07nov 12

Le coup de grâce

On n’attendait rien, mais surtout pas ça !

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Il aura suffi de dix jours à 98 grands patrons pour être entendu et leurs revendications satisfaites. « J’ai été entendue » plastronne madame Parisot, remerciement qu’elle ne fit jamais à Sarkozy ! Sous prétexte de compétitivité, une ponction de vingt milliards supplémentaires est faite sur la dépense publique, moitié en dépenses supprimées, moitié en prélèvements supplémentaires par le biais d’impôts indirects injustes et violents. J’écris sous le choc. J’ai réparti mon travail de cette note en trois thèmes qui me semblent utiles pour comprendre le point de vue que je développe avec non seulement tous mes amis du Front de Gauche mais un bon nombre d’économistes de tous bords que cette absurde saignée permanente alarme au plus haut point. D’abord je reprends mes arguments pour montrer que c’est le coût du capital et pas celui du travail qui est en cause en France. Ensuite je fais le point précis sur la ponction qui vient d’être décidée. Enfin je reviens sur l’absurde mythe du modèle allemand !

Et maintenant voici la consigne : le 14 novembre répliquez aux libéraux et aux sociaux-libéraux en répondant à l’appel de vos syndicats qui dans toute l’Europe appellent à des marches et mobilisations contre l’austérité. Surtout préoccupez-vous d’y rallier le plus grand nombre possible des nôtres. Le soir même, dans dix villes en France, le Parti de Gauche organise un meeting politique de protestation et de propositions. Quant à moi je m’exprimerai le 16 novembre le soir à Paris au gymnase Japy. Auparavant, le 12, Jacques Généreux et les camarades de la commission économique du Parti de Gauche proposeront un contre budget.

Ce qui coûte trop cher, c'est le capital

Si ce plan a un objectif de développement économique, il est bon à jeter intégralement à la poubelle. C’est une collection de préjugés idéologiques matraqués comme des lois de la nature elle-même. Le prétendu coût du travail est réputé excessif. Un point c’est tout. La démonstration n’est jamais faite. Dès lors pas une phrase, pas un argument donné qui ne soit un escamotage, un trucage. Loin de faire leur métier d’information, les médias ont bêlé en cadence tous les refrains libéraux sans aucun esprit critique. Une dépêche de l’AFP a même pu dire que la presse française « salue le plan Gallois et s’inquiète de sa mise en application réelle ». Tel quel. Le système médiatique entier se donne à voir selon le média central, sans se cacher, comme un parti politique qui défend une vision économique.

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Escamotage ? « Le décrochage français » ! Voyez. « Le Monde » du 6 novembre donne cet extrait du rapport Gallois pour situer le problème que celui-ci prétend résoudre. « Trois chiffres illustrent le « décrochage français ». Le recul de la part de l’industrie dans la valeur ajoutée, de 18% en 2000 à 12,5 % en 2011. Les parts de marché des exportations françaises passées de 12,7 en 2000 à 9,3% en 2011. Et le solde de la balance commerciale (hors énergie) de +25 milliards en 2002 à -25 milliards en 2012 » Accablant, non ? Mais c’est un trucage ! Car pas une fois ne sera mentionné le fait que ces trois paramètres peuvent se ramener à un seul : l’impact de la délocalisation de la production et celui-ci comme conséquence du dumping social et fiscal. Pas une fois évoqué ! Que trois Renault sur cinq vendue en France viennent du Maghreb où les ouvriers sont payés au lance-pierre n’est pas seulement vaguement mentionné ! Pourquoi ? Cet exemple illustre pourtant parfaitement bien le mécanisme qui conduit au recul des parts de l’industrie dans la richesse produite en France, le recul des parts de marché par effet de substitution des sites de production et pour finir la dégradation de la balance du commerce extérieur. Non ? Et comment est-il imaginable d’évoquer ces trois « causes » du « décrochage » sans dire non plus un mot, ne serait-ce qu’un, du taux de change de l’euro maintenu si haut contre toute logique économique au moment même où les autres blocs économiques, USA et Chine jouent leur monnaie à la baisse ?

Escamotage : les marges des entreprises seraient trop faibles pour permettre le bon niveau d’investissement. Voyons cela ! « Les marges des entreprises après versement des dividendes représentent 6,8% du PIB contre 11,05% en Allemagne et 9,63 % en zone euro » Nous sommes censés paniquer à cette information tragique. Faute de marges suffisante les malheureuses entreprises ne pourraient donc pas investir suffisamment. Pourtant la lecture attentive de cette phrase contient son démenti. Elle l’efface habilement du fait même qu’elle le mentionne sans s’y arrêter. Les marges des entreprises « après versement des dividendes » sont en baisse. Si vous ne faites pas attention à ce petit bout de phrase vous ne comprenez pas l’arnaque. Car le calcul commence par sortir de l’observation un coût considérable : celui de la « rémunération » du capital, c’est-à-dire ce que l’on donne aux actionnaires, leurs dividendes. Et après ce tour de passe-passe on en vient à poser le problème du « coût excessif du travail » comme si l’évidence du problème était là ! Pourtant le coût du capital augmente deux fois plus vite que celui du travail. De 2007 à 2012, les dividendes ont augmenté de 27%. La masse salariale totale de 12%. Cette progression continue du coût du capital est le fait marquant de la période historique qui vient de s’écouler. La part de la richesse produite prélevée par le capital a triplé depuis trente ans. Elle était de 3,2 % du PIB en 1980, elle était déjà de 5,6 % en 1999, elle est passée à 9,3% du PIB en 2011. Ainsi, le prix du capital a coûté 120 milliards supplémentaires aux entreprises !

L’investissement n’est insuffisant que du fait de la rémunération excessive du capital. Pour le vérifier, cherchons à savoir quelle part de la richesse va à l’investissement productif et quelle part va au versement des dividendes des actionnaires. En 2010, les entreprises ont dépensé plus d'argent en dividendes qu'en investissement productif. C'est la CGT qui avait relevé ces chiffres et les avait publiés il y a un an sans être démentie. Et pour cause, ils viennent des comptes de la Nation. Les dividendes se sont élevés à 210 milliards d'euros. Mais il n’a été consacré que 182 milliards d'euros aux investissements. La marge de financement est large. Nul besoin de s’en prendre aux revenus du travail !

Le discours sur le « coût du travail » concentre les coups sur les « charges sociales ». Le montant de ce qu’il faut appeler des cotisations serait excessif.  Bien sûr, le versement des dividendes serait de son côté aussi « naturel » que n’importe quel autre paramètre autonome comme le prix des matières premières ou celui des machines. En dehors même de la discussion de fond sur l’utilité sociale de la rémunération sans limite du capital de propriétaires oisifs, on peut d’abord demander des comparaisons entre ce que coûte la « rémunération » du capital et la part donnée aux travailleurs pour les fameuses « charges sociales ». Dans les entreprises non financières en 2011, le coût du capital est deux fois plus élevé que les cotisations patronales ! Il en aura coûté 307 milliards d'euros de dividendes et intérêts aux banques pour 154 milliards d'euros de cotisations sociales !

Tout le discours officiel est ainsi farci d’affirmations sans preuve que le moindre examen détricote en quelques instants. Ainsi quand ce cynique de Jean-Marc Ayrault proclame que les 20 milliards d’allégement du « coût du travail » vont permettre de dégager un bénéfice de 0,5% de la richesse totale du pays. En 2017, ce qui est bien loin ! Et reste à prouver que ce bénéfice ne sera pas intégralement récupéré en marges supplémentaires par les mêmes prédateurs qui ne se gênent pas aujourd’hui pour se gaver au détriment de l’investissement. Mais surtout ça ne dit pas que le même résultat s’obtiendrait tout de suite avec une baisse de 10% de la valeur de l’euro ce qui cette fois-ci par contre ne coûterait rien. Et cela ne dit rien de l’ampleur du prélèvement cumulé que va représenter pour la même période l’augmentation de TVA sur les revenus salariaux. Car sur ce point il n’y a pas de doute : ce sera autant de moins sur les salaires.

Jean-Marc Ayrault poursuit une politique qui ne marche pas. Depuis une vingtaine d'années, les entreprises bénéficient d'aides publiques considérables pour "baisser le coût du travail". En 2012, les exonérations de cotisations sociales patronales ont atteint 28 milliards d'euros. C'est vous qui les avez payées par vos impôts puisque l'Etat compense à la Sécurité sociale les cotisations non perçues. En 2002, les exonérations ne représentaient "que" 19 milliards d'euros. La hausse est de 50% en dix ans. Au total, en 10 ans, les exonérations de cotisations patronales ont représenté 215 milliards d'euros cumulés ! Pour quel résultat en matière d'emploi ? Aucun, le chômage ne cesse de grimper.

C'est normal. Le "prix" du travail n'est pas la cause des difficultés de l'économie française. Il n'y a pas de problème de "coût" du travail contrairement à ce que disent les porte-parole des actionnaires patrons. Que disent les chiffres ? Selon une enquête de l'INSEE publié au printemps 2012, une heure de travail industriel en général coûtait 33,37 euros en Allemagne et 33,16 euros en France. L'heure de travail coûte donc un peu moins cher en France qu'en Allemagne. Et la France est aussi moins chère que la Belgique, le Danemark et la Suède. Je le mentionne parce que Jean-Marc Ayrault a vanté les "pays scandinaves" dans son intervention de mardi. L'écart est encore plus frappant si on regarde uniquement l'industrie automobile, qui est souvent utilisée pour comparer la France et l'Allemagne. Toujours selon l'INSEE, « dans l’industrie automobile, le coût horaire allemand est le plus élevé d’Europe. Il est en particulier supérieur de 29% à celui observé en France ». Il est de 43,14 euros en Allemagne contre 33,38 euros en France.

François Hollande et Jean-Marc Ayrault traitent comme une évidence universelle ce qui n’est qu’une hypothèse de travail dans un raisonnement bien particulier. A La conférence sociale de juillet dernier, Hollande avait déjà affirmé qu'après le désendettement, « le second défi auquel nous faisons face est la détérioration de notre compétitivité ». Pourtant la "compétitivité" est un concept qui peut recevoir bien des définitions et des contenus. Parle-t-on de la compétitivité de la valeur d’usage des marchandises, c’est-à-dire de leur utilité, de leur performances techniques, ou bien parle-t-on de la compétitivité de la valeur d’échange d’un produit c’est-à-dire de son prix ? Et si on parle de la compétitivité de la valeur d’échange il est évident que le problème se pose complètement différemment selon que l’on parle du marché intérieur ou du marché mondial. La compétitivité dont il est question depuis les premières préparations d’artillerie médiatique sur le sujet est celle des produits français mis en vente sur le marché mondial. Elle n'a d'importance que dans le but d'exporter nos produits. Or l'essentiel de l'activité économique de la France dépend de la consommation intérieure et non du commerce extérieur. Les exportations représentent moins de 20% de la richesse produite chaque année dans le pays. 80% de la richesse du pays n'est pas exportée. La priorité est donc de ne rien faire pour les 20 % qui nuise aux 80 %. C’est pourtant ce qui est fait dans l’aveuglement le plus total. Aujourd'hui, de nombreux secteurs liés à la consommation intérieure sont en difficulté du fait de l'austérité, du chômage, des salaires trop bas et des impôts indirects qui frappent la consommation populaire. C'est le cas du petit commerce. Mais le bâtiment et les travaux publics souffrent aussi. Les difficultés de ces secteurs n'ont rien à voir avec la compétitivité de leurs productions. Elles sont directement liées à l'austérité budgétaire que défendait Sarkozy et que défend maintenant Hollande. Le problème de ces entreprises est l'abandon de tous les projets d'investissements par les collectivités locales asphyxiées financièrement. Elles sont directement liées aux mesures qui sont prises pourtant au nom de la compétitivité. A quoi bon un allégement de cotisations sociales si le carnet de commande se vide faute de chantier, faute de client solvable, à cause d'une TVA excessive ?

L'erreur de diagnostic de Hollande et Ayrault est aussi un contresens écologique. Ils cherchent à lier encore avantage l'économie française à la mondialisation capitaliste, c’est-à-dire à l’actuel déménagement permanent du monde. Pourtant l'avenir c'est la relocalisation des productions. Relocalisation dans l’espace régional européen dont il faut filtrer les accès. Relocalisation invariante d’échelle au niveau compatible le plus proche. La fuite en avant permanente dans l’exportation condamne à une politique de l’offre dont la seule préoccupation ne peut être que d’atteindre le coût de production le plus bas au détriment de toutes les conquêtes sociales et humaines des producteurs. C’est ce que nous vivons. Mais il faut finir d’en faire le bilan. La logique de l’économie d’exportation pousse à la spécialisation des productions dans certaines niches de production. Cela s’opère donc au détriment d’une activité plus équilibrée et plus auto-suffisante. La suite se décline facilement. Tant qu’à être dans des niches autant être dans celles qui sont les plus profitables. C’est comme ça, par exemple, que commence la fascination pour la production des voitures haut de gamme qui rapportent gros à l’unité. Et ainsi de suite. Ainsi loin d’être consacrée aux besoins du grand nombre, l’activité la plus riche en contenu technique, à la valeur d’usage la plus élevée, se concentre sur les besoins du très petit nombre qui est en état de s’offrir le haut de gamme de tous les domaines. Une économie nationale dont le marché intérieur est étroit et qui a pour objectif sa seule insertion dans le marché mondial se déforme socialement et techniquement en s’éloignant de la souveraineté sur les produits de base dont a besoin sa population.

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Le bilan exact de la facture

Il faut faire un bilan précis de ce qui a été annoncé. Il le faut pour faire le compte exact du coup que vient de recevoir le peuple populaire. Moins de service public et plus d’impôts indirects. Le commun de mortels paiera deux fois pour compenser les 20 milliards offerts sans contrepartie aux actionnaires sous prétexte de compétitivité.

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Jean-Marc Ayrault a accordé une baisse d'impôt de 20 milliards d'euros pour "toutes les entreprises". Elle prendra la forme d'un "crédit d'impôt". Ce crédit d'impôt équivaudra à une baisse des cotisations sociales de 6% sur les salaires compris entre 1 et 2,5 fois le SMIC. C’est d’abord une usine à gaz. Les entreprises payeront leurs cotisations à la Sécurité sociale. Celle-ci ne sera donc pas concernée directement par ces mesures. L'Etat compensera ces cotisations par un crédit d'impôt. Ce crédit d'impôt sera applicable à partir de 2014 sur les impôts au titre de 2013. Le cadeau s’élève à 10 milliards d'euros. Puis il montera en puissance de 5 milliards supplémentaires en 2015 et autant en 2016 où il atteindra un total de 20 milliards. Selon la forme juridique de l'entreprise, il sera appliqué à l'impôt sur les sociétés ou à l'impôt sur le revenu.

Le côté gothique du montage de ce dispositif montre que la "compétitivité" n'est qu'un prétexte pour faire un cadeau aux actionnaires. En effet, le crédit d'impôt Ayrault ne fera pas la distinction entre les secteurs soumis à concurrence internationale et les autres. Il ne fera pas non plus de différence entre les banques et l'industrie ni entre l'industrie et les services. Pas plus qu'il ne distinguera les grandes entreprises des petites. Cette mesure inutile et aveugle va coûter des milliards d'euros. Et les effets d'aubaine pour les trafiquants seront énormes. Les grandes entreprises se tailleront la part du lion puisque le crédit d'impôt dépendra du nombre de salariés. C'est aussi une incitation aux bas salaires puisque le bénéfice de ce dispositif concernera seulement les salaires inférieurs à 2,5 fois le SMIC. Louis Gallois lui-même a vendu la mèche. Il a expliqué que le crédit d'impôt Ayrault était "au moins aussi favorable aux entreprises sinon plus" que sa proposition de transfert de cotisations sociales.

Ce cadeau sera payé par le peuple. Pour compenser les 20 milliards, Ayrault a annoncé deux types de mesures. D’abord une baisse des dépenses publiques et une hausse des impôts frappant tous les ménages. La baisse des dépenses publiques sera de 10 milliards d'euros. Le document du gouvernement précise que « ces économies seront recherchées en n’excluant par principe aucun pan de la dépense publique : dépenses de l’État, de ses agences, des collectivités territoriales et de la protection sociale ». Vous êtes prévenus : ce sera du service public ou de la protection sociale en moins. Cette baisse s'ajoutera à celles déjà prévues par la loi de programmation budgétaire. Heureusement que nos parlementaires ont voté contre ! Le document du gouvernement rappelle sans honte que « le gouvernement s’est d’ores et déjà engagé, dans la loi de programmation des finances publiques en cours d’examen au Parlement, à réduire le poids de la dépense publique de 2,7 points de PIB sur la législature, ce qui représente environ 50 milliards d’euros d’économies ». Avec ces 10 milliards, on sera à 60 milliards au total. Soit 3% de la richesse totale du pays. La saignée ! La saignée !

Quand Ayrault annonce que son plan est une « étape majeure et décisive dans la sortie de crise de notre pays et de son économie », il nous (et se) trompe lourdement. Quand il annonce que son plan créera 300 à 400 000 emplois et 0,5% de croissance supplémentaires d'ici à 2017, il ment effrontément. C'est au contraire un tour de vis de plus dans l'austérité. Donc un pas de plus vers la récession. D'autant que les 10 autres milliards d'euros nécessaires pour financer ce plan viendront directement de votre poche sous la forme d’impôts indirects. Le choc contre la dépense publique va se doubler d'un choc négatif sur la consommation populaire. L'effet sur l'économie sera désastreux.

L'essentiel des recettes nouvelles viendront de la TVA. Sur les 10 milliards d'euros de recettes, Ayrault a prévu 3 milliards par la "fiscalité écologique" mais en renvoyant sa mise en place et ses modalités à 2016. L’écologie réduite au rôle de recettes de poche pour le futur, quel grand bond en avant idéologique ! Bien joué les ministres Verts ! Par contre, dès 2014, les 7 autres milliards viendront de la TVA ! Pour de vrai et tout de suite ! C'est l'essentiel. C'est un coup de poignard contre le pouvoir d'achat populaire. Hollande et Ayrault donnent raison à Sarkozy et sa funeste TVA sociale. Comme Sarkozy, ils décident d'augmenter le taux normal de TVA. Jospin l'avait baissé, Hollande, comme Sarkozy, le remonte. C’est tout un symbole lamentable. Avec Ayrault, la TVA passera de 19,6% à 20%. Et c'est pire pour le taux « intermédiaire ». Sarkozy l'avait relevé de 5,5% à 7%. Hollande et Ayrault vont encore plus loin et le relève à 10% ! Cette hausse concernera la vie quotidienne des citoyens. On entend beaucoup parler de la restauration et des travaux dans l'habitat. Mais elle frappera aussi les médicaments, les livres, le bois de chauffage, les abonnements aux transports en commun. Pour l'affichage compassionnel, le gouvernement annonce une baisse du taux réduit sur les produits de première nécessité de 5,5% à 5%. A supposer que vous puissiez le constater, cela devrait coûter moins d'un milliard d'euros. Mais les hausses sur tout le reste, que les mêmes personnes consomment aussi, leur prendront plus de 7 milliards d'euros !

Ces décisions sont écœurantes. En les faisant, Ayrault y a ajouté des provocations cyniques. Il a essayé de faire croire qu'il s'agissait de « mesures ambitieuses, résolument de gauche ». Le mot « gauche » résistera-t-il à ce traitement ? En réalité, il a validé tous les discours libéraux sur le "coût du travail", le "déclin" et le "décrochage" de l'économie française. Et il a choisi d'augmenter l'impôt le plus injuste : la TVA. La TVA frappe tous les ménages quels que soient leurs revenus. Donc il n’y a pas besoin de beaucoup de calculs pour comprendre que les ménages à bas revenus payent une part de leurs revenus plus importante en TVA que les ménages riches.

La TVA est un classique des plans d'austérité européens. En France, Fillon avait déjà relevé le taux réduit en créant un taux intermédiaire à 7% en novembre 2011. Avant lui, en Allemagne, Angela Merkel avait augmenté le taux principal de trois points. Je le mentionne car le ministre en charge des finances était alors un social-démocrate. C'était en 2007, au temps du gouvernement de grande coalition CDU-SPD. Il s'appelait Peer Steinbrück. Celui-là est à présent le candidat socialiste du SPD au poste de chancelier pour les législatives de l'an prochain. Hollande a des alliés qui lui ressemblent. Le ralliement des sociaux-libéraux à la TVA est un cas généralisé en Europe. En Espagne, Zapatero l'avait augmentée aussi en 2010. Depuis, la droite espagnole l'a encore augmentée. La France n'échappe pas à la règle, les sociaux-libéraux et les libéraux marchent main dans la main pour taxer la consommation populaire.

Sur ce point donc François Hollande s'est rallié à la logique de l'UMP. En campagne, il avait critiqué la TVA sociale Sarkozyste. C'était à Brest, le 30 janvier dernier. Voici ce qu'en disait celui qui était alors le candidat du PS : « Je la considère inopportune, injuste, infondée et improvisée. C'est inopportun d'augmenter la TVA au moment même où la croissance se ralentit, de l'aveu même du premier ministre. C'est infondé : la compétitivité n'est qu'un faux prétexte. Ce n'est pas en baissant les cotisations patronales de quelques points qu'il y aura quelque progrès que ce soit dans notre commerce extérieur. Il y a là un mauvais prétexte pour une mauvaise cause ». Je ne cite ces phrases que pour permettre de mesurer l’ampleur du virage sur l’aile.

Enfin, voici encore un sujet d’écœurement pour moi. Il concerne la formation professionnelle des jeunes de notre pays. Jean-Marc Ayrault a indiqué qu'il reprenait « la quasi-totalité des préconisations » du rapport de Louis Gallois. Il annonce sa volonté de développer l'apprentissage pour porter le nombre d'apprentis à 500 000 en 2017. Ce n’est pas malin ! Le gouvernement Jean-Marc Ayrault reprend un mot d’ordre du début de l’ère Sarkozy. Le chiffre de 500 000 apprentis est d’ailleurs exactement celui annoncé en son temps par Xavier Bertrand alors tout nouveau ministre du travail. Cinq ans après est repris mot pour mot un objectif que nous avions tous combattu à l’époque ! Qu’est-ce qui justifie le changement de bord ? Pourquoi l’objectif du précédent gouvernement n’a pas été atteint ? Quelle réponse fait-on au fait que 25% des contrats d’apprentissage sont rompus au bout de trois mois ? Que fera-t-on des 70 établissements d’enseignement professionnels publics fermés sous Sarkozy. Jean-Marc Ayrault à vrai dire n’en sait rien. Il sait juste, sans doute, que pour la première fois depuis très longtemps il a retiré l’apprentissage des compétences du ministère de l’éducation pour l’agglomérer avec la formation professionnelle et placer le tout au ministère du travail. Le développement du tout apprentissage au détriment de l'enseignement professionnel public était un marqueur de l'action de l'UMP. Sur ce sujet, comme sur la TVA, après six mois de Hollande, c’est le « changement dans la continuité » comme disait l’autre. Le plus consternant est presque passé inaperçu. C’est dans une interview au « Parisien » : Ayrault a dit qu’il voulait que les enfants « dès le CP (cours préparatoire) découvrent  l’entreprise ». Faire découvrir l’entreprise à des enfants de six ans… Misérable !

Hollande et Ayrault préfèrent la ligne Siegfried

Quand il leur faut trouver une référence pour leur politique, Hollande et Ayrault finissent dorénavant par se réclamer du soi-disant "modèle allemand". Un mantra efficace pour se gagner l’affection des médiacrâtes sans imagination qui règnent sur le tout Paris médiatique. Leur jubilation faisait plaisir à voir à l’annonce du plan Gallois dans son emballage communicationnel de « pacte » je ne sais quoi. Pourtant, le modèle allemand, quelle pantalonnade ! Qui va se charger de dire à Hollande et Ayrault que la ligne Maginot et la ligne Siegfried sont deux erreurs parallèles ?

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Fin septembre, dans l'émission « Des paroles et des actes » sur France 2, Jean-Marc Ayrault s'était même vanté d'aller « plus vite que Schröder ». Plus vite dans le mur ? Et François Hollande, dans un lourd clin d’œil de communicant en panne avait parlé de son « agenda 2014 » pour faire écho à « l’agenda 2010 » du cher Gerhard. La plupart des téléspectateurs n’ont pas dû mesurer quelle décadence morale et intellectuelle un tel projet représente dans le mouvement socialiste français. La ligne « Blair-Schröder », du nom des deux grands liquidateurs de la social-démocratie européenne, a été pendant au moins une décennie ce dont le socialisme français se tenait publiquement à distance et dont il voulait incarner la négation positive. Mais j’admets que cet aspect du drame politique que nous sommes en train de vivre ne puisse intéresser que ceux qui connaissent le prix dans l’histoire des grands glissements de terrain idéologique. Ici je vais donc en rester à des considérations concrètes, il en faut pour soutenir un point de vue engagé qui veut faire appel à la raison de ceux qu’il veut convaincre.

Il suffit de faire le bilan social de la situation allemande pour comprendre qu'une politique de gauche n'a rien à voir avec ce qui a été entrepris là-bas quand bien même c’est le chancelier « social-démocrate » Gerhard Schröder qui l’a mise en place. En Allemagne, la situation des travailleurs et des chômeurs est pire qu'en France. Les réformes des sociaux-libéraux, poursuivies par les libéraux de Merkel ont précarisé l'ensemble des classes populaires. C'est ce que dit le Bureau international du travail. Dans ce rapport, le Bureau international du travail explique clairement les données du problème posé : « Le gouvernement Schröder a engagé une série de réformes du marché du travail à compter de 2003. [...] Cependant, la plupart des réformes ont principalement entraîné une déflation salariale dans les secteurs des services, où de nouveaux emplois, pour la plupart à bas salaires, sont apparus.  Ces politiques de déflation salariale ont non seulement eu des conséquences sur la consommation des ménages, qui est restée à la traîne par rapport aux autres pays de la zone euro [...] mais elles ont aussi provoqué une accentuation des inégalités de revenu, à un rythme jamais vu. Au niveau européen, les autres pays membres estiment de plus en plus que seules des politiques de déflation salariale encore plus strictes résoudront leur problème de compétitivité, ce qui est d’autant plus décourageant qu’on voit mal dans quelle mesure ces politiques de déflation salariale en Allemagne ont contribué à une hausse de l’emploi, qui était à peine plus élevé en 2006 qu’en 1991 ».

Tel est, au-delà des mots d’allégresse et des recommandations des médiacrates, la réalité du modèle proposé en exemple et le bilan social de l’Allemagne. Pourquoi n’est-il jamais évoqué ? Si le témoignage du BIT peut être déclaré suspect dans la mesure où son nom pourrait suggérer une tendresse excessive pour les salariés, voyons chez les libéraux eux-mêmes. Il s’agit de la fondation IFRAP. Très libérale. Que dit-elle ? « En mars 2012, près de 7,29 millions de personnes bénéficiaient d’un contrat à salaire modéré (« mini-job »). Parmi eux, seuls 4,76 millions n’avaient pas d’autre salaire que ce mini-job. Près d’un million de jeunes vivent avec ce revenu, qui est généralement majoré de l’allocation « Hartz IV » de 375 euros. En Allemagne, la libéralisation du marché du travail s’est faite au détriment du bas salaire individuel et des parents isolés. En effet, les statistiques de l’Union européenne sur le revenu et le niveau de vie (EU-SILC) le montrent très clairement : le risque de pauvreté des travailleurs seuls allemands est de 14% et de près de 30% pour des parents isolés. Il l’est de 40% si on y inclut les chômeurs. Ces chiffres sont nettement inférieurs en France. » Je précise que sur les 5 millions de mini-jobbers, 3,5 millions sont des femmes. Evidemment.

Au-delà du coût social, cette politique est un désastre économique. Le Bureau international du travail insiste aussi sur le fait que les "réformes" allemandes ne peuvent pas être généralisées à toute l'Europe. Il explique que l'Allemagne est même en grande partie responsable de la crise actuelle dans la zone euro ! « Comme les coûts unitaires de main-d’oeuvre en Allemagne ont baissé par rapport à ceux des concurrents durant la décennie écoulée, il en est résulté des pressions sur la croissance dans ces économies, avec des conséquences néfastes pour la viabilité des finances publiques. Et, surtout, les pays en crise ne pouvaient pas recourir aux exportations pour pallier l’insuffisance de la demande intérieure car leur secteur manufacturier ne pouvait pas bénéficier de la hausse de la demande globale en Allemagne ».

La « stratégie allemande » arrive à sa limite. Ces dernières années, l'Allemagne s'est comportée comme le passager clandestin de l'Union européenne. Elle profitait de la demande de ses voisins pour exporter. Et pour leur faire la leçon. Mais pendant ce temps la contraction des salaires allemands empêchaient les autres pays de faire de même. La farce s’épuise. L’Allemagne s'est prise à son propre piège. A force de vouloir imposer l'austérité salariale et budgétaire à toute l'Europe, elle a scié la branche sur laquelle elle est assise. L'austérité généralisée plonge l'Europe dans la récession. L'austérité française, italienne, grecque, espagnole ou portugaise prive les entreprises allemandes de clients. Et comme les salaires allemands sont trop bas pour compenser, l'Allemagne s'enfonce à son tour dans le marasme économique. Le mois dernier, le chômage a progressé en Allemagne pour le septième mois consécutifs. La hausse du nombre de chômeurs a même été deux fois plus forte que ce qu'attendaient les principaux économistes. Quelqu’un a prévenu Ayrault ? Et Hollande ?

Le mirage du modèle allemand commence à se disperser. Même dans le sacro-saint registre financier où parait-il rien n’est plus sûr et fiable que le coupon allemand ! Mais oui : ces derniers mois, l'Allemagne a aussi rencontré des difficultés sur les marchés financiers. Le 5 septembre dernier, l'Etat allemand a cherché à placer 5 milliards d'euros de titres de dette. A longue échéance : septembre 2022. Il n'a pas trouvé preneur pour la totalité. Il n'a reçu des offres qu'à hauteur de 3,93 milliards d'euros. Ainsi donc à horizon de dix ans, l'Allemagne inquiète les financiers ! C'est normal, elle vieillit et repose sur un modèle archaïque. Quelqu’un prévient Hollande et Ayrault que la ligne Maginot et la ligne Siegfried sont dépassées ?


496 commentaires à “On n’attendait rien, mais surtout pas ça !”
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  1. DAYRE dit :

    Comment pouvons-nous accepter de laisser en place tous les nommés par Sarkozy : Pflimlin, Giesbert, Taddei, Calvi, ceux qui n'invitent jamais les communistes et le front de gauche ? Combien de temps allons-nous encore supporter d'entendre sur France Inter N. Bettout, Deceux, nous expliquer la politique des socialistes qui ignorent complètement les voix apportées par le Front de Gauche à l'élection de F. Hollande ? Ces dernières personnes sont en mission pour les Echos ou Le Figaro, presse de B. Arnaut, l'exilé belge. Allons-nous se moquer de nous encore longtemps ?

  2. bernard hugo dit :

    Merci à Jean-Luc Mélenchon pour sa participation au rassemblement du 17 nov. contre le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Merci au Parti de Gauche de Loire-Atlantique de s'être engagé à fond dès le début contre ce délire technocratique qui va à l'encontre de la planification écologique et de notre programme partagé: "L'Humain d'abord". Nous attendons tous un positionnement clair et net du PCF. Cette lutte exemplaire va prendre de l'ampleur. Elle va cristalliser les forces qui rejettent clairement le modèle de société productiviste et mégalo-élitiste que la technocratie libérale veut nous imposer.

  3. jacques bounoume dit :

    Je suis atteré par le spectacle que donnent en ce moment les politiciens professionnels et déçu du peu de mordant des notres. Et une citoyenne française vient d'être extradée vers un pays ou elle est accusée de délit d'opinion. Camarades relisez les mots que je viens d'écrire, et rendez vous compte de ce que cela signifie ! Où en est la France !

  4. Odile dit :

    Un proverbe Arabe dit ceci: "Celui qui veut faire quelque chose trouve un moyen, celui qui ne veut rien faire trouve un prétexte." On aurait pu trouver là une explication à la politique générale de ce gouvernement qui se proclame socialiste. Les prétextes étant nombreux : la crise, le libéralisme mondial, l'indépassable pouvoir des marchés financiers via les agences de notations, le si enviable modèle allemand, etc. Sauf que leurs prétextes soi-disant conjoncturels et réalistes sentent à plein nez les intérêts personnels. Le lobbying fonctionne à plein régime actuellement au gouvernement. EELV pose les bonnes questions, parfois et est très bien placé pour reconnaître l'influence des lobbys en Europe. Ce projet près de Nantes, ce magnifique aéroport que le 1er ministre a tellement à coeur de voir se réaliser au point d'envoyer les CRS mater la résistance légitime des habitants : c'est quoi d'autre ? L'UMP et le FN pratiquent depuis toujours cette méthode très contagieuse, facile et rentable. Mais le problème, c'est qu'elle nous déplaît viscéralement et que donc nous persistons à trouver les moyens d'y résister, pour juste défendre la démocratie. Ni plus, ni moins. La mobilisation citoyenne reste la condition de notre force. Or, pour mobiliser, il faut communiquer, échanger, partager du temps avec d'autres et y prendre plaisir bien sûr. Fraternellement.

  5. jnsp dit :

    @Monsieur Denis F
    Vous dites "Si Mermet s’y met lui aussi où va-t-on ?"
    Je ne connais pas le rôle exact de Mermet à France Inter, ce qui est sûr c'est qu'il a reçu JL Mélenchon au moins 2 fois, qu'il a fait deux émissions sur NDDL, qu'il a reçu de nombreuses personnes très proche du FdG. Après est-ce que le rôle que joue ou que l'on fait jouer à Mermet est parfaitement clair, je n'en sait rien.
     
    @M Martin
    Vous dites "Il a posté un rectificatif (tordu!) sur la page facebook de La-bas."
    Ce rectificatif n'est pas tordu, il indique aussi que JL Mélenchon sera le 17 à NDDL. Vous recherchez quoi, l'isolement complet ?

  6. lionel-pg44 dit :

    Pour en finir avec le feuilleton Mermet. Jean Luc et le Parti de Gauche dans son ensemble sont contre cette saloperie d'ayraulport de Notre Dame des Landes. Jean Luc Mélenchon et Corinne Morel-Darleux seront à Notre Dame des Landes le 17 novembre, qu'on se le dise !

  7. Bollengier Françoise dit :

    Eh! oui hélas les leçons du passé récent n'auront servi à rien du tout! On bichonne toujours les grandes bourses des actionnaires oisifs au détriment des petites bourses ouvrières. Pourtant les ouvriers font tourner plus d'une fois les machines à sous des nantis, première fois, en produisant, seconde fois en consommant, et à chaque fois ils placent, spéculent, ponctionnent, il faudrait donc voir à ne pas pousser le bouchon trop loin!
    Ne soyons pas modestes, Le capital ne nous revient-il pas, depuis le temps que nous l'avons fait fructifier par notre force de travail (mal payé) et son nécessaire renouvellement bien trop cher payé ? Le chômage et la précarité, par le biais des délocalisations ont atteint les limites. Il n'y aura plus personne pour consommer, que ce soit des produits français ou importés à bas coût. Maintenant la Chine va se recentrer sur sa consommation intérieure, et réduire ses exportations. Elle détient une grande part de devises mondiales (par milliers de milliards de dollars) et elle a l'outil et la capacité de production.
    Nous sommes au bord du gouffre, endettés et presque anéantis en appareil productif. Tout ou presque est entre des mains étrangères (Arcelor). Oui nous ferions mieux de ré industrialiser chez nous, mais le pouvons-nous ? Pour cela il faudrait anéantir ce traité européen dans son état actuel. Reprendre les rênes de notre économie, de nos finances publiques, et rompre ce silence de plomb sur une réforme de la haute finance spéculative qui nous a plongés (soi disant) dans la crise. Et englouti toutes les économies des Français (3000 milliards d'euros).
    Bravo pour votre action amitiés Françoise

  8. charles dit :

    Je suis toutes vos apparitions radio et télé, et je lis tous vos blogs que je trouve excellents pour la pertinence de vos analyses ainsi que pour le ton d'attaquant que vous utilisez. J'ai voté Hollande au 2ème tour uniquement pour suivre la consigne de vote du Front de gauche mais contre ma volonté. Je savais qu'Hollande et le PS étaient des traitres et qu'ils allaient faire égal ou pire que Sarko. Mais vu la politique détestable des traitres, je regrette de vous avoir suivi et je ne comprends pas que le Front de Gauche ai appelé à voter quelque chose que vous-même un peu plus haut appelez "d'écoeurant... de misérable" et j'en passe. Enfin, en quoi la politique d'Hollande est-elle différente de Sarko, si ce n'est qu'elle est bien pire.

  9. Magda Corelli dit :

    Un pays bien organisé, a écrit Voltaire, est celui où le plus petit nombre fait travailler le grand nombre, est nourri par lui et le gouverne. Et si on essayait de changer cet état des choses ? J'espère Monsieur Jean-Luc Mélenchon que lors de votre prochain meeting (enfin...) vous saurez par vos mots simples nous expliquer cette politique scandaleuse "d'un gouvernement social-démocrate par excellence dont les membres sont tous des amis des entreprises..." dixit Karine Berger député socialiste et macro-économiste à ses heures ! Amitiés à tous et bienvenue à Pigeon prolétaire, joli pseudo.

  10. carlo dit :

    Merci à Jean-François91 pour son indispensable mise au point.
    "Il n'est pas interdit de penser que l'euro est devenu un carcan"
    Ne serait-il pas plus juste de dire qu'il est désormais impossible de ne pas voir que l'euro est un carcan?

  11. Jean Jolly dit :

    Entendu sur "France-Info" cet après-midi, les élèves- ingénieurs de l'automobile sortants de leur formation s'expatrient à hauteur de 20 %, dont 7 % vers l'Allemagne qui manque d'ingénieurs compétents.
    Quel est donc ce paradoxe qui congratule le marché automobile allemand imaginé par des cerveaux formés ailleurs ? (car il n'est pas dit dans ce reportage les proportions des cerveaux formés outre-Rhin). Il paraît clair que nous avons de formidables écoles mais que les planqués des gouvernements successifs des dernières décennies sont incompétents ou rémunérés par les hordes de hyènes lobbyistes.

  12. etoilefilante dit :

    Je viens de lire l'article intelligemment posté par le Front de Gauche. Malheureusement, je ne suis pas étonnée de ce qui se passe, tout ce qui est inscrit je le vois au quotidien. Mon entreprise a décidé depuis 2 ans de capitalisé, en mettant à la tête des actionnaires, dont une partie proposée uniquement aux directeurs des agences. Nous, simple salarié n'avons pas le droit de capitaliser avec eux. Normal, sinon nous aurions la possibilité de "revendiquer", et ça ne plait pas aux dirigeants. Bref, depuis ce changement, nous avons vu notre salaire se rapprocher sérieusement du Smic (avec 7 ans d'ancienneté, nous avons 80 € de plus) et j'ai vu les charges salariales augmentées au détriment des charges patronales qui ne cessent de baisser. De plus, l'entreprise à des aides de l'état. Je trouve ça immorale. Mais où est la limite à tout cela ? M. Hollande et son équipe, pense que les Français ont voté pour lui en fonction de ses propositions, mais il doit surtout comprendre qu'une partie des Français ont votés pour lui, car il y avait un ras-le-bol, de M. Sarkozy.
    En plus, sous l'ère de M. Sarkozy, les salariés qui n'avaient pas de gros revenus, pouvaient faire des heures supplémentaires qui n'étaient pas fiscalisable, et ce n'était pas du luxe. Car, pour notre foyer, le peu d'heures supplémentaires que faisaient mon mari, nous permettaient de finir le mois sans être trop à découvert. M. Hollande, quant à lui, à décidé de fiscaliser ses heures supplémentaires. Résultat, les salariés ne font plus d'heures supplémentaires mais doivent dorénavant travailler plus pour gagner moins. L'embauche n'a pas augmenté pour autant. Que fait la gauche ?
    Pendant ce temps là, les gros salaires ne cessent d'augmenter. Quand on écoute les patrons se sont des vrais pleureuses. Mais ils ne se doutent même pas que leurs petits salariés travaillent, aujourd'hui, uniquement pour payer leur facture et les taxes ! C'est honteux ! Dans mon entreprise, il ne cesse d'augmenter chaque année leur chiffre d'affaire et leur bénéfice. Et nous, notre salaire ne bougent pas. Ils osent même nous dire "c'est la récession, il faut se serrer la ceinture". Je vous le dis la ceinture nous a tuée et vous "patrons" vous rigoler ! Normal, pendant ce temps là, ils font toujours autant de profit sauf que leurs petits "larbins" triment pour eux.
    Arrêtons tout de suite ce massacre de la classe moyenne et même des petits salaires. La France est dans une impasse et nous...

  13. breteau jean claude dit :

    Ce n'est pas l'euro qui est un carcan, c'est sa gestion libérale !

  14. JOHN dit :

    Le point de vue semble tenir, mais à quand les vraies questions qui se posent à la France ?
    Dans ce pays, tout le monde cherche à se servir au détriment de l'autre, les patrons et une frange importante de la population demandent plus en aides "de société ou sociales" selon les cas... et les travailleurs qui se retroussent les manches ou cherchent du boulot paient. Ne serait-il pas temps d'arrêter ces hypocrisies cyniques ?

  15. Eh bien ça y est, c'est fait ! Ce qui devait arriver, est arrivé ! Le maire de Sevran (EELV) fait une grève de la faim devant l'Assemblée Nationale. Le département de Seine St Denis ne peut plus survivre si les crédits de l'Etat sont en chute libre. Remplacer les perfusions vitales par des saignées continues ça ne peut pas marcher. Un enfant de 12 ans le comprendrait. Il va sans dire que de nombreux camarades du Font de Gauche vont soutenir ce citoyen en lutte. Les médias et les moutons du "on ne peut rien faire contre la crise" vont-ils regarder ailleurs ?

  16. JeanL dit :

    Sans parler de productivisme ou pas, dans la situation actuelle, comme Roosevelt dans les années 30, il faudrait faire une politique de grands travaux et de travaux qui ont un sens. Le seul que ce gouvernement a gardé, c'est NDDL! (A cause d'Ayrault) et il a supprimé par exemple la construction de voies navigables écologiquement utiles. Trouvez moi quelque chose de satisfaisant dans les actions de ce gouvernement !

  17. JACQUOT Michel dit :

    Félicitations!
    Je ne suis pas déçu du PS, puisque je ne pouvais pas l'être. Il n'a eu qu'une utilité. Faire tomber Sarko.
    Ancien syndicaliste, je sens qu'on va droit dans le mur. Il faut qu'il se passe quelque chose... et vite!

  18. ecocolo dit :

    Bonjour à tous
    Heureux que tu viennes à Notre Dame des Landes la semaine prochaine Jean Luc. C'est important de faire résonner plus amplement cette mobilisation. L'avenir écologiste ou non se joue en grande partie là bas. Moins d'aéroport, plus de surfaces agricoles en circuits courts à proximité des grandes villes !

  19. pascal dit :

    Je suis totalement d'accord avec vous. C'est un cadeau supplémentaire de 30 milliards (à ajouter aux 21 milliards d'euros d'exonérations de cotisations sociales sur les bas salaires) qui est fait aux entreprises. Soit l'équivalent du "service" de la dette. Cependant, je ne retrouve pas dans le rapport Gallois la référence à votre argument suivant :
    « Les marges des entreprises après versement des dividendes représentent 6,8% du PIB contre 11,05% en Allemagne et 9,63 % en zone euro » « après versement des dividendes »
    Pourriez vous m'indiquer la page afin que je relise mieux.
    Cordialement

  20. Kawan dit :

    Comme d'habitude très bon dé-tricotage du discours officiel. Pour ceux que ça intéresse un très bon article dans le diplo du mois de novembre.

  21. vert pomme dit :

    Ola ! JL Desbois, defenseur des humbles ! Tu as lu la lettre des 2 agriculteurs vendéens. On a besoin de ta notoriété !
    Ola ! Chevalier Eric C., la république sociale que nous voulons est en marche au cœur des pays de Loire (super polar,ton livre!)
    Ola ! Gentes dames et beaux damoiseaux, chaussez tous vos bottes et bouchez vos nez delicats, ça sent la vache à NDDL ! Apres le 14,le 17 ! On lâche rien et toujours plus unis!

  22. bertau dit :

    @odile
    Bien d'accord avec ton commentaire qui passe inaperçu (peut être). Méthode sur fond de lobbying concernant l'aéroport de Nantes, pour avoir juste une idée des enjeux du trafic aérien, allez sur le site flightradar24 et réduisez afin de visualiser l'Europe en entier.
    ...communiquer, échanger, partager du temps avec d'autres...

  23. Michel Berdagué dit :

    "....l'impôt indirect est indolore et ne révolte pas. " Voilà ce qui est conseillé et appliqué par tous les gouvernements réactionnaires. Cette taxe est à vomir -,d'ancien régime dépassé- des cts voire unités ou dizaines appliquées partout et sur tout épargnent les plus riches d'être des patriotes -personne n'en doutait ! les choix des pires pour la justice dite sociale et injustice tout court,les Solférinos battent le record de coups de schlag tordus. Nous apportons notre soutien au Maire de Sevran mais surtout qu'il ne se mette pas en danger car au vu du peu d'Humanités des pouvoirs ça ne leur fait ni chaud ni froid, par contre une mobilisation telle qu'il y a blocage le 14, et qu'ensemble et debout nous pouvons continuer sans rentrer à la maison peinard, il y a de quoi faire plier ces roseaux flexibles allant dans le sens du poil des bêtes immondes.
    Au bout de six mois non seulement l'échec est en flagrant délit, nos analyses confirment qu'il y a un grand danger.
    Manifestation monstre et débrayages dans les entreprises et si.... La rue ne suffit pas, le blog non plus, nécessaire, utile pour exprimer nos revendications et choix politique pour s'en sortir, mais rien n'a été octroyé par les pouvoirs sans des luttes où notre classe s'engage pour non pas un peu de justice mais pour la Justice. Pas besoin de charité à la cacahouète près ni de strapontin éjectable dans les conseils d'administrations des exploitations toutes privées pour avaliser tous les plans de licenciements et leurs dividendes au beau fixe;
    Changement radical et urgent maintenant !
    Vive la Sixième qui ne peut qu'être Humaine.
    Que les écolos se posent des problèmes d'éthique et de réalisme, il serait temps qu'ils articulent l'écologie et la gestion collectice et la propriété des moyens de production et d'échanges, qu'ils lisent ou relisent Françoise d'Eaubonne, c'est d'une urgence capitale qu'ils sortent de ce piège où ils se sont fourrés -.carrièrisme et opportunisme deux mamelles toujours tentantes pour les sevrages absents.

  24. Alain Tétart 60150 73 Ans dit :

    @naif dit:Hum! sans vouloir offenser le prof que vous semblez être, je crois que les hommes/femmes politiques d'aujourd'hui sont formés aux flux économiques et autres acteurs et structures de base de la gestion ou comptabilité d'entreprise. Je pencherais plutôt pour une méconnaissance de la philosophie économique, de ses référents et des différents courants de pensées qui font la richesse de cette matière que d'aucuns ne veulent pas qu'elle relève de la science..

    Hé non naïf (j'aime bien ce pseudo) je suis formateur et spécialiste du mkt, et j'intervenais dans les plus grandes écoles de commerce mais aussi dans mon centre de formation, malheureusement comme vous le dîtes le mkt n'est pas reconnu comme une science puisque ce n'est qu'une technique de communication et d'échanges basée sur le bon sens, donc sur l'irrationnel contrairement à la compta ! alors oui si je vous accorde que nos politiciens sont pour la plupart formés en gros à la compta, par contre ils ne comprennent rien au mkt, il suffit de regarder ou en sont nos échanges et quelles mesures ce gouvernement prend pour relancer la consommation ! ce plan de relance c'est du pipeau il va servir à grossir les cagnottes des entreprises, et si par hasard il y a une embauche ou une augmentation de salaire, que ces braves chanceux nous fassent signe ! Jean-Luc Mélenchon et l'ami Généreux répètent qu'il faut inventer,inventer,et inventer encore, c'est notre seule porte de sortie par le haut.
    Plus jamais nous ne pourrons rivaliser avec la Chine et autres pays fournisseurs de bras ! en dehors des entreprises, et produits non délocalisables, Il n'y a que sur les créneaux que nous pourrons nous en sortir (TGV, Centrales atomiques, Airbus, et nos entreprises innovantes !) il faut que ce gouvernement oblige les banques (en les nationalisant sûrement) à aider nos entreprises innovantes ! Il fut un temps (que les moins de vingt.....) ou l'on disait qu'en France on avait pas de pétrole mais que l'on avait des idées ! Elles sont où nos idées ?

  25. carlo dit :

    @ breteau jean claude

    Ce n'est pas l'euro qui est un carcan, c'est sa gestion libérale !

    La gestion libérale de l'euro est inscrite dans son acte de naissance. Relisez les traités (Maastricht, Amsterdam...). Et aujourd'hui c'est le sauvetage de l'euro, tel qu'il a été conçu, qui justifie tous les sacrifices qui sont demandés aux peuples européens... au plus grand bénéfice de leurs élites.
    Vous sous-entendez qu'il ne faut pas mettre en cause l'euro car il pourrait exister sous une autre forme. Réfléchissez: diriez-vous de la même façon qu'il ne faut pas reprocher ses défauts à une voiture au motif qu'elle pourrait en être exemptée... si elle était autre?
    Ne comprenez-vous toujours pas que c'est le choix de l'euro qui a entraîné tout le reste: la politique du franc fort -qui a pénalisé nos importations-, les privatisations, la règle d'or?

  26. Michel Berdagué dit :

    @bertau
    Ah la vache, quel trafic ! Il est grand temps de marcher et de stopper cette hémorragie mégalomaniaque. Et ils appellent ça le progrès et la modernité et ils nous gonflent en nous asphixiant en nous parlant de la couche d'ozone et de taxe écolo !
    Planification écologique de VIE en Urgence.

  27. Terre de Gauche dit :

    Bonjour à toi camarade Jean Luc,
    Je ne suis pas tous les débats sur ton blog ce qui fait que le sujet que j'aborde a peut être été déjà traité. Si c'est le cas, je m'en excuse... J'ai entendu dire que tu soutenais le projet d'aéroport de notre Dame des Landes dans l'émission de Mermet sur France Inter. Quand est-il vraiment ? Je crois que c'est un sujet qui entre pleinement dans les questions (entre autre) de la planification écologique. Peux tu nous dire qu'elle est ta position à ce sujet ou, tout du moins, la situation de ta réflexion.
    Bien à toi camarade.

    [Edit webmestre : Vous savez ce qu'il convient de penser des phrases qui commencent par "J'ai entendu dire...". Vous auriez pu vous (nous) épargner ce commentaire qui revient au point de départ de longs échanges dans la journée d'hier qui faisaient finalement état d'un démenti et d'une visite de soutien de Jean-Luc Mélenchon à NDDL. C'est ce qui s'appelle "débarquer avec des gros sabots". Au lieu de vous excuser, lisez les commentaires.]

  28. naif dit :

    Entendu sur FI ce matin, l'excellent C.Barbier (patron de "Paris Match" et "Nous deux") et l'immense L.Joffrin (Patron de "Détective" et des "Nouvelles d'Alsace") ont affecté André Chassaigne au Parti de Gauche. C'est la preuve que ces deux "Tocards" ont une culture politique approximative. Ils confondent FdG et PG, PCF et PG. Au delà des équations à une inconnue, Ils pataugent. Sauf quand il s'agit d'appréhender les subtilités social-démocrates dont l'équation est à 3 inconnues. Entendu aussi sur FI par un expert en économie, qui affirme qu'il est normal que les socialistes fassent une politique de droite car la droite pratique dans les faits une politique de gauche! Il cite les faits de droite et de gauche:
    Pour le droite: la sécurité sociale de De Gaulle, l'IVG de Simone, les indemnités chômage...
    Pour la gauche: la désindexation des salaires sur les prix de Maurois, les privatisations de Jospin, la financiarisation de Bérégovoy...
    Ils parlaient dans le poste sous Sarko, ils continuent de parler dans le poste sous Hollande ! Toutes les semaines, tous les jours, toutes les heures. Cette "démocratie" sent vraiment mauvais ! Qu'ils aillent tous se brosser les dents !
    Pour info: L'anniversaire de la mort de De Gaulle à été, cette année, médiatisé par le FN qui s'est autorisé à se reconnaître dans les valeurs du Gaullisme. Les masques tombent !

  29. Denis F dit :

    @ 213 breteau jean claude
    "Ce n'est pas l'euro qui est un carcan, c'est sa gestion libérale !"

    Salut camarade, je te conseille ardemment de lire cet article sur Robert Mundell, je pense que cela devrait changer ton raisonnemnt, en tout état de cause je t'en souhaite une bonne lecture.

    @ 184 el jefe
    Merci camarade pour ton lien, après lecture, je suis en adéquation complète avec l'ancienne écurie de mes 50 ans, voilà un beau travail et une explication des plus limpide.

    @ 205 jnsp
    Ce que je voulais dire et je pense que d'aucun l'aura compris, est que si le seul journaliste du PAF à être reconnu comme intègre et honnête se met à dire des conneries et n'importe quoi, "où sommes nous parti".

  30. jocy dit :

    @ bernard hugo et d'autres
    Effectivement, sur le résultat de ce gouvernement et sa dernière estocade, je trouve les réactions à gauche, molles, lentes, à peine audibles. Ne serait-ce pas trop silencieux Mr Mélenchon ?

  31. naif dit :

    jocy dit à 12h30
    "Effectivement, sur le résultat de ce gouvernement et sa dernière estocade, je trouve les réactions à gauche, molles, lentes, à peine audibles. Ne serait-ce pas trop silencieux Mr Mélenchon ?"

    Que voulez vous dire ? Si les réactions du FdG vous paraissent inaudibles, changez de Médias et informez vous à la source des partis de la vraie gauche ou du FdG pour résumer.

  32. Nuno dit :

    Comme beaucoup, je m'interroge sur l'euro et les système monétaires (voir R.Mundell et sa théorie d'une zone monétaire optimale) avec tout ce que j'ai lu, plutôt hostile à la monnaie unique, la seule chose qui retient mes critiques est l'opinion de Jacques Généreux qui lui y est favorable, vu son intelligence en économie, la qualité de ses livres ainsi que de ses raisonnements, il y a certainement quelque chose qui a échappé à ma compréhension du problème.

  33. andre curtillat dit :

    "En finir avec la Gauche qui écoeure"
    C'est ainsi que s'exprime dans l'Huma quotidienne et l'Huma Dimanche le philosophe André Tosel. Mais il ne sert à rien d'instruire jour après jour le procès du PS si par ailleurs on déclare comme Pierre Laurent "appartenir à la majorité parlementaire". Le FdG est né et ne pourra s'élargir que si l'objectif d'en finir avec la Gauche qui écoeure est clairement son objectif. On en est loin.

  34. jocy dit :

    @naif
    ce que je veux dire par inaudibles c'est au niveau du volume du son. J'ai trouvé Mr Mélenchon pas assez virulent, par rapport à ce qu'il est capable de nous donner, c'est tout ! Je suis pour le Front de Gauche et pour Mr Mélenchon, c'est pour cela que je suis là.

  35. olive dit :

    Merci pour ces positions éclairantes et pour un argumentaire qui ne s’en laisse pas conter. Lors de l'annonce des mesures dont il est question j’ai dressé l’oreille au fait que la réduction d’impôts « devrait » faciliter l’investissement par les entreprises, car elles auraient à faire la preuve que l’argent gagné serait réinvesti pour leur développement. C’est une intention de gauche, à minima. Mais quand on connaît les astuces innombrables pour faire fructifier le capital, on peut être sceptique sur les moyens réels de la majorité actuelle. Quand je discute de ces questions autour de moi, je remarque que les arguments qui me sont opposés se fondent sur un « naturalisme », à savoir qu’on ne peut pas faire autrement (si ce n’est en déréglementant complètement le travail).
    Les analyses proposées ici font tomber le masque du naturalisme et désignent clairement le cœur du problème pour le changement de société.
    Lorsque une entreprise financée par des actionnaires entreprend de limiter leur rémunération, ceux-ci vont voir ailleurs, ce qui ne peut qu’affaiblir cette entreprise, c’est par un vaste front que le capitalisme doit être bridé.

  36. lilou 45 dit :

    Ce matin le maire de Sevran, en grève de la faim devant l'Assemblé Nationale, a reçu le soutient de qui ? Manuel Valls ! Ne riez pas, ce type là est notre ministre de l'intérieur, celui qui fait arrêter des citoyens innocents pour les extrader vers l'étranger. C'est lui aussi qui envoie ses sbires contre les militants opposés à l'aéroport Ayrault. Cette andouille s'imagine que son cinéma va réussir à nous berner.

  37. jefmergen dit :

    La politique actuelle est 100% Sarkosiste, en plus mou. Depuis 2005, les liens UMP-PS sont visibles.

  38. ARAMIS dit :

    Il est vrai que c'est lamentable de voir çà et d'entendre fan fan la tulipe (de Hollande bien sûr) nous seriner qu'il serait de gauche. Et le raide du fion Hayrault qui va bien être obligé de bouffer déjà son chapeau avec son aéroport en attendant d'avoir à réviser sa gauchitude s'il ne veut pas subir un mai 68 sous peu. Ils croient vraiment qu'on va les laisser faire leur détricotage dans la poursuite du boulot entamé par Sarko ? Ils vont avoir de sacrées surprises.

  39. Michel Berdagué dit :

    Ce Valls a du se regarder dans le miroir qui lui a répondu que pour son image ce serait bien pour changer de crèmerie et monter au Château de chausser les galoches à clous de service après avoir piétiné les campements des Roms et ceux de la résistance à Nantes, pour se cacher de n'y être pour rien d'offrir à la Guardia Civile, autre maréchaussée célèbre,une innocente Française de conviction politique, d'aller faire un coucou à un grèviste de faim à l'A.N. Quelle humanité.
    Cela fait un moment qu'il sévit en girouette du vent mauvais, avant le vote majoritaire du NON en 2005, cet individu se trouvait à côté de M. Fabuis pour se prononcer pour le non à cette Europê, 48 h de garde à vue avec des experts Solférinistes, changement de cap, très fiable !, à savoir et en constance : " dès que tu trahis une fois, tu récidives toujours."
    Le 14 avec tous les grèvistes de longue haleine et debout nous exigeons en égalité de Droit le même traitement humain avec toute la sécurité des compagnies Républicaines, qui sont comme leur Devoir leur rappelle de garantir la Sécurité de la République face aux actions des attaques des prédateurs financiers qualifiés et reconnus comme banksters à rechercher en urgence ces ennemis des Peuples, pourtant identifés qui veulent affamer le plus grand nombre.

  40. CM28 dit :

    Bonjour Jean-Luc, Le billet est un vrai argumentaire et tout est bien résumé dans le titre "On n'attendait rien, mais pas ça". Effectivement, il n'y avait rien à attendre déjà du programme de F. Hollande. Mais, le gouvernement Ayrault d'inspiration sociale-opportuniste est déjà gagné par les renoncements et les reniements. Heureusement, le Front de Gauche n'appartient pas à ce gouvernement.
    @ certains : Oui, le FdG appartient pas à cette majorité gouvernementale. Il n'est nullement solidaire de ce gouvernement. Nos parlementaires ne sont pas des godillots. Et le PS ne devrait pas oublier que le gouvernement Ayrault rompt par ses errements politique la majorité sénatoriale de 2011. Penser que la majorité absolue à l'assemblée suffit est une erreur autoritaire (austéritaire en l'occurence!) car ils tournent de fait le dos à la majorité politique (les ayants droit de la victoire). Heureusement qu'avec Pierre Laurent, vous gardez votre calme car Ayrault est une vraie tête à claque! Le PS fait du mal à l'unité pourtant nécessaire, dans les combats électoraux, entre républicains alors même que l'UMP connaît un processus d'extrêmisation et que le FN fait des scores chez les anciens électeurs ouvriers de droite et ex-socialistes perdus.
    @ Japy : Excellente initiative que le meeting du 16/12 soit avec Pascale Le Néouannic (candidate FdG/PG) ! Il faut nationaliser nos campagnes, y compris les prochaines partielles. Mais pourquoi pas inviter à intervenir à ce meeting aussi le ou la candidate de la 1ère du Val de Marne ? Faire de ce meeting contre l'austérité un temps fort des campagnes de lancement des législatives partielles et donc un moment d'unité fort.

  41. ventdebout-38 dit :

    Chouette, voila que Mélenchon et les pseudos leaders syndicalistes nous invitent à une nouvelle demi-journée de patronage le 14 novembre. Heuuu, j'ai juste une question. Le gouter est-il offert ou faut-il que j'amene le mien? Des révolutionnaires en cocotte de papier vous dis-je.
    De toute façon, j'ai brûlé ma carte d'électeur le jour même où le TSCG fut adopté. Et dire que pour certains, 80 000 manifestants, c'était une grande réussite. Mouahahah! A pleurer et même pas de rire.

  42. Michel Berdagué dit :

    @ andré curtillat,
    Pensez-vous que Pierre Laurent soit un élève assidu et de formation Hue ?
    Le travail à l'Assemblée et au Sénat me semblent très bien fait, je ne me sens pas opposé aux décisions de nos groupes très réduits et pour cause de défection au 1er tour des Législatives, alors que la logique pour notre Programme et notre stratégie de tout faire pour peser pour mettre notre mouvement en tête, là nous ne pouvons rien faire et encore heureux que nous avions pu constituer un groupe avec les ultra-marins qui ont comme tous nos élues-élus leur liberté de vote.pour avoir un peu de temps de Parole. Là, il faut saluer le travail énorme d'André Chassaigne.
    Avec 50, 100 et plus....allez rêvons un peu en douceur, le travail parlementaire aurait mis ces arrogants actuels à raser les murs et une majorité pour le Peuple et le prolétariat, mais voilà diviser pour diviser c'est dans l'état de veille c'est très fatiguant et lassant, alors réveillons- nous et construisons l'élargissement victorieux des forces du labeur.
    @ Une grande joie de retrouver ARAMIS très pointu en botte de Nevers et autres surprises, surtout qu'Obèlix toujours efficace n'est pas loin ainsi que papa très impatient comme nous tous et toutes, surtout que ça bouillonne un max.
    Il est grand temps de se faire respecter.

  43. jacquelin dit :

    @Denis F
    Depuis le lancement de l'euro, on connait cette manoeuvre US. Mais va t en persuader ceux qui se glorifient d'avoir une monnaie unique, surtout que le passage a l'euro a été l'objet de la plus fomidable inflation qu'on ait jamais connue. Dans les discussions de comptoir, demande a tout hasard : ca sert a quoi l'euro ? Tu vas etre servi.
    Enfin Valls qui vient saluer le courage d'un grèviste de la fin, c'est du grand guignolesque qui ne choque même pas la presse.

  44. turmel jm dit :

    ventdebout 38 @ 241
    Votre analyse d'une teneur politique sacrément pointue est sans aucun doute de nature à effrayer les tenants du capital.

  45. andre curtillat dit :

    @242 Michel Berdagué
    Le travail des parlementaires FdG n'est bien sûr pas en cause et d'autant plus méritoire compte tenu de leur faiblesse numérique. J'évoque le malaise grandissant qui court d'ailleurs le blog de JLuc quel que soit le sujet abordé. Quel positionnement politique pour le FdG par rapport au PS dont MG Buffet (toujours l'Huma de Vendredi) dénonce le virage "à 180 degrés" ? Quelle crédibilité politique pour le FdG quand il dénonce jour après jour les mauvais coups quotidiens de Hollande -Ayrault et qu'il rappelle en même temps par le biais de ses parlementaires les plus en vue son inscription dans la majorité parlementaire PS ? La schizophrénie en politique ça existe. Dire que le FdG est au clair par rapport au PS (on approuve les bonnes mesures, on combat les mauvaises) est d'un jésuitisme très faiblard pour le dire gentiment. Le FdG n'a pas été lancé pour jouer les supplétifs d'un PS qui a chaque élection au nom du vote utile rafle la mise tout en laissant les miettes à ses obligés. Nous avons lancé le FdG pour travailler à une véritable alternative de Gauche que le PS est incapable de porter. Il faut donc, bis repetita, en finir avec la Gauche qui écoeure.

  46. Terre de Gauche dit :

    @webmestre
    Merci de ta réponse claire et rude à la fois. Désolé si je n'ai pas le temps de lire tout les commentaires. Accessoirement, j'ai la chance d'avoir un travail comme toi. Cela ne m'empêche pas de m'intéresser dès que j'en ai la possibilité au blog de Jean Luc que je lis (comme d'autres) depuis un certain temps. Mon début de phrase ne te plaît peut être pas, mais je cite ma source ! Ce n'était pas un commentaire mais une question (cf ponctuation) ! Mes gros sabots comme tu le dis avaient juste l'objectif de préciser un point afin que d'autres comme moi puisse avoir un info (dont l'actualité est brulante) sans être obligé de relire l'ensemble des nombreux commentaires. Mais peut être as tu une méthode plus approprié pour résumer tout ce que peux dire ou défendre notre camarade Mélenchon afin que nous aussi sur le terrain nous ayons une répartie claire face a nos adversaires. En tout cas inutile de me répondre avec un ton que je considère un peu vexant... Bien à toi.

  47. jean-luc gayda dit :

    Bonjour à tous.
    Devant la trahison politique et économique de tous ces politiques, n'est il pas grand temps de se lever et de les jeter dehors comme en 1968!

  48. Denis F dit :

    Voici une information que seul les abonnés à Médiapart peuvent avoir, concernant le rapport Jospin autre fumisterie solférinesque, mais dans le groupe il y avait un honnête homme Dominique Rousseau qui est constitutionaliste.
    Voici le texte de l'opinion séparée soumise à la fin du rapport Jospin par Dominique Rousseau, Professeur à l’Ecole de Droit de La Sorbonne - Paris 1 :
    La confiance est le principe de la démocratie. Or, aujourd'hui, elle fait défaut. Il est donc impératif de la retrouver.dans la situation actuelle de crise profonde de la représentation, le temps n'est plus au raccommodage; il est à des propositions fortes capables de reconstruire le lien social :
    1. Proposition forte signifie scrutin proportionnel rationalisé et non 10% de proportionnel injecté dans le scrutin majoritaire.
    2. Proposition forte signifie mandat unique pour les députés et non mandat cumulé avec un mandat local
    3. Proposition forte signifie un Sénat refondé comme Assemblée des territoires composée de sénateurs qui sont obligatoirement des élus locaux
    4. Proposition forte signifie un Conseil Economique, social et environnemental refondé comme Assemblée sociale représentant à côté et à égalité avec l’Assemblée nationale les groupes socioprofessionnels
    5. Proposition forte signifie un Conseil constitutionnel refondé dans son mode de composition et son organisation pour en faire une véritable Cour constitutionnelle
    6. Proposition forte signifie une garantie constitutionnelle de l’indépendance de la Justice et des Médias

    Voilà un homme, un universitaire et non un politique, évidemment, qui fait des propositions claires et sensées, hélas ces propositions ne font pas partie du rapport Jospin, elles ont été réfutées par l'ex premier ministre pour des raisons de "faisabilité immédiate" et sous le prétexte fallacieux, je vous livre texto son argumentation : « François Hollande nous a posé cinq questions, nous devons lui apporter cinq réponses. », ce qu'il oublie par parresse ou calcul c'est que F Hollande a aussi dit dans sa lettre de mission que la commission était invitée à « formuler toutes autres recommandations qu’elle jugera utile ».
    Il ne faut décidément rien confier ni demander à un cannord de Solférino, encore moins à un mec qui est incapable de s'en tenir à ses propres déclarations, et ce n'est pas un fait nouveau.

  49. Dauphinoise dit :

    On n’attendait rien, mais surtout pas ça !
    Ben si un peu quand même ! Surprise ? Non aucune surprise.

    L'erreur de diagnostic de Hollande et Ayrault
    Puisque la social-démocratie allemande avait prouvé de quoi elle était capable et que Hollande, Ayrault et les autres suivent aveuglément celle-là, puisqu'ils sont tous sur la même longueur d'ondes et n'ont absolument rien de social, qu'ils se foutent comme d'une guigne de la vie du "bon" peuple ils ne font aucune erreur de diagnostique (à leur avis) ils accompagnent. Des pourris voilà tout !
    Mais les yeux commencent à s'ouvrir. Il y a deux jours j'ai eu la surprise de constater que quelqu'un qui me prenait il y a encore deux mois pour une extrême gauchiste, gentille, sympa mais un peu en dehors de la réalité, est très déçu du gouvernement et, du coup, le regard porté sur moi, sur mes idées à lui aussi changé. Nous sommes pris bien plus au sérieux ! Bien-sûr, c'est un exemple isolé mais je gage qu'il n'est pas le seul et que bon nombre d'entre nous peuvent désormais voir aussi le regard des autres changer. C'est bien la seule chose qui me réconforte.

  50. Michel Berdagué dit :

    @ -re-
    Pouir ne pas faire un forum et rester dans la charte et ne pas se faire éjecter avec raison, Pierre et surtout Marie-George ont, dès 2005 et après 2007, concrétisé la stratégie d'Union, de Force Politique autonome donc de choix calme et réfléchi d'un démarquage total avec pour Marie -George du choix de ne plus porter les valoches des Solférinos à la sauce Hue, pour le PC, avec les contacts Jean-Luc avec courage et les Camarades ont quitté l'astre mort et ont créé le très vivant Parti de Gauche, de même Christian Piquet pour la Gauche Unitaire ont milité et tout fait pour la création du Front de Gauche. Le clivage de 2005 pouvait se concrétiser Pour construire une Alternative avec prise de pouvoir, avec différents courants de pensée réels et issus de l'Histoire, rien que ça c'était de l'impossible, et les coups bas n'ont pas manqué, pour l'instant, l'outil tient il doit être forgé dans la masse par de sacrés ouvriers, un bon marteau où la faucille n'est pas loin. De ces 3 Partis beaucoup de militants voyaient enfin se réaliser une vraie politique pour se démarquer de la dérive libérale et réactionnaire et n'être pas en "schize" entre les actions et les idées, d'où les forum-citoyens où la population était conviée à prendre la parole et d'élaborer le Programme. Depuis le petit Front a grandi et passé tous ses complexes, reconnu il a été rejoint par six autres organisations et Partis. Nous en attendons d'autres, personne ne doit désespérer que l'Union ne puisse se faire sur des bases de classe claires. Et c'est très clair comme de l'eau de source limpide, très rare avec toutes ces pollutions comme à Montreuil et autres lieux où les liasons dangereuses Vert avec le P.S nous ont fait perdre moult Communes et députées-tés FdG. La rupture avec les Solférinos est totale, idéologique et normale, les couleuvres vipérines et autres boa ou gavages sont indigestes..


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