27mar 13

En route vers l’Europe allemande

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La drôle de démocratie des partisans de la collectivité unique

Communiqué du Front de Gauche du 30 mars 2013

D'ici quelques jours, tous les Alsaciens auront reçu dans leur boîte à lettres le matériel officiel de la campagne en vue du scrutin référendaire régional du 7 avril. Ils comprendront bien vite que leur liberté de choix est méprisée : ce matériel censé être explicatif, est outrageusement partisan. Cette circulaire ne laisse pas de place à un débat contradictoire et oriente le vote de l'électeur en présentant ce projet de nouvelle collectivité territoriale d'Alsace comme un gage d'"unité d'efficacité et de proximité pour l'Alsace !"…

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L’essentiel pour moi c’est l’accélération de l’histoire qui se produit en ce moment avec l’épisode Chypriote. Le titre du « Monde » résume l’épisode géopolitique et financier : « Le FMI et Berlin imposent leur loi à Chypre ». Berlin ! C’est officiel, la carte de la puissance a changé en Europe ! Et pendant ce temps la France est tétanisée par des chefs sans consistance qui se rêvent en « bon élève de la classe européenne ».

Dans la semaine la carte des puissances médiatiques en France aussi est passée cul par-dessus tête. C’est de ce qui était considéré comme la périphérie du système médiatique que sont arrivés à destinations deux munitions de fort calibre démocratique. Mediapart avait donc raison ! Que ce soit dans l’affaire Bettencourt ou dans celle de Cahuzac, il y avait bien matière à investigation judiciaire ! Mesure-t-on la portée de cet événement ? Non, bien sûr ! La vie continue comme si de rien n’était. La caste a pourtant défendu comme un mur spongieux tous les incriminés. Et tout s’écroule en même temps. Trois puissants au tapis : Sarkozy, Cahuzac, Lagarde. La même semaine Chypre et combien d’autres symptômes d’un monde à l’agonie. Et on s’étonne de l’Oise ? En rompant la digue avec l’extrême-droite, Valls et les autres solfériniens ont-ils permis le transfert d’une masse d’électeurs socialistes vers le Front national au deuxième tour ? Ce ne sont pas les mathématiques qui le diront mais l’examen scrupuleux des listes d’émargement que la loi permet. Curieuse coïncidence, ces mêmes solfériniens mènent contre moi une grosse guerre au moment même où se déchaîne la propagande du FNJ contre moi.  Et les « grands médias officiels », en fait la périphérie bureaucratique de Mediapart, continuent de leur servir la soupe. On connaît la méthode. Ils ne s’intéressent à aucun moment politique de nos congrès. Mais ils savent fabriquer un buzz sur une affaire qu’ils créent de toute pièce. Puis ils vous reprochent de ne pas « traiter les questions de fond ». C’est ainsi que le congrès du Parti Communiste eut droit à deux jours de harcèlement sur le fait que la carte du PCF n’avait plus de faucille et de marteau. De tout le reste de ses débats on ne sut jamais rien ou presque. En commençant le congrès du Parti de Gauche, nous savions que nous serions traités de même. Nous avions pris nos dispositions. Et c’est bien ce qui se passa. Oserais-je, d’une façon plus chimiquement pure que nous l’avions imaginé. Surprise : de bien des façons l’affaire tourna délicieusement à la déroute de nos adversaires solfériniens qui sombrent dans le ridicule. Je raconte ça.  

En passant par le congrès du PG

Un congrès du PG est devenu une grosse machine. Très grosse. Dans tous les compartiments d’action, les chiffres me prouvent que je ne peux plus m’en mêler à la bonne franquette comme autrefois, si par hasard j’en avais encore la tentation. Quand je croise Maryvonne qui brasse 12 tonnes de matériel militant à distribuer, la prudence commande que je n’aille pas donner mon avis sur la façon de procéder. D’ailleurs ai-je vraiment une idée sur la question ? La librairie a manié une tonne de livres. Le service d’ordre mobilise plus de cent camarades, la commande technique autour du secrétaire général du congrès Patrice Perdereau fonctionne par talkie, il y a neuf cent délégués dans la salle élus par les organisations de base du parti, il y a soixante-quinze délégations étrangères, et cent cinquante pour les délégations françaises syndicales et associatives.

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Ici tout est foule ! Je passe dans les allées entre les tables et je ne connais quasiment qu’une personne sur dix, dans le meilleur des cas. J’ai connu le Parti de Gauche comme parti des « ex ». Il y avait beaucoup d’ex ! Ex-socialiste, ex-communistes, ex ceci ou cela. A présent les anciens se sont fait brûler la mauvaise graisse des « ex ». Ils sont redevenus des vraies têtes dures. Et surtout le parti est rajeuni, beaucoup de primo-engagement dans ses rangs. Beaucoup de jeunes et aussi de syndicalistes. En fait par sa composition, comme par la forme du déroulement des séquences du congrès, comme par le ton le style la façon de parler, ce parti ne ressemble a rien de connu sur quoi se repérer. Je ne le dis ni pour le vanter ni pour le diminuer. Je fais seulement un constat.

Pour moi, tout est surprise. Soudain j’entends qu’on se dispute sur un point des statuts ! Mais je ne comprends ni de quoi on parle ni quel est l’enjeu. Le soir des gens crient contre la commission des candidatures dont je ne sais pas qui est membre. Des votes par panachages vont tenir beaucoup de monde réveillé jusqu’à 4 heures du matin à propos d’une liste dont je ne sais à peu près rien sinon qu’un candidat auquel j’étais attaché a vu sa candidature rejetée en suppléant. Pour finir il sera élu quand même. Tout cela et combien d’autres détails me signalent ma nouvelle condition dans le parti que j’ai imaginé et fondé avec d’autres. Autant en prendre acte. Je ne serai plus jamais l’homme qui adorait s’occuper de tout et surtout des détails techniques. D’ailleurs, si je le faisais encore, on m’en voudrait. On attend autre chose de moi. Et surtout pas que je me mêle de l’ordinaire. Le parti vit sa vie sans avoir besoin de moi pour ça. Quand j’y pense, finalement, j’en suis heureux. Mais j’ai un peu la nostalgie du temps où je saucissonnais avec la commission des résolutions. La nôtre est tout simplement infréquentable par moi ! Sous la houlette de Jean-Christophe Sellin et Elisa Martin elle a brassé trois mille amendements, chiffres que je me suis fait répéter pour être certain d’avoir compris ! Cette commission s’est réunie au total cent heures, dont soixante-dix… de nuit. Sans oublier les heures de séances plénières du congrès. Je dois en convenir, je n’en aurais plus la patience. Et peut-être pas la force compte tenu de ce que je dois déjà porter. En tout cas le score énorme des votes favorables dans une salle pourtant peuplée de rebelles mal maniables prouve que la méthode était la bonne. Il fut donc convenu que j’ouvrirais le congrès vendredi soir à huis clos et que Martine Billard le conclurait avant l’ouverture des portes aux amis de la région (ils furent quatre mille) et le meeting final qui a été retransmis par I>Télé et LCP. Et tout alla son chemin pour le mieux.

Ma tâche se concentra donc sur mon partenariat de travail avec Corinne Morel-Darleux pour accomplir ce qui était vraiment pour moi la pointe avancée du congrès, c’est à dire l’adoption du Manifeste éco-socialiste. Elle mène cette affaire parfaitement. Même le débat du texte d’orientation dont François Delapierre était le rapporteur général n’a pu m’impliquer. Il est vrai que j’ai lancé la discussion sur l’Euro. Il est vrai que les points de vue n’étaient pas unanimes compte tenu de la nouveauté de la situation. Il est vrai que ce fut l’angle de plusieurs articles qui parfois n’étaient pas agréables à lire du fait de leur cortèges de citations anonymes. C’est vrai que c’était un sujet capable de nous faire partir en vrille. La manœuvre de Harlem Désir a éteint ce feu médiatique. Disons lui merci. J’ai pu conclure dimanche en toute orthodoxie du programme « L’Humain d’abord », conformément à la déclaration de la commission économique du parti exprimée à la tribune par son nouveau président, Guillaume Etievant.

Grândola, vila morena

Grândola, vila morena
Terra da fraternidade
O povo é quem mais ordena
Dentro de ti, ó cidade

Dentro de ti, ó cidade
O povo é quem mais ordena
Terra da fraternidade
Grândola, vila morena

Em cada esquina um amigo
Em cada rosto igualdade
Grândola, vila morena
Terra da fraternidade

Terra da fraternidade
Grândola, vila morena
Em cada rosto igualdade
O povo é quem mais ordena

À sombra duma azinheira
Que já não sabia a idade
Jurei ter por companheira
Grândola a tua vontade

Grândola a tua vontade
Jurei ter por companheira
À sombra duma azinheira
Que já não sabia a idade

L'œillet : emblème du Parti de Gauche

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Le reste du temps, j’ai circulé parmi le village militant, reçu, accueilli des délégations et des personnalités, préparé mes discours, consulté les dirigeants du parti qui touchent aux sujets que je suis. Sans oublier une tournée dans le bassin d’Arcachon auprès des professionnels de la mer. Bien sûr, j’ai surveillé de près pour bien les comprendre, les réactions de la salle aux moments clefs du déroulé. Je pense ici à certaines séquences internationales, notamment quand fut évoquée la mémoire de Chokri Belaïd. Ou bien à des moments symboliques comme lorsque l’œillet fut adopté comme symbole du parti. Cela fut fait en référence à la révolution portugaise de 1974. Raison pour laquelle le chant « Grandola Villa Morena » devint le fil rouge des séquences du congrès et devint à ce point obsessionnel que j’entends encore à cette heure en boucle dans mon esprit ses notes suaves. Tout le monde sait qu’au Parti de Gauche les symboles culturels fonctionnent comme des identifiants collectifs très forts. Ils forment une langue originale. Bout à bout, ils font sens. Le congrès du parti ce sont autant les textes qui s’y adoptent que les affects collectifs qui s’y construisent. Les œillets évoquent une révolution citoyenne si l’en est une. Celle qui, en 1974, abolit la dictature Salazar, mit fin aux guerres coloniales portugaises. Certes sa dynamique interne a été stoppée en cours de route. Ce n’est pas le moment pour moi d’y revenir à cet instant. Je n’en tire qu’une leçon ici : ceux qui n’ont pas de stratégie de conquête du pouvoir ne doivent pas s’étonner de ne pas le prendre. Ils ne doivent pas s’étonner non plus que leurs adversaires qui sont déterminés le prennent effectivement. Quoiqu’il en soit, le lien entre notre époque et la révolution des œillets de 1974 a d’abord été fait dans la rue par la nouvelle génération de protestataires. « Grandola Vila Morena » se chante dorénavant dans la péninsule à toutes les manifestations et commence à se chanter partout dans le monde où l’on veut dénoncer la dictature de la finance, du FMI et ainsi de suite. Pour moi, ce lien avec la dernière tentative de révolution en Europe de l’Ouest fonctionne comme un symbole. Il dit quel est à nos yeux le nouveau centre de gravité du processus de la révolution citoyenne pour la période : l’Europe du sud. « Grandola Vila Morena » est beau et grave comme ce que nous voulons faire. Je vous propose un lien vers une version à voix féminine et un autre à voix masculine.

Ce petit récit superficiel ne serait pas honnête si je n’ajoutais pas que, oui, bien sûr, je suivais de près la manœuvre de guerre et ses divers épisodes à mesure qu’étaient tirées nos munitions depuis la tribune. La cadence de tir était superbe. Tous les coups n’ont pas percé le blindage médiatique mais la salle goûtait les tirs. Etievant et son petit film montrant Parisot conspirant contre le pays, Laurence Sauvage faisant acclamer les militants PG d’Air France venant en scène expliquer leur lutte, quels moments ! A la cadence d’une séquence de cet ordre par demi-journée, le rythme entre deux séries d’intervenants sur le texte était en soi une musique symphonique. A son poste de combat particulier, François Delapierre, rapporteur général du texte d’orientation, marqua un coup au but en dénonçant les « salopards ». L’exocet, bien placé dans la cabine de pilotage comme aux malouines, l’adversaire réagit en désordre. Faute de pouvoir répondre sur le fond de la critique adressée à Moscovici d’être co-responsable d’un déni de démocratie et d’une lourde attaque anti populaire, les solfériniens ripostèrent en panique.

Harlem Désir fit donc une faute imprévue en choisissant un angle de tir grotesque : la dénonciation d’un antisémitisme dans ma critique de la finance internationale. Faute aussitôt amplifiée par des imprudents qui, surpris dans leur sommeil et s’éveillant au bruit du coup reçu, tirèrent eux aussi dans la direction montrée par le capitaine affolé. David Assouline et même Jacques Attali, s’indignèrent à la commande sans savoir de quoi il était question. Le ridicule de la fin de partie leur retombe d’ailleurs sur la tête ! Voilà ce qu’il en coûte de faire le pavlovien ! Bientôt surgit la meute des éditocrates qui m’abominent. C’est-à-dire presque tous. En tête, bien sûr, les militants politiques dont je suis l’obsession et la névrose : l’inénarrable Aphatie et Jean Quatremer. Ils se ruèrent pour taper sur le même clou, sans avoir rien vérifié. Puisqu’en politique médiatique on ne peut pas trier sur le fond, je peux dorénavant trier sur le pont. Dorénavant je distingue deux sortes d’adversaires. Il y a ceux qui n’aiment ni ce que je dis, ni ce que je fais, ni ce que je suis et qui sont en guerre avec moi. C’est bien leur droit. Et que serait une démocratie sans points de vue contraires ? Que serait une joute sans passion ? Que serait une adversité sans une bonne sauce piquante de détestation mutuelle ? Je ne pourrais tout vouloir conflictualiser pour conscientiser et refuser ensuite les coups que l’on prend dans le conflit. Mais il y a aussi les autres. Les bureaucrates du combat. Pour eux c’est un job, rien de plus. Ils tirent mécaniquement, sans regarder les munitions qu’on leur passe dans les mains. C’est ainsi que Copé se fit le petit perroquet d’un argument dont personne n’avait dû lui dire qu’il venait du Front national ! Puis madame Kosciusko-Morizet répéta en aggravant sans avoir davantage regardé de près. Ces stupides m’accusaient déjà d’être antisémite. Et déjà avec un argument des plus bizarres. Il s’agissait du soutien qu’apportait à ma candidature à l’élection présidentielle Mikis Theodorakis auquel sont reprochées des paroles inacceptables. A ce moment-là les solfériniens étaient cachés sous la table et se faisaient tous petits. En effet Theodorakis a écrit leur hymne, celui qui se joue dans tous leurs congrès.

Ici on a pu voir plus glauque, si c’est possible. C’est un Harlem Désir nageant dans son costume trop grand de premier secrétaire d’un parti qui se demande s’il existe encore. Ceux-là pensent s’acheter à petit prix des solidarités aveuglées en déclenchant des guerres avec de grosses cibles. Je suppose qu’Harlem Désir s’est cru encore un instant à SOS Racisme. Il pense que ceux qui ne sont pas d’accord avec lui sont donc des racistes. Peu importe. Cette manœuvre cousue de mauvais fil s’est effondrée. Il est intéressant de comprendre pourquoi. En publiant la bande son de l’entretien, Michel Soudais de Politis a fait exploser en vol la manœuvre des solfériniens.

Naturellement la dépêche AFP qui rapporte mes propos n’est nullement fautive. Elle résume. Si vous lisez le décryptage de « Politis » vous voyez bien que c’est une conversation à bâton rompu. Je ne finis pas mes phrases, on devine les mouvements de la main, les mimiques qui remplacent les mots, et ainsi de suite. Qui aurait pu penser à l’usage qui serait fait de dix mots au milieu d’un pareil torrent de paroles ? Qui peut croire que dix journalistes avec lesquels j’ai plus d’un contentieux resteraient sans piper mot, si quoique ce soit avait eu à cet instant une connotation antisémite ! Et si ce n’est par inimitié du moins par morale personnelle ! Les journalistes qui sont là sont aussi des citoyens au moins aussi anti-racistes que moi. C’est donc Harlem Désir et lui seul qui entend juif quand on parle de finance internationale. En ce sens la seule faute morale, c’est lui qui la commet. Nombre de messages qui réagissent aux propos de Désir en attestent. D’autre part j’ignorais que Moscovici fut juif. Comment le saurais-je ? Mais quand bien même ! On ne devrait pas parler de finance internationale parce que l’intéressé est juif ? Mais c’est ça l’antisémitisme ! Ne pas parler de terrorisme devant un musulman ? Ne pas parler de pédophilie devant un catholique ? Qu’est-ce que c’est que cette conception du monde ? Qu’est-ce que c’est que cette vision des juifs, des musulmans et des catholiques ? Je crois à la lutte de classe comme on le sait. Et cette lutte traverse les populations de toutes les religions ! A l’avenir, comme jusqu’à ce jour, je ne tiendrai aucun compte de la religion des gens avec qui je polémique.

Ma claire déclaration sur le cas personnel de Pierre Moscovici devant le congrès du PG et sous ses applaudissements unanimes a moralement détruit la manœuvre des solfériniens. Mais après que les pavloviens aient surgi en meute, la sphère médiatique a eu une réflexe professionnel. Comment se faisait-il que les éditocrates dénoncent quelque chose que les journalistes soutiers, présents sur le terrain n’auraient pas vu ? Ceux-là d’ailleurs, donnèrent vite de la voix. Car la manœuvre contre moi tournait de fait au procès de leur professionnalisme. Enfin, beaucoup de ces gens me connaissent. Cela ne veut pas dire qu’ils m’apprécient. Cela veut dire qu’ils savent, en gros, qui je suis et qui je ne suis pas. Ils connaissent la gravité de l’offense et de l’accusation d’antisémitisme. Et puis ils n’ont pas envie de servir la soupe à une manœuvre à deux balles de ces deux aigles que sont Désir et Assouline. Sans compter que des médiacrates du type Aphatie sont également très loin de faire l’unanimité dans la profession. Tout a donc concouru à faire s’effondrer la manœuvre. Jusqu’à ce point d’orgue que furent les excuses que me présenta Jean Quatremer sur Twitter. J’en fus cloué de stupeur je dois l’avouer. Ce qui a été mon pire adversaire pendant des mois, le mur médiatique sans faille, a volé en éclat en moins d’une journée. Mes adversaires le sont restés mais ce conflit leur a fait découvrir un aspect des méthodes de Solférino auquel ils n’auraient peut-être pas pensé avant cela. Et ils ont du coup touché de plus près l’état de décomposition du dispositif actuel du PS. Merci Harlem !

Chypre soumise à l'Europe allemande

Confusion. Finalement, à Chypre, l'ouverture de tous les établissements a été repoussée à jeudi ! Et encore : si tout va bien d'ici là ! Car le plan arrêté dimanche à Bruxelles est certain d'aggraver les problèmes au lieu de les régler. La confusion est aussi dans les responsabilités. Qu’a fait Moscovici au nom de la France ? Chypre, cahier de brouillon des sorciers du libéralisme ! Chypre cahier de brouillon de la marche à la petite Europe allemande d’où le sud serait expulsé après avoir été saccagé.

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Si l’on en croit Harlem Désir, Moscovici aurait été mis en minorité dans l’Euro-groupe. Une nouvelle stupéfiante. Personne ne l’a commentée. Trop de honte peut-être ? Pourtant en sortant il s’était réjoui : « L’euro groupe a fait son travail ». Puis il s‘est félicité aussi du nouveau plan qui formellement corrige le précèdent. Mais il a approuvé le mémorandum des mesures d’hyper austérité qui va s’appliquer en plus des mesures bancaires. En quoi consiste la politique de la France ? A dire amen à Madame Merkel, bien sûr. Sarkozy au moins le faisait par convictions libérales. Ceux-là sont juste des petits garçons. Le parlement chypriote ne se prononcera pas sur le plan acté dimanche soir à Bruxelles. Par contre, le parlement allemand votera lui. Car son aval est nécessaire pour que le Mécanisme européen de stabilité puisse prêter l'argent à Chypre. L'Europe austéritaire est ainsi faite : le pays concerné est dépossédé de sa souveraineté tandis que Madame Merkel peut tout bloquer. C’est ça l’Europe allemande concrète.

Sur le fond, l'Union européenne continue de jouer les pyromanes. Lundi, le hollandais Jeroen Dijsselbloem a aggravé la panique. Il est le président de l'Euro-groupe, la réunion des ministres des finances de la zone euro. Il a déclaré que le plan appliqué à Chypre était un "modèle" pour les futurs plans dans toute la zone euro. C’est exactement ce que j’ai dit au congrès du Parti de Gauche : Chypre est le cahier de brouillon de ce qui va s’appliquer ensuite à toute l’Europe. Selon lui, le fait de mettre à contribution les déposants et les actionnaires dans les plans de renflouement des banques doit devenir une constante dans tous les plans de l'UE. On imagine la confiance que les déposants et les actionnaires peuvent avoir dans les banques après cette annonce. Or le système bancaire est très fragile. Il repose par principe sur la confiance qu'ont les gens dans les banques, et les banques entre elles. C'est encore plus vrai dans une période de crise comme aujourd'hui, et alors qu'on sait que les banques sont remplies de titres financiers plus douteux les uns que les autres. La déclaration du président de l'Euro-groupe était donc très dangereuse. Il a d'ailleurs fini par revenir sur ces propos très vite. Mais il a ainsi fait la preuve de sa totale légèreté. 

Le plan acté dimanche n'est pas acceptable. Il prévoit toujours un prêt de 10 milliards d'euros de l'Union européenne à l'Etat chypriote. Ce plan est soumis à plusieurs conditions. La première condition est la dissolution de la deuxième banque du pays, Laiki. Le gouvernement chypriote doit créer une structure nouvelle adossée à la première banque du pays, la Banque de Chypre. Cette structure devra recueillir les comptes des clients de Laiki dans la limite de 100 000 euros par compte. Au-delà de cette somme, et sauf s'ils disposent d'une garantie particulière, les clients perdront leur argent. La viabilité de ce montage est tellement incertaine que son principal maître d'œuvre, le président de la Banque de Chypre, Andreas Artemis, a démissionné après avoir constaté le contenu du plan.

La structure nouvelle, une "good bank" devra aussi reprendre la dette de Laiki à l'égard de la Banque centrale européenne. Cette dette se monte à 9 milliards d'euros. Les dirigeants européens refusent d'annuler cette dette au motif que cela reviendrait à financer la faillite d'une banque à la place de l'Etat chypriote, donc à financer indirectement l'Etat chypriote. On est en plein délire. Les dirigeants européens préfèrent faire couler une banque plutôt que de rompre avec leur dogmatise libéral.

Toute la crise chypriote vient de là. Si la BCE avait pu prêter à la Grèce, la Grèce n'aurait jamais eu besoin d'annuler une partie de sa dette. Or c'est l'annulation de cette dette qui a porté le coup de grâce au système bancaire chypriote. Bien sûr, le système financier chypriote était déjà hypertrophié. Mais la goutte d'eau qui menace aujourd'hui d'envoyer les banques chypriotes par terre a été leurs pertes dans l'annulation partielle de la dette grecque.

De même, si la BCE pouvait prêter aujourd'hui à l'Etat chypriote, on n'en serait pas là. La dette publique chypriote représente à peine 0,2% du PIB européen. Si le gouvernement de Chypre en est réduit à dissoudre une banque et taxer les déposants, c'est parce que le FMI et l'Union européenne refusent de lui prêter plus de dix milliards d'euros. Or cette somme ne suffit pas à faire face aux besoins de capitaux pour éviter l'effondrement du système financier de l'île. Pourquoi le FMI et l'UE ne veulent-ils pas prêter plus ? Parce que la dette chypriote deviendrait selon eux "insoutenable". Pourquoi serait-elle "insoutenable" ? Parce que les marchés financiers refuseraient de prêter ou exigeraient des taux d'intérêts très élevés. On voit donc que tout le problème vient de l'impossibilité faite à l'Etat chypriote de financer sa dette ailleurs que sur les marchés financiers, en s'adressant directement à la Banque centrale européenne. Les règles absurdes de l'Europe libérale nous empêchent de régler un problème de la taille d'un confetti.

Chypre est pris à la gorge par ses banques et l'UE refuse la voie de secours la plus simple et la moins coûteuse. Dès lors, l'UE exige un plan qui va détruire le pays. Je m'explique. Premièrement, les sommes supérieures à 100 000 euros déposées sur les comptes bancaires des deux plus grandes banques du pays vont être mises à contribution. Les sommes placées dans la première banque du pays seront transformées en actions de la banque pour éviter sa faillite. Le prélèvement devrait toucher entre 30% et 40% des sommes. Quant à celles placées dans la deuxième banque, elles devraient disparaître pour l'essentiel. Cette mesure frappera très durement les entreprises chypriotes qui ont placé leur trésorerie dans ces banques. Déjà, la fermeture temporaire des banques a complètement bloqué l'économie du pays. Le plan va transformer cette situation temporaire en effondrement durable. 

Le plan va entraîner une sévère réduction du secteur financier qui pèse pour la moitié dans la production du pays. Cela pourrait être une bonne chose si cela s'accompagnait d'un plan de diversification de l'économie de l'île et de développement d'autres activités. Mais il n'en est rien. Le plan prévoit aussi des mesures d'austérité, des hausses d'impôts et des privatisations. Cet aspect est peu présent dans les commentaires. Mais il est bien réel. Chypre subira le même sort que la Grèce, le Portugal, l'Espagne, l'Italie etc. C'est d'autant plus vrai que la nouvelle version du prélèvement sur les dépôts ne devrait par rapporter tout l'argent nécessaire.

L'économie de Chypre va s'effondrer avec l'application de ce plan. Il va produire un cocktail explosif : un choc d'austérité, un choc de contraction du crédit car les banques survivantes ne voudront plus prêter, un choc d'incertitude car les citoyens et les entreprises n'auront plus confiance en rien ni personne, et d'autres chocs négatifs encore. Déjà la récession devrait atteindre 10% de la richesse du pays en 2013. Des économistes sérieux tablent sur un recul d'un quart de la richesse du pays dans les prochaines années. Comme en Grèce, le budget du gouvernement chypriote ne sera probablement pas suffisamment doté pour soutenir les programmes sociaux permettant de lutter contre les effets du chômage. La spirale infernale se met en place. Et elle ne repoussera la faillite de Chypre que de quelques semaines ou de quelques mois. Voila où mène l'aveuglement des dirigeants européens.

Ils veulent cacher cette réalité. Pour cela, les eurocrates ont recours à une forte dose d'hypocrisie et de mensonges comme l'a montré mon camarade François Delapierre sur son blog. Ainsi, on nous explique que ce plan va faire payer les oligarques russes qui ont placé leur argent à Chypre. Mais personne ne dit rien sur les dizaines de millionnaires russes résidant à Londres à qui le gouvernement du Royaume-Uni offre un "visa première classe" en échange d'investissement dans le pays. Ni sur les exilés fiscaux anglais qui pullulent à Chypre.

Et si le but est de faire payer les oligarques russes, pourquoi l'UE ne limite-t-elle pas sa garantie aux seuls comptes des résidants européens ? Ainsi, les oligarques russes perdraient tout, et le peuple chypriote ne perdrait rien ou presque. C'est ce qu'on fait les Islandais en refusant de payer les clients étrangers de leurs banques comme le dit si bien Frédéric Lordon à « Marianne » : « C'est bien ce qu'ont fait les Islandais qui n'ont pas hésité à refuser d'indemniser les clients britanniques et hollandais de leurs banques quand celles-ci étaient sur le point de s'écrouler. On ne sache pas d'ailleurs que ces pauvres clients non-résidents des banques islandaises aient eu quoi que ce soit à se reprocher, sinon d'avoir été victimes des promesses de la mondialisation financière et de s'être laisser tourner la tête par des promesses de rémunération accrue… mais sans se préoccuper de la sécurité de leurs avoirs dans des institutions situées hors de leur propre espace juridique – mais il n'est probablement pas d'autre moyen que ces déconvenues cuisantes pour venir à bout de l'esprit de cupidité; on peut d'ailleurs parier que tous ces infortunés déposants resteront maintenant tranquillement chez eux plutôt que d'aller courir la banque en ligne mondialisée pour gratter quelques points de taux d'intérêt en plus. »

Hypocrisie quand les dirigeants européens critiquent Chypre pour être un "paradis fiscal". C'est vrai. Mais pourquoi ne disent-ils rien au sujet du Luxembourg, principal paradis fiscal dans la zone euro ? C'est pourtant un luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, qui présidait la zone euro jusqu'à il y a quelques mois.

Hypocrise encore quand ce plan est présenté comme punissant les évadés fiscaux. Car ce plan exonère les filiales chypriotes des banques européennes de toute taxe et leurs clients de toute perte. Les principales banques concernées sont deux françaises, la BNP et la Société générale, et deux allemandes, la Commerzbank et la Deutsche Bank. Pourquoi ces banques ont-elles des filiales dans un "paradis fiscal" ? Qui sont les clients de leurs filiales à Chypre ? Pourquoi ne participent-ils pas à "l'effort" demandé aux chypriotes ?

Hypocrisie toujours quand les dirigeants européens refusent de voir dans la crise chypriote une conséquence directe de leur gestion dramatique de la crise grecque. C'est pourtant ce que dit Mario Skandalis, un haut dirigeant de la première banque chypriote dans la presse luxembourgeoise : « Malheureusement, nous avons pris la mauvaise décision d'accepter (en 2012) la décote » des titres publics grecs et « nous avons perdu 4,5 milliards d'euros », soit le quart du PIB annuel chypriote, alors que « nous répondions à une demande de l'Union européenne »".

Hypocrisie enfin quand toutes ces remarques n'ont jamais été faites au moment de l'entrée de Chypre dans la zone euro en 2008. Pas plus que l'harmonisation fiscale n'a été proposée dans le traité de Lisbonne qui l'interdit. C'est pourtant le plus sûr moyen d'éradiquer les "paradis fiscaux" dans l'Union européenne.

Je le redis. Ce qu'il fallait faire, c'est mobiliser la Banque centrale européenne pour écarter tout risque de faillite. Cela aurait immédiatement mis fin à la panique. Et cela aurait permis d'engager une réforme du système bancaire et une diversification de l'économie chypriote de façon plus réfléchie. L'autre option, qui est complémentaire, était de restructurer la dette chypriote, qu'ils s'agisse de la dette de l'Etat ou de la dette des banques. Il était par exemple possible de négocier un étalement de cette dette sur une plus longue période que celle actuellement fixée. Cela aurait rendu plus supportable le remboursement en réduisant les montants à rembourser ou en allongeant les délais. Cela aurait été un défaut "soft" par opposition à une annulation brutale de dette. La garantie du remboursement aurait pu être assise sur les futurs revenus gaziers de l'île ou sur les propriétés foncières et immobilières de l'Eglise orthodoxe de Chypre, premier propriétaire du pays.

Bien sûr, cela aurait préservé aussi les oligarques. Mais là encore, Frédéric Lordon dit les choses crûment : « Dans une situation pourrie, la rationalité est de choisir entre deux maux le moindre. Rien ne surpassant le risque de la panique bancaire, la seule ligne de conduite raisonnable consistait à l'éviter à tout prix – quitte à devoir sauver au passage quelques crapules ». Nous nous serions occupés d'eux ensuite.

Au lieu de ça, l'Union européenne s'enfonce dans une fuite en avant. Le contrôle des capitaux prévus à la réouverture des banques chypriotes risque de ne pas être vraiment effectif ni efficace. Seuls les Chypriotes risquent d'être réellement impactés. L'Etat chypriote risque donc de ne pas ponctionner autant d'argent qu'il le pense. Et nous reviendrons alors à la case départ : celle du risque de défaut de paiement de l'Etat chypriote ou de la banque qui aura survécu. Tant de brutalités anti-sociales et anti-démocratiques pour un résultat probablement minable ! Sauf si le but est d’avancer dans la construction de cette Europe allemande dont les pays du sud de l’Europe seraient exclus, une fois ruinés l’un après l’autre. 

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  1. breteau jean claude dit :

    Ce n'est pas parce que des gens se laissent trompés par la propagande et les chiens de garde que J-L Mélenchon doit changer au contraire. Ne donnons pas raison à l'adversaire qui préférerait le ronron consensuel plutôt qu'entendre des vérités bonnes à dire et gênantes sur le fond. Pourquoi rien n'est fait contre la fraude fiscale, les paradis fiscaux à nos portes. Contrairement aux discours officiels notre pays est immensément riche et cela ne justifie aucunement les sacrifices imposés. Pour être entendu des Français, tous les moyens sont bons, que cela dérange est heureux et montre la faiblesse de ce pouvoir, de la droite et son extrême qui évitent le sujet trop embarrassant ? Jamais Le Pen s'en prend aux financiers et Hollande est vite rentré dans le rang après sa sortie électoraliste. Le retour sur investissement se fait loin des yeux, aux Îles Caïman, peut-être, dont les coffres sont si accueillant et si discrets. Ils comptent sur la naïveté et l'ignorance en répétant comme des perroquets qu'il faut dire la vérité aux Français, leur vérité basée sur le mensonge et acceptée si facilement, par confort. La révolution même citoyenne n'est pas le confort, mieux vaut en être conscient. A demain 8 heures 30 pour éclairer, encore et encore.

  2. turmel jm dit :

    Michel Matain 289 et 296
    Absolument d'accord avec toi. J'arrive d'un repas de famille. Deux personnes très proches qui ont toujours eu des illusions sur le PS et Hollande parce que pour elles j'aurai beau dire c'est toujours la gauche,ont eu les réactions suivantes. L'une a qui j'avais eu toutes les peines du monde au 1 tour pour qu'elle vote en faveur de notre candidat nous a déclaré qu'elle ne pensait pas que ce gouvernement serait aussi minable, de fin de banquet style normal pour un capitaine de pédalo. Elle m'a repris sèchement au sujet des dernières déclarations de Mélenchon qui soutient des expressions (salopards), etc.
    L'autre, dont j'ignore le vote du 1 tour, vous allez penser que c'est dingue et vous aurez raison, autant j'ai pu l'entendre protester à juste titre sous l'ère Sarkozy contre l'allongement des cotisations pour la retraite, entre le fromage et la coupe de fruits elle nous sort un genre de vulgate social libéral sur "comment faire autrement que de travailler plus longtemps", etc.
    J'ai dû ranger mon ton blagueur pour répondre au mieux à chacune, et ça c'est le réel.

  3. jorie dit :

    Oui, nos idées commencent à germer. Mais Mélenchon maîtrise ses pseudo excès de langage. C'est un art, il fallait forcer la porte à coup de pied, dès le départ, et désacraliser la soumission aux médiacrates ou pseudo experts. Réussite parfaite. Cet art, tout le monde ne sait pas le pratiquer et ça risque de déraper "grave". On a mis beaucoup de temps à polémiquer sur le buzz des mots. L'histoire s'accélère, le FN se dédiabolise, bien prop'sur lui, sur tous les plateaux et tous les jours. Ce n'est pas le moment de se la jouer à Beppe Grillo. Le peuple Français est le politisé d'Europe. Le seul à résister un peu contre la logique Tina. Mais ce peuple là est à plus de 50% conservateur, modéré. La preuve ? Le choix de DSK, de Hollande aux présidentielles. En Italie, ils revoteront pour des mecs genre Tapie, désolée, mais Berlusconi, cet obsédé botoxé a coulé son pays. La gauche a totalement disparu. Beppe Grillo, cet ex-comique qui dit "dehors" a par ailleurs un programme assez contestable et notre parti frère est loin derrière. Ne cherchons pas à lui ressembler, on a besoin de toucher au-delà de nos rangs et le peuple a besoin d'être respecté. Nous sommes le parti de l'humain, de la force positive, de l'intelligence. Difficile, mais faut du temps. La fin ne justifie pas les moyens et on a eu déjà tellement de mal à sortir des pièges polémiques tendus par les média, on paye le prix fort à chaque fois. Enfin, dernier argument de fond, quand on ouvre certaines vannes, les fauves se déchaînent n'importe comment. Tout le monde le sait, à droite comme à gauche. Quand la chaîne craquera, faudra tenir la ligne de la haine et l'ancrer dans la politique. Il en va de la responsabilité de nos politiques pour ceux qui sont sur le terrain à se coltiner tous les jours les hard de nos partis et les hards de nos adversaires. Attention à ces jeux malsains sur les adresses ou listes. On peut dire ça autrement. On a les moyens de récupérer notre dû, par la loi. Moi, j'attaque pas les riches. Je récupère de l'impôt, je nationalise les banques ou je prends le contrôle de leurs activités. Tout est possible par la loi.

  4. sergio dit :

    J'ai fait partir mon commentaire trop tôt alors que j'étais en train de le reprendre. Bref j'écrivais que la position du PG sur l'euro (euro dévalué et "dette" revue et analysée - eurosud - euroFranc), sur l'UE et la BCE, doit vite être énoncée afin que nous ayons à proposer une sortie de crise crédible et actualisée, vu le contexte international plutôt inquiétant. Certes le PG doit être solidaire du FdG sur ces questions essentielles. Certes il doit être susceptible d'évoluer selon les futures données économiques et politiques. Je pense néanmoins que sans une et une seule proposition très très claire, simple et argumentée sur l'euro, la BCE et l'UE (pas du genre : "l'UE est un outil qui peut servir les travailleurs et se retourner contre la réaction" ou bien "l'euro peut être un levier du progrès social", ça ne passe plus et c'est même devenu cruellement hors-sujet), nous ne gagnerons pas les millions de citoyens qui attendent et qui souffrent.
    Ni PS, ni UMP, ni FN ? A nous de le prouver ou plutôt aux rédacteurs des textes du Congrès de Bordeaux qui doivent trimer en ce moment, de nous aider à le prouver pour que ce printemps en prépare un vrai bientôt.

  5. breteau jean claude dit :

    Peut-être faudrait-il expliquer le mensonge prétexte à l'austérité pour ne pas laisser de dettes à nos enfants. Pourtant le PPP dont la droite et les socialistes usent et abusent est une lourde dette privée dont les générations futures vont hériter alourdies de juteux intérêts. De Notre-Dame-des-Landes au palais de justice, les prisons ou le Pentagone, c'est scandale sur scandale au profit du BTP. Il serait plus que temps d'informer les électeurs contribuables de ces dettes véritable racket sur nos impôts.
    La France a une particularité, les média appartiennent soit à des marchands d'armes (Dassault, Lagardère) ou des distributeurs d'eau. Il y a conflit d’intérêt sans que cela gène nos moralistes chiens de garde. De quel droit Bouygues détient TF1 ? Quand allons nous engager ce combat démocratique pour la libération de l'information. Nous ne pouvons pas nous plaindre des journalistes muselés et accepter la situation en l'état.

  6. j-jour dit :

    Sur l'ANI, dont certains écrivent ici que c'est déjà cuit, un article du Point se hâtait dès le lendemain de sa conclusion de préciser que "l'accord sur la sécurisation de l'emploi a été salué par François Hollande comme "un succès du dialogue social", qu'il s'est engagé à inscrire dans la Constitution."
    Jean-Luc Mélenchon avait signifié on ne peut plus clairement, au micro de l'émission de Jean-Jacques Bourdin, que si Hollande l'inscrivait dans la Constitution comme il l'avait écrit, ce serait la fin de la République, ce serait "la guerre". Les lignes jaunes des limites signalées comme devant ne pas être dépassées ont-elles une valeur réelle ou sont-elles des lignes mouvantes et floues sans cesse repoussées et avec lesquelles nous finissons par nous accommoder tant bien que mal ? Est-ce que nous allons avoir une traduction réelle de ces déclarations dans la position du FdG?

  7. Grec-oire dit :

    Jean-Luc Mélenchon et FDlp ont raison. Non au langage prout-prout. Quant à persuader quelqu'un qui avait déjà des doutes à la Présidentielle parce que "la gauche c'est la gauche" ou un autre qui ne voit pas d'autre solution que de "prolonger l'âge de la retraite", je me dis que ma salive n'est pas faite de perles mais ce n'est pas une raison pour la jeter aux pourceaux. Discuter du futur de la France entre le choix du cru et du millésime dans un repas auriculaire levé, c'est inutile et vain. Pourquoi perdre son temps à essayer de persuader les bobos du VIe que dans socio-libéralisme, socio est un voile de mauvaise conscience jeté sur un système inhumain. Au pire je leur réserve ironie et question qui n'attendent aucune réponse. Un exemple ? Dans une discussion avec d'anciens collègues cadres banquiers (oui, j'ai été banquier, personne n'est parfait), j'ai été confronté à des libertariens, fanatiques de Friedman et de la dérégulation complète des marchés, ils considéraient les chômeurs ponctuels comme des dégâts collatéraux de la liberté d'entreprendre, que somme toute, ce que veut le populo, c'est de la bière et du foot (sic). J'aurais du m'insurger ostensiblement ? J'aurais du essayer de les persuader avec un langage prout-prout malgré la violence de leurs paroles habillées dans une éloquence suave ? Ben non. Une question et une maxime ont suffi. La question "Et vous n'avez pas peur que le populo se réveille comme en 89 ou en 17?". Et, la maxime "N'oubliez pas vos cours d'Eco.Pol, les mecs. Les capitalistes nous donneront la corde avec laquelle on va les pendre... Vous vous rappelez ? Ce n'est pas parce que l'URSS est tombée que l'idée de révolution est morte". Par contre, je passerai plus de temps à persuader le chômeur, l'ouvrier ou l'employé qui vote UMP, FN ou Modem que Hollande applique la même politique que Sarko, que Sarko avait juste une meilleure agence de comm. que Hollande incapable d'aligner une phrase sans la ponction de "euh" ou de la couper. C'est le chômeur, l'ouvrier et l'employé qui dès le 15 du mois sait que pour pouvoir mettre un billet de 20 euros dans sa poche, il lui manque 199 pièces de 10 cents. Quand les seuls arguments contre Hollande sont "capitaine de pédalo" et rien sur le conservatisme de ses mesures ou sa servilité au Medef et à Merkel, j'ouvre même pas le débat. Déculotter FH et ses complices devant le "populo" pour bien lui montrer que leur culotte est...

  8. jeff dit :

    Bonjour,
    Pourquoi ne pas proposer un référendum sur l'Europe pour sortir de ce mécano et proposer une Europe sociale avec un Smic européen et sécurité sociale européenne, ou sortie de la France si ça n'est pas le cas. ça ferait bouger les lignes de tous les partis pro-européens.

  9. yves roger dit :

    D'accord avec Anny-paule(190)
    "Dans l'entre soi, tout est rose mais c'est autour que se situent les problèmes chez ceux qui n'ont aucune conscience politique"

    La déroute des socialistes lors de la législative de l'Oise ne profite pas au FdG mais au FN. Cette désaffection des électeurs vis à vis de la vraie gauche (à relier,peut être, avec le résultat des élections professionnelles) n'est que peu évoquée dans les comme,tires de ce billet (sauf par M. Matin 280) dont je partage l'analyse). On préfère des déclarations martiales voire un peu bravaches qui rassurent à bon compte.

  10. Daniel du 93 dit :

    Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, répondait aux questions de Ruth Elkrief.sur BFMTV ce soir. Ceux qui rêvent de voir que brouilles et dissensions au sein du FdG en seront pour leurs frais.

  11. rayana dit :

    @daniel 312
    Merci pour le lien. Et pourtant la journaliste, tout du long de l'interview a tenté sans succès de faire dire à Dartigoles qu'il y avait des divisions au sein du FdG, que les communistes se désolidarisaient du discours de Mélenchon. Elle en a été pour ses frais (j'en jubile encore). Conclusion de Dartigolles, le FdG va bien, et vous salue bien. En mon for intérieur j'ai pensé : et il vous emm**** !
    On lâche rien !

  12. Julien_M77 dit :

    Dartigolles l'a joué collectif chez Elkrief, tant pis pour elle et tant mieux pour le FdG.
    Fin de la séquence.
    On lâche rien.

  13. cincinnatus dit :

    oui excellent olivier Dartigolles sur BFM! Il a résisté à cette vipère Ruth Elkrief qui n'a cessé de cracher son venin et quelle belle sortie "le Front de gauche va bien et vous salue bien" et là le rire jaune de Ruth, un bonheur. Mais il faut vraiment se poser la question, qu'est ce que c'est Ruth Elkrief ? En tout cas pas une journaliste. Elle s'en fout des réponses d'Olivier Dartigolles mais à un point. Ce n'est pas simplement une honte pour ce métier. Elle officie depuis longtemps, elle sait parfaitement ce qu'elle fait, "elle travaille à façon". Elle avait ainsi préparé la venue de DSK avant l'accident. Là, elle travaille pour....

  14. ouionpeut dit :

    Merci à Olivier Dartigolles pour sa courtoise et ferme remise à l'ordre de la journaliste ! Le Front de gauche est une affaire qui marche, circulez mesdames et messieures les larbins, y a rien à gratter pour vous, faudra vous y faire. Fière de nos représentants et plus que jamais motivée.

  15. thersite69 dit :

    @ 312 Daniel du 93
    J'ai suivi le lien que tu indiques et l'entretien est très significatif du traitement commun, par les journalistes, aussi bien pour Dartigoles que pour Mélenchon! La feuille de route de Ruth Elkrief est simple voire primaire. Laisser entendre qu'il y a ou qu'il y aura rupture dans le Front de gauche par la faute du Parti de Gauche. Comme Mélenchon, Dartigoles est coupé continuellement en vue de ne le faire parler que du mot de F. Delapierre, injustement appliqué à Jean-Luc et il ne peux développer aucune analyse sur un autre sujet plus concrètement politique. Or si vous regardez la site de l'Huma j'y ai lu aujourd'hui un article repris de Claude Cabanes qui, en 2012 (il n'y a pas si longtemps) utilisait déjà le film "les 12 salopards" pour appliquer le qualificatif aux 14 plus grosses fortunes. Il est de fait que nous devons renoncer à ces qualificatifs catégoriques, qui n'ont pas valeur d'argumentation politique, qui desservent nos propositions, et que malheureusement on trouve trop encore dans les commentaires de ce blog. Une fille comme R. Elkrief en fait son fiel et c'est du miel pour pour les auditeurs moutonniers. Ce fiel ne doit pas susciter la colère, mais le plus grand mépris: c'est tellement minable. "Minable, vous avez dit que je suis une minable, vous m'insultez ?". Ce jeu ridicule des journalistes ne tiendra pas longtemps, tellement c'est nul. N'y entrons pas! La plupart ne méritent même pas que vous les nommiez " chiens de garde", ce sont des roquets qui jappent sans mordre. Ils (elles) jappent pour qu'on ne vous entendent pas parler. Rares sont ceux qui ont du mordant, et qui sont les moins à craindre. De la patience camarades, et de l'habileté, car ces médiocres ont le pouvoir de l'information de masse! Un mot de plus de votre part et ils japperont partout que vous éructez!

  16. Diogene dit :

    Olivier Dartigolles sur BFM : bien pris qui croyait prendre ! Toute l'émission pour parler des mots crus et essayer pitoyablement de casser du FdG, en vain. La grossièreté de la manœuvre est une insulte pour les téléspectateurs, la chaine BFM nous montre quelle idée elle se fait de l'intelligence de ses auditeurs.

  17. Femme d'aujourd'hui dit :

    Olivier Dartigolles a eu fort à faire pour ne pas se faire extorquer ce que cette journaliste voulait à tout prix lui faire dire, elle a vraiment tout essayé et il était évident qu'il n'y avait que ça qui l'intéressait, les propositions du fdg elle n'en avait rien à faire. C'est quand même à se demander si ça vaut le coup d'aller dans ces médias, celui là en particulier est tellement hostile.
    Sinon en ce qui concerne le titre "L'Europe allemande" je trouve que c'est gênant d'assimiler le gouvernement Merkel aux allemands, c'est comme si on disait que le gouvernement Hollande c'était les Français. Les Allemands ont voté pour Merkel comme nous nous avons fait élire Hollande, ce n'est pas pour autant que nous sommes d'accord avec la politique qu'il mène, j'imagine que c'est la même chose du côté Allemand, ils sont comme nous.
    Je trouve dommage cette tendance de Jean Luc de réserver ses louanges et son admiration uniquement aux peuples du sud et d'afficher plus de critiques envers ceux du nord, par exemple je ne l'ai pas entendu évoquer le cas de l'Islande pourtant intéressant dans la mesure où ce pays a refusé de payer la dette malgré les menaces de l'UE et s'en sort bien. Il n'y a pas les bons au sud et les mauvais au nord, il y a du bon et du mauvais partout, même en chacun de nous.

  18. rayana dit :

    Quand Elkrief parle de l'ANI, elle dit "accord de sécurisation de l'emploi". Elément de langage qui prouve bien quel camp elle défend de toutes ses forces. J'aimerais beaucoup la retrouver un jour caissière de supermarché, payée moins que le smic, avec son patron qui lui fait du chantage à l'emploi. Elle tiendrait peut être un autre discours. Ce qui démontre grossièrement une fois de plus pour qui roule l'immense majorité des intervieweurs. Ce qui mériterait une grosse manif devant les locaux des grands médias, avec nos éléments de langage en slogans de résistance. Ils auraient les oreilles qui chauffent !

  19. marj dit :

    Jean Luc Mélenchon sur RMC/BFM ne doit absolument pas se laisser enfermer dans des polémiques de petits mots mais les balayer d'un revers de manche (ça frustrera beaucoup plus le journaliste en face) et aborder ce qui se passe sur l'accord dit sécurité emploi. Il faut relever qu'une partie au moins de la droite est prête à voter cet accord avec le PS (voir Chatel ce matin sur France Culture). Ce qui se passe en France reproduit ce qui se passe au niveau européen : une connivence entre les libéraux et les socio démocrates pour casser les droits des salariés et appliquer l'austérité. Ce qui nous menace en France est bien une recomposition au centre droit (Modem, UDI and co font les yeux doux au PS) avec un pôle ultradroitier FN/et une partie de l'UMP.

  20. jacquelin dit :

    Belle video effectivement et Olivier Dartigolles donne une belle prestation de savoir faire. Ce qui est stupéfiant, c'est de voir comme cette journaliste passe son temps a ne pas écouter la réponse qui lui est faite, coincée dans son idée dont elle ne démord pas. Je doute également que le contenu des réponses concernant la bataille que livre le Front de gauche lui soit accessible. Ne s'agit-il pas la seulement d'un problème de mondes différents qui se côtoient et s'ignorent ? Plus haut dans les commentaires, il est fait état de la difficulté d'argumenter entre la poire et le fromage. Ce qui m'amène a penser que notre premier soucis d'argument doit être le sens collectif de ce que nous avançons en terme d'idées, que l’intérêt particulier qui motive beaucoup de nos réactions a chaud doit passer au second plan. C'est ce sens collectif qui nous manque (pas forcément a nous du FdG mais a notre société actuelle). La journaliste a elle entendu les chiffre avancés par Dartigolles sur les chômeurs ? Non, ça ne la concerne pas. Elle sait, mais ne peut, ne veut pas prendre parti. Tout notre savoir faire consiste ainsi a montrer que nous prenons parti, que nous avons avant tout un souci collectif. Le but de la journaliste est de séparer, le notre est d'assembler.
    A nous de jouer.

  21. citoyenne21 dit :

    Très clair, chez Bourdin ce matin, la démonstration (non sans mal au vu de l'entêtement de Bourdin à tout opacifier) de Monsieur Mélenchon quant à la définition d'être "en opposition" avec la politique de Hollande, dans le but de former une autre formation de gauche avec tous ceux de bonne volonté (donc y compris d'éléments PS non en accord avec la politique menée actuellement) et être dans l'opposition (façon stérile à la Besancenot) !
    Quant à la Ruth Elkrief, intolérable son acharnement à vouloir faire dire à son invité ce qu'elle attendait, jouissivement, perversement. Et dire que ça gagne au minimum 20 000 euros par mois à nous faire preuve de tant d'incompétence. Et pendant ce temps là, on voudrait que des hommes et des femmes de bonne volonté acceptent, le couteau sous la gorge, de travailler plus pour gagner moins et ce sans garantie, si sortie de crise, qu'ils retrouvent leur statut antérieur. Elle est là l'arnaque. Ce qui devrait n'être que provisoire et notifié noir sur blanc, sera définitif. Serrage de ceinture à volonté et aucune contrepartie à l'arrivée. Bravo encore pour la pédagogie, la patience et l'endurance de Monsieur Mélenchon !

  22. Papa dit :

    Très bien Jean-Luc devant Bourdin!
    Mais a t'il enfin compris ce que tu lui disais sur la construction d'une nouvelle majorité ? La majorité des députés socialistes n'ignorent aucunement qu'ils doivent leur fauteuil à notre Front de gauche ! Il en de même aussi pour les nôtres. Donc,comme tu le dis, il peut y avoir convergence. Personnellement je pense qu'il conviendrait de faire le siège des permanences de élus socialistes et sans fioritures ni excès leurs avancer nos arguments. Mais aussi, que nous prendrons nos dispositions s'ils votent pour cette loi inique. Des dizaines de sièges seraient perdus pour eux. Ils en porteraient l'entière responsabilité. Ils ne peuvent plus maintenant postuler au beurre et à l'argent du beurre. Basta !

  23. lemetayerv dit :

    Ce matin, grâce à l'émission de JJ. Bourdin sur RMC, j'ai enfin compris pourquoi le FdG n'était pas de l'opposition mais qu'il était en opposition au gouvernement. J'étais braquée sur cet état de fait car je ne comprenais pas la nuance et maintenant je m'aperçois qu'elle est primordiale et non secondaire cette question. Mais d'un autre côté elle est dure à expliquer et surtout à assimiler, car j'ai mis longtemps à comprendre. Je pense que se serait bien d'argumenté dans un prochain billet. Car si ce n'est pas écrit, pas débattu, il y aura suspicion, incompréhension qui risque de démobiliser car ça en découlera sur les échéances à venir. Car ceux qui ne comprennent pas s'abstiendront même si le programme du FdG parle de lui-même de "l'humain" et que tous les autres parlent "économie". Moi aussi même si je pense que j'ai compris il faut vraiment que j'assimile, c'est à dire être sure que j'ai bien compris.

  24. françois dit :

    Nous sommes "en opposition mais pas dans l'opposition". Bravo Jean Luc pour cette formule simple qui rappelle que Hollande a été élu grâce aux voix du FdG. Espérons que les vrais socialistes, qui ne se reconnaissent pas dans la politique solférinienne seront sensibles à cette nuance et que cela permettra un vrai débat sur l'ANI. Sur BFM vous avez été efficace clair et audible avec un Bourdin qui n'est pas le pire des journalistes quand il le veut bien.

  25. naif dit :

    citoyenne21 dit à 9h17
    "Quant à la Ruth Elkrief, intolérable son acharnement à vouloir faire dire à son invité ce qu'elle attendait jouissivement, perversement..."

    Ce matin c'est Thierry Lepaon, nouveau secrétaire de la CGT, qui essuyait brillamment son baptême du feu avec P.Cohen. Il a dû s'expliquer sur les mots "traître et collabo" prononcé par quelques militants CGT. O.Dartigolles avec R.ElKrief sur BFMTV sur les mots "salopard et prout prout" etc. Les émissions sont toutes calquées sur ce modèle. La moitié des arguments de fond sont masqués par ces éléments de langage parasites. La prochaine fois assumons que nous connaissons d'autres gros mots par exemple "chiens de garde" et donnons nous un p'tit 1/4 d'heure d'explications de gravure sur le comportement des médias (la 1ère peau du pouvoir) avec des exemples bien sentis. Parions qu'il n'y reviendrons pas. Ce ne sera pas du temps perdu puisque de toutes façons ils nous le font perdre quoiqu'on fasse. Quant au salaires de tous ces animateurs journalistes ils sont payés à la hauteur de leur retour sur investissement en terme de construction de l'opinion. Et eu égard aux risques (injures et autres menaces et mises à l'index) qu'ils prennent, je pense qu'ils sont exploités, eux aussi. Il n'y a aucune raison qu'ils échappent à la règle.

  26. etienne dit :

    @311
    Dans l'Oise, tous les candidats ont perdus des voix, y compris le FN (-2000),tous sauf LO (+55) et le FdG (+205). Je sais c'est peu mais dans cet océan d'abstention c'est a noter.

  27. françois dit :

    @lemetayerv
    Si on reprend les propos de Jean-Luc depuis plus d'un an on se rend compte que sa phrase sur l'opposition va dans la ligne directe de ce qu'il a entrepris avec Hollande depuis longtemps, à savoir faire des propositions à ce pouvoir en place et donc œuvrer avec ces socialos qui doivent beaucoup au FdG mais qui sont sourds aux propositions. Jean Luc n'a jamais fermé la porte. Souvenez vous de ce qu'il a toujours dit. Nous mettons des idées sur la table et s'ils n'en veulent pas, tant pis. Les rejets systématiques de nos propositions ne doivent pas faire oublier que Jean-Luc a toujours tendu la main et n'a reçu jusqu'ici que mépris ou morsures.

  28. jean sur dit :

    Cher Monsieur Mélenchon, arrêtez de tergiverser avec l'euro ("nous sommes pour un euro des peuples"), arrêtez de finasser avec ce gouvernement Hollande-Ayrault ("nous ne sommes pas dans l'opposition") et dès lors rien ne pourra contenir votre ascension vers le pouvoir.

  29. lemetayerv dit :

    Même si je comprends la stratégie, je me dis que la nature humaine est bien complexe. Lorsqu'on n'est plus en accord avec une ligne politique (socialistes, les verts-europe écologie) pourquoi rester dans cet enfermement et essayer de faire bouger les lignes en sachant qu'elles ne changeront pas. Ceux qui sont contre les propositions de leur parti devrait en changer sinon (pour moi) on est pas franc du collier car si un jour nos idées sont majoritaires, ils seront où sont leurs intérêts et là comme par magie changeront leur fusil d'épaule pour rester au pouvoir (les voix du pouvoir sont impénétrables). Juste pour dire que je n'aurai jamais confiance en eux, ils jouent sur les 2 tableaux, le plus glorieux du moment. Cela s'appelle des girouettes qui tournent selon le vent. Je parle des éventuels pseudos futurs et pothétiques alliés.

  30. Ce n'est pas le gouvernement qui a été traité de "salopard", mais les 17 ministres de l'euro-groupe qui ont donné leur accord pour que les dépôts du Chypriote lambda soient taxés. Quand on nous pose cette question, "es-tu d'accord avec ce mot de "salopard", il faut rétorquer "que penses-tu de ceux qui te prendraient 6 ou 9% de l'argent que tu as actuellement à la banque, sans te demander ton avis, comme ça, pour rembourser la dette ?"...

  31. JeanL dit :

    Vu sur France 2 hier soir. En panne de ressources humaines de bon niveau, l'Allemagne va multiplier par 6 les offres d'immigration des gens formés et bien en provenance des pays du sud de l'Europe, Italie, Espagne, etc. Donc d'abord on les affaiblit et après on les pille, le malheur, la misère, l'exode, voilà aussi l'"Europe allemande" comme vous dites ou l'Europe d'aujourd’hui tout court après ces funestes traités de Lisbonne, pacte de stabilité, concurrence libre et non faussée, etc.

  32. teresa dit :

    Mais c'est grâce à ces mots qu'Olivier Dartigolles est passé chez la Ruth. Pour nous abattre !
    Les médiacrates sont intelligents dans la tête mais pas dans le coeur, ils en ont rien à foutre du citoyen. On ne met pas de tels journaleux n'importe où. Ils sont au service du fric, larbins du capital. Leur faim justifie leurs moyens. Honte à eux !

  33. breteau jean claude dit :

    Nous ne nous opposons pas pour s'opposer, mais à une politique rétrograde. Imaginons l'impensable. Sarkozy propose le retraite à 55 ans nous aurions voté pour des 2 mains sans être dans la majorité. C'est la ligne politique libérale ou pas qui nous sert de repère, pas les hommes qui la mettent en place. Sarkozy avait pris des ministres socialistes dans le but de brouiller les cartes, sa politique était bien à droite et peu de gens se sont laissés avoir, c'est pourquoi l’intérêt de la bourgeoisie était de mettre en place un pouvoir de gauche, dans le but de minorer les réactions due à une politique violente ultra libérale, pour assoir cette stratégie, elle s'est assurée de syndicats, courroie de transmission du parti au pouvoir. Mieux, certains appels de socialistes, plutôt de gauche, au FdG à rejoindre le difficile "combat de rénovation" cherchait à évacuer toute position contraire. Sans le très bon score à la présidentielle, le coup était parfait, mais il y a eut ce grain de sable qui fait que le crime contre l'humain n'est pas parfait. Nos adversaires l'ont mauvaise et n'ont qu'un espoir casser la dynamique d'où opération BFM, qui à lamentablement échouée, il y en aura d'autres, comme faire croire que le PS est en danger à Paris pour une union et un vote utile nouvelle version. Soyons très vigilant et parlons programme plutôt que de la griffe du tailleur de telle ou telle candidate qui aspire au flou total. Pour ma part, qu'ils ne compte pas sur moi pour sauver leur politique. En mélangeant leurs voix contre le peuple les parlementaires se condamnent de mon soutien.

  34. vert pomme dit :

    Je reviens d'une distribution de tracts contre l'ANI avec invitation à une assemblée citoyenne et pétition. Il me semble que nous sommes de mieux en mieux entendus. En tous les cas, le discours des gens à changer. Plus de "on ne peut rien faire". C'est "Le Front de gauche? Ah oui, d'accord, je signe votre pétition". Bon. C'est pas les vagues, mais on lâche rien!
    Pour le cas de l'Islande, il me semble que ce serait se tirer une balle dans le pied gauche. Je ferai un parallèle avec ces quelques mairies de droite où l'eau est régie publique, les lotissements ecogérés, l'environnement respecte, une politique sociale de logements, de transports publics et des déchets correctement menée. Elles sont rares mais ça existe. Que proposons-nous de plus ? Quant au titre, moi il ne me gène pas. La dernière guerre mondiale est encore très présente dans notre mémoire collective. Nos derniers combattants commencent à être très ages et leurs rangs sont clairsemés, bien sur. Mais il me semble que c'est leur vigilance qu'ils nous ont transmise. Attention Merkel représente les intérêts expansionnistes. "La France jardin de l'Europe. Les pays du Sud, le soleil, le tourisme et le farniente. Le club Med de l'Europe." Tout ça pue le mépris de classe. Le loup se serait-il à nouveau aiguise les dents, grâce à l'Europe et les dollars américains ? Or le peuple allemand a déjà vote par 2 fois les crédits de guerre. Comment disait Jaurès déjà à propos du nationalisme ? Or ils l'ont assassiné.

  35. durluche dit :

    @ lemetayerv et ceux qui nous voudraient dans l'opposition
    Ce que nous cherchons à faire est de prendre le pouvoir avant 2017 et pour être plus clair, disons que ce sont nos idées qui doivent prendre le pouvoir pour en démontrer l'efficacité. Dans la séquence actuelle, dont l'importance est au dessus de tout calcul électoraliste, il n'y a pas de solution parlementaire sans le PS et EELV, alors on peut faire la fine bouche mais ce serait se moquer de l’intérêt général.

  36. FdG34 dit :

    Salut à toutes et tous,
    Un petit rappel en ce jour de la sortie du bois pour l'ANI. Sa meilleure analyse mot à mot est téléchargeable sur le site départemental de l'Hérault. Elle est le fruit d'un ancien inspecteur du travail, actuel conseiller du salarié qui a longtemps travaillé avec Filoche. Un travail à diffuser.

  37. Michel E. dit :

    Jean-Luc Mélenchon lors du meeting final du congrès du PG, sous-titré en anglais.

  38. naif dit :

    La lutte paie. Chez Goodyear Amiens la CGT est reforcée. Est-ce que les résultats seront comptabilisés dans le cadre de la représentativité nationale? Communiqué CGT Goodyear ici.

  39. Antraigues dit :

    Je confirme bien modestement ce que disent certains camarades, même si nos expériences personnelles n’ont pas valeur de test national. Les catégories plutôt populaires prêtent une oreille souvent plus attentive à nos arguments que les couches un peu plus aisées, enfermées dans leur certitude que les effets de la crise ne les atteindront pas.

  40. tchoo dit :

    Lors de cet entretien entre Dartigolles et Elkrief, 7'consacrée aux mots de F Delapierre et de JL Mélenchon, sur 11'en tout, et je n'ai pas décompté le temps ou Ruth parle et revient sans cesse sur le même sujet.
    Le langage employé: F Delapierre n'a pas traité le gouvernement de salopard comme le dit la journaliste, cet acharnement à essayer de créer des dissensions entre les membres du FdG devient pathétique et contre productif pour chaque journaliste qui s'y adonne, les enfermant encore plus dans leur tour d'ivoire où ils se croient au dessus des contingences du monde.

  41. Ifig dit :

    @etienne 328
    Pierre Ripart, le candidat du FG, passe de 2609 voix à 1811. Il progresse en pourcentage de 5.25% à 6.6%. Voir ici et .

  42. jeannine dit :

    Non seulement c'est pathétique cette manière de questionner Dartigolles, mais Ruth Elkrief à un certain moment (je viens de regarder a nouveau et plus finement peut-être) a frisé l'hystérie, sa voix est devenue crescendo très aigue. Qu'a-t-elle a gagner cette personne a se comporter de la sorte. Je pose la question ? Juste pour dire du mal de Mélenchon ? Mais il faut se calmer petite, très petite madamette ! C'est une manière très peu orthodoxe de faire du soi-disant journalisme. Frustrant et honteux !

  43. marj dit :

    Je pense que,malheureusement,les journalistes ne cherchent qu'à se démarquer dans une course à l'échalotte pour le scoop et la petite phrase. Ils le font sur le dos de JL Mélenchon mais aussi avec d'autres. C'est sans doute comme ça qu'ils pensent faire de l'audience, le fond ne leur importe pas beaucoup. D'ailleurs c'est beaucoup plus facile pour eux de rester sur la forme que d'interviewer sur l'économique et le social. Cela supposerait qu'ils aient des compétences et des arguments dans le domaine, qu'ils aient bûché leurs dossiers. Or ils sont bien souvent plus ignares que vous et moi et ont visiblement peu de temps à consacrer dans leur emploi du temps aux sujets sérieux. D'ailleurs, quand on s'y connait un peu dans un domaine, la manière de le traiter dans les médias apparaît bien souvent pour ce qu'elle est : nulle !
    Et à l'instant, j'apprends que Cahuzac a avoué. Pincez moi, le gouvernement a bonne mine !

  44. leremede dit :

    Salut !
    Alors ? L'irréprochable Môsieur Cahuzac aurait mis des sous-sous à gauche dans un compte en Suisse (c'est bien là la seule chose qui lui reste de gauche d'ailleurs).
    "Preuve est faîte que visages dévots et pieuses actions nous servent à enrober de sucre le diable lui-même." Les masques tombent, la vérité nous inonde et la sanction est implacable. Résistance !

  45. citoyenne21 dit :

    Et oui le parler cru et dru cache moins de plans insalubres que le parler mielleux de circonstance. Le gouvernement irréprochable voulu par "moi je" se fissure ! A quand le tremblement de terre ?

  46. Vinnie Reb dit :

    @ Michel E. (339) à 13h00
    "Jean-Luc Mélenchon lors du meeting final du congrès du PG, sous-titré en anglais."

    Je voulais souligner, en tant qu'anglophone, que le sous-titrage en anglais de ce discours est bien fait, que les arguments de la raison et l'enthousiasme de Jean-Luc, son humour aussi, sont très bien retranscrits. Je ne sais pas à qui en revient le mérite, mais bravo, c'est super ! Merci pour le lien.
    Rebellion et Résistance forever !

  47. ab1818 dit :

    Pas dupe.
    Concernant qui vous savez, mis sous les projecteurs de l'actualité de ces derniers jours. Nous (la base de la pyramide militante) peut entendre en boucles médiatisées. Nous ne savions pas, nous n'étions pas au courant, nous avons été trahis, c'est impardonnable, etc. Mais dites donc ! Dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale une grande partie des élu-e-s n'ont pas qu'un siège attitré mais bien des loges réservées. Certains d'entre eux ne nous prendraient-ils pas pour des imbéciles de base indécollables.
    Nous aussi dans le noir nous vous voyons.

  48. Lafaye jacques dit :

    Ecoutez tous l'hymne du PG: Grandola Vila Morena. Si ça ne remuait pas la fibre révolutionnaire, ça serait triste.
    Vive Grandola Vila Morena !


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