12juin 13

Le gouvernement grec ferme l’entreprise publique de télévision. C’est-à-dire une chaîne internationale, 19 chaînes régionales, six radios, un magazine de programmes de télévision, un site internet et la totalité des archives nationales audiovisuelles. Trois mille personnes sont débarquées. Même la dictature des colonels n’avait pas osé. Pourtant cette décision monstrueuse est parfaitement logique. Elle est même sage du point de vue qui guide l’action du gouvernement qui a déjà accepté la dictature de la troïka. (Attention : je suggère au journal « Libération » de recopier les phrases qui suivent pour les citer hors contexte et titrer « Mélenchon trouve sage la fermeture de la télévision grecque »). A quoi sert une télé publique quand il y a déjà des chaînes privées qui ne coûtent rien à l’Etat ? (un tweet pour Aphatie : « Selon Mélenchon la télé publique coûte trop cher ! ») Il est logique que le raisonnement du moindre coût, en tout et pour tous les sujets, conduise à cette décision. Il n’y a aucune limite à l’extension du domaine d’application de ce raisonnement. Pour les libéraux, tout ce qui est public est illégitime. Tout ! On entend dire parfois que les libéraux voudraient réduire l’Etat à ses fonctions régaliennes. C’est faux. L’armée et la police par exemple sont d’ores et déjà en voie de privatisation comme le montre la prolifération des officines de sécurité dans tous nos pays et celle des compagnies de mercenaires déjà à l’œuvre en Irak et en Afghanistan. Tout, absolument tout, sera donc privatisé soit par mise en vente des secteurs publics soit par leur disparition pure et simple. Bien sûr nous allons dire haut et fort notre indignation et réciter les diverses mantras d’usage sur de tels sujets. Mais il ne se passera strictement rien. (« Le Monde : « Mélenchon pense qu’il est inutile d’agir contre la fermeture de la télé grecque ») L’Union européenne et les eurobéats nous ferons dévaler la pente libérale jusqu’au bout. flyerA5.inddLe Parlement européen, avait bondi pour condamner le changement d’une attribution de fréquence au Vénézuéla ! Cette fois-ci la Commission s’est contentée de « prendre note » de la décision du gouvernement grec en rappelant que c’est une décision souveraine. Le comble de l’hypocrisie. Bien évidemment dans la mesure où il s’agit cette fois-ci de médias on doit s’attendre à l’expression de beaucoup d’émotion. De belles tartines de bons sentiments seront beurrées en public. Mais il s’agit tout de même d’un gouvernement d’union nationale en Grèce. Imagine-t-on que les socialistes et la droite vont se tirer dessus eux-mêmes ? Quelqu’un a-t-il l’intention de leur poser à Paris une question gênante ? Allons donc ! Je conseille donc de ne pas se laisser manipuler. Inutile de courir devant. Voyons ce que vont déclarer et faire les sociétés de rédacteurs et autres comités de vaches sacrées dans les différentes rédactions « prestigieuses » du pays. Voyons comment elles expliquent que le libéralisme s’applique à tous sauf à elles ! Pourquoi prendre seuls à notre charge de défendre la main qui nous frappe ? La vérité est que la disparition de ces outils de propagande officialistes n’a aucune espèce de conséquences concrètes pour nous. Que rabâchaient du matin au soir les « journalistes » éthiques et indépendants de ces organes de presse ? Qu’il n’y avait « pas d’autre politique possible ». Ils sont servis ! Les défendre est une posture médiatiquement profitable. Mais elle ne saurait être aveuglée.

La liberté qu’il s’agit de défendre c’est celle d’une caste en accord avec le système, qui l’a bien défendu et qui renvoie systématiquement dos à dos victimes et bourreaux. Il s’agit d’un milieu qui permet sans broncher une surexploitation des précaires et intermittents absolument éhontée. On ne saurait défendre la liberté de la presse et le droit à l’information en donnant l’impression d’avaliser les privilèges moraux et matériels d’une caste. Je ne défendrai pas la télévision publique grecque sans rappeler ce que doit être un vrai service public de l’information. On ne défendra pas le service public de l’information sans parler des conditions de sa démocratisation. On ne défendra pas la télévision grecque sans exiger que soit dénoncée la politique qui conduit à cette monstruosité et notamment celle qui frappe tous les jours les pauvres gens. On ne défendra pas les journalistes sans rappeler que les métallos, les cheminots, les hospitaliers, les enseignants, qu’ils méprisent et ridiculisent le reste du temps, dont ils ont dénoncé sans relâche les « privilèges »et contre qui ils ont soutenu avec zèle toutes les mesures qui les frappaient sont eux aussi dignes de respect. Bref notre indignation contre une mesure insupportable ne doit pas fonctionner comme un blanc-seing et une amnésie. Au contraire il faut que l’exécution de la télé publique grecque fasse réfléchir les personnels des médias. Il faut qu’une prise de conscience s’opère dans leurs rangs. Il faut qu’elle aille au-delà du cercle des précaires et des techniciens déjà majoritairement conscients et politiquement convaincus, jusqu’aux bureaux où trônent les bons statuts professionnels. C’est là qu’il est temps d’ouvrir les yeux. C’est là qu’il s’agit de comprendre de quel monstre est en train d’accoucher la hiérarchie des normes à laquelle tous ces gens ont cru et qu’ils défendent chaque jour. A eux de comprendre que la liberté de penser et de s’exprimer n’est pas menacée par les « rouges » mais par ceux qu’ils ont adulé et par les normes qu’ils ont encouragées. Vous verrez : il ne se passera rien. Rien. La sphère médiatique est la deuxième peau du système, pas son antidote.

Après le meurtre, à quand la dissolution ?

Cette semaine j’avoue que j’ai broyé du noir. Le meurtre de Clément Méric m’a sonné. Pas seulement politiquement quoi que ce soit là un grand malaise pour moi. Mais dans une dimension purement humaine. Pourquoi ce visage si jeune m’obsède-t-il ? J’ai beaucoup pensé à ce jeune homme dont je découvrais au fil des heures des aspects de la personnalité qui le rendait touchant de pure et brûlante sincérité. Et la dimension criminelle du geste qui l’a tué m’a saisi d’effroi. Clément  Méric est mort quasi sur le coup parce que l’arête de son nez est entrée dans son crâne. La perforation l’a plongé immédiatement en coma phase 4. Celui qui l’a frappé à cet endroit avait nécessairement conscience de ce qu’il faisait. En effet, les amis sportifs qui connaissent quelque chose aux questions de combat m’apprennent qu’on ne peut parvenir à ce résultat à poing nu, sauf à se détruire le poing. Raison pour laquelle personne ne frappe jamais cet endroit du visage en boxe ou combat. Si donc celui qui a frappé l’a fait c’est qu’il savait son poing protégé du choc. Et donc qu’il savait la violence du coup qu’il donnait. Le procureur avait incriminé un « homicide volontaire ». Le juge d’instruction a requalifié à la baisse. J’en suis pantois. Pendant que je mâchais ces cendres, me parvenaient par intervalle les échos de la sphère médiatique. Dans une absolue irresponsabilité et paresse intellectuelle, elle  renvoyait dos à dos les protagonistes du drame. D’aucun n’hésitèrent même pas à en faire quasiment une querelle de clients venus à des soldes de chiffon. Au fil des heures on a vu aussi se construire une barrière de protection médiatique autour des Le Pen pour empêcher que le lien soit fait entre les groupuscules de cette mouvance et leur vaisseau amiral : le parti de Marine Le Pen. Mon ami Alexis Corbière a publié une note qui est une véritable bombe par le nombre des renseignements qu’elle contient ! Comment comprendre que des nuées de photographes et de journalistes ont fait les beaux dans le bistrot d’Ayoub sans voir l’effroyable tableau qui se trouve derrière lui. Cette cécité est-elle le résultat d’une commande, ou seulement un effet du panurgisme médiatique, ou un effet d’auto-aveuglement ? J’en parle.

La dissolution des groupes violents comme mesure durable

Dans les suites étranges de cette séquence politique j’ai noté aussi le barrage construit contre la dissolution des groupuscules d’extrême-droite. J’ai capté qu’on consultait ici et là sur les plateaux des « experts ». On se gardait bien d’indiquer depuis quel balcon chacun parlait. Pour l’un d’entre eux au moins je savais cependant qu’il appartenait à une fondation de droite. Je connais l’argumentaire. C’est le même depuis quinze ans. Ces soi-disant experts concourent à l’expulsion des politiques, réputés « partisans », au profit de prétendu techniciens supposés impartiaux. Dans le cas qui nous occupe c’est spécialement choquant. L’expérience historique et militante est une expertise autrement plus informée que le point de vue prétendument « technique ». Le journal « Libération » aurait gagné à demander l’avis des partisans de la dissolution plutôt que de nous infliger ses deux pages prétentieuses de leçons « d’experts » pour servir la soupe très suspecte du refus de dissoudre ! Juste histoire de respecter un minimum d’équanimité entre deux séances de confusion organisée. Comment oublier que cet inepte journal pourtant issu du maoïsme militant a été capable de publier dans le même numéro un éditorial dénonçant la violence des bandes organisées et l’ambiance tendue dans la manifestation contre le mariage pour tous, et, quelque pages plus loin, un reportage valorisant « l’ambiance bon enfant » et paisible qui y régnait.

Au demeurant ici le raisonnement des adversaires de la dissolution est démenti par l’expérience historique. C’est en dissolvant les ligues fascistes que la France parvint à désorganiser la force qui partout ailleurs en Europe avait fini par prendre le pouvoir. L’exception française, celle du Front populaire au milieu d’une Europe brune, n’a pas d’autre origine. La dissolution des ligues était le point un du programme du Front Populaire. S’en souvient-on ?

Dissoudre, paraît-il, n’empêche pas la reconstitution des groupes. « Au contraire » prétendent même certaines bonnes âmes. Cet argument méconnaît un point décisif. Les groupes ne se reconstituent que si on les laisse faire. La « tentative de reconstitution de ligues dissoutes » est également répréhensible. Elle est punie. Par conséquent l’argument selon lequel la dissolution n’empêche pas les groupes de ses reconstituer ne vaut qu’en raison de la faiblesse et la pusillanimité de ceux qui dissolvent. Une fois le groupe dissout, ses membres doivent être surveillé et leurs tentatives de reconstitution peuvent être poursuivies. Ainsi la dissolution peut-elle produire tous ses effets. Le principal de ces effets est la désorganisation, la confiscation des moyens matériels et la dissuasion d’appartenir à un groupe sous surveillance. Cela revient à se demander d’où viennent et comment se propagent les pratiques et les idées. Elles ne tombent pas du ciel. Il leur faut un terreau, certes, mais pas seulement. Il y faut surtout un agent opérateur qui en tire parti et l’ensemence. Cela est vrai à droite comme à gauche. C’est une organisation qui est capable de se donner un mode opératoire, une stratégie et une tactique pour élargir sans cesse son audience ou l’impact de son action. Dissoudre brise le tout. Dissoudre ouvre un espace de récupération et donc de dilution. Pourquoi croyez-vous que madame Le Pen se prononce pour la dissolution de ce groupe sinon parce qu’elle se prépare à en accueillir les membres et davantage encore les sympathisants.

Face à des groupes de cette nature c’est la détermination qui compte. La protection médiatique accordée depuis le meurtre a été un encouragement pour cette mouvance qui s’est sentie reconnue et validée par l’impunité qui lui a semblé acquise. Loin de baisser le nez, dans la honte du meurtre et la crainte du châtiment, ils se sont enhardis. Dès le lendemain des violents attaquaient une femme voilée dans l’Oise. La queue de cortège à Rouen était aussi prise à partie. En fait une semaine après le meurtre de Clément Méric, les menaces et les provocations des groupes d’extrême-droite continuent de plus belle. Dans le Cher, le Bloc identitaire menace et fait savoir à : « tous les soi-disant antifas que, si ils viennent agresser des militants comme à leur habitude, la mort peut être malheureusement au tournant. » Ce genre de déclaration est le résultat direct des caresses médiatiques. Dans le Lot-et-Garonne, à l’occasion de l’élection législative partielle, la candidate du Front de Gauche a vu ses affiches recouvertes d’inscriptions antisémites. Dans ce dernier cas, l’activité repérée de groupuscules d’extrême-droite, manifestement Renouveau national ou Bloc identitaire, détruisant les affiches de gauche, va de pair, dans une répartition des rôles évidente avec la campagne du FN qui, elle, n’est jamais visée par ces brutes. Enfin, de nombreux témoignages attestant de violences verbales contre des militants antifascistes ou du Front de Gauche nous reviennent. Cette rage inonde aussi les réseaux sociaux, les commentaires des blogs, etc. Incontestablement, tous les indicateurs attestent une montée en puissance de l’agressivité des groupes d’extrême-droite. Si Valls tergiverse encore, s’il ne réprime pas la totalité de la mouvance, la situation s’aggravera. Jusqu’à ce qu’un nouveau palier de violence soit franchi. Ce que j’écris ici est de l’ordre de la prévision plutôt que de la crainte. Mes lecteurs militants doivent en tirer des conclusions pratiques réalistes et raisonnées. Déjà dans tous nos comités nous avons commencé la sensibilisation de nos adhérents que nous appelons à la vigilance, bien sûr, mais surtout à l’action déterminée.

Les tendresses du « Monde » pour le FN

Un moment je me suis demandé si je n’allais pas devenir la tête à claque du show médiatique qui a entouré le meurtre de Clément Méric. Ainsi quand j’ai entendu par exemple Christophe Barbier de « L’Express » interroger le sénateur Jean-Vincent Placé sur la responsabilité de mon langage dans « le climat de violence ». La formulation de sa question reprenait mot pour mot les arguments du barbare Serge Ayoub. Je connais le sens de cette pose éditoriale. Ce genre de question, du seul fait de leur formulation puis de leur répétition par toute la volière médiatique, fabriquent comme on le sait un environnement. J’ai d’ailleurs retrouvé l’argument tournant en boucle sur les réseaux sociaux venus aussi bien de l’extrême-droite que du PS. J’avais la nausée. Auparavant nous avions eu droit à une longue série de dénonciations indignées des mêmes contre la « récupération politique ». L’opération permettait bien sur de stigmatiser le Parti de Gauche. Mais surtout elle avait deux visées concrètes : si la riposte au meurtre ne doit pas être politisée c’est que le fait qui l’engendre ne l’est pas lui non plus ! Bref il n’y a pas meilleur moyen de transformer en fait divers un meurtre politique ! L’autre résultat était d’isoler la mouvance « anti-fa » présentée comme sectaire et hostile à toute forme de présence de militant politique. En réalité il s’agissait d’isoler les « anti-fa » seuls avec l’espoir de débordements violents. C’est contre cette manœuvre que mes amis s’arcboutèrent en entourant d’amitié, de solidarité et de camaraderie les réseaux anti-fa avec lesquels nous étions en contact tout au long de la nuit pendant laquelle Clément agonisa.

La nouvelle de la bagarre était parue dès 19 heures sur le site du journal « 20 minutes ». Cela suffit pour que le corporatisme joue à fond : aucun organe de presse ne la relaya du fait du traditionnel mépris des médias officiels pour la presse gratuite. Aucun journaliste ne vint rôder autour de l’hôpital pour pêcher les informations. Pourtant cette nuit-là il y avait au moins deux cent jeunes venus aux nouvelles et beaucoup repartis en larmes. Les dirigeants de notre service d’ordre national, le réseau Gracchus Babeuf, y vinrent. Ils y passèrent la nuit aux côtés de leurs camarades. C’est eux qui nous alertèrent et nous donnèrent l’analyse du contexte. Alexis Corbière me contacta à Rennes où je me trouvais. Pour eux tous, c’était un nouveau franchissement du niveau de violence des groupes de l’extrême-droite. Il venait après celui du premier mai ou l’on avait vu sortir les couteaux et les bombes à acide. C’est alors qu’il fut décidé, en parfaite harmonie avec les responsables anti-fa présents sur place, de donner l’alerte politique et de ne pas laisser l’affaire se diluer dans les faits divers. L’AFP réagit au quart de tour et donna une dépêche à partir du communiqué informatif d’Alexis Corbière. Dans la nuit tous les responsables de notre parti se mirent en mouvement pour préparer le rassemblement de la place Saint-Michel. Objectif central : entourer politiquement et syndicalement au maximum la mouvance « anti-fa » pour éviter son isolement et les provocations. Les échanges entre nous nous trouvèrent unis sur la même conviction : si après un meurtre les « anti-fa » étaient stigmatisés et mis sur le même plan que les assassins, ce serait une déroute pour tous et un encouragement incroyable donné aux groupes d’extrême-droite. Notre idée était aussi d’élever le niveau de prise de conscience de toute la gauche sur le sérieux du problème qui nous est posé à tous. Car il est évident à nos yeux que Manuel Valls, qui en sait autant que nous depuis des mois et qui dispose de surcroît d’une vision des faits mieux alimentée, a totalement sous-estimé la situation et bloqué la prise de conscience nécessaire. Peut-être parce que ça l’arrangeait pour laisser pourrir les manifestations contre le mariage pour tous. Impossible de comprendre sans cela qu’il ait déclaré en octobre dernier « réfléchir à l’interdiction » du groupuscule responsable de l’occupation du chantier de la mosquée de Tours et qu’il n’ait rien fait. Et cela alors même que cette inertie permis une véritable escalade attestée de tous côtés par nos amis sur le terrain.

J’ai déjà dit ce qu’il faut penser de la campagne contre « la récupération politique ». Puis il fallut subir le spectacle inouï de ce Serge Ayoub paradant sur les plateaux de télévision. Puis l’incroyable veulerie de ceux qui avalèrent tout rond les explications de madame Le Pen prétendant ne pas connaître ces groupes et leurs responsables. Le paroxysme de cette ambiance glauque fut la page du « Monde » consacrée à un tendre portait de Serge Ayoub. L’homme est dépeint comme une sorte de baroudeur romanesque que l’on retrouverait même protégeant des « femen » de la vindicte des groupuscules fascistes. Pas un mot, là encore, des liens de ce dernier avec Marine Le Pen. La stupeur vient du nom de la signataire de l’article. Il est en effet rédigé par quelqu’un qui est une spécialiste du dossier et qui a été la première à révéler ce lien dans un chapitre d’un de ses livres. Qu’est-ce que tout cela pouvait bien vouloir dire ? Le sentiment du danger me serrait la gorge. A cette heure encore je ne comprends pas tout ce qui s’est passé. Je sais qu’il s’est passé quelque chose. Le plus évident c’est que la population droitière des rédactions a évolué dans le même sens que tout le reste de la droite dans la direction décomplexée que lui a proposé Nicolas Sarkozy en son temps et que résume si bien Patrick Buisson dans son interview au journal « Le Monde » (titre respectueux du contenu et photo correcte) quand il parle d’un nouveau « populisme chrétien ». Ceux-là parfois aussi jubilent à voir les musulmans maltraités et humiliés par ces groupes et leur vouent une tendresse parfois agacée mais quand même  bienveillante.

Dans ce ciel tout noir des percées ont fini par venir. Un soir, « Le Petit Journal » fut grand en étant seul à montrer le lien entre les Le Pen et les groupuscules d’Ayoub. Et ce mardi dans l’hémicycle, Jean-Marc Ayrault redevint socialiste le temps de ces interventions où il refusa d’arrache-pied l’amalgame entre l’extrême-droite et ceux que la droite appelle « l’extrême-gauche » sans pouvoir citer un seul nom à mettre en parallèle avec les violences meurtrières des groupuscules lepénisants.

Austérité : rien ne marche comme prévu

L’absurdité de la politique d’austérité du gouvernement se confirme. Comme prévu et annoncé par nous, et par moi notamment, partout où l’on m’a donné la parole depuis deux ans : les recettes de l’état se sont mises à baisser. Le déficit va donc se creuser. A moins que l’on diminue les dépenses de l’Etat d’autant. Ce qui ralentira l’activité économique encore davantage. Et donc fera baisser les recettes fiscales. Et ainsi de suite. Comme nous l’avons annoncé et comme cela s’est produit déjà au Portugal, en Grèce et en Espagne. Quand on regarde le détail de cette baisse de revenus de l’Etat, on est frappé par la netteté de la conformité des faits avec nos prévisions. Car les recettes de l’impôt sur le revenu progressent de 11% ! Le changement du barème en est la cause. Preuve que cet outil fonctionne pour produire le résultat attendu de lui. Mais la TVA, elle, produit une recette en recul de 2,3%. C’est peu ? Il faut se souvenir que ce recul s’applique à la moitié des recettes de l’Etat ! La baisse de rendement de la TVA ne signifie qu’une chose : la baisse de la consommation. Vérification faites par le fait que le rendement de la taxe sur l’usage des produits pétroliers est lui aussi en baisse. On circule moins, on consomme moins. Dans le modèle économique productiviste actuel, c’est mortel. Notre pronostic se réalise. Hélas.

Mais restons-en aux pures questions de gestion dont les petits « je sais tout » qui nous gouvernent font si souvent leur apanage. Parlons donc de cette magnifique gestion « sérieuse », de la rigueur qui n’est pas de l’austérité et qui se pratique comme chacun le sait dans la justice. Ramenons tout ce blabla à l’essentiel de ses prétentions. Je rappelle que cette politique a pour objet de réduire la dette du pays. Je rappelle que la dette est égale au montant du déficit augmenté des intérêts dus aux emprunts qu’il faut faire pour le financer. Je rappelle que ce déficit résulte de la différence entre les recettes et les dépenses dans le budget de l’état. Je rappelle que cette différence vient soit de l’accroissement des dépenses soit de l’abaissement de recettes. La politique d’austérité diminue les dépenses de l’état et augmente les recettes de l’impôt direct ou indirect. En tous cas c’est ce qui est prévu. Mais en réalité les choses se passent exactement en sens inverse. Les dépenses augmentent. Ainsi, celles des comptes sociaux du fait, par exemple, de l’indemnisation du chômage croissant provoqué par la baisse d’activité lui-même engendré par la baisse de la dépense publique. C’est ennuyeux car ces dépenses-là comptent pour l’évaluation à Bruxelles du déficit total de la France et pour la formation de sa dette publique. La baisse des recettes que je viens de décrire achève de détruire les pronostics sur lesquels reposent cette politique. J’espère avoir rendu tout cela plus clair par mes explications pour tous ceux qui en avaient besoin parmi mes lecteurs. Et maintenant, que prévoient de faire les aigles qui dirigent notre pauvre pays ? Citons ce qu’ils en disent dans leur programme de stabilité transmis à la Commission européenne, notre bon maître. « Après avoir fait porter majoritairement l’effort sur les hausses de recettes en 2012 et 2013, le gouvernement privilégiera l’ajustement sur les économies de dépenses publiques ». Compris ? Après avoir augmenté des recettes qui en fait ont diminué le gouvernement se prépare à diminuer des dépenses qui vont encore faire baisser les recettes ! Les intelligents et réalistes c’est eux, les irréalistes pas sérieux c’est nous. Evident, non ?   

Les Socialistes crucifient les Solfériniens sur l'Europe

De bonnes nouvelles viennent du parti socialiste en pleine décomposition. Un bon point pour les socialistes du rang. Ils parviennent à desserrer l’étau de François Hollande sur la question de l’Allemagne et de l’Europe en général. Le groupe « la gauche populaire », pourtant composé d’une majorité d’anciens Strauss-Kahniens, fortifié par l’appui de Claude Bartolone et Arnaud Montebourg, a remis sur le devant de la scène la question de l’alignement du gouvernement Ayrault sur la politique des conservateurs allemands. Peu importe que leurs « quatre propositions clé » soient très molles et quasi inefficientes compte tenu du fait que les traités qui les rendent inapplicables ne sont pas mis en cause. Il n’en reste pas moins que rien ne fait davantage de bien à notre argumentaire que cette prise à revers du dispositif officialiste venue des rangs même du parti de la rue de Solférino. Comme l’ambiance a changé ! Il y a trois ans, j’ai publié mon livre « Qu’ils s’en aillent tous » et j’y évoquais l’impasse dans laquelle Angela Merkel conduisait la France et l’Europe. Aussitôt, Cohn-Bendit et sa bande avaient aboyé contre ma prétendue mise en cause des « boches ». L’habituel chœur des indignés et des « déçuuuus » avait jeté des grosses larmes sans même aller s’assurer de ce que j’avais réellement écrit où il n’était nullement question de « boches », évidemment, mais bien de l’émergence de l’hégémonie de la droite allemande en Europe. A l’époque l’angélisme régnait. « L’iréalpolitique », triomphait. Aveuglé par la propagande doucereuse d’Outre-Rhin, saoulés de certitudes libérales en acier chromé, ivres d’argumentaires iréniques, tous les Jeannot-lapins de la politique gambadaient dans les prairies hallucinogènes où vivent les Bisounours. De son côté, le Parti de Gauche, de réunion en congrès a progressivement fait sienne d’une façon détaillée et argumentée la dénonciation de l’hégémonie de la droite allemande sur la construction européenne. J’ai publié une suite de notes que j’ai réunies en un recueil ordonné de textes et celui-ci a déjà été traduit au moins dans une revue espagnole, du fait de l’appétit pour ce type de décryptage partout en Europe ! Nous avons mis à nu le cœur du moteur libéral de cette politique et fait un inventaire soigneux de ses conséquences néfastes pour les Allemands eux-mêmes. Autour de nous l’ambiance est devenue plus perméable à nos thèses. Ainsi, même le journal « Le Monde », au moment où Marine Le Pen a repris elle aussi cet argumentaire, s’est lui aussi fendu d’un titre barrant toute une page pour mettre en cause « l’Europe allemande ». En fait, la ligne de fracture à propos du rôle de l’Allemagne recoupe celle sur les politiques d’austérité. Mettre en cause le gouvernement allemand et mettre en cause les politiques d’austérité, ce sont deux façons de dire la même chose. C’est pourquoi tout ce qui disloque le dispositif européen de madame Merkel est bon à prendre. A condition de ne pas se laisser embarquer dans le nationalisme où vont bientôt tomber les convertis de la dernière heure. Autrement dit l’hostilité à la politique allemande n’a de sens que vue et pensée depuis le point de vue anti-austéritaire qui permet le trait d’union entre nos peuples.

Le cœur du dispositif de madame Merkel est à Paris. Tout l’espace qu’elle peut occuper repose sur la soumission de la France. Tant que la France consent, aucun autre pays ne peut résister. Du coup cela explique pourquoi nous devons nous attacher à aider de toutes les façons possibles ceux qui minent de l’intérieur, quelles que soient leur motivations, la construction politique qui permet a François Hollande et aux solfériniens de tenir son pacte néo-libéral avec les Allemands de la CDU CSU et du SPD héritier de Gerhard Schröder. Savourons donc le vote qui vient d’avoir lieu au PS la semaine passée. Il est deux fois profitable. D’abord à cause du résultat dans tous ses aspects. La très faible implication des militants, venus voter à moins de 35 %, et la majorité acquise aux amendements hostile à la politique de François Hollande sur l’Europe sont deux signes avancées de la décrépitude de la prétendue majorité qui gouverne le parti du président de la République. Ensuite à cause de la manipulation des résultats pour rendre très minoritaires les votes pourtant majoritaires. Cette basse manœuvre montre que même quand la « gauche du parti socialiste » gagne un vote, elle a quand même perdu ! Dès lors, tous les discours sur l’utilité du « combat à l’intérieur » se voient signifier de façon humiliante leur limite. Le PS ne sert qu’à une chose : donner des places. Et pour les prendre il faut accepter de cotiser au système en le protégeant. Je prends le pari que l’indignation des « vainqueurs/vaincus » n’ira pas plus loin que ce qui est compatible avec les prochaines investitures aux municipales et aux européennes. La preuve : ce résultat ne tiendrait pas une seconde devant un juge. Mais bien sur aucun juge ne sera saisi ! Même pas ceux de la Commission des conflits du parti solférinien, qui est pourtant habilitée à apprécier si le règlement intérieur du parti est respecté. La direction du parti solférinien le sait bien. C’est pourquoi elle n’épargne aucune humiliation à ceux qu’elle a décidé de traîner derrière son char de victoire. A preuve l’arrogance du communiqué de la direction donnant son analyse du résultat. Qu’on en juge. "Les résultats du vote, pérore l’équipe d’Harlem Désir, témoignent d’un très large soutien du Parti socialiste au projet européen défendu par le gouvernement et le Président de la République avec l’adoption du texte « Notre Europe » par près de 90% des votants. La cohérence et l’équilibre d’ensemble du texte ont été préservés dans la mesure où au maximum un peu plus d’un quart des votants a souhaité le compléter par un amendement." Le sel ultime de cette gifle en pleine face est que les 90 % de votants n’avaient pas d’autre choix que ce seul texte dans la mesure où la direction n’avait pas autorisé que le texte de la minorité soit mis aux voix. Bonjour les donneurs de leçon de démocratie ! Un proche d’Henri Emmanuelli a exprimé sa colère dans des termes très durs. Stéphane Delpeyrat, pourtant secrétaire national chargé de la recherche, retweeté par Emmanuel Maurel, a tonné : "J'invite mon parti, en ce jour si triste, à ne pas injurier son histoire en adoptant les méthodes de comptage des votes en vigueur à l'UMP".

Evidemment, les courants Maurel-Lienemann (« Maintenant La Gauche ») et Hamon (« Un monde d'avance ») affirment que leurs amendements ont obtenu plus de 50% des voix. Il est difficile de leur donner tort. Mais la direction du PS persiste à affirmer que ces amendements ont recueillis autour de 25% des "votants à la convention". Voilà une nouveauté en démocratie ! D’habitude l'adoption des amendements est validée en fonction des votes "pour" et "contre" sur chaque amendement. Quand il y a davantage de pour que de contre l’amendement est adopté ! C’est comme ça que ça se passe dans toutes les Assemblées du monde. D’ailleurs le bulletin de vote officiel du PS prévoyait explicitement une case "pour" et une case "contre" pour chaque amendement ! Pour gagner, quels que soient les votes, la direction du PS auraient pu se contenter de confier le dépouillement à Philippe Kemel, l’illustre député d’Hénin-Beaumont ! Non ! Ils ont carrément inventé une nouvelle théorie du débat démocratique et du vote des amendements ! Pourquoi une telle brutalité ? Pourquoi une telle violence faites aux usages les plus constants de la démocratie la plus ordinaire ? Pour le comprendre voyez plutôt quels amendements l’ont emporté au vote. Ils remettent totalement en cause la politique européenne de François Hollande. Ainsi contre le pacte de stabilité, le "dogme des 3%" et le "budget européen en baisse", l’amendement 4 (Maurel) et 5 (Hamon), quasi identiques étaient majoritaires. L'amendement Maurel demandait même la "suspension" et la "renégociation" du pacte de stabilité. L'amendement Hamon demandait son "adaptation". Ensuite le vote a donné une majorité à un amendement pour "réformer les statuts de la BCE" et lui permettre de "pouvoir acheter directement les titres de dettes publiques des Etats lors de leur émission sans que ces Etats aient à subir les conditionnalités prévues par le Mécanisme européen de stabilité" (Amendement 8, commun aux deux courants). C’est mot pour mot notre position sur le sujet. Enfin cet amendement pour "refuser le traité transatlantique" et "suspendre les négociations" (Amendement 10, commun aux deux courants). Un amendement d’autant plus novateur que Benoît Hamon avait voté favorablement à toute les étapes antérieures de la mise en place de ce grand marché quand il était député européen. Enfin, je ne veux pas oublier l’amendement 13 présenté par Emmanuel Maurel. En effet il reprend les 4 points clé du texte que son courant n’avait pas été autorisé à déposer : "suspension du pacte de stabilité", "la fin de l'euro cher", le refus d'un budget en baisse, "la suspension des négociations du traité transatlantique". Il proposait d'en faire la "feuille de route du PS" pour une "confrontation démocratique avec la droite européenne". Il va de soi que nous allons en faire un élément essentiel de notre propre feuille de route aux élections européennes ! Et dans ces conditions, la gauche du parti solférinien devra arbitrer si elle accepte de prendre position contre son propre programme en servant comme d’habitude de flanc-garde chargé de la sale besogne contre nous. Je prends le pari qu’ils ne vont plus accepter ce statut. Ce vote devrait même être un seuil pour de nombreux socialistes de cette culture. Nombreux voteront avec nous en juin prochain ! J’estime aussi que la tonalité de nos assises du 16 juin prochain sera largement imprégnée de cette nouvelle ambiance. Car l’équipe de Maurel et de Lienemann qui a décidé d’y participer y sera reçue en compagnon d’un même combat.

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223 commentaires à “Si la télé publique coûte trop cher, le gouvernement, le parlement et les élections encore plus !”
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  1. Titoune dit :

    Le triangle rouge remet le pins à la mode, mais c'est terrible ! Terrible l'assassinat de Clément, terrible les réactions des médias, voir les responsables indirects en bonne place en pleine lumière c'est terrifiant ! Mais qui bouge ? Excepté nous. Néanmoins si demain notre télé subissait le même sort que la télé grecque, là c'est certain il y aurait vraiment du monde dans les rues. En agissant ainsi le gouvernement grec se tire une balle dans le pied. Nous voyons clair nous sommes lucides mais surtout ne soyons pas pessimistes parce que il y a de la colère saine qui monte partout soit pour obtenir la démocratie soit pour tenter de la conserver, ce qui se passe chez nous montre la montée du nationalisme, il y aura des réactions, nous ne serons plus seuls dans la bagarre, il y a encore de belles personnes au PS ils finirons bien par nous rejoindre, inutile de rêver, changer les choses de l'intérieur c'est peine perdue, je vous invite toutes et tous au cinéma pour voir Notre Monde, un film anti film, à priori le film a ne pas faire, j'appellerai cela un film osé, c'est réjouissant, tout ce qui nous a rassemblé autour de l'humain d'abord est évoqué, et cela fait du bien de constater qu'il y a encore des intellos vivants dans notre pays.

  2. jean ai marre dit :

    @ 101 Titoune dit:
    si demain notre télé subissait le même sort que la télé grecque, là c'est certain il y aurait vraiment du monde dans les rues.

    Pendant ce temps, je lirai Médiapart !

  3. Estoire dit :

    @albireve
    J'ai fait la différence pendant longtemps jusqu'à l’écœurement et l'injustifiable. Plus aucune "intellection" ne me racontera la mise à l'écart constante des gens que je croise chaque jour partout dans la rue ou au travail, plus aucun "bulbeux" ne me justifiera par l'Histoire du XXème siècle, la différence entre juifs, arabes ou musulmans.

  4. Leo dit :

    Le Nikkéi confirme sa tendance baissière (-20. depuis 20 jours). L'échéance du QE3 arrive en effet à son terme, ce qui fait peser un doute sur la stabilité du dollar et sur le système bancaire américain. Hier, en Europe, Jens Weidmann déposait un rapport très critique au greffe de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe (son opinion, délivrée dans le Handelsblatt le 10 décembre 2012, avait conduit Oskar Lafontaine à proposer une dissolution contrôlée de la monnaie unique). Autrement dit, les politiques monétaires des deux principales zones monétaires du monde (US et UE) sont remises en question à très court terme. C'est très tendu.

  5. Estoire dit :

    Si j'étais Portugais, me révolter pour mon service public télévisuel aurait du sens mais je suis Français ou Grec et ma télévision n'a plus aucun sens depuis longtemps.

  6. cheray dit :

    Bonsoir à tous
    Titre de l'Express aujourd'hui "Qui de Cahuzac, Mélechon, Copé, Ayrault est le plus drôle ?" Jusqu'ou iront ces pourris de journaleux ? Leur dénominateur commun, nuire à Jean-Luc. Que peux t-on envisager pour lutter contre ces tristes individus ?

  7. Ouilya dit :

    Bonjour à tous,
    En relisant la dernière intervention de Jean-Luc sur la fermeture de la télé publique grecque, je serai curieuse de connaître le sentiment profond des journalistes quant à leur avenir après avoir si bien servi le pouvoir, pas seulement en Grèce mais en Europe, notamment ceux qui travaillent sur les chaînes publiques qui, désormais sont passibles de disparaître en toute impunité avec, en prime, le soutien de médias privés ? Ils sont morts ou quoi ? Pas de réaction, pas la moindre révolte. Ils ne défilent pas pour défendre, "le droit à l'information", "la liberté des journalistes", etc.? J'ai vraiment envie de leur demander "tu le sens là ?" le danger, le vrai, "tu la sens là ?" la violence, "tu les vois là ?" l'acharnement et le démantèlement du service public que tu colporte depuis au moins 30 ans. Que la leçon porte, que le doute s'installe, que les consciences s'éveillent !
    Vive le Front de Gauche et bon courage à tous nos camarades.

  8. Nicolas dit :

    @ cheray (106)
    Peut-être manifester devant les sièges des grands médias ? Une journée de mobilisation durant laquelle plusieurs groupes de manifestants se rassembleraient simultanément face à chacun de ces sièges avec des slogans pour une réappropriation populaire de ces médias. Evidemment, nos comités d'accueil en profiteraient pour interpeller quelques-uns des médiacrates à la sortie de leurs bureaux. Simple suggestion...

  9. polo94 dit :

    Bonjour,
    J'ai été surpris par l'absence de réactions, aux réactions des principaux hiérarques du PS en hommage à Pierre Mauroy. Ainsi, selon le président Normal 1er, Pierre Mauroy a été l'homme des restructurations industrielles, ce qui veut dire en langage décodé, l'homme des fermetures d'usines. Selon son 1er ministre, il fut l'homme de l'abolition de la peine de mort et de la décentralisation, ce qui est doublement faux puisque ces 2 projets de loi furent portés par Robert Badinter et Gaston Defferre. Bien entendu, pas un mot sur les grandes conquêtes sociales de 1981 et notamment la retraite à 60 ans. Cachez ce social que je ne saurais voir!
    Quoi que le pense du bilan politique de Pierre Mauroy, il fut un vrai politique, il faisait de la politique pour convaincre et auprès des militants. Aujourd'hui, la politique a été abandonnée à l'infâme troïka européenne, au FMI, aux marchés financiers et gérée par des spins-doctors, des agences de communications et des technocrates.

  10. CELLE dit :

    Bonjour Monsieur Mélenchon, bonjour à tous et à toutes.
    Toujours un grand plaisir de lire vos billets sur le blog. Vous éclairez ma conscience sur la politique nationale et internationale. J'ai de l'admiration, oui j'ai bien dit de l'admiration à votre égard.
    Sincère salutations.

  11. jihel dit :

    @ polo 94
    Mauroy a toujours été un social-démocrate assumé. Il fut rocardien avant 1981. La fédération du Nord a toujours été un rempart contre le PC. Par tous les moyens et même les pires. Hollande ne s'est pas trompé dans son hommage. 81-82 ne fut malheureusement qu'une parenthèse à gauche. Mauroy, je te le concède, n'était pas social libéral. Hollande l'est et même pire car il est de droite (ou démocrate au sens américain). Sais-tu que pour Libé ou le Nobs, Obama est de gauche ! Je te rappelle qu'en 1981 le PC pesait 15 % et non 1,87%. Ceci explique cela. En tout cas grand merci à Jean-Luc pour tout ce qu'il fait et nous apporte.

  12. Maximilien R. dit :

    Puisque fermer une entreprise publique comme l'audiovisuel Grec constitue une décision souveraine, voire un coup d'état souverain, de quoi se mêle la Troïka quand il s'agit de défendre le Service Public (SNCF) ? Ne s'agit-il pas aussi d'une décision souveraine d'un Etat indépendant ? Décidément, qu'ils s'en aillent tous ! Non à l'Europe austéritaire des banquiers et des marchands ! Dehors la commission aux ordres de la finance internationale !

  13. alain dit :

    @Ouilya
    Jean-Luc Mélenchon le dit. Il ne se passera rien. Ces serviteurs du système s'en foutent de la télé publique, et du service public en général. Leur avenir est assuré au sein de cette deuxième peau.

  14. teresa dit :

    Grèce. Vous avez raison cette TV d’État, libérale, se libère de ses chaînes publiques qui la gènent. Elle va se reconstruire plus libérale encore et chacun, chacune, fera la danse du centre pour avoir une place ! Moins payée, moins libre, mais avec du changement et plus de chômeurs, un gouvernement autoritaire fidèle à lui même. Il n'y a pas d'autre politique possible disaient ses médias. Ils en sont les bénéficiaires à présent et leurs collègues français qui ont ce langage, auront le même avenir.
    Le FG est reconnu à égalité de FH dans les sondages libéraux, la vérité est certainement au-delà. Il ne faut pas s'étonner des bruits de bottes que l'on entend en ces jours dans les rédactions.

  15. rayana dit :

    "On entend dire parfois que les libéraux voudraient réduire l'état à ses fonctions régaliennes. C'est faux. L'armée et la police par exemple sont déjà en voie de privatisation".

    C'est vrai, et c'est très grave (voir par exemple les polices municipales dans les villes gérées par le FN). Merci de nous le rappeler, et de rester aussi vigilant.

    @nicolas108
    Entièrement d'accord avec toi. Il faut que le service public de l'audiovisuel payé par les citoyens se mette au service des citoyens. En organisant par exemple des débats sur tous les sujets qui nous touchent de près à des heures de grande écoute. Sur le GMT personne n'en saura rien, comme pour le TSCG, si ces sujets ne rentrent pas dans les foyers par la télé. Nous devons exiger la pluralité et la neutralité de l'information, inonder les rédactions de nos discriminations à leur égard, manifester devant leur locaux, organiser des sittings et ne plus lâcher l'affaire jusqu'à ce que des sujets aussi sensibles soient discutés démocratiquement. Le service public audiovisuel peut être un très bon outil d'éveil, de diffusion des idées. On y trouve parfois de bonnes émissions, comme récemment sur l'évasion fiscale, ou des reportages sur arte. Soyons exigeants sur le contenu des programmes!

  16. pascal des landes dit :

    @charlus
    La politique de la droite allemande pèse extrêmement lourdement sur l'Europe, à tous points de vue. Certes, tu as raison en disant que les gouvernements ne sont pas obligés de céder à tout, et de signer n'importe quel traité, et chacun de ces gouvernement aura à répondre devant son peuple, mais il n'en n'est pas moins vrai que depuis le début, depuis Maastricht, l'Allemagne joue son jeu indépendamment des réalités européennes. Une concession lui a été faite pour l'Euro fort, pour qu'elle accepte de lâcher le mark et c'est certainement dans cette fixation de taux qu'a commencé l'emprise des droites allemandes sur les politiques européennes de déflation qui aujourd'hui nous tuent. Sans aucun doute les concessions de l'époque avait pour raison les craintes notamment en France de voir l'Allemagne réunifiée, et la lucidité a manqué à certains sur l'aspect démographique qui aurait pu inciter à la prudence. Aujourd'hui le taux de l'Euro, l'acharnement sur la dette sert une poignée d'Allemands riches qui tiennent à leurs fonds de pension ! C'est un fait. Comme il est un fait, qu'ayant entrepris l'écrasement de toute concurrence industrielle par l'Euro fort et le dumping social, l'Allemagne a dans un premier temps rasé l'industrie partout au sud, puis au nord, puis, tente aujourd'hui de palier le déficit démographique en attirant, voire en faisant tout pour que les jeunes du sud européen immigrent en Allemagne. Cette politique provoque aujourd'hui des baisses démographiques impressionnante en Espagne, en Italie, au Portugal, en Grèce. La politique de Sarkozy a favorisé cette tendance notamment, en refusant l'entrée de la Turquie en échange de traités de destruction sociale. Hollande poursuit dans cette voie ! Le refus de la Turquie, est une erreur historique. Soit les Balkans tomberont dans l'escarcelle allemande soit ils exploseront. Et la Turquie, ne jouera pas son rôle de modérateur, en souvenir...

  17. B.M dit :

    Ce matin sur la page d’accueil du portail internet d’Orange, surprise ! Un article plus qu’objectif sur la position de Jean-Luc Mélenchon à propos de l’ouverture de négociations Europe-Etats unis. Ont était vraiment pas habitué à cela. Même dans la rubrique des réactions à l’article, les propos généralement grotesques et outranciers à notre égard, cela devient mystérieusement sain et constructif. L’absence providentielle d’un PDG en serait-elle la cause ? Quand le chat n’est pas la les souris dansent dit le proverbe. (C’est bien la première fois que m’apparait ce dicton sous cet angle) En tous cas, quel bol d’air.

  18. carlo dit :

    @ Pascal des landes
    La politique de la droite allemande pèse extrêmement lourdement sur l'Europe, à tous points de vue.
    Parce que le SPD a une autre politique?

    Relisez bien ce qu'écrit Jean-Luc Mélenchon : "nous devons nous attacher à aider de toutes les façons possibles ceux qui minent de l’intérieur, quelles que soient leur motivations, la construction politique qui permet a François Hollande et aux solfériniens de tenir son pacte néo-libéral avec les Allemands de la CDU CSU et du SPD héritier de Gerhard Schröder."
    Dans cette phrase, Jean-Luc Mélenchon met à juste titre "dans le même sac" la CDU et le SPD.

  19. turmel jm dit :

    Jihel @111
    Sur Pierre Mauroy, l'homme politique, vous avez très bien résumé. Quant à l'homme, qu'il repose en paix.

  20. Paola Casagrande dit :

    Cher Monsieur,
    Je souscris pleinement à votre analyse des médias. Cependant, certains journalistes font exception. D'aucuns travaillent sur France-culture. On raconte que vous déclinez leurs invitations. Leur interprétation : pas assez d'auditeurs. Dit-on vrai ? Si cela était, j'en serais fort déçue...
    Cordialement.

  21. Louis31 dit :

    Mieux qu’une privatisation pour les télés privées existantes grecques. En effet, ces télés privées vont pouvoir se partager, sans rien débourser, tous les téléspectateurs et la pub qui va avec, des chaînes publiques. Quand aux médiacrates, (je ne parle pas de toutes les petites mains de l’ombre), ils ont du, déjà, négocier leurs réintégrations dans le privé.

  22. annick dit :

    Plus de télévision / radio publique. Enormément de Grecs, dans les îles, sur les côtes, les montagnes, sont coupés du monde. Seules les radios publiques avaient les fréquences qui permettaient de couvrir ses zones. C'est là une méthode appliquée dans toute bonne dictature. Nous nous avons les médias mais étonnamment, certaines choses ne filtrent pas. Par exemple cette étonnante concomitance. L'agent Snowden a fait, lundi, des révélations sur les agissements de la CIA à Genève afin, semble-t-il, d'obtenir des informations auprès de banquiers. Sur ce, la Suisse aurait adressé aux US un courrier diplomatique demandant des explications. Et hier 13H00 un "accord unilatéral" (intéressant comme notion) a été passé assez discrètement entre les USA et la Suisse concernant la transmission de données sur les clients et les employés des institutions bancaires. Une première dans l'histoire de la Suisse et quasi aucune information ne filtre. Le silence radio ici aussi.

  23. rayana dit :

    Suggestion pour Le Monde: "Mélenchon pense qu'il est inutile d'agir contre la fermeture de la télé grecque".

    Hier devant les locaux vides de cette télé une jeune femme disait "Finalement notre régime est bien plus dangereux qu'une dictature, car nos tyrans portent toujours cette robe déchirée de la démocratie". En réfléchissant à cette affirmation, je pensais à la manière dont on va nous faire avaler le traité de libre échange avec les USA. En Europe on emploie encore la ruse (par exemple faire semblant d'avoir arraché un bon compromis après avoir négocié un avantage bidon - renégociation du TSCG et son soit disant pacte de croissance, ou mise à l'écart de l’exception culturelle française dans les discussions sur le GMT). L'exemple grec prouve que nous pouvons dans un futur proche nous attendre à des manœuvres de plus en plus répressives contre notre résistance à la dictature européenne. Restons vigilants, unis et combatifs.

  24. Mojo dit :

    A Toulouse, Reims, Amiens, Le Havre, Angers, Caen et bien d’autres villes, les directions locales du PCF négocient leur participation à la liste du PS pour les municipales. Les arguments pour justifier une pareille démarche sont irrecevables. Il s’agirait de défendre un « bon bilan » des équipes municipales, barrer la route à la droite et l’extrême droite, imposer la nécessaire union d’une gauche sur la base d’un programme que nous infléchirions, etc. A l’apppui de cette orientation, on nous explique qu’aucune victoire n’est possible sans les militants et électeurs socialistes. C’est une évidence. La question est de savoir aujourd’hui comment gagner à nos idées, à notre programme la masse des français(e)s qui ont viré la bande à Sarko. Est-ce en s’amalgamant avec les ministres et députés qui ont voté contre l’amnistie pour les syndicalistes, pour l’ANI, pour les nouvelles lois de décentralisation ? Les mêmes qui mettent en œuvre la politique d’austérité dictée par la Troïka, qui s’apprêtent à s’attaquer, une fois encore, à nos retraites ? Ceux qui, hier encore, nous classaient à « l’extrême gauche » avec la volonté de nous placer au même niveau de nocivité que le Front National ? Si le Front de Gauche, par l’intermédiaire de cadres régionaux de sa principale composante politique, se compromet aux municipales dans des alliances, au 1er tour, avec le PS, nous serons discrédités pour longtemps et tous les efforts, les belles espérances que nous mettons dans la patiente construction du FdG seront annihilées. Pour gagner à nous les électeurs de Hollande, il faut leur démontrer la pertinence de nos analyses et des mesures d’urgence sociale que nous portons. Il faut arborer fièrement notre unité construite au delà nos éventuelles différences et sensibilités. Il faut partout se placer en première ligne des luttes sociales pour défendre les intérêts de tous les travailleurs. C’est un naufrage électoral (bien mérité) qui attend le PS. Ils le...

  25. Michel Matain dit :

    @ 125 Mojo
    A Toulouse, Reims, Amiens, Le Havre,...

    Le Havre a une mairie de droite et le PCF ambitionne de la reconquérir. Ca m'étonnerait qu'il laisse le PS en tête. Pour le reste les jeux sont loin, très loin d'être faits, les discussions entre communistes sont fortes et les votes auront lieu à l'automne. D'ici là, on aura eu, les assises du 16 juin, l'élection de Villeneuve sur Lot, l'attitude PS sur les retraites, plus deux ou trois horreurs libérales que va soutenir le PS, la Fête de l'Huma avec tous ses débats. Tout ça va être autant d'éléments de reflexions et il ne faut surtout pas préjuger du vote des communistes. A la une de l'Huma.fr aujourd'hui, on trouve le sondage donnant le Front de Gauche à égalité avec le PS : ça aussi ça va faire réfléchir.

  26. J-jour dit :

    @rayana
    Merci d'avoir mis en évidence ce que pointe Jean-Luc Mélenchon de la volonté de privatisation à tous les étages des libéraux sans même préserver les fonctions régaliennes comme on le croit. Ajouter la robotisation à la privatisation de l'armée et de la police, bonjour l'ambiance.
    A propos de la télé publique, quelqu'un faisait sur le blog de Panagiotis Grigoriou le rapprochement avec le sommet G8 à Londres et se demandait s'ils étaient en train de tenter une nouvelle expérience sur le peuple grec cobbaye.

  27. Michel Berdagué dit :

    Au temps du marché se discutant au Luxembourg ce jour, il va être fortement question de l'éradication de tout ce nous portons comme valeurs avec l'héritage de la Résistance. Là ce sera du non-dit. Rien de moins, en effet Jean-Luc dans ton analyse à Rennes tu pointes que notre exception culturelle, indispensable et vitale pourra être l'écran pour cacher tout le plat indigeste de la mise à mal de notre révolution citoyenne faite de critiques, d'avancées et de repères pour échanger et avancer avec non pas les autres mais nos semblables, peuples qui par échangent nous enrichissent. Echanges/enrichir, c'est un binôme qui n'a pas le même sens pour les classes bourgeoises ou prolétaires et si il y en a qui sont des deux ça doit-être une espèce, pas si rare que ça, de mutants qui doivent fleurir rue de Solferino. Pour dire que si tu penses qu'ils veulent tout privatiser, ça oui, mais il est de notre analyse critique de dire que même l'état, avec ses fonctions régaliennes, police, armée, impôts et services publics réduits et malmenés par les libéraux ultra réactionnaires, sera managers par les pires dociles et engagés de l'unicité de la "dépensée" (terme emprunté à Gisèle Berkman qui l'utilise pour l'apathie, la fainéantise et lâchetés diverses que nous constatons), enfin leur unique dogme qui est comme leur monnaie à transformer en commune. Donc prises de pouvoir et gestions des fonctions régaliennes de l'état issu de 1945 devenu état bourgeois total avec une synergie des fonctions privées à usages de contrôles du public restant par des genres de milices déjà connues dans notre histoire brisant par là toute résistance et aucune alternative démocratique de citoyenneté, l'impossible révolution, seule à la rigueur et en recours la dite nationale pour empêcher la citoyenne la seule vraie de vie. La télévision et radios publiques grecques fermées sur ordre indiquent une mise en ordre nouveau du public/privé, kif-kif.

  28. jeannine dit :

    @Mojo
    La pertinence de votre texte m'interpelle, car la même inquiétude me hante, mais...

    @Michel Matin
    Mais, le Sage me rassure, puisse-t-il dire vrai, car cela risque d'être dramatique pour les Européennes. Ne laissons pas la cassure s'installer !

  29. annick dit :

    Vous avez grandement raison de rappeler la très surprenante réactivité/ingérence du PE d'alors "Le Parlement européen, avait bondi pour condamner le changement d’une attribution de fréquence au Venezuela !"
    Des années plus tard, le Venezuela dispose sur tout le territoire d'une myriade de radios locales, gérées par le peuple et pour le peuple. Ces radios "radios comunitarias" sont très appréciées et permettent au peuple de rester connecté les uns aux autres via une information non centralisée (ce maillage solidaire que toute dictature essaie de casser) 600 radios relayées auprès de 350 médias étrangers. D'autre part, l'opposition dispose aussi de ses radios, notamment le très puissant groupe Globovision qui émet sur tout le Venezuela.

  30. Fabien-20e dit :

    "Si après un meurtre les « anti-fa » étaient stigmatisés et mis sur le même plan que les assassins, ce serait une déroute pour tous et un encouragement incroyable donné aux groupes d’extrême-droite."

    Malheureusement, c'est un peu ce qui s'est produit. Ce sale petit discours renvoyant dos à dos agresseur et agressé fascistes et anti-fascistes, tueur et tué, a hélas eu bien trop de retentissement. Seule une toute petite minorité (cf. le groupuscule de l'ignoble Christine Tasin) a osé se solidariser avec l'assassin. Mais beaucoup présentent ce crime politique comme un simple affrontement entre groupes violents. Certains osent dire qu'on aurait pu avoir le résultat inverse! Le douteux témoignage du vigile et la qualification retenue par le juge d'instruction sont surexploités à cette fin. Alors il faut lutter pied à pied. Ne pas se laisser entraîner dans des débats visant à faire diversion pour minorer la responsabilité de l'extrême-droite. Les méthodes d'action du groupe auquel appartenait Clément Méric, ce n'est pas du tout le sujet! Le sujet c'est la mort de Clément, c'est cette violence d'extrême-droite qui peut aller jusqu'au meurtre. Ceux qui tuent, en France, aujourd'hui comme depuis des décennies, ce sont les fachos, pas les antifa!
    Dans l'affaire Clément Méric il y a un tueur et un tué. Et celui qui a été tué ne l'a pas été par hasard, mais pour ses idées. Le juge d'instruction n'a pas, pour le moment, retenu l'homicide volontaire. Et alors ? Qui prétendra n'avoir jamais vu la qualification évoluer, même à un stade bien plus avancé de la procédure ? Les expertises viendront, les conclusions suivront. Mais on est sûr, d'ores et déjà que Clément est mort des coups qu'il a reçus à la tête. Sauf à être idiot, celui qui les a portés savait parfaitement qu'il pouvait tuer, voire qu'il allait tuer. Oui, le fascisme a tué, tue, et tuera encore si on ne l'arrête pas.

  31. vm dit :

    Salut les amis !
    Comme suite à la Grèce et au Vénézuela (annick 10h22, voir ici le récit vivant et instructif de Maurice Lemoine sur LGS : "Quand les Grecs étaient Vénézuéliens".

  32. pichenette dit :

    Terrible la main gantée qui coupe les émetteurs irradiant les chaumières, l'écran noir des nuits blanches des Grecs brisés par cette Grosse Commission Européenne qui finit par être vraiment nauséabonde ! Mais oui, ce rectangle noir peut redevenir lumineux comme ceux de Soulages, et en parfaite adéquation avec la belle analyse portée par ce billet, ce matin sur France Culture, une journaliste grecque concernée regrettait déjà de ne pas avoir réagi "avant" contre ceux qui se soumettaient aux dikats des "gens en place". Et bien sûr les propos du pasteur allemand Martin Niemeller écrits en 1945 d'actualité pour répondre à la question "comment on en est arrivé là: Quand on a arrêté les..... je n'ai rien dit, je n'étais pas...."(à répéter plusieurs fois, jusqu'à ce que personnellement on soit touché).
    Les voies actuelles sont des ponts de corde se balançant au-dessus de précipices, exposés à tous les dangers et de plus il faut vite passer car les machines à broyer progressent dans des écrans de fumées. Le "Grand" marché Transatlantique est présenté (radio) comme un formidable atout pour l'exportation, le seul risque semblant n'être que la perte de l'exception culturelle, vive le brave Monsanto celui qui éradique la famine. Il me semble que l'on pourrait ne plus parler "d'austérité" mais plutôt "d'abondance", en effet pourquoi toujours se placer du même côté comme s'il n'y en avait qu'un seul. La France va bien, l'industrie du luxe se porte bien, merci, grosses voitures rutilantes, belles propriétés richement meublées, chaussures valant le minimum vieillesse, costumes sombres à prix d'or. Que des raisons de se réjouir de la bien portance de la France qui brille de l'éclair. Les gens modestes ont trop de privilèges, dépensent peu, cherchent à épargner, c'en est trop pour les libéraux impurs et durs. Les cerises rougissent et semblent être en abondance ce printemps, seront-elles sucrées?

  33. jean-marc dit :

    Si il s'est passé quelque chose. Et mainte fois répétée, comme cette journaliste de Canal Plus du matin, intervieweuse politique qui a dit que "quand même la télé grecque coûtait très cher"... Vous savez l’émission ou le MEDEF avait un chroniqueur permanent fut un temps pour préparer sa candidature au MEDEF, M. Roux de Bézieux. Mais tant de français préfèrent tant s'informer au "petit journal" que par les syndicats, les politiques, les journaux véritablement journalistiques et ne lire que les derniers Goncourt.
    N'est pire esclave que celui qui choisi de l'être lui même. Au congrès de la CGT, une camarade a dit quelque chose d'intéressant. A tout moment de la vie, sans forcément se déclarer, il faut réagir en publique et en live aux choses que nous combattons. Par exemple quand les gens râlent au guichet de la Poste, et là, il faut y aller du couplet qui explique et dénonce les méfaits libéraux et extrême droitiste.
    Ne rien lâcher et faire diffuser nos idées, là est l'important.

  34. Invisible dit :

    @Paola Casagrande
    Je comprends votre déception mais je vois les journées que fait Jean-Luc. Personnellement, à ce régime, je ne tiendrais pas un round alors je comprends qu'il doive s'en tenir à une gestion efficace de ses interventions. Sinon, il craquerait. C'est pas humainement possible.

  35. mojo dit :

    125 Michel Matain :
    Je suis tout à fait d'accord avec Michel. Les jeux ne sont pas faits et j'ai bon espoir que les militant(e)s communistes empêchent en interne quelques uns des leurs à aller à la soupe.
    Je me permets d'en profiter pour mettre en ligne le reste de mon message 124 qui était trop long pour passer dans son intégralité

    C’est un naufrage électoral (bien mérité) qui attend le PS. Ils le savent et sont décidés à nous entrainer dans leur faillite en appâtant quelques uns d’entre nous avec quelques strapontins. La « gauche socialiste » fait office d’agent recruteur dans cette affaire. Ceux d’entre eux qui veulent vraiment se démarquer de la politique du gouvernement sont le bienvenu sur nos listes et au FdG. Mais nous, on ne les rejoint pas dans leurs éternelles reculades et compromissions avec les Solfériniens (cf dernière résolution PS sur l’Europe). Quant à la nécessité de battre la droite, nous le ferons au second tour par une démarche de désistement réciproque, d’autant mieux que nous serions en position de force face aux socio libéraux. Je suis sûr que ce point de vue est partagé par une majorité de militants communistes. Aidons les à empêcher certains de leurs dirigeants à commettre l’irréparable …

  36. Denis F dit :

    @ Mojo 135
    La fin de votre commentaire était indispensable, je vous rejoints totalement dans votre analyse, et je pense qu'elle vaut de même pour les camarades du Parti de Gauche qui seraient tentés par l'aventure, notamment dans le Cher et plus précisément à Bourges. Si vous me le permettez je la ferais mienne, pour essayer de convaincre mes camarades, ce qu'avec mes propres arguments, je n'ai su faire.

    Nous sommes actuellement dans un moment plus important que les municipales qui elles sont dans un an, nous entrons dans le moment de la réforme des retraites et la cohorte de remise en cause qui va avec, je vous propose une réflexion et un site instructif car compétent en la matière : " Le chômage de masse, la précarité, le déficit des retraites, de la santé, du budget de l’Etat, ne sont que les multiples symptômes d’une même maladie. Celle de l’explosion des inégalités au cours des 30 dernières années. L’explosion des inégalités découlant des dérégulations de la finance qui ont laissé le champ libre à la goinfrerie sans bornes des dirigeants des grands groupes financiers et de leurs principaux actionnaires, ainsi que des cadeaux fiscaux systématiques faits aux plus riches pendant des années. "

  37. jeannine dit :

    @Mojo, Denis, Michel
    La voila notre force si nous arrivons a faire passer le message dans nos rangs, et nous le ferons, chacun a son niveau, pas d'agression, mais de la fermeté, car notre combat est juste.
    Hasta la victoria siempre !

  38. turmel jm dit :

    Majo @ 124
    Michel Matin a raison. Ne préjugez pas du vote communiste ! A Bordeaux nous menons un débat interne (pour ne pas dire un combat). Et dernièrement, l'un de nos élus a fait une déclaration surprenante mais qui nous satisfait, ce qui n'était absolument pas les intentions de départ je peux vous l'affirmer, mais je n'en rajouterai pas attendons les votes sereinement.

  39. Antraigues dit :

    Ces derniers jours, deux femmes musulmanes ont été agressées par des skinheads. Que lit on dans la presse ? "Il n'y a pas d'images de vidéo surveillance, pas de preuves, etc..." Les médias, d'habitude si prompts à s'enflammer sans rien vérifier, font preuve ici d'une sage prudence à laquelle nous n'étions plus habitués...

  40. Michel Matain dit :

    @ 136 Denis F
    pour essayer de convaincre mes camarades,

    Il y a aussi un autre argument que j'utilise par chez moi : la loi électorale pour les municipales permet à toute liste qui a obtenu 5 % des exprimés au premier tour de fusionner avec une autre liste au second. Dans presque tous les cas, le Front de Gauche est assuré d'avoir 5% des exprimés au premier tour. Il n'y a donc aucune urgence à faire liste commune avec le PS au premier tour. On a tout le temps d'attendre le second tour et de mieux négocier notre présence en fonction des résultats réels obtenus. Dans nombre d'endroits nous arriverons avant le PS et ça permettra d'avoir de bien plus nombreux maires Front de Gauche.

  41. pmjtoca dit :

    @mojo #124 et #135
    Bravo pour votre synthèse.
    "La question est de savoir aujourd’hui comment gagner à nos idées, à notre programme la masse des français(e)s qui ont viré la bande à Sarko."
    Par la clarté et la cohérence ! L'éducation populaire est requise, elle commence par l'exemplarité !
    Se commettre avec ceux qui "avec les ministres et députés qui ont voté contre l’amnistie pour les syndicalistes, pour l’ANI, pour les nouvelles lois de décentralisation ? Les mêmes qui mettent en œuvre la politique d’austérité dictée par la Troïka, qui s’apprêtent à s’attaquer, une fois encore, à nos retraites ? Ceux qui, hier encore, nous classaient à « l’extrême gauche » avec la volonté de nous placer au même niveau de nocivité que le Front National ?" serait le contraire de toute exemplarité, de toute clarté.

  42. Ouilya dit :

    Ce lien visible par tous est intéressant et terrible. Quand je pense à toutes les critiques faites sur Chavez par ceux-là même qui détruisent les médias publics en commençant par la Grèce, car n'est qu'un début.
    Bonjour à tous.

  43. Nuno dit :

    On s'alarme à juste raison du crime horrible commis par des nazillons. Mais il faut bien voir qu'en Europe du sud l'EU fait bien pire et pousse au désespoir à la misère au suicide des millions d'êtres humains, des sacrifices qui en plus ne servent à rien et ne font qu'empirer les choses. Au Portugal le plus gros succès actuel de librairie est "Porque Devemos Sair do Euro, João Ferreira do Amaral" (pourquoi devons nous sortir de l'euro) l'auteur est un universitaire reconnu. Il pense que l'euro fort à détruit l'économie du pays et que l'état doit pourvoir utiliser l'arme de la monétisation en cas de besoin sans être effrayé par le risque d'inflation.

  44. Invisible dit :

    A propos de l'agression de la jeune femme voilée, j'ai d'abord entendu l'info hier sur France Inter et c'était très circonstancié (on lui arrache son voile, on lui coupe les cheveux au cutter alors elle crie qu'elle est enceinte et on lui donne des coups de poings dans le ventre). Ce matin, l'info est devenue toute floue, on se retranche derrière une réserve prudente et tout détail a disparu. Moi, ce que j'en dis, c'est qu'encore un fois ce sont les femmes qui trinquent. En prenant le voile, elles se croyaient rangées des vélos vis à vis des petits macho intégristes et ce sont les skins qui s'en prennent à elles pour déclencher une guerre. Lamentable et triste à mourir.

  45. sinnaz dit :

    Filoche déclare sur France Culture à 12h30 qu'il était prés "à descendre dans la rue, pour manifester et à se battre vent debout avec quiconque pour que l'on n'enlève pas un euro aux (petites) retraites, qu'il n'en était pas question etc..... Prenons-le au mot ! Ses arguments étaient on ne peut plus proches des nôtres, notamment vis à vis du déficit 2014 calculé à 20 Millards alors que personne n'est capable d'évaluer un budget à 6 mois et que le déficit social ne représentait que 10% du déficit global dû lui aux manque de recettes fiscales. Il a été assez net pour, me semble-t'il, agacer le journaliste qui a joué son rôle de chien de garde.
    Attention Monsieur Filoche vous filez un mauvais coton, pour l'instant vous servez encore de faire-valoir de "gauche" au Parti Solférinien, mais là je pense que vous êtes allé trop loin ! Regardez les photos d'il y a à peine 3 ans, tout le monde manifestait contre les réformes des retraites, maintenant tout le monde bat en retraite et veut en faire encore plus que Sarkozy ! Alors je ne crois pas que vous ne changerez quoique ce soit de l’intérieur, même si vous faites entendre une autre musique, ces socio-traites ne jouent plus du tout la même partition. Alors chiche, bienvenu sur le pavé et si vous voulez encore faire oeuvre utile à votre pays rameutez au plus vite tous ceux qui ne croient plus dans toutes les incohérences de cette politique et d'aucune autres d'ailleurs, et avant qu'ils ne tombent dans le grand Fourre- tout National (le résultat de Villeneuve sur Lot sera, je pense, assez révélateur).

  46. Denis F dit :

    @ 140 Michel Matain
    " Il y a aussi un autre argument que j'utilise par chez moi : la loi électorale pour les municipales permet à toute liste qui a obtenu 5 % des exprimés au premier tour de fusionner avec une autre liste au second. "

    Merci camarade, c'est un argument que j'ai utilisé, mais sans grand succès, j'ai même précisé qu'avec 10% c'est notre stratégie qui est suivie sur une fusion de listes, et à mon avis 10% c'est amplement réalisable dans beaucoup de villes de France, mais que veux-tu, on oblige jamais à boire un âne qui ne veut pas boire ! J'ai même précisé qu'en tout état de cause, au lieu de parler il vaut mieux écrire, car il est plus difficile de mentir sur des écrits.

  47. coucies42 dit :

    La retraite ! Elle s'annonce mal. Mon mari artisan a commencé de travailler à 14 ans (aujourd'hui 55). Le comptable lui annonce une retraite à 1000-1100 €. En plus je viens de lire un article au sujet des aides aux entreprises. Si on nous la supprime, il n'y a plus qu'à mettre la clé sous la porte. Alors vite, qu'est-ce qu'on attend pour changer de 1er ministre et de gouvernement ? Quand JL Mélenchon au pouvoir ? Il y a urgence !

  48. Daneel dit :

    A propos de la discussion sur les listes communes (ou pas) avec le PS, pour moi (et je ne suis pas un extrémiste, loin de là), toute alliance au niveau des villes sera une trahison et un suicide politique, et signera la fin de notre gauche.

  49. marc2 dit :

    Pour les municipales il y a tout lieu de penser que les militant(e)s communistes voteront pour des listes autonomes du FdG au 1er tour. Comme ils l'ont fait en 2009 pour les régionales. Les militants communistes sont comme tout le monde, ils veulent condamner la dérive libérale du PS. Certes, les cadres départementaux du PCF, soumis à des impératifs d'intendance, souhaitent honteusement des alliances avec le PS. Heureusement la tôle électorale annoncée pour le PS modère les ardeurs et favorise les listes autonomes. Il est intéressant de noter que dans Gauche Unitaire, Christian Piquet qui défendait une ligne d'union avec le PS dès le 1er tour a été désavoué par sa base militante.
    La leçon de tout cela, c'est que lors de la campagne présidentielle tous les militants du FdG, en nous battant côte à côte, nous avons noué des relations d'amitié militante. Ensemble nous avons fait un bon résultat avec Jean-Luc, mais surtout nous avons relevé la tête. Nous avons brisé le cycle de la résignation, nous avons retrouvé une fierté militante avec le Front de Gauche.
    Ce fait échappe encore à l'attention de dirigeants aveugles ou des ou cadres aveuglés. Mais qui s'en soucie ?

  50. jeannine dit :

    Au sujet des retraites et de la déclaration de M. Filoche, voici un exemple de l'amputation faites au revenu (retraite) valable pour le Régime Social des Indépendants dont je fait partie, mais il parait que c'est kif-kif pour le Régime Géneral.
    Année 2012 notification de prise en charge d'aide ménagère, participation horaire de la caisse 14,02 euro, votre participation horaire 5,18 euro.
    Année 2013 notification de prise en charge d'aide ménagère, participation horaire de la caisse 9,51 euro, votre participation horaire 9,89 euro.
    Elle est pas belle la vie quant on vieillit ou que l'on a des ennuis de santé ! Oh je sais, il y a pire, me dira-t-on, mais ce n'est que le début. Le changement c'est maintenant !


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