26déc 12

Pensées inaudibles

Ce billet a été lu 37  064 fois.

A propos des vociférations d’Harlem Désir.

Communiqué de Jean-Luc Mélenchon, Député européen

Cette vidéo a été consultée 6 fois

J’appelle Harlem Désir à la retenue. Les invectives du Premier secrétaire contre le clip du PCF-Front De Gauche expriment une exigence de soumission et de censure totalement inacceptable. Il n’empêche : ce clip présente avec humour le bilan des renoncements gouvernementaux. Au lieu de vociférer il ferait mieux de se demander quelle part de vérité si évidente il contient pour que tout le monde rie de si bon cœur en regardant ce plaisant petit film. Le gouvernement et son nouveau porte-parole feraient bien de cesser de se tromper d’adversaire. Après avoir passé tant de temps en université d’été et banquet à huis clos avec les patrons, après avoir fait voter deux plans d’austérité en six mois ils perdent leur temps en croyant nous intimider ! Nous respectons nos engagements électoraux en nous opposant à cette politique. Il devrait se réjouir que cela soit fait avec humour et drôlerie plutôt que sur le ton arrogant et sectaire avec lequel le PS croit possible de traiter les partis de notre gauche.

Comme entre chien et loup, pénombre et aurore, cette époque de l’année ne vaut pourtant pas trêve aussi forte qu’en août. Mais presque. Pour moi la pause est entrecoupée du plaisir de lire, et d’écrire sans les contraintes ni les harcèlements ordinaires. Réputé mécréant, on me fait peu de souhaits pour cette première fête commerciale et chrétienne de la noël. Mais j’en reçois cependant. Et, parmi ceux-ci, les plus émouvants furent ceux de ces cheminots ou bien ceux des sidérurgistes de Florange qui eurent un instant pour une pensée fraternelle collective avec moi. C’est peu dire que je m’y suis ressourcé comme dans un de ces moments précieux de l’existence.

J’ai réparti mes lignes pour ce passage sur mon blog en deux catégories. Les unes pour saisir au bond ce qui me venait à l’esprit qui pourrait éclairer ou égayer, les autres pour quelque chose de plus méthodiquement mis au point et servir au travail de ceux que cela peut intéresser. Ainsi pourrez-vous aller de confidences plutôt politiques à de la politique plutôt personnelle. Je n’ai pas craint de vous lasser puisque vous avez déjà résisté à tant de longueurs ! Et puis je reste dans l’idée qu’il ne faut pas chercher à plaire quand on pense, même si c’est à haute voix. 

Confidences de vacances

Au menu les Pyrénées-Orientales très fréquentées, le vin mieux compris, un Japonais mal guéri, Miss France et d’autres choses plus ou moins légères à propos de Louis Capet, ci-devant Louis XVI, après qu’il a été capturé dans sa fuite à Varennes.

Lire la suite »

couv album resistanceMoi et mes ex-æquo. Entre Noël et jour de l’An je nomadise. A Noël j’ai failli croiser Jean-Marc Ayrault dans les Pyrénées-Orientales où j’ai de la famille et des tombes. Et au Nouvel An ? Vais-je croiser mon ex-æquo en sympathie spontanément déclarée par les sondés de BVA ? Ça vient de sortir. BVA a sondé sur la sympathie que ressentent les Français pour les personnages notoires. Mais au lieu de suggérer des noms il a été laissé libre cours à l’expression spontanée des sondés. J’y suis classé vingtième et j’ai des ex-æquo. De quel ex-æquo suis-je en train de parler ? De Jamel Debbouze, bien sûr. Mais j’ai encore un autre ex-aequo, figurez-vous à cette vingtième place du classement ! Mais je n’ose pas croire qu’il puisse me croiser dans le Loiret où je dois aussi cantonner. Devinez « c’est qui c’est » ? François Hollande, les amis ! Mais oui ! Le chef de l’Etat a autant de gens qui le trouvent spontanément aussi sympathique que moi ou Debbouze ! Trop fort le gars ! Mais c’est vrai que moi, je suis « inaudible » comme dit « Libération » ! Dommage qu’il n’y ait pas un seul journaliste de « Libération » dans la liste des journalistes cités spontanément par les gens pour exprimer leur sympathie. Ils gagneraient à être aussi inaudibles que moi. Un conseil peut les aider dans cette direction : moins lécher les pompes des sociaux-libéraux. Ça les rendra discernables.

Valls me devance en sympathie spontanément avouée dans ce classement. C’est le seul homme politique avant nous deux, Hollande et moi. Je le cite parce que cet intense fayot de Valls est venu passer quelque jours en compagnie de son pendu, qu’il soutient comme une bonne vieille corde, l’anti-minable actuel premier ministre Jean-Marc Ayrault. Mais oui. Non seulement Ayrault, mais aussi Valls dans les montagnes des Pyrénées-Orientales. Comme un rom, je quitte les lieux sans bruit et avec mon peu de bagage. C’était prévu. De toute façon parmi les sondés de gauche, Valls ne me dépasse pas. Au contraire. Nous sommes ex-aequo parmi ceux dont on espère qu’ils jouent un rôle plus important à l’avenir. Ah ! Ah ! Voilà qui devrait rendre nerveux mon autre ex-aequo. Je suis arrivé sur un soleil couchant plein de feu derrière le Canigou, je repars devant une montagne glacée qui luit comme une lame sur le ciel. A l’aéroport on me fouille et on me palpe des pieds à la tête. Il est tout à fait clair que j’ai une tête de député suspect et que je pourrais bien avoir emmené une bombe pour faire sauter l’avion dans lequel je monte. 

Je plaisante mais mes lectures sont sérieuses. Je mijote en effet un travail d’écriture sur la révolution citoyenne. Pour cela je fouille, entre autre chose, dans les petits hasards à grandes conséquences de l’histoire. Je viens de me brancher sur un livre de Mona Ozouf : « Varennes, la mort de la royauté ». D’accord le livre date de 2006. Mais ça cale bien. De toute façon je me suis lancé en alternance sur un travail de Claude Mazauric : « L’histoire de la pensée marxiste et la révolution française » dont j’ai bien besoin pour baliser ce que j’ai à écrire. Claude, en personne, m’a offert ce livre en juin 2009, après mon élection comme député européen. L’été 2011 j’ai croisé une nouvelle fois Claude à l’université du PCF où j’étais invité. Je lui dis : « Claude, je réalise que je suis séparé par des gouffres de temps avec certains livres que j’ai lu il y a maintenant si longtemps ! Que faire ? » Réponse de Claude, pleine d’humour tranquille : « Relire ! ». Autour de moi, nous le considérons tous comme notre brise-glace de la pensée à propos de ce bing bang de l’ère moderne qu’est la grande révolution de 1789. Un grand honneur pour mes amis Laurent Maffeïs et Alexis Corbière a été de recevoir de lui une préface pour leur best-seller militant : « Robespierre, reviens ! ». Ça se lit comme on mange une mousse au chocolat. Suave.

Déguster sans peur notre vin à Noël ? Oui, on peut. Les grands esprits de la Commission européenne ont renoncé à une de leurs stupides décisions technocratiques. Ils avaient prévu de libéraliser le droit de planter de la vigne autant qu’on veut, là où on veut, quand on veut. Une trouvaille à la mesure des extra-terrestres de Bruxelles qui boivent du coca et pensent que celui-ci se fait en pressant n’importe quelle patate. Peu importe la vigne, meugle la Commission, pourvu qu’on ait le vin ! La suppression des quotas de « droits à plantations » une idée, si l’on ose dire, signée « aux têtes d’œufs réunies ». Les mêmes technocrates avaient aussi inventé d’autoriser la fabrication de vin rosé en mélangeant du vin rouge avec du vin blanc. Et vous savez pourquoi ? Parce que le rosé étant moins abondant il est plus cher. Donc en écoulant du vin mélangé on fait baisser les prix. Les prix, mes amis ! La valeur suprême de la Commission européenne, de la Banque centrale et de tout leur saint-frusquin inhumain. Les mêmes ont également autorisé de sucrer le vin et d’y mettre des copeaux de bois pour obtenir un bon goût universel de « terroir » (les copeaux) dans la norme de la civilisation Disney (le sucre abondant). Autrefois on vous coupait les mains pour moins que ça !

Shinzo Abe, absurde nationaliste japonais, devient le premier ministre de son pays. Comme beaucoup de pays et régions qui n’ont pas été dénazifié après la défaite de l’Axe, la société japonaise n’est pas bien guérie de ses abominations en Asie. On se souvient qu’en Autriche, réputée victime de l’Anschluss, l’extrême-droite est arrivée jusqu’à une coalition au pouvoir. La peur des communistes fit en effet maintenir n’importe quel montage politique pour éviter de créer un vide qui leur soit propice. Ainsi le criminel de guerre Hiro Hito fut maintenu empereur du Japon et mourut dans son lit. C’était bien assez que les communistes aient eu la Chine ! Dès lors à intervalle régulier des nostalgiques comme ce nouveau premier ministre vont rendre hommage au mémorial des autres militaires criminels de guerre japonais. Bien sûr, l’énergumène a déjà prononcé des paroles offensantes pour la Chine. Bien sûr, la classe médiatico-politique liée aux Etats-Unis d’Amérique lui a déjà trouvé des circonstances atténuantes. Elle va bientôt jubiler à mesure que cet homme haussera le ton et menacera son grand voisin. Attendez-vous à une recrudescence des « inquiétudes » du journal « Le Monde » à propos du budget militaire de la Chine, et autres arguments de justification des provocations gouvernementales japonaises sur les îles disputées à la Chine. Le militarisme japonais va connaître de nouveaux beaux jours. Il est autrement plus efficace pour les ennemis de la Chine que les hypocrites pantomimes du Dalaï Lama et ses incroyables consignes de suicide. Quant à nous, n’oublions pas que le Japon c’est aussi une masse de gens qui continuent à lutter contre le nationalisme ahuri de leurs compatriotes. Et quand on pensera au fait que les Japonais ont pu élire un parti qui recommande la reprise du nucléaire, même après Fukushima et Nagasaki, on se souviendra aussi des autres, ceux qui continuent à manifester et protester. Là-bas comme partout deux camps. Pour l’instant nous sommes battus. Pour l’instant.

Et Miss France dans tout ça ? Vous y pensez-vous à Miss France ? Il paraît que moi j’ai une doctrine sur le sujet. Dans mon bilan de l’année, qu’il faudra bien faire le clavier sous les doigts, je vais faire une place particulière à la campagne de diabolisation dont j’ai fait l’objet. Sans trêve ni pause, à tout propos et hors de propos, les mêmes qui ont trouvé toutes les circonstances atténuantes à Marine Le Pen, en fonction du fait sans doute qu’elle s’en prend aux musulmans, me traînent copieusement dans la boue au motif que je ne m’occupe pas de la religion de mes compatriotes. Comment pourrais-je l’oublier un seul jour. L’exercice me rattrape à chaque revue de presse. Aujourd’hui voici Bruno Roger-Petit qui m’implique dans la polémique qu’il soulève à propos de l’attitude d’Audrey Pulvar et Clémentine Autain devant Miss France sur un plateau de télé. J’aime bien Roger-Petit notamment parce qu’il ne pousse pas l’esprit de secte et le corporatisme jusqu’à ménager les plus grosses bévues de Jean–Michel Aphatie. Il lui a dit son fait assez de fois pour que je repère en lui à la fois le type de droite mais aussi le gars qui n’a pas peur d’assumer ses hostilités. Une variété assez rare au royaume sournois des médiacrâtes. J’avais noté aussi qu’il ne me ménageait guère. Soit. C’est dans l’ordre des camps. Mais pourquoi me mettre à contribution pour flétrir les femmes qui n’aiment pas le concours de Miss France ? C’est pourtant ce qu’il fait dans une chronique saignante d’une hilarante mauvaise foi et me vaut une alerte de mon moteur de recherche. Ce qui m’a fait sourire c’est le magnifique tuyau de poêle : Clémentine Autain est mélenchoniste donc chaviste et donc Chavez n’aime pas le peuple qui lui aime Miss France que n’aime pas Clémentine Autain qui est mélenchoniste donc chaviste… Admirable trouvaille. Il y a cependant une face sombre à cette histoire, c’est l’idée que cet aristo se fait du peuple. On se croirait à « Libération ». Ceux-là savent que le peuple « rêve d’avoir le Pen pour grand-père ». Bruno Roger-Petit lui sait que le peuple aime Miss France et le concours qui la désigne dans ce rôle si valorisant d’idiote à visage humain. Ce serait du mépris de classe dit-il. Attention ! Soulignons la gravité de notre cas : un mépris dans « une conception un rien stalinienne ou chaviste (donc melenchoniste ?) ». En effet Bruno Roger-Petit estime que Clémentine Autain défend « en creux » l’idée suivante : « Des miss d’accord mais à condition d’être les ambassadrices du petit père des peuples ». Mon cher, je voudrais vous informer que les champignons sur la bûche de Noël se mangent. On ne les fume pas !

Quand Louis XVI a été ramené à Paris après sa tentative de fuite en Belgique, sur le chemin du retour, il a pu voir la population mobilisée en masse, tout le long du trajet, depuis Varennes. Paysans, ouvriers, bourgeois des villes et notables des bourgs, une marée humaine piétinant parfois des heures sur place, souvent armée de bâtons, piques, fourches, branches. Pour un traître prêt à l’aider pour s’enfuir de nouveau, mille et mille patriotes qui le surveillent et l’accablent de leur silence. Chaque épisode de cette lamentable équipée l’a confronté à la réalité de la révolution dans la profondeur du pays. Une réalité populaire, audacieuse, sérieusement ancrée et construite dans tous les esprits. Une fois revenu à l’intérieur des Tuileries sous bonne garde et à deux doigts de se faire écharper dans les derniers mètres, il lâchera ensuite une confidence au douteux La Fayette qui était censé le garder : « Je vous dirai franchement que jusqu’à ces derniers temps j’avais cru être dans un tourbillon de gens de votre opinion dont vous m’entouriez, mais que ce n’était pas l’opinion de la France ; j’ai bien reconnu dans ce voyage que je m’étais trompé et que c’est là l’opinion générale. » Ce n’est donc pas d’aujourd’hui que les puissants à mine placides sont en fait, derrière leurs grands airs, tellement « citrouille confuse » comme on l’a dit de ce Louis Capet là. Mais les faits, et le peuple, les rattrapent toujours. J’ai donc quitté les Pyrénées le cœur tranquille. Ayrault finira bien par rentrer à Matignon.

La crise comme stratégie.

Plus personne n’y fait attention et le niveau de l’information donné par les médias sur ce sujet est passé depuis longtemps sous la ligne de flottaison. En tous cas il y a eu un sommet européen les 13 et 14 décembre derniers. J’en ai fait un compte rendu. A présent je veux faire rebondir l’analyse sur une phrase très parlante du communiqué final où l’on apprend que la « crise » n’est pas seulement ce que l’on croit. Elle serait aussi une opportunité davantage qu’une calamité. Attention, lecteur pressé, mon texte est dense ! C’est une mise en en ordre de mes idées que je mets en partage.

Lire la suite »

couv régle verteLa faillite du système d’information sur l’activité de l’Union européenne est totale. Sortis des récits et jeux de rôle sur les « sommets de la dernière chance » et autres mises en scène mélo dramatiques, les griots ordinaires de « l’Europe qui nous protège » n’ont rien à dire. Il est impossible de trouver où que ce soit la moindre information documentée, la moindre présentation du contenu des mesures prises chez les habituels médias donneurs de leçon de morale européenne. Ni d’ailleurs la moindre curiosité ou investigation, quand la source officielle européenne ne donne pas elle-même une information pré mastiquée sur un sujet. De mon côté j’ai publié mon compte rendu sur ce sujet comme je le fais de toute l’actualité européenne sur mon blog dédié. Je ne recommence donc pas ici  mon compte rendu sur l’ensemble de ce qui s’y est décidé. Mais je veux revenir sur un point suggéré par une lecture attentive de la déclaration finale. Je le fais parce qu’il éclaire la scène du moment que nous vivons d’une façon spéciale.

Ce qui n’a pas facilité l’intérêt pour ce sommet c’est que  les documents n’ont pas été traduits en français.  Aucun ! Ordre du jour, note d’information, tout a été livré en anglais! C’est la règle dorénavant. Sous prétexte d’économie, les parlementaires et les citoyens sont privés du seul moyen de comprendre les enjeux des décisions prises : la traduction. En allant jeter un œil sur le site de la Commission européenne vous pourrez faire le constat du nombre des documents non traduits. Compte tenu des sommes dérisoires qui sont en cause à l’échelle de l’Europe pour ces traductions, j’en déduis que cette attitude est délibérée. Il s’agit de réserver la compréhension de ce qui se passe à ceux qui ont l’usage de la langue des décideurs. D’un autre côté il s’agit aussi de préparer méthodiquement le passage au grand marché unique transatlantique dont la langue de travail unique sera l’anglais. Dans l’immédiat, ce confinement permet aux médias euro-béats d’en rester à des récits de surface sans risquer d’être mis en cause par un contact direct du public avec les textes réels. Dans ce qui s’est dit il y a en effet matière à dire davantage que les comptes rendus de circonstances ont fait. Notez que ces mots ne valent pas pour autant quitus de ma part sur ce que ces comptes rendus ont rapporté à la connaissance du grand public. En effet, qu’il s’agisse de « l’aide à la Grèce », du fameux « nouveau » contrôle bancaire dont l’anti-minable Ayrault s’est fait de si vibrants gargarismes, et ainsi de suite, tout a été une fois de plus du recopiage manipulateur de la parole officielle, sans imagination ni curiosité, mâtiné par-ci par-là de rumeurs organisées par les attachés de presse des eurocrâtes. Encore une fois, sur ces sujets je vous renvoie à mon compte rendu car il vous permettra d’en prendre la mesure.

Mais dans le texte de clôture de ce sommet, comme je l’ai dit, quelques lignes m’ont frappé. Je les analyse comme un aveu tellement frappant ! Voyez ces lignes. Elles méritent d’être traduites intégralement. Elles expriment davantage que le  cynisme ou l’aveuglement idéologique ordinaire des commissaires européens. Lisez lentement : « La crise économique et financière que traverse l'Union européenne a été un catalyseur pour mettre en place des changements profonds. Son impact est visible dans la restructuration profonde de nos économies, qui a actuellement lieu. Ce processus est perturbateur, politiquement stimulant et socialement difficile – mais il est nécessaire pour jeter les bases de la croissance future et de la compétitivité qui devra être intelligente, durable et inclusive. » Ce texte dit, en fait, que la crise est en réalité une stratégie d’action et non pas seulement une difficulté qui s’impose de l’extérieur. Je pense que cela jette sur la situation un jour nouveau. Par la « crise », délibérément, les eurocrates sont en train de faire naître consciemment et méthodiquement un ordre nouveau. C’est la stratégie du choc décrite par Naomi Klein. Attention : vu sous cet angle ce serait une erreur de dissocier l’objectif et les moyens. La politique d’austérité et les moyens autoritaires destinés à les imposer en Grèce, par exemple, forment un tout. Je voudrai qu’on ne l’oublie jamais du moins ici parmi les lecteurs qui viennent me lire dans le but de s’instruire et de compléter leur propre analyse de la période historique que nous vivons.

Donc je veux revenir sur ce point précis de la « crise » comme moyen d’action des dominants. J’ai déjà évoqué dans ma conférence à Londres cette idée de « la crise » en tant que stratégie de réorganisation du rapport de force entre le capital et le travail. Ce point mérite, bien sûr, une entrée en matière pour être compris sans excessive simplification. Le mot « crise », dans le vocabulaire commun, désigne un paroxysme provisoire. On suppose qu’il y aura des soins qui permettront un retour à l’équilibre initial. Pourtant la crise de la dette que nous vivons n’est pas provisoire. Elle implique un mécanisme de fond, structurel, qui forme la trame même du système capitaliste de notre temps. L’endettement et le crédit sont les moyens de masse que le capitalisme a trouvé pour dépasser sa limite interne traditionnelle. Permettez une explication plus approfondie de ce point. Je n’ai pas souvent l’occasion de donner mon analyse sur ce sujet que je crois essentiel. Il me semble que c’est acceptable de votre part, chers lecteurs, dans le cadre d’un texte comme celui-ci, ajouté depuis un séjour de repos dans une note publiée dans le temps de la trêve des confiseurs. Comment « la crise » peut-elle être à la fois une situation inopinée, un incident imprévu du parcours, et une stratégie d’action pour le futur? Je voudrais l’expliquer.

On s’accordera pour dire que c’est bien la dynamique du système financier global qui a conduit à la situation actuelle. Mais a-t-on clairement à l’esprit qu’à présent la masse de la dette est telle qu’il n’y a pas de soin qui puisse ramener à la situation antérieure. Si la dette n’est pas effacée, d’une façon ou d’une autre, le système roulera à l’abîme en entraînant la civilisation humaine. Mais cet effet de système ne peut être réglé par aucun des acteurs du système. De même qu’il n’y a pas de complot pour conduire à cette catastrophe, il n’y a pas d’état-major pour l’empêcher d’avancer vers son terme. Chaque épisode est le résultat d’un effet de système auto-organisé dont la dynamique est spontanée. Le point crucial est que tous les acteurs, les décideurs de toute nature, banquiers, personnages politiques et ainsi de suite, tous sont inclus dans la situation. Ils en sont une composante. Ils gèrent ce qu’ils trouvent en face d’eux du point de vue des intérêts qui dominent la scène et qui sont aussi les leurs en particulier. Cela leur paraît être la seule voie possible, le seul comportement raisonnable. Certes pour eux, la crise est d’abord seulement un dysfonctionnement. Ils estiment donc que leur devoir est de ramener la situation à l’équilibre. Mais ils n’imaginent pas de le faire autrement que du point de vue des normes, usages et exigences du système lui-même. Nos questions, mises en garde et revendications leur paraissent aussi extravagantes que le serait à nos yeux l’attitude d’un conducteur qui ayant un pneu crevé s’en prendrait à l’industrie de l’automobile au lieu de changer de roue pour continuer son parcours.

C’est donc de l’intérieur du cadre qu’il faut comprendre ce fait apparemment paradoxal : « la crise » offre des opportunités d’aller plus loin dans la logique qui a pourtant rendu possible « la crise ». Elle le peut parce que la situation de crise permet des prises d’avantages. Ce résultat nous l’avons sous les yeux. Bien sûr, personne n’a voulu la faillite du système des « subprimes ». Ni celle de la dette publique grecque. Ni l’effondrement de l’immobilier irlandais ou espagnol. Bien sûr que l’instabilité du système financier et la rupture des flux qui le constituent sont dangereux aussi pour les bénéficiaires de ce système. Cependant, tous ces événements ont eu lieu. Peut-être bien que les maîtres de la finance auraient préféré qu’il en soit autrement. Pourtant ce sont leurs décisions et leurs spéculations qui les ont provoquées, parfois de propos délibérés comme en Grèce. Quoiqu’il en soit, leurs regrets s’arrêtent à la porte des profits fabuleux que cette situation leur permet encore de réaliser. Un tel système ne contient aucun élément d’auto-régulation. Tout au contraire. La dérégulation et ses abus de toutes sortes constituent une belle part de marché. Elle forme même une part significative du PIB de nombreux pays qui constituent la toile des paradis fiscaux. Cette expression n’est pas réservée aux contrées exotiques, du type des Iles Caïman, elle concerne le cœur même du système comme on peut le voir avec le rôle de la City et du Royaume-Uni, qui en est un des rouages les plus actifs.

Quelle que soit l’obligation où nous nous trouvons de parler avec des mots qui obscurcissent ce qu’ils désignent davantage qu’ils ne l’éclairent, nous devons nous en tenir aux faits observables. Les apparences de la « crise de la dette » et les politique d’austérité qui sont censé y répondre ne doivent pas nous empêcher de voir ce qui se passe vraiment à la fin. Au-delà des arguments et des raisons mis en avant par chacun. Sinon on ne peut en comprendre la dynamique particulière de la situation d’ensemble. Ni la façon avec laquelle les événements réputés liés à la « crise financière », ou à la « crise écologique », et à la « crise sociale » forment un tout dans la réalité des faits qui surviennent. Le résultat, dis-je, nous l’avons sous les yeux. Alors même que « la crise de la vie quotidienne»  s’approfondit visiblement pour le très grand nombre, pendant ce temps, les profits des très grandes entreprises explosent, la prédation bancaire s’élargit, la part de la rétribution du travail dans la richesse produite diminue, la financiarisation de l’économie s’étend et la part des dividendes par rapport aux investissements augmente. Et la température ambiante du globe monte. Dans ces conditions la suite ne continue pas simplement le présent.

C’est bien parce que les mots nous induisent en erreur qu’il faut utiliser un vocabulaire nouveau pour désigner les évnements. Souvent vous avez vu que j’utilise le mot « bifurcation » pour désigner ce type de situation bien particulier où une modification apparemment très localisée et ponctuelle se produit et fait dévier de sa trajectoire tout le système sans qu’aient changé les éléments qui font sa dynamique. J’en donne souvent une image : ce qui se produit avec un véhicule lancé à toute allure si le chauffeur se fait piquer par une guêpe. J’utilise souvent ce mot pour parler de l’étape qui va se franchir dans le climat lorsque l’impact du changement en cours aura atteint un certain seuil. Ou bien pour désigner ce qui se produira lorsque la Chine passera devant les Etats-Unis. L’image permet de mieux se représenter le mouvement comme un tout qui s’organise d’après ses propres éléments et non comme une interruption momentanée des données qui ont prévalu jusque-là dans le passé récent. La « crise » actuelle est en fait une nouvelle trajectoire, un nouveau moment cohérent et global pour le système dans son ensemble et pour son futur immédiat.

Une autre manière d’entrer dans la compréhension de la réalité que recouvre le mot « crise » est d’en placer les manifestations dans l’histoire pour observer leur incidence. Un regard en grand angle sur le sujet nous apprend d’abord quelque chose. L’instabilité et les « crises » sont consubstantielles au système capitaliste. L’histoire en atteste ! De 1816 à 1929, en plus d’un siècle, il y a eu 14 crises majeures ! Deux d’entre elles se sont réglées par une guerre mondiale. Depuis 1973, en moins de 40 ans, il y a eu déjà 12 crises affectant l’ensemble du système mondial et menaçant de le faire s’effondrer ! Depuis 1992, en 20 ans il y a eu 8 crises ! Ce coup d’œil montre que le rythme de déclenchement de ces crises systémiques s’accélère. D’une façon ou d’une autre, on peut dire que les conditions dans lesquelles se sont dénouées chacune d’entre elles, ont préparé les conditions d’un épisode suivant encore plus violent. Chaque « crise » a augmenté l’instabilité du système dans l’épisode suivant. Cette escalade a fait dire à Jean-Claude Trichet en août 2011, alors gouverneur de la Banque centrale européenne, que la crise actuelle est « la plus grave depuis la seconde guerre mondiale. Cela aurait même pu être la crise la plus grave depuis la première guerre ». Ce n’est pas seulement le moment qu’il faut alors considérer mais la raison pour laquelle il est parvenu à ce point en dépit de l’expérience qui devrait être acquise.

Donc, chaque sortie crise aggrave la violence de la suivante. Entrons davantage dans ce que montre le coup de projecteur. Vu de haut et de loin on peut voir une constante : chaque crise est une crise de surproduction. Cela paraît incompréhensible d’un point de vue du sens commun mais c’est la réalité. Quand tout le monde manque de tout c’est aussi le moment où la capacité de production est la plus élevée. Puis intervient une destruction massive de capital. Guerre, hyper-inflation ou faillites y pourvoient. Puis la reconstitution fournit la dynamique de la phase suivante. Mais, notez un fait peu souvent mentionné dans l’analyse de ce mouvement général : à chaque étape, dans l’histoire réelle, le système a vu l’aire du marché disponible pour l’accumulation du capital se réduire. Et du coup, il lui a fallu pour l’étendre par des moyens de plus en plus artificiels et dangereux. Les deux guerres mondiales ont soustrait au champ du marché toute l’aire de ce que l’on nommait le « camp socialiste », soit le tiers de l’humanité productive et consommatrice. La reconstitution du niveau des forces productives d’avant-guerre dans un espace marchand moindre a contraint à constituer des aires d’accumulation de plus en plus artificielles : économie naine du Moyen-Orient en surcapacité monstrueuse de capitaux, économie d’armement sans objet servant de volant d’entraînement à l’économie productive globale et ainsi de suite. A partir d’août 1971, et la fin de la convertibilité du dollar en or, est née une économie purement financière, sans objet matériel réel, en expansion permanente.

Depuis 1971, la masse monétaire en dollar a augmenté dix fois plus vite que le PIB des USA : la richesse produite réellement a été multipliée par 4 et la masse monétaire par 40 ! C’est ici la base d’une extraordinaire mise en circulation de signes monétaires sans contrepartie réelle. Elle a semblé affranchir le mécanisme de l’accumulation capitaliste de toutes les limites du monde matériel réel. Le crédit et la dette, la marchandisation de tous les compartiments de l’activité humaine et la financiarisation de tous les secteurs sont les bases du système actuel. C’est dans ce cadre que prennent place la situation et les dangers de la situation en Europe.

Une « crise » plus grande est inscrite dans la logique des événements ainsi mis en perspective. Du moins si aucune des conditions initiales du système ne change. L’observation des échanges sur le marché des devises permet de mesurer la hauteur de la falaise de papier qui surplombe l’économie productive réelle et menace de l’engloutir. Les chiffres sont souvent cités. En 1970 les fonds concernés s’élevaient à 20 milliards de dollars par jour. En 1990 à 1 500 milliards de dollars par jour. En 2010 ils atteignaient 4 000 milliards de dollars par jour. Pour comprendre quelle boursouflure sans objet matériel sont ces sommes, il faut les comparer à la valeur des biens réellement échangés. Quand 4000 milliards s’échangent en une journée, pendant ce temps, les biens et services réellement échangés sont de 40 milliards ! Cent fois moins chaque jour ! En 4 jours d'échanges sur le marché des changes, on atteint le montant annuel total du commerce international réel ! Je vais encore faire une comparaison pour bien faire comprendre les ordres de grandeur du monde de signes artificiels dans lequel nous vivons. Quand il circule 4000 milliards, il n’y a que 170 milliards de richesse produite dans le monde ! Il y a donc 23 fois plus de dollars en circulation que de richesse mondiale créée ! Le plus vaste choc que le monde va recevoir est celui de l’ajustement de cette masse de monnaie de singe avec sa contrepartie en biens matériels réels. Cela se produira lorsque les Etats-Unis d’Amérique ne seront plus en tête de l’économie mondiale réelle et que la confiance dans la valeur du dollar sera donc mise en cause par cette situation. Cela est inscrit dans le calendrier.

L’Europe peut donc, à tout moment, recevoir ce choc en plus de celui qu’elle subit. La catastrophe peut être déclenchée fortuitement à tout moment par un incident systémique intervenant n’importe où dans le monde. Et, évidemment, l’Europe peut elle-même déclencher le choc général par un épisode incontrôlé de sa propre instabilité. A chaque pas nous rencontrons l’articulation de ces deux niveaux de la réalité et l’interaction des instabilités structurelles du capitalisme de notre temps. Ainsi, par exemple, quand nous voyons que les Etats-Unis d’Amérique ne peuvent accepter que l’euro soit une monnaie de réserve. En effet l’euro mettrait alors en danger le rôle du dollar comme monnaie de réserve. Mais à l’inverse l’effondrement de l’euro entraînerait aussi tout le système financier mondial dans la catastrophe.

Le texte de la Commission avec lequel j’ai commencé cette longue analyse nous montre que « la crise » a cessé d’être perçue comme un risque par les puissants en Europe et qu’ils la vivent essentiellement comme une opportunité dans une stratégie de réorganisation des sociétés. Le modèle de la stratégie du choc, tel qu’il a été expérimenté sur les pays sortis du Comecon et du « camp socialiste » sert de modèle sur les économies imbibées « d’Etat providence ». C’est pourquoi les eurocrates peuvent continuer à recommander avec insistance les politiques que nous nommons « austéritaires » alors qu’elles semblent être un défi au bon sens ! C’est à ces recommandations qu’est consacré l’essentiel des déclarations de ce sommet. Et cela en dépit de pronostics particulièrement sombres, donnés par les mêmes personnages, sur les souffrances à endurer l’année prochaine, en matière de chômage notamment.

Mais tout ceci contient aussi une mise en garde pour nous aussi. Notre camp ne peut se contenter d’imaginer le futur souhaitable comme une simple reconstruction du monde du passé, désormais idéalisé, celui des « trente glorieuses ». Nous ne pouvons penser l’avenir comme de bons keynésiens à qui il suffirait d’espérer « relancer la croissance » comme le répètent en refrain tous ceux qui continuent de vivre dans l’imaginaire du productivisme. Non seulement pour la raison que tout le monde connaît bien désormais ce qu'il en est des limites de l’écosystème. Non seulement parce que la financiarisation de l’économie ne le permet pas. Mais surtout parce que le productivisme contient une logique d’appel à l’accumulation qui reproduit mécaniquement les mêmes contradictions : il lui faut sans cesse élargir la base des consommateurs et pour cela il lui faut sans cesse tenter de restreindre les coûts de production. Cette logique de la politique de l’offre, quel qu’en soit l’habillage, constitue un modèle de production et d’échange fondamentalement instable. La planification écologique se présente face à cela comme une méthode exactement inverse. Comme politique de la demande, elle a vocation à prévoir la satiété de la société. Comme orientation responsable du futur elle doit éteindre les moteurs de frustration consuméristes qui sont le cœur du modèle publicitaire productiviste. Je suppose que tout le reste du discours sur le modèle alternatif se devine à partir de là sans que je doive en surcharger ce post.

J’ai commencé en montrant comment la « crise » devient une stratégie davantage qu’une nuisance pour la finance. Pour nous il en va tout autrement. Les nuisances de la situation et les résultats de la stratégie de la finance sont intégralement payés par les salariés, qu’ils soient actifs ou au chômage. Misère et insécurité sociale n’ont jamais élevé le niveau de combativité sociale. Mais en même temps, l’idée fait son chemin qu’il faudrait passer à autre chose. C’est sans cesse davantage le cas dans les secteurs de la société qui jusque-là ne regardaient pas de notre côté, parmi les catégories sociales les mieux formées et les plus qualifiées. Les objectifs et les méthodes de la planification écologique forment un horizon de mobilisation autant politique que professionnel. Bien sûr, le phénomène est très loin d’être hégémonique. Mais le mouvement est de ce côté. Car le discrédit des sociaux-libéraux, et l’insupportable bonne conscience routinière de la vieille deuxième gauche type « Nouvel Observateur » ou « Libération », sont devenus de puissants répulsifs ainsi que nous en avons d’innombrables témoignages. Je ne mentionne ces faits que pour les placer dans le contexte. Si la société est conduite au point de blocage que les politiques d’austérité ou d’ajustement structurels ont produit partout ailleurs dans le monde, la société ne songera pas à ce moment-là à se tourner vers les comptables sans imagination du social-libéralisme ou les ethno-libéraux de l’UMP. Cette exclusive s’est déjà maintes fois vérifiée. Pour qu’elle fonctionne vers nous, il est indispensable de n’entrer dans aucune combinaison ou arrangement avec ce vieux monde et son système politique. C’est cela que signifie notre stratégie de l’alternative. Et c’est en cela qu’elle est un recours pour la société. 


215 commentaires à “Pensées inaudibles”
» Flux RSS des commentaires de cet article
  1. jpp2coutras dit :

    "...tout a été livré en anglais! C’est la règle dorénavant. Sous prétexte d’économie..."

    On ne peut mieux accréditer la dérive en colonisation de l'Europe par les banksters anglo-saxons. Les européens avaient colonisé les Amériques en réduisant les populations autochtones et africaines importées au rang d'animal. Leurs descendants sont en train de nous coloniser comme un juste prolongement de l'histoire, sauf que, même en le faisant par petits bonds, ils vont se heurter à un tsunami tôt ou tard, car cela n'est plus dans la culture européenne de se contenter d'être serfs d'une oligarchie quelconque (ni dans celle du Magreb à notre grand étonnement de colons,ni dans celle de tous les peuples de la Terre d'ailleurs!). Donc la dictature, même cachée sous un vernis de démocratie, ne passera pas. Trop de personnes sont conscientes de cela malgré le brouillage médiatique qui, lui, finit par être inaudible pour cause de profusion sans intérêt (difficile de trier le bon grain de l'i-vraie en pleine croissance). Le GMT est en marche à pas de loup.
    "la « crise » comme moyen d’action des dominants..." ça devient de plus en plus évident, mais, dire qu'il n'y a pas un "cap davosien ou G_Bilderberg" là-dessous semble nier une constance dans le management du monde via le casino financier où tout est vectorisé pour enrichir un petit millième de l'humanité au crochet des 999 autres; la lutte des places pour masquer la lutte de classes d'une caste auto-surévaluée.
    Sommes tous ravis que cette trêve de noël vous soit bénéfique, que nous puissions écouter en pleine forme et radieux un Jean-Luc Mélenchon au "top". Que vienne la VIème et vive la VIe! Une année en 13 qui pointe avec des comètes dans son ciel annonce des bouleversements positifs comme on les souhaite?

  2. Holmec dit :

    Cher Jean-Luc,

    Merci pour tes textes, toujours aussi pertinents qu'agréables à lire. La clarté est aussi bonne à l'écrit qu'à l'oral, enfin presque. J'ai écouté avec attention ta conférence devant les étudiants de Philippe Marlière à l'University Collège de Londres, et j'y ai retrouvé les explications sur la "crise" comme stratégie de reprise en main de l'économie par les détenteurs du capital qui se cachent derrière le voile flou de la "finance mondialidée".
    L'extrait que tu donnes du rapports du sommet européen est limpide sur la stratégie de crise : "La crise économique et financière que traverse l'Union européenne a été un catalyseur pour mettre en place des changements profonds. Son impact est visible dans la restructuration profonde de nos économies, qui a actuellement lieu. Ce processus est perturbateur, politiquement stimulant et socialement difficile – mais il est nécessaire pour jeter les bases de la croissance future et de la compétitivité qui devra être intelligente, durable et inclusive.». Comment, en effet, croire encore à l'Europe qui protège ?
    Il est temps que les salariés, seuls producteurs de richesse économique, se réapproprient les fruits de leur travail, c'est à dire tout le PIB et pas seulement "les fruits de la croissance". Et je note avec plaisir, d'autant que c'est rare, que tu comptes ensemble tous les salariés, "qu’ils soient actifs ou au chômage." Tu pourras rajouter, une prochaine fois ceux qui sont retraités et jouissent du salaire à vie.
    Tous mes meilleurs voeux t'accompagnent pour l'année qui vient.

  3. Mad dit :

    Je ne partage pas les quolibets de certains à propos de l'enfant de Nazareth. Il dit (ou on lui a fait dire) des vérités qui sont proches des nôtres. J'ai aimé en son temps l'action des prêtres ouvriers que j'ai bien connu en Limousin. Par contre les églises (surtout celle de Rome) ont détourné les paroles de Jésus. Toutes les caricatures sur les hommes dits "de foi" en habits de parade, oui, ça me va. Mais sur celui qui a été crucifié pour avoir soutenu les mal aimés, j'aime moins. Le père Noël, ordure ou pas, je ne l'aime pas surtout quand on le suspend sur les façades, et qu'il ne traite pas de la même façon les enfants pauvres et les autres. Est-ce mon prénom ? Mais je me sens plus proche de celui qui a connu Marie de Magdala. Toutes ces histoires de Mont des oliviers, de noces de Cana m'ont plus fait rêver (même si je n'étais pas d'une famille pratiquante) que le ridicule personnage qui fait de la propagande pour la société de consommation inventée par les riches.
    Comprenne qui voudras...

  4. Titou31 dit :

    Bonjour a vous tous, je viens de lire le billet de Jean-Luc. C'est excellent, pe-da-guo-gique.
    Bonne fin d’année à tout le monde.

  5. Philippe B dit :

    Merci Jean Luc pour cette somme d'infos indispensables pour être relayées sur le terrain.
    Bonne année à tous!
    On lâche rien !

  6. Antraigues dit :

    Joyeuses fêtes à tous les camarades, mais d'abord à vous Jean-Luc Mélenchon. Que de chemin parcouru en un an ! Vous nous avez redonné l'espoir, de plus on ne peut pas dire qu'on s'ennuie avec vous.
    @Victor 15 à 19h42
    En effet, c'est une hypothèse sérieuse, avec le GMT les USA et l'Europe unis économiquement permettront de garder le "leadership" face à la Chine.
    Quelque chose me dit que le débat du 07/01 avec J. Cahuzac n'aura pas lieu.

  7. Harry dit :

    " La planification écologique se présente face à cela comme une méthode exactement inverse. Comme politique de la demande, elle a vocation à prévoir la satiété de la société. "

    Au sortir de la seconde guerre, la reconstruction et la satiété de la société capitaliste était aussi à l'ordre du jour, et pourtant, le modèle initialement progressiste a dégénéré au fil du temps en ce système que nous subissons aujourd'hui. Alors, que faire si on ne parle pas du modèle sur lequel les sociétés humaines ont toujours conduits leurs affaires ?
    Ce modèle est systématiquement une loi exponentielle avec en ordonnés les montants investis et en abscisses les bénéfices. Au début du graphique (après guerre), de faibles quantités de richesses investies permettent des gains toujours supérieurs. Mais au fil du temps, la pente s'accélère (accumulation du capital), et il faut alors investir de grandes quantités d'argent pour obtenir des bénéfices de plus en plus faibles. Les crises surviennent à partir du moment ou les montants investis équilibres strictement les bénéfices.
    Si on comprend cet image, on en conclu que ce système n'est pas en danger parce qu’il serait soumis à un environnement chaotique. C'est lui qui est fondamentalement instable et qui génère le chaos (dissipation maximale des énergies investies) dans la société.

    " Une « crise » plus grande est inscrite dans la logique des évènements ainsi mis en perspective. Du moins si aucune des conditions initiales du système ne change. "

    Je ne vois qu'une seule condition initiale à l'établissement du modèle exponentiel capitaliste : la propriété privée des moyens de production (accaparement des terres amérindiennes par les colons, plan Marshall etc.)

  8. Harry dit :

    @Jean Louis Charpal
    " Je ne suis pas d'accord pour évincer Keynes des débats actuels "

    Où l'Etat peut -il trouver les immenses ressources nécessaires au saut qualitatif que requiert la révolution citoyenne, la transition écologique ?
    Par l’impôt ? Si on les taxait à hauteur de ce qui est nécessaire, les capitalistes réagiraient par une grève d’investissement, des fermetures, le chantage à l’emploi et un sabotage général de l’économie. D’un autre côté, taxer les travailleurs et les classes moyennes réduirait la demande.
    Les prescriptions keynésiennes ne correspondent donc pas du tout aux réalités de notre époque. Nous savons où se trouvent les ressources matérielles dont nous avons besoin. Les travailleurs les produisent, mais ce sont les capitalistes qui les possèdent. L’expropriation des capitalistes doit retrouver sa place au cœur de nos revendications. Et s’il faut rattacher un nom au programme dont nous avons besoin, ce ne doit pas être Keynes, mais Marx.

  9. Michel Berdagué dit :

    Sûr que le capitalisme avec sa seule arme dite d'échanges l'argent qui est devenue la monnaie unique et de pouvoir absolu de tous les picsous du système. Et nous sommes tous et toutes imprégnées-és de cet argent de ce désir de cette demande pour s'en faire ou en défaut courir après alors que le chômage gronde et menace pas seulement la classe ouvrière mais des couches faisant tampon en se croyant à l'abri des vents mauvais et privilégiés de promouvoir le système exploiteur. Nous ne sommes plus au 19 ni au 20ième avec Marx et Keynes et cependant non dépassé chercheur de vérité et non pas en effet de la vérité pour le premier si bien que pour l'argent il ne voyait que sa suppression et pour Keynes la régulation et les limites en une redistribution des excès du système, là se pose la question du "coup de pouce" à cette croissance de la relancer et tout de suite les cris des écolos décroissants : vous êtes productivistes comme si la propriété était collective, appartenait au prolétariat qui est déjà exploité par le capitaliste et en plus on le met en demeure en l'assignant en culpabilité, il paraîtrait qu'on a le moral après la visite à Rungis du "tous sur le pont" à ramer et avant la descente aux enfers du chômage. Alors c'est voulu ou pas, sont-ils dépassés par leur système crapuleux, sont-ils idiots, bêta, nuls ? Ces millièmes à 10 puissance 9 ne savent plus ce qu'ils font ? Devant cette déraison ils préfèrent se jeter tête baissée dans le mur se fracasser et nous entraîner asservis, enchaînés, plutôt que d'avoir une seule once de partage, une charité du peu la cacahuète ou le grain de semoule mais pas question de partage.
    Pris dans leur dogme, leur non pensée unique, de la fin de l'histoire d'ailleurs leur Papa en urbi et orbi et pas que lui l'a dit : les matérialistes c'est le "mal absolu", surtout les rouges. Alors la République là-dedans : la gueuse !
    Eh bien Front de Gauche nous leur répondons : République, la Sixième, la Constituante, Révolution citoyenne, Planification écologique en articulant industrie et écologie, Pôle public financier et bancaire, Nationalisations et socialisations des secteurs stratégiques et monopolistes avec tous les pouvoirs des producteurs de richesses et de la citoyenneté, production de biens de qualité pour tous et toutes pour satisfaire la demande réfléchie tenant compte en urgence de l'écosystème et pour la force du partage et non de leur guerre de classe...

  10. marianne31 dit :

    @Mad
    Jesus a été le premier communiste et toutes ses paroles sont des vérités très actuelles «si tu m'aimes donnes aux pauvres tout ce que tu as et suis moi ».
    je suis d'accord avec vous.

  11. justice sociale dit :

    "Il est autrement plus efficace pour les ennemis de la Chine que les hypocrites pantomimes du Dalaï Lama et ses incroyables consignes de suicide."

    Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer cette "affirmation"?

  12. Magda Corelli dit :

    Merci Monsieur Mélenchon pour votre billet très éclairant. Je le recommande à un maximum de personnes autour de moi.
    A propos du livre "Robespierre reviens!" j'ai suivi sa présentation sur le web. Débrouillez-vous pour trouver, c'était passionnant avec un public averti. Les jeunes qui viennent de publier ce livre font d'ailleurs référence à des historiens qui ont été de sacrés pointures dans la défense de Robespierre. D'ailleurs le grand historien Henri Guillemin qui a fait ce travail il y a 4O ans maintenant est présent aussi sur la toile (Médiapart a publié un article à son sujet dans lequel une allusion est faite au Front de gauche). Je recommande cet article qui vous conduira tout droit à une bonne révision de l'histoire de France puisque le sujet à l'air de passionner du monde.

    @Sophie 42
    Le discours de Jean-Luc à Marseille m'a fait pleurer comme quoi ? Je suis d'origine italienne, mes deux belles filles sont d'origine l'une italienne et l'autre algérienne et je pense que j'aurai les plus beaux petits enfants au monde !

  13. 58 Harry -14h40
    Je ne partage absolument pas votre analyse. Lisez "Nous on peut " de Jacques Généreux (préface de Jean-Luc Mélenchion). En 138 pages, il répond de façon fort argumentée à vos interrogations. Etudiez le contre budget du PG. Vous verrez comment un Gouvernement qui en a la volonté peut facilement trouver toutes les ressources nécessaires à la mise en oeuvre de sa politique et neutraliser la finance. D'ailleurs s'il en était autrement, jamais certains Etats d'Amérique du Sud ne se seraient affranchis du dogme ultra libéral, alors qu'ils ne sont pas des Etats marxistes, même s'ils n'ignorent pas les analyses de Marx. L'ouvrage de Jacques Généreux, le programme du Front de Gauche, le contre budget sont les 3 étages d'une même fusée qui est compatible avec Keynes et Marx. L'essentiel des enseignements de Keynes correspond donc parfaitement à la nécessité de notre époque pour les responsables politiques, de reprendre le pouvoir économique actuellement entre les mains d'une oligarchie transnationale. Ce n'est qu'à ce prix que la transition écologique pourra se faire, sans attendre l'hypothétique instauration d'un Etat marxiste. D'autre part, en terme de communication, même si on peut le regretter, dans le climat médiatique intellectuellement régressif et infantilisant, gardons nous bien dans nos relations avec l'extérieur de mettre Marx à toutes les sauces. Même si c'est abusif, la réponse sera immédiate : vous voulez faire de la France un Etat soviétique. Ne soyons pas plus sectaires que les communistes de la Résistance. Ceux-ci ont participé à l'élaboration et à la mise en ouvre du programme du CNR avec des socialistes, des démocrates chrétiens,des gens issus de la droite patriote et républicaine. A mon sens la situation de l'Europe, devenue un champ de ruines, est tout aussi grave qu'en 44. Vouloir faire une Révolution citoyenne suppose de rassembler une majorité de citoyens sur un projet. L'essentiel est d'adhérer à notre programme.Peu importe au stade actuel, qu'on soit marxiste, écolo, keynésien ou rien de tout ça ou les trois à la fois. Tous les partisans actuels et potentiels du Front de Gauche ont un point commun : ce sont tous des démocrates progressistes, qui comme Jaurès, veulent la justice sociale dans le respect des valeurs républicaines. Ce serait une grave erreur d'exiger un brevet de marxisme pour entrer au club !

  14. CEVENNES 30 dit :

    Bonjour à tous, les USA ne céderont jamais l’hégémonie du dollar acquise en 1944 après les accords de Bretton Woods qui font du dollar la monnaie de référence du système financier international, le 15/08/1971 le président Nixon annonce la fin de la convertibilité du dollar en or avec pour conséquence la multiplication de la devise papier et la falaise fiscale que connaissent les USA aujourd'hui, le tout s'articule sur la puissance militaire des USA qui s'opposeront à toute tentative de modification du système financier actuel. Jean-Luc, je suis en total accord avec votre conclusion, aucune compromission avec ce système qui court à sa perte. Je tiens à féliciter ici le PCF pour ses vœux au président, c'est excellent et j'ai bien ri. On lâche rien.

  15. tchoo dit :

    Quitter l'Europe n'est pas une politique, cela n'aboutit à rien et ne résout rien.
    Il est probable que l'application du programme du Front de Gauche provoquerait une crise profonde de la politique de l'Europe et conduirait probablement à une épreuve de force entre les tenants de l'orientation actuelle et les ceux qui veulent en changer la trajectoire.
    Ce qu'il en sortira nul ne le sait, et sortir de l'Europe sera peut-être l'évolution à laquelle il faudra se résoudre, mais cela voudra dire aussi que nous n'aurons pas su convaincre quelques uns de nos partenaires des biens-fondés de notre bifurcation.
    La crise n'est pas un instrument du capital pour assoir sa politique comme j'ai pu les lires dans certains commentaires, mais comme il est écrit dans le billet, une opportunité que les libéraux croit mettre à profit pour aller encore plus dans le sens qui la générée, sans qu'ils veuillent le voir.

  16. Jean-Claude dit :

    Merci Jean-Luc pour les notes sur la'grande crise'. C'est très pertinent et tout à fait d'actualité et il faut continuer à réfléchir la-dessus. Les alternatives globales commencent à converger et les analyses se font plus précises et plus orientées vers l'action.

    Si on fait un'petit tour'des articles de spécialistes publiés durant les semaines passées il y en a un qui se distingue très nettement du lot. Il s'agit d'une analyse de Richard Duncan (en Anglais dans New Left Review 77, Oct-Nov 2012) dont le titre est'A new global depression?'. Duncan a travaillié pour la finance en Asie au moment de la crise de 1997-98 et a publié en 2004 un livre,'The dollar crisis'décrivant le scénario de la crise de....2008.

    Sa nouvelle analyse c'est que le système est maintenant en pleine course vers le précipice. Deux exemples; premièrement le marché'visible'des produits financiers dérivés est, comme tu l'indiques Jean-Luc, de 4000 milliards de dollars chaque jour. Mais le marché'invisible'(over the counter) est 10 fois supérieur, soit 40.000 milliard de dollars par jour. Aucun contrôle en place. Quand viendra la déroute elle sera ingérable. Deuxièment la Chine ne peut pas continuer sur la lancée actuelle car son système bancaire est au bord de la faillite à cause du grand nombre de prêts ne pouvant être remboursés et d'un secteur immobilier en pleine crise. C'est une bulle en attente d'éclatement. Conclusion: le système n'a pas de solution en vue car ses leaders sont incapables pour le moment de penser son dépassement.

    Un second article intéressant vient d'être publié (aussi en Anglais:'The crisis and economic alternatives') par Greg Albo dans la publication annuelle'Socialist Register'2013. Pour Albo les institutions européennes sont un'cadre institutionnel'pour le renforcement du néo-libéralisme dont il ne faut absolument rien attendre sinon plus d'austérité et qui vont permettre à long terme au casino de se refaire une santé... vers la prochaine crise. La seule solution c'est de travailler à une convergence des résistances et des programmes stratégiques contenant des contre-mesures spécifiques pour mettre en échec toutes les développements liées au néo-libéralisme. Albo cite en exemples les programmes du Front de Gauche, de Syriza et Die Linke. Il faut agir stratégiquement mais aussi tout de suite avant que le cadre institutionnel ne puisse se renforcer.

  17. henri dit :

    Ce qui est inaudible par exemple c'est les paroles de Hollande ce matin à Rungis, il est allé au contact de la France qui travaille et se lève tôt. Du déjà vu et entendu!
    Je lui aurai conseillé de se rendre à Florange, Gémenos ou dans d'autres endroits où les usines ferment, il peut se rendre dans une agence du pôle emploi, à la CAF s'il arrive à passer.
    Peut être ce soir sa parole portera moins loin quand seront annoncer les chiffres du chômage.

  18. madovsky dit :

    Shinzo Abe, absurde nationaliste japonais
    M. Mélenchon, vous vous méprenez quant aux projets de ce parti. Renseignez-vous un peu plus sur ce qu'a subi le Japon a cause des USA depuis 66 ans. Ce parti conservateur était la seule réponse pour que le Japon se détache des USA une fois pour toute, après beaucoup de souffrances physiques et économiques. Je ne peux que vous conseiller de voir et lire (Anglais) le journalist Benjamin Fulford, un Canadien basé en Asie depuis 28 ans et connaissant les moindres saloperies que les gouvernements US secrets successifs ont fait subir au peuple Japonais.

  19. Alain Doumenjou dit :

    @ Jean-Louis Charpal 63
    Je partage entièrement votre analyse sur tous les points que vous évoquez et l'exemple des pays d'Amérique du sud ayant rompu avec la pensée libérale en réussissant leur révolution citoyenne l'illustre avec pertinence. L'analyse sommaire et purement doctrinale de @Harry 58 me semble révéler une méconnaissance profonde de l'histoire économique et politique de ces 80 dernières années, alors que celle-ci permet précisément de comprendre comment et pourquoi nous en sommes arrivés à la situation que nous combattons aujourd'hui. Si l'expropriation des capitalistes au profit des travailleurs était l'unique et définitive solution permettant de construire une société meilleure, çà se saurait depuis longtemps. Mettons comme il le propose cette revendication au coeur de notre programme et le Front du Peuple que nous tentons de construire ne verra jamais le jour et les prédateurs pourront continuer de se goinfrer et de nous dévorer en toute tranquillité.

  20. anne dit :

    Hollande vient de recevoir Pascal Lamy en privé après sa visite de Noël à Rungis. Ayrault l'avait également reçu. La presse commence à parler de lui en cas de remaniement.
    Est-ce que l'idée pour Hollande, ce ne serait pas plutôt de soutenir sa candidature pour prendre la succession de Barroso à la présidence de la commission européenne en 2014 ?
    On peut le craindre : "Lorsque Delors quitte la présidence de la Commission européenne, en 1994, Lamy entre au comité de direction du Crédit lyonnais. Il en devient cinq ans plus tard le directeur général et prépare la privatisation de la banque et les licenciements massifs qui l’accompagnent. Désigné par le syndicat CGT comme « celui qui a organisé la casse sociale », on le surnomme «le para », « la brute » ou encore « l’Exocet ». C’est pendant cette période qu’il préside la commission « prospective » du CNPF, le futur MEDEF. Ce qu’on sait trop peu, c’est qu’il fait partie des conseillers de la branche européenne de la Rand Corporation, le principal think tank (réservoir à penser) du complexe militaro-industriel américain."

  21. jeannine de sète dit :

    Moi aussi j'ai fait un pause famille et voyagé un peu. Comme des humains. C'est avec gourmandise que j'ai savouré ton premier billet, mais sois rassuré, je n'ai pas fumé le champignon de la buche de noël. Merci pour cette prose.
    Demain je lirai la suite, pour le plaisir d'apprendre encore et encore et parce que j'en retire beaucoup pour la suite de nos luttes. Amitiés.

  22. Lilly54 dit :

    Bonsoir Amis, Entendu ce matin sur France Inter qu'un meeting commun Front de Gauche, Jean-Luc et Pierre, était prévu à Metz pour fin janvier. Attendons confirmation bien évidemment. Mais quelle bonne nouvelle ! Bienvenue à vous en Lorraine, à Metz où j'ai pu suivre l'un des premiers meetings de notre belle campagne électorale. Oui, je crois vraiment que nous pouvons rallumer les étoiles ! Merci Jean-Luc pour cette année 2012 si riche d'émotions, d'enseignement, de joies partagées.

  23. sergio dit :

    Simplement merci à Jean-Luc, un frère comme ceux qui évoquent ici le Jésus des premières communautés, @mad et @marianne31, en l'opposant aux porteurs de Rollex ébahis par leur vide et aux pères noëls hollandais bavant devant leur pouvoir et leur hochet provisoire.
    Je vais essayer de lire et de retenir le long billet sur la crise comme opportunité pour les dominants financiers et ultras ; ce ne sera pas facile surtout sur écran lumineux mais je ferai avec. C'est tellement utile quand on veut convaincre des collègues ou des amis paumés et sceptiques.
    Tous mes voeux aussi à vous tous du PG qui portez la seule espérance digne des hommes aujourd'hui.

  24. Ariane Walter dit :

    Le blog de Mélenchon est tout d’abord plaisant par son caractère intime. Ce sont les confessions d’un tribun solitaire. Entre deux combats, il se réfugie dans une écriture qu’il partage.
    Il a ce goût pour la communication, l’offrande, chaque mot étant un plaisir, ou une leçon de vie. Une révélation qui va donner le goût de la connaissance.
    Le guerrier continue le combat dans le silence tout en se révélant, tout simplement, semblable à nous : homme que la difficulté déstabilise.
    Mélenchon, orateur, domine.
    Mélenchon, bloggeur, est plus intime. Plus efficace car si la parole s’envole, le lecteur a tout loisir de reprendre la page, de la lire et de la relire. Supériorité de l’écrit sur l’oral.
    Le grand plaisir est celui de la confidence partagée ; une voix rien que pour soi.

    La suite pour plus tard...Car bien des commentaires viennent après l'esprit. Après la forme, le fond...

  25. florent dit :

    Oui notre pensée est inaudible...
    Auprès des classe populaires, les seul a écouté sont les syndicalistes et encore sachant malheureusement le peut de représentation syndicale dans les petites boites privés. Notre voix est inaudibles parce que nous parlons pas de toutes les insécurités. Nous sommes contre la mondialisation mais pas contre tous ces aspects a savoir un effacement des nations et une insécurité culturelle. Et ces réoccupation populaires nous n'y répondons pas d'où notre incapacité a nous faire entendre dans les zones rurales et périphériques.

  26. Harry dit :

    @63 Jean Louis Charpal et @ 69 Alain Dumonjou

    Les théories de Keynes ne sont strictement pour rien dans les phases progressistes des 30 glorieuses et des années 70, alors que son nom est principalement associé à ces périodes pour tenter d'accréditer la véracité, non prouvée à ce jour, de ses thèses : c'est la destruction massive de l’appareil productif et des biens en général, pendant la guerre, qui avait créé les conditions économiques d’un développement sans précédent du capitalisme; la production et le commerce mondial ont augmenté en conséquence : Comme Marx l’expliquait, la production crée la demande jusqu’à ce que la saturation des marchés interviennent. Mais avant que cette dernière ne se manifeste, au début des années 70, le plein emploi, les réformes sociales, le recyclage des pétrodollars en dette, stimulaient à leur tour la demande – et donc la production. Comprenez bien : ce sont des circonstances historiques exceptionnelles – et non les théories de Keynes – qui expliquent la durée de cette période de croissance.
    Saviez vous que Keynes :
    - Était chargé par son gouvernement de gérer les intérêts de l'impérialisme Britannique en Inde ?
    - Qu'il était membre du parti libéral, le principal parti capitaliste de l'époque ?
    - Que ces principales revendications économiques n'avaient que pour objectif de protéger la rente capitaliste ?
    - Qu'en 1942, sur ordre du roi et en reconnaissance de ses bons et loyaux services à la couronne, il accéda à la noblesse héréditaire et prit sa place à la Chambre des Lords, sur les bancs du Parti Libéral, sous le titre de Baron Keynes de Tilton ?
    Il n'y avait tout simplement rien de gauche ou de progressiste dans les théories de Keynes.
    Que ça plaise ou non, les faits sont têtus : la crise du capitalisme signifie la faillite des idéologies réformistes et partis politiques qui oeuvrent à sont maintien. Par conséquent, le seul mot d'ordre qui vaille n'est pas de sortir de la crise du capitalisme, il est de de sortir du capitalisme en crise.

  27. Anonyme dit :

    Si les dominants voient une occasion d’approfondir leur domination, il faut que nous voyons nous aussi (comme le démontre Frédéric Lordon en long et en large) que nous pouvons y voir des opportunité. Dans le point de rupture d'effondrement naturel de ce système en bout de course, ou pourquoi pas si il le faut le pousser a choir par quelques différent moyens enrayant tout et déclenchant la réaction en chaine permettant pour nous cette fois ci de faire notre changement. Les deux possibilité s'offrent a nous, reste a voir dans un cas comme dans l'autre si le peuple sera fin prêt pour la grande bataille.
    Voila, très belle synthèse je crois que ce billet qui ne se lit pas si mal que ça. Et on ne peut être évidemment que pleinement d'accord avec la conclusion, somme toute logique.
    Comme on dit, choisi ton camps camarade, il ne faudra pas rater cette occasion ou se jouera l'ancien monde et le nouveau. Nous ne manqueront -comme toujours- pas d'assister en ce moment là les retournements de veste de dernières minutes de certains qui nous auront conspuer pourtant jusqu'au bout du bout. Il ne faudra pas les rater.
    Ho pas plus que moqueries pour les plus copieux, puis le gouffre eternel de l'oubli pour les autres (puisque si pour un riche il n'y a rien de pire que de devenir pauvre, pour une personne connue, reconnue, c'est bien l'oubli). Une forme de justice populaire et non violente.

  28. Denis F dit :

    @ Anne 70

    S'il suffisait d'un signe pour bien positionner le curseur du libéralisme, c'est bien celui là.

    Voilà le nec plus ultra de la caviardisation du socialisme français qui remonte à la surface, attention l'homme est très dangereux, un certain Dominique Strauss Kahn ne lui arrive pas à la cheville, et parlant de cheville il a été celle ouvrière de la construction de l'Europe telle que nous la connaissons aujourd'hui, celle des marchands et des voleurs, c'est certainement l'un des hommes liges français des plus dangereux que le Bilderberg ait pu recruter ; cet homme n'a de socialiste que le côté de la pièce qu'il a lancé au sortir de l'ENA pour savoir s'il partait à gauche ou à droite de l'échiquier politique français, bien lui en a pris au vue de sa carrière qui malheureusement n'est pas achevée à notre grand dam. Un autre homme aussi satanique que lui et l'un de ses mentors, Michel Rocard.

  29. marj dit :

    Je suis assez d'accord avec la formule de Harry "le seul mot d'ordre qui vaille n'est pas de sortir de la crise du capitalisme, il est de sortir du capitalisme en crise." Sinon, bien sûr, ce sera jusqu'à la prochaine crise et elles deviennent de plus en plus violentes et destructrices. D'ailleurs, est ce encore possible de sortir de cette crise sans sortir du capitalisme ?
    Et je crois aussi que toute l'ambigüité du PG est dans cette phrase: parti réformiste pour certains, révolutionnaire pour d'autres.
    Pour autant, une fois qu'on a dit cela, reste à inventer ce autre chose et c'est là que commencent les difficultés. Après les égarements terribles de l'ère soviétique, nous savons qu'il n'y a pas de modèle préétabli. Que nous le nommions communisme ou éco-socialisme ou je ne sais, il s'agit rien de moins que d'avancer ensemble vers une alternative de progrès réalisable en prenant en compte les ressources de la planète et le monde interconnecté dans lequel nous vivons. La partie n'est pas simple mais nos ancêtres révolutionnaires sont encore dans nos mémoires pour que nous sachions que ce qui paraît impossible aujourd'hui peut devenir la réalité de demain.

  30. Michel Berdagué dit :

    @ Harry à 18 h 20
    En effet de dépasser ce capitalisme et non pas de le "dresser" voire de le réguler voire de le moraliser ? voire de le taxer bien que ça ferait un bon paquet si 40 000 milliards étaient retrouvés dans ce marché tout puissant des dits invisibles du sans visage du Bourget et en même temps à la city de nous nous rendre invisbles, tout juste bon à nous réunir dans une cabine téléphonique voire en survie. L'alternative s'entend pour un dépassement de ce système qui ne sait plus qu'accumuler et produire avec moulte sur-value et planche à billet en veux-tu en voilà à ne plus savoir combien de numéraires et là -en normal capitaliste- il nous pète une guerre la plus saignante possible. Puis, comme tout enseignement on tourne en rond, nous avons l'audace de proposer ce dépassement et là il faut trouver ; non pas une politique où la bureaucratie remplacerait le système remplacé et là nous voyons toute la difficulté. Détruire puis construire la modernité en post ou anté c'est toujours le même mécanisme oui après 1945 il fallait reconstruire, tes explications sont vraies et pertinentes mais il manque le savoir et la connaissance de toutes les luttes, grèves, actions diverses, revendicatives et offensives de la classe ouvrière et du prolétariat arrachées au patronat et à tous leurs cireurs de bottes politiques socio-démocrates et libéraux d'alternance kif-kif. Retrouvons cette dynamique des luttes offensives gagnantes pour les très nombreuses revendications non satisfaîtes et en prime politique construisons un pouvoir de Révolution citoyenne sans bureaucratie ni opportunisme. Là, du boulot.

  31. Discrète dit :

    Au webmestre
    Que se passe-t-il? Il y a environ 15 minutes je voyais 4 pages de commentaires, j'ai même cliqué sur un lien en rapport avec le billet de Jean-Luc et maintenant je ne vois plus que 2 pages. Y-a-t-il un problème sur le blog?

    [Edit webmestre : Non. Vous vous êtes seulement trompée de billet. 4 pages de commentaires, c'est le précédent.]

  32. Genialle dit :

    Ainsi pourrez-vous aller de confidences plutôt politiques à de la politique plutôt personnelle.

    Merci a Jean-Luc Mélenchon pour cette trêve des confiseurs qui n'est pas de tout repos.
    Courage au Webmestre.

  33. Arsène dit :

    "En période de fêtes les prix ont tendance à augmenter." Ça leur trouerait l'a*us aux journalistes de dire "des profiteurs augmentent les prix en période de fêtes" au lieu d'alambiquer ça comme si les prix disposaient d'un instinct propre ou je ne sais quoi encore ? Peut-être que ma formulation est trop idéologique ou plutôt pas assez idéologiquement correcte, parce que la formulation initiale est tout autant idéologique, d'après moi. Je suis un peu injuste, dans le premier cas ils ont des excuses pour ne pas investiguer le phénomène puisque ça vient des prix eux-mêmes, après tout.
    Bonne fêtes quand même, les amis !

  34. Discrète dit :

    Avec mes excuses pour l’étourderie de toute à l’heure… elle est naturelle, sans bon ni mauvais vin… et sans fin aussi ! Sourire.
    Suite à la lecture de ce billet je m’étais replongée dans les Etudes sur Robespierre par Albert Mathiez. C’est évidemment plus ancien, on s’y régale aussi, en attendant de lire les ouvrages que tu mentionnes, dès que j’en aurai fait l’acquisition.
    Merci en tout cas pour ces lignes en particulier sur la crise et je me garderais bien d’y ajouter quelque chose n’étant pas au meilleur de ma forme visiblement !
    Une bonne fin d’année à toi parmi les tiens, Jean-Luc, mes vœux t’accompagnent, ainsi qu'au dévoué webmestre et aux lecteurs de ce blog.

  35. naif dit :

    Harry à 18h20
    "... le seul mot d'ordre qui vaille n'est pas de sortir de la crise du capitalisme, il est de de sortir du capitalisme en crise."

    J'ajouterais: il faut sortir du capitalisme à cause de ses crises systémiques. Tous les éditorialistes ne parlent jamais de crises du capitalisme, ils n'évoquent que la crise. Quand un éclair de lucidité semble les illuminer ils parlent de crise systémique... mot maudit qu'ils associent aussitôt à la crise de la finance, du social ou du politique...mais jamais du capitalisme. Ecoutez cette échantillon sur France inter à partir de la 32ème minute ici, c'est tout à fait représentatif.

    Arsène dit à 19h59
    "En période de fêtes les prix ont tendance à augmenter."

    Et comme disait la caricature de JP Gaillard (le "journaliste" de la bourse): le marché vous en****, lui aussi. Le marché étant considéré comme un machin qui devient sujet humain, quand au même moment nous, humains, devenons marchandises.
    Trop rare pour ne pas être souligné un buzz du Front de Gauche: Les télés reprennent la vidéo du PCF concernant les propositions non tenues de F.Hollande. Mis en ligne par un blogueur sur ce site.

  36. educpop dit :

    La lecture de ce billet m'inspire un sentiment différent que les habituels regains d'enthousiasme ou d'intérêt pour la cause. La description du systémisme de la crise semble entrainer une conclusion : Une catastrophe majeure est inévitable et peut se produire n'importe quand. Dans un tel cadre, le peuple est divisé entre deux catégories principales; d'une part ceux qui peuvent comprendre ce mécanisme de l'enchainement des causes et des effets, et d'autre part ceux qui ne perçoivent qu'un effet ou une cause à la fois. C'est comme si Jean-Luc Mélenchon voulait dire que le changement de paradigme ne viendra pas des efforts que nous faisons pour conquérir une légitimité capable de nous permettre de changer la règle du jeu, mais de la recomposition qui suivra un effondrement. Les mots d'ordre de lutte anticapitaliste vont-ils apparaître comme la poursuite désuète des idéologies du passé ? Cette conceptualisation de plus en plus grande du problème de la mondialisation et des piliers fissurés qui la soutiennent va-t-elle produire une capacité nouvelle à se dépasser pour défendre l'intérêt général ? La venue d'une pensée à propos de Jésus en cette période de Noël est sûrement la bienvenue, puisque la foi est la seule méthode connue pour abolir la peur d'une fatalité funeste. Je trouve que le billet de Jean-Luc Mélenchon indique un peu le chemin de la foi, qui ne consiste pas du tout à suivre un dogme religieux mais à trouver en soi le chemin de la liberté. Si la route est longue et qu'il nous reste peu de temps pour la parcourir, il faut recourir à des solutions radicales...

  37. bobbola dit :

    Merci de nous détricoter tout ce fatras. S'en faire de l’idolâtrie "l'artiste est là pour nous montrer le beau, sans lui nous en douterions" tes éclairages sont de grande valeur, merci aussi de nous donner les mots.
    Bonne année à toi, à toutes et tous.

  38. Lucie dit :

    Salut camarades,
    Je voulais juste apporter ma modeste pierre à l'analyse du mot crise, si jamais ça intéresse quelqu'un. On l'entend tellement ces temps-ci pour dire tout et surtout n'importe quoi qu'il ne veut presque plus rien dire. Et pourtant, dans les langues humaines, les mots ont un sens. Comme tu l'as justement expliqué, la crise appartient au domaine médical, c'est le moment paroxystique où se décide du sort du malade. C'est un moment bref et décisif. Et ce, conformément à l'étymologie du mot, qui nous vient tout droit du grec ancien : krisis signifie tout simplement jugement. krinein, le verbe correspondant, signifie séparer, distinguer, choisir, d'où trancher, juger, décider. Malheureusement, les crises du capitalisme dont tu parles ne mettent pas la vie du capitalisme en jugement décisif, sinon cela ferait longtemps qu'il aurait été condamné pour ses crimes (du moins on ose l'espérer).
    En fait, la cyclicité de ces crises me conduit à penser qu'il s'agit plutôt de catastrophes (c'est la signification du mot grec : revenir en boucle). Notons que ce mot appartient au vocabulaire de l'analyse de la tragédie classique : la fin en catastrophe, c'est une forme de dénouement qui clot momentanément la tragédie, et en fait, prépare immédiatement la suivante, et ça peut durer longtemps, de tragédie en tragédie (voir le cycle des Atrides par exemple). Or, dans l'analyse de la tragédie, nous avons aussi la fin en apocalypse, ce qui, en grec, signifie révélation (promis, j'arrête de vous saouler avec mon Bailly), ce qui correspondrait à la crise au sens grec : celle-ci révèle la vraie nature des choses (voir la tragédie d'Oedipe par exemple).
    Tout ça pour dire, si on pouvait enfin juger du bien fondé du capitalisme et le mettre par terre une bonne fois pour toutes... quel régal ! c'est mon voeu pour cette année. Gardons confiance en nous.

  39. Didier dit :

    Eh bien, Jean-Luc, une petite crise de narcissisme?
    M'aime-t-on? Spontanément? Plus que lui? Moins que l'autre? Suis-je audible?
    Mais oui, on t'aime et on t'entend. Continue à faire ton boulot, il est remarquable.

  40. Guillaume dit :

    J'ai aussi lu attentivement ce billet. C'est une analyse brillante du communiqué du sommet européen. Dommage que JL n'ait pas voulu "surcharger le blog" sur la notion de "modèle alternatif". Une phrase me semble cependant discutable:. C'est sans doute le mot "jamais" qui est de trop. Je crois au contraire que la misère et l'insécurité sociale ont souvent nourri la combativité sociale. Certes sans conduire "toujours" à une révolution. Il faut pour cela ce que veut sans doute dire la phrase qui suit:
    Bonne année à tous. Nous aurons sûrement de quoi nous énerver !

  41. Damien dit :

    Très bon billet, pour finir l'année comme elle a commencé: dans l'ébullition intellectuelle !

    @Lilly54
    Le meeting du 23 janvier à Metz est annoncé depuis pas mal de temps déjà sur l'agenda du PG, il faut prendre l'habitude de parcourir les agendas des différentes forces composant le Front de Gauche ;-)

    @Sophie
    Le Front de Gauche c'est faire autre chose, autrement. Le discours de Marseille est le plus emblématique de notre programme, l'Humain d'abord, et heureusement qu'il nous a fait perdre des "électeurs": ceux dont la culture néolibérale a ancré au plus profond de leur être le dégout de l'autre, pour mieux leur faire accepter les conditions de leur domination par le capitalisme financier transnational. Quant à l'Europe, cet outil juridique et politique au profit d'une société de progrès humain (SMIC européen, contrôle des mouvements de capitaux, visa et planification écologiques) serait d'une redoutable efficacité, il est donc dommage de le quitter/le casser alors qu'il suffit de l'utiliser pour l'émancipation humaine. Ayez une vision dynamique de la question ainsi que du rapport de force (relisez Gramsci et "Guerre de mouvement et guerre de position") et il vous apparaîtra que la seule limite à la prédation financière (et de son relai, l'UE) est la résistance à cette prédation et sa réorientation sans concession.

    Beaucoup ici semblent ne jamais avoir lu La Dissociété. Cet ouvrage de Jacques Généreux démontre comment la pensée moderne (politique, économique) dont les libéraux, socialistes, néolibéraux, centristes et marxistes sont les héritiers, est fondée sur une conception anthropologique erronée (un être humain atomisé et préexistant à la société). Dans cet ouvrage majeur (auquel la cohérence de l'Humain d'abord et de l'écosocialisme doivent beaucoup) Jacques Généreux refonde l'anthropologie de notre culture moderne par le "socialisme méthodologique", développé ensuite dans L'autre société et La Grande Régression, les deux derniers volumes de cet ouvrage que chaque militant/sympathisant devrait avoir lu (attention, le résultat de cette lecture est extrêmement déroutant car il remet en cause tout ce que nous avons toujours intégré comme "acquis" sur ce qu'est un être humain et qui est invalidé par les récentes découvertes.

  42. @ 76Harry- 18h20
    Il me parait fondamental pour l'avenir du Front de Gauche qui a vocation à devenir un nouvau Front Populaire, de ratisser large et ainsi de rassembler un maximum de citoyens. Vouloir à tout prix imposer Marx comme nouvelle pensée unique, devant se substituer à l'actuelle, est à mon avis une erreur conceptuelle et stratégique. Pourquoi effaroucher et finalement exclure tous ceux qui peuvent adhérer à notre programme tel qu'il est, et sans réserve, alors qu'ils ne sont pas marxistes ? Je considère que notre programme est en mesure de réaliser une véritable rupture avec l'ultra libéralisme, la dictature des spéculateurs, des banquiers et des grosses multinationales. Il peut permettre un partage des richesses complètement différent, de nature à améliorer la vie de tous de façon décisive. Sans oublier l'appropriation collective (coopératives ou nationalisations selon les cas) des moyens de production dans des secteurs très importants (banques, énergie,transports, industrie lourde etc...). Réaliser cela ensemble serait formidable et serait déjà une Révolution. Pour prendre mon exemple personnel, qu'est ce que cela peut faire que j'aie une certaine admiration pour Keynes et que je considère Marx comme un penseur qui, tout en étant important,a ses limites et doit être dépassé, alors que je suis partisan d'une application intégrale et immédiate de notre programme et que j'ai voté sans hésiter aux législatives pour le candidat du FdG qui se trouvait être un communiste ? L'alternative au système actuel ne peut se nourrir uniquement de la pensée marxiste, mais de toutes sortes de contributions et courants de pensée.
    NB : si Keynes avait présidé aux destinées de l'Allemagne entre 1930 et 1933, "qui vous savez" ne serait pas arrivé au pouvoir. C'est une politique d'austérité(exactement la même que celle qui s'abat sur l'europe actuelle) à l'opposé des politiques keynésiennes, qui a provoqué la catastrophe.Rien que pour ça Keynes mérite d'être reconnu à sa juste valeur.

  43. ermler dit :

    @ Jean-Luc Mélenchon
    Merci de continuer à nous éclairer. Ca fait du bien de lire un politique qui ne prend jamais ses lecteurs pour des gogos.
    J'aime votre écriture quand vous vous laissez aller. Je ne raffole pas des romans d'amour mais le vôtre, quand l'heure viendra, je le lirai avec une grande attention..
    Vous nous êtes précieux, monsieur.

  44. Pour se faire une première idée de la stratégie du choc, et avant d'avoir ingurgité ce pavé, voici une adaptation du bouquin en vidéo:

    D'autre part, une question pratique: Comment font-ils, au Venezuela, pour contrer l'influence de 85% des médias qui sont outrageusement de droite, et qui cumulent 95% de l'audience? S'il y a une recette elle nous rendrait bien service, ces temps-ci. Entre camarades, ce genre de stratégie se partage, d'habitude, et pour de bonnes raisons. Si quelqu'un, au national ou ailleurs, en sait assez long là-dessus pour nous l'expliquer (nous, militants de base) il n'y aura plus qu'à s'y mettre.
    A bientôt sur les marchés

  45. Peggy dit :

    Témoin de mon temps, je me sens à la croisée des chemins. Le sort de l'humanité dépend du chemin qu'elle empruntera. Je fais le voeu qu'il y ait de plus en plus d'éclaireurs sur Terre comme JL Mélenchon afin que l'humanité puisse prendre son destin en main avec toute la clarté nécessaire pour emprunter le chemin qui la mènera vers un système sociétal plein de bons sens et de sagesse, plein d'amour et de respect, où enfin tout être humain pourra y mourir pleinement épanoui.

  46. marj dit :

    @J L Charpal

    Je crois que votre point de vue n'exclut pas celui d'Harry. On peut trés bien, en tant qu'individu, être davantage sensible à la pensée ou l'action de tel ou tel économiste et/ou philosophe mais se retrouver collectivement sur un programme politique de gouvernement. L'important est d'aller dans la même direction. De toute façon, on sait par expérience, que l'hégémonie de la pensée comme l'hégémonie politique d'un parti fût-il de "gauche" (voir le PS) n'amènent rien de bon, nous avons tous besoin de débat et de confrontation des idées pour créer une dynamique et des gardes fous. Ensuite on peut se revendiquer marxiste sans pour autant tout prendre au pied de la lettre. D'ailleurs c'est bien Marx qui considère que les crises (de suraccumulation de capital et de surproduction de marchandises) ont une fonction dans le système capitaliste puisqu'elles font apparaître des forces favorables à une nouvelle expansion de l'accumulation du capital.
    Pour lui, si les crises manifestent une baisse du taux de profit, elles créent les condition favorables à son rétablissement par la baisse des salaires, fermetures d'usines, baisses des prix des biens et des matières premières.On voit que si le profit a été démultiplié artificiellement par la financiarisation (voir les chiffres cités par JL Mélenchon) et l'endettement privé et public, cela repose bien sur du vent, la crise de 2008 nous l'a encore montré.
    Cette analyse est plus que jamais d'actualité. Aujourd'hui, nous avons un gouvernement dit "de gauche" et pourtant, on sent que sur fond de chômage de masse, c'est le capital (servi par ses valets) qui a la main et fait pression: en ce moment les négociations sur le marché du travail sont l'occasion d'imposer de nouvelles régressions. Attention à associer à la campagne contre l'austérité celle sur le travail et bien expliquer aux salariés déboussolés que fragiliser le contrat de travail ne fera pas baisser le chômage. La campagne médiatique sur le sujet bat son plein et comme le dit Jean Luc, "Misère et insécurité sociale n’ont jamais élevé le niveau de combativité sociale."

  47. Espéranza dit :

    Le phénomène de cette situation, c'est que les socialistes ne peuvent plus se payer le luxe du double langage qui a enfumé la politique dans les années 90. Pour des raisons diverses, déjà la présence du front de gauche et notre non participation. Même les socialistes les plus à gauche digèrent mal nos critiques, il sont obligés de se différencier, mais attention ils sont solidaires. Marie Noëlle Lienemann à dit suite au clip du PC qu'il ne fallait pas se moquer car cela ferait monter le FN ? Jacques Attali lui assimile ce clip au modèle nord Coréen. Les arguments lui font il autant défaut pour tomber dans cette caricature grotesque et insultante ? lui si loquace et non avare d'explications quand un micro se tend.

  48. breteau jean claude dit :

    La crise financiere a de beaux jours devant elle Cependant les comptes rendus en anglais montrent l'inquiétude des eurocrates.Ils craignent plus que tout que la vérité soit connu et ont tiré les enseignements des explications de textes de la défunte constitution si bien écrite par V G E ,par les tenants du non.Notre meilleure arme est la vérité, elle peut étre fatale.Le boucan fait par la vidéo du F D G,rallumons les étoiles montre l'inquiétude du camp libéral qui espérait peutétre un pcf le cul entre deux chaises,raté.La charge est lourde ,à la hauteur de la tromperie de hollande.La question posée n'est pas conduire ce pouvoir à l'échec ,mais de le contraindre à changer maintenant.L'assise déjà faible en mai du ps,ne tient qu'avec l'apport de l'ump qui ne peut qu'approuver la mise en oeuvre de sa politique.En face les victimes sont chaque jour plus nombreuses.Comme pour la crise financiére,le chomage est soutenu par ce pouvoir (comme le précédant) ce n'est pas une plaie mais une chance.Tout augmente,mais il faudrait travailler plus pour gagner moins.Cette situation permet d'alimenter la crise,nous rendant coupable contre notre gré;, de la préparation de la prochaine,encore plus grave .Nous sommes,le peuple est la solution.Faisons de 2013 une bonne année de lutte,rassemblé et renforcé

  49. Je me permets de recommander la lecture du compte rendu du dernier sommet européen des 13 et 14 décembre derniers, en lien dans ce billet. Le psychodrame mis en scène à ce niveau est incroyable. D'abord le mot de " crise " est incongru. Le virage en faveur de l'économie de casino et des inégalités les plus grandes possibles, datent de plus de 30 ans. Une crise ne dure pas si longtemps. En fait, pour l'aristocratie du fric, le système mis en place est une réussite totale (" la lutte des classes existe et nous l'avons gagnée ") et pour les peuples c'est un désastre. Mais cette oligarchie ne pouvant faire machine arrière, sauf à renoncer à sa montagne de fric ce qu'elle ne fera jamais d'elle même, tout en considérant que son système est devenu auto bloquant, croit pouvoir profiter de la situation pour casser définitivement ce qui reste d'acquis sociaux et d'esprit de résistance des peuples. Pour prendre une comparaison, on imagine une équipe de médecins au chevet du malade, constatant que malgré les saignées continuelles, il s'affaiblit toujours plus et considère qu'il faut les augmenter. Pour mener jusqu'au bout le traitement, il décide de confier la gestion du centre de transfusion sanguine de l'hopital à des vampires, au prétexte que ce sont des spécialistes, experts en la matière. Diafoirus et Nosferatu co-directeurs de l'hopital, le résultat est garanti ! Plus sérieusement, on se rend compte aussi que la gestion de l'europe actuelle est complexe et de plus, volontairement opaque. Si des citoyens très motivés peuvent y voir à peu près clair, la grande masse des autres est laissée sur le bord de la route. Les médias et leurs experts ont de ce fait les mains totalement libres.Ils peuvent parler de ce qu'ils veulent ou passer sous silence tout ce qui démontrerait l'inéptie des décisions prises. C'est la définition même de la désinformation.

    @ 96 marj 9h23
    " On peut trés bien, en tant qu'individu, être davantage sensible à la pensée ou l'action de tel ou tel économiste et/ou philosophe mais se retrouver collectivement sur un programme politique de gouvernement. L'important est d'aller dans la même direction."

    Tout à fait d'accord, camarade, avec cette conclusion à la controverse. Démocrates progressistes de tous les pays, unissez vous !

  50. carlo dit :

    @ Damien
    Quant à l'Europe, cet outil juridique et politique au profit d'une société de progrès humain (SMIC européen, contrôle des mouvements de capitaux, visa et planification écologiques) serait d'une redoutable efficacité, il est donc dommage de le quitter/le casser alors qu'il suffit de l'utiliser pour l'émancipation humaine.
    Mais ne voyez-vous pas que l'Europe, telle qu'elle existe, est le contraire de tout cela? Toutes les régressions accomplies ces dernières années l'ont été au nom de l'Europe, "cet outil juridique et politique au profit d'une société de progrès humain". Il est grand temps d'en tirer les conséquences...


Blog basé sur Wordpress © 2009/2015 INFO Service - V3 Archive