31août 13

Avant de passer devant le jury et de rentrer vraiment

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C’est vraiment la rentrée. Le rythme a été très soutenu pour moi depuis la publication de mon interview dans « Le journal du Dimanche », le 19 aout dernier. Le choc aussi. C’est pourquoi j’ai décidé de laisser comme post mon interview au « Journal du Dimanche » sans revenir davantage à mon clavier. Il importait pour moi que ceux qui suivent mon activité et mes prises de position accèdent facilement à ce que j’ai dit réellement plutôt que de les savoir contraints d’en rester aux seuls commentaires de comédie qui ont suivi mes propos. Avant mon arrivée à Grenoble j’ai aussi répondu au « Dauphiné » qui a largement couvert la présence de nos « Estivales » en Isère. Sur place j’ai fait deux conférences : l’une sur la révolution citoyenne au remue méninge du Parti de Gauche, l’autre sur l’OTAN aux estivales du Front de gauche et deux discours très (trop) longs en conclusion des deux cycles de rencontres. Ils m’ont dévoré de travail de préparation. Comme tout cela est encore disponible et que j’en mentionne les liens, j’estime que je n’ai pas rompu ce contact avec mes lecteurs sans lequel mon activité intellectuelle serait mal calée. En ce moment je suis immergé dans la préparation de l’émission de dimanche « Le grand jury ». Et une actualité nous a sauté sur les genoux : celle des retraites et celle des évènements en Syrie. Je vais argumenter mon avis. On vient d’y travailler. Car une longue vie d’engagements et d’intérêts les plus hétéroclites ne suffisent pas. Chaque dossier doit être mis à jour et assimilé. Sur chaque question heureusement je suis entouré de spécialistes de haut niveau professionnels ou « amateurs ». Et les commissions du parti ont déjà repris leur activité. Mais ne rêvons pas : à la fin il faut lire, noter et discuter car c’est comme ça qu’on apprend. Et il faut savoir se passionner. La mémoire est un affect. C’est mon secret.

D’une façon générale le gouvernement Hollande s’en tient à un suivisme penaud : libéralisme et atlantisme pour tout potage. Dans les deux domaines, celui de l’économie et celui de la politique étrangère c’est le même pauvre pédalage entre les artifices de communication, les naufrages ignorés et les incohérences. Un seul message reste : meet-13« no future ». Tout cela ne va nulle part. Le service de la dette comme horizon, comme projet, comme ultime raison d’agir en tout domaine sur tous les sujets. Et pour cela picorer avec entrain dans la main du Medef. Dans l’arène mondiale, le voici rendu à occuper la place de l’ineffable Tony Blair que ses compatriotes avaient nommé « le caniche de Busch » en raison de son aveuglement et de ses mensonges en faveur de la guerre en Irak. Ni les allemands ni les anglais, à qui il reste un parlement, ne veulent de cette guerre ni même de cette « punition » bredouillée par François Hollande qui se retrouve à présent au diapason avec les faucons nord-américains. J’en dis ici quelques mots avant dimanche. Je parle aussi de la réforme Ayrault des retraites. A la fin, je reviens sur la contre-offensive nécessaire face à Manuel Valls. Mais pour ce qui est des municipales ce n’est pas le jour pour moi. Sinon pour demander à tous ceux qui m’écoutent de bien comprendre que l’expéditeur des provocations a une adresse : la rue de Solférino. En rajouter et tenailler les plaies du Front de Gauche, ce serait leur servir la soupe.

Je crois bien que les bons amis nord-américains de François Hollande avaient oublié de le prévenir qu’il y avait débat sur le sujet outre atlantique. A présent Obama montre publiquement son peu d’enthousiasme pour une nouvelle expédition gesticulatoire. Car, bien évidemment, cette histoire de ligne rouge à propos de l’usage des armes chimiques est un argument de circonstance. Ces armes ont été employées dans la région déjà à plusieurs reprise sans déclencher des réactions de ce type. Il est vrai que cet usage venait du camp des actuels accusateurs. La question posée est d’ordre régional. Que d’objectifs sont en jeu ! Une collection de nœuds gordiens… Tiens par exemple en voici un : peut-on, par cet appât, attirer les Iraniens dans le guêpier de façon à disposer d’un argument pour frapper leurs installations nucléaires ? Rude engrenage en perspective. Il est normal qu’il y ait débat dans les états-majors. Et comme il n’est pas question, cette fois-ci d’aller, comme au Mali, tirer des lapins qui ont le bon gout de se ranger sagement en colonne en plein désert dans leurs Toyota, ni les militaires ni les diplomates français ne sont non plus très chauds. A reculons, un pédalo est bien moins maniable qu’on pourrait le croire. Voici donc le vaillant capitaine proposer une « punition » qui « ne soit pas un changement de régime » juste après avoir prétendu vouloir le contraire depuis des mois et le jour même où il reçoit en grande pompe le chef de « la seule représentation légitime du peuple syrien ». Le raisonnement et la suite de ma vision des choses dimanche au « Grand Jury ».

Les embrouilles du plan Ayrault contre les retraites

La façon d’annoncer le plan retraite a été particulièrement réussie si le but était, comme je le crois, d’empêcher le débat. Tout y est passé. Cela a commencé avec un discours ultra technique du premier ministre passant d’un sujet à l’autre avec d’habiles enfumages. Puis cela s’est prolongé par un perlage d’annonces découpées en séquences de façon à empêcher la vue d’ensemble d’un tableau. Il s’est pourtant lourdement modifié avec le discours de Moscovici au Medef. A présent on le sait : tout le coût de l’opération ne pèsera que sur les salariés et les jeunes. Donc, François Hollande a confirmé les réformes Fillon et Sarkozy des retraites. Et il les a aggravées. Pour la première fois un gouvernement qui se réclame de la gauche assume un recul des acquis sociaux.  Pour l’essentiel de ce que je veux noter à cet instant, il prévoit en particulier un nouvel allongement de la durée de cotisation exigée des salariés pour avoir droit à une retraite complète. Après Hollande, il sera donc encore plus difficile de partir à la retraite avec une pension complète rem-37qu'après Sarkozy. Et bien sûr, mécaniquement les pensions baisseront ! Car de plus en plus de salariés partiront à la retraite sans avoir cotisé aussi longtemps qu'exigé, compte tenu du chômage de masse. Ils seront donc frappés par une décote, c'est-à-dire une réduction de leur pension.

Pourtant, cette réforme des retraites n'a pas vraiment de sens. Ni d’urgence. Hollande et Ayrault sont incapables de prévoir la croissance des prochains mois. Mais ils prétendent imposer une régression sociale sur la base d'un déficit prévu pour 2020. Dans sept ans ! Surtout, si Ayrault et Hollande prévoient un déficit des régimes de retraites en 2020, c'est qu'ils ne croient pas eux-mêmes en leur politique. Car si la courbe du chômage s'inverse et que la France renoue avec le plein-emploi, il n'y aura pas de déficit des caisses de retraites en 2020. Le nombre de travailleurs cotisants suffira. En annonçant un déficit en 2020, Hollande avoue sans le dire qu'il ne tiendra pas sa promesse et que le chômage continuera d'augmenter.

Pourtant, si on créait trois millions d'emplois en dix ans, le déficit des régimes de retraites n'existerait pas. Cela ferait rentrer 24 milliards d'euros dans les caisses de retraite. C'est possible ! Entre 1997 et 2002, en cinq ans, deux millions d'emplois ont été créés en France. Pourquoi n'y arriverions-nous pas de nouveau dans un délai double ? Le programme du Front de Gauche prévoit la création d'au moins trois millions d'emplois nouveaux. Je l'ai expliqué pendant la campagne présidentielle, lors de mon discours de Lille, le 27 mars 2012. Pour cela, il faut relancer l'activité par le partage des richesses et planification écologique. Selon les chercheurs regroupés dans le réseau Negawatt, la seule transition rem-61écologique peut créer environ 700 000 emplois d'ici 2020.

François Hollande ne fait cette réforme que pour obéir aux injonctions de la Commission européenne. Le Commissaire européen chargé des affaires économiques et monétaire, le Finlandais Olli Rehn l'a encore rappelé dimanche 25 août dans une interview au « Journal du Dimanche ». Olli Rehn appelle à davantage de libéralisme et d'austérité : "La France a engagé des réformes structurelles qui vont dans le bon sens. Mais elle ne va pas assez loin et assez vite dans leur mise en œuvre". Puis il rappelle les engagements pris par François Hollande et exerce le traditionnel chantage de la Commission : "Nous vous avons accordé deux années pour ramener le déficit sous la barre des 3% en échange de cet engagement. La Commission attend des résultats sur trois fronts". Premièrement "la compétitivité", c'est-à-dire de nouveaux cadeaux aux actionnaires. Deuxièmement, "une ouverture du marché des services qui reste protégé par des barrières à l'entrée avec encore trop de professions réglementées et que le transport ferroviaire et l'énergie, où EDF et la SNCF conservent un quasi-monopole, s'ouvrent à la concurrence". Enfin, "la France doit faire preuve de plus d'audace aussi dans la réforme en cours de son système de retraite et maintenir le cap sur la réduction de ses déficits". Le proconsul ayant parlé aux administrateurs meet-17de la colonie que nous sommes à ses yeux, tout est dit ! Hollande n'a plus qu'à exécuter. Ce qu’il fait en qualité de « bon élève de la classe Europe » comme il s’en est vanté.

Pourquoi la commission veut-elle cette réforme ? C’est l’extension du domaine du marché qui est l’enjeu. Comme d’habitude. Le durcissement des conditions d'accès à une retraite à taux plein va encore pousser les salariés à épargner pour se payer un complément de retraite. Le nouveau président du MEDEF ne s'y est pas trompé. Pierre Gattaz s'est engouffré dans la brèche. Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde du 22 août, il a exigé l'introduction d'une "dose de retraite par capitalisation". Le MEDEF se sent pousser des ailes. Il peut. Les solfériniens lui cèdent tout ce qu’il veut.

Ainsi, Hollande lui a donné raison sur l'allongement de la durée de cotisation. Pourtant en 2003, à la tribune du congrès de Dijon du PS, le premier secrétaire de l'époque, François Hollande, s'opposait fermement à cet allongement ! Souvenir ! Souvenir ! : « Le projet du gouvernement Raffarin appelle trois refus majeurs de la part des socialistes". Le premier c’est "le refus d’une philosophie qui consiste à demander aux salariés de travailler plus longtemps pour gagner moins. L’allongement de la durée de cotisation : 40 ans, 41 ans, 42 ans et davantage encore si c’est nécessaire, c’est la position du MEDEF". Aujourd'hui Hollande prétend que l'allongement de la durée de cotisation est "la mesure la plus juste" comme il l'a dit le 22 juin dernier à l'ouverture de la deuxième conférence sociale. Et Jean-Marc Ayrault a confirmé mardi 27 août que la durée de cotisation serait encore augmentée jusqu'à 43 ans ! Maints bons esprits disent : oui mais c’est pour dans quelques années. Accepter la règle de la durée de travail qui devrait augmenter parce que la vie rallongerait est une défaite intellectuelle pour aujourd’hui. Et c’est aussi aujourd’hui que les jeunes générations reçoivent ce magnifique cadeau pour leur futur : il leur faudra attendre 67 ans pour avoir une retraite. Autrement dit plus le temps avancera plus leurs conditions de vie se dégraderont. Magnifique message d’ambition pour le futur ! Nos syndicats appellent à manifester le mardi 10 septembre. Nous devons être au travail pour mobiliser.

Manuel Valls peut être stoppé

Manuel Valls « contaminé par Marine Le Pen » comme l’a titré le JDD ? Bien sûr, il y avait bien d’autres titres possibles : ceux qui ont lu le texte le savent bien. Mais le titre choisi par le « Journal du dimanche » pour mon interview de rentrée a frappé juste. Le rôle de manuel Valls est l’épicentre de la nouvelle étape de la dégénérescence du PS. En parlant "cru et dru", j'ai libéré la parole contre la politique de Valls dans la gauche. Aussitôt toute une série de responsables ont pu dire ce qui leur brulait les lèvres depuis plusieurs mois. Razzy Hamadi, député PS (Le Figaro, 21 août) : « Ce qui me désespère, c'est la médiocrité intellectuelle avec laquelle ont été abordées les questions de l'immigration, de l'Afrique et de l'islam au cours de ce séminaire (…) Manuel Valls ne rend pas service à la gauche en mettant au centre de la rentrée les questions de l'immigration, du voile à l'université ou de la compatibilité de l'islam avec la démocratie. ». Eva Joly, dans « Le Parisien » du 22 août : « Valls marche dans les pas de Sarkozy en recherchant l’inflation pénale. Il marche sur la corde raide du populisme. Son funambulisme idéologique est dangereux. ». Pascal Canfin, ministre du développement (Le jdd.fr, 21 août) :« Je ne vois pas comment, si Manuel Valls était Premier ministre, nous pourrions participer au gouvernement. ». Pascal Durand, secrétaire national EELV (Mediapart, 21 août) : « On ne choisit pas les contraintes dans lesquelles on agit. Autrement dit : nous n’avons pas choisi Manuel Valls comme ministre de l’intérieur. Manuel Valls, c’est le discours sécuritaire démagogique qui ne marche nulle part. Il faut que Manuel Valls cesse d’être le porte-parole des syndicats les plus conservateurs de police. Il est dans le corporatisme et se comporte comme le ministre de la police. Il oublie qu’il est ministre de la République et qu’il a vocation à porter l’intérêt général. ». Jean-Vincent Placé, sénateur EELV (BFMTV, 21 août) : "Je est-48trouve quand même assez paradoxal que celui qui veut incarner l'ordre républicain au sein du pays crée à la rentrée un tel désordre au sein du gouvernement". Seule la « gauche » du PS est restée muette sur le fond. Dommage. Les investitures aux municipales sont plus exigeantes que les principes ?  

Dans ce contexte, il n’est pas vrai que les dirigeants communistes aient marqué leur distance avec mon analyse politique du personnage. La première réaction face aux tentatives tellement banales faites pour nous opposer fut celle d’Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF qui assurait de plus la permanence de la direction du parti cette semaine-là puisque Pierre Laurent était en vacances. Sa déclaration ne laisse aucun doute. Pour lui la gauche et même la République sont en cause avec Valls. Le 18 aout il déclare sur BFMTV : « L'outrance est plutôt du côté du ministre de l'Intérieur, parce que l'été de Manuel Valls est un été funeste, à la fois pour la gauche et pour la République. Jean-Luc dit aujourd'hui ce que le peuple de gauche ressent, c'est-à-dire une exaspération, une déception immense. Il n'y a pas une feuille de papier à cigarette entre Jean-Luc Mélenchon et nous sur l'analyse de la situation, le diagnostic ». On ne peut pas être plus clair. Ce n’est pas une mise en scène. Dartigolles fait partie des gens que le comportement du ministre de l’intérieur met très mal à l’aise. En ce qui concerne Pierre Laurent, sur le fond il n’a pas été moins clair. Il accuse même Manuel Valls d’être sur des positions inverses de celles de la gauche : « L'été de Manuel Valls a été calamiteux. Que ce soit sur la sécurité, l'islam, la réforme pénale ou le regroupement familial, ses déclarations sont à l'opposé des valeurs de la gauche. » A l’opposé des valeurs de la gauche !

Ce déferlement à ma suite est un résultat de ma prise de parole sans fard. Son onde de choc est largement arrivée dans la salle de la plénière à la Rochelle où, en dépit du travail des placiers, le ministre de l’intérieur fut copieusement sifflé. Jusqu'à ce jour, personne n'osait rien dire. Valls a donc procédé à une escalade constante dont l’omniprésence médiatique de cet été constituait une apogée. Il s’agit de est-69sa part d’un plan muri, méthodique et organisé, appuyé par des moyens et des réseaux, en vue du pouvoir. C’est bien son droit. Mais c’est bien le nôtre de vouloir l’en empêcher. Exactement comme l’a dit Pascal Durand, le dirigeant d’EELV ! Car si l’avenir du PS en plus du social-libéralisme, c’est le discours sécuritaire, le désastre moral et politique déjà si profondément engagé tournera à la tragédie simple. Je ne me soucie pas du sort du PS, on s’en doute. Il ne peut plus être redressé autrement que par un séisme électoral de très grande magnitude. Je pense aux dommages qu’il provoque dans l’esprit public et dans la construction de la conscience politique de ceux qui se repèrent sur lui. N’oublions jamais que le premier résultat de la politique de Hollande est de valider les thèses économiques et politiques de la droite. Le premier dommage est ainsi dans les consciences. Il crée du dégout, de la résignation et sème des mots qui fleurissent ensuite dans la cour de madame Le Pen. Le discours et la pratique de Valls valide les thèses de Marine Le Pen, ses arguments simplistes, ses préjugés. C’est la technique bien connue de communication mise au point par les « Démocrates » américains et les blairistes : passer sur le terrain sémantique de l’adversaire, lui piller son vocabulaire. Ce procédé est appelé la « triangulation ». Il est censé neutraliser l’adversaire et lui disputer son autorité dans le domaine considéré. Le résultat est une confusion totale du champ politique. Mais c’est surtout un empêchement majeur de la souveraineté de l’électeur mis dans l’impossibilité de distinguer et donc de choisir en connaissance de cause. Cela est considéré comme sans importance par tous ceux pour qui, de toute façon, il n’existe pas d’alternative politique mais seulement des compétitions de personnes pour accomplir « la seule politique possible ». Manuel Valls a fait ce qu’il a voulu, des mois durant, sans aucune protestation de ceux qui auraient dû en faire les premiers : les socialistes.

Il est aussi à l’origine des principales décisions qui ont pourri toutes les relations entre le gouvernement, le parti solférinien et le reste de la gauche. C’est son représentant, Luc Carnouvas, qui est chargé des relations extérieures du parti de Harlem Désir. Et c’est lui qui a mis toute son énergie à ourdir des manœuvres et des pressions pour disloquer le dispositif du Front de Gauche. C’est tout un système que cet homme. Sa ligne stratégique est sans mystère. Il l’a exprimée en long et en large dans un livre en 2008 puis dans la primaire. Platement battu par le vote des primaires il est revenu par la fenêtre des complots de cour. Il veut et il est parvenu à déplacer profondément à droite le curseur solférinien dans la géographie politique de notre pays. En phase avec l’évolution du social-libéralisme européen, il veut assumer la rupture avec l’histoire et les principes de la gauche. Tous ceux qui ont de la culture politique le savent en dépit des efforts des communicants pour faire du cas Valls un simple moment people de la politique et une aventure purement personnelle. Mais, certes, c’est aussi d’abord un projet de pouvoir personnel. Il prend appui sur tous les poncifs dominant de notre temps. Et il avance. Le seuil qui se préparait à être franchi à l’occasion du conflit mis en scène contre Christiane Taubira nous ont  motivé. Qu’il l’emporte et l’une des toutes dernières digues aurait sauté. Nous étions en alerte. Au Parti de gauche, il y a des mois que nos camarades policiers, est-90juges et avocats nous alertent. De leurs côtés les militants du secteur du travail social en faisaient autant, encore plus angoissés. Face à une stratégie méthodique et une offensive méthodique il faut un effet miroir. 

Et cela commence par dire haut et clair ce qui se passe. A l'aile gauche du PS comme à Europe Ecologie-Les Verts, tout le monde regardait ses chaussures. J'ai joué le rôle du lanceur d'alerte. Les endormis et les timorés se sont réveillés. Le top départ a été très synchrone avec la tournée de résistance annoncée de Christiane Taubira dans les universités d’été des partis gouvernementaux. Les arbitrages en dépit de toutes leurs faiblesses nous donnent le point. Au minimum nous avons empêché Manuel Valls de l’emporter. La lutte paie.

Il est remarquable que, dans le flot des commentaires qui ont accompagné ma prise de position, personne n’ait songé à me demander sur quel point portait la « contamination » que je dénonce. Les pavloviens de la rue de Solférino se sont contentés de mugir en cadence. Je mets en cause un point bien précis. Un mot. Ou plus exactement une expression dont je sais que mes lecteurs comprennent toute la portée. Manuel Valls a grossièrement plagié Marine Le Pen. Il s'exprimait dans Le Parisien le 15 février 2013. Voici ce qu'il a déclaré : "Nous faisons face à un ennemi extérieur au Mali, nous faisons aussi face à un ennemi intérieur qui est le fruit d'un processus de radicalisation. Il part de la petite délinquance, passe par le trafic de drogue, parfois par la prison, jusqu'à la conversion à un islamisme radical et à la haine de l'Occident. Il y a en France aujourd'hui plusieurs dizaines de Merah potentiels". Il reprenait ainsi, sous une forme affirmative, les propos faussement interrogatifs de Marine Le Pen dans un meeting de la banlieue nantaise, le 25 mars 2012, quelques jours après les odieux assassinats de Toulouse et de Montauban. A l'époque, Marine Le Pen avait choisi de provoquer en faisant mine de s'interroger : "Combien y a-t-il de Mohamed Merah dans les bateaux qui chaque jour arrivent en France remplis d'immigrés ? Combien de Mohamed Merah parmi les enfants de ces immigrés non-assimilés ? Mohamed Merah n'est peut-être que la partie émergée de l'iceberg". Cette convergence ne peut être un hasard. Elle ne se limite pas au vocabulaire. C’est une vision commune qui s’exprime à travers la communauté des mots. L’expression « l’ennemi intérieur » est une bombe.

J’ai interpellé solennellement le président dans mon discours aux estivales à Grenoble. Accepte-t-il ce concept "d’ennemi intérieur" que professe son ministre de l’intérieur ? Car les propos de Valls dans Le Parisien ne sont pas un dérapage. Il a régulièrement dénoncé un prétendu "ennemi intérieur" depuis plusieurs mois, en particulier à l'automne 2012 au moment de l'examen au Parlement de la loi anti-terroriste préparée sous Sarkozy et reprise par Valls. Dès le 12 octobre 2012, il a même utilisé cette expression lors de son discours de clôture du congrès du syndicat de police Alliance : "La menace terroriste est bien là, présente sur notre sol (…), en particulier dans nos quartiers populaires. Des dizaines d'individus sont, par leurs profils, susceptibles de passer à l'acte. Cet ennemi intérieur, nous devons le combattre". Il l'a ensuite utilisé au Sénat le 16 octobre en précisant qu'il "emploie cette terminologie à dessein" en parlant d'un "ennemi de l'intérieur". Il a continué à utiliser cette expression, à la tribune de l'Assemblée nationale comme le 6 février 2013, et du Sénat comme le 28 mai 2013.

L'affaire est grave. Des citoyens français peuvent être des délinquants, des criminels, et même des traîtres. De tout cela le pays est pourvu en effet, dans toutes les classes sociales. Mais pas des "ennemis intérieurs". Cette idée d'"ennemi intérieur" s'inscrit dans une logique globale. Celle du « choc des civilisations ». Cette théorie est celles des néoconservateurs états-uniens. Elle présente le monde comme organisés par des conflits durables entre grands blocs géopolitiques, grandes "civilisations". Elle cherche à assigner chaque individu à une "civilisation", les différentes civilisations reposant à la fin sur une religion. Dès le 23 octobre 2012 sur France Culture, Edwy Plenel alertait, assimilant Manuel Valls à "George Bush Junior". En désignant un "ennemi intérieur", Manuel Valls pousse à la suspicion généralisée. Et c’est bien nos concitoyens de confession musulmane qui sont dans l’œil du cyclone. Le discours du « Choc des civilisations », l'invention de l’opposition entre Islam et « Occident », ou sa variante « entre Islam et démocratie », visent à cela. Chaque Français de confession musulmane serait ainsi sommé de choisir entre sa fidélité à la République ou sa conviction religieuse. Cette logique de paranoïa généralisée est une bombe contre l'unité et l'indivisibilité du peuple français. Elle frappe aussi et d'abord nos compatriotes d'origine maghrébine, que Sarkozy repeignait en "musulmans d'apparence" comme si la religion de quelqu'un se lisait sur son visage, qu'un maghrébin ne pouvait être chrétien, juif, athée ou agnostique ou qu'un blanc ne pouvait être musulman. Et ainsi de suite.

Cette théorie belliqueuse est radicalement incompatible avec les principes républicains des Français. En effet, la France n'est pas une Nation "occidentale". Elle est une nation universaliste. Les droits de l'Homme et les principes énoncés par la République depuis la Révolution française, "liberté, égalité, fraternité", ont une vocation universelle. L'idée laïque s'oppose aussi frontalement à l'idée de "civilisations" définies par des religions et par « l'assignation à résidence ethnique » des citoyens en fonction de leurs convictions religieuses ou philosophiques. J'ai déjà expliqué tout cela dans mon livre publié en réplique au discours de Nicolas Sarkozy, chanoine de Latran en 2008. Je n’ai pas changé d’analyse.

J'ai encore eu l'occasion d'en parler aux Estivales du Front de Gauche lors de l'atelier sur l'OTAN auquel je participais. Car l'idée selon laquelle il y aurait un "ennemi intérieur" a des conséquences stratégiques radicales. Elle entraine une confusion entre les tâches militaires de Défense et les tâches de sécurité intérieure, entre les missions de l'armée et celles de la police et du renseignement. S'il y a un "ennemi intérieur" alors c'est que nous sommes en guerre. Et si nous sommes en guerre, alors c'est l'armée qui doit être mobilisée. Et pour pousser la logique jusqu'à l'absurde, ce sont les tribunaux militaires qui devraient être compétents, comme aux Etats-Unis. Cette dérive policière de la doctrine militaire doit être combattue absolument. Il en va de la fidélité aux principes républicains et laïques. L’indépendance de la France au plan géopolitique est également concernée dans le contexte. Car, bien sûr, le conditionnement psychologique que travaille ce discours forme un tout avec le reste de la préparation au grand marché transatlantique, à la stratégie militaire qui l’accompagne, à la normalisation qu’il exige. Valls n’est pas un épiphénomène.


147 commentaires à “Avant de passer devant le jury et de rentrer vraiment”
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  1. lemetayerv dit :

    J'ai omis un terme très important concernant la puissance de nos élite : LA SOLIDARITE. C'est un mot que l'on croit appartenir au peuple mais c'est tout le contraire. La solidarité pour le moment ne s'applique dans les fait qu'aux puissants. D'autre part, je n'ai pas de drapeau que celui de ma conscience. Le 10 n'est qu'une date c'est à nous de savoir si elle sera prolongée par autre chose. D'autre part, si on attend que les autres fasses à notre place, on peu c'est sur attendre longtemps. Ceci dit c'est vrai, il n'y a pas que la rue mais cela nous permet quand même de se compter, voir qui est content de ce système et qui ne l'ai pas. Qui ne dit mot, consent. Et pour ceux qui souhaitent d'autres actions hormis celle-ci, donnent leur solution qu'on puisse en débattre et agir. La révolution de Jasmin dans un pays où les gens étaient opprimés et donc devaient avoir plus à perdre (leur vie, leur travail, leur liberté, la vie de leur famille, leurs amis) ont eu plus de courage que nous qui dans le silence de nos pantouffles, tergiversons en vain. La peur n'évite pas le danger. Perdre un peu pour gagner beaucoup (en humanité) est un combat sous toutes les formes qu'elles qu'elle soit. Pourquoi les tyrans sont-ils si grands parceque le peuple est à genoux. Nous ne sommes pas des victimes, nous sommes complices de leur tyrannie par notre esclavage volontaire.

  2. Nestor dit :

    Lire et relire le livre "L'ennemi intérieur" de Mathieu Rigouste. Prendre connaissance de la critique de ce livre effectue par Benjamin Stora, le 30 janvier 2009, dans les colonnes de Mediapart. C'est instructif. Quelques lignes au hasard. « Immigration comme menace », « administration de la peur », « ennemi intérieur » : des liens s’établissent ainsi avec la doctrine de la « guerre révolutionnaire » des théoriciens de la guerre d’Algérie… Ecrit Benjamin Stora.
    C'est toute cette histoire qu'il s'agit de visiter et comprendre. Elle pourra aussi servir de grille d'analyse pour comprendre nos nombreux dérapages en Afrique. Et notamment le drame du Rwanda en 1994. Bonne lecture.

  3. Denis F dit :

    @ lemetayerv
    Camarade, je te rejoins dans tes deux commentaires, et je dirais que ceux qui restent à la maison ou vont au boulot le jour d'une grève n'ont pas à revendiquer quoique ce soit, ils sont pires que nos affameurs car ils en deviennent les complices. Ce que nous devons aujourd'hui réclamer aux syndicats et aux travailleurs de ce pays c'est une grève générale sans limitation de temps, alors la solidarité des prolétaires s'exprimera. Le peuple n'est jamais mort de faim lors des grèves générales précédentes.

  4. ROLLAND dit :

    A Gégé (33)
    Qui cela peut-il servir de qualifier des individus de "traitres", sinon tous ceux et toutes celles qui n'utilisent que des mots, toujours les mêmes, pour mieux se dispenser de toutes analyses et donc de propositions, et enfermer les débats dans des slogans ? Pourquoi ne peut-on pas voter pour ses idées ? Pourquoi faut-il se plier à la "discipline républicaine du 2ème tour" ? Mais justement parce qu'il y a 2 tours dans ce scrutin de menteurs-tricheurs-voleurs-manipulateurs (parfois escrocs, bandits, crapules), et qu'à défaut d'avoir atteint la barre énorme de 12,5 % des inscrits et non des votants, on ne peut plus être présent à ce 2ème tour ! Si nous voulons faire avancer la démocratie dans notre pays, il faut s'attaquer à ce mode de scrutin, rétablir la proportionnelle intégrale et non pas accepter la charité d'une dose homéopathique, et au-delà poser la question fondamentale d'une 6 ème république.
    Cela dit, c'est beaucoup plus compliqué et difficile de s'atteler à cette tâche, c'est plus facile de proférer l'injure ad hominem, laquelle indique souvent en creux la déception de celui qui y a cru, et s'en donc remis à l'action des autres et non pas à la sienne propre.
    "Faites de la politique" a demandé Jean-Luc Mélenchon aux Estivales. Ce qui n'est pas incompatible avec un parler franc, sincère, cru et dru, pourvu qu'il soit argumenté et foncièrement humain, donc ouvert et généreux.

  5. Siamy dit :

    Comment un président présenté sous l'étiquette socialiste peut-il faire à ce point la promotion des conflits et devenir l'instrument de cette propagande mensongère, et ceci au détriment des gens qui souffrent et qui se font massacrer? On maquille la réalité, comme lorsqu'on prétendait que les partisans de Chavez tuaient des gens du haut du pont Llaguno, ou comme des ossements de chameaux ont servi à faire croire à des charniers du gouvernement Kadhafi.
    Nos grands médias ont un comportement de perroquets qui diffusent un discours mensonger emballé d'humanitaire.
    Un irrespect total, envers nous, envers l'éthique de leurs métiers, envers la vie des gens qui se font massacrer ! Vous avez tout notre soutien Mr Mélenchon, pour leur faire perdre le peu de crédibilité qu'il leur reste. Nous comptons ce soir sur votre parler dru et cru. Merci!

  6. sergino dit :

    Face à la déliquescence de la société française comme dans d'autres pays, face aux dérives réactionnaires de tous poils qui ressurgissent comme "alternatives", face au désarroi et à l'inertie de beaucoup trop de gens paumés et/ou individualistes... dont beaucoup se disent de "gauche", je passe à l'acte. J'ai adhéré au Parti de Gauche il y a quelques jours, pour rejoindre l'équipe de Mélenchon, si brillante soit-elle, qui a besoin de militants sur le terrain pour "renverser les tables". Au travail citoyens !

  7. citoyenne21 dit :

    Pour en revenir au PIB et à la notion de croissance, Jean-Marc Jancovici, ingénieur français diplômé de l'école polytechnique (et on risque moins gros à le croire qu'à croire un énarque comme Hollande quand il ose affirmer que la croissance va reprendre d'ici 2014) annonce que le PIB mondial ne dépend de rien d'autre que de l'énergie disponible en volume, pas de son prix (qui répartit la rente). On est donc, toujours selon lui, voués à une Europe sans croissance dorénavant, à cause des contraintes, en Europe, qui pèsent dès à présent sur l'approvisionnement en gaz et en pétrole (2/3 de l'énergie consommée en Europe). Conférence très intéressante de février 2013 et qui veut la visionner n'a plus qu'à solliciter Youtube !
    Il est très préjudiciable aux citoyens quant à leur avenir sur un plan intrinsèquement écologique et donc économique, que les hommes politiques, en général, de quelque bord que ce soit, n'écoutent pas assez les ingénieurs et autres scientifiques avant que de faire leurs plans sur la comète ! Elire des gens sur du vent, voilà où cela nous mène, à la catastrophe !

  8. lemetayerv dit :

    @ Denis F (54)
    Ils n'ont pas à réclamer quoi que ce soit, peut être, mais lorsque les luttes payent ces personnes arrivent à sortir du travail et de chez eux pour aller chercher leur part et cela m'exaspère au plus haut point. "Je ne suis pas solidaire, je ne veux rien voir, rien entendre mais je revendique les nouveaux droits acquis pour moi aussi". Et rien ne peut empêcher ça, on ne peut pas dire "t'as rien fait pour obtenir la retraite à 60 ans (par exemple) alors travaille jusqu'à 67 !". On ne peut rien contre la lachitude.

  9. Julien_M77 dit :

    Pour en revenir à mon post précédent.
    Après un rapide calcul, concernant le passage d'Avril à Octobre de la revalorisation des pensions suivant l'inflation préconisée par notre gouvernement solférinien, voici ce que j'obtiens pour une pension de 1000 euros avec une inflation de 1% : perte de 60 euros non pas la première année (comme l'annonce gouvernementale pourrait le laisser penser) mais tous les ans. Vous me direz qu'est-ce que c'est que 5 euros par mois pour un petit budget !
    Julien : enseignant, futur retraité à 68 ans en 2043.
    Tous ensemble le 10!

  10. séb44 dit :

    Je me demandais à quelle sauce les éditocrates allaient manger Jean-Luc aujourd'hui, ma réponse en vidéo. C'est clair, sur une heure d'émission, 20 minutes de coupures pub, 10 minutes de brouhaha et à peine 30 minutes pour notre Représentant pour discutailler des "tensions à la gauche de la gauche" au vu des municipales et européennes, et s'il reste du temps la retraite et un mot sur la Syrie (trop tard, une prochaine fois, merci et au revoir). Encore une fois tout va être fait pour perdre du temps et brouiller les pistes. Peut-être serait-il bon de venir avec une lettre de Mr Laurent pour évacuer ce sujet dés la première minute et enchaîner direct sur "L'Humain d'abord". Je renouvelle ma confiance en l'Homme Mélenchon pour nous représenter au cours de cette mascarade des chiens de garde.

  11. jeannine dit :

    Le rôle de Manuel Valls est l'épicentre de la dégénérescence du PS, en parlant " cru et dru" j'ai libéré la parole contre la politique de Valls dans la gauche
    Bonjour Monsieur Mélenchon. Cest vrai, et en ceci sans déclencher l'ire de vos détracteurs vous êtes le phare de la Gauche.

    Je pense aux dommages qu'il provoque dans la construction de la conscience politique de ceux qui se repèrent sur lui
    J'ai, pas plus tard que hier, eu l'occasion de constater la justesse de vos propos. C'était l'assemblée annuelle de l'association laique qui a comme vocation première de promouvoir la laicité et ou j'ai quelques responsabilités. Un intervenant a tenu des propos du même acabit que ceux de ce ministre (tiens donc) et qui ressemblent étrangement a la rengaine déja entendu. ce qui a valu de ma part une mise au point musclée pour éviter les rebonds mais qui m'a gâché ma nuit. Triste, très triste tout ça. Cependant je reste combative.

  12. citoyenne21 dit :

    Pour faire suite à mon message 58 sur l'absence de croissance dans le futur qui tendra à se péremniser (je reste fixée la-dessus pour ma part et je ne crois pas en sa reprise), il ne faut pas y voir de la fatalité ou du négatif pour autant. C'est juste qu'il faudra ajuster nos priorités et autant agir avant qu'il ne soit trop tard. Alors oui, il faut s'attendre à moins de travail mais mieux réparti, moins d'industries mais produisant des biens durables (out l'obsolescence programmée et la surconsommation). Le manque de croissance sera même une chance de repartir sur d'autres bases, plus saines.
    Hollande peut bien endormir ses brebis autant qu'il veut. La réalité est là. Terminée la croissance, ce n'est pas un choix à faire, c'est ce qui arrive et ce ne sera pas la fin du monde, bien au contraire !

  13. Citoyen93 dit :

    Au sujet de la Syrie, je comprend pas trop le cadre de cette réunion du Parlement à Versailles. J'ai lu le règlement et l'historique du Congrès sous la Vème. 17 réunions depuis 1958, toutes dédiées à l'adoption (avec vote) d'une révision constitutionnelle. La constitution prévoit deux autres topics de réunions du Parlement. Discours de politique générale du Président de la Réupublique (jamais arrivé) et vote sur l'adhésion d'un nouveau pays à l'UE (jamais arrivé non plus).
    Bon donc, là il s'agit d'une réunion du Parlement au sujet d'une action militaire, débat sans vote, avec discours non pas du Président mais du 1er Ministre. Admettons, disons que c'est bien de consulter le Parlement avant un engagement militaire de la France. Dans ce cas je comprends pas ce qui s'est passé au début de l'année avec le Mali. Aucune consultation des parlementaires, un président qui décide seul et s'explique à la télé. Pour rappel au Mali, 4500 militaires français engagés. Pour la Syrie est-ce qu'on imagine quelque chose de plus important, pour justifier cette fois-ci un débat au Parlement ?
    Jusqu'ici en convoquant le Parlement, le Monarque présidentiel non seulement s'exposait au vote, mais de fait les parlementaires disposaient du projet de loi bien à l'avance pour y plancher. Même pour inviter des journalistes à une conférence de presse, l'usage veut qu'on envoie préalablement un dossier de presse pour préparer les échanges, ici rien. Quel mépris des parlementaires. Je n'ai aucune expérience de parlementaire évidemment, mais des notions d'organisation de réunion publique, assemblée générale, etc. Quel résultat prévisible à un débat non organisé ? Et bien il n'y a pas moyen de rentrer dans un débat précis et nuancé (par exemple "pas d'actions militaires mais des sanctions diplomatiques sur le clan Assad"). Non, il faudra se contenter de dire d'accord / pas d'accord avec le Monarque.

  14. Franck dit :

    Je ne sais plus qui voulait savoir comment accéder au direct du Grand Jury, mais voici une possibilité simple, lien

  15. brice dit :

    Merci Mr Mélenchon. Merci d'exister !
    Rendez-vous aux prochaines élections. Avec vous coordialement.

  16. Siamy dit :

    Le grand jury. Qu'est-ce que ça fait du bien de vous entendre Mr Jean Luc Mélenchon! Vous êtes notre bruit et notre fureur. Non nous ne sommes pas résignés. Quelle énergie vous transmettez. Et que votre langage, direct, précis, cru et dru fasse école. Merci!

  17. ermler dit :

    On a beau, par culture politique ou distance intellectuelle, ne pas vouloir tomber dans la dithyrambe personnelle, n'empêche que... JL Mélenchon sur RTL a été, une fois encore magistral ! Les roquets Solferino-medefistes qui essayaient sans cesse de lui aboyer dessus ont été plié en douze ! Et même pas la "petite phrase" à se mettre sous la dent pour faire le buzz qui flingue. Que du sérieux, du lourd, de l'offensif, de l'argumenté, du lumineux !
    Merci, Jean-Luc, pour ce rendez-vous qui nous regonfle (...et dégonfle mes divergences ponctuelles plus ou moins bien tolérées par la modération).

  18. jeannine dit :

    Belle rentrée, monsieur, avec le grand jury ce soir. Ce que j'attendais de vous, et d'autres avec moi doivent penser a la fierté que nous avons en vous entendant. Merci pour votre vision des faits en se concerne la position de M Valls, car l'idée même d'un" ennemi intérieur" telle que vous l'expliquez clairement dans votre billet est perverse et dangereuse. Je suis heureuse d'avoir pour défendre la Gauche, le grand Républicain, laïque, d'un humanisme universel, que vous êtes, Monsieur.

  19. Hervé dit :

    Bonjour, réaction au sujet des retraites. Il y a un argument que j'ai lu sur ce blog mais que malheureusement on entend pas dans les médias. En effet, un retraité en bonne santé n'est pas une charge pour la sociétés, au contraire. Il aide généralement les plus jeunes (garde des enfants par exemple), et puis il consomme son argent, et en totalité vu les montants des retraites, donc cela profite directement à l'économie. Il serait bon de faire des études en prenant en compte ce point, et en le comparant au coût qui est d'avoir des retraités usés, donc malades, pour la sécurité sociale par exemple. Il me semble donc que c'est tout bénéfice de partir en bonne santé à la retraite et pas trop tard. Il faudrait évaluer également l'apport intellectuel, un retraité a le temps de créer, d'inventer, alors que les travailleurs en activités sont le "nez dans le guidon". Je ne parle même pas de l'experience. Il faut évaluer le stress de quelqu'un qui comme moi à la quarantaine, et qui se dit qu'il va devoir travailler jusqu'a 66 ans ou plus, et l'impact sur la santé de n'avoir pas d'horizon joyeux. Quel en est le coût ? Pour finir, il me semble que ceux qui font ces reformes veulent en définitive que les gens meurent le plus rapidement possible.... C'est un calcul purement financier et court termiste, mais de mauvais augure pour l'Humanité.

  20. gege dit :

    Quelle démonstration Mr Mélenchon ! Les roquets en ont été pour leurs frais, la tentative de brouiller le débat par une certaine cacophonie n'a pas fonctionné. J'ai été moi-même étonné quelques jours avant ce débat de constater que des proches, pas forcément électeurs du Front de gauche m'aient contacté pour avoir des détails sur ce débat car pour eux ils constatent que Jean-Luc est le seul homme politique à avoir un vrai discours. Ceci ne manquera pas d'influencer l'avenir car je pense qu'un certain nombre de citoyens pensent comme cela.

  21. Vinnie Reb dit :

    Je me suis fait mon "fix" FdG cet après-midi et ai écouté le discours de clôture du Remue-Méninges, puis celui des Estivales, pour finir avec l'atelier "Pour en finir avec l'OTAN". Du très bon ! Comme ça fait du bien !
    Un extrait du discours du Remue-Méninges m'a interpellé : "... l'indépendance qui est la condition de la souveraineté. Il n'y a pas de souveraineté du peuple s'il n'y a pas indépendance du cadre dans lequel il fournit ses décisions. L'Europe n'est pas une structure indépendante. L'UE enfermée dans sa logique austéritaire est une structure vassale des Etats-Unis d'Amérique."
    J'en tire une conséquence logique que nous devrons, à terme, faire sécession de l'Union pour pouvoir reconquérir non seulement notre souveraineté nationale et populaire (ça va ensemble), afin de pouvoir remettre sur pied tous les acquis du CNR qui ont été démantelés.
    Les 2 intervenants qui ont précédé Jean-Luc dans l'atelier sur l'OTAN m'ont impressionnée. C'est bon de savoir qu'on a des citoyens aussi intéressants et éclairés qui ont su bien faire passer leurs connaissances.
    Comme toujours, j'ai bien apprécié l'humour de Jean-Luc qui sait faire passer les vérités les plus terribles par de l'humour (noir et grinçant parfois, mon style d'humour favori !). Le parler "cru et dru" ne dispense pas de faire de l'humour - je crois même que dans certains cas, ça va ensemble.
    D'accord pour traduire selon l'article du Code Pénal sur la trahison, Sarkozy et Hollande et quelques autres, pour leur vente de notre pays à la découpe des intérêts financiers et d'autres puissances étrangères, notamment les USA. Par contre, Jean-Luc, pourriez-vous plutôt employer "états-unien" que "nord-américain" ? Nos amis canadiens, et en particulier les cousins québécois, sont aussi des nord-américains, mais je ne suis pas sûre qu'ils soient exactement sur la même ligne que le gouvernement US question politique étrangère.

  22. christine dit :

    Tout simplement merci pour cette belle prestation ce soir. Il faut avoir votre talent pour arriver à se faire entendre dans ces débats hachés par ces journaleux enragés. Vous êtes notre force. Rendez-vous dans la rue le 10/09.

  23. gerlub dit :

    Très bonne rentrée sur RTL malgré les coupures ou interruptions des "journalistes" qui ne souhaitent pas nécessairement entendre d'arguments !
    Le fond et la forme y étaient. D'ailleurs l'émission qui a suivi, le "debrief", a été plutôt favorable.

  24. Vinnie Reb dit :

    Merci à Phil (39) le 31 août 2013 à 20h54, pour avoir donné le titre du rapport de Richard Perle "A Clean Break: A New Strategy for Securing the Realm". J'ai googlé le titre et j'ai trouvé sur la page Wikipedia des infos intéressantes dessus. Bon, à prendre avec toutes les précautions d'usage concernant une page que n'importe qui peut modifier. La page est en anglais, mais si vous pouvez lire, allez-y. Les choses n'arrivent pas par hazard. Elles sont dans les cartons depuis 1996.
    J'attire aussi l'attention sur un lien en bas de la page vers un article de 2003 du journal The Nation, intitulé "Is Syria Next ?" (qu'on pourrait traduire par "Et après, la Syrie ?"). C'est toujours en anglais, mais c'est vraiment intéressant. Comme quoi, la langue de l'occupant ne sert pas toujours les intérêts dudit occupant. Les motivations derrière tout cette tragédie syrienne actuelle se dévoilent peu à peu et ce n'est pas du joli-joli. Cela confirme ce que dit Jean-Luc. Nous ne devons pas nous engager dans une aventure là-bas. Nous n'y serions que les supplétifs des Etats-uniens et nous n'y gagnerions rien - si ce n'est la déconsidération de la France et la terreur sur notre sol et contre nos compatriotes à l'étranger, notamment au Proche- et Moyen-Orient.

  25. Charles dit :

    C'est vraiment la rentrée ! Après avoir un peu décroché pendant les deux mois d'été, je me remets dans le bain et je m'aperçois avec grand plaisir que tes vacances t'ont été profitables puisque je te retrouve très en forme, pour mon plus grand plaisir.
    Au 10 dans la rue !
    PS : c'est fini-fini, la cravate rouge ?

  26. Hold-up dit :

    Merci pour vos explications claires et logiques lors de votre passage aujourd'hui sur RTL/LCI. Je vous ai parfaitement compris. Qu'il est dur de ferrailler avec des personnes dont le cerveau est monté à l'envers. Quand l'irrationnel et l'illogisme absorbent nos petits soldats du journalisme en voie d'appauvrissement accéléré, qu'il est bon oui, de vous entendre ! C'est rafraichissant et clair comme de l'eau de roche. Bonne lutte à vous, bonne lutte à nous.

  27. Magda Corelli dit :

    J'ai écouté une première fois la prestation de Jean-Luc Mélenchon au Grand Jury et l'ai regardé une seconde fois ce soir. Les images rendent encore plus convaincants ses propos. Les journalistes de droite étaient plus courtois que certains journalistes qui se classent à gauche. Une très belle prestation vraiment merci. Mon chèque de réadhésion au parti de gauche part demain mais toujours pour faire nombre pas pour militer sur le terrain seulement dans ma petite sphère !

  28. tersa dit :

    La triangulation de Valls organisée par son com. Luc Carnouvas devient sa strangulation, grâce à vos révélations dont je me doutais aussi, vu l’odeur nauséabonde droitière détectable de plus en plus. Il représente l'ennemi intérieur qui détruit la gauche, et la démocratie.
    Les députés Britanniques donnent une leçon de citoyenneté pour la Syrie. Londres si cher à FH devrait le faire rougir un tant soit peu, il est blaireau !
    Merci de tenir la route médiatique contre leurs radars faussés volontairement.

  29. LOUIS dit :

    Excellente prestation de Mr Mélenchon sur RTL ! Si je reprends à partir de la 24'38" de son intervention, la finance pompe 9 points du PIB (2000 Mds/an) actuellement, soit 180 Mds Euros par an, si on revenait à la situation antérieure de 3 points du PIB cela correspondrait à 60 Mds Euros/an. On pourrait donc récupérer 120 Mds Euros chaque année, ainsi d'ici à 2020 (7ans x 120 Mds) 840 Mds, de quoi largement combler la prévision du trou de 20 Mds pour les retraites en 2020. On pourrait même combler le déficit de la Sécu. Ce qu'a dit Jean-Luc Mélenchon confirme ce que nous savions et qu'il faut faire connaitre autour de nous, que nos gouvernements et les médiacrates nous enfument en permanence avec leur boniments sur le problème des retraites et de la dette, de l'argent il n'en manque pas il faut aller le chercher oú il est.

  30. Michèle dit :

    Que les journalistes l'entendent encore et encore et je le dis avec le langage scientifique qu'ils consacrent: le cerveau des gens est gratifié et reconnaissant lorsqu'il a affaire à des informations qui ont un sens, une logique et qui lui parle, au cerveau. Ce fut le cas avec Jean-Luc Mélenchon sur LCI, qui reprend la question et la recadre et développe une réponse ensuite.
    En effet les questions des journalistes étaient mauvaises de fait, car elles sont fermées et partisanes de la caricature idéologisée de droite. Avant de répondre il faut remettre du sens à la question et la reformuler quitte à en décrypter l'intention.

  31. MCO dit :

    Je suis étonnée de ne trouver sur votre blog aucune info conséquente sur les mouvements sociaux en cours en Colombie.
    Vous nous avez pourtant, jusque là, habitués à plus d'intérêt pour l'Amérique Latine.

  32. Franck dit :

    Très bonne prestation hier sur LCI/RTL, merci !

    @MCO
    Quel magnifique taux d'exigence voyez-vous là ! "Bon bain est froid, appelez-moi la direction !"

  33. jacquelin dit :

    À propos du grand Jury, plein de remarques.
    La première est que cette émission est une véritable mascarade, tenue par des journalistes sans aucune culture et qui ne cherchent qu’à déstabiliser ou tourner en ridicule la personne interrogée. Je me demande même s'ils écoutent les réponses faites aux questions qu'ils font. Jean-Luc Mélenchon l'a plusieurs fois fait remarquer d'ailleurs. Leur but à ces journalistes est avant tout de paraitre. Lorsqu’il s'est agit de parler des retraites et que Jean-Luc Mélenchon demande si le journaliste imagine un pilote d'avion de 70 ans, la seule réponse a été de dire que ce n'était pas le sujet (en gros) ! Peuvent ils une seconde se mettre dans la peau de ceux qui rament avec moins que le Smic ? La réponse est non, il n'y a aucun doute la dessus, et ça n'est pas leur préoccupation.
    La seconde tient a la forme. Le principe de ces journalistes est de vivre l'interview "du tac au tac", pour montrer leur vivacité. Combien de fois la parole de Jean-Luc Mélenchon n'était elle pas occultée totalement par un ou plusieurs journalistes parlant en même temps que lui. Dramatique de rentrer dans ce jeu là. Je pense qu'après chaque question, il faudrait laisser un temps de silence qui marque le temps de réflexion nécessaire, par seulement pour Jean-Luc Mélenchon, dont on sait tous que la réponse circonstanciée est déjà prête a être livrée, mais déjà pour l'auditeur, et encore plus pour ce journaleux à qui cela imposerait la nécessité d'écoute de la réponse. Et vraiment bannir toute simultanéité de parole, qui fait cour de récré. Et nous autres on n'attend pas ça. Cette précipitation détruit totalement la possibilité d'écoute de la part de ceux qui ne sont pas convaincus. Il faut se démarquer absolument de tout empressement quitte à en dire moins.
    Malgré tout sur le fond, le message est bien étoffé et nous conforte encore une fois. Le discours sur la démobilisation qu'opère le PS doit être effectivement balayé par toutes les possibilités que notre pays possède.
    Continuons.

  34. naif dit :

    Excellente prestation de JL Mélenchon au grand jury. Le ton, la forme, la pédagogie et le fond, que demander de mieux. L'homme prend de l'épaisseur médiatique. Pour moi, cette prestation est un exemple de ce que "parler cru et dru" veut dire ! Les faits, rien que les faits ! reliés à notre histoire bien entendu.

  35. Maddy COLLONGE dit :

    Merci Jean-Luc Mélenchon de votre prestation d'hier au Grand Jury devant des journalistes qui se gaussaient. Vous leur avez rivé leurs clous.
    Je voudrais revenir sur "Valls contaminé par le F.N.". Il est d'autant plus dangereux que malheureusement ses thèses trouvent une cible de choix dans des couches de la société où elles n'ont rien à y faire. Moi aussi j'ai assisté samedi dans une assemblée générale d'amicale laïque où j'ai aussi des responsabilités à une explosion de haine raciale suivi de propos négationnistes. Où va-t'on ? Serions nous entrain de devenir des moutons de Panurge ? Pour ma part, jamais et je donnerai la suite que cette altercation mérite. Le climat actuel rappelle fâcheusement celui des années 1935 - 1938.

  36. jacquelin dit :

    Concernant le système de retraite et le jeu des points de pénibilité. Un citoyen qui a fait des études longues, et qui donc cotise plus tard puisqu'il entre au travail plus tard, il y a une possibilité de "rachat" des trimestres d'études. C'est le système le plus inique qu'on puisse imaginer. Pas sur le principe de comptabiliser ces trimestres, il faut y réfléchir, mais sur le fait que ceux qui font des études longues en tirent un avantage financier de par le métier qu'ils exercent par la suite. Ou autrement dit, l'avantage de faire des études qui nécessite plus de moyens pour faire ces études et qui donnent un statut supérieur aux autres de par le revenu durant tout la carrière est encore augmenté par un pied de nez fait a ceux qui n'ont pas les moyens d'acheter ces trimestres. J'ai une "amie" qui travaille encore à l'ex CEA. Un revenu mensuel de 17 000 euros net environ, rachète ses trimestres d'études sans aucune difficulté, possède 2 maisons, un appartement à Paris de 130m², des comptes en banque confortables. Va pouvoir partir a la retraite avant beaucoup d'autres avec en plus une valeur de retraite exceptionnel. Normal ? Equitable ? Pénibilité durant sa vie: zéro. Ce qui me fait militer plus que jamais pour une valeur unique du montant de retraite.
    Plus une société sera inéquitable ou autrement plus il y aura d’inégalités plus elle s’enfoncera dans l’agressivité et l’insécurité tant dénoncée par le FN et consorts.

  37. Daniel du 93 dit :

    Pour celles et ceux qui n’ont pas pu suivre la suite de l’émission « Le grand jury », cliquer ici. Intéressant de s’apercevoir que ces journalistes attendent des réponses à des questions qu’ils n’ont pas posées.

  38. jean ai marre dit :

    Grand Jury ? Qui a été grand ? Qu'a décerné le Jury ?
    Ce genre d'émissions n'a qu'un but, c'est de promouvoir la station qui la présente. Faire de l'audimat pour RTL. Une fois cela compris, il est donc inutile de focaliser sur le rôle des journalistes. Ils veulent rendre le débat attrayant, et pensent que les questions sont meilleures que les réponses ! La Qualité de Jean-Luc, c'est la pédagogie, difficile donc de vouloir expliquer à ceux qui savent tout et qui profitent des mots prononcés par l'intervenant pour poser des questions, et encore des questions, sans jamais attendre la réponse. Si un jury devait décerner une palme, c'est celle de la pédagogie, de la patience, de la science de l'argumentaire (qui fait vérité) à Jean-Luc Mélenchon. Une très bonne rentrée. Mais était-il parti ?

  39. Poncet dit :

    Le travail de confusion entre les tâches militaires de Défense et les tâches de sécurité intérieure a débuté il y a maintenant près de vingt ans, avec la normalisation de la présence de soldats armés dans nos gares. Que peuvent faire, contre une bombe dissimulée dans un sac, des militaires en uniforme et équipés d'un fusil d'assaut ? Rien de plus qu'un policier en civil, et même plutôt moins. L'objectif réel n'est évidemment pas de prendre un éventuel poseur de bombe "la main dans le sac", mais d'habituer nos concitoyens à voir des soldats dans des missions quelconques. La technique du "pied dans la porte", en quelque sorte.

  40. tchoo dit :

    Toujours stupéfiant d'entendre des journalistes se comporter en tant qu'opposant politique plutôt qu'en journaliste poussant leur interlocuteur à développer et affiner ses raisonnements. Et édifiant d'entendre Alexis Brezet à bout d'arguments sur la retraite pousser en avant l'antienne du vivre plus longtemps donc travailler plus longtemps. Finalement c'est le seul argument qu'ils leur restent, qu'ils jugent intelligent et qui ne résiste à aucune analyse.

  41. marianne31 dit :

    Merci a Monsieur Mélenchon. Cela fait du bien d'entendre la voix de la raison. Vos arguments sont développés avec clarté.
    Je viens de m'inscrire au Parti de gauche.

  42. cheray dit :

    Salut a tous
    Excellent Jean-Luc Mélenchon sur RTL face aux trois hyènes de service. Comment peut on se qualifier de journalistes en essayant volontairement de couper la parole et en méprisant l'interwiouvé ? La propagande diffusé par ces représentant de l'oligarchie
    est insoutenable.
    Courage

  43. jorie dit :

    Grand jury : mille bravos à Mélenchon! Peu importe les positions de droite ou néolibérales des journalistes dans leurs questions ou leurs vaines tentatives à coincer Jean-Luc Mélenchon sur un mot ! Ppeu importe, parce que Jean-Luc Mélenchon a eu son espace pour parler et présenter nos fondamentaux : indépendance,souveraineté, politique de relance par l'emploi, et l'emploi par la transition énergétique et l'économie de la mer. Il a donc réussi à dénoncer l'enfumage du parti solférinien et à proposer des alternatives. Le tout coiffé d'une vision géopolitique de la France tout à fait républicaine et universaliste. Avouez que les journalistes l'ont entendu et se montrent moins haineux que d'habitude. Jean-Luc Mélenchon a réussi à quitter le cadre préformaté où on essayait de l'enfermer, et à présenter notre cadre d'action et ses propositions concrètes. Parce que si l'on veut améliorer le sort du peuple, il est impératif de sortir du cadre imposé. Voilà pourquoi, il faut être autonome au 1er tour. Les socialistes dits "de bonne volonté" peuvent se lamenter sur les décisions du PS, le PS ne peut pas agir autrement,justement parce qu'il reste dans le cadre néolibéral (TSCG, austérité, ANI, retraites). Il faut que les hésitants tranchent sur cet essentiel et nous rejoignent au FdG. Exemple flagrant de cet enfumage : les emplois aidés qui ne modifient en rien les structures de production, à savoir la main mise de la finance par l'actionnariat dont la seule réussite a été de générer un chômage de masse et de la précarité, et à sacrifier la substance du pays (EADS, Florange, Petroplus etc.) L'association au PS ne mènera qu'à une société du Care (fondations charitables) mais jamais à la justice, jamais à la solidarité, ni au partage des richesses. Le PS participe à fond à la destruction du CNR, donc du pacte républicain. Les libéralités sociétales ne changent rien à cette confiscation des droits fondamentaux à laquelle on assiste.

  44. JULES IMPRÉCATEUR dit :

    Grand Jury, le débrief : c'est nouveau, ça vient de sortir.
    Ils se prétendent journalistes, ils se comportent en militants néolibéraux et hargneux, avec ça. Jérôme Chapuis, Alexis Brezet, Éric Revel, puisque il faut les appeler par leur nom, ont mené le débat en obstruction permanente. Pire que ça, avant même de mettre en ligne la vidéo, ils ont mis en ligne une vidéo « le Débrief du grand jury du 1° septembre » où ils continuent, entre eux, l'entreprise de démolition de Mélenchon et du Front de Gauche. Il conviendrait de faire à notre tour « le débriefing de la prestation de ces prétendus journalistes », pour à notre tour démonter leurs techniques, leurs méthodes, leurs objectifs. Tout cela est trop gros pour pouvoir passer, et nous ne sommes pas les demeurés qu'ils pensent que nous sommes, c'est tellement gros qu'ils apparaissent pour ce qu'ils sont dans leur « vérité » des porte paroles, et ils ne peuvent duper que ceux qui acceptent de l'être.
    Et avec tout ça, on n'a pas pu parler du tango Moscovici – Gattaz. Ils sont roublards, en plus.

  45. jean luc Micheau dit :

    Mais enfin 92 et 92, c'est quand même normal que des journalistes de droite aient des questions de droite et une analyse de droite ! Vous tombez du lit ou quoi ? Ce qui est intéressant, justement, c'est que Brezet a été pousse à bout des arguments de la droite. Voilà où JL a marqué des points. Au contraire. Quant à l'autre avec son air matois, il ne faisait qu'essayer de piéger JL. Je lui souhaite bien du courage. D'ailleurs il s'en ait pris plein les genoux. Brezet l'intelligent 0, l'autre l'idiot de services 0. Beau match ! Je ne comprends pas qu'on soit encore étonné de la supériorité des arguments du PG, ni de la supériorité intellectuelle de notre porte-paroles. A commencer par lui-même.

  46. Jean Jolly dit :

    @ Daniel du 93.
    Je n'ai pas de compte Figaro, aussi je donne le lien de RTL : Le debrief du "Grand Jury" du 1er septembre 2013 : Jean-Luc Mélenchon.
    Bon, il ne faut pas s'attendre à des miracles d'honnêteté de la part des trois chiens de garde du système, un tout petit peu de sincérité sur un énorme fond d'élucubrations caricaturales. A la niche les cabots.

  47. Magda Corelli dit :

    Je ne comprends pas ce feu nourri contre les journalistes de droite. L'un d'entre eux ne cache même pas son admiration pour Jean Luc Mélenchon. Ils ont un poids lourd devant eux et ils le savent et c'est normal qu'ils défendent leur idéologie mais en même temps ils mettent l'accent sur la nôtre et c'est bien ainsi. En conséquence, très bien le débrief !

  48. Franck dit :

    Punaise, je viens de faire un tour sur les blogs des différents sites "partenaires" du grand jury par curiosité… Il sont pour la majorité dans l'aveuglement de l'affect, du ressenti mal placé, répétant assez bêtement les énormités prédigéré que les larbins sup'leur fournis, bref lamentable !
    Il est tout de même intéressant de les observer (à petites doses, attention !). On se rend compte que derrière leurs efforts de politesse crasse, d'habillages/enfumages techniques en lettres adhésives à bas prix (politique de l'offre sûrement), il ne reste qu'un désert d'idée, des esprits stériles dont la vision désolante nous fait penser à un sol nourrit au roundup durant des décennies. En résumé, toutes les déviances et autres névroses qu'ils prêtent à Jean-Luc Mélenchon, sont en fait concentrées dans les rendus qui leurs sert de commentaires.
    Il y avait le mur de l'argent, il y a pire : le mur de la bêtise ; et là, ils naviguent tous autour de mach2…

  49. Redon dit :

    Il est une affaire plus urgente que les retraites et qui peut pourrir notre action du 10 septembre, c'est notre entrée en guerre comme caniche préféré des USA. Je crois qu'il est aussi important de dire qu'on est contre l'intervention de la France que de demander un vote de l'Assemblée. Je crois qu'il faut interpeler personnellement tous les députés PS et même au delà pour dénoncer le danger d'intervenir dans une guerre confessionnelle comme dirait Chevrotement. Faire du faux humanisme en augmentant le nombre de mort ou jouer les Droits de l'hommiste en mettant un autre dictateur, comme en Iran, en Irak, en Libye. Le non à la guerre doit être notre slogan de la semaine. No war.

  50. Companime dit :

    J'ai le sentiment, monsieur Mélenchon, que depuis votre retour vous êtes en train de gagner la bataille des média. Vous terminez vos phrases malgré les tentatives d'interruption car l'important est ce que vous dites, pas le bruit d'en face. Excellent le procédé : " je ne dirai pas ceci car on me reprocherait cela", tout en le disant. Dominer le débat sans insulter ni humilier vos interlocuteurs (surtout lorsqu'ils le mériteraient). Et surtout, en faisant de l'audience.


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