24mai 13

Vertige du moment, des faits et des mots

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Je vous fais ce post pour l’essentiel depuis Strasbourg. Il y est surtout question du démarrage de la grande affaire de ce nouveau siècle en Europe : l’annexion par les USA de nos démocraties déjà fracassées. C’est le commencement des négociations en vue de la constitution d’un marché unique transatlantique libéralisé. Des années d’alerte n’ont servi à rien. L’épais tapis de silence médiatico-politique a étouffé le bruit de botte des trusts yankees. Tout d’un coup, après des années de préparation discrète tout s’emballe.

Non accord UE_USA

Sur une simple déclaration d’Obama approuvée par Merkel, après une visite aussi solennelle que formelle des androïdes Van Rompuy et Barroso, la machine s’est lancée. La Commission européenne va se doter d’un mandat de négociation. La négociation commence en juillet. Hollande est aux abonnés absents. Quant à Ayrault… Qui ça ? Et les médias… Les quoi ? Je répartis mes explications en deux chapitres. L’un décrit sommairement l’enjeu du contenu du traité, l’autre analyse le contexte des forces politiques sur le sujet. J’invite fortement mes lecteurs à s’emparer de la question en commençant un apprentissage des faits. Mon post est destiné à y aider. Mais vous avez aussi le livre édité par nous qui vous est proposé dans la colonne de gauche de ce blog. En toute hypothèse cette affaire va surplomber toute notre activité politique pendant des mois et sans doute pendant des années. Nous ne pouvons combattre sans former une opinion éclairée sur le sujet. Il faut donc commencer immédiatement un travail d’éducation populaire de masse pour y parvenir. J’espère que nous arriverons au pouvoir à temps pour faire échouer ce plan. C’est ce qui s’est passé en Amérique du sud. L’arrivée au pouvoir de nos amis a permis que le traité équivalent à celui-ci soit envoyé à la poubelle au dernier moment. Quoiqu’il en soit il faut travailler dès à présent activement.

J’ajoute un petit chapitre que je m’offre comme une récréation pour le seul bonheur d’écrire en souriant. C’est mon point final au palpitant épisode du tweet concernant le désolant accident survenu au sacrum de madame Le Pen. Je l’ai intitulé « Foutre ! ». L’abandon de l’usage de ce mot provoqua récemment la tristesse de Bernard Pivot. Le mot est l’équivalent en langue du dix-huitième siècle de l’interjection « putain, con ! » dans notre midi actuel. Mais si j’avais préféré cette modernité rabelaisienne, les tartuffes qui m’ont accablé auraient trop cruellement souffert. J’ai choisi la modération en quelque sorte.

Nouveaux convertis

Etrange ambiance encore une fois, au Parlement européen ce matin-là. Des flots de paroles venant de tous les bancs fustigeaient les paradis fiscaux. Chiffres et comparaisons pleuvaient. J’en ai noté. Celui-ci : il s’évade par an l’équivalent de sept ans de budget de l’Union européenne. Les sommes perdues par la fraude fiscale cumulées sur les cinq années qui ont vu se déclencher la tempête financière mondiale représentent plusieurs centaines de fois le montant total de la dette grecque. Je me disais : s’ils reconnaissent tous maintenant que tout cela est si grave et si préjudiciable, pourquoi l’ont-ils toléré jusqu’à maintenant ? Et que valent toutes ces déclarations si l’on considère la modestie des dispositions arrêtées. Tel est ce théâtre d’ombres. Les mots sont des trompe-l’œil. Comme le mot "Union européenne" lui-même. Le sommet sur ce sujet ne valait pas plus cher si l’on peut dire. Les Etats voyous de l’Union, le Luxembourg et l’Autriche conditionnent leur soumission aux règles de la morale au jour où le péché finira dans le monde. Tant que des micro-états bidons comme Andorre, Lichtenstein et Monaco ne se soumettront pas eux-mêmes, ils prétendent ne rien faire. (idée de sondage web pour « Le Parisien » : Mélenchon a-t-il raison d’insulter nos petits voisins, la princesse de Monaco, l’évèque co-prince d’Andorre et le grand papamouchi du Lichtenstein ?). Moi j’aurais dit : « Ces gens-là nous agressent en se faisant complice d’un hold-up annuel de mille milliards d’euros par an ! Donc on riposte. On coupe le courant électrique à Monaco, on barre la route vers Andorre et on coupe la flotte dans l’unique rue du Lichtenstein ». (idée de papier pour Libération : « Mélenchon veut couper l’eau aux évadés fiscaux »). Pour ma part je pense qu’aucun de ces Etats confettis ne sont en état de soutenir une confrontation, ni avec la France ni avec aucun des Etats de l’Union. Il suffit de demander, sur le ton juste. En fait, il suffit d’ordonner. (idée de tweet pour Aphatie : « Mélenchon veut un ultimatum à Monaco ! Dément ! »). Mais pour cela il ne faut pas faire des clins d’œil aux voyous avec des législations à leur service, il faut appeler une agression, un acte de guerre, ce fait de piller nos pays et nos peuples, il faut appeler du parasitisme ceux qui financent leurs économie de cette façon. (idée de tweet pour Quatremer : « Mélenchon dit que les voisins de l’Europe sont des parasites, bonjour le nationaliste ! »).   

Un vieux complot mercantile

Le gros plat de résistance de cette session c’était le vote d’une résolution à propos du mandat de la Commission européenne dans la négociation qui s’ouvre pour la mise en place d’un grand marché unique entre les USA et l’Union européenne. En 2009, j’avais édité une brochure de grande diffusion sur ce thème. J’ai alerté sur les dangers de ce Grand Marché Transatlantique qui se trame depuis dix ans dans le dos des peuples. Un silence médiatique total et une prudente omerta des partis qui participaient depuis le début à cette discussion ont bien protégé dix ans de pourparlers préliminaires. Ce vaste projet de libéralisation des échanges et de l'investissement connaît en ce moment une accélération spectaculaire sans qu'aucun peuple ne l'ait décidé en Europe. Et pour cause : aucun gouvernement ne l'a jamais inscrit à son programme électoral, à commencer par François Hollande. J'ai déjà pointé en ce début d'année la relance de ce projet par Obama immédiatement approuvé par Merkel. Les arcanes de l'Union européenne débattent désormais secrètement d'un mandat qui doit être donné par les 27 ministres du commerce à la Commission européenne le 14 juin. Les négociations commencent dès cet été ! L'existence de ce projet de mandat est bien attestée en date du 13 mars sur le site du conseil de l'Union européenne sous le numéro 7396/13. Mais le document est estampillé comme "non accessible". Comme les traités confient à la Commission européenne une compétence exclusive en matière commerciale, le Parlement européen n'a aucun pouvoir contraignant sur ce mandat. D'ailleurs il n'en est même pas officiellement saisi. Et les députés européens n'y ont même pas accès. Le Parlement a juste la possibilité d'exprimer un avis général sur cette négociation via une "résolution" comme il en vote sur tant de sujets sur lesquels il n'a aucun pouvoir. C'est le sens des résolutions votées à Strasbourg ce jeudi 23 mai dont j'ai publié l'analyse sur mon blog européen.

Grâce au site du journal « L'Humanité », ce projet de mandat secret, qui n'existe qu'en anglais, a enfin pu être connu cette semaine. Aucun média dominant ne s'est pour l'instant penché sur l'ampleur de la négociation qui s'annonce. Tout juste un débat a-t-il été ouvert depuis 10 jours sur la place de l'audiovisuel et de l'exception culturelle dans cet accord. Pourtant le mandat secret atteste que c'est bien l'ensemble de l'économie et des services publics qui vont subir une nouvelle vague de libéralisation si cet accord est signé.

Que fait François Hollande à ce sujet ? Rien ! Ou plutôt il entérine passivement ce qu'ont décidé Barack Obama et Angela Merkel. Le conseil européen des 7-8 février s’est ainsi prononcé, avec l'aval de Hollande et sans qu'il dise un mot, « pour un accord commercial global UE /USA ». Et dès le 13 février, toujours sans un mot de Hollande, c'est à Washington que le nom du nouvel accord a été scellé par Barack Obama avec Barroso et Van Rompuy. Du cousu main ! Le projet s'appellera « accord de partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement ». Il est ainsi déjà désigné sous le vocable globisch "TTIP" ("Transatlantic Trade and Investment Partnership"). Obama et les deux dirigeants non élus de l'UE lui ont fixé pour objectif d’« accélérer la libéralisation du commerce et de l’investissement ». Désormais le mandat de négociation de la Commission européenne doit être adopté définitivement le 14 juin par le Conseil des ministres du commerce. Et à peine le mandat sera-t-il donné à la Commission que les négociations pourraient être lancées en marge du sommet du G8 du 17 juin comme l'a proposé le britannique David Cameron. Là non plus Hollande n'a pas dit un mot sur cette échéance alors qu'il représentera la France au G8.

Tout cela va très vite. La mise en place aurait pu passer inaperçue comme d’habitude et les médias officiels continueraient leur besogne de dissimulation. Mais il y a eu la réaction des amis de la culture européenne. J’ai déjà raconté quel ravage cet accord impliquera dans le monde du cinéma. Le milieu a donc réagi avec fermeté. C’est le seul secteur qui l’ait fait pour l’instant. Effectivement la création culturelle et audiovisuelle sont menacées par cette libéralisation. Ces activités sont en effet protégées en Europe par des mécanismes d’aide publique mais aussi de réglementation de la diffusion, comme les quotas de chansons en français ou les obligations de diffusion d'un nombre minimal de films français. Du point de vue de la libéralisation du commerce visée par l'accord ce sont autant d’obstacles à éliminer. Mais en réalité tous les secteurs d’activité sont concernés. Du coup d’aucuns voudraient utiliser la bataille pour « l’exception culturelle » pour masquer le reste du texte et en faire l’arbre qui cache la forêt des libéralisations. Le mandat secret préparé par la Commission fixe comme objectif la constitution d'un "marché transatlantique intégré". Il vise la "libéralisation du commerce des biens et services et de l'investissement", "avec une attention particulière à supprimer les barrières réglementaires inutiles". Il demande que l'accord soit "très ambitieux, allant au-delà des engagements de libéralisation de l'OMC". Avez-vous bien compris ?

Regardons de plus près. Cette opération de libéralisation générale comporte plusieurs volets. D'abord la "suppression totale des droits de douane" sur les produits industriels et agricoles. Rien que sur ce volet "tarifaire", l'accord est dangereux pour les européens. En effet selon les chiffres de la Commission européenne le taux moyen des droits de douane est de 5,2 % dans l’UE et de 3,5 % aux USA. Cela signifie que si les droits tombent à zéro, les USA retireront un avantage 40% supérieur à celui de l'Union européenne. Cet avantage pour les produits fabriqués aux Etats-Unis sera encore amplifié par la faiblesse du dollar par rapport à l’euro. Et ce déséquilibre sera démultiplié par la faiblesse écologique et sociale des coûts de production aux USA. Dans ces conditions, rien que par son volet quantitatif, cet accord deviendra une machine à délocalisations. Cela aggravera le chômage. La Commission reconnaît d'ailleurs pudiquement dans l'étude d'impact qu'elle a commandée que cela entraînera une « baisse importante » de l’activité et de l’emploi dans la métallurgie. Dans la métallurgie !

Vient ensuite le volet non tarifaire de l'accord. Là ce ne sont pas seulement les productions qui vont être impactées mais le contenu des réglementations des pays. Le projet de mandat appelle à "réduire les coûts résultant des différences réglementaires" Il propose de "trouver de nouveaux moyens d'empêcher les barrières non tarifaires [c'est à dire les lois] de limiter la capacité des entreprises européennes et américaines d'innover et de participer à la compétition sur les marchés mondiaux." Barroso a d'ailleurs expliqué que « 80 % des gains attendus de l’accord viendront de la réduction du fardeau réglementaire et de la bureaucratie ». Cela signifie que les androïdes de la Commission européenne voient dans cet accord l'occasion d'aller encore plus loin que ne le fait déjà l'Union européenne dans la dérèglementation. « Le fardeau »… il fallait le trouver.

Pour libéraliser l’accès aux marchés, l’UE et les USA vont devoir faire converger leurs réglementations dans tous les secteurs car les normes plus contraignantes sont considérées comme des obstacles au libre commerce. Or contrairement à ce qu'affirment la Commission européenne et ses perroquets libéraux et sociaux-démocrates au Parlement, les Etats-Unis et l'Europe n'ont pas "des normes d'une rigueur analogue en matière d'emploi et de protection de l'environnement". En effet les Etats-Unis sont aujourd’hui en dehors des principaux cadres du droit international en matière écologique, sociale et culturelle. Ils ne souscrivent pas à plusieurs conventions importantes de l’OIT sur le droit du travail. Ils n'appliquent pas le protocole de Kyoto contre le réchauffement climatique. Ils refusent la convention pour la biodiversité. Ainsi que les conventions de l’Unesco sur la diversité culturelle. Autant d'engagements qui sont souscrits par les pays européens. Les standards réglementaires états-uniens sont donc dans la plupart des cas moins contraignants que ceux de l’Europe. Un marché commun libéralisé avec les Etats-Unis tirerait donc toute l’Europe vers le bas. S’il faut un exemple de ce qu’est l’état d’esprit des trusts nord-américains l’exemple vient du Bangladesh. Les trusts européens se sont accordés pour discuter des normes à appliquer, selon eux, à l’avenir pour ne pas connaitre la réédition de l’horreur qui vient de se produire. Les trusts yankees ne veulent entendre parler ni de ces discussions ni de normes d’aucune sorte. Vous voilà prévenus !

Voyons à présent d’encore plus près le tableau des dégâts en vue. Le premier impact négatif d'un tel accord sera écologique. On retrouve ici le couple infernal du productivisme et du libre échange. En effet le projet table sur les exportations comme solution de relance de l’activité. Il s'opposera donc à toute politique de relocalisation des activités qui peut permettre la réduction de l’empreinte humaine sur l’écosphère. A l’inverse, en augmentant le trafic aérien et maritime de marchandises à travers l'atlantique, la hausse attendue des exportations fera encore grimper les émissions de gaz à effet de serre. Ne croyez pas que je fasse ici un excès de zèle sans preuve. La Commission elle-même a pris conscience du fait que la question se posait. Elle estime cette hausse limitée entre 4 et 11 000 tonnes de CO2 par an. Il ne reste plus qu’à la croire ! Mais aussi petite soit la hausse envisagée, elle sera toujours trop importante. L’Union européenne ne s'est-elle pas au contraire engagée à réduire ces émissions en général ? Ce que signe ma main gauche, ma main droite n’a pas à le savoir ?

En raison des différences de normes dont j'ai parlé, cet accord sera aussi une incitation au pire productivisme au détriment de la qualité sociale et écologique des produits. Par exemple dans la construction, les normes françaises HQE sont beaucoup plus contraignantes que les normes américaines LEED. Idem en matière de limitation de la pollution automobile ou en matière de production d’énergie. Les constructeurs automobiles français ont d'ailleurs exprimé des réserves sur l'accord. Car bien qu'insuffisants, leurs efforts pour investir dans des motorisations moins polluantes seraient ralentis et en partie ruinés par la libéralisation.

Et l’agriculture ! Là c’est l’horreur. L'accord exposerait les Européens à laisser entrer les pires productions de l'agro business états-unien: bœuf aux hormones, volailles lavées au chlore, OGM, animaux nourris aux farines animales. Sans parler du fait que les USA ont des systèmes peu contraignants de traçabilité. Et qu'ils ne connaissent même pas les « indications géographiques protégées ». Ils considèrent les appellations "Bourgogne" ou "Champagne" comme des noms génériques dont l'usage commercial doit être libre. Ce qui pourrait leur permettre de commercialiser du « Champagne » produit en Californie. Et ainsi de suite. Adieu les AOC et tout l’immense et patient travail de valorisation des produits qui vont avec. Une qui va se réjouir c’est la ministre de l’université : non seulement parler anglais mais boire en même temps un Bordeaux du Tenessee !

Ce n’est pas fini. Le projet de mandat comporte quelques autres dernières mauvaises nouvelles. On y apprend que la négociation portera aussi sur "la politique de concurrence, incluant des dispositions sur les concentrations, fusions et faillites". Et à ceux qui espéraient que les services publics seraient exclus, il est bien précisé que "l'accord concernera les monopoles publics, les entreprises publiques et les entreprises à droits spécifiques ou exclusifs". L'accord vise ainsi "l'ouverture des marchés publics à tous les niveaux administratifs, national, régional et local". Vous êtes groggy déjà ? Eh bien le délire n’est pourtant pas fini. Car il est précisé qu'il devra lutter contre l'impact négatif de barrières comme les "critères de localisation". Enorme ! Exemple : impossible de promouvoir par exemple les circuits courts dans la fourniture des collectivités locales.

Comme on le devine le volet financier est le principal dans l’esprit des promoteurs de l'accord. Il devrait porter sur l'investissement et la finance. En matière d'investissement, le mandat vise à parvenir "au plus haut niveau de libéralisation existant dans les accords de libre échange". Des mesures spécifiques de "protection des investisseurs" devront être négociées, "incluant un "régime de règlement des différends entre les Etats et les investisseurs". Derrière ces formules obscures, il s'agit de doter les investisseurs de droits spéciaux et de procédures préférentielles supranationales par rapport aux autres justiciables soumis aux droits des Etats. C'était la logique poursuivie par "l'accord multilatéral sur l'investissement", dit AMI, que les USA avaient tenté d'imposer en 1998 et qui avait été abandonné suite à des mobilisations citoyennes et le refus de la France de l'accepter. Retour par la fenêtre de ce que Jospin avait fait couler. Mais cette fois-ci François Hollande est d’accord ! Autre bonne nouvelle pour les financiers, le projet de mandat se prononce pour une "libéralisation totale des paiements courants et des mouvements de capitaux". Voilà une aubaine pour les places financières anglo-saxonnes les moins réglementées et les plus spéculatives ! Les géants du crédit hypothécaire états-unien pourront ainsi vendre leurs crédits pourris en Europe aux mêmes conditions que dans leur pays d'origine. Que des bienfaits, on le voit !

Comme j'ai déjà eu l'occasion de l'expliquer un tel accord avec les Etats-Unis serait aussi une erreur géopolitique historique. Depuis 10 ans l'Empire a vu tous ses efforts de libéralisation commerciale mondiale bloqués à l'OMC par la résistance croissante des pays du sud. En arrimant l'Europe à ces projets de libéralisation dans un ensemble pesant 50% de la production mondiale, les Etats-Unis essaient de reconstituer leur domination aujourd'hui en voie d'effondrement face à la Chine. Il s'agit tout simplement pour eux de pouvoir continuer à imposer leur loi au monde entier. Le projet de mandat de la Commission ne s'en cache même pas en affirmant que les règles communes fixées par l'Europe et les Etats-Unis devront "contribuer au développement de règles mondiales". Bref, cet accord a mûri en même temps que la théorie du « choc des civilisations » dont il est la traduction géopolitique.

Faire échouer le Grand Marché Transatlantique

Le Parlement européen a donc délibéré sur le mandat de la Commission pour la négociation de la mise en œuvre du Grand Marché Transatlantique. Bien sûr ce texte du Parlement n’a aucune valeur législative ou normative. C’est une résolution. Voyons son contexte politique car il va être décisif pour la suite.

Le groupe social-démocrate a capitulé. Que dis-je ? Il s’enthousiasme. Son rapporteur vient de dire qu’il comptait sur ce grand marché « pour réindustrialiser l’Europe » ! Consternant ! Après quoi il formule le discours confus de ce genre de posture : « tracer des lignes rouges », « négocier avec fermeté » et blabla. Consternant. Le président de la commission du commerce est un socialiste. Il se réjouit de l’ouverture de la négociation. Ils pensent qu’il n’est pas indispensable de retirer de la discussion sur certains domaines comme le domaine culturel. Bref pour lui, ça baigne ! Sans l’intervention du socialiste français Henri Weber sa position aurait été celle du groupe social-démocrate ! Au total, les sociaux-démocrates entrent dans le cadre et courent devant. Ce qui me frappe c’est qu’à les entendre il n’y a aucun inconvénient au projet. Le grand marché serait donc exclusivement bénéfique. Pas même une réserve sur la propagande de la commissaire qui annonce 2% de croissance grâce à ce grand marché. Pourtant le scepticisme serait de rigueur. Car si l’on mettait bout à bout toute la croissance déjà promise dans le passé à propos de chaque accord adopté, l’Europe devrait avoir une croissance supérieure à celle de la Chine !

Ici l’avachissement du groupe social-démocrate correspond à ce qui se passe dans les partis nationaux. Les socialistes français sont inexistants. Ils n’ont plus guère d’influence sur leur groupe. Cela tient bien sûr à leur très grande hétérogénéité sur la politique européenne. Mais surtout à ce qu’ils sont de surcroît à présent pris en tenaille sous une double contrainte. D’un côté il y a les Allemands qui dominent le groupe social-démocrate. Et de plus ces derniers se coordonnent en permanence avec les députés allemands des autres groupes politiques. De l’autre côté il y a l’Elysée qui se porte garant des accords avec le gouvernement allemand. Les indices de l’efficacité de cette tenaille se multiplient. On ne peut comprendre autrement leur incroyable vote pour éviter le débat du Parlement européen sur le sujet sur l’aide alimentaire européenne dont tout le monde se souvient qu’elle fut suspendue du fait du gouvernement allemand. De même, dans le cas de la négociation transatlantique, les Allemands sont les moins préoccupés. En effet ils n’ont pas de secteurs vitaux en concurrence réelle avec les nord-américains

D’une façon générale voici comment l’affaire va se présenter. La social-démocratie européenne ne tiendra pas cinq minutes le choc. Elle est déjà acquise au projet. Le PS français va se concentrer sur la question du retrait du projet du domaine audiovisuel. Si ce point est acquis il sera présenté comme une très grande victoire et tout le reste du projet de Grand Marché Transatlantique sera accepté. Toutes les marionnettes des solfériniens vont souffler de la trompe sur ce thème pour faire avaler le traité. Le juste dossier de l’exception culturelle servirait donc de rideau de fumée. Le pire aurait été, pour le PS, que dès le départ l’exception culturelle soit mise en cause. Il aurait été obligé de combattre le projet lui-même et notre travail en serait facilité. En toute hypothèse, comme je l’ai déjà dit, l’engagement des gens de culture va faciliter notre travail. Tout le temps que durera la négociation ils agiront et nous aussi. Et très vite les agriculteurs et les associations de santé publique vont entrer dans le débat. Car tout cela est menacé aussi. Comment pourrait-il en être autrement ? Toute la civilisation européenne actuelle a été fondée sur les interventions de l’Etat. Et que se passera-t-il quand les citoyens vont comprendre que la question clef de la défense et des industries d’armement est aussi incluse dans  la négociation ! En fait le Grand Marché Transatlantique est une annexion de l’Europe par les Etats-Unis. Quelle foutaise ! Il ne restera rien de l’idéal européen avec ce grand marché. Non seulement notre présent sera détruit mais notre futur sera définitivement mis en impasse. Car comment se donner ensuite des objectifs européens d’harmonisation salariaux ou fiscaux ou de coopération renforcée ? Ce sont des obstacles caractérisés à la concurrence libre et non faussée. Les punitions pleuvraient s’ils étaient développés. La preuve de ce fonctionnement coercitif est donnée par ce qui se passe vis-à-vis du Canada qui est poursuivi pour plusieurs milliards de dollars en raison d’entraves supposées à la loi de la concurrence libre et non faussée. Le GMT va donc être un déni de la souveraineté du peuple. Il prononce de fait la dissolution de l’Union européenne dans le marché unique des USA.

Nous, les partis de l’autre gauche de l’Europe du sud nous savons que la fonction tribunicienne et la radicalité concrète du programme marchent de pair. Toute stratégie de pression et de négociations graduées tourne tout le temps au marché de dupes. Nos amis d’Amérique du sud ont fait échouer l’ALCA, projet similaire piloté par les Etats-Unis. Nous devons avoir le même objectif, sans compromis. Faire échouer le GMT !

Foutre !

Pour solde de tous comptes (de tweet) avec les navrés du casse-cul, une citation venue de la grande révolution de 1789. Je la prends dans les polémiques du père Duchesnes à qui on reprochait ses vulgarités. « Si j’avais voulu trancher du bel esprit, je m’en serais aussi bien tiré qu’un autre. Moi aussi je sais parler latin ; mais ma langue naturelle est celle de la Sans-Culotterie ; j’aime mieux être lu des pauvres bougres, j’aime mieux leur apprendre de bonnes vérités, et les avertir des manigances des traîtres, que de prendre le ton de nos journalistes freluquets qui, pour plaire aux petites maîtresses et aux prétendus honnêtes gens, n’osent nommer les choses par leur nom. Il faut jurer avec ceux qui jurent, foutre ! Ma rudesse, quoi qu’on en dise, ne déplaît pas autant que quelques viédases le prétendent. Tous ceux qui aiment la franchise et la probité ne s’effarouchent pas des bougres et des foutres dont je larde par-ci, par-là, mes joies et mes colères ; les oreilles si délicates qui sont déchirées de mes expressions les trouveraient délicieuses si je voulais être l’apôtre de l’aristocratie […] Il est donc clair que ceux qui s’offusquent tant de mon langage n’aiment pas la vérité, et, comme je n’ai cessé de la dire, ceux à qui je déplais si fort sont à coup sûr des aristocrates. » (Père Duchesne, n°257, juillet 1793)

Si j’acceptais de hurler avec les loups on trouverait mon cri suave. Si je mettais mon art au service de l’idolâtrie euro béate, si je raillais ceux qui ne veulent pas enseigner en anglais à l’université française, si je fustigeais les tire au flanc des 35 heures et si je brocardais les vieux fainéants qui ne veulent pas s’éclater au boulot jusqu’à 65 ans, mon esprit et mon sens de la formule seraient acclamés dans les dîners en ville des puants parfumés. Si j’entrais dans la coterie des raisonnables qui déplorent le « risque populiste » et la « montée des extrêmes » (au pluriel s’il vous plaît), si je connaissais mes arpèges, comme hier mes déclinaisons latines, pour parler du « monde-qui-change-et-nous-devons-changer », bref, si je vannais comme un muscadin pour les merveilleuses, Marie-Camomille et Jean-Patou en seraient d’autant plus enchantés qu’ils n’en entendraient même pas parler. Peut-être quand même finiraient-ils par m’avouer qu’ils ont écouté le tube trivial qui réjouit l’aîné de leurs enfants, celui qui finit son année en section math-allemand, l’îlot de sérieux blanc au collège. Il est vrai qu’il est nul à chier, si j’osais le dire. Un petit « pet’ » et on s’en taperait cinq. Mais comme « je tonne et que j’éructe » comme l’a noté finement monsieur Pujadas, il me faut oublier les douceurs de l’estime mondaine : elles me sont refusées pour toujours. Rabelais, médecin d’élite, en fit l’expérience en son temps pour avoir amené la paillardise au service des Lumières naissantes. Sait-on, en l’adulant depuis que ses querelles contre les pédants de son temps sont bien froides, qu’il nous régala de quarante pages d’interrogations sur le point de savoir quel est « le meilleur torche cul » au milieu d’un ouvrage à présent enseigné au lycée (en français comme des nuls !) ? Mon tour de notoriété posthume viendra peut-être avec mes seuls 140 signes symptômes du raccourcissement du temps propre à notre époque.

Quelle affaire que ce cul que nous ne saurions voir même par allusion dans nos phrases ! A moins que l’interdit ne soit l’apanage de quelques uns ! Pourtant Montaigne prévient : "Si hauts sommes assis, si ne sommes assis que sur notre cul". Ce n’est pas si simple cher Michel ! Le cas s’aggrave pour certains à proportion de l’altitude à laquelle ils se sont hissés. Une diablerie de rapprochement d’idées me fait penser à cette plaisanterie qu’on dit africaine : plus le singe est haut dans l’arbre, plus on voit son cul ! Alors ? Comment en parler poliment pour parler d’une importante qui se le fend par distraction ? Dirais-je qu’il « y a peu du Capitole à la roche tarpéienne », pour impressionner les ignorants de l’antiquité romaine, ou bien, pour être mieux compris et faire sourire, que le chemin qui va du sommet de l’arbre au fond de la piscine, surtout si elle est à sec, casse les meilleurs fondements ?

Foutre ! Mesdames et messieurs les faquins ! Foutre, dis-je, monsieur Bernard Pivot, comme vous le recommandiez il y a peu ! Foutredieu, même ! Je me casse le cul à mettre du sel dans les épinards et les pisse-vinaigres (comme disait De Gaulle) qui se la pètent, me gavent grave ! Me voici banni des affections mondaines. Tant pis. Je m’en passe. Pour l’instant, je suis assis à jamais au banc de la Montagne aux côtés de l’abominé Robespierre, comme le revendiquait déjà Jean Jaurès. Et comme le tribun socialiste, je ne paraîtrai donc qu’en caricature, la barbe hirsute et la bouteille de vin de messe en poche. Je vais le dire maintenant : c’est un bonheur que, dans cette comédie toujours recommencée, j’ai l’honneur d’être à la place du paria des pédants et des puissants. Car on se souvient de ceux qui ont tenu l’emploi avant moi et leur pétulance n’en finit plus de nous secouer. Mais ne distingue pas entre leurs détracteurs au fil du temps : ils ont tous le même groin de Tartuffe. Tenez-vous le pour dit au sujet de mes pratiques. Voici une pensée pour les manuel de citations. De la langue et de ses vertiges il en est comme des autres plaisirs simples : on se gratte là où ça soulage.

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377 commentaires à “Vertige du moment, des faits et des mots”
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  1. Courrierlecteur dit :

    Fichtre! Que ce post est rieur !

  2. PHILIPPE dit :

    Je constate avec plaisir que le ton a changé concernant l'Europe et son sinistre projet. A quand un rapprochement avec l'UPR, le M'PEP, le PRCF, le Front syndical de classe ? Pour un nouveau CNR, une sortie de l'Europe et de l'Euro ? J'engage les militants du Front de Gauche à se renseigner afin de favoriser cette convergence nécessaire et salutaire ! (je précise pour ceux qui auraient mauvais esprit que je suis encarté PCF)

  3. Clément SILVE dit :

    Troublant. Voici le premier mot, le premier état d'esprit après une lecture de cette envergure.
    Merci s'impose car avant ce billet, je ne savais rien de ce débat qu'est le "TTIP". Mon sens critique en a prit un coup, il faut bien le reconnaître, mais plus que de raison, je suis débordant de rage. Je n'ai pas envie de vivre ce monde et je ferais tout pour combattre philosophiquement ces fausses vérités et manipulations.
    Merci.

  4. Alextpe dit :

    Quand je pense aux personnages de Rabelais, régulièrement "empâlé par le fondement", contrepétant et "liant des chardons", le vocabulaire de Jean-Luc ne me fait ni chaud ni froid ! Ah mais les belles lettres restent insaisissables aux bienpensants et aux honnêtes gens quand elles sortent de leurs lucarne du respectable.

  5. C.Laborde dit :

    Cher Jean-Luc, dites des foutres autant que vous voulez, cela me choquera toujours moins que de lire "l'autre gauche" qui implique que le PS serait encore de gauche. Finissons-en avec cette fiction ! Le Parti Solférinien est devenu un parti de droite! Dites-le enfin.

  6. Diogene dit :

    Voilà qui est chié chante !
    Ce billet porte un avertissement, mais porte aussi l'espoir. Ce traité est tellement violent. Il vient de ceux qui voient leur suprématie fondre, ils ne reculeront devant rien, comme toujours. Tout est bon pour faire du bruit et réveiller les consciences, le temps est vraiment compte.
    Pour finir sur le ton Rabelaisien qui sied, maintenant. On écrit Ps avec une minuscule, après le grand Pet.

  7. Jérémy dit :

    Réplique de la marche citoyenne du Front de Gauche, le 1er Juin prochain à Poitiers!

  8. Philippe B dit :

    Merci Jean-Luc pour ce billet.
    Au sujet du marché transatlantique, quelle est la réaction des soi-disant gaullistes?
    Le grand Charles doit faire la toupie dans son képi.

    On lâche rien !

  9. L'Europe des peuples ne sera possible qu'en détruisant cette Europe ci. Car ceux qui en ont pris la direction sont les libéraux directement intéressés par les profits des puissants. Ils n'ont plus rien à voir avec les simples gens comme nous et nous méprisent tout en se prétendant démocrates. Pourtant, il n'y a rien qu'ils haïssent plus que la démocratie même s'ils s'en réclament. Mais foutre que J'ai bien ris sur la fin de ce texte de Jean-Luc.

  10. jihel dit :

    Que fait Hollande ? Jean-Luc, tu le sais ! Comme Louis XVI. Même son amante l'avoue en se comparant à Marie-Antoinette tant elle se sent détestée. Même son ex, Royal (ça ne s'invente pas) le qualifiait de flemmard. J'ajouterai qu'il est fourbe comme Louis xI. Sera-t'il Louis VI le gros ? En tout cas il ne sera qu'un résident de la république.
    Résistance.

  11. jeannine dit :

    Voila qui est dit et avec quel talent, digne de vos augustes maitres a penser Monsieur. Un délice a lire et vous pouvez défier les "faquins" a manifester une telle élégance d'écriture, impossible ils sont a genoux. "Fichtre" que ce ton fait du bien. Bornons nous a déguster ce "pamphlet" ce soir, le reste du billet pour demain.

  12. Jérémy dit :

    "A quand un rapprochement avec l'UPR, le M'PEP, le PRCF, le Front syndical de classe ? Pour un nouveau CNR, une sortie de l'Europe et de l'Euro ?"

    Tu serais pour qu'on s'allie à la droite souverainiste de l'UPR et aux stals BBR du PRCF qui tapent constamment sur le PCF ? C'est une blague, j'espère ? Perso, si tu veux un vrai Front Populaire, mieux vaut le faire avec l'aile Gauche du PS et le NPA (et LO au niveau local). Mais pas avec des défenseurs du capitalisme national et des stals anti-PCF. Moi aussi je suis au PCF (et à la JC) et je milite pour le Front de Gauche, et bien qu'il faille qu'on planche sur la sortie éventuelle de l'UE dans un cadre socialiste, ça ne veut pas dire qu'on doive s'allier avec de tels partis. En politique, il faut de la cohérence jusqu'au bout.

  13. le Prolo du Biolo dit :

    Quel faquin ce Philippe (22h12), prétendre nous faire accroître comme à des enfants de coeur que l'on peut être membre du PCF et dans un même mouvement d'aile admirateur de l'UPR ... Sans doute est-il en fait communiste tout autant que moi je suis bedeau d'église.

  14. Marie-Anne dit :

    Décidément tous nos gouvernants européens sont inféodés au capitalisme. Les institutions supra-nationales, les traités internationaux sont utilisés pour mettre les peuples devant le fait accompli et le présenter comme irréversible et incontournable. La bataille va être rude, mais il faut sauver notre peau.

  15. pascal des landes dit :

    Bonjour à tous camarades et amis, lecteurs,
    Ce n'est pas une rigolade ce GMT (grand marché transatlantique) qui marque la défaite du projet humain européen, hérité des lumières de Kant, mais aussi des peuples envoyés dans les boucheries que furent les guerres des deux derniers siècles et de l'internationalisme ouvrier. Défaite, car on enterre toute idée de pilotage politique par la signature d'une promotion perpétuelle en blanc à un microcosme de gros actionnaires qui siègent dans tous les conseils d'administration des quelques grandes entreprises qui concentrent les richesses de par le monde : en gros une vingtaine de gros groupes se partageant quatre vingt dix pourcents des revenus de la production transatlantique qui exige une déréglementation totale, et une dissolution absolue des états et des institutions politiques. Ensuite, dans un contexte d'affaiblissement par un euro trop fort face au dollar, la liquidation des productions européennes serait accélérée, faute d'avoir tenter de se rapprocher des latinos américains en tissant de nouveaux liens équitables, faute d'avoir tenté de mettre un monnaie de change en place avec la chine pour équilibrer les échanges, pour éviter toute friction avec les nord américains. A très brève échéance, l'Europe deviendrait une périphérie d'un coeur économique lui même en déclin, au sens braudelien du terme. Les USA et leur appareil productivo financier sont un trou noir comme l'est l'Allemagne actuellement pour l'europe, un moteur de dettes insondables qui mettent à l'amende chaque peuple comme un mac asservi quiconque lui doit de l'argent en échange d'une addiction. Une fois l'industrie; l'agriculture et tout ce qui produit liquidé, les intelligences "utiles" pillées, il ne resterait de l'atlantique à la vistule qu'une vaste réserve "indo-européenne" ou un vaste champ de bataille ! c'est devant cela que la sociale démocratie capitule en se soumettant aux libéraux !

  16. Mascarille dit :

    Le plus cocasse étant que les rupins bienséants de la rue Solférino n'ont bien entendu aucune espèce de début de commencement d'idée de ce que cet étron Burgerkingien va faire subir à ce peuple qu'elle méprise... L'empathie reviendra peut être quand les vagues de suicides commenceront devant l'Elysée...
    Aujourd'hui comme avant la grande terreur, l'aristocrotte ne peut même plus se figurer ce dont la non élite de notre prairie est capable lorsque ces pâquerettes sont menacées, et la on la menace a coup de pesticide Monsanto partout, tout le temps, sous toutes les formes? Merci bien...

  17. Jules dit :

    Je me permets de vous suggérer, quand quelque journaliste (bien intentionné, cela va de soi) tâchera de vous faire la morale quant à votre langage ou à votre humour, de répondre que vous vous astreignez déjà à une "auto-régulation exigeante". L'expression est (ubuesquement) superbe, et me ferait tant rire, si les renoncements et les reniements qu'elle recouvre ne me donnaient pas l'envie de vomir.
    De tout coeur avec vous et le Parti de gauche. Résistance.

  18. lergonomiste dit :

    Je remercie Jean-Luc Mélenchon d'avoir pointé le projecteur sur ce Grand marché néfaste. Voulant lire l'original publié par l'Humanité je n'ai trouvé sur leur site que la version anglaise. Si vous voulez lire la traduction française et alimenter votre réflexion sur le billet de Jean-Luc Mélenchon, c'est par ici.

  19. Magda Corelli dit :

    Le grand marché transatlantique ? Rien que le nom me fait frémir. Mais je suis sûre que comme en 2005 les français s'informeront et hop à la poubelle les délires de ces fous furieux du mercantilisme. Merci en tout cas de nous expliquer ce qui se trame avec autant de clarté. Vous vous êtes fait plaisir à écrire la seconde partie de votre post. Cela ce voit, c'est très drôle !

  20. cr_sud dit :

    Merci Jean-Luc de ce long et précis éclairage sur le GMT. Ce genre de projet utile pour la poignée d'importants, et néfaste pour tous, qu'on va nous faire avaler de force. Mais si cela va très vite, comme il est indiqué dans le post, notre arme à mon avis n'est-elle pas de chambouler l'euro et mettre ce simulacre d'harmonie européenne, qui n'est qu'orientée finance, en charpie, de manière à retarder cette grossièreté libérale supplémentaire ? Ce débat sur l'euro est urgent.

  21. philippe dit :

    Au vu du message que j'ai laissé, plutôt courtois, je me demande pourquoi les réponses sont si caricaturales et franchement inamicales.

    C'est toujours un peu décevant de se voir répliquer dans des termes aussi grossiers : si vous pensez que le programme politique du Front de Gauche est magnifique, superbe et dénué de contradictions, tant mieux pour vous, en tout cas je pense être de ceux qui veulent que ses contradictions tendent à être dépassées. Alors si cela fait de moi un faquin...

    C'est la première fois que je laisse un commentaire sur ce blog que je lis depuis longtemps, et je pense que c'était la dernière, vu qu'il n'y a que les sectaires pour y répondre.
    Pour mes contradicteurs, savez-vous qu'au Front de Gauche il y a plusieurs façons de voir les choses, ou pensez-vous détenir "la" vérité ?
    Tout ceci me conforte dans ma conviction qu'Internet n'est pas un moyen de dialogue pertinent, les échanges tournant au combat de catch propre aux débats politiques mis en scène. C'est un peu la foire des égos, cette page de commentaire, même si certains commentateurs apportent des éléments au débat.

  22. pascal des landes dit :

    Pour finir, il n'est pas juste de dire que le François Hollande se soumettrait, ou capitulerait ou je ne sais quelle expression qui pourrait donner à croire qu'il n'était pas sur la ligne commune des libéraux européens, qui imposent austérité, déréglementation du travail, amputation des politiques publiques etc. François Hollande et les membres les plus puissants de son gouvernement n'étaient pas à la tête du parti lorsque François Hollande a gagné la primaire. Par contre on peut dire qu'aucune force dominait le parti et qu'un partage entre les différentes motions s'était dégagé entre les libéraux, les autres, les républicains. Les luttes de personnes ont masqué ces clivages, et c'est par ce climat de synthèse de fait, de gloubiglouia politico stratégique, puis la faillite de la tendance à l'homme providentiel DSK, qu'a été rendue possible la victoire de Hollande qui était le fruit de l'alliance entre la carpe et le lapin. La gauche du parti socialiste porte une responsabilité cuisante dans cette situation intenable du PS. et il serait temps qu'il prenne ses responsabilités en rejoignant le PG, en lui permettant de prendre les devant de la lutte sociale, nécessaire aujourd'hui. Le P.G est le seul en europe a être en mesure de prendre la tête de l'offensive nécessaire du monde du travail en Europe, en s'alliant avec les gauches sud européennes. En restant au sein du PS, les amis d'Emmanuel Maurel servent d'alibi démocratique au PS et au gouvernement où les quelques ministres de gauche mangent leur chapeau quotidien. Il font également le jeu de la droite, en affaiblissant de l'intérieur un gouvernement inaudible par ceux qui l'ont élu. L'éloge du système allemand, faite hier par Hollande et ses proches exigent une rupture franche et une riposte démocratique de taille avant que la tentation de l'union nationale ne se dessine, vers le centre, et à droite. Un parti de militants massif, de réseaux modernes est nécessaire. Les partis de notables...

  23. Naco dit :

    Merci pour le rappel à notre Père Duchesnes à tous. Je connais votre grande culture, mais je ne vous en croyais pas si proche. Personne ne vous en voudra jamais pour oser un bon mot à l'égard de réactionnaires. En fait, tout le problème dans ce petit mot, revient à la façon dont vous précisez votre action. Comme personne censée agir pour, ou à la place de ceux que vous défendez. Et donc quand vous parlez des ouvriers...
    Alors, bien sûr, et comme on comme des cons. Car on aime bien qu'il y ait quelqu’un qui se mette devant nous, comme vous dites, et qui ait la parole belle, dès que nous, on risque de perdre notre paye, et que vous vous êtes un peu payé pour l'ouvrir. Et c'est pas que notre parole, on sache pas la faire belle, mais c'est qu'on est toujours coupé. Et ignoré.
    Mais faut peut être la faire autrement cette parole. C'est bien aujourd'hui, car vous avez réveillé le Père Duchesnes, mais faut peut-être réveiller les autres. Ceux auxquels vous n'a jamais trop pensé, comme ceux qui sont en prison. A noter, je suis un patron, mais je suis comme un ouvrier, et en ce moment j'en chies car je suis presque tout seul. Car y a plus de boulot et on attend les municipales, et le beau temps comme des cons. Car il ne se passe plus rien dans ce pays. Pourtant les petites gens y vous aiment monsieur Mélenchon, mais franchement, sans vouloir vous donner de leçon, pour ce que vous voulez faire, faut vraiment aimer avant de donner, et faut vraiment savoir donner avant d'aimer. Parole idiote parce que vous savez déjà tout ça.

  24. DAVID JV dit :

    @ Philippe (20)
    Non tu n'es pas seul à le penser Philippe. Alors reste dans les parages, ta présence est la bienvenue ici.
    Trève de sectarisme, il nous faudra un front très large pour éduquer et aboutir à un rapport de force qui puisse nous laisser espérer faire échouer cet accord criminel.
    Ce que l'on à y perdre est sans commune mesure avec ce que d'aucuns appellent "la cohérence jusqu'au bout"...ouais c'est ça, rester cohérent et échouer...quelle belle perspective !
    Soyons sérieux, est-ce que vous penser sincèrement et surtout compte tenu de l'agenda ultra rapide prévu pour les négociations du GMT, que le FdG seul, puisse peser suffisamment ? C'est une blague.
    Par ailleurs Philippe, je partage et me retrouve pleinement lorsque tu dis : Pour mes contradicteurs, savez-vous qu'au Front de Gauche il y a plusieurs façons de voir les choses, ou pensez-vous détenir "la" vérité ?
    Face au danger incroyable et vertigineux que représente ce traité, il faut faire bloc.
    J'ai déjà eu l'occasion de discuter avec des jeunes de l'UPR qui tractaient sur un marché à coté de chez moi, ce fut un moment de convivialité et de partage riche. Les grand principes de "cohérence jusqu'au bout" dans un tel contexte, c'est vraiment irresponsable. après, chacun son programme, chacun sa manière de voir les choses. L'heure est à la mobilisation contre ce Traité et tous les efforts qui vont dans ce sens sont bons à prendre.
    Merci infiniment Jean-luc pour ce billet qui me fait me dire (une nouvelle fois) que nous avons vraiment de la chance de t'avoir à nos cotés et que la pertinence de tes analyses et la profondeur de tes réflexions ne seront pas de trop face à l'immense tâche qui nous attend.
    Je pense déjà à animer un stand sur le marché de mon bled pour informer les gens de ce traité.
    Tous à la lutte !

  25. bruno dit :

    L'information sur le Grand marché transatlantique est l'égal de ce qu'est l'accord général sur le commerce des services (AGCS) de l'OMC (Organisation mondiale du commerce). A la différence toutefois qu'il assujettit l'Europe aux Etats-Unis. Mais dans le fond comme dans la méthode, c'est pareil. Après, reste à savoir comment on déjoue le "produit" à le rendre inopérant. Contrairement à "pascal des Landes", il faut compter sur le FdG et pas seulement sur le PG (même si l'hôte de ce blog est co-président de ce parti, que je respecte par ailleurs). D'autre part, il va nous falloir redoubler d'effort pour assurer plus encore "l'éducation populaire", là dans les quartiers, les communes, les entreprises ; ici dans les syndicats, les partis et chaque fois que nous en créerons l'occasion. De même il faudra mener conjointement l'aspiration de la 6ème République en France, seul moteur possible si elle aboutissait, à un réveil européen des peuples (pas tous forcément car monte un nationalisme de sombre augure, caressé par le poil par les possédants et les "belles personnes"). Ce n'est pas insurmontable. Mais chacun d'entre nous doit oeuvrer chaque fois qu'il le peut, et quelque soit l'étendard, à informer, débattre et pousser à l'action. Les événements vont très vite, comme le souligne notre hôte, mais rien ne dit que tout est joué. L'AMI, auquel a fait référence JL Mélenchon, a été révélé par un internaute Canadien, reçu par beaucoup d'associations en France (notamment Attac) qui ont du coup exercé un lobbying à la fois sur le PS de l'époque mais aussi en le doublant de ce que l'on fait quotidiennement au FdG aujourd'hui. Je pense qu'il faut aussi exercer une pression plus constante à l'égard des élus PS. Et parallèlement, nous devons nous ré-approprier les espaces publics.

  26. ermler dit :

    @ Jean-Luc Mélenchon

    "Le Père Duchesne" dont vous invoquez la filiation était l'oeuvre exclusive de Jacques René Hébert (1957-1794) qui finit guillotiné sur ordre de...Robespierre dont vous vous revendiquez également ! Historiquement, vous voici donc face à un hiatus.
    Hébert était un démagogue peu scrupuleux sur la fin et les moyens. Toute votre rhétorique non pas pédante, non pas "lettrée", encore moins "aristocratique", est fondée sur l'intelligence du coeur et de la raison. C'est pour ça qu'on vous a aimé et qu'on vous aime ! Le peuple d'aujourd'hui, éduqué par un siècle et demi de République, a certes besoin de radicalité, de ce parlé dru et cru que vous revendiquez à juste titre. Mais il n'a pas besoin, je pense, qu'on lui ressuscite le pseudo- langage des sans culottes de 1793 dont Hébert n'était que la caricature grossière. D'ailleurs, l'exécution d'Hébert et de son clan n'avait suscité, parmi les sans-culottes eux-mêmes que fort peu de réactions.
    Restez vous même, monsieur Mélenchon ! Plus proche de Robespierre que du "Père Duchesne" ! Nous avons trop besoin de vous et vous de nous pour que nous nous égarions en dérivant, par des analogies anachroniques, sur les mauvaises pentes du petit jeu médiatique.
    Merci à vous pour les autres chapitres de votre billet.

  27. Messines ch. dit :

    Je n'arrive plus à garder les idées claires tant les mauvaises nouvelles tombent "comme la misère sur le pauvre" ! Qu'importent les mots employés, Jean-Luc Mélenchon nous prévient sans arrêt de la fourberie de ces socialeux qui nous gouvernent. Soit ils sont incompétents, ce dont je doute, soit ils se moquent de nous en ayant pris la place de l'autre, rien que pour profiter des ors de la république. Quelle catastrophe cette Europe, ce GMT ! J'essaie, à mon petit niveau de prévenir mon entourage familial, le cercle de mes relations, et c'est très dur de les convaincre. Ils n'entendent rien de tout çà dans les médias, donc on s'en fiche. C'est décourageant. Merci Jean Luc de continuer à nous informer.

  28. robin des voix dit :

    Aux investisseurs étrangers, la France est à vendre. La plus grande braderie socialiste est déclenchée en Europe. N'hésitez pas la braderie sur tous les articles jusqu'à épuisement du stock social, tout le reste de l'industrie doit aussi disparaître, le code du travail qui rend un peuple encore plus corvéable à souhait, mais aussi la culture, et le smic comme le souhaite notre amie Merkel passera à 1 euro. Et bientôt notre dépendance agricole et énergétique. Le tout avec le sérieux de Mr Moscovici ou de son EX-célèbre clown Cahuzac. Just France "For sale" à vendre ne dit-on pas en anglais ? Avis à la population, parlons déjà la future langue de l'envahisseur trans-atlantique voyons ! Mais chers amis, ce n'est rien d'autre que le plus grand spectacle commercial du "Hollandus-aéro circus". Préparons notre jeunesse à vivre avec joie dans ce monde merveilleux de Disney-land. Un monde fantastique aseptisé au goût de rien et surtout sans syndicat et avec son ministère improductif. Sourions, du "sérieux" budgétaire qui prépare notre avenir à tous. Souriez et laissez pleuvoir car après la pluie vient le beau temps(comme en Belgique).Mais surtout ayez la joie conquérante.

  29. Victor dit :

    Bonjour camarades,
    Ma première réaction, un billet très drôle sur la fin et alarmant au début. Après réflexion, je trouve que c'est plutôt le contraire.
    Toute discussion dans le parlement européen est de la rigolade futile et sans issue, il faut quitter l'UE, se sauver à toutes jambes de cette fosse putride et éviter de se casser le prose dans cette piscine vide. La classe des producteurs n'a rien à gagner en restant enchainée par des institutions réactionnaires et irréformables: table rase, camarades, à bas l'UE, à bas l'euro.
    Quant à la fin du billet, quel bénéfice a-t'on tiré de cette tempête dans un verre d'eau ? La polémique du tweet (?) nous a-t-elle permis de marquer des points ? On n'aurait pas pu faire mieux et utiliser le lieu de la catastrophe (la piscine) pour rappeler un autre trempage dans une autre piscine fameuse du marchand d'armes franco-libanano-ex sarkosiste ? Que d'encre pour un manque d'eau...
    Bon courage pour la suite et malgré cette petite critique, tu es, cher camarade, le meilleur de notre camp.

  30. Pascale dit :

    Pour une erreur de pôle emploi, il nous court après, pour un œuf jeté, il nous condamne et là, pour avoir volé les Français, car c'est nos euros, rien comme Sarko il reste dehors ? Christine Lagarde sera placée sous le statut de témoin assisté. Je vomis de dégoût ! Il n'y a plus de justice, il n'y a plus de loi, il n'y a plus d'honneur, ils tiennent le monde ces gangsters!

  31. Alain Tétart 60150 74 ans dit :

    Assurément ce GMT va nous amener à la guerre, en plus il est signé par deux administratifs qui se moquent complètement du suffrage universel ! Quel Français va vouloir manger du poulet lavé à l'eau de javel ? Et de quel droit les animaux qui serviront de base pour nos repas seront nourris et élevés avec des OGM ? Et le pire c'est que les Etats-Unis qui font tourner leur planche à billets vont s'arranger pour maintenir leur monnaie 20 à 30 % inférieures aux autres monnaies mondiales ! Ce qui revient à dire que ce marché soit disant qui deviendrait ouvert deviendra en réalité fermé à jamais, nous deviendrions un nouvel état américain ! Depuis quand les enfants apprennent leurs parents à faire des gosses ? Car sans les Européens les Américains n'existeraient même pas. Alors oui pour leur autonomie mais de là à nous obliger à passer par leur fourche il y a un pas que je ne veux pas franchir, et j'espère que je ne serai pas le seul à tenir tête, du moins j'ose l'espérer. Chez nous ce n'est pas le marketing d'abord, c'est l'Humain d'abord. Nuance !
    Allez Jean Luc on compte sur toi mais tu peux compter sur nous. On ne lâche rien et surtout pas sur ce traité de dupes !

  32. rayana dit :

    L'alerte générale contre le traité GMT n'est pas nouvelle. On en parlait déjà avant la campagne présidentielle. A présent une fois de plus le mouvement s'accélère, et ce combat s'ajoute à tous les autres qu'il ne faut bien sûr pas oublier. Bientôt on n'aura plus assez de pancartes dans nos manifs pour écrire toutes nos colères. Dans cette lutte bien précise nous devrions élargir bien au delà des partis, aux associations de consommateurs, aux paysans, et finalement à tous ceux qui devraient se sentir concernés. ça fait du monde ! Pendant ce temps le gouvernement Grec sous influence troïkane veut criminaliser ses pauvres: il est prévu deux ans en camp de travail pour ceux qui devraient 5000 euros à l'état. L'autoritarisme européen se manifeste autant au sein des pays qu'en imposant des décisions supra nationales catastrophiques pour lesquelles les citoyens n'ont que le droit de se taire. Pour rester poli. L'entreprise de démolition ne se fera pas sans notre rage à la combattre. A nous d'user de tous les moyens afin de la mettre en lumière. Résistance !

  33. Petite citoyenne dit :

    Courage ! Fuyons !
    Sortons de ce grand n'importe quoi que sont cette organisation européenne ultra-libérale et les pays qui la composent. Tout est pourri, à commencer par les fondations sur lesquelles reposent les orientations prises. Pensons et agissons autrement. Créons, partout, dans les quartiers et les communes, des assises citoyennes permanentes de refondation pour donner le "la" à autre chose qui soit désirable et... possible. Aux cœurs vaillants et aux êtres de bonne volonté, rien d’impossible ! Citoyens, retroussons nos manches. Il y a du boulot ! Voilà au moins un domaine où, du boulot, il y en a. Par ailleurs et en finalité, il pourrait se révéler bien plus payant que la plupart des boulots pour lesquels nous sommes employés… quand nous le sommes !

  34. Pascom dit :

    Pour Philippe (0h39)
    Non, ne vous découragez pas, en réalité vous écrivez pour les lecteurs et non pour les commentateurs, et j'ai apprécié votre commentaire initial. Si des commentateurs "à oeillères" vous chahutent, mettez-vous à distance, et par exemple ne les lisez pas jusqu'au bout. Si vous voulez entamer un échange courtois, vous allez occuper le terrain à deux/trois personnes, alors qu'il y a des dizaines de milliers de lecteurs.
    Amicalement !

  35. robin des voix dit :

    2 guerres fascistes du siècle dernier n'auront pas réussi ce que notre fameuse union européenne est en train de faire. Le retour progressif et sans vaseline à l'esclavage de son peuple asservi aux possédants. La démolition du système social en douceur. La désintégration de notre industrie afin de nous rendre mieux dépendants des autres sur l'énergie. La perte totale de la souveraineté nationale. La voix vers un continent version Africain appauvri celui que nous promettent "ces extrémistes radicaux Néo-libéraux". Au nom bien sûr de notre sainte démocratie ? Prier pour nous. Leur arme c'est leur nombre et ils vont vite en besogne lorsqu'il s'agit de traiter leurs opposants de "Radicaux" et de justifier de la force publique. Comme ils le font avec certains écolos aux USA en les traitant de "terroristes". Tout empêcheur de tourner en rond sera réprimer au nom de la liberté d'entreprendre. A chacun de voir ou se trouve sa liberté. La liberté commence là ou l'ignorance finit.

  36. Gérard dit :

    "L'expertise Politique" existe. Merci à vous Monsieur Mélenchon pour nous en donner un aperçu de son utilité.

  37. barraillé roger dit :

    Voilà le ton juste ! Et surprise, tu parles de l'Andorre ! C'est tellement rare que ça ne peut qu'être le fait d'une connivence donnant donnant d'un système ou la promenade dominicale dans ce supermarché au retour duquel de faux méchants douaniers viennent pour faire illusion vous fouiller le coffre... Ça fait aventure. Juste pour masquer habilement une planque à milliards d'euros bien à l’abri dans de multiples banques.

  38. Bonjour à tous,
    Merci à jean Luc pour ce billet.
    Ce GMT, c'est du "G"rand(!) "M"ilton (Friedmann) dans le "T"exte et l'application intégrale, voir dépassée, de ses théorie pourries sur "l’organisation " de la société. Effectivement, l'Europe est organisée depuis ses débuts comme une entreprise multinationale et par petites touches imperceptibles pour le commun des peuples, qu'on a habitué à ne pas se poser de questions via la propagande quasi univoque des médias. Pourra-t-on indéfiniment gérer des pays comme des entreprises multinationales ? (car je ne mets pas toutes les entreprises dans le même sac). Jusqu’à présent, il semble que oui.
    Vivement un sursaut des peuples !

  39. tchoo dit :

    Merci de parler encore et encore de ce marché transatlantique. Quand on vous suit depuis longtemps, on ne peut pas ne pas être au courant, cela fait des années que vous nous alertez là-dessus. Tout s'accélère et vous allez finir par avoir une fois de plus raison, ça commence à faire beaucoup !

  40. carlo dit :

    @ philippe
    C'est la première fois que je laisse un commentaire sur ce blog que je lis depuis longtemps, et je pense que c'était la dernière

    Ce serait dommage. De mon point de vue, le FdG doit oser affronter la question suivante. Vaut-il mieux moins d'Europe plutôt que cette Europe-là ? Nous ne serons pas crédibles auprès de l'électorat populaire tenté par les sirènes du FN tant que nous n'aurons pas répondu positivement à cette question.

  41. durluche dit :

    Contre le GMT, il faut faire feu de tout bois comme dit Philippe, il faut qu'on voit aussi avec le FN vu qu'ils veulent la sortie de l'UE. Y a des points de vue différents dans le FdG et le meilleur point de vu est le moins sectaire à n'en pas douter, si ça permet de garder quelques élus minoritaires sur la base d'un programme sur lequel la majorité en place s'asseoira à sa guise (pour ceux qui auraient mauvais esprit, je précise que je suis encarté au second degré).

  42. EGR dit :

    C’est vraiment hallucinant, cette histoire du Grand Marché. Je viens de lire le document de l’Union Européenne publié par l’Humanité (quel plaisir pour un Samedi matin) et il est consternant sur plusieurs niveaux.
    Premièrement, c’est évidemment son contenu dont Jean-Luc a fait le résumé dans son post.
    Deuxièmement, c’est l’audace de ses auteurs d’inclure des clauses blabla visant à rassurer que la protection des standards environnementaux et sociaux serait garantie. Vue la faiblesse de ces mots, le contexte et les objectifs de ce traité et bien-sûr le bilan de l’UE en ce qui concerne la protection des acquis civilisationnel dans le domaine des services publics et de la protection sociale, l’ensemble de ces phrases ne sert qu’à une chose : occulter, manipuler, enfumer.
    Troisièmement, le traitement de ces négociations dans les media. On devrait refuser l’appellation ‘journaliste’ à tous ceux et toutes celles qui refusent de faire leur boulot d’informer sur cette affaire d’une importance énorme.
    Finalement, il y a naturellement nos dirigeants si bienveillants, les Merkel, Hollande, Cameron et compagnie qui par une combinaison d’intérêt de classe, de lâcheté, d’indifférence aux sorts des peuples, de corruption (au moins d’esprit) et de stupidité se précipitent sur ce chemin dangereux.
    Alors, faisons tous ce qu’on peut pour résister, on commençant par cette éducation populaire qui est au cœur de notre projet ‘L’humain d’abord’.

  43. mojo dit :

    C’est avec stupeur que je viens d’apprendre le passage au Front National d’une candidate marseillaise du PCF. Les medias s’en donnent à cœur joie et tous nos ennemis politiques vont gloser sur les «extrêmes qui se rejoignent»… C’est proprement catastrophique pour notre crédibilité auprès des travailleurs de ce pays. Comment a-t-on pu en arriver là ? A mon avis, nous payons la trop grande cartellisation du Front de Gauche qui nous a conduit à la répartition au sommet des candidatures FdG aux dernières législatives. Rares sont les endroits où les assemblées citoyennes ont pu choisir démocratiquement leurs candidats. Ainsi, qui va me faire croire que dans les Bouches du Rhône, il n’y avait pas un(e) militant(e) syndicaliste ou associatif, bénéficiant de la confiance de tous et dont l’engagement de longue date au service des travailleurs était sans équivoque ?
    Dans mon département, tous les candidats du FdG aux législatives ont été désigné par les appareils politiques. Ceux du PCF, particulièrement, n’avaient jamais mis les pieds dans les assemblées citoyennes et ne cachaient pas leur défiance à l’égard de la démarche unitaire préférant la bonne vieille formule de la « gauche plurielle » avec leur partenaire social libéral. Si à l’avenir, nous voulons éviter pareille mésaventure, il faut donner le pouvoir aux assemblées citoyennes du Front de Gauche. C’est parmi ceux qui se bougent pour construire une force politique de gauche capable de barrer la route aux fascistes du Front National qu’il faut choisir nos représentants et candidats. Si je comprends que le PCF et le Parti de Gauche, principales composantes du FdG, sont légitimes pour proposer la majorité de nos candidats lors des échéances électorales, ces derniers devraient être validés auparavant par les assemblées citoyennes de leur circonscription. C’est de cette façon que le Front de Gauche deviendra le pôle politique bénéficiant de l’engagement et de la confiance du plus grand nombre.

  44. JeanLuc dit :

    Salut Jean Luc, salut tout le monde.
    Tu l'as dit toi-même "je préfère voir la fin de l'Europe que de devenir américain". Avec le GMT notre position va devenir difficile à tenir. Je connais des gens qui votent FN uniquement parce qu'il a un discours clair sur la sortie de l'Euro. Il faut que nous nous positionnions sur la sortie de l'Europe et de l'Euro avant qu'il ne soit trop tard. Nous pourrons toujours proposer des accords coopératifs dans un second temps avec les pays voisins. L'Europe va droit dans le mur, nos discours sur l'Europe sociale ne seront pas lisibles. N'allons pas dans le mur avec elle.

  45. sergio dit :

    @ Pascale
    J'espère que l'info est fausse (protéger juridiquement et officiellement Lagarde de la magouille passée qui a blanchi et enrichi Tapie de plus de 400 millions d'euros sur les conseils de Sarkozy, dit-on !). Sinon, effectivement, même Taubira, l'ex-militante de l'aile gauche montebourgienne lors des primaires du P. Solférinien, aurait trahi les millions d'électeurs de Gauche et rallié les pires vendus à la droite affairiste et bananière. En effet si c'est Hollande par Medef, Cac40 et FMI et OMC interposés, qui a exigé d'étouffer l'affaire Lagarde, ce sera Taubira qui laissera cette scandaleuse décision d'étouffement et de magouille judiciaire s'effectuer par son silence et le maintien de sa participation au gouvernement que l'on pourrait désormais qualifier de "ripoux". C'est presque aussi grave que le refus d'amnistier les syndicalistes en lutte et d'avoir fait appliquer par un vote bloqué la loi des Medef-cfdt contre le CDI et code du travail ! Pire que la révolte que cela peut créer en moi, de l'écoeurement.

    @ Philippe
    Bien sûr qu'il y a parmi nous, les 4,1 millions d'électeurs du FdG, des citoyens qui sont contre l'Ue actuelle et maastrichienne, DLR, UPR, MPEP, POI, et tant d'autres dizaines de milliers sans étiquette. Patience et confiance !

  46. Nicolas MAYER dit :

    Le Grand Marché va imposer ses normes : financières, structurelles et culturelles.
    Pousser plus avant le creusement des inégalités afin de gaver l'oligarchie financière commande de gagner la bataille de l'hégémonie culturelle. Ce qui est favorable à une poignée de très riches doit être désirable par la majorité de pauvres. L'abaissement de toutes les barrières est le préalable à l'arrivée de la déferlante Nord Américaine, comme en opération militaire, il faut bien préparer le terrain et rendre l'envahisseur séduisant. Sous ses atours sympathiques de Marilyne et d'Elvis, la vague scélérate du modèle libéral, imposé au nom de la "Pax Americana" est une condamnation à mort de la République sociale et l'indépendance de la France.
    Ainsi le dessein de Jean Monnet prend vie. Faire l'Europe pour défaire les États et livrer leurs peuples à la finance usurière anglo-saxone.
    Un exemple du "modèle américain" sur la répartition des richesses ? Regardez donc ce qui va nous arriver et transmettez ce
    lien à ceux qui vous diraient "la lutte de classes, je n'y crois pas, je n'y ai jamais cru..."

  47. Citoyen18 dit :

    Suite au dernier billet de Jean Luc, je pose la question. Allons nous rester encore longtemps dans cette Europe là ? Depuis la signature de la première PAC ou en sommes nous ? Les gens sont t'il plus heureux? L'Europe du fric ça suffit.

  48. tchoo dit :

    Faut pas confondre sortir de l'Euro et sortir de l'Europe, le premier peut aller avec le second. Mais cela ne peut pas être une fin en soi, juste la conséquence de l'échec à détourner le sens que cette Europe, a pris et est en train de prendre. L'instauration d'un GMT, peut changer la donne, si la seule façon d'en sortir un jour si il est établi, est de sortir de l'Europe, mais nous n'en sommes pas encore là. La position du FdG me semble claire, visiblement pas assez expliquée et comprise, même par certains lecteurs ici

  49. c.robin dit :

    Résistance!
    A voir le film Les Jours Heureux de Gilles Perret par ceux qui ont élaboré et mis en pratique le programme du CNR et comment son démantèlement est à l’œuvre depuis les années 80. Les dates de diffusion à venir en France sont consultables sur le site lesjoursheureux.net. Comme d'habitude, face à la censure médiatique, seul le bouche-à-oreille permettra de faire connaître ce film qui montre très bien que dernières les héros de la Résistance il y a avant tout des convictions politiques. Faites passer le message...

  50. le résistant dit :

    Je suis entièrement en accord avec Jean-Luc,
    sur cette affaire de GMT, je pense qu'il faut sans tarder demander l'organisation d'un référendum, seul moyen d'initier un grand débat national, sinon ils trouveront le moyen de nous mettre devant le fait accompli ! Désormais c'est l'existence de la France qui est en jeu. S'agissant de l'Europe, même si je suis partisan des solutions proposées par Jacques Généreux dans "Nous on peut !" d'agir dans le cadre de l'euro, je pense qu'il ne faut pas s'interdire de réfléchir aux propositions d'Oskar Lafontaine sur une possible sortie de l'euro, car les gens n'en peuvent plus de cette Europe.
    En tout cas bravo à Jean-Luc Mélenchon, nos modèles sont les Soldats de l'An II, la France de 1793, Robespierre, Jaurès, le CNR, Jean Moulin et bien que sujet à controverses j'ajoute le grand républicain que fut Clémenceau et je n'oublie pas Hugo, Zola, les grandes heures du de Gaulle chantre de l'indépendance nationale (18 juin, sortie de l'OTAN...) et j'en passe !
    Merci à toi Jean-Luc de t'inscrire dans cette lignée et de nous rappeler les riches heures de notre Histoire de France !


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