux dans les bars chics plutôt que sur le terrain dans les manifestations. « Plusieurs milliers de personnes » dit la dépêche, estimation plus basse que celles des ministres islamistes ! Ladite dépêche ne mentionne pas un mot de l’intervention de HammaRencontre avec Houcine Abassi Hammami, le principal porte-parole du Front Populaire, ni de celle de Beji Caïd Essebsi, figure centrale du Front du Salut National qui regroupe aujourd’hui toute l’opposition, ni de M’barka Brahmi. A cette heure-là la fête avait commencé dans la gentry du bar des Alouettes. La révolution et l’histoire en marche vues par l’AFP-Tunis, c’est de très haut et de très loin, sur une terrasse ombragée, à travers un bon verre de cocktail. En réalité cela n’a aucune importance. Les réseaux sociaux ont fait le travail. Notons, pour son honneur, qu'Arte a diffusé un reportage. Le seul qui sera montré aux Français. Ce qui est excellent c’est que les tunisiens regardent France 2, lisent la presse française, et que les bi-nationaux votent en France. Autant de gens marqués au fer rouge par ce mépris et cette complaisance pour les islamistes dans un moment vital de l’histoire de leur pays. La diffusion virale sur la toile de mon intervention, parce qu’elle est occultée, éduque nos amis dans le rejet et le dégout des solfériniens et des médias officiels. De toute façon, ce ne sont pas ces marionnettes qui feront la décision en Tunisie. Incurie et rejet populaire vont faire tomber d’ici quelques jours le gouvernement soutenu par François Hollande et Harlem Désir.

Comme les discussions sont en cours, je choisi de ne rien rapporter personnellement de ce qui m’a été dit durant ces heures d’entretien avec les uns et les autres. Et notamment rien de ce qui s’est dit avec Hocine Abassi, le secrétaire général de l’UGTT qui conduit la mission d’intermédiation avec le gouvernement, aux côtés du syndicat des avocats, du MEDEF tunisien et de la ligue des droits de l’homme. Je vous renvoie au Rencontre avec Houcine Abassicompte rendu sérieux et factuel dressé par Sakina Faouzi, tel que le publie le site du Parti de Gauche.     

En fait je ne dirai qu’un mot, parce qu’il m’a été demandé de le faire. Houcine Abassi, le secrétaire de l’UGTT, nous a demandé de faire savoir combien l’intervention en Syrie serait une erreur tragique qui renforcera le poids des islamistes les plus radicaux en Tunisie. De son côté, Beji Caïd Essebsi, du Front de salut national, nous longuement expliqué comment, vainqueurs ou perdants, ceux qui reviendraient de Syrie après avoir combattu dans les milices de « l’armée libre » seront un danger pour la démocratie en construction dans son pays. Tous disent qu’ils ne reconnaissent plus la France dans un choix d’agressivité si contraire à sa tradition, ses intérêts et son image dans le monde arabe. Car ici personne ne croit que l’affaire du bombardement chimique soit autre chose qu’un prétexte. Et de mon côté je pense de même. Surtout que l’identité des véritables utilisateurs est loin d’être évidente. J’ai rappelé ici ce qu’avait dit madame Del Ponte au nom d’une mission de l’ONU qui accusait en Mai dernier les insurgés d’avoir utilisés ces armes. Un autre témoignage plus récent est intervenu, diffusé en Belgique. Mais les faits peuvent faire mauvais ménage avec la propagande. « Le Monde » ayant décidé que la guerre était bonne, juste et nécessaire, on sait qu’elle aura lieu s’il n’en tient qu’aux atlantistes français.

Un résumé contre le plan retraite d'Ayrault

La réforme Fillon de 2003 ne prévoyait "que" 41,5 années de cotisation. C'était déjà beaucoup trop. Mais Hollande fait pire. Le plan Ayrault comprend un nouvel allongement de la durée de cotisation à 43 ans. Cela revient à rendre plus difficile l'accès à la retraite. Tous les salariés de moins de 55 ans seront frappés par l'allongement progressif de la durée de cotisation décidé par Hollande. Ils devront travailler plus longtemps avant de pouvoir partir avec une Rencontre avec les députés retirésretraite complète. Et les jeunes seront les premières victimes : les salariés qui ont actuellement moins de 40 ans devront cotiser 43 ans ! La "jeunesse" était pourtant censée être la priorité du candidat Hollande.

De la part d'un gouvernement qui se dit de gauche, c'est une agression sans précédent contre les droits sociaux. L'allongement de la durée de cotisation va faire baisser les pensions car de plus en plus de salariés n'auront pas toutes leurs années de cotisation. Ils partiront donc avec une retraite incomplète. Et ils subiront la décote, cette pénalité inique qui veut qu'un salarié avec une carrière incomplète voit sa pension amputée plus que proportionnellement aux années de cotisations qui lui manquent.

Pour ceux qui voudront partir avec une retraite complète, il faudra partir plus tard. Pour la première fois, les héritiers de Léon Blum rallongent le temps de travail dans la vie. Car le maintien de l'âge légal est totalement hypocrite. L'âge moyen du premier emploi des jeunes est aujourd'hui de 24 ans. Avec 43 ans de cotisation cela veut dire qu'ils devront travailler jusqu'à 67 ans pour avoir une retraite complète. C'est bien au-delà des 60 ans qui est la revendication historique de la gauche. C'est même au-delà des 62 ans décidés par Sarkozy et derrière lesquels Discution avec Beji Caïd Essesbis'abrite Ayrault. D'autant que les jeunes diplômés s'insèrent durablement dans l'emploi bien plus tard, autour de 27 ans en moyenne. Eux partiront à 7O ans. On trouve mieux comme incitation à faire des études !

Le mot d'ordre du collectif unitaire relancé par Attac et la fondation Copernic est clair : "pas un euro de moins, pas un trimestre de plus". François Hollande fait tout l'inverse. Avec lui, ce sera travailler plus et gagner moins. Car dans le même temps, Ayrault a décidé de faire baisser les salaires de tous les salariés du pays. Il a en effet décidé d'une hausse des cotisations sociales payées par les salariés. Elles augmenteront de 0,3 points d'ici 2017 (0,15 point en 2014, 0,05 par an les trois années suivantes). Cette hausse des cotisations salariales va ponctionner un milliard d'euros dès 2014 sur les salariés. Elle se verra sur les fiches de paye dès l'an prochain par une baisse du salaire net, sauf si les salariés parviennent à arracher une augmentation du salaire brut à leur patron. Le gouvernement dit que ce sont de petites sommes. Mais ces quelques euros pris à chacun vont s'ajouter à la hausse de la TVA déjà prévue au 1er janvier 2014 et la future "taxe carbone". Au total, le choc contre le pouvoir d'achat Rencontre avec le Courant populairesera violent. Il entrainera une baisse de la consommation populaire qui entrainera un recul d'activité économique, et donc des destructions d'emplois et une hausse du chômage.

Seul le MEDEF sort gagnant. Officiellement, Ayrault a annoncé que les cotisations sociales payées par les employeurs augmenteront comme celles des salariés. Mais il a déjà annoncé "qu'il n'y aura pas de hausses du coût du travail en 2014" car "le gouvernement engagera une réforme qui permettra que le financement de la protection sociale pèse moins sur le coût du travail". Dit autrement, le gouvernement va redonner d'une main aux actionnaires le peu qu'il va leur prendre de l'autre. Les salariés seront donc les seuls à payer au final. Le ministre du chômage Michel Sapin l'a confirmé le 28 août sur RTL : "il y aura un transfert progressif d'une partie du financement de la famille et de la maladie vers d'autres modes de financement". Ce sera un nouveau cadeau au patronat après les 20 milliards d'euros déjà accordés sans contrepartie en 2012. Michel Sapin a annoncé des précisions pour mi-septembre.

Le plus probable est que la CSG sera augmentée pour compenser ce cadeau fait au MEDEF et aux actionnaires. Ayrault a seulement repoussé l'annonce à plus tard, pour éviter que le peuple ne se mobilise trop le 10 septembre. Car la CSG frappe durement le peuple. Une hausse d'un point de la CSG ponctionne environ 10 milliards d'euros dans la poche des petites gens, salariés et Recueillementretraités. La hausse de la CSG est l'enfant caché de la réforme des retraites. Elle reviendra par la fenêtre sitôt les manifestations passées.

Les retraités actuels payeront aussi. Le gouvernement a prévu de leur prendre 1,8 milliards dès l'an prochain. Désormais, les pensions ne seront plus revalorisées au 1er avril mais au 1er octobre. Cela peut paraître une mesure technique de calendrier. Mais dans les faits, cela signifie que l'inflation frappera tous les retraités neuf mois sur douze. Seules les pensions des derniers mois de l'année tiendront compte de l'inflation. C'est François Fillon qui avait décalé la revalorisation du 1er janvier au 1er avril. Ayrault avait confirmé cette décision. Là encore, il l'aggrave ! Les retraités parents de trois enfants seront aussi mis à contribution, puisque la majoration de 10% des pensions dont ils bénéficient sera désormais soumise à l'impôt sur le revenu. Le peigne est fin, ses dents serrées !

Pour enrober ce paquet empoisonné, le gouvernement a essayé de sortir un petit bout de papier cadeau. Il a annoncé quelques mesures pour les femmes ou les salariés à temps partiel. Mais n'attendez aucun miracle. C'est de la poudre aux yeux. Au mieux, ces mesures limitées éviteront à ces salariés de subir de plein fouet les régressions Fillon-Ayrault. D'ailleurs, le flou subsiste sur certains points. Le gouvernement a annoncé qu'il voulait favoriser les retraites des mères de famille. Pour cela, il a commencé par annoncer la suppression à partir de 2020 du système actuel de majoration de 10% des pensions pour les pères et mères de trois enfants. Ce système serait remplacé par un forfait par mois pour chaque enfant, dès le premier enfant. Cela pénalisera les retraités avec une pension élevée et les pères de famille. Mais n'avantagera pas forcément les mères de plus de trois enfants. Les femmes qui ont eu un ou deux enfants sont censées y gagner un petit quelque chose. Mais on ne sait pas quoi ! Jean-Marc Ayrault n'a pas précisé le montant du forfait qui remplacera la majoration ! La régression est actée mais l'amélioration hypothétique. Mesdames, après l'aumône d'un Carambar par Inauguration de l'avenue du martyr Mohamed Brahmijour fait aux smicards en juillet 2012, ne comptez que sur quelques dragées des solfériniens en souvenir de la naissance de vos enfants !

Ce n'est pas un procès d'intention. C'est écrit noir sur blanc dans le dossier de presse du gouvernement diffusé le 27 août. A la page 8, on y trouve un "tableau de financement". Au chapitre des "mesures de justice" pour les "jeunes, femmes, carrières heurtées et petites pensions" le gouvernement a prévu de dépenser 0,0 milliards d'euros d'ici 2020 ! Vous avez bien lu. Il n'y a pas le moindre argent prévu pour la "justice" des systèmes de retraites. C'est donc une arnaque totale. Par contre, le gouvernement a chiffré qu'il prélèvera sur le peuple 7,3 milliards d'euros par an en 2020 ! Ce chiffre tient compte du temps passé en plus au travail, des cotisations prélevées sur les salariés, des impôts prélevés sur les retraités et des taxes qui seront payées par le peuple pour compenser le nouveau cadeau fait au patronat.

Cette réforme n'est pas juste. Il en va ainsi du dispositif censé prendre en compte la "pénibilité" des métiers. Ayrault a annoncé la création d'un "compte-temps" où les salariés exposés à des métiers pénibles cumuleraient des points qu'ils pourraient échanger contre des formations, des aménagements de fin de carrière ou un départ anticipé en retraite. Ce système serait financé par une cotisation spéciale des employeurs. Depuis, le président du MEDEF Pierre Gattaz a précisé que cette cotisation serait elle aussi compensée par la baisse Rencontre avec la famille de Mohamed Brahmides cotisations maladie et famille des entreprises. Le peuple payera donc à la place des patrons et des actionnaires ! Et au passage le système des « points » entre dans le système de calcul des retraites….

Ce dispositif "pénibilité" est un gros bobard. Chaque salarié exposé à un métier pénible cumulerait un point par trimestre travaillé, éventuellement deux pour les plus exposés. Les 20 premiers points seront uniquement transformables en formation. Au-delà des 20 premiers points, il faudrait dix points pour obtenir un trimestre de "bonus". Cela représenterait deux ans et demi de travail "pénible". Au maximum, un salarié pourrait cumuler 100 points et donc gagner au mieux deux ans de "bonus".

Ce système est extrêmement limité. Il faudrait avoir travaillé au moins 15 ans sur un métier pénible pour pouvoir bénéficier d'un an de cotisation "bonus". Et il faudrait avoir travaillé 25 ans sur un métier pénible pour gagner le maximum deux ans de cotisation "bonus". Au-delà de 25 ans de métier pénible, les salariés n'en tireront aucun avantage ! Avec ce système, Ayrault invente le "progrès social à durée déterminée" : en 2035, ce dispositif Rencontre avec le Courant populairepermettrait au mieux de partir avec 41 ans de cotisation. Soit la situation qui existait jusqu'à l'an dernier !

Surtout, c'est un mécanisme dangereux. D'abord, il ne dispense absolument pas ces salariés de l'âge légal de départ à la retraite. Les salariés ayant un métier pénible ne pourront pas partir en retraite avant 62 ans, sauf s'ils ont commencé à travailler très jeune. Ensuite, ce dispositif intègre le système de retraite par point dans le régime général actuel alors qu'il n'existait jusqu'ici que dans les régimes complémentaires. C'est un système qui individualise les droits au détriment des protections collectives. La CGT, par exemple, revendique le droit au départ anticipé en retraite à 55 ans pour les salariés exerçant des métiers pénibles.

Cette réforme Hollande-Ayrault est inacceptable, cela va de soi. Elle vise à faire travailler plus les salariés et gagner moins les salariés et retraités. L'allongement de la durée de cotisation est un recul social gravissime. La bataille ne fait que commencer. Le gouvernement ne présentera son projet de loi en conseil des ministres que le 18 septembre. Et le Parlement ne se prononcera pas avant le mois d'octobre. Pour l’instant il faut reconnaitre que le travail d’enfumage et d’embrouille de l’équipe Solférienienne et de ses griots dans les médias a été efficace : beaucoup de gens n’y comprennent rien. Mais tous sentent bien que c’est une arnaque. L’appel à manifester est déjà amplement soutenu. Mais se concrétisera-t-il ? Le mensonge et l’embrouille restent des armes de résignation massive assez efficaces. Hollande et Ayrault en usent sans modération. Au plan international et au plan national.

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85 commentaires à “Après Tunis, dans la rue à Paris”
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  1. chacmol dit :

    Une grève aussi mal préparée, me désole. La désillusion est terrible. Je ne crois plus à un embrasement syndical. La désespérance est là. Un espoir serait l'intervention des jeunes et des retraités. Ce sont les seuls qui ne triment pas encore et ce sont les seuls qui ne triment plus. Je ne supporte plus les grands parents qui non de cessent de plaindre leurs enfants et leurs petits-enfants. Entrer en lutte. Rendez-vous compte 16 millions de retraités ! Qu’ont-ils à perdre ? Alors belle jeunesse, vous aussi intervenez, désobéissez, révoltez-vous, on vous suivra.

  2. naif dit :

    chacmol dit à 20h33
    "Une grève aussi mal préparée, me désole. La désillusion est terrible. Je ne crois plus à un embrasement syndical"

    Vous avez dit embrasement syndical ! Vous pensez encore qu'il est possible d'embraser la CFDT, la CFTC, la CGC, l'UNSA ? Ils vous le disent tous les jours, ce sont des syndicats réformistes! "Indépendants" politiquement mais pas économiquement, réalistes, pragmatiques et accessoirement amicalistes. Quand la base bouge un peu et qu'ils se décident à vouloir descendre dans la rue (pas trop longtemps), c'est FO qui prend le chemin de la niche. Tout dépend de la couleur politique au pouvoir et des retours sur investissements. Vous avez raison quand vous dites que si les retraités et les jeunes descendaient dans la rue l'action serait du meilleur effet. Mais chez les retraités et chez les jeunes on retrouve les mêmes organisations à la manoeuvre. Donc, nous sommes dans la M**** !

  3. tersa dit :

    Qui a organisé ce 10 septembre ? Les médias font l'amalgame avec vous pour troubler les esprits non éclairés sur ces manifs d'hier. Les syndicats, initiateurs de ces marches dans la rue et débrayages, sont les fidèles aux travailleurs et aux retraités actuels et futurs. Le FdG présent partout, fait peur aux socialos qui préfèrent ne parler que de l'une ou l'autre de ses composantes, le Figaro et d'autres médiacrates y compris ! Voyez comme ils ont recommencé l'angle sécuritaire depuis ces derniers mois avec Valls comme chef de ses armées répressives. vous ne reconnaissez pas leurs méthodes de diversion de ce gouvernement vampire, anti-populaire, qui prend toute la place dans des infos malsaines, pour cacher ce peuple qui gémit de ses maltraitances. Beaucoup en perdent la vie !
    Les 3 jours de l'Humanité en fête seront couverts par d'autres infos. comme ils savent si bien le faire. Mais ce journal est fidèle au peuple invisible. En voyez-vous d'autres ? l'union est notre seule force.

  4. Cheyenne dit :

    Bonne manif hier à Aubenas (07) alors que les dernières (contre l'ANI par exemple) étaient mornes et résignées et sans ambiance hier ce fut tout l'inverse. Bonne surprise. Même pour la CGT Aubenas.

  5. lemetayerv dit :

    Les gens ne sont pas des moutons, je pense. Je dirais plutôt des égoïstes, voir des égocentriques ce qui les rendent fainéants intellectuellement. Dites leur, que si ils veulent cotiser personnellement dans le secteur privé (donc par capitalisation) comme c'est la bourse, ils font le jeu du système pour ceux qui pourront le faire, mais leur expliquer aussi que ce ne sera pas sûr car c'est le casino. D'autre part que : si leurs parents ou grands-parents ne pouvaient avoir de retraite, ils seront obligés de vivre avec eux et de s'en occuper jusqu'à la fin de leurs jours comme dans les pays ou la retraite n'existe pas. Car en France, il y a une loi qui oblige les enfants à s'occuper de leurs parents ou grands-parents. Là, je pense que ça les mobiliseraient plus car ça leur génèreraient plus de contraintes de vie et financières.

  6. Redon dit :

    Pour 49 Denis F qui se réveille.
    je suis syndiqué depuis 41 ans et j'ai toujours vu la CFDT trahir et signer dans le dos de ses partenaires syndicaux. Ne pas oublier que la CFDT est une scission de la CFTC pour être un peu moins marqué par la religion. Et la CFTC a été créée par le patronat pour contrer la CGT.

  7. Vinnie Reb dit :

    "Les gens ne sont pas des moutons, je pense. Je dirais plutôt des égoïstes, voir des égocentriques ce qui les rendent fainéants intellectuellement."

    Oui ! Ce matin, au boulot, séance d'explication avec quelques collègues sur la finance et les retraites, vu qu'on vient de recevoir les propositions de placements pour notre participation (PEE, PERCO). Pour les moins de 300 euros que j'ai reçu, j'ai choisi de ne pas donner cet argent aux banks qui gèrent ça... je ne veux pas cautionner plus encore un tel system qui via les PERCO vise à démanteler notre system de retraite par répartition, en lui confiant une épargne avec laquelle ils vont aller faire joujou dans la bourse-casino. De toutes façons, je paye déjà des impôts, alors un peu plus ou un peu moins... Nous devrions être contents de participer à l'effort collectif que représente l'impôt. Beaucoup de mots ont pris un sens négatif, comme "cotisations" qui est devenu "charges", tout comme "impôts" d'ailleurs. Tout ce changement de sémantique qui vise à favoriser et entretenir l'égoïsme ambiant, le chacun pour soi.
    Je ne sais pas si j'ai convaincu, car je pense que chacun est responsable de ses propres décisions mais je les ai averties que si elles perdent du capital au bout de 5 ans, qu'elles avaient été prévenues. Ce n'est pas facile de faire progresser les points de vue dans le bon sens mais bon, on ne lâche rien là non plus ! Mais c'est vrai que la paresse intellectuelle est une arme de destruction massive de l'initiative, de la créativité et de la solidarité. Je retiens l'argument sur l'obligation d'assistance entre les générations - je me demande d'ailleurs si les Français ne font pas des enfants justement parce qu'ils craignent pour leur retraite, comme un peu ce qu'il se passe dans le Tiers-Monde où les enfants sont considérés comme l'assurance-retraite des parents. Vu la paupérisation en cours, ça ne me surprendrait pas.

  8. wave dit :

    Mr Mélenchon, je voudrais parler de la défiscalisation des heures supplémentaires (suite à votre intervention sur RTL). Je pense qu'il est indispensable de distinguer celle qui concerne les entreprises, et celle qui concernent les salariés.
    Ce mois-ci, les salariés vont payer un rattrapage d'impôts pour les heures refiscalisées (les premiers tiers étant calqués sur 2011, le surplus des impôts sur 2012 se paye maintenant). Certains n'ont jamais voulu ces heures sup, ont été embauchés avec un pack "salaire horaire minable mais heures sup défiscalisées", mieux que rien pendant la crise, et vont commencer à payer l'addition. Mr Sarkozy avait dit, pour une fois, quelque chose d'assez juste: en 35h, on paye sa part pour la collectivité, mais ensuite, si on fait plus, c'est pour soi. Ceux qui en font contre leur gré, ou parce qu'ils ont été embauchés pendant la crise avec un salaire minable, ne méritent pas de payer d'impôts dessus.
    Ceux qui s'en servent pour avoir un salaire indécent doivent payer un impôts sur le salaire indécent, pas sur les heures sup.
    35 heures et RTT ont entraîné un phénomène "y'a plein de rtt pour faire tout ce qu'on a à faire en dehors du travail, les journées de travail sont consacrées entièrement à l'employeur". Journées très lourdes, compensées par les RTT pour ceux qui en ont. Et, pour ceux qui n'en ont pas (heures sup), 5 semaines de congés par an amputées des visites chez le médecin, le dentiste, des démarches administratives, garagiste, et de plein de choses qu'on ne case pas dans une journée de travail de "cadre" ou de "bénéficiant de rtt". On en arrive à rêver de 5 semaines de congés réels, ou de 35 heures, avec un salaire d'il y a 10 ans même sans compter l'inflation... la refiscalisation des heures sup les salariés est difficile à avaler dans cette situation. Ce qui crée du chômage, c'est uniquement les heures sup qui créent des salaires trop élevés pour partir dans la consommation, pas celles subies par...

  9. Jean-Francois Godard dit :

    @ 8 - Odile
    Plutot d'accord avec ce regard. Cela me rappelle ce que dit Monique Pinson (du tandem de sociologue Pinson-Charlot). Elle pointe aussi l'apathie des gens. A lire, bientot, leur dernière étude: "La violence des riches". A raapprocher de "Quand les riches détruisent la planète".
    Et vous avez entendu la remarque d'E Plenel "Quel silence assourdissant des solferiniens sur le 11 septembre 1973"

  10. breteau jean claude dit :

    Aphatie, tout seul comme un grand commente le passage de J.L. Mélenchon à RTL. Non Aphatie, pour compenser la perte du pouvoir d'achat, il faut augmenter les salaires, pas user plus, ceux qui ont du travail au détriment de ceux qui n'en ont pas. Vision étroite normale pour un toutou du Médef. En complément pour information, augmenter les salaires fait rentrer de l'argent dans les caisses sociales. C'est la solution "humain d'abord". Il suffit de lire !

  11. chris dit :

    Mais c'est ce week-end la fête de l'Huma ? J'ai peur de ne pas voir la France, la belle et la rebelle, mais la penaude, celle qui accepte qui se compromet, et ça je n'ai pas envie de le voir. Alors désolé, mais ce je préfère rester chez moi.

  12. LAMARA dit :

    Longue vie à toi Jean-Luc et merci pour nous éclairer, nous guider et nous "éduquer".
    On lâche rien !

  13. durluche dit :

    Ouep, mardi, y'avait plus de monde que pour les dernières manifs contre l'ANI à Privas (07) mais voila, quel impact sur la future reforme ? Il y'a quelque chose de symptomatique quand on entend jamais de slogan du style "Ayrault t'es foutu, le peuple est dans la rue", voila, les syndicats refusent de s'attaquer au gouvernement alors qu'un gouvernement estampillé de droite n'a pas le même traitement. "Ayrault démission, ton gouvernement n'est pas le bon".
    Voila, Jean-Luc, tu le dis en filigrane mais oui, les Français ont voté contre la politique Sarkozienne et celle-ci perdure, il faut changer d'orientation politique par respect de la démocratie, Ayrault et sa clique en sont incapables et il doit démissionner pour laisser la place à un gouvernement anti-libéral. Point positif, des syndicats étudiants et lycéens ont été cités comme soutenant la grève, sans embrasement, on a pas de poids et sans les jeunes, on embrase pas.

  14. sergio dit :

    @ J-Jour - 14
    Effectivement l'interview du secrétaire général de la CGT dans l'Huma, est assez étrange lorsqu'il établit une différence entre la politique de la droite et celle de Hollande. Critiquer Hollande reviendrait à faire le jeu du FN, selon lui.
    Discours discutable. Contester la politique droitière de Hollande et Ayrault bien au contraire offre aux Français une autre perspective que "le FN à défaut de l'umps", la perspective précisément celle du FdG ! Menacer toute critique de ce gouvernement capitulard et pro-medef en affirmant que cela fait le jeu du FN relève de la même rhétorique bidon. En effet le FN fait semblant de critiquer des contre-réformes libérales qu'il approuve et s'attaque en fait et sinon pour le reste aux fondements de la République. Le FdG et les progressistes critiquent radicalement les choix libéraux de Hollande au nom des valeurs de la République qu'ils défendent.

  15. ROLLAND dit :

    En ce lendemain de 11 septembre où les "oublieux" ont ignoré celui de 1973 pour ne pas rappeler quelles furent les victimes de Pinochet et des USA par CIA interposée, un livre de Hernan Rivera Letelier rappelle le massacre des ouvriers du désert opéré, déjà, par l'armée chilienne le 21 décembre 1907 dans les locaux de l'école Santa Maria à Inique, "la plus infâme des atrocités dont l'histoire du prolétariat universel ait gardé le souvenir" dit l'auteur. A lire et à méditer.

  16. thery dit :

    @Vinnie Reb
    En lisant ton texte cela m'a rappelé tous ce qui a été entrepris dans le sens que tu décrit par les ex entreprises publics aux service de la communauté (PTT, EDF, GDF et bientôt SNCF) qui sont devenues des services privés gangrénés par la soif de l'argent aux services de l’actionnariat dans ce monde véreux. Et pour l'instant a part nous (Front de gauche) cela n'a pas l'air de choquer ! Quand vont-ils se réveiller ? Je suis entièrement ok avec ton analyse.

  17. leblam dit :

    Bonjour,
    De toute façon les français comme ils n'y comprennent rien voteront UMP, PS ou FN ou n'iront pas voter (30 à 40%) au lieu de réagir fortement en votant Front de gauche. Le PS de Blum est bien loin, quant à Jaurès je pense qu'il botterait le cul de tous ces néfastes de solfériniens, ils trahissent le peuple de gauche, comment les surnommaient-on dans les camps, ah oui c..., en 4 lettres.

  18. Denis F dit :

    @56 Redon
    Pour 49 Denis F qui se réveille.

    Mon bon Redon, cela fait lurette que je suis réveillé camarade. Plutôt que ton post, vois-tu l'ami, j'eu préféré une bordée d'injures des camarades PéGiste, mais rien… "qui ne dit mot consent".
    Cela est peut-être mieux adapté : "qui se sent morveux se mouche" mais là aussi aucun bruitage nasal, caractéristique d'un encombrement malsain, à entendre par l'acquiescement des syndiqués de connivences.
    Quelle navrante situation que la nôtre à l'aube d'un changement catastrophique de modèle de vie. Nous restons là abêtis par tant de laminages iconoclastes de la démocratie et des acquis du CNR, acquis sociaux vitaux obtenus par le sacrifice de peuples morts pour satisfaire les plus bas instincts de l'homme fasciste, vers qui le peuple aveuglé se retourne pour mourir à nouveau.
    Quelle grotesque situation que la nôtre, nous qui, conscients, clairvoyants et définitivement démocrates, devons subir l'ignorance et la stupidité de la masse du grand nombre qui nous entraine irrémédiablement vers un funeste destin.
    Peut-on trouver la formule qui fasse que nous changions cela en prise de conscience collective, en sursaut de survie, en reflex vital !

  19. Redon dit :

    @68 Denis f
    Quelle navrante situation que la nôtre

    L'analyse est toute simple, ce sont les anciens qui m'ont motivé et briffé sur nos acquis et nos luttes. Je crois que ma génération n'a pas fait son boulot auprès de la génération suivante. Avec en plus un changement de mentalité et une propagande super pointue de nos maitres capitalistes. Bluff pour la guerre, bluff pour le travail, bluff pour les retraites, bluff pour la crise, bluff sur le service public, etc. Et on gobe sans se poser de questions.

  20. Huet Annie dit :

    Première fois que je ne vais pas à une manif sur les retraites, mais franchement, les syndicats ne sont pas à la hauteur ! J'étais sûre que ce serait raté, je n'avais pas envie de perdre mon temps, dommage, car je suis convaincue par votre argumentaire. Mais là, y'a un vrai problème. C'est pourquoi, les gens répondront de moins en moins. Négliger cela, serait une erreur qui nous coûtera cher, je sais. Mais le dynamisme ne s'invente pas, il se peaufine et s'organise. Faites passer aux syndicats. Sans compter la CFDT-traitre comme d'hab.

  21. jean ai marre dit :

    @ 52 naif dit:
    " Mais chez les retraités et chez les jeunes on retrouve les mêmes organisations à la manoeuvre. Donc, nous sommes dans la M***"

    Les organisations syndicales ne sont que le reflet des gens qui les composent. Cette journée du 10 était nécessaire, parce que très près des négociations sur les retraites, mais mal placée parce que une journée de grève, c'est de l'argent. Et en ce moment, avec la rentrée des classes, et les impôts qui te plombent c'est difficile. Reste les retraités. T'as failli les voir, si le gouvernement avait touché à leur retraite. Mais ils vont se rendre compte que les augmentations d'impôts sur le revenu c'est aussi pour eux. Que leur épargne ne rapporte plus.
    Aujourd'hui pour que les gens bougent, il faut du catégoriel. Je suis persuadé qu'une action spécifique envers une catégorie aura meilleur échos. Tout comme toi je le déplore, mais c'est hélas la réalité.

  22. naif dit :

    @jean ai marre
    "Les organisations syndicales ne sont que le reflet des gens qui les composent."

    CQFD. Donc l'unité syndicale n'est pas pour demain. Les 34 plans industriels pour la France présentés par Hollande, sont déjà soutenus par le MEDEF et la CFDT les autres réformistes vont suivre. Les OS s'inscrivent dans des courants idéologiques donc politiques ! L'astuce est de ne pas le montrer. Le peuple n'aime pas mélanger les genres. L'économie, la politique, le social, l'environnement sont, dans la tête des gens, rangés dans des cases où les forces se repoussent plus qu'elles ne s'attirent. C'est ça l'esprit Cartésien. Je rejoins @Denis F quand il dit: "nous devons subir l'ignorance et la stupidité de la masse du grand nombre qui nous entraîne irrémédiablement vers un funeste destin". C'est) mettre en relation avec certains Américains US qui croient être élus par dieu pour éclairer et mater le monde et notamment la Syrie. Et a ce titre, ils se désignent, par la voix de leur président, comme des êtres exceptionnels. Leur en faire le reproche pourrait déclencher une 3ème guerre mondiale. Tous les jours, au congrés ils font allégeance au drapeau et remercie le prêtre pour la prière et ils décident de notre sort. Nous ne sommes plus dans la logique mais dans le surréalisme. Dire que nos élites les badent ! Jacquard revient ils sont devenus fou.

  23. Odile dit :

    Résister est un travail d'équipe. Quand les uns sont fatigués, les autres prennent le relai. Instantanément, car sinon la résistance faiblie et donne le point à l'adversaire, ne serait-ce qu'un instant. En sommes-nous capables ? Oui. C'est notre force et notre désir viscéral même. Le Front de gauche vient de, et transmet, ce besoin humain primordial de construire une réalité enrichie et embellie de l'esprit des êtres humains. Respectueux de la planète qui les loge et de la vie en général. Quoi d'autre ? Le fric ? Un moyen, un outil, à la limite. En aucun cas un objectif. Merci.

  24. Bruno dit :

    Qu'attendaient les militants et curieux de la manifestation du 10 septembre ? Une révolution ! Non, bien entendu, mais chacune et chacun sait que la résignation est la pire des défaites. Oui, une journée pour pas grand chose, diront les indécis, mais une journée quand même avec des gens dans la rue. Parce que le jour où il n'y aura plus personne justement dans la rue pour signifier aux gougnafiers qui nous gouvernent, à leurs vassaux imbus que nous sommes encore vivants et debout, alors viendra le temps des pleurs et des regrets. Ce temps pointe son groin avec une arrogance telle que la bête immonde est de retour, avec ses ballets de séduction dans l'horreur, à commencer par le déni de solidarité. Certes, les syndicats ne sont pas à la hauteur, mais quand bien même ils le seraient, sauriez-vous affirmer que la population suivrait ? J'en doute. Le malaise est plus profond, plus diffus que ce que l'on prête à croire. C'es la société qui est malade, pas seulement les syndicats. Et cette société, à qui l'on ne cesse de répéter qu'elle pourrait ne pas souffrir, se lamente dans la xénophobie, la concurrence, la délation comme si le remède ultime à ses maux passait inexorablement par sa propre destruction. Ce n'est pas nouveau, l'histoire l'a à maintes fois démontrée. Reste que l'histoire est pour l'instant gommée sur l'autel de l'immédiateté, de la pseudo vérité assénée par une kyrielle d'experts et de malfaisants tout aussi avide de pouvoir les uns que les autres. Mais l'histoire a aussi prouvée, notamment dans ses heures les plus sombres, que ces périodes ont une fin.
    Bien à vous tutti

  25. Christiab B dit :

    Peu de gens sont syndiqués pour plusieurs raisons dont l'une est le dépit devant ce qui n'est plus qu'une institution bien gentille et soumise, agrégat foireux de la république représentative ou la Démocratie est absente.
    Les mouvements s'ils adviennent (et comme souvent dans l'histoire) ne viendront pas des mous du genoux conciliants jusqu’à l'os, mais d'un ras le bol brutal et spontané. Et apparemment c'est pas pour demain, vu l'apathie ambiante et on ne peut que le regretter vivement. Nous n’avons d’autre choix que d’être fidèles et radicaux sur notre discours programmatique et surtout et avant tout sur la Démocratie et l’éducation au sens critique.
    Nous sommes invisibles, et ce n’est pas totalement de notre faute, mais quand nous donnons le bâton pour nous faire battre, les médias n’ont plus qu’à braquer leurs projecteurs pour montrer aux journal de 20H que nous sommes un parti dont le combat essentiel est les revendications LGBT et la défense des musulmans. C’est caricatural, faux et ignoble, mais ça marche, et c’est le FN qui récolte les fruits pourris mais au kg.
    Alors lorsque nous parlons de sujets essentiels comme les retraites, nous ne sommes pas entendus. CQFD

  26. Phil dit :

    Merci pour ces réflexions et actions.
    C'est vrai qu'une intervention Française en Syrie serait très contre productive pour les tentatives d'émancipation des peuples Arabes. En Egypte, c'est toujours la dictature militaire et l'état d'urgence. Pour combien de temps? Comme en Grèce, du temps des colonels? Situation en Iraq? En Lybie? Aujourd'hui où on parle un peu de négociation pour la Syrie, il faut se demander pour qui pourquoi le régime en place en France s'obstine à vouloir casser du Syrien? A moins qu'il ne prenne même pas la peine de faire semblant. Car malgré tout, on peut redouter que la détermination du régime Etatsunien à frapper la Syrie ne soit plus forte que tout (ça fait très longtemps que le pouvoir Etasunien tourne autour et cherche une occasion). Quoiqu'il en soit, la politique arrogante du régime en place en France, vis à vis d'à peu près tout le monde sauf les Etats Unis, va avoir, il faut absolument le comprendre, des conséquences négatives pour notre économie. Ce sont les Allemands qui vont, grace à plus de prudence, vendre voitures et autres technologies de par le monde, pas nous! Quel succès.
    C'est aussi vrai que la réforme des retraite vue par ce même régime en place en France est pire que ce que voulait F. Fillon. Je me souviens que pendant les manifestations relatives aux retraites menées sous N. Sakozy, la présence du parti socialiste m'avait semblé peu extériorisée. Mais jamais je n'aurais pensé qu'ils oseraient pareille tromperie. Aujourd'hui, je suis loin de la France et je ne manifeste donc pas! Par contre, pour ce qui est de voter, plus jamais ça.

  27. Denis F dit :

    Nous sommes invisibles dit Chritian B.
    Oh combien !…
    Pour preuve ce matin sur France Inter, Patrick Cohen donne le résultat d'un sondage bidon bien évidemment : le FN 16% d'intention de vote, le PS ne perd que 1% à 26% et l'UMP est à 35%d'intentions de vote, et il souligne bien que le FN s'envole dans les sondages…
    Le Front de Gauche n'a plus d'électeurs puisqu'il n'est pas cité. Certes nous n'avons pas fini avec ces sondages bidonnés, mais les temps prochains vont être difficiles pour nous si nous ne nous manifestons pas d'une manière quelconque.
    Les médias radio-télévisuels et ceux de la presse nous ignorent et nous ostracisent au maximum, si nous ne réagissons pas d'urgence autrement que sur des problèmes sociétaux, ou en critiquant à nauséum, nous sommes morts.
    Qu'est ce qu'attendent Chassaigne et sa bande de pieds nickelés pour foutre le bordel à l'A.N., pour bousculer le gouvernement avec des questions bien saignantes, pour proposer des projets de lois de gauche à flot continu, nos représentants sont totalement aphones à l'Assemblée Nationale et au Sénat, ils portent et porteront une responsabilité énorme si nous nous enfonçons dans ce silence assourdissant.

  28. Nicks dit :

    La visibilité est bien entendu essentielle et ce n'est certainement pas en pactisant avec le Ps, précisément là où c'est très visible, que notre identité sera comprise, acceptée et approuvée par les électeurs. Or, en attendant une éventuelle levée en masse, c'est bien par les échéances électorales que nous pouvons pour le moment, changer le cours de l'évolution politique.

    Les européennes à venir vont être l'occasion idéale de dénoncer le ping-pong connivent entre représentants nationaux et institutions européennes, que nombre de citoyens savent être ce qui empêche toute possibilité de changement. A ce moment là, il est fort probable que les formations qui apparaîtront clairement comme en rupture avec l'orthodoxie, vont fortifier leur position. On le sait, le Fn a déjà une longueur d'avance sur nous. Va t'on donc se priver de lui disputer cette position dominante en apparaissant très divisés et pour une part d'entre nous, attachés à l'ancien monde politique, en privilégiant le court-terme aux municipales, avec des alliances dès le premier tour avec le Ps ? Je suis persuadé que les militants du Pc sont conscients des enjeux. Qu'il fassent entendre fortement leur voix !

  29. pichenette dit :

    Une analyse intéressante vient de paraître: "les nouvelles passions françaises, réinventer la société et répondre à la crise" (François Miquet-Marty), essai dont je n'ai pas terminé la lecture.. Nous avons effectivement besoin d'élargir nos réflexions pour dépasser les rouleaux compresseurs à base de bricolages au coup par coup sans belles perspectives.
    Tant que ne sont pas remis en cause nos fonctionnements qui obligent au tout transport, c'est à dire que rien n'est fait, dit pour que l'on ne soit pas contraints de bouger en permanence et par conséquent, il n'y a que la bagnole, l'avion, le train à toute vitesse qui accapare les choix. Bagnoles électriques, électricité venant du saint esprit super clean situé au coeur de la matière, de la terre que l'on brise, bombarde pour le bien de tous..Centrales qui irradient en silence. Incompatibilité entre le nucléaire et la démocratie.
    Selon Miguel Benasayag "ce sont les révoltes multiples, concrètes, locales, avec des réalités conflictuelles parmi elles, contre les grands projets inutiles imposés qui font le plus avancer les choses....Il y a de la joie dans l'action..L'idée d'utilité est l'un des pièges les plus fraves de notre société... utile, par rapport à quoi...tout ce qui est essentiel à la vie - le désir, le partage, l'amour, la sociabilité et la nature - est considéré comme inutile...". Le pouvoir ignore souvent à quel point le tissu associatif et les liens de solidarités sont actifs. C'est à l'occasion d'un affrontement qu'il le découvre".
    Donc arrêtons de nous déprécier, soutenons au nez et à la barbe des déclinistes la France belle et rebelle qu'il convient de réinventer collectivement.

  30. tersa dit :

    90 % des français ne sont pas syndiqués. Les syndicats ne sont pas une organisation politique. on ne peut manipuler les gens qui tremblent de perdre leur place ou un pouvoir d'achat très bas,en débrayant.Le régime de la peur est installé et l'on sait que c'est la base pour une dictature organisée.Quand le bateau coule, c'est la plupart du temps "chacun pour soi". Il est facile de critiquer, mais ceux qui sont proches des gens savent que la désinformation quotidienne est la course aux obstacles de plus en plus sophistiqués ! ce n'est pas une poignée des nôtres à la tête de nos organisations qui peuvent agir sur la masse complexe de la population évoluée dans la rentabilité, la polyvalence compétitive ! le contact de chaque militant avec les citoyens est notre seule force face aux médiacrates qui désinforment à longueur du jour et de nos nuits. Les militants de tous bords ne fonctionnent pas à la numérique, par un bouton agencé pour le moindre effort. Ce gouvernement changera que si le peuple se révolte.à chacun de nous de l'y aider ! seul ou avec des organisations.

  31. mathias95 dit :

    Oui Cohen sur France Inter présente des chiffres qu'on lui a tendu, cela ne le gêne pas, sinon il serait ailleurs, comme tous les "nouveaux chiens de garde". Ces gens ne sont pas là par hasard, beaucoup ont mis un mouchoir sur leur conscience pour quelques pièces d'or. Ces chiffres grossiers, relèvent du tripatouillage solférinien, qui préfère dévoyer le mécontentement sur les Le Pen plutôt que sur le FdeG, véritable danger pour eux, nous le savons tous. Les gens sont égoistes? peut-être ? Mais ils n'ont pas compris que descendre en masse ferait bouger les séides des oligarchies financières qui nous gouvernent, ils sont persuadés, dans l'immédiat, que cela ne sert à rien.
    Mais une chose est sure, le ras le bol n'a jamais été aussi fort et dans toutes les couches de la société, les gens se sentent totalement floués, ils se réservent pour les prochaines élections...Malgré une campagne de désinformation, de propagande éhontée, Jean-Luc Mélenchon marque des points, ce qui explique sa quasi disparition des écrans. Il faut continuer le combat expliquer ce qui commence à percer dans l'opinion, être factuel ; exiger la lutte contre les 600 milliards de fraude/évasion fiscale qui rapporterait 80 milliards de recettes supplémentaires si elle était combattue, exiger la suppression de la moitié des170 milliards de niches fiscales qui ne sert que les riches qui n'investissent pas mais financiarisent, exiger la suppression de la loi scélérate de 1973 qui oblige l'état à emprunter aux banques et non plus à sa banque centrale, ce qui constitue un pillage en règle de la richesse de l'état et est responsable de notre déficit chronique, exiger le retour des masses financières considérables planquées en Suisse et ailleurs, faire sauter le verrou de Bercy qui permet tous les tripatouillages "entre amis". Il convient, face à lindigence des propos tenus par l'exécutif, face à la politique économique conduite par Moscovici, l'homme du Siècle et du groupe Bilderberg, d'être factuels,...

  32. jean ai marre dit :

    @ 77 Denis F
    "les temps prochains vont être difficiles pour nous si nous ne nous manifestons pas d'une manière quelconque."

    Tout à fait d'accord avec toi. Il faut se manifester par de manière quelconque, mais précisément sur des sujets précis, terre à terre; le pourvoir d'achat, le chômage, les spéculations sur les livrets A, des sujets qui nous concernent tous, avec des argumentations et propositions intuitivement assimilables par tous. Ne pas oublier les jeunes. La droite et le FN sont mobilisés à bloc. Les socialistes sont déçus, la masse de gauche est démobilisée, elle n'ira pas voter. Il est vital, oui, vital que nous retournions la table, et la possibilité existe, seulement, il faut accrocher tous les abstentionnistes. Ils vont être nombreux !

  33. jeannine dit :

    "nous sommes invisibles" et "les temps prochain vont être difficiles pour nous si nous ne nous manifestons pas d'une manière quelconque"

    Allez moi je suis entièrement d'accord avec vous, il faut se manifester sur tous les sujets que nous défendons becs et ongles car c'est vrai il faut sortir de cette léthargie. J'ai envie de reparler de peuple de couards bon sang ! Hier j'avais demandé un rendez-vous a mon maire pour aller défendre la laïcité. Sur mon coin de terre, a ma manière qui n'est pas celle d'une molle du genou. Rappeler a nos élu-e-s leurs devoirs sur ce sujet essentiel dans notre République m'a semblé opportun et permets de les mettre face a leur responsabilités. Sujet a suivre pour obtenir les promesses faites, et avec pugnacité ! Allez chacun son sujet, mais occupons la place, bon sang de bon sang.

  34. zebulon dit :

    Pourquoi une réforme ? parce qu'il y a un déficit. Le déficit c'est l'arme de destruction massive des acquis sociaux, c'est pourquoi on le conserve précieusement. Le déficit peut être résolu en moins de deux, il suffit de répartir ce qui est réellement collecté et d'interdire le retour à l'emprunt aux caisses de retraite. La répartition se fait de manière équitable une cuillerée chacun (le miracle des pains et des poissons c'est au guichet d'en face).
    Pour en avoir plus il faudra favoriser le développement des cotisants (plus de salariés en France, et des meilleurs salaires), il faudra donc favoriser les productions des cotisants en freinant les importations sauvages, en suspendant les accords de libre échange suicidaires qui bradent nos intérêts depuis des décennies et jettent les gens encore en âge de travailler au chômage. Pour qu'il y a une solidarité nationale il faut avoir des intérêts communs, faire durer le déficit, c'est s'assurer des lendemains pénibles et des négociations "pénibles" et sans but. C'est sur que les "gros retraités" vont être pénalisés pendant quelques mois mais ils piocheront dans leur épargne. Quand une génération met les autres dans la m**** elle doit contribuer à l'en sortir.
    "mon job d'aujourd'hui c'est ta retraite d'aujourd'hui", "pas de job pas de retraite", "Vos droits à la retraite sont momentanément et partiellement indisponibles, nos équipes travaillent au rétablissement du service"...
    La solution des retraites c'est ici, maintenant et pas en 2025.

  35. Titoune dit :

    Un peu partout que ce soit aux Estivales FdG ou à la Courneuve, les militants souhaitent de véritables débats, quelque chose a changé ils se sont appropriés le FdG vous pouvez être fier du travail accompli, mais forcément quelques frustrations puisque après une conférence il ne reste jamais assez de temps pour que la parole soit donnée au peuple. Ce besoin est sain, le contexte actuel favorise cela aussi, ce que je retiens de tout ça c'est que nous les militants aimerions que le FdG soit plus offensif et qu'il mène lui même les luttes devant les syndicats alors qu'actuellement nous n'apparaissons qu'en soutien. D'autant plus que les luttes n'aboutissent pas de cela aussi nous aimerions débattre, nous ne pouvons plus nous contenter de vivre d'espoir alors que chaque jour la situation s'aggrave. J'avoue que la reculade du premier secrétaire de la CGT est inquiétante, les syndicats sont ils vendus aussi au grand capital ? Je sais que cela passera mal mais il est bon de se poser certaines questions et surtout tenter de comprendre pourquoi ? Faire des manifs en semaine pourquoi ? Il faut donner envie d'entrer dans la lutte, une bonne grosse manif ça requinque tout le monde ! Comme les marches FdG.


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