30jan 13

Un post de combat

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mar-58Dans ce post, il y a vraiment beaucoup de choses. Qui veut juste du commentaire sur l’actualité comme je l’ai vécue s’en tiendront au premier chapitre sur les nouvelles brèves et diverses. Qui veut anticiper les événements à venir liront ce que je leur apprends à propos du rail et des idéologues fous de la Commission européenne. Et enfin, qui n’a pas envie de se faire bourrer le crâne sans réagir, à propos des licenciements chez Goodyear, lira l’argumentaire que je lui propose. Il faut en effet s’attendre à voir être distillée une grosse dose de résignation chez les salariés sur le sujet. L’affaire fonctionne comme dans le cas Renault : il s’agit d’une préparation psychologique à l’arbitraire de l’accord MEDEF-Ayrault. Mais il n’est pas dit que le PS parvienne à faire taire la volonté d’amendements des parlementaires. Bref ceci est un post de combat. Et pour commencer à vous y insérer, voici un lien vers la pétition en ligne pour l’amnistie des syndicalistes qui va faire l’objet d’une proposition de loi soumise au vote du Sénat le 28 février prochain.

Des nouvelles brèves et diverses

Ici il est question de luttes et de manifestations. Celles des salariés qui se sont donné rendez-vous aux Champs-Elysées et devant le ministère du travail. Mais aussi pour « le mariage pour tous » à propos duquel je parle aussi de nos actions avenir. Ensuite il est question des vociférations du PS contre le Front de Gauche en général et contre moi en particulier. Et enfin un mot du nouveau document d’orientation adopté par le Front de Gauche après cinq mois de discussion que le PS n’a pas réussi à faire échouer. Pas plus qu’il n’a pu empêcher le dialogue de s’organiser entre le PG et Europe-Ecologie-Les-Verts. Deux claques que le Parti tout puissant s’est infligé du seul fait de son arrogance et de son sectarisme. 

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Ce mardi, un salarié de Sanofi est mort. Il s’est suicidé en avalant il y a quinze jours une cuillère de cyanure sur son lieu de travail. La lutte est une affaire toute humaine. J’y pensais en parcourant les rangs des camarades de toutes ces entreprises en lutte qui s’étaient donné rendez-vous sur les Champs-Elysées avec les Virgin et aussi devant le ministère du travail autour des « licencielles » venues présenter leur proposition de loi contre les licenciements. Elles ont été reçues par un membre de cabinet. Laurence Parisot, la présidente du MEDEF aurait été reçue par le ministre lui-même, n’en doutez pas. D’ailleurs, la veille, ce fut la réception en grande pompe au siège du PS rue de Solférino ! Deux poids deux mesures. Raison de plus pour tenir bon ! Quand je suis passé saluer les manifestants aux Champs-Elysées, j’ai échangé une poignée de main avec Jean-Pierre Mercier le dirigeant de la CGT d’Aulnay. Lui m’a lancé l’alarme. Les salariés en grève ont besoin d’aide. Des sous ! Il faut donc partout où on le peut monter des collectes pour transmettre le soutien demandé.

A l’inverse, à la manifestation pour le « mariage pour tous », ce qui était frappant cette fois-ci comme pour la précédente c’est l’ambiance extrêmement apaisée qui régnait. Si je le note c’est parce que cela me semble être une caractéristique peu ordinaire pour qui, comme moi, lit dans une manifestation comme dans un livre. Par contraste je viens de dire que nos manifestations sociales sont beaucoup plus tendues. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi nos rangs sont souvent très coléreux puisqu’il s’agit le plus souvent de bataille en défensive contre un recul social. Mais il est moins évident de sentir la raison de l’expressive joie tranquille qui s’exprimait ce dimanche. Je pense que la reconnaissance du mariage pour tous libère la société d’une tension qu’elle contient. La recrudescence des actes homophobes dans la période récente souligne de quoi il s’agit. Je pense que nous n’effacerons pas en un instant ce genre de préjugés ni l’agressivité du refoulé qu’il exprime chez certaines personnes démunies de recul sur elles-mêmes. Mais je me dis qu’il s’agit néanmoins d’un seuil franchi. Je vais en donner l’exemple qui me vient à l’esprit pour décrire cette idée. J’ai l’âge de me souvenir de la période où le divorce était rare. J’ai connu et je connais des sociétés où il l’est toujours quand il n’est pas encore tout simplement interdit. C’est alors la multiplication des situations scabreuses, des pauvres secrets de Polichinelle, des malentendus disloquant les codes sociaux dominants. Ils pourrissent la vie des gens, qu’ils aient à assumer les mensonges exigés par la société ou qu’ils s’y trouvent impliqués. Je m’amuserais volontiers à faire une comparaison qui me fait sourire quand je lis le statut de quelqu’un sur Facebook qui donne comme description de sa situation matrimoniale : « c’est compliqué », réponse rendue disponible par le réseau social lui-même. Quand la société tout entière rend « compliquée » la vie des gens, ce n’est pas du tout de même nature que quand les gens se la rendent compliquée par eux-mêmes. Car il faut s’en souvenir : l’orientation sexuelle n’est pas un choix. C’est un fait qui s’impose à chacun d’entre nous. Je pense que la force de banalisation que contient « le mariage pour tous » aura cette première vertu d’être une thérapie d’apaisement des relations de civilité. Il sera toujours temps, ensuite, de se souvenir que le mariage n’est pas une revendication de gauche.

Philosopher sur ce sujet plutôt que guerroyer ? Pourquoi ? C’est que je crois la partie gagnée au plan législatif. L’enjeu dès lors est de fortifier la victoire par la pédagogie davantage que par la seule force du fait légalement accompli. D’autant que la droite, quoiqu’elle en dise, ne reviendra pas sur la loi ainsi qu’on l’a vu en Espagne après des manifestations autrement plus nombreuses qu’en France. Mais le devoir de pédagogie s’impose. Non pas face à ceux dont la conviction est faite quoiqu’il arrive. Mais en direction de ceux qui ne parviennent pas à se faire une idée stable sur le sujet ou bien sur les questions qui y sont liées. Il faut s’inspirer des décennies de combat mené par les associations impliquées. Leur solitude longtemps. C’est la pédagogie patiente qui a permis la victoire qui s’annonce. Pour nous c’est un sujet particulier de fierté de savoir que c’est Martine Billard, notre co-présidente, qui déposa la première proposition de loi en faveur du mariage pour tous. Le vote de cette loi ne sera pas une faveur accordée mais un combat qui aboutit. Bien sûr reste pendante la douloureuse question de l’homoparentalité. Certes, étrangement, les députés du Front de Gauche ne sont pas unis sur cette question. Ce ne sera pas le seul sujet où nos députés voteront chacun pour soi. Cette étrange règle de la double autonomie permanente des députés vis-à-vis du groupe et du groupe par rapport au Front de Gauche conduit à faire que l’accord se fasse à minima en permanence. Peu importe. Nous nous repèrerons sur les plus en phase avec le programme du Front de Gauche, dans chaque cas. Ici, sachez qu’une fois de plus, Marie-George Buffet, à l’Assemblée, nous représentera bien. Il est cependant déplorable que personne n’ait défendu ses amendements en commission des lois.

Mais le groupe Front de Gauche au Sénat sera unanime pour défendre ces amendements. C’est une bonne chose. C’est conforme à l’avis dominant dans nos rangs et parmi nos électeurs. C’est ce qu’affirme une note que m’ont envoyée les camarades de la commission LGBTI du Parti de Gauche. « Le site Altantico a publié à la veille de la grande manifestation du 27 janvier à Paris pour l'égalité des droits LGBT, le dernier sondage IFOP d'opinions sur le mariage et sur l'adoption. Le commentaire des résultats du sondage par Jérôme Fourquet de l'IFOP rend totalement invisible le Front de Gauche puisqu'il ne parle que des "sympathisants PS" et des "sympathisants UMP"… Et pourtant!!… Hormis les données générales de ce sondage IFOP qui montre une remontée du soutien au mariage homo (63%) et à l'adoption homoparentale (49%) dans l'opinion générale, et cela après la manif du 13 janvier, on apprend dans le tableau détaillé en page 3, que c'est parmi l'électorat de Jean-Luc Mélenchon et les sympathisants du Front de Gauche que l'on trouve le plus de personnes favorables à l'adoption et au mariage égalitaire… Ce qui confirme le sondage d'il y a 2 semaines qui portait uniquement sur le mariage.
Sur le mariage homo, selon la proximité politique : EELV 89%; FDG 85%; PS 81% vote présidentiel : Jean-Luc Mélenchon 85% ; Hollande: 76% (Bayrou et Le Pen juste supérieurs à 50%). En ce qui concerne l'adoption homoparentale le classement par proximité politique est encore plus net : FdG 72% (dont 53% tout à fait favorables) ; PS 67% (dont 43% tout à fait) ; EELV 61% (dont 27% tout à fait)… Modem 71% (dont 47% tout à fait) !! Même classement selon les électorats à l’élection présidentielle : Jean-Luc Mélenchon 69%, Hollande 63%, Bayrou 51%. Curieusement il y a un gros décrochage de l'électorat EELV sur l'homoparentalité. Celui-ci reflète le débat qui éclate actuellement seulement en leur sein venant d'opposants qui invoquent le "naturalisme" supposé écologique de la parentalité… Bonne leçon sur ce que le naturalisme appliqué à l’être humain peut donner…
Deuxième leçon d'ensemble, elle vient des données socio-économiques. Elles donnent des résultats qui vont à l'encontre de beaucoup d'idées reçues… Car on voit alors que les clivages sont nettement politiques et encore plus nettement générationnels. En revanche, pas de gros clivages socio-professionnels. On notera malgré tout, contre certaines idées reçues, que les ouvriers et employés comme les professions intermédiaires, sont plus favorables que la moyenne à l'égalité des droits LGBT !!! Tandis que les classes supérieures sont plus défavorables que la moyenne. Et les retraités sont très défavorables. Les retraités? Cela recoupe le clivage générationnel…
Mais ce n'est pas tout : les régions Nord-Ouest et Nord-est sont nettement plus favorables que l'Ile-de-France… Les habitants des communes rurales sont plus favorables que ceux des villes de régions qui eux-mêmes sont plus favorables que ceux de l'agglo parisienne ! Qui l'eût cru ? Bref, l'égalité des droits LGBT, ce n'est pas qu'une revendication pour bobos parisiens…"

Excellent traitement médiatique de la manifestation « mariage pour tous » ! Des centaines de tweets ont dit la colère de toute sorte de gens, inclus des journalistes contre la grossière sous-information donnée sur cette mobilisation par comparaison avec celle de l’église catholique et de l’extrême-droite la quinzaine précédente. De cette façon le rejet et le dégoût à l’encontre des médiacrâtes s’accroît et avec eux la délégitimation du grossier système médiatique de notre pays. Comme on le sait dans la lutte se forgent les consciences et l’éducation collective. Personne n’a été dupe du procédé. La manipulation n’a rien empêché ni rien falsifié dans la perception du public. Nous n’y avons rien perdu donc. Mais ceux qui ont vu le procédé cette fois-ci le soupçonneront les autres fois sur d’autres sujets. C’est un bénéfice collatéral inespéré. La colère des gens faisait plaisir à voir. Nous avons avancé dans la compréhension populaire de l’infamie de ce système médiatique et du besoin de le révolutionner en profondeur.

Les dirigeants du PS mènent une rude offensive contre le Front de Gauche en ce moment. La ligne reste la même depuis quelques semaines : taper en faisant un chantage aux municipales sur le Parti Communiste. Dans l’imaginaire bureaucratique du Parti des situations acquises et des places disponibles, le monde entier est censé être à son image un ramassis de carriéristes effrénés. Pour eux, donc, les sortants communistes sont supposés être plus accommodants. L’idée de diviser PCF et PG se limite à cela. La manœuvre est si grossière et donne des résultats si contre-performants qu’il faut commencer à se demander si ce n’est pas un coup de billard à deux bandes. En effet la façon qu’à le PS de parler au PCF est si grossière, si vulgaire et la ficelle finale est si grosse ! Bref, on dirait bien que ceux qui parlent de cette façon ont bien pour objectif de braquer les communistes, c’est-à-dire qu’ils comptent sur l’effet inverse de leurs adjurations. Car plus ils parlent et plus la cohésion du Front de Gauche contre les maîtres-chanteurs et le dégoût de leurs méthodes s’accroissent. L’exercice d’intimidation est spécialement pervers et mené par des personnages qui sont coutumiers de ces façons de faire. Ceux-là entonnent le grand air de « l’unité pour deux ou trois » destiné à la parade. Puis ils menacent, tempêtent et injurient.
Carnouvas, « secrétaire aux relations extérieures » du PS comparant le PCF au FN, il fallait oser ! Mais pourquoi ces gesticulations ? C’est simple. Ce discours est à usage exclusivement interne au PS. La base y renâcle de plus en plus. En atteste le maigre succès de la « réunion des 2000 secrétaires de sections » tenue par Harlem Désir. J’ai noté le chiffre annoncé officiellement. Je me souviens que ce genre de réunion regroupait auparavant non moins officiellement 5000 secrétaires. C’est dire quel enthousiasme règne dans ce parti quelques mois après la conquête de la présidence ! En nous désignant à une vindicte confuse et bavarde c’est en réalité une opération de maintien de l’ordre qui est engagée contre ceux qui de l’intérieur montreraient leur accord avec les critiques raisonnées que nous formulons. Les récalcitrants seront privés de candidatures ou de prébendes ou bien les deux en même temps.
Après cela il y a aussi la compétition interne entre, par exemple, Jean-Christophe Cambadélis et Harlem Désir pour la tête de liste nationale aux élections européennes. Car il se dit que la liste sera nationale de nouveau. On comprend qu’Harlem Désir n’ait pas envie de revenir sur le hachoir francilien qui lui a donné moins de quatorze pour cent la dernière fois. Et Jean-Christophe Cambadélis sera à cette date le président du Parti Socialiste Européen, si personne ne lui a scié la planche d’ici là. Que sais-je encore ? Rien de consistant. Juste des intrigues de palais. Mais l’essentiel de la manœuvre qui consistait à empêcher l’accord au Front de Gauche sur le nouveau document d’orientation stratégique a échoué.   

Et du coup c’est bien la meilleure réplique que nous avons à faire à tout cela : le nouveau texte « stratégie » que la coordination nationale de notre Front de Gauche unanime a été adopté en dépit de toutes les pressions jusqu’à la dernière minute pour qu’il ne le soit pas. Je donne sur ce blog la version maquettée de ce document qui actualise notre stratégie commune. Le blog d’Eric Coquerel raconte son histoire. Est-ce parce que le PS a découvert trop tard le point d’avancement du document ? Ou bien parce qu’ils se sont mis à croire à leur propre propagande à propos de divisions dans le Front de Gauche, si complaisamment relayée dans leur presse amie de « Libération » ou du « Nouvel observateur ». Toujours est-il que le PS a raté le coche. Le texte a été signé ! Il va maintenant être discuté dans toutes les organisations de base et mis en pratique j’en suis certain. Ainsi se construit le Front de Gauche : dans l’action commune de masse, dans le soutien et la participation aux luttes, dans la construction d’une compréhension commune des événements et des tâches.

De même l’opération cordon sanitaire tentée par le PS pour isoler le PG du reste de l’écologie politique est un gros échec. La démarche ininterrompue que nous avons entreprise en direction du plus ancien parti de l’écologie politique en France d’une part, et le refus de ce dernier de se faire instrumentaliser pour les basses œuvres du PS ont permis que le dialogue se construise concrètement et respectueusement. Nos équipes se sont donc rencontrées mardi pour « faire converger un certain nombre de réflexions » au moment où déjà EELV et le PG ont « eu des positions convergentes notamment sur le traité européen, la critique sur l'accord avec le Medef, Notre-Dame-des-Landes ». « Nous avons des zones de convergence, nous voyons comment les partager », a renchéri Jean-Philippe Magnen, selon l’AFP qui rapporte ses propos. « Le porte-parole d'EELV cite en exemple "l'éco-industrie ou la transition énergétique ». Et il ajoute : « Le PG n'a pas été convié au débat national sur la transition énergétique et nous le regrettons », souligne l'écologiste.

Il ne s’agit pas de faire des choses qui ne sont pas. Le PG est membre du Front de Gauche et il y tient comme à sa propre identité. EELV est membre de la coalition au gouvernement et il n’a pas l’intention d’y renoncer. « Nous n'avons pas fait le même choix stratégique », a déclaré pour nous Eric Coquerel. « Les écologistes ont en effet choisi de participer au gouvernement alors que le Parti de Gauche a choisi de rester en dehors » souligne l’AFP qui fait préciser l’idée par Jean-Philippe Magnen : « On assume les stratégies différentes, ce n'était pas une rencontre pour parler des élections à venir ». Et l’AFP de relever : « Entre écologistes et Parti de Gauche "il n'y a pas de donneur de leçon" », selon Eric Coquerel qui fait allusion aux rapports tendus entre le PS et le PG. Quelles conclusions pratiques ? Nos deux partis ont décidé « d'ouvrir des ateliers de "l'écologie politique concrète" sur le logement, la transition énergétique, la fiscalité » pour, autant que possible, « élaborer des propositions communes ». En dépit de toutes les violences et les oukases du PS le dialogue continue à gauche, avec toutes ses difficultés mais aussi toute la force propositionnelle et d’espérance concrète qu’il contient.

Le cas Goodyear. Apprenez à argumenter !

Vous allez beaucoup entendre parler de Goodyear ces temps-ci. Vous allez avoir besoin d’arguments pour résister à la résignation devant une « conséquence de la crise » et du « refus de négocier » des travailleurs du site ! Jeudi 31 janvier, la direction du groupe Goodyear a convoqué un Comité central d'entreprise. Officiellement, il s'agit d'« une information aux représentants du personnel concernant la stratégie du groupe pour le site d'Amiens-Nord ». En fait, Goodyear veut fermer l'usine et licencier les 1250 salariés. Mais pourquoi ? Est-ce inévitable ? Il faut argumenter !

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L'usine fabrique des pneumatiques de deux sortes : des pneus pour les engins agricoles et des pneus "tourisme", c'est-à-dire pour les voitures individuelles. Comme d’habitude c’est le gros refrain de la rentabilité insuffisante et de l’atonie du marché qui nous est servi. Comme d’habitude le contexte fonctionne comme un effet d’aubaine pour justifier une opération financière. Car c’est bien une nouvelle fois un cas de licenciements boursiers. En effet, le groupe Goodyear se porte bien. Et même très bien ! Il est aujourd'hui le troisième fabricant mondial de pneus avec cinquante sites de production à travers le monde. Goodyear se vante d'avoir réalisé en 2011 sa "meilleure performance depuis 2000" avec un chiffre d'affaires de 23 milliards de dollars, en hausse par rapport 2010. Et un bénéfice de 343 millions de dollars. Le PDG de Goodyear est payé 12 millions de dollars par an. Le problème posé ? Les principaux actionnaires sont tous des fonds d'investissement américains ! Des prédateurs malfaisants et parasites !

Depuis des années, Goodyear cherche à se débarrasser de l'usine d'Amiens-Nord. Sur place, les salariés sont des têtes dures. Depuis cinq ans, ils ont systématiquement mis en échec les projets de la direction. Déjà en 2007-2008, la direction avait fait du chantage à l'emploi aux salariés. A l'époque, elle avait exigé des salariés qu'ils acceptent un "plan de modernisation" en échange de 52 millions d'euros d'investissement sur le site. Ce plan prévoyait plus de 400 suppressions d'emplois, une augmentation du temps de travail et une remise en cause de toute l'organisation du travail avec le passage en 4×8. Malgré le chantage à l'emploi, les salariés et la CGT avaient rejeté ce plan. Sur le trottoir d’en face, l’autre usine du groupe avait cédé au chantage. France 2 en a tiré un reportage à charge contre les récalcitrants. Un Pujadas rayonnant de joie l’a présenté. Certes, les raisonnables travaillent désormais 48 heures sans augmentation de salaires six jours sur sept ! Mais ils ont gardé leur boulot ! Les autres vont le perdre ! Un raisonnable s’exprime : « C’est invivable, on n’a plus de vie ! Mais que faire ? On doit nourrir nos familles. » Sourire compréhensif de David Pujadas.

En fait la direction veut briser la résistance. La direction a lancé plusieurs plans sociaux pour abandonner l'activité pneus de tourisme. Le plan présenté en 2009 prévoyait notamment 800 licenciements. A chaque fois, la justice a annulé le plan social pour absence de justification économique et donc "absence de cause réelle et sérieuse aux licenciements". Mais les multirécidivistes du délit économique n’ont pas de « peine plancher », eux. Ils sont autorisés à recommencer avec prière de ne pas se faire prendre la fois suivante. Goodyear a donc ensuite essayé de vendre l'usine à la découpe. Goodyear a ainsi tenté de vendre la partie pneus agricoles à un autre groupe américain, le groupe Titan. Mais là encore, les salariés ont mis le projet en échec. La CGT a refusé le plan de licenciements qui devait accompagner la cession à Titan. Puis ce fut le "plan de départs volontaires", qui était le plan B de la direction. Pourquoi ? Parce que le repreneur, Titan, refusait de s'engager sur les volumes de production affectés au site d'Amiens-Nord. Dit autrement, la "reprise" s'apparentait par beaucoup d'aspects à une liquidation en silence. Goodyear refilait le sale boulot à une entreprise beaucoup moins solide qui devrait payer beaucoup moins d'indemnités aux salariés à licencier. On connait le procédé pour lequel le dépeceur de Samsonite à Hénin-Beaumont a été condamné. Le journal Fakir donnait alors la parole au délégué syndical CGT de l'usine : « On devait rendre notre réponse au 30 novembre [2011], mais pour nous, c’est non ! Quand on leur demande "quel chiffre d’affaires vous prévoyez ?", ils ne savent pas ; dans leur tableau y a marqué "zéro". Zéro, pour moi, c’est une boîte fermée ». Le 2 décembre de cette année-là, le patron de Titan, Maurice Taylor a confirmé que ces craintes étaient fondées. Dans Le Monde, il a déclaré : « Il aurait été préférable que Goodyear ferme toute son usine et que nous rachetions les équipements de fabrication des pneus agraires pour les produire hors de France ». Voilà qui était dit. Cynique et cru !

Goodyear est contraint d'assumer publiquement sa volonté de fermer l'entreprise. Si j'ai rappelé toute cette histoire, c'est pour montrer que nous ne devons pas être dupes des arguments de la direction. Ils vont être récités de tous côtés par les médias. Retenons l’essentiel pour nos conversations avec nos amis autour de nous. L'abandon du site d'Amiens-Nord ne s'explique pas par je ne sais quelle raison conjoncturelle. Il correspond à une stratégie pensée de longue date : fermer un site où les salariés sont combatifs pour aller là où la main d'œuvre est moins chère et plus corvéable. La conjoncture n'est qu'un prétexte. C'est ce qu'il faut avoir à l'esprit lorsque la direction prétend que la rentabilité du site aurait brutalement chuté de 23% fin 2012. Qui veut tuer son chien l'accuse d'avoir la rage. Si le site rencontre des difficultés, c'est que la direction a elle-même organisé ces difficultés. Selon les syndicats, elle n'a pas suffisamment investi depuis des années. Et elle a constamment privilégié d'autres sites du groupe dans l'attribution des volumes de production. Pour mieux justifier aujourd'hui la fermeture. Dites-le.

Siim Kallas : une catastrophe ferroviaire programmée ?

Siim Kallas c’est le nom de l’Estonien qui est en charge du rail à la Commission européenne. Un enragé dogmatique dans l’offensive contre les services publics. Sa prochaine cible, c'est le TGV et les trains « grandes lignes ». Ainsi que l'ensemble du système ferroviaire et de sa gestion. La Commission doit en effet présenter son "quatrième paquet ferroviaire" le 30 janvier. Elle se propose de détruire ce qu'il reste du service public ferroviaire.

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On devine la sacro-sainte motivation de ce nouveau délire. La Commission européenne veut renforcer la concurrence dans les transports ferroviaires. Pour cela, elle veut séparer encore plus strictement qu'aujourd'hui la gestion du réseau ferré et l'exploitation des lignes. Sans être trop technique, je m'explique. Ces deux activités sont séparées et exercées par des entreprises différentes. D'un côté, Réseau ferré de France (RFF) gère l'infrastructure, c'est-à-dire les voies, leur entretien, leur rénovation. RFF attribue aussi les droits de passage aux compagnies ferroviaires : les sillons. De son côté, la SNCF exploite les lignes en proposant des trains parfois en concurrence avec des opérateurs privés pour le fret ou le transport international de passagers. Mais dans les faits, RFF est une coquille presque vide. Pour assurer la gestion quotidienne, RFF a en fait recours à une filiale de la SNCF appelée « SNCF Infra ». C'est dire le degré de bêtise de cette séparation ingérable ! En attendant, c’est cette branche de la SNCF qui effectue la gestion et la maintenance quotidiennes du réseau ferré pour le compte de RFF.

Pour la Commission européenne, c'est une atteinte insupportable au dogme de la "concurrence libre et non faussée" ! Le commissaire européen chargé des transports, l'Estonien Siim Kallas, a donc mijoté un plat très épicé. Son avant-projet de réforme exige une séparation totale entre le gestionnaire du réseau et les exploitants des lignes. C'est "l'Unbundling". Le bon sens montre au contraire que l'efficacité et la qualité du service public exigent de revenir à une intégration beaucoup plus forte entre le gestionnaire et l'exploitant et même, dès que possible, à une entreprise unique. Mais le dogmatisme du commissaire est sans limite. Frédéric Cuvillier lui-même, le ministre des Transports français, a estimé devant deux commissions de l'Assemblée nationale que cette décision « n'a pas de nécessité, ne s'explique pas » et que « le commissaire Kallas doit remettre le métier sur son bureau ». Manifestement, il n'a pas été assez clair. Le fanatique estonien a répondu avec une rigidité absolue : « Notre proposition reste en l'état à ce stade. Nous ne l'avons pas modifié d'un iota. Notre philosophie n'a pas changé sur la séparation ». Philosophie ? Ce type devrait soigner ses traductions. Faux jeton comme pas un, à propos de ses échanges avec le ministre français, il a même ajouté : « Il n'y avait pas de divergences radicales. Les divergences portaient sur des détails, elles peuvent être réglées sans trop de soucis ».

De deux choses l'une. Soit le commissaire européen ment et il s'apprête à fouler aux pieds l'opposition de la France dans une grande brutalité libérale. Soit le commissaire européen dit vrai et la résistance du ministre français n'est en fait qu'un jeu de rôle de pacotille. Nous avons toutes les raisons d'être inquiets. Car le gouvernement Ayrault ne semble s'opposer que très mollement. C'est en tout cas ce que nous enseigne un autre aspect de ce dossier. Car le projet de la Commission européenne prévoit aussi la libéralisation totale du transport ferroviaire avec l'ouverture à la concurrence de l'ensemble des trains grandes lignes dont le TGV. Le journal Les Echos a révélé le 10 janvier dernier les projets de la Commission sur le sujet. Consternant !

Il faut savoir que le fret ferroviaire est déjà ouvert à la concurrence depuis 2006. Les lignes internationales, comme Paris-Turin, sont elles aussi déjà ouvertes à la concurrence depuis 2009. Les lignes régionales sont menacées à brève échéance, d'ici 2019. Seules les grandes lignes desservant uniquement des villes françaises, trains Corail et TGV, étaient jusqu'à présent épargnées. Je dis "épargnées" car le bilan de l'ouverture à la concurrence est effrayant comme après chaque privatisation. Par exemple, dans le fret, la libéralisation et l'ouverture à la concurrence a eu pour conséquence une baisse du transport ferroviaire au profit du transport routier ! Selon les chiffres de l'INSEE, en 2005, dernière année avant l'ouverture à la concurrence, le fret ferroviaire représentait 10,9% du transport de marchandises en France. Depuis l'ouverture à la concurrence, la part du ferroviaire a progressivement chuté à 9,5% en 2011. Et encore, c'est sans compter l'année 2010 où le ferroviaire a atteint un plus bas historique. Cette année-là, à peine 8,6% des marchandises ont été transportées par le rail. Du jamais vu depuis des décennies ! En parallèle, le transport routier est en hausse. Sa part dans le transport de marchandises est passée de 87% en 2005 à près de 89% en 2011. L'ouverture à la concurrence du fret ferroviaire est donc une politique anti-écologique. Elle aboutit à mettre davantage de camions sur les routes !

Il y a tout lieu d'avoir les mêmes craintes pour le transport de voyageurs. Car les mêmes causes produiront les mêmes effets. Pour gagner des appels d'offres, les concurrents de la SNCF vont chercher à casser les coûts. Pour cela, ils rogneront sur la sécurité, la qualité, la régularité, les conditions de travail des salariés et ainsi de suite comme d’habitude. Et les usagers, pardon « les clients », auront de moins en moins envie de prendre le train. S'ils en ont encore la possibilité. Car la Commission propose l'éclatement total du système ferroviaire. Selon « Les Echos », la Commission propose que l'exploitation de chaque ligne fasse l'objet d'un appel d'offre spécifique. Comprenez le désastre. Avec un appel d'offre distinct par ligne, il sera impossible de compenser des pertes sur une ligne par des bénéfices sur une autre. C'est la fin du système qui permet la péréquation entre les lignes. C'est un principe fondamental du service public qui est mis à mal. Bien sûr, les groupes privés ne seront intéressés que par les lignes les plus rentables. Et les autres seront donc progressivement délaissées sinon abandonnées. Ce qui obligera les usagers à se reporter sur la voiture pour leurs déplacements. 

D'autant que la Commission européenne a choisi l'option la plus brutale. Elle a ainsi écarté l'idée d'accorder l'exploitation de plusieurs lignes à la fois, par lots ou par secteurs géographiques au profit d'une vente à la découpe, ligne par ligne. Même le journal « Les Echos » écrit que « les modalités prévues pour cette libéralisation sont propices à faciliter l'arrivée de nouveaux acteurs. Bruxelles prévoit que cette concurrence se fasse en « open access » : tout le marché est ouvert, et chacun vient sur la ligne qui l'intéresse quitte à délaisser les liaisons non rentables. L'exécutif européen n'a donc pas retenu l'autre option envisagée au départ, à savoir les franchises : une entreprise gagne l'exploitation de toute une zone géographique, avec des obligations de desserte ». Pour la Commission européenne, le transport ferroviaire est une marchandise comme les autres. Elle ne s'embête pas avec l'aménagement du territoire, l'égalité d'accès sur tout le territoire, de l'égalité devant les tarifs ni aucune des préoccupations de la conception républicaine de la vie en société.  

Qu'en pense le gouvernement Ayrault ? Interrogé sur l'ouverture à la concurrence des grandes lignes et du TGV, le ministre des Transports a été bien timide. Il aurait dû refuser absolument toute nouvelle ouverture à la concurrence. Devant les commissions des affaires européennes et du développement durable de l'Assemblée nationale, son opposition s'est limitée à « nous avons demandé 2019 et pas avant ». On comprend que le commissaire européen n'ait pas eu très peur. De mon côté, je dis clairement ceci : si la Commission s'entête dans son aveuglement et sa brutalité, la France devra désobéir. Et ne pas appliquer le "quatrième paquet ferroviaire". Avant de revenir sur les trois premiers.

Lu dans vos commentaires…

10Daneel dit le

Concernant le terme "Unbundling", c'est un principe qui vient des telecoms. Ceci consiste à obliger les opérateurs historiques des telecoms fixes (France Telecom par exemple) à ouvrir leurs infrastructures à leurs concurrents. Ainsi ces derniers peuvent louer les infrastructures de l'opérateur national à un niveau de prix plafonné par les régulateurs. Dans ce système, les opérateurs historiques n'ont pas le droit de favoriser leur propre entreprise et donc leurs entités qui gèrent la partie « services » doivent payer comme les autres, au prix du marché. Cette démarche bizarre (…) a réduit d'une façon importante la volonté des grands opérateurs (…) à investir dans des nouvelles infrastructures. Ainsi l’Union Européenne accuse un retard considérable dans la modernisation des infrastructures d’internet fixe (fibre optique en particulier) par rapport à d’autres régions du monde. D’autre part, la réglementation au niveau européen et de chaque pays ne touche que rarement les opérateurs de câble qui utilisent une technologie différente non soumise aux restrictions mentionnées. Pur hazard, (ou non ?) des actionnaires nord-américains possèdent la majorité de ces derniers. Ce monsieur Kallas veut apparemment reproduire ce schéma dans les transports…

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285 commentaires à “Un post de combat”
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  1. jeanmarc dit :

    Assemblée Citoyenne dans une commune de 60 000 habitants. Dans un commentaire précédent, j'avais parlé de la réunion préparatoire, 25 participants.
    A l'assemblée publique, 100 participants. Articles et titres positifs des 2 journaux locaux, 6 partis représentés. Comme 20 minutes de l'assemblée étaient consacrés à des extraits sur écran du meeting de Metz, les 2 journaux y ont fait allusion. Pour rappel, lors des campagnes de 2012, les assemblées citoyennes, il y en eu 4, c'était plutôt sans participants (entre 15 et 30). Une certitude, il y aura des suites.

  2. Antigone34 dit :

    @99 citoyenne21
    Je suis tout à fait d'accord avec vous et j'espère que nous allons être nombreux à ne pas céder au chantage PS aux municipales. Je souhaite que le PC ne fasse partie d'aucune majorité municipale PS et surtout pas à Montpellier et pourtant je vois bien que c'est fichu d'avance. Pourtant quand on lit (puis relit) ce post, ici JL. Mélenchon est très clair. Mais, depuis son appel au 2e tour à voter Hollande, malheureusement, autour de moi, beaucoup n'ont plus confiance.
    Mon problème est là, Comment donner des gages de confiance si au 2e tour, on fait gagner le PS à chaque fois(au nom de la gauche)? Contrer que leur soit-disant avancées sociétales ne sont qu'un leurre vulgaire alors qu'on participe aux manifs et tout et tout ? Comment stabiliser le front de Gauche et tous les partis qui le composent hors de l'orbite du PS ? Quid d'entamer des discussions avec EELV, s'ils admettent de participer à un gouvernement dont la politique économique est libérale ?

  3. breteau jean claude dit :

    Pour ne plus voter PS au second tour, le FdG doit être devant, c'est ce que j'ai cru comprendre de notre objectif. La politique libérale menée par Hollande et le renforcement de notre rassemblement conjugués permet d'avoir de l'espoir pour l'avenir. A quoi servirait l'énorme travail de consolidation du FdG, si ce n'est pour gagner. Chaque matin prenons un bon bol d'optimisme, laissons aux autres la grisaille austéritaire.

  4. Antraigues dit :

    @ Poncet
    Si cette politique de libéralisation contribuait à faire augmenter la part globale du fret ferroviaire, on pourrait sans dogmatisme l’accepter. Or, c’est le contraire qui se produit ! Et sait on pourquoi ? Parce que le libéralisme, ça ne marche pas. Evitons de présenter des arguments qui relèvent d’une logique purement comptable et restrictive, cela donne l’impression de retrouver la dialectique des dirigeants SNCF. Le rôle tenu par le rail et la route dans les transports en France (et ailleurs) s’évalue d’une façon globale, en incluant l’impact environnemental, la détérioration des infrastructures routières collectives, le coût des accidents, etc. Comme la route, le rail participe à l’aménagement du territoire. Loin de les opposer ou de la mettre en concurrence, l’intérêt général voudrait qu’ils soient complémentaires, chacun justifiant de son empreinte écologique. En revanche, si personne ne peut sérieusement contester la sous tarification des transports routiers, on ne peut en effet nier l’incapacité des dirigeants actuels de FRET SNCF à redynamiser voir maintenir leurs activités.
    Juste deux chiffres pour finir : 78 pour cent des français souhaitent le développement des transports de fret ferroviaire : là encore, les citoyens font preuve de beaucoup plus de sagesse que leurs dirigeants. Environ 13 pour cent des tués le sont dans des accidents incluant des poids lourds. Source : Etats généraux du fret ferroviaire, min. de l’équipement.
    J’approuve donc totalement ce que dit Jean-Luc Mélenchon qui a parfaitement appréhendé la situation.
    Bien fraternellement.

  5. Respect dit :

    Très bel article de Nathalie Crom dans Télérama sur l'essai de Pierre Bayard « Aurais-je été résistant au bourreau ? » :
    « Il s'attache à dégager les facteurs expliquant le choix que chacun fit d'entrer en résistance plutôt que d'acquiescer. Le choix de penser hors des cadres établis pour s'en créer de nouveaux. Parmi ces facteurs se mêlent les convictions idéologiques, l'éducation, la capacité d'indignation et d'empathie, l'image de soi... L'explication rationnelle trouvant pourtant ses limites, et la motivation tendant à devenir une sorte de force intérieure indéfinissable, une « mystérieuse contrainte intérieure qui fait que le sujet n'a pas le choix et se trouve pour ainsi dire déposséder d'une décision qui s'impose à lui malgré tout et emporte ses réticences ». C'est alors que l'essai de Pierre Bayard gagne en intensité et en profondeur : lorsque quittant le terrain de la psychologie il se place sur celui de la philosophie, de la métaphysique, pour postuler que la décision de résister ou de consentir suppose peut-être « la conviction du caractère sacré de l'existence humaine » et se joue dans l'intimité profonde de l'individu, ce « lieu d’énigme en chacun où se mêlent les forces antagonistes dont nous sommes la résultante et qui nous porte vers la décision » qu'importe au fond qu'en ce « lieu d'énigme » résonne le nom de dieu, la voix d'un poète admiré ou celle d'une femme aimée… ».
    Nous sommes les Justes, Jean-Luc Mélenchon nous l'a dit lors d'un meeting. Nous ne perdons jamais notre capacité d'indignation et d'empathie. Résistance !

  6. Poncet dit :

    "Si cette politique de libéralisation contribuait à faire augmenter la part globale du fret ferroviaire, on pourrait sans dogmatisme l’accepter. Or, c’est le contraire qui se produit ! Et sait on pourquoi ? Parce que le libéralisme, ça ne marche pas."

    Sans dogmatisme, je ne sais pas... oui, sans doute que le libre-échange ne marche pas. Mais en l'occurrence, ce n'est pas la cause de la réduction de la part du ferroviaire. Elle avait commencé à se réduire bien avant. C'est une politique délibérée des gouvernants et de leurs serviteurs dirigeants de la SNCF, destinée à favoriser le développement des entreprises privées dans le secteur des transports.
    En général, il n'existe jamais de marché libre comme le décrivent ceux qui se qualifient de libéraux (bien qu'ils ne le soient pas toujours pour les moeurs). Un marché est une construction qui permet aux acheteurs et vendeurs de se rencontrer, mais il y règne toujours des règles cachées en matière de formation des prix. Et les prix, contrairement à ce que dit la théorie économique dominante, ne sont pas le signal qui détermine l'échange, ils ne sont qu'un cache-sexe d'un pur rapport de force.

  7. naif dit :

    Le détail qui tue. La France est la seule nation qui s’enorgueillit d'avoir des stabilisateurs socio-économiques qui lui a permis de ne pas trop aggraver les effets de la crise du capitalisme. Ces stabilisateurs ont été acquis de haute luttes. Idéologiquement, beaucoup de pays occidentaux sont étonnés qu'il existe encore dans la "vieille Europe" des partis politiques influents d'extrême gauche et un PCF requinqué. Pire ils se sont retrouvé dans un Front commun de gauche. Ces deux faits sont forcément corrélés. N'en déplaise à ceux qui croient aux vertus des forces du ciel ou à la mansuétude de nos capitaines. Je citerais pour imager ce détail qui tue une anecdote, qui pour moi, a valeur de symbole. Nos idées sont vivaces puisque D.Beckham, acheté par le PSG, se croit obligé d'afficher qu'il reversera la totalité de son salaire (850 000 euro par mois pour jouer 10 minutes par match) à une œuvre caritative. Il n'y a qu'en France que l'on peut voir un tel niveau de précaution communicationnelle pour ne pas heurter ce peuple biberonné aux valeurs de justice, d'égalité et de solidarité.
    Nota: Yves Thréard a encore sévit hier soir dans l'émission "c dans l'air". Ce qui fait à son compte 65 passages d'1 heure dans cette émission depuis janvier 2009.

  8. teresa dit :

    Je fais un rêve. Où ce gouvernement qui se dit social et démocratique consacre en urgence, comme il sait bien le faire pour une guerre, quelques milliards d'euros pour construire de vrais logements pour ceux qui attendent dans la précarité de se loger ou d'être mal logés et de supprimer les aides par une diminution des charges qui ne cessent d'augmenter, d'éradiquer de vivre sans toi ni loi hiver ou été. Et de plus "quand le bâtiment va, tout va ".

  9. Jean-Luc T dit :

    A @Respect 11h 13.
    P. Bayard est un faiseur, sa vie et son comportement - à l'université de SaintDenis par exemple,- sont à l'inverse de ce qu'il écrit.

  10. Papa dit :

    Un comble ! Le leader de la CFDT rend responsable la CGT de la fermeture de Goodyear ! Il ferait mieux de s'écraser lui qui vient de sa vautrer dans la collaboration de classe avec le Médef. Marre de ces syndicalistes bidons. Et en remerciements, on voit le sieur Chérèque récompensé par une belle place au soleil. Vraiment des pourris ces mecs !

  11. Invisible dit :

    Peut-être que ça existe déjà mais je n'en ai jamais entendu parler : le jour hebdomadaire des chômeurs. C'est une idée qui m'est venue ce matin mais je n'ai peut-être rien inventé ? Il s'agirait d'instaurer nationalement un jour de la semaine où tous les chômeurs pourraient se retrouver sur une place de la ville ou devant le pôle emploi. Pour quoi faire ? Ben rien ! Fumer une cigarette, partager un thermos de café et un paquet de biscuits et parler pendant une paire d'heures, simplement pour se détendre. Toute autre contribution bienvenue, jeu de dames, de carte ou chansons. En prime ce serait une façon de retrouver la conscience d'appartenance à sa classe sociale, non ?

  12. Salem dit :

    Aucun rapport avec la choucroute, mais j'adore l'humour "very dangerous" du - des? - webmaster. Bien plus drôle que nombre de radotages et autres soliloques qui ornent ce blog.
    A quand un petit billet hebdo ?

  13. B.BALLESTER dit :

    Et voilà c'est parti, Goldman Sachs préconise une baisse des salaires, en France de 30%. Avec cet accord sur le travail renégocié, cela va se mettre en place insidieusement, par branche, par entreprise puis cela deviendra la règle à l'embauche; comme en Grèce, en Espagne.
    Hier soir sur France2, reportage sur GM aux Etats-Unis, baisse de salaire de plus de 30% et l'invité français (conseil auprès des states) voyait cela comme une finalité.
    Nous allons non seulement avoir à lutter contre ces attaques mais il y a aussi, et chose difficilement quantifiable, notre appauvrissement lié à la perte de nos services publics, vendus aux privés.

  14. sebidf dit :

    Que c'est dur de garder le moral quand on lit ces tonnes de mauvaises informations, mais heureusement il reste ce blog.
    J'ai regardé les deux dernières interventions télévisées de Jean-Luc Mélenchon et elles m'ont bien plus sur la forme (comme d'habitude) mais surtout sur le fond avec une maîtrise parfaite de l'interview, de la pédagogie couplée à de la retenue, cela n'en sera que plus profitable pour l'image.
    La rencontre avec EELV a l'air d'avoir été intéressante et il serait bon d'en avoir des échos sur le fond car là aussi il y a urgence pour proposer des lois notamment au niveau alimentaire (annulation de la loi sur l'interdiction d'utiliser des semences libres, blocage de l'artificialisation des sols, révolution verte de l'agriculture (car les sols meurent et il y a urgence car notre alimentation en dépend) et d'ailleurs qu'est-ce qui empêche le fdg de les proposer, cela permettrait de tester la réction du PS), ou lutter contre la pac anti-écologique qui se prépare, ou au niveau énergétique pour la transition où un faux débat semble s'installer puisque le nucléaire paraît déjà gagnant, ou protéger nos entreprises publiques come la SNCF ou nos services publics, brefs faire ce que le PS au pouvoir semble avoir oublié en renonçant à ses principes fondateurs.
    Néanmoins, la petite étincelle semble s'allumer dans l'automobile notamment où les usines semblent chercher à se "coordonner" pour la lutte, ou même au sein du PS (d'après le blog de G.Filoche) où la question du nouveau traité fait grand débat et dérange. Mais que c'est dur de devoir supporter les idées de Ms Hollande, Ayrault, Montebourg et consort.
    La bonne nouvelle pour moi, c'est aussi qu'au final n'est-ce pas plutôt le PS qui a besoin de EELV et du PC, du PG ou du FdG pour garder ses mairies et donc dans deux ans le Sénat? Le FdG est l'arbitre comme il a permis la victoire de Mr Hollande, il doit montrer que sans le fdg, le PS n'aura plus rien, n'en déplaise à touis las aboyeurs médiatiques et politiques. Le temps est contre le Peuple quand même, les puissants aidés par les politiques à leurs bottes (il faut le dire tout de même) ont pris de l'avance mais des choses sont possibles comme en Islande où 300000 personnes ont mis à bas les responsables de la crise, preuve qu'on peut le faire (mais que ce PS ne veut pas).
    Bon courage pour la suite.

  15. Alain44 dit :

    Parlant de Goodyear Laurent Berger juge la CGT responsable de la fermeture d'Amiens et il dit: "On voit bien que quand il y a des dogmes, et pas de volonté de sauver l'emploi, on va dans le mur". Laurent Berger, le nouveau patron de la CFDT est un pur produit de la maison et la vieille rengaine du couteau entre les dents de la CGT perdure même si les dents de cette centrale syndicale sont usées depuis longtemps. Qu'est ce qui devrait faire le plus peur aujourd'hui. Le spectre d'un retour au communisme totalitaire ou le dogme de la financiarisation de l'économie suivi du cahot. S'il reste un dogme aujourd'hui c'est bien celui de la financiarisation mondiale et de son cortège de misères. Laurent, je sais bien que tu es jeune mais le mur de Berlin est tombé, réveille toi !

  16. sergio dit :

    @ diogene 70
    Moi aussi j'ai été frappé par le calme et la parfaite maîtrise de Jean-Luc à la radio et à la télé face aux interruptions, reformulations fausses et tendancieuses et toutes les autres manips agressives ou enfumeuses des médiacrates pour essayer de le plomber. Elkabbach et un autre finissant ailleurs par lui dire, presque admiratifs devant la force de conviction et d'argumentation de JL Mélenchon : " comment faites-vous pour avoir toujours raison ?". Et notre représentant répondant que c'était une affaire de convictions, d'opinion.

    @ Antigone34 57
    Le post de "combat" cité pourrait être celui d'un Chirac du temps de son "appel de Cochin" ou de n'importe quel prélat faisant plus des "phrases" que des analyses rigoureuses des faits.
    "Une France sans message ni visage", "vassal de l'empire marchand" sont des formules qui n'engagent pas concrètement leur auteur à des décisions, des revendications et des dénonciations précises. Un évêque vaguement humaniste, un Gaulliste "social", un rad-socialiste emporté dans un discours aux comices agricoles, pouvaient très bien tenir ce discours un peu vague. Avec le FdG et le PG, la grande différence est que les mots visent des réalités et des mécanismes qui nous bouffent ou au contraire pourraient nous sauver.

  17. ETIENNE dit :

    @ tous
    30% c'est aussi comme par hasard le "conseil" de Goldman Sachs a nos dirigeants pour le niveau futur des pensions.

  18. justin dit :

    @Antraigues
    En Allemagne, le fret ferroviaire atteignait déjà 70 milliards de tonnes-kilomètres au début des années 2000, et il a caracolé aux alentours de 110 milliards en 2008, soit une hausse de 50 % environ. Par comparaison, le trafic fret de la SNCF est passé de 48,1 milliards de tonnes-kilomètres transportées en 2003 à 26,5 en 2009. Même en tenant compte des parts de marché des entreprises concurrentes de la SNCF, il s'avère que le trafic de fret français, à peu près équivalent à celui allemand durant les années 1990, est désormais quatre fois plus faible qu'outre-Rhin. En Suisse, le trafic de marchandises transportées par voie ferroviaire a enregistré une croissance d'un tiers entre 1990 et 2007.
    J’ai donc l’impression que, pour autant que l’on doive dénoncer l’intransigeance ultralibérale de la Commission et ses échecs, les remarques de Poncet sur des erreurs de gestions propres à la SNCF sont tout a fait recevables.
    Je rajoute que dans des domaines très spécifiques, la faute n’en revient pas forcément qu’à la SNCF. Ainsi on lisait dans un rapport du Sénat : « votre commission de l'économie a souvent eu l'occasion de regretter la préférence accordée par les conseils régionaux aux TER au détriment des trains de fret qui manquent souvent de sillons disponibles ».

  19. J-Paul Laroche dit :

    J'aime bien l'idée d'une journée hebdomadaire de rencontre pour les chômeurs!
    Une fois par semaine un rasso devant la CCI (Chambre de Commerce et de l'Industrie) pour y prendre un café solidaire et montrer que la masse salariale française est en train de fondre au soleil de la" dite" mondialisation, mais surtout sous la pression des fonds de pension de tous ces pays qui ont refusés la répartition pour leurs retraités, et qui pourrissent tout.

  20. palumbo dit :

    cher JL,
    Tu fais peur, de plus en plus, au PS et aux syndicats qui soutiennent ce gouvernements d'arrogants et de bobos ! Plus tu leur feras peur et plus nous auront d'adhérents, en plus Pierre Laurent que je ne connaissais pas vraiment commence à se montrer comme toi, avec la bonne formule et l'envie que cela change vraiment ! alors courage, on ne lâche rien !

  21. Denis F dit :

    Quand va-t-il y avoir un illuminé capable de faire péter l'immeuble de la satanique Goldman Sachs à New-York? Ainsi que sa succursale Wall street. Pimm Pammm Pouffff, un gros tas de gravats, alors Monsieur Obama qu'attendez vous ? Vous avez tout ce qu'il faut sous la main !
    Wall-street et Goldman-Sachs, organisations ayant pour seule fonction et but, mener ce monde à sa perte, ceci avec l'agrément de tous les Grands politique en fonction actuellement. Faux ou Vrai, appuyez sur le bon bouton.

  22. Md59 dit :

    Merci M.Melenchon pour ces articles toujours aussi intéressants et pédagogiques. Sur la SNCF, je suis complètement d'accord avec tous les argumentaires apportés à vos informations. Ce sont les politiques qui depuis une bonne vingtaine d'années continuent à détruire cette entreprise. Droite, gauche même combat, d'ailleurs pour s'en convaincre, les dirigeants de la SNCF n'ont pas été débarqués avec l'arrivée d'Hollande et même le ministre des transports a été mis au chaud à la SNCF en attendant l'arrivée d'un gouvernement socialiste. C'est très étonnant mais ça marque bien l'état de ce gouvernement ! Courage, la lutte sera difficile

  23. j-jour dit :

    Et voici la Chancelière qui a hâte de voir se concrétiser l'accord transatlantique UE-EU et veut accélérer les négociations. Quelles conséquences? Une accélération de la libéralisation tous azimuts? Déjà que nous n'aurions même pas été avertis sur ce grand marché transatlantique sans Jean-Luc Mélenchon!

  24. Jeanne MOLL dit :

    Toujours heureuse de lire votre blog. Les filles (gars) du PG bien au fait du problème SNCF ne pourraient pas faire un condensé et exposer la position du FdG sur les services publics dans un tract que nous distribuerions aux passagers dans les gares ? Les aboiements du PS augmentent à mesure que la caravane grossit, et elle passe. D'accord avec jean ai marre pour dire que les attaques contre vous sont des attaques contre nous, et donc tous à vos blogs !
    J'ai bien aimé le discours d'ouverture de Christiane Taubira à l'Assemblée sur le mariage pour tous et bien-sûr l'intervention de MGB.
    Je suis très, très d'accord avec Airvelo qui souhaite que nos campagnes se préoccupent aussi de ceux qui vivent de leur travail sans être salariés. Et ça fait du monde. Eclairez-nous sur votre point de vue sur EADS. Lauvergeon, c'est du moins pire ? Il nous reste à décapsuler les cerveaux de bon nombre de nos concitoyens pour que les bulles de leur résignation s'échappent et face place à l'imagination d'un autre monde possible !
    Portez-vous bien et prenez soin de vous, la route est longue !

  25. Alextpe dit :

    Bonjour,
    Je me présente brièvement, je suis ingénieur dans le ferroviaire, j'ai un master en économie des transports et je travaille actuellement à RFF, donc on peut dire que je suis plutôt renseigné sur ce dont parle Jean-Luc dans son attaque sur le "4ème paquet ferroviaire".
    Bon, j'ai quelques réserves à formuler, notamment sur le fret. Les chiffres sont rigoureusement exacts mais le fret se casse la gueule depuis 30 ans, donc je ne pense pas qu'on puisse tout mettre sur le dos de la libéralisation (même si une partie est de sa faute mais j'ai pas le temps pour l'expliquer). Oui, la méthode envisagée dite en "open access" est la pire à laquelle on pouvait s'attendre. C'est réellement privatiser les bénéfices et nationaliser les pertes. Les entreprises vont se jeter sur les lignes rentables et abandonner celles qui ne le sont pas, qui devront alors être entièrement soutenues par l'Etat et les Régions. Plus aucune péréquation.
    Concernant la séparation du gestionnaire d'infrastructure et de l'exploitant, c'est-à-dire de la SNCF et de RFF, le gouvernement a annoncé qu'il allait y mettre un terme et rattacher RFF à la SNCF via un "Pôle Public d'Infrastructure". Donc non, ce n'est pas une manoeuvre du gouvernement. Rapoport, le nouveau président de RFF a également déclaré que Bruxelles n'avaient rien gagné a donné des "coups de menton". Enfin, il y a quand même eu du bon à avoir séparé l'infrastructure et l'exploitant. Cela a permis de redonner du recul, de remettre un peu de la distance et de re-réfléchir aux meilleures solutions pour tel ou tel souci. Cette méthode a apporté pas mal de problèmes également.

  26. sebidf dit :

    Petite question, beaucoup pensent que le mouvement grandit (ce qui est souhaitable et semblerait logique au vu de la situation), que Jean-Luc Mélenchon commence à effrayer le PS mais cela ressemble à la même musique qu'à la même époque l'an dernier et bonjour la déception même si il y a eu ce formidable score à la présidentielle, puis nous avons été douchés aux législatives par la peur de la cohabitation balancée à toute heure sur tous les médias. Y a t-il des sondages qui montrent une réelle percée de nos idées? Ou devons-nous nous baser sur des impressions? Je sais qu'il ne faut pas tenir compte du monde mais celui-ci dans ces articles annonce une érosion de l'électorat fdg ("Mélenchon sera lâché par le PC, trop gênant, agressif, blablabla,..."), une chute de Jean-Luc Mélenchon dans l'opinion alors que j'ai plutôt l'impression du contraire (mais cela reste une impression encore) et j'ai lu cela dans de nombreux commentaires d'autres journaux certes à la solde de l'ennemi (mais les réactions viennent de la France profonde). Vilaine stratégie ou alors nos concitoyens n'ont pas encore assez le nez dans la m.....
    Longue vie au FdG et surtout bon courage

  27. naif dit :

    PS contre FdG. CFDT contre CGT. Le décor prend tournure. Les dessins s'affinent, les stratégies s'aiguisent. L'affrontement c'est maintenant ! Nous ne pouvons plus reculer. Les autres stratégies ont échouées. C'est le grand aggiornamento souhaité par M.Rocard ! Nous devrions y voir plus clair très bientôt.

  28. Guillaume dit :

    Le truc sur le rail est hallucinant. Moi qui ai connu l'EDF d'avant par mon beau-père, puis en direct, qui ai connu la flotte et le train d'avant (j'ai 52 ans), quand je vois que là où j'habite, la poste devenue banque postale refacture à son dépôt la distribution de colis, ce qui est est en train d'arriver aux services publics est hallucinant. Quand on voit ce qui est arrivé à l'eau, à l'énergie, quand on voit ce qui est en train d'arriver aux telecom et à la poste, on se dit que ça se prépare pour la santé et l'éducation, ça me laisse muet, les bras ballants.
    Parce que privatiser les trains et la flotte, ça ruine des territoires et des budgets, mais quand on y ajoutera la ruine de la santé et de la civilisation, là il ne restera plus rien. Plus rien de ce qui fait l'humain.
    Plus qu'une machine à produire et à consommer, avec entre les deux, des profiteurs qui pressent de plus en plus fort, au nom de la rentabilité. Malgré la violence de ce qui se passe en Grèce, malgré les mouvements en Espagne, il n'y a pas de soulèvement d'ampleur assez grande pour retourner le système comme une crêpe. Il faut encore attendre qu'il y ait plus de désespérés. C'est dingue.

  29. darc dit :

    Bonjour,
    Théoriquement les dirigeants des différents syndicats devraient commencer la distribution de tracs expliquant aux usagers ce qui se trame. Je doute qu'ils le fassent, ils ont trop peur de perdre leur place. D'ailleurs des syndicats il ne devrait y en avoir qu'un et tant qu'il y en aura plusieurs ce sera du bidon ! Je parle pas du petit syndicaliste dans son coin qui n'a même pas le temps de mettre un fil pour pouvoir étendre le linge dans son jardin, tellement il court partout. Non, c'est les gros qui côtoient les ministre et le Medef, qui mangent dans l'écuelle. Et puis les patrons, eux, ils ont une caisse de grève. Les salariés en ont-ils une ? Et non ! Alors voyez ce que je veux dire. Les syndicats c'est comme la justice. Ils ont que le mérite d'exister, faut surtout pas avoir besoin d'eux. Ils sont encore moins utiles que la justice. Je vais vous dire, il n'y a plus qu'un a essayer, c'est le FdG avec son leader actuel. Si après çà c'est pareil, et bien ce sera "orange mécanique". Désolé pour les patrons syndicalistes, c'est la pure vérité.

  30. Georges du 12 dit :

    Quoi dire de plus si ce n'est que l'objectif du PG - et du FdG évidemment - est de parvenir au pouvoir et de faire une politique de gauche, une vraie politique de gauche, où rîment écologie et socialisme ? Bien sûr que la route est semée d'embûches ! Pour la droite extrême, la droite ou le PS et ses acolytes, n'oublions pas que leur adversaire, c'est le FdG ! Tous les moyens sont bons pour diviser cette union fragile mais combien importante pour les hommes et les femmes, la planète et tous les êtres, vivants ou non, qui y vivent, parfois depuis plus longtemps que l'Humanité ! Nous les hommes et les femmes de cette gauche (la vraie) ne sommes que leurs ambassadeurs ! Notre mission ? Lutter, lutter, et garder confiance, voilà ce que nous devons faire, nous, celles et ceux qui souffrent des choix égoîstes d'un système et des ses valets. S'unir dans un combat à l'issue victorieuse si nous savons garder tête froide et coeur vaillant, voilà le challenge qu'il faut relever. Le FdG, comme l'ensemble des partis qui le composent, sont - sans minimiser leur rôle respectif - des outils au service du peuple. Face à une telle ambition, un tel désir de fraternité et de solidarité, le reste n'a que peu d'importance. Bien sûr que des erreurs seront commises, bien sûr que face à ce défi gigantesque des chemins piégés par nos adversaires, tous ceux qui se sont vendus sur l'autel de la finance, seront empruntés. Mais, au bout du compte, notre but est noble, défendre et garantir la pérennité dans le temps de l'Humanité, et des trois règnes (végétal, minéral et animal) qui sont sur le du même bateau que nous. A côté de tout ça, les bénéfices, les actions, les privilèges matériels n'ont de valeur que pour les cupides, les fourbes et tant d'autres qui préfèrent raser les murs tant leurs méthodes pour approcher du piédestal sont perfides. Vous, toi, moi, nous devons garder espoir ; la force et l'avenir c'est nous ! Nous n'avons pas le droit d'échouer, l'avenir de notre belle planète - toutes proportions gardées - est en jeu ; et celui de nos enfants, et des enfants de nos enfants, aussi !

  31. Diogene dit :

    @darc 132
    Regarde plutôt ce sui se passe a Aulnay chez PSA, la caisse de grève a récolte plus de 80.000€, dont 20.000€ de la mairie FdG de Tremblay en France, la grève portée par la CGT et SUD est grossie par des militants de la CFDT. Si tu te demandes a quoi servent les syndicats, demandes toi aussi comment tu peut (encore ?) te soigner, prendre ta retraite et accessoirement des congés payes etc. Ce n'est pas venu tout seul, il a fallu que les anciens se battent, durement. Le FdG a su rallumer le feu, et il n'est pas près de s'éteindre, car c'est le choix de la vie.
    Vive la VIe ! Tous ensembles on le peut !

  32. Rougier Patrick dit :

    Bonjour,
    Bravo pour votre énergie et votre lucidité, continuez à bousculer ce PS mou et consensuel. Avec eux c'est vraiment la fin du courage. J'ai voté pour le PS et vraiment, je me sens totalement trahi et dans tous les domaines. Aujourd'hui nous avons la droite décomplexée avec l'UMP d'un coté, et de l'autre la droite honteuse avec le PS. Mais que faut il faire pour que ces gens se réveillent et fassent ce pour quoi ont les a mis au pouvoir.
    Cordialement
    patrick

  33. CARPON Francine dit :

    Je m'étonne que tant de phrases se déversent pour dire que l'ouverture à la concurrence a déjà montré ses limites, et que l'action et la lutte contre devraient prévaloir afin de préserver l'idée de service aux citoyens (se déplacer librement au moins dans cette Europe), puis aux voyageurs que nous sommes tous. Et que nous ne perdions pas tout ce temps en discussions. Où est l'idée de service public (je me trompe ou suis je en retard d'une longueur?) Même combat que pour Good Year. On empêche de vivre, on étouffe, et ensuite on dit que ça ne fonctionne plus. et qu'il faut "liquider". C'est la lutte qui l'emportera toujours, plus que les discours ou belles paroles.

  34. william dit :

    Le PdG a enfin son alter égo en Belgique, d’où je vous laisse ce petit mot, tant je suis envahi par un sentiment que ma raison m'interdit de contenir pour moi seul. Bernard Wesphael, président du Mouvement de Gauche belge et poulain de J-L Mélenchon, vient de déclarer la guerre à Mittal le patron voyou de la sidérurgie. Suite à la fermeture du site d'ArcelorMittal à Liège, Bernard a communiqué à la presse une note intitulée "Nous avons les moyens d'exproprier Mittal" !
    Député au parlement Wallon (oui, mon pays est un pays très compliqué...), Bernard Wesphael assure: "Nous avons les outils juridiques pour exproprier Mittal immédiatement, pour cause d'utilité publique. Nous pouvons sauver le bassin sidérurgique wallon". Le MG (l'équivalent belge du PdG), associé à divers partis de gauche de la "Grande région", soit le Front de gauche (Lorraine française), Die Linke (Sarre, en Allemagne), Déi Lénk (grand-Duché de Luxembourg), dénonce "un hold-up des finances publiques par Mittal" ! Mittal se serait rendu coupable de nombreuses infractions au niveau fiscal ou en termes de quotas d'émission de CO2. Il a notamment obtenu l'équivalent de 100 millions d'euros de quotas de CO2 gratuitement en 2006. "Il n'a pas tout utilisé, il en a revendu, dégageant ainsi des bénéfices !". Francis Bismans, membre du Comité fédéral du MG, a ajouté qu'ArcelorMittal avait gagné de l'argent via sa succursale, ArcelorMittal Finance and Service Belgium SA, une société qui est en quelque sorte la banque interne du groupe, basée à Bruxelles depuis juillet 2006. Ses seuls actifs sont les créances des filiales d'ArcelorMittal. Entre 2008 et 2011, on constate que ses bénéfices avant impôts s'élèvent à plus d'1,2 milliard d'euros chaque année. Mais Mittal n'a quasi pas payé d'impôts sur ces bénéfices, notamment en raison du système des intérêts notionnels (mécanisme belge pour faire des cadeaux fiscaux aux entreprises). En 2009, Mittal a même retouché 494.000 euros ! En tout, plus de 6 milliards d'euros de bénéfices n'ont pas été taxés". Vous voyez chers camarades français, votre combat fait de nombreux émules. Ne manquez pas d'apporter votre soutien au petit parti de gauche belge qui débute. C'est ici : http://www.lemg.be/ No Pasaran. Que se vayan todos !

  35. Menjine dit :

    Je trouve que les choses sont allées terriblement vite dans l'affaire Good-year. Quand le trente Janvier ce billet est paru vous nous avez donné des munitions, du biscuit pour pouvoir argumenter, les décisions de la direction étaient au futur, aujourd'hui elles sont au passé. Mais ce qui est vraiment flippant c'est que l'assaut est donné. La lutte de classe est dans une énorme bataille : calomnies, campagne idéologique violente pour "faire passer l'accord" signé à Wagram. Tout est dans tout, depuis trois jours. On rapproche des faits, on les travestit. Si Amiens -Nord est dans cette situation c'est la faute aux syndicats, qui ont emmenés les travailleurs dans cette impasse, et s'ils sont dans cette impasse c'est qu'ils ne sont pas accommodants, trop "dogmatiques", trop "idéologues". Ils auraient du anticiper, faire de la pédagogie, faire comprendre à ces benêts de travailleurs qu'il fallait faire des sacrifice pour conserver son travail,octroyé si gentiment par les actionnaires et le patronat, ils nous "donnent" du boulot, nous on fait rien que râler !
    Depuis trois jours c'est le délire et le matraquage, pendant cinq ans ou six ans, alors que la vérité est que les gars ont fait reculer le patronat à Amiens, honneur à eux,qu'ils ont réussi à défendre l'emploi, leur région,qu'ils se trouvent dans une situation catastrophique à cause de la vision financière et austéritaire des "élites" autoproclamées et en plus il faudrait qu'ils aillent à confesse: "c'est not'faute,not'très grande faute on le fera plus!" Vite la flexibilité, accord de Wagram tu vas nous sauver!
    Coup de pied de l'âne : Chérèque grande âme et petite courroie de transmission des "socialistes" de la concurrence non faussée s'en prend à la CGT, Montebourg le fougueux aux croissants du matin appelle au ralliement et à la soumission.
    C'est vraiment incroyable, dès qu'on ouvre la radio, sans parler du C dans l'air d'hier on se croirait à une réunion de philanthopes voulant protéger le bon peuple de lui-même, et on agresse toutes les forces vives du travail sous couvert de consensus C'est un moment gravissime, nous sommes en fait dans une attaque frontale contre les ouvriers, contre les fonctionnaires, contre le service public, contre la République. Oui! à nos postes de combats camarades!

  36. MB 38 dit :

    Je suis fille, belle fille, soeur de cheminots et je connais très bien le problème, et j'ai eu le temps de voir au fil des ans la dégradation de la SNCF, et Jean Luc Mélanchon tire la sonnette d'alarme et je le remercie. Il n'est pas normal de subir depuis plusieurs semaines le mariage pour tous, matraquage qui n'a qu'un seul but nous faire oublier ce que ce gouvernement nous prépare, je ne suis pas contre mais il y a des gens qui se battent pour leurs emplois, c'est plus une priorité que le mariage pour tous.
    Un exemple mercredi 23, le président du conseil Général a offert aux associations le spectacle gratuit de Patrick Sébastien. A 20h30 arrivée de Me Hollande sur la scène, à mes pieds 3 personnes de couleur acroupies, ils se sont dressées comme des pantins en criant "Merci Monsieur le président pour le Mali". La ficellle était trop grosse. On a essayé de nous prendre pour des idiots. M. Hollande venait de prendre une claque à la maison de la culture de Grenoble et il venait chercher du réconfort.
    Nous subissons des Socialistes dans la région une violence verbale contre le Frond de gauche jamais entendue, celà promet pour les municipales alors qu'il reste encore 14 mois. Nous existons il faut se battre, rien n'est acquis sans combats, croyez moi à 72 ans j'en ai vu et je suis toujours aussi combative, il ne faut pas baisser les bras.
    Merci à ce blog qui nous permet de suivre l'actualité, je le consulte chaque jour. A bientôt

  37. flandin dit :

    Merci pour tout ce que ton blog apporte d’éclaircissements. Tu es convaincu de la duplicité de ce gouvernement dit "de gauche", hélas le PG ne le dénonce pas nettement dans ses tracts et affiches, il est temps de nous démarquer totalement de ces renégats. Merci.

  38. naif dit :

    Diogene dit à 22h22
    "Si tu te demandes a quoi servent les syndicats, demandes toi aussi comment tu peut (encore ?) te soigner, prendre ta retraite et accessoirement des congés payes etc. Ce n'est pas venu tout seul, il a fallu que les anciens se battent, durement."

    Et bien, les anciens nous ont bien mis dans la M**** ! A force de réclamer tout et n'importe quoi, voilà où on en est. Comme si les travailleurs avaient besoin de tout ça ! Ce qu'ils veulent c'est travailler. J'en connais qui n'ont jamais rien demandé, qui n'ont jamais fait une grève, jamais demandé une augmentation de salaire, par dignité et aussi parce qu'il avaient compris que les entreprises ne s'en relèveraient pas. C'est à cause d'eux (les syndicats) qu'on a inventé l'actionnariat, bla, bla,... Quand va t-on mettre tous ces syndicalistes fainéants et planqués à la porte. Heu ce n'est pas moi qui m'exprime. Ce sont quelques commentaires relevés ici et là dans le journal "Libération" à propos des luttes à Goodyear et PSA. J'en ai jamais vu de cet acabit dans "l'Humanité". On a les lecteurs qu'on mérite. Ces mêmes lecteurs qui partent en vacances, préfèrent les primes pour ne jamais parler de leur salaires, qui prennent leur RTT le vendredi et parfois le jeudi, qui ne veulent pas faire l'avance à la pharmacie, qui critiquent le prix d'une consultation chez le médecin et donnent le double à leur coiffeur et ne sont même pas remboursé, paient trop d'impôts etc.

  39. Donato Di Cesare dit :

    Merci à Jean-Luc et à vous tous de nous éclairer, nous faire lire et surtout, nous faire comprendre la situation sous un angle différent de celui des "chiens de gardes".
    Je recommande, à ceux qui n'ont pas vu l'émission "Infiltrés" sur France 2: pôle emploi, mission impossible. Après cette émission, je me dis que Sarko a vraiment pillé la France et que l'on est pas au bout de nos surprises.
    Vite la VI° République !

  40. Michel Berdagué dit :

    @jean marc en 101
    La situation de notre présence et confiance FdG doit être très variable car pour la capitale dans 4 arrondissements regroupés nous étions une quarantaine au tout début et la dernière 9 ! Une explication avec des éléments multiples devrait être analysée. Après la grande manifestation du 30 septembre 2012 il y a eu comme un grand flottement alors que le militantisme était aux postes de combat et s'attendait à recevoir des renforts, à une réunion de début novembre la préparation de la manif du 24 et même le contre projet du budget du PG n'ont pas été à l'ordre du jour par contre des discussions interminables sur les positions du PC à l'AN. Après avoir signifié l'importance des ces travaux militants je suis parti de ces réunions stériles. Puis ce mariage là le bouquet ! Et ce jour la gueule de bois. C'est pour cela que le bonheur et la joie de ce jeudi 31 pour la SNCF avec les camarades CGT en lutte et en masse devant l'AN, le mardi devant la Banque de France avec le personnel en grève et déterminé pour empêcher le casse ultra-libéral de la Banque de notre pays, et le jour même devant Virgin aux Champs avec les ouvriers PSA, les salariés Sanofi, Candia soutenant la grève avec tous nos responsables FdG et au delà Olivier et Poutou et Natalie puis nous sommes allés ensemble rejoindre à Varennes les licenc'elles. Ces mobilisations sont d'une importance capitale pour se reconnaître et envisager des actions futures et gagnantes. Beaucoup disent ici que c'est incroyable, ils sont passés à la vitesse supérieure le patronat et les finances mafieuses, normal, mais ce qui pose un gros problème c'est, pas étonnant, les accompagnateurs de ces casses les syndicats collabos et ce gouvernement complice. Pour nous c'est simple la lutte victorieuse, c'est-à-dire de se prendre en charge et en révolution citoyenne passer en grandes offensives. Alors les élections municipales ? Pour moi c'est presque un détour ou une façon de se détourner des luttes de 2013, bien sûr que nous pouvons projeter si ensemble tout le FdG ainsi que les LO, POI, NPA et autres fassent des listes communes pour passer devant les oui-ouistes du TSCG, car le budget communal est impacté par cette Europe réactionnaire et des régions entières, là ce serait une excellente réplique pour être en tête dans des villes et tenir des bases pour les élections européennes avec Jean-Luc Mélenchon et Patrick Le Hyarric, victoire du FdG.

  41. ouionpeut dit :

    @Naif 140
    Bien vu, bien écrit, succulente intervention ! Je connais les mêmes, loupe à la main pour vérifier le montant de leurs remboursements sécu.
    Je ne sais pas si beaucoup d'entre-vous l'espèrent, mais je fais le voeu d'une grève générale longue et dure. Suis prête à participer financièrement, comme je l'ai fait récemment pour ceux d'Aulnay (et je n'étais pas la seule, heureusement). Retraitée, pas partie en vacances et plus de coiffeur depuis.... !
    Amitiés à tous ceux qui ne laissent pas faire.

  42. DELHAY Jacques dit :

    Comme représentant de ma profession (transport fluvial), je participe à Bruxelles à des réunions d'un "groupe d'experts" auprès de la Commission des transports (Slim Kallas) qui a charge de déposer des propositions sur les mesures à prendre en matière de "verdissement de la flotte fluviale européenne". Quels dispositifs faut t'il prévoir pour rendre les moteurs propres ? Ayant pris ce dossier en cours de route, j'ai été consterné de constater que les conclusions s'orientaient essentiellement vers le développement du Routier, avec une argumentation mensongère en de nombreux cas pour promouvoir le lobby routier.
    Y a t'il possibilité d'avoir contact avec un ou des responsables qui gravitent autour des dossiers transport à l'Europe ? J'ai besoin d'aide pour comprendre certains mécanismes et tenter d'être efficace.

  43. Sophie Clerc dit :

    Quiconque prétend abaisser les salaires de 30% ne peut avoir qu'un seul but : rétablir l'esclavage, priver les salariés de toute liberté. Affaiblir dramatiquement le pouvoir d'achat, démolir les acquis, priver la population de toute défense..
    Qui tire les ficelles? Un milieu qui n'a pas intérêt à la liberté de la population - quelques grands malfaisants au large sourire ou très discrets, c'est selon, connus ou inconnus (plus vraisemblablement inconnus) - qui utilise toutes les ficelles, notamment de la finance mais aussi des législations, pour soumettre les gens à sa volonté et accroître démesurément sa propre puissance. La société allait de mieux en mieux, les acquis sociaux étaient de plus en plus solides, cela ne convient pas. Ce qu'il faut, ce sont de pauvres esclaves taillables et corvéables à merci.
    C'est le type de société que ces bandits sont en train de mettre en place. Et c'est l'heure, il est minuit moins une, de le dénoncer, ce que fait le FdG.
    Il y va de la survie du monde civilisé, et l'urgence est claire. Il faut absolument identifier ces malfaisants et les dénoncer publiquement. C'est la seule chose qu'ils craignent, et c'est la seule contre-attaque efficace possible.

  44. Jean-Luc 37 dit :

    Merci pour ton message Jean-Luc et l'explication fluide, sobre, mais qui a le mérite d'aller au but sans fioritures comme d'habitude.
    Je me demande tout de même comment nous pouvons supporter autant de cynisme, de saccages, de destructions d'emploi et de vies (surtout que ceux/celles qui trinquent ne font pas partie des hautes sphères de nos chères catégories sociales ; ce ne sera jamais que ce petit peuple qui souffrira).
    Au fond de moi je me demande jusqu'où notre résistance à ces destructions planifiées de territoires, de vies, d'espoirs en un avenir meilleur, saura rester dans les limites de l'intelligence humaine, je m'explique. Au-delà de notre capacité à subir et rester dignes malgré ce nihilisme économique, ce totalitarisme de propriétaires sur l'outil de production, cette rapacité toujours revendiquée au nom de l'efficacité et du culte de l'entrepreneur, je me pose donc la question de la résistance à l'usage de la violence. Et oui, notre propre capacité "élastique" à subir l'injustice est systématiquement mise à l'épreuve, notre humanité est niée car nous sommes réduits à n'être que des accessoires de mise en oeuvre de l'outil de production. Il est indéniable que nous vivons dans une société de consommation absurde et stérile, la logique du temps est une révolution permanente et nous sommes tenus de nous y conformer au nom de l'efficacité et du modernisme. Nous devrions penser à faire le procès du progrès et des croyances absurdes.
    Il est des petits riens que sont ces accumulations de rancoeur et d'esprit de résistance à une gestion programmée du saccage de nos vies qui aboutirons un jour à ce que la frontière métaphysique du respect du corps de l'autre saute et viendront la violence, la destruction et la guerre civile. Je me dis qu'un jour, à la place de se suicider pour satisfaire à la connerie des objectifs absurdes d'un manager cynique (comme je déteste ce mot), le salarié, pardon, le collaborateur projettera sa violence interne sur la source de son malheur et commettra l'irréparable. Et il sera trop tard comme d'habitude. Je me demande comment tous ces salariés jetés à la poubelle sauront résister encore à la logique de l'usage de la violence contre ceux qui ne les considèrent plus que comme des objets juste capables de produire de la valeur et non pas comme entités humaines et sociables.

  45. Julia dit :

    je suis très étonnée de ne pas recevoir un message (même automatique) qui indiquerait que mon commentaire est hors sujet et n'ai pas publié.
    En effet, je pensais que parler de la sauvegarde des formations technologiques et de la qualification dans une Région comme celle de la Haute Normandie pouvait être une info pertinente pour l'emploi des jeunes dans l'industrie alors que le chômage bat son plein par ici.

    [Edit webmestre : Une fois passé votre étonnement, je vous invite à considérer que si il était permis à chacun-e de parler de ce qui lui semble pertinent sans avoir à se soucier des thèmes abordés par Jean-Luc Mélenchon dans son billet, la fonction ne s’appellerait pas "laisser un commentaire" mais "parlez de ce qui vous semble pertinent". Or, vous observerez avec moi que ce n'est pas le cas.]

  46. tianes dit :

    Mariage ou union civile pour tous? Je n'aime pas du tout ce bras de fer mené par le gouvernement pour imposer le mariage dit pour tous. L'affaire est trop politisée. J'aurais préféré une union civile qui détrône le pacs et promeuve des droits des conjoints en matière de succession et autres. Ce qui ne touchait pas au mariage mais aurait fini par le rendre caduque ce qui aurait été plus progressiste. Des amendements de la loi sur l'adoption aurait alors été faits. Ex: tout couple uni civilement peut adopter conjointement un enfant. Le partenaire uni à un parent peut adopter l'enfant de l'autre. D'autre part ce mariage pour tous n'est pas le même suivant le genre des parents: pour les homos, que fait on de la présomption de paternité ? Rien. Alors ce n'est pas le même mariage.

  47. Jean-Luc T dit :

    Je m'étonne, il n'y a que 3220 signatures pour l'amnistie des syndicalistes. C'est très peu en regard des visites importantes sur ce blog. Certains ne veulent pas signer, ont peur?

  48. jean luc dit :

    A propos des médiacrates, lire le décryptage des conséquences de la démission des médias face au FN à partir de l'exemple du déculottage de Gollnish au conseil régional, ou comment les médias nous font penser la réalité au travers du prisme des déclarations du FN.

  49. Genialle dit :

    Suis d'accord avec toi J.Luc T. C'est très très peu ces signatures. Quand j'ai signé, il y a trois jours, il y en avait 650. Alors bougez vous un peu, faites suivre chez vos ami-e-s. Il vous faut le site, le voila, mais signez signez. Quelle solidarité, c'est fou.
    Merci a William de Belgique qui nous a apporté ces nouvelles de ce Mouvement de Gauche Belge. Plaisir. Et beaux drapeaux.
    Courage à tous et merci.

  50. sebidf dit :

    Le commentaire 145 est excellent tant les bonnes choses sont dites. "Ils" ont déclaré la guerre au peuple et lorsque ce peuple tente de voter pour un changement, la déception est immense. Ce PS élu (enfin ces élus pas la base), ces syndicats qui signent avec les bourreaux et critiquent ceux qui résistent ne font rien pour nous donc ils sont contre le peuple, ils sont vendus pour des places, des salaires bien supérieurs à la moyenne (voir la situation actuelle de l'ancien résistant de la CFDT), dénonçons-les, car ils nous écrabouilleront avec leurs petits sourires narquois. L'exemple du renoncement est pour moi Mr Montebourg qui en novembre 2011 en appelait à la démondialisation et maintenant? Un poste de ministre et il a renoncé à tout! Point. Il n'y a plus rien à attendre de ces élus. Ils (car ils se cachent les lâches) sont bien plus conscients que beaucoup du fond du problème, la surpopulation terrestre, responsable de l'accroissement de toutes les nuisances (les voitures sont certes plus propres mais comme il y a plus de consommateurs, résultat zéro par exemple) et ils feront tout pour ne plus partager le peu (ressources naturelles) qui reste à partager par cupidité. Et ils sont aidés. Médias et politiques à tous les niveaux (national, européen), politiques qui jeunes ont été bercés et formés au TINA et au néolibéralisme. Ils ne changeront pas. Donc oui, avant que l'irréparable ne se produise comme c'est si justement écrit dans le post 146, il faut dénoncer (l'argent il y en a jamais eu autant dans ce monde!), attaquer et lancer cette grève générale ou s'affronteront les résistants et les autres collaborateurs (passifs ou actifs). Que le peuple se réveille, que diable! Et que nous passions à la VIème et vite, car il y a urgence.


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