12juil 13

Première carte postale

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Ce post fonctionne comme une carte postale politique. Je suis sur les routes, en quelque sorte, et je passe un instant sur mon clavier. Je propose un petit coup d’œil sur quelques évènements récents. Depuis l’Egypte en passant par l’Amérique du sud, avec une pause pour dire son fait à la pitoyable équipe des solfériniens. Elle s’est, en effet, encore distinguée par son atlantisme compulsif dans le dernier épisode de l’affaire Snowden. En fait, il s’agit de bien assimiler à quel point le monde est globalisé et de faire des efforts concrets pour assumer les responsabilités de notre temps.

Merci à «Arrêt sur Images» qui rend accessible à tous la vidéo du débat que le site a organisé entre Jacques Sapir et moi à propos de l'Euro. L'émission est longue, autant vous en prévenir, puisqu'elle dure deux heures. Elle est aussi assez technique nous dit-on. Mais ce fut un bonheur pour moi d'y participer. Je souhaite qu'il en soit de même pour ceux qui auront la patience de s'y intéresser.

Que reste-il de mondial à gauche ?

alter_summit_00Je me trouve bien loin de France. Après tant de pays depuis un an autour de la Méditerranée, me voici de nouveau en Amérique du sud, voyageant vers l’Equateur. Je vais y faire avancer le processus de mise en place du « Forum mondial de la révolution citoyenne ». Une étape prévoit la rédaction commune d’un appel. On se retrouve donc à Quito pour cela. La prochaine session de travail aura lieu en Europe. Comme vous l’avez sans doute noté, mes amis et moi nous avons eu toute l’année une intense activité internationale, en plus de tout le reste. Nous avons une très vive conscience du fait que l’issue de la crise actuelle se joue sur plusieurs continents et, pour ce qui nous concerne le plus directement, ici, dans plusieurs pays européens du sud. Mais cette façon d’agir et de circuler autant n’est pas seulement liée aux circonstances qui ont pu l’exiger comme des élections ou des rencontres de l’autre gauche politique ou sociale. Il s’agit aussi d’un processus concret de construction politique. C’est-à-dire d’actions pour former un courant politique mondialement cohérent. Cela concerne donc à la fois des questions d’organisation et des questions idéologiques. Ainsi il y a quelques jours Martine Billard était à « l’Alter Summit » à Athènes où se tenait aussi la réunion des présidents de parti du Parti de la gauche européenne (PGE). A présent c’est François Delapierre qui s’y trouvait pour suivre le congrès de Syriza. Pendant ce délai, je me suis trouvé à Porto avec Corinne Morel-Darleux, à l’université d’été du PGE où se tenait aussi la commission de préparation du programme européen de notre organisation. Mais avant cela, et encore à cette heure, nous faisons avancer nos positions avec une campagne de présentation de notre manifeste pour l’écosocialisme dans l’ensemble des capitales européennes. Certes nous avons commencé par l’Europe du sud. Mais cela n’a pas empêché Corinne Morel-Darleux d’être mercredi dernier, à peine rentrée de Porto, à Budapest pour faire cette présentation ! C’est un travail obscur encore. Mais si l’on tient compte de l’état de dénuement où nous étions il y a si peu, on voit comme nous avons avancé à pas de géant quand bien même tout reste à faire.

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A mes yeux la diffusion des concepts de « révolution citoyenne » et « d’écosocialisme » est essentielle. Il s’agit non seulement de l’homogénéisation idéologique de nos forces mais davantage encore de l’installation d’un nouveau cadre conceptuel pour notre lutte commune. Il faut regarder cette question dans toute son amplitude et en tenant compte du fait que la dislocation en cours de l’internationale socialiste efface ce qui restait d’apparence d’un mouvement lié à l’histoire du mouvement ouvrier du siècle dernier. Face au capitalisme financier, face à la plus grave crise jamais vue dans ce système, il n’y a aucune force organisée à même échelle… Il n’y a rien, ou presque. Toute la difficulté est de pourvoir sur ce front et de tenir en même temps tous les autres dans nos propres pays. Et surtout le plus difficile est de dégager le temps de la réflexion et de l’élaboration théorique. Car il faut admettre que les évènements en cours dans le monde ne se contentent pas de répéter les traits connus du passé. Cette idée n’est pas mûre dans bien des esprits, me semble-t-il. Combien de commentaires se contentent de décalquer sur le réel les grilles d’analyse qui expliquaient le passé. L’âge des révolutions citoyennes a ses règles originales. Elles sont en train de se découvrir sous nos yeux et leur compréhension est un enjeu. Voyez l’Egypte.

Egypte : brève remarque de prudence

Je vais profiter en effet de ce petit retour sur mon clavier pour dire mon mot à propos de l’Egypte et des évènements qui y ont eu lieu. Ce qui doit nous marquer, c’est la capacité de rebond de la volonté démocratique populaire dans ce pays. Cela nous apprend beaucoup. Les révolutions citoyennes sont des processus politiques nouveaux. Même si elles reproduisent maints traits des révolutions du siècle précédent, nous ne devons pas en évaluer les rebondissements d’après les anciennes grilles d’analyse. La révolution citoyenne est un processus. Pas un « matin du grand soir », à supposer qu’il y en ait jamais eu. Ce qui s’exprime à cette occasion est le produit des réalités nouvelles de notre temps lorsqu’elles conjuguent leurs effets. Une population urbanisée nombreuse et dense, massivement éduquée, comptant une population active féminine nombreuse et confrontée à des problèmes de vie quotidienne, abandonnée, produit une implacable volonté de maitrise du réel. Croire que ces mouvements s’abandonnent à des programmes idéologiques et se contentent d’une issue politique classique et institutionnelle est un contresens. Il fallait en avoir la preuve et je crois qu’elle vient de nous en être donnée.

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Du coup je veux dire amicalement à tous ceux qui ont salué l’action des militaires qu’ils se trompent à mon avis lourdement. En premier lieu parce que c’est mettre le doigt dans un engrenage toujours perdant que de compter sur des coups de force militaire pour faire prévaloir la démocratie ou « la volonté générale ». Faire de l’armée l’arbitre de ce qui est bon ou mauvais et même l’instrument de ce que veut le peuple est une vue de l’esprit très dangereuse. Pour ma part j’y suis absolument et totalement hostile. Je m’empresse de préciser que ma condamnation vaut dans tous les cas. Je veux dire que les « coups d’Etat de gauche », s’il devait y en avoir, ne valent pas mieux à mes yeux que les coups d’Etat de droite. Pour moi le coup d’Etat de l’armée contre le président élu Morsi est un coup d’Etat de droite. Non que Morsi ait été si peu que ce soit de gauche : il était tout le contraire. Mais parce que l’armée, en intervenant, a retiré au peuple la gestion de la victoire qu’il était en train d’emporter par sa seule action. C’est pourquoi on doit s’attendre à de nouveaux rebondissements de l’action populaire. L’armée n’est pas là pour autre chose que pour contrôler la situation que l’action populaire veut contrôler elle aussi. Comme il n’y a pas de sortie de l’impasse sans de profondes et radicales transformations de la société égyptienne, les masses que l’on a vu surgir déjà deux fois ne se contenteront de l’idée d’être débarrassées de l’équipe Morsi. Il va falloir répondre aux exigences de démocratie, et aux demandes sociales qui sont le moteur de l’action populaire. L’idée que l’armée puisse s’en charger est une pure vue de l’esprit et la source de terribles confusions pour le futur. 

Des rebonds de l'affaire Snowden

A cette heure je suis à Lima, capitale du Pérou. De là j’irai en Equateur. Puis au Foro de San Paolo qui cette année se tient, en effet, à San Paolo au Brésil. Aucun moyen d’y aller en train. Ma carte « Fréquence » est inutile. Pas de métro ni de RER non plus. Ma carte Navigo ne me sert alors à rien. J’y vais donc en avion. Et comme chacun le sait dorénavant, je préfère voyager en classe affaire. Je ne suis pas le seul, je le sais bien. L’idée de voyager dans une boite à sardines pendant douze heures de vol me remplit d’horreur. Je préférerai y aller en bateau si j’en avais le temps. J’échappe au supplice, avec la complicité de mes miles accumulés ! Un vrai miracle qui me permet d’acheter un billet éco et de voyager surclassé ! Pour le cas où la rage envieuse des chiens de garde qui me sont dévolus ne serait pas encore assez aiguisée par ces informations décisives, je veux vite compléter le tableau de leur frustration.

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J’ai déjà fait halte pour de bon à Lima dans le passé. Je voyageais en première classe ! Et quelle classe, mes amis ! C’était dans le Concorde. J’étais l’invité de François Mitterrand, alors président de la République. On fit halte l’équivalent d’une nuit à Lima après être passés à Montevidéo et à Buenos Aires où j’ai entendu dans le hall du Congrès chanter, a capella, la plus belle Marseillaise de ma vie. Ce soir là à Lima, il y eut un diner d’Etat à vrai dire crépusculaire. En effet un attentat du « Sentier Lumineux » contre l’alimentation électrique de Lima et la panne d’une partie des groupes électrogènes de la présidence péruvienne ne laissait vivre que quelques pauvres lumignons jaune sale. Dans la pénombre incertaine qui régnait, la moitié de la délégation française dormait lourdement. Le décalage horaire avait fauché jusqu’aux plus braves ! Le président péruvien qui nous recevait était Alan Garcia, un arriviste sans scrupules qui avait gagné les élections à gauche et gouvernait bien sûr à droite. Mais il n’était pas encore le corrompu et meurtrier qu’il est devenu ensuite et que la droite fit même réélire dix ans plus tard. J’observais tout et tout le monde avec l’envie d’apprendre quelque chose que je ne saurais pas, surtout dans de telles circonstances et en un tel lieu, supposant que c’était pour cela que j’étais invité du président. J’écarquillais les yeux et les oreilles, le voyant faire, impérial, sa demie heure de discours impavide. Il était notre pays lui-même. Mais j’ai aussi le souvenir d’une bonne leçon concernant la comédie du pouvoir. Comédie, c’était tous ces personnages de la cour technocratique se battant avec acrimonie pour avancer vers des honneurs dérisoires, comme la taille de la voiture qui les transporterait, s’il y serait seul ou accompagné, la proximité vers la table des chefs. Les jabots gonflés, les plumes bouffantes, les attaché-cases de l’époque claquant d’importance : c’était une agitation de chaque instant. Vains dieux ! Comme ma mauvaise mine de débutant et mon air de provincial les exaspéraient ! On s’enquérait ici et là pour savoir de qui j’étais l’amant ou le protégé pour être parvenu si vite si haut. D’aventure, l’un ou l’autre s’enhardissait jusqu’à m’adresser la parole ayant remarqué les amabilités de notre chef à mon égard et l’air taquin qu’il prenait en s’adressant à moi. Je mettais mon point d’honneur à régaler les faquins d’un peu de catéchisme marxiste dont j’étais alors bon débitant. Rien n’était plus suave que leurs mines consternées. Rien, sinon les sottises post-pubertaires qu’ils se sentaient du coup obligés de me servir pour parler de leur engagement à gauche en 1968. Avec tous les pavés qu’ils m’ont prétendu avoir jetés, croyant me plaire, on referait la grande muraille ! En réalité, la plupart étaient déjà de frénétiques opportunistes prêts à tout pour pantoufler, comme ce fut le cas en effet de plus d’un qui se trouvaient là. Inutile de préciser qu’une foule d’entre eux furent des premiers à maudire ensuite celui dont ils avaient si vigoureusement léché les mains. J’ai appris à reconnaitre cette engeance à sa seule façon de rabattre une mèche ou de prendre son couvert à table. Je les vois pulluler dorénavant à gilet déboutonné. Ce monde-là, c’est le vieux linge qui empoisse toutes les hautes étagères de la société. Et je crois bien qu’ils ont appris à savoir de quoi il retourne avec moi, qui suis d’autant plus dangereux à leurs yeux, comme l’a dit un d’entre eux : « il croit vraiment ce qu’il dit », ce qui ne vous apprend rien sur moi, mais combien sur eux !

J’ai su comme tout le monde qu’il y avait un sommet à Cochabamba en Bolivie qui a réuni les chefs d’Etat de l’Amérique du sud. Il s’agissait pour eux de marquer le caractère collectif de l’offense faite à l’un d’entre eux, Evo Moralès. C’était la réplique à l’odieuse affaire de l’interdiction de survol qui a maintenu à l’arrêt en Autriche, douze heures durant, l’avion du président de la Bolivie. Que la France ait pu refuser le survol de son territoire au motif que Snowden ait pu se trouver à bord de l’avion présidentiel est incroyable ! Comment nos officiels ont-ils pu ensuite prétendre ignorer que Snowden ne s’y trouvait pas ? Cela aggrave leur cas. Car quand bien même y aurait-il été pourquoi s’opposer à sa sortie vers un pays d’asile ? Et comment croire que les Etats-Unis, qui ont ordonné la mesure d’interdiction à leur caniches européens puissent ignorer qui est ou n’est pas dans un tel avion ! J’en déduis que la mesure a été ordonnée pour tester la docilité des européens, d’une part, et pour humilier le gouvernement bolivien, d’autre part. Le message a été reçu sur place et dans toute l’Amérique du sud. Je n’avais pas pris la mesure de l’impact populaire de cette humiliation d’état. Je la découvre ici parmi les gens du commun. Ils sont outrés et très agressifs sur le sujet. Je suis persuadé que parmi les très intelligents qui ont pris cette décision, aucun n’a peut-être idée de ce qu’est ce sentiment d’humiliation aussi bien aux sommets de ces sociétés sud-américaines qu’à la base.

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L’impact est d’autant plus violent qu’Evo Moralès est un indien assumé et vécu comme tel par les populations autochtones. D’où le non-dit du ressentiment. Compte tenu du racisme ambiant des dominants de la zone à l’égard des populations indigènes, ce qui s’est passé en Europe en parait la continuité. Bien sûr, les gens d’ici ne savent pas que pour les dirigeants en Europe, le mépris pour les « latinos » englobe toute la population, quelle que soit son ethnie. J’en ai senti tant de fois l’odeur incommodante dans la caste des puissants, notamment parmi les solfériniens. Parmi eux c’est une attitude de longue date, ancrée dans leur volonté d’apparaitre à tout prix comme éloigné de tout exotisme révolutionnaire et de quelque mise à distance que ce soit des nord-américains. De toute façon les dirigeants européens qui ont intercepté l’avion de Morales ne peuvent pas comprendre ce que veut dire le sentiment de dignité et de fierté d’une nation indépendante. Ils vivent dans un autre monde mental. Ils se sentent « occidentaux », c’est-à-dire d’instinct lié aux nord américains. Ils parlent et rêvent politiquement en anglais. Un grand nombre d’entre eux se sont sentis, à un moment ou un autre de leur vie, assez proches idéologiquement des Etats Unis pour passer par un stage à la « French American Foundation » dont le but officiel consiste à “renforcer les liens entre la France et les Etats-Unis”. La liste des personnes aux « liens renforcés » est accessible et elle permet de mesurer un aspect de l’influence des nord américains sur les élites dirigeantes de notre pays. On y note la présence de l’actuel Président de la République, François Hollande, de son ministre de l’économie Pierre Moscovici, ainsi que plusieurs ministres et d’autres éminences solfériniennes comme, par exemple, le président du groupe à l’assemblée nationale, Bruno Le Roux. C’est même la première fois sous la cinquième République qu’il y en a autant dans un gouvernement. Leur affection pour cette agence ne peut être tenue pour un détail de leur identité politique. De même qu’on ne peut tenir pour rien que des journalistes parmi les plus en vue en aient également été commensaux, comme Laurent Joffrin, par exemple. J’ai mieux compris en découvrant cette liste pourquoi tant d’entre eux me soupçonnaient d’avoir des liens particuliers avec les Chinois ou les Vénézuéliens (sur un plateau de télé on me parla même de « vos amis Chinois »). L’insinuation me paraissait d’autant plus odieuse que je ne comprenais pas pourquoi elle m’était faite. En réalité ces gens pensent que tout le monde subi le même genre de moyen d’influence qu’eux.

Ce rebondissement collatéral en Amérique du sud de la terrible affaire Snowden n’est pas le moindre ! Mais, nous aussi, en Europe nous sommes nombreux qui nous sentons humiliés de voir ainsi nos pays à la botte des nord-Américains. Et nous sommes écœurés de voir comment d’aucuns tentent d’effacer au plus vite jusqu’au souvenir de l’épisode. Cela révèle une telle mentalité de pays dépendant et dominé ! Je ne m’étais pas trompé en vous annonçant que la ligne de défense des nord-Américains serait de banaliser leur espionnage de masse ! Notons encore cette partie de la presse qui s’est déshonorée, une fois de plus, en faisant un rideau de fumée de première grandeur. Leur thème : « ce n’est pas si grave tout le monde en fait autant ». Ils ne nous ont pas habitués à cette mansuétude à l’égard des Chinois, par exemple. « Le Monde », comme d’habitude lorsqu’il s’agit de service à rendre aux USA, a fait du zèle. Sensationnaliste en diable, la « une » du journal n’hésita pas à mettre en cause les services français pour banaliser l’espionnage des nord-Américains ! Avec photo du bâtiment et tout ce qu’il faut pour faire croire à une « révélation ». Le journal, ami de la grande puissance et qui compte tant de « liens renforcés » avec elle, n’hésite pas non plus à dire que les services français ont une activité « illégale » ! A quoi le journal collaborateur des nobles causes oppose ce fait que les Etats-Unis espionneraient « légalement ». On croit rêver ! Mais quel cauchemar.

N’empêche, le refus de laisser Evo Morales survoler le territoire français est au-delà de tous les larbinages déjà observés. Je dois dire que j’ai eu honte. Très honte. Voir François Hollande se coucher devant les nord-Américains comme il l’a fait m’a d’abord estomaqué. Le comble a été  atteint par Manuel Valls déclarant avec cet air plein de la componction affectée des capitulards de tous les âges : « laissons les USA régler ce problème ». Ben voyons ! Pour lui donner un exemple qui lui soit familier je lui demanderai : aurait-il dit à propos de Léon Trotsky qui errait lui aussi sur une planète sans visa « laissons Staline régler ce problème » ? On sait bien comment il le « régla » en effet ! Et c’est sous une forme « légale » comme dirait « Le Monde » que les USA ont l’intention de régler le problème eux aussi, comme ils l’ont fait avec le partenaire nord-Américain d’Assange. Des mois de tortures et de mise au secret avant une condamnation à en subir autant « légalement » jusqu’à la fin de ses jours ! Comment Valls ose-t-il parler de cette façon alors même qu’il sait parfaitement à quoi s’en tenir ! Quelle veulerie ! En fait, ça m’a mis les larmes aux yeux, autant que vous le sachiez. Je ressens comme une humiliation personnelle celle qui est infligée à notre pays par ce type de comportement ! Je suis certain que beaucoup de gens ont dû ressentir le même sentiment que moi. Nous ne sommes pas tous des zombies de la guerre froide.

Robespierre, 29 juillet 1792.

« La source de tous nos maux, c’est l’indépendance absolue où les représentants se sont mis eux-mêmes à l’égard de la nation sans l’avoir consultée. Ils ont reconnu la souveraineté de la nation, et ils l’ont anéantie. Ils n’étaient, de leur aveu même, que les mandataires du peuple, et ils se sont faits souverains, c’est-à-dire despotes, car le despotisme n’est autre chose que l’usurpation du pouvoir souverain.

Quels que soient les noms des fonctionnaires publics et les formes extérieures du gouvernement, dans tout État où le peuple souverain ne conserve aucun moyen de réprimer l’abus que ses délégués font de sa puissance et d’arrêter leurs attentats contre la constitution de l’État, la nation est esclave, puisqu’elle est abandonnée absolument à la merci de ceux qui exercent l’autorité.

Et comme il est dans la nature des choses que les hommes préfèrent leur intérêt personnel à l’intérêt public lorsqu’ils peuvent le faire impunément, il s’ensuit que le peuple est opprimé toutes les fois que ses mandataires sont absolument indépendants de lui.

Si la nation n’a point encore recueilli les fruits de la révolution, si des intrigants ont remplacé d’autres intrigants, si une tyrannie légale semble avoir succédé à l’ancien despotisme, n’en cherchez point ailleurs la cause que dans le privilège que se sont arrogés les mandataires du peuple de se jouer impunément des droits de ceux qu’ils ont caressés bassement pendant les élections. »

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88 commentaires à “Première carte postale”
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  1. Beaujean dit :

    Belle carte,

    je reprendrai les images de Cochabamba et le souvenir de la lutte pour le contrôle public de l'eau qui s'y déroula au début du siècle. Un symbole de la résistance des peuples d'Amérique du Sud d'où vous nous rapporterez des échos vivifiants, Jean-Luc.
    Et dire qu'il faut continuer avec la honte au cœur en se voyant l'un des pays alignés qui ont commis cet affront impensable d'interdire le passage d'un vol présidentiel. Même nos cieux se doivent d'être "globalisés" ? Vous saurez dire aux citoyens équatoriens qu'on ne doit pas confondre les valets expédiant les affaires courantes (et diable sait qu'elles courent !) à Paris avec le peuple français.
    Une simple proposition : peut-on être taxé d'"américanisme primaire" et avoir à s'en expliquer ? Beau sujet de dissertation pour les affolés du tweet... Fier de vous savoir là-bas. El pueblo unido, etc.

  2. Mat dit :

    La citation de Robespierre m'amène à me poser la question de l'élection. Et si c'était ce mode de désignation de nos représentants qui maintenait au pouvoir une aristocratie élue ? N'y aurait-il pas d'autres modes de désignations de représentants ?

  3. Poncet dit :

    « les « coups d’Etat de gauche », s’il devait y en avoir, ne valent pas mieux à mes yeux que les coups d’Etat de droite. ».
    Le rôle du MFA pendant la « Révolution des œillets » est-il assimilable à un coup d’Etat ? Je suppose que non, dans cette théorie, cependant la nuance avec ce que fait l’armée égyptienne aujourd’hui doit être précisée. Le critère décisif est un critère social : le MFA n’était pas l’armée en tant qu’institution, mais un mouvement de jeunes capitaines d’origine souvent modeste. Le critère n’est pas l’intervention de l’armée.

    « Compte tenu du racisme ambiant des dominants de la zone à l’égard des populations indigènes, ce qui s’est passé en Europe en parait la continuité. Bien sûr, les gens d’ici ne savent pas que pour les dirigeants en Europe, le mépris pour les « latinos » englobe toute la population, quelle que soit son ethnie. »
    Je n’en suis pas si sûr. Je pense que le mépris pour Morales relève aussi, peut-être même inconsciemment, d’un certain racisme. Morales est un Chef d’Etat, mais dans son cas lui infliger pareil traitement n’est pas si grave. Il est parti de si bas, n’est-ce pas (pauvre ET indien), et arrivé déjà bien assez haut, en quoi serait-ce une humiliation de le traiter comme un quidam ? N’oublions pas que le clientélisme du PS vis-à-vis des immigrés d’Afrique du nord est une invention récente (une trentaine d’années) issue du constat qu’il existait en France une catégorie d’électeurs dont la droite, à l’époque, se désintéressait totalement. Les temps ont changé. L’intérêt stratégique s’estompant, les vieux démons ne sont plus refoulés sous la surface que pour éviter la dissonance cognitive entre discours et pratique. Mais les automatismes sont difficiles à refouler…

    P.S. la plus belle Marseillaise ? Etait-ce l’harmonisation de François-Joseph Gossec ? Je suppose que oui (sinon, ce n’était pas la plus belle…)

  4. Eric Jamet dit :

    Billet très intéressant. Les Solfériniens sont pitoyables.

  5. rayana dit :

    Concernant Snowden, moi aussi j'ai eu honte. Terriblement honte. Comme j'ai eu honte quand Sarko nous a réintégré dans l'OTAN. Nous ne sommes pas un petit pays périphérique, nous sommes issus des lumières, des révolutions, nous sommes la 5eme puissance économique, et nous nous mettons à genoux devant les USA. Cela devrait rassembler largement au delà du FdG (je pense aux gaullistes, à tous ceux qui ont encore un sentiment patriotique par exemple) pour lutter contre l'accord de libre échange. Les USA sont condamnés à imprimer des montagnes de faux billets (de billets sans aucune valeur) afin de soutenir artificiellement leur économie jusqu'au jour prochain où elle s'effondrera. Ce jour là, mieux vaudrait en être le plus détaché possible. Vivent les peuples du sud qui résistent ! No pasaran !

  6. justin dit :

    La citation de Robespierre me fait immanquablement penser aux Commissaires Européens, aux membres de la BCE, à ceux de la « Troïka » et autres organismes tel l’OMC, qui agissent partout et de manière « où le peuple souverain ne conserve aucun moyen de réprimer l’abus que ses délégués font de sa puissance et d’arrêter leurs attentats contre la constitution de l’État » rendant alors « la nation esclave ». Pas vous ?

  7. pmjtoca dit :

    "Le plus difficile est de dégager le temps de la réflexion et de l’élaboration théorique."

    Bonjour, bonnes vacances "studieuses" à tous.
    Pour ce qui est de la réflexion et de l'élaboration théorique, j'étais moi-même en panne ces dernières années. Une série d'analyses et de diagnostics m'ont aidé à retrouver un fondement solide pour mieux comprendre ce qui se passe. Etrangement, ces analyses portent sur les 50% du PIB Français qui fonctionnent depuis 1946 (continuellement depuis et efficacement, nous en bénéficions tous chaque jour) totalement en dehors de la convention capitaliste dominante. Après 56 ans de vie ici, je ne le savais mème pas (me l'aurait on caché? étais je aveugle, halluciné? 50% de notre PIB actuel est non capitaliste) ! Le diagnostic recommande simplement d'étendre ce qui existe aux 100% du PIB. Encore plus efficace. Et le tout est une grandiose pédagogie sur ce qu'a de structurellement révolutionnaire et de perversif (des institutions du capitalisme) l'institution Française de la Cotisation Sociale (si attaquée par la doxa néo-libérale). Géant et déjà en place. Il suffisait de le savoir pour le comprendre.
    Je lis depuis longtemps beaucoup (par profession), je recommande peu. Mais cet été je me sens obligé de recommander avec enthousiasme la lecture de B.Friot, c'est vraiment "libérateur" et concret, révolutionnaire, social et humain. Tout un programme FdG. Ou, si trop pressé, d'écouter attentivement les vidéos de "réseaux salariat". Encore une fois bonne et studieuse vacances. La résistance vaincra.

  8. ergocrate dit :

    @Mat
    Tu veux dire qu'il faudrait trouver un moyen sûr qui fasse que ces représentants rendent des comptes et qu'ils puissent être révoqués à partir du moment où les citoyens constatent que leurs représentants n'ont pas fait leur boulot ? Ou alors que l'élection elle-même puisse être organisée de telle sorte que l'argent ne soit plus aussi déterminant dans la victoire d'un candidat ? Ou alors encore qu'on procède à un tirage au sort à l'instar de ce qui est pratiqué dans les Cours d'assises ? Ou encore... Bon, j'arrête. Il y a évidemment d'autres modes de désignations qui méritent d'être explorés et discutés.

  9. mad Madeleine dit :

    Merci pour la carte postale. Elle sera du bonheur pour ceux qui pour de multiples raisons ne peuvent pas partir (pas toujours par manque d'argent mais aussi pour cause de santé)
    Ton journal de voyage (que tu nous donne en partage) ferait un beau livre.
    Merci

  10. Caouec dit :

    Un grand merci pour les mots que vous posez sur les émotions et les ressentis personnels et de beaucoup d'entre nous dans cette pitoyable affaire qui ne grandit pas notre pays ni l'Europe. Inutile de dire comment est interprété cet évènement par des représentants de l'oligarchie locale: les plus officiels se retiennent, mais les seconds couteaux se lâchent (notamment sur les réseaux sociaux): Snowden est évidemment un traître, un vendu, et les USA -malgré les évidences et protestations du monde- toujours la patrie de la Liberté face aux "macaques" qui dirigent certains pays (Evo Morales, Nicolas Maduro, Rafaël Correa...)
    Sur la Marseillaise depuis plus de 30 ans que je suis lié, par des liens familiaux, amicaux ou de travail avec une partie de ce continent latino-américain (Equateur, Colombie, Venezuela) combien de fois n'ai-je entendu de la bouche des gens que dans la hiérarchie des hymnes, la Marseillaise venait en tout premier, suivie de l'hymne de leur propre pays ! Et puis, plus anecdotiquement, combien de fois m'a-t-on demandé de traduire en espagnol les paroles de la Marseillaise, puis de les chanter. Sans parler de ce petit incident où une collaboratrice centraméricaine, croyant me faire plaisir fit donner lors d'un petit évènement protocolaire, un hymne dont l'air était celui de la Marseillaise, mais les paroles en espagnol. Rien à voir avec notre Révolution mais oui avec d'intenses moments de lutte puisqu'il s'agissait... de l'hymne du parti socialiste chilien.

  11. Laurent Loubère dit :

    Bonjour cher Jean-Luc, bonjour à tous qui comme moi voulez un monde nouveau organisé autour des principes de l'écosocialisme. Oui l'écosocialisme est une valeur importante et à divulguer avec tous les moyens dont nous disposons, même s'ils sont faibles ou petits, partageons, émancipons, informons ! La planète sur laquelle nous vivons (écosystème) n'est pas à traiter sans respect, j'ai souvenir que dans certains délires l'être humain en est arrivé à lui reconnaître une âme, et c'est dans cette direction que je crois que la plupart de nos concitoyens doivent se diriger et parmi eux encore plus les hommes et femmes politiques : le respect de la planète ainsi que celui de toutes choses vivantes permet de penser à construire une autre façon de faire et de voir. Une autre façon d'imaginer ce que demain doit être. Un rêve, bien sûr, mais un rêve qui doit absolument se transformer en réalité. Pourquoi "absolument", parce que nous sommes, nous, humains, au bord du précipice. La nature ne veut plus de nous, elle commence à nous rejeter et l'écosocialisme, répond à ce défi. Oui, la notion de révolution citoyenne est, elle aussi d'une importance capitale. En face de tous ces pouvoirs, confisqués, détournés, et qui viennent tous à la base, de la base, du peuple. Et ça je peux vous dire que les opportunistes de tous poils l'ont bien compris. Il est hors de question de faire confiance à quelque pouvoir que ce soit (l'armée en Egypte) qui viendrait à établir des principes en faveur du peuple. Le peuple et son vote est le pouvoir !

  12. simplicius dit :

    Vive l'écosocialisme ! (vous avez envoyé une plaquette à Montebourg ? ça urge !)
    "Jean-Marc Ayrault a assuré ce jeudi que qu'il était «exclu d'exploiter des gaz de schiste en France» et que «cette position sera évidemment maintenue». Un message directement adressé à son ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, qui a relancé le débat en évoquant une exploitation «écologique» du gaz de schiste en France par une compagnie publique"

  13. Mohand dit :

    République ou théocratie ? Telle est la question.
    L’islamisme, partout où il est parvenu à accumuler suffisamment de forces pour se lancer à la conquête du pouvoir, le fait en créant sa propre armée. La violence lui est à la fois inhérente et indispensable. Elle lui est inhérente, parce que son projet est un projet d’exclusion et de dictature, et en cela la violence traduit la quintessence de ce projet (Passés les « moments révolutionnaires », la théocratie fait des châtiments et exécutions publiques un élément clef de leur politique de contrôle et d’asservissement du peuple). Elle leur est indispensable, parce qu’ils savent pertinemment que la démocratie et la république sont antinomiques de leur projet donc ils en programment le démantèlement. Les deux expériences les plus récentes sont édifiantes à ce sujet : Morsi et Ghanouchi ont déployé la même stratégie politique. Noyautage des appareils d’État, mise en place de corps paramilitaires (dits de protection de la révolution), articulation de leurs propres avancées avec la montée en puissance du Djihadisme salafiste. La violence est donc là, inscrite dans le projet intégriste lui-même. Comment y faire face ? Par la violence des corps constitués dépositaire du monopole de la violence ? Ou par une contre-violence révolutionnaire des citoyens en armes ? C’est un débat à mener, si tant que nous soyons d’accord pour acter le fait que la violence est intrinsèquement inscrite dans le projet théocratique des frères musulmans, des salafistes et de leurs sponsors du Conseil de Coopération du Golfe. La République a-t-elle le droit, le devoir de se défendre ?
    Reste que l’action des corps constitués, dépositaires du monopole de la violence, est loin d’être neutre. Elle est inscrite dans des intérêts et des stratégies qui ne recoupent, partiellement ou entièrement, les intérêts populaires que dans la mesure où les rapports de forces nationaux et internationaux sont en faveur ou en défaveur des forces populaires. L’action politique de masse et l’expression d’une solidarité internationale puissante pèsent sur l’orientation de cette violence et peuvent réussir à l’inscrire au service des intérêts populaires et de la défense des institutions démocratiques des nations attaquées par la théocratie islamiste. Alors que des considérations « démocratistes » peuvent au contraire affaiblir le poids du front républicain et accentuer les fissures qui le traversent et pousser les pans aux intérêts les plus étroits à chercher le compromis avec les forces de l’ultra-réaction islamiste. Cette éventualité doit absolument être combattue.
    Ce n’est pas par rapport aux règles de fonctionnement d’une république qu’il faut juger de l’action face à l’islamisme, sauf à considérer que l’islamisme est intégrable dans une république. Il faut en juger dans le cadre de la confrontation à mort entre deux projets antinomiques : la république d’un côté et la théocratie de l’autre. C'est une confrontation historique, il faut la prendre en tant que telle et l'approcher avec les catégories propres à ce type de confrontations (1789, 1917, Juin 1940,....)

  14. lilou 45 dit :

    @ Mat 9h33.
    Oui Mat, l'élection n'amène au pouvoir que des crapules. Montesquieu le disait déjà en son temps "les gens bons ne veulent pas le pouvoir". On peut en déduire que seuls les malfaisants ou faisans de toutes sortes se battent pour y parvenir. Le récit de Jean-Luc sur son voyage en Amérique du sud avec le président de l'époque en est la preuve flagrante. Toute cette bande d'arrivistes se comportant en courtisans en dit long sur la mentalité de ces parasites. Pas étonnant qu'on les retrouve dans des postes hauts placés. Cette "classe pourrie" n'est au service que d'elle même et ceux qui la font élire. Toqueville rassurait quelques bourges et aristos effrayés par l'élection en leur disant "ne craignait rien, le peuple votera pour qui nous lui dirons de voter". La preuve, depuis la mort de Robespierre jamais le peuple n'a été au pouvoir. Heureusement que les peuples Sud Américains sont là pour nous donner des leçons de démocratie et de lutte, à nous pauvre européens, tombée dans la collaboration de classe et la soumission la plus basse, résultat de la politique des élus que le "peuple" c'est donné.
    Résistance.

  15. julie dit :

    Affaire Snowden:
    La Ligue des droits de l'Homme et son organisation internationale, FIDH, ont déposé hier conjointement une plainte contre X pour tenter d'éviter le classement comme décrit par Jean-Luc dans ce post. Vous pouvez trouvez l'acte et le communiqué sur le site de la LDH.org. Peut-être une action du même type menée par les états dans lesquels vous séjournez actuellement permettrait un front des droits de l'homme ?

  16. tersa dit :

    Votre force est indestructible "il croit ce qu'il dit !". Cela fait craquer les dents des arrivistes aux pouvoirs, gonflés comme des baudruches, qui ne croient pas ce qu'ils disent et qui sont les chiens de garde des oligarques à la pensée névrotique qui s'accaparent tout sans humanisme. Aucun d'entre eux ne peuvent rassembler le peuple dehors, sur une place, gratuitement. L'armée même la meilleure, est autoritaire et ne peut se substituer au peuple (mais peut l'aider en se joignant à lui). La docilité de notre gouvernement aux USA se fait jour. Evo Moralès, son peuple, nous mêmes, sommes humiliés. Nous serons toujours respectueux de l'humain d'abord qui ne se marchandise pas, qui participe, partage et fraternise sans ambiguïté.
    Cet été indien nous ensoleille aussi !

  17. reneegate dit :

    Oh que oui cette liste de personnalités aux liens renforcés avec les US est intéressante.
    Najat Vallaud-Belkacem qui est censée venir du ruisseau était présentie, financée comme "French young leader" en 2006. Les américains seraient ils des visionnaires? Doués de pré science? En tout cas en 2006 elle était inconnue des Français mais déjà promue à un bel avenir. Un avenir qui apparait déjà écrit en 2006, par les américains. De là a penser que nous sommes gouvernés par un appareil financé par les états unis, seuls les complotistes se risquèrent sur ce chemin.
    Ensuite les dates nous indiquent que si les américains se sont tournés naturellement vers la droite libérale dès les années 1980, ils ont changé leur fusil d'épaule ensuite lorsque le PS est devenu clairement libéral. Hollande lui même a fait référence à 1996, fini la lutte des classes, vive le libre échange, etc.
    Enfin un Arnaud Montebourg encore une fois épargné. Oubli qui inquiète le républicain de base que je suis car je suspecte des alliances politiques futures ou souhaitées qui nous seraient fatales. Mettons les tous dehors. Tous!

  18. savigny egalite dit :

    Les médias n'ont à la bouche que "le coup d'état" pour masquer la révolution qui à obligé l'armée à intervenir, elle qui reçoit 1,4 milliards des USA et doit se substituer aux frères musulmans, comme alliés des USA, mais la révolution (17 millions de manifestants le 30 juin) est la grande réalité de ce qui se passe en Egypte. Comment la contenir, tel est le problème des USA.

  19. TYT dit :

    A propos de Robespierre, ce petit rapprochement.
    Jean-Luc Mélenchon dit: "(...) moi qui suis d’autant plus dangereux à leurs yeux, comme l’a dit un d’entre eux : « il croit vraiment ce qu’il dit », ce qui ne vous apprend rien sur moi, mais combien sur eux !"
    Cf Mirabeau: “M. de Robespierre est disqualifié pour la politique car il croit tout ce qu’il dit”. (cité par H.Guillemin, 1970, remarquable).

  20. Daniel Blomme dit :

    100% d'accord avec Jean-Luc et petite précision sur la spécificité de l'armée égyptienne. Celle-ci est propriétaire ou détient des actions, que ce soit l'armée elle-même où des dirigeants, dans d'importants moyens de production (usines, sociétés, commerces) qui n'ont rien à voir avec la défense du pays. Ceci a débuté à la fin du pouvoir Sadate et s'est considérablement développé avec Moubarak. C'est la façon qu'à l'armée égyptienne d'être "proche du peuple". Avec le temps, dans le contexte du mondialisme économique, elle s'est donc retrouvée totalement à la botte de l'oncle Sam et de Wall street. Il est certain que Morsi, avec ses velléités d'indépendance vis-à-vis des USA et du système mondialo-libéral, était plus ou moins dans le collimateur... La récente révolte populaire a servi de prétexte pour qu'on écarte Morsi, non pas à cause de son radicalisme religieux, mais pour son incompétence dans le "domaine économique".
    Le résultat des printemps arabes a débouché sur l'élection de radicaux religieux, ce qui me désole, mais ceux-ci offraient à leur peuple une image de probité et ce que le peuple demandait, que ce soit en Egypte, en Tunisie et ailleurs, c'est le rejet de la corruption. Il n'empêche qu'ainsi contrôlée par l'armée, à la botte de l'occident, le printemps arabe n'a pas existé en Egypte.

  21. Antraigues dit :

    Excellent billet, Jean-Luc Mélenchon, il est indispensable en effet de lire la liste des membres de la French American Foundation pour bien comprendre la politique en France en 2013. C’est étrange, le nombre de membres commun entre cette structure et le fameux « club du siècle » … de là à penser que l’un est la courroie de transmission de l’autre, il n’y a qu’un pas.
    Bonnes vacances et essayez quand même de vous reposer un brin.

  22. Rd dit :

    A propos du Monde te de l'article sur le PRISM à la française, le contre-article d'un journaliste plus indépendant et plus spécialiste du sujet, qui taille à la hache l'article du Monde, sur le blog du Monde lui-même (lien).

  23. jeannine dit :

    Egypte- du coup je veux dire amicalement à tous ceux qui ont salué l'action des militaires, qu'ils se rompent a mon avis lourdement.
    C'est aussi mon humble avis, depuis le début de cette insurrection, volonté de masse d'un peuple que j'admire pour son courage, je suis inquiète, tant par la réaction des partisans de Morsi, que par celle de l'armée. Rien n'est jamais gratuit dans ce genre de situation. A ma connaissance, l'armée n'a jamais apporté, ou installé la démocratie par son intervention. En complément d'une volonté populaire. Prudence, malgré la défiance envers le précédent pouvoir.

    N'empêche, le refus de laisser Evo Moralès survoler le territoire Francais est au-delà de tous les larbinages déja observés. Je dois dire que j'ai eu honte
    Moi aussi, Monsieur, je l'ai dit précédement sur ce blog, et j'ai toujours honte. Rien ne changeras donc jamais dans leurs têtes obtuses ? Ah ces "nuances" dans la graduation de la valeur des origines humaines. Qu'il est bon pour eux de pouvoir sans doute se féliciter de ne pas appartenir aux ethnies des "indigènes", comme le disent si bien ces gens en Amérique Latine comme chez nous a l'époque de la colonisation et même maintenant, en parlant des non Européens en Afrique du Nord, de toute l'Afrique d'ailleurs. Mais c'est pas possible de voir tant d'arrogance et de bêtise accumulées au point d'oublier la vanité d'un tel comportement, même en visitant un cimetière. Pauvres têtes ivres d'orgueil imbécile !

  24. Jeanne Moll dit :

    Bonjour tout le monde,
    Je partage l'essentiel du contenu de ce billet. Evo Morales, Egypte... A mes yeux, le plus intéressant est votre position concernant le "cadre conceptuel de notre lutte". Il est vital pour moi que rien ne soit figé dans notre vision de l'écosocialisme.
    "les événements en cours dans le monde ne se contentent pas de répéter les traits connus du passé"
    Voilà qui m'enchante et qui donne à notre combat une puissance et une capacité d'évolution vitale pour éviter la sclérose et comprendre ce monde qui bouge.
    J'ai suivi avec intérêt votre débat avec Jacques Sapir sur Arrêt sur image. J'attends de nos prochains débats un échange vigoureux sur nos positions à propos de l'euro et de l'Europe. Les pistes sont là, explorons-les.
    D'autre part, j'en ai un peu marre de la lèche de "l'aile gauche"du PS. On n'a jamais vu s'envoler qui que ce soit avec une seule aile. Ils ont tous voté des horreurs anti-populaires. Qu'ils s'en aillent tous !
    Et puis réapproprions nous notre patrie, fière et combattante contre l'impérialisme des Nord-Américains et de l'Europe à sa botte !
    Portez-vous bien, Jean-Luc et faites attention à vous.

  25. jean ai marre dit :

    Jean-Luc Mélenchon : " Je vais y faire avancer le processus de mise en place du « Forum mondial de la révolution citoyenne ». Il s’agit aussi d’un processus concret de construction politique. C’est-à-dire d’actions pour former un courant politique mondialement cohérent. Cela concerne donc à la fois des questions d’organisation et des questions idéologiques."
    Il est donc cohérent de trouver dans cette démarche propective les concepts de révolution citoyenne. Il va s'en dire que ça passe par la prise de conscience des citoyens, par la mise en place des assemblées citoyennes, qui est la base de la formation éducative populaire ; chacun se formant au contact de l'autre par les échanges. On peut donc se poser la question : par quel bout commencer ? Est ce que l'éducation, la pédagogie déployée verra naturellement naître les réunions entre citoyens pour devenir assemblées citoyennes, ou est-ce que la démarche des masse populaires ne croyant plus aux hommes politiques et cherchant une issue à leurs problèmes se réuniront dans un café, sur une place, et le flot grossissant une houle prendra corps pour aboutir à des assemblées citoyennes ? Cette deuxième hypothèse rejoindrait les réflexions des intellectuels qui pensent que le principes des partis est dépassé, que la société civile doit prendre place dans le concept politique. Ces intellectuels qui pensent que "nos dirigeants ignorent tout du mode de fonctionnement de leur propre pays, ce qui aggrave sa condition par des positions économiques inadaptées". On peut donner du crédit à cela, car nous constatons que les cadres partagent les craintes des ouvriers. On peut penser que la société se réunifiera par le bas, comme lors de la révolution de 1789.
    Je salue la démarche du Parti de Gauche de " pédaler plus vite que les autres " à ouvrir des nouvelles perspectives, mais faut sortir des sentiers battus, archaïques, pour obliger les élites à se radicaliser.

  26. Au sud de nulle part dit :

    Jean Luc, tu me régales. Des faquins jusqu'aux larmes aux yeux... Moi aussi j'ai honte d'être un être humain parfois.

  27. Citoyen93 dit :

    @simplicius
    Sur les gaz de schiste le manège du gouvernement est à s'arracher les cheveux. Pas la peine de chercher des noises à Montebourg qui recommence tous les 2 mois son numéro de salle gosse simplement parce que le chef de famille l'y autorise, voire ça l'amuse. Ce n'est pas de la part d'un membre de la "French-American Fondation" comme Hollande, donc, qu'il faudra espérer une position assumée contre les gaz de schiste. Qu'est-ce qui se passe? la dernière loi sur le sujet date de la droite en juillet 2011. Une loi stupide, de moins d'une page, qui "interdit la fracturation hydraulique" sans donner aucune définition et permet donc en creux toutes les ambiguïtés sur le terrain puisque les titres miniers en instruction ont continué de proliférer (une soixantaine à ce jour), seulement 3 annulés par Sarko à l'automne 2011 pour donner un peu d'allure à NKM, puis 7 annulés par Hollande 1 an après pour que ses courtisans d'EELV se pâment d'admiration devant leur grand chef "socialisss écologisss". Super, grâce à tous ces gouvernements "résolument et définitivement opposés aux gaz de schiste" il reste encore plus de 50 projets d'extraction sur les bureaux de l'administration. Mais en juillet 2011, le PS et EELV étaient dans l'opposition. souvenez-vous c'était la grande période où Ayrault tonnait dans l'hémicycle, grand tribun drapé de son éloquence indignée : "Monsieur Fillon, votre politique a un nom, c'est l'austérité". Et vas-y que je te réclame un référendum sur les traités budgétaires européens, que je m'indigne contre les 3% pas tenables, blabla. Ce brave Ayrault dirigeait un groupe PS à l'assemblée qui avait pondu une tonne d'amendements au projet de loi sur les gaz de schiste. On arrive en juillet à un contre-projet de loi hyper complet qui aurait permis de lever toute ambiguïté et passer à autre chose. Alors Ayrault et ses supporters verts, pourquoi ne ressortent-ils pas leur propre loi?

  28. Maddy COLLONGE dit :

    Les billets de notre hôte sont toujours une source de connaissance ce qui nous permet d'ouvrir nos yeux et nos oreilles encore plus grand. Ici, comme il l'est dit plus haut par le narrateur et les camarades qui m'ont précédé, j'ai aussi honte de voir et d'entendre nos dirigeants actuels envers le Président Moralès.
    Doit-on pleurer, doit-on en rire de cette sinistre engeance ? Pour ma part, je les pendrais volontiers haut et court si je n'étais contre la peine de mort. Mais je suis sûre que l'avenir leur apportera le châtiment mérité pour leur morgue, leur outre-cuisance ainsi que pour la manière dont ils gèrent notre pays, faisant autant de mal aux plus démunis que leurs prédécesseurs. Sus à ces imosteurs qui se disent de gauche ! Dehors !

  29. Genialle dit :

    Bon voyage Monsieur Mélenchon, et revenez en pleine forme.
    Ayrault ménage le chou et la chèvre pour le gaz de schiste, car "peut être" les écolos se révolteront. Peut être de l'intérieur. En attendant sachez que les exploitations aux USA sont une horreur et un forage nécessite quelque 20 millions de litres d’eau, soit la consommation quotidienne d'environ 100.000 habitants. En écologie on fait mieux. Et nous avec l'écosocialisme on se battra, bougera etc etc.

  30. Michel Giacomazzi dit :

    Concernant l'attitude de Valls vis à vis de Snowden, c'est pire que ce qui a été dit. Il n'a pas refusé une demande d'asile, il l'a empêché de faire cette demande.

  31. tchoo dit :

    Moi aussi j'ai honte à ma France, honte de ce comportement inqualifiable, moi aussi j'ai pleuré de honte peut-être mais aussi de rage. Faites attention soférinien à cette rage, à cette honte elle pourra un jour être destructrice, quand on a rien à perdre !

  32. Magda Corelli dit :

    Merci pour cette belle carte postale (comme on écrivait jadis). C'est bien d'aller semer des graines un peu partout et de faire de l'écosocialisme le nouveau combat dont la planète a tant besoin pour sa survie.
    Une fois de plus les médias ont été nuls dans leur majorité au sujet de l'Egypte. Une armée qui dépose un personnage élu démocratiquement, cela ne s'appelle pas un coup d'état. L'armée a sauvé la démocratie, tiens donc ! Solidarité avec le peuple égyptien qui sait lui ce qu'il veut.
    Oui l'affaire Snowden est une honte. J'en ai encore le rouge au front. Quel affront pour Evo Moralès et son peuple. Je n'ai que dégoût pour ce gouvernement de Solfériniens. Jamais plus ils n'auront ma voix au second tour quoiqu'il arrive et quoique vous disiez Jean-Luc. Cette liste que vous nous invitez à consulter est bien parlante.

    @Tyt 19
    Je connaissais cette remarque de Mirabeau sur Robespierre. Je suis fan d'Henri Guillemin. C'est un honneur qu'elle soit appliquée à Jean Luc Mélenchon par ces arrivistes imbus de leur personne qu'il nous décrit et que l'on commence à reconnaître.

  33. ermler dit :

    Merci pour votre recadrage lucide sur l'Egypte. Et tant pis pour ceux qui se sont risqués à saluer le coup de force illégal de l'armée comme un accomplissement de la volonté démocratique. Illusion que ceci, surtout quand on sait d'où viennent les putschistes et les intérêts qu'ils défendent. (les leurs, en l'occurrence !) Merci d'avoir dénoncé cette illusion et de l'avoir si bien dit.
    Vous avez raison. Ces "révolutions citoyennes" qui se dessinent tout autour de la méditerranée, sont des séquences historiques totalement inédites. La légitimité du suffrage universel ne suffit plus à légitimer les gouvernements qui en sont issus. C'est vrai pour l'Egypte, la Tunisie, la Libye, mais c'est vrai aussi pour l'Espagne, la Grèce, le Portugal, l'Italie et... la France. Au nord du bassin la "fatalité" du libéralisme, au sud la "fatalité" de l'islamisme. Quelles que soient les variantes de l'un et de l'autre de ces poisons fatals, il faudra bien en sortir! L'élection ne suffit plus. Le coup d'état militaire (fut-il de "gauche"), c'est encore pire, et malheur à ceux qui auraient l'inconscience de penser le contraire !
    Il y a bien quelque chose qui va, qui doit radicalement se réinventer dans le processus démocratique d'aujourd'hui et rien, c'est certain, ne sera plus comme avant ! Vous et le Parti de Gauche semblez être les seuls pour l'instant à prendre conscience de ce tournant historique, même si, n'étant ni devin, ni prophète, ni "sauveur suprême" vous n'avez pas le mode d'emploi de ce nouveau processus. (et c'est tant mieux). En tous cas, merci de nous tenir ainsi en éveil, quitte à ébranler nos vieux schémas idéologiques et nos réflexes conditionnés de militants.

  34. Kévin dit :

    Malgré la déception de voir l'armée s'emparer du pouvoir, je me réjouis beaucoup de voir la population égyptienne vider son président après un an ! Je crois que ça va aérer les neurones d'un certain nombre de nos camarades en France que de voir nos frères arabes passer le cléricalisme par la fenêtre à leur tour. Vraiment, quel signe d'espoir les égyptiens viennent d'envoyer au monde. Le signe que le conflit social est la seule forme de politique à gauche. Et que la religion dès lors qu'elle quitte les rives de la pure spiritualité pour entrer dans le contrôle des hommes, devient vraiment l'opium du peuple. J'ai un ami tunisien qui a bondi de joie en apprenant la nouvelle. Et il en espère autant pour son pays.

  35. Refalo dit :

    Les rois fénéants étaient impuissant car tenus par les puissances d'argent.
    Pour moi Jacques Chirac, Nicolas Sarkosi et François Holland sont les trois fénéants.

  36. Autre Mat dit :

    Merci beaucoup pour ce billet, on dirait que les vacances vous font du bien!
    Je suis tout à fait d'accord avec la ligne Snowden que vous avez adoptée, cela nous permet de lutter contre le FN et contre les agents de la Rue de Solférino en même temps! Cela correspond aussi à nos valeurs, merci de le dire!
    Certaines ingérences étrangères sont un déshonneur pour la France (avec un grand F?).

  37. solange 94 dit :

    Le paragraphe "j'ai déjà fait halte pour de bon à Lima" vaut son pesant de cacahouètes. J'ai bien ri. Pour le reste c'est vraiment énorme ce à quoi vous vous attelez. Mettre sur pied une Internationale écosocialiste, travail de pionnier pour lequel vous semblez être la bonne personne puisque vous êtes devenu le leader de ce mouvement ici et qu'en plus "vous croyez à ce que vous dites", ce qui n'est pas une mince qualité. Ces petites lignes juste pour manifester mon soutien à votre action et à votre courage. Portez vous bien.

  38. morvan dit :

    Belle carte rageuse, en effet. J'y rebondis uniquement sur votre mention des "Young Leaders", dont j'avais personnellement noté déjà en mai 2012 le foisonnement dans le gouvernement tout neuf, foisonnement qu'effectivement même N. Sarkozy de N.B. n'avait pas atteint. Ce thème mérite un petit détour, sachant que la FAF (!) est à l'origine une émanence du tout puissant CFR, Council for Foreign Relations, et que ce qu'elle professe dans ses stages coule aussi de la même source. Mais avez-vous noté ce particularisme unique je crois de la "promotion Young Leaders" du gouvernement Ayrault 2012 ? Mme F. Pellerin était nommée Ministre de la République, mais elle était également choisie comme "stagiaire 2012 YL", le stage se déroulant directement à l'issue de la formation du gouvernement. Eh bien, Mme Pellerin, Ministre de la République française, a suivi ledit "stage" 2012, accueillie chaleureusement tant par les "professeurs" que les condisciples. Cela m'a, à l'époque, fait grimper aux rideaux. Pas vous ?

  39. evariste dit :

    Bonjour,
    L'armée a toujours, à ma connaissance, joué un rôle important dans toutes les situations où a été remise en cause la légitimité d'un régime, que ce soit dans un sens révolutionnaire pour appuyer un mouvement populaire ou contre-révolutionnaire pour au contraire casser celui-ci. Je ne vois pas comment il pourrait en être autrement, l'armée détient une force qui ne peut pas ne pas intervenir à un moment ou à un autre dans de tels conflits. L'intervention de l'armée en Egypte était donc inévitable et ç'aurait pu être dans un sens pro-islamiste. Je me félicite que tel n'ait pas été le cas.
    En Syrie au contraire l'armée est clairement engagée dans une action extrêmement violente et contre révolutionnaire visant à maintenir au pouvoir un régime à bout de souffle.
    Par ailleurs on parle de "l'armée" mais en réalité elle est aussi traversée par des courants et des mouvements contradictoires. Tel n'est peut être pas le cas actuellement en Egypte mais la situation va encore évoluer et il me semble bien difficile de dire dans quel sens. L'absence de véritable force révolutionnaire organisée et de leaders incontestables face à l'islamisme est le vrai problème de ce pays en ce moment.

  40. Mohand dit :

    C'est un coup d'Etat, mais après ?
    Permettez moi cet ajout. La première question qui est le bootstrap de toute réflexion sur la situation en Égypte : Le projet des frères-musulmans est-il démocratique ou tyrannique ? (En cette veille de 14 juillet, la question vaut son pesant historique). Face à un projet tyrannique des frères-musulmans, les citoyens d’Égypte ne sont-ils pas « contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l'oppression »[1] ?
    La destitution de Morsi est un coup d’état, ne pas le qualifier ainsi serait une erreur, ce serait l’attribuer faussement au mouvement démocratique d’Égypte dont les limites et faiblesses doivent être clairement identifiées. La position féconde qu’il faut adopter est celle qui distingue entre le coup d’état et le mouvement démocratique porteur d’aspirations et revendications qui vont rapidement se heurter à la coalition –au moins objective- Armée, Nour et frères-musulmans.
    Morsi est tombé nous n’allons pas le regretter. L’armée et les islamistes (salafistes, djihadistes et FM) complotent déjà dans l’ombre contre l’éveil citoyen des égyptiens. C’est à cet éveil, à sa défense et à sa consolidation que nous devons contribuer.
    salutations militantes
    [1] Paragraphe 3 du préambule de la DUDH.

  41. Gabriela Balkey dit :

    Merveilleux les contes de Lima dans la pénombre! Digne d'un bon roman.
    Ici a Montevideo aujourd'hui tout le monde y est, Evo et "tuti cuanti". Le Mercosur a un nouveaux président: Maduro! Et tous ensemble avons condamné USA et Europe pour leur turpitude colonialiste hors de son temps. Mais ne droit international n'existe plus, on le savait déjà, mais pas a quel point. C'est en tout cas fantastique pour nous rappeler qui est qui dans le bal.
    Sur la citation de Robespierre, c'est magique. Je viens de publier un article a propos exactement de cela, mais il est en espagnol... Si vous le comprenez je vous invite a le lire et commenter. Il s'appelle L'ethique et la politique son incompatibles? Sur le facteur humain et les mechanismes du control populaire.
    Merci Jean-Luc Mélenchon d’être toujours la, on aurait tant besoin d'un comme vous ici a cet instant de l'histoire...

  42. naif dit :

    JL Mélenchon écrit:
    "il faut admettre que les évènements en cours dans le monde ne se contentent pas de répéter les traits connus du passé.Cette idée n’est pas mûre dans bien des esprits, me semble-t-il. Combien de commentaires se contentent de décalquer sur le réel les grilles d’analyse qui expliquaient le passé. L’âge des révolutions citoyennes a ses règles originales."

    Bravo. Mais, sommes-nous pas également des décalqueurs qui utilisons nous aussi les grilles d'analyses du passé pour expliquer le réel? (les années 29 - 30 - 36 etc.) Sommes-nous pas des théoriciens de l'ordre établi lorsque nous bilanons des budgets programmatiques d'avenir avec les règles de la LOLF (Loi organique relative aux lois des finances) ? Difficile de sortir des paradigmes pour en imaginer d'autres. Il faudrait créer un "think tank" !

    [...]

    [Edit webmestre : Bien que tragique, l'actu que vous évoquez dans la seconde partie de votre "commentaire" est hors-sujet, et la récupération politique que vous en faîtes est infondée car elle ne concerne que quelques commentaires isolés bien vite démentis. Jean-Luc Mélenchon jugera s'il souhaite aborder cette question. Dans l'immédiat, abstenez-vous.]

  43. Sylvain dit :

    La liste exhaustive que donne Jean-Luc ressemble à un aveu mais je je pense que ce qu'il faudrait recenser davantage qu'une liste de noms, c'est la liste des actes et décisions des personnes inscrites sur cette liste, en vue de favoriser les Etats-Unis d'Amérique. Je pense qu'on y verrait clairement que tous ceux qui disent agir pour la République française, agissent en fait pour des intérêts non compatibles avec notre souveraineté. A mon avis, c'est très grave puisqu'il en découle des déséquilibres institutionnels, républicains, démocratiques, militaires, industriels, financiers et sociaux sans que le peuple n'ait son mot à dire. Et puis bien sûr, une dernière pour sourire sur la route des vacances(pour ceux qui peuvent, et sourire et partir en vacances). Parmi ces personnes, il serait on ne peut plus pertinent de rassembler dans un même dossier toutes celles qui un compte offshore...Marrant, non?

  44. danglot 62 dit :

    Le mot "solferinien" inventé je pense par Jean-Luc pour identifier l'appareil du PS, et relayé sur ce blog, me gène quelque part et je ne suis pas le seul. En tout cas cela mérite des explications. Cela donne en effet le sentiment qu'il y a les bons, les socialistes et les mauvais, les Hollandais. Pierre Laurent vient de sauter sur la déclaration du BN du PS sur les retraites pour y trouver un signe d'encouragement. A ce que je sache, les parlementaires socialistes ont avalé toutes les couleuvres du gouvernement et ils le feront sur les retraites. Je pense que le FdG serait plus crédible à mener une grande campagne en direction des électeurs socialistes et plus largement de tous ceux qui ont voté Hollande. Les arguments ne manquent pas pour une campagne unitaire à la base. Il faut sortir de cette obsession à vouloir ou à voir une cassure à partir d'une personnalité socialiste et même d'un groupe. Observons mais surtout lançons un appel solennel aux électeurs de gauche dans leur diversité. Je pense que la lutte sur le projet de retraite est un moment décisif.

  45. med dit :

    Pourtant sans le coup d’état du militaire Chavez, jamais on aurait eu la révolution Vénézuélienne, qui gagna une grande partie de l’Amérique du sud, et si cher a vos yeux.

  46. keriel dit :

    affaire Snowden. Ce qui a été fait par la France à l'avion présidentiel du président Bolivien est contraire au droit international. C'est un scandale qui fait honte au gouvernement français à la botte des étatsuniens.
    D'accord aussi avec Jean Luc sur l'analyse relative à l'Egypte. Oui c'est un coup d'état militaire et il n'y a donc pas lieu de s'en réjouir. L'armée égyptienne se fiche de la démocratie. Ce qui lui importe c'est qu'elle puisse continuer son petit (grand?) commerce sur le dos du peuple.
    Beau débat sur l'Euro entre Sapir et Mélenchon. Certes technique mais comment faire autrement pour traiter sur le fond d'un tel sujet ? Et puis si l'animateur n'avait pas interrompu les acteurs par ses questions qui embrouillaient au lieu d'éclairer, le suivi aurait été plus facile. Je comprends la position de Jean Luc. C'est un devoir pour lui de préserver l'Euro en essayant de rallier nos partenaires à notre vision mais je pense que c'est un impérieux devoir de se préparer à sortir de l'Euro, voire à l'implosion de la zone euro. Car enfin par construction l'Euro conduit à un processus divergent entre les économies de la zone. C'est donc prévisible que l'euro va imploser, la question c'est quand? De plus, si on peut faire une comparaison avec un système mécanique, si vous supprimer tous les degrés de liberté (dans notre cas monétaire : dévaluation, inflation, budget...) alors le système casse car les contraintes ne peuvent plus être absorbées.

  47. Dédé dit :

    En ce qui concerne la « French American Foundation" la liste contient également le nom du ministre Arnaud Montebourg au côté d'Alain Minc, de nombreuses personnalités de droite, de nombreux chefs d'entreprise et de grandes fortunes. Que fait il dans cette galère ?

  48. jeannine dit :

    @danglot 62
    Ne croyez vous pas que l'on pourrait imaginer l'inverse, c'est a dire que les socialistes fassent l'effort de s'intéresser à ce qui se passe au front de gauche ? Au fait ils nous doivent bien ça non ? Nous avons bien voté pour eux afin d'avoir le pouvoir, non ? Pour faire quoi ? Ne pas entendre ce que nos représentants ont a leur proposer, en cohésion totale avec la volonté du vote de la Gauche. Rassurez vous, le FdG est crédible, très crédible, ses représentants aussi, tel l'hôte de ce blog. Par contre l'action des représentants de ceux que vous voulez convaincre, hum ! Permettez moi de taire pour ne pas parler "cru et dru". Quant au mot "solférinien" il n'existerait plus si ceux là même faisaient une politique digne du vrai socialisme de Jaurès. Ou la voyez-vous dans leurs actions présentes ?

  49. Vinnie Reb dit :

    Billet brilliant, comme toujours. Merci !
    Un petit détail, qui paraît certes peu important pour certains, mais pas pour tout le monde. Je pense notamment aux Canadiens et en particulier à nos frères québécois. S'il vous plaît, Jean-Luc, ne dites pas "Nord-Américains" mais "états-uniens", pour désigner ceux les ressortissants des Etats-Unis. Les Nord-Américains incluent aussi les Canadiens, lesquels ne sont pas toujours d'accord, loin de là, avec leur puissant voisin. Les Canadiens ont certes un mode de vie à l'américaine, mais ils restent profondément proches des Européens sur pas mal de questions (proches des Britanniques pour la partie anglophone de la population, et des Français pour la partie francophone).
    En tout cas, j'espère que vous avez pu "rattraper" quelque peu, si c'est rattrapable, l'incroyable maladresse stupide du gouvernement français auprès de vos interlocuteurs d'Amérique du Sud. J'espère que vous avez pu les assurer de la sympathie du grand nombre de Français qui ont trouvé pathétique et déplorable l'attitude du gouvernement FH/JMA. Moi aussi j'ai honte. Et en plus, ce qui m'effraie, c'est la conséquence. Le droit international est bafoué, c'est la porte ouverte à toute sorte d'abus futurs. A une époque, des guerres étaient déclenchées pour ce type d'affront. La France n'a pas besoin d'un tel déshonneur. Je comprends la colère de ces pays qui trouvent l'attitude du gouvernement carrément néo-colonialiste. Je la comprends car j'ai ressenti cette attitude comme telle. En plus, un pays dominé qui joue les dominateurs, c'est pathétique. J'espère que vous avez pu leur dire qu'il ne faut pas confondre le peuple avec son gouvernement. Surtout nous autres du FdG, nous ne sommes en rien comparables aux Solfériniens ! Le gouvernement français n'a pas de leçon à donner aux gouvernements boliviens, vénézuéliens et équatoriens, lesquels font preuve d'infiniment plus de courage et d'audace.

  50. Auxi dit :

    Pour ma part, je dis "solférinien" pour ne pas dire "socialistes", par respect pour ceux qui luttent partout dans le monde pour cette noble cause. Mais j'ai aussi "fauxcialistes" ou "socialopes", ça évite les répétitions.
    Je me tiens au courant de ce qui se passe au Front de gauche, à mon avis seule alternative crédible au libéral-fascisme. Mais je ne sortirai de mon abstention électorale que lorsque le Fdg aura totalement et définitivement rompu d'avec les fauxcialistes et Lorsque, au sein du Fdg, le PCF sera mis en demeure de rompre tout contact, toute alliance avec la droite solférinienne. La trahison date de 1983, il serait temps d'ouvrir les yeux. Il fallait virer le nain malfaisant, d'accord, mais, quelles que puissent être les conséquences, y compris l'accession de La Pen à l'Élysée, je ne voterai jamais plus pour les salopards de droite de la rue de Solférino. Marre de choisir entre la peste et le choléra.


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