15mar 13

Ça va mieux en le disant

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manif_medef_25J’ai dit à chaud ce que j’avais à dire à propos du nouveau pape. J’ai d’abord été un peu seul avec Edwy Plénel qui tweeta dans le même sens que moi. Mais depuis lors, mon bref tableau a été complété par des centaines d’articles et reportages allant dans ce sens dans la presse hispanophone. Une personne un tant soit peu informée sait, de façon absolue et certaine, que personne ne peut dire « je ne savais pas » à propos des massacres de masse, les tortures et les viols qui ont abouti au meurtre de 30 000 personnes en Argentine. Puis ensuite, après la fin de la dictature, des années de polémiques publiques n’ont pas permis à qui que ce soit d’être « neutre » ou « à côté ». Pour ou contre, un point c’est tout. Encore une fois, parmi les nôtres qui furent martyrisés et assassinés, il y avait beaucoup de catholiques et de nombreuses gens d’église, comme nos compatriotes les deux religieuses enlevées à la sortie d’une réunion de résistance dans une église. La camarade qui est restée en arrière ce jour-là pour ranger les chaises à la fin de la réunion et qui a donc échappé par hasard à la rafle m’a raconté la scène. Je sais de quoi je parle. Ce n’est donc pas une affaire de religion. C’est une question politique. Ce pape a couvert, et même collaboré selon certains, avec nos ennemis les plus féroces. Nous ne l’oublierons pas un jour, pas une minute, pour la raison que nous n’oublions aucun des nôtres mort dans la lutte où il n’était pas du bon côté.

manif_medef_18Dans cette note je viens sur un sujet que je veux signaler d’entrée : la question allemande en Europe. Elle prend une signification singulière la semaine où le budget européen est rejeté avec les voix des socialistes et des Verts qui soutiennent le gouvernement qui a pourtant approuvé le dit budget. Elle prend aussi un relief singulier la semaine où le parlement européen a décidé la mise sous contrôle de tous les budgets nationaux dans le cadre du Two pack et que les socialistes et EELV l’ont voté à l’exception d’une abstention socialiste. Tout ceci représente une masse de travail d’explication que j’ai réparti entre mes deux blogs. J’invite donc mes lecteurs à faire un saut sur mon blog Europe. Beaucoup le découvriront quoi qu’il soit joignable depuis toujours depuis celui-ci. Mais surtout beaucoup vont pouvoir vérifier l’effort de vulgarisation que nous faisons au moment où l’Union européenne est devenue plus absconse et impénétrable que jamais.

La question allemande et l’impasse de l’Europe.

Marginalisée pendant des décennies du fait de sa défaite et de sa division, autant que du poids de la honte des crimes nazis, l’Allemagne fédérale s’est, du coup, reconstruite et réunifiée en pesant chaque pas comme une étape vers son rétablissement en puissance. Pendant ce temps, hors de la parenthèse gaulliste et des vigilances de François Mitterrand, les Français ont été endormis. Ils l’ont été par les sociaux-démocrates et les démocrates-chrétiens, alliés dans le projet européen à la sauce Jean Monnet. Ils se sont laissés porter par une situation de force qui semblait aller de soi pour toujours. D’un côté des calculateurs forcés, de l’autre des dilettantes frivoles. L’Allemagne a donc marqué ses points en s’occupant d’elle comme du sujet de l’histoire. Sa domination actuelle met en danger l’économie de chaque nation et la construction européenne elle-même. En plongeant l’Union entière dans la récession, l’Allemagne de Merkel menace l’économie générale du monde.

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Je me suis déjà exprimé à de nombreuses occasions sur la question que pose la nouvelle Allemagne aux Français. Ce point n’a jamais retenu l’attention de mes commentateurs. C’est pourtant pour moi une question cruciale qui donne son sens à de nombreux aspects de ce que je crois utile de faire dans notre pays. La cécité volontaire de bon nombre de commentateurs a une racine dans la pensée dominante médiatiquement acceptée. Car, malheureusement, l’influence des déclinistes et la démission des élites politico-médiatiques a amplement désarmé la conscience des risques inadmissibles qui résultent mécaniquement d’une domination allemande sur l’Europe. Quel risque ? Celui que fait peser la subordination de tous aux besoins étroits de quelques-uns surtout quand ces intérêts sont peu représentatifs de la condition générale des autres nations. Aujourd’hui, la politique européenne est exclusivement calculée pour répondre aux intérêts de la population vieillissante de l’Allemagne. Cette population qui dépend des fonds de pensions pour ses retraites est donc fascinée par les cours de bourse soutenus et l’existence d’un euro très fort. Le système qui y correspond est dorénavant construit. Il place l’Allemagne au centre d’un ensemble productif où les pays voisins du nord, qui étaient autrefois dans la mouvance du Mark, le sont tout autant autour de l’euro fort à la sauce berlinoise. Cet ensemble reçoit dorénavant le renfort stupide d’une tradition bien française de Salariés de Peugeotfascination et de capitulation des élites devant l’outre-Rhin. Celle-ci se nourrit à présent des recommandations du modèle libéral. La parole officielle est donc captive des figures imposée de l’adulation pour le « modèle » allemand. Ses faiblesses semblent invisibles vue du balcon de nos grands commentateurs.

Mais les allemands, eux, sont plus lucides. Ils savent que leur transition démographique en cours peut les conduire au chaos. Leur chance actuelle sur ce plan : leur besoin vital d’immigration les voit se nourrir de la déconfiture des pays européens qui contraignent leur jeunesse à s’expatrier pour fuir le désastre que la politique allemande impose à tous ses partenaires. Mais cela ne règle rien, sur le fond : la décroissance de la population allemande déforme aux deux extrêmes d’âge la solidité du système productif, pour ne parler que de cela. D’un côté, moins de jeunes égale moins de main d’œuvre formée aux nouvelles qualifications alors que le système d’enseignement allemand, centré sur l’apprentissage, ralentit déjà l’intégration des nouveaux savoirs de pointe. D’un autre côté, davantage de personnes âgées alourdit les dépenses sociales, par exemple pour la santé, et fragilise le système de financement de retraite. Oui de retraite. Car la retraite par capitalisation est, elle aussi, sensible à la démographie, cela va de soi. C’est d’ailleurs pourquoi s’élèvent déjà des voix en Allemagne pour réclamer un passage de la retraite à soixante-dix ans ! Vous avez bien lu : à soixante-dix ans ! Le soi-disant modèle allemand sera à terre bien avant qu’on ne le croit. Car il n’est pas loin du tout le moment où se croiseront les effets d’âge avec la manif_medef_17récession en Europe et la concurrence des pays émergents sur les segments actuellement exportateurs de l’Allemagne. « Cinq ans » dit une huile allemande (Le Figaro 12 mars) !

J’ai dénoncé et montré tant de fois ici le rôle désastreux de l’euro fort ! A présent maintes voix s’élèvent pour dire de même que les analystes du Front de Gauche ! Le dernier pic de croissance connu en Europe eu lieu en l’an 2000. Il a correspondu à un euro valant 0,90 dollars. L’euro vaut aujourd’hui 1,35 ! Il est même monté jusqu’à 1,60 ! Un désastre économique ! Plus l’euro est cher, plus les marchandises se vendent difficilement sur le marché mondial où elles rencontrent d’autres marchandises libellées dans des monnaies plus faibles mais adossées à des économies puissantes comme celle des Etats-Unis ou du Japon et même des Anglais ! Tous les efforts les plus intenses de productivité, effectués au prix des larmes, sont annulés par le niveau de la monnaie. Les Allemands s’en moquent, en partie, car leurs produits sont destinés à des niches où ils ont peu de concurrents et où se positionne une clientèle riche. Ainsi suis-je stupéfait de voir reprocher aux constructeurs automobiles français de ne pas avoir « fait comme les allemands » ? Qu’ont-ils fait ? En tous cas pas mieux que les ouvriers français qui travaillent mieux et produisent davantage. Non, les Allemands sont forts pour produire des voitures qu’achètent les riches, lesquels ne sont pas influencés dans leur décision d’abord par le prix d’achat, comme c’est le cas dans le segment des classes moyennes et populaires. En résumé, on comprend sans difficulté que dans des économies où l’on pratique de l’austérité, la vente à l’étranger est le cœur du modèle d’enrichissement. Ce n’est pas seulement anti-écologique ! C’est une prime donnée aux producteurs pour riches. Ça non plus ce n’est pas écologique ! Car cela pousse aux consommationsmanif_medef_20 ostentatoires et gaspilleuses. Et surtout cela détourne les objectifs de la production de la population à laquelle elle devrait d’abord s’intéresser : le grand nombre. Et c’est une incitation à faire baisser le cours des monnaies pour donner un avantage comparatif sans gain de productivité. Le contraire de ce que veulent nos chers Allemands qui nous infligent donc un absurde euro fort. 

L’examen de la position allemande est souvent présenté d’une façon totalement biaisée. Tout se passe comme si l’Allemagne vertueuse exportait d’abord sur le marché mondial. En ce sens elle serait plus « agile » et « compétitive » sur le « marché monde » que nous pauvres lambins de Français. Cette analyse est fausse. L’Allemagne n’exporte sur le marché mondial qu’une petite partie de sa production. Et cela, comme tout le monde peut le vérifier, dans des segments étroits de la production ou pour mieux dire dans des « niches », telles que les machines-outils ou les engins de transport. Mais le gros de l’export se fait en direction du marché intérieur de l’Union européenne. C’est bien pourquoi l’Allemagne va payer elle-même cher le ralentissement de l’activité que provoque sa politique rigide de bureaucrate libérale sur le mode dogmatique est-allemand qui est le style et l’histoire personnelle de madame Merkel. Puisque les clients ont été étranglés, le fournisseur le sera en même temps. Et par Salariés de Sanoficontagion le monde entier, car il faut rappeler que l’Union européenne représente le quart du PIB mondial.

Donc l’Allemagne réalise l’essentiel de ses performances dans le marché commun européen. On ne saurait mieux dire qu’en réalité elle y parvient sur le dos des autres et de nous Français en particulier grâce à un avantage compétitif indu qui est le dumping social. Le dumping social c’est payer son monde moins cher que le voisin. Que cette différence s’évalue en temps de travail réel ou en salaires rapportés à la productivité. C’est ce que font les allemands. C’est l’équivalent invisible d’une dévaluation compétitive. Voilà ce que l’Allemagne inflige à ses voisins. Le système est très bien organisé grâce à l’Union européenne. D’abord est maintenu un niveau de salaire très bas dans l’est de l’Europe pour payer une main d’œuvre très qualifiée. Ceci est obtenu grâce à l’interdiction d’harmonisation fiscale ou sociale que contient le Traité de Lisbonne. Ces pays fournissent des pièces détachées à très bon marché qui sont ensuite assemblées en Allemagne. Là sévit, depuis Schroeder, une discipline salariale maintenue par un système de contrainte des chômeurs particulièrement cruel. De même le coût des retraites est en bonne partie basculé sur le système par capitalisation qui, par définition, ne se finance pas à la source du travail et donc ne « pèse » pas sur lui, en apparence. De plus il n’apparaît dans aucun compte de l’Etat. L’ensemble permet des productions à bas prix, et un affichage de faible chômage du fait du vieillissement de la population et du travail forcé sous-payé des demandeurs d’emploi. Tel est le miracle allemand. Le problème qu’il pose c’est que, pour fonctionner, tout le reste de l’Europe doit se contenir et se soumettre à des diktats de plus en plus violents. Avec le nouveau mécanisme de surveillance européen, dont relèvent dorénavant la totalité des états européens sauf l’Allemagne, celle-ci a réussi à imposer ses normes de gestion de la dépense publique à toute l’Europe et le droit d’intervenir directement dans la confection des budgets nationaux. L’Europe se présente ainsi comme un système colonial. Il contraint tous ses membres au financement de la renteSalariés de Sanofi financière par le biais d’une police politique et budgétaire qui maintien un ordre favorable au développement d’un pays et même d’un seul.

L’Europe est allemande. Et ceux qui s’y soumettent ne peuvent y survivre qu’en le devenant eux-mêmes à leur tour, sans trop y croire. Les moulins à prières habituels s’abstiendront de m’infliger les dénonciations si grossièrement convenues sur mon « mépris » pour les autres peuples ou je ne sais quelle accusation de nationalisme qui ne font jamais que m’informer sur le niveau de mauvaise foi qui nous entoure. De toute façon je n’écris pas pour mes adversaire, ni pour les petites cervelles pavloviennes, mais pour ceux d’entre-vous qui font l’effort, comme moi, d’entrer dans la difficulté des problèmes que nous affrontons, non pour y réciter des mantras, mais pour essayer de trouver des issues jouables. Pour moi, le vote du Two Pack et du « six pack » sont des seuils franchis dans la soumission de notre pays et du peuple qui le constitue. La perspective du Grand marché transatlantique est dorénavant officielle, ce qui est encore un franchissement de seuil. Le tout fait système. Une nouvelle page se tourne dans mon esprit à propos de ce qu’est en réalité cette Union. J’y reviendrai au congrès du Parti de Gauche.

Des nouvelles bonnes et des moins bonnes

Ici je dis comment mercredi, dans un aller et retour depuis Strasbourg, je suis allé à la rencontre d’Evo Moralès le président bolivien. Il m’avait invité à le rencontrer à l’occasion de son très bref séjour en France, juste avant son rendez-vous avec François Hollande. Puis je commente un hyperlien avec François Delapierre qui, au nom du Parti de Gauche s’implique au niveau national dans la bataille du référendum alsacien. Il s’agit là de la formation d’une soi-disant « collectivité locale unique », grossier pastiche ethniciste d’une province d’ancien régime. Evidemment, sur place nos amis sont ardemment mobilisés pour faire échec à ce mauvais coup de la droite allié à un secteur du PS. Puis je commente encore un lien très instructif avec mon ami Alexis Corbière qui a publié une réponse aux comparaisons historiques de Julien Dray à propos de notre orientation politique. Le point d’histoire qu’éclaircit Alexis est un très utile éclairage sur le moment que nous vivons. Enfin je reviens sur le nouvel épisode de l’offensive publique contre moi de dirigeants communistes favorables à la conciliation avec le gouvernement socialiste dans la perspective des municipales.

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Evo Moralès soupçonne les gringos.

Rencontre avec Evo MoralesEvo Moralès, le président bolivien n’était pas en forme. Pas seulement un peu enrhumé ! Il avait l’estomac très perturbé par son dîner en Autriche, la veille. Quelque chose du repas servi n’était pas bien passé et il ne s’en cachait pas. Cela n’a pas de rapport, mais disons que dans le cadre de notre conversation, cela fit ambiance. J’étais là avec Eliane Assassi, la présidente du groupe communiste du Sénat. Je crois pouvoir dire que nous fûmes assez surpris du ton très direct avec lequel le président bolivien résuma le caractère criminel des états-uniens. Il dit que les USA essaient d’abord d’avoir des gouvernements démocratiques qui fassent leur politique. S’ils ne les ont pas, ils essaient de diviser les peuples entre eux pour justifier des interventions extérieures. S’ils n’y parviennent pas non plus ils essaient de diviser les forces de la révolution pour trouver une faille qui déstabilise le processus et permette la revanche de leurs partisans par des coups d’état. Enfin, s’ils n’arrivent à rien, ils essaient l’assassinat du dirigeant du processus. Détruire les leaders est une tactique constante des Etats-Unis et de leurs agents locaux. Ce point a son importance. Car si évidemment un processus politique, surtout de nature révolutionnaire, est d’abord un phénomène de masse, le point d’appui que donne une personnalité correspondant au moment politique et le cristallisant est aussi un paramètre fondamental. Eliane Assassi confirma l’analyse générale en rappelant les innombrables tentatives de meurtres contre Fidel. Elles sont aujourd’hui avérées depuis l’ouverture des archives de la CIA. Elle informa Moralès en montrant comment Sarkozy avait joué à fond la carte de la division du peuple et l’opposition permanente entre catégories populaires.

Evo Moralès dit qu’il croit à l’empoisonnement d’Hugo Chavez. Il rappelle que Chavez était sur ses gardes, qu’il se déplaçait partout avec une ambulance et qu’il était toujours accompagné de son propre cuisinier. Il raconte comment d’ailleurs l’un des cuisiniers de Fidel fut intercepté au moment même où il s’apprêtait à l’empoisonner. Il nous dit aussi que Fidel et Chavez, les deux, l’avaient mis en garde contre l’empoisonnement et les méthodes des gringos pour assassiner les leaders dangereux à leurs yeux. Evidemment nous n’avons pas parlé que de cela, mais ce moment de la discussion m’a marqué. A côté de lui, Chokehuanca, son ministre des affaires étrangères, que je connais de longtemps, nous regardait fixement comme pour souligner l’importance de ce que disait Evo et faire comprendre leur méfiance en toutes circonstances.

Avec Eliane Assassi, sénatrice PCFEnsuite Evo Moralès nous a expliqué pourquoi son pays avait besoin de desserrer l’étau de la domination technologique des Etats-Unis en misant sur l’Europe. Il dit : « Nous ne demandons pas qu’on nous offre quoique ce soit. Nous achetons ! Mais nous voulons des transferts de technologie pour apprendre à savoir-faire ». Il a donné l’exemple des avions Airbus et Boeing. J’ai évoqué l’extraction du lithium. On me répondit que l’offre française dont je parlais ne comportait aucune activité de transformation sur place et que dans ces conditions elle était mal placée. Hum, ce n’est pas seulement ce que je voulais dire… On a deviné que c’était là sans doute les thèmes dont il voulait parler avec Hollande. Son idée est que les européens et les Français en particulier peuvent les aider à être indépendants face aux nord-américains. J’ai donc été obligé de dire les limites de ce raisonnement. Surtout avec un homme aussi lié aux nord-américains que François Hollande. Ce que je n’ai pas eu la cruauté de rappeler, c’est de quelle façon indigne, lui Evo Moralès, n’avait pas été reçu par le PS de Hollande à son premier voyage de président en France (« impossible tout le monde est au ski ! ») et dans quelles conditions désinvolte il le fut enfin à son deuxième voyage. Moralès a certes la patience qui est le fort de la culture des indiens des Andes. Mais il ne mesure pas l’arrogance des solfériniens et leur superbe indifférence pour l’Amérique latine. Bien sûr je ne demande qu’à être agréablement surpris. Mais j’ai passé l’âge du pépère noël. Hollande s’est toujours fichu comme de sa première chemise de la Bolivie, des indiens et de tout leur fourbi.

L’Alsace est française à part entière.

Le maquis institutionnel des lois dites de décentralisation offre bien des opportunités contraires à l’idéal républicain de la Nation. D’ailleurs le soi-disant acte III de la décentralisation de François Hollande va en être une nouvelle démonstration. Le président de droite de la région Alsace a imaginé profiter d’une possibilité offerte par la loi pour faire un référendum en vue de fusionner en une seule collectivité locale toute l’Alsace. Pour ce mauvais coup, il a d’abord disposé de l’appui des élus d’extrême-droite et d’une des deux fédérations départementales du PS. Les prétextes d’économie sont un rideau de fumée. En réalité il s’agit de construire une seigneurie locale sur un fond de pulsions ethnicistes inavouées. En attendant pire, cela va de soi. Il est lamentable que ce soit en Alsace, pour laquelle tous les Français ont tant donné au cours de deux guerres, que les particularistes fassent leur sale besogne ! François Delapierre a décortiqué ce dossier. Je vous invite à le lire. En particulier il montre comment, une nouvelle fois, se met en place une opération bourrage de crâne. Un « journaliste » de France Inter été chargé de faire campagne pour le « oui ». Celui-là est pressé et faire des tambouilles à la commande ne devait guère le motiver. Il y alla donc à la grosse louche pour bovins, avec les bonnes vieilles méthodes de l’amalgame. Comme d’habitude, plutôt que d’aider chacun à réfléchir pour faire son choix de vote, il s’agit d’imposer « le bon choix » en assénant une propagande brutale et simpliste. Encore un « journaliste » qu’on retrouvera bientôt dans un cabinet ministériel ou au service com d’une grande collectivité locale. Comme tous les professionnels n’ont pas traité le sujet de cette façon propagandiste, Delapierre dispose d’un bon tour d’horizon pour analyser. La lecture de ses deux notes sur le sujet permet de disposer d’un bon argumentaire face à la multiplication des bricolages institutionnels auxquels vont se livrer les barons locaux dès que l’acte III de la décentralisation le leur permettra.

Les années 30 sont-elles commencées ?

Julien Dray s’est livré à une très dure critique de François Hollande sur Radio J. Il a annoncé l’échec programmé de la politique de François Hollande. Par une facétie très journalistique, pour finir, ce n’est pas ce qui est retenu par la presse. C’est sa phrase contre notre orientation politique. Pourtant ce n’était pas du tout le centre de ce que Dray a dit dans cette émission. En effet l’argument sans originalité produit à ce moment ressemblait plus à une cotisation formelle à la cause solférinienne. Elle devenait d’autant plus indispensable que la charge contre la politique de Hollande voyait Dray reprendre notre argumentation. Quoiqu’il en soit, la garde médiatique meurt mais ne se rend pas. Pas question de pointer le divorce entre Dray et Hollande. On nous a donc resservi la rengaine d’une séparation Dray-Mélenchon qui a pourtant eu lieu il y a maintenant onze ans ! Dray et moi nous sommes séparés en 2002 précisément sur la question de savoir s’il fallait où non faire confiance à Hollande pour pouvoir ramener le PS vers une ligne de gauche. Dray et Lienemann proposaient de rejoindre Hollande. Celui-ci leur avait promis monts et merveilles, jubilant de parvenir à faire éclater le seul courant idéologiquement construit qui avait tenu tête aussi bien à François Mitterrand contre la guerre du Golfe qu’à Lionel Jospin contre le traité d’Amsterdam. Je m’y opposais fermement. Une majorité se forma avec moi autour de ceux qui sont devenus depuis des fondateurs du Parti de Gauche comme Delapierre, Le Néouannic, Corbière, Martin, Amard et combien d’autres. La gauche socialiste éclata dans ce vote des militants où Dray et Lienemann ne purent recueillir que 20% des suffrages. De mon côté je me rapprochais aussitôt d’Henri Emmanuelli pour constituer un nouveau courant de gauche : « Nouveau Monde ». Depuis cette date Julien Dray a fait équipe sans discontinuer, à tour de rôle, avec l’un ou l’autre du tandem Hollande-Royal. Il ne revient à la gauche du parti qu’au dernier congrès où il fait courageusement le choix du retour à la case départ. Il y prit le risque de présenter un texte d’opposition et de se compter avec Lienemann, et Maurel. Au même moment « la gauche » version Emmanuelli et Hamon décidait de cesser le combat et de se fondre dans la majorité hollandaise du parti. Un chassé-croisé en une décennie qui en dit long sur la vanité de tout groupement idéologique dans le PS de l’ère Hollande où la lutte des places a tôt fait de dissoudre les convictions. Je ne fais ce rappel que pour signaler le véritable sens de l’intervention de Julien Dray sur radio J.

C’est d’abord le franchissement d’un seuil de rupture supplémentaire avec François Hollande. Ne pas le voir ni le relever ne peut résulter que de l’ignorance de l’histoire interne du PS. Ou bien ce peut être de l’intention somme-toute fort peu professionnelle de dévier le coup. Ou bien encore un effet de la stupidité mercantile : « Ha ! Si ces deux-là pouvaient se battre, quel buzz !… ». Une combinaison des trois ne doit pas être exclue. Mais tout cela étant dit, la sortie de Julien Dray sur le parallèle entre notre ligne d’action et celle des staliniens des années trente en Allemagne mérite qu’on s’y arrête. D’abord parce que c’est un fait des plus rares qu’un dirigeant socialiste se réfère à l’Histoire. Cela mérite donc considération. Ensuite parce qu’il n’y a rien de tel qu’une polémique sur fond d’Histoire pour élargir la formation et la culture de ceux qui veulent y prendre part. La connaissance du passé, bien utilisée éclaire la pensée du présent. Ce travail a été bien mené par Alexis Corbière sur son blog.

Il y est revenu puisque Dray a répondu à la première réplique d’Alexis. Je vous invite à lire ces deux notes. Elles sont très instructives. Corbière montre que Dray utilise l’argumentation de Léon Trotski sans se rendre compte que ce dernier menait un débat interne au mouvement communiste de l’époque. Si Trotski ne traite pas de la responsabilité considérable des socialistes dans le désastre qui conduisit au nazisme, c’est parce qu’elle va de soi aux yeux d’un communiste de cet époque. En effet toute la social-démocratie s’était écroulée partout devant l’extrême-droite. En Allemagne les socialistes voulurent « faire barrage à Hitler » en soutenant la candidature présidentielle de cette vieille ganache réactionnaire d’Hindenburg. Ils préférèrent en effet ce vote plutôt que de soutenir la candidature du communiste Ernst Thaelmann. C’était déjà la théorie du « front uni contre le pire » donnant le pouvoir au centre pour éviter la droite extrême. Cette sottise, que chacun est capable de retrouver dans les politiques d’aujourd’hui, s’acheva dans le fiasco le plus total : c’est Hindenburg, le candidat des socialistes, qui appellera Hitler à la chancellerie. Dray ne pouvait donc trouver pire exemple de sa thèse ni meilleure illustration de la nôtre. Lisez tout cela si vous vous sentez en appétit de belles argumentations.

Dartigolles et Chassaigne remettent une pièce dans la machine à diviser.

Evidemment il s’agit d’une offensive. Cette semaine de nouveau, comme la précédente, le porte-parole du PCF et le président du groupe communiste à l’Assemblée s’en prennent à moi. Mes mises en garde contre la dangerosité de ce genre de polémique publique et personnalisée sont donc restées lettre morte. Ils font de nouveau l’apologie de leur raisonnable réalisme opposé à mes « postures tribuniciennes ». Je vois bien que ces propos ont pour but de me faire entrer dans une escalade verbale. Ainsi serait ouverte une brèche dans le Front de Gauche, celle à laquelle travaillent depuis des mois les socialistes, sans aucun succès. Elle est la condition de base pour la grande reconstitution d’un gouvernement de la gauche plurielle que rêvent et trament dans les couloirs tous les bons amis. Je suis trop conscient des devoirs du moment pour m’y laisser prendre. Quoiqu’il en soit, plus l’échec du PS devient patent, plus les appareils s’arcboutent pour essayer de marginaliser la voix d’une alternative à gauche. Pour cela tous les moyens sont bons. Et tous les relais sont bienvenus. Depuis des mois Olivier Dartigolles et le clan « accommodant » du PCF n’auront pas ménagé les noms d’oiseaux à mon égard. Le paroxysme ce fut la tirade contre la campagne du PG sur l’amnistie confiée au journal « Libération ». Là, c’était un met de choix : pour la première fois un dirigeant s’octroyait le droit de critiquer le style, le contenu de la campagne d’un autre parti du Front et cela sur le mode de l’attaque personnelle. Dans une récente tribune confiée à « L’Humanité », persistant dans l’agression, le porte-parole oppose fallacieusement ceux qui seraient pour obtenir des « résultats tout de suite » et ceux qui camperaient sur une « posture » d’opposant systématique. On connait la musique de cette opposition de convenance entre les « réalistes » et les révolutionnaires : une banale logorrhée pour habiller les politiques d’accompagnement des socialistes. Bref la reprise de la pose de Robert Hue. Faut-il rappeler sur quels bancs celui-ci achève sa trajectoire politique ?  

De son côté André Chassaigne n’a pas chômé non plus. Il est déjà l’inventeur de la double indépendance des parlementaires. Indépendance du groupe à l’égard du Front et de chaque parlementaire à l’égard du groupe. A présent il en déduit qu’il peut donc se sentir totalement émancipé de toute démarche collective avec les militants du Front de Gauche et des textes qu’ils adoptent. Il prétend de façon très personnalisante que « Mélenchon et les députés n’ont pas la même approche sur la loi d’orientation scolaire ». Il oublie que ce désaccord n’est pas seulement entre lui et moi ! En effet, une fois de plus il fait l’impasse sur l’ensemble des militants du Front de Gauche de l’éducation comme l’a confirmé la tribune parue dans l’Humanité sur le sujet. Ainsi le « collectif », qui fut le refrain du député du Puy-de-Dôme, est désormais réservé au cénacle des dix élus qui l’entourent. Et ce n’est pas d’aujourd’hui. Non seulement les amendements au budget ne correspondaient à aucune des propositions du programme partagé « L’Humain d’abord », mais c’est à lui qu’on doit le vote d’abstention face au budget d’austérité. Un compromis sans consistance ni autorité politique entre ceux qui voulaient voter pour et ceux qui voulaient voter contre. Bien entendu, celui-ci aussi m’accuse de « posture », le mot à la mode parmi l’aile des accommodants. Ce qui est inquiétant à mes yeux ce n’est pas que nous ayons des avis différents. Il y a sur tous les sujets des avis différents au Front de Gauche. Cette diversité est consubstantielle au Front de Gauche. Ni même qu’il ne soit tenu compte de l’avis de personne au moment où le groupe à l’Assemblée prend ses décisions, puisque nous n’y pouvons rien.

Ce qui m’inquiète c’est que tout en reconnaissant la nature conciliatrice de leurs prises de position, en opposition à la mienne, les intéressés ressentent le besoin de rendre ce fait public. L’énormité du procédé m’a motivé pour écrire ces lignes. Faut-il rappeler que, dans cet enchaînement, tous les coups qui me sont portés le sont en réponse à des attaques que j’ai portées contre… le PS. N’y a-t-il pas déjà assez de ses chiens de garde comme Luc Carvounas pour défendre la rue de Solferino ? Et quel besoin d’assortir l’énoncé des désaccords de propos de dénigrement personnel à mon égard ? Et pourquoi avec les mots de la propagande du PS ? C’est même la marque de fabrique. La manœuvre est cousue de fil blanc. Il s’agit d’un signal de connivence avec les solfériniens. Pourtant, diviser le Front de Gauche ne mènera nulle part ceux qui en ont fait leur fonds de commerce. Il leur reste à apprendre que sa majesté PS ne permet pas à ses commensaux mieux que de manger à la table des domestiques. Un très grand nombre des communistes, sur le terrain, ont pris goût à l’autonomie vis-à-vis du PS. Ils  adoptent un esprit conquérant localement. Ils s’inquiètent de cette dérive Huiste. Surtout après un congrès qui a confirmé à la fois la ligne d’union et celle de l’autonomie. Ils ont raison. Mais ils peuvent être assurés que je ne me laisserai pas intimider.

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333 commentaires à “Ça va mieux en le disant”
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  1. Alain Tétart 60150 74 ans dit :

    Comme d'habitude un bon billet d'explications qui précise certains points difficiles à vivre aujourd'hui dans nos relations de partenariats divers
    D’abord est maintenu un niveau de salaire très bas dans l’est de l’Europe pour payer une main d’œuvre très qualifié. Ceci est obtenu grâce à l’interdiction d’harmonisation fiscale ou sociale que contient le traité de Lisbonne.

    Et il est bien là, le non secret puisque voté à Lisbonne, qui rend impossible l'harmonisation de l'Europe, comment voulez vous que l'on harmonise nos politiques économiques, alors que certains membres pourront encore pendant de nombreuses années nous tailler des croupières en restant des concurrents déloyaux. Nous aurions dû depuis longtemps harmoniser, nos salaires, nos charges, nos avantages, nos inconvénients, tout comme nous devrions avoir en tête et en permanence, le niveau de nos droits mais aussi celui de nos devoirs ! Pourquoi nous motiver contre le marché mondial, alors que nous n'arrivons pas à nous entendre chez nous ?
    Pour voir un aspect économique en particulier, il ne faut pas en vouloir au groupe VW de faire des voitures avec des pièces fabriquées par des larbins européens, puisque Renault fait de même en utilisant des pièces fabriquées par des larbins des pays en voie de développement, non l'erreur économique c'est que le groupe VW fabrique des voitures qui se vendent dans les pays ou la nomenclature dispose de moyens pécuniaires (voir les 84 milliardaires de l'hémicycle chinois) alors que Renault fabrique des voitures qui ne se vendent plus en Europe (ou le niveau des acheteurs regarde plutôt les petites VW) Renault est en retard pour vendre aux riches faute de n'être pas monté en gamme il y a dix ans, et il est en avance sur les marchés pour lesquels ses voitures sont fabriquées, à savoir la Chine aussi l'Inde, l'Afrique etc où la base est encore trop pauvre pour acheter la soeur de nos 4L et quand Renault ou Peugeot kifkif voudront monter en gamme pour ces pays, ils arriveront après l'écrémage qu'est en train de faire VW. Dans ce monde ultra rapide, les erreurs de marketing se paient comptant. Malheureusement pour les ouvriers de nos fabricants confrontés à leurs concurrents européens !

  2. NICO 75 dit :

    Il n'est pas bon de devenir un professionnel de la politique, cela coupe de la réalité. Malheureusement nous en avons aussi au Front de gauche, et surtout chez les élus. Nous devons prendre garde à ce piège qu'est la succession des mandats. Si nous prenons un jour le pouvoir, il faudra bien veiller a ce que le nombre de mandat soit très limités, et que les décisions soient prises par le peuple. Ce n'est pas gagné. Nous avons tous des exemples autour de nous de copains qui sont élus aujourd'hui depuis très très longtemps, et qui ont oubliés leur vie professionnelle.
    Je voudrai dire aux 2 copains du PCF que la pire des choses (et ils le savent) c'est de se critiquer en utilisant les médias. Le Front de gauche est la meilleur chose que nous ayons fait, il y a des instances politiques pour ce dire les choses. Ne nous cassez pas notre front, c'est l'espoir de millions de personnes pour le changement.

  3. Yvan dit :

    Le constat sur l’Allemagne est clair… mais on fait quoi maintenant ? (Chto dielat ? aurait dit Lénine).
    Pourquoi laisser au seul FN le monopole d’une vision souverainiste de la France ? Ne peut-on pas être souverainiste et de gauche ? Dans sa lutte contre les USA et sa zone de libre-échange, Chavez n’était-il pas un souverainiste de gauche ? Je vais pousser le raisonnement jusqu’à la provocation. Si l’Union européenne est un ogre libéral qui détruit les peuples et leurs acquis sociaux, ne faut-il pas que tous les souverainistes s’allient pour combattre ce monstre quitte ensuite à se combattre sur le socio-économique ?

  4. Michel Berdagué dit :

    Très loin mais alors à des années lumière de ces différents Inside FdG, les instances les plus hautes et responsables du FdG doivent se réunir pour au regard des nouvelles donnes, dans cette UE qui couvait depuis sa création la dérive autoritaire et dictatoriale où les finances se déploient pour nous mettre le couteau sous la gorge, sont patentes. Beaucoup se posent la question de l'urgence de sortir de cette UE et mettre comme nuls et non advenus ces traités mortifères des maîtres non démocrates. Reste et ce n'est pas rien le papier monnaie, ou deux monnaies l'une hexagonale sans pouvoir spéculatif, l'autre l'euro que nous pourrions hors BCE maîtrisée d'ailleurs comme la White House qui ne se prive pas de faire de la planche à biftons. C'est intenable cette UE trop polluée.
    Que les non bureaucrates carriéristes comme : Lordon, Dimicoli, Sapir, Mills, Friot, Généreux, Durand, Maffeis, Rima et beaucoup d'autres qui ne sont pas préoccupés d'élections, se réunissent pour en urgence cogiter et proposer avec graphiques, analyses, et possibles des finances concrètes et réalistes par les mobilisations en 2013, un appui massif du peuple qui sera informé pour s'engager en alternative de vie, ça nous changera des spéculations électives très terre à terre pour 2014. En face ils ne vont pas se priver de nous matraquer et de tout nous faire payer toute cette année 2013 et les suivantes.

  5. CEVENNES 30 dit :

    Bonjour à tous,
    Votre analyse de la politique économique allemande est très juste mais cette politique est à bout de souffle, la dette privée transformée en dette publique n'est plus supportable par le budget des états et il ne reste aucune autre alternative que de rouler la dette des états en attendant une hypothétique croissance qui ne vient jamais.
    En effet, nous avons parfois de la difficulté à faire la différence entre des notables régionaux élus PS ou PC tant ils sont préoccupés par leur plan de carrière au détriment de l'intérêt général. Mais la sanction ne se fait pas attendre, le Gard un département rouge depuis la libération a été lors des dernières élections présidentielles, le seul département de France a placer Marine en tête au premier tour. Contre la division Pierre Laurent doit intervenir fermement, nous ne sommes pas des idiots, que ces élus soient sur leur garde, ils seront jugés en raison de leur appointance avec le PS. Il faut qu'ils comprennent une fois pour toute que si la division s'installe au Front de Gauche un scénario à l'italienne n'est pas exclu.
    J'en ai ras le bol de toutes ces intrigues politiciennes, il faut que nous soyons entendus. L'unité est la voie royale pour la victoire, ce gouvernement a déjà échoué rien ne sert de s'y raccrocher.
    On lâche rien

  6. Guy 51 dit :

    @24 Pagliarini à 12h31
    Dans l'état actuel des choses, je suis depuis assez longtemps persuadé qu'on ne fera pas prendre une nouvelle direction à l'Europe : c'est cramé, enterré, emmuré.

    Entièrement d'accord et je pense qu'il serait temps d'en tirer les conclusions, sinon à perdre toute crédibilité. Chaque jour nous éloigne de pouvoir espérer mettre en oeuvre le programme "L'humain d'abord", si nous parvenions au pouvoir avec un tel corset européen qui se resserre pas à pas. Comment expliquer à nos concitoyens notre programme alors qu'ils savent et ne se privent pas de nous le dire, que nous ne pourrions pas l'appliquer vu les contraintes européennes.
    C'est devenu décourageant, pour ne pas dire obsolète de proposer ce qui ne pourrait être fait sans une rupture totale avec ces contraintes. Croire pouvoir influencer ce pouvoir européen qui est devenu un monstre libéral est devenu une pure illusion.

  7. cogilles dit :

    bonjour
    Aujourd'hui dans l'Huma un article des élus Assemblée nationale et Sénat avec un titre "le Front de gauche pour une loi contre les licenciements boursiers" (de tête, j'ai pas le journal, sur la photo Assenssi, Chassaigne, Buffet et un 4e). En fait j'ai l'impression qu'ils veulent garder le Front de gauche et sa dynamique, notamment depuis la présidentielle, mais en écartant les plus fermes, autonomes et clairs envers la politique du PS (Jean-Luc Mélenchon) comme ce parti leur suggère. Et puis rapprochement avec la gauche du PS avec pourquoi pas Monsieur Chassaigne comme chef de file FdG. J'espère me tromper.

  8. Pilar dit :

    Excellent analyse par rapport au PS, cela fait des mois que pense ainsi mais je n'arrivais pas à l'expliquer aussi clair.
    En ce qui concerne le PC je pense qu'il faut modérer car je vois ce qui se passe en Gironde et comment les gens de chez nous sèment la zizanie parfois dans un anticommunisme primaire.
    Le Front de Gauche n'est pas une mince affaire et les différentes sensibilités parlent parfois dans les diverses façons de voir les choses, pour scinder le problème la seule solution c'est concertation, concertation et concertation, nous devons communiquer davantage et parler franchement, les municipales constituent une épine et si nous serions dans la disjonctive communiste il se peut que nous ferions pareil car l'objectif est d'avoir des maires de notre bord pour pouvoir peser localement, bien entendu pas à n'importe qu'elle prix ! Nous devons faire tous des efforts pour que l'union à gauche puisse être le moteur du vrai changement pour sortir de cette politique de l'austérité qui pourrait nous conduire tous en Europe à l'abîme. Nous devons continuer à lutter pour ouvrir les yeux aux citoyens qui ne se rendent pas compte à quelle point tout ceci est une lutte de classe contre une oligarchie social-libérale à la solde des lobbies, devenu cinglé.

  9. Poussirouge dit :

    Accords électoraux et indépendance ne sont pas incompatibles. Oui tous les élus du FdG doivent être intransigeants avec les politiques menées par le PS et soumis au programme qui les a fait élire. Et oui le FdG a besoin d'élus locaux. Sans élus locaux pas de véritable force politique : pas de moyens, pas d'infos, pas de levier d'action... Il ne faut pas négliger cet aspect de la lutte. Avoir un leader tel que Mélenchon c'est important. Avoir une structure politique derrière, c'est essentiel.
    Et rappelons que c'est pas la même chose d'avoir un maire PS et un maire PCF. Petit retour au réel pendant les quelques jours de neige que nous avons eu, après quelques heures :
    Lille: 227 560 habitant, mairie PS, de la neige dans les rues secondaire et sur les trottoirs.
    Villeneuve-D'Ascq: 63 572 habitants, mairie PS, de la neige sur les axes principaux autour du grand stade flambant neuf, ne parlons même pas des trottoirs
    Seclin: 13 000 habitants, maire PCF, rues dégagées avec de jolis monticules de neiges ça et là et 1 trottoir sur 2 clean dans chaque rue principale.
    Je ne sais pas ce que ça veut dire que ces histoires de postures révolutionnaire vs arrivisme et tout et tout. Mais je sais que arrivistes ou pas les élus cocos font la différence sur le terrain et rendent des comptes à la population et pas PS.
    Enfin, oui certains élus communistes que ce soit au Parlement ou dans les conseils locaux peuvent manquer, à mon goût, d’agressivité à l'égard de la gauche socialiste. Mais bon c'est pas le seul fait des cocos. Si je me souviens bien M. Mélenchon a appelé à élire les sociaux-traitres au second tour. Quand on a décidé qu'on faisait tous partie de la même famille de gauche, après c'est difficile de faire autrement.
    Et oui M. Mélenchon est régulièrement dans des postures gaucho-romantiques. Qu'il assume, ça gène pas grand monde sauf au PCF. Et même si ça peut gêner certains au PCF, on continuera à voter pour lui. Alors n'en faisons pas tout un flan.

  10. justin dit :

    Je suis d’accord avec l’analyse faite. Effectivement, nous n’avons pas adopté l’euro, mais nous sommes en zone marks et ce « mark-euro », surévalué, plombe les économies européennes du sud.
    La Grèce, quoiqu’elle fasse pour transformer ses guides touristiques ou ses infirmières en serfs, ne rendra pas plus compétitive sa réparation navale, mise en concurrence avec des chantiers en zone dollars.
    Comme l’Italie, l’Espagne, le Portugal... ou la France, tous les pays du sud de l’Europe souffrent, depuis la monnaie unique d’une crise de leurs balances commerciales. Peu importe qu’ils aient choisi de financer l’écart entre leurs exportations et leurs importations par la dette publique (France) ou privée (Espagne), le résultat est le même : L’Euro a bien rendu impossible pour les Etats tout équilibrage économique autrement que par une déflation salariale et une casse des pactes sociaux. C’était d’ailleurs son but. Il a donc pleinement réussit.
    Déflation et casse qui d’ailleurs ne résolvent pas le problème économique puisque l’on continue de le nier. Le problème, c’est d’abord l’euro. Certes, il n’y pas que cela et il y a bien d’autres zones dans le monde ou le néolibéralisme fait de ravage. Mais force est de constater que toute velléité même à penser une alternative se heurte à ce mur. N’en déplaise au dogme europhile, l’Union ne fait pas la force en Europe et ce que gagnent les uns, les autres le perdent. Il en est de même des emplois, perdus ici mais créés en Slovaquie.

    Enfin, sur l’Alsace ou le « Lyon métropole européenne », je ne pense pas que nous sommes dans le bricolage institutionnel de barons locaux, mais bien plutôt dans le projet de dépeçage systématique par l’UE des Etats européens. L’UE transforme petit à petit, en cachette, les Etats en coquilles vides. Que des baronnies locales y trouvent leurs comptes est une autre histoire.
    Que de bonnes raisons donc pour travailler à la sortie de la zone « euro-marks » ET de l’Union Européenne.
    Hélas, j’imagine que cela n’est pas (encore) au programme de la GUE ?

  11. CHAUSSARD dit :

    Je comprends l'amertume de Jean-Luc Mélenchon devant l'attitude de certains communistes et pas des moindres, mais attention à ne pas refuser aux autres le droit d'appréciation et de critique qu'on demande pour soi-même. Je me suis trop longtemps battu pour que des points de vue différents puissent s'exprimer à l'interne du PCF, au point de l'avoir quitté faute de vocation "donquichottesque" pour ne pas apprécier ce qui est maintenant.

    Heureusement que certains n'oublient pas le rôle de l'Eglise catholique là où elle est proche du pouvoir, surtout quand celui-ci est autoritaire. Don Helder Camarra, Mgr Romero, et tant d'autres, l'ont appris à leurs dépens, le peuple chilien aussi. Remarquez que le "modèle" de notre nouveau pape, François d'Assise, pour bon qu'il était avec les pauvres, n'était pas à ma connaissance plus contestataire de l'ordre des puissants que Vincent de Paul, l'abbé Pierre (ciel... j'écorne l'icône), Coluche (encore)... Martin coupe son manteau en deux mais ne se bat pas pour que chacun puisse s'acheter un manteau. L'archevêque de Buenos Aires fait partie de cette Eglise-là, et mieux maintenant, il la dirige...

  12. Pilar dit :

    Jean Luc merci d'avoir remis à sa place les opposants à Hugo Chavez qui ont craché sur sa tombe et sur sa famille. Si Arafat a pu être empoisonné il se peut qu'Evo a bien raison l'avenir nous le dira et la science nous aidera le cas échéant à rétablir la vérité.
    Aussi comme une bonne majorité d'Argentins savent le nouveau représentant du Vatican a un passé bien trouble et les mères de la place de Mai l'ont convoqué au tribunal pour qu'il s'explique sur le vol d'enfants. Comme en Espagne, l’église et son clergé ont été impliqués dans cette mafia de vol et vente d'enfants. D'autres témoins comme tu a bien expliqué lui demandent des comptes par rapport aux tortures et délations des personnes religieuses ou pas certaines disparus à jamais.
    Memoria, Justicia y Reparacion... caiga quien caiga.

  13. FdG34 dit :

    Certes il y a de mauvaises nouvelles et la machine à diviser fonctionne au national et au local. Mais bien voir tout de même que le travail avance sur le terrain, dans l'unité.
    Voir par exemple les belles assises régionales FdG de la santé annoncées pour demain en Languedoc Rousillon. Joli programme!

  14. max dit :

    @Harry @sergio
    Je confirme les propos de Harry et invite ceux et celles qui souhaitent le succès du front de gauche auront tout intérêt à suivre, à s'informer des activités de l'association la Riposte qui représente un courant alternatif du PCF. Les divergences existent avec les orientations du PG mais vous trouverez une véritable et salutaire éthique du débat théorique contradictoire et de l'action pratique collective. Ces gens-là, ainsi que Jean-Luc Mélenchon et tant d'autres, tirent le FdG vers le haut et vers l'avant. Concentrons-nous sur nos forces et n'exhibons pas nos faiblesses, le boulot est si immense.

  15. rayana dit :

    "Une nouvelle page se tourne dans mon esprit à propos de ce qu'est en réalité cette union (européenne). J'y reviendrai au congrès du PG" (chapitre : l'Europe est allemande).

    Voilà pour tous ceux qui réclament une clarification sur la position du PG à propos de l'Europe. Il n'y a plus qu'attendre (je pense que ça va saigner !) et commenter après.
    En résistance avec vous tous !

  16. Denis F dit :

    Concernant les municipales, il ne faut pas être devin pour voir les risques de déchirements internes au FdG.
    Nos dirigeants doivent mettre le holà strict et donner des mots d'ordres précis, ce qui à ma connaissance n'a pas été fait. Sinon, cela permet aux spéculateurs de jaser nous discréditant aux yeux des électrices et électeurs, c'est exactement ce que recherche le PS.
    Je propose donc une règle à tenir par les partenaires du FdeG :
    - les gens engagés au PG, n'ont pour choix que de faire opposition au PS, ils n'ont vocation qu'à être inscrits sur une liste dans laquelle ne figure aucun membre du PS (même si ce sont des gens biens, ça existe), quelque soit la commune et son importance, la position contraire vaut exclusion du Parti.
    - les gens engagés au PCF doivent se soumettre à la même règle que ceux du PG, et appliquer la même rigueur.
    - les autres composantes du FdG doivent suivre la même exigence, et appliquer la même rigueur.
    C'est le seul moyen de couper court à toutes les spéculations possibles qui n'auraient comme résultat qu'une régression certaine du FdeG doublée d'une incompréhension de la part de nos sympathisants et des françaises et français qui commencent à prendre la mesure de l'erreur commise aux élections présidentielles et législatives, et qui perdent confiance dans le PS et cette gauche libérale vendue aux intérêts de l'oligarchie.

    " Ensemble la gauche " ne doit concerner que le Front de Gauche qui lui seul représente la gauche en France, la vraie gauche et non pas l'autre gauche comme je l'entends trop souvent nommé par nos leaders et dirigeants.
    Les raisons objectives de ma proposition sont :
    - le PS s'est positionné en ennemi vis à vis du PG et du FdG, il l'est donc au même titre que les droites et extrême.
    - qu'étant donné l'évolution négative de F. Hollande, du gouvernement et du PS, il y a tout lieu de croire qu'ils vont très certainement se prendre une ardoise aux municipales.
    - que si mes suppositions se révèlent exactes, nous ferons alors un raz de marée aux élections européennes.
    - que le PG n'a rien à gagner à se soumettre devant son adversaire, que nous nous positionnerons partout où nous le pouvons, sans compromissions aucunes.
    - que le PCF a tout à perdre d'une alliance avec le PS (11% aux présidentielles), se sont les élus socialistes qui quitterons le PS pour rejoindre les listes FdG existantes, sauf bien sûr dans leurs fiefs et ils sont nombreux.

  17. breteau jean claude dit :

    Aux scories socialistes qui tentent de nous démoraliser (avec l'Europe y a rien à faire, donc couchez vous) je conseille de lire un article effroyable dans l'Humanité Dimanche, un entretien avec Evo Moralés. Rafraichissant.

  18. Pumuckel dit :

    Concernant l'Allemagne, j'adhère aux propos de "franco-allemand français", plus haut, tout en admirant la grande pertinence et précision de votre analyse.
    Je regrette cependant que vous désignez la "CDU" par "l'Allemagne". Oui, le capital allemand de l'Ouest voue un culte aux Etats-Unis, oui, le capital Allemand de l'Ouest s'est acheté, grâce en partie au financement européen, le marché de l'Allemagne de l'Est avant de s'acheter le reste de l'Europe, d'importer la jeunesse diplomée et maintenant d'exporter la vieillesse inexploitable, capital confortablement assis sur une population d'héritiers de la Wirtschaftswunder, devenus rentiers, habillés en chrétiens démocrates, socio-démocrates ou en verts, qui a grandi en buvant du coca, dans la terreur que les chars russes ne viennent vidanger leur huile radioactive dans leur potager bio.
    Comme je m'amuse des soi-disants experts qui vantent le modèle allemand en n'utilisant que la moitié droite de leur encéphale!
    Sur la comparaison annuelle du temps de travail par exemple, qui précise jamais que lorsque un-e salarié-e allemand-e prend une semaine de congé, ce ne sont pas six jours de congé, comme en France, qui lui sont décomptés mais cinq ? Même pudeur suspecte concernant le nombre d'années de cotisations. On focalise sur l'âge de la retraite jamais sur la comparaison du nombre d'années de cotisations nécessaires ? les griots "experts" en enfumage, amputés de la moitié du raisonnement sont légions dans les médias françaises.
    Dire que le ticket modérateur n'existe pas en Allemagne. La sécu à 100%, c'est dans le programme "l'humain d'abord". Essayez donc l'argument "comme en Allemagne" pour être entendus !
    Ce qui nous ramène à l'Alsace où - non seulement les curés sont payés par mes impôts impies (en Allemagne, au moins, j'ai pu refuser la contribution au "pot oecuménique", prélevée sinon automatiquement), mais le taux de remboursement sécu est autour de 90%. Comment cela ne contreviendrait-il pas au principe d'égalité inscrit dans la Constitution ? En tant que citoyenne d'une République laïque, où est ma possibilité de déposer une requête en déni d'égalité, comme je pourrais le faire au Tribunal Constitutionnel de Karlsruhe?
    L'Europe n'est pas "allemande", sauf si la domination économique est le seul critère. C'est blessant pour les héritiers de Liebknecht et Luxemburg.
    Bruxelles est un "politicus circus" de ploutocrates...

  19. mamita dit :

    Tout comme pascal 39, j'ai aimé et participer à la campagne présidentielle avec ardeur, plaisir et conviction. Ce qui se fait au FdG est exceptionnel et s'inscrit dans la durée. Sinon, que ce soit le PCF, le PG ou les autres partenaires, tous seront impuissants s'ils se séparent ou se "cartonnent". Nos ennemis s'en chargent, inutile d'en rajouter. Parlons plutôt du fond, évitons les invectives et sachons apprécier et mettre en commun nos combats quotidiens. Nous n'avons pas de temps a perdre... et nos convergences sont infiniment plus importantes car elles portent sur le fond et non sur "la forme". Amitié.

  20. gregoire dit :

    Celà commence à devenir pénible ces attaques récurrentes contre le PC et ses militants !
    Sur l'indépendance des élus au Parlement vis à vis du parti dont ils sont issus, Chassaigne n'a rien inventé. JL Mélenchon si féru d'histoire sait parfaitement que cette question traverse toute l'histoire des partis de gauche depuis le XIXème siècle et qu'elle a fait l'objet de débats internes au PC. On ne peut à la fois critiquer cette situation au sein du groupe PC/FdG et se féliciter quand des députés PS ne suivent pas les consignes de vote de leur président de groupe ou de leur parti.
    Franchement les "carriéristes" au PC, celà me fait rire. Choisir le PC comme parti pour se forger une carrière politique personnelle n'est objectivement pas le chemin le plus facile.
    Même si nous sommes sur le blog de JL Mélenchon consacré à ses interventions, je m'étonne du silence complet sur ce que devrait être la campagne nationale pour une alternative à l'austérité menée par le FdG, ses 25 propositions, la campagne contre l'accord Medef/CFDT, la bataille que nous allons devoir engager sur l'acte III de la décentralisation.
    Consacrons l'essentiel de nos énergies à ces campagnes, plus elles auront de retentissement, mieux nous surmonterons ce qui ne sont que des divergences de forme.
    Enfin voir dans la campagne que lancent les députés PC/FdG pour le vote d'une loi contre les licenciements boursiers, leur appel à s'emparer de cette initiative et la populariser comme une volonté d'écarter JL Mélenchon, c'est n'importe quoi ! JL Mélenchon n'est pas député et il est bien entendu en accord complet avec cette initiative.

  21. Denis F dit :

    @ Cadmos,Pagliarini, Guy51 et les autres
    Pourquoi l'Europe est notre devenir ?
    Le pouvoir détenu par les politiques n’est qu’une vitrine pour apaiser les populations, ils n’ont, dans ce Système Capitaliste, aucun pouvoir sur le devenir de l’économie et des peuples. Les enjeux financiers sont tellement importants que le politique, toujours dans ce système, applique les ordres provenant de l’oligarchie et est condamné à les exécuter, pour vous en convaincre, si nécessaire, il vous suffit de voir l’outrecuidance de madame Laurence Parisot, elle même courtisane servile de la ploutocratie régnante.
    Vouloir faire une révolution citoyenne par les urnes à l’image des populations d’Amérique latine est illusoire, le FdeG et les partis le constituant en voulant s'inspirer de ces pays se fourvoie, nul pouvoir en place ne laissera se reproduire ce qu’il c’est passé dans les pays latino-américains, les répressions policières amèneront le chaos et la guerre civile qui précédera la prise de pouvoir du fascisme.
    Attention, l'histoire hoquette plus souvent que l'on ne pense !
    Le seul moyen de faire tomber le fruit trop mûr du Système Capitalisme financier et de le pourrir par le cœur, et j’oserais dire par la queue, ceci afin qu’il tombât de l’arbre, et comment le pourrir par le cœur en Europe sinon qu’en réalisant un coup de force au Parlement européen, en prenant la majorité de celui-ci et en déclarant la Commission et le Conseil européen forclos.
    Ensuite en nommant en son sein un gouvernement européen provisoire ayant pour tâche de réaliser une constitution européenne couvrant les nécessités régaliennes de l’Union des États et Nations indépendants d’Europe, dont notamment le contrôle de la BCE lui retirant son indépendance pour la mettre au seul service du gouvernement européen et de ses mandants (les Peuples au travers de leur États et Nations), en abolissant tous les traités et accords depuis celui de Rome et en réécrivant le devenir des Peuples et des institutions européennes. Pour ce faire il faut que tous les partis radicaux de gauche d’Europe s’unissent dans un seul mouvement (GUE) et gagnent une majorité aux élections européennes.
    L'Europe est le seul endroit où l’oligarchie et la ploutocratie n’ont aucune prise puisque n’ayant ni police, ni armée attachée à défendre les institutions européennes.
    Quel État osera s’y opposé sans craindre de déclencher l’irréversible, à savoir une nouvelle guerre mondiale à caractère nucléaire.

  22. yves dit :

    Je conseille à tous la lecture du Fakir de février 2013 sur l'Europe et sa construction, vouloir la faire évoluer, c'est comme vouloir faire évoluer le PS. Nous sommes en train de subir ce pour quoi elle a été construite. Il faut donc la détruire et faire autre chose. Le dépecage des états a commencé (Alsace), l'état abandonne ses fonctions régaliennes (l'école), tous cela était écrit dans la construction européenne.
    Du passé faisons table rase.
    Quant aux élections municipales, je ne voterai pas pour Aubry, ni pour les élus communistes qui siègent la depuis des lustres, sans aucun bénéfice pour la population lilloise.
    Je ne parlerai pas des aéroports portugais, mais faudra le faire un jour, pas vrai ?

  23. jacquelin dit :

    @Denis F
    Bien d'accord avec toi sur cette vision.

  24. Michel Berdagué dit :

    Denis, comment tu prends la majorité au parlement européen ? A chaque fois qu'il y a vote pour l'alternative c'est la débandade, abstention record de scrutin après scrutin, alors comment tu fais ? Le reste, une fois la majorité les poules auront des dents.

  25. ENGGASSER Bernard dit :

    Le dimanche 10 mars, lors de son émission à France-Inter, le journaliste Stéphane Paoli disait « Je me souviens du référendum sur la constitution européenne. Nous avons payé un prix très cher. Quelques fautes éditoriales consistant à ne parler que du oui comme si le non n’existait... çà a été une sanction extrêmement sévère… »
    Ces propos peuvent être ré-entendus sur le site de France-Inter. Je pense qu’ils prêtent à réfléchir à un moment où les Alsaciens sont invités à se prononcer le 7 avril par référendum sur le projet de fusion des deux départements et l’actuel Conseil Régional en une seule collectivité. En effet, il apparait que le "oui" est présenté de manière ostentatoire à la population et que ceux qui argumentent pour le "non" ont du mal à se faire entendre en se faisant des fois injurier par le Président Richert qui se croit dans ses bons droits de Kronprinz d’Alsace !
    Selon un sondage, publié opportunément, trois Alsaciens sur quatre se prononceraient pour le oui. Un sondage ne fait pas une élection comme une hirondelle ne fait pas le printemps. Le matraquage en guise d’arguments peut se retourner contre leurs auteurs comme semblait le dire le journaliste de France-Inter. Les protagonistes de cette collectivité unique se croient tellement assuré de leur « sublime » projet qu’ils le qualifient d’historique ! L’Histoire ne se manipule pas, elle se mesure dans le temps, elle peut être cruelle, séparant le bon grain de l’ivraie, entre ceux qui se couchent devant le MEDEF et l’oligarchie financière et ceux qui osent résister !

  26. Denis F dit :

    Je rejoins totalement les commentaires de "Un franco-allemand français" et de Pumuckel, ils sont le reflet de ma propre expérience de 2 ans passé dans le Badwurtemberg.
    Dans un précédant commentaire je donne ma vision de la révolution citoyenne que nous rêvons tous de réaliser, je suis persuadé que c'est par l'Europe que les pays peuvent être libérés de l'hégémonie du système capitaliste, système qui est dans sa phase décadente de par la financiarisation excessive de l'économie, l'heure de sa débâcle n'est pas lointaine.
    L'Allemagne n'est qu'un faux problème, le problème est l'univers des banquiers rhénans et des nouveaux riches du miracle économique allemand (Wirtschaftswunder) largement financé par les USA, le plan Marshall, ainsi que par la mise en place de l'opération Treuhand (confiance) qui dépeça l'Allemagne de l'Est au profit des capitalistes et industriels de l'Ouest.
    L'Allemagne, son peuple, suivra la révolution citoyenne du Parlement européen sans coup férir si celui ci a lieu, tout comme tous les pays du sud, l'expectative reste les nouveaux venus ceux de l'est, là j'avoue que je ne sais pas comment ils réagiront !…

  27. Vince_BZH dit :

    Bonsoir à tous et encore une fois Merci à Jean Luc pour ses analyses.
    Sans les citer je suis d'accord avec tout ceux qui pensent que la sortie de l'UE est nécessaire, mais il faut voir plus loin et penser à sa reconstruction immédiate autour d'un projet de société commun tel que l'Humain d'abord. En Europe nous avons beaucoup de camarades et de peuples qui sont prêts à basculer, Grèce, Espagne, Portugal voire Italie, même si ce pays reste pour moi une énigme politique. Et si je ne me trompe pas sur les chiffres juste avec ces 5 pays nous serions le 3ème PIB mondial. Le tout avec, comme le préconise Jean Luc, une politique internationaliste vers les pays méditerranéens.
    Sans rupture avec l'Allemagne il faudra lui imposer le choix de la sortie des politiques d'austérité, n'oublions pas cette masse d'Allemands qui souffrent et qui subit de plein fouet la précarisation à outrance, il y a des forces la bas sur lesquelles nous devons nous appuyer.
    Sans sortie de l'UE telle qu'elle existe, point de salut pour le FdG.

  28. Denis F dit :

    @ 74 Michel Berdagué dit: 15 mars 2013 à 20h00
    Denis, comment tu prends la majorité au parlement européen ? A chaque fois qu'il y a vote pour l'alternative c'est la débandade, abstention record de scrutin après scrutin, alors comment tu fais ? Le reste, une fois la majorité les poules auront des dents.

    En fauteuil roulant, camarade, comme tout bon révolutionnaire qui se respecte, apprends à me lire, j'ai tout de même précisé le comment, maintenant il faut peut-être préparer la chose (élections européennes) plutôt que de se déchirer sous nos clochers franco-français, parce que si on si prends 3 mois avant ça risque pas de vraiment marcher notre affaire, allez au boulot camarade, il y a à faire !…

  29. Maximilien R dit :

    Les "accommodants" comme dit Jean-Luc semblent s'accommoder de bien peu et pour quelques strapontins, plaques commémoratives et noms de rues, seraient prêts à battre en retraite.
    Dans la période qui s'ouvre et face aux turbulences que nous allons traverser, nous n'avons pas besoins d'accomodants, mais de résistants.

  30. sergio dit :

    @ Denis F
    Je crains que l'UE soit beaucoup trop bétonnée pour accueillir une GUE en force et cassant de l'intérieur cette institution ultra-libérale et antidémocratique, au cas où le groupe GUE ferait un beau score aux européennes. Mais on peut rêver.
    Je crois que presque tout se joue au niveau des nations. La nation est une création assez moderne et émancipatrice. Elle a une frontière naturelle, la langue en général et un passé de luttes et de progrès social. Elle a édifié un ensemble de moyens pour protéger les citoyens et assurer le développement. Elle offre un cadre réaliste et humain au débat public via une représentation et des élections à peu près transparents et accessibles.
    L'UE brouille tout, bureaucratise tout et rend tout artificiel puisque tout ce qui provient d'elle est étranger à un contexte culturel, social et historique réels.

    @ Harry et Max,
    Merci de vos précisions sur le dernier congrès et les courants actuels du PCF. N'étant pas du Parti communiste, je me suis contenté de reprendre une donnée récente d'un intervenant (80% de voix pour la ligne pro-FdG) pour essayer de comprendre et de relativiser les tiraillements et dérapages observés ici ou là dans le FdG. L'essentiel est que les sautes d'humeur de personnalités restent épisodiques, discrètes et sans conséquences pour notre combat.
    Ce qui importe est bien l'union dans le respect de la diversité et le respect des engagements pris ensemble pour vaincre le capitalisme financier transnational et pourrissant. Pas de coup tordu et vite la VIe République !

  31. jorie dit :

    DENIS 19h
    Moi aussi je suis pro-européenne, mais "pas pour cette Europe". Ça fait 21 ans que ça dure et que ça empire. Nous ne renverserons pas la donne, la GUe est minoritaire. Les nouveaux pays intégrés sont pro américains et ont une peur panique des "rouges" qui les ont fait souffrir. Deuxième élement majeur qu'on ne doit pas oublier en géopolitique, les nations pensent à leur intérêt. Rien qu'à leur intérêt, c'est ce que fait l'Allemagne avec son dumping et sa violence austéritaire au profit de ses pensions capitalisées. Nous aussi, sauf qu'on a des prétentions universelles et géopolitiques. Là dessus,je rejoins l'analyse de Mélenchon. Cette Europe, si on veut la refaire, il faut d'abord en sortir ! La faire exploser, parce que franchement, elle ne ressemble plus à rien. Cela, C'est mon avis. Coup de force donc national a priori, parce qu'on n'arrivera pas à renverser la donne. Immédiatement après, rallier les pays du sud, parce que l'Allemagne, notre partenaire inséparable vise plutôt à se rapprocher de l'est et du nord, le sud a de bons atouts, nous aussi. A plusieurs pays ainsi alliés, on peut mettre en place un pacte d'harmonisation sociale et fiscale, une vraie coopération. Si le modèle tient debout, d'autres le rallieront. Toute une technostructure pro-US et néolibérale domine en Europe et écrase tout le monde. C'est à la France de taper du poing sur la table et menacer de sortir. On doit le faire. On n'a plus le choix quand on voit les amendes infligées à la France par Bruxelles, les menaces du MES et du TSCG, la déculottade du PS, le mépris affiché de la Grande Bretagne pour nos valeurs. ça suffit.

  32. roussel dit :

    J'ai désormais 54 ans. Et ceci est un cri. Non, surtout pas celà ! Arrêtez les conneries. Le FdG est tout ce que nous avons. "Cette étoile dans un univers outragé", un miracle politique.
    Jeune militant communiste, j'en suis parti il y a loin, avec Juquin et le "globalement positif". Puis, j'ai passé le plus clair de ma vie à chercher la forme juste de mon doute. Avant que de te rencontrer, JL, un soir de fête de l'Huma. Tu m'avouais, seul et bien déprimé supposer ton départ du PS, un sandwich à la main. Et, je me suis retrouvé à prendre ma carte au PG, faisant la queue à St Ouen. Depuis, je suis, avec tous les camarades de tous les combats. De ceux du Front de Gauche, loin de la simulation ou la dissimulation, le plus dévastateur pour nos personnes. Ces 2 maux symétriques conduisent au malheur et au mauvais goût. Et toutes ces choses réalisées en si peu de temps que nous sommes dans l'incapacité de les appréhender. Tu le dis: chaque fois que l'histoire se répète, le prix augmente. Celui de notre division serait incommensurable.
    Alors, à nos dirigeants "si la cour des moutons est sale, ce n'est pas aux porcs de le dire !" Nettoyez, frottez, astiquez. Mais ne laissez pas l'épidémie s'installer.
    A. Breton je crois, disait "Le pape est appelé araignée". Le FdG est appelé à Révolutionner. Nous sommes au milieu du processus et n'avons pas assez d'essence pour faire le chemin dans l'autre sens. Il y a tellement de belles personnes. On ne peut pas perdre sa lucidité, comme on perd ses lunettes. C'est inconcevable.

  33. aaa dit :

    Je suis d'accord avec beaucoup d'entre vous sur le fait que l'Union Europeenne n'est pas "reformable" et que soutenir encore l'espoir d'une "Europe sociale" dans le cadre des institutions presentes actuellements est d'une naiveté sans nom. Malheusement la GUE et le Front de Gauche (et la Confederation Europeenne des Syndicats) sont pro-europeen, et c'est d'ailleurs tres dommage qu'on interdise le M'PEP d'integrer le Front de Gauche sous pretexte qu'ils sont pour un referendum sur l'Euro.

  34. naif dit :

    Je ne vois pas l'intérêt du PCF à une division du FdG et réciproquement. Car si des places sont en jeux, c'est à dire les finances du parti, le mal est déjà fait. Le PCF n'a plus le choix. Son "avantage comparatif" est sa structure et ses militants, et c'est pas mal mais pas suffisant. Il est malheureusement inaudible en tant que Parti. Je pense qu'il l'a analysé, le PS aussi. Le PG est actuellement et structurellement inaudible. Son "avantage comparatif" est JL Mélenchon, sa visibilité, ses prises de positions, sa pédagogie et sa stratégie (lutte des classes affirmée) et JL est identifié au FdG. Seul le FdG est aujourd'hui audible et le PS le sait. Le peuple de la vraie gauche n'identifie peu ou prou ni le PG ni le PCF ni la FASE ni... sans compter LO, NPA... etc. Si chacun craint une OPA hostile des composants du FdG ce sera la Bérézina pour tous ! Les intérêts de chacun ne feront pas les lendemains qui chantent pour tous. Donc l'intérêt du PS est d'exploser le FdG, donc JL Mélenchon. Le PCF ne récoltera pas les dégâts collatéraux de l'explosion parce qu'il sera considéré comme le détonateur. Sauf si JL met la barre trop haute et que trop en avant il se coupe des masses.... Mais la vérité de ce que nous disons et proposons reste la meilleure des politiques.

  35. Vinnie Reb dit :

    Superbe billet, comme toujours. Quand Chavez est mort, j'ai songé immédiatement aux soupçons d'empoisonnement après le décès d'Arafat... ça a surgi comme ça dans ma tête. Sachant que les USA n'ont plus recours à l'assassinat politique "direct" (avec flingues et coup d'Etat à la clé, façon Allende), il se peut qu'ils aient recours à d'autres formes d'assassinat. Le poison est après tout une méthode pluri-séculaire et même antique !
    Sur la question de l'UE, j'ai lu les commentaires et je me suis aperçue que la question d'une sortie - que j'appelle "sécession", appelons les choses par leur nom - n'est plus tabou et qu'elle est de plus en plus évoquée. J'avais déjà imaginé une telle sécession, lors du référendum de 2005 sur le TCE, qui avait été une formidable occasion de réfléchir à ce problem. Je pense qu'à l'avenir, le FdG ne pourra pas faire l'économie d'un tel sujet.
    Lisez Fakir, il y a une bonne interview d'un universitaire belge qui explique que si le lobbying est très présent dans les institutions de l'UE, il n'est par contre pas besoin d'en faire dans certains domaines - au hasard... la finance et la banque - car le capitalisme financier a déjà installé ses hommes dans ces institutions (tout comme c'est le cas aussi aux USA au sein de la Federal Reserve, c'est le même schéma en gros).
    Conclusion : on ne peut changer l'UE de l'intérieur. Comme l'a dit un commentateur précédent, c'est comme vouloir changer le PS. C'est une illusion. Il ne nous reste plus qu'une chose, à mon avis : la sécession. Ce sera le seul moyen de sauver la peau de notre pays et de son pacte social hérité directement du CNR. Et après cela, bâtir l'Europe des peuples, celle que nous voulons vraiment, sous une forme confédérale (qui respectent les composantes, c'est-à-dire chaque pays, chaque nation) et non sous la forme fédérale actuelle (qui asservit les Etats pour mieux les détruire ensuite, via leur décomposition, voire leur dépeçage).

  36. carlo dit :

    @ Denis F
    comment le pourrir par le cœur en Europe sinon qu’en réalisant un coup de force au Parlement européen, en prenant la majorité de celui-ci et en déclarant la Commission et le Conseil européen forclos.

    Ce que vous proposez est totalement antidémocratique et vous ne vous en rendez apparemment même pas compte. Imaginez qu'il y ait au Parlement européen une majorité d'extrême-droite et que les parlementaires européens élus par les français soient de gauche. Trouveriez-vous légitime que ces parlementaires d'extrême-droite s'emparent du pouvoir et imposent leur politique à tous les pays, y compris ceux qui n'ont pas voté pour eux? Et croyez-vous que ces pays accepteraient sans broncher un tel coup d'Etat?
    Vous faites comme si l'Europe était un Etat. Or, ce n'est pas du tout le cas : toute réforme des institutions européennes modifiant les traités signés suppose l'accord des pays concernés et c'est heureux. Soyons clairs, le FdG se décrédibiliserait totalement en soutenant ce genre de propositions et ouvrirait un boulevard à MLP. Est-ce ce que vous voulez?

  37. yves dit :

    Jean-Luc,
    Suite à ton entrevue avec Evo Morales et son interrogation sur un possible empoisonnement d'Hugo Chavez, je te signale qu'un communiqué de l'AFP signalait la libération d'un membre des services secrets français par les autorités vénézueliennes juste avant noël 2012, ce doit être possible de retrouver çà, accusé de tentative d'assassinat sur le président Chavez. Je présume qu'il ne s'agit pas là d'une initiative individuelle.

  38. denispg26 dit :

    Bonsoir, pour faire simple écoutez la video de Jacques Généreux pour Bastamag (9 questions à Jacques Généreux). Cela vous donnera une idée des possibles, pour l'UE.

  39. Alain Doumenjou dit :

    Deux sujets majeurs semblent devenir aussi prioritaires qu'inévitables :
    D'une part prendre de réelles initiatives destinées à contrer les menées de plus en plus violentes destinées à diviser le Front de Gauche et à terme à l'abattre ou le diluer (ce qui reviendrait politiquement au même). Le PS, qu'il n'est n'est même plus nécessaire de notre côté de qualifier d'ennemi (puisqu'il s'est lui-même déclaré et agit ouvertement en tant que tel avec acharnement) compte désespérément, non pas sur le PCF en tant que tel, mais sur certains de ses membres, pour mener avec succès la lutte contre nous, qui est devenue de toute évidence SA lutte politique PRIORITAIRE. Or nous savons que la très grande majorité de nos camarades communistes ne l'entend pas de cette oreille et est, aussi sincèrement que profondément, attachée à l'unité et au renforcement de notre Front de Gauche. Nous savons également quelles sont la ligne politique et la stratégie très majoritairement dégagées à l'issue du dernier congrès du PCF, et qui vont dans le droit fil de ce que soutiennent ses militants. Dans ces conditions il me semble légitime de lancer un appel pressant à Pierre Laurent et aux camarades du Comité National du parti, pour qu'ils agissent aussi clairement que fermement pour mettre un terme à l'agitation de ceux qui se prêtent au jeu de la connivence avec les forces qui s'emploient à nous diviser. Le "laisser faire" à ce sujet ne pourrait à terme (et à brève échéance) qu'avoir les plus graves conséquences et il n'est plus possible à cet égard de rester dans l'immobilisme.
    D'autre part l'ouverture d'un réel débat sur l'Europe et "Que faire encore de ce qu'est devenue l'Union Européenne".
    Les pays d'Amérique Latine qui se sont affranchies en faisant leurs révolutions citoyennes, n'ont pu le faire qu'en se libérant des griffes du FMI et en refusant d'adhérer à l'accord de libre échange avec l'Amérique du Nord. Elles ont créé, entre autre,l'ALBA et le Banco Sur. Comment pouvons nous espérer faire notre propre révolution citoyenne en restant dans l'Euro ou dans l'UE? N'est-il pas aussi vain d'espérer pouvoir transformer aussi radicalement qu'il le faudrait cette Europe que d'amener de l'intérieur le parti de la rue Solférino à devenir un parti de gauche au service du peuple et des travailleurs? L'ouverture d'un tel débat me semble non seulement inévitable, mais le retarder de peur de regarder la réalité en face, me paraît de...

  40. Louve Bleue dit :

    Une idée pour de futures élections. Que le Front de Gauche ne se focalise pas contre le Front National. ça braque les gens. Juste militer pour une autre politique que le néolibéralisme, une altersolution. Et là on aura beaucoup plus de voix. Je pense que pas mal de gens votent Front National non pas par racisme, mais parce que c'est un discours contre l'Europe telle qu'elle nous est servie, et aussi (à tort mais faudrait mieux l'expliquer) contre la mondialisation néo-libérale. Et avec de la pédagogie ces voix pourraient virer complètement front de gauche. C'est mon regard très personnel sur le sujet. Non ?
    En tout cas, je vous affirme que je ne voterai plus jamais "utile" aux seconds tours. Pour voir ce qui se trame maintenant ! Mais sans réelle surprise.

  41. marcopolo dit :

    L'union est un combat. Malheureusement, je ne suis guère étonné d'entendre au sein même du PC ces voix discordantes. C'est un débat qui normalement a été l'objet central de leur congrès, il est normal que le débat continue. Mais, je suis comme vous Jean-Luc, je trouve très inquiétant de voir que des responsables politiques du PCF portent sur la place publique ces différences de conceptions sur le genre d'union et de combat, sur les objectifs qu'il affiche. Ils (Dartigolles et Chassaigne) donnent un signal dont les conséquences peuvent être très graves, d'autant à ce moment de la lutte contre la droite et les sociaux-libéraux, contre la politique austéritaire qui sévit en France et dans toute l'Europe. Je me demande même si ce n'est pas entrouvrir une porte de sortie du FdG souhaitée depuis longtemps par quelques-uns. Ceci étant dit, je ne crois pas non plus que les communistes soient d'accord sur de telles positions et en plus de la manière dont elles sont affichées. Par contre, je cherche et ne trouve pas les répliques, les réponses d'autres dirigeants tout aussi responsables du PC, je n'ai sans doute pas vu ou lu. Nous sommes à un tournant politique, l'heure des choix s'affirme et se précise, il y a de moins en moins de place pour les positions mitigées. Le Front de Gauche est incontournable désormais, il est la garantie pour chaque parti ou mouvement qui le compose d'aboutir au changement qui ne va pas manquer de se produire. Ceux qui veulent manigancer des stratagèmes tordus prennent le risque de sortir de l'union et là... ils sont morts.

  42. sergio dit :

    @ Harry et Max
    J'ai bien compris que, au dernier congrès du PCF, à côté des 80 % pour la ligne actuelle pro-FdG, les 20% restants contenaient 10% favorables aussi au FdG mais souhaitant en plus une réinscription du parti dans le marxisme. Mon dernier commentaire aurait pu vous laisser croire que je n'avais pas compris votre mise au point.
    Donc 90 % pour le FdG, ça fait un PCF solidement ancré dans notre Front et notre dynamique d'expansion.

  43. pichot mont dit :

    A propos des municipales je partage à 99,9% l'analyse de JL. Il est clair qu'il existe au PC un certain nombre de personnes influentes qui cherchent plus le consensus avec le PS qu'ils ne cherchent à comprendre la "mécanique" du mouvement et à s'y intégrer. Plus probable qu'une rupture au FdG ces gens-là sont partis pour pour créer une cisssion à l'italienne de ce qui reste du PC. Effet salutaire, l'électeur y reconnaîtra les siens et c'est bien l'enjeu fondamental. Révision complète du mode de pensée? Certainement, car le PG s'est engagé depuis sa création sur une ligne politique qui diverge complètement de ce qui s'est fait depuis... toujours. Aussi, plus nous aurons une culture différente, plus nous aurons une façon de penser différente, moins nous serons sensibles aux arguments, au mode de pensée distillé en permanence sur les médias, qui font passer des âneries objectives pour des vérités. De mon point de vue, à un moment crucial où on va pous abreuver d'accords essayant de faire reculer les acquis de la retraite... une fois encore... je ne saurais recommender les conférences de B Friot !
    No pasaran !

  44. Jdautz dit :

    Concernant le nouveau Pape, je n'ai pas beaucoup d'informations, mais si j'ai bien compris après avoir lu 2 ou 3 choses et posé 2 ou 3 questions, il a surtout fait partie des gens qui se bercent d'illusion en pensant qu'une collaboration passive est préférable à une réaction qui risquerait d'empirer les choses.
    Il faut remettre ça dans le contexte, je crois savoir que les résistants n'étaient pas aussi nombreux que ce que l'on en a dit après la guerre. Je ferais aussi un rapprochement dans un autre contexte avec l'attitude de notre Président actuel devant les lobbyings et la finance.
    Mais je suis certain que c'est une erreur. Non seulement la collaboration passive n'évite pas le pire, mais elle y contribue.

  45. Louis dit :

    Ficelles et couleuvres…
    Loin de moi l’idée de défendre un pape (anabapte, fils de rouge espagnol). J’observe avec beaucoup d’inquiétude
    - d’une part le tirage de ficelle, ce pape a soutenu la junte argentine (Pour moi c’est la peine de prison à perpétuité),
    - d’autre part l’avalage de couleuvre les nombreux articles sur Hugo Chavez, admirable c’est certain ! mais qui soutient financièrement le régime Iranien (régime de « m » ou j’ai raté un épisode à la télévision)
    J’ai un grand désarroi sur les politiques et sur leur forme de raisonnement. Je n’ai pas de facilité d’écriture, mais je suis certain que l’on peut développer le thème.
    Peut être vous Mr Mélenchon ?

  46. Diogene dit :

    Les partis sont comme des organismes vivants, ils tendent a survivre, sauf qu'ils ne sont que le prolongement de leurs mandants et qu'à ce titre, aucun intérêt personnel ne devrait guider leurs choix et leur parole. Cette exigence est celle de la majorité des électeurs, a nous de la faire appliquer au FdG.
    Nous regrettons qu'aucune loi n'interdise les cumuls de mandats ou même la possibilité d'exercer plus de deux fois le même, ne pourrions nous commencer simplement par nous appliquer ces règles ?
    La crédibilité vient par l'exemple et, au final, ceux, très minoritaires, qui irons sauver leur fauteuil par des alliances de courtes vues en usant de rhétoriques hypocrites n'auront jamais ma voix, on ne va quand même pas nous la rejouer vote utile a l'envers pour les municipales non ? Même si le coût est élevé, il sera au final bien moins cher que ces alliances carpe/lapin mortiferes pour nous a terme.
    Si un parti met sa survie financière et la sauvegarde de ses élus au dessus de ses idées au nom d'une stratégie long-terme au final perdante pour lui, c'est qu'il se place au-dessus de ses mandants, ce qui est une faute morale doublée d'une terrible erreur stratégique. La base n'en veut pas, vont-ils passer outre ?
    Dans notre armée du FdG, ne choisissons pas d'officiers de carrière, élisons plutôt ceux qui ne craignent pas la mitraille.
    Merci JL, ton travail est indispensable.
    On ne lâche rien !

  47. Empathie dit :

    @Vince_BZH
    J'ai retranscrit un extrait de l'interview de Jean Luc par JJ Bourdin sur BFMTV et RMC le 28 février 2013 (à partir de 11mn50). C'était la première fois que j'entendais Jean Luc aller aussi loin vers une nouvelle orientation possible de l'Europe.

    JJ Bourdin : Vous faites quoi? Vous êtes Président de la République, vous faites quoi?
    Jean Luc : Ah! C'est pas pareil que l'élection européenne, là on parle d'autre chose?
    JJ Bourdin : Non non non, on parle...
    Jean Luc : Bon. Ah bien oui c'est clair. Moi déjà 1, je vais dire à l'Europe vous arrêtez tout de suite, parce que nous les Français, 2ème économie de l'union, nous n'acceptons plus cette politique.
    JJ Bourdin : De la zone Euro...
    Jean Luc : Voilà... Donc, moi je ne m'appelle pas François Hollande. Je ne suis pas Nicolas Sarkozy. Je ne suis pas quelqu'un qui vient le béret à la main demander, s'il vous plait Madame Merkel, si voulez bien... Je vous annonce que nous demandons, à tous les pays qui en sont d'accord : est ce que vous êtes d'accord pour que l'on ait immédiatement une politique de relance? Vous n'êtes pas d'accord ? Au revoir. Nous la ferons sans vous. Vous comprenez Monsieur Bourdin ?
    JJ Bourdin : On Peut?
    Jean Luc : Bien sûr qu'on peut.Tous cela ce sont des choses techniquement extrêmement simple à faire...

  48. roussel dit :

    Je me réjouis que la discussion sur la sortie de l'UE s'affirme sans retenue. Ca n'a pas toujours été le cas, avec autant de clarté. Ce ne paraissait pas l'heure, jamais inscrite à l'agenda de nos partis, en l'état. Ca se lache!
    Pour poursuivre nombre de brillantes contributions précédentes, L'UE est bien cette superstructure, cette hyper-institution qui institue et organise, sous de nouvelles formes et modalités la poursuite de nos aliénations. Elle est totale, totalisante et totalitaire (Goffman).
    Chavès aurait parlé du Diable, et on n'amende pas le Diable. L'UE est entrée dans l'âge de la maturité institutionnelle avec son fonctionnement "hystérico-inerte"(sauf pour l'accumulation du capital) et a atteint un point de non retour à produire des odeurs de morts dans nos habitations et sur les trottoirs de nos villes.
    Maintenant, je ne sais pas votre retour militant, mais me concernant, chaque dimanche à tracter sur le marché, je ne rencontre pas une personne douée d'un cerveau, donc d'une raison et d'un affect, qui soit en "résonnance" avec l'Europe au sens large. Celle qu'ils vivent, qu'ils sentent, qu'ils appréhendent.
    C'est l'heure d'affirmer que le PS, c'est cuit (c'est en cours d'intériorisation), que l'UE, c'est cuit aussi. Cramés! Ce sont les 2 faces d'une même médaille. Et qu'il faut en sortir, avec méthode, stratégie. L'UE est "l'illimité de nos limites", c'est-à-dire la perpétuation illimitée de nos malheurs illimités d'ici, de maintenant et de plus tard.
    JL c'est toujours refusé à évoquer politiquement le sujet comme tel. Peut-être, prendra t-il son courage à 2 mains dimanche à la télé où devra t-il attendre la tenue du Congrès du PG pour acter une nouvelle orientation?
    JL, ça urge, on rame à expliquer le complexe d'une position intenable. Aide-nous!

  49. lionel-pg44 dit :

    Les prochaines municipales vont recréer le même climat que les régionales de 2010. Chez mes camarades communistes il en est resté une défiance, voire un fossé, vis-à-vis de ceux qui sont allé sur les listes du PS.
    Chez moi, la discussion est âpre. Il faut plus d'élus du Front de Gauche, disent-ils. Doit-on se faire élire dans des équipes municipales ouiouistes ? Que ferions nous dans une équipe soutenue par deux parlementaires Ps signataires de l'appel des 100 ? Devons-nous aller nous enferrer six ans dans un attelage soutenant mordicus les purges austéritaires ? Mes camarades pégistes et moi disons non ! En avant vers l'autonomie...
    Après mars vient mai, les élections européennes succèdent aux municipales. Quel message allons nous donner à nos électeurs ? Pas de désunion, certes, mais une belle cacophonie peu propice au rassemblement.

  50. tchoo dit :

    @39 pascal, @61 CHAUSSARD, @69 gregoire
    J'entends bien ce que vous écrivez, mais comment expliquez-vous alors que ce soit Jean Luc Mélenchon qui subit des attaques personnelles qui plus est dans les sphères médiatiques, par les personnes que vous voulez défendre, et qui doivent savoir quel impact elles ont. Vous renversez allègrement l'initiative des attaques et les intentions voulant faire de la victime l'instigateur,cela ne grandit votre propos, et au contraire jette totalement la suspicion sur ceux-ci.


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