26déc 12

Pensées inaudibles

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A propos des vociférations d’Harlem Désir.

Communiqué de Jean-Luc Mélenchon, Député européen

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J’appelle Harlem Désir à la retenue. Les invectives du Premier secrétaire contre le clip du PCF-Front De Gauche expriment une exigence de soumission et de censure totalement inacceptable. Il n’empêche : ce clip présente avec humour le bilan des renoncements gouvernementaux. Au lieu de vociférer il ferait mieux de se demander quelle part de vérité si évidente il contient pour que tout le monde rie de si bon cœur en regardant ce plaisant petit film. Le gouvernement et son nouveau porte-parole feraient bien de cesser de se tromper d’adversaire. Après avoir passé tant de temps en université d’été et banquet à huis clos avec les patrons, après avoir fait voter deux plans d’austérité en six mois ils perdent leur temps en croyant nous intimider ! Nous respectons nos engagements électoraux en nous opposant à cette politique. Il devrait se réjouir que cela soit fait avec humour et drôlerie plutôt que sur le ton arrogant et sectaire avec lequel le PS croit possible de traiter les partis de notre gauche.

Comme entre chien et loup, pénombre et aurore, cette époque de l’année ne vaut pourtant pas trêve aussi forte qu’en août. Mais presque. Pour moi la pause est entrecoupée du plaisir de lire, et d’écrire sans les contraintes ni les harcèlements ordinaires. Réputé mécréant, on me fait peu de souhaits pour cette première fête commerciale et chrétienne de la noël. Mais j’en reçois cependant. Et, parmi ceux-ci, les plus émouvants furent ceux de ces cheminots ou bien ceux des sidérurgistes de Florange qui eurent un instant pour une pensée fraternelle collective avec moi. C’est peu dire que je m’y suis ressourcé comme dans un de ces moments précieux de l’existence.

J’ai réparti mes lignes pour ce passage sur mon blog en deux catégories. Les unes pour saisir au bond ce qui me venait à l’esprit qui pourrait éclairer ou égayer, les autres pour quelque chose de plus méthodiquement mis au point et servir au travail de ceux que cela peut intéresser. Ainsi pourrez-vous aller de confidences plutôt politiques à de la politique plutôt personnelle. Je n’ai pas craint de vous lasser puisque vous avez déjà résisté à tant de longueurs ! Et puis je reste dans l’idée qu’il ne faut pas chercher à plaire quand on pense, même si c’est à haute voix. 

Confidences de vacances

Au menu les Pyrénées-Orientales très fréquentées, le vin mieux compris, un Japonais mal guéri, Miss France et d’autres choses plus ou moins légères à propos de Louis Capet, ci-devant Louis XVI, après qu’il a été capturé dans sa fuite à Varennes.

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couv album resistanceMoi et mes ex-æquo. Entre Noël et jour de l’An je nomadise. A Noël j’ai failli croiser Jean-Marc Ayrault dans les Pyrénées-Orientales où j’ai de la famille et des tombes. Et au Nouvel An ? Vais-je croiser mon ex-æquo en sympathie spontanément déclarée par les sondés de BVA ? Ça vient de sortir. BVA a sondé sur la sympathie que ressentent les Français pour les personnages notoires. Mais au lieu de suggérer des noms il a été laissé libre cours à l’expression spontanée des sondés. J’y suis classé vingtième et j’ai des ex-æquo. De quel ex-æquo suis-je en train de parler ? De Jamel Debbouze, bien sûr. Mais j’ai encore un autre ex-aequo, figurez-vous à cette vingtième place du classement ! Mais je n’ose pas croire qu’il puisse me croiser dans le Loiret où je dois aussi cantonner. Devinez « c’est qui c’est » ? François Hollande, les amis ! Mais oui ! Le chef de l’Etat a autant de gens qui le trouvent spontanément aussi sympathique que moi ou Debbouze ! Trop fort le gars ! Mais c’est vrai que moi, je suis « inaudible » comme dit « Libération » ! Dommage qu’il n’y ait pas un seul journaliste de « Libération » dans la liste des journalistes cités spontanément par les gens pour exprimer leur sympathie. Ils gagneraient à être aussi inaudibles que moi. Un conseil peut les aider dans cette direction : moins lécher les pompes des sociaux-libéraux. Ça les rendra discernables.

Valls me devance en sympathie spontanément avouée dans ce classement. C’est le seul homme politique avant nous deux, Hollande et moi. Je le cite parce que cet intense fayot de Valls est venu passer quelque jours en compagnie de son pendu, qu’il soutient comme une bonne vieille corde, l’anti-minable actuel premier ministre Jean-Marc Ayrault. Mais oui. Non seulement Ayrault, mais aussi Valls dans les montagnes des Pyrénées-Orientales. Comme un rom, je quitte les lieux sans bruit et avec mon peu de bagage. C’était prévu. De toute façon parmi les sondés de gauche, Valls ne me dépasse pas. Au contraire. Nous sommes ex-aequo parmi ceux dont on espère qu’ils jouent un rôle plus important à l’avenir. Ah ! Ah ! Voilà qui devrait rendre nerveux mon autre ex-aequo. Je suis arrivé sur un soleil couchant plein de feu derrière le Canigou, je repars devant une montagne glacée qui luit comme une lame sur le ciel. A l’aéroport on me fouille et on me palpe des pieds à la tête. Il est tout à fait clair que j’ai une tête de député suspect et que je pourrais bien avoir emmené une bombe pour faire sauter l’avion dans lequel je monte. 

Je plaisante mais mes lectures sont sérieuses. Je mijote en effet un travail d’écriture sur la révolution citoyenne. Pour cela je fouille, entre autre chose, dans les petits hasards à grandes conséquences de l’histoire. Je viens de me brancher sur un livre de Mona Ozouf : « Varennes, la mort de la royauté ». D’accord le livre date de 2006. Mais ça cale bien. De toute façon je me suis lancé en alternance sur un travail de Claude Mazauric : « L’histoire de la pensée marxiste et la révolution française » dont j’ai bien besoin pour baliser ce que j’ai à écrire. Claude, en personne, m’a offert ce livre en juin 2009, après mon élection comme député européen. L’été 2011 j’ai croisé une nouvelle fois Claude à l’université du PCF où j’étais invité. Je lui dis : « Claude, je réalise que je suis séparé par des gouffres de temps avec certains livres que j’ai lu il y a maintenant si longtemps ! Que faire ? » Réponse de Claude, pleine d’humour tranquille : « Relire ! ». Autour de moi, nous le considérons tous comme notre brise-glace de la pensée à propos de ce bing bang de l’ère moderne qu’est la grande révolution de 1789. Un grand honneur pour mes amis Laurent Maffeïs et Alexis Corbière a été de recevoir de lui une préface pour leur best-seller militant : « Robespierre, reviens ! ». Ça se lit comme on mange une mousse au chocolat. Suave.

Déguster sans peur notre vin à Noël ? Oui, on peut. Les grands esprits de la Commission européenne ont renoncé à une de leurs stupides décisions technocratiques. Ils avaient prévu de libéraliser le droit de planter de la vigne autant qu’on veut, là où on veut, quand on veut. Une trouvaille à la mesure des extra-terrestres de Bruxelles qui boivent du coca et pensent que celui-ci se fait en pressant n’importe quelle patate. Peu importe la vigne, meugle la Commission, pourvu qu’on ait le vin ! La suppression des quotas de « droits à plantations » une idée, si l’on ose dire, signée « aux têtes d’œufs réunies ». Les mêmes technocrates avaient aussi inventé d’autoriser la fabrication de vin rosé en mélangeant du vin rouge avec du vin blanc. Et vous savez pourquoi ? Parce que le rosé étant moins abondant il est plus cher. Donc en écoulant du vin mélangé on fait baisser les prix. Les prix, mes amis ! La valeur suprême de la Commission européenne, de la Banque centrale et de tout leur saint-frusquin inhumain. Les mêmes ont également autorisé de sucrer le vin et d’y mettre des copeaux de bois pour obtenir un bon goût universel de « terroir » (les copeaux) dans la norme de la civilisation Disney (le sucre abondant). Autrefois on vous coupait les mains pour moins que ça !

Shinzo Abe, absurde nationaliste japonais, devient le premier ministre de son pays. Comme beaucoup de pays et régions qui n’ont pas été dénazifié après la défaite de l’Axe, la société japonaise n’est pas bien guérie de ses abominations en Asie. On se souvient qu’en Autriche, réputée victime de l’Anschluss, l’extrême-droite est arrivée jusqu’à une coalition au pouvoir. La peur des communistes fit en effet maintenir n’importe quel montage politique pour éviter de créer un vide qui leur soit propice. Ainsi le criminel de guerre Hiro Hito fut maintenu empereur du Japon et mourut dans son lit. C’était bien assez que les communistes aient eu la Chine ! Dès lors à intervalle régulier des nostalgiques comme ce nouveau premier ministre vont rendre hommage au mémorial des autres militaires criminels de guerre japonais. Bien sûr, l’énergumène a déjà prononcé des paroles offensantes pour la Chine. Bien sûr, la classe médiatico-politique liée aux Etats-Unis d’Amérique lui a déjà trouvé des circonstances atténuantes. Elle va bientôt jubiler à mesure que cet homme haussera le ton et menacera son grand voisin. Attendez-vous à une recrudescence des « inquiétudes » du journal « Le Monde » à propos du budget militaire de la Chine, et autres arguments de justification des provocations gouvernementales japonaises sur les îles disputées à la Chine. Le militarisme japonais va connaître de nouveaux beaux jours. Il est autrement plus efficace pour les ennemis de la Chine que les hypocrites pantomimes du Dalaï Lama et ses incroyables consignes de suicide. Quant à nous, n’oublions pas que le Japon c’est aussi une masse de gens qui continuent à lutter contre le nationalisme ahuri de leurs compatriotes. Et quand on pensera au fait que les Japonais ont pu élire un parti qui recommande la reprise du nucléaire, même après Fukushima et Nagasaki, on se souviendra aussi des autres, ceux qui continuent à manifester et protester. Là-bas comme partout deux camps. Pour l’instant nous sommes battus. Pour l’instant.

Et Miss France dans tout ça ? Vous y pensez-vous à Miss France ? Il paraît que moi j’ai une doctrine sur le sujet. Dans mon bilan de l’année, qu’il faudra bien faire le clavier sous les doigts, je vais faire une place particulière à la campagne de diabolisation dont j’ai fait l’objet. Sans trêve ni pause, à tout propos et hors de propos, les mêmes qui ont trouvé toutes les circonstances atténuantes à Marine Le Pen, en fonction du fait sans doute qu’elle s’en prend aux musulmans, me traînent copieusement dans la boue au motif que je ne m’occupe pas de la religion de mes compatriotes. Comment pourrais-je l’oublier un seul jour. L’exercice me rattrape à chaque revue de presse. Aujourd’hui voici Bruno Roger-Petit qui m’implique dans la polémique qu’il soulève à propos de l’attitude d’Audrey Pulvar et Clémentine Autain devant Miss France sur un plateau de télé. J’aime bien Roger-Petit notamment parce qu’il ne pousse pas l’esprit de secte et le corporatisme jusqu’à ménager les plus grosses bévues de Jean–Michel Aphatie. Il lui a dit son fait assez de fois pour que je repère en lui à la fois le type de droite mais aussi le gars qui n’a pas peur d’assumer ses hostilités. Une variété assez rare au royaume sournois des médiacrâtes. J’avais noté aussi qu’il ne me ménageait guère. Soit. C’est dans l’ordre des camps. Mais pourquoi me mettre à contribution pour flétrir les femmes qui n’aiment pas le concours de Miss France ? C’est pourtant ce qu’il fait dans une chronique saignante d’une hilarante mauvaise foi et me vaut une alerte de mon moteur de recherche. Ce qui m’a fait sourire c’est le magnifique tuyau de poêle : Clémentine Autain est mélenchoniste donc chaviste et donc Chavez n’aime pas le peuple qui lui aime Miss France que n’aime pas Clémentine Autain qui est mélenchoniste donc chaviste… Admirable trouvaille. Il y a cependant une face sombre à cette histoire, c’est l’idée que cet aristo se fait du peuple. On se croirait à « Libération ». Ceux-là savent que le peuple « rêve d’avoir le Pen pour grand-père ». Bruno Roger-Petit lui sait que le peuple aime Miss France et le concours qui la désigne dans ce rôle si valorisant d’idiote à visage humain. Ce serait du mépris de classe dit-il. Attention ! Soulignons la gravité de notre cas : un mépris dans « une conception un rien stalinienne ou chaviste (donc melenchoniste ?) ». En effet Bruno Roger-Petit estime que Clémentine Autain défend « en creux » l’idée suivante : « Des miss d’accord mais à condition d’être les ambassadrices du petit père des peuples ». Mon cher, je voudrais vous informer que les champignons sur la bûche de Noël se mangent. On ne les fume pas !

Quand Louis XVI a été ramené à Paris après sa tentative de fuite en Belgique, sur le chemin du retour, il a pu voir la population mobilisée en masse, tout le long du trajet, depuis Varennes. Paysans, ouvriers, bourgeois des villes et notables des bourgs, une marée humaine piétinant parfois des heures sur place, souvent armée de bâtons, piques, fourches, branches. Pour un traître prêt à l’aider pour s’enfuir de nouveau, mille et mille patriotes qui le surveillent et l’accablent de leur silence. Chaque épisode de cette lamentable équipée l’a confronté à la réalité de la révolution dans la profondeur du pays. Une réalité populaire, audacieuse, sérieusement ancrée et construite dans tous les esprits. Une fois revenu à l’intérieur des Tuileries sous bonne garde et à deux doigts de se faire écharper dans les derniers mètres, il lâchera ensuite une confidence au douteux La Fayette qui était censé le garder : « Je vous dirai franchement que jusqu’à ces derniers temps j’avais cru être dans un tourbillon de gens de votre opinion dont vous m’entouriez, mais que ce n’était pas l’opinion de la France ; j’ai bien reconnu dans ce voyage que je m’étais trompé et que c’est là l’opinion générale. » Ce n’est donc pas d’aujourd’hui que les puissants à mine placides sont en fait, derrière leurs grands airs, tellement « citrouille confuse » comme on l’a dit de ce Louis Capet là. Mais les faits, et le peuple, les rattrapent toujours. J’ai donc quitté les Pyrénées le cœur tranquille. Ayrault finira bien par rentrer à Matignon.

La crise comme stratégie.

Plus personne n’y fait attention et le niveau de l’information donné par les médias sur ce sujet est passé depuis longtemps sous la ligne de flottaison. En tous cas il y a eu un sommet européen les 13 et 14 décembre derniers. J’en ai fait un compte rendu. A présent je veux faire rebondir l’analyse sur une phrase très parlante du communiqué final où l’on apprend que la « crise » n’est pas seulement ce que l’on croit. Elle serait aussi une opportunité davantage qu’une calamité. Attention, lecteur pressé, mon texte est dense ! C’est une mise en en ordre de mes idées que je mets en partage.

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couv régle verteLa faillite du système d’information sur l’activité de l’Union européenne est totale. Sortis des récits et jeux de rôle sur les « sommets de la dernière chance » et autres mises en scène mélo dramatiques, les griots ordinaires de « l’Europe qui nous protège » n’ont rien à dire. Il est impossible de trouver où que ce soit la moindre information documentée, la moindre présentation du contenu des mesures prises chez les habituels médias donneurs de leçon de morale européenne. Ni d’ailleurs la moindre curiosité ou investigation, quand la source officielle européenne ne donne pas elle-même une information pré mastiquée sur un sujet. De mon côté j’ai publié mon compte rendu sur ce sujet comme je le fais de toute l’actualité européenne sur mon blog dédié. Je ne recommence donc pas ici  mon compte rendu sur l’ensemble de ce qui s’y est décidé. Mais je veux revenir sur un point suggéré par une lecture attentive de la déclaration finale. Je le fais parce qu’il éclaire la scène du moment que nous vivons d’une façon spéciale.

Ce qui n’a pas facilité l’intérêt pour ce sommet c’est que  les documents n’ont pas été traduits en français.  Aucun ! Ordre du jour, note d’information, tout a été livré en anglais! C’est la règle dorénavant. Sous prétexte d’économie, les parlementaires et les citoyens sont privés du seul moyen de comprendre les enjeux des décisions prises : la traduction. En allant jeter un œil sur le site de la Commission européenne vous pourrez faire le constat du nombre des documents non traduits. Compte tenu des sommes dérisoires qui sont en cause à l’échelle de l’Europe pour ces traductions, j’en déduis que cette attitude est délibérée. Il s’agit de réserver la compréhension de ce qui se passe à ceux qui ont l’usage de la langue des décideurs. D’un autre côté il s’agit aussi de préparer méthodiquement le passage au grand marché unique transatlantique dont la langue de travail unique sera l’anglais. Dans l’immédiat, ce confinement permet aux médias euro-béats d’en rester à des récits de surface sans risquer d’être mis en cause par un contact direct du public avec les textes réels. Dans ce qui s’est dit il y a en effet matière à dire davantage que les comptes rendus de circonstances ont fait. Notez que ces mots ne valent pas pour autant quitus de ma part sur ce que ces comptes rendus ont rapporté à la connaissance du grand public. En effet, qu’il s’agisse de « l’aide à la Grèce », du fameux « nouveau » contrôle bancaire dont l’anti-minable Ayrault s’est fait de si vibrants gargarismes, et ainsi de suite, tout a été une fois de plus du recopiage manipulateur de la parole officielle, sans imagination ni curiosité, mâtiné par-ci par-là de rumeurs organisées par les attachés de presse des eurocrâtes. Encore une fois, sur ces sujets je vous renvoie à mon compte rendu car il vous permettra d’en prendre la mesure.

Mais dans le texte de clôture de ce sommet, comme je l’ai dit, quelques lignes m’ont frappé. Je les analyse comme un aveu tellement frappant ! Voyez ces lignes. Elles méritent d’être traduites intégralement. Elles expriment davantage que le  cynisme ou l’aveuglement idéologique ordinaire des commissaires européens. Lisez lentement : « La crise économique et financière que traverse l'Union européenne a été un catalyseur pour mettre en place des changements profonds. Son impact est visible dans la restructuration profonde de nos économies, qui a actuellement lieu. Ce processus est perturbateur, politiquement stimulant et socialement difficile – mais il est nécessaire pour jeter les bases de la croissance future et de la compétitivité qui devra être intelligente, durable et inclusive. » Ce texte dit, en fait, que la crise est en réalité une stratégie d’action et non pas seulement une difficulté qui s’impose de l’extérieur. Je pense que cela jette sur la situation un jour nouveau. Par la « crise », délibérément, les eurocrates sont en train de faire naître consciemment et méthodiquement un ordre nouveau. C’est la stratégie du choc décrite par Naomi Klein. Attention : vu sous cet angle ce serait une erreur de dissocier l’objectif et les moyens. La politique d’austérité et les moyens autoritaires destinés à les imposer en Grèce, par exemple, forment un tout. Je voudrai qu’on ne l’oublie jamais du moins ici parmi les lecteurs qui viennent me lire dans le but de s’instruire et de compléter leur propre analyse de la période historique que nous vivons.

Donc je veux revenir sur ce point précis de la « crise » comme moyen d’action des dominants. J’ai déjà évoqué dans ma conférence à Londres cette idée de « la crise » en tant que stratégie de réorganisation du rapport de force entre le capital et le travail. Ce point mérite, bien sûr, une entrée en matière pour être compris sans excessive simplification. Le mot « crise », dans le vocabulaire commun, désigne un paroxysme provisoire. On suppose qu’il y aura des soins qui permettront un retour à l’équilibre initial. Pourtant la crise de la dette que nous vivons n’est pas provisoire. Elle implique un mécanisme de fond, structurel, qui forme la trame même du système capitaliste de notre temps. L’endettement et le crédit sont les moyens de masse que le capitalisme a trouvé pour dépasser sa limite interne traditionnelle. Permettez une explication plus approfondie de ce point. Je n’ai pas souvent l’occasion de donner mon analyse sur ce sujet que je crois essentiel. Il me semble que c’est acceptable de votre part, chers lecteurs, dans le cadre d’un texte comme celui-ci, ajouté depuis un séjour de repos dans une note publiée dans le temps de la trêve des confiseurs. Comment « la crise » peut-elle être à la fois une situation inopinée, un incident imprévu du parcours, et une stratégie d’action pour le futur? Je voudrais l’expliquer.

On s’accordera pour dire que c’est bien la dynamique du système financier global qui a conduit à la situation actuelle. Mais a-t-on clairement à l’esprit qu’à présent la masse de la dette est telle qu’il n’y a pas de soin qui puisse ramener à la situation antérieure. Si la dette n’est pas effacée, d’une façon ou d’une autre, le système roulera à l’abîme en entraînant la civilisation humaine. Mais cet effet de système ne peut être réglé par aucun des acteurs du système. De même qu’il n’y a pas de complot pour conduire à cette catastrophe, il n’y a pas d’état-major pour l’empêcher d’avancer vers son terme. Chaque épisode est le résultat d’un effet de système auto-organisé dont la dynamique est spontanée. Le point crucial est que tous les acteurs, les décideurs de toute nature, banquiers, personnages politiques et ainsi de suite, tous sont inclus dans la situation. Ils en sont une composante. Ils gèrent ce qu’ils trouvent en face d’eux du point de vue des intérêts qui dominent la scène et qui sont aussi les leurs en particulier. Cela leur paraît être la seule voie possible, le seul comportement raisonnable. Certes pour eux, la crise est d’abord seulement un dysfonctionnement. Ils estiment donc que leur devoir est de ramener la situation à l’équilibre. Mais ils n’imaginent pas de le faire autrement que du point de vue des normes, usages et exigences du système lui-même. Nos questions, mises en garde et revendications leur paraissent aussi extravagantes que le serait à nos yeux l’attitude d’un conducteur qui ayant un pneu crevé s’en prendrait à l’industrie de l’automobile au lieu de changer de roue pour continuer son parcours.

C’est donc de l’intérieur du cadre qu’il faut comprendre ce fait apparemment paradoxal : « la crise » offre des opportunités d’aller plus loin dans la logique qui a pourtant rendu possible « la crise ». Elle le peut parce que la situation de crise permet des prises d’avantages. Ce résultat nous l’avons sous les yeux. Bien sûr, personne n’a voulu la faillite du système des « subprimes ». Ni celle de la dette publique grecque. Ni l’effondrement de l’immobilier irlandais ou espagnol. Bien sûr que l’instabilité du système financier et la rupture des flux qui le constituent sont dangereux aussi pour les bénéficiaires de ce système. Cependant, tous ces événements ont eu lieu. Peut-être bien que les maîtres de la finance auraient préféré qu’il en soit autrement. Pourtant ce sont leurs décisions et leurs spéculations qui les ont provoquées, parfois de propos délibérés comme en Grèce. Quoiqu’il en soit, leurs regrets s’arrêtent à la porte des profits fabuleux que cette situation leur permet encore de réaliser. Un tel système ne contient aucun élément d’auto-régulation. Tout au contraire. La dérégulation et ses abus de toutes sortes constituent une belle part de marché. Elle forme même une part significative du PIB de nombreux pays qui constituent la toile des paradis fiscaux. Cette expression n’est pas réservée aux contrées exotiques, du type des Iles Caïman, elle concerne le cœur même du système comme on peut le voir avec le rôle de la City et du Royaume-Uni, qui en est un des rouages les plus actifs.

Quelle que soit l’obligation où nous nous trouvons de parler avec des mots qui obscurcissent ce qu’ils désignent davantage qu’ils ne l’éclairent, nous devons nous en tenir aux faits observables. Les apparences de la « crise de la dette » et les politique d’austérité qui sont censé y répondre ne doivent pas nous empêcher de voir ce qui se passe vraiment à la fin. Au-delà des arguments et des raisons mis en avant par chacun. Sinon on ne peut en comprendre la dynamique particulière de la situation d’ensemble. Ni la façon avec laquelle les événements réputés liés à la « crise financière », ou à la « crise écologique », et à la « crise sociale » forment un tout dans la réalité des faits qui surviennent. Le résultat, dis-je, nous l’avons sous les yeux. Alors même que « la crise de la vie quotidienne»  s’approfondit visiblement pour le très grand nombre, pendant ce temps, les profits des très grandes entreprises explosent, la prédation bancaire s’élargit, la part de la rétribution du travail dans la richesse produite diminue, la financiarisation de l’économie s’étend et la part des dividendes par rapport aux investissements augmente. Et la température ambiante du globe monte. Dans ces conditions la suite ne continue pas simplement le présent.

C’est bien parce que les mots nous induisent en erreur qu’il faut utiliser un vocabulaire nouveau pour désigner les évnements. Souvent vous avez vu que j’utilise le mot « bifurcation » pour désigner ce type de situation bien particulier où une modification apparemment très localisée et ponctuelle se produit et fait dévier de sa trajectoire tout le système sans qu’aient changé les éléments qui font sa dynamique. J’en donne souvent une image : ce qui se produit avec un véhicule lancé à toute allure si le chauffeur se fait piquer par une guêpe. J’utilise souvent ce mot pour parler de l’étape qui va se franchir dans le climat lorsque l’impact du changement en cours aura atteint un certain seuil. Ou bien pour désigner ce qui se produira lorsque la Chine passera devant les Etats-Unis. L’image permet de mieux se représenter le mouvement comme un tout qui s’organise d’après ses propres éléments et non comme une interruption momentanée des données qui ont prévalu jusque-là dans le passé récent. La « crise » actuelle est en fait une nouvelle trajectoire, un nouveau moment cohérent et global pour le système dans son ensemble et pour son futur immédiat.

Une autre manière d’entrer dans la compréhension de la réalité que recouvre le mot « crise » est d’en placer les manifestations dans l’histoire pour observer leur incidence. Un regard en grand angle sur le sujet nous apprend d’abord quelque chose. L’instabilité et les « crises » sont consubstantielles au système capitaliste. L’histoire en atteste ! De 1816 à 1929, en plus d’un siècle, il y a eu 14 crises majeures ! Deux d’entre elles se sont réglées par une guerre mondiale. Depuis 1973, en moins de 40 ans, il y a eu déjà 12 crises affectant l’ensemble du système mondial et menaçant de le faire s’effondrer ! Depuis 1992, en 20 ans il y a eu 8 crises ! Ce coup d’œil montre que le rythme de déclenchement de ces crises systémiques s’accélère. D’une façon ou d’une autre, on peut dire que les conditions dans lesquelles se sont dénouées chacune d’entre elles, ont préparé les conditions d’un épisode suivant encore plus violent. Chaque « crise » a augmenté l’instabilité du système dans l’épisode suivant. Cette escalade a fait dire à Jean-Claude Trichet en août 2011, alors gouverneur de la Banque centrale européenne, que la crise actuelle est « la plus grave depuis la seconde guerre mondiale. Cela aurait même pu être la crise la plus grave depuis la première guerre ». Ce n’est pas seulement le moment qu’il faut alors considérer mais la raison pour laquelle il est parvenu à ce point en dépit de l’expérience qui devrait être acquise.

Donc, chaque sortie crise aggrave la violence de la suivante. Entrons davantage dans ce que montre le coup de projecteur. Vu de haut et de loin on peut voir une constante : chaque crise est une crise de surproduction. Cela paraît incompréhensible d’un point de vue du sens commun mais c’est la réalité. Quand tout le monde manque de tout c’est aussi le moment où la capacité de production est la plus élevée. Puis intervient une destruction massive de capital. Guerre, hyper-inflation ou faillites y pourvoient. Puis la reconstitution fournit la dynamique de la phase suivante. Mais, notez un fait peu souvent mentionné dans l’analyse de ce mouvement général : à chaque étape, dans l’histoire réelle, le système a vu l’aire du marché disponible pour l’accumulation du capital se réduire. Et du coup, il lui a fallu pour l’étendre par des moyens de plus en plus artificiels et dangereux. Les deux guerres mondiales ont soustrait au champ du marché toute l’aire de ce que l’on nommait le « camp socialiste », soit le tiers de l’humanité productive et consommatrice. La reconstitution du niveau des forces productives d’avant-guerre dans un espace marchand moindre a contraint à constituer des aires d’accumulation de plus en plus artificielles : économie naine du Moyen-Orient en surcapacité monstrueuse de capitaux, économie d’armement sans objet servant de volant d’entraînement à l’économie productive globale et ainsi de suite. A partir d’août 1971, et la fin de la convertibilité du dollar en or, est née une économie purement financière, sans objet matériel réel, en expansion permanente.

Depuis 1971, la masse monétaire en dollar a augmenté dix fois plus vite que le PIB des USA : la richesse produite réellement a été multipliée par 4 et la masse monétaire par 40 ! C’est ici la base d’une extraordinaire mise en circulation de signes monétaires sans contrepartie réelle. Elle a semblé affranchir le mécanisme de l’accumulation capitaliste de toutes les limites du monde matériel réel. Le crédit et la dette, la marchandisation de tous les compartiments de l’activité humaine et la financiarisation de tous les secteurs sont les bases du système actuel. C’est dans ce cadre que prennent place la situation et les dangers de la situation en Europe.

Une « crise » plus grande est inscrite dans la logique des événements ainsi mis en perspective. Du moins si aucune des conditions initiales du système ne change. L’observation des échanges sur le marché des devises permet de mesurer la hauteur de la falaise de papier qui surplombe l’économie productive réelle et menace de l’engloutir. Les chiffres sont souvent cités. En 1970 les fonds concernés s’élevaient à 20 milliards de dollars par jour. En 1990 à 1 500 milliards de dollars par jour. En 2010 ils atteignaient 4 000 milliards de dollars par jour. Pour comprendre quelle boursouflure sans objet matériel sont ces sommes, il faut les comparer à la valeur des biens réellement échangés. Quand 4000 milliards s’échangent en une journée, pendant ce temps, les biens et services réellement échangés sont de 40 milliards ! Cent fois moins chaque jour ! En 4 jours d'échanges sur le marché des changes, on atteint le montant annuel total du commerce international réel ! Je vais encore faire une comparaison pour bien faire comprendre les ordres de grandeur du monde de signes artificiels dans lequel nous vivons. Quand il circule 4000 milliards, il n’y a que 170 milliards de richesse produite dans le monde ! Il y a donc 23 fois plus de dollars en circulation que de richesse mondiale créée ! Le plus vaste choc que le monde va recevoir est celui de l’ajustement de cette masse de monnaie de singe avec sa contrepartie en biens matériels réels. Cela se produira lorsque les Etats-Unis d’Amérique ne seront plus en tête de l’économie mondiale réelle et que la confiance dans la valeur du dollar sera donc mise en cause par cette situation. Cela est inscrit dans le calendrier.

L’Europe peut donc, à tout moment, recevoir ce choc en plus de celui qu’elle subit. La catastrophe peut être déclenchée fortuitement à tout moment par un incident systémique intervenant n’importe où dans le monde. Et, évidemment, l’Europe peut elle-même déclencher le choc général par un épisode incontrôlé de sa propre instabilité. A chaque pas nous rencontrons l’articulation de ces deux niveaux de la réalité et l’interaction des instabilités structurelles du capitalisme de notre temps. Ainsi, par exemple, quand nous voyons que les Etats-Unis d’Amérique ne peuvent accepter que l’euro soit une monnaie de réserve. En effet l’euro mettrait alors en danger le rôle du dollar comme monnaie de réserve. Mais à l’inverse l’effondrement de l’euro entraînerait aussi tout le système financier mondial dans la catastrophe.

Le texte de la Commission avec lequel j’ai commencé cette longue analyse nous montre que « la crise » a cessé d’être perçue comme un risque par les puissants en Europe et qu’ils la vivent essentiellement comme une opportunité dans une stratégie de réorganisation des sociétés. Le modèle de la stratégie du choc, tel qu’il a été expérimenté sur les pays sortis du Comecon et du « camp socialiste » sert de modèle sur les économies imbibées « d’Etat providence ». C’est pourquoi les eurocrates peuvent continuer à recommander avec insistance les politiques que nous nommons « austéritaires » alors qu’elles semblent être un défi au bon sens ! C’est à ces recommandations qu’est consacré l’essentiel des déclarations de ce sommet. Et cela en dépit de pronostics particulièrement sombres, donnés par les mêmes personnages, sur les souffrances à endurer l’année prochaine, en matière de chômage notamment.

Mais tout ceci contient aussi une mise en garde pour nous aussi. Notre camp ne peut se contenter d’imaginer le futur souhaitable comme une simple reconstruction du monde du passé, désormais idéalisé, celui des « trente glorieuses ». Nous ne pouvons penser l’avenir comme de bons keynésiens à qui il suffirait d’espérer « relancer la croissance » comme le répètent en refrain tous ceux qui continuent de vivre dans l’imaginaire du productivisme. Non seulement pour la raison que tout le monde connaît bien désormais ce qu'il en est des limites de l’écosystème. Non seulement parce que la financiarisation de l’économie ne le permet pas. Mais surtout parce que le productivisme contient une logique d’appel à l’accumulation qui reproduit mécaniquement les mêmes contradictions : il lui faut sans cesse élargir la base des consommateurs et pour cela il lui faut sans cesse tenter de restreindre les coûts de production. Cette logique de la politique de l’offre, quel qu’en soit l’habillage, constitue un modèle de production et d’échange fondamentalement instable. La planification écologique se présente face à cela comme une méthode exactement inverse. Comme politique de la demande, elle a vocation à prévoir la satiété de la société. Comme orientation responsable du futur elle doit éteindre les moteurs de frustration consuméristes qui sont le cœur du modèle publicitaire productiviste. Je suppose que tout le reste du discours sur le modèle alternatif se devine à partir de là sans que je doive en surcharger ce post.

J’ai commencé en montrant comment la « crise » devient une stratégie davantage qu’une nuisance pour la finance. Pour nous il en va tout autrement. Les nuisances de la situation et les résultats de la stratégie de la finance sont intégralement payés par les salariés, qu’ils soient actifs ou au chômage. Misère et insécurité sociale n’ont jamais élevé le niveau de combativité sociale. Mais en même temps, l’idée fait son chemin qu’il faudrait passer à autre chose. C’est sans cesse davantage le cas dans les secteurs de la société qui jusque-là ne regardaient pas de notre côté, parmi les catégories sociales les mieux formées et les plus qualifiées. Les objectifs et les méthodes de la planification écologique forment un horizon de mobilisation autant politique que professionnel. Bien sûr, le phénomène est très loin d’être hégémonique. Mais le mouvement est de ce côté. Car le discrédit des sociaux-libéraux, et l’insupportable bonne conscience routinière de la vieille deuxième gauche type « Nouvel Observateur » ou « Libération », sont devenus de puissants répulsifs ainsi que nous en avons d’innombrables témoignages. Je ne mentionne ces faits que pour les placer dans le contexte. Si la société est conduite au point de blocage que les politiques d’austérité ou d’ajustement structurels ont produit partout ailleurs dans le monde, la société ne songera pas à ce moment-là à se tourner vers les comptables sans imagination du social-libéralisme ou les ethno-libéraux de l’UMP. Cette exclusive s’est déjà maintes fois vérifiée. Pour qu’elle fonctionne vers nous, il est indispensable de n’entrer dans aucune combinaison ou arrangement avec ce vieux monde et son système politique. C’est cela que signifie notre stratégie de l’alternative. Et c’est en cela qu’elle est un recours pour la société. 


215 commentaires à “Pensées inaudibles”
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  1. Balthazar dit :

    Bonne analyse, et qui commence à se généraliser. Frédéric Lordon lui-même avouait, alors qu'il s'attendait à voir la situation exploser, avoir sous-estimé cette capacité intrinsèque du capitalisme et de l'idéologie néolibérale à transformer une situation de crise en opportunité d'approfondir la domination. C'est un coup de fouet pour tous les commentateurs : n'oubliez jamais la stratégie du choc, car la stratégie du choc, elle ne vous oubliera pas.

    Quant à moi, je garde la désagréable impression que l'oligarchie, bien plus que les citoyens, lit et comprends très bien Karl Marx et Naomie Klein...

  2. vm dit :

    Espéranza 9h24
    "Marie Noëlle Lienemann à dit suite au clip du PC qu'il ne fallait pas se moquer car cela ferait monter le FN".

    Il faut absolument dénoncer ce sophisme aux yeux de tous. Non seulement la "gauche" du PS se trompe sur la nature de son propre parti (qui fait une politique de droite est de droite), mais encore elle s'aveugle sur la responsabilité qui en découle. C'est aussi l'attitude de G.Filoche et de M.Dolez, qui se servent du FN comme prétexte pour rejeter sur le Front de Gauche la responsabilité du danger.
    Un parti qui se dit de gauche - et qui malheureusement passe encore pour tel dans une bonne partie de l'opinion -, mais qui pratique une politique de droite, ne peut que faire lui-même le lit de l'extrême-droite. Les républicains et démocrates honnêtes devraient pourtant bien connaître le type de situation et le type de démagogie qui ont porté Mussolini et Hitler au pouvoir. L'argumentation de MN Lienemann et Cie est d'autant plus irresponsable (en admettant même qu'elle soit vraiment sincère) que les grands médias, comme en Grèce, et avec la complicité du pouvoir, préfèrent Le Pen à la vraie gauche, c'est-à-dire au Front de Gauche, et font tout pour soutenir le FN dans l'opinion. C'est là qu'on voit les ravages de toute stratégie qui part des idées toutes faites (et des sentiments tout faits) sur "la crise" et sur les partis existant traditionnellement dans le paysage politique. Si l'on veut penser et assurer un autre avenir pour notre pays que la spirale austéritaire et la course à l'abîme, il faut revoir la distribution des rôles. La gauche, c'est le Non de gauche et les tribunes de 2005 qui l'ont défendu, et le Front de gauche qui en est la suite ; la droite, c'est tout ce qui s'obstine dans l'acceptation des traités "européens", en sachant pourtant bien que partout en Europe ces traités ont fait les choux-gras d'une extrême-droite qui ne prétend défendre le "terroir" que pour mieux l'enchaîner. Notre programme l'Humain d'abord, le contre-budget, les explications sur la planification écologique (assortis éventuellement des lectures indiquées ici et des réflexions des contributeurs) sont plus que jamais, pour la vie et l'action des comités de citoyens, la meilleure arme à l'appui des luttes et contre les faussaires.

  3. Cathar dit :

    @François Dubreuil à 7h37
    (...)une question pratique: Comment font-ils, au Venezuela, pour contrer l'influence de 85% des médias qui sont outrageusement de droite, et qui cumulent 95% de l'audience?

    Très succinctement, pour y avoir vécu un certain temps, mon interprétation: le pouvoir partagé entre centre-droit et centre-gauche aux mains de qui étaient les medias avait atteint un tel niveau d'autisme face à la situation réelle du pays que l'élite politico-médiatique pensait instrumentaliser Chavez (le "macaque", le "métis", le petit officier, etc.) dans leur luttes de clans, puis le "jeter après usage". Sauf que ledit Chavez leur a échappé des mains et a réussi à capter l'intelligence et les coeurs des sans-noms parce qu'il en avait compris les aspirations. Le temps pour les medias de se rendre compte de ce qu'il se passait, Chavez avait instauré un mode de communication direct avec le peuple ("Alo Presidente") à l'écoute directe des revendications et autres doléances, instauré des mécanismes de baisse des prix (l'Armée mise au service du transport de marchandises de première nécessité dans les coins les plus reculés du Venezuela), d'accès aux soins médicaux (médecins cubains dans les zones les plus inaccessibles du pays), de mise en oeuvre de contrôle populaire ("cercles bolivariens"), bref toute initiative qui rendait de plus en plus inaudible le discours dominant des medias car elle répondait aux nécessités urgentes des gens. Mettant à profit son charisme (eh oui!), ses dons d'orateur, son sens de la pédagogie lors d'impressionnantes manifestations de masses, il a permis au peuple vénézuélien de contourner les infos distillées, de s'armer de courage et d'"encercler" idéologiquement la bourgeoisie vénézuélienne dont les imprécations tournaient de plus en plus à vide (voir comment Chavez a ignoré superbement des zones entières de Caracas, là où résident majoritairement les classes "moyennes-hautes" et hautes). Et actuellement c'est au travers de medias populaires et communautaires que le travail de formation et d'information des quartiers et des gens se fait, avec en parallèle la mise en place de structures institutionnelles de pouvoir et contre-pouvoir populaire (las "comunas"). Mais pour mieux suivre je recommande le site suivant.

  4. Jean Jolly dit :

    Jean-Luc écrit :

    " D’un autre côté il s’agit aussi de préparer méthodiquement le passage au grand marché unique transatlantique dont la langue de travail unique sera l’anglais. "

    En effet, la préparation des mentalités est incontournable pour mener à bien un projet de cette envergure. Parfois le hasard fait bien les choses, le deuxième armateur de plaisance US vient de commander, aux chantiers navals STX de Saint-Nazaire, la construction du plus grand paquebot jamais réalisé jusqu’à présent, pour le prix d’un milliard d’euros et qui donnerait dix millions d’heures de travail, livrable mi-2016 puis suivit d’un deuxième bateau. C’est plutôt une bonne nouvelle pour la région nazairienne et pour les chantiers dont les salariés vivotaient du chômage partiel depuis plusieurs mois, cette manne n’est donc pas à refuser.
    Je suis peut être parano mais j’y vois aussi un moyen de pression formidable quand viendra le moment de la propagande, en faveur du grand marché transatlantique, qui tournera en boucle dans les boîtes à décérébrer nommées aussi " télés et radios ", sans oublier la presse écrite. Les chiens de garde de la mafia financière ne manqueront pas de citer cet exemple (et sans doute d’autres à venir) pour faire l’apologie de cette nouvelle union occidentale bénéfique et indispensable pour relancer la croissance et patati et patata. Balancer un ou deux milliards d’investissement pour en récupérer plusieurs centaines est une méthode classique chez la pègre.
    Je n’ai aucune idée de la manière dont va être conclut l’accord final (referenda, décisions des différents parlements européens, décision dictatoriale de la commission européenne, etc…) mais préparer le terrain de la soumission populaire est désormais le modus operandi traditionnellement employé. On ne change pas une équipe qui gagne…beaucoup d’argent.

  5. sylvain dit :

    @103 Cathar
    J'ai lu la page du blog que tu proposes et j'ai retenu ceci: "Depuis 2002, Washington a fait parvenir 100 millions de dollars aux groupes d’opposition du Venezuela et, rien que pour l’élection de 2012, a distribué 40 à 50 millions de dollars. [xi] La population vénézuélienne a surmonté le barrage de propagande des médias qui à 85 % sont privés (et font 95 % d’audience nationale)."
    Pour moi, c'est cela qui est le plus important parce qu'au milieu de la cacophonie incroyable que représentent les discours des médias pratiquement tous hostiles à Chavez, une grande partie des 30 millions de Vénézueliens(à peu près) n'entendent plus! Voilà ce qu'il nous reste à faire: s'aligner sur la démarche de Chavez en faisant preuve de pédagogie au jour le jour. Sauf que nous tombons déjà sur un premier os: 3 millions d'analphabètes en France!

  6. Louis31 dit :

    Bonjour Jean-Luc et merci d’avoir écrit et expliqué ce que je suis sûr, vous aviez compris depuis longtemps, c'est-à-dire que l’oligarchie et toutes les politiques qui l’accompagnent ne vont pas dans le mur ou ne se trompe pas, elles utilisent la « crise » ou plutôt cette « catastrophe » (parmi tant d’autres puisque c’est cyclique - comme l’explique très bien Lucie 21h22) pour faire une prédation généralisée sur les services publics des états et nous reprendre tous les acquis que nos parents et nos grands parents ont gagnés par des luttes.
    Comme je le disais depuis longtemps (voir commentaire du 12 novembre 2011 à 10h00)
    «... Ils sont là pour privatiser tout ce qui a de rentable dans nos services publics, et sécurité sociale, mais avant dégraisser « les mammouths » et faire baisser les salaires, ils ne se trompent pas, tout ça est calculé..
    J’espère que l’on ne va plus lire dans nos commentaires des « ils se trompent « ou « ils vont dans le mur » arrêtez de croire que Hollande, ses ministres et les députés quelque soit leurs partis ne savent pas ce qu’il font.
    Merci encore pour vos textes et explications que je lis toujours avec plaisir.
    Vive la VIè – Vive la VIE

  7. alinber dit :

    Pourquoi qualifier ce qui est actuellement en œuvre de crise, c'est aussi approprié que dire que l'actuel gouvernement est de gauche.
    La crise des subprimes. Jean-Luc tu écris "Bien sûr, personne n’a voulu la faillite du système des « subprimes »." il semblerait pourtant que tout a été pensé dans cet objectif, que l'effet domino, qui s'en est suivi, est lui dépassé les prévisions, peut-être,mais la politique mise en œuvre de sauvetage des banques, s'est transformée en effet d'aubaine permettant d'accélérer la stratégie de domination totale du pouvoir financier. La finalité est débile, mais claire, tout s'approprier et réduire les peuples à l'esclavage. Il serait peut-être temps de faire savoir qui sont les Mario Draghi, Monti et consorts de développer un peu ce qu'on ose encore appeler démocratie. C'est le fascisme qui est aux commandes.

  8. Kerjean dit :

    Cher Jean-Luc Mélenchon,
    les salariés, les salariés, les salariés, les salariés.

    [...]

    [Edit webmestre : Votre commentaire n'est peut-être pas dénué d'intérêt, mais avant de le voir publié, il faudra sérieusement nettoyer les grossièretés et autres familiarités qui le constellent. Cela n'ajoute absolument rien à votre propos, et ça le rend très pénible à la lecture. Même l'antispam automatique n'en a pas voulu... Maintenant, vous pouvez refuser cette règle, c'est à vous de voir si vous voulez vous exprimer ou pas.]

  9. sylvain dit :

    @103
    Cathar, à mon tour de te donner un lien intéressant sur la propagande américaine concernant le Vénezuela (développe les liens en cliquant sur la petite croix à droite). De la propagande pur sucre! Quand Jean-Luc désigne les Etats-Unis comme dangereux pour le reste du monde, il sait de quoi il parle et mine de rien, j'entends de plus en plus de gens autour de moi remettre en question l'influence américaine en Europe et dans le monde, preuve que le discours commence à porter ses fruits. Il ne faut pas se tromper: la première aliénation que les Européens doivent briser est celle de la vassalisation de l'Europe par les Etats-Unis et ses piliers que sont l'OTAN, l'ONU, le FMI, la Banque Mondiale et l'OMC. Or, même si je pense que l'essentiel est compris, il me semble que nous sommes encore très loin de dire à l'oncle Sam d'aller se faire voir.

  10. naif dit :

    Je pense que le plus grand problème en politique ce sont les syllogismes. Exemple: je suis de gauche, le PS est de gauche, le PS veut réduire les déficits donc je suis pour l'austérité. J'ai voté FH pour éliminer NS donc j'ai voté pour FH et son programme. FH avait déclaré la guerre à la finance (discours du Bourget) il octroie 20 milliards d'euro au patronat et 0,3% d'augmentation du SMIC pour combattre la pauvreté et il nous demande de l'aider à vaincre le chômage en votant son budget d'austérité et son choc de compétitivité. Nous votons contre au sénat, ils nous accusent de voter avec la droite. Et de plus ils nous accusent d'être avec l'ennemi. Quand ils ratifient le TSCG et le Mécanisme de Stabilité préparés par la droite et avec les votes de la droite ils n'y voient aucun inconvénient. C'est à croire que leurs intérêts (actionnariat, placements immobiliers, assurances...) est plus important qu'on ne le pense.
    Le vocabulaire est de plus en plus important dans la bataille idéologique. L'exemple de la crise est exemplaire.

  11. benoit dit :

    Un certain nombre de politiciens partisans de l'Europe fédérale à marche forcée disent clairement que la crise est un moyen. Van Rompuy par exemple : "never waste a good crisis". Ou l'ancien "Baby Thatcher" belge, Guy Verhofstadt : « Il n'y a pas d'alternative. Ce qui est important, c'est que la pression ne diminue pas. Ainsi (il sourit) il vaudrait mieux que la Banque centrale européenne ne soit pas laxiste car si elle relâche sa politique et que cela va mieux, le sentiment d'urgence va disparaître, or c'est notre allié. » La Commission européenne a passé sous Delors un pacte avec les multinationales pour contraindre les Etats à des transferts de souveraineté (notamment avec la création de la Table ronde des industriels européens" dans un premier temps présidée par Davignon, ancien vice-Pt de la Commission). Aujourd'hui le pacte continu avec les multinationales de la finance dans le même but (et par souveraineté on entend aussi désormais droits sociaux).

  12. Michel Matain dit :

    "...dans les Pyrénées-Orientales où j’ai de la famille et des tombes."

    En exergue de son admirable "Le coeur glacé", Almudena Grandes cite María Teresa León (Memoria de la melancolía, Buenos Aires, 1970) : "Je suis fatiguée de ne pas savoir où mourir. C'est la plus grande tristesse de l'émigré. Qu'avons-nous à voir avec les cimetières des pays où nous vivons ?"

  13. Victor B dit :

    On ne le dit pas assez dans les commentaires, et je le fais car sur le reste tout est dit maintes fois (et souvent bien dit) : l'humour de Jean-Luc Mélenchon est ravageur et irrésistible: relire le § du présent billet "Déguster sans peur notre vin à Noël ? Oui, on peut."

  14. AbdAlMalik06 dit :

    @Jean-Luc Mélenchon et à tous les autres,
    Bravo pour votre travail, Merci pour votre énergie inépuisable à démontrer, Courage pour les luttes à venir...
    Pour moi, 2012 c'est beaucoup de mauvaises nouvelles, mais j'en garderai surtout le souvenir de Marseille, les plages du Prado rouges de monde. En 2012, "La rivière est sortie de son lit". Vivement 2013.

  15. Kaes dit :

    Bravo Jean-Luc pour cette magnifique démonstration politique.
    En revanche je ne te félicite pas pour ton discours sur le vin : vin rosé plus cher parce que plus rare ! Ça il va falloir le faire avaler (c'est le cas de le dire) à nos camarades bordelais ou bourguignons !

  16. Respect dit :

    @ Espéranza à 9h24
    Dans la fin de l'interview de Jacques Attali invité de Christophe Barbier sur le plateau du 6-9 sur i-télé le 27 décembre, celui-ci ne s'exprimait pas sur le clip du PC mais bien sur le FdG dans son ensemble :
    « Ces gens-là ne sont pas dans la majorité.Ils sont de gauche tendance Corée-du-Nord car leur modèle social, leur modèle politique surtout c'est la fermeture absolue des frontières, c'est le repli sur soi, c'est la Corée-du-Nord. C'est le seul modèle auquel je pense quand j'écoute ces gens-là.
    CB: Et pourtant ils correspondent aussi à une colère sociale, à une déception…
    JA: Bien sûr, c'est la facilité… Pour entraîner quelques voix, on voit qu'elle va entraîner… vers une autre forme de Corée-du-Nord qu'on appelle le Front National.
    CB: Est-ce qu'au sein du gouvernement avec Montebourg on n'a pas un peu de cette voix-là qui s'exprime ?
    JA: Parfois on pourrait le craindre, la solidarité gouvernementale fait que Arnaud Montebourg est assez intelligent pour ne pas se rallier à sa caricature. »

    Nous qui voulons élargir notre Front de Gauche, je me mets à la place de quelqu'un qui hésite à nous rejoindre et qui entend (par une personne reconnue par les médias, conseiller de François Mitterrand, à qui on demande des rapports) que nous sommes une caricature, que s'il est intelligent, il ne doit pas croire que nous avons un programme qui s'inscrit dans la démocratie. Après Pol Pot, pendant la campagne présidentielle, c'est au tour de la Corée-du-Nord !
    Quelle attitude devons-nous avoir ? Ne pas répondre cela vaut mieux ou attaquer systématiquement?

  17. Tom-Meursault dit :

    Je vais me contenter de commenter les législatives japonaises. Pourquoi ne retenir que la victoire de Sshinzo Abe ? D'autres choses sont à retenir de ce 16 décembre: le centre-gauche s'est effondré, l'extrême-droite a percée, et nos camarades communiste ont parfaitement résistés en se maintenant à 7%. Le Parti Communiste Japonais devrait nous inspirer, principalement sur le fait que celui-ci a conservé les cellules d'entreprises, que ne pratiquent pas le PCF et le FdG.
    Abe s'écrasera très bientôt, la bourgeosie japonaise est déclinante.

    Et félicitons les camarades du PSUV et du PCV, d'avoir gagné 20 Etats venezueliens sur 23 !

  18. Christine Duplaissy dit :

    Cher Jean-Luc Mélenchon :
    A propos de l'excellent clip "Rallumons les étoiles" du PCF et des "vociférations" d'Harlem Désir, je dois dire que je ne peux que me réjouir de sa bêtise et de son manque d'humour qui vont créer le buzz encore plus fort : Hi ! Hi !
    Pour ce qui est de l'année écoulée, et à propos d'étoiles, justement, merci d'avoir rallumé pour moi, pour nous, (car je ne suis pas la seule, loin de là !) les étoiles de la Révolution ! Merci à vous et aux camarades, pour toute la pédagogie, l'humour, la patience, voire même les coups de gueule (n'est-ce pas Denis F !), la compréhension que vous avez de nos vies si difficiles ! Merci de prendre la défense des ouvrier-e-s, des travailleurs, à qui l'on jette souvent la pierre de l'"hyperproductivité" (cf votre discours de clôture aux assises sur l'Ecosocialisme.. Merci d'être si "partageux" de vos connaissances. Sachez qu'à la suite des 1ères Assises de l'Ecosocialisme, qui m'ont bouleversée (dans le sens "révolutionnée !), j'ai adhéré au PG. Fille d'anciens communistes, ça a été un dilemme, c'est la première fois que j'adhère à un parti politique, et ce n'est pas le PCF... Mais je veus être, avec vous, de cette extraordianire et excitante aventure !
    Camarades,en attendant 2013 pour rallumer les feux de la Révolution, je nous souhaite mille et une étoiles dans nos têtes et nos cœurs. Jean-Luc, en dédicace, un petit cadeau de fin d'année de la part de Gérard Mordillat, qui résume bien tout ce que nous avons ressenti à vos côtés.
    Et oui, décidément : "Résistance" et "Vive la Sociale" !

  19. angélina dit :

    Mais pourquoi devons-nous rester dans l'UE ? Avons-nous le moindre espoir de pouvoir changer les choses de l'intérieur, même pas pour nous, ni même nos enfants ou nos petits-enfants ? Je crois que nous devons sortir de l'Europe, et le revendiquer. Adhérente au PG, j'aimerais que le PG débatte de cette possibilité, des conséquences économiques et sociales que cela entraînerait, et étudie l'impact de cette bifurcation. Il me semble que le PG écarte cette possibilité,sans aucune discussion. J'aimerais lire des arguments, dans un sens comme dans l'autre !
    Cela dit, quel plaisir de lire et les billets de Jean-Luc Mélenchon, et les commentaires : cela me fait tout drôle de revenir ensuite dans le in-monde !

  20. Sansebar dit :

    Vraiment belle mise au point de Jean-Luc Mélenchon face à la réaction affligeante d'Harlem Désir au clip "rallumons les étoiles".
    Et quand je lis l'Huma d'aujourd'hui, qui, enfin dénonce l'orientation libérale du PS, je retrouve le moral.
    Enfin, après 6 mois de tergiversation, mon parti semble prêt à admettre que le PS n'est plus de gauche (l'a-t-il jamais été) et que la voie de l'union de la gauche dans ses versions programme commun ou gauche plurielle doit être abandonnée.
    Non le PS n'est pas un parti de gauche.
    Et alors, m'objecte-t-on en réunion du parti :
    - il faudra bien que nous trouvions des alliés pour parvenir à gouverner, nous ne devons donc pas rompre tous les ponts avec le PS,
    - la majorité des électeurs socialistes sont sincères et croient que le PS est de gauche, nous ne devons donc pas les effrayer....
    Mais si nous ne leur expliquons pas que ce parti n'a rien "de gauche", quand le comprendront-ils ?
    Et surtout, abandonnons l'idée qu'une certaine "modération" dans notre critique nous protège de désastres électoraux car c'est bien le contraire : si nous semblons un tant soit peu être associés au PS, si nous laissons penser qu'il est de gauche, la sanction électorale sera aussi sévère pour le FdG que pour le PS car les déçus de la gauche ne feront pas la distinction entre ceux qui ont exercé le pouvoir de façon catastrophique et ceux qui les ont seulement ménagés.
    Donc, j'attends de 2013 un FdG et un PCF très offensifs face au parti du social libéralisme.

  21. Jean Jolly dit :

    Perso, je trouve fatiguant, voire lourdingue, les remontrances du bi-parti, régnant sur la France depuis tant d'années, dès que des citoyens se permettent de mettre en contradiction totale les promesses de campagnes suivies des faits politiques réels.
    Le clip du PCF ne fait qu'exprimer la vérité, avec humour pour appuyer le côté dédaigneux des "élites" envers le peuple. On pourrait résumer ce genre de clip par ; "Tant que vous nous prenez pour des cons, ne vous attendez à rien d'autre que le juste retour du respect que vous nous portez. Soit vous appliquez le programme pour lequel vous avez été élu, soit vous êtes des menteurs qu'il faut dénoncer ".

  22. ermler dit :

    @carlo
    Toutes les régressions accomplies ces dernières années l'ont été au nom de l'Europe [...]. Il est grand temps d'en tirer les conséquences...

    Vous venez régulièrement sur ce blog nous répéter que : 1. L'Europe est un outil de régression sociale. 2. Qu'il faut donc en sortir.
    On est tous d'accord sur le constat. Quand aux conséquences à tirer...? Entre se soumettre et claquer la porte, pas d'alternative pour vous ? Je n'ai jamais été un européiste béat (j'ai voté des deux mains contre Maastricht et le TCE), mais j'ai du mal à partager votre "optimisme" quant à l'efficacité d'une telle initiative. D'un point de vue révolutionnaire, casser la baraque libérale de l'intérieur m'excite plus que de la déserter. "Naïveté" me direz-vous ? N'est-il pas tout aussi naïf d'imaginer une repli sur soi du genre "nous on s'en va, que les autres peuples se débrouillent sans nous." ? Pensez vous vraiment qu'on puisse être "socialiste" dans un océan de libéralisme ?
    Comme Mélenchon, je fais le pari qu'une France dirigée par le Front de Gauche, porté par son peuple, pourrait en engageant l'épreuve de force avec l'Europe libérale, créer une telle secousse que bien des peuples se mettraient en branle pour nous soutenir, notamment en Espagne, au Portugal, en Italie, en Grèce et bientôt ailleurs... Certes le choc serait violent et l'issue incertaine... mais c'est, néanmoins, me semble-t-il, le seul horizon réaliste pour sortir de la spirale qui conduit les peuples à l'abattoir. Il va sans dire que dans cette épreuve de force toutes les cartes, toutes les "menaces" seraient mises sur la table, y compris le retrait provisoire ou definitif.
    N'oubliez pas, Carlo : "Un peu d'internationalisme nous éloigne de la nation. Beaucoup nous en rapproche !" (J'espère que la citation est exacte !).

  23. Denis F dit :

    Merci tout d'abord aux gens du PC et du Front de Gauche pour leur vœux au faquin de l'Élysée, du grand art !
    Merci de même à Jean-Luc Mélenchon pour son communiqué cinglant et net à l'endroit du Janus de Solférino !
    Je lis de ci de là les dégoûts et désillusions que vous éprouvez à l'endroit des gens qui se prétendent encore de gauche et de leurs conseillers amis, comme vous avez raison, personnellement je les vomis à un point. D'autres aimeraient que ces gens nous rejoignent dans le front de gauche, je vois là une contradiction pour ne pas dire une ineptie majeure, explications …
    Ces gens, dont je ne donnerais pas les noms tellement ils m'écorchent les yeux et l'entendement, ces gens, dis-je, qui compissent l'idée même du socialisme et la gauche dans son ensemble, n'ont-ils pas faillit réduire le communisme français au néant, en tout cas il l'on martyrisé avec une délectation redoutable.
    Ces gens, qui peut-être un jour ont cru qu'ils étaient socialistes, ont le plus souvent été opportunistes tel leur dieu et maître en la matière, que l'on ne me fasse jamais croire qu'ils ont pu être sincères, je dis NON ils ne l'ont jamais été. Les véritables socialistes qui ont existé sont ceux du début du XX° siècle, ceux qui ont sorti les peuples de l'esclavage, ceux qui ont fait et gagné les acquis sociaux, ceux qui ont participé au CNR, et enfin ceux qui ont eu le courage de sortir de ce cloaque qu'est le PS, d'en sortir en son temps, je l'ai fais en 1994, ce dont je suis fier, car aujourd'hui je peux me dire socialiste et ne pas en rougir…
    Ces gens là, n'ont rien à faire au Front de Gauche, s'il y rentrent d'une manière ou d'une autre, ils vont le pourrir comme ils ont pourri le socialisme dans leur propre parti, affairisme, connivences, mensonges, bourrages des urnes, fausses factures, compromissions avec le capital, pots de vin, basses besognes etc… etc… et pour clore le tout, l'entretien de leur diable de confort : le FN, jusqu'à ces dernières élections législatives dans le Nord Pas-de-Calais, parti d'extrême droite qui nous conduira tout droit au fascisme si nous n'y prenons garde, il suffit de lire le livre ouvert qu'est la Grèce pour s'en rendre compte, et ceux qui s'y refusent qu'ils crèvent dans leur déni de réalité, mais qu'ils ne viennent sous aucun prétexte nous nuire au Front de Gauche, et puisqu'ils ont voulu changer leur parti de l'intérieur qu'ils y reste et qu'ils le fassent.

  24. gblanchet03 dit :

    Le succès du clip du PCF agace le PS car celui-ci tape juste et en plus avec humour. Doublé par l'Huma d'aujourd'hui où le PS est clairement traité de parti social libéral, avec aussi l'article de l'humanite.fr reprenant le communiqué d'Olivier Dartigolles, celui de Jean-Luc, celui d'Eric Coquerel, ils se rendent compte qu'ils ne pourront plus tenter de diviser le Front de Gauche.
    Ils se rendent compte aussi que notre campagne "une alternative à l'austerité c'est possible" va être un très grand succès, alors ils commencent à paniquer.
    Dommage que la "gauche du PS" ne soit pas aussi réaliste.

  25. Siamy dit :

    Vous dites Mr Mélenchon "Par la "crise", délibérément, les eurocrates sont en train de faire naître consciemment et méthodiquement un ordre nouveau. Ce serait une erreur de dissocier l'objectif et les moyens."

    Les faits vous donnent oh combien raison! En illustration de vos propos, nous avons ce qui se passe actuellement en Grèce, et qui relève de l'effroyable.

  26. Denis F dit :

    @ 124 gblanchet03 à 18h11
    "Dommage que la "gauche du PS" ne soit pas aussi réaliste."

    Non gérard, non il n'est pas dommage que la gauche du PS "ces gens là" ne soit pas réaliste. Non, et non. Encore une fois, non !
    Lis mon commentaire précédent camarade, le (123), je pense que tu seras d'accord avec moi pour dire que ce ne sont eux dont on a besoin à Gauche, mais bien ceux qui les ont crus, qui les ont élus, je veux dire les militant(e)s de base, les sympathisant(e)s, ceux qui ont le cœur à gauche et non pas le portefeuille.

  27. Cadena dit :

    Bravo pour cette analyse qui peut en décoiffer certains! Elle montre, dans tous les cas, que rien ne résulte du hasard! Continuons ainsi. Ne lâchons rien!
    Je dois ajouter qu'aujourd'hui, avec cette analyse et l'animation du Pcf à propos du Président, je me sens en forme!

  28. Maignial dit :

    Moi aussi j'aime beaucoup ce clip du PCF! C'est curieux que ça ne plaise pas au PS... Le contenu serait-il un peu trop proche de la réalité?

  29. gblanchet03 dit :

    @Denis
    Je ne suis pas aussi entier que toi. Ce n'est pas au Front de Gauche que nous en avons besoin mais comme alliés au Parlement pour appliquer la politique de l'Humain d'abord dont les propositions de notre campagne de ce printemps seront la première étape. A moins d'envisager qu'Hollande dissoudra l'AN ! Il n'est pas aussi stupide que Chirac. Et les jeunes députés PS qui renâclent préfèreront soutenir notre politique, surtout après notre campagne, que de retourner aux urnes.

  30. Nicks dit :

    J'ai été suffisamment critique envers le PCF pour le féliciter chaudement du clip qu'il diffuse au nom du FdG en ce moment. C'est sur cette voie qu'il faut résolument aller et sans retour. Comme je l'ai déjà dit, dans un premier temps, les représailles du PS seront peut-être un peu douloureuses, mais ne serait-ce qu'à moyen terme, c'est notre crédibilité qui est en jeu. La viabilité de notre alternative se jouera sur notre indépendance envers les néolibéraux du PS et sur notre cohérence, donc sur la continuité de cette ligne.

  31. jean ai marre dit :

    @ J L Mélenchon : J’appelle Harlem Désir à la retenue.

    Quelle retenue sont ils capable ? Ils ont tous les dents qui raillent le parqué, c'est à celui qui sera le plus odieux. Et, c'est qu'il faut plaire pour avoir un poste !
    Le clip est trop comme disent les jeunes. C'est la meilleure façon de leur dire la vérité.
    Après les avoir allumé sévère, nous allons en 2013, allumer les étoiles, Je vois dans le regard de nos amis et camarades mille feux qui scintillent.

  32. Roland dit :

    Remarquable démonstration en effet, comme toujours.
    Je recommande de visionner la conférence au City collège de Londres, pour compléter ce qui précède. Ma fille y a assisté et les commentaires des anglais présents étaient très positifs.

  33. teresa dit :

    Bon clip du PCF. Bon humour. La preuve, on en parle enfin de 2 gauches dans les commentaires. C'est le pavé dans la marre... qui s'marre ! Ouf.

  34. naif dit :

    Le PS a voté au sénat la règle d'or budgétaire avec les voix de la droite. Le PS est donc à droite (soyons sophiste puisque c'est le mode de raisonnement de nos concurrents). Car si il y a bien un indicateur qui clive la droite de la gauche c'est bien la rigueur budgétaire. Non!
    D'autre part Harlem Désir devrait aussi censurer la photo "twittée" par une star française montrant G.Depardieu en train d'uriner sur F.Hollande détrempé. C'est une véritable insulte à la présidence de la république. Sauf à considérer que ces "monstres sacrés" du showbiz sont représentatifs de l'électorat qu'il faut caresser dans le sens du poil. [...]

    @Denis F dit à 18h05
    Je partage souvent votre colère, mais comment faire de la politique en démocratie quand on arrive à ce paroxysme?

  35. Armand Barbentane dit :

    Bonjour, Merci pour tes confidences et ton partage sur cette crise "stratégique". Cela déconstruit bien l’œuvre de la pensée dominante actuelle. Ils nous prennent pour des billes!
    Harlem est out! Pour le spot du PCF, il est sympa et mes des promesses au point. Mais, il aurait gagné à ne pas demeurer dans la dérision de ce Président. Je m'explique. Hollande a dit tout et n'importe quoi pour l'emporter. Or, ceux qui sont fautifs sont les députés Gouvernementaux (pouvoir législatif) et justement ce Gouvernement Ayrault (exécutif). Dommage que le peuple n'a pas pris des garanties en envoyant un puissant groupe FdG au parlement. Les "florange" et co. sont maintenant bien démunis. Le clip du PCF aurait pu mettre en parallèle nos propositions et nos actions si nous avions été au pouvoir. Ce volet manque à mon sens. Pourquoi pas un clip unitaire PCF/PG/GU et autres à ce sujet pour janvier ? Il ne faut pas que critiquer, mais proposer pour être entendu. Et nous pouvons le faire ensemble de manière concrète et opérationnelle: cf. le PPP et les travaux partagés depuis par les formations et les parlementaires (cf. les amendements déposés etc.) Qu'aurions nous fait, que ferions nous!
    Je salue évidemment ici pour cette année 2012, la belle campagne de Jean-Luc. Et je relève également l'action de Gabriel Amard (maire et président d'agglo membre du PG) en faveur de l'eau, ainsi que la municipalité et les agents publics. Je relève aussi l'action du Gaëtant Levitre (maire et conseiller général du PCF) pour la départementalisation de M-Real, ainsi que les syndicalistes qui n'ont rien lâchés! Ils sont des exemples et prouvent qu'ils ne faut rien lâcher! Vive le FdG!
    Bonne année 2013 de luttes à tous! Mes fraternels remerciements et encouragement à toutes et à tous.

  36. Jean Jolly dit :

    @ naif (autant que moi).
    En toute logique, les pourris, ou autrement appelés "libéraux", votent pour leurs intérêts personnels. Une fois évacuée l'éventualité de Nicolas Sarkozy ou de Dominique Strauss-Khan, il faut bien se rabattre sur ce qu'il reste, en l’occurrence François Hollande. Manuel Valls ou le faux-barbu Moscovici étant trop jeunes pour remplacer le "dieu" de l'économie DSK... il ne restait que François-Louis XVI dans le vivier du PS.
    Voilà comment se joue une élection présidentielle, de nos jours, encadrée par un chenil enragé, propagande répétée sur tous les toits par la volière de perruches et perroquets du PAF, le tout dressé pour servir la mafia financière... Il faudra énormément d'éducation populaire avant de parvenir à un semblant de compréhension du système.
    Étienne Chouard deviendra alors un prophète quand les peuples auront compris qu'ils sont souverains.

  37. lionel-pg44 dit :

    La gauche du PS, c'est comme les poissons volants... Y'en a, mais c'est pas loi du genre.

  38. Denis F dit :

    @ 134 naif à 20h14
    "…Je partage souvent votre colère, mais comment faire de la politique en démocratie quand on arrive à ce paroxysme?"

    Bonsoir, tout d'abord, merci de partager ma colère que j'espère vous trouvez juste ; ensuite de quel paroxysme est-il question ? Si vous parlez de ma colère, elle ne pourra jamais atteindre son paroxysme ici sur ce blog, son expression ne serait pas tolérer, ce qui en soi est bien dommage car vous échapper ainsi à un festival de verbes et de mots forts bien agencés et acérés portant la flèche du courroux au cœur de sa cible, et le dard de l'insise au plus profond de la libelle, mais cela bousculeraient beaucoup trop de gens, le webmestre en premier, par contre je suis persuadé que notre hôte ne serait pas plus épaté que cela, et qu'il pourrait y prendre plaisir, mais je ne mis risquerais pas.
    Si c'est le paroxysme de la démocratie dont il est question, alors là j'avoue que je titube d'incompréhension, cela fait maintenant bientôt toute une vie que je cherche désespérément cette démocratie tant citée et si peu palpable, donc de la à distinguer son paroxysme !
    Quant à la politique, je deviens de plus en plus convaincu que c'est l'apanage des cuistres et fainéants qui n'ont vraiment rien d'autre à foutre que d'en faire profession, ensuite pour les gens de notre espèce qui n'en avons jamais vécu, c'est très certainement un exutoire pour avoir bonne conscience ou à l'extrême une occupation déraisonnable que nous nous permettons avant de mourir d'ennuis, nous sommes par là même bien stupide de ne pas en faire profit, mais enfin il faut bien des naïfs pour gober toute cette hérésie … N'est-ce pas !

  39. luz 11 dit :

    Il y a longtemps que je n'ai écrit mais je suis toujours là à me ressourcer ! Merci pour tout ce qui est fait, merci de nous éclairer sur tout ce que l'on nous cache ! (même à présent les comptes rendus des instances européennes se font en anglais !) Nous étions aux mêmes côtés pour défendre les Pilpa qui continuent de se battre férocement.
    Je souhaite à vous tous une année faite de courage et d'envie de se battre pour un monde plus juste !

  40. marc2 dit :

    La vidéo du PCF a autant d'effet à l'intérieur du PCF qu'à l'égard du PS. Le PCF comprend enfin que son redressement financier sera la conséquence de sa remontée politique. Il abandonne l'idée rabougrie selon laquelle les arrangements financiers avec le PS pourraient constituer une sorte de compensation à son déclin politique.
    J'y vois deux raisons essentielles :
    - l'attitude arrogante du PS qui étalait ostensiblement le chantage pour les prochaines municipales, interdit au PCF d'accepter davantage l'humiliation.
    - le succès du Front de gauche auprès des militantes et militants du PCF. C'est extraordinaire. c'est très sous-estimé.
    D'après ce que j'observe autour de moi le précédent des régionales de 2010 (où lors d'un vote massif les militants communistes avaient choisi le FdG dans 18 régions sur 22) va se reproduire aux prochaines municipales. Avec toutefois un atout supplémentaire c'est qu'aujourd'hui, contrairement à 2010, le PS n'est pas très attractif électoralement (voir les élections partielles).
    Je crois que pour le front de gauche, les municipales sont une étape dans la construction de la majorité alternative de Gauche. Proposons une plate forme anti austéritaire (Régie publique de l'eau, logements sociaux, crèches municipales, cantines scolaires avec des circuits courts voire "bio", etc) et essayons d'attirer les militantes et militants du PS et d'EELV réellement et sincèrement "de gauche" qui se détourneront de leurs caciques.

  41. Ne boudons pas notre plaisir. Le clip du PC est plein d'humour et sa force, qui rend verts de rage les dirigeants sociaux libéraux, vient de ce qu'il s'appuie uniquement sur des faits incontestables. L'intérêt du Front de Gauche et des idées qu'il défend est évidemment que l'opinion fasse bien la différence entre une vraie gauche résolument progressiste et une fausse gauche ultra libérale. Si le PS veut se noyer libre à lui, mais l'instinct de conservation nous commande de ne pas s'accrocher à lui. En politique, le principe d'Archimède est quelque peu modifié : " tout parti de gauche plongé dans l'ultra libéralisme coule à pic ".
    En Europe, les ultra libéraux racontent n'importe quoi pour les besoins de leur sinistre cause. En page 2 du numéro de janvier du Monde Diplomatique on peut lire quelque chose d'incroyable (mais vrai).L'auteur de l'article recense toutes les âneries proférées par le choeur des réactionnaires au sujet de l'éventuelle nationalisation de Florange. Pour les Barbier, Le Boucher, Elie cohen et Attali, qui s'étranglent d'indignation rien qu'à l'idée, nationaliser Florange serait le scandale du siècle. Or l'auteur de l'article prend un main plaisir à citer le cas à 60 km de Florange, de 2 centres sidérurgiques en Allemagne qui occupent respectivement 5400 et 6000 salariés, et qui sont florissants. Ils ont fait l'objet au début des années 2000 d'une appropriation collective par le Land de la Sarre (notre camarde Lafontaine en était le président) et sont co-gérés avec les syndicats. Une fois de plus on touche du doigt le scandale du bourrage de crâne médiatique.Si tous les citoyens savaient cela, les délires absurdes des perroquets du dogme auraient bien du mal à prospérer.

  42. sebidf dit :

    Bonjour, je viens de lire le commentaire 116 relatif aux propos de Mr Attali. Donc ce grand monsieur, cet expert (qui veut libérer une croissance qui ne reviendra pas et qui ne comprend même pas pourquoi, plus de son temps sans doute) peut mentir, désinformer, raconter n'importe quoi, et personne ne peut rien contre cela. Il veut nuire au FdG, mentant en tentant d'effrayer les gens susceptibles de nous rallier et rien. Sérieusement, ne peut-il pas y a voir une plainte pour diffamation, désinformation, mensonge, ces propos n'ayant tellement rien à voir avec l'"humain d'abord"? C'est écoeurant.
    Mais sinon, merci pour ce billet, et je vous souhaite une bonne fin d'année 2012 à tous et une bonne année 2013.

  43. Harry dit :

    @ Angelina
    "Je crois que nous devons sortir de l'Europe, et le revendiquer."

    Sortir de l'Europe pour recouvrer la "souveraineté nationale" ? Le problème qui se pose n’est pas celui de la "souveraineté nationale". Une nation entière ne peut pas être souveraine, puisqu’elle est divisée en classes aux intérêts diamétralement opposés. Le problème est de savoir laquelle de ces classes doit être "souveraine".

  44. Regine dit :

    Toujours très intéressant le billet de Jean-Luc. Mais à chaque lecture, comment ne pas se sentir si petit et impuissant. Nous avons tant de mal, même au niveau local à faire vivre la démocratie. Dès que l'on veut s'occuper un peu des affaires de la cité, on s'aperçoit qu'il nous manque beaucoup de clés...
    Question à Denis F qui dit : "quant à la politique, je deviens de plus en plus convaincu que c'est l'apanage des cuistres et des fainéants qui n'ont rien d'autre à foutre due d'en faire profession..."
    Est-ce là un compliment à Monsieur Mélenchon (qui du coup va être bien épaté !) ? Quelle est donc votre définition du mot "politique" ?

  45. gerlub dit :

    @ 142 sebidf dit: 29 décembre 2012 à 10h37 et 116 Respect dit: 28 décembre 2012 à 15h14

    Les propos d'Attali auxquels vous faites référence sont ridicules, voire abjects, tellement ils sont exagérés vis à vis du PG et du FdG. Ceci étant dans dans cette même interview, vers 5'30 / 5'40 il dit aussi, concernant la dette, que le temps n'est certes pas encore venu, cela prendra vraisemblablement 2 ou 3 ans, mais ce sont les PRETEURS, qui devront s'asseoir sur la facture de la dette !

    C'est important cette remarque venant d'un tel "chien de garde ". C'est exactement notre position au PG avec l'étude minutieuse de la dette, afin d'en éliminer la partie illégitime ! Mais ça personne ne l'a remarqué?

    Pour mémoire, et là encore personne ne l'avait remarqué, faut dire que la tempête médiatique se déchainait sur lui pour d'autres raisons, DSK avait déclaré sur TF1 lors de son interview après sa sortie de prison qu'il fallait que certains prennent leurs pertes après avoir tant spéculé !

    Il est bien dommage que les "chiens de garde médiatiques" ne poussent pas plus loin les questions lors de leurs interviews face à de tels propos. Mais nous appartient-il à nous mais aussi à Jean-Luc Mélenchon de s'en faire davantage l'écho ?

  46. Charitat dit :

    Pourquoi ce titre ? Inaudible, pour qui ?
    Encore une très bonne approche pour l'analyse économique au bon sens du terme, pas la comptabilité de bistrot.
    C'est bon de retrouver référence au travail de Naomi Klein, ce travail n'est pas seulement du bon journalisme d'enquête, c'est aussi une approche rigoureuse (certains marxistes diraient scientifique) de l'évolution du système capitaliste tel qu'il se croit, aujourd'hui, débarrassé de toute contrainte d'opposition structurée (depuis l'échec provisoire des pays de l'est). Cette reprise et l'approche historique que (tu), JL Mélenchon, en tire devrait être poursuivie pour l'enrichir de sa dimension que les tenants de l'ultra libéralisme donnent à l'aspect démocratique de la rigueur, de l'austérité et donc de la violence inévitable (mais utile) aux changements qu'ils envisagent (mais comme ils les envisagent).
    C'est bien rien de moins que de la survie de l'humanité dont il s'agit il est temps que tous ceux qui en ont conscience freine leurs problèmes de chapelles, d'avant gardisme, voir d'arrivisme participatif.
    On ne lâche rien. Meilleurs voeux à tous ceux qui espèrent encore une vrai changement!

  47. carlo dit :

    @ ermler
    Vous venez régulièrement sur ce blog nous répéter
    Si je me répète en effet, c’est qu’il me semble que la question de l’Europe commande tout le reste et que nous sommes loin d’être d’accord entre nous sur ce point. Certains, ici, pensent, à l’instar des socialistes, qu’il faut plus d’intégration européenne, un budget européen plus substantiel etc., comme si le renforcement de l’Europe devait impliquer nécessairement un SMIC européen, une protection sociale plus généreuse etc. Or ceci est manifestement faux, les progrès -réels- de l’intégration européenne n’ayant entraîné aucune de ces conséquences. Et comment aurait-il pu en être autrement, étant donné que les principes sur lesquels repose la construction européenne, fruit d’un compromis entre la droite et les sociaux-démocrates, sont d’essence libérale ? Je ne crois donc pas du tout que nous soyons tous d’accord sur le constat (l'Europe est un outil de régression sociale).

    Il faut donc en sortir
    Je ne me suis jamais exprimé ainsi et je ne raisonne pas en me plaçant dans l’hypothèse, nécessairement lointaine, malheureusement, où le FdG serait parvenu au pouvoir. Selon moi, la question de nouveaux progrès de l’intégration européenne est actuellement posée et il nous appartient de nous positionner à cet égard : souhaitons-nous, oui ou non, plus d’Europe (comme le PS et l’UMP) ou voulons-nous recouvrer des marges de manœuvre (fixer librement nos taux de TVA, nationaliser etc.) ?

    Pensez vous vraiment qu'on puisse être "socialiste" dans un océan de libéralisme ?
    C’est l’argument utilisé par le PS pour justifier toutes les régressions accomplies au nom de la construction européenne et de la mondialisation… Mais cet argument se retourne : pensez-vous vraiment que l’Europe serait un « océan de libéralisme » si certains pays européens décidaient d’adopter des mesures socialistes en s’émancipant des règles libérales consubstantielles à la construction européenne ?

  48. Louis31 dit :

    Certains socialistes doivent dire Ouf ! Le conseil constitutionnel vient de Re-toquer l’impôt à 75 % pour les riches.
    On voit que c’est important de nommer au conseil constitutionnel des riches (qu’ils soient de droite ou de Gôche).
    Que cette année 2013 puisse faire comprendre à tous ceux qui votent socialiste et à tous les abstentionnistes qu’ils ont le pouvoir de changer de cours de leurs vies. Bonne année à notre porte drapeau, au WM et à tous sur ce blog.
    Vive la VIè - Pour modifier et reformater le conseil constitutionnel - Vive la VIE

  49. Eric dit :

    A propos d’Attali/Désir et leurs commentaires: c’est bien en Corée du Nord où on ne peut pas critiquer (ou se moquer) du Leader, c’est bien en Corée du Nord où tout le monde est d’accord sur tout ? Non ?

  50. gerald rossell dit :

    L'arrogance du PS est sans limite. Qui ne se souvient pas de l'appel de F. Hollande en février 2012 lors qu’à Londres il énonça : "Il n'y a plus de communistes en France" Il prenait alors son désir pour la réalité. L'effet râteau qu'il prend dans les dents devrait lui apprendre à savoir sur quoi il marche.


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