16juin 13

Ayrault et Hollande, les nouveaux Américains

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Fanfares ! Fanfares ! Le mandat de la Commission européenne pour négocier avec les Etats-Unis la formation d’un Grand Marché Transatlantique, ne verra pas le régime des biens culturels inclus dans cette négociation. C’est une bonne nouvelle. Elle prouve que l’on peut bloquer les plus grandes machineries du moment où l’on a une volonté politique claire et affirmée haut et fort comme l’a fait Aurélie Filippetti. Le silence d’Ayrault et son absence de la scène a sans doute aidé à rendre crédible la détermination de la ministre de la Culture. Ceci étant posé, voyons la situation réelle : la France a accepté l’ouverture de la négociation et donc le principe même du Grand Marché Transatlantique ! C’est consternant ! Le candidat Hollande n’en avait jamais parlé dans sa campagne. Le premier ministre ne l’a jamais évoqué dans un de ses discours et notamment pas à l’occasion de celui qu’il a prononcé pour son investiture devant l’Assemblée. L’Assemblée Nationale elle-même n’en a jamais débattu. Cela ne dérange personne parmi les psalmistes de la démocratie et des droits de l’homme. C’est pourtant une bifurcation majeure du cours de l’histoire entre les deux rives de l’Atlantique. C’est l’annonce d’une révision de fond en comble de tout le système des normes commerciales, sociales et écologiques de nos pays. C’est la fin de l’espérance de pouvoir modifier le contenu libéral de la construction de l’Union européenne puisque le deuxième tour de verrou est donné avec les règles du Grand Marché Transatlantique. Tout cela est tellement consternant qu’on comprend mieux pourquoi la sonnerie des trompettes de victoire est si forte ! Elle constitue le stade suprême de l’enfumage ! Cherchez dans la presse la moindre référence au fait que cette négociation est ouverte sans que jamais le moindre mandat à ce sujet n’ai été débattu dans une assemblée française ! Voilà bien une démonstration de ce que dénonce Edwy Plenel : l’habitude de la servitude devient une culture active ! Le système médiatique, par paresse, par acceptation aveuglée de l’idéologie dominante, ne se contente pas de taire : il masque ! Il est vrai que les solfériniens ont joué fin pour tromper tout le monde. Ils savent qu’une partie des députés socialistes n’auraient jamais voté pour que ces négociations existent. Et ils savaient que les députés EELV non plus ne l’auraient pas fait. Donc ils ont tout simplement réservé le débat à la seule question de l’exception culturelle. La droite et les médias ont fait l’autre moitié du travail : enfumer et acclamer. Comprenons-nous bien, Aurélie Filippetti a fait son travail. Elle l’a fait dans le cadre créé par la capitulation décidée par Ayrault et Hollande. Ces deux-là sont responsables de cette première absurdité : la France dos au mur pour défendre son droit à avoir une production culturelle indépendante. Ça commence mal !

Ayrault et les retraites, le temps des adjectifs

Le temps des funérailles, ils s’étaient donné des mines d’héritiers de Pierre Mauroy. Certes j’avais bien souri de voir François Hollande, l’homme qui écrivait contre le programme commun et la politique de gauche de Mauroy dans les années 80, faire mourir une deuxième fois l’ancien premier ministre en faisant son éloge pour la politique de rigueur sans dire un mot des conquêtes sociale de 1981. Signé furax : il aurait dû parler de la retraite à soixante ans une semaine avant de l’enterrer elle aussi. Pas un des plumitifs de service ne fit le rapprochement. Quel petit filou ce François ! Depuis cette pantalonnade, le « rapport Moreau » est tombé. Il se confirme avant tout que les pleureurs professionnels n’étaient bien, une fois de plus, que des cyniques sans principes. Mauroy avait été le premier ministre de la retraite à soixante ans. Ayrault sera son fossoyeur. Non seulement il avalise toutes les lois scélérates de la droite en la matière mais il va les aggraver. Pire que Balladur et Fillon : Jean-Marc Ayrault. Pire que Sarkozy : François Hollande. Un gouvernement de "gauche" va pour la première fois en France décider de reculer l'âge du départ en retraite. Voilà la certitude. Le reste est un habillage. Car le gouvernement a beau jouer les Tartuffe en s'abritant derrière le « résultat des négociations entre partenaires sociaux », on sait déjà qu'il compte suivre les grandes lignes de ce « rapport ». En page 18 du « Monde », dans un coin sans importance, ce pauvre Ayrault débite ses habituelles phrases creuses sculptées comme de l’antique. Mais les dés sont jetés. Le rapport Moreau est un rabâchage sans imagination des mantras les plus éculés. Depuis vingt ans surgissent des gugusses de cette sorte qui prétendent « sauver notre système de répartition » en le démolissant. Les vieux refrains sont de retour : accroître la durée de cotisation et baisser les pensions. Une politique absurde et injuste par essence. Absurde car l'âge moyen de cessation d'activité en France étant inférieur à 59 ans ce sera au système de chômage et de pré-retraite de prendre en charge le différentiel toujours plus grand avec celui de départ à la retraite…

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Le plan de réforme des retraites est donc aussi un plan de ruine des comptes sociaux. Demain les mêmes menteurs et hypocrites viendront « sauver notre régime d’indemnisation » en supprimant les indemnités et « sauver notre système de santé » en réduisant l’accès aux soins de chacun. Mais en se gardant bien de dire que la principale cause de déséquilibre des comptes est leur politique. Et que le principal bénéficiaire de leur « réforme » est le secteur marchand : retraite par capitalisation, assurances privées, cliniques privées. Quant à la baisse des pensions, elle va mettre dans une situation toujours plus difficile des millions de retraités dont le niveau de vie ne cesse de se détériorer. Tout cela suit la rengaine de la droite : "on vit plus longtemps donc on doit travailler plus longtemps". Partout où de tels sottises ont été appliqués on observe un recul de l'espérance de vie en bonne santé. Parfois c’est l’espérance de vie tout court qui régresse. Il y aurait pourtant une toute autre logique à mettre en œuvre. D’abord développer l’emploi par une politique de la demande et des grands projets comme l’économie de la mer. Ensuite et à court terme : chercher les ressources là où elles se sont enfuies depuis trente ans c'est à dire dans les profits non investis. Il y a là largement de quoi combler les 20 milliard de déficit prévus d'ici 2020, si l’on accepte l’idée très audacieuse que les prévisions de déficit des soi-disant spécialistes vaillent mieux cette fois-ci que les précédentes. De toute façon l'équilibre du système par répartition est de l'aveu même du premier ministre, assuré dès 2035 en raison du dynamisme de notre démographie. Quelle bonne nouvelle ! Elle ne soulève pourtant guère de curiosité ni de commentaires… Nous y reviendrons le moment venu. Car c’est une bataille de mouvements et de pilonnage qui commence. Déjà le parti médiatique a commencé à asséner en boucle les habituels arguments pour pousser des cris catastrophistes, opposer les jeunes aux vieux, les fonctionnaires aux salariés du privé et ainsi de suite. Ce sont les préparations d’artillerie médiatiques classiques comme nous les avons déjà vécues. Il faut laisser passer ce premier feu. Il n’imprimera pas. Il est au contraire intéressant de laisser la médiasphère se déconsidérer une fois de plus par son embrigadement. Le dégoût et la méfiance sont déjà acquis dans la mesure où tout cela est de la redite. Les gens savent qu’on les prend pour des imbéciles et ils seront mieux disposer à écouter des solutions alternatives. Nous n’aurons aucun mal à les produire puisqu’il n’y a strictement rien de neuf dans le « débat ». Les syndicats vont se mettre en mouvement et nous aussi en charge progressive. Nous aussi, à leur suite. Il est possible que le gouvernement dispose du nombre de godillots suffisant pour faire passer cette nouvelle forfaiture. Mais les syndicats vont agir avant. La CGT, FO et SUD ne vont pas laisser faire. Et il n’est pas assuré que l’UNSA et la CFDT accepte de servir la soupe cette fois-ci. Venant après l’amnistie refusée, les cadres syndicaux vont finir leur décrochage d’avec le PS et ses arnaques et ils se tourneront franchement de notre côté à l’heure des bulletins de vote de représailles en mars et mai prochains. Nous avons un peu de temps devant nous. Pas beaucoup car le gouvernement veut avoir bouclé son affaire en septembre.

Bien sûr Jean Marc Ayrault a déjà pris la pause et sucé longuement ses mots pour annoncer et même exiger une « concertasssssion». Attention pas n’importe quelle « concertassssion» ! Une « concertassssssion » très spéciale. Qu’on en juge ! Le formidable premier ministre de François Hollande qui se prépare à liquider un acquis social historique de la gauche lui attribue quatre adjectifs, pas un de moins. Matin ! Quel haut niveau d’exigence ! Et quelle plume pour le dire ! Certes il est loin le temps ou le premier ministre ou ses séides disposaient de la page une du « Monde »  pour réciter ce genre de balivernes ! Ici ce texte fondateur et inoubliable dans l’histoire du PS au pouvoir doit être recherché page 18 du journal de révérence (quart gauche du haut de la page) ! Bref, peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. La concertassssion de monsieur Ayrault, prise en sandwich entre la mauvaise volonté syndicale à se couper la gorge et l’urgence du calendrier parlementaire exige donc une pluie d’adjectifs palliatifs pour cache misère. Ce doit être une concertation : 1) « dense » 2) « construite » 3) « ouverte » et même, soyons fous : 4) « sincère » ! En tous cas l’essentiel est de se manier le train ! Car la loi de finances de la sécurité sociale en cours doit pouvoir intégrer les coupes qu’organisera la « réforme ». Car ne l’oublions pas : tout ceci n’a de sens que par rapport aux exigences de la « Commission européenne » pour les comptes publics de 2014 et 2015. Sinon quel besoin de se hâter de la sorte ? Comme dirait Hollande la Commission n’a pas à nous dire ce que nous devons faire puisque nous le faisons déjà !

Sondages : nouvelle percée des manipulateurs

bes (52)Avez-vous entendu parler du sondage qui donne le Front de Gauche à égalité avec le PS ? Il est bien possible que non. Le chiffre n’a pas été jugé digne d’être mentionné comme une information significative par nombre des commentateurs éthiques et indépendants. Pourtant, c'est le même sondage qui donne le Front National à 18%. Donc vous n'avez pas pu y échapper. En effet la « percée » du FN a été amplement annoncée, célébrée et agitée par les mêmes éthiques et indépendants. Ce sondage de l'institut YouGov pour Itélé et le Huffington Post a été publié le 13 juin et réalisé entre le 7 et le 12 juin. A la question "si les élections européennes avaient lieu dimanche prochain, pour quelle liste y a-t-il le plus de chances que vous votiez ?", il donne les projections suivantes : UMP 19%, FN 18%, Front de Gauche 15%, PS 15%. Chacun sait ici ce que nous pensons des sondages en général. Pour ceux qui ne le sauraient pas encore je vais y revenir en fin de chapitre. Mais pour l’instant je propose de faire comme font d’habitude ceux qui traitent le résultat d’un sondage comme une donnée équivalente à un vote réel. D’ores et déjà vous pouvez retenir une première leçon. La manipulation médiatique ne connaît aucune limite. A mes yeux, tous ceux qui ont présenté ce sondage comme une nouvelle preuve de la « percée » des Le Pen, qui n’existe pas, une semaine après le meurtre de Clément Méric, sont des agents lepénistes. Surtout quand, de surcroît, ils ont ignoré le fait essentiel qu’est la progression du Front de Gauche parvenu à égalité avec le PS. Voyons ce tour de passe-passe.

Pour justifier la soi-disante "percée" du Front National, les médias officialistes comparent ce sondage aux résultats … des élections européennes 2009 ! On compare une élection qui a eu lieu il y a six ans avec la situation politique du jour ? Admettons un instant. Pourquoi pas. Cette méthode a sa part de vérité. Comparer une élection à la précédente sur le même objet permet d’écrire l’histoire de cette élection. Mais l’analyse politique exige de partir de l’action des gens réels, ici et maintenant. Ceux qui votent d’une façon à une élection, font ils le même choix politique à l’élection suivante ? Ça c’est le concret vécu dans la réalité. Ceux qui ont voté PS aux présidentielles vont-ils voter PS aux prochaines élections ? Ou bien Front de Gauche ? Dans le cas qui nous occupe comparer le sondage à la précédente élection ne permettrait pas de parler de « percée » de la famille Le Pen ! Pas du tout ! Car les chiffres présents disent alors que depuis les élections présidentielles, le FN stagne. Piteusement. Entre le score de Le Pen à la présidentielle de l'an dernier et ce sondage, le FN progresserait de … 0,1% ! Bonjour la « percée » ! Encore oublierons-nous de dire que ce sondage anglais donne même un FN en recul par rapport au sondage français précédent à propos de ces mêmes élections européennes. Car celui réalisé du 29 au 31 mai pour Valeurs actuelles donnait le FN à 21% ! Le FN y était ainsi premier ex-æquo avec l'UMP et le PS ! Décidément il est temps pour ces sondeurs anglais de mieux comprendre les attentes des médias officialistes français. Heureusement leurs rédactions veillent à ce que la bonne compréhension soit donnée au pauvre peuple. Ainsi "Canal+" a su présenter les résultats dans le bon angle. La chaîne, jeune et impertinente, a donné toute la journée le score de l’UMP du FN et du PS, sans un mot du tremblement de terre à gauche que contenait le score du Front de Gauche. Quelle audace, quelle modernité, quel humour ! Quant au journal qui milite contre la dissolution des groupuscules d’extrême droite, « Libération » le mal nommé, il estime que nous n’avons pas à nous plaindre parce que nous dénonçons d’habitude les sondages. Hi ! Hi ! Pouet ! Pouet ! La rirette !

N’empêche : l'événement de ce sondage YouGov c'est le score attribué au Front de Gauche : 15% des intentions de vote ! Des quatre premières forces politiques du pays, le Front de Gauche est la seule à progresser par rapport à l'élection présidentielle de l'an dernier. Ce sondage nous donne en hausse de 4 points. Pendant ce temps l'UMP reculerait de 8 points. Et le PS s'écroulerait en perdant près de 14 points ! L'autre leçon de ce sondage : il place le Front de Gauche à égalité avec le PS ! Pour ceux qui croient à la valeur objective des sondages, l’élément politique d'importance dans ce sondage ce devrait être celui-là. La question posée n’est donc pas de savoir si nous-mêmes nous croyons ou non aux sondages. La question est : pourquoi ceux qui publient et croient aux sondages n’en mentionnent-ils pas l’événement le plus spectaculaire : pour la première fois depuis quarante ans dans une enquête d’opinion, une force de la gauche fait jeu égal avec le PS, parti au pouvoir. Et à peine à quelques points de l'UMP (quatre points) et du FN (trois points). Sans compter les marges d'erreurs ! Autre question : pourquoi le passage du FN de 7% à 18% d’une élection européenne à l’autre est considéré comme une « percée » et pourquoi le passage du Front de Gauche de 7% à 15% n’est pas mentionné ? Réponse ? Le médium c’est le message. Les médias ne sont ni un miroir ni même une caisse enregistreuse. Ils sont la deuxième peau du système et leur fonction est de le protéger. Et d’abord protéger le PS qui est le parti qui fait la « sale besogne » à cette heure.

Revenons à ce que valent les sondages. Avec le chantage au danger Front National, les sondages sont l'autre assurance-vie du système politico-médiatique. Nous avons déjà édité une note et un livre sur le sujet. Nous savons que les chiffres sont manipulés dans l'opacité la plus totale. Mais il y a une exception. C’est précisément le sondage dont je parle ici. Ici le fournisseur anglais prend plus de risques que ses collègues français. En effet, il publie des données brutes sur l'échantillon de sondés en plus des données pondérées, c'est-à-dire trafiquées. Je note que les principaux instituts français ne le font jamais. Le sondage qui nous donne à 15% serait-il un peu plus sérieux que les autres ? Que reste-t-il des arguments des sondeurs français d’après lesquels les « coefficients correcteurs » et autres potions magiques seraient des « secrets professionnels ».

C’est le moment de revenir sur les méthodes de fabrication des sondages en France. Vous vous souvenez peut-être que le Sénat avait adopté à l'unanimité une proposition de loi sur le sujet. C'était le 14 février 2011. Il y a plus de deux ans et quatre mois. C'était une proposition de loi du sénateur UMP Hughes Portelli et du sénateur PS Jean-Pierre Sueur. Elle visait à "mieux garantir la sincérité du débat politique et électoral". Depuis, ce texte traine sur le bureau de l'Assemblée nationale. La Commission des Lois de l'Assemblée l'a examinée le 1er juin 2011. Il y a plus de deux ans donc. Cette proposition PS-UMP n'a jamais été inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale, ni du temps de l'UMP ni depuis que le PS y a la majorité absolue. Et son examen ne fait pas partie des multiples projets de loi annoncés par le gouvernement Ayrault pour toiletter la Constitution ou garantir la "transparence de la vie publique".

Il y en aurait pourtant bien besoin. La loi sur les sondages de 1977 renforcée en 2002 n'impose pas beaucoup de contraintes aux sondeurs et aux médias qui publient leurs sondages. Mais ceux-ci trouvent quand même le moyen de les violer en toute impunité ! Pourtant le non respect de ces obligations est puni d'une amende de 75 000 euros par le code électoral. Les innombrables violations constatées ne font curieusement l'objet d'aucune poursuite. Oui cela est très curieux. Très curieux. Pourquoi la très fumeuse Commission des sondages ne fait-elle pas son travail de contrôle ? Pourquoi le responsable de cette sinécure sans objet ne doit-il pas déclarer son patrimoine alors que les ministres et les parlementaires qui ont moins de pouvoir que lui y sont astreints ? Pourquoi les crédits de cette commission et les frais de ses postes de responsables ne sont-ils pas visés par les coupes budgétaires ? Curieux, vraiment ! Car ces gens ne font vraiment rien. Exemple. La loi oblige à mentionner "le droit de toute personne à consulter la notice" détaillée du sondage. Cette notice explique comment les résultats ont été obtenus. Cette règle est quasi-systématiquement violée ! La mention ne figure qu'exceptionnellement sur les sondages. La loi oblige aussi à faire figurer dans la fameuse notice "la proportion des personnes n'ayant pas répondu à chacune des questions". Mais là encore cette information, décisive pour apprécier la validité d'un sondage et sa portée, est la plupart du temps absente des « notices », quand il y en a.

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Pourquoi l'UMP ni le PS ne trouvent-ils le temps de faire voter une proposition de loi rédigée par des membres de leurs partis et approuvée par le Sénat ? Surtout que cette proposition avait fait grand bruit. Elle s'attaque frontalement aux manipulations des instituts de sondages et des médias qui les diffusent. En particulier, la proposition de loi prévoit d'obliger les sondeurs à publier leurs données brutes. Ces données brutes sont constituées des réponses spontanées des sondés. Comme on le sait, elles font ensuite l'objet de redressements et tripatouillages en tous genres pour arriver au résultat souhaité, soit par intérêt politique soit pour faire vendre du papier. C'est sûrement pour cela que la proposition de loi a été enterrée. Car les magouilles des sondeurs doivent rester secrètes. Sinon, leurs sondages ne vaudraient même plus l'encre et le papier nécessaires pour les imprimer. C'est déjà pour cela que les entreprises de sondages ne respectent pas la loi et ne font pas figurer la possibilité d'obtenir la "notice" ou ne donnent pas dans cette "notice" tous les éléments exigés par la loi. Cela les forcerait à expliquer leurs méthodes de « redressement » des résultats. Et on pourrait alors comprendre bien des bizarreries et aussi pourquoi les résultats sont si différents d'un sondage à l'autre, d’une entreprise de sondages à l’autre. Mais, bien sûr, rien de tout cela ne se fera tant que l’alternance officialiste continuera. Mentir et truquer est une nécessité du système et ses médias ont besoin qu’une partie de leur travail de décervelage soit pris en charge sous la forme de pseudo enquête aux apparences scientifiques.

Dimanche, ouf, le monde normal reprend. Trucage et enfumage comme mamelles communes du média de service. Ici c’est « Le Journal du dimanche ». Il s’agit d’un sondage pour le premier tour des municipales à Lyon, où l’on apprend qu’il y aurait « une liste de Gérard Colomb, du Front de Gauche et du PRG ». Premier bobard ! Il n’y aura pas de liste avec le Front de gauche au premier tour à Lyon car le Parti de Gauche, au moins, n’ira pas avec Colomb. Tout le monde le sait. Sauf peut-être le trafiquant de sondage qui pose la question sur une configuration qui n’existe pas ? Bien sûr que non ! Le truquage est volontaire. Mais il compte sur la stupidité du lecteur pour que celui-ci ne se rende compte de rien. Qu’on en juge. Le même génial sondeur passe à la question du deuxième tour. Mais cette fois-ci la liste de Colomb s’appelle « liste du parti socialiste du PRG et d’EELV ». Le Front de Gauche a disparu. Que cela serve de leçon aux amateurs d’une liste commune avec Colomb : au deuxième tour ils sont expulsés au profit des arrivants EELV qui auront fait une liste séparée au premier tour. Une liste séparée, comme le Parti de Gauche souhaite qu’il y en ait une.

De l'inflation comme remède à l'anémie

Il en est de certaines idées comme de l’eau sous terre. Elles avancent doucement mais imparablement. Sous la roche écrasante de l’idéologie libérale et monétariste, d’autres conceptions vont leur chemin. Elles finissent par toucher petit à petit des secteurs imprévus. Ainsi ce monsieur Kenneth Rogoff, ancien économiste en chef au FMI qui enseigne actuellement à Harvard. Nous ferait-il une mélenchonite aigüe dans le journal « Les Echos » ? Voyez le titre de sa tribune : « Et si l’inflation était le meilleur antidote au poison de la récession ? » Mes lecteurs les plus attentifs que la chose économique ne rebute pas trop et qui supportent mes pesantes explications dans ce domaine savent que c’est là la thèse que j’essaie de mettre en débat. Je m’explique de nouveau avec l’espoir d’être assez efficace pour rendre service à ceux qui me lisent. Comment purger une dette quand on est un Etat ? Car ici, et pour l’instant je ne parle que de la dette de l’Etat. Plusieurs moyens se présentent. D’abord on peut penser arriver à rembourser la dette en améliorant ses recettes et en faisant des économies. C’est la méthode en vigueur aujourd’hui. Naturellement cette stratégie n’a aucune chance d’aboutir et maintenant tout le monde comprend pourquoi c’est l’inverse qui se produit. Je résume. Plus on fait de coupes budgétaires et plus l’activité se ralentit ; du coup les comptes publics se dégradent car les recettes fiscales baissent. Donc la dette augmente et ainsi de suite. Deuxième méthode : la banqueroute volontaire. Si la dette nécessite des coupes trop violentes, et qu’on ne voit pas de bout du tunnel possible, on peut décider de ne plus payer. C’est la banqueroute. Toute sorte de préteurs sont ruinés, certes, puis l’activité redémarre, car la vie continue et avec elle toutes les activités qui lui sont indispensables. Bien sûr les conséquences de ces ruines peuvent être dévastatrices du système tout entier. C’est néanmoins une option rationnelle. Surtout si la ruine se produit pour l’essentiel chez les autres comme ce serait le cas pour nous français qui sommes endettés « sur les marchés » c’est-à-dire à 80 % auprès d’agents financiers mondiaux. Cette option fonctionne car l’activité économique est un fait automatique : tous les jours il faut manger, aller venir, et ainsi de suite. La production et l’échange se recréent spontanément. Peu importe le temps pendant lequel se notent des pénuries. Elles finissent par disparaitre et le mouvement général après le désastre est que chaque jour la situation s’améliore alors que dans le cas où l’on persiste à vouloir rembourser, tout va plus mal chaque jour. La situation peut même être tout à fait brillante après une asphyxie. L’inconvénient de cette stratégie est dans la violence qu’elle engendre. Je ne pense pas tant au choc que toute la société reçoit par une certaine désorganisation qui s’observe. En effet la désorganisation commence bien avant ! D’ailleurs la lassitude des gens devant la pagaille est un des arguments qui permet de prendre la décision de spoliation des financiers. C’est pourquoi en Espagne et en Grèce il n’y a pas grand danger à passer à cette mesure compte tenu du chaos grandissant que provoque la politique d’ajustement structurel pour payer la dette. Ce qui est plus couteux c’est le climat politique qui en résulte. Car les financiers et les médias font alors des campagnes incessantes de déstabilisation et de sabotage. Les possédant craignent un pouvoir capable d’une telle audace et font tout pour le renverser. Les Etats-Unis organisent des complots et leurs marionnettes locales n’hésitent pas devant les plus basses besognes. C’est le scénario observé en Argentine et dans les autres pays de la transition post libérale en Amérique latine.

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Entre la médecine de cheval de la troïka et la banqueroute volontaire, il y a une méthode plus progressive pour liquider la dette de façon plus suave. C’est l’inflation. Avec un joli petit pourcentage d’inflation, petit à petit le stock de dette se dévalorise puisqu’il est établi dans une monnaie qui fond. L’inflation a aussi des inconvénients, cela va de soi. Son avantage est dans sa cause : l’injection de monnaie dans le circuit économique qui le revitalise et relance l’activité. La relance de l’activité peut être orientée cela va de soi. Il ne s’agit pas de prolonger la stupide politique de l’offre. D’abord on gèle la dette dans les coffres de la BCE puisqu’elle l’aura rachetée. Les comptes sont donc remis à zéro. Et on emprunte de nouveau, cette fois ci sur le marché intérieur. Les français stockent en effet l’équivalent d’un budget annuel de l’état sur leurs comptes épargne. Evidemment cette capacité ne se mobilisera que sur des projets connus et approuvés par les préteurs. C’est là que le plan de conversion énergétique par exemple trouve toute sa force. Et d’une façon générale le projet d’économie de la mer. A partir de cette courroie d’entraînement, toute l’activité redémarre. L’autre avantage de l’inflation provoquée est la stimulation des luttes de classes que cela déclenche. Les salaires aussi fondent et les salariés sont donc conduits à revendiquer ce qu’ils font d’autant plus facilement que la menace sur leur emploi recule du fait de la relance de l’activité. J’ai essayé de nombreuse fois de lancer cette hypothèse pour montrer qu’il n’y a pas qu’une seule politique possible, y compris du point de vue des normes de gens qui ne partagent pas du tout notre vision. Mes efforts n’ont pas abouti à ce jour. Chacun se souvient de la pauvreté des obsessions qui occupèrent mon échange avec monsieur Lenglet par exemple. Mais je crois que la propagation de climats insurrectionnels en Grèce et en Espagne va ouvrir des brèches…. « Comparée aux risques politiques sociaux et économiques que poserait la permanence d’une croissance lente après une crise financière telle qu’il n’en arrive qu’une fois par siècle la montée durable d’une inflation modérée n’est pas quelque chose à craindre, dit l’ancien économiste en chef du FMI ! Au contraire dans la plupart des régions elle devrait être adoptée »… C’est lui qui le dit !

Les USA par la porte arrière

On se souvient que François Hollande a ouvert son quinquennat en acceptant le principe du bouclier antimissile voulu par les nord-américains, rompant avec la doctrine française strictement dissuasive. Le Président a endossé la doctrine conçue par l’OTAN. Ce programme enferme chaque pays européen dans des capacités parcellaires, en sorte que seule l’OTAN, en tant que centre de commandement, disposera de capacités globales. Pire, au prétexte d’"inter-opérabilité" dans l’alliance atlantique, la nouvelle doctrine programme la mainmise de l’industrie de défense étasunienne sur ce qu’il reste d’indépendant en Europe dans ce secteur.

Un nouvel élément vient renforcer mes inquiétudes. Le 17 avril 2013, Le Canard enchaîné révélait que la Direction Interarmées des Réseaux d’Infrastructures et des Systèmes d’Information (DIRISI) et Microsoft Irlande étaient sur le point de reconduire pour quatre ans un accord cadre datant de 2009. Elle porte sur le maintien en condition opérationnelle des systèmes informatiques du ministère de la Défense. Pourtant, selon l’hebdomadaire, dès 2008, le rapport d’un groupe de travail de la Direction Générale des Systèmes d’Information et de Communication (DGSIC) du ministère de la Défense évoquait le risque d’une "perte de souveraineté nationale" vis-à-vis des Etats-Unis. Le rapport dit ouvertement que la NSA "introduit systématiquement des portes dérobées (back door)" dans les logiciels exportés.

Le contexte doit également nous inciter à l’extrême prudence. On doit se souvenir du récent scandale lié au Prism ! Ce programme nord-américain de surveillance électronique permet à la NSA de collecter des données d’étrangers. Notamment européens. Cette histoire allonge la longue liste des révélations sur l’espionnage des Etatsuniens en Europe. En 2000, la Commission européenne se disait ainsi « préoccupée » par les activités du réseau d’écoute mondial Echelon. Mais en 2010, elle a accepté que les Etats-Unis surveillent Swift, société basée en Belgique qui sécurise, au niveau mondial, les flux financiers entre les banques.

Alors qu’il avait pris l’engagement à faire de la cyber défense une priorité, François Hollande, Chef des armées a-t-il laissé le ministère de la Défense, dans des conditions particulièrement opaques, renouveler le contrat qui le lie à Microsoft Irlande ? Reste que les services de renseignement étasuniens ont bien la possibilité de s’introduire au cœur de notre sécurité nationale.

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223 commentaires à “Ayrault et Hollande, les nouveaux Américains”
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  1. bernard hugo dit :

    202 - JCM 31 "Sûr que la gauche et la droite, ce n’est pas pareil, ça ne sera jamais pareil, mais là !" Pas si sûr que toi. Avec la droite l'ennemi est clairement identifié. Les compères nous allument de face ! Voyez Sarko qui n'a pas entrepris en 5 ans ce qu'a déjà liquidé Hollande et sa troupe de véreux en 1 année. D'ailleurs le témoignage de ce type de droite, membre de l'UMP, Condamin-Gerbier, relativise bien les choses sur les prétendues vertus de la gauche. Avec la gauche technocrate-libérale, nous avons affaire à une caste parvenue qui utilise sa réputation pour nous tirer dans le dos. (symboliquement et parfois réellement) Ces trahisons de la gauche ne datent pas d'hier. Elles jalonnent l'histoire du mouvement ouvrier. N'oublions pas les républicains de 1848 qui en Juin 48 firent tirer sur les ouvriers parisiens. Il y eut plus de 3000 morts et 11000 déportations. En Allemagne ce sont les sociaux-démocrates qui firent assassiner Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht.

  2. semons la concorde dit :

    Merci à tous les camarades qui mettent des liens intéressants pour éclairer notre lanterne. J'ai regardé in extenso celui sur les évadés fiscaux. Ce qui est clair, c'est que nos banques sont devenues hors la loi par leurs pratiques de blanchiment et l'opacité totale qui recouvre ces pratiques. A moins de nationaliser tout le système bancaire utile à l'état et à l'ensemble de la population, je ne vois pas comment en sortir. Ces pratiques sont comme un cancer qui phagocyterait tout le tissu sain de la société. Celui qui s'attaquera à ce problème aura besoin de beaucoup de sagacité et de poigne. Bérégovoy en est mort, lui qui s'était attaqué à la corruption des élus et qui reprochait (déjà) à son parti sa dérive financière. Depuis, on est passé de la dérive au système organisé. Pauvre PS dont la tête et coeur sont passés à droite toute. Que les élus s'accrochent à ce parti comme des moules à leur rocher, je peux le comprendre. Mais que les adhérents de base, devant l'ampleur des dégats qui s'annoncent, ne déchirent pas leur carte du parti et ne la leur renvoie pas, ça je ne peux pas le comprendre.

  3. citoyenne21 dit :

    Et concernant ce jeune qu'on a embastillé pour deux mois ferme, juste parce qu'arrêté lors de la manif pour tous et ayant refusé le fichage génétique ? N'est-ce pas une honte pour un gouvernement qui se dit de gauche que de mettre en prison des jeunes au casier judiciaire vierge ?

  4. françois dl dit :

    @203 bernard hugo et ce sont aussi des socialistes Français au pouvoir dans l'aprés 2eme guerre mondiale qui ont maté les mineurs grévistes en faisant donner la troupe armée de fusils et de canons faisant des dizaines de victimes.Pourtant les mineurs avaient donné de leur part de charbon durant la guerre pour que les parisiens se chauffent. La reconstruction du pays est dûe aux efforts incessants demandés aux mineurs et c'est ce toujours plus de travail pour toujours moins de salaire qui les avaient amenés à se mettre en grève.

  5. jacques G. dit :

    Suite au GMT, va t on revoir fleurir des slogans et des tags sur tous les murs de France comme en Espagne dans les années 80 ou tous les espagnols de l'apres franquisime demandaient que les bases américaines dégagent de leur territoire;partout on pouvait lire ce slogan..US. GO HOME...Plus de trente ans apres ce slogan reste d'actualité pour des raisons différentes.

  6. jean ai marre dit :

    Webmestre,
    Je vous réitère mes encouragements, pour la bonne tenue de c blog, même si comme Hermier, je ne comprends pas tout et si qq fois je suis dépité.
    Pouvez vous me dire comment je dois procéder pour lire le billet de Jean-Luc sur Baroso,''Réactionnaire "?

    202 JCM31:
    Tout à fait d'accord avec toi, en symbiose sur tous les mots, mais on fait quoi ?
    Le procureur de la République, Monsieur De Mongolfier, a eu entre ses mains une liste de 8000 noms, et à été surpris que Woerth n'en ai eu que 3000 !
    Ce procureur déclare : Je rêvais d’un grand procureur financier avec des compétences très claires. En réalité, nous allons nous retrouver face à une architecture judiciaire compliquée puisque ce procureur aura des compétences concurrentes avec celles du procureur de Paris. J’ai peur qu’on le contourne fréquemment et qu’on lui confie, peu d’affaires
    "
    Ce système est pervers puisqu’on ne peut poursuivre en matière fiscale que ce que l’exécutif a décidé que nous laisser poursuivre. E Cela nous donne l’impression, à nous autres magistrats, de prêter la main à une inégalité fondamentale : certaines fraudes relevant du judiciaire, et d’autres de la seule volonté de l’exécutif. C’est incompréhensible aux yeux du grand public : on lâche les chiens sur des vols portant sur des sommes relativement modiques et, dans le même temps, on tient les magistrats à l’écart sur les affaires financières de grande ampleursOui. Contrairement au Fisc, les magistrats ne peuvent pas demander aux justiciables qu’ils soupçonnent de fraude fiscale de s’expliquer sur le décalage entre leurs revenus et leur train de vie.
    Qu'est ce qu'on fait ?

  7. odp dit :

    Si je peux me permettre une explication plus crédible de ce silence médiatique, c'est parce que Yougov est un institut de sondage inconnu, que c'est le premier sondage réalisé par cet institut en France sur ce sujet, que toutes les élections partielles ont montré une forte percée du FN et l'absence du FdG, et que le sondage mensuel de Paris Match, qui lui a un historique beaucoup plus long que celui de Yougov, montrait une forte percée du FN et une stagnation du FdG. .

  8. vm dit :

    @j'en ai marre
    Pour Barroso "Réactionnaire", il faut cliquer en haut à droite sous le bandeau mobile (mais ça n'apparaît pas tout le temps). Voici l'adresse : "L'exception culturelle :la supercherie".

  9. bernard hugo dit :

    Le « tous pourris » résume le plus petit commun dénominateur du mécontentement populaire, percevant confusément mais radicalement qu’on les presse comme des citrons et qu’on les roule dans la farine, à gauche comme à droite, tandis qu’une caste s’engraisse sur leur dos et que la majorité (les nouvelles classes moyennes) bénéficie des retombées produites par les gains de productivité. C’est me semble-t-il ainsi qu’il faut essayer de comprendre aussi bien l’abstention durable que le vote de plus en plus ample en faveur de l’extrême-droite dans toute l’Europe. Je rappelle qu’en France c’est seulement à partir de 1984 que Le Pen sort de son ghetto, qui voisinait jusque là autour des 1% du vote ranci fascisto-pétainiste, c'est-à-dire au lendemain du virage libéral entrepris par le gouvernement de gauche, abandonnant la classe ouvrière à la casse de ses usines, de ses banlieues et au chômage de masse. J’ai quand même l’impression que le PCF dans sa majorité (si j’en juge par par l’intervention de Pierre Laurent aux « assises nationales … » continue à croire en « une vraie politique de gauche » qui suppose implicitement la volonté de ramener le PS au bercail de son camp naturel et donc une pression politique suffisante pour l’y contraindre. Je crois au contraire que c’est la lutte des classes qui tranche la question (le refus de l’amnistie des syndicalistes a posé le clivage comme l’a fort justement dit Jean-Luc) et c’est en fonction de cette rupture de classe (le PS ne peut pas assumer électoralement cette rupture et laisse perdurer l’ambiguité car c’est la condition différée de sa survie politique) qu’on peut envisager une stratégie politique qui ne se contente pas de la prochaine échéance électorale. Avec ses heures de gloire héroïques, le PCF a lui aussi un lourd passif de vilaines gamelles qui, ajouté aux connivences avec les ignominies solfériniennes risque fort de l’entrainer lui aussi dans le désastre.

  10. naif dit :

    jacques G. dit à 14h34
    "Suite au GMT, va t on revoir fleurir des slogans et des tags sur tous les murs de France comme en Espagne dans les années 80..on pouvait lire ce slogan..US. GO HOME...Plus de trente ans apres ce slogan reste d'actualité;"
    Les Espagnols n'avait que 20 de retard sur nous. J'ai connu ce slogan sur les murs de mon quartier, il reste encore des traces, il faut dire que la peinture était plus résistante et polluante dans les années 50. Il s'agissait de fermer les bases militaires US installées en France après la guerre. US. GO HOME ! nous apprenions tout juste à parler anglais en plus du Français. Maintenant grâce à l'exception culturelle Française nous parlons l'anglais presque couramment ! (Humour)

  11. JCM31 dit :

    @ B.Hugo.Il y a un peu de provocation à cet instant. Je pense connaitre un peu l’histoire et en utilisant quelques phrases qui ne m’appartiennent pas, puisqu’elles sont de Charles Palant, dont j’ai bien compris le sens et surtout situé le niveau de la monstruosité lorsqu’il les cite. Il ne manquerait plu que cela que l’homme normal avec sa bande de véreux, se transforment en plus en bachar. Cela n’enlève en rien cette colère contenue que j’ai au fond de moi. Les trahisons que j’ai subi à travers L’ANI, le TSCG et celles qui nous pendent au nez avec le GMT ainsi que cette nouvelle tentative de holdup sur nos retraites qui vont totalement à l’encontre d’une véritable politique éco socialiste. Je reste profondément à Gauche. En ce moment, j’ai l’impression de porter à bout de bras notre ambitieux projet qu’est notre programme « L’Humain d’abord ». Lorsque l’on constate les difficultés rencontrées pour rassembler toute la Gauche, alors que nous subissons les pires régressions à tous les niveaux, il y a quant même de quoi se poser des questions. Lorsqu’une partie du PS se déplace juste pour venir vérifier l’état de la plomberie, sans se préoccuper du sinistre qui va se produire du fait des erreurs commises. Que tout cela ne mobilise pas plus que ça, compte tenu de la prédation que nous subissons déjà, avec les dégâts terribles que cela va engendrer et qui sont déjà bien perceptibles par un grand nombre. Avec cette détestable situation de la position du « cul entre deux chaises » de ceux qui ont tout compris au PS et qui n’osent pas rompre, mais au contraire brouillent les cartes et installent la confusion. Et après on s’étonne du manque de compréhension, d’adhésion avec cette dispersion, ces comportements d’égarés qui se précipitent vers le front de la honte. Il y a des fois ou la provocation est salutaire, moi elle me soulage. Egalement, Je ne me suis pas laissé ensabler et ces injustices avec ces comportements inadmissibles me révoltent profondément.

  12. sergio dit :

    @ bernard hugo et françois dl : effectivement les étiquettes "droite", "gauche", "socialiste", "démocrate", se vident rapidement de sens quand les gouvernants d'un parti n'ont plus de compte à rendre à leurs électeurs ni à leur parti. Ils trahissent pour s'enrichir et garder le pouvoir et leurs clientèles rapprochées, pactisent avec l'adversaire pour sauver leur ordre.
    Le drame est qu'en occultant les propositions du FdG et en caricaturant leurs porte-parole comme Jean-Luc *, en légitimant le FN et ses représentants, les médias invitent tous les citoyens déçus et conditionnés à ne plus participer aux élections et aux mobilisations politiques et syndicales. (Et encore je ne parle pas des bouillies idéologiques toxiques que fabriquent des "intermédiaires" comme la Cfdt ou les institutions européennes). L'UMP Lefevbre a été élu avec moins de 8 % des inscrits il y a quelques jours ! Chez Cahuzac, presque 60% d'abstentions (56 % exactement si je ne me trompe pas) !
    Il faudra méditer si on parvient à édifier la VI e République à délégitimer toute élection ou tout vote à moins de 50 % des voix par exemple.
    * Au fait que fait Clémentine Autain dans le "Magazine du Monde" du 4 mai à déblatérer contre Jean-Luc ?

  13. cr_sud dit :

    @203 Semons la Concorde
    Certains économistes (Lordon par exemple) disent que ce qui pose problème à la base est la taille des établissements bancaires. Ce reproche aux tailles des banques était fait pour diagnostiquer les causes possibles d'un risque systémique, suite à la Crise Subprimes de 2008. Mais la taille est un problème dans le cadre de la fraude fiscale. En effet, la taille permet une présence mondiale partout où l'arbitrage fiscal est possible.
    A mon sens, pour le bien commun, limiter la taille de chaque établissement financier et interdire le regroupement et les fusions / OPA au-delà d'un certain seuil est une mesure de bon sens qui devrait être organisée au niveau européen et mondial. Marre d'avoir des puissances financières et bancaires jouant les gros bras avec les Etats, et pouvant créer des problèmes sur les 2 volets (stabilité économique et fiscalité).
    Pour les désarmer, il faut légiférer pour les limiter. Sinon, le reste est du blablabla: quelles que soient les mesures prises, il y aura des parades, avec l'ingénierie financière et patrimoniale...

  14. JCM31 dit :

    @ Jean ai marre.
    Honnêtement, je ne sais quoi te répondre. Trop technique. Par facilité et encore par provocation, je te dirais, il faut renverser la table et que la justice soit au service du peuple et des citoyens. Qu’en 1789, ils ne se sont pas trop posé la question. Les tricheurs ceux qui complotent et mettent à bas la République doivent répondre de leurs actes et si le système ne le permet pas parce qu’il a tout verrouillé et bien il faut le changer.(mais en avons nous les moyens ?) Que ce à quoi nous assistons actuellement et nous ne sommes pas encore au bout de nos surprises et abominable et les crapules qui en jouissent avec les privilèges qui se sont octroyés doivent êtres jugés par une justice totalement libre et indépendante et réparer s’ils sont reconnus coupables. Je ne sais pas si ça répond à ta question, mais voilà ma réponse « facile » et tampis si la foudre tombe sur moi. Merci aux camarades qui ont rappelé les événements peux glorieux, d’un parti qui se nommait socialiste aussi à cette époque. J’ose espérer que l’évolution entre temps a fait son chemin et que nous ne revivrons jamais de telles barbaries. Je n’en suis pas convaincu.

  15. Magda Corelli dit :

    Je viens de découvrir cette vidéo. C'est Jean Luc Mélenchon qui parle du Grand Marché Transatlantique. Quelques minutes seulement et on sait tout.

  16. tricot dit :

    A quand un régime de retraite égalitaire avec le même calcul et la même caisse qui gère et qui nous font gagner de l'argent dans la gestion et du temps pour les retraités qui galères pour obtenir leur droits.
    Les cas particuliers doivent se gérer quand les gens sont en activités (pénibilités, contraintes etc.) c'est dans les salaires ou primes qu'il faut faire la différence. La retraite doit être la même pour tous puisque nous sommes tous dans la même situation a ce moment là. Merci.

  17. bouchard dit :

    Une nouvelle fois le président va s'attaquer aux petits retraités et là qui va nous défendre ? Je ne vois personne mettre en place une manifestation. L'Etat sait bien que nous sommes impuissant pour descendre dans la rue. Il faudrait un chef de file. J'ai beau chercher je n'en trouve pas. Devons nous alors nous résigner et continuer de payer de plus en plus ? Je ne fais pas partie des retraités qui partent en vacances toute l'année comme on veut bien le laisser entendre. Stop aux idioties et surtout arrêtez de dire que nous sommes tous des nantis. Je galère tous les mois, comme beaucoup de mes semblables.

  18. Pour le changement, il est temps de commencer. Les lois délibérées et votées sur les retraites ne sont pas des réformes, mais la continuation d’une politique visant à installer pour les humains un système identique aux abeilles ou un individu ordinaire, suivant sa nourriture et suivant la pénibilité de son travail, voit son espérance de vie varier de quelques semaines à plusieurs années. Les « bas salaires » mourront de plus en plus jeune pour payer les retraites des « hauts salaires » qui vivront de plus en plus vieux.

  19. france fromard dit :

    Je participe aux activités de plusieurs associations de personnes en grande difficulté (épicerie solidaire, soutien scolaire etc.) et je me rends compte, sur le terrain, que les plus pauvres trinquent beaucoup avec les foutus plans d'austérité du gouvernement. Quid des riches qui devaient être les premiers concernés? Au nom de tous les sans voix merci Jean Luc de donner la parole aux plus humbles.

  20. AZAÏS Denise dit :

    Ah ! J'ai vu que tu avais mis des guillemets à gouvernement de "gauche". Tu progresses.
    Il faut nous détacher complètement d'un parti qui enterre la gauche au bénéfice, en plus, de la blondasse et de sa politique pestilentielle. Pour qu'un jour on n'entende plus les gens dire que la droite et la gauche c'est pareil, il faut divorcer. C'est toujours douloureux un divorce et là les "amis" seront obligés de prendre parti et le Front de gauche y gagera doublement. Plus d'adhérents et plus de retour de la confiance des électeurs.

  21. Gérard Marcel Zimmermann dit :

    Excellent document analytique, dialectique, mais trop académique. Le front gauche, dont je me réclame, est dans l'obligation de parler clair aux Français et au monde. Le texte devrait résumer sa thèse principale, car une des règles de la communication sociale, c'est des mots clés. Brefs, concis, decisifs et proactifs qu'il faut á Mélenchon pour éviter de tomber dans les extrêmes hypocrisies verbales des enfumeurs de l'extrême droite.
    Il est clair que Hollande et son équipe tournent le dos aux vrais intérêts nationaux de la France. Les prochaines élections devront leur infliger une déroute colossale, quitte á les traduire en justice par la suite pour haute trahison. En démocratie, on peut voter. Alors, allons-y de façon claire et directe.

  22. Froidurot François dit :

    Il serait totalement absurde d'avoir une vision catastrophiste du score du FN à Cahuzacland et ailleurs. Certes, pour l'instant, la stratégie solférinienne d'instrumentalisation et de dédiabolisation de la dynastie Le Pen fonctionne. Cette stratégie est consciemment mise en oeuvre par le bras armé médiatique de l'oligarchie. Son objectif est clair. Bloquer tout mouvement de l'électorat populaire vers le Front de gauche. Il faut d'ailleurs relativiser le succès de la manoeuvre en prenant en compte le contexte politique local des scrutins de l'Oise et du Lot. Si une partielle avait lieu aujourd'hui dans le 93 ou le 94, c'est sans doute le FG qui devancerait les solfériniens !
    Sur les 46% du FN dans cette circonscription du Lot, il y a incontestablement une part significative d'électeurs de gauche qui resteront des électeurs de gauche ! Si l'on prend la peine de discuter avec les "vrais gens", on se rend compte que beaucoup n'hésitent plus à utiliser le vote "Marine" pour signifier leur rejet de l'oligarchie prédatrice, tombant ainsi, certes, dans le piège qui leur est tendu, mais en y mettant un autre contenu. Nous ne sommes pas dans les années 30 ! C'est la révolution citoyenne qui s'avance à l'échelle mondiale (Brésil, Turquie, Grèce...), pas le fascisme !

  23. Anne Furic dit :

    Bonjour
    Je fais partie des 4 millions d'électeurs aux quels Hollande a volé leur voix. (Alors pourquoi pas une pétition avec un objectif minimum de 4 millions de signatures ?)
    Tous les jours je me demande comment sortir de cet horrible chantage électoral qu'est devenu le vote front républicain contre le FN. Ce chantage qui nous pousse à voter utile dès le 1er tour, ce qui enlève nombre de voix d"électeurs potentiellement convaincus par les arguments FdG, à voter au 2e tour pour "la gauche" comme disent les média pour parler du PS, donc à être trahis systématiquement. Je me suis faite la promesse solennelle de ne plus jamais voter PS moi qui ai même voté Chirac à cause de ce minable Jospin, j'en ai raz le bol que mon vote ne compte pas !
    Cette trahison du PS se produit à chaque fois que la situation réclame un choix politique entre courage et renoncement aux promesses. Depuis le début du 20e siècle, ces trahisons PS, en dernière analyse, dans les faits, en sous-main, aboutissent à soutenir la réaction, la droite, les facho, la répression policière, le fric, etc. Que ce soit la Guerre d'Espagne et la guerre d'Algérie ou la Guerre en Irak et en Lybie, le gaz de schiste ou les paradis fiscaux et les banques, la retraite à 60 ans, la soit-disant dette et tutti quantti.
    Qui, parmi les électeurs FdG, est près à revoter PS après 10 ans de la droite revenue grâce à Hollande ? Et même aux élections locales, le problème se pose. Ne faut-il pas boycotter le PS, tant qu'à ne pas pouvoir, nous FG, dépasser son score ? Si Sarkozy avait été réélu il y a un an, dites-moi ce qui aurait pu se passer autrement car, à part les impôts un peu plus élevés pour les très riches - mais je demande à voir si je ne vais pas payer plus avec ma retraite de 1100 euros, sinon, tout le reste semble kif kif, non ?


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