16nov 12

Merkhollande est né en grande pompe

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Attaque de Moody's :

il faut résister !

La dégradation de la note de la France est une agression sans fondement contre notre pays.

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Bien sûr que cette conférence de presse est davantage un aveu qu’un tournant. Pas en raison de son contenu. Il était dans le programme de la campagne électorale de Hollande. Bien sûr, tout ce social libéralisme était dissimulé derrière les simagrées du discours du Bourget destiné exclusivement à mystifier les nôtres. Mais la mise en scène fonctionnait comme un message solennel. Dorénavant il assume ! Et le faisant, il « proclame ». Après Merkozy voici Merkhollande. Et comme l’a démontré Ayrault qui parle allemand, dans la langue de Merkel, à une lettre près on passe du « fécond » à « l’effroyable » ! En attendant l’odieux est servi : le catéchisme libéral dans la bouche d’un président élu par la gauche, assorti de propos de comptoir sur les dépenses excessives de l’Etat !

La capitulation sans condition est enrobée de bobards

Je vais revenir sur la conférence de presse de François Hollande mardi. J'ai dit dans plusieurs médias ma consternation de voir le Président de la République revendiquer l'austérité avec le sourire. Je veux dire ma gène devant le nombre des bobards qu’il a accumulés pour justifier sa conversion pleine et entière à la doctrine économique et sociale de madame Merkel.

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Sur l'Europe, nous avons eu droit à la répétition des refrains récités depuis le mois de juin dernier. Répétition ne vaut pas démonstration. « La nouvelle orientation » et « la nouvelle donne » dont Hollande nous rebat les oreilles n’est démontrée d’aucune façon et c’est même le contraire qui est prouvé. Toutes les décisions importantes prises par le Conseil européen depuis juin sont dans la continuité parfaite avec les orientations fixées depuis 2010 sous l'égide de Merkel, Sarkozy et Barroso. Cela n'a pas empêché François Hollande de revendiquer à nouveau de soi-disant « victoires ». Il a évoqué son fameux et imaginaire "Pacte de croissance" financé avec des lignes budgétaires déjà existantes. Mais cette fois-ci il a carrément revendiqué de surcroît comme acquis du Conseil européen des 28-29 juin « la mise en place du mécanisme européen de stabilité ». Aucun démenti dans la presse nulle part ! Les désintoxiqueurs professionnels par leur silence complice cirent les pompes en cadence. Car il s’agit d’un pur énorme mensonge. En effet le MES a été décidé et voté plusieurs mois auparavant. La France a ratifié le Traité sur le MES le 21 février à l'Assemblée nationale et le 28 février au Sénat, à l'initiative de Nicolas Sarkozy. Comment Hollande a-t-il pu l’oublier ? Les socialistes s’étaient majoritairement abstenus, contre son avis !

Le bidonnage a ensuite continué de plus belle quand Hollande a affirmé : « J'ai pu faire adopter par onze pays européens la taxe sur les transactions financières ». Comme ce n’est pas la première fois qu’il fait ce numéro sans être démenti par les désintoxiqueurs de presse, il s’est senti autorisé à refaire le numéro dans le cadre solennel du palais de l’Elysée. Pourtant je rappelle que l'accord politique en faveur de cette taxe a été réalisé en février 2012 à l’initiative de Merkel et Sarkozy. Les 9 Etats nécessaires à la mise en place de la taxe avaient alors affirmé leur décision commune d'engager une coopération renforcée en la matière (France, Allemagne, Italie, Belgique, Autriche, Espagne, Finlande, Grèce, Portugal). Ils ont été rejoints depuis par la Slovaquie, l'Estonie et la Slovénie, tandis que la Finlande s'est retirée. François Hollande n'est strictement pour rien dans cette affaire !

Cette tirade sur la réorientation de l'Europe s'est terminée en forme de vœux pieux : « Je me suis fixé l'objectif de régler les questions lancinantes posées à la zone euro, d'ici la fin de l'année. » Avec une chute en forme d'injonction paradoxale : « C'est par la solidarité et non par une austérité sans fin que seront atteints les objectifs impérieux de réduction des déficits. » Paroles verbales, bobard de fin de banquet. Car d’ici la fin de l’année tous les Etats doivent avoir fini de transposer la règle d'or budgétaire qui installe l'austérité dans la durée.

François Hollande a ensuite exposé son « choix du désendettement du pays ». « A marche forcée » selon ses propres termes. Et il a confirmé que « l'équilibre des finances publiques sera principalement atteint par des économies ». Un chapitre de sacrifices conclu par un couplet d’un genre très nouveau à gauche : une diatribe contre l’Etat ! Il a recyclé les plus grossiers poncifs libéraux contre la dépense publique. Et pour appuyer ce reniement, il aura fallu un nouvel enfumage, une entourloupe. François Hollande a ainsi affirmé : « La dépense publique atteint aujourd'hui 57% de notre produit intérieur brut. C'est beaucoup. C'est un record. Elle n'atteignait que 52% il y a seulement 5 ans. Nous devons être capables de faire mieux en dépensant moins. » Voilà une véritable manipulation. Tout d'abord les chiffres sont faux. Ce que ne vous ont pas dit les désintoxiqueurs professionnels. Dans la dernière statistique publiée par l'INSEE, la dépense publique représentait 56% du PIB en 2011. Et elle était de 52,6% du PIB il y a 5 ans.

La comparaison choc de Hollande est donc fausse de 1,6 points de PIB. Soit une erreur de 32 milliards ! C'est ennuyeux pour un texte écrit à l'avance lu par le Président de la République. Il faut donc en conclure que cette présentation était délibérément alarmiste. Mais le plus honteux dans sa soi-disant démonstration c’est qu'elle passe sous silence le fait que c'est la crise financière de 2008 qui a mécaniquement augmenté les dépenses publiques. La charge de la dette s'est accrue à mesure que se creusaient les déficits. Et les dépenses sociales se sont mécaniquement envolées avec la progression de la pauvreté et du chômage. La contraction de l'activité entraîne par exemple mécaniquement le versement d'un plus grand nombre d'indemnités chômage et le basculement d'un nombre croissant de personnes dans le RSA. Cela n'a donc rien d'une hausse incontrôlée ou orgiaque des dépenses de l'Etat dans la gabegie et l’incontinence !

D'ailleurs le ratio qui présente la dépense publique comme un poids par rapport à la richesse créée est absurde. Car la moitié de la dépense publique est destinée à la protection sociale des travailleurs et de leurs familles. Veut-il la supprimer ? Même cela ne voudrait rien dire. Que cette couverture soit socialisée ou pas, elle représenterait de toute façon une dépense dans l'économie du pays. Les gens devraient quand même s’assurer ! Et la preuve est faite que là où cette dépense est publique, comme en France, cela coûte moins cher que là où elle est privée. En voulez-vous un exemple pour vos disputes des repas du dimanche quand votre beau-frère de droite Jean-Geoffroy ou votre cousine social-libérale Marie-Réglisse voudront faire les malins ? Prenons alors l’exemple des dépenses de santé qui sont inclues dans les dépenses excessives montrées du doigt par Hollande. La France, grâce à un système public, y consacre 11% de la richesse nationale. Les USA, grâce à un système privé, y consacrent 17% de la richesse nationale. Cet exemple montre à quel point est malhonnête le procès fait à la dépense publique par François Hollande dans son numéro de petit converti au catéchisme libéral.

Mais les bidonnages ne se sont pas arrêtés là. Le pire est venu à propos de la « compétitivité ». Hollande a alors essayé de maquiller la hausse de la TVA annoncée par Jean-Marc Ayrault comme « une restructuration des taux de TVA ». Il a d'abord prétendu que la hausse de TVA décidée par Sarkozy représentait 12 milliards d'euros. Chiffre faux, à nouveau. Il s’agit de 10,6 milliards, ce qui est déjà bien assez. Mais il s'est bien gardé de dire que la hausse des différents taux décidée par le gouvernement représente 7 milliards d'euros. Donc à peine un tiers de moins que la hausse Sarkozy. Et non pas « moitié moins » comme il l’a prétendu. Cela représentera une perte moyenne de 260 euros par an et par ménage. Pour un smicard ce sera un quart d'un mois de salaire perdu sur l'année. Et cela touchera de manière aveugle les pauvres comme les riches.

Mais la grosse ficelle c’est d’avoir totalement passé sous silence la hausse massive du taux « intermédiaire » de TVA en n'évoquant que la TVA dans la restauration passée à 10 %. Ce taux intermédiaire, est déjà passé de 5,5 % à 7 % sous Sarkozy en 2011 ! Il concerne pourtant des services vitaux pour l'économie : les travaux de construction ou de rénovation des logements, les transports, les loisirs cinéma, théâtre, concerts mais aussi matchs, et enfin les services touristiques comme les hôtels et les locations de vacances. Le plus indigne là-dedans c’est que ça concerne aussi les médicaments non remboursés, qui sont de plus en plus nombreux. En l'espace de 3 ans, tous ces biens et services qui concernent le grand nombre verront donc leur taxation quasiment doubler en passant de 5,5 % à 10 %. Cela va être d'autant plus difficile pour les ménages les plus pauvres que cela représente beaucoup de dépenses absolument obligatoires, comme les abonnements des transports. Telle est la réalité profondément anti-sociale de la hausse de la TVA que François Hollande a « revendiqué au nom de l'efficacité et de la justice ».

A la fin des fins, pourquoi faire tout ce mal aux gens ? Pour financer un nouveau cadeau fiscal aux entreprises. Cela sans aucune garantie qu’elles passent cette nouvelle marge de manœuvre en salaires ou en investissement et pas en dividendes supplémentaires ! Et alors qu’il était question d’aider la compétitivité des entreprises industrielles exposées à la concurrence internationale, Hollande a lui-même vanté son caractère aveugle, non ciblé et surtout sans contrepartie ! « Elle sera simple, sans formalités administratives. Elle sera générale, utilisable par toutes les entreprises ». Et précisons que là où Sarkozy avait prévu de baisser les cotisations sociales patronales de 13 milliards, Hollande accorde un cadeau fiscal aux entreprises de 20 milliards. Cela signifie que les entreprises sont servies de 35% de plus en cadeau fiscal sans contrepartie par Hollande que par Sarkozy. Le tout pour un bénéfice social escompté tout à fait ridicule. En effet, Jean-Marc Ayrault en espère la création de 300 000 emplois en 2017. Cela représenterait une dépense fiscale de 67 000 euros en moyenne par emploi créé. C'est-à-dire beaucoup plus cher par exemple que la création d'un poste d'enseignant dont l’Etat paie le recrutement autour de 40 000 euros par an.

Je veux alerter sur une dernière déclaration de François Hollande qui est passée inaperçue. C'est peut-être la seule véritable annonce nouvelle du Président lors de cette conférence de presse. Après avoir évoqué les réformes institutionnelles issues du rapport Jospin, le Président a ajouté que « le gouvernement présentera une révision constitutionnelle qui comprendra aussi la réforme du Conseil supérieur de la Magistrature et la réaffirmation des principes de la démocratie sociale ». Hollande veut donc réviser la constitution sur le principe de la « démocratie sociale ». Pourquoi faire si ce n'est appliquer sa proposition d'accorder au contrat une autorité supérieure à celle de la loi ? Un projet que Hollande avait mis en sourdine pendant la campagne après que je lui ai répliqué sur le sujet en juin 2011. Pour vous inciter à la vigilance et vous préparer à la bataille sur ce sujet épineux, je vous renvoie à ma tribune sur le sujet publiée sur ce blog.

Peut-on penser en Panurgie ?

Nous venons de subir le passage d’un rouleau compresseur. Le rapport Gallois a été une occasion de bourrage de crâne désormais en croissance permanente dans les grandes transes de panurgisme médiatique. Pourtant il y a eu des voix dissonantes et elles ont contesté les prémices et le raisonnement du rapport. Peine perdue ! Si illustres qu’elles aient été, elles ont été traitées comme d’habitude en pareille circonstance : mépris parfois embarrassé et silence toujours plein de bonne conscience. La « compétitivité » est paraît-il un sujet de débat ? Quel débat ? Le problème est évident, le diagnostic partagé, la solution simple comme le bon sens ! Encore une fois donc, les mêmes qui prétendent ouvrir « débat urgent » l’ont eux-mêmes enterré dans un consensus aussi militant qu’intolérant !

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Dans une période comme celle-ci, le plus grand défi pour notre gauche est de vaincre la résignation. Mais soyons lucides : le moment est plus rude que jamais. Cette déferlante médiatique nous a porté un rude coup ! En répétant sur tous les tons la doxa libérale sur le « coût du travail »,« la compétitivité », la politique de « l’offre » a marqué des points. Son premier objectif est atteint : empêcher de penser, abasourdir. Dans ce contexte la plupart des bobards de la propagande officielle passent pour des faits objectifs. Ils affirment et nous devons démentir. Les médiacrates ont joué leur sale rôle de deuxième peau du système en injectant sans trêve le même discours et la même grille de lecture des événements. Dans la conférence de presse à l’Elysée, ce fut caricatural. Il faut bien l’admettre, le seul qui posa une question impertinente ce fut Laurent Joffrin puisqu’il voulut connaître la réponse du chef de l’Etat à la thèse économique contraire à la sienne. Il précisa même qu’il se référait à l’avis de plusieurs prix Nobel d’économie ce qui était moins provoquant que de mentionner que c’est aussi le point de vue du Front de Gauche. Ce fut la seule et unique ouverture sur un autre ordre de raisonnement que celui mis en circulation par le président et la grande armée des répétiteurs. Si Joffrin n’avait pas été là, c’est comme s'il n’y avait qu’un seul point de vue en économie dans le monde et en France. Tous ses autres confrères posèrent soit des questions intimiste sans intérêt (exemple : « Comment ressentez-vous les critiques ») soit d’accompagnement de sa logique (exemple : « En chantant la vie en rose le soir des résultats est-ce que vous ne regrettez pas d’avoir sous-estimé la gravité de la situation »).

Pour le reste, les commentateurs « indépendants » avaient déjà rivalisé dans la nuance la semaine précédente : est-ce assez, faut-il en faire davantage, ou bien plus vite ou bien plus fort ? Limité à la confrontation entre « L’Humanité » et « les Echos » l’espace du débat est réduit comme jamais. Après le numéro de la conférence de presse dont les trucs de communication étaient des ficelles grosses comme des câbles, ce fut un nouveau concert : a-t-il été « jugé convainquant », s’en est-il bien sorti ? Et ainsi de suite. La bande des prétendus décrypteurs et autres désintoxiqueurs à deux balles a sagement regardé ailleurs pendant que pleuvaient les chiffres faux et les présentations biaisées du nouvel emballage de la soi-disant « restructuration de la TVA », de la part du PIB dépensée par l’Etat et ainsi de suite. Le président manipule les chiffres ? Oui, peut-être, mais il est tellement présidentiel ! Le président tronque les présentations. En fait, pour l’essentiel, le pluralisme médiatique en France n’existe plus. La réforme la plus urgente à faire pour la démocratie française est celle de celle de son système médiatique unilatéral. L’exemple du courage des gouvernements argentin et équatorien en la matière prouve que c’est possible. La libération des médias, en vue de permettre le pluralisme politique doit, bien sûr, trouver son chemin dans chaque pays, selon ses propres conditions, mais tous doivent y pourvoir. En France cette question touche directement à la condition sociale des journalistes et à leur précarisation croissante, au statut et aux pouvoirs des usagers de chaque média. Cette dimension du problème est au moins aussi importante que celle de l’identité du propriétaire du média lui-même qui monopolise d’habitude l’attention des critiques de gauche. Au point où j’en suis parvenu en observant ce qui se passe en France et dans le monde, je considère que c’est une des premières tâches de la révolution citoyenne, avant même la convocation de la Constituante par laquelle nous commencerons notre processus.  

Notre contre-budget : un seuil de crédibilité

Pour vaincre la résignation c’est tout un traitement qui doit être appliqué. Parmi les remèdes figure en bonne place la preuve à donner qu’on peut faire autrement, que d’autres choix sont possibles et qu’ils sont réalistes, c’est-à-dire applicables. C’est ce que nous avons appelé, pendant toute la campagne présidentielle « la radicalité concrète ». Elle permet de franchir le seuil de crédibilité à partir duquel des gens décident de se mettre en mouvement, d’adhérer et de prendre leur part personnelle dans le combat commun. Agir de cette façon c’est aussi se préparer nous-même à faire face si les circonstances l’exigent. C’est dans cet état d’esprit que nous avons demandé à notre « chef économiste », Jacques Généreux et à Guillaume Etiévant, le président de la commission économique du Parti de Gauche, de préparer un « contre-budget ».

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Au moment où le budget de l’Etat se discute au parlement, il nous paraissait essentiel d’aller plus loin que l’opposition ligne à ligne face au budget d’austérité du nouveau gouvernement qui se décidait. C’est la meilleure façon de montrer très concrètement à la fois que l'austérité n'est pas une fatalité et que nous savons comment gouverner autrement. Le budget d'austérité de Hollande et Ayrault pour 2013 n'est donc plus la seule solution qui existe. Une autre proposition budgétaire est désormais sur la table. C'est d'ailleurs la seule à ce jour. Bien sûr, vous n'en avez pas entendu parler sur TF1 et France 2, chez lesquels nous sommes interdits de journaux télévisés depuis l'élection de Hollande. C’est donc entièrement sur nous même que repose l’effort d’information. Je vous invite ainsi à diffuser largement ce contre-budget. Dans la semaine nous avons tenu neuf meetings dans le pays pour présenter ce projet. Les responsables nationaux du parti sont disponibles pour en tenir autant qu’il faudra. L’important est que le texte circule et que le nombre de ceux qui en partagent le contenu de façon consciente et éclairée aille en augmentant autour de nous.

Vous pouvez retrouver l'intégralité des mesures chiffrées de ce contre-budget dans la brochure complète de présentation qui est diffusée.

Mais je vous en dis ici quelques mots de présentation. Ils peuvent d’ailleurs vous servir si vous prévoyez d’organiser une réunion avec des amis sur le sujet. Ce contre-budget décline concrètement notre programme « L'Humain d'abord ». Il s'appuie sur une solide analyse macro-économique que Jacques Généreux a rappelée pour l’occasion. Vous en aviez eu l’essentiel dans l'appel des 120 économistes contre le Traité TSCG et l'austérité. L'austérité mènera à la catastrophe en France comme elle y mène déjà en Grèce, en Espagne et au Portugal. Nous proposons au contraire un budget de relance de l'activité. Il s'appuie sur deux puissants moteurs : l'investissement public et le partage des richesses. Notre budget est robuste et réaliste. D'ailleurs il « rapporte » plus qu'il ne coûte. Il permettrait ainsi de stopper la spirale d’appauvrissement de l’Etat. Nous proposons d’ailleurs d’économiser 20 milliards d’euros dès 2013 sur les intérêts de la dette qui s'élèvent à 47 milliards d’euros au total. C’est possible en faisant acheter des obligations d’Etat à taux très réduits au Pôle financier public dont nous proposons la création. Les banques publiques du Pôle pouvant ensuite se refinancer autant que de besoin auprès de la BCE. Nous pourrions ainsi rompre concrètement et rapidement l’actuel circuit absurde de la dette publique payée au prix fort aux banques privées.

Au total notre budget prévoit 130 milliards de ressources nouvelles. Cela représente une hausse du taux de prélèvement obligatoires de 5 points de la richesse nationale. Ce taux passerait à 49% de la richesse. Comme au Danemark. Nous l'assumons. Cette hausse serait bénéfique à l'économie car elle est concentrée sur les montagnes d'argent qui dort aujourd'hui dans le pays. Alors que les banques sont gorgées d'argent par la BCE et les Etats et que les actionnaires font exploser leurs dividendes, cet argent ne se retrouve nulle part dans l'économie réelle. Ni dans les poches des ménages, via les salaires, ni dans l'investissement productif qui est au point mort. Notre budget prend cet argent qui dort pour le réinjecter utilement dans l'économie. Je vous en donne quelques exemples. Nous proposons de supprimer les niches fiscales sans utilité économique, sociale ou écologique pour 42 milliards sur 62 milliards de niches au total. Seraient également supprimées les exonérations de cotisations sociales qui ont montré leur inefficacité, à hauteur de 20 milliards sur la trentaine de milliards d'exonérations. Nous proposons un véritable impôt sur le revenu à 14 tranches et un revenu maximum avec tranche à 100 % au-delà de 20 fois le revenu médian. Nous considérons qu'au-delà de 20 fois ce que gagnent la moitié des Français, l'accumulation de revenus par une même personne n'a plus d'utilité sociale et économique. Notre impôt sur le revenu taxerait effectivement les revenus du capital comme ceux du travail. Au total, il rapporterait 20 milliards d'euros supplémentaires. Nous proposons aussi une TVA à 33% sur les produis de luxe et une surtaxe des hautes transactions immobilières qui rapporteraient 9 milliards au total. Autre mesure importante, elle concerne la  lutte renforcée contre la fraude et l'évasion fiscale. Cela permettrait de récupérer 7 milliards d'euros dés 2013 sur les 25 milliards de fraude actuellement estimés.

Ces recettes permettraient de financer 100 milliards d’euros de dépenses nouvelles dés 2013 au service du progrès social et écologique. Nous proposons d'augmenter de 20% les investissements publics pour enclencher la planification écologique. Cela serait possible en doublant les dotations d’investissements aux collectivités locales. Car ce moteur principal de l'investissement public est aujourd'hui mis à l'arrêt par le gouvernement. Ces moyens nouveaux permettraient aux collectivités d'agir dans le plan massif d’investissement pour les énergies renouvelables que nous voulons doter de 9 milliards d'euros de moyens nouveaux de l'Etat. Nous voulons également affecter 2,5 milliards pour permettre la mise aux normes énergétiques de 700 000 logements et bâtiments publics. Et investir 1,9 milliards d'euros dans le développement des transports ferroviaires, fluviaux et côtiers. L'autre grand axe de notre plan d'investissement public concerne le logement. Le but est de financer la construction de 200 000 logements sociaux par an, comme dit et répété pendant la campagne électorale.

Notre contre-budget place aussi l'éducation et la culture en tête. 14,9 milliards sont mobilisés au total dès 2013. Nous pourrions ainsi financer la scolarité obligatoire de 3 à 18 ans, la relance de l'enseignement professionnel public et la hausse des bourses. Nous créerions aussi 5 000 postes pour l'enseignement supérieur et la recherche en réalisant la première tranche d'un plan de doublement de ce budget en 5 ans. Nous financerions aussi la mise en place d'un véritable service public de la petite enfance avec la création de 100 000 places en crèches. Enfin nous porterions le budget de la culture à hauteur de 1,5 % du budget de l'Etat, là où il est redescendu aujourd'hui en dessous du fameux seuil de 1 % qu'il avait atteint sous Lionel Jospin.

Comme le but économique de ce contre-budget est la relance de l'activité, il prévoit de soutenir aussi fortement le pouvoir d'achat populaire. Grâce au Pôle financier public, la hausse du SMIC à 1 700 euros bruts ne mettrait pas en péril les entreprises. Notamment les plus petites qui retrouveraient des marges de manœuvre en trésorerie qui leur font aujourd'hui cruellement défaut. Nous augmenterions fortement les minimas sociaux pour les relever au dessus du seuil de pauvreté et les indexer à l'avenir sur le SMIC. Enfin nous revaloriserions le point d’indice des fonctionnaires pour rattraper la perte de pouvoir d'achat accumulée depuis 2000. Et nous titulariserions les 800 000 précaires de la fonction publique. Une mesure qui ne coûte rien la première année. Cela permettrait même d'économiser dans un premier temps les dépenses récurrentes de gestion et recrutement de non titulaires ainsi que la couverture chômage que l'Etat paye quand il se débarrasse périodiquement des précaires.

Ça sent le gaz !

Le lobby du pétrole tourne à plein régime en faveur du gaz de schiste ! Tout le monde est contacté et les amis anciens ou nouveaux se mettent en mouvement. D’où le retour de Rocard déclarant la France « bénie des dieux » du fait des miracles que le schiste fera pour elle ! Ce n’est donc pas une surprise que le bottin du lobby patronal en fasse autant. Voilà pourquoi dans son rapport remis à Jean-Marc Ayrault lundi 5 novembre, Louis Gallois appelle à poursuivre les recherche pour « l'exploitation » du gaz de schiste.
 

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Gallois écrit que « l’exploitation du gaz de schiste soutient l’amorce de réindustrialisation constatée aux États-Unis et réduit la pression sur sa balance commerciale de manière très significative ». Brave soldat Louis Gallois ! Il ajoute la fuite en avant productiviste à la fuite en avant libérale contre le soi-disant "coût" du travail. C’est la ligne du MEDEF et de l'UMP. Mais des socialistes comme Montebourg ne sont pas en reste. J’ai déjà mentionné Michel Rocard. Celui-là a carrément humé un grand coup de gaz avant de déclarer au journal Le Monde : « La France est bénie des dieux. Pour l'Europe, elle serait au gaz de schiste ce que le Qatar est au pétrole ». C’est Plantu, lauréat du prix de la liberté de la presse au Qatar, qui va être content !

Comme vous le savez tous, le Front de Gauche s'oppose à l’exploitation des gaz de schiste. Nos camarades sont très mobilisés sur le sujet à travers tout le pays. Nous partons d’un constat : à ce jour, les techniques d'exploration et d'exploitation du gaz de schiste sont absolument anti-écologiques. La fracturation hydraulique est la seule méthode connue. Elle consiste à injecter d'immenses quantités d'eau mélangée à des produits chimiques pour fracturer le sous-sol et libérer les gaz ou les pétroles de schistes. C'est un désastre environnemental comme le démontre l'expérience en Amérique du Nord. Cela provoque une pollution des sols et nappes phréatiques absolument inadmissible. Ces dégâts écologiques sont désormais bien compris par la population et les élus locaux. L'opposition est donc très large. Cette mobilisation a permis d'engranger de premier succès. Ainsi, François Hollande a été contraint de s'opposer à la fracturation hydraulique. Il l'a dit lors de la conférence environnementale 14 septembre dernier : « Dans l’état actuel de nos connaissances, personne ne peut affirmer que l’exploitation des gaz et huiles de schiste par fracturation hydraulique, seule technique aujourd’hui connue, est exempte de risques lourds pour la santé et l’environnement ». En conséquence, il a demandé à la ministre de l'écologie de « prononcer sans attendre le rejet des sept demandes de permis déposés auprès de l’Etat ». C'est une première victoire à mettre au crédit de la mobilisation écologiste et citoyenne. Mais elle est insuffisante. Car le rejet des sept demandes de permis ne règle absolument pas la question des dizaines d'autres permis déjà accordés par le gouvernement Fillon. Ceux-là aussi doivent être annulés.

Mais au-delà des problèmes que soulève la technique d'exploration ou d'exploitation, nous rejetons le recours au gaz et pétroles de schiste. Défendre le recours à ces ressources est un archaïsme. Je m'explique. Le gaz et le pétrole, même de schiste, sont des énergies carbonées. Leur utilisation émet des gaz à effet de serre. Or l'impératif écologique est de réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre. C'est absolument indispensable pour ne pas aggraver le réchauffement climatique. Bien sûr la France n'y parviendra pas seule. Mais elle doit montrer l'exemple. L'accent doit donc être mis sur les économies d'énergie. Par exemple, le gaz est beaucoup utilisé pour le chauffage. Le meilleur moyen de réduire la facture de gaz n'est pas de recourir au gaz de schiste. C'est de mieux isoler les bâtiments et de développer d'autres systèmes de chauffage, notamment par la géothermie. Ce qui permettrait aussi de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Et donc de joindre la réponse écologique à la réponse sociale. Quant à la production d'électricité, mieux vaut se passer des centrales au gaz, comme de celles au fuel, et se tourner vers d'autres énergies, non émettrices de gaz à effet de serre. Plusieurs sont à notre portée, qu'il s'agisse de l'éolien ou du solaire mais aussi de la géothermie ou de l'utilisation des énergies de la mer. Bref, l’exploitation des gaz de schiste c’est à la fois un crime écologique, un archaïsme énergétique et une paresse intellectuelle et technique. 


383 commentaires à “Merkhollande est né en grande pompe”
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  1. Bertrand Pericey dit :

    Le pacte de compétitivité peut-il réussir ? Peu de chances : c'est un soutien de la demande qui peut maintenir l'activité en France > http://t.co/Myd2NG9l La bataille à mener, maintenant au Parlement, ce sont les contreparties à imposer au patronat. C'est l'avis d'Emmanuel Maurel et de Maintenant la Gauche au PS.

  2. Philippe B dit :

    Jean Luc, je ne remets pas en cause les consignes de vote du second tour qui furent de rejeter Sarko et sa bande mais pour voir quoi? Un tel résultat!
    Les mesures prisent actuellement par le capitaine de pédalo auraient mis le monde de gauche dans la rue.
    Rien ne se passe, je suis consterné de voir les gens résignés avaler les purges successives.
    La colère contenue actuellement, risque d'engendrer du fracas et de la fureur qui sera canalisé par qui.
    Lorsque les gens n'auront plus rien à perdre, que feront ils?

  3. Denis F dit :

    L'abrutissement de nos élites est effarant, leur myopie intellectuelle est désespérante et leur suivisme est scandaleux ; ils paieront très cher leur comportement actuel, patience !…
    Quant au numéro de nombrilisme habituel de monsieur Joffrin, il n'a rien d'extraordinaire, il ne fait après tout que son travail.
    Concernant le statut social des journalistes, je connais bon nombre de travailleurs qui aimerait l'avoir, cela est un faux nez, ces gens sont essentiellement des paresseux sans convictions aucunes et ne parlons pas des tripes.

  4. Chognard Denis dit :

    Je voulais simplement indiquer que je n'ai pas respecté les consignes du deuxième tour et que je n'ai pas voté Hollande. Je ne le regrette pas. Je précise que j'ai 59 ans, communiste peut-être un peu à l'ancienne mais sachant toutefois analyser les situations. L'union la plus large certes mais en restant encore plus fort que les socios-démocrates. Ce n'était pas le cas

  5. L'union de la gauche est necessaire, mais elle doit se faire sur un contenu. Ce processus est en marche et son creuset est le Front de Gauche. Filoche, Lienmann et compagnie y ont evidemment leur place. C'est par cette union concrete sur un contenu concret et en s'appuyant sur l'implication populaire que nous reprendrons le chemin de la transformation socialiste, et certainement pas en soutenant un gouvernement qui joue la carte de la competitivité et de la politique de l'offre. A bon entendeur, salut.

  6. Peggy dit :

    Les médias commencent à présenter l'exploitation des gaz de shiste avec une sauce onctueuse et bienfaisante.
    Ce qui laisse présager que les capitalosmafieux pocèdant des permis ont lancé leur campagne de propagande pour faire avaler la pilule mortifère au peuple français.

  7. obermeyer dit :

    Ce texte qui décrypte l'enfumage permanent du gouvernement à l'égard des citoyens, ainsi que le contre budget du PG, je l'envoie en pièce jointe à tous mes contacts. ça va sûrement en réveiller quelques uns ! Vivement ce soir le meeting de Japy, que j'espère nous pourrons suivre en direct sur le net.

  8. catdest62 dit :

    M. Mélenchon
    J'ai, comme vous, voté contre le "traité (anti) constitutionnel" en 2005. J'ai voté pour vous au présidentielle et j'ai suivi (en me pinçant le nez !) votre recommandation de "voter Hollande". J'essaie de suivre chacune de vos interventions à la télé et/ou à la radio. Je lis votre blog (et encourage mon entourage à le lire) avec assiduité. Je partage la plupart de vos analyses (sauf peut-être sur la politique extérieure au moyen orient)
    Mais, mais....je sens comme une certaine lassitude me gagner à lire ou entendre toujours les mêmes discours et les mêmes commentaires à ces discours. J'ai la désagréable impression que l'on commence à tourner en rond et j'avoue ne plus voir clairement où tout cela nous mène. J'ai la désagréable impression que les escarmouches télévisuelles et les soubresauts au sénat ou à l'assemblée n'arriveront jamais à modifier la trajectoire prise par le PS dans le sillage du MEDEF qui se sent maintenant les coudées franches pour détricoter le code du travail (cf : chantage de Renault). Les masques sont tombés, Le temps n'est-il pas venu de passer à des actions plus radicales ?
    J'ai connu une époque où les grèves étaient nationales, duraient 2 à 3 semaines et donnaient des résultats. Le mouvement du 14/11 a montré que ce type de grève pourrait s'étendre à une bonne partie de l'Europe (Belgique, Espagne, Portugal, Grèce, Italie)
    Alors n'est-il pas temps ?
    @+

  9. Siamy dit :

    Ces "élites" ne sont pas plus demeurés que la moyenne, ils sont asservis. Ce que Sarko aurait fait plus difficilement Hollande le fait en profitant de l'inertie et du découragement de la population ayant cru voter à gauche en glissant joyeusement un bulletin Hollande dans l'urne. De quoi donner la nausée et la colère. Quand donc le couvercle de la cocotte minute va t'il sauter?

  10. Bonjour à toutes et tous,
    Suggestion. A compter de ce jour - conférence de presse de Hollande - pour la Gauche, idéologiquement : « le changement c’est maintenant » ; à une condition : faire son deuil du PS, faire son deuil de l’astre mort. Le Front de Gauche doit « penser » ce travail de deuil, sinon on va trainer la question « le PS est-il encore de gauche ? » pendant longtemps au risque de rester embourber. La Gauche doit apprendre à vivre « sans ».
    Comptons 40 jours pour ce travail de deuil, ça nous amène à la veille de Noël « la trêve des confiseurs » ; cette période pourrait être mise « à profit » pour envoyer une carte de vœux à Hollande sur le thème «qu’ils s’en aillent tous » ; puis concrètement ça pourrait –être l’occasion de renouer avec la mobilisation des chômeurs de 97-98 et de tous les « sans », sans logis, sans papiers …. Proposons une marche contre la pauvreté. Offrir ainsi une perspective politique aux plus démunis et un soutien aux secteurs associatifs et caritatifs qui sont sur la brèche dans cette période. Voilà à mon sens quelque chose qui relève « d’une stratégie de front » pour le Front de Gauche : transformer « la trêve des confiseurs » en « offensive contre la pauvreté », contre la fameuse gouvernance qui nous enfume.
    Courage, bien à vous.

  11. Lilly54 dit :

    Bonjour Jean-Luc et Amis, Je me réjouis de lire dans votre billet que "la réforme la plus urgente à faire pour la démocratie française est celle de son système médiatique unilatéral." Et fort heureusement, le Net nous permet d'obtenir d'autres informations. Mais combien sommes-nous à y recourir ? Oui il est urgent de mettre un grand coup de pied dans cette fourmilière qui nous intoxique jour après jour. Quant à Hollande il semble n'avoir convaincu que les médiacrasses car le sondage d'après prestation n'est pas si flatteur pour lui. En attendant, les plans de licenciements se multiplient, les patrons sont de plus en plus arrogants et exigeants et le droit du travail va exploser en vol. Les restos du coeur ont raison de craindre le pire.

  12. NANOU 50 dit :

    C'est pour quand la suppression de la niche fiscale de tous ces journaleux moutonniers?

  13. rayana dit :

    Ces 2 textes de "désenfumage salutaire" (Merkollande et le contre budget du PG) nécessitent d'être largement lus. En tant qu'éducation populaire, ils valent leur pesant de matière grise. Pour ma part, je les diffuse à tous mes contacts afin d'en réveiller quelques uns. Nous on peut, et on ne le fera que quand les citoyens, en étant convaincus, se mobiliseront suffisamment nombreux pour secouer le cocotier libéral. Même si ça n'avance pas à la vitesse que nous souhaiterions, les graines plantées laborieusement éclosent peu à peu.
    On lâche rien !

  14. agatha dit :

    Bonjour camarades Moi aussi j'ai respecté la consigne de vote au 2ème tour mais je ne le referai plus jamais : les votes "contre" ne servent plus à grand chose et les citoyens se seraient sans doute beaucoup plus et mieux mobilisés pour lutter contre une politique de droite menée par la droite que contre une politique de droite menée par ceux qui se disent de gauche et n'en sont plus depuis longtemps! Pardonnez mon amertume, ça ne m'empêchera pas de continuer le combat!
    Courage à tous : nous sommes les vrais représentants de la volonté des citoyens donc nous vaincrons

  15. Chris dit :

    Voici ce que j'ai lu par hasard mercredi matin avant d'aller manifester, sur le site du FSC (front syndical de gauche) que je ne connaissais pas :
    Contre-Feu à la Grève Générale :
    :" Du coup le comité exécutif de la CES, réuni le 17 octobre dernier, a senti passer le vent du boulet avec l'internationalisation de la grève générale dans l'Europe du Sud qui est en marche, avec risques potentiels – pour eux- d'extension aux autres pays socialement dévastés (ou sur le point de l'être) par les plans de rigueur.
    Nos Chérèque européens ont donc mis en place un contre-feu destiné à "contenir les risques" de l'onde de choc du 14 novembre ibériquo-grec : un 14 novembre version CES, version « Europe sociale » : en effet, la CES condamne bien les politiques d’austérité –dont les effets catastrophiques ne peuvent plus être niés- comme n’étant pas la solution à la crise, et "demande un contrat social pour l’Europe avec un vrai dialogue social, une politique économique favorisant des emplois de qualité, une solidarité économique entre les pays, et la justice sociale" mais sans alerter sur le fait que précisément l’Union européenne est construite sur la mise en concurrence entre les travailleurs, et donc que l'Europe sociale n’est qu’un mirage inaccessible ! "

    Voici le lien vers l'article entier, il est bon de lire l'intégralité.
    Pourquoi ne fait-on pas part de ces débats au sein de la CES ? sommes-nous juste bons à aller défiler pour répondre à des mots d'ordre?

  16. La mise en place, puis le maintien de l'ultra libéralisme reposent, en permanence, sur le mensonge. Les chiens de garde et autres experts ont réussi à faire croire aux gens que nous vivions au-dessus de nos moyens, alors qu'en réalité, c'est exactement l'inverse ! On peut même dire que dans les démocratie développées, la seule et unique cause du marasme vient du fait que les 99% vivent très en dessous de leurs moyens. En fait, au niveau macro économique, pourquoi à partir de 1980 des petits malins ont mondialisé leur dogme ? Pour que 1% de la planète, ceux qui ne travaillent pas dans et de l'économie réelle, les rentiers, les héritiers de grandes fortunes, les spéculateurs, les banquiers et parasites en tout genre, vivent au-dessus de nos moyens. Au plan opérationnel, la manoeuvre a consisté à voler les richesses produites en plongeant d'énormes tuyaux dans l'économie réelle,branchés sur des pompes à fric et à transvaser ces richesses dans les marchés et les paradis fiscaux. C'est parce que les peuples vivent en dessous de leurs moyens, dans des proportions considérables, qu'ils sont anémiés et incapables de rebondir, qu'il ne faut pas continuer à les saigner. Mais ce qui serait à hurler de rire, si nous n'étions pas au bord du gouffre, c'est qu'on fait admettre aux gens eux mêmes qu'ils faut qu'ils pompent aussi, que c'est pour leur bien, et qu'ils le croient ! Le contre budget consiste tout simplement à boucher une partie significative des tuyaux de dérivation du grand casino virtuel et à plonger les tuyaux du Gouvernement dans l'économie réelle, non pour stocker inutilement des richesses dans ses coffres, mais pour que celle-ci reste dans l'économie réelle, y soit réinjectée et irrigue toute l'économie d'un sang neuf et salvateur. Ces marges de manoeuvres considérables permettant de prendre de vigoureuses mesures de justice sociale. C'est pourquoi ce contre budget doit être en toute ocasion balancé dans la tronche des laveurs de cerveaux qui nous bassinent avec leur austérité suicidaire et absurde.

  17. FranLesp dit :

    Bravo pour ce contre-budget, très cohérent, audacieux, ça rend heureux rien que de le lire. Très bonne idée de taxer la pub, le luxe, les poids lourds - et évidemment le capital et les plus riches.
    Il serait temps maintenant de passer à l'action et de consommer le divorce entre PS et FdG.
    Une grève générale serait plus que nécessaire, mais une vraie grève générale, d'un mois minimum, pas une grèvounette inefficace de 2 ou 3 jours comme en Grèce. Une grève qui dépasse le cadre syndical, toujours plus étriqué et représentant si peu les citoyens de gauche, ceux qui veulent que ça change vraiment. Un grève par le peuple et pour le peuple.

  18. Jean Lelong dit :

    J'approuve tout mais je voudrais signaler une erreur de calcul. Sauf à considérer que les dépenses d'un smicard pour les produits concernés par l'augmentation de TVA sont les mêmes que celles de celui qui gagne 2 ou 3 smics, on ne peut comparer l'augmentation moyenne de la taxe de 260 Euros au salaire du smicard. Attention de ne pas mettre ce qui peut ressembler à un ficelle dans ce grand déballage de cordes à nœuds.

  19. Michèle dit :

    Je pense qu'il faut lire "intoxiqueurs professionnels" et non pas "désintoxiqueurs professionnels" s'agissant de la cohorte médiatique aux ordres.
    Je suis d'accord avec le commentaire de catdest62. Il faut passer à des luttes plus radicales. Bien sûr, cela ne se décrète pas, mais le discours devrait au moins dépasser la simple dénonciation.

  20. Christian CERDA dit :

    Warren Buffett (l’homme le plus riche du monde), déclare : « Il y a une guerre des classes, c’est un fait, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner ». Comment? Grâce à leur armée: des parlementaires, des élus, des ministres et même des présidents de la république. Appuyés par des médias à la botte, sans oublier des lobbys ultra puissants (ex. Goldman sachs). Donc ce sera difficile pour le front de gauche... mais pas impossible si nous sommes unis, ouverts aux autres, force de propositions et d'actions. Enfin, n'oublions pas le slogan "plutôt Hitler que le front populaire" de sinistre mémoire. Si nous échouons, l'extrême droite avec la droite "décomplexée" sont en embuscade. Alors allons-y, l'humain d'abord et les copains aussi...

  21. Antraigues dit :

    Merci Jean-Luc Mélenchon pour toutes ces indications sur le contre- budget présenté par le PG, mais c'est surtout aux médias qu'il faut en parler, nous nous sommes déja au courant.
    A ce soir au gymnase Japy.

  22. Jack* dit :

    D'accords aussi avec l'action radicale et innovante, être vu et biens compris, message clair, lisible. Commenter est indispensable, s'informer aussi. La seconde vitesse pourrait être de débattre indépendamment des faits et gestes de l’exécutif, discuter de tous les sujets et de nos aspirations pour la suite; en complétant par des actions radicales pertinentes et massives. Pourquoi radicales ? car en effet, ce sont des intoxiqueurs et qu'ils parleront jamais de nous. Nous sommes notre propre média; le meilleur média, c'est nous même.

  23. vert pomme dit :

    Les gens sont demandeurs de plans d'actions concrètes. Pouvez-vous expliquer ce que vous appelez la radicalité concrète à mettre en œuvre ? Merci.

  24. Je voudrais d'abord dire que nous sommes sur la bonne voie de la contre-offensive du monde du travail face à la pensée unique libérale (néo ou social) appuyée par le patronat et les médias. Deux éléments lancent cette contre-offensive, le contre-budget du PG (qui j'espère va devenir celui de l'ensemble du front de gauche) et la proposition de Pierre Laurent de lancer une grande campagne populaire pour que les propositions du front de gauche soient débattues et soutenues partout dans le pays avec éventuellement une votation citoyenne.
    Il faut appliquer cette contre-offensive à d'autres questions. Sur le rapport Jospin qu'évoque Jean-Luc dans ce billet, et sur le non cumul des mandats particulièrement il n'est pas certain qu'une majorité des 3/5 soit acquise donc le passage par le référendum est envisagé dans le voisinage de François Hollande. Le non cumul est populaire donc dans son procédé d'enfumage Hollande compte là-dessus pour faire passer la "démocratie sociale". Il nous appartiendra le moment venu de se saisir de ce référendum pour éclairer notre peuple mais aussi pour passer à la contre offensive et indiquer qu'un vote NON implique un vote OUI pour une constituante. On a déjà eu des votes doubles à la naissance de la IVe.

  25. Célia dit :

    Oui à la convocation d'une assemblée constituante, mais elle doit être tirée au sort, et certainement pas élue comme le prévoyait l'Humain d'Abord !

  26. Bibi dit :

    Il est clair que le gouvernement va mener une politique de droite avec l'aval de l'Europe. Nous ne sommes plus entouré de partenaires mais d'ennemis. Il faut quitter l'UE et l'euro et se battre pour créer une majorité qui lutte contre l'idéologie liberale/libertaire (le libertaire pour cacher le liberal comme c'est le cas actuellement pour le mariage des homo).
    Cette évolution du discours du FdG devra sans aucun doute trouver des alliées en dehors de la gauche (le PS est-il encore de gauche ? quels sont les véritables objectifs des écologistes en matière social ?) pourquoi pas chez NDA par exemple. Le patriotisme et le courage sont les seules valeurs qui peuvent encore sauver notre modèle social.
    Enfin, pour rebondir sur un des commentaires précédents, je ne comprends pas pourquoi le FdG soutient les terroristes en Syrie : est-ce que ce qui s'est passé en Lybie n'a pas suffit ? Certes, Bachar Elassad n'est pas un grand démocrate, mais que lui reproche-t-on vraiment ? Y avait-il eu autant de massacres dans son pays que cela nécessitait de quasi entrée en guerre (cf. L Fabius "il faut qu'il se barre"). En cela, le FdG devrait réétudier la position de Hugo Chavez qui me semble la plus raisonnable et la plus humaniste.

  27. Nicks dit :

    J'ai déjà diffusé le contre-budget et je continuerai de le faire. Les mesures qui y figurent nous auraient permis d'éviter le pire vers lequel nous allons désormais tout droit. Le Ps sera durement sanctionné, cela ne fait aucun doute. Mais il risque d'entrainer avec lui toute la gauche, même si je lui dénie pour ma part la revendication d'en faire partie, du moins ce gouvernement. Notre travail est donc, encore une fois, de nous en distinguer le plus possible et de fédérer la gauche française autour de nous, de convaincre que notre projet est crédible, rompt avec 30 ans de néolibéralisme plus ou moins assumé par la gauche et la droite de gouvernement réunies et surtout qu'il est une alternative populaire au vote Fn.

  28. Poncet dit :

    "soyons lucides : le moment est plus rude que jamais. Cette déferlante médiatique nous a porté un rude coup ! En répétant sur tous les tons la doxa libérale sur le « coût du travail »,« la compétitivité », la politique de « l’offre » a marqué des points. Son premier objectif est atteint : empêcher de penser, abasourdir."

    C'est sans doute vrai, et pourtant nous n'avons aucun intérêt à céder lors d'une discussion avec "Jean-Geoffroy ou Marie-Réglisse" (Du Fermoir de Monsac ?). En l'occurrence, à l'occasion d'une longue discussion avec mon chef (catholique de droite) il a fini par reconnaître que les 30 milliards d'euros offerts aux entreprises seraient nécessairement payés, d'une manière ou d'une autre... par les ménages. La bataille fut âpre : la mauvaise foi est à la barre.
    Je note aussi cet argument imparable : toute dépense publique destinée à la protection sociale des travailleurs, grèverait l'économie du pays d'une manière ou d'une autre, même si l'Etat cesse de l'assurer. Même si les chômeurs se retrouvent à la charge de leur famille.

  29. Noel dit :

    Faire mieux en dépensant moins. Combien a coûté le rapport Jospin, pour quelle utilité ? Combien a coûté le rapport Gallois pour dire qu'il fallait diminuer le coût du travail pour être compétitif ? Compétencestitif avec qui ? Avec l'Espagne, le Portugal, la Grèce, le Maroc. Le coût du travai au Portugal est de 13€ malgré ce coût très bas par rapport à la France, le chômage explose dans ce pays. Le coût du travail n'est pas un élément pour justifier la compétitivité et pour faire diminuer le chômage.

  30. Bibi dit :

    @26 Nicks
    Le FN est un parti mort-né en raison de son idéologie xénophobe pathétique et ridicule. Il restera pour toujours cantonné au mieux à 20%.
    Le FdG devrait être le futur grand parti populaire mais encore faut-il entendre que les français ne veulent plus de l'Europe et n'ont plus confiance dans le PS. Pour l'instant, il ne s'agit pas de la ligne du FdG mais je pense qu'elle évoluera dans cette direction à force de voir que l'Allemagne n'est clairement plus un partenaire...!

  31. Jean Pierre Aulagner dit :

    Le capitaine de pédalo a mis la barre à droite toute. Est-il encore à gauche ou sa trajectoire l'a-t-elle déjà conduit au-delà de la ligne ? Combien de temps lui reste-t-il avant d'être tout à fait à droite ?
    Combien de temps va-t-il falloir encore ménager la sensibilité de ces gens là ? Va-t-on continuer à encaisser les coups et le mépris du PS avec le sourire aux lèvres pour dire que nous ne sommes pas dans l'opposition ? N'y a-t-il pas un piège d'embourgeoisement dans cette attitude, une volonté de ménager la chèvre et le chou, de faire plaisir à tout le monde au mépris de nos convictions ?
    L'arrogance du PS pour le "peuple", la "rue", transpire de leurs prises de positions : ils se fichent de l'humain, ils défendent les prédateurs et le système. En bons bourgeois bien gras. Ces gens-là sont d'une autre classe, d'une caste qui se croit supérieure parce que savante et qui nous croit incapables parce que issue d'autres écoles que les siennes. Mais qui à conduit le monde à la situation d'aujourd'hui, partout catastrophique sauf dans leurs beaux salons ? Eux, les instruits, ou nous les instrumentés ? Tout ce qu'ils ont inventé grâce à leur génie, n'est-ce pas le moyen de nous ramener à l'esclavage ? Combien de temps encore faut-il supporter cela ? Combien de temps ? Combien de temps ? Combien de temps ? Combien de temps encore ?

  32. Poncet dit :

    Christian CERDA (18 à 11h00)
    "Warren Buffett (l’homme le plus riche du monde), déclare : « Il y a une guerre des classes, c’est un fait, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner ». Comment? Grâce à leur armée (...) Donc ce sera difficile pour le front de gauche... mais pas impossible si nous sommes unis, ouverts aux autres, force de propositions et d'actions.(...)"

    Lénine pensait qu'il fallait aussi une armée. C'était selon lui la seule façon de faire face efficacement à l'armée dont tu parles. Mais nous avons vu par la suite comment cette armée a dégénéré, malgré le droit de tendance et d'expression publique qui y régnait (avant Staline). Cette dégénérescence ne s'explique pas que par la conception "militaire" de l'organisation, il y avait aussi de lourds facteurs sociaux en Russie (selon Trotsky, un pays de paysans arriérés pouvait difficilement produire autre chose qu'un régime autoritaire, faute de cadres bien formés politiquement). Nous en sommes loin. Nous avons bien certaines qualités démocratiques du parti bolchevik, mais nous n'avons rien d'une armée. Des groupes comme Act-Up, Greenpeace ou les Anonymous pourraient, de ce point de vue, nous donner des leçons.
    Il y a matière à réflexion.

  33. OLIVIER dit :

    La droite et la gauche ont tellement prospéré depuis tant d'années qu'ils ont enterré la clef de la démocratique de peur de perdre le pouvoir sur le peuple, ils se sont "mariés" avec les lobbys, les médias, les banques pour garder le contrôle coûte que coûte. Leur travail est de passer devant les médias l'important n'est pas le sujet, ni le fond, l'important c'est de ne pas se faire oublier et les médias le leur rendent bien. Ils veulent une Europe économique mais pas d'une Europe fédérale car cela signifierait leur disparition. Ils vont tenir combien de temps face à la famine, à l'injustice, l'inégalité, le froid et aux esprits éclairés, à bon entendeur, le système est à bout de souffle et ils le savent. Ils vont donner leurs peuples... aux cols blancs.

  34. Michel Berdagué dit :

    En effet - vigoureuses mesures de justice - tout simplement et le FdG est le seul à bousculer ces finances pour les mettre au service de l'écologie et de tout le monde du travail qu'ils en sont malades que nous ayons les solutions. Pour la manif. du 14 que nous n'avons pas pu bloquer pour aller au delà des mots d'ordre de cette C.E.S., par contre ces manifestations sont très politiques et posent très bien l'Alternative, être contre l'austérité et l'abattre nécessite son remplacement par du vivant et non seulement de l'espoir mais du concret qui ne peut qu'être radical du fait que ce capital est très mal élevé et a pris de très mauvais tics de se goinfrer sans trop de soucis. Reste le plus grand nombre, notre désir de libérations et d'émancipation ne peuvent cacher l'immense travail à faire,travail politique dans les villes et campagnes, avec discrétion en résistance dans les entreprises et surtout ne pas subir les plans de licenciements dits sociaux pour agir, là tu ne pêux que militer pour de l'argent en prime de départ, ce que le capital même si ça fait mal à la caisse s'en fout, cela fait jurisprudence et ils sont tranquilles, pour augmenter les dividentes ils gèrent en licenciant et demandent plus de "compétitivité " suer le burnous encore plus pour entrer en concurence avec une main d'oeuvre sous payée.
    Le Medef exulte ce gouv. de peu d'alternance aussi et tout ira dans le mur, nous en premier . Oui @ Jean-Louis Charpal, tes analyses sont très justes, oui nous sommes en demande de satisfaire notre soif de culture, de bonne bouffe, de voyages, or de plus en plus les "couches " du milieu rejoignent le précariat avec le chomâge à la clé, ce sont elles qui n'ont pas la culture des luttes et de pensée puisque ça ira de plus en plus mal ces couches seront automatiquement avec le FdG c'est une grave erreur d'analyse et terrible d'histoire, elles vont ou ont tendance d'aller vers le pire.
    D'où le Front de Gauche, et les N.P.A. L.O., P.O.I. qui tardent à renforcer l'Alternative alors qu'ils savent ce danger qui se précise, ce n'est pas pour rien que nous crions : Résistance.
    Ce soir retransmission du Meeting du P.G. sur son site, info d'une Camarade engagée dans ce Parti donc dans le FdG;
    @ Oui Gérard Blanchet, Le Budget du FdG et votation citoyenne avec propositions concrètes.

  35. Odile dit :

    L'exploitation du gaz de schiste ne passera jamais auprès des responsables écologiques et créera des mobilisations importantes de la part des électeurs d'EELV et pas seulement d'eux, j'en suis certaine. Toucher au sous-sol du pays, avec des méthodes de brutes épaisses, juste pour enrichir quelques-uns c'est une très grave erreur.

  36. Nuno dit :

    Pour que le FdG arrive au pouvoir, et au vu de la torpeur des citoyens, entretenu par les médias et les experts de la pensée unique, il faudra comme en 36 avec le front populaire les circonstances extraordinaires de la grande crise. La grande crise malheureusement approche à grands pas et est déjà la réalité en Grèce, bientôt au Portugal, en Espagne et Italie.
    Le Portugal bon élève de la troïka et qui applique avec zèle ses remèdes de cheval, s'enfonce de plus en plus et finira s'il continue comme cela par mourir guéri.
    Donc si le FdG arrive au pouvoir il devra certainement prendre des mesures de salut public contre le libre échange, contre le dumping social et fiscal des prédateurs financiers. Des mesures unilatérales de réquisition de la BCE, voir de nationalisation du secteur bancaire, de lutte efficace contre la fraude et l'évasion fiscale, de suppression des niches fiscales des entreprises du CAC40. Cela signera de facto la mort de l'euro, s'il n'a pas déjà explosé d'ici là. De toute manière dans l'UE tout est à reconstruire et comme le dit F. Lordon il faudra sortir du cadre néolibérale.

  37. shakti dit :

    @ nuno.
    Et ne surtout pas revenir non plus au paléo libéralisme !

  38. Artisan dit :

    Bonjour, de très bonnes choses dans ce contre budget, comme l'augmentation des taxes sur l'immobilier, le luxe, ect. Cependant, une interrogation sur le Smic à 1700 euros brut. Comment celui ci sera-t-il financé ? L'état apportera-t-il le complément nécessaires aux patrons des TPE ? Concrètement, je fais partie des 800 000 autoentrepreneurs français, dont la moitié n'arrive même pas à l'avoir ce fameux Smic actuel. Autour de moi, je vois beaucoup d'artisans qui emploient des salariés, et dont les patrons sont à peine mieux payés que leurs salariés, en augmentant le salaire brut de plus de 300 euros, certes l'ouvrier est mieux payé, mais le petit artisan n'a concrètement plus de salaires. De plus, nous avons beaucoup de chantiers, justement grâce au crédit d'impôt sur l'emploi à domicile, en le supprimant, nous aurons beaucoup moins de chantiers. Pourriez vous m'éclairer sur le sujet ? Cordialement.

  39. jean ai marre dit :

    Je suis bien content que les choses se prennent un autre visage. Ce gouvernement va se discréditer tout seul, mais pour cela, il porter l'info. Les bonnes mesures sont : le contre-pied sur le plan économie avec la circulation du budget made in Parti de Gauche et la proposition de Pierre Laurent de lancer une grande campagne populaire pour que les propositions du front de gauche soient débattues dans le pays.
    Il faut informer d'un excellent article sur Médiapart, traitant de l'idéologie de Hollande déclarée en 1984.

  40. Sur le contre budget et dans son évolution vers le contrebudget du front de gauche, pour la partie Education, 2 choses :
    1) Nous devons inclure dans son contrebudget le prérecrutement d'enseignants (type IPES) tout simplement que si nous recrutons davantage d'enseignants, il faut qu'il y ait le vivier à l'Université car celle-ci ne produit ses effets dans l'Education que 5 ans après, donc la fin de la législature.
    2) Le front de gauche du Numérique est en train de prendre les dispositions avec les parlementaires du Front de Gauche pour qu'un amendement soit déposé pour un "enseignement de la discipline informatique dans tout le cursus scolaire, avec des enseignants qualifiés et formés au niveau maitrise (CAPES et Agrégation)". Cela signifie une programmation pour d'une part prévoir l'extension, au cours de la législature, de cet enseignement et d'autre part le volume des enseignants qualifiés en face de cette extension et donc de l'anticiper. Nous avons déjà perdu trop de temps sur ce sujet et il faut donc inscrire dès le budget 2013 cette dimension dans le budget de l'EN.

  41. tchoo dit :

    Il est évident que si nous voulons que nos idées progressent dans l'opinion française, il faut que le fonctionnement de la presse et des médias en général change, sinon nous en sommes réduit à lutter à contre courant constamment à être obligé de répéter inlassablement que c'est l'UMP qui se rallie aux votes du Front de Gauche et non l'inverse, et pendant ce temps perdus à ces querelles qui sont loin d'être vaines mais occulte d'autant le débat de fonds.
    Dans vos récits, cher Jean Luc de vos pérégrinations au Venezuela et en Argentine, vous vous êtes fait l'écho des comportements de la presse vis à vis de l'action politique, en soulignant souvent, notamment en Argentine, leur hostilité au gouvernement en place, et en explicitant les préoccupations de Chavez pour rééquilibré les choses.
    Je pense, aussi que nous devrons en passer par là, avant toute s choses, si par miracle nos idées arrivent au pouvoir de manière" douce"

  42. Barbapapa dit :

    @34
    "D'où le Front de Gauche, et les N.P.A. L.O., P.O.I. qui tardent à renforcer l'Alternative "

    Franchement, je vois mal une alternative se dessiner avec les partis confettis que tu cites. Il faut voir plus large et se rapprocher des patriotes français attachés à notre modèle social comme Dupont-Aignan à droite par exemple. Que peuvent espérer les français du PS (ou de la "gauche" du PS) ? des écologistes qui pour un bout de pain rassi abandonnent toutes leurs convictions politiques ?
    Pour gagner sur nos idées, il va bien falloir réunir plus large et accepter des compromis, par exemple sur la fin de l'immigration (ce qui ne signifie pas que l'on devienne xénophobe) ou sur la sortie de l'UE (dont il faudra bien accepter l'échec pour justement ne pas perdre notre modèle social et afin qu'on puisse mettre en place un certain nombre de réformes contraire aux traités).

  43. jjmomo1 dit :

    Si les grandes vagues de déréglementation en Europe ont pu être accomplies par des gouvernements socio-démocrates, ce n'est pas un hasard. Il est probable que l'opinion publique de sensibilité vaguement gauchiste abaisse sa vigilance juste après une élection cruciale, celle même qui la faisait ruer dans les brancards lorsque des gouvernements conservateurs tentaient leurs réformes (parfois moins sujettes à conséquence au demeurant), et ce. C'est un peu du "Ils ont voté et puis après" de Léo Ferré.
    Attendons nous à une série de réformes dont l'impact future est plus qu'incertain dans nos sociétés !

  44. Poncet dit :

    "Ces "élites" ne sont pas plus demeurés que la moyenne, ils sont asservis. Ce que Sarko aurait fait plus difficilement Hollande le fait en profitant de l'inertie et du découragement de la population ayant cru voter à gauche en glissant joyeusement un bulletin Hollande dans l'urne. De quoi donner la nausée et la colère. Quand donc le couvercle de la cocotte minute va t'il sauter?" (Siamy, 9, 16 novembre 2012 à 10h07)

    Je ne crois pas que la population ait cru voter à gauche. Certains ont cru voter à droite, à raison, d'autres ont simplement voté contre Sarkozy. Ils sont avant tout abattus, comme nous pouvions l'être en votant Chirac en 2002. Qui a cru que Chirac était de gauche ? Le couvercle de la cocotte va sauter quand les résultats concrets de l'austérité vont se faire sentir (baisse de salaires, d'allocations, plans de licenciement...). Mais il peut s'agir d'explosions dispersées et sans coordination ; il ne faut pas compter sur le désespoir comme facteur de mobilisation. La constitution du Front de gauche sous une forme plus consistante pourrait être un signal positif de remobilisation (je suis tout à fait pour, si les communistes ont le droit d'y former un courant, avec ses réunions propres et ses propres organes d'expression). La question médiatique reste un vrai problème. Comment fissurer la chape de plomb ? Peut-on créer un groupe de presse qui rassemblerait tous les titres d'accord sur un même programme critique du capitalisme et de la vieille société (L'Humanité, Le Monde diplomatique, Regards, Causette, autres?) Ce groupe aurait-il les moyens de lancer une WebTV ? Sa création serait elle un évènement de nature à ébranler la profession de journaliste ? J'ai plus de questions que de réponses sur ce sujet.

  45. henri dit :

    Personne ne parle de la TVA sur l'énergie, en particulier celle des factures EDF-GDF taxées en grande partie à 19,6% et de la part importante de l'abonnement, par contre nos factures d'eau vont encore s'alourdir avec une TVA de 7% pour les consommations qui va passer à 10%. Notre comité citoyen est porteur d'une proposition de loi visant à réformer le raffinage du pétrole brut en France avec un retour à la loi de 1928, obligeant que 80% du pétrole brut soit raffiné sur le territoire national et que le transport de ce pétrole soit assuré par 2/3 de navires battant pavillon Français pour mettre fin au dumping social et au danger environnemental. En effet, nous avons constaté depuis la fermeture de la raffinerie de notre commune, disparition de 350 emplois directs et 1500 emplois indirects (sous-traitants) que nous vivons un danger permanent, le dépôt immense de carburant étant surveillé par 16 agents. Dernièrement une mauvaise manipulation a failli être catastrophique avec la livraison d'un fuel détonant aux particuliers, une erreur a conduit à mélanger du fioul à de l'essence, une procédure d'urgence de pompage dans les citernes des particuliers a été nécessaire.

  46. Maignial dit :

    J'ai lu une bonne partie du contre-budget proposé par le FdG: je voudrais saluer le travail de Jacques Généreux et de Guillaume Etiévant, qui est remarquable. Et pour militer, je reviens notamment sur un argument frappant:
    "une PME de 100 salariés qui investit 6 millions d’euros en empruntant à taux très bas proche de zéro grâce au pôle financier public, économise jusqu’à 341 euros par mois et par salarié par rapport à un prêt à 8 %, cela correspond environ au montant de l’augmentation du SMIC à 1 700 euros bruts".
    Cela me parait important de le souligner, car je me rappelle que nos adversaires et concurrents (et les journalistes) se
    sont souvent servi de l'augmentation du SMIC pour affirmer que notre programme économique conduirait nécessairement à l'effondrement des PME et TPE. Or, cet exemple est facile à retenir, simple à comprendre, et de nature à nous aider pour convaincre (meme s'il ne suffit pas à lui seul).

  47. naif dit :

    @JL Mélenchon écrit:
    "Le gaz et le pétrole, même de schiste, sont des énergies carbonées. Leur utilisation émet des gaz à effet de serre. Or l'impératif écologique est de réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre. C'est absolument indispensable pour ne pas aggraver le réchauffement climatique."

    C'est tout neuf mais le pétrole " de schiste" fait son apparition sur le devant de la scène et vient d'un coup enrichir le qualificatif "de schiste". Et ça change tout ! dans la tête de nos concitoyens qui croyaient que seul le gaz était de "schiste". Le pétrole tout le monde est concerné et notamment par son prix. Il suffira d'un sévère augmentation des prix, d'un Jean Jouzel à - C'dans l'air - pour que le représentant zélé du GIEC affirme que le réchauffement a été surestimé en France et nos opinions vont basculer.

    @JL Mélenchon écrit:
    "La réforme la plus urgente à faire pour la démocratie française est celle de son système médiatique unilatéral.... je considère que c’est une des premières tâches de la révolution citoyenne, avant même la convocation de la Constituante par laquelle nous commencerons notre processus."

    C'est la tâche prioritaire de toutes révolutions et de surcroît citoyenne ! Je crois qu'il faudrait commencer de suite en manifestant devant ces officines.
    Pendant le conférence de presse de FH, il n'y a pas eu que Joffrin pour esquisser une autre politique économique. C'est lui faire trop d'honneur, j'ai préféré l'intervention du journaliste espagnol qui lui, a parlé des politiques d'austérité; de la manif du 14 et malheureusement donné l'occasion à FH de récupérer ce mouvement. Mais sans lui, personne ne savait qu'il y avait une manif européenne le lendemain.

  48. teresa dit :

    "échec et mat" bientôt. MerkHollande est le chant du cygne.
    Le peuple non people aura la larme rouge de sang qui fera déborder le vase comme en 68 ! Spontanément, au-delà des organisations la révolte sera et à nous de s'y préparer. La bourgeoisie financière fait tout pour nous retarder et sa hargne médiatique est de plus en plus fragilisée par les réseaux sociaux qu'elle ne peut maîtriser, le FdG y compris ! Nous sommes la gauche.

  49. Artisan dit :

    @Maignial
    Justement, si nous voulons défendre ce contre bilan, il faut être sur de ce que nous avancons. Les PME representent 2/3 des emplois, 10 Millions de personnes, et 93,1 % d'entre elle ont moins de 10 salariés. le marché n'est pas bon, et tout le monde tire la langue. Vous comprenez bien que votre exemple d'un PME qui embauche 100 personnes et qui emprunte 6 millions d'euros est extremement marginal. Et pourquoi emprunterait elle 6 millions d'euros ? Toutes nos entreprises sont en train de fermer du fait de la libéralisation des marchés mondiaux, et de la consommation de produits fabriqués ailleurs avec des pays dont nous ne pourrons jamais concurrencer du fait de la main d'oeuvre (esclavagiste). Pour les 93,1 % d'entre elles, c'est dire des 2/3 des emplois en france, le patron est loin de toucher 20 fois le salaire de son ouvrier (Sic). Concretement, prenons un exemple le plus courant, un patron de pme qui touche 2000 euros net (et c'est enorme, je prends large) avec 5 ouvriers. Il augment le salaire brut de ses ouvrier de 250 euros. 250 X5= 1250. 2000- 1250= 750 euros net pendant que ses ouvriers toucheraient 1700 euros brut. Vous trouvez cà réaliste, vous ? D'ou ma question, qui va payer l'augmentation des salaires ? L'état apportera t'il le complement ? Car si'artisan ou le patron de PME doit se debrouiller tout seul, il n'y arrivera evidement pas, et mettra la clef sous la porte pour postuler à tout simplement à un emploi d'ouvrier mieux payé, qu'il ne trouvera pas non plus, les autres ayant aussi mis la clé sous la porte. Cordialement.

  50. phil68 dit :

    @30 Bibi
    J'aimerais hélas avoir votre optimisme, mais, comme le pointe Jean-Luc, le problème est que nos thèses paraissent fantaisistes car n'étant pas moulé dans la pensée unique néolibérale diffusée H24 par les télés et radios (exemple : les débats entre économistes, tous sociaux-libéraux ou de droite, dans'C dans l'air'sur France 5).
    De plus en plus, la médiacratie installe dans l'opinion l'idée que la seule politique alternative serait celle du FN... affaire d'installer tranquillement un diable de confort, qui risque de leur sauter à la figure car hélas, je crains qu'un jour Marine Le Pen ne soit pas seulement au second tour d'une présidentielle, mais que, contrairement à son père, son visage vienne un jour s'afficher rayonnant du sourir de la victoire un soir de mai 2017... vision d'horreur.
    Comment combattre cette médiacratie ? Par les médias du peuple : le bouche à oreilles et le net. Comme en 2005 pour le TCE.
    Autre nécessité : se mettre tous, en Europe, à une langue commune. Je sais bien que Jean-Luc préférerait que cette langue soit le Français ou l'Espagnol, mais force est de constater que, dans une optique concrète, la langue la plus communément partagée en Europe est l'Anglais, qu'on le veuille ou non. Il est urgent que nous nous y mettions pour pouvoir parler d'humain à humain entre européens, sans filtre médiatique. Nous devons tous pouvoir, à notre niveau, parler à un Grec, à un Italien, à un Espagnol, à un Portugais mais aussi à un Allemand, un Néerlandais ou un Finlandais. Pouvons nous humainement apprendre toutes leurs langues ? Non ! Mais nous pouvons très vite en avoir une en commun. And how funny would it be to see the language of the globalized economy being used against it and it's greed ! (Et comme ce serait drole de voir la langue de l'économie globalisée utilisée contre elle et son avidité!)
    A mon niveau, cela m'a déjà permis de parler à des Grecs comme à des Allemands... et même a faire parler ces derniers entre eux, sans le filtre des médias inféodés à l'ultralibéralisme. Effet garanti !
    L'Europe des peuples, c'est d'abord l'Europe des peuples qui se parlent... et se comprennent !


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